Démarrage Et Protection Des Moteurs Électriques
Démarrage Et Protection Des Moteurs Électriques
Démarrage Et Protection Des Moteurs Électriques
4 Démarrage et
protection des moteurs
Présentation :
• Type de démarrage et de freinage des moteurs
• Protection des moteurs et analyse des défaillances
• Tableau de choix des fonctions de protection
et des produits concernés
64
4. Démarrage et Sommaire
protection des
moteurs
10
11
12
65
4. Démarrage et 4.1 Démarrage des moteurs à induction
protection des
moteurs
Ce chapitre est exclusivement consacré au démarrage, au freinage et à la protection
des moteurs asynchrones de tous types.
Pour un descriptif physique et électrique des moteurs, veuillez consulter le chapitre
moteur. Ce chapitre n’aborde pas le fonctionnement à vitesse variable des moteurs.
La variation de vitesse, qui peut être considérée comme un départ moteur
sophistiqué est traité dans le chapitre consacré à cette fonction.
la protection des personnes est traitée en partie dans le chapitre sur la sécurité des
personnes et des biens et dans le Guide de l’Installation Electrique édité par
l’Institut Schneider Formation.
b Introduction
Lors de la mise sous tension d’un moteur, l’appel de courant sur le réseau
est important et peut, surtout si la section de la ligne d’alimentation est
insuffisante, provoquer une chute de tension susceptible d’affecter le
fonctionnement des récepteurs. Parfois, cette chute de tension est telle
qu’elle est perceptible sur les appareils d’éclairage. Pour remédier à ces
inconvénients, les règlements de quelques secteurs interdisent, au-dessus
d’une certaine puissance, l’emploi de moteurs démarrant en direct. Se
reporter aux pages K34 à K39 du catalogue Distribution BT 1999/2000 et
aux tableaux des chutes de tension admissibles selon la norme NFC 15-100.
En fonction des caractéristiques du moteur et de la charge, plusieurs
méthodes de démarrages sont utilisées.
Le choix sera dicté par des impératifs électriques, mécaniques et
économiques.
La nature de la charge entraînée aura également une grande incidence
sur le mode de démarrage à retenir.
66
4. Démarrage et 4.1 Démarrage des moteurs à induction
protection des
moteurs
v Démarrage étoile-triangle
Ce mode de démarrage (C Fig.2) ne peut être utilisé qu'avec un moteur
sur lequel les deux extrémités de chacun des trois enroulements
statoriques sont ramenées sur la plaque à bornes. Par ailleurs, le
bobinage doit être réalisé de telle sorte que le couplage triangle
corresponde à la tension du réseau : par exemple, pour un réseau
triphasé 380 V, il faut un moteur bobiné en 380 V triangle et 660 V étoile.
Le principe consiste à démarrer le moteur en couplant les enroulements
en étoile sous la tension réseau, ce qui revient à diviser la tension
nominale du moteur en étoile par √3 (dans l'exemple ci-dessus, la tension
réseau 380 V = 660 V/√3).
La pointe de courant de démarrage est divisée par 3 :
- Id = 1.5 à 2.6 In
En effet, un moteur 380 V/660 V couplé en étoile sous sa tension
nominale 660 V absorbe un courant √3 fois plus faible qu'en couplage
triangle sous 380 V. Le couplage étoile étant effectué sous 380 V, le 4
courant est divisé une nouvelle fois par √3 donc au total par 3.
Le couple de démarrage étant proportionnel au carré de la tension
d'alimentation, il est lui aussi divisé par 3 :
- Cd = 0.2 à 0.5 Cn
La vitesse du moteur se stabilise quand les couples moteur et résistant
s'équilibrent, généralement entre 75 et 85 % de la vitesse nominale. Les
enroulements sont alors couplés en triangle et le moteur rejoint ses
caractéristiques naturelles. Le passage du couplage étoile au couplage
triangle est commandé par un temporisateur. La fermeture du contacteur
triangle s'effectue avec un retard de 30 à 50 millisecondes après
l'ouverture du contacteur étoile, ce qui évite un court-circuit entre phases,
les deux contacteurs ne pouvant être fermés simultanément.
