Performativity of Economics

Originally proposed by philosopher of language John Austin, and later adapted by other social sciences, the performativity thesis has been known as a critique of the homo economicus of mainstream economics. The performativity of economics is the idea that economics gives birth to activities and markets in the economy (rather than merely describe or interpret them). This paper reviews arguments for and against performativity as a useful way of thinking about the economics-economy relationship. Following this survey, we put forward our interpretation, viz., an interactive approach to this subject. By doing so, we argue for its epistemological relevance for economic methodology, i.e., for understanding the relationship between theories and economic models and the events in the economy. Furthermore, we claim that because they are embedded in social reality, mainstream economic theories occupy a particularly resilient position.

Comment se porte l'économie française ? Est-elle grippée ? En forme ? Des analystes saluent ses élans de croissance, auscultent ses ralentissements, relèvent les signes avant-coureurs de crise. Des indicateurs devenus familiers, tel le PIB, lui donnent sa consistance.

La notion d’économie nationale n’a pourtant rien de naturel. Elle est le produit d’un lent travail d’institutionnalisation entrepris durant l’entre-deux-guerres dans l’espoir de redonner à l’État une marge de manœuvre, de lui fournir de nouveaux terrains d’intervention.

L’auteur explore le travail des économistes, statisticiens, représentants patronaux et syndicaux, responsables politiques et administratifs qui ont accumulé les preuves de l’existence d’une entité économique dont on peut mesurer les variations. Après avoir servi de cadre privilégié à la planification, l’objet primordial ainsi créé a aussi révélé sa face contraignante, lorsqu’en période de crise l’État subit l’économie plus qu’il n’agit sur elle.

ABSTRACTUntapped markets are often deemed institutional voids, terra incognita ripe with economic possibility. The conversion of institutional voids into viable markets has become the ambition of many corporations today, which view marginal and under‐served areas such as urban slums as opportunities to achieve the dual aims of market growth and poverty reduction, particularly through ‘bottom of the pyramid’ (BoP) programmes. This article examines how firms manage institutional voids and the consequences of these approaches for workers through a case study of a BoP ‘route to market’ programme designed by a global food manufacturer in Kibera, Africa's largest slum, located in Nairobi. Instead of engaging with Kibera by upgrading informal markets or generating formal employment, the corporation focused on harnessing existing informal systems through composite arrangements of NGOs, social networks and informal enterprises, a strategy the authors term ‘remote (dis)engagement’. The ar...

Distribution électronique Cairn.info pour La Découverte. Distribution électronique Cairn.info pour La Découverte. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Article disponible en ligne à l'adresse Article disponible en ligne à l'adresse https://www.cairn.info/revue-francaise-de-socio-economie-2014-1-page-171.htm Découvrir le sommaire de ce numéro, suivre la revue par email, s'abonner... Flashez ce QR Code pour accéder à la page de ce numéro sur Cairn.info. 2014 171 13 Entretien P171 > 180 1 er sem. Entretien avec Frédéric LEBARON Frédéric Lebaron est professeur de sociologie. En poste à l'Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines et membre du laboratoire PRINTEMPS 1 depuis septembre 2013, il a été directeur du laboratoire CURAPP 2 de 2005 à 2013. La sociologie économique figure parmi ses thèmes de recherche. Ses derniers ouvrages parus s'intitulent La crise de la croyance économique 3 et Les indicateurs sociaux au xxi e siècle 4. Vous avez réalisé votre thèse de doctorat sur les économistes 5 , quelle est la genèse de ce projet ? Ce projet est né très tôt, lors de ma troisième année de licence, en 1990 à Nanterre. J'étais alors élève à l'ENS de Cachan, en double cursus de sociologie et d'économie, et il n'était pas facile de concilier les deux disciplines. C'est à ce moment-là que m'est venue cette idée d'observer sous un angle sociologique cet univers à la fois fascinant et un peu effrayant que constitue le monde des économistes. Pour mon mémoire de maîtrise 6 , sous la direction de Pierre Tripier, j'ai donc commencé une recherche dans une perspective sociohistorique, en me basant sur un travail de dépouillement d'archives et de recueil de données sur les caractéristiques sociales des économistes. C'est un mémoire sur lequel j'aimerais avoir le temps de revenir un jour 7. Ce choix de travailler sur les économistes est évidemment lié à ma trajectoire individuelle. Pour moi, c'était vraiment un sujet central pour comprendre les transformations des politiques économiques en France et au niveau européen. J'étais sensible à ce type de sujet de par ma socialisation familiale, puisque mon père était militant syndical et socialiste ; mais aussi par ma socialisation personnelle : sans avoir été membre d'une organisation, j'ai toujours été proche du champ politique. J'ai toujours fait beaucoup de lectures politiques. Je connaissais les travaux de la sociologie politique française. Mais je n'étais pas en sciences politiques ou à Sciences Po, et je me suis rendu compte après coup de ce que cela créait comme différence. Je ne me suis jamais défini à cette époque comme un sociologue des politiques publiques, même si c'est en fait ce que je faisais. Mais j'étais surtout intéressé par la question de l'accession des économistes 1 Professions, Institutions, Temporalités. 2 Centre universitaire de recherches sur l'action publique et le politique-épistémologie et sciences sociales

HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of scientific research documents, whether they are published or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Les grandes étapes de la prévision économique 3 e Partie : La modélisation et la prévision macroéconomiques Alain Alcouffe, Gilbert Ducos

HAL is a multidisciplinary open access archive for the deposit and dissemination of scientific research documents, whether they are published or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L'archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d'enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.

The first part of the twenty-first century has witnessed a rebirth of "the City" as an engine of innovation. This renaissance has been an organic response to technological and societal pressures, opportunities, and norms. This is a sharp reversal from the latter half of the twentieth century, which saw the decay and erosion of the City as a place of economic value creation. In spite of the best efforts of governments and city planners, suburbanization, first of residences, and then industry, led to a hollowing out than in some areas decimated urban life. What lessons can we learn from the emergent reversal of this trend? We explore in depth the examples of San Francisco, Austin (Texas), and London to discover lessons that may be broadly adopted.

L’article presente un travail de reflexion mene par un institut public de statistique, l’IWEPS, a l’egard des enjeux que posent les economies collaboratives et circulaires pour ses missions d’evaluation, de prospective et de statistique. Il investigue un premier enjeu, la complexite du rapport a la valeur genere par ces economies en soulignant le double mouvement de demonetarisation et de remonetarisation de la valeur identifie dans les differents versants de ces economies. Il problematise ensuite un deuxieme enjeu dans la diversite des formes de rapport a la valeur identifiables dans les differentes formes de systemes d’echange economique qui caracterisent ces economies. Au niveau reflexif et methodologique, la demarche developpee dans l’article permet de saisir la necessite d’evoluer, dans la mesure de ces economies, vers des methodes hybrides et systemiques aptes a rencontrer la demande sociale emergente pour les instituts de statistiques. Il identifie la necessite de developper ...

Economic performativity is the idea that theories, metrics, and models developed by economic professionals, and then used by policymakers, affect the reality they aim to describe. This can create a self-fulfilling prophecy that brings the world more in line with their theories, metrics, and models. This paper develops a theoretical framework to assess how economic ideas are developed, turned into policy, and eventually gain the possibility to be performative. We argue that this framework is based on three steps: firstly, economists need to quantify the economy, implementing a process we shall call visibility. Secondly, the resulting economic aggregates, metrics such as an index or a model output, need to be functional and used by policymakers in a second step that we called: instrumentability. Lastly, we will show how measurements of performance are the fundamental tools for economic ideas to initiate a behavioural change, and thus performativity. We called this last process gaugeability. To test our framework, two case studies will be presented. The case of African Socialism in Kenya (visibility and instrumentability) and the planned Cuban economy under Che Guevara in the 1960s (gaugeability).

