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L’AGENCE
FÉVRIER 2014
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Dans le cadre de la rénovation du
parc immobilier, la station des Arcs a
lancé une large réflexion sur le devenir
des résidences de tourisme. Une
mission de recherche a été confiée à
l’ecole supérieure d’art d’Annecy, sur
les thématiques liées aux évolutions
de l’habitat, les usages et des
modes de vie aux Arcs. Une équipe
pluridisciplinaire, créée ad hoc sous le
terme générique d’Agence Arcadienne
et composée d’artistes, d’architectes,
de chercheurs et designer a été
rassemblée pour mener à bien des
travaux de prospection sur les séjours
des vacanciers aux Arcs.
Sommaire
Préface
Introduction
La cellule des lauzieres dans son territoire
Renovations 2014
Scenario pour un «dedans dehors»
Experience «un lit 1 forfait»
Scenario pour «un appartement raisonne»
Conclusion
—3
—6
—8
— 14
— 20
— 24
— 28
— 34
STÉPHANE SAUZEDDE
PRÉFACE
1. L’ESAAA est d’ailleurs « l’école
supérieure d’art de l’agglomération
d’Annecy et des Pays de Savoie ».
2. L’association ACTE (Art Contemporain
Thônes et vallées de Thônes Expositions),
soutenue par la Région Rhône-Alpes et le
CAUE de Haute-Savoie venait de le réaliser
un exemplaire à partir des plans de 1938,
alors qu’il n’avait jamais pu être produit,
la guerre interrompant ce projet...
Cf. https://vimeo.com/26318472
3. Le bâtiment de l’ESAAA, ancienne MJC
des Marquisats construite en 1967 par
André Wogenscky est un des plus grand
ensemble moderniste de Rhône-Alpes,
tout de béton, de bois et de verre, face au
lac d’Annecy. Il est labellisé « patrimoine
du XXe siècle ».
Cela fait plusieurs années que l’ESAAA
fréquente la station savoyarde des
Arcs, en voisin1, et régulièrement
des étudiants de la section Design
& Espace se rendent sur place pour
observer la si stimulante architecture
du site, son utopie généreuse de
station intégrée historique et sa
volonté d’ouvrir au plus grand
nombre l’expérience puissante de la
montagne.
Mais c’est en 2011-2012, alors que
l’ESAAA réalisait un projet autour du
« Refuge Tonneau » Pierre Jeanneret
Charlotte Perriand2, que la rencontre
de l’ESAAA et des Arcs a réellement
eu lieu : les étudiants de l’école
supérieure d’art avaient proposé
de prendre au sérieux le point de
départ constructif de cet étrange
objet architectural de 1938 (un refuge
entièrement montable et démontable
par deux personnes en deux jours
… et portable à dos d’homme pour
être disposé comme refuge n’importe
où en montagne), et ils étaient
allés le chercher à une vingtaine
de kilomètres de l’école, l’avaient
convoyé pendant une journée,
formant une longue procession
de porteurs et de porteuses, puis
l’avaient remonté devant le bâtiment
de l’ESAAA – lui même remarquable
pour sa qualité architecturale3...
A partir de cet atypique projet, les
rencontres se sont enchainées : avec
Guy Rey-Millet, membre de l’Atelier
d’Architecture en Montagne, qui, aidé
de Charlotte Perriand, construisit les
Arcs, avec Jean-Marie Chevronnet,
guide du patrimoine de la station,
avec Ghislaine Volpe, alors directrice
du Marketing chez ADS... Et c’est
à partir de ces premiers échanges
que la société d’aménagement et
d’exploitation des Arcs qu’est ADS
s’est adressée à l’ESAAA pour lui
demander de l’aider dans un de ses
nouveaux chantiers : continuer de
faire tourner le cercle vertueux qui,
aux Arcs, lie création, architecture,
design et exploitation raisonnée de la
montagne.
Cette commande faite à une
école supérieure d’art par un des
principaux acteurs économiques
du territoire a de quoi surprendre :
beaucoup pensent encore que l’art, la
création, le design et plus largement
les questions esthétiques et les
expérimentations qu’elles induisent,
relèvent d’une sphère séparée de la
société qui s’appellerait la culture.
En invitant l’ESAAA à proposer une
sorte de think tank créatif (l’Agence
Arcadienne), ADS innove donc à
plusieurs niveaux :
— En se tournant vers des forces
présentes sur son territoire (dans
un écosystème riche qui trop
souvent s’ignore, inventant une
façon « située » d’articuler le local
4
des ressources et le global des
enjeux d’une station d’envergure
internationale).
— En s’adressant à une structure
d’enseignement supérieur, à ses
chercheurs et à ses étudiants, en
privilégiant la jeunesse et en faisant
confiance à un lieu vivant, à son
potentiel et à ses devenirs.
— En rendant possible un travail
sur des objets incertains, et en
ouvrant une plateforme libre pour
que s’inventent des pistes et des
hors pistes, en assumant qu’investir
ce n’est pas seulement acquérir des
objets physiques, mais c’est aussi
stimuler les intelligences, générer des
énergies, lancer des mouvements...
qui in fine produiront de la richesse.
— En favorisant l’interdisciplinarité,
le mélange des genres et des
générations, là où l’esprit du temps
pousserait plutôt au repli sur les
identités, à un entre-soi et à une
prudence méfiante ...
… Et il faut donc comprendre que
cette initiative portée par le directeur
général d’ADS Laurent Chelle n’est
aujourd’hui possible que parce qu’il
souffle toujours aux Arcs le même
esprit entreprenant, innovant et
(disons le !) franchement joyeux,
qui a présidé à l’invention de la
station ! Dans les années 1960 de la
même façon, de jeunes créateurs et
entrepreneurs venant de discipline
variées, un peu rêveurs, mais à qui le
travail ne faisait pas peur, sont partis
bille en tête dans une aventure portée
par la SMA – la Société des Montagnes
de l’ARC, dont est issue ADS... Pour le
succès que l’on connait : une station
toujours leader, plus de quarante ans
après sa fondation.
Dans ce contexte, et depuis presque
un an, l’Agence Arcadienne a donc
commencé a travaillé et la revue L.A
(pour « Les Arcs ») va participer à la
redistribution et au partage d’une
partie de ce travail : des pistes et des
réflexions de la cellule recherche de
l’Agence sont exposées, le premier
travail de rénovation qui a été conduit
par la cellule opérationnelle (les
architectes Carine Bonnot, Thibault
Candela et Yann Damiani) est dévoilé
: il s’agit d’un projet nouveau, dont la
simplicité raffinée produit la grande
élégance, et qui permet de mettre à
jour des appartements qui avaient
perdus toutes leurs composantes
design à force de rénovation partielle.
Cette revue montre aussi la très
élastique composition de l’Agence
Arcadienne : aux chercheurs
de l’ESAAA se sont ajoutés des
architectes, mais aussi des étudiantes
de l’Institut d’Urbanisme de Grenoble,
des théoriciens, et surtout, presque
systématiquement, ont été associés
des designers et des chercheurs
venant de l’Ecole Supérieure d’Art
et Design de Saint-Etienne – fidèle
complice de l’ESAAA pour tout ce qui
a trait au design, en particulier dans
sa dimension industrielle, l’ESADSE
fait partie de la Cité du Design dont
les compétences sont aujourd’hui
reconnue internationalement, et
c’est un des piliers de l’aventure
arcadienne.
