Emmanuel Macron
Emmanuel Macron [emanɥɛl makʁɔ̃][e] Écouter, né le à Amiens, est un haut fonctionnaire et homme d'État français, président de la République française depuis le .
Emmanuel Macron | ||
Emmanuel Macron en 2017. | ||
Fonctions | ||
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Président de la République française | ||
En fonction depuis le (7 ans, 6 mois et 6 jours) |
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Élection | 7 mai 2017 | |
Premier ministre | Édouard Philippe | |
Prédécesseur | François Hollande | |
Président d'En marche | ||
– (1 an, 1 mois et 2 jours) |
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Prédécesseur | Parti créé | |
Successeur | Catherine Barbaroux (intérim) Christophe Castaner (délégué général) |
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Ministre de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique | ||
– (2 ans et 4 jours) |
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Président | François Hollande | |
Premier ministre | Manuel Valls | |
Gouvernement | Valls II | |
Prédécesseur | Arnaud Montebourg[b] | |
Successeur | Michel Sapin[c],[d] | |
Secrétaire général adjoint du cabinet du président de la République française[a] | ||
– (2 ans et 2 mois) |
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Président | François Hollande | |
Prédécesseur | Jean Castex | |
Successeur | Laurence Boone | |
Biographie | ||
Nom de naissance | Emmanuel Jean-Michel Frédéric Macron[1] | |
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Amiens (Somme, France) | |
Nationalité | française | |
Parti politique | PS (2006-2009) EM/LREM (depuis 2016) |
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Conjoint | Brigitte Trogneux | |
Diplômé de | université Paris-Nanterre IEP de Paris ENA |
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Profession | haut fonctionnaire banquier d'affaires |
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Religion | catholicisme[2],[3] | |
Résidence | palais de l'Élysée, Paris | |
Site web | elysee.fr | |
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Présidents de la République française | ||
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Sorti de l'École nationale d'administration (ENA) en 2004, il devient inspecteur des finances. En 2007, il est nommé rapporteur adjoint de la commission pour la libération de la croissance française (« commission Attali »). L’année suivante, il rejoint la banque d'affaires Rothschild & Cie, dont il devient associé-gérant en 2010.
Proche du Mouvement des citoyens (MDC) puis membre du Parti socialiste (PS) de 2006 à 2009, il participe à la campagne présidentielle de 2012 de François Hollande, qui le nomme après sa victoire secrétaire général adjoint de son cabinet. Alors encore inconnu du grand public, Emmanuel Macron devient en 2014 ministre de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique.
En 2016, il fonde son propre mouvement politique, baptisé En marche, et démissionne du gouvernement. Il adopte un positionnement hostile au clivage gauche-droite et se présente à l'élection présidentielle de 2017. Il l’emporte au second tour face à la candidate du Front national, Marine Le Pen, avec 66,1 % des suffrages exprimés.
À 39 ans, il devient le plus jeune président français de l'histoire et le plus jeune dirigeant du G20. Dans la foulée de son élection, son parti remporte les élections législatives de 2017. Le début de son mandat est notamment marqué par l’adoption de réformes économiques contestées, l'affaire Benalla et le mouvement des Gilets jaunes.
Situation personnelle
Famille
Emmanuel Jean-Michel Frédéric Macron est le fils de Jean-Michel Macron, né en 1950, médecin, professeur de neurologie au CHU d'Amiens[4] et responsable d'enseignement à la faculté de médecine de cette même ville[5], et de Françoise Noguès, médecin conseil à la Sécurité sociale[6]. Leur premier enfant est mort-né. Ils ont ensuite eu trois enfants : Emmanuel, Laurent (né en 1979, radiologue, marié à Sabine Aimot, gynécologue-obstétricienne, née en 1980) et Estelle (née en 1982, néphrologue, mariée à Carl Franjou, ingénieur)[7]. Après leur divorce en 2010, Jean-Michel Macron épouse Hélène Joly, psychiatre au CHS-Pinel Dury.
La famille Macron est originaire du village d'Authie, dans la Somme. Son arrière-grand-père, Henri Macron, ingénieur voyer, fut maire de la commune de 1953 à 1964[8]. Jacqueline, sa grand-mère paternelle, est la fille de l'Amiennoise Suzanne Leblond et du Britannique George Robertson, venu de Bristol pour combattre durant la Première Guerre mondiale et qui quitte son épouse en 1928[9]. Ses grands-parents maternels, Jean et Germaine Noguès (née Arribet), sont issus de Bagnères-de-Bigorre[10],[11],[12]. Il affirme être passionné par les lettres et s’être engagé à gauche en raison de l’influence de sa grand-mère Germaine, enseignante puis principale de collège[13],[14],[15],[16].
Le , au Touquet, où il réside[17], Emmanuel Macron épouse Brigitte Trogneux[18],[19], avec pour témoins le professeur d'économie Marc Ferracci et l'homme d'affaires Henry Hermand[20],[21]. Brigitte Trogneux est une professeur de lettres classiques de vingt-quatre ans son aînée, qui a eu trois enfants d'une union précédente[22],[23],[24]. Emmanuel Macron l'a rencontrée en 1993, au cours d'un atelier de théâtre qu'elle animait dans son lycée, alors qu'il était âgé de quinze ans et en classe de seconde[25],[26].
Formation
De la sixième à la première, il effectue sa scolarité à La Providence, un établissement privé catholique d'Amiens fondé par la congrégation des jésuites[27]. Il est lauréat du concours général de français en 1994[28],[29]. Il termine ses études secondaires à Paris au lycée Henri-IV[28], où ses parents l'envoient pour l'éloigner de Brigitte Trogneux[30]. Il y obtient le baccalauréat scientifique avec la mention « très bien » en 1995[31].
Admis en hypokhâgne et khâgne au lycée Henri-IV, il échoue à deux reprises à l'écrit du concours d'entrée de l'École normale supérieure[29],[32],[33].
Il intègre l'Institut d'études politiques de Paris en 1998[34]. D'abord étudiant au sein de la section « Internationale », il se réoriente en troisième année au sein de la section « Service public ». Il sort diplômé de Sciences Po en 2001[35]. Il suit en parallèle un cursus en philosophie à l'université Paris-Nanterre et y obtient successivement une maîtrise en 2000 et un DEA en 2001[36] ; ses mémoires d'études sont dédiés à des penseurs politiques[35] : Machiavel[37] et Hegel[38].
De 1999 à 2001, il est assistant éditorial pour le livre La Mémoire, l'histoire, l'oubli du philosophe Paul Ricœur, qui recherchait un archiviste[32],[13],[39]. Il devient membre du comité de rédaction de la revue Esprit[40]. Certains observateurs mettront en exergue l'influence de Paul Ricœur dans les modes de raisonnement d'Emmanuel Macron[41],[42].
Emmanuel Macron n'a pas effectué son service militaire grâce au report de sa date d'incorporation au motif de la poursuite d'études supérieures. Né en décembre 1977, il appartenait aux dernières classes d’âge encore soumises à l’obligation de la conscription. Celle-ci a en effet été suspendue en 1996 pour « tous les Français nés après le ». Les derniers appelés (environ 4 380) ont quitté leur caserne en novembre 2001[43].
Emmanuel Macron poursuit ses études à l'ENA à Strasbourg dans la promotion Léopold Sédar Senghor (2002-2004)[44] de laquelle il sort classé 5e[45]. Mais comme l'un des sujets de l'examen final avait déjà été abordé par certains élèves, le Conseil d'État annule le classement final de cette promotion, un recours[46] ayant été déposé par 75 élèves, dont Emmanuel Macron[47],[48]. Pour la première fois depuis la création de l'ENA, une promotion sort donc sans classement final[49], mais cette décision n'aura d'influence ni sur l'affectation d'Emmanuel Macron à l'Inspection des finances[50] ni sur les autres élèves de la promotion[47]. Il fait partie des étudiants militant pour le choix de Senghor comme nom de promotion[51]. Il effectue un stage de l’ENA de six mois en ambassade à Abuja au Nigeria[51],[52], puis un autre à la préfecture de l'Oise[53].
En 2007, il bénéficie du German Marshall Fund, qui lui permet de découvrir les États-Unis, pays où il effectuera par la suite un stage pour la banque Rothschild[54].
Des éléments de sa biographie publiés dans les médias ont fait l'objet d'incertitudes et de contradictions[55]. Ainsi, Emmanuel Macron semble avoir entretenu pendant un certain temps l'ambiguïté sur son prétendu passage par l'École normale supérieure[56]. Par ailleurs, il indique avoir réalisé un mémoire sur l'intérêt général, en rapport avec la philosophie du droit de Hegel, sous la direction d'Étienne Balibar, mais ce dernier déclare ne pas avoir de souvenir ni de trace de cet épisode[57],[39], précisant : « Peut-être s'agit-il d'une censure inconsciente, je ne sais pas[58]. » Selon l'historien François Dosse, « dans la mesure où Balibar ne semble pas véritablement atteint par quelque pathologie mémorielle, un tel déni du réel relève bien chez lui d'une démarche volontaire de ne pas se retrouver lié au nom d'Emmanuel Macron »[59].
Vie privée
Il pratique le piano, qu'il a étudié pendant dix ans au conservatoire d'Amiens, dont il a obtenu un troisième prix[4],[60], le ski[61] et le tennis[62]. Il a pratiqué la boxe française[13] et le football (il apprécie l'Olympique de Marseille) et suit fidèlement le Tour de France cycliste[62].
En ce qui concerne ses goûts culturels, il apprécie beaucoup le film Les Tontons flingueurs ainsi que les écrivains André Gide — dont l'ouvrage Les Nourritures terrestres est présent dans son portrait officiel[63] —, Stendhal, Albert Camus, Arthur Rimbaud, René Char[64]. Ses chanteurs préférés sont Léo Ferré, Johnny Hallyday et Charles Aznavour[64]. Selon le sociologue Philippe Coulangeon, il y a chez Emmanuel Macron un « hyperconformisme mâtiné d’un peu de transgression et d’une certaine bienveillance à l’égard de la culture de masse »[65].
Carrière professionnelle
Inspecteur des finances
En 2004, à l'issue de ses études à l'ENA, il intègre le corps de l'Inspection générale des finances (IGF)[50],[66]. Emmanuel Macron devient l'un des protégés de Jean-Pierre Jouyet qui dirige alors l'IGF[67]. Il participe notamment à des missions sur la « valorisation de la recherche »[68],[69], la « fraude aux prélèvements obligatoires et son contrôle »[70] et « la répartition des prélèvements obligatoires entre générations et la question de l'équité intergénérationnelle »[71]. Alors qu'il est inspecteur des finances, Macron enseigne l'été à la « prep'ENA » du groupe privé IPESUP[72],[73],[74].
Laurence Parisot lui propose en 2006 le poste de directeur général du Mouvement des entreprises de France (MEDEF), qu'elle préside, mais Emmanuel Macron décline l'offre, tout en restant en étroit contact avec celle-ci[75].
En , il est nommé rapporteur adjoint de la Commission pour la libération de la croissance française (« Commission Attali »)[76]. En , il est nommé par décret membre de cette commission[77]. Il y rencontre notamment Peter Brabeck, alors PDG de Nestlé, contact qui lui a permis chez Rothschild & Cie de conseiller le rachat par Nestlé de la filiale de lait infantile de Pfizer en 2012.
Emmanuel Macron est co-rapporteur de la commission sur les professions du droit en 2008[78].
Il démissionne de l'Inspection des finances en 2016. En tant qu'énarque, il devait dix ans de services à l'État ; n'en ayant effectué que six (ses deux ans comme ministre n'étant pas comptés), il doit s'acquitter de la somme de 54 000 euros[79].