Le courant qui traverse les enroulements est interrompu à l'ouverture du
contacteur étoile. Il se rétablit à la fermeture du contacteur triangle. Ce
passage en triangle s'accompagne d'une pointe de courant transitoire
très brève mais très importante, due à la force contre-électromotrice du
A Fig. 2 Démarrage étoile triangle moteur.
Le démarrage étoile-triangle convient aux machines qui ont un faible
couple résistant ou qui démarrent à vide (ex : machine à bois). Pour
limiter ces phénomènes transitoires, des variantes peuvent être
nécessaire, au-delà d'une certaine puissance. L’une consiste en une
temporisation de 1 à 2 secondes au passage étoile-triangle.
Cette temporisation permet une diminution de la force contre-électromotrice,
donc de la pointe de courant transitoire.
Ceci ne peut être utilisé que si la machine a une inertie suffisante pour
éviter un ralentissement trop important pendant la durée de la
temporisation.
Une autre est le démarrage en 3 temps :
étoile-triangle + résistance-triangle.
La coupure subsiste, mais la résistance mise en série, pendant trois
secondes environ, avec les enroulements couplés en triangle, réduit la
pointe de courant transitoire.
Une variante est le démarrage étoile-triangle + résistance-triangle sans
coupure.
La résistance est mise en série avec les enroulements immédiatement
avant l'ouverture du contacteur étoile. Ceci évite toute interruption de
courant, donc l'apparition de phénomènes transitoires.
L'utilisation de ces variantes se traduit par la mise en œuvre de matériel
supplémentaire, ce qui peut avoir pour conséquence une augmentation
non négligeable du coût de l'installation.
67
4. Démarrage et 4.1 Démarrage des moteurs à induction
protection des
moteurs
v Démarrage de moteurs à enroulements partagés “part
winding”
Ce système (C Fig.3), peu utilisé en Europe, l'est surtout sur le marché
nord-américain (tension 230/460 V, rapport égal à 2). Ce type de moteur
comporte un enroulement statorique dédoublé en deux enroulements
parallèles avec six ou douze bornes sorties. Il est équivalent à deux “demi
moteurs" d’égale puissance.
Au démarrage, un seul “demi moteur" est couplé en direct sous la pleine
tension du réseau, ce qui divise le courant de démarrage et le couple
approximativement par deux. Ce dernier est néanmoins supérieur au
couple que fournirait un moteur à cage de même puissance démarrant en
étoile-triangle.
En fin de démarrage, le second enroulement est couplé sur le réseau.
A Fig. 3 Démarrage à enroulements partagés A ce moment, la pointe de courant est faible et de courte durée, car le
moteur n’a pas été séparé du réseau d’alimentation et n’a plus qu’un
faible glissement.
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4. Démarrage et 4.1 Démarrage des moteurs à induction
protection des
moteurs
v Démarrage par autotransformateur
Le moteur est alimenté sous tension réduite par l'intermédiaire d'un
autotransformateur qui est mis hors circuit quand le démarrage est
terminé (C Fig.5).
Le démarrage s'effectue en trois temps :
- au premier temps, l'autotransformateur est d'abord couplé en étoile,
puis le moteur est couplé au réseau à travers une partie des
enroulements de l'autotransformateur. Le démarrage s'effectue sous
une tension réduite qui est fonction du rapport de transformation.
L'autotransformateur est généralement muni de prises permettant de
choisir le rapport de transformation, donc la valeur de la tension
réduite la mieux adaptée,
- avant de passer au couplage pleine tension, l'étoilage est ouvert. La
fraction de bobinage raccordée au réseau constitue alors une
inductance en série avec le moteur. Cette opération est effectuée
lorsque la vitesse d'équilibre est atteinte à la fin du premier temps,
- le couplage pleine tension intervient après le deuxième temps
4
généralement très court (de l’ordre d’une fraction de seconde). La
portion de bobinage de l'autotransformateur en série avec le moteur
est court-circuitée, puis l'autotransformateur est mis hors circuit.
Le courant et le couple de démarrage varient dans les mêmes proportions.
Ils sont divisés par (U réseau/U réduite).
