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Quand désarticuler laisse des traces: le cas de l'hyperextension du coude

2008, Annales de …

In this paper, we try to document butchery practices from the past. We attempt to characterize through experimental data the marks produced when dismembering using overextension of the elbow of Sheep and several bird species. For birds, the experimentation was realized with uncooked carcasses. In many cases, overextension produced break down of the olecranon fossa of the humerus, with medial wrench of the distal part. Moreover, the proximal joints of the radius and ulna are broken. Bony and uncooked forelimb Sheep bones have been dismembered by overextension. Observations were noticed only on the radio-ulnar. The ulnas had a negative wear scar up to the anconeus process. Sometimes, these marks are associated with lateral crushing of the bone. In the second part of the article, we compare our experimental data with archaeological material. Although we found many cases of dismembering by overextension on bird bones, no data were found on small ungulates material.

Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com Annales de Paléontologie 94 (2008) 287–302 Article original Quand désarticuler laisse des traces : le cas de l’hyperextension du coude When disarticulation causes bone damage. The case of hyperextension of the elbow Véronique Laroulandie a,∗ , Sandrine Costamagno b , David Cochard a , Jean-Baptiste Mallye a , Cédric Beauval c , Jean-Christophe Castel d , Jean-Georges Ferrié a , Lionel Gourichon e , William Rendu a a c PACEA, UMR 5199 du CNRS, université de Bordeaux-I, B18, avenue des Facultés, 33405 Talence cedex, France b UMR 5608 du CNRS, université de Toulouse-Le Mirail, maison de la recherche, 5, allées A.-Machado, 31058 Toulouse cedex 9, France Archéosphère, domaine du Haut-Carré, 351, Cours de la libération, 33405 Talence cedex, France d Museum d’Histoire naturelle, route de Malagnon, CP 6434, 1211 Genève 6, Suisse e UMR 5133 du CNRS Archéorient « Environnements et sociétés de l’Orient ancien », maison de l’Orient et de la Méditerranée, 7, rue Raulin, 69007 Lyon, France Disponible sur Internet le 26 octobre 2008 Résumé Cet article est une contribution à l’identification des pratiques de boucherie mises en œuvre dans le passé. Il s’attache en particulier à caractériser les stigmates produits lors de la désarticulation en force de coudes de moutons et de divers taxons d’oiseaux. Dans un premier temps, nous exposons les données expérimentales et discutons de leurs champs d’application. Pour les oiseaux, cette action, effectuée sur des carcasses crues, produit dans la majorité des cas des enfoncements situés au niveau de la fosse olécranienne de l’humérus. Ces derniers, plus ou moins marqués, peuvent être accompagnés d’un arrachement médial de l’extrémité distale. Des articulations proximales d’ulna et de radius sont également brisées. Pour le Mouton, l’hyperextension a été réalisée sur des portions de membres antérieurs décharnés et crus. Les observations concernent uniquement le radio-ulnaire. L’ulna porte dans de nombreux cas des enlèvements localisés au niveau du processus anconé. Ces stigmates sont parfois associés à des écrasements latéraux. Dans un second temps, les parallèles archéologiques sont recherchés. S’il en existe de relativement nombreux concernant les oiseaux, aucun cas certain n’a été noté pour les ongulés de petite et moyenne taille. De nouvelles ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : v.laroulandie@ipgq.u-bordeaux1.fr (V. Laroulandie). 