Banquier d'affaires
En septembre 2008, il se met en disponibilité de la fonction publique et devient banquier d'affaires chez Rothschild & Cie[80],[81]. Recruté par François Henrot sur recommandation de Jacques Attali, Serge Weinberg et Xavier Fontanet, il indique que l'échec de son militantisme local dans le Pas-de-Calais, où il n'a pu obtenir une investiture socialiste, et l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République, l'ont poussé vers cette activité[13]. À cette époque, il a déjà pour ambition de devenir président de la République, mais, en s'engageant dans le privé, il suit les conseils d'Alain Minc, qui estime qu'il est préférable d'être fortuné pour faire de la politique[82]. L'un de ses premiers dossiers est le rachat de Cofidis, spécialiste du crédit à la consommation, par le Crédit mutuel[83].
En 2010, Emmanuel Macron offre son aide bénévole à la « Société des rédacteurs du Monde » (SRM[84]), dans le contexte de la revente du journal Le Monde. Mais il est aussi en relation secrète avec Alain Minc, alors que celui-ci soutient une offre Perdriel-Prisa-Orange, et alors que cette offre paraissait à la SRM « particulièrement dangereuse »[85]. Après une scène romanesque racontée par le vice-président de la SRM Adrien de Tricornot[86], il est mis fin à ce double jeu[85],[87].
Il est promu, fin 2010, associé au sein de la banque, après avoir travaillé sur la recapitalisation du journal Le Monde et sur le rachat par Atos de Siemens IT Solutions and Services[88]. Il bat ainsi le record de jeunesse d'âge de Grégoire Chertok. Cette ascension rapide apparaît comme un « mystère » pour des commentateurs[82].
En février 2012, il conseille Philippe Tillous-Borde, le PDG de Sofiprotéol qui prend 41 % du capital de Lesieur Cristal[78].
La même année, il est nommé gérant et dirige l'une des plus grosses négociations de l'année, le rachat par Nestlé de la filiale « laits pour bébé » de Pfizer[83]. Cette transaction, évaluée à plus de neuf milliards d'euros, lui permet de devenir millionnaire[25],[81]. François Henrot dira de lui qu'« il aurait été, s'il était resté dans le métier, un des meilleurs en France, sans doute même en Europe »[80]. L'expression « Mozart de la finance », parfois utilisée, est cependant critiquée par certains observateurs[83].
Entre décembre 2010, date de sa nomination comme associé-gérant, et mai 2012, celle de son arrivée à l'Élysée, Emmanuel Macron indique avoir gagné 2 millions d'euros brut[89]. Selon ses déclarations de revenus et de patrimoine faites à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, il a gagné plus de 2 800 000 euros bruts entre 2009 et 2013.
Parcours politique
Débuts
À la fin des années 1990, pendant près de deux ans, il milite au Mouvement des citoyens (MDC) de Jean-Pierre Chevènement[89],[90], sans pour autant que son adhésion à ce parti ne soit établie[90]. Alors à Sciences Po, il effectue un stage au cabinet de Georges Sarre, maire du 11e arrondissement de Paris et proche de Chevènement[91]. Il vote pour ce dernier au premier tour de l'élection présidentielle de 2002[90]. Il explique : « Autant la deuxième gauche m'a inspiré sur le social, autant je considère que son rapport à l'État reste très complexé. Je me suis toujours interrogé sur le rôle de l'État, et c'est pour cette raison que je me tourne, plus jeune, vers Jean-Pierre Chevènement »[90]. À la suite du , il considère que l'échec de Lionel Jospin et du Parti socialiste (PS) s'explique notamment par l'incapacité de la gauche à tenir un discours de fermeté sur les questions de sécurité[90].
Il est membre du PS, à jour de cotisation, de 2006 à 2009[25],[92],[93],[f]. Il collabore également avec la fondation Jean-Jaurès à partir de 2006[92]. Par l'intermédiaire de Jean-Pierre Jouyet, il rencontre en 2006 François Hollande, auprès duquel il s'engage à partir de 2010[25]. Lors de l'élection présidentielle de 2007, il fait partie du groupe les Gracques, composé d'anciens patrons et de hauts fonctionnaires, qui appelle à une alliance entre Ségolène Royal et François Bayrou[94],[95]. D'après Anne Fulda, « il dit [en 2016] ne pas se souvenir pour qui il a voté au premier tour mais a déposé un bulletin Ségolène Royal dans l'urne au second »[96].
En vue des élections législatives de 2007, il essaie d'obtenir du PS une investiture en Picardie[97]. Mais les adhérents socialistes de Picardie s'opposent à sa candidature[97]. Cet échec, associé à la victoire de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle de 2007, l'encourage à donner un nouveau tournant à sa carrière[97]. Alors qu'il est soutenu par une grande partie des commerçants du Touquet-Paris-Plage[98], il renonce à se présenter aux élections municipales de 2008[99]. Il indique avoir « décliné une offre au cabinet Woerth en 2007 » car « cela n'était pas conforme à [ses] opinions »[100]. En 2010, il décline la proposition, portée par Antoine Gosset-Grainville et validée par le palais de l'Élysée, de devenir le directeur de cabinet adjoint du Premier ministre, François Fillon[101].
Il soutient François Hollande lors de la primaire présidentielle socialiste de 2011[6] et ce avant l'affaire du Sofitel, alors que Dominique Strauss-Kahn était en tête des sondages[102]. De juillet à décembre 2011, il anime un cénacle d'experts et d'économistes, le « groupe de la Rotonde », composé des économistes Philippe Aghion, Gilbert Cette et Élie Cohen, qui fait un rapport tous les 15 jours au candidat[13],[103]. Ce groupe prône « un véritable choc de compétitivité », idée que Michel Sapin, chargé du projet présidentiel, ne retient pas[20].
Secrétaire général adjoint de l'Élysée
François Hollande remporte l'élection présidentielle. Le , après avoir réintégré la fonction publique, Emmanuel Macron devient secrétaire général adjoint de l'Élysée, en tandem avec Nicolas Revel[104],[105]. Il seconde le nouveau secrétaire général, Pierre-René Lemas.
Nicolas Prissette indique : « Dès les premières semaines du quinquennat, le secrétaire général adjoint de 34 ans retient l'attention du microcosme : jeune, sémillant, atypique, pas très à gauche. Les journaux lui consacrent des articles. On s'intéresse davantage à ce personnage qu'au secrétaire général Pierre-René Lemas, qui occupe pourtant le poste clé parmi tous les autres, au cœur du pouvoir »[106].
Dès l'été 2012, « l'ancienne cellule économique [de l'Élysée], dont Macron est désormais le plus haut gradé, concocte un plan choc : le passage temporaire aux 37 heures, jusqu'à la fin 2014, avec un bilan prévu pour voir si les Français peuvent repasser aux 35 heures, et la concentration des hausses d'impôts sur les plus hauts revenus. Le secrétaire général adjoint plaide dans le même temps pour un maintien de la défiscalisation des heures supplémentaires ». Ces propositions sont déclinées par François Hollande[107].
Emmanuel Macron est notamment l'un des artisans[108],[109], voire à l'origine[110] du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi et du pacte de responsabilité et de solidarité[111]. Concernant ce dernier, il s'oppose à Nicolas Revel, chargé des questions sociales et « dont la fibre socialiste est plus affirmée », sur l'opportunité d'inscrire le projet dans le collectif budgétaire voté avant l'été 2014[112]. La presse fait également état de dissensions avec Philippe Léglise-Costa, conseiller de François Hollande chargé des questions européennes, ce que ce dernier dément régulièrement[113] ; la revue Contexte indique notamment qu'en 2013, il perd un conflit avec celui-ci alors qu'il plaide « pour une stratégie coup-de-poing face à la Commission européenne, qui réclame à cor et à cri le respect des 3 % »[114]. Il contribue par ailleurs au choix de l'Élysée de ne pas légiférer sur les salaires des patrons et de privilégier un code de bonne conduite[115]. Il confie avoir songé à quitter son poste à l'automne 2013, estimant que la réforme des retraites présentée par l'exécutif n'était « pas à la hauteur »[94]. Il apparaît dans la liste des invités à la réunion du groupe Bilderberg de 2014[116] en sa qualité de secrétaire général adjoint de la présidence de la République.
Une candidature lui est proposée dans sa ville natale d'Amiens lors des élections municipales de 2014, mais il refuse l'offre[47]. Alors que Manuel Valls propose à François Hollande, à l'issue de ces élections, de lui confier le ministère du Budget dans son premier gouvernement[20],[117], le président de la République écarte cette idée en raison de son absence de mandat électoral[47],[112],[117].
Départ de l'Élysée et projets professionnels
Le , l'Élysée annonce qu'il quitte le cabinet de François Hollande et que Laurence Boone reprend les dossiers économiques et financiers. Son titre et rang protocolaire de secrétaire général adjoint de l'Élysée n'est en revanche pas conféré à celle-ci, qui ne reprend que le titre de chef du pôle économie et finance[118],[119]. Les observateurs expliquent son départ par ses déceptions de ne pas entrer dans le premier gouvernement de Manuel Valls et de ne pas obtenir gain de cause sur l'approfondissement des réformes engagées par le gouvernement[112], ou encore par l'arrivée comme secrétaire général de Jean-Pierre Jouyet, « beaucoup plus au fait des questions économiques et financières, mais aussi des questions européennes, que ne l'était son prédécesseur Pierre-René Lemas »[117],[58]. Alors qu'il espérait récupérer le poste de secrétaire général, il est également déçu de la décision de François Hollande de nommer ce dernier à la tête de la Caisse des dépôts et consignations[58].
Jouyet indique qu'Emmanuel Macron quitte le cabinet de la présidence « pour mener des projets personnels dans les domaines de l'enseignement et de la recherche »[120]. Il cherche, selon les sources, soit à créer une société de conseil financier[121],[58], soit « une sorte de TOEFL multidisciplinaire pour évaluer les élèves »[122], soit « un fonds d'investissement pour financer des projets innovants, notamment dans le domaine de l'éducation »[58], soit « aller dans la Silicon Valley monter une boîte d’enseignement sur internet »[123]. Il obtient un poste universitaire à l'université de Berlin au début de l'été 2014 et, avec l'aide d'Alain Minc, le titre de Senior Research fellow en économie politique à la London School of Economics pour y devenir maître de conférences en policy-mix européen ; il se rend une fois par semaine à Londres et Berlin donner des cours[124]; il a également cherché, par l'intermédiaire de Philippe Aghion, à obtenir un poste à l'université Harvard[58],[20]. Après avoir visité des start-ups en Californie avec Xavier Niel[54], il s’installe quelques semaines dans les locaux de BDGS, le cabinet d'Antoine Gosset-Grainville, dont il est proche et qui affirmera plus tard : « À l’époque, il essayait de monter une start-up dans le conseil stratégique. Il nous a demandé de l’accompagner sur les aspects juridiques »[125].
Ministre de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique
Le , il est nommé ministre de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique dans le gouvernement Valls II en remplacement d'Arnaud Montebourg[126], dont il conserve la moitié du cabinet[122]. Plusieurs personnalités ont été envisagées avant lui : Bertrand Delanoë, Louis Gallois, Gérard Collomb ou encore Pascal Lamy ; il est suggéré par Jean-Pierre Jouyet[58]. Alors inconnu du grand public[127],[128], il devient le plus jeune ministre de l'Économie depuis Valéry Giscard d'Estaing dans le premier gouvernement de Georges Pompidou en 1962[129]. Il est qualifié par certains médias et acteurs politiques d'« anti-Montebourg »[130] et de « symbole » d'un virage social-libéral de l'exécutif[131],[132],[133],[134]. La passation de pouvoir entre les ministres a lieu le au ministère de Bercy[135]. Il a pour directeur de cabinet Alexis Kohler, qui fut directeur de cabinet adjoint de Pierre Moscovici de juin 2012 à mars 2014, quand celui-ci était ministre de l'Économie et des Finances[136]. Plusieurs de ses lieutenants sont issus des réseaux de Dominique Strauss-Kahn, dont Cédric O, Benjamin Griveaux et Stanislas Guerini[137].
