Ouvrages et thèse by Jorge Morales
Les cardinaux des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, à la fois patrons des musiciens et acteurs de la... more Les cardinaux des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, à la fois patrons des musiciens et acteurs de la production sonore, ont joué un rôle de premier plan dans la diffusion de la musique en Europe. Le présent ouvrage se concentre pour la première fois sur le rapport des porporati avec l’art musical. À travers le prisme de l’innovation musicale et à partir de sources pour la plupart inexploitées, les contributions examinent les problèmes méthodologiques propres à la question de la musique comme outil de la puissance cardinalice, reviennent sur le phénomène du patronage, analysent les transformations et les expérimentations musicales liées à la diversité de ces prélats et montrent qu’un cardinal mélomane est davantage qu’un noble amateur de musique.
La très importante synthèse historiographique sur la musique au XVIIe siècle de Lorenzo Bianconi,... more La très importante synthèse historiographique sur la musique au XVIIe siècle de Lorenzo Bianconi, publiée à Turin en 1982 sous le titre Il Seicento, a révolutionné la discipline musicologique. Ce classique de la musicologie italienne est publié ici pour la première fois en langue française dans une version légèrement revue et augmentée. Ce volume invite le lecteur à (re)découvrir la fécondité et les différentes facettes de la musique d’un siècle marqué par la métamorphose, la discontinuité et le renouveau.
Il volume, in cui sono raccolti gli atti di un convegno tenutosi a Torino nel 2021, intende porta... more Il volume, in cui sono raccolti gli atti di un convegno tenutosi a Torino nel 2021, intende portare nuova luce sulla personalità di Maurizio di Savoia (1593-1657), finora trascurata dagli studi storici e che tuttavia rivestì un ruolo rilevante sul piano diplomatico e culturale tra Roma, Torino e Parigi nell’età della Controriforma. Un principe esemplare, instancabile mecenate, abile nell’arte della dissimulazione, capace di agire in modo conveniente all’abito cardinalizio ma pronto all’occorrenza a vestire l’armatura, dimostrando pari attitudine al mestiere delle armi come a quello della politica: tutto questo fa del Cardinale una delle figure più luminose del Seicento, con le sue sfaccettature e molteplici lealtà, emblema delle contraddizioni di un secolo percorso da profonde inquietudini ma al tempo stesso di esorbitante vitalità.
La carrière et l’œuvre musicales de Jacques Arcadelt (1507-1568) sont emblématiques de la culture... more La carrière et l’œuvre musicales de Jacques Arcadelt (1507-1568) sont emblématiques de la culture de la Renaissance, creuset de l’art musical occidental. Cet ouvrage retrace le parcours du musicien namurois dans le contexte historique et culturel (événements politiques, monde intellectuel, émulation artistique) de l’époque et des lieux où il a exercé son art. Il nous invite à voyager entre la Flandre, l’Italie et la France, à le suivre dans les différentes cours où il a vécu (celle des Médicis, la cour pontificale) et à rencontrer ses protecteurs (le duc de Toscane, le pape Paul III Farnèse, le cardinal de Lorraine, les rois de France) et autres personnages tels artistes, hommes de lettres, ambassadeurs... Cet itinéraire éclaire ainsi d’un jour nouveau la richesse et le rayonnement de la musique d’un des compositeurs les plus marquants de la Renaissance.
Cet ouvrage analyse le parcours artistique et présente une traduction analytique de toutes les tr... more Cet ouvrage analyse le parcours artistique et présente une traduction analytique de toutes les traces écrites connues portant sur l’œuvre et la carrière musicale d’un compositeur majeur de l’époque de Monteverdi, Sigismondo D’India (c. 1582-c. 1629), depuis l’Italie méridionale de ses origines jusqu’à son séjour à Rome et à Modène, où le musicien acheva son existence. En étudiant les villes, les cours, les princes protecteurs, les dédicataires et les lieux destinés à la musique, chacun des chapitres suit une étape de la carrière de D’India et redonne vie aux mondes de ce compositeur italien d’avant-garde. Apparaissent alors les thématiques du voyage, de l’identité nobiliaire et du croisement, lesquelles permettent de penser l’histoire de la musique comme une histoire à la fois des pratiques culturelles et de l’expérience musicale.
Sigismondo D’India (1582 ?-1629 ?), contemporain de Claudio Monteverdi, est un compositeur parmi ... more Sigismondo D’India (1582 ?-1629 ?), contemporain de Claudio Monteverdi, est un compositeur parmi les plus importants du début du XVIIe siècle : l’un des pères fondateurs de la musique moderne. La présente thèse entend le situer dans un contexte qui nécessite d’être reconstitué, celui de la cour de Turin où le musicien s’est établi de 1611 à 1623, période la plus fructueuse de sa carrière musicale dont l’étude s’organise autour de trois problématiques : la musique, le mécénat et l’identité nobiliaire.
Il s’agit, dans un premier temps, d’étudier la circulation des musiciens, artistes, imprimeurs et sources musicales mais également d’analyser certaines œuvres du compositeur. Ainsi, D’India, chanteur, joueur de théorbe, compositeur et poète, apparaît comme l’un des musiciens les plus audacieux et les plus singuliers de son temps.
Le mécénat artistique accompagne sa carrière musicale : il favorise ses déplacements, relie les différentes villes où se trouvent le musicien et ses dédicataires et facilite l’émulation créatrice. L’étude du mécénat à travers sa production musicale dévoile notamment la multiplicité des rapports entre D’India et ses dédicataires.
Enfin, par identité nobiliaire, nous entendons étudier la manière dont le compositeur contribue à la construction de l’identité culturelle d’une cour en même temps qu’il construit son propre statut de noble. L’identité nobiliaire peut être ainsi considérée comme un préalable à l’identité nationale. Nous voulons par ailleurs montrer que D’India remplit parfaitement le rôle de musicien-gentilhomme et que sa musique participe à la construction d’un modèle d’urbanité.
Articles et contributions à des ouvrages by Jorge Morales
éd. Biancamaria Brumana, Galliano Ciliberti et Orietta Sartori, Rome, Società romana di Storia Pa... more éd. Biancamaria Brumana, Galliano Ciliberti et Orietta Sartori, Rome, Società romana di Storia Patria, 2024.
De nombreux livres de musique publiés à Rome durant la première moitié du XVIIe siècle sont adressés à des cardinaux-mécènes romains et non romains. Même si la partition n’est pas l’objet visé ou privilégié du patronage musical, la dédicace est un élément-clé du rayonnement public d’un musicien et d’une œuvre musicale.
Les raisons pour lesquelles un compositeur dédie un livre de musique à un cardinal sont liées à son réseau (formel ou informel) d’appartenance, aux milieux où il exerce son activité, à ses stratégies de carrière ou au contexte socio-politique où ses compositions sont interprétées, y compris quand le prélat n’a aucune implication dans le processus de composition, de financement ou de publication du recueil, et sans toutefois que ces musiciens deviennent tous les protégés ou les serviteurs des dédicataires. Que veut donc dire dédier sa musique à un cardinal ? Quelle est la particularité de cet acte public, parfois symbolique ?
La présente contribution prolonge les réflexions de Saverio Franchi (Rome, 2009) sur la sociabilité intellectuelle qui modèle les rapports entre princes, cardinaux, musiciens et poètes sous le pontificat d’Urbain VIII (1623-1644), et entend brosser un tableau socio-historique et culturel de la dédicace musicale cardinalice à Rome durant la première moitié du XVIIe siècle, afin de montrer la complexité de la mise en relation et la diversité des formes d’échange entre musiciens et porporati. Se dévoile alors l’interdépendance entre l’exercice du pouvoir et le patronage, moteurs de la production musicale.