0753-3969/$ – see front matter © 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.annpal.2008.09.002 288 V. Laroulandie et al. / Annales de Paléontologie 94 (2008) 287–302 études actualistes prenant en compte d’autres espèces et d’autres facteurs associés à une systématisation des observations au sein du registre archéologique constituent un moyen d’avancer sur cette question. © 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Abstract In this paper, we try to document butchery practices from the past. We attempt to characterize through experimental data the marks produced when dismembering using overextension of the elbow of Sheep and several bird species. For birds, the experimentation was realized with uncooked carcasses. In many cases, overextension produced break down of the olecranon fossa of the humerus, with medial wrench of the distal part. Moreover, the proximal joints of the radius and ulna are broken. Bony and uncooked forelimb Sheep bones have been dismembered by overextension. Observations were noticed only on the radio-ulnar. The ulnas had a negative wear scar up to the anconeus process. Sometimes, these marks are associated with lateral crushing of the bone. In the second part of the article, we compare our experimental data with archaeological material. Although we found many cases of dismembering by overextension on bird bones, no data were found on small ungulates material. © 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Mots clés : Préhistoire ; Boucherie ; Expérimentation ; Oiseaux ; Ongulés Keywords: Prehistory; Butchery; Experimentation; Bird; Ungulate 1. Introduction Un pan de la recherche archéozoologique vise à restituer, à partir des stigmates enregistrés sur les restes osseux, les pratiques de boucherie mises en œuvre par les hommes du passé (Vigne dir., 1987). Utilisant une démarche actualiste, cette restitution s’appuie sur des rapprochements entre faits archéologiques et faits ethnoarchéologiques ou expérimentaux (Guilday et al., 1962 ; Poplin, 1972 ; Binford, 1981 ; Bez, 1995 ; Burke, 2000 ; Lupo, 1994 ; Laroulandie, 2001 ; Abe, 2005). Notre contribution s’inscrit dans cette perspective et aborde la question singulière de la désarticulation forcée du coude de divers vertébrés. La segmentation du corps animal, au niveau ou en dehors des articulations, peut être réalisée selon plusieurs techniques non exclusives. Il s’agit de la découpe à l’aide d’un tranchant, de la fracturation par percussion et de la pression. L’hyperextension, dont il est question dans cet article, rentre dans cette dernière catégorie. Ce mode de segmentation consiste à forcer l’articulation audelà de son amplitude naturelle jusqu’à obtenir une rupture. Par sa morphologie, l’articulation du coude, qui présente un seul degré de liberté, rend l’hyperextension efficace comme nous avons pu le vérifier expérimentalement sur des oiseaux et des ongulés de taille moyenne. 2. Données expérimentales et champs d’application 2.1. Oiseaux Lors d’une séance de boucherie réalisée sur des carcasses crues de Perdrix grise (Laroulandie, 2000, 2001), neuf coudes ont été désarticulés par hyperextension et utilisation conjointe d’un tranchant de lame en silex. Il en résulte des modifications superficielles de l’os (stries de découpe) et d’autres plus profondément inscrites, affectant l’intégrité de l’os (arrachement, enfoncement). V. Laroulandie et al. / Annales de Paléontologie 94 (2008) 287–302 289 Dans le détail, une articulation proximale de radius, une d’ulna et sept extrémités distales d’humérus montrent de fines stries de désarticulation. Une extrémité proximale d’ulna est arrachée et six extrémités distales d’humérus sont enfoncées au niveau de la fosse olécranienne. Les dommages observés sur l’humérus résultent de la pénétration de l’olécrane de l’ulna lors de la contrainte mécanique. Ils peuvent être associés à des arrachements médiaux de l’extrémité articulaire distale et se présentent alors sous forme d’encoche (Fig. 1a et c). Il existe un continuum de modifications entre un léger enfoncement de la paroi de la fosse olécranienne, une perforation avec ou sans éclat adhérent et une encoche avec un arrachement médial (Laroulandie, 2001, 2005a). Des observations plus