Les Cahiers de l'Acedle, volume 5, numéro 1, 2008
Recherches en didactique des langues – L'Alsace au cœur du plurilinguisme
Approches plurielles, didactiques du plurilinguisme :
le même et l’autre
Michel Candelier
Université du Maine, Le Mans, France
Résumé
Cette contribution vise plusieurs buts relatifs à ce que l’on peut appeler les "approches
plurielles" (didactique intégrée, interculturel, intercompréhension entre langues parentes,
éveil aux langues). Le premier but est d’expliciter ce que sont ces approches, la façon dont le
concept a été élaboré, ainsi que les raisons pour lesquelles de telles approches peuvent être
considérées comme essentielles pour un enseignement-apprentissage des langues en accord
avec la façon dont la compétence plurilingue est pluriculturelle est conçue dans la recherche
récente et dans les documents d’orientation du Conseil de l’Europe. Dans un second temps,
cet article constitue une tentative de clarification des relations entre approches plurielles et
ce que des chercheurs entendent par "didactique du plurilinguisme" en français et en
allemand. Alors que "Mehrsprachigkeitsdidaktik" se révèle très semblable à "approches
plurielles", il semble que les approches bilingues soient une dimension essentielle du concept
habituel de "didactique du plurilinguisme", ce qui n’est pas le cas pour les "approches
plurielles". La troisième partie de cette contribution cherche à formuler quelques arguments
en faveur ou en défaveur d’une vision plus unitaire du champ, selon laquelle il n’y aurait
qu’une seule approche plurielle, accompagnée d’une série de réalisations concrètes telles que
celles listées plus haut. Des travaux ultérieurs considérés comme la poursuite du
développement récent d’un Cadre de référence pour les approches plurielles (Carap)
pourraient apporter quelque lumière à cette question.
Mots-clés
approches plurielles, didactique du plurilinguisme, compétence plurilingue et pluriculturelle
Abstract
This contribution pursues several aims in connection with so-called “approches plurielles”
(“plural approaches”: Integrated didactic approach to languages, Intercultural approach,
http://acedle.u-strasbg.fr
décembre 2008
Les Cahiers de l'Acedle, vol. 5, n° 1
Page 65
Approches plurielles, didactique ...
de M. Candelier
Les Cahiers de l'Acedle, volume 5, numéro 1, 2008
Recherches en didactique des langues – L'Alsace au cœur du plurilinguisme
Intercomprehension between related languages, Language awareness). The first aim is to
make clear what plural approaches are, how this concept has been elaborated and why such
approaches can be viewed as essential to language learning and teaching, insofar as they are
in compliance with the way in which plurilingual and pluricultural skills are seen in recent
research work and policy documents of the Council of Europe. At a second stage, the article
is an attempt to clarify the relationship between plural approaches and what researchers
understand by “didactique du plurilinguisme” in French and “Mehrsprachigkeitsdidaktik” in
German. While “Mehrsprachigkeitsdidaktik” and “approches plurielles” turn out to be very
similar, bilingual approaches seem to be an essential dimension of the current concept of
“didactique du plurilinguisme”, which is not the case for “approches plurielles”. The third
part of this contribution tries to formulate some arguments in favour of or against a more
unitary view of the field, with one plural approach covering a range of concrete practices like
the ones listed above. Some clarity concerning this question could be supplied by work in
progress intended as a follow-up to the recent Cadre de reference des approches plurielles ou
Carap (Framework of reference for plural approaches).
Keywords
plural approaches, didactics of plurilingualism, plurilingual and pluricultural skills
Schlagworter
Mehrsprachigkeitsdidaktik
http://acedle.u-strasbg.fr
décembre 2008
Les Cahiers de l'Acedle, vol. 5, n° 1
Page 66
Approches plurielles, didactique ...
de M. Candelier
Les Cahiers de l'Acedle, volume 5, numéro 1, 2008
Recherches en didactique des langues – L'Alsace au cœur du plurilinguisme
1. Introduction
La conférence dont le présent article est une version très partiellement remaniée devait à
l’origine correspondre au titre Peut-on se passer des approches plurielles des langues et des
cultures ? Au cours de la préparation, une volonté de prise de distance épistémologique m’a
insensiblement conduit à entreprendre une recherche permettant de confronter les notions
d’approches plurielles et de didactique(s) du plurilinguisme, et à approfondir une réflexion
déjà ébauchée auparavant sur le caractère unitaire ou non-unitaire des approches plurielles.
La question initiale ne sera pas abandonnée pour autant. Elle sera abordée d’emblée, dès les
premières pages du prochain chapitre (chapitre 2), consacré à la présentation des approches
plurielles. Ce chapitre reviendra également sur la genèse même de la notion, ce qui nous
placera au niveau méta (métathéorique ?) nécessaire pour accéder ensuite, au chapitre 3, à une
première facette de notre interrogation sur le même et l’autre : nous chercherons, après avoir
examiné la version francophone puis la version germanophone de la didactique du
plurilinguisme, à confronter cette notion à celle d’approche plurielle, afin de voir ce qui les
rapproche ou les distingue.
Nous pourrons ensuite, au chapitre 4, appliquer la question du même et de l’autre aux
approches plurielles elles-mêmes : y a-t-il une approche plurielle ou des approches plurielles ?
Étant donnée l’étendue du questionnement – en particulier dans sa dimension déjà historique il ne m’a pas été possible de suivre toutes les pistes qui s’ouvraient, ni d’approfondir
suffisamment certains aspects. J’espère cependant ne pas avoir été exagérément victime de ma
propre subjectivité et souhaite que d’autres contributions viennent, ultérieurement, compléter
le puzzle que j’ai essayé de rassembler.
2. Les approches plurielles
2.1. Nature et nécessité
Ce qui suit ne sera que le rappel d’une position que je défends depuis quelque temps à propos
des approches plurielles et de leur centralité pour la didactique des langues, telle qu'on peut la
concevoir aujourd'hui (cf. références plus bas dans la partie Genèse). Ici encore, des réactions
ultérieures seraient bienvenues, car tout ceci a été jusqu'à présent, il faut bien l'avouer, très
dangereusement peu critiqué, cependant que la notion elle-même se développait paisiblement
http://acedle.u-strasbg.fr
décembre 2008
Les Cahiers de l'Acedle, vol. 5, n° 1
Page 67
Approches plurielles, didactique ...
de M. Candelier
Les Cahiers de l'Acedle, volume 5, numéro 1, 2008
Recherches en didactique des langues – L'Alsace au cœur du plurilinguisme
au point de faire l'objet, depuis 2004, de l'élaboration d'un référentiel de compétence commun
à toutes les approches plurielles, sur lequel je reviendrai en fin d’article.
Par définition, on appellera approche plurielle toute approche mettant en œuvre des activités
impliquant à la fois plusieurs variétés linguistiques et culturelles. En tant que telle, une
approche plurielle se distingue d’une approche singulière, dans laquelle le seul objet
d’attention est une langue ou une culture particulière, prise isolément.
Quatre approches didactiques peuvent, en fonction de cette définition, se réclamer de ce titre.
Deux d’entre-elles disposent déjà d’une tradition quarantenaire, au moins au niveau des
principes. Il s’agit d’une part de l’approche interculturelle (ou : des approches
interculturelles, dans leur diversité) (cf. Porcher, 1978 ; Conseil de l’Europe, 1983 ; Cortier,
2007 ; Varro, 2007). D’autre part, la didactique intégrée des langues enseignées : langue dite
"maternelle" (en fait : langue de l'école) - langue "étrangère", langue étrangère 1 – langue
étrangère 2, etc. (cf. Roulet, 1980 ; Bouguignon & Dabène, 1982 ; Bourguignon & Candelier,
1988 ; Castellotti, 2001 ; Hufeisen & Neuner 2003). On notera, en fonction d’un usage
ultérieur (en 3.1.), que le concept de didactique intégrée, tel qu’il est présenté ici, ne préjuge
pas de la manière dont les langues en question sont enseignées : il peut s’agir d’enseignement
de la langue ou d’enseignement dans une langue (qui est alors langue d'enseignement d'autres
disciplines).
Deux autres approches sont plus récentes d’une dizaine d’années, du moins dans la didactique
francophone (la seconde étant apparue plus tôt en Grande-Bretagne, cf. Hawkins, 1984 ;
Donmall, 1985), et sont beaucoup moins connues de la majorité des enseignants de langues. Il
s’agit d’une part de l’intercompréhension entre les langues parentes (Dabène, 1996 ;
Blanche-Benveniste & Valli, 1997 ; Meissner et al. 2004 ; Doyé, 2005) et d’autre part de
l’éveil aux langues (Dabène, 1991 ; De Pietro, 1995 ; Perregaux, 1995 ; Candelier, 2003b,
2006).