Le cardinal Maurice de Savoie (1593-1657) est un acteur de premier plan de la production musicale... more Le cardinal Maurice de Savoie (1593-1657) est un acteur de premier plan de la production musicale de la première moitié du XVIIe siècle. Son patronage musical a consisté à recruter une trentaine de musiciens et à leur commander des musiques, mais aussi à les protéger, sous forme d’obtention de postes et de titres honorifiques, de dons, de gratifications, de faveurs, de pensions pour leurs héritiers, de nomination à des fonctions au sein de sa cour, de soutien dans leurs projets personnels, de financement de leur formation musicale. Le prélat a également contribué à la création d’espaces artistiques et d’événements avec musique, miroirs de sa magnificence, qui ont assuré son influence et son prestige et ont accompagné son activité politique, sociale, culturelle et religieuse.
La cour de Maurice de Savoie se constituer autour de 1618-1619. Les 66 livres de la trésorerie de sa Maison, conservés aux Archives d’État de Turin, rendent compte des dépenses musicales du cardinal, mais également de l’organisation de la gestion économique de la musique où apparaissent une multiplicité de personnages intermédiaires des transactions financières (diplomates, agents).
La présente contribution, en se concentrant sur l’aspect matériel de la magnificence du cardinal, cherche à mieux comprendre comment l’économie musicale s’articule avec la représentation politique, la culture et l’imaginaire de la société nobiliaire.
À l’époque moderne, les cardinaux italiens tiennent une place essentielle dans la commande et la ... more À l’époque moderne, les cardinaux italiens tiennent une place essentielle dans la commande et la production de musique sacrée et profane, ancienne et moderne. À travers l’exercice du patronage, ils ont joué un rôle décisif dans l’évolution de l’écoute et de l’expérience musicales entre l’église et la cour. Grâce à son pouvoir expressif de représentation, l’art musical est un outil de la puissance cardinalice qui non seulement renforce l’influence et l’image des princes de l’Église, mais esthétise, modèle et accompagne leur activité politique, sociale, culturelle et religieuse.
L’étude du patronage musical nobiliaire est toujours d’actualité, ainsi que le montrent les travaux pionniers de Claudio Annibaldi et les riches et passionnants débats qui ont suivi depuis les années 1980.
Comprendre la fonction symbolique de la musique dans le cas spécifique du patronage cardinalice, le lien que la musique entretien avec le spectacle, le rituel et la fête, saisir le sens anthropologique des rapports entre musiciens et cardinaux ainsi que les conséquences socio-culturelles des pratiques musicales, nécessite que l’on considère les phénomènes musicaux comme des "formes symboliques" spécifiques et que l’on s’intéresse à leurs rapports avec l’organisation sociale et politique nobiliaire (les mondes de la musique).
Cette contribution s’inscrit donc dans une perspective anthropologique et sémiologique du fait musical qui considère le sonore et le symbolique comme des signes culturels inséparables de l’histoire. Elle insistera sur le caractère multiforme et fluide des réseaux d’interactions entre cardinaux et musiciens afin de donner une lecture plus large et plus souple des systèmes sociaux et des significations des productions symboliques qui constituent le monde sonore et l’imaginaire des cardinaux dans l’Italie de cette époque.
Ce texte tâche ainsi de montrer que l’approche sémio-anthropologique du patronage musical est très loin d’avoir dit son dernier mot
Le présent article se concentre sur le fonds musical italien de la bibliothèque Sainte-Geneviève ... more Le présent article se concentre sur le fonds musical italien de la bibliothèque Sainte-Geneviève entre 1550 et 1750. Le « fonds italien » comprend toutes les partitions publiées en Italie, mais également celles dont les auteurs sont Italiens même si leur provenance n’est pas italienne ; c’est le cas des éditions anversoises. Aussi, le « fonds musical » prend en considération non seulement les partitions de musique profane, religieuse et instrumentale et les traités musicaux, mais également les livrets de drames destinés à être mis en musique, les ballets, les chroniques d’événements politiques princiers, les discours philosophiques où il est question de musique et les œuvres littéraires ayant inspiré l'art musical. Cette approche large a pour objectif de mettre en valeur la rareté et l’importance de cette collection.
Ce livre est construit comme une « respiration » autour d’un texte magistral et engagé de Catheri... more Ce livre est construit comme une « respiration » autour d’un texte magistral et engagé de Catherine Kintzler sur « le dispositif laïque et son champ philosophique » où ce professeur d’exception – dont les travaux universitaires, tant en philosophie générale qu’en esthétique et musicologie, sont devenus des références incontournables – pose les fondements théoriques du concept de laïcité, tout en portant un regard nouveau sur les débats et les expériences actuels en la matière, loin des poncifs habituels et des récupérations malintentionnées des discours extrémistes.
La pensée de C. Kintzler est plus que jamais actuelle à l’heure où l’on tente de discréditer l’esprit rationnel et l’audace de la connaissance qui ont nourri les Lumières.
Elle permet aussi de distinguer clairement les structures de l’association politique et de l’association religieuse, en différenciant et séparant leur conceptualisation du lien socio-politique, en sorte de construire une théorie de la laïcité et d’élucider le concept d’universalisme, tant la laïcité est un moyen de s’élever au niveau de l’universel.
Cet ouvrage s’inscrit bel et bien dans une défense de l’idéal universaliste, non pas de façon simpliste et identitaire, mais en demeurant soucieux des complexités inhérentes d’un concept qui porte en lui les requêtes de la liberté, de l’égalité et de la fraternité parce qu’il n’entend pas procéder par assignation ou par identification.
Coll. Empreintes philosophiques, 2024
Catherine Kintzler est un grand esprit. Ses travaux sur le théâtre musical français à l’âge class... more Catherine Kintzler est un grand esprit. Ses travaux sur le théâtre musical français à l’âge classique ont marqué et continuent de marquer. Ils ont ouvert de nouveaux horizons intellectuels bien au-delà du seul domaine musical. Les constructions théoriques de la philosophe sont lumineuses dans ce qu’elles nous font découvrir ce qu’on avait toujours eu sous les yeux depuis le début grâce à un itinéraire d’élucidation qui doit tout à la pensée classique des XVIIe et XVIIIe siècles ; une méthode de distinction qui dévoile propriétés, modèles, typologies, dispositifs, principes, mécanismes, structures, cartographies, figures, symétries, oppositions, paradoxes et analogies. La force de la pensée de Catherine Kintzler réside donc dans la fermeté de sa structure géométrique, dans son horlogerie raffinée et si précise.
Cette contribution tâchera d’analyser la jonction entre sa pensée musicale (l’opéra français, la poétique et l’esthétique musicales) et sa pensée politique (l’école, l’universalisme et la laïcité). Elle traquera les points de rencontre entre les deux domaines et montrera la profonde unité et la fécondité des idées de la philosophe.
Les correspondances où il est question de musique dans l’Italie du début du XVIIe siècle sont pou... more Les correspondances où il est question de musique dans l’Italie du début du XVIIe siècle sont pour la plupart destinées à des princes et à leurs agents diplomatiques dans le but de régler des affaires concernant les déplacements, les candidatures – nécessitant des recommandations – et la rémunération des musiciens. Ces lettres concernent également la préparation de spectacles (privés, publics, profanes et religieux), la commande de partitions ou d’autres demandes pratiques (l’obtention d’une faveur ou celle, plus prosaïque, de papier à musique).
Ces documents manuscrits à caractère privé montrent également la manière dont la volonté d’harmoniser le quotidien à travers la pratique musicale va de pair avec l’idée de gouverner à distance. En effet, les allusions musicales dans les échanges épistolaires se trouvent souvent insérées dans les affaires politiques et diplomatiques des personnages nobles.
La lecture de quelques-unes de ces lettres montrera la diversité des liens sociaux qui unissent les musiciens à leurs patrons et permettra de vérifier que les effets d’innovation et de conservation (les temporalités) en musique, sont liés, dans le cas du mécénat à distance, aussi bien au caractère fonctionnel des pratiques musicales qu’aux goûts des commanditaires. Ces exemples confirmeront ainsi que la musique (sa création, sa transformation et sa diffusion) et la politique sont étroitement liées.
