aveu

aveu

n.m.
Déclaration par laquelle on avoue, révèle ou reconnaît qqch : Recueillir les aveux d'un criminel confession l'avouer
De l'aveu de qqn,
ainsi que le reconnaît cette personne.
Maxipoche 2014 © Larousse 2013

AVEU

(a-veu, au plur. a-veû, la prononciation étant comme dans affreux) s. m.
Terme de féodalité. Acte établissant une vassalité. Homme sans aveu, vagabond, homme qui n'a ni feu ni lieu ; proprement, homme qui n'est avoué d'aucun seigneur féodal. Par extension, en parlant des choses, qui n'est reconnu de personne.
Une telle aventure [Philippe III soumis à l'inquisition] n'est rapportée que dans des livres sans aveu [VOLT., Mœurs, 140]
Agrément, approbation, consentement. Je n'en puis user sans ton aveu. Il a fait cela avec l'aveu ou de l'aveu du gouvernement.
Si vos amis de Rome en ont pris quelque soin, C'était sans mon aveu, je n'en ai pas besoin [CORN., Nicom. IV, 2]
Si vos promesses n'ont l'aveu de Viriate [ID., Sertor. IV, 3]
Et par son propre aveu la reine d'Arménie Est due à l'héritier du roi de Bithynie [ID., Nicom. IV, 5]
Je crains que ce don n'ait jamais son aveu [ID., Sertor. IV, 3]
Jusqu'à ce que ma flamme ait eu l'aveu d'un père [ID., le Ment. V, 6]
J'ai besoin pour cela de l'aveu de quelque autre [MOL., le Dép. II, 2]
Ils ont un ordre de ne rien imprimer sans l'aveu de leurs supérieurs [PASC., Prov. 5]
J'obtins l'aveu d'Agrippa votre frère [ID., Bérén. I, 4]
Sans votre aveu l'on me fait prisonnier [ID., Plaid. II, 9]
Quelle verve indiscrète, Sans l'aveu des neufs sœurs, vous a rendu poëte [BOILEAU, Sat. IX]
Par un écrivain estimable, qui avait l'aveu du public [D'ALEMB., Acad. fr. V, p. 160]
En jurisprudence, reconnaissance que fait une partie du droit prétendu par son adversaire. L'aveu d'une dette.
Action d'avouer, de confesser, de convenir. Après l'aveu de sa faute. Arracher ou tirer des aveux. Leur silence paraissait un aveu.
Les mauvais succès sont les seuls maîtres qui peuvent nous reprendre utilement et nous arracher cet aveu d'avoir failli, qui coûte tant à notre orgueil [BOSSUET, Reine d'Anglet.]
Que de peine à faire un aveu sincère ! [ID., Euch. 2]
Dieu, reçois son aveu du sein de ton empire [VOLT., Zaïre, II, 3]
C'est le sincère aveu que je voulais vous faire [RAC., Brit. IV, 2]
.... Elle vous veut faire l'aveu fidèle D'un secret.... [ID., Baj. V, 5]
Je meurs pour ne point faire un aveu si funeste [RAC., Phèd. I, 3]
Ce franc aveu sied bien aux grands courages [CORN., Sertor. III, 2]
De l'aveu de, avec le témoignage de.
Il est certain, de l'aveu des Juifs.... [BOSSUET, Hist. II, 8]
Il est certain, de leur aveu propre, que.... [ID., ib. III, 6]
La chose s'était passée, de son aveu, en tout bien tout honneur [HAMILT., Gramm. 9]

SYNONYME

  • AVEU, CONFESSION. Aveu est plus général que confession ; il s'applique à tout ce que l'on avait le dessein de cacher, bon ou mauvais. La confession ne s'applique qu'au mal, à un tort, à un méchef. Aussi la torture, la menace arrachent non une confession, mais des aveux.

HISTORIQUE

  • XIIIe s.
    Et en tel cas, est il bon as tenans, qu'il ne facent nus aveus ; car il pourroient perdre [BEAUMANOIR, XLV, 4]
  • XVe s.
    Advint que aulcuns larrons bourguignons sans maistre ne adveu, se mirent sur les champs [J. DE TROYES, Chron. 1474]
  • XVIe s.
    Sans l'adveu de nostre volonté [MONT., I, 98]
    Le seigneur et le vassal sont tenus reciproquement s'entre-communiquer, de bonne foi, leurs aveus, denombremens et autres lettres ; ou s'en purger par serment [LOYSEL, 593]
    Un seigneur ne peut contraindre son vassal de bailler aveu [état, dénombrement de ce qu'il avoue tenir de lui] plus d'une fois en sa vie [ID., 599]
    Pour simples meubles, on ne peut intenter complainte ; mais en iceux, echet aveu [revendication] et contre-aveu [ID., 754]
    Ilz demandoient en courroux à Phoebidas par commandement et adveu de qui il avoit fait ceste surprise [AMYOT, Agésil. 38]