On connaît l’usage important qui est fait aujourd’hui, en Europe, du Cadre européen commun
de référence pour les langues : apprendre, enseigner, évaluer (Conseil de l’Europe, 2001 –
désormais : le Cadre) au niveau de la détermination des programmes d’enseignement. Cet
usage, qui se cantonne dans l’application des outils que constituent les échelles de
compétence, peut être qualifié de "périphérique", dans la mesure où il fait l’impasse sur le
cœur même du projet, c’est à dire sur la notion de compétence plurilingue et pluriculturelle.
http://acedle.u-strasbg.fr
décembre 2008
Les Cahiers de l'Acedle, vol. 5, n° 1
Page 68
Approches plurielles, didactique ...
de M. Candelier
Les Cahiers de l'Acedle, volume 5, numéro 1, 2008
Recherches en didactique des langues – L'Alsace au cœur du plurilinguisme
La compétence plurilingue et pluriculturelle est caractérisée dans le Cadre par le fait qu’elle
ne consiste pas en "une collection de compétences à communiquer distinctes et séparées
suivant les langues", mais bien en une "compétence plurilingue et pluriculturelle qui englobe
l’ensemble du répertoire langagier à disposition" (129). On notera ici, même s’il ne s’agit pas
directement de notre propos, que cette conception, d’une importance capitale pour l’évolution
actuelle et prévisible de la didactique, va bien dans le sens des modèles de l’acquisition des
langues développés actuellement par la recherche psycholinguistique sur le plurilinguisme.
Par delà certaines divergences, il y a bien accord, dans ces travaux, sur l’existence d’un
système, c’est à dire sur ce qu’on appelle en anglais une conception holistic, globalisante, de
la compétence plurilingue (cf. Herdina & Jessner, 2002 : 148-152).
De cette conception de la compétence plurilingue et pluriculturelle, le Guide pour
l’élaboration des politiques linguistiques éducatives en Europe (Beacco & Byram, 2007 : 40)
propose de retenir "le caractère pédagogique qui invite à articuler les enseignements de
langues les uns aux autres, en ce qu'ils sont susceptibles de mettre en jeu des compétences
communes".
Comment réaliser cela si on s’en tient à des approches didactiques singulières au sens indiqué
plus haut ? Les approches plurielles apparaissent bien nécessaires pour tout projet qui s’inscrit
dans la perspective de la compétence linguistique et culturelle prônée par le Cadre. Il est
impossible de parvenir à "articuler les enseignements de langues les uns aux autres" si on ne
propose pas "des activités impliquant à la fois plusieurs variétés linguistiques et culturelles".
2.2. La genèse
Il me faut tout d’abord justifier l’attitude égocentrique que je vais devoir adopter dans le
présent sous-chapitre. Sans pouvoir être totalement sûr que l’expression "approche plurielle"
n’ait jamais été employée dans le sens défini ci-dessus avant que je le fasse, j’ai la certitude
• d’une part d’avoir eu le sentiment d’introduire cette expression dans la
discussion didactique lorsque je l’ai utilisée pour la première fois
• d’autre part que cette expression n’avait, en tout cas, jamais été utilisée
auparavant comme terme fédérateur pour l’ensemble des approches
particulières auxquelles je l’ai fait correspondre (cf. les quatre approches
énoncées plus haut).
http://acedle.u-strasbg.fr
décembre 2008
Les Cahiers de l'Acedle, vol. 5, n° 1
Page 69
Approches plurielles, didactique ...
de M. Candelier
Les Cahiers de l'Acedle, volume 5, numéro 1, 2008
Recherches en didactique des langues – L'Alsace au cœur du plurilinguisme
D’ailleurs – est ceci n’est pas sans importance pour la question du même et de l’autre interne
sur laquelle on revient au chapitre 4 – lorsque j’ai utilisé "approche plurielle" pour la toute
première fois, c’était pour désigner le seul éveil aux langues et non un ensemble d’approches.
Cela se passait … dans une Lettre de l’acedle (Candelier, 2002).1
On retrouve ensuite l’expression dans le chapitre conclusif du livre bilan du programme
Evlang (Candelier, 2003b : 327) où elle joue une première fonction que l’on peut qualifier de
salvatrice. Dans ce chapitre, il s’agit de montrer, entre autres, que l’éveil aux langues peut se
poursuivre au-delà de l’école primaire. On en conviendra, il est alors difficile de continuer à
parler d’éveil. Et le recours à un terme encore récent comme "approche plurielle" peut
apparaître comme une solution.
C’est aussi dans ce chapitre que, pour la première fois, la perspective d’un emploi plus global
d’"approche plurielle" est exprimée2 (ibid. : 337) :
Cette expression offre peut-être même un autre avantage, dans la mesure
où elle peut souligner les convergences existantes et les synergies
souhaitables entre un "éveil aux langues" et deux autres perspectives
d’innovation qui bénéficient actuellement d’un fort intérêt en didactique
des langues : le développement des capacités d’intercompréhension entre
les langues parentes […] et la mise en place d’une "didactique intégrée"
[…]. Dans la mesure où ces approches visent également à
l’établissement de liens entre plusieurs langues, on serait également
fondé à les qualifier d’approches "plurielles", même si contrairement à
celle que nous avons pratiquée dans Evlang, elles sont orientées vers un
apprentissage immédiat de compétences de communication dans des
langues données […].
1
À l’origine, ce petit texte avait été envoyé au journal Le Monde, dans l’espoir d’une publication dans une
tribune libre (ce qui ne s’est jamais produit).
2
Elle avait été conçue à en 2002 pour une intervention lors d’un colloque destiné à la présentation des travaux
du Premier programme à moyen terme du Centre européen pour les langues vivantes de Graz. L’occasion d’une
vision "en surplomb" des évolutions de la didactique à laquelle invitait ce colloque a sans doute favorisé ce
nouveau pas.
http://acedle.u-strasbg.fr
décembre 2008
Les Cahiers de l'Acedle, vol. 5, n° 1
Page 70
Approches plurielles, didactique ...
de M. Candelier
Les Cahiers de l'Acedle, volume 5, numéro 1, 2008
Recherches en didactique des langues – L'Alsace au cœur du plurilinguisme
La conclusion de ce passage renvoie par avance à ce qui constituera une des motivations
premières à la constitution d’un Cadre de référence pour les approches plurielles dont il sera
question plus loin :
Un des enjeux de la recherche en didactique des langues sera sans aucun
doute à l’avenir de cultiver ces convergences et de favoriser les synergies
dans la classe concrète. (ibid.)
Ensuite, la progression a été plus rapide et est plus facilement repérable. L’ouvrage de
présentation des résultats du second projet européen consacré à l’éveil aux langues (Candelier,
2003c) est l’occasion de l'affirmation résolue de l’existence de trois approches plurielles
"linguistiques" (les trois approches orientées principalement vers la langue : didactique
intégrée, intercompréhension, éveil aux langues), et de la relation qui existe entre leurs buts
(plus ou moins orientés directement vers le développement d’une compétence de
communication) et le nombre de langues qu’elles travaillent (20-22). Le dernier pas est
franchi dans une contribution à l’ouvrage collectif présentant le bilan du Premier programme
à moyen terme du Centre européen pour les langues vivantes (CELV) de Graz, dont
l’intention était de montrer en quoi les projets rassemblés dans ce Premier programme
rejoignaient les orientations prônées par le Conseil de l’Europe (Candelier, 2003a). C’est là
qu’est établi (27) de façon explicite le lien entre les approches plurielles et la compétence
plurilingue et pluriculturelle exposé plus haut. C’est aussi là que le quatrième
« mousquetaire » - l’approche interculturelle – est intégré dans la famille des approches
plurielles, pour à la fois tenir pleinement compte du "et pluriculturelle" de la "compétence
plurilingue" et couvrir au mieux l’ensemble des travaux auxquels le Premier programme à
moyen terme avait donné lieu (28).
3. Approches plurielles et didactique du plurilinguisme – tentative
d'articulation conceptuelle
3.1. La didactique du plurilinguisme dans le domaine francophone
L’expression approche(s) plurielle(s) est loin d'être la seule utilisée pour désigner des
interventions didactiques dans le domaine où elle s'insère. À la lecture d'un seul et même
article (celui de Véronique, 2005), on se trouve confronté, sans toujours savoir si ces
expressions renvoient à des réalités différentes, à – je les prends dans l'ordre du texte enseignement pluriel des langues, enseignement de la pluralité des langues, didactique du
http://acedle.u-strasbg.fr
décembre 2008
Les Cahiers de l'Acedle, vol. 5, n° 1
Page 71
Approches plurielles, didactique ...
de M. Candelier
Les Cahiers de l'Acedle, volume 5, numéro 1, 2008
Recherches en didactique des langues – L'Alsace au cœur du plurilinguisme
plurilinguisme, didactique plurielle des langues, didactique de la pluralité des langues,
didactique de la diversité linguistique … et approches plurielles des langues et des cultures.