Performance is at the heart of much leisure practice. The self-conscious act of performing in the... more Performance is at the heart of much leisure practice. The self-conscious act of performing in the presence of an audience (however that is defined), in ways that are rich in symbolism, and in special types of spaces, is a feature of much of leisure. In this chapter the focus will be on pastimes such as drama, theatre, opera, circus, music and dance, all closely interrelated. However, from an audience perspective performances do not have to be physically engaging or even overtly public. Those delivered via modern forms of media (radio, TV, film, CD, DVD, internet surfing, etc.), for example, can be highly sedentary and personalized in nature and based on complex interactions between private and public worlds of performance. This chapter will explore the cultural meanings and values transferred and circulated in the field of the performing arts mainly from the perspective of audiences: how did people shape and enrich their lives and society by engaging in performances?
Cette contribution propose une première étude complète des rapports du cardinal Maurice de Savoie... more Cette contribution propose une première étude complète des rapports du cardinal Maurice de Savoie avec la musique et les musiciens entre 1607 (année de sa nomination comme cardinal) et 1657 (année de sa mort alors qu'il n’est plus cardinal depuis quinze ans). Il s'agit de confronter, à l’aide de nombreux documents d’archive (en grande partie inédits), les parcours individuels et les réseaux des musiciens au service du prélat, avec les mouvements politiques et l’activité musicale (pratiques, publications, événements avec musique, usages sociaux de l’espace sonore) qui animent la vie du prince-cardinal. Le croisement de ces informations permet d’analyser concrètement l’exercice du patronage musical de Maurice de Savoie et de montrer qu’il a joué un rôle historique de premier plan dans l’évolution de l’art musical.
Carocci editore Il volume, in cui sono raccolti gli atti del convegno tenutosi a Torino nel 2021,... more Carocci editore Il volume, in cui sono raccolti gli atti del convegno tenutosi a Torino nel 2021, porta nuova luce sulla personalità di Maurizio di Savoia (1593-1657), finora trascurata dagli studi storici e che tuttavia rivestì un ruolo rilevante sul piano diplomatico e culturale tra Roma, Torino e Parigi nell'età della Controriforma. Un principe esemplare, instancabile mecenate, abile nell'arte della dissimulazione, capace di agire in modo conveniente all'abito cardinalizio ma pronto all'occorrenza a vestire l'armatura, dimostrando pari attitudine al mestiere delle armi come a quello della politica: tutto questo fa del Cardinale una delle figure più luminose del Seicento, con le sue sfaccettature e molteplici lealtà, emblema delle contraddizioni di un secolo percorso da profonde inquietudini, ma al tempo stesso di esorbitante vitalità. Jorge Morales è dottore in Musicologia alla Sorbonne e alla Sapienza Università di Roma e ricercatore nel Centre d'études supérieures de la Renaissance di Tours. Ha insegnato alla Sorbonne ed è autore della monografia Sigismondo D'India et ses mondes (Turnhout 2019). Attualmente si occupa del ruolo ricoperto dalla musica nel panorama del mecenatismo aristocratico in Italia nel xvii secolo e ha in preparazione un volume sui rapporti fra l'ambiente cardinalizio e l'innovazione in campo musicale (Paris 2023). Cristina Santarelli è membro del Répertoire International d'Iconographie Musicale (ridim) e dello Study Group on Musical Iconography of European Art (ims); è presidente dell'Istituto per i Beni Musicali in Piemonte e vicepresidente dell'ictm Study Group on Music Iconography of the Performing Arts. Ha pubblicato le seguenti monografie: Iconografia musicale nei musei torinesi (Lucca 2003); La gara degli elementi. Acqua, Aria, Terra e Fuoco nelle feste sabaude (Lucca 2012); L'equivoco del bianco. Percorsi interdisciplinari tra musica, letteratura e arti visive (Lucca 2023).
Le baroque se caractérise, du point de vue musical, par un style expressif destiné à représenter ... more Le baroque se caractérise, du point de vue musical, par un style expressif destiné à représenter les passions humaines. Il renvoie à l’époque où naissent l’opéra, le concerto et l’oratorio, même si les musiciens de cette période n’ont jamais utilisé le terme « baroque » pour qualifier leurs compositions. La renaissance, au XXe siècle, de la pratique de la musique baroque a dévoilé toute la richesse d’un répertoire à redécouvrir.
Le rôle médiateur de la musique a été mis en valeur par le philosophe et sociologue allemand Geor... more Le rôle médiateur de la musique a été mis en valeur par le philosophe et sociologue allemand Georg Simmel* dans un article pionnier de 1882 . Terrain de rencontre, support de message, monnaie d’échange, la musique fraie des voies au sens littéral et métaphorique du terme. Le présent volume analyse le rôle de la musique en tant que médiateur du pouvoir et des échanges politiques du moyen âge à la fin de l’époque moderne.
Quelle importance revêtent les fonctions d’intermédiaires (ambassadeurs et ambassadrices, agents, hérauts…) dans les trajectoires et carrières musicales ? Quelle est la place de l’objet musical dans les tractations politiques au sein d’une cour, d’un État ou de l’Église ? Comment les musiciennes et musiciens peuvent-ils servir de véhicule de biens et de valeurs à l’intérieur des échanges politiques ? Peut-on relire les correspondances d’ambassadeurs et autres sources diplomatiques à travers le prisme de l’histoire sociale et culturelle de la musique ?
Ces questionnements nécessitent que l’on s’intéresse à l’entourage des musiciens et autres artistes, mais également aux événements et aux spectacles qui ont recours à la musique dans le cadre de célébrations princières, et notamment pour les visites de souverains étrangers. Quel est le rôle précis de la pratique musicale dans ce contexte ? Dépasse-t-elle sa fonction symbolique et esthétique ? Peut-elle agir comme contre-pouvoir ? Comment la circulation des répertoires et des styles musicaux s’inscrit-elle dans un contexte d’échange politique ? Comment cette circulation produit-elle, le cas échéant, le métissage des styles et des pratiques ?
Enfin, du point de vue de la pratique musicale, dans quel contexte et comment peut-on interpréter aujourd’hui les partitions qui sont le fruit des échanges entre musique et politique ?
*« Psychologische und ethnologische Studien über Musik », Gesamtausgabe, no 1, 1882, p. 45-87.
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Ouvrages et thèse by Jorge Morales
Il s’agit, dans un premier temps, d’étudier la circulation des musiciens, artistes, imprimeurs et sources musicales mais également d’analyser certaines œuvres du compositeur. Ainsi, D’India, chanteur, joueur de théorbe, compositeur et poète, apparaît comme l’un des musiciens les plus audacieux et les plus singuliers de son temps.
Le mécénat artistique accompagne sa carrière musicale : il favorise ses déplacements, relie les différentes villes où se trouvent le musicien et ses dédicataires et facilite l’émulation créatrice. L’étude du mécénat à travers sa production musicale dévoile notamment la multiplicité des rapports entre D’India et ses dédicataires.
Enfin, par identité nobiliaire, nous entendons étudier la manière dont le compositeur contribue à la construction de l’identité culturelle d’une cour en même temps qu’il construit son propre statut de noble. L’identité nobiliaire peut être ainsi considérée comme un préalable à l’identité nationale. Nous voulons par ailleurs montrer que D’India remplit parfaitement le rôle de musicien-gentilhomme et que sa musique participe à la construction d’un modèle d’urbanité.
Articles et contributions à des ouvrages by Jorge Morales
De nombreux livres de musique publiés à Rome durant la première moitié du XVIIe siècle sont adressés à des cardinaux-mécènes romains et non romains. Même si la partition n’est pas l’objet visé ou privilégié du patronage musical, la dédicace est un élément-clé du rayonnement public d’un musicien et d’une œuvre musicale.
