Le fer à repasser: Et autres textes courts
Par Joël Cogneau
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À propos de ce livre électronique
Le fer à repasser - Et autres textes courts est un ensemble formé de dix-sept « textes courts » évoquant subtilement nos angoisses, nos fantasmes, nos craintes et nos désirs.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Joël Cogneau ouvre les portes de son univers et nous livre ses états d’âme dans Le fer à repasser - Et autres textes courts.
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Avis sur Le fer à repasser
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Aperçu du livre
Le fer à repasser - Joël Cogneau
Le cri de la fouine
Des mots tournent dans ma tête, s’organisent en phrases comme cela m’arrive de temps en temps le matin, juste avant de me réveiller vraiment. Le demi-sommeil, état de conscience particulier, favorise des productions mentales curieuses, parfois de vrais propos, mais le plus souvent des morceaux de phrases absconses. Mais cette fois, c’est vraiment particulier : un texte entier, qui revient en boucle. C’est obsédant comme un ver d’oreille. Je regarde l’heure, le téléphone indique 03 : 17. J’essaie donc de me rendormir. Rien à faire. Les phrases me poursuivent, se déroulent, se répètent, et même s’enrichissent. Impossible de repartir dans un sommeil paisible. Au bout d’un moment, je me lève, vais dans mon bureau, j’allume l’ordinateur, et je tape le texte pratiquement tel quel, sans essayer d’ajouter des explications, ni de dénoncer les erreurs manifestes qu’il contient.
« Dans ce cas précis, on peut utiliser la technique du cri de la fouine (à ne pas confondre avec le cri de la belette, qui donnera des réactions opposées à nos attentes). Le cri de la fouine débute au milieu de son crâne. Elle est immobile, à petite distance de la victime choisie, le poil hérissé. Elle se dandine très lentement sur les pattes antérieures, sans les lever de ses appuis. Ce mouvement s’accompagne dans le même rythme, d’un léger mouvement latéral des flancs, et d’un balancement de la queue en sens inverse. Les pattes postérieures sont fléchies fortement, les griffes enfoncées dans le sol. Les yeux de la fouine sont mobiles, latéralement et de haut en bas. Ils surveillent principalement le coin des yeux et les commissures de la gueule ou du bec de sa proie, guettant leur affaissement, qui va révéler le début du moment propice à l’attaque. Le cri est un son pur, strident, bref, et puissant. Il provoque une peur intense de la proie, qui suscite une inspiration forcée réflexe : la tête se relève, détendant les muscles antérieurs du cou ; les narines s’ouvrent en grand pour laisser passer le flux d’air, la bouche ou le bec s’entrouvre également. Le gonflement des poumons augmente la pression sanguine des vaisseaux du cou.
À ce moment, la fouine, la gueule de côté, jette ses crocs en travers du cou, plantant ses dents aiguës de part et d’autre de la trachée, dans les deux carotides en même temps, qu’elle perce instantanément. Le sang jaillit et la proie s’affaisse, évitant à la fouine toute réaction de défense dangereuse, alors qu’elle-même a également le cou exposé, notamment aux coups de bec. Elle garde sa prise serrée jusqu’à l’arrêt respiratoire, qu’elle perçoit parfaitement entre ses mâchoires qui serrent la trachée.
Pour information, la belette a un comportement d’attaque entièrement différent. Dans le poulailler, elle affole les animaux en courant rapidement de part et d’autre, arrondissant le dos et sautant comme au hasard. Elle poursuit ensuite une volaille qui s’enfuit devant elle. C’est alors qu’elle émet une sorte de feulement proche du crachement, venu du plus profond de sa cage thoracique. La surprise conduit sa proie à se retourner, dans une réaction de défense, ce qui la déstabilise dans son élan et la déséquilibre sur le côté. La belette saute alors sur le cou de la bête, enfonçant ses dents de la mâchoire inférieure dans la carotide, tandis que les dents du haut prennent un appui solide sur les muscles postéro-latéraux, contractés par le mouvement de rotation. La perte de pression d’une carotide provoque une hémiplégie brutale, et la chute de la proie. La belette laisse sa victime agoniser au sol, tandis qu’elle en poursuit immédiatement une autre. »
J’en ai fini, je crois que j’ai tout retranscrit. C’était comme si on m’avait dicté ce texte, mot pour mot. Mon inconscient ? Autre chose ?
Je retourne me coucher. Je me rendors sans aucun problème.
Un mois plus tard environ, je trouve par hasard un site internet où, en copiant un texte, on obtient une lecture audio avec l’accent québécois, que l’on peut enregistrer, ce que je fais. Je l’envoie par mail à quelques personnes amies, avec en objet « la fouine au Québec », et en mot d’accompagnement : « Lecture publique au jury du Prix international de la nouvelle francophone. C’est pas beau ? ».
Je reçois en retour des points d’interrogation en pagaille.
Le vide-grenier municipal
Louise fait la queue devant la grille du square, elle a devant elle dix-huit personnes : elle a compté, car elle sait qu’il n’y a que vingt-sept stands disponibles. Elle a déjà été échaudée deux fois, pour être arrivée trop tard, elle n’avait pas eu de place, et avait dû repartir avec son fils et leurs volumineux paquets. Cette fois, elle est arrivée bien en avance, avec dans son sac à main une bouteille d’eau et un paquet de madeleines, ça devrait permettre de tenir la journée. A ses pieds, un grand sac bleu, dans lequel sont emballés divers bibelots, de la vaisselle, et quelques jouets. Elle traîne aussi une petite valise, qui contient des habits maintenant trop petits pour son fils. Anton va sur ses sept ans, et est assez grand pour comprendre qu’il leur faut se séparer de certaines choses, même s’ils y tiennent. La mairie a ouvert ce vide-grenier gratuit, tous les samedis, bien sûr à cause de la crise, mais aussi pour tenter d’éviter les alignées de vendeurs à la sauvette qui déparent dans les rues commerçantes du centre-ville. Pendant qu’ils patientent, quasiment personne ne se parle dans la queue : tout à l’heure, ils seront concurrents… Louise repense à l’humiliation d’avoir dû aller chercher un sac de légumes avec une boîte de pâté de foie, à la distribution gratuite de l’Aide Alimentaire Chrétienne. Si l’on dit merci en faisant un signe de croix en prenant le colis, on a droit à un bonus : c’est ce qui lui a valu le paquet de madeleines, périmé depuis à peine 6 mois.
Après une heure et demie d’attente, les employés municipaux et deux agents de police de la ville ouvrent la grille d’entrée du square, et distribuent à chacun des arrivants un papier avec le numéro du stand qui leur est attribué. Avec le numéro dix-neuf, la mère n’est pas trop mal placée. Leur étal est une planche de bois d’un mètre de long, posée sur deux tréteaux métalliques. Il n’y a pas de siège. Elle installe, bien à plat, quelques habits parfaitement repassés, huit CDs de son chanteur préféré, deux assiettes en porcelaine, rescapées d’un service de sa grand-mère, quatre verres à pied, un camion rouge et un petit éléphant en peluche. Ils attendent quelques instants l’ouverture des grilles au public.
Le petit garçon s’assoit par terre et joue avec un pousse-pousse. Sa mère essaie d’attirer les passants, qui pour la plupart, jettent seulement un coup d’œil à leur minuscule étalage. Un