Loi Macron
Prenant la suite du projet de « loi sur la croissance et le pouvoir d'achat » porté par Arnaud Montebourg, qui se donnait pour objectif de « restituer 6 milliards d'euros de pouvoir d'achat » aux Français[138], il présente au mois de décembre 2014 au Conseil des ministres, le projet de loi pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques, aussi appelé « loi Macron », qui a pour objectif de « déverrouiller l'économie française » en modifiant notamment la réglementation concernant le travail le dimanche, les professions réglementées, les transports et le permis de conduire, l'ouverture du marché autocar[139] et la vie des entreprises et des salariés. Par peur de ne pas trouver de majorité sur ce texte, le gouvernement Valls II décide de ne pas faire voter cette réforme auprès des parlementaires et d'utiliser l'article 49 alinéa 3 de la Constitution, pour la faire adopter[140]. Après son adoption le 10 juillet et une saisine du Conseil constitutionnel par l'opposition[141], la loi est promulguée le 6 août 2015[142]. Pour son biographe Marc Endeweld, « c'est bien à l'Assemblée nationale [à l'occasion de l'examen du projet de loi] que le banquier de chez Rothschild s'est mué en véritable homme politique, essayant de convaincre jusqu'à ses détracteurs »[143].
L'OCDE estime que les mesures d'Emmanuel Macron généreront une hausse du PIB « de 0,3 % à un horizon de cinq ans et de 0,4 % à un horizon de 10 ans »[144]. À l'été 2016, Ludovic Subran, chef économiste de l'assureur Euler Hermes, estime à seulement un « demi-dixième de point » (soit 0,05 %) l'apport de la loi Macron à la croissance de la France[145]. Elle a pour mesure phare la libéralisation du marché des autocars longue distance, dits « autocars Macron »[146],[147].
Emmanuel Macron défend également certains articles du projet de loi relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique, dite « Sapin 2 », notamment sur le statut des autoentrepreneurs ou le seuil de qualification pour accéder à certains métiers. Face à l'opposition qui se manifeste à l'Assemblée, il doit accepter de nombreuses concessions et mobiliser ses partisans[148].
Dossiers industriels
En avril 2015, Emmanuel Macron fait passer la part de l'État dans le capital de Renault de 15 % à près de 20 %, sans en avertir le PDG, Carlos Ghosn. Il impose ensuite l'application de la nouvelle loi Florange qui permet de donner un droit de vote double aux actionnaires « historiques », ce qui confère à l'État la minorité de contrôle. Devant les remontrances de Nissan qui s'inquiète de cette progression au capital, l'État s'accorde à limiter sa puissance au sein de Renault et s'interdit d'agir chez Nissan[149]. En mai 2016, Emmanuel Macron appelle Carlos Ghosn, PDG de Renault, à revoir sa rémunération de 2015 à la baisse en menaçant de « légiférer »[150].
Les salariés licenciés de l'usine Ecopla en Isère, cédée à un groupe italien, lui reprochent son inaction, tandis que le député Pierre Ribeaud déplore « une absence de prise de conscience » de sa part[151]. Interrogé sur ce sujet, Emmanuel Macron reconnaît « des échecs » et « des limites à l'action publique » : « le rôle des responsables politiques, ce n'est pas de démontrer en toute circonstance des capacités, des protections que parfois ils n'ont plus »[151].
Quelques jours après sa démission, l'annonce de la fermeture du site d'Alstom à Belfort lui attire des critiques, y compris de la part de l'Élysée et de Michel Sapin, son successeur et ancien collègue à Bercy, qui déclare qu'Emmanuel Macron « avait levé le pied depuis un an », ou encore de son prédécesseur Arnaud Montebourg[152],[153],[151]. Il dénonce quant à lui la décision d'Alstom, affirme qu'elle n'avait jamais été communiquée au Gouvernement et qu'il a agi sur le dossier en 2015 pour « éviter un plan social et des licenciements »[154]. Mediapart souligne qu'à Bercy, Emmanuel Macron s'est « privé de plusieurs moyens d'influencer les décisions stratégiques du groupe Alstom, surtout lors du rachat par le groupe américain General Electric de ses activités énergie — il a notamment refusé de se servir d'un décret, adopté en mai 2014, permettant à l'État de s'opposer à une prise de contrôle d'une entreprise française par un groupe étranger. Il a également donné à General Electric un avantage décisif dans les coentreprises détenues par les deux groupes »[151]. Il met en cause « une surcapacité du secteur ferroviaire français » et affirme que « l'idée que l'on puisse régler ces situations uniquement par la commande publique, c'est une fausse piste sur le moyen et long terme »[155]. Le journaliste Jean-Michel Quatrepoint rattache le cas d'Alstom à celui d'autres fleurons industriels qui ont été cédés depuis vingt ans et établit un « lien direct » entre ces cessions et « la désindustrialisation de la France, son déficit abyssal du commerce extérieur, sa perte d'influence dans le monde, la lente attrition des emplois qualifiés »[156]. Jean-Michel Quatrepoint, sur le plan de la Défense, souligne également l'« erreur stratégique à long terme »[156] de la récupération par General Electric de Alstom Satellite Tracking Systems, spécialisée dans les systèmes de repérage par satellite. En 2019, Alain Marleix, député LR et ancien président de la commission d’enquête parlementaire sur les décisions de politique industrielle de l’État, saisit le parquet de Paris en mettant en cause Emmanuel Macron[157].
Ascension médiatique
Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion de l'Ifop, relève qu'« en quelques mois à peine, d'octobre 2014 à février 2015, la proportion de Français qui ne le connaissent pas passe de 47 % à 18 %. Gagner trente points de notoriété en quelques mois, c'est tout à fait exceptionnel »[158]. Il organise son premier meeting en mars 2015, dans le Val-de-Marne[159].
Tout en donnant l'apparence de la loyauté envers le président de la République, il prend régulièrement ses distances avec celui-ci, la première datant de son entretien à l'hebdomadaire Le 1 du 8 juillet 2015[160]. En avril 2015, Le Monde estime qu'à travers ses prises de parole, Emmanuel Macron « assume désormais son social-libéralisme en pleine lumière, même si son cabinet réfute tout changement d'attitude ou de discours »[161]. Fin 2015, il hésite à quitter le gouvernement en raison du projet de réforme sur la déchéance de la nationalité, avec lequel il exprime son désaccord ; il y renonce car celui-ci « ne fait pas partie de [son] périmètre ministériel »[162].
En , il dépose à l'Élysée et à Matignon un projet de loi, dit « Macron 2 » ou « nouvelles opportunités économiques » (NOÉ), qui est annulé par un arbitrage de l'exécutif[163],[145],[164]. Manuel Valls s'oppose tout particulièrement à ce qu'il présente ce nouveau projet de loi, dont le contenu est confié à d'autres ministères[163]. En février 2016, dans le cadre d'une réunion au palais de l'Élysée visant à arbitrer le contenu du projet de loi El Khomri, il accepte de s'effacer au profit de la ministre du Travail, à condition que le projet de loi comprenne deux dispositions qu’il avait prévu d'inclure dans le sien : la réécriture du licenciement économique et le plafonnement des indemnités prud'homales. Si Myriam El Khomri proteste et obtient alors gain de cause selon plusieurs témoignages, ces mesures sont finalement intégrées peu après dans le texte[164],[163]. Dans le même temps, il est rétrogradé dans l'ordre protocolaire du gouvernement à l'occasion du remaniement réduit de février 2016[165]. Alors que Manuel Valls entre en situation de concurrence directe avec lui dès la fin de l'année 2015, les deux hommes occupant un espace politique similaire, un sondage Odoxa teste pour la première fois les intentions de vote en sa faveur pour l'élection présidentielle en janvier 2016[160]. Selon son conseiller en communication Gaspard Gantzer, qui lui fait cette proposition, François Hollande envisage de le nommer Premier ministre en février 2016[166],[167]. Dans Les Leçons du pouvoir, François Hollande indique à ce sujet : « J’écarte d’emblée ce scénario, non par défiance envers lui mais parce que j’estime que Manuel Valls remplit loyalement son rôle et que je ne dois pas bouleverser l’équipe qui avait tenu le choc du terrorisme »[167].
Le , à Amiens, il fonde le parti En marche, qu'il veut « transpartisan » et qu'il définit comme étant à la fois de droite et de gauche[168],[169]. Avec cette initiative, il assume pour la première fois son ambition de se présenter à une élection présidentielle[170]. Plusieurs députés lui apportent alors leur soutien[171]. Ce lancement s'accompagne de tensions avec François Hollande sur la question de la loyauté d'Emmanuel Macron à son égard[169], et d'une dégradation de ses relations avec le Premier ministre Manuel Valls[172]. Emmanuel Macron entretient également de mauvais rapports avec Michel Sapin, ministre des Finances et des Comptes publics[20],[122],[173], mais aussi avec les secrétaires d'État Axelle Lemaire (numérique), dont il a la tutelle, et Christian Eckert (budget)[174]. Bénéficiant alors d'une très bonne image dans l'opinion, il voit celle-ci se dégrader en juin 2016, après une altercation filmée avec des syndicalistes et une polémique autour de son paiement de l'impôt sur la fortune (ISF)[175],[176]. Plusieurs journaux (L'Express, Les Échos, Le 1, L'Opinion) soutiennent plus ou moins ouvertement son action[21].
Le 8 mai 2016, il est invité par le maire d'Orléans, Olivier Carré, à présider les fêtes johanniques, organisées chaque année pour célébrer la libération de la ville par Jeanne d'Arc[177]. Dans son discours, il établit un parallèle implicite entre la vie de Jeanne d'Arc et sa propre trajectoire[178],[179]. En août 2016, il devient le premier ministre d'un gouvernement socialiste à se rendre au Puy du Fou, où il déclare qu'il n'est « pas socialiste »[180]. Bénéficiant d'une importante couverture médiatique, il est parfois présenté comme le « candidat des médias »[181],[182],[183].
Pendant son passage au gouvernement, il fait l'objet d'une forte couverture médiatique[184],[185]. Certains observateurs évoquent ainsi la « macronite », désignant une attitude démesurément bienveillante à son égard, dont seraient atteintes la presse, voire l'opinion publique[186],[187],[188]. D'autres acteurs, issus de la gauche radicale (Jean-Luc Mélenchon, François Ruffin), utilisent le terme pour dénoncer son positionnement politique et son influence au sein de la gauche[189],[190],[191].
Démission
Son départ du gouvernement de Manuel Valls est évoqué à plusieurs reprises par la presse à partir de l'été 2015[192]. Il aurait envisagé de démissionner en janvier 2016, après l'annulation de son nouveau projet de loi, puis après le meeting qu'il organise le 12 juillet 2016, au lendemain duquel Manuel Valls demande son renvoi à François Hollande[163],[193]. Lors de son entretien du , François Hollande déclare qu'Emmanuel Macron est tenu à la « solidarité » gouvernementale et à la nécessité de « servir jusqu'au bout » sans « démarche personnelle et encore moins présidentielle »[192]. Le 30 août 2016, il démissionne de ses fonctions de ministre pour se consacrer à En marche[194],[195],[196],[197]. Il est remplacé par Michel Sapin[194],[198]. François Hollande confie alors qu'Emmanuel Macron l'a « trahi avec méthode »[199]. Quelques jours plus tard, Emmanuel Macron déplore le fait que le gouvernement ait « fait beaucoup de choses à moitié », contrairement à ce qu'il préconisait[200]. D'après un sondage de l'Ifop, 84 % des Français approuvent alors le choix d'Emmanuel Macron de quitter ses fonctions ministérielles[201].