ponctuelles réalisées dans les mêmes conditions (carcasses crues), mais sur d’autres taxons, complètent ce corpus. Des enfoncements de désarticulation ont été produits sur des humérus appartenant à la Poule (Fig. 1b), la Chouette hulotte (Fig. 1d), la Chouette effraie (Fig. 1e) et le Héron cendré.1 La morphologie propre à chaque taxon influence légèrement la position de l’enfoncement, celui-ci reste toutefois circonscrit à la fosse olécranienne. Par ailleurs, l’extrémité proximale d’une ulna de Chouette effraie a été brisée dans sa totalité, une autre porte une petite cassure de l’olécrane (Fig. 1e). Deux olécranes d’Autour des Palombes ont été cassés et l’un d’entre eux est associé à du peeling selon le terme de White (1992). Enfin, des arrachements des extrémités proximales d’ulna et de radius ont été générés lors de la désarticulation forcée des coudes d’une Buse variable (Fig. 2). L’ensemble de ces observations permet de démontrer que la désarticulation en force de coudes de différentes espèces d’oiseaux peut produire des modifications de l’humérus, de l’ulna et plus rarement du radius. En l’état des connaissances, il est toutefois difficile de préciser de quelle manière les caractères morphologiques propres à chaque taxon déterminent la forme et surtout la fréquence des enfoncements et des arrachements de matière osseuse. Par ailleurs, même s’il est probable que la désarticulation d’une portion d’aile cuite ne produit pas de tels stigmates puisque les ligaments enserrant l’articulation sont fragilisés par la cuisson et devraient logiquement céder avant l’os, il conviendrait de tester cette hypothèse expérimentalement. Enfin, il est important de rappeler que ces altérations diffèrent du schéma général de modifications résultant de l’activité d’autres prédateurs tels que les carnivores ou les rapaces (Laroulandie, 2000, 2002, 2005a). Ce caractère leur confère par conséquent une bonne valeur diagnostique lors de l’analyse taphonomique et de l’identification des activités de boucherie. 2.2. Ongulés de petite et moyenne taille Dans le cadre d’une expérimentation sur les combustibles osseux qui a été réalisée au sein du programme ACI/APN « Économie des combustibles au Paléolithique » (direction I. Théry Prisot), 39 membres antérieurs décharnés et crus de Mouton ont été segmentés par l’une de nous (S.C.). Les coudes furent désarticulés en force afin d’isoler les humérus qui servaient d’éléments squelettiques de référence lors de la combustion (Costamagno et al., 2005 ; Théry-Parisot et Costamagno, 2005). L’objectif initial de l’expérience n’étant pas de constituer un référentiel sur les modifications induites par l’hyperextension, les observations suivantes concernent donc uniquement les radio-ulnaires. Ces derniers, après nettoyage en vue de leur utilisation comme matériel de comparaison, portent des stigmates jusque-là inédits dans la littérature. 1 L’expérience concernant ce taxon est redevable à J.-B. Mallye. 290 V. Laroulandie et al. / Annales de Paléontologie 94 (2008) 287–302 Fig. 1. Vues crâniales d’humérus d’oiseaux présentant des enfoncements de désarticulation produits expérimentalement. a : Perdrix grise, humérus gauches et droits ; b : Poule domestique, humérus gauches ; c : Perdrix grise (agrandissement de « a ») ; d : Chouette hulotte, humérus gauche et droit ; e : Chouette effraie, humérus et ulna droits. Le trait représente 1 cm. Cranial view of bird humeri with crushing marks experimentally produced by overextension of the elbow. a: Partridge, left and right humerus; b: Chicken, left humerus; c: Partridge zoom “of a; d: Tawny owl, left and right humerus; e: Barn owl, left humerus. V. Laroulandie et al. / Annales de Paléontologie 94 (2008) 287–302 291 Fig. 2. Cassures des extrémités proximales d’ulna et de radius gauches et droits de Buse variable produites expérimentalement lors de la désarticulation en force. Le trait représente 1 cm. Breaks