Books by fabienne dugast
Archéologie du paysage 5, 2021
Le programme de recherche « Vallée de l’Eure : une rivière, des territoires », initié depuis 2017... more Le programme de recherche « Vallée de l’Eure : une rivière, des territoires », initié depuis 2017 au sein de l’Umr Orient & Méditerranée (équipe Antiquité classique et tardive), s’intéresse à la façon dont les communautés humaines ont construit et déconstruit leurs territoires sur le temps long et la façon dont, rétrospectivement, on appréhende ces constructions / déconstructions dont les marqueurs a posteriori sont essentiellement d’ordre matériel. La position historique et la configuration géographique du bassin versant de l’Eure, à l’interface du « Grand Ouest » et du bassin de Paris, offrent a priori un cadre riche et original pour aborder les questionnements sur les logiques d’occupation du sol. Son étude se heurte toutefois à la difficulté d’acquisition des données du fait de son statut majoritairement agricole qui ne donne lieu qu’à très peu de projets d’aménagement et par conséquent d’opérations d’archéologie préventive. La faiblesse du corpus considéré oblige ainsi à ouvrir la réflexion sur de nouvelles méthodes d’approche, cadre de deux tables rondes organisées en 2018 et 2019, avec comme objectif d’aborder la question sous plusieurs facettes interconnectées, en privilégiant le dialogue transchronologique et l’interdisciplinarité. Ce volume constitue les Actes de ces deux tables rondes pour offrir un tout cohérent en matière de réflexion. Il entend moins présenter des résultats – qui seraient aujourd’hui encore prématurés – que poser les jalons d’une réflexion croisée sur la manière d’aborder un espace original encore peu sollicité sur le plan géoarchéologique et historique. Les contributions qui y sont réunies n’ont à ce titre pas nécessairement trait à la vallée de l’Eure ou à son bassin versant, mais pour un certain nombre d’entre elles font écho à des types d’approches envisagées ou à des fenêtres disciplinaires, dans un champ à la fois chrono-culturel et multi-scalaire, à considérer dans le cadre du programme tel qu’il a été défini.
Dossier "Antiquité Tardive", 2020
La publication d’un dossier consacré à l’alimentation dans l’Antiquité tardive répond à la nécess... more La publication d’un dossier consacré à l’alimentation dans l’Antiquité tardive répond à la nécessité d’accroître nos connaissances à ce sujet. Entendue comme une construction socioculturelle vitale et identitaire,
l’alimentation constitue un aspect essentiel de la vie quotidienne des peuples de l’Antiquité tardive de toutes les classes, métiers et habitats, et concerne aussi bien la consommation que la production et la distribution des aliments. La trilogie romaine méditerranéenne – pain, vin, huile – est bien connue, mais l’innovation, la transformation et les faits de transition entre le IVe et le VIIIe siècle entraînent toute une série de changements concernant aussi bien l’exploitation, la production et la commercialisation des denrées alimentaires, que, de manière plus pragmatique, leur préparation et leur consommation. Les recherches sur l’alimentation dépendent de nombreux facteurs qui doivent prendre en compte les paramètres spatio-temporels, comme la diversité des traditions. Au sein des classes sociales des régions d’Europe, de l’Afrique
du Nord et du Proche-Orient ne transparaissent pas de véritables permanences, mais au contraire des entités dynamiques et variables, où les paysages agraires, les produits, les marchés, l’approvisionnement des villes et l’économie d’un côté, les pratiques, les croyances, les rituels et les particularismes alimentaires à caractère religieux de l’autre, jouent un rôle fondamental. Notre objectif n’est pas de retracer l’histoire des aliments – qui y a certes toute sa place –, mais davantage de proposer au lecteur un certain nombre d’aspects qui concourent à la reconstruction historico-archéologique de l’alimentation dans l’Antiquité tardive, entendant celle-ci comme objet biologique, mais surtout social et culturel.