Les valeurs obtenues sont les suivantes :
Id = 1.7 à 4 In
Cd = 0.5 à 0.85 Cn
Le démarrage s'effectue sans qu'il y ait interruption du courant dans le
A Fig. 5 Démarrage par auto-transformateur moteur.
De ce fait, les phénomènes transitoires liés à une telle interruption
n'existent pas.
En revanche, si certaines précautions ne sont pas prises des
phénomènes transitoires de même nature peuvent apparaître lors du
couplage sous pleine tension. En effet, la valeur de l'inductance en série
avec le moteur, après ouverture de l'étoilage, est grande par rapport à
celle du moteur. Il s'ensuit une chute de tension importante qui entraîne
une pointe de courant transitoire élevée au moment du couplage sous
pleine tension. Pour éviter cet inconvénient, le circuit magnétique de
l'autotransformateur comporte un entrefer dont la présence conduit à une
diminution de la valeur de l'inductance. Cette valeur est calculée de telle
façon qu'au moment de l'ouverture de l'étoilage au deuxième temps, il n'y
ait pas de variation de tension aux bornes du moteur.
La présence de l'entrefer a pour conséquence une augmentation du
courant magnétisant de l'autotransformateur. Ce courant magnétisant
augmente l'appel de courant dans le réseau lors de la mise sous tension
de l'autotransformateur.
Ce mode de démarrage est généralement utilisé en BT pour des moteurs
de puissance supérieure à 150 kW. Mais il conduit à des équipements
relativement coûteux en raison du prix élevé de l'autotransformateur.
69
4. Démarrage et 4.1 Démarrage des moteurs à induction
protection des
moteurs
Le calcul de la résistance insérée dans chaque phase permet de
déterminer de façon rigoureuse la courbe couple-vitesse obtenue. Il en
résulte que celle-ci doit être insérée en totalité au moment du démarrage
et que la pleine vitesse est atteinte lorsqu'elle est entièrement court-
circuitée.
Le courant absorbé est sensiblement proportionnel au couple fourni ou,
du moins, n'est que peu supérieur à cette valeur théorique.
Par exemple, pour un couple de démarrage égal à 2 Cn, la pointe de
courant est d'environ 2 In. Cette pointe est donc considérablement plus
faible et le couple maximal de démarrage plus élevé qu'avec un moteur à
cage, pour lequel les valeurs typiques, en couplage direct sur le réseau,
sont de l'ordre de 6 In pour 1.5 Cn. Le moteur à bagues, avec un
démarrage rotorique, s'impose donc dans tous les cas où les pointes de
courant doivent être faibles et pour des machines démarrant à pleine
charge.
Par ailleurs, ce type de démarrage est extrêmement souple, car il est
facile d'ajuster le nombre et l'allure des courbes représentant les temps
successifs aux impératifs mécaniques ou électriques (couple résistant,
valeur d'accélération, pointe maximale de courant, etc.).
v Démarrage/ralentissement par démarreur électronique
(soft starter)
C’est un mode de démarrage performant (C Fig.7) qui permet un
démarrage et un arrêt en douceur (reportez-vous à la section consacrée
aux démarreurs électroniques dans le chapitre 5 Départs Moteurs pour de
plus amples détails).
Il peut être utilisé :
- en limitation de courant,
- en régulation de couple.
A Fig. 7 Démarrage multi-moteurs avec un Le contrôle par limitation de courant permet de fixer un courant maximum
démarreur électronique
(3 à 4 x In) pendant la phase de démarrage au détriment des
performances en couple. Ce contrôle est particulièrement adapté aux
“turbomachines” (pompes centrifuges, ventilateurs).
Le contrôle par régulation de couple permet d’optimiser les performances
en couple au démarrage au détriment de l’appel de courant sur le réseau.
Celui-ci est adapté aux machines à couple constant.
Ce type de démarreur permet une multitude de schéma :
- un sens de marche,
- deux sens de marche,
- shuntage de l’appareil en fin de démarrage,
- démarrage et ralentissement de plusieurs moteurs en cascade,
(C Fig.7).
- etc.
