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Boîte à mots

@ellednorih / ellednorih.tumblr.com

Jolis mots since 2013 🌼 Bookstagram

Son mari aimait filmer tout ce qui avait des ailes. Les oiseaux, les papillons, les avions, même les mouches. Ce goût pour tout ce qui volait et qui ne semblait pas avoir de rapport avec le reste de son oeuvre avait de quoi rendre perplexe l'ignorante qu'elle reconnaissait être en matière d'art. - Qu'est-ce que cette scène vient faire là ? lui avait-elle demandé un jour. Après les images d'un pont écroulé et de gens en larmes lors des funérailles, on voyait soudain l'ombre noire d'un oiseau sur le fond du ciel. - Comme ça, avait-il répondu. Ça vient comme ça. Après, je me sens mieux.

 Han KangLa végétarienne

Elle se contentait, semblait-il, d'être la spectatrice de tout ce qui lui arrivait. Ou peut-être se passait-il en elle des choses si horribles que personne ne pouvait les soupçonner, leur existence parallèle au quotidien étant si insoutenable qu'elle ne lui laissait plus assez d'énergie pour s'intéresser, découvrir ou réagir.

– Han KangLa végétarienne

Sun make me whole again to love the shattered truths of me spilling out like dragon's teeth through the hot lies of those who say they love me when I am done each shard will spring up complete and armed like a warrior woman

Audre Lorde, Chorus (The Black Unicorn)

Où cours-tu ? Dans le ventre de la bête

Vers qui ? Le visage tremblant du reflet

Que cherches-tu ? L'orgasme et sa répétition d'étriers

Que fais-tu ? Je tatoue l'air avec des paroles invisibles

De quoi parles-tu ? De la haute cime de l'instant et des larmes comestibles qu'elle engendre

Juliette Mouquet, Je connais une étoile qui a soif

L'étoile reste au lit et lit tout le jour

La nuit, elle verse sa connaissance infinie dans la jarre du rêve

Juliette Mouquet, Je connais une étoile qui a soif

Mathilde aimait le cinéma, si passionnément que cela la faisait souffrir. Elle regardait les films sans presque respirer, le corps tout entier tendu vers les visages en Technicolor. Quand, au bout de deux heures, elle quittait le noir de la salle, l'agitation des rues la heurtait. C'était la ville qui était fausse, incongrue, c'était le réel qui lui apparaissait comme une fiction triviale, comme un mensonge. Elle jouissait du bonheur d'avoir vécu ailleurs, d'avoir effleuré de sublimes passions et en même temps bouillonnait en elle une forme de rage, une amertume. Elle aurait voulu entrer dans l'écran, vivre des sentiments qui aient la même matière, la même densité. Elle aurait voulu qu'on lui reconnaisse sa dignité de personnage.

Leïla Slimani, Le pays des autres

The first bright day has broken the back of winter. We rise from war to walk across the earth around our house both stunned that sun can shine so brightly after all our pain.

– Audre LordeWalking our boundaries (The Black Unicorn)

Strong women know the taste of their own hatred I must always be building nests in a windy place

Audre Lorde, Portrait (The Black Unicorn)

I do not come like rain as a tribute or symbol for earth's becoming I come as a woman dark and open some times I fall like night softly and terrible only when I must die in order to rise again.

Audre Lorde, The women of Dan dance with swords in their hands to mark the time when they were warriors (The Black Unicorn)

take my fear of being alone like my warrior sisters who rode in defense of your queendom disguised and apart give me the woman strength of tongue in this cold season.

Audre Lorde, 125th street and Abomey (The Black Unicorn)

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