The twin reality of Africa as the world’s demographically youngest and most rapidly urbanising continent should, by default, make it a hotspot for youth-centred urban research. And yet, the voices of young Africans remain grossly absent in public discourse, policy debates and mainstream research on issues that directly affect them. This lacuna propelled the conceptualisation of this themed volume, entitled Urban Youth – Engaging young people and their futures in African cities. Showcasing submissions that not only push the envelope in terms of conceptual debates but also reflect in unconventional ways on experimental methods of co-production, this volume contributes to contemporary youth scholarship in three ways: firstly, by bringing together empirically rich, theoretically profound and collaborative scholarship from Africa; secondly, by showcasing cities in general and African cities in particular as productive, epistemological and relevant socio- political settings; and thirdly, ...

The purpose of this paper is to present a critical analysis of corporate investment and finance theory in competitive general equilibrium. Our discussion has its basis in the general equilibrium theory developed by Arrow [l] and Debreu [ 5 ] , and subsequently * I am indebted to S. J. Turnovsky and N. V. Long for comments. 1 The first statement of the separation theorem was developed in the context of an intertemporal model by Fisher [ 9 ] , but it has been reinterpreted and extended in a series of papers by Hirshleifer. In a recent publication Hirshleifer [lo] has presented a summary statement of his work.

A. La volonté d'intervenir dans la vie économique Le premier élément permettant d'expliquer l'intérêt porté par les polytechniciens au sein d'X-Crise à l'économétrie tient à leur souci de s'interroger sur la crise, ses causes, ses remèdes, en vue d'intervenir dans la vie économique. Ce souci est un des facteurs à l'origine de la constitution même du groupe 3. Les polytechniciens ont en effet cherché, à travers ce groupe, à se mobiliser sur les problèmes économiques de leur temps. L'étude intitulée "Réflexions sur six mois de travaux" (Bardet [1932]) en témoigne : "est-on en présence d'un simple déphasage dans l'adaptation de l'individu aux possibilités matérielles que lui ouvre le progrès, et suffit-il de munir le système actuel d'un régulateur; ou bien le problème at -il été pris par le mauvais bout, et faut-il, au contraire, adapter le travail humain aux besoins des individus, en laissant à une autorité suprême, de quelque nature qu'elle soit (politique ou économique), le soin d'assurer systématiquement l'équilibre ?" (idem, p. 48). Plus précisément, l'idée d'intervenir dans la vie économique pour assurer au système une rationalité qu'il n'aurait plus faisait écho à la fonction et à la mission que les ingénieurs français avaient toujours eues dans le domaine technique. On retrouve là la tradition saint-simonienne à laquelle les polytechniciens sont fidèles et qui fonde également leur intérêt pour le planisme (cf. Vallon [1935], p. 17; Etner [1978], p. 11). De plus, l'école a traversé une crise de légitimité institutionnelle dans les années vingt. Ce facteur joue probablement dans la forte mobilisation des Polytechniciens autour des questions économiques dans les années trente. La crise économique vient réactiver le sentiment, parmi les polytechniciens, d'une perte de légitimité sociale. L'école subit en effet, dans les années vingt, une crise de légitimité risquant, à travers des projets de loi (Le Chatelier [1924], p. 6), d'entraîner sa disparition. Le Chatelier, à la suite de Colson, s'en fait l'écho en 1924 : "[u]ne aristocratie comme la nôtre est condamnée à disparaître quand elle cesse de rendre à la communauté des services qui ont justifié dans le passé la faveur publique" (idem.). L'Ecole se devait alors de réagir pour sa propre survie. Elle le fit en appelant ses membres à constituer des groupes de réflexion sur les sciences sociales (ibid., p. 13) afin de s'impliquer davantage dans l'organisation de la vie économique et sociale du pays :

Le papier s'intéresse à l'apport de deux associations de polytechniciens, l'une-X-Crise-constituée dans les années trente et l'autre-X-Sursaut-qui nous est contemporaine, à la réflexion sur la nature et les contours de l'Etat social en France. Le papier montre que l'approche des polytechniciens, certes marquée par les époques dans lesquelles elle se manifeste, se démarque par son caractère syncrétique et pragmatique. Le papier extrapole ensuite les capacités d'innovation d'X-Sursaut en matière de conception de l'Etat social.