Cette revue L.A montre enfin
modestement le lancement d’un
travail, ses premiers scénarios, ses
premières réalisations, en attendant
le numéro deux qui sera consacré
aux expositions produites pour
« l’agence » à Arc 1600.
D’ailleurs, et cela mérite d’être
précisé, le projet de l’Agence
Arcadienne se veut lui-même
assez modeste : l’Agence intervient
auprès d’acteurs qui connaissent
parfaitement leurs métiers et qui
font tourner une des plus belles
stations du monde, et elle s’occupe
d’art, d’architecture et de design
dans un endroit où résonne encore
de nombreuses voix qu’il faut
continuer d’écouter et de préserver
(et en particulier celle de Charlotte
Perriand, référence indépassable pour
l’intelligence du design en montagne
au moment de l’invention des Arcs) …
Mais, presque paradoxalement, cette
agence combine avec sa modestie
une très sincère radicalité : elle est
ouverte et prête à tout tester, à
inventer des formes, des gestes et des
usages pour un futur saturé d’enjeux
(le réchauffement climatique, les
circulations mondiales, la mutation
de l’économie, la raréfaction
programmée de l’énergie...) Cela
exige assurément d’ajouter l’ambition
à la modestie ! Robert Godino,
l’aménageur et le promoteur du
projet des Arcs disait-il autre chose
quand il affirmait viser : «une nouvelle
approche humaniste des vacances en
offrant à la montagne, dans un cadre
d’une grande beauté, une occasion
de développement personnel, sportif
et culturel dans un climat de liberté
et à des prix acceptables» ? Un
programme qui reste d’actualité.
Stéphane Sauzedde
Directeur de l’ESAAA
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ÉLISE GROGNET
UCTION
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L’équipe de recherche s’est réunie
pour la première fois en février
2013, lors d’une résidence aux Arcs.
L’Agence Arcadienne est composée
d’artistes, designers, architectes
et chercheurs travaillant dans les
écoles supérieures d’art et design
d’Annecy (ESAAA) et de Saint-Etienne
(ESADSE). Son format élastique
associe, selon les moments, les
objets et les dispositifs de travail,
quelques enseignants et chercheurs
(Carine Bonnot, Naïm Aït Sidhoum,
Marc Monjou, Rodolphe Dogniaux), de
jeunes professionnels inscrits en 3e
cycle à l’ESAAA et à l’ESADSE ( Joris
Favennec, designer, Elise Grognet,
historienne de l’art et artiste, Nicolas
Koch, artiste, Eléonore Pano-Zavaroni,
curatrice et artiste) mais aussi des
étudiant-e-s en cours de cursus,
principalement inscrits en Design,
auxquel-les s’ajoutent des étudiante-s de l’Institut d’Urbanisme de
Grenoble.
En 2013, les participants ont
construit un programme de recherche
ayant pour objectif de réfléchir de
manière prospective au devenir de
la station des Arcs en repensant
les notions d’habitat, les usages
et les loisirs et en proposant des
scénarios prospectifs liés à ces
thématiques. Le point de départ des
réflexions étant basé sur le cycle de
rénovation d’appartements lancé
par ADS, les premières thématiques
d’expérimentation ont été portées
vers la cellule d’habitation de la
résidence des Lauzières, à Arc 1800.
Quatre temps de travail aux Arcs
ainsi que des rencontres entres les
différents acteurs ont été menés de
février à juillet 2013.
Deux temporalités différentes ont
été élaborées en parallèle. Une
première séquence de travail appelée
«opérationnelle» a été menée par
trois architectes, Yann Damiani,
Thibaut Candela et Carine Bonnot,
ayant pour objectif la rénovation de
trente six appartements pour cinq
personnes dans la résidence Les
Lauzières. Ce projet s’inscrit dans une
démarche pragmatique respectueuse
de l’héritage architectural et du
patrimoine moderne existant, tout en
adaptant les espaces et le mobilier
aux usages contemporains.
La deuxième séquence de travail
du groupe recherche a répondu à
la demande d’ADS qui concerne la
transformation d’appartements en
laboratoire de recherche in-situ, à
échelle 1, et questionnant l’habitat du
futur et ses usages .
Après tout un travail de recherche
et l’exploration de plusieurs
pistes de travail, trois scénarios
d’aménagement ont été produits
respectivement par trois équipes :
- La proposition intitulée «Dedans/
dehors» porte un regard critique
sur la montagne comme artifice de
la nature, notamment au travers
de l’exploitation touristique des
sports d’hiver. Deux scénarios ont
été proposées par l’équipe : un
appartement où le climat d’été de
la station des Arcs est recréée,
l’accent mis sur des dispositifs
sensoriels voués à simuler un
nouvel environnement, une autre
«montagne» ; le deuxième scénario
offre la possibilité de vivre en
extérieur à l’intérieur de la cellule
grâce à l’ouverture intégrale de celleci et en transformant l’espace de la
salle de bain d’origine en «refuge».
- La proposition dite «Un lit = 1
forfait» part du raisonnement
marketing des stations de ski. Elle
vise à questionner d’un point de vue
à la fois économique, fonctionnel et
poétique cette équation en imaginant
un appartement conçu cette fois pour
douze personnes.
- La dernière proposition imagine
un «Appartement raisonné»,
questionnant les notions de «besoin»
et de «superflu» et nos habitudes
contemporaines - imprégnées par les
réseaux, les médias, la consommation
excessive - dans le cadre d’une
semaine de vacances aux sports
d’hiver.
Les pages suivantes présentent les
rénovations réalisées à l’automne
2013 et les scénarios expérimentaux
élaborés en 2013. Le premier article
revient sur l’état des lieux des cellules
de la résidence des Lauzières, conçues
dans les années 1970 par l’Atelier
d’Architecture en Montagne et
Charlotte Perriand, et transformées
successivement par différents
propriétaires, avant d’être rachetées
par ADS.
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CARINE BONNOT
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La résidence des Lauzières est
située au Charvet, dans le site Arc
1800, à Bourg-Saint-Maurice en
Savoie. Les bâtiments de la station
de sports d’hiver ont été construits
entre 1970 et 1975, sur les plans de
l’équipe d’architectes de l’Atelier
d’Architecture en Montagne : Roger
Boulet, Daniel Jaulmes, Gaston
Regairaz, Bernard Taillefer et
Charlotte Perriand. Les Lauzières date
de 1973, elle comprend 1731 lits.
ARC 1800 / EDIFICES
1. Pierra Menta
2. Ecoles
3. Salle de spectacle
4. Garage auto souterrain
5. Belles Challes - Lauzières
6. Galerie marchande
7. Vaugella
8. La Nova
9. Hôtel du Golf
10. Place des Villards
11. Piscine
12. Les Mirantins
13. Village Club du Soleil
14. Garage automobiles
15. Aiguille Grive
16. Golf
17. Chalets du Jardin Alpin
Plan de Arc 1800 Source : Ouvrage de J.F Lyon-Caen, Stations de Sports d’hiver, Urbanisme et Architecture.
