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Le Vauclin – Macabou. Fouille programmée (2005)

2019, ADLFI. Archéologie de la France - Informations. une revue Gallia

ADLFI. Archéologie de la France Informations une revue Gallia Espace Caraïbes | 2005 Le Vauclin – Macabou Fouille programmée (2005) Sandrine Grouard, Nathalie Serrand et Benoît Bérard Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/adlfi/30890 ISSN : 2114-0502 Éditeur Ministère de la Culture Référence électronique Sandrine Grouard, Nathalie Serrand et Benoît Bérard, « Le Vauclin – Macabou » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Espace Caraïbes, mis en ligne le 01 septembre 2019, consulté le 15 décembre 2020. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/30890 Ce document a été généré automatiquement le 15 décembre 2020. © ministère de la Culture et de la Communication, CNRS Le Vauclin – Macabou Le Vauclin – Macabou Fouille programmée (2005) Sandrine Grouard, Nathalie Serrand et Benoît Bérard NOTE DE L’ÉDITEUR Organisme porteur de l’opération : Muséum national d’histoire naturelle 1 Le site post-Saladoïde de Macabou, dans le sud de la Martinique (pointe de Macabou, côte orientale, commune du Vauclin), avait été fouillé dans les années 1970 par J. Petitjean-Roget et L. Allaire (Allaire 1977). Six aires avaient alors été ouvertes, sondées et le matériel prélevé à la fouille sans tamisage. Des occupations distinctes appartenant aux phases culturelles Troumassoïde final, Suazoïde ancien et Suazoïde récent avaient été identifiées, avec une large four chette temporelle d’occupation située entre 1000 et 1400 apr. J.-C. (Allaire 1981). La fouille du site a été reprise par S. Grouard et N. Serrand, avec la collaboration de B. Bérard, lors d’une opération préliminaire de sondages du 25 mars au 3 avril 2005 (Grouard, Serrand, Bérard 2005). 2 Les dates tardives d’occupation du site, qui le placent dans une période encore mal connue et charnière (précontact) pour les Petites Antilles (avec des éléments attribuables aux influences de la culture Taïno des Grandes Antilles), ainsi que la richesse en vestiges céramiques et fauniques en font un gisement particulièrement intéressant. La reprise de la fouille a donc été initiée afin d’une part, de mieux appréhender la nature, la durée et les caractéristiques culturelles de l’occupation, d’autre part, de documenter l’exploitation des ressources animales et, au-delà, les modes de gestion des territoires naturels et économiques amérindiens à l’échelle micro-régionale et régionale et, enfin, de compléter les connaissances sur la période de transition entre les phases Troumassoïde et Suazoïde, encore mal connue pour la Caraïbe. Un des enjeux de la reprise des fouilles de Macabou est aussi d’évaluer l’importance des relations ayant existé avec les ensembles culturels des Grandes Antilles et d’en estimer les conséquences sur les sociétés amérindiennes tardives du Sud de l’archipel (Allaire 1990). ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Espace Caraïbes 1 Le Vauclin – Macabou 3 D’après Allaire, le site de Macabou s’étendrait sur une surface de 150 x 60 m. La profondeur des dépôts variable selon les zones, atteindrait jusqu’à 95 cm. L’aire de répartition des rejets se déplacerait progressivement d’ouest en est : une occupation de la période Troumassoïde finale dans la zone F et dans le niveau III de la zone B ; une occupation de la période Suazoïde ancienne dans les niveaux I et II des zones B, C, et D ; et une occupation de la période Suazoïde récente dans la zone C (Allaire 1981). Les datations connues, non calibrées, [Aire B : (QU-632) AD 1340 ± 80 et Aire F : (QU-634) AD 1190 ± 100)] ne permettent de poser qu’une très large fourchette d’occupation 1000-1400 apr. J.