70
4. Démarrage et 4.1 Démarrage des moteurs à induction
protection des
moteurs
v Tableau récapitulatif des différents modes de démarrage des
moteurs triphasés (C Fig.9)
Courant moteur de
5 à 10 IN 2 à 3 In 2 In Env 4.5 In 1.7 à 4 In Env 2 In 4 à 5 In In
démarrage
Harmoniques
Elevé Modéré Modéré Modéré Modéré Faible Elevé Elevé
4
tension et courant
Facteur de
Faible Faible Modéré Modéré Faible Modéré Faible Elevé
puissance
Nombre de
2 à 3 fois plus 3 à 4 fois plus 3 à 4 fois plus 3 à 4 fois plus 2 à 3 fois plus
démarrages Limité Limité Elevé
qu’en direct qu’en direct qu’en direct qu’en direct qu’en direct
possibles
Couple disponible Env 2.5 Cn 0.2 à 0.5 Cn 2 Cn Cn Env 0.5 Cn Env 2cn Env 0.5 Cn 1.5 à 2 Cn
Sollicitation
Très importante Importante Modérée Importante Modérée Modérée Modérée Faible
thermique
Chocs mécanique Très élevé Modéré Modéré Modéré Modéré Faible Modéré Faible
Charges à forte
Oui* Non Non Non Non Oui Non Oui
inertie
71
4. Démarrage et 4.1 Démarrage des moteurs à induction
protection des
moteurs
v Démarrage par phase auxiliaire et résistance
Une résistance placée en série dans la phase auxiliaire en augmente
l’impédance et accroît le décalage entre l1 et l2.
Le fonctionnement en fin de démarrage est identique à celui avec phase
auxiliaire seule.
72
4. Démarrage et 4.2 Freinage électrique des moteurs asynchrones
triphasés
protection des
moteurs
4.2 Freinage électrique des moteurs asynchrones triphasés
b Introduction
Dans un grand nombre d'applications, l'arrêt du moteur est obtenu
simplement par décélération naturelle. Le temps de décélération dépend
alors uniquement de l'inertie et du couple résistant de la machine
entraînée. Mais il est souvent nécessaire de réduire ce temps. Le freinage
électrique apporte dans ce cas une solution efficace et simple. Par
rapport aux freinages mécanique et hydraulique, il offre l'avantage de la
simplicité et de ne mettre en œuvre aucune pièce d'usure.
73
4. Démarrage et 4.2 Freinage électrique des moteurs asynchrones
triphasés
protection des
moteurs
Avec ce système, il est possible de retenir une charge entraînante à une
vitesse modérée. La caractéristique est très instable (fortes variations de
vitesse pour faibles variations de couple).
b Freinage électronique
Le freinage électronique s'obtient aisément avec un variateur de vitesse
muni d'une résistance de freinage. Le moteur asynchrone se comporte
alors comme une génératrice et l'énergie mécanique est dissipée dans la
résistance de freinage sans augmentation des pertes dans le moteur.
Pour obtenir des renseignements complémentaires consultez la section
consacrée à la variation de vitesse électronique dans le chapitre 5 Départs
moteurs.
74
4. Démarrage et 4.2 Freinage électrique des moteurs asynchrones
triphasés
protection des
moteurs
b Freinage par fonctionnement en hyper-synchrone
C’est le cas où le moteur est entraîné par sa charge au-dessus de la
vitesse de synchronisme. Il se comporte alors comme une génératrice
asynchrone et développe un couple de freinage. Aux pertes près,
I’énergie est récupérée par le réseau.
Sur un moteur de levage, la descente de la charge à la vitesse nominale
correspond à ce type de fonctionnement. Le couple de freinage équilibre
alors exactement le couple dû à la charge et amène non pas un
ralentissement, mais une marche à vitesse constante.
S’il s’agit d’un moteur à bagues, il est essentiel de court-circuiter tout ou
partie des résistances rotoriques, pour éviter que le moteur ne soit
entraîné très au-delà de sa vitesse nominale, avec les risques mécaniques
que cela comporterait.
Ce fonctionnement possède les qualités idéales d’un système de retenu
de charge entraînante :
- la vitesse est stable, pratiquement indépendante du couple entraînant,
4
- I’énergie est récupérée et renvoyée au réseau.
Il ne correspond cependant qu’à une seule vitesse, c’est-à-dire
approximativement à la vitesse nominale.