Les raisons pour lesquelles un compositeur dédie un livre de musique à un cardinal sont liées à son réseau (formel ou informel) d’appartenance, aux milieux où il exerce son activité, à ses stratégies de carrière ou au contexte socio-politique où ses compositions sont interprétées, y compris quand le prélat n’a aucune implication dans le processus de composition, de financement ou de publication du recueil, et sans toutefois que ces musiciens deviennent tous les protégés ou les serviteurs des dédicataires. Que veut donc dire dédier sa musique à un cardinal ? Quelle est la particularité de cet acte public, parfois symbolique ?
La présente contribution prolonge les réflexions de Saverio Franchi (Rome, 2009) sur la sociabilité intellectuelle qui modèle les rapports entre princes, cardinaux, musiciens et poètes sous le pontificat d’Urbain VIII (1623-1644), et entend brosser un tableau socio-historique et culturel de la dédicace musicale cardinalice à Rome durant la première moitié du XVIIe siècle, afin de montrer la complexité de la mise en relation et la diversité des formes d’échange entre musiciens et porporati. Se dévoile alors l’interdépendance entre l’exercice du pouvoir et le patronage, moteurs de la production musicale.
La cour de Maurice de Savoie se constituer autour de 1618-1619. Les 66 livres de la trésorerie de sa Maison, conservés aux Archives d’État de Turin, rendent compte des dépenses musicales du cardinal, mais également de l’organisation de la gestion économique de la musique où apparaissent une multiplicité de personnages intermédiaires des transactions financières (diplomates, agents).
La présente contribution, en se concentrant sur l’aspect matériel de la magnificence du cardinal, cherche à mieux comprendre comment l’économie musicale s’articule avec la représentation politique, la culture et l’imaginaire de la société nobiliaire.
L’étude du patronage musical nobiliaire est toujours d’actualité, ainsi que le montrent les travaux pionniers de Claudio Annibaldi et les riches et passionnants débats qui ont suivi depuis les années 1980.
Comprendre la fonction symbolique de la musique dans le cas spécifique du patronage cardinalice, le lien que la musique entretien avec le spectacle, le rituel et la fête, saisir le sens anthropologique des rapports entre musiciens et cardinaux ainsi que les conséquences socio-culturelles des pratiques musicales, nécessite que l’on considère les phénomènes musicaux comme des "formes symboliques" spécifiques et que l’on s’intéresse à leurs rapports avec l’organisation sociale et politique nobiliaire (les mondes de la musique).
Cette contribution s’inscrit donc dans une perspective anthropologique et sémiologique du fait musical qui considère le sonore et le symbolique comme des signes culturels inséparables de l’histoire. Elle insistera sur le caractère multiforme et fluide des réseaux d’interactions entre cardinaux et musiciens afin de donner une lecture plus large et plus souple des systèmes sociaux et des significations des productions symboliques qui constituent le monde sonore et l’imaginaire des cardinaux dans l’Italie de cette époque.
Ce texte tâche ainsi de montrer que l’approche sémio-anthropologique du patronage musical est très loin d’avoir dit son dernier mot
La pensée de C. Kintzler est plus que jamais actuelle à l’heure où l’on tente de discréditer l’esprit rationnel et l’audace de la connaissance qui ont nourri les Lumières.
Elle permet aussi de distinguer clairement les structures de l’association politique et de l’association religieuse, en différenciant et séparant leur conceptualisation du lien socio-politique, en sorte de construire une théorie de la laïcité et d’élucider le concept d’universalisme, tant la laïcité est un moyen de s’élever au niveau de l’universel.
Cet ouvrage s’inscrit bel et bien dans une défense de l’idéal universaliste, non pas de façon simpliste et identitaire, mais en demeurant soucieux des complexités inhérentes d’un concept qui porte en lui les requêtes de la liberté, de l’égalité et de la fraternité parce qu’il n’entend pas procéder par assignation ou par identification.
Cette contribution tâchera d’analyser la jonction entre sa pensée musicale (l’opéra français, la poétique et l’esthétique musicales) et sa pensée politique (l’école, l’universalisme et la laïcité). Elle traquera les points de rencontre entre les deux domaines et montrera la profonde unité et la fécondité des idées de la philosophe.
Ces documents manuscrits à caractère privé montrent également la manière dont la volonté d’harmoniser le quotidien à travers la pratique musicale va de pair avec l’idée de gouverner à distance. En effet, les allusions musicales dans les échanges épistolaires se trouvent souvent insérées dans les affaires politiques et diplomatiques des personnages nobles.
La lecture de quelques-unes de ces lettres montrera la diversité des liens sociaux qui unissent les musiciens à leurs patrons et permettra de vérifier que les effets d’innovation et de conservation (les temporalités) en musique, sont liés, dans le cas du mécénat à distance, aussi bien au caractère fonctionnel des pratiques musicales qu’aux goûts des commanditaires. Ces exemples confirmeront ainsi que la musique (sa création, sa transformation et sa diffusion) et la politique sont étroitement liées.
Quelle importance revêtent les fonctions d’intermédiaires (ambassadeurs et ambassadrices, agents, hérauts…) dans les trajectoires et carrières musicales ? Quelle est la place de l’objet musical dans les tractations politiques au sein d’une cour, d’un État ou de l’Église ? Comment les musiciennes et musiciens peuvent-ils servir de véhicule de biens et de valeurs à l’intérieur des échanges politiques ? Peut-on relire les correspondances d’ambassadeurs et autres sources diplomatiques à travers le prisme de l’histoire sociale et culturelle de la musique ?
Ces questionnements nécessitent que l’on s’intéresse à l’entourage des musiciens et autres artistes, mais également aux événements et aux spectacles qui ont recours à la musique dans le cadre de célébrations princières, et notamment pour les visites de souverains étrangers. Quel est le rôle précis de la pratique musicale dans ce contexte ? Dépasse-t-elle sa fonction symbolique et esthétique ? Peut-elle agir comme contre-pouvoir ? Comment la circulation des répertoires et des styles musicaux s’inscrit-elle dans un contexte d’échange politique ? Comment cette circulation produit-elle, le cas échéant, le métissage des styles et des pratiques ?
Enfin, du point de vue de la pratique musicale, dans quel contexte et comment peut-on interpréter aujourd’hui les partitions qui sont le fruit des échanges entre musique et politique ?
*« Psychologische und ethnologische Studien über Musik », Gesamtausgabe, no 1, 1882, p. 45-87.
Il s’agit, dans un premier temps, d’étudier la circulation des musiciens, artistes, imprimeurs et sources musicales mais également d’analyser certaines œuvres du compositeur. Ainsi, D’India, chanteur, joueur de théorbe, compositeur et poète, apparaît comme l’un des musiciens les plus audacieux et les plus singuliers de son temps.
Le mécénat artistique accompagne sa carrière musicale : il favorise ses déplacements, relie les différentes villes où se trouvent le musicien et ses dédicataires et facilite l’émulation créatrice. L’étude du mécénat à travers sa production musicale dévoile notamment la multiplicité des rapports entre D’India et ses dédicataires.
Enfin, par identité nobiliaire, nous entendons étudier la manière dont le compositeur contribue à la construction de l’identité culturelle d’une cour en même temps qu’il construit son propre statut de noble. L’identité nobiliaire peut être ainsi considérée comme un préalable à l’identité nationale. Nous voulons par ailleurs montrer que D’India remplit parfaitement le rôle de musicien-gentilhomme et que sa musique participe à la construction d’un modèle d’urbanité.
De nombreux livres de musique publiés à Rome durant la première moitié du XVIIe siècle sont adressés à des cardinaux-mécènes romains et non romains. Même si la partition n’est pas l’objet visé ou privilégié du patronage musical, la dédicace est un élément-clé du rayonnement public d’un musicien et d’une œuvre musicale.
Les raisons pour lesquelles un compositeur dédie un livre de musique à un cardinal sont liées à son réseau (formel ou informel) d’appartenance, aux milieux où il exerce son activité, à ses stratégies de carrière ou au contexte socio-politique où ses compositions sont interprétées, y compris quand le prélat n’a aucune implication dans le processus de composition, de financement ou de publication du recueil, et sans toutefois que ces musiciens deviennent tous les protégés ou les serviteurs des dédicataires. Que veut donc dire dédier sa musique à un cardinal ? Quelle est la particularité de cet acte public, parfois symbolique ?