Selon Les Décodeurs du Monde, le résultat des réformes lancées par Emmanuel Macron pour « libérer la croissance » est difficilement perceptible[g],[145]. Le produit intérieur brut (PIB) a ainsi « connu des variations irrégulières », avec du « mieux » — 0,6 % de croissance au premier trimestre 2015 et 0,8 % de croissance au premier trimestre 2016 — et du « moins bon » — 0 % de croissance aux deuxièmes trimestres des années 2015 et 2016[145]. Par ailleurs, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A est passé de 3,41 millions lors de sa prise de fonction à 3,51 millions lors de son départ du gouvernement[145].
Élection présidentielle de 2017
Campagne pour le premier tour
En , après avoir présenté le mois précédent François Hollande comme « le candidat légitime » de son camp, il fait part de sa volonté de se présenter à l'élection présidentielle[202],[203],[204]. Il refuse de participer à la primaire de la gauche et annonce sa candidature le [205],[206],[207]. Le Monde souligne que « jamais aventure personnelle comme la sienne n'a été couronnée de succès sous la Ve République »[208]. Certains comparent sa dynamique et son positionnement à la candidature de François Bayrou en 2007[209],[210]. Bénéficiant d'une importante couverture médiatique, il est parfois présenté comme le « candidat des médias »[181],[182],[183]. Son premier ouvrage, Révolution figure parmi les meilleures ventes de livres en France à la fin de l'année 2016[h],[211],[212],[213]. Finalement, le 1er décembre 2016, François Hollande renonce à se représenter[214].
Pour financer sa campagne, Emmanuel Macron organise d'importantes collectes de fonds[i],[215],[216],[217]. Ses opposants l'accusent d'avoir utilisé de l'argent public pour favoriser sa candidature après la révélation qu'il a utilisé en huit mois plus de 120 000 € pour organiser des dîners[218],[219],[220],[221]. Au final, avec 16,6 millions d'euros de dépenses, la campagne d'Emmanuel Macron sera la plus coûteuse de tous les candidats[222]. Après l'élection, il est révélé qu'il a bénéficié de rabais significatifs de la part d'entreprises prestataires, et le financement d'En marche fera l'objet d'une enquête en raison de l'origine non-identifiée de 144 000 euros de dons[223],[224],[225].
Les principales critiques à son encontre portent sur le supposé flou entourant son programme[226],[227],[228],[229]. La droite le présente également comme le « dauphin » de François Hollande en raison de ses anciennes fonctions ministérielles et du fait qu'il rallie à sa candidature un certain nombre de personnalités de gauche, notamment Manuel Valls[j],[230],[231],[232]. Jean-Christophe Cambadélis menace cependant les membres du Parti socialiste qui soutiendraient Emmanuel Macron de sanctions, voire d'exclusions[233]. Le , Le Canard enchaîné indique que le parti d'Emmanuel Macron travaille à une alliance électorale avec le Parti socialiste afin de disposer d'une majorité en cas de victoire[234]. Mais Emmanuel Macron exclut toute alliance avec le PS[235]. Après l'avoir critiqué, François Bayrou annonce qu'il n'entend pas se présenter à l'élection présidentielle et propose une alliance à Emmanuel Macron, qui l'accepte[236],[237].
À la suite de la révélation de plusieurs affaires concernant le candidat de la droite François Fillon, qui était donné largement favori, Emmanuel Macron progresse dans les intentions de vote au premier tour[238],[239]. Le , il arrive en tête du premier tour de l'élection présidentielle avec 24,01 % des suffrages exprimés[240]. Il se qualifie ainsi pour le second tour face à Marine Le Pen.
Entre-deux-tours
Dans son discours suivant le premier tour, Emmanuel Macron remercie François Fillon et Benoît Hamon, qui lui ont apporté leur soutien en vue du second tour, et appelle à un large rassemblement derrière lui[241]. Il reçoit le soutien de plusieurs personnalités, dont celui de François Hollande et celui de l'ancien président des États-Unis Barack Obama[242],[243],[244],[245].
Le début de l'entre-deux-tours est marqué par le duel à distance entre les deux candidats sur le parking de l'usine Whirlpool d'Amiens, menacée de délocalisation, où Marine Le Pen se rend par surprise peu avant l'arrivée prévue de son concurrent qui a prévu d'échanger avec les salariés[246]. Le débat télévisé qui oppose Emmanuel Macron à Marine Le Pen, le 3 mai 2017, est d'une violence inhabituelle[247]. Si le candidat d'En marche est plutôt considéré comme le vainqueur de la confrontation, c'est surtout la faiblesse de Marine Le Pen qui est soulignée[248]. D'après Gérard Courtois, éditorialiste au Monde, ce débat est le premier à avoir sensiblement modifié le rapport de forces entre les deux candidats finalistes d'une élection présidentielle au regard de l'agrandissement de l'écart observé entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen[249].
Après des tentatives d'hameçonnage en mars 2017[k], des milliers de documents internes à l'équipe de campagne d’Emmanuel Macron sont piratés et diffusés sur Internet le [250],[251],[252],[253],[254]. La Commission nationale de contrôle de la campagne électorale demande aux organes de presse « de ne pas rendre compte du contenu de ces données »[253]. Accusée, la Russie nie toute implication[250]. En , après enquête, le directeur de l'ANSSI, Guillaume Poupard, indiquera que « l'attaque était si générique et simple qu'elle pourrait être quasiment l'œuvre de n’importe qui »[255].
Victoire face à Marine Le Pen
Le , il est élu président de la République avec 66,10 % des suffrages exprimés, contre 33,90 % pour Marine Le Pen[256]. Ce second tour est marqué par un nombre record d'abstentionnistes et de bulletins blancs ou nuls : 25,4 % d'abstentions, 6,4 % de votes blancs et 2,2 % de votes nuls[257]. Emmanuel Macron a ainsi recueilli le vote de 43 % des électeurs inscrits sur les listes électorales, ce qui est comparable aux résultats des précédentes élections présidentielles[258].
Au lendemain de son élection à l'Élysée, il démissionne de la présidence d'En marche, dont Catherine Barbaroux assure l'intérim en vue des élections législatives[259],[260].
Emmanuel Macron est perçu comme un réceptacle de la demande de renouvellement du personnel politique[261],[262],[263]. Sa trajectoire a pu être comparée à celle de Charles de Gaulle en 1958 pour sa capacité à s'imposer dans un paysage politique à bout de souffle et à le recomposer[264],[265],[266],[267].
Président de la République
Prise de fonction
Le , Emmanuel Macron est investi président de la République française[268]. Il est le 8e président de la Cinquième République et le 25e président de la République française. Lors de son entrée en fonction, il est, à 39 ans, le plus jeune président français de l'histoire[l], le plus jeune dirigeant du G20 et le plus jeune chef d’État élu démocratiquement, exception faite du micro-État de Saint-Marin[m].
Il confie la fonction de Premier ministre à Édouard Philippe, maire du Havre et membre des Républicains (LR)[271]. Édouard Philippe forme un gouvernement comprenant des personnalités de gauche, de droite, du MoDem et des indépendants, présentés comme des membres de la « société civile »[272].
Emmanuel Macron ayant déclaré en octobre 2016 que la France a besoin d'un chef de l'État « jupitérien »[273] sur le modèle de Charles de Gaulle et François Mitterrand, par opposition au « président normal » que François Hollande entendait incarner, les médias reprennent largement cette métaphore — en le qualifiant de président jupitérien, voire en le surnommant « Jupiter »[274] — pour évoquer le début de sa présidence et les symboles auxquels il recourt (marche vers la pyramide du Louvre le soir de son élection, remontée des Champs-Élysées en véhicule militaire, tentative de sélectionner la presse accréditée pour les voyages officiels, invitation de Vladimir Poutine à Versailles). Le chercheur Alexandre Eyries estime qu'Emmanuel Macron « affiche un retour aux sources de la Ve avec un pouvoir exécutif absolu »[275],[276].
Politique intérieure
Le début du quinquennat d'Emmanuel Macron est marqué par l'affaire Richard Ferrand, du nom du ministre de la Cohésion des territoires, accusé de conflits d'intérêts, et par des accusations d'emplois fictifs visant le MoDem, parti de François Bayrou, tout juste nommé ministre de la Justice[277]. Ces révélations interviennent en pleine préparation d'une loi sur la « moralisation » de la vie politique portée par François Bayrou[278]. Sous le feu des critiques, celui-ci, Sylvie Goulard et Marielle de Sarnez ne sont pas reconduits lors de la formation du second gouvernement Philippe, à la suite des élections législatives[279],[280].
Économie et social
Au début de sa présidence, il fait principalement voter des réformes en matière fiscale et en droit du travail[281]. Le quotidien Le Monde indique que si Emmanuel Macron souhaitait à la fois « libérer » l’économie et « protéger » les Français, le premier objectif a « pris le pas » sur le second[282].
Il fait également sortir les valeurs mobilières et les placements (actions, assurance-vie…) de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), qu'il remplace par l'impôt sur la fortune immobilière (IFI), au périmètre plus limité[283]. Cette mesure, qui coûte 3,2 milliards d'euros au budget français alors qu'elle bénéficie à seulement 300 000 personnes, contribue à sa perception dans l'opinion comme le « président des riches »[284]. Il annonce également la suppression de la taxe visant les Français transférant leur domicile fiscal hors de France (exit tax)[285]. D'après une étude réalisée en 2018 par l'OFCE, les mesures économiques d'Emmanuel Macron auront un quasi-impact nul sur le pouvoir d'achat des classes moyennes et les ménages les plus pauvres verront leur niveau de vie se réduire, alors que les 2 % des Français les plus aisés gagneront 42 % de l'augmentation attendue par l'exécutif[286],[287].
Alors que la Cour des comptes fait part de son scepticisme sur la politique budgétaire menée par l’exécutif, les mauvais résultats économiques de la France sont soulignés par les médias et les Français jugent négativement sa politique économique[288],[289],[290],[291],[292].
Éducation
En matière d'éducation, Emmanuel Macron met en place un programme prévoyant des classes de CP à 12 élèves dans les écoles défavorisées[n],[293],[294], fait voter l’interdiction des téléphones portables dans les écoles et les collèges[295],[296], ainsi qu’une nouvelle formule du baccalauréat, qui doit comprendre une part de contrôle continu à partir de 2021[297],[298], malgré l’opposition du Conseil supérieur de l'éducation du 21 mars 2018[299].
Élections intermédiaires
Les élections sénatoriales de 2017 constituent la première défaite électorale d'Emmanuel Macron[300]. Initialement, La République en marche espérait doubler son nombre de sénateurs, mais ses espérances sont progressivement revues à la baisse, notamment en raison de l'annonce par le gouvernement de coupes budgétaires aux collectivités territoriales[301]. Le scrutin, auquel participent essentiellement des grands électeurs élus lors des municipales de 2014, est un sévère échec pour le parti présidentiel, qui ne parvient pas à remporter de sièges supplémentaires[302],[303]. Ce résultat complique le projet de réforme constitutionnelle d'Emmanuel Macron, car, pour réviser la Constitution, il faut que les deux chambres approuvent le même texte, et que le projet soit appuyé par une majorité de trois cinquièmes des parlementaires (députés et sénateurs)[304].
Crise des Gilets jaunes
En novembre et , il est au centre de la contestation des Gilets jaunes, qui commence de façon spontanée après l’annonce par l’exécutif d’une augmentation des taxes sur le prix des carburants au [305],[306]. Alors que le mouvement conduit à plusieurs morts et fait de nombreux blessés, Emmanuel Macron revient sur la hausse des taxes et annonce notamment l'augmentation du salaire d'un travailleur au SMIC de 100 euros par mois en 2019[307],[308]. Il lance en décembre un grand débat national et publie à la mi-janvier sa Lettre aux Français[309].