L’implantation des Arcs
La station de sports d’hiver des Arcs
est née dans les années 1960, dans
un contexte économique et social
favorable au développement du
tourisme de masse. Robert Blanc,
moniteur et guide de haute montagne
et Roger Godino, aménageur et
promoteur co-fondent un projet
ambitieux de station intégrée, qui
s’implante sur 3 sites d’altitude
différentes : Arc 1600 (1968-1975)
; Arc 1800 (1970-1975) et Arc 2000
(1970-1979). Les fondateurs de la
station font appel à des architectes de
l’Atelier d’Architecture en Montagne
(Gaston Regairaz, Guy Rey-Millet,
Bernard Taillefer, Alain Tavès, Pierre
Faucheux, Robert Rebutato, Roger
Boulet, Alain Bardet, architectes,
urbanistes et ingénieurs). et à
une architecte de renommée
internationale, Charlotte Perriand,
skieuse et alpiniste, alors âgée de
soixante-cinq ans, et qui consacre les
vingt dernières années de sa vie dans
les projets de construction des Arcs.
L’équipe d’architectes et ingénieurs
partage la conception des bâtiments
et des aménagements intérieurs et le
suivi des chantiers.
Typologies urbaines et architecturales
de Arc 1800
La station Arc 1800 est le deuxième
secteur en chantier entre 1970et
1975. Les objectifs sont de pouvoir
favoriser un fonctionnement été/
hiver, accueillir et loger un maximum
de personnes, et de préserver un
maximum d’espaces naturels. Les
principes urbanistiques reposent
sur la séparation des circulations.
Le projet est organisé autour de
la pratique du ski et des loisirs en
montagne. Les circulations piétonnes
sont séparées de celle des voitures,
regroupées sur des parkings à
l’écart des résidences, en aval. Le
morcellement de l’urbanisation en
«barrettes» évitent la fermeture
d’un front bâti aux pieds des pistes.
L’organisation en villages de Arc
1800 explique les implantations en
arc de cercle au pied des pistes.
Quatre villages composent Arc
1800 : Charvet, Villards, Chantel et
Charmettoger.
Les immeubles «couchés» s’opposent
à la typologie moderne et verticale de
la tour. L’AAM et Charlotte Perriand
choisissent d’organiser les immeubles
à l’horizontale, dans un souci
d’intégration au paysage, d’économies
de terrassement et de rapport au sol.
Le nombre d’étages et de cellules est
pourtant égal à celui que propose le
modèle des tours. L’implantation dans
le sens de la pente, épousant la forme
naturelle du territoire nécessite moins
de circulations verticales et favorisent
les circulations horizontales,
la «promenade architecturale»
développée par Le Corbusier. La pente
intérieure, dans les coursives des
résidences, permet une fluidité des
espaces et rappelle le sol naturel de
montagne.
Des cellules d’habitation optimisées
«Je prônais comme toujours
l’intégration : architecture équipement - environnement, mettant
en valeur une volumétrie intérieure
faite d’harmonie, en rapport avec le
paysage de la montagne, toujours
présente, superbe.» (Charlotte
Perriand, citation dans Carnet de
Montagne p.86)
La cellule type de la résidence des
Lauzières est conçue en longueur
et s’ouvre sur le paysage, élément
fondamental qui nourrit l’ambiance
intérieure. Des balcons prolongent
l’intérieur vers l’extérieur. Les
logiques spatiales reposent sur
un cadrage sur le paysage, mis
en scène par du mobilier (bar) ou
des menuiseries généreuses ; une
libération du sol et des surfaces
horizontales grâce à du mobilier et
des éléments suspendus ; une mise
en place de «cellules vitales» telles
que la cuisine et la salle de bain,
conçues de manière rationnelle et
fonctionnelle, dans l’objectif de
minimiser les déplacements dans le
coin cuisine et d’offrir un moment
de détente dans la salle de bain
(formes douces, couleur chaleureuse).
Accompagnant l’idée des loisirs
pour le plus grand nombre, le design
des aménagements intérieurs est
dessiné par Charlotte Perriand qui
utilise des matériaux robustes et
traditionnels (bois massif), qu’elle
marie à des matériaux modernes
(métal, polyester). Les alliances cuir/
métal et bois/paille pour les chaises
traduisent la volonté de mettre en
scène la modernité dans un territoire
de montagne. Dans les années 1970, la
vaisselle, le linge, les accessoires sont
choisis par Charlotte Perriand.
Des salles de bain préfabriquées
Les salle de bain ont été préfabriquées
à Saint-Nazaire, dans des ateliers
de construction navale. La largeur
correspond à celle du camion qui
transportaient les cabines, installées
pendant l’édification du gros oeuvre
du chantier. Les cabines sont en
polyester, montées en deux coques
: la demi-coque inférieure blanche,
sur laquelle sont fixées le lavabo et
les wc, et la demi-coque supérieure
rouge, sur laquelle est fixée un miroir,
une étagère et les porte-serviettes.
Les appareillages sanitaires (lavabo et
wc) sont des éléments standardisés,
que Charlotte Perriand a conçu avec
l’entrepreneur en sanitaires Jean
Borot, dans les années 1950. La
couleur rouge vif, ton semblable à
celui d’un rouge à lèvres ou d’un vernis
à ongle, s’oppose au blanc des salles
de bain standard, rappelant parfois
l’hôpital. Son travail sur les salles de
bain est influencé par ses références
japonnaises, notamment la cérémonie
du bain. La baignoire prend ainsi une
place importante dans l’appartement,
notamment la moitié de l’espace au
sol de la salle de bain.
Les modifications au cours du temps
Les images d’archives des Lauzières
sont rares, surtout lorsque cela
concerne les intérieurs. Les bâtiments
ont été largement photographiés et
représentés sur des cartes postales
touristiques, formidable vecteur
d’images de la modernité. Les clichés
trouvés dans les ouvrages Carnet
de Montagne et Les arcs, le livre
blancs témoignent de la sobriété
des intérieurs des Lauzières et de la
cohérence des éléments. Depuis 1976,
date de livraison de la résidence,
les appartements ont été modifiés :
les sols, les rideaux, les textiles ont
été changés : les couleurs unies de
l’origine n’existent plus. Le mobilier
a été remplacé (chaises, tables, lits)
ainsi que les appliques des éclairages.
Les cuisines (coques préfabriquées
vertes) ont été déposées et
remplacées par des éléments en
stratifié. Seules les salles de bain et
les placards perdurent, quasiment
intacts.
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Cellule préfabriquée salle de bain
Charlotte Perriand - Carnet de Montagne
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Façade de la résidence des Lauzères Crédit image ETBA BET
CARINE BONNOT, THIBAUT CANDELA,
YANN DAMIANI
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Dans le cadre de la rénovation du parc
immobilier du groupe La Compagnie
des Alpes, ADS a lancé une réflexion
sur le devenir et la transformation des
résidences de tourisme des années
1970, qui nécessitent aujourd’hui un
rafraîchissement, lié aux évolutions
des formes de séjours et des besoins
des vacanciers. La démarche de
projet de rénovation d’une première
phase de 36 appartements, dans le
bâtiment des Lauzières, s’appuie
sur l’analyse de l’existant et son
adaptation aux nouveaux usages.
L’héritage architectural de l’équipe
des concepteurs d’origine, l’AAM,
Charlotte Perriand et Bernard
Taillefer, engage une réflexion non
seulement sur le patrimoine et sa
transformation, mais aussi sur les
principes d’aménagements, le choix
des matériaux, les cadrages sur
le paysage environnant, les flux,
les circulations qui ont évolués
depuis leur mise en service en 1973.