Nous devrions sans doute y ajouter, à la suite de la contribution de Maria Helena Araújo e Sá
et Sílvia Melo qui se trouve dans le présent numéro des Cahiers de l’Acedle, la didactique des
langues, opposée à la didactique de la langue !
Dans l'ouvrage de synthèse que Danièle Moore a publié en 2006 sous le titre Plurilinguismes
et école, elle établit une équivalence stricte entre ce qui a été nommé ici approches plurielles
et approches plurilingues (Moore, 2006 : 223). Si on s'en tient aux trois approches plurielles
"linguistiques" qui ont été citées plus haut (et c'est ce que fait D. Moore) il semble bien en
effet que ce qui est dit des approches plurilingues peut s'appliquer aux approches plurielles.
Cela vaut pour la citation du Cadre à laquelle D. Moore emprunte l'expression approche
plurilingue. On peut en effet dire (et nous l'avons vu) qu'une approche plurielle, comme
l'approche plurilingue, "met l'accent sur le fait que, au fur et à mesure que l'expérience
langagière d'un individu […] s'étend […], il / elle ne classe pas ces langues et ces cultures
dans des compartiments séparés mais construit une compétence communicative à laquelle
contribuent toute connaissance et toute expérience des langues et dans lesquelles les langues
sont en corrélation et interagissent" (Conseil de l'Europe, 2001 : 11 ; Moore, ibid.). C'est
même en fonction de cette caractérisation qui renvoie à la notion de compétence plurilingue et
pluriculturelle que le recours à des activités portant parallèlement sur plusieurs variétés
linguistiques a été justifié.
De même, les caractéristiques listées p. 226 comme partagées par les approches plurilingues
s'appliquent sans difficulté aux approches plurielles d'ordre linguistique. La première rejoint
directement notre définition : "Elles abordent divers aspects du langage et des langues en
fondant les activités d'apprentissage sur plusieurs langues". Les autres ne pourraient
prétendre à ce statut, puisqu'on imagine que d'autres approches pourraient s'en voir qualifier:
"Elles s'adressent à l'ensemble des élèves […]. Elles présentent un cadre qui permet la mise
en relation des langues et des cultures (familiales, scolaires et étrangères) dans un processus
d'ouverture et d'intégration."
Mais le terme principal utilisé par D. Moore pour désigner l'approche didactique qui
correspond à ses vœux est celui de didactique du plurilinguisme, qui est de loin, semble-t-il,
le plus usité de tous ceux qui ont pu être cités plus haut.
http://acedle.u-strasbg.fr
décembre 2008
Les Cahiers de l'Acedle, vol. 5, n° 1
Page 72
Approches plurielles, didactique ...
de M. Candelier
Les Cahiers de l'Acedle, volume 5, numéro 1, 2008
Recherches en didactique des langues – L'Alsace au cœur du plurilinguisme
C'est donc bien vis-à-vis de la didactique du plurilinguisme qu'il conviendrait, pour éclaircir
le champ, de situer les approches plurielles. Et il serait pour cela souhaitable d'en trouver une
définition, susceptible d’être confrontée à celle que nous avons proposée pour les approches
plurielles.
L'enquête sans doute partielle à laquelle je me suis livré n'a guère, il faut le reconnaître, été
fructueuse. Certes, de nombreux ouvrages peuvent être considérés comme participant à la
construction d'une didactique du plurilinguisme, souvent en relation avec la compétence
plurilingue et pluriculturelle et les travaux du Conseil de l'Europe (cf. Moore, 2006 : 242,
note 90), parfois même sans que le terme de didactique du plurilinguisme y soit mentionné, y
compris des ouvrages aussi fondamentaux que la contribution de Coste, Moore & Zarate de
1997, intitulée justement Compétence plurilingue et pluriculturelle. Mais ils se concentrent
généralement plus sur la justification du bien fondé d'une telle orientation que sur
l'explicitation d'une ou de plusieurs caractéristiques propres à la didactique du plurilinguisme,
valable pour tout ce que l'on désire appeler ainsi et rien que pour ce qu'on désire appeler ainsi.
C'est le cas, entre autres, pour ce que D. Moore (2006 : 252) appelle les premiers contours
d'une didactique du plurilinguisme, qui sont d'une part "une conception bilingue de
l'apprentissage […] qui questionne les frontières traditionnellement posées entre apprenant
et bilingue, pour envisager un continuum sur lequel l'apprenant se positionne comme un
bilingue en devenir" et d'autre part "une conception bilingue de la compétence bi-/plurilingue
envisagée à la fois en tant que construction théorique, et dans son ancrage situé dans les
pratiques langagières."
Le premier sens auquel on pourrait s'attendre, très simplement, sur le modèle de didactique du
français / de l'allemand / des mathématiques … est sans doute celui de didactique dont le but
est de faciliter l'acquisition du plurilinguisme.
Il me semble que c'est là le sens qu'on peut accorder à didactique du plurilinguisme dans
l'ouvrage publié en 1998 par Jacqueline Billiez en hommage à Louise Dabène sous le titre De
la didactique des langues à la didactique du plurilinguisme. Parmi les très nombreux
contributeurs à cet ouvrage, il s'en trouvait plus d'un(e) dont les propositions ou réflexions
portaient, justement, sur les moyens didactiques adéquats pour aider l'apprenant à développer
non pas la connaissance d'une langue, mais bien la maîtrise d'un plurilinguisme fonctionnel et
diversifié.
http://acedle.u-strasbg.fr
décembre 2008
Les Cahiers de l'Acedle, vol. 5, n° 1
Page 73
Approches plurielles, didactique ...
de M. Candelier
Les Cahiers de l'Acedle, volume 5, numéro 1, 2008
Recherches en didactique des langues – L'Alsace au cœur du plurilinguisme
L'interprétation "téléologique" que je propose de didactique du plurilinguisme pour le titre de
cet ouvrage est corroborée par l'extrait d'un ouvrage de Louise Dabène (Dabène, 1994)
présenté en quatrième de couverture, qui se termine par "il faudrait procéder à la mise en
œuvre volontariste et planifiée d'un plurilinguisme social".
Cette définition suppose certes qu'on définisse le plurilinguisme – ce qui a été amplement fait
depuis plusieurs années, même si c'est de diverses manières – mais a surtout l'inconvénient de
ne rien nous dire sur la didactique elle-même.3
En tout cas – et sous réserve de vérification encore plus minutieuse – on ne trouve pas dans
ces hommages une quelconque explicitation de la nature de ce qui y serait appelé globalement
didactique du plurilinguisme.
C'est la lecture de Gajo (2006 : 63) qui m'a fourni l'extrait concis que je souhaitais. Selon lui,
"la didactique du plurilinguisme au sens fort recouvr[e] plutôt les méthodologies relevant
d'approches comparatives (didactique des langues voisines, didactique intégrée, certains
aspects de l'éveil aux langues) et de l'enseignement bi-plurilingue." Il ajoute que ce dernier
"peut se définir de la manière suivante : enseignement complet d'une ou de plusieurs
disciplines non linguistiques (DNL) dans une langue seconde."
On aura sans doute remarqué la proximité qui existe entre le premier volet de ce que recouvre
la didactique du plurilinguisme selon Gajo et le critère que j'utilise pour définir les approches
plurielles. Un autre article de Gajo, intitulé L'intercompréhension entre didactique intégrée et
enseignement bilingue (Gajo, à paraître) l'amène à être, à mon sens, plus clair encore :
Au niveau didactique, l'intercompréhension en langues voisines se situe
dans ce que nous appellerions la didactique du plurilinguisme, dans la
mesure où elle implique un travail conjoint sur plus d'une langue –
contrairement à la didactique des langues (maternelles et étrangères) –
et, au sein de la didactique du plurilinguisme, peut être avantageusement
rapprochée des méthodes relevant de l'enseignement bilingue.