Le dossier que nous proposons aborde bon nombre de ces questions et il est d’une certaine manière complémentaire à deux publications parallèles qui montrent l’intérêt – voire la nécessité – d’aborder le sujet de l’alimentation dans l’Antiquité tardive. Nous faisons référence d’une part aux deux volumes denses et polyptiques de "L’alimentazione nell’alto Medioevo: pratiche, simboli, ideologie", d’autre part à l’édition de F. Pigière, O. Akeret et M. Kühn, "Food Production and Land use at the Transition from Antiquity to the Middle Ages in the Roman World", qui se concentre sur les résultats des analyses relatives aux animaux et aux plantes. Il est certain qu’une recherche sur l’alimentation dans l’Antiquité
tardive, menée du point de vue des sciences humaines et sociales, se doit d’incorporer les données de plus en plus nombreuses obtenues grâce aux études archéozoologiques et archéobiologiques. En effet, celles-ci nous apportent une information jusqu’à présent inédite, qui renouvelle peu à peu les éléments fondamentaux de la reconstitution de
l’histoire de l’alimentation et surtout les transformations que l’on observe durant l’Antiquité tardive, que ce soit par rapport au monde romain qui la précède ou au monde médiéval postérieur. Il n’en reste pas moins également nécessaire de faire le point sur les connaissances obtenues
à partir des éléments déjà existants, de la réalité matérielle archéologique aux sources documentaires et aux répertoires iconographiques.
Papers by fabienne dugast
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Dec 11, 2022
FORMATION ET GESTION DES TERRITOIRES DE LA PRÉHISTOIRE À NOS JOURS. Approches et perspectives exploratoires autour de la vallée de l’Eure, 2021
La notion de « culture matérielle » fait intervenir d’emblée l’aspect « culturel », voire « ident... more La notion de « culture matérielle » fait intervenir d’emblée l’aspect « culturel », voire « identitaire » d’une communauté humaine dans sa matérialité. Elle répondrait à celle de « culture archéologique » définie à partir de l’ensemble d’un certain nombre de types d’objets aux caractéristiques homogènes (formes de poteries, outils lithiques, art mobilier, architecture) dont la répartition déterminerait a priori à la fois un espace géographique et la communauté humaine qui l’occupait. Les grandes « aires culturelles » de la Préhistoire et de l’archéologie classique ont ainsi constitué une collection de références permettant de tracer à grands traits le développement des civilisations disparues. On voudrait aujourd’hui qu’à travers l’étude des assemblages de mobiliers instrumentum et d’objets de la vie quotidienne recueillis en fouilles ces notions conduisent à mettre en évidence des « faciès » régionaux (ou micro-régionaux), répondant à des entités culturelles, économiques, voire politiques précises. Source d’information majeur – notamment en termes de chronologie relative –, la poterie en particulier tend, dans sa dimension commune, à circonscrire des « faciès » sur la base de caractéristiques techniques et stylistiques. Décrite et analysée à travers les systèmes économiques de fabrication, d’exploitation, de consommation et de diffusion, elle dessine de fait une étroite relation entre diffusion théorique des récipients destinés à l’alimentation quotidienne et territoire local et permet ainsi d’aborder les questions sociales, économiques et culturelles des communautés qui l’ont produite. Pour autant, les études récentes montrent que la répartition d’un même style de poterie ne témoigne pas directement de la présence d’une même « ethnie », mais marque tout au plus les limites spatiales d’un système particulier de distribution, dès lors qu’elle prend en compte l’origine des matériaux ou encore l’évolution des pratiques. Les jeux de données restent encore souvent insuffisamment fournis pour décrire, comparer, localiser, comprendre et au-delà construire des modèles à l’interface entre l’archéologie, les statistiques et la géographie, et aborder une démarche systémique qui dépend de paramètres spécifiques : la caractérisation des productions, l’évolution des productions et du répertoire, la tradition et les influences, l’économie de l’artisanat à proprement parler (production, diffusion). Ils n’en permettent pas moins de tracer les premières lignes de structuration et d’évolution des territoires à l’échelle des communautés locales.
Archimède. Archéologie et histoire ancienne, 2020
Localisé dans la partie occidentale du Bassin parisien, le bassin-versant de l’Eure présente une ... more Localisé dans la partie occidentale du Bassin parisien, le bassin-versant de l’Eure présente une occupation humaine plurimillénaire. À l’interface entre plusieurs groupes culturels dès le Néolithique (groupes du Gord, de l’Artenac et de Bretagne), la vallée de l’Eure est un espace archéologique clef qui offre un cadre de recherche privilégié pour mettre en œuvre une approche géoarchéologique multiscalaire et diachronique combinant : (1) cartographie géomorphologique, comme outil permettant d’appréhender les biais taphonomiques dans la préservation des gisements archéologiques, (2) prospections géophysiques (tomographie de résistivité électrique) pour une reconstitution 2D de l’architecture du remblaiement alluvial, (3) acquisition et traitement des données stratigraphiques par carottage et analyses sédimentologiques. L’apport des archives sédimentaires fluviatiles est également mis en avant afin de reconstituer la trajectoire hydro-sédimentaire de l’Eure durant l’Holocène.