L’ensemble Arc Chantel à 1800 mètres
d’altitude, dont les résidences des
Lauzières et de Belles Challes font
parties, a reçu le Label XXème siècle
par le Ministère de la Culture en 2003.
Conception et chantier : SILO architectes (Thibaut Candela, Yann Damiani,
Carine Bonnot).
Entreprises : TSD (Peintures et sols), ARCANCEL (Electricité), ECDB
(Plomberie), HR Ebenisterie, Madeindesign (Mobilier)
Bureaux d'étude : ETBA (structure), ALP'ELEC CONCEPT (électricité), ALPES
FLUIDES (fluides et thermique)
Crédits photographiques : SILO architectes et Yann CAPY.
A la fin des années 1960, la résidence
des Lauzières a été conçue, comme
d’autres résidences d’Arc 1600 et
1800, dans le but d’accueillir des
vacanciers, en famille ou en groupe,
pendant les saisons d’hiver. La
cellule de l’appartement de 29 m2
est fonctionnelle, imaginée pour 4
ou 5 personnes. 340 cellules sont
dupliquées à l’identique et composent
les Lauzières. A l’origine pensé pour
les temps de repos et le moment du
petit déjeuner, l’appartement est
aujourd’hui beaucoup plus occupé,
notamment le midi, lorsque les
familles reviennent déjeuner, ou le
soir lors des repas communs, qui se
faisaient autrefois le plus souvent au
restaurant.
De nouveaux éléments, souhaités
par les usagers, illustrent l’évolution
des usages et des habitudes dans les
résidences de tourisme en station.
Le matériel de ski, autrefois consigné
dans des espaces communs de la
résidence, sont aujourd’hui à intégrer
dans l’appartement. Les denrées
alimentaires constituent des volumes
plus important puisque la plupart
des vacanciers prévoient et achètent
leurs courses avant d’arriver en
station. Les pratiques actuelles liées
à l’utilisation d’ordinateurs portables,
smartphone, tablettes nécessitent
la présence de nombreuses prises
électriques positionnées au plus près
des espaces de repos, alors qu’en
1973, seules trois prises suffisaient
pour le foyer… Ces données,
élaborées au fil des dernières années
par le commanditaire, nourrissent
les réflexions sur l’évolution d’un
petit logement de vacance et de son
adaptation aux pratiques actuelles de
séjour à la montagne.
Les espaces sont contraints par
des dimensions minimales, mais
l’ouverture généreuse sur le
paysage par une grande baie vitrée
de toute hauteur et la libération
des sols et des plafonds, favorise
la sensation de fluidité. L’analyse
des formes architecturales et des
principes spatiaux fondateurs a
révélé les composantes initiales du
bâtiment : aménagements compacts,
mobilier intégré, couleurs vives,
matières sobres. En observant ces
principes constructifs, des scénarios
d’intervention sur l’existant ont été
proposés.
Les principes architecturaux
définissent l’espace d’habitation
organisé en «tunnel» et forment le
socle des transformations :
- La traversée franche, dans un espace
lisible et dégagé, de la porte palière à
la porte fenêtre ;
- La libération de la surface du sol
et du plafond par le décollement
du mobilier (armoires et commodes
suspendues, plafond sans éléments
techniques) ;
- La fonctionnalité du bloc cuisine,
compacte et encastré à la cellule
«vitale» ;
- Les cadrages sur le paysage et
l’accès à l’extérieur par le balcon ;
- Les rangements regroupés sur une
face de l’appartement.
Le projet de rénovation propose une
clarification des espaces, selon les
usages et les travées existantes de
l’appartement. L’espace «montagne»,
dans l’entrée, conserve les couchages
et peut dorénavant se fermer afin
de proposer une cabine optimisée
grâce à des rangements et une
paroi coulissante. Pour la cellule
«vitale», la plomberie de la salle
de bain conservée est rénovée.
L’espace cuisine regroupe une table
à manger, un plan de travail et
des rangements dans une même
travée tandis que l’espace salon est
distinct autour d’assises en «L», qui
offre une convivialité et un espace
nuit indépendant. Les murs de
l’appartement se répondent : d’un
côté une paroi épaisse et quadrillée
offre du rangement et de l’autre, une
paroi lisse est ponctuée d’éclairages
minimalistes grâce aux «liseuses»
d’origine, rééditées et mises aux
normes. La mise en oeuvre d’éléments
bruts comme le matériel électrique
apparent et les murs en béton
contraste avec le dessin des plans de
travail, placards, poignées, commode,
réalisés de manière artisanale et
imaginés sur mesure.
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DIAGNOSTIC DES PRINCIPES
DE CHARLOTTE PERRIAND
1975
Libération du sol
RANGEMENTS - 4
1- ESPACE
“MONTAGNE“
REFUGE
2 - CELLULE “VITALE“
BLOC TECHNIQUE
Libération des surfaces horizontales
Eléments intégrés
Eléments mobiles
3 - SALON REPAS
CADRAGE SUR LE PAYSAGE
4
3
2
1
PROJET
CORRESPONDANCES
BARETTES TECHNIQUES
TV
CASIERS
4
CASIERS
CUISINE
3
MUR EPAIS
DRESSING
BANC
2
SKI
1
MUR LISSE
Analyse des principes spatiaux
existants
Crédit : SILO
PLAN - Etat des lieux de la cellule des
Lauzières
Crédit : SILO
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NICOLAS KOCH, PAUL BUROS, FEI QI
Nous voici enfin arrivé au bout, la
dernière ascension avant d’atteindre
notre refuge qui devrait être posée ici,
au coeur de la pente, vue sur nature
n° 136. C’est là que nous allons passer
la semaine, dans ce lieu où l’aventure
sera avant tout la collectivité, où
chacun finira par se connaitre, un
lieu où il y aura moins de confort que
d’histoires à partager.
Nous ouvrons la porte : face à nous la
montagne !
Cette proposition vise à mettre
en avant l’expérience de la nature
en cherchant une réponse simple
au confort utile en milieu presque
naturel. En offrant la possibilité de
vivre en extérieur à l’intérieur de la
cellule c’est la montagne qui s’invite
un peu plus encore durant le séjour,
c’est la difficulté de la possibilité de
lui échapper, c’est apprécier les bons
moments et réussir à en supporter
d’autres. Ainsi nous vivrons dehors :
l’espace de l’appartement ouvert sur
l’extérieur (dépose de la façade) laisse
les occupant à la merci du climat. La
vie s’organisera autour d’un coin «feu»
un point chaud servant à la fois de
source de chaleur pour le «confort» et
pour cuisiner : un lieu autour duquel
se réunir, discuter, partager. En été,
tout se déroule assez facilement, nous
sommes dehors et vivons «en pleine
nature». En hiver un coin «refuge» (ex-
salle de bain) permet l’isolement et la
survie.
Ici nous vivons au plus proche de la
nature, nous vivons la montagne et
tentons d’y être au mieux en trouvant
astuces et bricolages pour se sentir
chez soi. Pas de mobilier : certains
rapporteront quelques rondin de bois
pour organiser une soirée autour du
feu, d’autres en hiver se surprendront
à construire des assises sculptées
dans la neige en plein milieu du
«salon», Nous utilisons le temps libre
à aménager au mieux la vie sur place.