La présente contribution prolonge les réflexions de Saverio Franchi (Rome, 2009) sur la sociabilité intellectuelle qui modèle les rapports entre princes, cardinaux, musiciens et poètes sous le pontificat d’Urbain VIII (1623-1644), et entend brosser un tableau socio-historique et culturel de la dédicace musicale cardinalice à Rome durant la première moitié du XVIIe siècle, afin de montrer la complexité de la mise en relation et la diversité des formes d’échange entre musiciens et porporati. Se dévoile alors l’interdépendance entre l’exercice du pouvoir et le patronage, moteurs de la production musicale.
La cour de Maurice de Savoie se constituer autour de 1618-1619. Les 66 livres de la trésorerie de sa Maison, conservés aux Archives d’État de Turin, rendent compte des dépenses musicales du cardinal, mais également de l’organisation de la gestion économique de la musique où apparaissent une multiplicité de personnages intermédiaires des transactions financières (diplomates, agents).
La présente contribution, en se concentrant sur l’aspect matériel de la magnificence du cardinal, cherche à mieux comprendre comment l’économie musicale s’articule avec la représentation politique, la culture et l’imaginaire de la société nobiliaire.
L’étude du patronage musical nobiliaire est toujours d’actualité, ainsi que le montrent les travaux pionniers de Claudio Annibaldi et les riches et passionnants débats qui ont suivi depuis les années 1980.
Comprendre la fonction symbolique de la musique dans le cas spécifique du patronage cardinalice, le lien que la musique entretien avec le spectacle, le rituel et la fête, saisir le sens anthropologique des rapports entre musiciens et cardinaux ainsi que les conséquences socio-culturelles des pratiques musicales, nécessite que l’on considère les phénomènes musicaux comme des "formes symboliques" spécifiques et que l’on s’intéresse à leurs rapports avec l’organisation sociale et politique nobiliaire (les mondes de la musique).
Cette contribution s’inscrit donc dans une perspective anthropologique et sémiologique du fait musical qui considère le sonore et le symbolique comme des signes culturels inséparables de l’histoire. Elle insistera sur le caractère multiforme et fluide des réseaux d’interactions entre cardinaux et musiciens afin de donner une lecture plus large et plus souple des systèmes sociaux et des significations des productions symboliques qui constituent le monde sonore et l’imaginaire des cardinaux dans l’Italie de cette époque.
Ce texte tâche ainsi de montrer que l’approche sémio-anthropologique du patronage musical est très loin d’avoir dit son dernier mot
La pensée de C. Kintzler est plus que jamais actuelle à l’heure où l’on tente de discréditer l’esprit rationnel et l’audace de la connaissance qui ont nourri les Lumières.
Elle permet aussi de distinguer clairement les structures de l’association politique et de l’association religieuse, en différenciant et séparant leur conceptualisation du lien socio-politique, en sorte de construire une théorie de la laïcité et d’élucider le concept d’universalisme, tant la laïcité est un moyen de s’élever au niveau de l’universel.
Cet ouvrage s’inscrit bel et bien dans une défense de l’idéal universaliste, non pas de façon simpliste et identitaire, mais en demeurant soucieux des complexités inhérentes d’un concept qui porte en lui les requêtes de la liberté, de l’égalité et de la fraternité parce qu’il n’entend pas procéder par assignation ou par identification.
Cette contribution tâchera d’analyser la jonction entre sa pensée musicale (l’opéra français, la poétique et l’esthétique musicales) et sa pensée politique (l’école, l’universalisme et la laïcité). Elle traquera les points de rencontre entre les deux domaines et montrera la profonde unité et la fécondité des idées de la philosophe.
Ces documents manuscrits à caractère privé montrent également la manière dont la volonté d’harmoniser le quotidien à travers la pratique musicale va de pair avec l’idée de gouverner à distance. En effet, les allusions musicales dans les échanges épistolaires se trouvent souvent insérées dans les affaires politiques et diplomatiques des personnages nobles.
La lecture de quelques-unes de ces lettres montrera la diversité des liens sociaux qui unissent les musiciens à leurs patrons et permettra de vérifier que les effets d’innovation et de conservation (les temporalités) en musique, sont liés, dans le cas du mécénat à distance, aussi bien au caractère fonctionnel des pratiques musicales qu’aux goûts des commanditaires. Ces exemples confirmeront ainsi que la musique (sa création, sa transformation et sa diffusion) et la politique sont étroitement liées.
Quelle importance revêtent les fonctions d’intermédiaires (ambassadeurs et ambassadrices, agents, hérauts…) dans les trajectoires et carrières musicales ? Quelle est la place de l’objet musical dans les tractations politiques au sein d’une cour, d’un État ou de l’Église ? Comment les musiciennes et musiciens peuvent-ils servir de véhicule de biens et de valeurs à l’intérieur des échanges politiques ? Peut-on relire les correspondances d’ambassadeurs et autres sources diplomatiques à travers le prisme de l’histoire sociale et culturelle de la musique ?
Ces questionnements nécessitent que l’on s’intéresse à l’entourage des musiciens et autres artistes, mais également aux événements et aux spectacles qui ont recours à la musique dans le cadre de célébrations princières, et notamment pour les visites de souverains étrangers. Quel est le rôle précis de la pratique musicale dans ce contexte ? Dépasse-t-elle sa fonction symbolique et esthétique ? Peut-elle agir comme contre-pouvoir ? Comment la circulation des répertoires et des styles musicaux s’inscrit-elle dans un contexte d’échange politique ? Comment cette circulation produit-elle, le cas échéant, le métissage des styles et des pratiques ?
Enfin, du point de vue de la pratique musicale, dans quel contexte et comment peut-on interpréter aujourd’hui les partitions qui sont le fruit des échanges entre musique et politique ?
*« Psychologische und ethnologische Studien über Musik », Gesamtausgabe, no 1, 1882, p. 45-87.
This paper analyzes the understudied role of prince-cardinal Alessandro d'Este (1568–1624) as a patron of musicians –he was, in this respect, continuing a well-established tradition among cardinals in his family. The paper focuses on Alessandro d'Este's relationship with music during his Roman stay, from 1620 until the time of his death. The cardinal was a major agent of the musical transfers between Ferrara, Modena and Rome. This study explores the complex networks, revolving around the cardinal, which encouraged the circulation and hiring of musicians. Looking at the cardinal's musical choices also helps understand how musical practices are affected by socializing, political activity, and the experience of music.
Le présent article propose d’examiner les significations culturelles et sociopolitiques des pratiques musicales qui s’inscrivent dans l’espace urbain romain, pratiques musicales que l’on peut comprendre en tant qu’expérience musicale collective insérée dans un dispositif politique. Ces pratiques prennent corps dans des événements culturels auxquels ces deux prélats participent en tant qu’organisateurs ou comme spectateurs. Notre hypothèse est que l’expérience musicale, plus que les autres arts, dépasse sa fonction symbolique et ornementale, qu’elle est partie prenante du « Grand théâtre du monde ». Ainsi, cette étude, à l’intersection de l’histoire sociale et de l’histoire culturelle, vise à analyser l’impact des transformations des formes culturelles sur la société romaine.
Malgré la distance qui sépare les Pays-Bas espagnols de l’Italie, des points communs peuvent être observés entre les deux espaces géographiques, en particulier le fait qu’ils constituent deux pôles d’attraction de diverses communautés étrangères. D’un côté, l’Italie concentre nombre de représentants, institutions et protecteurs des différentes « nations » catholiques qui convergent toutes vers Rome où le catholicisme post-tridentin, combatif et en pleine mutation, s’achemine vers l’absolutisme papal ; de l’autre, dans les Pays-Bas espagnols, les nombreuses communautés étrangères sont très actives sur les plans politique, religieux et économique. Les tensions internes liées à la cohabitation religieuse aboutissent à une séparation du territoire en fonction des confessions ; s’y manifeste dès lors un catholicisme véhément et ostentatoire.