Universities play a unique role in ecosystems of innovation. They interact with the other agents of the Triple Helix model, developing their functions in relation to each other and together with industry and government. Grounded in key conceptual frameworks—Triple Helix, Regional Innovation Systems and Entrepreneurial University—we analyze how the leading universities in Silicon Valley (UC Berkeley, Stanford and UC San Francisco) have evolved, adapting to new demands and, in turn, shaping the evolution of Silicon Valley. To do so we use quantitative and qualitative data and examine the changes occurring between 2007 and 2018. A close examination of the data from this period reveals an increased attention to entrepreneurship education and an intensified activity of technology transfer offices. Equally relevant are the increased interactions between universities and investors (business angels, Venture Capital funds and corporate investors), and the improvement of specific infrastructu...

The first part of the twenty-first century has witnessed a rebirth of "the City" as an engine of innovation. This renaissance has been an organic response to technological and societal pressures, opportunities, and norms. This is a sharp reversal from the latter half of the twentieth century, which saw the decay and erosion of the City as a place of economic value creation. In spite of the best efforts of governments and city planners, suburbanization, first of residences, and then industry, led to a hollowing out than in some areas decimated urban life. What lessons can we learn from the emergent reversal of this trend? We explore in depth the examples of San Francisco, Austin (Texas), and London to discover lessons that may be broadly adopted.

Before the 1970s, no economists claimed an ability to fix markets; now economists make markets in a smorgasbord of shapes and flavours. Secondary commentary on market design fails to appreciate how momentous this change was. We summarize the development of market design through its first attempted application-auctions for airport slots. Economists reconceptualized markets from generic allocation processes to boutique information processors. The new view entailed that economists would skew markets towards the outcomes favoured for a client. Yet they continued appealing to a unified theory of markets and the associated remit to act as neutral arbiters for everyone's welfare. Inbuilt political bias contradicts the older claims of economists to stand outside the economic process. This contradictory stance has direct implications for the 'performativity' literature.

La préparation de cette thèse fut, de son initiation à sa finalisation, un moment de partage avec proches, amis et collègues. Ils m'ont plus que soutenu et aidé à la mener à bien : rien de ce qui est ici n'aurait été possible sans leurs inspirations, leurs éclairages, leur écoute, leurs suggestions et leur confiance. Ni sans leur détermination à ce que je la termine ! Merci à eux d'avoir tenu bon jusqu'au bout. Mes pensées vont évidemment en premier lieu à Béatrice Hibou, qui aura été bien plus qu'une simple directrice de thèse. Outre qu'elle n'a ménagé aucun effort pour m'apporter son regard et pour me guider, elle est une amie chère, et je dois dire que l'admiration que je porte à ses travaux n'est pas étrangère à l'initiation même de cette thèse. Je lui dois d'avoir été capable de réaliser un projet longuement souhaité. Merci également à Jean-François Bayart, Olivier Vallée, Zekeria Ould Ahmed Salem qui m'ont ouvert leurs univers, leurs travaux et fait partager leurs inspirations avec toute leur générosité et leur amitié, et à qui cette thèse doit tant. Un nouveau remerciement doit être fait à Jean-François Bayart, en tant que président du FASOPO cette fois, pour avoir été si patient avec son secrétaire général pendant la (longue) période de rédaction, durant laquelle a fait en sorte que je n'aie aucune obligation malgré tous les dossiers en cours. Un immense merci également à Françoise Mengin pour ses conseils avisés aux moments critiques de la réaction, ainsi qu'à Richard Banégas et à Fariba Adlelkhah pour leurs avis tout aussi précieux et souvent malicieux, et leur disponibilité sans faille. Merci encore à Gilles Favarel et Sandrine Perrot pour leur générosité dans le partage de leur expérience. Je pense également à mes collègues « jeunes chercheurs », en particulier