Semitica et classica, 2020
Regardless of their origin, from the East or from the West, mass produced terracotta figurines us... more Regardless of their origin, from the East or from the West, mass produced terracotta figurines using bivalvular moulds are usually considered as minor art furniture, mostly used as votive offerings, or occasionally as individual support in funeral areas. Even if a large number of the Greek ones are widely recognized as copies of the finest works of great sculptors, due to the lack of model, and because of the role they have been assigned, terracotta figurines are largely identified as classical deities, that imposed their names – for the most frequent items Mother-Goddess, Venus, Jupiter, Mercury or Priapus. Such a mass replication technology is well known in the Levant as early as the 3rd millennium bc, and has been used and adopted in Greece and Italy since the 7th and 6th centuries bc, expending westwards only in the 1st century ac, along with the Roman colonization, obviously to meet civic, religious or any other individual or common practices. It is at least tempting to associate the Roman settlement with the introduction of technical, ritual, funerary, or even expressive patterns. Whatever the situation though, it seems difficult to argue that the introduction of a technical process together with its associated iconography impact on a cultural and social behaviour on a global scale.
F. I. Pasche Guignard, G. Pedrucci, M. Scapini (dir.), Maternità e politeismi – Motherhood(s) and Polytheisms, 2017
Female images are quite varied within the Celtic world, and most of them date to Roman times. Th... more Female images are quite varied within the Celtic world, and most of them date to Roman times. Therefore, their identification tends to reflect the Roman world, also because written material of that era is scarce, and archaeological data are unreliable. A large number of inscriptions give these figures the name of “Mothers” with many and various epithets. A few monuments depict a triad of female figures, with a cornucopia on their knees or a child in their arms. They are therefore identified with female deities associated with nurture and fertility, for the most part “Mother Goddesses”. The Celtic traditions – including through the Irish tales – seems to give a prominent place to female figures, playing both the natural role of “Mother” and a more political one of “Queen” – with the name of Rigani. In this perspective, these female figures may refer to a more symbolic concept, i. e. both motherhood and autochthony.
Fabienne Wateau (dir.), Profils d'objets : approches d'anthropologues et d'archéologues, 2011
Coined by French antiquarians in the 19th century, the term “Vénus à gaine” or “corseted Venus” i... more Coined by French antiquarians in the 19th century, the term “Vénus à gaine” or “corseted Venus” is still used today to describe a small female figurine in a hieratic pose. The body seems to be enclosed in a rectangular tablet decorated with geometrical patterns, much like a corset. Mostly found in burial contexts from the 1st to
2nd century AD, this type of statuette belongs to a group of anthropomorphic and animal figures widely used in Gaul, Germania and Brittany in the Roman conquest period. Cast in white kaolin clay, they were popular with the lower classes. While they are considered as “cheap knick-knacks”, toys or inexpensive ex-votos, they also demonstrate certain features relating to religious practices and beliefs in Gaul: the pose, attributes, signature and marks found on the “Vénus à gaine” from Hanches (in France’s
Eure-et-Loir region) make it an object of devotion that has less to do with the classic pantheon than with a more popular religion stemming from the Gallic substratum and resulting from various influences.
Comité archéologique d’Eure et Loir. 25 ans d’activité (1989-2014), 2014
Semitica et Classica
Although known since 1976, the sanctuary at Hanches (Eure-et-Loir, France) was first excavated in... more Although known since 1976, the sanctuary at Hanches (Eure-et-Loir, France) was first excavated in 2007. The work there revealed the remains of a traditional temple (fanum), its plan being a square within another square (the outermost measuring approximately 12 m per side), open to the southeast. A series of smaller associated buildings were situated behind the temple. The remains of a complete funerary deposit dating to the 1st century AD were found in situ next to one of these buildings, some 10 m northwest of the temple: a small pit, lined with sheep mandibles and containing a funeral urn, a mirror and a terracotta figurine of the type known in French as a “Vénus à gaine”. The archaeological context is reminiscent of several similar such finds which (though rare) have been excavated in both urban and rural contexts north of the Loire. The questions provoked by this find include not only that of the persistence of traditional cultic practices beyond the 1st century AD in Gaul, but also those of the origin and function of anthropomorphic figurines which seem linked with daily life, accompanying the individual from birth to death. Also of issue are the nature and diffusion of the productions of the coroplathe Rextugenos (whose name is well-known, but whose identity and origins are not).