Nous noterons simplement que la seconde affirmation est justifiée par le fait que
"l'intercompréhension est d'abord au service de tâches communicatives et/ou sociales à
3
Elle est également corroborée par ce qui, dans l'Avant-propos, peut-être considéré comme une justification du
titre : une référence à l'évolution des travaux du Centre de Didactique des Langues de Grenoble, qui l'a conduit à
"cheminer […] sur la voie du plurilinguisme, avec des programmes de recherche conduits sur
l'intercompréhension entre langues voisines […] et l'Ėveil aux Langues."
http://acedle.u-strasbg.fr
décembre 2008
Les Cahiers de l'Acedle, vol. 5, n° 1
Page 74
Approches plurielles, didactique ...
de M. Candelier
Les Cahiers de l'Acedle, volume 5, numéro 1, 2008
Recherches en didactique des langues – L'Alsace au cœur du plurilinguisme
réaliser avec des moyens déjà disponibles". Mais ce que nous voulons retenir de la citation
précédente, c'est d'une part une confirmation de la proximité, pour un premier volet, avec le
critère retenu pour les approches plurielles (ici: "implique un travail conjoint sur plus d'une
langue") et d'autre part, par le biais de "au sein de la didactique du plurilinguisme", la
confirmation de l'appartenance proclamée des approches bilingues à la didactique du
plurilinguisme.
On pourrait craindre, du moins pour la justesse de la présente enquête, qu'il s'agisse avec ce
dyptique d'une particularité de l'auteur. Mais à y bien regarder, même si cela est dit de façon
moins concise, c'est bien ce qu'affirme aussi D. Moore lorsqu'elle annonce, dans la
présentation du chapitre 8, qui constitue dans l'économie de l'ouvrage l'entrée en didactique de
l'intervention, que "l'on s'intéressera aussi bien aux travaux qui favorisent la transversalité
des enseignements qu'à ceux qui visent à des modes d'alternance raisonnée des langues"
(Moore, 2006 : 209). L'alternance raisonnée des langues est explicitée dans ce chapitre 8 en
référence au modèle valdôtain et est justifiée par "plusieurs idées fortes" (Moore, 2006 :
214) :
-
on apprend mieux les langues en les sollicitant au travers d'activités
disciplinaires, qui permettent de leur donner un véritable statut
communicatif ;
-
le développement des concepts est favorisé lorsque celui-ci se fait par le
biais de deux langues, qui en facilitent l'abstraction et la généralisation
[…].
Les avantages recherchés en fonction de la seconde idée forte montrent bien que ce n'est pas
n'importe quelle alternance de langue dans le curriculum qui peut être considérée comme
relevant de la didactique du plurilinguisme, car de tels avantages supposent que des relations
soient établies entre les langues. L'enseignement bilingue ne peut s'inscrire dans la didactique
du plurilinguisme que s'il y a un travail comparatif entre les langues. C'est le sens même, par
exemple, de l'opposition tracée dans un Rapport de recherche du Val d'Aoste entre "une
pratique réfléchie de l'alternance des langues" et "le recours à "l'immersion" […] c'est-à-dire
à une séparation stricte entre les langues […]" (Aymonod et al., 2006 : 33).
Plutôt que de parler, comme je l'ai fait plus haut, de deux volets de la didactique du
plurilinguisme, il conviendrait plutôt de parler de deux dimensions.
http://acedle.u-strasbg.fr
décembre 2008
Les Cahiers de l'Acedle, vol. 5, n° 1
Page 75
Approches plurielles, didactique ...
de M. Candelier
Les Cahiers de l'Acedle, volume 5, numéro 1, 2008
Recherches en didactique des langues – L'Alsace au cœur du plurilinguisme
Armés de ces considérations, nous pouvons tenter un rapprochement avec la notion
d'approche plurielle. Il y a une correspondance étroite, y compris dans la formulation de ce
qui les caractérise, entre la première dimension de la didactique du plurilinguisme et les
approches plurielles. La seconde dimension (celle de l'alternance des langues dans les
apprentissages de disciplines autres que les langues elles-mêmes) n'est pas exclue pour une
approche plurielle, nous l'avions déjà signalé dans la première partie à propos des didactiques
intégrées des langues (cf. 2.1.), mais elle n'est pas nécessaire.
Une approche particulière, comme l'éveil aux langues, est sans conteste une approche
plurielle. Il me semble que rien ne s'oppose à ce qu'on la range également sous la bannière de
la didactique du plurilinguisme, même s’il n’y est pas question d’"alternance des langues" au
sens retenu plus haut, pour peu que la notion de dimension ne soit pas maniée de façon
exclusive, attitude ouverte qui devrait être facilitée par la vision globale d'ordre curriculaire
qui est le plus souvent développée à propos de la didactique du plurilinguisme.
Pour conclure sur ce point (de façon peut-être légèrement provocatrice) je dirais que selon
moi, l'absence de la seconde dimension dans la notion d'approche plurielle constitue … un
avantage. Elle lui permet d'être reconnue comme applicable également dans des contextes
moins spécifiques que ceux où l'introduction d'un bi-plurilinguisme – d'une alternance des
langues – apparaît possible pour l'ensemble du public scolarisé.4
3.2. La Mehrsprachigkeitsdidaktik dans le domaine germanophone
Parallèlement à ces rappels concernant la Didactique du plurilinguisme, il a semblé
intéressant de présenter quelques éléments concernant la Mehrsprachigkeitsdidaktik du
domaine germanophone, souvent peu connus des didacticiens francophones. Il ne s'agira pas
d'une véritable comparaison, qui demanderait une étude plus systématique et plus poussée. De
même, il conviendrait de prendre plus en compte les différences qui existent entre les
différents auteurs.
Il ne fait aucun doute, quand on lit les textes allemands, que le terme qui doit être mis en
correspondance avec Didactique du plurilinguisme est bien Mehrsprachigkeitsdidaktik. C'est
4
Sur le lien entre la désignation bi-plurilingue et le contexte valdôtain, cf. Aymonod et al., 2006 : 33 ainsi que
Coste, 2006 :73 : "[…] il est aujourd'hui impossible, au Val d'Aoste de penser le bilinguisme italien/français
sans référence au plurilinguisme, comme il est tout à fait impossible d'y parler de plurilinguisme sans prise en
compte de ce même bilinguisme institutionnel".
http://acedle.u-strasbg.fr
décembre 2008
Les Cahiers de l'Acedle, vol. 5, n° 1
Page 76
Approches plurielles, didactique ...
de M. Candelier
Les Cahiers de l'Acedle, volume 5, numéro 1, 2008
Recherches en didactique des langues – L'Alsace au cœur du plurilinguisme
Mehrsprachigkeit qui apparaît pour plurilinguisme dans la traduction allemande du Cadre et
qui est utilisé couramment lorsqu’il s’agit de faire référence à ce que nous appelons
compétence plurilingue (cf. par exemple Neuner, 2003 : 17, 24).
Tout comme pour didactique du plurilinguisme dans le domaine francophone, il est très
difficile de distinguer dans la littérature germanophone ce qui constitue pour les auteurs des
caractéristiques, parmi d'autres caractéristiques, de la didactique du plurilinguisme de ce qui
serait une caractéristique définitoire, au sens où nous l'avons proposé pour les approches
plurielles.
On peut partir d'un article récent de F.-J. Meissner, lui-même romaniste. L'article date de
2005 et s'intitule, si on le traduit en français, Mehrsprachigkeitsdidaktik revisité : vers le
curriculum global pour les langues, en passant par l'enseignement de l'intercompréhension
(Meissner, 2005). De ce titre, on pourra déjà retenir que dans le domaine germanophone
également, la perspective visée est celle de curricula intégrés. On en retiendra aussi que pour
l'auteur – mais il s'agit là d'une orientation qui n'est pas généralisable – l'intercompréhension
est au centre de la didactique du plurilinguisme. C'est le "noyau de cette didactique", en
compagnie de "apprendre à apprendre les langues"5 (ibid. : 130).
Dans cet article, la caractérisation la plus condensée de la Mehrsprachigkeitsdidaktik la
présente comme "l'orientation pédagogique […] qui doit être mise en place pour favoriser le
plurilinguisme" – la Mehrsprachigkeit. (ibid. : 128). Caractérisation "téléologique" (cf. plus
haut) qui ne nous dit bien sûr rien sur la nature même de la Mehrsprachigkeitsdidaktik. Un
peu plus loin, Meissner cite d'autres termes utilisés par d'autres auteurs allemands, termes
selon lui concurrents, mais "pour partie nécessaires, en ce qu'ils sont éclairants"6 : language
learning across the curriculum (l'apprentissage linguistique à travers le curriculum),
integratives Mehrsprachigkeitskonzept (concept intégratif du plurilinguisme), multipler
Spracherwerb (acquisition linguistique multiple), kohäsive Sprachdidaktik (didactique
cohésive
des
langues),
curriculare
Mehrsprachigkeit
(plurilinguisme
curriculaire),
Gesamtsprachencurriculum (curriculum des langues global) (ibid.). Il ajoute :
5
"Interkomprehension und das Lernen von Sprachen lernen als Kern der Mehrsprachigkeitsdidaktik".