Politique étrangère
Union européenne
Il se rend à Berlin pour sa première visite à l'étranger, affichant son entente avec Angela Merkel[310],[311]. La chancelière allemande apparaît alors comme étant sa principale alliée au sein de l’Union européenne sur les questions économiques et migratoires[312].
Le 25 août 2017, des déclarations d'Emmanuel Macron déclenchent une crise diplomatique avec la Pologne[313],[314],[315]. Alors qu'il souhaite modifier le statut des travailleurs détachés contre la volonté du gouvernement polonais, il déclare que « la Pologne n'est en rien ce qui définit le cap de l'Europe » et que « le peuple polonais mérite mieux » que la position adoptée par sa présidente du Conseil des ministres, Beata Szydło[314]. En retour, celle-ci dénonce l'« arrogance » du président français, ajoutant qu'il devrait essayer d'« avoir les mêmes résultats économiques et le même niveau de sécurité de ses citoyens que ceux garantis par la Pologne »[314].
Durant sa première année de présidence, Emmanuel Macron voit échouer sa proposition de listes transnationales aux élections européennes, son projet de budget de la zone euro, et ne parvient pas à s’imposer sur la crise migratoire[316]. Ainsi, en avril 2018, Angela Merkel s’oppose à son souhait de doter la zone euro d'une capacité budgétaire, la chancelière allemande voyant dans ce projet le risque que les pays du Sud de la zone relâchent leur effort budgétaire[317]. Sur la question migratoire, il fait face à l’opposition de plusieurs pays européens hostiles à l’accueil de migrants, dont l’Italie, la Hongrie, la Pologne, la République tchèque et l’Autriche[318],[319],[320]. Fin 2018, il qualifie les dirigeants hongrois et polonais d’« esprits fous » qui « mentent à leur peuple »[321]. L'opposition entre Emmanuel Macron et Viktor Orbán est soulignée par les médias, qui indiquent qu'ils essaient de reconfigurer la vie politique européenne autour de leurs figures respectives[322].
Dans le cadre de la procédure de retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne, il se montre parmi les plus intransigeants, ce qui fait dire à la presse britannique qu'il est le principal responsable de l’enlisement des négociations entre le Royaume-Uni et l’UE[323],[324],[325].
États-Unis
Le , il s'élève contre la décision de Donald Trump de retirer les États-Unis de l'accord de Paris sur le climat, lors d'une allocution télévisée qu'il prononce en français puis en anglais[o],[326],[327]. Il conclut son intervention en paraphrasant le slogan de campagne du président américain (« Make America Great Again ») par « Make our Planet Great Again », une formule qui fait le tour du monde[328] et bat le record de partages sur Twitter pour un compte français[329].
En , Emmanuel Macron évoque l’idée d’une armée européenne, ce qui lui attire les critiques du président américain alors que l’entente entre les deux hommes était jusqu'ici soulignée[330],[331].
Moyen-Orient
En novembre 2017, il s'investit dans la crise au Liban, où le Premier ministre Saad Hariri avait démissionné, sous la pression de l'Arabie saoudite selon certains[332].
Dans le cadre de la guerre civile syrienne, Emmanuel Macron reste sur une ligne proche de celle de François Hollande[333],[334] : il réaffirme son soutien à l'opposition syrienne[335],[336] mais change cependant de rhétorique en affirmant ouvertement ne pas vouloir faire de « la destitution de Bachar el-Assad une condition préalable à des discussions. […] Daech est notre ennemi, Bachar est l'ennemi du peuple syrien »[337],[338],[339],[333],[340].
Élu peu après l'attaque chimique de Khan Cheikhoun, Emmanuel Macron déclare, le , qu'une nouvelle utilisation d'armes chimiques en Syrie serait une « ligne rouge » qui, si elle était franchie, ferait l'objet d'une « riposte immédiate »[341]. Une semaine après l'attaque chimique de Douma du 7 avril 2018, la France participe à des bombardements contre des sites liés au programme d'armement chimique syrien[342]. Emmanuel Macron affirme alors que la France détient des « preuves » de l'usage d'armes chimiques contre des civils par le régime de Bachar el-Assad[343]. Cette riposte est soutenue par le Parti socialiste, mais condamnée par le Front national et La France insoumise, tandis que Les Républicains sont divisés[344],[345],[346]. Parmi eux, plusieurs personnalités appellent à la divulgation des « preuves » évoquées par Emmanuel Macron et dénoncent une intervention sans mandat de l'ONU ni vote du Parlement[343],[347].
ONU
Lors de son premier discours à l'ONU, le , Emmanuel Macron défend une vision « multilatéraliste » des relations internationales[348].
En mars 2019, Michelle Bachelet, haut-commissaire des Nations-unies aux droits de l'homme, dénonce « l'usage excessif de la force » exercé par le Gouvernement français face au mouvement des Gilets jaunes. Elle demande une enquête sur les violences policières et compare la répression en France à celle ayant lieu en parallèle dans les régimes autoritaires du Soudan, du Zimbabwe et du Venezuela face à des manifestants. Elle déplore en outre le manque d'écoute du Gouvernement face aux demandes de réformes des manifestants[349]. Le Gouvernement français se dit « étonné » par cette comparaison, questionnant la pertinence de telles conclusions et affirmant qu'aucun mort n'a été à déplorer[350].
Évolution de sa popularité
Emmanuel Macron voit sa cote de popularité de début de mandat s'établir à un niveau compris entre 45 % (selon Elabe) et 62 % (selon l'Ifop) de satisfaction[351],[352]. Sa popularité est ainsi sensiblement inférieure à celles de ses prédécesseurs au début de leur mandat[353],[354],[355].
À l'été 2017, les instituts de sondage font état d'une baisse de sa popularité dans une proportion jamais vue depuis Jacques Chirac en 1995[356],[357]. Selon l'Ifop, sa cote de satisfaction connaît une baisse de 24 points de pourcentage en trois mois[358],[359]. Le baromètre Elabe d'août relève même un différentiel de 15 points en sa défaveur[360]. Plusieurs éléments sont avancés par les sondeurs pour expliquer ce phénomène quasi-inédit sous la Ve République[361] : mise en place par l'exécutif d'une politique de rigueur ; difficulté à satisfaire sur la durée son électorat, composé à la fois les sympathisants de droite et de gauche ; déclarations jugées humiliantes envers le chef d'État-Major des armées, Pierre de Villiers[356],[359],[362]. Dans une tribune publiée par le New York Times, Chris Bickerton, maître de conférences à l'université de Cambridge, désigne son « attitude arrogante à l'égard du pouvoir » et le « vide de son projet politique » comme raisons de sa perte de popularité[363],[364],[365].
Sa chute de popularité est particulièrement marquée chez les catégories populaires (ouvriers et employés), alors qu'il avait déjà réalisé ses moins bons résultats chez celles-ci au premier tour de la présidentielle ; Jérôme Fourquet de l'Ifop et Chloé Morin de la Fondation Jean-Jaurès considèrent que « pour l’essentiel, c’est l’insécurisation économique, que la politique menée est perçue comme aggravant davantage, ainsi que le sentiment d’injustice sociale, nourri par un certain nombre d’annonces fiscales récentes, qui sont à l’origine de la fracture qui se dessine entre le représentant d’une France « en marche » et celle qui se sent de moins en moins prise en compte voire, aux dires de certains, méprisée »[366].
De novembre 2017 à janvier 2018, les sondages indiquent une hausse continue de sa popularité[367],[368],[369],[370]. Pour Brice Teinturier, ce regain donne une « grande originalité » à la courbe de popularité d'Emmanuel Macron au regard de celles de ses prédécesseurs ; il l'explique par les réformes qu'il mène, le respect de la plupart de ses promesses de campagne et la faible structuration de l'opposition à son égard[371]. Un sondage Odoxa de décembre 2017 indique que le nombre d'opinions favorables à son égard s'établit à 54 % mais qu'il reste considéré à 67 % comme le « président des riches »[372],[373] ; le même institut indique en février 2018 que 69 % des Français le considèrent comme éloigné des intérêts de la France rurale[374].
Entre mars et juillet 2018, sa popularité se stabilise après deux mois de baisse significative, en particulier chez les classes moyennes[375],[376],[377]. À l’été et l’automne 2018, la plupart des instituts de sondage indiquent qu’il atteint ses plus faibles taux de popularité : il est crédité de 21 % à 34 % d'opinions favorables, soit un niveau plus faible que son Premier ministre et souvent inférieur à celui de ses prédécesseurs au même moment de leur présidence[378],[379],[380],[381]. Selon Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop, l'affaire Benalla a été un « déclic pour déclencher une vague de jugements négatifs », mais c'est la politique économique d'Emmanuel Macron qui serait la principale source de mécontentement : d’après lui, « Macron n'est plus seulement dénoncé comme le président des riches mais comme celui qui s'attaquerait aux pauvres, celui dont la politique nuirait aux classes moyennes »[378]. Il souffre également de l'usage d'expressions qui passent pour arrogantes ou traduisant un mépris de classe[q] et de ses critiques envers les Français lors de voyages à l’étranger[382],[383].
Co-prince d'Andorre
En tant que président de la République française, Emmanuel Macron devient co-prince d'Andorre aux côtés de l'évêque d'Urgell. En juillet 2017, il rencontre à Paris le chef du gouvernement d’Andorre, Antoni Martí, et le président du Parlement andorran, Vicenç Mateu. Les trois hommes discutent des réformes économiques et sociales de la principauté, dont l'introduction récente d'une nouvelle législation fiscale. Emmanuel Macron promet de soutenir Andorre dans ses négociations pour l'obtention d'un statut d'association avec l'Union européenne[384],[385].
Ligne politique
Positionnement
Lors de son émergence sur la scène politique française, Emmanuel Macron est alternativement qualifié de social-libéral ou de social-démocrate[172],[386],[130],[387],[13]. Il est alors soutenu par l'aile droite du Parti socialiste[388] et par une partie de la droite[389].
Alors qu'il l'assume en 2014, il renie à partir de 2016 la qualification de socialiste, tout comme celle de centriste[390],[391],[392],[393],[394],[395]. Dans son ouvrage Révolution de 2016, il se présente à la fois comme un « homme de gauche » et un « libéral », « si par libéralisme on entend confiance en l'homme »[396].
Avec En marche, il affirme souhaiter dépasser le clivage existant entre la gauche et la droite au profit de celui entre « progressistes » et « conservateurs »[397],[398]. Lors de la campagne présidentielle de 2017, ses propositions mêlent des mesures considérées comme étant de gauche et d'autres de droite[399],[400],[401],[402],[403]. Pour en faire part dans une même phrase, il a régulièrement recours à l'expression « en même temps »[42]. Avec le lancement d'En marche et le recours à une rhétorique antisystème, il est parfois qualifié de populiste, terme qu'il rejette et revendique alternativement en fonction du sens qui lui est donné[404],[401],[405],[406],[407],[408],[409]. Dans le même temps, il est décrit comme un représentant des élites et accusé de servir leurs intérêts[410],[411].
Proche de Michel Rocard[r], il revendique une filiation politique avec Pierre Mendès France et François Mitterrand[412],[413],[13],[414],[415],[416]. Mediapart relève au cours de sa campagne de 2017 qu'il « mobilise dans ses discours et entretiens un panthéon hétéroclite de figures politiques et intellectuelles » (« plus de 80 auteurs et intellectuels, philosophes, artistes et écrivains, souvent des classiques »), avec Charles de Gaulle comme « référence favorite »[417].