of the proximal part of left and right ulnas and radii of Common buzzard experimentally produced by overextension of the elbow. The scale is 1 cm. La procédure de séparation du stylopode et du zeugopode a consisté en une découpe préalable des ligaments latéraux enserrant l’articulation du coude qui fut suivie d’une extension forcée. Il est à noter que le mouvement de direction grosso modo antéropostérieure amorce en fin de course une rotation latérale liée à la morphologie de l’ulna2 (Fig. 3). Les marques résultant de ces gestes consistent en des stries de découpe, des enlèvements et des écrasements. Ces deux derniers stigmates se rencontrent exclusivement sur l’ulna (Fig. 4) et affectent la grande majorité d’entre elles (NR = 37). Les écrasements (NR = 16) s’associent systématiquement à des enlèvements et se situent sur le bord latéral de l’incisure trochléaire. Ils sont vraisemblablement générés lors de la rotation latérale alors que l’épicondyle de l’humérus vient buter contre cette partie de l’ulna. Ils présentent dans leur ensemble une morphologie linéaire ou, dans quelques cas, arrondie. Les enlèvements de matière osseuse se situent au niveau du processus anconé de l’olécrane. Ils résultent de la pression exercée de bas en haut, selon les plans de référence standard, par les bords de la fosse olécranienne sur le processus anconé. À l’instar de certains accidents de taille observés sur du matériel lithique, quelques pièces présentent un réfléchissement de l’onde de choc (situé au niveau du bord distal du négatif d’enlèvement) (Fig. 5). Ces négatifs intéressent la partie antérieure du processus anconé selon des intensités variables. Dans les cas les moins marqués, ils peuvent être déjetés médialement mais jamais latéralement. Dans les cas les plus intenses, l’enlèvement concerne la totalité du bec (NR = 7). Les ossements les plus massifs et ceux présentant des hyperossifications (NR = 4) (Fig. 6) appartiennent à cette dernière catégorie. Les enlèvements ont une largeur variant de 3 à 12 mm pour une moyenne de 6,5 mm (Fig. 7) et une hauteur comprise entre 1 et 14 mm pour une moyenne de 6 mm (Fig. 8). Il existe une relation hautement significative entre ces deux variables (coefficient de Spearman = 0,831 ; ddl = 35, p < 0,001). Les plus gros enlèvements sont observés sur les ulnas pathologiques (Fig. 9). 2 L’olécrane est déjeté latéralement. 292 V. Laroulandie et al. / Annales de Paléontologie 94 (2008) 287–302 Fig. 3. Schéma montrant la procédure de désarticulation du coude de Mouton. 1 : découpe des ligaments ; 2 : extension forcée. Schematic draw explaining the process by which Sheep elbow was dismembered. 1: cut of the ligaments; 2: disarticulation by overextension. La majorité (80 %) des stigmates montre des caractères spécifiques qui rendent l’identification en contexte archéologique aisée pourvu que la préservation du matériel osseux soit bonne. Les modifications les plus ténues semblent néanmoins difficilement discernables de traces engendrées par d’autres agents taphonomiques (pression des sédiments, érosion, etc.). En complément des expériences menées sur le Mouton, l’un de nous (J.-B.M.) a désarticulé deux coudes d’Isard dans les mêmes conditions que celles qui prévalurent pour le Mouton (carcasses décharnées et crues, température ambiante). Parmi les os susceptibles de porter des traces, un ulna a enregistré la contrainte mécanique. Cet élément porte un petit enlèvement antérieur et un écrasement latéral qui ressemblent en tous points aux marques visibles sur les ulnas de moutons. Cette observation, bien qu’unique, permet de vérifier l’ubiquité interspécifique des stigmates. L’ensemble des ongulés est-il pour autant susceptible de porter de telles traces ? Cette question est importante dans la perspective de transférer ces données aux ensembles archéologiques. Elle conduit à s’interroger sur les variables déterminant, d’une part, l’efficacité