Cet ouvrage présente, à travers des études de cas, le processus d’affirmation de l’identité, considérant la question du sacré comme le lieu privilégié des représentations culturelles et la ville comme le théâtre des transformations historiques des sociétés européennes.
Le présent article propose d’étudier, à travers la figure de Ludovico d’Agliè, ambassadeur, homme de lettres et intermédiaire de musiciens, les rapports complexes et étroits entre diplomatie politique et diplomatie musicale. Cette étude nous permettra ainsi d’éclairer un aspect peu connu du phénomène du mécénat musical dans l’Italie de la première modernité.
In effetti, oltre il loro ruolo politico e diplomatico, questi personaggi hanno favorito la realizzazione di eventi artistici per fini di affermazione politica. Essi hanno in questo modo contribuito a modellare la geografia urbana, sociale e musicale di un ducato periferico, rispetto alle grandi corti europee, in anni in cui Sigismondo d’India (c. 1582-1629), compositore di spicco in questo periodo, ha animato e trasformato la vita musicale di una corte particolarmente composita ed eccentrica.
Il presente intervento intende studiare i significati culturali delle pratiche musicali che si manifestano attraverso le feste e gli spettacoli di Casa Savoia. Pratiche musicali che si possono capire come esperienza musicale collettiva, inserita in un dispositivo politico. Si rivela, allora, l’importanza dei principi mecenati in quanto motori del transfert culturale e delle novità musicali, gli scambi franco-piemontesi attraverso le celebrazioni per il giorno di nascita del duca e della Madama Reale, e la singolarità del patronage del cardinale Maurizio di Savoia. L’analisi dell’intreccio tra spazio urbano, politica e spettacolo musicale mostra così un altro aspetto della grammatica dell’identità e della storia sociale e diplomatica della corte di Torino.
Les communications ne devront pas dépasser vingt minutes. Merci d’envoyer un résumé de 500 mots maximum et de joindre une notice biographique d’une page.
Les propositions devront être envoyées par courriel au plus tard le dimanche 16 février 2025 à l’adresse : conferences@luigiboccherini.org.
Le comité annoncera les propositions retenues au début du mois de mars 2025.
Appel à communication en anglais sur le site du Centro Studi Opera Omnia Luigi Boccherini :
https://www.luigiboccherini.org/2024/09/20/the-theatre-of-death-noble-funerals-with-music-in-early-modern-europe/
Les textes doivent être adressés avant le 30 novembre 2023 à : jorge.morales@orange.fr
Tous les articles feront l’objet d’une expertise en double aveugle.
L’acceptation des propositions sera communiquée durant le second semestre 2024 pour une parution à l’automne 2025.
Vous pouvez soumettre un compte rendu, une recension ou l’annonce d’un concert à l’adresse suivante : jorge.morales@orange.fr
En fonction de l’évolution de la situation sanitaire le colloque pourra se dérouler soit en visioconférence soit sous une forme hybride (en présence/visioconférence).
Le présent colloque est la première rencontre internationale dédiée entièrement à la figure de ce prince-cardinal, personnage encore insuffisamment étudié, malgré plusieurs travaux consacrés notamment à son rôle politico-religieux et à son infatigable activité de mécène. Autour de trois axes principaux, on cherchera à compléter ce tableau afin de mettre en relief toute l’importance et toute la diversité de son action entre Rome et Turin.
Afin de mettre en valeur ces collections exceptionnelles, la bibliothèque place l’année 2020 sous le thème de la musique et proposera plusieurs événements dont ce colloque constituera, en parallèle à une exposition et plusieurs concerts, l’un des moments les plus importants.
La thématique « Transmettre la musique » sera l’occasion de reprendre des travaux sur la constitution des fonds musicaux en bibliothèques, à travers notamment les exemples — non exclusifs — du département de la Musique de la BnF et de la bibliothèque Sainte-Geneviève, qui comptent parmi les plus précieux pour certaines périodes représentées ; mais il s’agira également, au-delà, de réinterroger les vecteurs permettant la transmission de la musique.
Ce voyage musical dans la France du 17e siècle sera disponible gratuitement sur les plateformes edX, (en français et avec des sous-titres en anglais). Aucun pré-requis n'est nécessaire pour y participer. En plus des vidéos, trois heures de ressources sont proposées : exercices interactifs, lexique en image, extraits musicaux, captations de concerts et images d’archives pour vivre une belle aventure.
Cours écrits par Sébastien Daucé (Ensemble Correspondances), Cécile Davy-Rigaux (CNRS, IReMus) et Theodora Psychoyou (Sorbonne-Université, IReMus),
Modération en français, anglais, italien et espagnol : Jorge Morales (CESR)
Version française : https://www.edx.org/course/voyage-musical-dans-la-france-du-17e-siecle
Version anglaise : https://www.edx.org/course/a-musical-journey-through-17th-century-france
https://www.iremus.cnrs.fr/fr/dernieres-nouvelles/mooc-voyage-musical-dans-la-france-du-17e-siecle
•Centre culturel de rencontre d’Ambronay,
•Ensemble Correspondances
•Sorbonne-Université
•Musée du Louvre
•IReMus
Ce voyage musical dans la France du 17e siècle sera disponible gratuitement sur la plateforme edX, et aucun pré-requis n'est nécessaire pour y participer. En plus des vidéos, trois heures de ressources sont proposées : exercices interactifs, lexique en image, extraits musicaux, captations de concerts et images d’archives pour vivre une belle aventure.
Cours écrits par Sébastien Daucé (Ensemble Correspondances), Cécile Davy-Rigaux (CNRS, IReMus) et Theodora Psychoyou (Sorbonne-Université, IReMus),
Modérateur : Jorge Morales (CESR)
Il sera bien entendu possible de participer à cette rencontre à distance.
Les personnes désirant suivre le séminaire peuvent me contacter (jorge.morales@uvsq.fr) pour recevoir le lien de connexion.
Le manuscrit 1360 de la bibliothèque municipale de Lyon recense un nombre important de divertissements et de spectacles avec musique donnés à l’occasion de fêtes populaires niçoises et de célébrations princières de la famille de Savoie au cours de la première moitié du XVIIe siècle. Cette source permet de retracer une partie importante de l’histoire des spectacles de l’ancien comté de Nice et de mieux connaître les circulations artistiques et transnationales entre Nice, les États de Savoie, la péninsule italienne et le royaume de France.
De récentes découvertes archivistiques ont permis d’éclairer d’un jour nouveau les enjeux esthétiques, les lieux et les acteurs des pratiques théâtrales et musicales qui se déploient dans cette ville périphérique dont l’importance suscite l’intérêt depuis plusieurs années. Qu’on pense au jardin « della Mantica », à la présence du comédien Agostino Romagnesi, à la participation de plusieurs bandes itinérantes de violons ou au rôle peu connu de Maurice de Savoie.
À l’aide de quelques exemples choisis dans ce manuscrit, la présente communication cherchera à étudier ces événements festifs afin de mieux saisir les éléments culturels et musicaux qui donnent vie à ces créations spectaculaires qui marquent l’espace urbain et forgent l’identité nobiliaire.
Organisation scientifique : Claire Angotti, Bertrand Marceau et Marc Rigaudière
Centre d’Études et de Recherche en Histoire Culturelle (CERHiC)
Il est possible de participer à cette présentation à distance.
Écrire à jorge.morales@uvsq.fr pour recevoir le lien de connexion.
La diplomatie musicale peut être comprise comme le résultat sonore de l’exercice diplomatique. Elle se trouve insérée dans les tractations politiques au sein d’une cour ou d’un État. Le point de convergence entre histoire diplomatique et histoire matérielle de la musique est la sociabilité princière, laquelle favorise l’organisation de cérémonies, fêtes, réceptions, réunions académiques, concerts ou spectacles, événements qui réunissent plus que d’autres diplomatie et dépense musicale.