-C. (Allaire 1981). Un chevauchement entre l’occupation du site de Macabou et celle du site de l’Anse Trabaud a été démontré {Allaire et al. 2001). : le site de Macabou serait resté occupé alors que celui de l’Anse Trabaud avait déjà été abandonné, comme en témoigne l’occupation des niveaux I et II de l’aire B, où l’impression digitée a disparu et où des éléments attribuables aux influences de la culture Taïno des Grandes Antilles sont devenus plus apparents. Selon Allaire, il n’y a pas à Macabou d’occupation proprement historique (correspondant à la culture dite de Cayo), ni d’ailleurs d’évidence de contact avec la Guadeloupe et les Îles au Vent comme à l’Anse Trabaud (Allaire 1980, 1997 ; Allaire et al. 2001). Ramassage de surface et sondages 4 L’évaluation du site s’est orientée dans deux directions : l’étendue du site et sa stratigraphie, afin d’obtenir une image à la fois spatiale et chronologique du site. 5 L’étendue du gisement a été appréhendée par un relevé de la densité des vestiges de surface. Après avoir établi les principaux relevés topographiques, un carroyage de l’ensemble de la zone a été implanté. Un ramassage de surface en carrés de 10 x 10 m de la partie sud du transect est-ouest a permis d’obtenir un plan de la densité des vestiges. Le matériel lithique, céramique et conchylien a été ramassé de façon systématique au sein de ces carrés. Durant cette première campagne, ce travail a pu être mené à bien sur une surface de 3600 m2 correspondant au secteur W-Z/1-9 (fig. 1). ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Espace Caraïbes 2 Le Vauclin – Macabou Fig. 1 – Localisation des sondages et du carroyage du site de Macabou, avec la densité (en poids de restes) des vestiges céramiques de surface Relevés topographiques : B. Bérard ; mise au propre : N. Serrand. 6 La répartition générale des artefacts semble homogène sur toute la surface prospectée. En effet, globalement, les cartes des différents vestiges se complètent et, mise à part la zone extrême ouest (W, X, Y et Z 1 1 et 2) relativement vide, les autres secteurs sont tous riches. Les concentrations superficielles de vestiges lithiques (moindres pour les vestiges coquilliers) à proximité des sondages 2 et 3 livrent une piste intéressante sur les phénomènes post-dépositionnels, tels que les trous de crabes et de racines qui remontent le matériel archéologique en surface ou les érosions sédimentaires marines à chaque grande tempête, avec dispersion du matériel sur toute la surface du site et lessivage des plus petites pièces. Néanmoins, cette zone a également pu être exploitée par les Amérindiens à d’autres fins que celle de dépotoir. Il peut s’agir d’une place vide, nettoyée, ou bien d’une zone d’habitat, comme en témoigne un grand nombre de villages précolombiens dans d’autres îles de l’archipel (Oliver 1997 ; Bannissent et al 2002). 7 La stratigraphie du gisement a été appréhendée par l’ouverture de sept sondages, qui ont été positionnés par rapport à la « carte » dessinée par Allaire en 1981. Les sondages 1, 2, 3, 6 et 7 ont été ouverts sur 1 m2, alors que les sondages 4 et 5 l’ont été sur 2 m2. De niveaux de décapage ont été relevés en plan (sondages 1 et 7), afin de positionner les vestiges en place et restituer des effets de parois et des structures en creux. Les stratigraphies ont été relevées après fouille. Un tamisage su maille de 2,7 mm à l’eau a été systématiquement réalisé. L’ensemble du matériel lithique, anthracologique, carpologique et archéozoologique (vertébrés et invertébrés) a ainsi été collecté. ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Espace Caraïbes 3 Le Vauclin – Macabou Structures 8 Aucun foyer n’a été mis au jour, en revanche, deux structures anthropiques l’ont été dans les sondages 5 et 7. 9 Dans le sondage 5, il s’agit d’une fosse de rejet constituée en grande partie de lambis accompagnés par des restes de faune (vertébrés, crustacés, bivalves et gastéropodes). La question s’est posée de savoir s’il s’agissait d’u ancien sondage de L. Allaire, qui aurait été en partie rebouché avec des pièces de lambis (non ramassées à l’époque) associées à des petits éléments de faune (non tamisés). 10 Cependant, de grosses pièces de céramique et de lithique ont été prélevées dans cette structure. En outre, la forme de la fosse pourrait nous apporter un élément de réponse : ses limites en longueur, largeur et profondeur n’ont pas été atteintes au cours de la campagne 2005 ce qui suggère un emprise importante. En revanche, les parois presque rectilignes se suivent parfaitement à la fouille et au relevé (fig. 2 et 3). Dans les décapages 1 et 2 de la couche 2, l’inclinaison de la paroi orientale est quasiment verticale alors que dans le décapage 3 de la couche 2 l’inclinaison est de plus e plus faible. Le fond de la fosse semble donc être arrondi, c qui correspond plus aux fosses de rejets précolombienne. Ce sondage doit être repris en 2006, afin de préciser le contour, la profondeur et la forme générale de cette fosse. Fig. 2 – Relevé planimétrique de la couche 2 décapage 1 du sondage 5 Relevé : B. Bérard ; mise au propre : N. Serrand ; clichés : S. Grouard, N. Serrand. ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Espace Caraïbes 4 Le Vauclin – Macabou Fig. 3 – Sondage 5 Cliché : S. Grouard, N. Serrand. 11 Dans le sondage 7, une structure complexe a été découverte : il s’agirait d’une fosse de calage autour d’u trou de poteau et d’un surcreusement dans ce dernier (fig. 4). Le matériel de calage est riche et de nombreuses pièces archéologiques céramiques et en coquille y ont été découvertes en place (comme, par exemple, un petit récipient orné d’un visage ; fig. 5), ou suivant l’inclinaison de la fosse Ce type d’aménagement pose la question de l’existence d’une zone structurée plus complexe (habitat ?) dans cette portion du site. ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Espace Caraïbes 5 Le Vauclin – Macabou Fig. 4 – Relevés stratigraphiques des coupes est et sud du sondage 7 carré 1 Relevés : J. Morsink, S. Grouard ; mise au propre : N. Serrand. Fig. 5 – Relevé planimétrique de la couche 2 décapage 2 du sondage 7, carré 1 Relevé : B. Bérard ; mise au propre : N. Serrand ; clichés : S. Grouard, N. Serrand. ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Espace Caraïbes 6 Le Vauclin – Macabou Vestiges 12 Une grande quantité de vestiges céramiques a été récoltée durant l’opération, avec 70,8 kg en ramassage de surface et 13,4 kg dans les sondages. Quatre sondages ont livré une quantité importante de vestiges : sondages 1, 5, 6 et 7. Les sondages 2, 3 et 4 se sont eux révélés particulièrement pauvres. Les assemblages des sondages 5 et 7 ont livré les séries céramiques les plus importantes, avec un nombre important de recollages. Quelques formes complètes ou presque ont pu être reconstituées : on constate une très large domination des formes ouvertes, majoritairement simples et des formes arrondies hémisphériques. Moins de 10% des pièces portent un décor, majoritairement des décors couvrants (peinture rouge, scratch). Le cortège de formes et de décors (fig. 6) est donc celui traditionnellement associé à la phase Troumassoïde suazane définie en Martinique par L. Allaire (Allaire 1977). Par ailleurs, un certain nombre d’éléments sont décorés selon une influence stylistique nordique (Ostionoïde chicane) mais ils ne se distinguent pas du reste de la série du point de vue technique : ils semblent donc avoir été produits localement (Allaire 1990). Fig. 6 – Matériel provenant du ramassage de surface Clichés : N. Serrand. 13 Au cours de la campagne 2005, les vestiges lithiques récoltés n’ont pas été abondants (104 pièces issues de l’opération de ramassage de surface systématique et 65 pièces provenant des sondages), en revanche, certaines pièces non modifiées présentent des traces d’utilisation (percussions), quelques pièces sont des outils complets ou fragmentés (éclats de lame de hache, talon de hache et meule), d’autres, les plus abondantes, sont des restes de débitage, et enfin, les dernières sont des pièces lithiques brutes introduites intentionnellement dans le site par ses occupants. Cette série de ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Espace Caraïbes 7 Le Vauclin – Macabou débitage témoigne d’un faible investissement technique et culturel des groupes Troumassoïdes suazans dans le débitage des roches siliceuses. Enfin, l’origine des matières premières utilisées (roches magmatiques et siliceuses) en cours d’étude, permettra d’identifier une partie du territoire fréquenté par les occupants de Macabou et certains de leurs contacts à longue distance. 14 Des restes anthracologiques ont été prélevés au cours de la fouille. Il s’agit de charbons de bois et de graines brûlées. Tous les sondages en ont livré sauf le 2 et le 4. Une partie servira à des datations 14C, une autre à une étude anthracologique et carpologique. Trois échantillons provenant de la fosse à lambis du sondage 5 ont été envoyés pour datation. 