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180 euros par mois en moyenne : seul 1 Français sur 3 connaît bien cette aide, distribuée à 4,7 millions de foyers

40% des foyers éligibles n'y auraient pas recours.

La France dispose d'un système d'aides sociales comprenant six grands dispositifs distincts, susceptibles d'offrir un soutien financier considérable aux travailleurs. À condition bien sûr qu'ils en connaissent l'existence et les critères d'accès. Une étude de la Direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques (DREES) révèle que de nombreux Français ignorent leurs droits et rencontrent des difficultés pour accéder à ces aides, malgré leur impact potentiel sur leur pouvoir d'achat.

Dans le panorama annuel des minima sociaux et des prestations sociales de la DREES, publié en octobre 2024, on apprend qu'en 2022, les Français ont entendu parler, en moyenne, de 4,9 prestations parmi les six proposées : le RSA, les allocations familiales, les aides au logement, la prime d'activité, l'allocation aux adultes handicapés (AAH) et le minimum vieillesse. Ce chiffre est en baisse par rapport à 2016 : les Français connaissaient alors en moyenne 5,2 prestations.

Autre constat : leur connaissance précise des aides reste limitée. En 2022, parmi les résidents de France métropolitaine, seuls 38% affirment connaître le RSA de manière précise. Le taux de connaissance précise tombe à 16% pour le minimum vieillesse, et d'autres prestations sont encore moins connues. Ces chiffres révèlent donc une grande disparité dans la compréhension des prestations. Même si les Français sont familiers avec ces aides, beaucoup ignorent leur mode de fonctionnement et, surtout, les critères d'éligibilité.

La prime d'activité est un exemple parfait de cette méconnaissance. Bien que son nom soit largement reconnu (74% des sondés en ont entendu parler en 2022), sa compréhension détaillée reste limitée. Moins d'un tiers des Français sont capables de décrire précisément son fonctionnement, laissant de nombreux travailleurs dans l'incertitude quant à leur éligibilité et aux démarches nécessaires pour en bénéficier. Si 4,68 millions de foyers la perçoivent fin 2023, "environ 40% des Français éligibles à la prime d'activité n'y ont pas recours", selon Jean-Marc Tellier, ancien député de la 5e circonscription du Pas-de-Calais, dans une question écrite, soumise à la ministre du travail, de la santé et des solidarités.

Mise en place en 2016, la prime d'activité a remplacé le RSA activité et la prime pour l'emploi. Elle s'adresse aux personnes majeures résidant en France et percevant des revenus issus d'une activité professionnelle, sous conditions de ressources. Les étudiants, apprentis et parents isolés peuvent également en bénéficier, sous certaines conditions. Le calcul de son montant repose sur plusieurs critères, tels que les revenus des trois mois précédents, la situation familiale et d'éventuelles bonifications, comme celles accordées aux parents isolés. Son montant est recalculé tous les trois mois, en fonction des changements dans les revenus ou la situation familiale. En 2022, la prime d'activité s'élevait à 180 euros en moyenne par mois et par foyer, d'après la DREES. Notons qu'elle peut également être cumulée avec d'autres allocations, comme le RSA ou l'AAH.

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