6
"[…] fasst MsDid die pädagogische Zielorientierung […], die eingesetzt werden soll, um Ms zu befördern."
"konkurriende, z. T. notwendige, weil klärende Begriffe".
http://acedle.u-strasbg.fr
décembre 2008
Les Cahiers de l'Acedle, vol. 5, n° 1
Page 77
Approches plurielles, didactique ...
de M. Candelier
Les Cahiers de l'Acedle, volume 5, numéro 1, 2008
Recherches en didactique des langues – L'Alsace au cœur du plurilinguisme
Derrière ces diverses étiquettes se profile de façon centrale ce principe
de l'économie d'apprentissage par-dessus toutes les langues particulières
qui s'exprime dans le titre anglais de Hufeisen/Neuner (2003) : Synergy
in the learning of subsequent languages. Retenons : ce qui est visé et est
dores et déjà en marche, c'est le remplacement d'une conception
purement additive de l'apprentissage de plusieurs langues par une
conception reposant sur une mise en réseau intégrative et sur le transfert
(ibid. : 129)7.
C'est à nouveau de transfert qu'il s'agit lorsque, un peu plus haut dans le texte, Meissner réfère
à un de ses propres articles de 1993 en parlant d'une "Mehrsprachigkeitsdidaktik conçue à
l'origine comme une "didactique transversale", reposant sur le transfert linguistique,
encyclopédique et didactique, favorisant l'apprentissage de plusieurs langues"8. Autrement
dit, pour cet auteur – et nous citons cette fois un de ses ouvrages écrits en français :
La didactique du plurilinguisme dote les didactiques des langues
étrangères
d’aspects
transversaux.
Il
s’agit
d’une
didactique
transférentielle qui en misant sur la rentabilisation de la parenté
linguistique vise à l’exploitation systématique des pré-acquis des
apprenants et à leur sensibilisation aux langues et aux cultures
(Meissner et al., 2004 : 15).
La dernière partie de la citation – sensibilisation aux langues et aux cultures – fait partie des
autres caractéristiques que les divers auteurs peuvent attribuer également à la
Mehrsprachigkeitsdidaktik. (cf. par exemple Krumm, 2003 : 43-46; Meissner, 2004 : 104;
Imgrund, 2007 :: 50 – cf. aussi la synthèse de Crochot, 2006 : 16-17). Mais dans l'ensemble,
ce sont bien les notions d'articulation entre les apprentissages linguistiques, de synergie, qui
7
"Hinter den verschiedenen Etiketten zeichnet sich zentral jene übereinzelsprachliche Lernökonomie ab, wie sie
der englische Titel von Hufeisen/Neuner (2003) signalisiert: Synergy in the learning of subsequent languages.
Halten wir fest : Die Ablösung eines bloßen additiven Mn.lernkonzepts durch ein integrativ vernetzendes und
transferbasiertes ist mehrseitig intendiert und auf dem Weg der Umsetzung." L'ouvrage de Hufeisen et Neuner
dont le titre est cité est la version anglaise de Hufeisen & Neuner, 2003.
8
"[…] die MsDid ursprünglich als seine auf lingualem, enzyklopädischem und didaktischem Transfer […]
beruhende, das Mn.lernen fördernde 'Transversaldidaktik' konzipiert worden war" (128). L'article référé par
Meissner est le suivant: Meissner, F.-J. (1993): "Umrisse der Mehrsprachigkeitsdidaktik". In Bredella, L. (dir.).
Verstehen und Verständigung durch Sprachenlernen. Akten des 15. Kongresses für Fremdsprachendidaktik der
Deutschen Gesellschaft für Fremdsprachenforschung. Bochum : Brockmeyer. Meissner cite également dans ce
contexte un article où, en 2003, Doyé parle de Transferdidaktik (didactique du transfert).
http://acedle.u-strasbg.fr
décembre 2008
Les Cahiers de l'Acedle, vol. 5, n° 1
Page 78
Approches plurielles, didactique ...
de M. Candelier
Les Cahiers de l'Acedle, volume 5, numéro 1, 2008
Recherches en didactique des langues – L'Alsace au cœur du plurilinguisme
apparaissent, sinon comme définition, du moins comme caractéristique première, la plus
souvent mise en avant. D'autres exemples nous le montreront :
Krumm (2003 : 47), sans parler explicitement de définition, met en équivalence son exigence
d’une Mehrsprachigkeitsdidaktik avec un questionnement portant sur "l’usage qui peut être
fait dans l’apprentissage [d’une langue – en l’occurrence de l’allemand langue étrangère] des
expériences linguistiques et d’apprentissage faites dans plusieurs langues"9.
Neuner
(2003 :
13-17),
tout
en
partageant
la
même
approche,
présente
la
Mehrsprachigkeitsdidaktik comme le prolongement des efforts entrepris pendant les trente
dernières années dans le sens de la centration sur l’apprenant10. Il fait alors référence aux
"documents du Conseil de l'Europe" – ce qui, notons le dès à présent, n'est pas fréquent chez
Meissner, qui se réfère beaucoup en revanche à la volonté politique de l'Union européenne de
maintien de la diversité (Meissner et al. 2004 : 14, Meissner, 2005 : 130) – et souligne que
"lorsqu'on apprend plusieurs langues, on ne recommence pas pour ainsi dire "à zéro"" et que
selon les conclusions de
la recherche sur la mémoire, de la théorie du traitement de l'information,
de la psychologie de la connaissance et de la psycholinguistique […] les
nouvelles connaissances ne peuvent s'installer de façon durable dans la
mémoire que si elles peuvent s'intégrer et s'ancrer dans des stocks de
savoir déjà présents. 11
En enracinant ainsi la Mehrsprachigkeitsdidaktik dans un axe développé pendant les trente
dernières années, Neuner s'inscrit à mon sens dans un mouvement qui pourrait bien se révéler,
sous réserve d'une étude plus approfondie, comme une des caractéristiques du développement
de la didactique du plurilinguisme germanophone. Chez Meissner également, on trouve un
attachement à la mise en évidence de racines plongeant dans les travaux des didacticiens
allemands des années 80 et du début des années 90, y compris dans leurs aspects de politique
9
"[…] wie Sprach- und SprachLERN-erfahrungen in mehreren Sprachen im Deutschunterricht genutzt werden
können."
10
Plus exactement "Erforschung und Entfaltung der Lernerperspektive" ("étude et développement de la
perspective de l'apprenant").
11
"[…] dass man, wenn man mehrere Sprachen lernt, nicht jedes Mal sozusagen "bei Null" anfängt […]." "Nach
den Befunden der Gedächtnisforschung, der Theorie der Informationsverarbeitung, der Wissenspsychologie und
der Psycholinguistik […] geschieht Lernen ganz allgemein in der Weise, dass neues Wissen nur dann dauerhaft
im Gedächtnis gespeichert wird, wenn es in vorhandene Wissensbestände integriert und verankert werden kann."
http://acedle.u-strasbg.fr
décembre 2008
Les Cahiers de l'Acedle, vol. 5, n° 1
Page 79
Approches plurielles, didactique ...
de M. Candelier
Les Cahiers de l'Acedle, volume 5, numéro 1, 2008
Recherches en didactique des langues – L'Alsace au cœur du plurilinguisme
linguistique, comme les Homburger Empfehlungen (Recommandations de Homburg) de 1980
ou les Vorschläge für einen erweiterten Fremdsprachenunterricht (Recommandations pour un
enseignement de langues étrangères élargi), de 1990, à l'élaboration desquelles avait participé
le didacticien français Yves Bertrand12 (Meissner, 2005 : 127 ; 2004 : 104).
Une autre caractéristique de la Mehrsprachigkeitsdidaktik germanophone est que le concept y
est le plus souvent présenté en lien avec une approche particulière, à savoir soit la didactique
de l'intercompréhension, soit la didactique des langues tertiaires (qui relève de ce que nous
avons appelé la didactique intégrée, pour ce qui est de l'allemand seconde langue étrangère
après l'anglais – cf. par exemple Hufeisen-Neuner 2003). On peut même affirmer, comme le
font Crochot (2006 : 23) pour la didactique de l'intercompréhension et Imgrund (2007) pour
la didactique des langues tertiaires, qu'il existe alors une certaine tendance à confondre la
didactique du plurilinguisme avec l'approche particulière13.
