nier
nier
v.t. [ lat. negare ]nier
Participe passé: nié
Gérondif: niant
Indicatif présent |
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je nie |
tu nies |
il/elle nie |
nous nions |
vous niez |
ils/elles nient |
NIER
(ni-é) , je niais, nous niions, vous niiez ; que je nie, que nous niions, que vous niiez v. a.REMARQUE
- 1. Nier employé avec une négation est suivi ordinairement de la négative ne : Je ne puis pas nier qu'il n'y ait eu des Pères de l'Église qui ont condamné la comédie ; mais on ne peut pas me nier aussi qu'il n'y en ait eu quelques-uns qui l'ont traitée un peu plus doucement [MOL., Tart. Préface]Vous ne sauriez nier qu'un homme n'apprenne bien des choses quand il voyage [FÉN., Dial. des morts, n° 17]Je ne nie pas que je ne sois infiniment flatté.... [VOLT., Lett. Mme du Bocage, 19 sept. 1764]
- 2. On peut aussi supprimer ce ne : Je ne nie pas qu'il ait fait cela [, Dict. de l'Académie]Je ne nie pas qu'il ait raison [J. J. ROUSS., dans GIRAULT-DUVIVIER]
- 3. On met également ne quand le verbe paraît sous une forme interrogative : Peut-on nier qu'il n'ait avancé cette proposition ? Mais ici aussi le ne peut se supprimer : Niez-vous qu'il en soit ainsi ?
HISTORIQUE
- XIIe s. Puisqu'il le nie, sire, vez-ci mon gant [, Ronc. p. 181]
- XIIIe s. Li plus sage paien en furent moult dolent : Volentiers s'en r'alassent ariere en orient, Mais plus en ot de fols qui en furent noiant [, Ch. d'Ant. VII, 556]Mais ce ne sui-je pas [ce n'est pas moi], sachiez, je vous le noi, Berte, cv. De ce qu'ele le noie, tous [j'] en sui trespensés [, ib. CXXI]L'ostel, dit-il, tel cum veés, Prenés, jà ne vous iert neés [refusé] [, la Rose, 12378]
- XIVe s. La pensée qui afferme ou nie [ORESME, Eth. 183]Teles vertus selon lesqueles l'ame dit verité ou en affermant ou en noiant [ID., ib. 173]
- XVIe s. Qui est-ce qui niera que cela n'ait esté fait par esprit prophetique ? [CALV., Instit. 40]Il faut qu'il nie quant et quant, que la transgression de la loy n'est point peché [ID., ib. 488]Il nie qu'il n'a point esté creé apostre ne des hommes, ne par hommes, mais par Jesus-Christ [ID., ib. 854]Il ne nioit point qu'il n'eust Cleopatre, mais aussi ne confessoit il point qu'il la tinst pour sa femme [AMYOT, Anton. 38]Il nia qu'il l'eust prise, mais il en fut trouvé saisy [ID., ib. 104]
ÉTYMOLOGIE
- Wallon, noiî ; provenç. negar, neguar, nejar, neyar ; espagn. et portug. negar ; ital. negare ; du lat. negare, que les étymologistes latins dérivent de nec et du radical du verbe ajo, aio, je dis ; mais à tort : car c'est le dénominatif de la négation nec, où le c s'est changé en g, comme dans neg-otium. La régularité de la conjugaison exclut la composition avec aio.
nier
Nier une dette, un dépôt, Soutenir qu'on n'a pas à payer cette dette, qu'on n'a pas à rendre compte de ce dépôt.
NIER signifie aussi, en termes de Philosophie, Ne pas demeurer d'accord d'une proposition. Il ne faut pas disputer contre ceux qui nient les principes. Nier une conséquence. Il a accordé la majeure et nié la mineure.
nier
Nier, Negare, Abnuere, Diffiteri, Inficiari, Ire inficias, Recusare.
Aucunement nier ou presque, Subnegare.
Nier rondement quelque chose à aucun, Nier tout à trac, Luy couper la broche, Praecidere plane, Praecise negare.
Ils nient qu'il y ait un homme de bien, s'il n'est sage, Negant quenquam virum bonum esse nisi sapientem.
Je ne nie pas que, etc. Non recuso quin, etc.
Nul ne nie cela, mais chacun le confesse, Venit in confessum ea res.