Distribution électronique Cairn.info pour La Découverte. Distribution électronique Cairn.info pour La Découverte. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Article disponible en ligne à l'adresse Article disponible en ligne à l'adresse https://www.cairn.info/revue-francaise-de-socio-economie-2014-1-page-171.htm Découvrir le sommaire de ce numéro, suivre la revue par email, s'abonner... Flashez ce QR Code pour accéder à la page de ce numéro sur Cairn.info. 2014 171 13 Entretien P171 > 180 1 er sem. Entretien avec Frédéric LEBARON Frédéric Lebaron est professeur de sociologie. En poste à l'Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines et membre du laboratoire PRINTEMPS 1 depuis septembre 2013, il a été directeur du laboratoire CURAPP 2 de 2005 à 2013. La sociologie économique figure parmi ses thèmes de recherche. Ses derniers ouvrages parus s'intitulent La crise de la croyance économique 3 et Les indicateurs sociaux au xxi e siècle 4. Vous avez réalisé votre thèse de doctorat sur les économistes 5 , quelle est la genèse de ce projet ? Ce projet est né très tôt, lors de ma troisième année de licence, en 1990 à Nanterre. J'étais alors élève à l'ENS de Cachan, en double cursus de sociologie et d'économie, et il n'était pas facile de concilier les deux disciplines. C'est à ce moment-là que m'est venue cette idée d'observer sous un angle sociologique cet univers à la fois fascinant et un peu effrayant que constitue le monde des économistes. Pour mon mémoire de maîtrise 6 , sous la direction de Pierre Tripier, j'ai donc commencé une recherche dans une perspective sociohistorique, en me basant sur un travail de dépouillement d'archives et de recueil de données sur les caractéristiques sociales des économistes. C'est un mémoire sur lequel j'aimerais avoir le temps de revenir un jour 7. Ce choix de travailler sur les économistes est évidemment lié à ma trajectoire individuelle. Pour moi, c'était vraiment un sujet central pour comprendre les transformations des politiques économiques en France et au niveau européen. J'étais sensible à ce type de sujet de par ma socialisation familiale, puisque mon père était militant syndical et socialiste ; mais aussi par ma socialisation personnelle : sans avoir été membre d'une organisation, j'ai toujours été proche du champ politique. J'ai toujours fait beaucoup de lectures politiques. Je connaissais les travaux de la sociologie politique française. Mais je n'étais pas en sciences politiques ou à Sciences Po, et je me suis rendu compte après coup de ce que cela créait comme différence. Je ne me suis jamais défini à cette époque comme un sociologue des politiques publiques, même si c'est en fait ce que je faisais. Mais j'étais surtout intéressé par la question de l'accession des économistes 1 Professions, Institutions, Temporalités. 2 Centre universitaire de recherches sur l'action publique et le politique-épistémologie et sciences sociales

La crise de 2007 a produit des effets ambivalents sur le courant dominant en sciences économiques. L’histoire économique est mieux valorisée, plusieurs banques centrales ont désavoué la conception de la monnaie exogène et les modèles macroéconomiques à agent représentatif (DSGE) ont fait l’objet de nombreuses critiques. Mais ces derniers ne sont pas abandonnés pour autant. En outre, le cœur de la théorie néo-classique, la microéconomie, n’a pas vraiment été influencé par la crise, si ce n’est par le renforcement des approches « comportementalistes » remettant en cause l’hypothèse de rationalité.