Économie et social
Questions économiques et fiscales
Durant la campagne présidentielle de 2012, il s’oppose à la suppression de niches fiscales[13],[418]. Lorsqu’Arnaud Montebourg tente de sauver les emplois menacés du site ArcelorMittal de Florange, il affirme que la « gauche romantique » doit « ouvrir les yeux »[419]. En février 2017, il annonce vouloir supprimer 120 000 postes de fonctionnaires en ne renouvelant pas certains postes[420].
À quelques mois de distance, il tient des propos contradictoires ou opposés : c'est le cas notamment pour les 35 heures, le droit du travail, l'indemnisation dégressive du chômage, le diesel, le cannabis, la colonisation ou le mariage pour les couples de même sexe[421],[422]. En vue de la présidentielle de 2017, il déclare vouloir exonérer 80 % des Français de la taxe d'habitation, l'État prenant en charge le déficit de ressources pour les communes[423],[424].
Santé
En matière de santé, il ne remet pas en cause le dispositif du tiers payant mais estime qu'il faut revenir sur le paiement des médecins à l'acte « pour faire face à la surcharge de travail » ainsi qu'à « une nouvelle sociologie de médecins qui veulent travailler autrement », mais aussi pour « un problème d'efficacité »[425]. Il propose de « prendre en charge à 100 % l'optique, l'audition et le dentaire »[426], une mesure qui, selon le quotidien Les Échos, coûterait 4,4 milliards sans que le candidat ne précise si ce surcoût sera payé par la Sécurité sociale ou par les mutuelles[427].
Éducation
Pour L'Obs, les propositions d'Emmanuel Macron s'inscrivent « dans l'esprit de la loi de refondation de l'école de l'ex-ministre de l'Éducation Vincent Peillon (priorité au primaire), avec un soupçon de libéralisme de droite (plus d'autonomie aux écoles) et un message rassurant envoyé aux élites sociales (maintien des classes prépas et des grandes écoles puisque le système marche) »[428].
Il propose que les réseaux d'éducation prioritaire (ex-ZEP) enrôlent des professeurs expérimentés, mieux payés, et disposant d'une plus grande liberté pédagogique[428]. Il propose d'enrichir l'offre scolaire dans les collèges de quartiers populaires pour qu'ils attirent les bons élèves du secteur, voire des élèves venus d'ailleurs par dérogation ; ces mesures font l'objet d'une expérimentation du gouvernement à la rentrée 2016[428]. Il conforte le besoin d'un collège unique et propose une réforme de la carte scolaire[429].
Selon lui, l'enseignement professionnel « doit devenir une priorité de l'Éducation nationale » mais il évoque une réforme organisationnelle proche de celle mise en place en Allemagne, avec la proposition d'une décentralisation. Il déclare : « L'État doit définir les programmes et le cadre de l'enseignement professionnel, et la gestion de ces filières doit être transférée aux régions »[430].
Logement
Emmanuel Macron propose de relancer « de manière brutale » la production de logements par « une politique de l'offre », quitte à « réduire » des « normes », « certains droits et certaines capacités de recours » pour « accélérer les opérations » immobilières[431].
Institutions
En 2011, dans la revue Esprit, Emmanuel Macron écrit que l’élection présidentielle « n’apportera pas plus qu’auparavant le démiurge », et appelle à retrouver le temps long de la « délibération permanente », cette « double vertu du parlementarisme et de la démocratie sociale que notre République a encore trop souvent tendance à négliger »[432].
Il regrette en 2015 l'absence de la figure symbolique du roi, qui crée selon lui un vide dans la vie politique française[433], et affirme qu'il ne croit pas au « président normal », image sur laquelle François Hollande avait fait campagne[416].
Pendant sa campagne de 2017, il propose d'introduire le scrutin proportionnel à l'Assemblée nationale et, « de façon massive », au Sénat, de limiter le cumul des mandats, de mettre en place des incitations financières pour l'introduction des personnes non encartées sur les listes électorales, d'instaurer des formations pour aider les citoyens à accéder aux fonctions d'élus et pour aider les responsables politiques à revenir à la vie « normale », d'obliger le président de la République à rendre des comptes chaque année de son mandat devant une commission de citoyens tirés au sort et de « subordonner l'accès à la vie élective à un casier judiciaire vierge »[434],[435].
Enjeux sociétaux
Immigration
En 2015, il se dit confiant sur la capacité de la France à accueillir davantage d'immigrés[436]. En janvier 2017, contrairement à plusieurs socialistes, il apporte son soutien à la politique d'accueil des migrants conduite par Angela Merkel en Allemagne[437],[s],[438].
Lors de la commémoration internationale de l'armistice de 1918, il déclare que le nationalisme est « l'exact contraire » du patriotisme[439],[440] et que donner la priorité aux intérêts nationaux sans tenir compte des autres revient à sacrifier ce que la nation a de « plus précieux », à savoir selon lui ses « valeurs morales »[441],[442].
Il se prononce pour le pacte mondial sur les migrations, dit « pacte de Marrakech »[443].
Laïcité
En juillet 2016, il annonce être contre l'interdiction du voile à l'université[444]. Réagissant à des propos tenus par Manuel Valls et Jean-Pierre Chevènement sur la pratique de l'islam, il « dénonce les considérations qui demandent à des citoyens d'être « discrets », parce que les précédents historiques où l'on a demandé la discrétion en matière de religion ne sont pas à l'honneur de la République »[445].
Environnement
Dans la perspective de la conférence de Paris de 2015 sur le climat, il appelle à « accélérer la transition écologique » et prône un « équilibre entre impératif écologique et exigence économique ». Durant l'été 2016, il prend la défense du diesel, auquel il estime qu'il ne faut « pas faire la chasse » car il « reste au cœur de la politique industrielle française ». Cette prise de position pour ce carburant polluant s'inscrit dans les suites de l'affaire Volkswagen et lui vaut les foudres de son camp politique[446],[447],[448]. Macron s'exprime également en faveur de la filière nucléaire, qui est selon lui « un choix français et un choix d'avenir »[449].
Concernant le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, il estime d'abord qu'il « relève d'un modèle qui n'a plus cours aujourd'hui » mais « qu'il faut lancer la construction parce que la consultation a eu lieu »[450]. Il indique ensuite qu'il se donnerait six mois, s'il était élu président, pour statuer sur ce projet après un examen comparatif avec l'alternative d'un aménagement de l'aéroport de Nantes-Atlantique, sous l'autorité d'un « médiateur indépendant »[451]. Il dit également refuser toute « évacuation de la ZAD par la violence »[451].
Début 2019, il renonce à sa promesse d’interdire le glyphosate en 2021[452].
Sujets régaliens
Sécurité
Emmanuel Macron estime que le projet de réforme avorté sur la déchéance de la nationalité n'était pas une « solution concrète » et juge que « la prolongation sans fin de l'état d'urgence pose des questions, et des questions légitimes » ; il prône des moyens accrus pour les services de renseignement[431]. Il appelle de ses vœux un rétablissement de la police de proximité et considère que « sur la gestion de certains grands risques il faut déléguer aux associations », voire au secteur privé[431],[434].
Défense
En 2017, il se prononce pour un service national universel et obligatoire d'un mois[453]. Il reproche au chef d'État-Major des armées, Pierre de Villiers, d’avoir fait part de son inquiétude quant aux 850 millions d'euros de coupes budgétaires annoncées dans le budget de la Défense. Après avoir déclaré être le « chef », il contraint Pierre de Villiers à la démission[454]. Le président français se voit alors reprocher une attitude autoritaire et humiliante[455],[456].
En déplacement au Proche-Orient début 2017, il se définit dans une position médiane « à mi-chemin de la politique d'ostracisation du régime Assad et de soutien exclusif à la rébellion » suivie par la France depuis 2011[457],[458]. Toutefois en avril 2017, Emmanuel Macron a proposé une intervention militaire contre le régime d'Assad[459].
Politique internationale
Emmanuel Macron est présenté comme europhile et fédéraliste[460],[461],[462]. Il se réclame de Jacques Delors, et se prononce pour l'accord économique et commercial global (CETA)[463],[464],[465]. Il est l'un des rares candidats à l’élection présidentielle à ne pas remettre en cause l'engagement pris par la France de respecter le critère de convergence d'un déficit public inférieur à 3 % de son PIB[466]. Lors des meetings de sa campagne présidentielle, il fait acclamer l'Union européenne et ses partisans sont encouragés à brandir des drapeaux européens : Jean Quatremer estime que c'est « du jamais vu » depuis la campagne d'Europe Écologie menée à l'occasion des élections européennes de 2009[467]. Il prône la création d'un poste de « commissaire responsable de la zone euro, ainsi qu'un Parlement de la zone euro » et un budget commun pour celle-ci[468],[431].
Opposé au mouvement Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS), il refuse de se prononcer sur la reconnaissance de l'État de Palestine[457].
Controverses
Polémiques
Le parcours politique d'Emmanuel Macron est jalonné de déclarations qui déclenchent des polémiques et se voient parfois baptisées du nom générique de « macronades » dans les médias ; ceux-ci se demandent dans quelle mesure ces propos peuvent être spontanés ou, au contraire, participer d'une stratégie de communication[469],[470],[471]. Le terme plus péjoratif de « macronerie » est également utilisé[472].
Emmanuel Macron crée la polémique le 17 septembre 2014 en déclarant publiquement qu'une partie non négligeable des employés bretons de Gad sont « illettrés », avant de regretter ses propos[473],[474].
Alors ministre de l'Économie, il se rend à Lunel et s'emporte face à des grévistes en lançant : « Vous n'allez pas me faire peur avec votre tee-shirt. La meilleure façon de se payer un costard, c'est de travailler »[475].
La députée socialiste des Hautes-Alpes Karine Berger, soutien de Benoît Hamon[476], rapporte que lors du débat sur la loi de séparation des banques de dépôt et d'investissement, Emmanuel Macron, alors secrétaire général adjoint de l'Élysée, l'a appelée à plusieurs reprises « pour lui demander de retirer deux amendements non favorables à ses amis banquiers »[477].
Le 13 janvier 2017, en déplacement à Nœux-les-Mines (Pas-de-Calais), l'ancien ministre de l'Économie est accusé par certains élus de tout bord politique de « mépriser » les habitants du bassin pour avoir affirmé que l'alcoolisme et le tabagisme se sont peu à peu installés dans le bassin minier[478].
Dans son livre Révolution, publié en novembre 2016, il « plaide pour une dépénalisation de la détention en petite quantité du cannabis afin de désengorger les tribunaux ». Toutefois, dans un entretien accordé au Figaro en février 2017, il réfute totalement l'idée en déclarant qu'il « ne croit pas à la dépénalisation des petites doses ni aux peines symboliques, cela ne règle rien[479] ». La semaine suivante, son soutien Gérard Collomb explique que Macron préfère sanctionner par une amende directe de 100 euros un délit lié au cannabis au lieu de convocations au tribunal pour des rappels à la loi et des peines symboliques. Il précise donc tenir une position de dépénalisation mais pas de légalisation[480].
Il est critiqué pour évoquer, également dans son livre Révolution, « des éléments de civilisation » dans la colonisation de l'Algérie : « Oui, en Algérie, il y a eu la torture, mais aussi l'émergence d'un État, de richesses, de classes moyennes, c'est la réalité de la colonisation. Il y a eu des éléments de civilisation et des éléments de barbarie[481]. » En février 2017, il revient sur ces propos en déclarant à la chaîne algérienne Echorouk News qu'« il est inadmissible de faire la glorification de la colonisation » et qu'il l'a « toujours condamnée ». Il ajoute également : « La colonisation fait partie de l'histoire française. C'est un crime contre l'humanité[482]. » Cette sortie est abondamment commentée dans la presse[483],[484]. Pour l'historienne Sylvie Thénault, « le contexte suggère que ses déclarations visent à chercher des voix dans un électorat qui serait sensible à une condamnation de la colonisation »[485].