Le freinage hyper synchrone se rencontre également sur les moteurs à
plusieurs vitesses lors du passage de la grande à la petite vitesse.
Le freinage en hyper synchrone est aisément réalisable avec un variateur
de vitesse électronique, le seul fait de baisser la consigne de fréquence
entraîne automatiquement ce type de fonctionnement.
75
4. Démarrage et 4.2 Freinage électrique des moteurs asynchrones
triphasés
protection des
moteurs
v Service continu - service type S1 (C Fig.17)
Fonctionnement à charge constante d’une durée suffisante pour atteindre
l’équilibre thermique.
76
4. Démarrage et 4.2 Freinage électrique des moteurs asynchrones
triphasés
protection des
moteurs
v Service ininterrompu périodique à charge intermittente - service
type S6 (C Fig.22)
Suite de cycles de services identiques comportant chacun une période de
fonctionnement à charge constante et une période de fonctionnement à
vide. Il n’existe pas de période de repos.
A Fig. 24 Service interrompu périodique à A Fig. 25 Service à variations non A Fig. 26 Service à régimes constants
changements liés de charge et de périodiques de charge et distincts/Service S10
vitesse/Service S8 de vitesse/Service S9
77
4. Démarrage et 4.3 Les démarreurs multifonctions
protection des
moteurs
79
4. Démarrage et 4.4 La protection des moteurs
protection des
moteurs
80
4. Démarrage et 4.5 Pertes et échauffement dans les moteurs
protection des 4.6 Les différentes causes de défauts et leurs
conséquences
moteurs
81
4. Démarrage et 4.6 Les différentes causes de défauts et leurs
conséquences
protection des
moteurs
v Ces disfonctionnements peuvent provenir
• de la source d’alimentation
- coupure d’alimentation,
- inversion ou déséquilibre de phases,
- baisse de tension,
- surtension,
- etc.
• du mode d’exploitation du moteur
- régimes de surcharge,
- nombre de démarrage et régime de démarrage,
- inertie de la charge,
- etc.
• de l’installation du moteur
- désalignement,
- balourd,
- efforts excessifs sur l’arbre,
- etc.
82
4. Démarrage et 4.6 Les différentes causes de défauts et leurs
conséquences
protection des
moteurs
83
4. Démarrage et 4.6 Les différentes causes de défauts et leurs
conséquences
protection des
moteurs
84
4. Démarrage et 4.6 Les différentes causes de défauts et leurs
conséquences
protection des
moteurs
• Conséquences sur les machines à vitesse variable
Les problèmes posés par les creux de tension appliqués aux variateurs
de vitesse sont :
- impossibilité de fournir la tension suffisante au moteur (perte de
couple, ralentissement),
- disfonctionnement des circuits de contrôle alimentés directement par
le réseau,
- surintensité au retour de la tension (recharge du condensateur de
filtrage des variateurs),
- surintensité et déséquilibre de courant sur le réseau en cas de creux
de tension sur une seule phase.
Les variateurs de vitesse se mettent généralement en défaut pour une
chute de tension supérieure à 15 %.
v Présence d’harmoniques
Toute fonction périodique (de fréquence f) peut se décomposer en une
somme de sinusoïdes de fréquence h x f (h : entier) : 4
Les courants et tensions harmoniques sont créés par des charges non
linéaires raccordées au réseau de distribution. La distorsion harmonique
(C Fig. 46) est une forme de pollution du réseau électrique susceptible de
h total (h1+h5) h1 h5 poser des problèmes pour un taux supérieur à 5 %.
A Fig. 46 Relevé d’une tension sinusoïdale comportant
Les équipements d’électroniques de puissance (variateur de vitesse,
des harmoniques de rang 5 onduleur, etc.) sont les principales sources injectant des harmoniques
dans le réseau. Le moteur, n’étant pas parfait, peut lui même être à
l’origine d’harmonique de rang 3 ; dans le cas d’un couplage en triangle
un rééquilibrage du flux peut alors apparaître générant un courant dans
ses enroulements.
La présence d’harmonique provoque, dans les moteurs, une
augmentation des pertes par courants de Foucault d’où des
échauffements supplémentaires. Ils peuvent également engendrer des
couples pulsatoires (vibrations, fatigue mécanique), des nuisances
sonores et limiter l’emploi des moteurs à pleine charge (cf. Cahiers
Techniques Schneider-Electric n° 199).