Jeux et spectacles dans l'Antiquité tardive, 2008
Where, how long, and in what manner did the Roman games continue? While this note does not preten... more Where, how long, and in what manner did the Roman games continue? While this note does not pretend to answer these questions definitively, they are nevertheless here approached in light of new studies, with special attention paid to the burden of tradition, which seems often to obscure — if unconsciously — part of history. The “effort of memory” is not an exclusively modern phenomenon. Whatever the mechanisms which trigger it might be, it is ubiquitous in all times and in all civilisations, and manifests itself by means of different modalities, be they oral or written, mythological or historical. Memory is an integral part of people's knowledge of their own time. Whatever form it takes and whatever events or personalities it seeks to highlight, memory is necessarily selective, and the portrait is draws is partial, in every sense of the word. More often than not, the choices made by memory generate ignorance, and this ignorance is perpetuated rather than eliminated by subsequent generations, until eventually deeply embedded in the transmission of our knowledge. Late Antiquity has been profoundly affected by the capriciousness of memory. A telling illustration is provided by the Roman games, which the so-called Renaissance and following centuries preferred to have disappear with the fall of the Roman Empire and the rise of Christianity. This “faulty memory” even persists to a certain extent today.
Mounir Arbach, Jérémie Schiettecatte (dir.), Pre-Islamic South Arabia and its Neighbours: New Developments of Research (Proceedings of the 17th Rencontres Sabéennes held in Paris, 6–8 June 2013), 2015
Relations between northern Ethiopia and South Arabia in Antiquity have been much discussed, most ... more Relations between northern Ethiopia and South Arabia in Antiquity have been much discussed, most publications focusing on the fi rst millennium BC. Relations during the first millennium AD have received less attention, apart from studies of dramatic events during the 6th century. A general framework of these contacts is proposed, along with new observations about contacts between the two sides of the Red Sea, in particular from the 1st to the 6th century AD. During ancient times, the two cultures seem, at fi rst sight, to be quite different; but a closer look at the evidence from inscriptions and excavations (architectural features and building techniques) discovers that the two areas maintained contacts, which varied over time, and often evolved in like manner.
Annales d'Ethiopie, 2014
The highlands of Tigray, in northern Ethiopia, show evidence of exchange
with diferent civilisa... more The highlands of Tigray, in northern Ethiopia, show evidence of exchange
with diferent civilisations in Antiquity, as the region was situated at the
crossroads of trade routes between the Mediterranean world, North Africa
(Sudan, Nile valley, Egypt), South Arabia and India. In the Ist millennium BC,
the evidence of South Arabian presence is particularly strong, and has
been interpreted by some scholars as a real colonisation, and by others as
the establishment of an independent state. Whatever it was, a small group
of settlers or an actual kingdom, it would though have quickly disappeared,
giving way in the early Ist millennium AD, perhaps before, to the kingdom of
Aksum.
Annales d'Éthiopie, 2014
Since the 1970s, the so-called “pre-Aksumite” civilisation and Aksum stand in area under discussi... more Since the 1970s, the so-called “pre-Aksumite” civilisation and Aksum stand in area under discussion since the development of culture in the Ethiopian highlands appears to be, even now, the subject of much debate. What role did Aksum play, when did it emerge to prominence, and what were its relations with the other societies and cultures? And above all, is there any connection between both “pre-Aksumite” and Aksumite civilisations? One of the aims of a short visit in Tigrai region was a general survey of “Pre-Aksumite” and Aksumite sites (Adwa and around, as well as Hawzen, and on the eastern side, the region of Atsbi-Deraʾ and the one of Medri Senafe), in order to estimate the importance of the archaeological evidence. This preliminary survey concentrated on documenting several remains in these regions, some of them first surveyed by Hiluf Berhe (Aksum) and the Tourism and Culture Commission of Tigrai Regional State (TCCTRS, Mekele).