Le romantisme nous rend créatif, la
réalité nous rend inventif, car il est
facile d’aimer la montagne, de la
contempler, de la rêver, mais qu’en
est-il de la vivre ?
Oh bien sur il serait possible d’aller
plus loin, planter la tente sur les cimes,
mais nous garderons ici le confort d’un
toit, le sourire d’un voisin et l’arrivée
par la porte, car ce qu’il est proposé
de vivre ici n’est qu’une étape avant
de faire le grand saut, un bivouac de
préparation, une station d’observation
des comportements, c’est l’aventure
chez soi, mais l’aventure quand même...
Tenter de vivre dehors sans vraiment
y être, jouer aux aventuriers sans
vraiment en être : écrire la fiction d’une
semaine en pleine nature.
22
Propositions d’ajouts non exhaustifs
Travaux à prévoir:
- Dépose de la facade
- Mise à nu de l’appartement (dépose du mobilier ,
électricité, chauffage )
- isolement des murs (pour les appartement voisins)
On ne fait rien
Tout est déjà là quelque part, chacun amménage, vit
comme il peut/veut. À chacun son aventure.
Un animal, la solution calorifuge !
La possibilité d’introduire un animal (vache, chèvre, bouc,
mouton) On peut dormir contre, tenter de l’attraper, le
tondre, le traire, lui raconter des histoires
Les outils
À disposition une pelle, une scie, un moule rectangulaire,
un sceau. Tout le matériel nécessaire à la construction d’un
mur de neige, d’un abris , d’une chaise longue, un banc...
ex-sdb
REFUGE
L’instinct s’intruit
À disposition, dans un recoin du refuge, une bibliothèque.
Des livres utiles à la situation (copain des bois) le manuel
de Bombard sur la survie seul en cannot, un guide des
meilleurs restaurants de la station...
Un sauna !
Et si l’espace de vie/dortoir/cuisine était aussi un sauna, on
mélange tout, le poêle du sauna devient cuisinière... 4m2
pour tout. Pourquoi pas un jacuzzi sous la table ? ainsi les
prestation de 4 étoiles se retrouvent mises à l’épreuve !
Plantes comestibles
Pour pousser l’aventure jusqu’au bout, les murs sont
recouverts de plantes comestibles... On mangea des graines
au petit dej’ et quelques pissenlits à midi...
• Propositions non exhaustives à décloisoner :
Un animal, ça réchauffe !
La possibilité d’introduire un animal (vache, chèvre, bouc,
alpaga, mouton...) On peut dormir contre, tenter de l’attraper, le tonte, lui chercher à manger ou toute autre activité
calorifuge.
Les outils on peut s’en servir ?
À disposition une pelle, une scie, un moule rectangulaire,
un sceau... Tout le matériel nécessaire u la construction
d’un mur de neige, d’un abris , d’une chaise longue, un
banc...
Tout le monde dit qu’il fait bon dans un igloo
et en plus, en été ça fond et on vit en plein air puisqu’il fait
chaud !
Un sauna !
Et si l’espace de vie/dortoir/cuisine était aussi un sauna, on
mélange tout, le poêle du sauna devient cuisinière... 4m2
pour tout. Pourquoi pas un jacuzzi sous la table ? ainsi les
prestation de 4 étoiles se retrouvent mises à l’épreuve !
la cabane au fond du bois
24
EXPERIENCE
" UN
JORIS FAVENNEC , ÉLISE GROGNET,
NICOLAS KOCH
LIT 1 FORFA
IT
"
Partant du raisonnement simple
de la société ADS pour laquelle,
économiquement, «un lit = un
forfait», nous avons voulu réfléchir
aux problèmes qui se poseraient et
à l’expérience que cela produirait si
cette équation était prise au pied de
la lettre et poussée en avant à son
maximum. Est-il possible de vivre à
douze dans un espace prévu pour 5
cinq et dont les 30m2 ont déjà
été largement optimisés ? Quels
aménagements cela entraîne-t-il ?
Quels rapports cela induit-il entre
les usagers? Quelles conséquences
économiques cela peut-il avoir à
différentes échelles ?
Avec «Un lit = 1 forfait», l’appartement
est pensé comme un lieu de
transition, la vie se fait à l’extérieur,
comme dans les habitudes japonaises
où les habitants peuvent très
naturellement résider des années à
l’hôtel (peu onéreux), sans l’habiter
vraiment, pour seulement y dormir
et se laver. Ici la cuisine n’a plus sa
place, les repas se feront à l’extérieur.
Le partage du budget de la location
en douze permettra de consommer au
restaurant sans trop le déséquilibrer,
et nous avons pensé à un système de
partenariat avec un bar/restaurant
situé à proximité de l’appartement qui
permettrait aux locataires de prendre
leur petit déjeuner...
Quelles retombées économiques
cela peut-il avoir sur les commerces
de la station des Arcs si le taux de
remplissage se doublait comme
se double l’occupation de cet
appartement ? Jusqu’où l’ambition
d’accueillir toujours plus de skieurs
peut-elle aller avant d’atteindre son
point de rupture ?
Les Arcs se sont inventés comme
toujours ouverts au plus grand
nombre, est-il possible de renouveler
aujourd’hui cette utopie ?
Cette réflexion partant d’un postulat
économique nous a amené à nous
questionner sur nos habitudes
culturelles occidentales, sur le
rapport au corps, sur la question
du vivre ensemble, sur la notion de
confort. En réponse à ces questions
nous proposons un espace où
la notion de «partage» devient
prééminente : partage de l’espace, de
l’intimité, du rythme, … On partage
vraiment tous, les odeurs d’après ski,
le manque d’hygiène de ceux habitués
à être seuls, les bruits des corps, le
rapport à soi, à son corps, à celui des
autres… Les insomnie des uns, mais
aussi les confidences des autres, les
histoires de la journée, les bonnes
blagues... Les aménagements pensés
offrent un décloisonnement radical
des espaces personnels : la toilette
peut être collective, les WC et les
lavabos sont aussi à partager, un seul
lit viendra accueillir le sommeil des 12
locataires. Le lit trouve d’ailleurs une
place central dans l’appartement : on
y dort, on s’y repose, on y bavarde,
etc. Au centre de celui-ci se trouve
l’éclairage principal de la pièce,
autour duquel les locataires pourrons
se rassembler tel autour d’un feu
de camp, provoquant une certaine
proximité entre eux.
Le relatif décloisonnement des
espaces sensibles (WC, douches)
donnent le choix d’être accompagnés
et de partager tous les temps de la
vie, même les moments que la pudeur
occidentale a l’habitude de nier, de
cacher. Néanmoins, une organisation
préalable avec le reste du groupe peut
permettre de ne pas se faire violence
si la situation est trop compliquée. Et
c’est justement le dialogue qui va se
mettre en place et les discussions qui
peuvent découler de cette expérience
de vie qui nous semblent pertinents :
faire entrer dans les sujets de débat
la question du corps, de l’intimité,
de la pudeur, de nos habitudes, etc.
La promiscuité entraînée par ce
décloisonnement et l’exiguïté des
espaces vient contraster avec la
manière de vivre la montagne et le
sport de glisse très individuelle en
terme de sensation et d’expérience.