Il n'y a personne qui le nie, In confesso est, Constat inter omnes.
Il ne pourra nier, Causam haud dicere poterit. B.
Nier un fait allegué par partie, Recusare. B.
Qui nie une debte, Inficiator.
Ceux qui nient tout ce qu'on leur demande, Inficiatores, B.
Qui nie, Negatiuus.
On ne le nie pas, Non abnuitur.
Niant, Negans.
nier
NIER, v. act. et neut. [Ni-é: 2eé fer. devant l'e muet, l'i est long: il nîe. Au futur, cet e muet ne se prononce pas: il niera, il nieroit; pron. nîra, nîrè.] Dire qu'une chôse n'est pas vraie. "Nier un fait: il nie le fait. = V. n. Il régit que et le subjonctif: il nîe que cela soit.
Rem. 1°. Dans la phrâse négative, il est mieux de mettre la particule ne devant le verbe régi. Vaug. "Je ne nie pas que je ne l'aie dit, est mieux que je ne nie pas que je l'ai dit. Celui-ci est français, mais l'autre est bien meilleur. * Mallebranche, dans la même phrâse, retranche la négative à un membre et la met à l'autre. "Ils ne nient pas que la douleur soit un mal, et qu'il n' y ait de la peine dans la désunion des chôses auxquelles nous sommes unis par la Nature. = Le P. Bouchet a fait la même faûte. "Il n'est donc pas possible de nier que le Démon n'ait un véritable pouvoir sur les gentils, et que ce pouvoir cesse aussitôt qu'ils ont fait quelque démarche pour renoncer à l'Idolâtrie. — Il falait, dans le 2d membre, ne cesse, comme il y a n'ait dans le 1er. = J. J. Rousseau retranche aussi la négative. "Je ne nie pas qu'il ait raison. "Je ne nie pas qu'il y ait de Grands Hommes qui, etc. — Qu'il n'ait raison, et qu'il n'y ait de Grands Hommes, etc. irait mieux. = Il faut apliquer cette règle au sens interrogatif, qui a souvent le même éfet que le négatif. "Peut-on nier que cette partie du monde doive suffire à M. Simon. Boss. — Ne doive sufire serait plus régulier. = Au contraire, quand nier est employé dans le sens afirmatif, il ne faut point de négation au verbe qu'il régit. Nier que la puissance divine ne s'étende pas à une telle production... me parait une des plus hardies témérités. Crouzas, Réflex. sur Pope. Il falait, nier qu'elles s'étende; ou bien, assurer qu'elle ne s'étend pas. — C'est comme ceux qui disent: je vous défends de ne pas faire; au lieu de dire: je vous défends de faire. = 2°. Nier régit que et le subjonctif, quand le verbe qui est régi ne se raporte pas au sujet de la phrâse (au nominatif) de nier: je ne nie pas que vous ne soyiez fondé, etc. * "Ils ont nié que Dieu veut (veuille) le péché en tant que péché. Leibnitz. Quand il s'y raporte, on met de et l'infinitif. "Il a nié d'avoir prétendu deux voix dans le consistoire. J. J. Rouss. = 3°. Nier n'a pas le sens de refuser; et Molière n'est pas à imiter, quand il dit:
Et je n'ai pu nier au tourment qui le tue,
Quelques momens secrets d'une si chère vue.
On dit, dans le Dict. de Trév. que dans ce sens, il n' est ni dans le Dict. de l'Acad. ni dans aucun Auteur qu'on ait pu consulter, (ces vers de Molière avaient échapés aux recherches) qu'il parait venir du pays latin, et qu'il n'est pas du bel usage.
nier
nier
verneinen, leugnen, negieren, bestreitendeny, drown, gainsayontkennen, loochenen, betwisten, niet erkennenאיין (פיעל), הזים (הפעיל), הכחיש (הפעיל), כיחד (פיעל), כפר (פ'), אִיֵּן, הֵזִים, הִכְחִישׁ, כִּחֵד, כָּפַרانكر نفي, يُنْكِرُnegarnegare, disdirenegarотнекиваться, отрицатьpopřítnægteδιαψεύδωkieltäänijekati否定する부정하다nektezaprzeczyćförnekaปฏิเสธinkar etmekphủ nhận否认拒絕 (nje)verbe transitif