À propos de l'ouvrage de Hufeisen et Neuner (2003) concernant la didactique des langues
tertiaires, Imgrund note que "les deux auteurs abordent le domaine [de la didactique du
plurilinguisme] uniquement sous l'angle de la didactique des langues tertiaires"14 (p. 50).
Mais – ce qui confirme bien l'ampleur de la confusion – cela ne l’empêche pas de reprendre
elle-même les principes annoncés par les auteurs (Hufeisen & Neuner, 2003 : 27-32) pour la
didactique
des
langues
tertiaires,
en
les
qualifiant
de
Prinzipien
für
eine
Mehrsprachigkeitsdidaktik (principes d'une didactique du plurilinguisme).
Un article de Kleppin (2004 : 88-89) pose d'ailleurs dans son titre-même la question :
Mehrsprachigkeitsdidaktik = Tertiärsprachendidaktik ? L'auteur constate que l'impulsion
importante donnée par les didacticiens de la langue tertiaire à la diffusion du débat didactique
relatif au plurilinguisme a conduit "à penser, généralement, que le plurilinguisme ne se
construit qu'à partir du moment où s'acquiert une troisième langue, donc une deuxième
12
Christ, H. (1980). "Ein Vorschlag zur Veränderung der Schulsprachenpolitik. Die Homburger Empfehlungen".
Neusprachliche Mitteilungen, pp. 97-99. Bertrand, Y. & Christ, H. (dir.) (1990). "Vorschläge für einen
erweiterten Fremdsprachenunterricht". Neusprachliche Mitteilungen aus Wissenschaft und Praxis, vol. 43, pp.
208-213. (Ce dernier article est paru également en 1990 dans la revue Le français dans le monde, n°235, pp. 4449 sous le titre: "Europe - Propositions pour un enseignement des langues élargi").
13
C'est peut-être dans ces confusions que l'on peut trouver une explication au fait qu'un observateur de la scène
didactique germanophone puisse considérer la didactique du plurilinguisme comme un élargissement à une Lx de
ce qui a d'abord été conçu pour une L3. (cf. Cali, 2006 : 121).
14
"Die beiden Autoren nähern sich dem Problemfeld allerdings lediglich aus dem Blickwinkel der
Tertiärsprachendidaktik". On notera qu'en fait le passage incriminé (pp. 27 et suivantes) est du seul Neuner.
http://acedle.u-strasbg.fr
décembre 2008
Les Cahiers de l'Acedle, vol. 5, n° 1
Page 80
Approches plurielles, didactique ...
de M. Candelier
Les Cahiers de l'Acedle, volume 5, numéro 1, 2008
Recherches en didactique des langues – L'Alsace au cœur du plurilinguisme
langue étrangère."15 Elle ressent la nécessité d'élargir la vision en soulignant le besoin
d'introduire dans un concept intégratif (integratives Mehrsprachigkeitskonzept) tout le
parcours de l'apprenant, et en particulier la première langue étrangère (erste Fremdsprache)
et la langue qu'elle dit maternelle (Muttersprache).
La dernière caractéristique de la conception germanophone de la didactique du
plurilinguisme, du moins en ce qui concerne ses représentants les plus en vue, est que,
contrairement à la conception française, elle ne se construit pas, comme on l'a vu, sur la
dimension bi-plurilingue de l'alternance des langues dans les apprentissages nonlinguistiques.
En cela, il peut sembler que la notion d'approches plurielles est plus proche de la conception
germanophone de la didactique du plurilinguisme que de la conception française. Même si,
pour introduire quand-même une distinction plus subtile, on pourrait avancer que la
Mehrsprachigkeitsdidaktik est identifiée en fonction d'une démarche (en gros : exploiter les
pré-acquis des apprenants, faciliter les transferts), alors que les approches plurielles sont
définies au niveau des moyens qui permettent cette démarche (le travail conjoint sur plus
d'une seule langue).
15
"[So wird] in der Regel davon ausgegangen, dass sich Mehrsprachigkeit erst mit dem Erwerb einer dritten
Sprache, also einer zweiten Fremdsprache formt."
http://acedle.u-strasbg.fr
décembre 2008
Les Cahiers de l'Acedle, vol. 5, n° 1
Page 81
Approches plurielles, didactique ...
de M. Candelier
Les Cahiers de l'Acedle, volume 5, numéro 1, 2008
Recherches en didactique des langues – L'Alsace au cœur du plurilinguisme
4. Les approches plurielles : unité et diversité
4.1. Le tout et les parties
On a vu plus haut, lors de l'étude de la terminologie germanophone, que des confusions
pouvaient s'installer, dans certaines conditions, entre le tout et la partie, entre
Mehrsprachigkeitsdidaktik et didactique de l'intercompréhension ou didactique des langues
tertiaires la partie étant présentée comme le tout.
Pour ce qui est des approches plurielles, même si le terme désignant le tout ne préexistait pas
à l'apparition des parties et que de ce fait le risque était moins grand de voir une partie
monopoliser l’intitulé du tout lors de sa naissance, il n'en reste pas moins que, comme on l’a
vu plus haut, le terme qui est aujourd'hui générique a d'abord été utilisé au singulier –
l'approche plurielle – pour désigner le seul éveil aux langues (cf. 2.2. ci-dessus).
La tentation de parler d'une – et seulement une – approche plurielle, plutôt que d'approches
plurielles au pluriel, est revenue ultérieurement, au terme d'une réflexion que j'ai menée en
2004 "à la recherche de principes curriculaires généraux susceptibles d'inspirer une politique
éducative à La Réunion" (Candelier, 2005 : 433).16 Au terme de ce travail concret, j'étais
amené à conclure (ibid.) :
[…] sans cesse, dans cet énoncé de principes, nous avons été amenés à
constater que l’approche qui convenait au cas de figure choisi ou à
l’étape concernée relevait certes de telle approche plurielle, mais aussi
un peu de telle autre, avec cependant telle différence par rapport à sa
définition habituelle… Autant se rendre à l’évidence : cet exercice a fait
fondre les frontières rassurantes [qui avaient pu être tracées entre les
approches plurielles].
La tentation était alors très grande de franchir le pas et de décider de "considérer que ces
approches plurielles différentes ne sont que des concrétions particulières d’une même
démarche fondamentale (l’approche plurielle), élaborées à un moment donné de l’histoire de
la didactique, pour un public donné dans un contexte donné" (ibid. : 434). Les conséquences
16
Je ne reprendrai pas ici le contenu de ces propositions. Pour une approche plus récente et sans doute plus fine
de la question, cf. Randriamarotsimba & Wharton, à paraître.
http://acedle.u-strasbg.fr
décembre 2008
Les Cahiers de l'Acedle, vol. 5, n° 1
Page 82
Approches plurielles, didactique ...
de M. Candelier
Les Cahiers de l'Acedle, volume 5, numéro 1, 2008
Recherches en didactique des langues – L'Alsace au cœur du plurilinguisme
possibles en étaient tirées : ce qu’il faut faire, pour établir un curriculum, ce n’est pas se
demander quelle approche plurielle doit être utilisée à quel moment, mais quelles formes
l’approche plurielle pourra prendre, "en fonction des objectifs poursuivis, de l’apprenant
concerné et des progrès déjà atteints dans l’extension de son répertoire plurilingue" (ibid.) :
L'enjeu n'est sans doute pas bien grand. Il est en tout cas bien moindre que celui qui consiste à
adopter ou non la voie de la mise en relation lors des apprentissages entre compétences et
expériences relatives à diverses langues, que l'on appelle cela une ou des approches plurielles.
Il n’empêche que, si on se place dans une perspective historique, l’image d’approches qui se
développent parallèlement à partir de problématiques "locales" (les quatre approches
plurielles) avant de reconnaître leur unité fondamentale peut faire sens. D’autant que l’on sait
bien, par exemple, que l’éveil aux langues ne répugne pas à se laisser considérer, pour
certaines de ses dimensions, comme une variante, attachée à la langue, de l’interculturel
(Candelier, 2003c : 23-24) et ne déteste pas, à l’occasion, proposer pour la classe des activités
qui relèvent de l’intercompréhension entre les langues parentes …
Des éléments de décision pourraient être fournis par un travail qui reste à faire à partir du
Carap, Cadre de référence pour les approches plurielles dont une première version vient
d'être réalisée au CELV de Graz (Candelier et al. 2007).
4.2. Le Carap – l'unité au niveau des compétences / ressources visées.
En soi, la décision de réaliser un Cadre de référence (en termes de compétences visées)
commun aux quatre approches plurielles constitue un pari sur leur unité au moins relative.