Il déclare le : « Il n'y a pas de culture française. Il y a une culture en France. Elle est diverse »[486]. Le suivant, à Londres, il réitère ces propos en affirmant qu'« il n'y a pas de culture française » et qu'il n'a jamais vu l'« art français »[487]. Ces déclarations lui attirent des critiques du monde politique et culturel français[488].
Le 16 février 2017, il déclare regretter « l'humiliation » qu'auraient subie les opposants au mariage entre personnes de même sexe, suscitant de nombreuses réactions, notamment de la part d’organisations LGBT et de Christiane Taubira[489],[490],[491].
Lors de l'« affaire » Mohamed Saou, Macron apporte son soutien à ce dernier sur Beur FM alors qu'il se pense hors antenne : « Il a fait un ou deux trucs un peu plus radicaux, c'est ça qui est compliqué. Mais à côté de ça, c'est un type qui est très bien Mohamed en plus ». Il est alors accusé de complaisance à l'égard de l'islamisme[492],[493].
Après sa remarque à propos des kwassa-kwassa lors d'un déplacement en Bretagne le — « le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien, c'est différent » — qui suscite des réactions très vives dans le monde politique comme au sein de la communauté comorienne[494], Emmanuel Macron s'entretient avec le président comorien Azali Assoumani avec lequel il affirme vouloir « travailler dans un esprit d'apaisement et de confiance mutuelle »[495].
Le , il suscite une polémique en affirmant à l'occasion de l'inauguration de la Station F, qu'« une gare, c'est un lieu où on croise des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien »[496], ces propos étant condamnés par l'opinion publique et l'entière opposition parlementaire.
Le , en marge du sommet du G20, il suscite une autre polémique auprès de journalistes de L'Humanité et Libération en affirmant : « Le défi de l'Afrique, il est civilisationnel. Quand des pays ont encore aujourd'hui sept à huit enfants par femme, vous pouvez décider d'y dépenser des milliards d'euros, vous ne stabiliserez rien »[497].
Le , lors d'une visite en Corrèze pour l'inauguration d'un campus à Égletons, il prononce en aparté[498], au sujet des salariés de l'usine GM&S venus s'inviter pour manifester leur mécontentement à la suite de la suppression de 150 emplois : « Il y en a certains, au lieu de foutre le bordel, ils feraient mieux d’aller regarder s’ils ne peuvent pas avoir des postes là-bas, parce qu’il y en a qui ont les qualifications pour le faire »[499], ce qui est considéré comme une forme d'arrogance par ses opposants[500]. Certains[Qui ?] retournent même ses propos contre lui en disant que « l'expression pourrait très bien être réutilisée contre son auteur »[501]. En réaction à la polémique, Emmanuel Macron déclare aux journalistes : « C'est vous qui le mettez [le bordel] »[502],[503].
Le , la conseillère de presse de l'Élysée publie une vidéo sur son compte Twitter montrant Emmanuel Macron en train de critiquer le « pognon de dingue » dépensé dans les aides sociales. La vidéo est critiquée par des hommes politiques de gauche tels que Jean-Luc Mélenchon : « Ce qui coûte un pognon de dingue, c'est vous et vos cadeaux aux ultra-riches », et par des personnalités de droite comme Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat : « On est dans la continuité du sans-dents de François Hollande avec la théâtralisation en plus ». Au-delà du contenu de la vidéo, elle est aussi critiquée car considérée comme une tentative de détourner l'attention des Français de la polémique de l'Aquarius[504].
Conflit d'intérêts lors du rachat du journal Le Monde
En 2010, confronté à des difficultés financières, le journal Le Monde cherche de nouveaux investisseurs[87]. Emmanuel Macron, alors banquier chez Rothschild, se propose de conseiller à titre gracieux la Société des rédacteurs du Monde, actionnaire majoritaire du journal avec les autres salariés du groupe et les lecteurs[505]. Le 3 septembre 2010, alors que les journalistes rencontrent les conseillers de Pierre Bergé, l'un des futurs repreneurs de l'entreprise[506],[507], Adrien de Tricornot, spécialiste pour Le Monde des questions économiques et financières et vice-président de la Société des rédacteurs du Monde, rencontre Emmanuel Macron dans le sillage d'Alain Minc[87],[505],[506]. Ce dernier a ses bureaux dans le même immeuble et conseille un autre groupe pour le rachat du journal[87],[505],[506]. En 2015, Adrien de Tricornot obtient une autre preuve du « double jeu » d'Emmanuel Macron lors de la publication du livre L'ambigu Monsieur Macron : un courrier proposé par Emmanuel Macron et rédigé à l'origine par la société d'Alain Minc[87],[508].
Allégations de sous-estimation de patrimoine
Dans son édition du 31 mai 2016, Le Canard enchaîné affirme qu'Emmanuel Macron sous-évalue son patrimoine de 253 255 € par rapport à l'évaluation faite par l'administration fiscale, qui vérifie les déclarations réalisées auprès de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP)[509]. Cette sous-évaluation concerne la valeur de sa maison au Touquet, que l'intéressé affirme avoir fait expertiser en 2012 par un expert auprès de la Cour de cassation qui l'aurait évalué 1 200 000 €, alors que l'administration fiscale considère qu'elle vaut 1 453 255 €. Cette réévaluation par l'administration fiscale fait passer le patrimoine des époux Macron mécaniquement au-dessus du seuil d'imposition à l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), entraînant un retard d'impôt de 4 174 € pour 2013 et de 2 264 € pour 2014.
Emmanuel Macron échappe à un redressement fiscal au moyen d'une déclaration rectificative conforme à l'évaluation que le fisc a retenue, « après un an et demi de discussions » selon Mediapart[510]. Invoquant son état de ministre, il nie toutefois publiquement que cette évaluation reflète la réalité, déclarant à L'Express le 13 juin 2016 : « Si j'avais été un citoyen normal, j'aurais discuté. Mais il n'était pas sain que, ministre à Bercy, je m'engage dans une discussion, même si je n'ai pas l'administration fiscale sous mon autorité. »[511].
Par ailleurs, le Canard enchaîné révèle également que Macron n'a réévalué son appartement du XVe arrondissement de Paris que de 5 % entre 2007 et 2013, alors que l'indice des prix dans cet arrondissement a augmenté de 33 % sur la même période. L'intéressé déclare à ce sujet : « J'ai acheté cher »[512].
Le 14 février 2017, Paul Mumbach, candidat des Maires en colère, Jean-Philippe Allenbach, président du Mouvement Franche-Comté et Serge Grass, président de l'Union civique des contribuables citoyens (U3C), demandent à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) de diligenter une enquête concernant les déclarations financières et patrimoniale d’Emmanuel Macron, s’étonnant que les revenus d’Emmanuel Macron n’aient pas été entièrement déclarés. Ils déclarent notamment qu’ « Il [leur] paraît surprenant que M. Macron ayant perçu plus de 3 000 000 € de revenu entre 2010 et 2013 sa fortune nette déclarée le 24 octobre 2014, lors de son arrivée au gouvernement, n’ait été que de 156 000 €, pour ensuite n’être plus que de 63 048 € quand il en est parti (cf. sa déclaration du 28/10/2016). » Sans réponse, ils saisissent le Parquet national financier le 4 mars 2017. »[513],[514]
Indépendamment de ce premier épisode, le journal La Croix publie le 12 mars 2017 un entretien avec Emmanuel Macron durant lequel il est questionné sur le décalage apparent entre ses très hauts revenus chez Rothschild et une déclaration de « patrimoine financier limité à 200 000 euros »[515]. Au vu des réponses données, l'association Anticor, engagée depuis 2002 dans la défense l'éthique en politique, saisit le 13 mars 2017 la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), lui demandant de vérifier le caractère « exhaustif, exact et sincère » de la déclaration du candidat à la présidentielle. Elle s'interroge en effet sur un « manque de cohérence entre les revenus et le patrimoine déclarés » d'Emmanuel Macron[516]. Les données, reprises largement dans la presse, sont qu'Emmanuel Macron a déclaré 3,3 millions d'euros de revenus entre 2009 et 2014, dont 2,8 millions d'euros perçus entre 2009 et 2012 comme banquier d'affaires à la Banque Rothschild, et un patrimoine net (patrimoine brut réduit des dettes) de seulement 200 000 euros dans sa déclaration officielle de patrimoine en novembre 2014[517],[518],[519].
Sa déclaration de situation patrimoniale au [520] ne fait apparaître aucun bien immobilier que ce soient des biens propres, des biens de la communauté (son régime matrimonial étant la communauté légale) ou des biens indivis. Ne possédant aucun bien immobilier depuis qu'il a revendu son appartement parisien, Emmanuel Macron déclare avoir encore à rembourser près de 246 000 € au titre d'un emprunt pour financer des travaux dans la résidence secondaire de son épouse Brigitte au Touquet[521]. Le 27 mars 2017, la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique répond à Anticor, après investigations, que cette déclaration de patrimoine paraît exhaustive et sincère[522]. Anticor n'envisage alors pas de recours[réf. nécessaire].
Enquête sur les soupçons de favoritisme de Business France
Le 13 mars 2017, le parquet de Paris ouvre une enquête préliminaire sur des soupçons de « favoritisme, complicité et recel de favoritisme » à l'encontre de Business France, organisme de promotion dépendant du ministère de l'Économie. Cette enquête, confiée à l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), fait suite à un rapport de l'Inspection générale des finances qui soupçonne des irrégularités lors d'un déplacement d'Emmanuel Macron, alors ministre de l'Économie, au Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas en janvier 2016. L'organisation du déplacement, décidé en urgence par Emmanuel Macron, est confiée sans appel d'offres à Havas par Business France. Selon Le Canard enchaîné, qui révèle l'affaire, le coût de la soirée atteint 381 759 euros. Emmanuel Macron y est ovationné par plus de 500 personnalités et dirigeants de startups françaises[523].
Cependant, pour le ministre de l'Économie et des Finances Michel Sapin, Emmanuel Macron, son cabinet et le ministère de l'Économie « sont totalement hors de cause »[524]. « C'est un dysfonctionnement de Business France. Il lui appartenait, si elle considérait que les délais étaient trop courts, de dire qu'elle ne pouvait pas organiser l'événement selon les règles, ce qui n'a pas été fait », ajoute-t-il, précisant avoir « naturellement missionné l'IGF » lorsqu'il est « informé de ces dysfonctionnements ». « Si l'inspection concluait à l'existence d'un non-respect des règles, elle devrait saisir la justice mais cette saisine ne concerne en aucun cas Emmanuel Macron, son cabinet ou le ministère », insiste-t-il.
En , Muriel Pénicaud, administratrice de Business France au moment des faits et ministre du Travail sous la présidence Macron, admet « une erreur de procédure »[525].
Affaire Benalla
En , Alexandre Benalla, coordinateur de différents services lors des déplacements d'Emmanuel Macron, est accusé d'avoir usurpé la fonction de policier, et d'avoir interpellé et violenté des manifestants le . L'opposition et les médias mettent en doute la réalité des sanctions infligées par l’Élysée à Benalla et soulignent la communication controversée de l’exécutif. L'affaire met en lumière plusieurs dysfonctionnements au sein de la présidence de la République. Une enquête préliminaire est ouverte par la justice, tandis que le Parlement constitue une commission d'enquête.