A. La volonté d'intervenir dans la vie économique Le premier élément permettant d'expliquer l'intérêt porté par les polytechniciens au sein d'X-Crise à l'économétrie tient à leur souci de s'interroger sur la crise, ses causes, ses remèdes, en vue d'intervenir dans la vie économique. Ce souci est un des facteurs à l'origine de la constitution même du groupe 3. Les polytechniciens ont en effet cherché, à travers ce groupe, à se mobiliser sur les problèmes économiques de leur temps. L'étude intitulée "Réflexions sur six mois de travaux" (Bardet [1932]) en témoigne : "est-on en présence d'un simple déphasage dans l'adaptation de l'individu aux possibilités matérielles que lui ouvre le progrès, et suffit-il de munir le système actuel d'un régulateur; ou bien le problème at -il été pris par le mauvais bout, et faut-il, au contraire, adapter le travail humain aux besoins des individus, en laissant à une autorité suprême, de quelque nature qu'elle soit (politique ou économique), le soin d'assurer systématiquement l'équilibre ?" (idem, p. 48). Plus précisément, l'idée d'intervenir dans la vie économique pour assurer au système une rationalité qu'il n'aurait plus faisait écho à la fonction et à la mission que les ingénieurs français avaient toujours eues dans le domaine technique. On retrouve là la tradition saint-simonienne à laquelle les polytechniciens sont fidèles et qui fonde également leur intérêt pour le planisme (cf. Vallon [1935], p. 17; Etner [1978], p. 11). De plus, l'école a traversé une crise de légitimité institutionnelle dans les années vingt. Ce facteur joue probablement dans la forte mobilisation des Polytechniciens autour des questions économiques dans les années trente. La crise économique vient réactiver le sentiment, parmi les polytechniciens, d'une perte de légitimité sociale. L'école subit en effet, dans les années vingt, une crise de légitimité risquant, à travers des projets de loi (Le Chatelier [1924], p. 6), d'entraîner sa disparition. Le Chatelier, à la suite de Colson, s'en fait l'écho en 1924 : "[u]ne aristocratie comme la nôtre est condamnée à disparaître quand elle cesse de rendre à la communauté des services qui ont justifié dans le passé la faveur publique" (idem.). L'Ecole se devait alors de réagir pour sa propre survie. Elle le fit en appelant ses membres à constituer des groupes de réflexion sur les sciences sociales (ibid., p. 13) afin de s'impliquer davantage dans l'organisation de la vie économique et sociale du pays :

Distribution électronique Cairn.info pour Altern. économiques. © Altern. économiques. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.

edmond malinvaud est décédé le 7 mars 2015, dans sa quatre-vingt douzième année. Il servit la république des sciences et l'État, sans relâche. Pour mener de front, et au plus haut niveau de responsabilité et d'engagement, toutes les vies publiques qu'il eut, edmond malinvaud se fonda sur une éthique rigoureuse. Il fut un savant non pas austère, mais pudique. Il fut aussi mû par une foi chrétienne profonde. Après des études à l'École polytechnique (promotion 1942), puis à l'École d'application de la statistique, edmond malinvaud rejoignit l'Insee récemment créé. Il a décrit les principales séquences de sa carrière dans un entretien avec Alan Krueger en 2001 : un séjour à la Cowles Foundation à Chicago en 1950-1951, ses contributions à la création du système des comptes nationaux à l'Insee au début des années 1950, l'interruption due au rappel sous les drapeaux pour servir en Algérie, la mission d'un an à la commission économique pour l'europe de l'oNU, les deux séjours à l'université de Berkeley en 1961 et 1967, et, au retour du second, la création d'un petit groupe de recherche à l'Insee, qui deviendra le Crest ; la position à la tête de la Direction de la Prévision en 1972, puis la très longue séquence de sa direction générale de l'Insee, entre 1974 et 1987, pour l'exercice de laquelle il déclara s'être heureusement appuyé sur la collégialité, avec « un bon groupe de directeurs qui étaient de vieux amis avec qui nous partagions l'éthique de la franchise dans nos relations mutuelles ». Il anima le célèbre séminaire René Roy, devenu séminaire Roy-malinvaud, un de ces creusets précieux de l'échange scientifique où s'accordaient librement l'enseignement et la recherche. Il enseigna à l'ensae, dont il devint aussi le deuxième directeur. Il fut élu en 1957 directeur d'études cumulant à la 6 e section de l'ePHe (devenue l'eHeSS). Le Collège de France l'accueillit en 1987, sur une chaire d'Analyse économique, dont la création avait été proposée conjointement par emmanuel Le Roy Ladurie et Jacques-Louis Lions. Recherche, enseignement, architecture de la production statistique, administration, expertise : comment donc edmond malinvaud s'y prit-il pour mener de front toutes ces tâches, et à un pareil niveau ? La question ne cessa d'intriguer ses collègues américains quand ils venaient l'interroger et faire son portrait pour Econometric