Pour établir ce cadre, les auteurs sont partis d'une petite centaine de publications relevant des
quatre approches, dont ils ont collecté les extraits décrivant des compétences visées. Ils ont
regroupé, synthétisé, reformulé et éventuellement complété ponctuellement les éléments du
corpus ainsi constitué.
Le document obtenu, d’une centaine de pages, présente d'une part un ensemble de
compétences globales, présenté sous la forme d'un tableau (partie B) et d’autre part trois listes
de ce qui a été appelé des "ressources", celle des savoirs, des savoir-être et des savoir-faire
(parties C, D et E).
En termes ensemblistes, le Carap correspond à la "réunion" des compétences / ressources des
quatre approches plurielles. La question qui se pose, pour mieux concevoir ce qu’il en est du
http://acedle.u-strasbg.fr
décembre 2008
Les Cahiers de l'Acedle, vol. 5, n° 1
Page 83
Approches plurielles, didactique ...
de M. Candelier
Les Cahiers de l'Acedle, volume 5, numéro 1, 2008
Recherches en didactique des langues – L'Alsace au cœur du plurilinguisme
même et de l’autre dans le cadre des approches plurielles, est celle de l’importance de la partie
commune (de "l’intersection").
Une ressource relevant des savoirs telle que "Savoir qu’il existe entre les langues des
ressemblances et des différences" peut être considérée a priori comme visée par les seules
approches "linguistiques" (didactique intégrée, intercompréhension, éveil aux langues). Mais
"Savoir qu’il existe entre les systèmes de communication non verbale des ressemblances et
des différences "linguistiques" relève également de l’approche interculturelle. Dans le
domaine des attitudes, "Considérer que les emprunts faits à d’autres langues contribuent à la
richesse d’une langue" concerne sans doute les quatre approches plurielles, alors que "Être
capable de prendre de la distance avec les informations et les opinions des interlocuteurs sur
leur propre communauté / sur sa propre communauté" ne semble pas une ressource cultivée
par l’intercompréhension ou la didactique intégrée. Parmi les savoir-faire, "Savoir exploiter
les ressemblances entre les langues comme stratégies de compréhension / de production
linguistique" relève manifestement des seules approches "linguistiques", alors que "Savoir
comparer ses comportements langagiers à ceux de locuteurs d’autres langues" se rapporte
aux quatre approches.
Appliqué à l’ensemble du Carap, un tel questionnement pourrait fournir une indication
intéressante pour notre questionnement. Si la partie commune est importante, cela fait pencher
la balance vers l'unité, si elle est peu importante, vers la diversité. C’est là un des aspects,
parmi d’autres, du travail qui va être à présent accompli dans le cadre du CELV.17
5. Puisqu’il ne semble pas possible de conclure…
Approche(s) plurielle(s), didactique(s) du plurilinguisme(s) – unité… diversité… Il faut bien
reconnaître que cette contribution, si elle a sans doute permis de clarifier les enjeux et de
prendre quelques repères, n’a pas épuisé le sujet.
Mais finalement, dans quelle mesure cela était-il vraiment utile ? Certes, les textes et les
positions que nous avons recensés existent, et ont permis et permettent encore à la réflexion
didactique d’avancer. Mieux comprendre ce qui les rassemble ou les différencie est
indispensable.
17
On pourra suivre ce travail sur le site
http://carap.ecml.at/Projectdescription/tabid/406/language/fr-FR/Default.aspx
http://acedle.u-strasbg.fr
décembre 2008
Les Cahiers de l'Acedle, vol. 5, n° 1
Page 84
Approches plurielles, didactique ...
de M. Candelier
Les Cahiers de l'Acedle, volume 5, numéro 1, 2008
Recherches en didactique des langues – L'Alsace au cœur du plurilinguisme
Mais pour l’utilisation concrète, sur le terrain, il est vraisemblable que la réponse dépend
étroitement du contexte et de ses exigences. Pour la formation des maîtres, par exemple, il est
peut-être préférable, dans bien des situations, de mettre d’abord en avant le caractère
fondamental du critère de distinction entre approches plurielles et approches singulières –
donc l’unité – pour mieux faire face aux idées encore dominantes issues de l’héritage
behavioriste. Et de présenter ensuite les différentes approches comme autant de déclinaisons
possibles de cette option fondamentale.
À moins que certaines particularités du public (le niveau scolaire auquel il s’adresse, par
exemple) ne parlent en faveur d’une entrée par une approche particulière…
http://acedle.u-strasbg.fr
décembre 2008
Les Cahiers de l'Acedle, vol. 5, n° 1
Page 85
Approches plurielles, didactique ...
de M. Candelier
Les Cahiers de l'Acedle, volume 5, numéro 1, 2008
Recherches en didactique des langues – L'Alsace au cœur du plurilinguisme
Références
Bibliographie des ouvrages cités
Aymonod, P., Cavalli, M., Coste, D., Demattenis, F., Porté, G., Rosina, M., & Sciacqua, C.
(2006). Langues, apprentissages, identités – Actualiser dans la continuité l'éducation biplurilingue. Aoste : IRRE-VDA. (Cahiers N° 2)
Beacco, J.-C. & Byram, M. (2007). De la diversité linguistique à l’éducation plurilingue –
Guide pour l’élaboration des politiques linguistiques éducatives en Europe. Strasbourg :
Conseil de l’Europe.
Billiez, J. (dir.) (1998). De la didactique des langues à la didactique du plurilinguisme.
Grenoble : CDL-Lidilem.
Blanche-Benveniste, C. & Valli, A. (dir.) (1997). L'intercompréhension : le cas des langues
romanes – Le Français dans le Monde.
Bourguignon, Ch. & Candelier, M. (1988). "La place de la langue maternelle dans la
construction par l'élève des notions grammaticales requises pour l'apprentissage d'une langue
étrangère". Les Langues Modernes, 82. pp. 19-34.
Bourguignon, Ch. & Dabène, L. (1982). "Le métalangage, un point de rencontre obligé entre
professeurs de langue maternelle et de langue étrangère". Le Français dans le Monde. pp.
245-250.
Cali, C. (2006). "Didactique des langues tierces, didactique du plurilinguisme : une nouvelle
approche pour optimiser l'enseignement / apprentissage des langues et maintenir la diversité
linguistique en Europe". Synergie Europe, n° 1. pp. 119-123.
Candelier, M. (2002). "Une autre voie pour les langues à l'école primaire : faire de la diversité
un instrument d'éducation". La Lettre de l'Acedle, n°10 disponible en partie en ligne sur
http://acedle.u-strasbg.fr/article.php3?id_article=13
Candelier, M. (2003a). "Le contexte politique : un ensemble de principes et de finalités". In
Heyworth, F. (dir.). Défis et ouvertures dans l’éducation aux langues – La contribution du
http://acedle.u-strasbg.fr
décembre 2008
Les Cahiers de l'Acedle, vol. 5, n° 1
Page 86
Approches plurielles, didactique ...
de M. Candelier
Les Cahiers de l'Acedle, volume 5, numéro 1, 2008
Recherches en didactique des langues – L'Alsace au cœur du plurilinguisme
Centre européen pour les langues vivantes – 2000-2003. Strasbourg : Centre Européen pour
les Langues Vivantes / Conseil de l’Europe.
Candelier, M. (dir.) (2003b). Evlang – l’éveil aux langues à l’école primaire – Bilan d’une
innovation européenne. Bruxelles : De Boek - Duculot.
Candelier, M. (dir.) (2003c). Janua Linguarum – La Porte des Langues – L’introduction de
l’éveil aux langues dans le curriculum. Strasbourg : Centre Européen pour les Langues
Vivantes / Conseil de l’Europe.
Candelier, M. (2005). "L’éveil aux langues : une approche plurielle des langues et des
cultures au service de l’extension des compétences linguistiques". In Prudent, L.-.F., Tupin, F.
& Wharton, S. (dir.). Du plurilinguisme à l’école – Vers une gestion coordonnée des langues
en contextes éducatifs sensibles. Bern : Peter Lang.
Candelier, M. (2006). "L’éveil aux langues – une proposition originale pour la gestion du
plurilinguisme en milieu scolaire – Contribution au Rapport mondial de l’UNESCO
Construire des Sociétés du Savoir". In Cunningham, D., Freudenstein, R. & Odé, C. (dir.),
Language Teaching: A Worldwide Perspective - Celebrating 75 Years of FIPLV. pp.145-180.
Belgrave : FIPLV.
