Vincent Lowy
Directeur de l'Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière
Phone: 148429145
Address: Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière, 20 rue Ampère, 93200 Saint-Denis
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Books by Vincent Lowy
Marcel Ophuls : Oui ?
JLG : Non, ben que les gens l’achètent ! (rires)
MO : Moi, je trouve que le meilleur livre de cinéma, c’est l’autobiographie de Franck Capra. (rires)
JLG : Oui, elle est intéressante aussi. Elles sont toutes intéressantes…
MO : Faut pas essayer non plus de se marginaliser exprès, Jean-Luc…
JLG : Mais, on s’marginalise, Michel-Ange s’est marginalisé à sa façon. Le théorème, le théorème de Fermat qui vient d’être démontré et qui n’avait pas été démontré depuis trois siècles. Il avait écrit dans la marge : « J’ai une merveilleuse démonstration pour ce théorème, mais je n’ai pas tout à fait la place… » (rires)
MO : C’est beau ça…
JLG : C’était dans la marge.
Militant pour le respect de l’environnement, imaginant des cauchemars sanitaires, pointant du doigt aberrations alimentaires et vertige bancaire, les cinéastes alertent le spectateur sur les nombreux écueils qu’entraînent les processus globalisés. Ils instituent ainsi un cadre de représentation fait de violences symboliques mais ils minimisent d’une certaine façon les enjeux culturels et démocratiques de cette évolution, ils dépolitisent ces questions par une surenchère de représentations millénaristes ou apocalyptiques. Si bien que ces discours critiques confortent au fond le système qu’ils prétendent dénoncer... Jusqu’au paradoxal Avatar (2010), film à tonalité écologiste qui vante le dialogue des cultures mais qui est sans doute l’objet culturel le plus hégémonique jamais produit.
Jouant sur une esthétique du choc, de la peur et du chaos, cette violence cinématographique interagit dans le champ des médias et au-delà, dans tout ce qui compose ce que l’anthropologue Jean Tardif appelle l’Hyperculture globalisante, nouvelle matrice de socialisation qui affecte toutes les cultures et participe à l’instauration d’identités mosaïques. Situé au cœur de ce nouvel écosystème symbolique, le cinéma décrit notre planète comme menacée, en sursis. Véhiculée par des angoisses sécuritaires, l’idée de catastrophe systémique y est récurrente, voire obsédante, et contribue à la perception globale d’un monde en voie d’effondrement.
Par le prisme de l’analyse de film, cet ouvrage met à l’épreuve des motifs suggérés par des analyses critiques de la mondialisation (Sloterdijk, Virilio, Abélès...) et propose une hypothèse théorique qui ferait de la catastrophe la principale métaphore cinématographique de la mondialisation et des inégalités de masse qu’elle entraîne.
Mais le statut exceptionnel de cette œuvre porte préjudice à son auteur, dont les autres films ne connaissent pas la même notoriété. Citons, outre le portrait du tortionnaire nazi Klaus Barbie Hotel Terminus, récompensé par un Oscar en 1989 et Veillées d’armes, document incontournable sur la guerre de Bosnie réalisé en 1994, Munich ou la paix pour cent ans (1967) sur la crise des Sudètes, A sense of Loss (1972) sur le conflit nord-irlandais et deux films très importants pour comprendre les grands enjeux politiques du XXe siècle : The Memory of Justice (1976) et November Days (1990). Autant de films singuliers, qui travaillent en profondeur le rapport des individus à la responsabilité, à la morale et aux formes de l’histoire.
Marqué par l’expérience de l’exil, par la fréquentation des studios d’Hollywood et par son amitié avec François Truffaut, Marcel Ophuls porte avec lui un rapport fertile à l’image et à l’histoire. Par son sens du spectacle et un goût inné pour la démystification, il bouscule à la fois les dogmes du cinéma documentaire et de l’histoire officielle.
Son regard porte le double sentiment du patriotisme et de l’errance : derrière sa silhouette se lève toute la culture diasporique des émigrés de 1933, cette conviction aiguë et pleine d’humour de symboliser, bien malgré soi, la mauvaise conscience de son temps.
La peur de l’Allemagne, la force de propagande du national-socialisme, le souvenir vivant de l’enfer des tranchées paralysent la société : le pacifisme répond à toutes ces angoisses. Comment décrire le rapport si particulier des Français à la guerre ? Quelles sont les dispositions qui à l’intérieur de la société française ont rendu impossible le combat de 1940 ? Quel rôle a joué la culture du pacifisme dans la débâcle ?