Communications by fabienne dugast
International audienceLe programme de recherche « Vallée de l’Eure : une rivière, des territoires... more International audienceLe programme de recherche « Vallée de l’Eure : une rivière, des territoires », initié depuis 2017 au sein de l’Umr Orient & Méditerranée (équipe Antiquité classique et tardive), s’intéresse à la façon dont les communautés humaines ont construit et déconstruit leurs territoires sur le temps long et la façon dont, rétrospectivement, on appréhende ces constructions / déconstructions dont les marqueurs a posteriori sont essentiellementd’ordre matériel.La position historique et la configuration géographique du bassin versant de l’Eure, à l’interface du « Grand Ouest » et du bassin de Paris, offrent a priori un cadre riche et original pour aborder les questionnements sur les logiques d’occupation du sol. Son étude se heurte toutefois à la difficulté d’acquisition des données du fait de son statut majoritairement agricole qui ne donne lieu qu’à très peu de projets d’aménagement et par conséquent d’opérations d’archéologie préventive. La faiblesse du corpus considéré o...
National audienceLe projet ValEuRT s’inscrit dans une réflexion sur la notion de patrimoine et de... more National audienceLe projet ValEuRT s’inscrit dans une réflexion sur la notion de patrimoine et de patrimonialisation qui s’entend dans une relation plurielle et complexe entre l’homme et son environnement, naturel et social. Il s’intéresse en effet à la façon dont les communautés humaines ont construit et déconstruit leurs territoires – ou terroirs – sur le temps long, et la façon dont, rétrospectivement, on appréhende ces constructions/déconstructions dont les marqueurs a posteriori sont essentiellement d’ordre matériel.En ce sens, le projet se place volontairement hors limites politique ou administrative passées ou actuelles pour y intégrer la dimension locale et/ou « ordinaire ». La notion de patrimoine – et de patrimonialisation s’entend ici par conséquent en termes de « patrimoine ordinaire », dans une relation plurielle et complexe entre l’homme et son environnement, naturel et social.Dans la suite des premières investigations qu’a permis de lancer l’appel à projets exploratoi...
Si l'etablissement, au Ier siecle de l'ere chretienne, du royaume d'Aksum sur le plat... more Si l'etablissement, au Ier siecle de l'ere chretienne, du royaume d'Aksum sur le plateau du Tigray, dans le nord de l'Ethiopie est assez bien documente par les sources anciennes auxquelles s'ajoutent quelques inscriptions, la civilisation dite "pre-aksumite", installee entre le VIIIe et le Ve siecle avant l'ere chretienne, pose aujourd'hui d'importantes questions. Non seulement cette derniere reste mal connue, mais surtout le lien susceptible d'exister entre les deux civilisations n'est pas clairement defini, alors meme que l'une et l'autre apparaissent d'une maniere ou d'une autre en rapports plus ou moins etroits avec l'Arabie du Sud. L'etude du site de Wakarida, sur les contreforts orientaux du plateau du Tigray, constitue, dans un tel cadre, une premiere "fenetre" de reflexion. Son choix repose d'une part sur sa situation geographique, loin des grands axes commerciaux reconnus mais manifestem...
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Books by fabienne dugast
l’alimentation constitue un aspect essentiel de la vie quotidienne des peuples de l’Antiquité tardive de toutes les classes, métiers et habitats, et concerne aussi bien la consommation que la production et la distribution des aliments. La trilogie romaine méditerranéenne – pain, vin, huile – est bien connue, mais l’innovation, la transformation et les faits de transition entre le IVe et le VIIIe siècle entraînent toute une série de changements concernant aussi bien l’exploitation, la production et la commercialisation des denrées alimentaires, que, de manière plus pragmatique, leur préparation et leur consommation. Les recherches sur l’alimentation dépendent de nombreux facteurs qui doivent prendre en compte les paramètres spatio-temporels, comme la diversité des traditions. Au sein des classes sociales des régions d’Europe, de l’Afrique
du Nord et du Proche-Orient ne transparaissent pas de véritables permanences, mais au contraire des entités dynamiques et variables, où les paysages agraires, les produits, les marchés, l’approvisionnement des villes et l’économie d’un côté, les pratiques, les croyances, les rituels et les particularismes alimentaires à caractère religieux de l’autre, jouent un rôle fondamental. Notre objectif n’est pas de retracer l’histoire des aliments – qui y a certes toute sa place –, mais davantage de proposer au lecteur un certain nombre d’aspects qui concourent à la reconstruction historico-archéologique de l’alimentation dans l’Antiquité tardive, entendant celle-ci comme objet biologique, mais surtout social et culturel.