de cette technique et, d’autre part, les conditions de formation des stigmates. La taille du taxon, la morphologie spécifique de l’articulation, l’âge de l’individu, l’état de la carcasse (fraîche, gelée, cuite, décharnée ou non) apparaissent comme autant de facteurs à explorer. En l’absence de faits tangibles, seules des hypothèses peuvent être formulées. S’agissant de la taille des individus, pour les grands ongulés comme le Cheval, le Bison ou l’Aurochs, l’efficacité de cette technique semble réduite tant la force à développer serait importante. En revanche, pour les ongulés de petite et moyenne taille (Antilope Saïga, Bouquetin, Chamois, Chevreuil, Daim, Renne, etc.), la désarticulation par hyperextension paraît possible. La morphologie des ulnas étant très proche pour les divers ongulés, l’emploi de cette solution technique laisse probablement des signatures similaires à celles que V. Laroulandie et al. / Annales de Paléontologie 94 (2008) 287–302 293 Fig. 4. Vue antérieure d’un radio-ulna gauche de Mouton présentant des stigmates de désarticulation en force (enlèvement et arrachement sur l’ulna). Anterior view of a Sheep ulna showing disarticulation marks (negative scar and wrench). nous avons décrites. Une variabilité dans la fréquence est toutefois envisageable. Concernant le facteur âge, une fois la maturité osseuse acquise les stigmates doivent se produire et s’enregistrer sur l’os. Quant à l’influence de l’état de la carcasse, les enlèvements de matière affectent sans doute les os cuits à l’exception peut-être des os bouillis pendant un laps de temps relativement long, le relâchement des tendons rendant plus aisée la désarticulation. Enfin, cette technique semble logiquement ne pouvoir être pleinement efficace que sur des segments préalablement décharnés. En effet, les masses carnées enserrant le coude encaissent probablement, en raison de leur élasticité, la force de la pression qui n’est plus suffisante pour aboutir à la désarticulation du coude. La validation des hypothèses émises ci-dessus nécessite évidemment la mise en œuvre de nouvelles expériences. Quoiqu’il en soit, aux regards des résultats expérimentaux, nous postulons que la désarticulation par hyperextension de coudes décharnés et crus d’ongulés adultes de petite et moyenne taille laisse, dans la majorité des cas, des marques évidentes sur l’ulna. 3. Les parallèles archéologiques Les modifications actuelles observées sur les ossements d’oiseaux trouvent leurs parallèles dans le registre archéologique. En ce qui concerne l’humérus, les observations réalisées permettent de 294 V. Laroulandie et al. / Annales de Paléontologie 94 (2008) 287–302 Fig. 5. Vue antérieure d’un radio-ulna gauche de Mouton présentant, au niveau du processus anconé, un enlèvement de dimension moyenne. Noter, en vue médiale, le rebroussement distal du négatif d’enlèvement (vignettes de gauche). Anterior view of a Sheep ulna with medium-sized negative scar up to the anconeus process. Note the hinge-fracture on the distal part of the negative scar. vérifier l’hypothèse émise par Gourichon (1994) dans son étude détaillée des chouettes harfangs du Morin (Gironde, Magdalénien supérieur). Dans cette série, des enfoncements et des perforations de la fosse olécranienne affectent environ 30 % des extrémités distales (Fig. 10a). Ces stigmates sont également répertoriés sur des Ansériformes provenant des sites épigravettiens de Grotta Romanalli et Grotta del Santuario della Madonna en Italie (Tagliacozzo et Gala, 2002). Les séries néolithiques de Jerf el Ahmar, Dja’de el Mughara et Mureybet en Syrie, ont chacune livré un seul exemple sur de l’Oie rieuse (Gourichon, observation personnelle). Un cas est signalé par le même auteur sur la Perdrix choukar de l’assemblage, daté de l’Âge du Bronze, du site de Mishrifé (Qatna, Syrie). Dans l’ensemble magdalénien supérieur de La Vache, plusieurs dizaines d’humérus de lagopèdes (7 % de l’effectif) et de chocards (10 % de l’effectif) montrent des enfoncements de désarticulation (Laroulandie, 2000, 2005a, 2005b) (Fig. 10b et c). La variabilité morphologique de ces stigmates recouvre celle qui est connue expérimentalement. Certaines des pièces portent par ailleurs des stries de désarticulation distale qui attestent que la désarticulation fut pratiquée en utilisant conjointement l’hyperextension et un outil tranchant. Des humérus de lagopèdes provenant des couches du Magdalénien moyen de Gazel (Aude) et de l’Azilien de Troubat (HautesPyrénées) livrent également des preuves de l’emploi de la désarticulation forcée. Dans l’ensemble Magdalénien supérieur d’Isturitz (Pyrénées-Atlantiques), des humérus de chocards, de lagopèdes (Fig. 10d) et de chouettes harfang sont également marqués (Laroulandie, observation personnelle). Il en est de même pour certains vestiges de harfangs provenant du Magdalénien supérieur du BoisRagot (Vienne) (Laroulandie, 2004, 2005c). À l’inverse, à Mureybet, malgré l’effectif important d’extrémités distales d’humérus de canards (NR = 158), aucune observation de ce type n’a été faite. Les stries de désarticulation sont en revanche relativement fréquentes. V. Laroulandie et al. / Annales de Paléontologie 94 (2008) 287–302 295 Fig. 6. Vue antérieure d’un radio-ulna gauche pathologique de Mouton présentant un enlèvement de grande dimension. Anterior view of a pathologic Sheep ulna with long-sized negative scare. Fig. 7. Histogramme des largeurs des enlèvements observés sur les ulnas de Mouton. Distribution of the width of negative scar measured on Sheep ulna. 296 V. Laroulandie et al. / Annales de Paléontologie 94 (2008) 287–302 Fig. 8. Histogramme des hauteurs des enlèvements observés sur les ulnas de Mouton. Distribution of height of negative scar measured on Sheep ulna. S’agissant plus spécifiquement des extrémités articulaires proximales de l’ulna et du radius, le site de Combe Saunière (Dordogne) a livré plusieurs dizaines d’ulna et de radius de Harfang qui présentent des fractures récurrentes. Certaines sont associées à du peeling ce qui indiquerait une désarticulation par hyperextension (Laroulandie, 2000). Environ 20 % des ulnas et des radius de Lagopède provenant du site de la Vache présentent des fractures récurrentes avec une morphologie générale « en encoche » sans peeling associé. Elles n’ont pas de parallèle expérimental strict pour l’instant. Dans le registre archéologique, des fractures récurrentes des extrémités articulaires (notamment celles de l’ulna et du radius) associées à des sous-représentations de ces portions osseuses ont été notées pour de nombreuses séries archéologiques aviaires provenant de toute évidence de l’activité humaine (Lefèvre, 1989a, 1989b ; Schibler et Seldmeier, 1993 ; Gourichon, 1994 ; Lefèvre et Pasquet, 1994 ; Gotfredsen, 1997 ; Eastham, 1998 ; Higgins, 1999 ; Laroulandie, 2000, 2005a, 2005b ; Louchart et Soave, 2002 ; Tagliacozzo et Gala, 2002). Plusieurs hypothèses faisant intervenir des facteurs soit naturels (fragmentation préférentielle près des extrémités liée à la structure même de l’os), soit culturels (consommation des extrémités cartilagineuses et/ou fracture durant la désarticulation) ont été émises pour expliquer ce schéma. En l’état des recherches la part respective de ces divers facteurs est difficilement appréciable. L’étude détaillée des morphologies de fracture sur le fossile et la poursuite de l’expérimentation sont des moyens pertinents pour avancer sur cette question. Les fractures ou les arrachements superficiels récurrents se rencontrent sur d’autres proies de petite taille, notamment des Léporidés. Selon Pérez Ripoll (2001, 2004, 2006), les morsures anthropiques représentent la cause principale de fracturation des extrémités distales d’humérus V. Laroulandie et al. / Annales de Paléontologie 94 (2008) 287–302 297 Fig. 9. Diagramme de dispersion des