15 Les 7 332 restes de faune vertébrée issus des fouilles Allaire et de cette campagne 2005 ont livré un spectre de faune dans l’ensemble très riche et très abondant (87 taxons). Cependant, entre 1971 et 1979, 3 484 restes ont été prélevés à la fouille, contre 3 748 en 2005, bien que la surface fouillée soit dix fois moindre. En outre, 21 taxons supplémentaires ont été déterminés. Dans les échantillons des fouilles des années 1970, les espèces les mieux représentées sont les tortues marines (à elles seules, elles représentent plus d’un tiers des ossements ramassés), les thons, les iguanes, les rats des rizières, les gros poissons-perroquets, les lamantins, les agoutis, les crabes terrestres, les carangues et les mérous. La reconstitution des tailles des poissons capturés montre une nette préférence pour des individus mesurant entre 46 et 64 cm de long (longueur standard), soit plus de la moitié des individus mesurés (189 sur 328 individus). Il ne s’agit que de très grosses espèces, celles dont les ossements se repèrent facilement à l’œil nu... 16 En revanche, le tamisage fin de 2005 a livré 1,7 kg de restes de vertébrés et de crustacés. Vingt-cinq échantillons de ces refus de tamis (sondage 5 couche 1 et 2) ont été analysés, afin de livrer une image rapide du spectre de faune. Pour résumer, toutes les classes d’animaux sont présentes : au total, 381 individus ont été identifiés, correspondant à 53 taxons différents. Ces décomptes représentent 41 individus oursins (3 taxons), 179 crustacés (12 taxons), 140 poissons (30 taxons), 11 reptiles (2 taxons), 1 oiseau (1 taxon) et 9 mammifères (2 taxons + 3 intrusifs). Selon l’analyse de l’habitat privilégié de ces espèces, il semble que les populations ayant vécu sur ce site aient privilégié une exploitation équilibrée du milieu attenants au site : mangrove (20 %) et arrière-plage (20 %), récif corallien (20 %), fond sableux et herbier (20 %) ; alors que les milieux plus éloignés sont nettement moins bien représentés. 17 Au cours de la campagne 2005, les vestiges coquilliers récoltés ont été abondants : 1 010 éléments de lambi Strombus gigas ont été recensés en surface qui correspondent pour plus de la moitié à des coquilles complètes et subcomplètes et identifient la présence d’au moins 630 individus. Par ailleurs, le matériel issu des sondages est très abondant, bien qu’il n’ait été complètement étudié que pour les sondages 1 et 5. Ces deux sondages, les plus conséquents ont livré 15 550 restes de mollusques marins et terrestres correspondant à au moins 5 458 individus. 18 L’assemblage est donc près de trois fois plus important que celui issu des fouilles Allaire, pour une surface fouillée pourtant restreinte (3 m2 en comparaison de celle largement supérieure des fouilles Allaire. Le matériel provenant des sondages 2, 4 et 6 est, quant à lui, restreint à quelques éléments, ces trois sondages s’étant révélés quasi stériles. Enfin, le matériel des sondages 3 et 7 nettement moins conséquent que celui des sondages 1 et 5, n’a pour l’instant pas pu être étudié. Les éléments identifiés ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Espace Caraïbes 8 Le Vauclin – Macabou appartiennent à 78 espèces de mollusques avec une majorité d’espèces déjà répertoriée dans « l’assemblage Allaire » à l’exception de 37 nouvelles. En revanche, l’importance de certaines espèces déjà présentes dans « l’assemblage Allaire » est modifiée par les nouvelles données, en particulier dans le cas de Donax denticulatus, espèce dominante dans l’assemblage en nombre d’individus. 19 On ne décompte véritablement que huit éléments en place dans les stratigraphies témoignant du travail de la coquille. Sept sont produits sur le lambi Strombus gigas. Il s’agit notamment d’une épine incisée, associée à l’assemblage de strombes de la couche 2 du sondage 5 (fig. 2). Elle a vraisemblablement été rejetée au sommet du dépotoir de strombes. Elle présente un motif incisé pour lequel il faudra rechercher des similitudes soit dans certains motifs de la céramique Caliviny (simplification du thème du labyrinthe/grenouille ? ; Petitjean Roget 1976), soit dans ceux d’un style nordique (extension sud d’un Ostionoïde chican ? ; Hoogland, Hofman 1996). On compte également un élément d’ornementation incisé ; il est cassé dans sa longueur et la portion restante forme un demi losange, légèrement incurvé. Il présente les vestiges d’une perforation uniconique, opérée depuis la face interne courbe, à son sommet et trois incisions soulignant les côtés. Viennent, en complément, quatre perles discoïdes et une préforme. Deux perles étroites présentent une perforation biconique et une troisième plus large présente