Le dossier que nous proposons aborde bon nombre de ces questions et il est d’une certaine manière complémentaire à deux publications parallèles qui montrent l’intérêt – voire la nécessité – d’aborder le sujet de l’alimentation dans l’Antiquité tardive. Nous faisons référence d’une part aux deux volumes denses et polyptiques de "L’alimentazione nell’alto Medioevo: pratiche, simboli, ideologie", d’autre part à l’édition de F. Pigière, O. Akeret et M. Kühn, "Food Production and Land use at the Transition from Antiquity to the Middle Ages in the Roman World", qui se concentre sur les résultats des analyses relatives aux animaux et aux plantes. Il est certain qu’une recherche sur l’alimentation dans l’Antiquité
tardive, menée du point de vue des sciences humaines et sociales, se doit d’incorporer les données de plus en plus nombreuses obtenues grâce aux études archéozoologiques et archéobiologiques. En effet, celles-ci nous apportent une information jusqu’à présent inédite, qui renouvelle peu à peu les éléments fondamentaux de la reconstitution de
l’histoire de l’alimentation et surtout les transformations que l’on observe durant l’Antiquité tardive, que ce soit par rapport au monde romain qui la précède ou au monde médiéval postérieur. Il n’en reste pas moins également nécessaire de faire le point sur les connaissances obtenues
à partir des éléments déjà existants, de la réalité matérielle archéologique aux sources documentaires et aux répertoires iconographiques.
Papers by fabienne dugast
2nd century AD, this type of statuette belongs to a group of anthropomorphic and animal figures widely used in Gaul, Germania and Brittany in the Roman conquest period. Cast in white kaolin clay, they were popular with the lower classes. While they are considered as “cheap knick-knacks”, toys or inexpensive ex-votos, they also demonstrate certain features relating to religious practices and beliefs in Gaul: the pose, attributes, signature and marks found on the “Vénus à gaine” from Hanches (in France’s
Eure-et-Loir region) make it an object of devotion that has less to do with the classic pantheon than with a more popular religion stemming from the Gallic substratum and resulting from various influences.
with diferent civilisations in Antiquity, as the region was situated at the
crossroads of trade routes between the Mediterranean world, North Africa
(Sudan, Nile valley, Egypt), South Arabia and India. In the Ist millennium BC,
the evidence of South Arabian presence is particularly strong, and has
been interpreted by some scholars as a real colonisation, and by others as
the establishment of an independent state. Whatever it was, a small group
of settlers or an actual kingdom, it would though have quickly disappeared,
giving way in the early Ist millennium AD, perhaps before, to the kingdom of
Aksum.
Communications by fabienne dugast
l’alimentation constitue un aspect essentiel de la vie quotidienne des peuples de l’Antiquité tardive de toutes les classes, métiers et habitats, et concerne aussi bien la consommation que la production et la distribution des aliments. La trilogie romaine méditerranéenne – pain, vin, huile – est bien connue, mais l’innovation, la transformation et les faits de transition entre le IVe et le VIIIe siècle entraînent toute une série de changements concernant aussi bien l’exploitation, la production et la commercialisation des denrées alimentaires, que, de manière plus pragmatique, leur préparation et leur consommation. Les recherches sur l’alimentation dépendent de nombreux facteurs qui doivent prendre en compte les paramètres spatio-temporels, comme la diversité des traditions. Au sein des classes sociales des régions d’Europe, de l’Afrique
du Nord et du Proche-Orient ne transparaissent pas de véritables permanences, mais au contraire des entités dynamiques et variables, où les paysages agraires, les produits, les marchés, l’approvisionnement des villes et l’économie d’un côté, les pratiques, les croyances, les rituels et les particularismes alimentaires à caractère religieux de l’autre, jouent un rôle fondamental. Notre objectif n’est pas de retracer l’histoire des aliments – qui y a certes toute sa place –, mais davantage de proposer au lecteur un certain nombre d’aspects qui concourent à la reconstruction historico-archéologique de l’alimentation dans l’Antiquité tardive, entendant celle-ci comme objet biologique, mais surtout social et culturel.