Le film peut nous aider à répondre à ces questions, en offrant au spectateur contemporain des représentations spontanément exactes, qui laissent apparaître les lignes de fracture et de résistance de la société face au péril nazi. De « La vie est nous », film de propagande réalisé en 1936 par Jean Renoir pour le PCF à « Après Mein Kampf, mes crimes », extravagant et unique film de propagande anti-nazie de la Drôle de guerre, Guère à la guerre ! revient sur tout un pan méconnu de l’histoire du cinéma français, apportant un éclairage nouveau et saisissant sur cette période de décomposition républicaine, fondamentale pour comprendre la France du XX e siècle.
Papers by Vincent Lowy
Marcel Ophuls : Oui ?
JLG : Non, ben que les gens l’achètent ! (rires)
MO : Moi, je trouve que le meilleur livre de cinéma, c’est l’autobiographie de Franck Capra. (rires)
JLG : Oui, elle est intéressante aussi. Elles sont toutes intéressantes…
MO : Faut pas essayer non plus de se marginaliser exprès, Jean-Luc…
JLG : Mais, on s’marginalise, Michel-Ange s’est marginalisé à sa façon. Le théorème, le théorème de Fermat qui vient d’être démontré et qui n’avait pas été démontré depuis trois siècles. Il avait écrit dans la marge : « J’ai une merveilleuse démonstration pour ce théorème, mais je n’ai pas tout à fait la place… » (rires)
MO : C’est beau ça…
JLG : C’était dans la marge.
Militant pour le respect de l’environnement, imaginant des cauchemars sanitaires, pointant du doigt aberrations alimentaires et vertige bancaire, les cinéastes alertent le spectateur sur les nombreux écueils qu’entraînent les processus globalisés. Ils instituent ainsi un cadre de représentation fait de violences symboliques mais ils minimisent d’une certaine façon les enjeux culturels et démocratiques de cette évolution, ils dépolitisent ces questions par une surenchère de représentations millénaristes ou apocalyptiques. Si bien que ces discours critiques confortent au fond le système qu’ils prétendent dénoncer... Jusqu’au paradoxal Avatar (2010), film à tonalité écologiste qui vante le dialogue des cultures mais qui est sans doute l’objet culturel le plus hégémonique jamais produit.
Jouant sur une esthétique du choc, de la peur et du chaos, cette violence cinématographique interagit dans le champ des médias et au-delà, dans tout ce qui compose ce que l’anthropologue Jean Tardif appelle l’Hyperculture globalisante, nouvelle matrice de socialisation qui affecte toutes les cultures et participe à l’instauration d’identités mosaïques. Situé au cœur de ce nouvel écosystème symbolique, le cinéma décrit notre planète comme menacée, en sursis. Véhiculée par des angoisses sécuritaires, l’idée de catastrophe systémique y est récurrente, voire obsédante, et contribue à la perception globale d’un monde en voie d’effondrement.
Par le prisme de l’analyse de film, cet ouvrage met à l’épreuve des motifs suggérés par des analyses critiques de la mondialisation (Sloterdijk, Virilio, Abélès...) et propose une hypothèse théorique qui ferait de la catastrophe la principale métaphore cinématographique de la mondialisation et des inégalités de masse qu’elle entraîne.
Mais le statut exceptionnel de cette œuvre porte préjudice à son auteur, dont les autres films ne connaissent pas la même notoriété. Citons, outre le portrait du tortionnaire nazi Klaus Barbie Hotel Terminus, récompensé par un Oscar en 1989 et Veillées d’armes, document incontournable sur la guerre de Bosnie réalisé en 1994, Munich ou la paix pour cent ans (1967) sur la crise des Sudètes, A sense of Loss (1972) sur le conflit nord-irlandais et deux films très importants pour comprendre les grands enjeux politiques du XXe siècle : The Memory of Justice (1976) et November Days (1990). Autant de films singuliers, qui travaillent en profondeur le rapport des individus à la responsabilité, à la morale et aux formes de l’histoire.
Marqué par l’expérience de l’exil, par la fréquentation des studios d’Hollywood et par son amitié avec François Truffaut, Marcel Ophuls porte avec lui un rapport fertile à l’image et à l’histoire. Par son sens du spectacle et un goût inné pour la démystification, il bouscule à la fois les dogmes du cinéma documentaire et de l’histoire officielle.