hauteurs et des largeurs des enlèvements observés sur les ulnas de Mouton. Scattered plots of height versus width dimensions measured on Sheep ulna. et proximales d’ulna de lapins de la Cova de les Cendres (Alicante, Espagne). Toutefois, d’après Cochard (2004, 2005), les cassures préférentielles localisées au niveau de la fosse olécranienne et des extrémités proximales de radius et d’ulna ainsi que les arrachements récurrents qui affectent les bords des surfaces articulaires et la partie postérieure de l’olécrane pourraient également témoigner de l’existence d’une désarticulation par hyperextension. Elles sont mises en évidence pour les séries archéologiques des Canalettes (Lapin, Moustérien), du Bois-Ragot (Lièvre variable, Magdalénien) et de la Faurelie-II (Lapin, Magdalénien/Azilien). La pression de l’olécrane contre la partie postérieure de l’humérus provoquerait la cassure des os du bras ou de l’avant-bras. Cette hypothèse doit encore être validée par l’établissement de référentiels expérimentaux. À notre connaissance, la pratique de la désarticulation par hyperextension n’a jamais été signalée pour les ongulés au niveau du registre archéologique. Ces derniers constituant l’essentiel du corpus des analyses archéozoologiques disponibles, le déficit d’étude ne peut être évoqué. Seraitce alors une réalité des pratiques de boucherie passées (absence de mise en œuvre de cette technique) ou un biais de lisibilité ? Sachant que des outils de boucherie sont habituellement utilisés pour le traitement des carcasses du gros et moyen gibier, la prédécoupe des chairs et des ligaments entourant les articulations est une pratique à envisager, même si elle n’exclut pas une désarticulation par hyperextension dans une étape ultérieure. Ainsi, dans le cas du coude, la présence de l’olécrane peut représenter un obstacle à un moment donné de la chaîne opératoire, 298 V. Laroulandie et al. / Annales de Paléontologie 94 (2008) 287–302 Fig. 10. Vues crâniales d’humérus d’oiseaux provenant de sites archéologiques et présentant des enfoncements de désarticulation. a : Chouette harfang du Morin, humérus droits ; b : Chocard de La Vache, humérus gauches ; c : Lagopèdes de La Vache, humérus gauches ; d : Lagopède d’Isturitz, humérus droit. Le trait représente 1 cm. Cranial view of archaeological bird humeri. Note the breakdowns on the distal part of the bone. a: Snowy owl from the Morin, right humerus; b: Alpin Chough from La Vache, left humerus; c: Ptarmigan from La Vache, left humerus; d: Ptarmigan from Isturitz, right humerus. The scale bar is 1 cm long. au niveau de la section des ligaments notamment, et la désarticulation forcée par hyperextension constituer, alors, une solution simple et efficace. Sur de nombreux gisements, l’utilisation secondaire de cette portion anatomique par les hommes (par exemple comme combustible) ou les mauvaises conditions de conservation dans le sol pourraient en effet conduire à une lecture malaisée de ces stigmates, voire à leur disparition. Cette explication ne concerne potentiellement qu’une partie des ulnas car, sur certains sites, ces portions sont parfaitement conservées. Sur ces gisements, faute de référentiel interprétatif, ces traces pourraient alors ne pas avoir retenu l’attention des spécialistes. Afin de tester cette hypothèse, une première recherche d’enlèvements et d’écrasements a été entreprise. Elle concerne plusieurs espèces d’ongulés de petite et moyenne taille appartenant à divers contextes préhistoriques (Tableau 1). En dehors de Saint-Germain-la-Rivière (Gironde) (Costamagno, 1999), Combe Saunière (Castel, 1999) et Troubat (Azilien, Hautes-Pyrénées) (Ferrié, en préparation) et les Pradelles les effectifs sur lesquels portent les observations sont réduits. Cela résulte le plus souvent du concassage des extrémités d’os longs pour l’extraction de la graisse ou de l’utilisation possible de ces portions anatomiques comme