ÉTYMOLOGIE

  • À et vœu (voy. AVOUER). La série des sens est : action de vouer, et proprement, de vouer service féodal ; puis approbation ; puis reconnaissance de ce qui est dû ; et finalement confession.
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

aveu

AVEU. n. m. Déclaration verbale ou écrite par laquelle on reconnaît avoir fait ou dit quelque chose. Il paraît par son aveu même, on sait de son propre aveu que... Faire l'aveu de sa faute, d'un crime. On est parvenu à tirer de lui cet aveu. Arracher des aveux. Rétracter ses aveux.

Il se dit particulièrement, en termes de Jurisprudence, de la Reconnaissance que fait une partie du droit prétendu par son adversaire. L'aveu d'une dette. Aveu judiciaire, extrajudiciaire.

Il se dit aussi du Témoignage qu'on rend de ce qu'un autre a dit ou fait. C'est lui qui a le mieux parlé, de l'aveu de tout le monde.

Il désigne encore l'Approbation, le consentement, l'agrément qu'une personne supérieure donne à ce qu'un inférieur a fait ou a dessein de faire. Je ne veux rien faire sans votre aveu. Il a entrepris cela de votre aveu. Il a l'aveu de ses parents pour son mariage.

En termes de Droit féodal, il signifiait Acte qu'un vassal était obligé de donner à son seigneur et par lequel il avouait, reconnaissait tenir de lui tel ou tel héritage.

Il désignait aussi l'Acte par lequel un seigneur avouait, reconnaissait quelqu'un pour vassal ou un vassal quelqu'un pour seigneur.

Un homme sans aveu signifiait Celui qui, n'ayant point été reconnu pour vassal par un seigneur, ne pouvait réclamer sa protection. Il signifie aujourd'hui Celui que personne ne veut reconnaître, homme qui n'a ni feu ni lieu.

Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

aveu

Aveu, voyez Adveu.

Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606

aveu


AVEU, s. m. [2 br. A-veu. Plur. aveux, 2e lon. a-veû. Devant une voyelle, a-veûz.] 1°. Reconnoissance verbale, ou par écrit, qu'on a faite de quelque chôse. — Il difère de la confession, dit l'Ab. Girard, en ce que celle-ci tient un peu de l'acusation, et que l'autre supôse l'interrogation. En confession on s'acûse soi-même; en avouant, on répond à celui qui nous interroge. On avoûe ce qu'on a eu envie de cacher: On confesse ce qu'on reconait avoir eu tort de faire. "La question fait avouer le crime: le repentir le fait confesser: on avouë la faute qu'on a faite: on confesse le péché dans lequel on est tombé.
   2°. Aprobation, Consentement. "Je ne veux rien faire sans votre aveu. "Il a l'aveu de ses parens pour son mariage. = 3°. De l'aveu de, ou de son aveu, a ce 2d sens; Je l'ai fait de votre aveu, de l'aveu de mon père. Il signifie aussi, Témoignage et opinion: "Il a très-bien réussi, de l'aveu de tout le monde.
   Homme sans aveu; vagabond, qui n'a persone de qui il se réclame.

Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Synonymes et Contraires

aveu

nom masculin aveu
1.  Littéraire. Fait de permettre quelque chose.
3.  Littéraire. Action d'avouer son amour.
Le Grand Dictionnaire des Synonymes et Contraires © Larousse 2004
Traductions

aveu

Geständnis, Beichte, Bekenntnis, Eingeständnisconfession, admission, acknowledgement, avowalbekentenis, erkenning, toestemmingהודאה (נ), התוודות (נ), וידוי (ז), הִתְוַדּוּת, וִדּוּיtunnustusgyónásconfessioneikrar, itiraf (avø)
nom masculin pluriel aveux
fait de reconnaître qqch faire l'aveu de son amour
reconnaître un acte Le criminel est passé aux aveux.
Kernerman English Multilingual Dictionary © 2006-2013 K Dictionaries Ltd.

aveu

[aveux] (pl) [avø]
nmconfession
J'ai un aveu à vous faire → I have a confession to make.
faire l'aveu de qch → to confess to sth
de l'aveu de → according to aveux
nmpl [suspect] → confession sg
passer aux aveux → to make a confession
Collins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005