Affaire Kohler
Début mai 2018, le site Mediapart affirme que le secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, « bras droit d'Emmanuel Macron » selon L'Express[526] et « numéro 2 » de sa campagne présidentielle de 2017[527], a des liens familiaux avec l'armateur italo-suisse MSC[526],[527]. D’après les documents révélés par Mediapart, Alexis Kohler est intervenu entre 2010 et 2012 sur des contrats entre une filiale de MSC et le Grand port maritime du Havre (GPMH), alors qu’il était sous-directeur de l’Agence des participations de l'État (APE) et siégeait au conseil de surveillance de GPMH[528]. L'association Anticor dépose une plainte fin mai 2018 auprès du Parquet national financier pour « prise illégale d’intérêts », « trafic d’influence » et « corruption passive »[529],[528],[530]. Selon l'Élysée, cette plainte repose sur « des soupçons totalement infondés jetés sur lui à l'évidence en raison de ses fonctions »[526]. Alexis Kohler n'a aucune fonction chez MSC[526],[530], et selon l’Élysée, Alexis Kohler a toujours déclaré ses liens familiaux avec MSC, évitant de participer aux décisions concernant cette société, et sa hiérarchie a veillé à un éventuel conflit d'intérêt dans « toutes les fonctions qu’il a occupées à l’Agence des participations de l’État, à Bercy et à l’Élysée »[531].
Autres engagements
Il est membre de la promotion 2012 des « Young Leaders » de la French-American Foundation[532]. Il est membre de la promotion 2013 des « Young Leaders » de la France China Foundation[533].
Il est également administrateur du théâtre de la Ville (Paris)[81] et trésorier de Bibliothèques sans frontières de 2007 à 2012[58].
En 2016, il est nommé « Young Global Leader » par le Forum économique mondial (World Economic Forum)[534].
Jusqu'en 2017, il est administrateur du laboratoire d'idées « En temps réel », où il « a noué de solides amitiés et recruté de puissants soutiens, comme le financier Stéphane Boujnah, le responsable de son programme Jean Pisani-Ferry, son conseiller en politique étrangère François Heisbourg, le patron de la BPI Nicolas Dufourcq, l'assureur et chef de file des Gracques Bernard Spitz, le patron de Mc Kinsey France Karim Tadjeddine ou l'ancienne syndicaliste CFDT Nicole Notat »[159].
Dans la culture populaire
Dans Les Guignols de l'info, Emmanuel Macron est présenté, peu après sa nomination en tant que ministre de l'Économie en , sous les traits d'un bébé capricieux en costume cravate, opposé au programme politique de François Hollande et proche de Pierre Gattaz[535],[536]. Une marionnette d'adolescent est utilisée par la suite[537] avant de faire place à un double en latex plus ressemblant[538]. L'imitateur Marc-Antoine Le Bret lui prête sa voix. Dans Groland, il est surnommé « Emmanuel Micron » et est interprété par Raphaël Jimenez[539] ; les sketchs ironisent sur le cynisme économique et insistent sur l'âge avancé de Brigitte Macron[540]. Dans les chroniques des humoristes Nicolas Canteloup et Laurent Gerra, Macron est respectivement caricaturé en jeune homme huppé voulant faire ses preuves[541],[542] et en protégé de sa femme, qui lui prépare son agenda. Emmanuel Macron est aussi couramment caricaturé sous la forme d'un roi ou d'un empereur napoléonien[543],[544],[545].
La série de bande dessinée La Présidente, de François Durpaire et Farid Boudjellal, s'achève au tome 3 (paru en mars 2017) par la victoire d'Emmanuel Macron — soutenu par Christiane Taubira — contre Marion Maréchal lors d'une élection présidentielle organisée en 2024[546].
Emmanuel Macron est un protagoniste-clé du roman de Marc Welinski Dossier Wasselot (paru en avril 2018). Il y apparaît sous les aspects d'un président-philosophe citant du Marcel Proust et du Marc Aurèle.
Les vidéos de l'humoriste Anne-Sophie Bajon, dite La Bajon, critique d'Emmanuel Macron, totalisent plusieurs millions de vues sur les réseaux sociaux, notamment durant le mouvement des Gilets jaunes[547],[548],[549].
Distinctions et décorations
Titres reçus en qualité de président de la République
- Grand maître de l'ordre national de la Légion d'honneur[550] ;
- Grand maître de l'ordre national du Mérite ;
- Chanoine d'honneur de la basilique Saint-Jean-de-Latran (prend possession de sa stalle en 2018[551]), des cathédrales Saint-Jean-de-Maurienne, Saint-Julien du Mans et Saint-Étienne de Châlons, des églises de Saint-Hilaire de Poitiers, de Saint-Martin de Tours et Saint-Martin d'Angers ;
- Proto-chanoine de la cathédrale Notre-Dame d'Embrun et de Notre-Dame de Cléry.
Décorations françaises
- Grand-croix de l'ordre national de la Légion d'honneur, de droit en qualité de grand maître de l'ordre () ;
- Grand-croix de l'ordre national du Mérite, de droit en qualité de grand maître de l'ordre ().
Décorations étrangères
- Grand officier de l'ordre national de la Croix du Sud (2012)[552] ;
- Commandeur de l'ordre de l'Empire britannique (2014), en tant que secrétaire général adjoint de l'Élysée[553] ;
- Grand-croix de l'ordre du Sauveur (2017)[554] ;
- Grand-croix de l'ordre national du Lion du Sénégal (2018) ;
- Grand cordon de l'ordre de la République (Tunisie) (2018)[555] ;
- Chevalier de l’ordre de l'Éléphant (2018)[556] ;
- Grand-croix avec collier de l'ordre de la Rose blanche (2018)[557] ;
- Grand cordon de l'ordre de Léopold (2018)[558].
Autres
- Prix Le Trombinoscope de la révélation politique de l'année 2014 ;
- Prix Le Trombinoscope de la révélation politique de l'année 2016 ;
- Nommé Global Thinker par Foreign Policy en 2017[559] ;
- Prix Charlemagne de l'année 2018, décerné pour son engagement pro-européen ;
- Prix « Champion de la Terre » (Champion of the Earth) de l'année 2018, décerné pour son leadership international sur la question du changement climatique.
Œuvre écrite
Ouvrages
- Emmanuel Macron, Révolution, XO, , 270 p. (ISBN 9782845639669).
- Revolution: Wir kämpfen für Frankreich, éd. Morstadt, 2017. Traduction en allemand.
- Rivoluzione, éd. La Nave di Teseo, 2017. Traduction en italien.
- Revolutie!, éd. Xander Uitgevers, 2017. Traduction en néerlandais.
- Revolution, éd. Scribe Publications, 2017. Traduction en anglais.
- Macron par Macron, éditions de l'Aube, 2017.
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- Emmanuel Macron, « La réforme, c'est une méthode, de la clarté, pas une saignée », Les Échos, (lire en ligne)
Préfaces
- François-Denis Poitrinal et Guillaume Grundeler (préf. Michel Chabanel, propos lim. Emmanuel Macron, av.-propos Pierre-Olivier Sur), Le Capital-Investissement : guide juridique et fiscal, Paris, Association française des investisseurs pour la croissance (AFIC)-RB, , 834 p. (ISBN 978-2-86325-714-2, BNF 44517439).
- .
- Design d'aujourd'hui 2016 : 156 créations qui font avancer le design : l'observeur du design (préf. Emmanuel Macron, av.-propos Anne-Marie Boutin), Paris, Dunod, , 228 p. (ISBN 978-2-10-073889-2, SUDOC 19011312X).
Notes et références
Notes
- Chargé du pôle de l'économie et de la finance.
- Ministre de l'Économie, du Redressement productif et du Numérique.
- Ministre de l'Économie et des Finances.
- Christophe Sirugue devient secrétaire d'État à l'Industrie sous la direction de Michel Sapin.
- Prononciation en français de France retranscrite selon la norme API.
- Le responsable des fédérations au PS Alain Fontanel indique quelques jours après sa nomination à Bercy qu'Emmanuel Macron n'est pas à jour de cotisation. Source : Macron, militant PS depuis 2006, n'est plus à jour de cotisation depuis 5 ans, Le Nouvel Observateur, 29 août 2014.
- De façon générale, Les Décodeurs estiment que tirer des conclusions complètes sur l'efficacité des réformes est prématuré.
- Plus de 69 000 ventes, soit la sixième position parmi les livres de personnalités politiques
- Son parti politique ne bénéficiant pas encore de financement public, l'ensemble de cette somme provient de dons de particuliers.
- Le , le Conseil constitutionnel indique qu'Emmanuel Macron a obtenu 1 829 parrainages d'élus, soit moins que François Fillon (3 635). Cf. « Présidentielle: 11 candidats ont obtenu leurs 500 parrainages », sur LExpress.fr (consulté le ). Il s'agit cependant d'un record pour un candidat sans parti de gouvernement derrière lui ; la chercheuse Clémentine Belle-Grenier relève que la plupart de ces parrainages ont été signés par des élus « sans étiquette » (224 divers droite, contre 353 divers gauche), ce qui tend à démontrer « la capacité d’Emmanuel Macron à mobiliser des élus de caractéristiques variées ». Fin , 81 parlementaires, dont 54 socialistes, ont apporté leur soutien à Emmanuel Macron, ce qui pousse la droite à le présenter comme le candidat de la gauche
- Selon Trend Micro, le responsable de ces attaques informatiques est le groupe de hackers russes Pawn Storm, déjà accusé d'avoir visé le Parti démocrate durant la campagne présidentielle d'Hillary Clinton aux États-Unis
- Devant Louis-Napoléon Bonaparte élu à 40 ans en 1848. Il est aussi le plus jeune chef d'État français depuis la désignation en 1799 de Napoléon Bonaparte comme Premier consul à 30 ans.
- Et le cinquième plus jeune dans le monde, derrière la capitaine-régente de Saint-Marin Vanessa D'Ambrosio (29 ans), le dictateur nord-coréen Kim Jong-un (34 ans), l'émir du Qatar Tamim ben Hamad Al Thani (36 ans), le roi du Bhoutan Jigme Khesar Namgyel Wangchuck (37 ans)[269],[270] et le président du Conseil politique suprême du Yémen Saleh Ali al-Sammad (38 ans).
- En septembre 2017, 2 500 classes de CP sont dédoublées ou bien renforcées avec un instituteur supplémentaire dans les zones REP +
- Il explique que Donald Trump a commis « une faute pour l'avenir de notre planète » et qu'il « n'y a pas de plan B car il n'y a pas de planète B », et réaffirme « l'implication totale » de la France et de beaucoup d'autres pays pour pleinement respecter cet accord.
- Elabe, Ifop, Ifop-Fiducial, Ipsos, Viavoice, BVA, Odoxa, YouGov, Harris Interactive, Kantar TNS.
- « On met un pognon de dingue dans les minimas sociaux » ; « Je traverse la rue, je vous trouve [un emploi] », lors d'un échange avec un chômeur.
- Il affirme que Michel Rocard « est celui qui [l]'a fait venir à l'action politique », tout en s'en distinguant par ailleurs
- Le doctorant Josselin Dravigny met en avant la continuité de ses propositions « concernant les négociations européennes autour des questions migratoires, qui s’inscrivent dans ce qui a été décidé depuis plusieurs années ». Il précise : « En effet, sa volonté d’aboutir à un « Schengen renforcé » en augmentant le nombre de garde-côtes de Frontex, d’accentuer la lutte contre les passeurs, d’externaliser les contrôles aux frontières au sein des pays voisins non membres de l’UE, de multiplier les accords de réadmission signés entre l’Union européenne et les pays tiers (de transit ou d’origine des flux migratoires) et de conditionner l’aide au développement débloquée par Bruxelles à l’adoption de mesures de lutte contre l’immigration irrégulière par les pays tiers sont autant d’éléments qui figurent sur la feuille de route européenne. »
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Voir aussi
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Articles connexes
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Ressources relatives à la vie publique :