85
4. Démarrage et 4.6 Les différentes causes de défauts et leurs
conséquences
protection des
moteurs
b Les défauts externes au moteur : phénomènes liés à
l’exploitation du moteur
v Démarrage trop long et/ou trop fréquent
La phase de démarrage d’un moteur correspond à la durée qui lui est
nécessaire pour atteindre sa vitesse de rotation nominale.
Le temps de démarrage (tD) dépend du couple résistant (Cr) et du couple
moteur (Cm).
avec
b Synthèse
Cette synthèse réalisée sous la forme du tableau de la figure 48 présente
pour chaque type de défaut ses origines possibles, ses effets probables
et les conséquences avérées.
Dans tous les cas, deux protections sont toujours nécessaires pour les
moteurs :
- protection contre les courts-circuits,
- protection contre les surcharges (sur-échauffement).
Conséquences
Défauts Origines Effets
sur le moteur
Court circuit • Mise en contact de • Pointe de courant • Destruction des
plusieurs phases, d'une • Efforts enroulements
phase et du neutre ou électrodynamiques
de plusieurs spires sur les conducteurs
Surtension • Foudre • Claquage diélectrique • Destruction des
• Décharge au niveau des enroulements par
électrostatique enroulements perte d'isolation
• Manœuvre
Déséquilibre de • Ouverture d'une phase • Diminution du • Sur-échauffement(*)
tension • Charge monophasé en couple utile
amont du moteur
Baisse et creux de • Instabilité de la tension • Diminution du • Sur-échauffement(*)
tension du réseau couple utile
• Branchement de fortes • Augmentation des
charges pertes
Harmoniques • Polution du réseau par • Diminution du • Sur-échauffement(*)
variateurs de vitesse, couple utile
onduleurs, etc ... • Augmentation des
pertes
Démarrage trop long • Couple résistant trop • Augmentation du • Sur-échauffement(*)
important temps de démarrage
• Baisse de tension
Blocage • Problème mécanique • Surintensité • Sur-échauffement(*)
Surcharge • Augmentation du • Augmentation du • Sur-échauffement(*)
couple résistant courant consommé
• Baisse de tension
(*) Puis, à plus ou moins long terme, selon l’importance du défaut et/ou sa fréquence,
court-circuit et destruction des enroulements.
A Fig.48 Synthèse des défauts possibles pour un moteur avec leurs origines, effets et
conséquences
86
4. Démarrage et 4.7 Les fonctions et les produits de protection
protection des
moteurs
4.7 Les fonctions et les produits de protection
87
4. Démarrage et 4.7 Les fonctions et les produits de protection
protection des
moteurs
Pouvoir de Pouvoir de v Définitions et caractéristiques
Cos ϕ
coupure (PC) fermeture (PF) Les principales caractéristiques des protections contre les courts-circuits
4.5kA < PC < 6kA 0.7 1.5 PC sont :
6kA < PC < 10kA 0.5 1.7 PC - leur pouvoir de coupure : c’est la plus grande valeur du courant
10kA < PC < 20kA 0.3 2 PC présumé de court-circuit qu’un appareil de protection peut
interrompre sous une tension donnée,
20kA < PC < 50kA 0.25 2.1 PC
- leur pouvoir de fermeture : c’est la plus grande valeur du courant que
50kA < PC 0.2 2.2 PC l’appareil de protection peut établir sous sa tension nominale dans
A Fig. 49 Pouvoirs de coupure et de fermeture, fixés des conditions spécifiées. Le pouvoir de fermeture est égal à k fois le
par la norme CEI 60947-2 pour les pouvoir de coupure selon le tableau de la figure 49.
disjoncteurs
v Les fusibles (coupe-circuits)
Les fusibles réalisent une protection phase par phase (unipolaire), avec un
pouvoir de coupure important sous un faible volume. Ils assurent la
limitation des I2t et des contraintes électrodynamiques (Icrête).
Ils se montent :
- soit sur des supports spécifiques appelés porte-fusibles,
- soit dans des sectionneurs en remplacement des douilles ou des
barrettes (C Fig. 50).