Le dossier que nous proposons aborde bon nombre de ces questions et il est d’une certaine manière complémentaire à deux publications parallèles qui montrent l’intérêt – voire la nécessité – d’aborder le sujet de l’alimentation dans l’Antiquité tardive. Nous faisons référence d’une part aux deux volumes denses et polyptiques de "L’alimentazione nell’alto Medioevo: pratiche, simboli, ideologie", d’autre part à l’édition de F. Pigière, O. Akeret et M. Kühn, "Food Production and Land use at the Transition from Antiquity to the Middle Ages in the Roman World", qui se concentre sur les résultats des analyses relatives aux animaux et aux plantes. Il est certain qu’une recherche sur l’alimentation dans l’Antiquité
tardive, menée du point de vue des sciences humaines et sociales, se doit d’incorporer les données de plus en plus nombreuses obtenues grâce aux études archéozoologiques et archéobiologiques. En effet, celles-ci nous apportent une information jusqu’à présent inédite, qui renouvelle peu à peu les éléments fondamentaux de la reconstitution de
l’histoire de l’alimentation et surtout les transformations que l’on observe durant l’Antiquité tardive, que ce soit par rapport au monde romain qui la précède ou au monde médiéval postérieur. Il n’en reste pas moins également nécessaire de faire le point sur les connaissances obtenues
à partir des éléments déjà existants, de la réalité matérielle archéologique aux sources documentaires et aux répertoires iconographiques.
2nd century AD, this type of statuette belongs to a group of anthropomorphic and animal figures widely used in Gaul, Germania and Brittany in the Roman conquest period. Cast in white kaolin clay, they were popular with the lower classes. While they are considered as “cheap knick-knacks”, toys or inexpensive ex-votos, they also demonstrate certain features relating to religious practices and beliefs in Gaul: the pose, attributes, signature and marks found on the “Vénus à gaine” from Hanches (in France’s
Eure-et-Loir region) make it an object of devotion that has less to do with the classic pantheon than with a more popular religion stemming from the Gallic substratum and resulting from various influences.
with diferent civilisations in Antiquity, as the region was situated at the
crossroads of trade routes between the Mediterranean world, North Africa
(Sudan, Nile valley, Egypt), South Arabia and India. In the Ist millennium BC,
the evidence of South Arabian presence is particularly strong, and has
been interpreted by some scholars as a real colonisation, and by others as
the establishment of an independent state. Whatever it was, a small group
of settlers or an actual kingdom, it would though have quickly disappeared,
giving way in the early Ist millennium AD, perhaps before, to the kingdom of
Aksum.
♦ Argumentaire et axes développés
La position historique et la configuration géographique du bassin versant de l’Eure, à l’ouest du bassin Parisien, offrent un cadre riche et original pour aborder les questionnements sur les logiques d’occupation du sol, les dynamiques de peuplement et la structuration des territoires, sur le temps long et à différentes échelles.
LE BASSIN VERSANT DE L’EURE
Sur le plan géographique, l’Eure forme une sorte de colonne vertébrale d’orientation S/N, entre la Loire (avec laquelle elle n’a pas de lien hydrographique) et la Seine dans laquelle elle se jette.
Cette position la met au cœur de phénomènes pluriels d’évolution des territoires, conséquence directe des évolutions politiques dont elle est témoin, qui rendent complexes, rétrospectivement, notre compréhension et appréhension de l’évolution des cultures matérielles aux influences multiples.
L’EURE, AXE DE CIRCULATION OU FRONTIÈRE ?
L’organisation et l’évolution de l’occupation du sol de part et d’autre du tracé de l’Eure – plaine, coteaux, plateau et points d’eau (rus, sources, etc.) –, l’aménagement de ses abords ou encore son utilisation et sa navigabilité, comme voie de communication et d’échanges, peuvent-ils nous renseigner sur le rôle de cette vallée secondaire ?
ÉTUDES CONNEXES
Des approches et des thématiques connexes sur l’évolution des territoires seront abordées dans un cadre plus large, de manière à asseoir la réflexion sur un espace original encore peu connu sur le plan géo-archéologique et historique.
Dans ce cadre, l’étude des « réseaux » apparaît essentielle. L’approche volontairement diachronique nous amène à considérer la question de manière pluridisciplinaire en même temps qu’elle ouvre sur des réflexions d’ordre méthodologique.