En prenant en considération l’aspect matériel de la musique, son caractère fonctionnel, la présente communication propose d’examiner, à travers plusieurs études de cas, la manière dont la dépense musicale et l’existence culturelle et sociale des artefacts qui en résultent ont une influence directe ou indirecte sur l’action diplomatique, mais également la manière dont cette dernière a une influence sur la production musicale, en particulier sous son aspect matériel.
C’est le cas de Sigismondo D’India (c. 1580-1629), compositeur audacieux et artisan de la nouvelle monodie accompagnée. D’India a mis en musique cinq sonnets issus du Canzoniere : « Io vidi in terra » (Premier livre de monodies, 1609), « Voi ch’ascoltate », « Tutto il dì piango », « Or che ’l ciel e la terra » (Troisième livre de monodies, 1618) et « Mentre che ‘l cor » (Quatrième livre de monodies, 1621), illustrations musicales d’une poésie ancienne qui inspire la musique moderne.
La présente communication propose d’analyser la manière dont l’imaginaire poétique de Pétrarque, ce dialogue intérieur où s’affrontent des sentiments opposés, devient matière sonore chez D’India grâce à l’élaboration de la ligne mélodique, à l’accompagnement harmonique, au jeu avec les consonances et les dissonances et à la variété stylistique qui va de l’air à variations strophiques au récitatif strict.
Cette présentation tentera ainsi de montrer comment l’expression musicale des vers, en en sublimant les effets, rend audible ce que les mots ne disent pas, renforce l’esprit allégorique de la parole poétique de Pétrarque et transforme l’expérience individuelle en expérience poético-musicale.
L’ex-cardinal transfère sa cour dans cette ville, favorisant ainsi la circulation de personnes et de pratiques artistiques entre le comté de Nice, Turin, Rome, Paris et d’autres villes du sud de la France, à l’occasion de fêtes populaires et de célébrations princières qui ont lieu dans ses résidences niçoises (palais en ville et jardin « della Mantica ») ou dans l’espace urbain, où se déploient ballets, spectacles et comédies en musique avec la participation de comédiens, de musiciens et de plusieurs bandes itinérantes de violons.
À l’aide des documents d’archive pour la plupart inédits, la présente communication cherche à reconstituer ces événements afin de mieux saisir les enjeux esthétiques et théâtraux des circulations artistiques et musicales à Nice, lieu stratégique sur le plan économique et militaire et frontière du duché de Piémont-Savoie.
L’ex-cardinal transfère sa cour dans cette ville, favorisant ainsi la circulation de personnes et de pratiques artistiques entre le comté de Nice, Turin, Rome, Paris et d’autres villes du sud de la France, à l’occasion de fêtes populaires et de célébrations princières ou religieuses qui ont lieu dans ses résidences niçoises (palais en ville et jardin « della Mantica ») ou dans l’espace urbain, où se déploient processions, messes solennelles, ballets, spectacles et comédies en musique avec la participation de comédiens, de musiciens et de plusieurs bandes itinérantes de violons.
À l’aide de documents d’archive pour la plupart inédits, la présente communication cherche à reconstituer ces événements afin d’étudier leur fonction dans la construction de l’identité de Nice, lieu stratégique sur le plan économique et militaire et frontière du duché de Piémont-Savoie.
Emblematico il caso di Angelo Rossi, nipote del compositore mantovano Salomone Rossi e figlio della celebre cantante Madama Europa: il liutista milanese arriva a Torino nel 1608 e vi diventa, a partire del 1610, maestro di musica dei paggi dei principi e musicista della camera del duca. Il suo percorso artistico (e quello di altri musicisti ebrei attivi in Piemonte dopo di lui) testimonia il rapporto tra scambi, pratiche musicali e identità in un’epoca di grandi mutamenti storici.
Basata su documenti inediti emersi dall’Archivio di Stato di Torino, la presente relazione si sofferma sull’arrivo del Rossi alla corte sabauda e sulla sua attività professionale, sui viaggi da lui compiuti al di fuori del ducato in compagnia di membri della casata, sulla particolare condizione sociale di un musicista ebreo, infine sull’importanza da lui rivestita all’interno della storia musicale piemontese.
L’étude du patronage musical nobiliaire est toujours d’actualité, ainsi que le montrent les travaux pionniers de Claudio Annibaldi et les riches et passionnants débats qui ont suivi depuis les années 1980.
Comprendre la fonction symbolique de la musique dans le cas spécifique du patronage cardinalice, le lien que la musique entretien avec le spectacle, le rituel et la fête, saisir le sens anthropologique des rapports entre musiciens et cardinaux ainsi que les conséquences socio-culturelles des pratiques musicales, nécessite que l’on considère les phénomènes musicaux comme des formes symboliques spécifiques et que l’on s’intéresse à leurs rapports avec l’organisation sociale et politique nobiliaire (les mondes de la musique).
Cette communication s’inscrit donc dans une perspective anthropologique et sémiologique du fait musical qui considère le sonore et le symbolique comme des signes culturels inséparables de l’histoire. Elle insistera sur le caractère multiforme et fluide des réseaux d’interactions entre cardinaux et musiciens afin de donner une lecture plus large et plus souple des systèmes sociaux et des significations des productions symboliques qui constituent le monde sonore et l’imaginaire des cardinaux dans l’Italie de cette époque.
Une telle approche tâche ainsi de montrer que la musique est le ciment du pouvoir et des idées, qu’elle est partie agissante du « Grand théâtre du monde ».
Inscription obligatoire : conferences@luigiboccherini.org
The court of Maurice of Savoy was established around 1618-1619. The 64 books of the treasury of his House, which are preserved in the State Archives of Turin, not only provide an account of the Cardinal’s musical expenses but also of the way in which the economic management of music was organized, with a multitude of people involved in financial transactions (diplomats, brokers).
The present contribution, by concentrating on the financial aspect of the Cardinal’s magnificence, will seek to better understand how the economic management of music is related to the political representation, the culture and the imaginary of the noble society.
Cette rencontre se concentrera sur les enjeux historiques et les questions méthodologiques liées à l’étude du patronage musical des cardinaux à l’époque moderne.
Les personnes désirant suivre le séminaire (en présence ou à distance) peuvent me contacter (jorge.morales@orange.fr) pour s'inscrire et pour recevoir le lien de connexion.
La mobilité des musiciens relie les villes tout en configurant des réseaux à la fois artistiques, princiers, d’influence politique ou de patronage. Les musiciens peuvent voyager seuls ou avec une délégation diplomatique, s’installer définitivement ou temporairement dans une cour, changer de statut social, augmenter ou diversifier leurs activités.
Ainsi, de nombreux musiciens s’établissent à Turin durant les premières années du XVIIe siècle, à une période de grandes mutations politiques et artistiques. Leur activité musicale contribue non seulement à la transformation de la vie musicale de cette cour composite, mais également à la construction de l’identité piémontaise.
À l’aide de quelques documents d’archive inédits et à travers une approche prosopographique et microhistorique, cette contribution analysera comment le voyage est le moteur des interactions musicales, culturelles et sociales entre Turin et les villes situées au-delà des frontières du duché de Piémont-Savoie, et comment contacts, transferts et circulations amènent à les dépasser, mieux, à les déplacer et à en modifier la nature. La mise en relation qui en résulte dessine une géographie musicale qui dévoile les dynamiques identitaires des sociétés du passé.
Cette conférence avant-concert donnera un panorama de sa vie et de son œuvre, en particulier de la production musicale à la fin de sa vie, période où il publie ses Répons des Ténèbres (1611). Elle montrera les liens entre musique et noblesse, dans le sud de l’Italie, ainsi que les ressorts de l’originalité et de la modernité de ses compositions qui font de lui l’un des plus importants musiciens de son temps.
https://www.arts-florissants.org/programmation/gesualdo-repons-2021.html
Le présent colloque est la première rencontre internationale dédiée entièrement à la figure de ce prince-cardinal, personnage encore insuffisamment étudié, malgré plusieurs travaux consacrés notamment à son rôle politico-religieux et à son infatigable activité de mécène. Autour de trois axes principaux, on cherchera à compléter ce tableau afin de mettre en relief toute l’importance et toute la diversité de son action entre Rome et Turin.