Son regard porte le double sentiment du patriotisme et de l’errance : derrière sa silhouette se lève toute la culture diasporique des émigrés de 1933, cette conviction aiguë et pleine d’humour de symboliser, bien malgré soi, la mauvaise conscience de son temps.
La peur de l’Allemagne, la force de propagande du national-socialisme, le souvenir vivant de l’enfer des tranchées paralysent la société : le pacifisme répond à toutes ces angoisses. Comment décrire le rapport si particulier des Français à la guerre ? Quelles sont les dispositions qui à l’intérieur de la société française ont rendu impossible le combat de 1940 ? Quel rôle a joué la culture du pacifisme dans la débâcle ?
Le film peut nous aider à répondre à ces questions, en offrant au spectateur contemporain des représentations spontanément exactes, qui laissent apparaître les lignes de fracture et de résistance de la société face au péril nazi. De « La vie est nous », film de propagande réalisé en 1936 par Jean Renoir pour le PCF à « Après Mein Kampf, mes crimes », extravagant et unique film de propagande anti-nazie de la Drôle de guerre, Guère à la guerre ! revient sur tout un pan méconnu de l’histoire du cinéma français, apportant un éclairage nouveau et saisissant sur cette période de décomposition républicaine, fondamentale pour comprendre la France du XX e siècle.
La Révolution culturelle et ses suites
Regards croisés
7-8-9 décembre 2016
Centre de recherches sur les médiations (CREM)
Université de Lorraine/Institut européen du cinéma et de l’audiovisuel
Cette conférence, intitulée "1938 - Le moment munichois à l'écran" a eu lieu au Forum des images le 24 septembre 2014, dans le cadre du cycle "Quelle connerie la guerre ".
Et si « Rogue One », le dernier film de la saga « Star Wars », était une métaphore des États-Unis de l’ère Trump ?
Potemkine Editions/2014/France
"Ce film est une improvisation. Un journal de travail. Ça parle d'Amérique, donc de nous. Des morceaux de la vie de chacun. Un enfant, son père, sa mère, le lapin, le chien. Votre enfance, la mienne, la nôtre. Les Indiens, Christophe Colomb, Apollo. Chaque personnage dit "je". C'est le journal intime de chacun. L'autobiographie de tout le monde." - Arnaud des Pallières
A partir d'images d'archives privées, Arnaud des Pallières entrelace une série de micro-récits composant une fresque épique de l'Amérique. Cette méditation sur l'Histoire est un portrait de nos vies, de nos rêves intimes comme de nos utopies collectives.
Entretien de Renzo Rossellini avec Vincent Lowy et Patrick Werly, à l’Institut Culturel Italien de Strasbourg, le 19 octobre 2010
Renzo Rossellini, né en 1941, l’un des fils du cinéaste, est le président de la Fondation Roberto Rossellini. Il a été assistant à la réalisation de plusieurs films réalisés par son père puis producteur à partir de 1977. Après un séjour de dix-huit ans aux États-Unis, il se consacre aujourd’hui en Europe à la diffusion de l’œuvre de Roberto Rossellini, sous la forme notamment de l’Encyclopédie audiovisuelle de l’histoire de Roberto Rossellini, sur laquelle il s’explique dans l’entretien qu’il nous a accordé.
Interview du cinéaste René Vautier, effectuée à Cancale le 15 janvier 2011, pour la revue Tête à tête, numéro 1, printemps 2011 Jean-François Robic et Vincent Lowy
Réalisé fin 2008 et début 2009, Face aux fantômes est un film d’une heure quarante environ réalisé par Jean-Louis Comolli. Il s’agit d’une conversation filmée autour de l’ouvrage de Sylvie Lindeperg consacré au film d’Alain Resnais Nuit et brouillard (1955) . Ce livre réhabilitait un film que beaucoup avaient pris l’habitude de dénigrer, au motif qu’il ne mentionne pas explicitement la nature antisémite des structures de mort de masse conçues par les nazis. Le travail de Sylvie Lindeperg avait la particularité de tourner non autour de la figure du cinéaste Resnais (notoirement peu disert) mais de celle d’Olga Wormser, historienne du Comité d’Histoire de la Seconde guerre mondiale, qui a travaillé sur le film comme conseillère. C’était aussi une façon, confirmée ici par l’analyse d’images, de faire émerger l’extermination des Juifs dans le film de Resnais, en théorisant l’idée chère à Jean-Louis Comolli, d’un contenu latent des images, ou plus précisément d’un contenu des images qui résisterait à leur contexte de production et se dévoilerait avec le temps.