combustible. Les ulnas de rennes de Combe Saunière malgré leur bon état de conservation ne portent pas d’enlèvement. La présence Site Attribution culturelle Taxon Le Noisetier (Hautes-Pyrénées) Moustérien Les Pradelles (Charente) Fouilles Vandermeersch Fouilles Maureille Pech de l’Azé Combe Saunière (Dordogne) Cuzoul de Vers (Lot) Moustérien Capra ibex Cervus elaphus Rangifer tarandus Moustérien Solutréen Solutréen et Badegoulien El Horno (Cantabre, Espagne) Magdalénien Saint-Germain-la-Rivière (Gironde) Troubat (Hautes-Pyrénées) Troubat (Hautes-Pyrénées) Magdalénien Magdalénien Azilien Cervus elaphus Rangifer tarandus Rangifer tarandus Capra pyrenaica Capra pyrenaica Cervus elaphus Saiga tatarica Capra pyrenaica Capra ibex Cervus elaphus Rupicapra rupicapra Capreolus capreolus NRD Olécrane observables 2 NRD Enlèvement Étude 0 Costamagno 10 16 1 19 5 4 0 1? 0 0 0 0 46 4 7 10 8 4 1? 0 0 0 0 0 Beauval Costamagno Rendu Castel Castel Costamagno Costamagno Costamagno Ferrié V. Laroulandie et al. / Annales de Paléontologie 94 (2008) 287–302 Tableau 1 Effectif d’olécrane par sites ayant fait l’objet d’une recherche d’enlèvement pouvant se rapporter à l’utilisation de la désarticulation par hyperextension. Number of olecranon per site where search of negative scar attributed to dismembering by overextension has been done. 299 300 V. Laroulandie et al. / Annales de Paléontologie 94 (2008) 287–302 de quelques connexions anatomiques entre des extrémités d’humérus et de radio-ulnaires brisés intentionnellement tend à montrer que la segmentation du membre antérieur par fracturation a été préférée à la désarticulation par hyperextension. Aux Pradelles, une pièce présente un stigmate qui pourrait évoquer l’utilisation de cette méthode. À Saint-Germain-la-Rivière, une seule pièce pourrait témoigner d’une désarticulation en force, mais, elle porte une altération récente qui n’autorise pas une diagnose certaine. La présence de stries de découpe au niveau de plusieurs olécranes atteste toutefois de la désarticulation du coude. Durant cette action, et selon le postulat émis plus haut, les Magdaléniens de Saint-Germain ne semblent pas avoir utilisé conjointement l’extension forcée. 4. Conclusion Cette étude a permis de définir de nouveaux marqueurs d’activités techniques. Mais afin de mieux appréhender les schémas de transformation des carcasses animales mis en œuvre dans le passé, la poursuite des études actualistes est nécessaire conjointement à l’analyse des vestiges archéologiques. S’agissant du cas particulier de l’emploi de la technique de la désarticulation forcée, il serait important d’étendre les observations à l’ensemble du squelette. À ce propos, l’examen préliminaire mené sur des carcasses d’oiseaux montre, par exemple, que la segmentation au niveau du poignet peut conduire à des arrachements de toute ou une partie de l’extrémité distale de l’ulna et du radius. Cette technique employée lors de la désarticulation des chevilles d’un Isard a produit un arrachement de la partie postérolatérale de la trochlée proximale des astragales (Fig. 11). Il est intéressant de noter les parallèles archéologiques trouvés sur des ossements d’antilopes saïga provenant de la série magdalénienne de Saint-Germain-la-Rivière. Lors de cette recherche, audelà d’une approche descriptive des stigmates, l’effort doit porter sur la quantification. Ce travail s’inscrit dans la durée et constitue une base essentielle pour réfléchir au degré de standardisation des modes de préparation des carcasses. Fig. 11. Vue latérale de deux astragales, droit et gauche, d’Isard montrant des arrachements de la partie postérolatérale de la trochlée proximale produit par hyperextension. Lateral view of a right and left chamois astragali showing wrenches up to the posterolateral part of the proximal trochlea experimentally produced by overextension of the ankle. V. 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