Quelle importance revêtent les fonctions d’intermédiaires (ambassadeurs et ambassadrices, agents et agentes, espionnes et espions, messagères et messagers, hérauts) dans les trajectoires et carrières musicales, et particulièrement celles des chanteurs et des chanteuses ? Quelle est la place de l’objet musical dans les tractations politiques au sein d’une cour, d’un État ou de l’Église ? Comment les musiciennes et musiciens peuvent-ils servir de véhicule de biens et de valeurs à l’intérieur des échanges politiques ? Peut-on relire les correspondances, les chroniques d’ambassadeurs et autres sources diplomatiques à travers le prisme de l’histoire sociale et culturelle de la musique ?
Ces questionnements nécessitent que l’on s’intéresse à l’entourage des musiciens et autres artistes, mais également aux événements et aux spectacles qui ont recours à la musique dans le cadre de célébrations princières, et notamment pour les visites de souverains étrangers. Quel est le rôle précis de la pratique musicale dans ce contexte ? Dépasse-t-elle sa fonction symbolique et esthétique ? Peut-elle agir comme contre-pouvoir ? Comment la circulation des répertoires, des styles et des instruments musicaux s’inscrit-elle dans un contexte d’échange politique ? Comment cette circulation produit-elle, le cas échéant, le métissage des styles et des pratiques ? Un accent particulier sera mis sur les échanges entre l’Europe occidentale et le reste du monde.
Enfin, du point de vue de la pratique musicale, dans quel contexte et comment peut-on interpréter aujourd’hui les partitions qui sont le fruit des échanges entre musique et politique ?
Cette journée d’études nous permettra de mieux comprendre le contexte dans lequel ce type de concert pouvait avoir lieu : qui organisait ces célébrations et pourquoi ? Comment s’est déroulé cette journée ? Quel était le rôle des décors éphémères dans les spectacles en plein air en Italie ? Pourquoi le concert était-il le clou de la journée ? Reste évidemment, pour finir, à connaître les raisons de ce choix : pourquoi s'intéresser à la célébration d’une décision qui laissera un souvenir aussi douloureux que la révocation de l'Édit de Nantes ?
•Emmanuel Resche-Caserta (premier violon de l'orchestre Les Arts Florissants), « Penser la reconstitution musicale. Introduction et définition des objectifs de la journée »
•Anne-Madeleine Goulet (CNRS-Performart), « La fête du 12 mai 1686 organisée à Rome par le cardinal d’Estrées : sources, description et sens de l’événement »
•Antonella d’Ovidio (Université de Florence), « Magnificenza sonora: suono, disposizione e organici delle orchestre corelliane nella Roma del Seicento »
•Ralph Dekoninck (Université catholique de Louvain), « La représentation de la fête entre faits, fictions et effets »
•Jorge Morales (CESR) - moderateur
In everyday life cardinals polished their reputation through magnificence (that is to say the art of knowing how to stand out from the others through expenditure), as well as princely virtue that made it possible to give an ornamental dimension to their patronage by acting as a vector of aestheticization. The magnificence of cardinals being especially lavish, its study raises the question of the financial resources involved in their musical undertakings, but also the issue of the various musical forms of expression that were the sound result of these practices. As a marker of prestige, musical expenditure can be understood as a social and cultural act, and thus offers a key to interpreting prelates’ political aspirations.
As studying cardinals’ musical expenditure in the early modern period, how can we not draw a comparison with the social, political and cultural stakes of a private patronage model which, in the musical practice field, is tending to develop nowadays? Indeed, we can wonder how comparable are the patronage of these prelates in the seventeenth century (Clergymen amongst the most secular of the Church) and the present great private patrons (in particular foundations of corporate groups).
In this perspective, through a comparative study, this paper aims to initiate a reflection on the dynamics of musical patronage, between early modern period and our time, as well as how the past can help us to understand the present.
Ces documents manuscrits à caractère privé montrent également la manière dont la volonté d’harmoniser le quotidien à travers la pratique musicale va de pair avec l’idée de gouverner à distance. En effet, les allusions musicales dans les échanges épistolaires se trouvent souvent insérées dans les affaires politiques et diplomatiques des personnages nobles.
La lecture de quelques-unes de ces lettres montrera la diversité des liens sociaux qui unissent les musiciens à leurs patrons et permettra de vérifier que les effets d’innovation et de conservation (les temporalités) en musique, sont liés, dans le cas du mécénat à distance, aussi bien au caractère fonctionnel des pratiques musicales qu’aux goûts des commanditaires. Ces exemples confirmeront ainsi que la musique (sa création, sa transformation et sa diffusion) et la politique sont étroitement liées.
"Le patronage musical accompagne tous les aspects de la vie des cardinaux et ne peut se limiter à la seule question du goût ni au caractère fonctionnel des différentes formes d’expression musicale. De même, à moins de négliger la manière particulière et complexe dont ces ecclésiastiques exercent l’autorité à travers le son, l’étude du rapport des cardinaux avec la musique ne peut se cantonner à une seule de leurs fonctions, la protection nationale ou la protection d’une couronne par exemple, qui n’est qu’une source parmi d’autres du patronage, parfois sans lien direct avec la musique"
Lien de l'émission :
https://www.radiofrance.fr/francemusique/podcasts/sous-la-couverture/avec-jorge-morales-les-cardinaux-et-l-innovation-musicale-a-l-epoque-moderne-editions-classiques-garnier-1768500
Leonardo García Alarcón
Livret du CD : Jorge Morales
Les nombreux épisodes du poème mettent en scène l’opposition entre l’esprit guerrier et le désir amoureux et exploitent les thématiques de l’inattendu, de l’éblouissement, de la délivrance, de la compassion et de l’extravagance de l’emportement. Un « récit en zigzags », pour reprendre les mots du poète Yves Bonnefoy : des éléments dramatiques qui ont fortement inspiré, dès sa parution, l’art musical.
La représentation de la colère et de la folie est en effet, à partir des années 1620, le principal ressort dramaturgique qui fournit à la musique, grâce, notamment, à Claudio Monteverdi, de nouvelles possibilités expressives. L’Arioste raconte superbement les circonstances et les effets de la fureur de Roland, rappelant par-là que la sagesse ne peut venir que de l’expérience : expérience poétique et expérience musicale se font donc signe. L’amour ainsi conçu, fils de la philosophie et de la poésie, transfigure en image tout ce qu’il touche.
Journée d’étude pour une proposition de reconstitution musicale
Fondation Royaumont, Bibliothèque musicale François-Lang
26 janvier 2021
10:00-18:00
Comité d'organisation :
Emmanuel Resche
Anne-Madeleine Goulet
Stéphane Resche
La question de la fonction symbolique de la musique dans le contexte du mécénat nobiliaire est toujours d’actualité ainsi que le montrent de nombreux travaux et débats depuis les années 1980.
Comprendre le lien que la musique entretien avec le spectacle, le rituel et la fête, le sens anthropologique des rapports entre musiciens et mécènes ainsi que les conséquences socio-culturelles des pratiques musicales, nécessite que l’on considère les phénomènes musicaux comme des formes symboliques spécifiques et que l’on s’intéresse à leurs rapports avec l’organisation sociale et politique nobiliaire.
Cette conférence-concert s’inscrit dans une perspective anthropologique du fait musical, qu’elle cherchera à approfondir à travers différentes études de cas. Elle insistera sur le caractère multiforme et fluide des réseaux d’interactions entre mécènes et musiciens afin de donner une lecture plus large et plus souple des systèmes sociaux et des significations des productions symboliques qui constituent le monde sonore de la noblesse dans l’Italie de cette époque.
Une telle approche globalisante tâche ainsi de montrer que la musique est un fait culturel singulier et universel.