une perforation uniconique ; elles proviennent du sondage 5. Une autre est fine, plate et large mais cassée avec les restes d’une perforation biconique, également issue du sondage 5 ; enfin, une préforme brûlée sur support indéterminé présente l’entame d’une perforation uniconique et provient du sondage 1. Pour finir, un fragment abrasé d’outil ou d’objet d’ornement sur Strombus gigas a été décompté dans le matériel du sondage 7. En revanche, le travail de la coquille était assez bien documenté dans l’assemblage issu des fouilles Allaire avec de nombreuses espèces concernées : Turritella variegata, Oliva reticularis, Cypraecassis testiculus, Strombus gigas et Strombus costatus, et, éventuellement, Conus/Oliva sp. et Charonia variegata. Perspectives 20 La fouille du sondage 5, doit se poursuivre, car ce sondage est situé dans une des zones clefs du site (entre les aires B et F d’Allaire) et il présente des dépôts profonds (jusque 95 cm), des vestiges matériels bien conservés, une stratigraphie complexe, ainsi qu’une possible dissociation horizontale des dépôts culturels. En effet, l’aire au nord du sondage 5 (aire F d’Allaire) a livré de la céramique Suazoïde ancienne (dans la continuité du Troumassoïde) qui se retrouve dans les niveaux inférieurs (Level III) de l’aire située à l’ouest du sondage 5 (aire B d’Allaire). Celle-ci associe vraisemblablement un second niveau culturel plus récent, dont les éléments céramiques suggèrent des influences des Grandes Antilles. Enfin, la présence d’une fosse à lambis, qui n’a été qu’en partie explorée, laisse penser qu’il est possible d’observer, dans cette zone, des structures dépotoirs complexes. 21 Par ailleurs, une fouille du sondage 7 sur une plus grande surface devrait permettre de mettre au jour une série de structures en creux, des trous de poteaux supplémentaires, ainsi qu’un nombre conséquent de vestiges caractéristiques, dont des formes entières, comme cela a déjà été perçu au cours des fouilles de 2005. En complément, il serait souhaitable d’explorer toute la portion centre-nord du site, ainsi que la portion sud (couverte par le ramassage de surface de cette année), bien que, pour cette dernière, on ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Espace Caraïbes 9 Le Vauclin – Macabou puisse s’attendre à rencontrer des zones perturbées par la combinaison du creusement de l’étang et des possibles activités charbonnières qui y ont été identifiées. 22 Les occupations post-Saladoïde des Petites Antilles ont bénéficié ces dernières années d’importants programmes de recherche (Rouse et Faber Morse 1999 ; Crack 2000 ; Delpuech et Hofman (dir.) 2004), qui ont permis une relecture complète de cette séquence culturelle dans cette zone. Ces résultats ont servi avec d’autres au développement d’une hypothèse concernant la mise en place de sociétés hiérarchisées (chefferies) dans le nord des Petites Antilles et les Îles Vierges en relation avec le développement des caciquats Taïnos dans les Grandes Antilles. 23 Malheureusement, aucun travail de cette ampleur n’a été effectué dans le sud des Petites Antilles depuis l’œuvre pionnière de L. Allaire (Allaire 1977, 1990). Ainsi, l’évaluation du potentiel du site de Macabou réalisée cette année était la première étape, d’un travail plus large et à long terme visant entre autres à réintégrer la séquence post-Saladoïde locale dans ce nouveau contexte régional. Certains éléments avaient déjà été évoqués par L. Allaire. Ce travail ne peut s’effectuer que dans le cadre d’une véritable approche pluridisciplinaire dont nous avons jeté les bases. Ces premiers résultats sont donc particulièrement encourageants et démontrent que le site de Macabou est un terrain adapté pour réaliser ce type d’études. INDEX nature https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/crtSrWQs2w2KV chronologie https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrt9hLpUyQcym, https://ark.frantiq.fr/ark:/ 26678/pcrtil5znJ6Z4o Année de l'opération : 2005 lieux https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtA9QOB3otnt, https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/ pcrtq9rmvQX6ie, https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtasZ5N3aE3O, https://ark.frantiq.fr/ark:/ 26678/pcrtHzPvM1dtWe AUTEURS SANDRINE GROUARD MNHN ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Espace Caraïbes 10