♦ Argumentaire
La table ronde vise à amorcer un ensemble de réflexions sur la manière d’aborder et appréhender les évolutions d’un territoire – ou d’un ensemble de territoires dans ses interactions avec l’environnement naturel et socio-culturel. Elle s’intéressera pour cela à ce que la notion de « réseaux » peut apporter en termes d’analyse formelle des données, qu’elles soient archéologiques, historiques, géographiques, géomorphologiques ou autres.
L’objectif est d’aborder la question sous plusieurs facettes interconnectées, en privilégiant le dialogue transchronologique et l’interdisciplinarité. Il s’agira de voir comment, à partir de l’observation, de la production et de la conservation de la donnée, définie comme élément d’un système de réseaux dans sa matérialité, s’élaborent le raisonnement et les hypothèses à travers la trace archéologique, de quelque nature qu’elle soit, couplée à la trace géo-archéologique et à la trace environnementale, et ce à quoi elles correspondent.
♦ Axes du programme
I. Trame matérielle et aménagements
A chaque période, la matérialité des aménagements diffère en raison de leur état de conservation et/ou de l’état de nos connaissances et des potentialités d’identification des lieux. On s’intéressera aux effets de leurs transformations ou de leurs résurgences, à l’origine ou consécutifs de l’évolution de l’organisation des territoires.
II. Gestion des ressources et des énergie naturelles
L’installation humaine a été le plus souvent en rapport avec la présence de ressources naturelles, qu’elles soient d’ordre alimentaire (exploitation des terres agricoles, accès à l’eau) ou plus fonctionnel (matériaux de construction, d’outillage ou autre). Elle s’est développée au cours du temps pour en assurer l’approvisionnement, la circulation et plus généralement la gestion.
III. Restitution de la trame matérielle : réseaux viaires et fluviaux
La notion de « trame » est entendue au sens large en tant que liens existant entre les éléments constitutifs des différentes communautés qui se sont succédé et/ou côtoyées au sein d’un secteur d’étude. On s’intéressera ici aux différents types de données qui nous permettent aujourd’hui de restituer les trames antérieures – traces matérielles, toponymie, phénomènes de résilience –, aux limites méthodologiques de ces types d’approche et à ce que la géo-archéologie peut apporter.
IV. Réseaux d’échanges et cultures matérielles
Les vestiges matériels, que ce soit la circulation des produits (objets manufacturés et denrées alimentaires), les manières de faire ou les similarités de styles de certains objets, permettent, de par leur cohérence intrinsèque, de reconstruire les interactions entre les acteurs d’un réseau à des échelles régionales ou inter-régionales. On s’intéressera plus avant à ce qu’ils constituent également des marqueurs de l’organisation et de l’évolution des structures économiques, sociales, politiques et religieuses sur la longue durée.
A la fois carnet de terrain alimenté lors des campagnes de prospection et de fouilles préventives, et de diffusion des recherches en cours (notamment lors de séminaires, workshops et colloque), il est conçu comme un outil de partage et d’échanges pour mettre en synergie l’ensemble des connaissances historiques et archéologiques sur ce secteur.
Le projet résulte d’une réflexion sur les réelles capacités documentaires d’un corpus donné en matière de reconstitution évolutive des paysages aussi bien naturels qu’anthropiques et sur les moyens à mettre en œuvre en termes d’efficacité et de pertinence pour pallier la discontinuité et le fractionnement de la donnée toutes périodes et disciplines confondues. En s’inscrivant volontairement dans un contexte de faible documentation archéologique, le projet ouvre sur une approche exploratoire et prospective, aussi bien sur le plan scientifique que technologique.
Au-delà de l’enrichissement du corpus somme toute maigre des gisements archéologiques du secteur, il vise à restituer les modalités de la construction des territoires et des patrimoines naturels, culturels et sociaux sur le temps long en privilégiant le dialogue transchronologique et l’interdisciplinarité. Il met également en place une plateforme Web-SIG originale dont l’objectif est non seulement de centraliser la collecte des données pluridisciplinaires de manière à pouvoir les croiser, mais aussi, en amont comme en aval, à aider à la réflexion et à la décision sur le terrain
en matière de connaissance, de conservation et a fortiori d’aménagement et de gestion des risques de notre environnement historique et naturel, passé, actuel et futur.