In deze studie bestuderen we de inpassing van Lean en beschrijven we wat er tijdens een vertaal- of inpassingsproces (ofwel 'translatie') van Lean bij een Nederlandse overheidsorganisatie gebeurt. 'Lean' wordt als een 'slanke' ofwel kostenbesparende en efficiënte handelswijze gezien. We analyseerden een Lean-inpassingsproces aan de hand van een Actor-Netwerk Theoretische analyse (ANT), die vier momenten van translatie onderkent: problematiseren, interesseren, toetreden en mobiliseren. Door praktijkinformatie uit deze casus te plaatsen in de translatiemomenten, zien we dat het Lean-inpassingsproces niet lineair en sequentieel verloopt. Deze ANT-beschrijving laat zien hoe zich rondom Lean een netwerk vormt, hoe Lean vormgeeft aan het netwerk, Lean zelf van vorm verandert, het Lean-netwerk uiteenvalt en hoe alsnog kleine en naast elkaar bestaande Lean-netwerken binnen één organisatie ontstaan.

Technology incubators are one of the infrastructural ends at the urban frontiers of capital. When built in areas of poverty in cities of the Global South, these hubs cultivate entrepreneurialism and opportunities for profit at the intersection of development and technological innovation. They promise to address the social challenges of urban marginality with remunerative market solutions. In Cape Town, Africa's so-called Silicon Cape, the largest technology incubator of the city ventured into its most marginal township-Khayelitsha-in 2015, pledging to lay the infrastructural groundwork for fruitful entrepreneurial innovation. This article recollects, ethnographically, an important moment at the outset of this incubator: a fifty-fourhour franchised hackathon, Startup Weekend, which took place in September 2015 as an inaugural event. The argument of this article is that such an incubator was a sociotechnical formation meant to create the conditions for entrepreneurship in a deprived urban area, relying on a web of material and immaterial connections; that it materialized the rationalities of millennial development as well as alternative goals; and that, as infrastructure, it was patched with diverse aspirations and improvised forms of sociality. The article thus contributes to an urban geography of development that acknowledges its uncertainties and singularities as political openings.

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The sixties of 20th century are most important time in all over the world. It was the age of youth, as 70 million children from the post-war baby boom became teenagers and young adults. The movement away from the conservative fifties continued and eventually resulted in revolutionary ways of thinking and real change in the cultural fabric of American life and in Europe. No longer content to be images of the generation ahead of them, young people wanted change. The changes affected education, values, lifestyle, laws and entertainment. Many of the revolutionary ideas which began in the sixties are continuing to evolve today.
This phenomenon was powerful, that it had a distinctive effect on the cultural development of the U.S.S.R. and coincided with political "ottepel" of this country. These events somehow created profitable conditions for creative freedom. But the history of the "underground" studio headed by E. Belyutin introduces the real relation of administrative and party organs opposite art.
Beneath the resistance the art didn't stop the development in this way, and with undercover methods, created the artistic interesting works, which were different from the Socialist Realism.

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The general equilibrium approach's theoretical superiority has always been accepted in economic literature, as a robust, complete, and detailed general temporal equilibrium model that shows how money, production, saving level, capital goods and services prices, and the interest rate are jointly determined. This article is a time-path exploration of the literature on propositions related to general equilibrium modelling, and a highlight of its contemporary relevance. Over time and till now, the Walras' proposition at best takes primacy, amidst others, and improvements in the development of sophisticated sub-models of asset markets within the general equilibrium framework had meant substantial progress since this permit analysis under more realistic conditions. However, limitations are clear, and steady advances in the model can better improve its application.