Candelier, M., Camilleri-Grima, A., Castellotti, V., de Pietro, J.-F., Lörincz, I., Meissner, F.J., Schröder-Sura, A. & Noguerol, A. (2007). Carap - Cadre de référence pour les approches
plurielles des langues et des cultures.. Graz : CELV – Conseil de l’Europe. Disponible en
ligne. http://www.ecml.at/mtp2/publications/C4_report_ALC_F.pdf
Castellotti, V. (2001). La langue maternelle en classe de langue étrangère. Paris : CLE
international.
Conseil de l’Europe (1983). L’éducation des enfants migrants. Recueil d’informations sur les
opérations d’éducation interculturelle en Europe. Strasbourg : Conseil de la Coopération
Culturelle, Division de l’Enseignement Scolaire.
Conseil de l’Europe (2001). Cadre européen commun de référence pour les langues :
apprendre, enseigner, évaluer. Paris : Didier.
http://acedle.u-strasbg.fr
décembre 2008
Les Cahiers de l'Acedle, vol. 5, n° 1
Page 87
Approches plurielles, didactique ...
de M. Candelier
Les Cahiers de l'Acedle, volume 5, numéro 1, 2008
Recherches en didactique des langues – L'Alsace au cœur du plurilinguisme
Cortier, C. (2007). "Perspectives interculturelles et interlinguistiques dans l’accueil et la
scolarisation des nouveaux arrivants". Les Cahiers de l’Asdifle, n° 18. pp. 15-28.
Coste, D. (2006). "Scénarios pour les langues dans l'école valdôtaine". In Multilinguisme,
plurilinguisme, éducation. Aoste : IRRE-VDA. (Cahiers n° 4).
Coste, D., Moore, D. & Zarate, G. (1997). Compétence plurilingue et pluriculturelle.
Strasbourg : Conseil de l’Europe.
Crochot, F. (2006). Les enseignants d’allemand et le plurilinguisme. Le Mans : Université du
Maine. [Mémoire de Master 2ème année]
Dabène, L. (1991). Enseignement d'une langue ou éveil au langage ? In Garabedian, M. (dir.).
Enseignements / Apprentissages précoces des langues – Le Français dans le Monde.
Recherches et applications, aout-septembre. pp 57-65.
Dabène, L. (dir.) (1996). Comprendre les langues voisines – Études de Linguistique
Appliquée, n° 104.
Dabène, L. (1998). Repères sociolinguistiques pour l'enseignement des langues. Paris :
Hachette.
De Pietro, J.-F. (1995). "Vivre et apprendre les langues autrement à l'école – une expérience
d'éveil au langage à l'école primaire". Babylonia, n° 2. pp. 32-36.
Donmall, B.G. (dir.) (1985). Language Awareness. London: Centre for Information on
Language Teaching and Research.
Doyé, P. (2005). L’intercompréhension. Strasbourg : Conseil de l’Europe.
Gajo, L. (2006). "D'une société à une éducation plurilingues : constat et défi pour
l'enseignement et la formation des enseignants". Synergie Monde, n° 1. pp. 62-66.
Gajo, L. (à paraître). "L'intercompréhension entre didactique intégrée et enseignement
bilingue". In Actes du colloque "L'intercompréhension entre langues voisines – DLF,
Genève".
http://acedle.u-strasbg.fr
décembre 2008
Les Cahiers de l'Acedle, vol. 5, n° 1
Page 88
Approches plurielles, didactique ...
de M. Candelier
Les Cahiers de l'Acedle, volume 5, numéro 1, 2008
Recherches en didactique des langues – L'Alsace au cœur du plurilinguisme
Hawkins, E. (1984). Awareness of language: An introduction. Cambridge: Cambridge
University Press.
Herdina, Ph. & Jessner, U. (2002). A Dynamic Model of Multilingualism – Perspectives of
Change in Psycholinguistics. Clevedon: Multilingual matters.
Hufeisen,B. & Neuner,G. (dir.) (2003). Le concept de plurilinguisme : Apprentissage d'une
langue tertiaire – L'allemand après l'anglais. Strasbourg & Graz : Conseil de l'Europe.
Imgrund, B. (2007). "Mehrsprachigkeitsdidaktik und ihre Anwendung im sprachlichen
Anfangsunterricht". Babylonia, vol. XV, n° 3. pp. 49-57.
Kleppin,
K.
Verantwortung
(2004).
"Mehrsprachigkeitsdidaktik
jeglichen
(Fremd-)
=
Tertiärsprachendidaktik
Sprachenunterrichts
für
ein
?
Konzept
Zur
von
Mehrsprachigkeit". In Bausch, K.-R., Königs, F., & Krumm, H.-J. (dir.). Mehrsprachigkeit im
Fokus,
Arbeitspapiere
der
24.
Frühjahrskonferenz
zur
Erforschung
des
Fremdsprachenunterrichts. Tübingen : Günter Narr Verlag.
Krumm, H.-J. (2003). "Sprachenpolitik und Mehrsprachigkeit". In Hufeisen, B. & Neuner, G.
(dir.). Mehrsprachigkeitskonzept – Tertiärsprachenlernen – Deutsch nach Englisch.
Strasbourg : Conseil de l’Europe.
Meissner, F.-J. (2004): "EuroComprehension und Mehrsprachigkeitsdidaktik. Zwei einander
enrgänzende Konzepte und ihre Terminologie". In Rutke, D. & Weber, P.-J. (dir.).
Mehrsprachigkeit und ihre Didaktik – Multimediale Perspektiven für Europa. St. Augustin :
Asgard.
Meissner, F.-J., Meissner, C., Klein, H. & Stegmann, T. (2004). EuroComRom. Les sept
tamis. Lire les langues romanes dès le début. Aachen : Shaker-Verlag.
Meissner, F.-J. (2005): "Mehrsprachigkeitsdidaktik revisited: über Interkomprehensionsunterricht zum Gesamtsprachencurriculum". Fremdsprachen Lehren und Lernen, vol. 34, pp.
125-145.
Mochet, M.-A., Barbot, M.-J., Castellotti, V., Chiss, J.-L., Develotte, C. & Moore, D. (dir.)
(2005). Plurilinguisme et apprentissages. Mélanges Daniel Coste. Lyon : ENS Éditions.
Moore, D. (2006). Plurilinguismes et école. Paris : Didier.
http://acedle.u-strasbg.fr
décembre 2008
Les Cahiers de l'Acedle, vol. 5, n° 1
Page 89
Approches plurielles, didactique ...
de M. Candelier
Les Cahiers de l'Acedle, volume 5, numéro 1, 2008
Recherches en didactique des langues – L'Alsace au cœur du plurilinguisme
Neuner, G. (2003). "Mehrsprachigkeitskonzept und Tertiärsprachendidaktik". In Hufeisen, B.
& Neuner, G. (dir.). Mehrsprachigkeitskonzept – Tertiärsprachenlernen – Deutsch nach
Englisch. Strasbourg : Conseil de l’Europe.
Perregaux, C. (1995). "L’école, espace plurilingue". Lidil, 11. pp. 125-139.
Porcher, L. (1978). L'interculturalisme en Europe. Strasbourg : Conseil de l'Europe.
Randriamarotsimba, V., Wharton, S. (à paraître). "Le rôle des contextes dans le transfert de
modèles didactiques – l’exemple d’Evlang à Madagascar et à La Réunion". In Candelier, M.,
Ioannitou, G., Omer, D., & Vasseur, M.-T. (dir.). Conscience du plurilinguisme : pratiques,
représentations et interventions. Rennes : PUR.
Roulet, E. (1980). Langue maternelle et langues secondes : vers une pédagogie intégrée,
Paris : Hatier & CREDIF.
Varro, G. (2007). "Les présupposés de la notion d’interculturel – Réflexions sur l’usage du
terme depuis trente ans". Synergies Chili, n° 3. pp. 35-44.
Véronique, G.-D. (2005): "Questions à une didactique de la pluralité des langues". In Mochet
et al. (dir.). Plurilinguisme et apprentissages. Mélanges Daniel Coste. Lyon : ENS Éditions.
À propos de l’auteur
Michel Candelier est Professeur des Universités dans la filière Didactique des Langues de
l’Université du Maine et membre du groupe Contextes et Apprentissages Linguistiques du
LIUM (Laboratoire d’Informatique de l’Université du Maine). Ses recherches portent sur les
didactiques du plurilinguisme et les politiques linguistiques éducatives.
Courriel : mcandelier@wanadoo.fr.
Adresse : UFR de Lettres, Langues et Sciences humaines, Université du Maine, Avenue O.
Messiaen, 72085 Le Mans cedex 9, France.
http://acedle.u-strasbg.fr
décembre 2008
Les Cahiers de l'Acedle, vol. 5, n° 1
Page 90
Approches plurielles, didactique ...
de M. Candelier