Sur ses skis, on est tout seul dans sa
tête, dans sa glisse. Personne n’a idée
de ce que l’on ressent. Et s’il y a bien
sûr une certaine émulation pour les
skieurs qui pratiquent en groupe, si on
se suit et partage les spots, le plaisir,
les craintes, toutes les émotions
fortes sont vécues seules. A l’inverse,
le rythme est le même pour tous dans
l’appartement… Cela pousse à sortir,
à aller se promener dehors davantage
que dedans. Les habitudes sont
bousculées par le mouvement général
généré par le groupe. La dynamique
du collectif nous invite à faire des
compromis, à réévaluer nos rituels.
Et nous pouvons espérer en sortir
grandis, comme après une intense
aventure en montagne, avec nuits en
refuge collectif.
Nous souhaitons que ces conditions
surprenantes de résidence et les
accidents que cela peut produire
sur le réel de chacun intensifient
l’expérience des vacances «à la
montagne», nourrissent les histoires
des locataires et augmentent leur
mythologie personnelle. Nous faisons
l’hypothèse que le changement,
l’accident, voire l’inconfort, peuvent
produire de l’aventure, du légendaire
et du merveilleux.
La surface du lit est de 18,12 m2.
Elle permettrait d’accueillir 10-11
adultes ou 12 personnes comprenant
des enfants : par exemple 6 adultes et
6 enfants.
(Les dimensions d’un couchage sont
190x70cm)
26
APPARTEMENT N° 1510 TYPE B
EXPÉRIENCE 1 LIT = 1 FORFAIT
Douches (2)
WC 1
Penderie manteaux
Penderie serviettes
Penderie sacs de voyages
WC 2
Lavabos (2)
ESPACE COUCHAGES (10-12)
Rangements matériel de sport
FICHE PROJET - 24.06.13
Filets de rangement
LES LAUZIÈRES - ARCS 1800
APPARTEMENT N° 1510 TYPE B
EXPÉRIENCE 1 LIT = 1 FORFAIT
FICHE PROJET - 24.06.13
ÉLISE GROGNET, JORIS FAVENNEC, NICOLAS KOCH
LES LAUZIÈRES - ARCS 1800
ÉLISE GROGNET, JORIS FAVENNEC, NICOLAS KOCH
APPARTEMENT N° 1510 TYPE B
EXPÉRIENCE 1 LIT = 1 FORFAIT
ÉQUIPEMENTS SPORTS
Pour aménager l’appartement, nous envisageons d’utiliser
des articles de sport, notamment issus de l’escalade et de la
randonnée. Pour les équipements d’escalade, PETZL offre
une gamme de produits colorés, diversifiés et de bonne
facture, correspondant à l’image des Arcs. Pour le couchage,
QUECHUA semble être un fabricant intéressant, pouvant
fournir une bonne quantité de matelas. Faire appel à cette
marque fait également écho à notre démarche «low cost», en
proposant des conditions d’hébergement de masse, tournées
vers le grand public.
FICHE PROJET - 24.06.13
LES LAUZIÈRES - ARCS 1800
ÉLISE GROGNET, JORIS FAVENNEC, NICOLAS KOCH
RÉPARTITION COUCHAGES
EXPÉRIENCE 1 LIT = 1 FORFAIT
La surface du lit est de 18,12 m2.
Elle permettrait d’accueillir 10-11 adultes ou
12 personnes comprenant des enfants :
par exemple 6 adultes et 6 enfants.
(Les dimensions d’un couchage sont 190x70cm)
10 COUCHAGES
11 COUCHAGES
FICHE PROJET - 24.06.13
LES LAUZIÈRES - ARCS 1800
ÉLISE GROGNET, JORIS FAVENNEC, NICOLAS KOCH
"UN
PO
U
R
28
ELISE GROGNET, LÉA BARBIER,
ELÉONORE PANO-ZAVARONI,
MATHILDE GULLAUD, JASON MICHEL
AP
PA
RT
EM
IR O
EN
TR
AIS
ON
NE
"
En opposition au fonctionnement
cyclique et ininterrompu des
remontes pente, à la cadence du flux
de vacanciers qui cultivent le fait
d’être seuls ensemble, des opérations
publicitaires et au conditionnement
(à l’image du mall américain) qui
facilite l’acte de consommation, nous
voudrions proposer une rupture avec
cette mécanique touristique hérité du
siècle dernier par le biais d’un espace
qui évacue le superflu et questionne
nos habitudes contemporaines celles de la consommation excessive,
de l’omniprésence des réseaux et des
médias.
Comment découpler le rythme de
notre société industrielle, libérale
et mondialisée, sa cadence et ses
modes de vie dont les effets courent
jusque dans le tourisme de masse ?
A la montagne, en vacances, n’estce pas le lieu où toucher du doigt
ces questions ? Celles du temps
libre, du repos, de l’ennui et de l’être
ensemble ?
Le scénario pour «un appartement
raisonné» souhaite créer un dispositif
où est soupesé ce qui est aujourd’hui
nécessaire pendant une semaine de
vacances. Que venons-nous chercher
dans cet espace-temps autre ?
Qu’espérons-nous trouver aux Arcs
en particulier ? Quelle alternative
proposer à la stimulation permanente
S
C
E
N
A
qui remplit les vies ?
Nous souhaitons réfléchir à la
question des besoins et à leur
hiérarchie, à l’évolution de la place
de certains d’entre eux dans notre
quotidien. En sociologie il existe
deux grandes catégories de besoins:
des besoins vitaux, physiologiques
dits primaires (manger, dormir,
respirer) et des besoins secondaires,
sociaux comme se laver, porter des
vêtements, etc. Nous souhaiterions
à travers cette expérience proposer
aux locataires le temps d’une semaine
de réévaluer ces deux catégories,
questionner les nuances entre les
termes de besoins, d’envie et de désir.
La globalité de l’appartement, de
son agencement architectural aux
ustensiles de cuisine, est défini
par notre rapport à ce qui nous est
essentiel ou ce qui peut être jugé
superflu.
— L’espace d’entrée marquera
ainsi une transition entre le monde
extérieur et la tranquillité de
l’appartement, pour se décharger,
déposer ses équipements de ski,
ses bagages, ses accessoires
électroniques, marquer une rupture
entre le dehors et le dedans, pointer
le seuil entre les différents rythmes
vécus.
— L’espace de séjour sera l’occasion
d’expérimenter une concentration
sur «l’essentiel» par le biais d’objets
modérateurs, ouverts sur une
consommation raisonnée, répondant
aux besoins primaires.
La vie dans l’espace de l’appartement
est axée autour d’un mobilier, qui
problématise chaque fonction
essentielle de l’habitat (dans le
contexte particulier des Arcs).
Chaque point, s’alimenter (boire/
manger), dormir, se laver, s’attabler,
ranger, se chauffer, s’éclairer, fait
l’objet d’une production qui perturbe
et donc questionne nos pratiques
habituelles (banales et exécutées par
habitude, voire par réflexe).
La production des objets de cet
appartement dispositif est, elle aussi,
en marge du système productif de
masse et sa standardisation. Elle
reposera sur la réutilisation des
éléments existants et le savoir-faire
d’artisans.
1.1. Un espace «déconnecté»
Le terme de vacance vient du latin
vacare qui signifie «être sans».
Peut-on envisager l’espace sans
prise électrique pour marquer ce
temps de pause dans une activité
relationnelle toujours soutenue
même quand on est «absent» de
son lieu de vie traditionnel (pas de
téléphone portable, pas d’ordinateur,
pas d’internet). Créer ce que le
politologue Yves Citton appelle «une
brèche dans la gestion de l’existence»
qu’impose la logique de notre société
et en particulier dans le fait de devoir
toujours être disponible. Penser le
temps dans l’appartement comme un
temps déconnecté.