Originally proposed by philosopher of language John Austin, and later adapted by other social sciences, the performativity thesis has been known as a critique of the homo economicus of mainstream economics. The performativity of economics is the idea that economics gives birth to activities and markets in the economy (rather than merely describe or interpret them). This paper reviews arguments for and against performativity as a useful way of thinking about the economics-economy relationship. Following this survey, we put forward our interpretation, viz., an interactive approach to this subject. By doing so, we argue for its epistemological relevance for economic methodology, i.e., for understanding the relationship between theories and economic models and the events in the economy. Furthermore, we claim that because they are embedded in social reality, mainstream economic theories occupy a particularly resilient position.

Les particularités de la relation entre la comptabilité privée et la comptabilité nationale en France s'inscrivent dans leur histoire. Elles témoignent d'une conception singulière de l'information économique et des relations entre l'Etat, les entreprises, les économistes et les comptables. Ces particularités tiennent à l'histoire de la comptabilité nationale et de la normalisation des comptabilités générale privées entre les années 1920,

Distribution électronique Cairn.info pour De Boeck Supérieur. © De Boeck Supérieur. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.

de l'administration centrale du ministère du travail de 1887 à 1940 », Les cahiers du comité d'histoire des administrations chargées du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle, Ministère des affaires sociales, du travail et de la solidarité, Cahier n° 1, octobre 1998. 18 Voir à ce propos : Colloque du centenaire « Élaborations et mises en oeuvre des politiques du travail : le ministère du Travail et la société française au XX e siècle », Paris, 2006. Séance sur « le ministère du Travail et les organisations professionnelles et syndicales » (Président : Patrick Fridenson. Rapporteur : Jean-Claude Daumas). En particulier : Danièle Fraboulet, « L'Union des industries métallurgiques et minières et le ministère du Travail durant le premier XX e siècle » ; Pierre Vernus, « Le patronat de l'ennoblissement textile lyonnais face à l'intervention de l'Etat, de la fin du XIX e siècle à 1939 », Actes à paraître.

Originally proposed by philosopher of language John Austin, and later adapted by other social sciences, the performativity thesis has been known as a critique of the homo economicus of mainstream economics. The performativity of economics is the idea that economics gives birth to activities and markets in the economy (rather than merely describe or interpret them). This paper reviews arguments for and against performativity as a useful way of thinking about the economics-economy relationship. Following this survey, we put forward our interpretation, viz., an interactive approach to this subject. By doing so, we argue for its epistemological relevance for economic methodology, i.e., for understanding the relationship between theories and economic models and the events in the economy. Furthermore, we claim that because they are embedded in social reality, mainstream economic theories occupy a particularly resilient position.

In the wake of the economic crisis, a number of student organisations and researchers came together to highlight the lack of pluralism and heterodox approaches in economics curricula. The high relevance of the pluralism debate becomes clear once set within the considerations of the implications of a given scientific discourse on reality. This is especially relevant for social sciences, where reality-creating is visible in e.g. the influence of economists on policy making. This study explores the role of instructors in co-constructing the dynamics of the pluralism discourse and debates. An empirical field study is conducted with lecturers in introductory economics courses at the WU Vienna University of Economics and Business where they place themselves within the pluralism discourse via a Q-study. Q is a mixed method typically employed for studying subjectivity inherent to a given, socially contested topic. It begins with a set of statements that undergo a sorting procedure on a rela...

Distribution électronique Cairn.info pour Éditions ICES. © Éditions ICES. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.

This volume brings together in twenty accessible chapters a large number of authors contributing previously unpublished work on economic pluralism. The editors present it as the collection of economic pluralism for the twenty first century. This sounds very ambitious but the table of contents is promising, because it reflects pluralism in themes and approaches as well as diversity in authors' geographical origin and gender. In this review, I will try to assess to what extent the contents of the book also reflect this wide diversity. The ...