Deux solutions sont alors envisagées
(mais ne sont pas tranchées à ce
stade du projet) :
- aucune prise électrique n’est
proposée, les vacanciers ne peuvent
utiliser leurs appareils durant leur
séjour.
- un dispositif plus modéré dans
lequel, on imagine un meuble placé
à l’entrée. Un meuble dans lequel les
portables sont posés, «enfermés» et
dans lequel ils ne sont plus connectés.
Il s’agit d’un consensus, un choix
consenti par le vacancier qui a la
possibilité de se couper du contact
permanent durant un, deux, trois
jours, voire une semaine.
Néanmoins, cette question du choix
est ouverte aux deux solutions
puisque le vacancier choisit cet
appartement en toutes connaissances
de cause de l’expérience qu’il va vivre.
En hiérarchisant les besoins
(primaires, secondaires), on constate
que certains de nos gestes habituels
se sont déplacés d’une catégorie
à l’autre. Aujourd’hui il est difficile
pour une majorité d’entre nous de
concevoir le développement d’une
journée sans la présence de notre
téléphone portable. Vient ensuite
l’utilisation d’internet, aujourd’hui
possible à peu près partout.
Ce qui relève d’un besoin social
(être joignable, pouvoir travailler
partout,etc) est devenu une nécessité.
Sans porter un discours moralisateur
ou réactionnaire sur ce point, mais
puisqu’il s’agit de penser un séjour
de repos et de loisir à la montagne,
et dans la lignée de la pensée
d’Yves Citton, peut-on proposer
une expérience de «déconnection»
pendant une semaine ? Qu’est-ce que
cela produit sur nos comportements,
sur notre manière d’être ensemble ?
Que cela génère du stress, une grande
frustration ou au contraire un grand
soulagement, cela questionne la place
qu’ont pris aujourd’hui ces objets
connectés dans notre quotidien.
Au sein d’une famille par exemple,
on peut noter que la présence du
téléphone portable pour chacun
des membres est à la fois d’une
utilité incontestable et à l’origine
d’un déplacement de l’attention qui
peut mettre à mal la tranquillité du
groupe. Chaque membre est soumis
à ce paradoxe, pensant souvent que
son usage du téléphone est plus
légitime que celui des autres : les
responsabilités professionnelles qui
se prolongent pendant la semaine de
vacances et qui viennent ronger les
soirées au regret du reste de la famille
et de l’autre côté, les repas ponctués
par les multiples échanges de textos
ou les appels intempestifs à n’importe
quel moment de la journée, au milieu
de n’importe quelle discussion.
Peut-on envisager de vivre pendant un
temps précis (ici une semaine) sans
ces extensions et prothèses sociales ?
Que peut produire cette expérience,
au sein d’un groupe et pour un
individu ?
Retirer la possibilité de recharger
un quelconque appareil à aussi des
conséquences sur l’utilisation de
caméra ou d’appareil photo. Ces
outils d’enregistrement mis hors
jeu, cela pose le doigt sur notre
rapport au temps qui s’écoule, à la
manière de vivre les choses et par
extension à notre dépendance aux
images. Pourquoi le fait d’empêcher
les gens de filmer ou prendre des
photos les empêcherait-il d’avoir des
souvenirs ? N’existe-t-il pas d’autres
moyens de mémorisation que celui
des images ? Ne faudrait-il pas réapprendre à raconter les histoires ?
A-t-on vraiment besoin de tuteurs
pour notre mémoire? Ne peut-on pas
vivre les choses pour soi, avec ceux
qui sont présents, pour l’instant que
ça produit, ici et maintenant plutôt
qu’à travers un écran ou dans une
perspective de représentation sociale
30
à plus ou moins long terme ?
Aujourd’hui la télévision trouvent au
sein de nombreux foyers une place
centrale, au sens propre comme au
figuré. En effet dans de nombreux
espaces dédiés à «l’être ensemble»
(salon, chambre, séjour), elle
occupe souvent une place de choix,
comme un membre ultime du groupe
ou de la famille. Alors que ce qui
concerne la préparation des repas est
souvent relayé à l’arrière plan, nous
proposons que ce soit cette activité
qui trouve dans l’espace principal une
place essentielle. Les repas et leur
confection deviennent prééminents,
offrant des moments de convivialité
et de partages libérés des fruits de la
télévision (bruits, images).
Les moments de repos sont aussi
reconfigurés sans cet élément. Il faut
réinventer une manière de vivre son
temps libre : lire, discuter, aller se
balader, jouer, réfléchir, etc.
Les ustensiles et la vaisselle présents
dans cet espace sont eux aussi
modérés, offrant ce qui nous a semblé
être le nécessaire pour une cuisine
à cinq. Par exemple un seul service
verre/assiette/couverts/bol est
proposé par personne.
1.2. Rendre concrète la consommation
d’eau
Nous souhaitons interroger l’idée de
«consommation» en réfléchissant
à un procédé qui, sans mettre à
mal les notions de confort et de
fonctionnalité, engendre de nouvelles
habitudes d’usage de l’eau. Nous
imaginons deux points d’eau, un dans
l’espace cuisine, un dans l’espace
salon, qui seraient déconnectés
du système d’évacuation, qui
auraient pour objectif d’avoir une
consommation raisonnée et raisonnable de l’eau et ce par un simple
déplacement, un «pas de côté» entre
l’évacuation et le robinet. L’évacuation
serait communicante sous la cloison
entre la salle de bain et le salon,
permettant de déverser l’eau usée de
chaque côté de la paroi. L’évacuation
de la douche se fera par la même
évacuation centrale.
Ludique et pédagogique, ce dispositif
est pensé comme un outil à générer
des conversations, des débats, au
sein des groupes et des familles et à
rationnaliser la quantité d’eau que
nous utilisons. La présence d’une
baignoire nous semblait incohérente
dans ce soucis de régulation de l’eau,
nous proposons alors de réorganiser
la salle de bains. Une douche est
présente derrière la paroi du lavabo,
dont l’évacuation se fera par la même
évacuation centrale que celle des
deux points d’eau.
Autre chose encore : la présence
d’un miroir est-elle nécessaire ?
Nous souhaitons là aussi poser un
problème : modifier notre rapport à
notre image en proposant un espace
sans reflet, faire l’expérience d’un
temps où l’on ne se préoccupe pas de
son apparence, sur les pistes comme
dans l’appartement. Juste être là, être
ensemble, ne rien avoir à prouver, ni à
soi ni aux autres.
2. Utiliser d’autres modes de
production
Le deuxième axe de travail qu’a
engendré cette réflexion nous a
conduit à interroger les moyens
de production que nous pourrons
adopter, la question du geste, du
faire, et inscrire le projet dans une
logique de recyclage et d’adaptation.
Cette réutilisation des matériaux
répond à une logique circulaire,
celle des cycles où la circulation, la
transformation sont les principes de
base du vivant.
Plusieurs voies sont explorées :
- Matériau composite. Transformer
les éléments et récupérés dans les
appartements rénovés en matières
premières.
Conception des contenants (cuisine,
salle de bains) et des modules chaud/
eau et modules s’asseoir/s’attabler/se
reposer via un moulage du matériau
composite créé à partir des éléments
existants.
- Mise en valeur de l’existant, rendre
apparentes les strates accumulées
dans la conception du mobilier.
- Ajout d’autres matériaux dans
la conception par réutilisation.
Fragment d’élément existant lié à un
autre bois, ou un autre matériau type
résine, verre, etc.
1. Raisonner et modérer les usages
Pyramides des besoins par espace
Salle de bains
Cuisine
Salon
1.2. Régulation de la consommation d’eau
Nous souhaitons interroger l’idée de «consommation» en réfléchissant
à un procédé qui, sans mettre à mal les notions de confort et de fonctionnalité, engendre de nouvelles habitudes d’usage de l’eau.
Nous imaginons deux points d’eau, un dans l’espace cuisine, un dans
l’espace salon, qui seraient déconnectés du système d’évacuation, qui
auraient pour objectif d’avoir une consommation raisonnée et raisonnable de l’eau et ce par un simple déplacement, un «pas de côté»
entre l’évacuation et le robinet. L’évacuation serait communicante
sous la cloison entre la sdb et le salon, permettant de déverser l’eau
usée de chaque côté de la parois. L’évacuation de la douche se fera
par la même évacuation centrale.
Ludique et pédagogique, ce dispositif est pensé comme un outil à générer des conversations, des débats, au sein des groupes et des familles
et à rationnaliser la quantité d’eau que nous utilisons.
La présence d’une baignoire nous semblait incohérente dans ce soucis
de régulation de l’eau, nous proposons alors de réorganiser la salle
de bains. Une douche est présente derrière la parois du lavabo, dont
l’évacuation se fera par la même évacuation centrale que celle des
deux points d’eau.
La présence d’un miroir est-elle nécessaire? Nous souhaiterions questionner notre rapport à notre image en proposant un espace sans reflet, faire l’expérience d’un temps où l’on ne se préoccupe pas de son
apparence, sur les pistes comme dans l’appartement. Juste être là, être
ensemble, ne rien avoir à prouver, ni à soi ni aux autres.
Scénario retenu
1 point d’eau + 1 contenant
32
2. Questionner les modes de production
Le deuxième axe de travail qu’a engendré cette réflexion nous a
conduit à interroger les moyens de production que nous pourrons
adopter, la question du geste, du faire.
Pouvons nous être dans une logique de recyclage, d’adaptation, faire
avec l’existant, négocier avec le réel, «opposer à la frénésie et l’agitation perpétuelle de la nouveauté la stabilité d’un geste et d’un soin
traditionnel ce qui est» (Serge Carfatan)
Cette réutilisation des matériaux répond à une logique circulaire, celle
des cycles où la circulation, la transformation sont les principes de
base du vivant.
Plusieurs voies sont explorées :
- Matériau composite. Transformer les éléments existants
en matières premières.
matériau composite: sciure de bois + Bio résine, Marjan Van Aubel
Conception des contenants (cuisine,
salle de bains) et des modules chaud/eau et
modules s’asseoir/s’attabler/se reposer
via un moulage du matériau composite
créé à partir des éléments existants.
Il nous faut rencontrer des artisans menuisiers
afin de voir la faisabilité d’un tel process.
Waste-Ware, Vogel Matthijs
- Mise en valeur, rendre apparentes les strates accumulées
dans la conception du mobilier.
- Ajout d’autres matériaux dans la conception par réutilisation. Fragment d’élément existant lié à un autre bois, ou un
autre matériau type résine, verre, etc.
Hemp Chair, Werner Aisslinger
DÉPOSER LA SALLE DE BAINS
34
CONCLUSION
Cette première séquence de travail
s’achève avec la naissance de la revue
L.A, qui viendra accompagner les
différentes étapes du programme de
recherche de l’Agence Arcadienne.
Ce numéro recense quelques pistes
et cristallise les réflexions menées
pendant l’année 2013, comme un
premier bilan, la première pierre
d’une recherche sur la question de
la notion d’habiter dans le contexte
particulier des stations.
Après s’être concentrée sur les
29 m2 des cellules de l’immeuble
des Lauzières, l’équipe intègre
temporairement un espace à Arc 1600
pour réfléchir à une problématique
plus générale : quels scénarios
prospectifs d’habitat et de vie peut-on
proposer dans la station des Arcs ?
Un premier temps de travail du 20
février au 3 mars 2014 accueillera
une équipe encadrante (Carine
Bonnot, Joris Favennec, Elise
Grognet et Nicolas Koch) et un
groupe d’étudiants issus de l’ESAAA
et de l’IUG (Institut d’Urbanisme de
Grenoble). Se voulant intensifs et
investis dans la saison touristique
d’hiver, ces quinze jours sur place
permettront d’arpenter la station
des Arcs, d’aller à la rencontre de ses
habitants (vacanciers et permanents),
de dégager de nouvelles pistes de
réflexion, et de développer une
approche créative de ce territoire.
Plusieurs thématiques de travail
seront abordées pendant ce
workshop :
- Les Arcs : la construction d’une
utopie (l’architecture moderne dans
un paysage de montagne, l’ambition
de la promotion immobilière, le
«loisir» de masse et ses conséquences
sur les modes d’habiter les origines
et la fabrication du site, la réalité
contemporaine…)
- Les Arcs, l’artifice et le folklore
(l’image mondiale des Arcs,
l’artificialité de la construction,
l’invention d’un mode de vie et
l’appropriation contemporaine, le
folklore, le régionalisme, le souvenir,
la montagne comme icône…)
- Les Arcs : réactiver l’existant (les
espaces vides, les espaces oubliés des
années 1970, espaces publics, espaces
communs, hall, circulations, toitures,
les délaissés, le rapport au territoire,
au paysage, à la nature…)
- Les Arcs : l’aventure (la présence
des sports extrêmes, le loisir
contemporain, le refuge, la
cohabitation d’individus, le climat, la
randonnée, les dérives…).
L.A est une publication de l’ESAAA
Adresse : 52 bis rue des Marquisats
74000 Annecy
Responsable publication : Stéphane Sauzedde
Coordination : Carine Bonnot
Rédacteurs : Carine Bonnot, Joris Favennec, Elise Grognet,
Nicolas Koch
Conception graphique : Bartolomé Sanson
Remerciements : Ghislaine Volpe, Laurent Chelle, Jean-Marie
Chevronnet, Agence Alpeva.
Crédits photographiques : Agence Arcadienne, Yves Capy.
Depuis le début de l’Agence Arcadienne, le groupe de
recherche a travaillé avec :
- les étudiants-chercheurs des 3e cycle de l’ESAAA et de
l’ESADSE
Elise Grognet
Nicolas Koch
Eléonore Pano-Zavaroni
Joris Favennec
Léa Barbier
Mathilde Gullaud
Jason Michel
Paul Buros
Fei Qi
- les étudiants de l’ESAAA :
Clémentine Viallon
Natacha Rottier
Mélissa Traore
Simon Thibert
Antoine Félix
- les étudiantes de l’Institut d’Urbanisme de Grenoble :
Mélody Benoît-Cattin
Lauriane Bererd
- les architectes :
Carine Bonnot
Thibaut Candela
Yann Damiani
- les enseignants
Stéphane Sauzedde
Naïm Aït-Sidhoum
Marc Monjou
Rodolphe Dagniaux
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