A noter que des cartouches fusibles munies d’un percuteur peuvent être
associées à un dispositif de coupure omnipolaire (souvent le contacteur
de commande du moteur) pour empêcher la marche en monophasé lors
de leur fusion.
Pour la protection des moteurs, les fusibles utilisés sont ceux de type aM.
A Fig. 50 Sectionneurs 32 et 125 A à fusibles (LS1-D32
et GS1-K4 - Telemecanique)
Leur particularité est de laisser passer les surintensités du courant
magnétisant à la mise sous tension des moteurs. De fait, ils ne sont pas
adaptés à la protection contre les surcharges (contrairement aux fusibles
de type gG). C’est pourquoi, il est nécessaire d’ajouter un relais de
surcharge dans le circuit d’alimentation des moteurs.
En général, leur calibre doit être immédiatement supérieur au courant de
pleine charge du moteur à protéger.
v Les disjoncteurs magnétiques
Ces disjoncteurs assurent, dans la limite de leur pouvoir de coupure et
par l’intermédiaire de leurs déclencheurs magnétiques (un par phase), la
protection des installations contre les courts-circuits (C Fig. 51).
Les disjoncteurs magnétiques réalisent d’origine une coupure
omnipolaire : le fonctionnement d’un seul déclencheur magnétique suffit à
commander l’ouverture simultanée de tous les pôles.
Pour des courants de court-circuit peu élevés, le fonctionnement des
A Fig. 51 Disjoncteur magnétique GV2-L (marque
disjoncteurs est plus rapide que celui des fusibles.
Telemecanique) et son symbole graphique
Cette protection est conforme à la norme CEI 60947-2.
Pour interrompre efficacement un courant de court circuit, trois impératifs
doivent être respectés :
- détecter très tôt le courant de défaut,
- séparer très vite les contacts,
- interrompre le courant de court-circuit.
La plupart des disjoncteurs magnétiques pour protéger les moteurs sont
limiteurs et contribuent ainsi à la coordination (C Fig.52). Leur durée de
coupure particulièrement brève leur permet d’interrompre le courant de
court-circuit avant qu’il n’atteigne son amplitude maximale.
De fait, les effets thermiques et électrodynamiques sont aussi limités,
d’où une meilleure protection des câbles et de l’appareillage.
88
4. Démarrage et 4.7 Les fonctions et les produits de protection
protection des
moteurs
b Protection contre les surcharges
v Généralités
La surcharge est le défaut le plus fréquent sur les moteurs. Elle se
manifeste par une augmentation du courant absorbé par le moteur et par
des effets thermiques. La classe d’isolation détermine l’échauffement
normal d’un moteur à une température ambiante de 40°C. Tout
dépassement de la température limite de fonctionnement conduit à une
réduction de la durée de vie par vieillissement prématuré des isolants.
Notons toutefois qu’une surcharge conduisant à un échauffement
supérieur à la normale n’aura pas d’effets néfastes immédiats si elle est
limitée dans le temps et peu fréquente. Elle n’implique donc pas
nécessairement un arrêt du moteur, mais il est important de revenir
rapidement à des conditions de fonctionnement normales.
L’importance d’une bonne protection contre les surcharges est donc
évidente :
- elle préserve la durée de vie des moteurs en interdisant leur
4
fonctionnement dans des conditions anormales d’échauffement,
- elle assure la continuité d’exploitation en :
- évitant des arrêts intempestifs des moteurs,
- permettant, après déclenchement, un redémarrage dans les
meilleures conditions de sécurité pour les hommes et les
équipements.
Les conditions réelles d'emploi (température ambiante, altitude
d'utilisation et service normalisé) sont essentielles pour déterminer les
valeurs d'emploi du moteur (puissance, courant) et pour pouvoir choisir
une protection efficace contre les surcharges (C Fig.53). Ces valeurs
d'emploi sont fournies par le constructeur du moteur.
Altitude Température ambiante
m 30°C 35°C 40°C 45°C 50°C 55°C 60°C
89
4. Démarrage et 4.7 Les fonctions et les produits de protection
protection des
moteurs
Un relais de protection n’a pas de fonction de coupure. Il est destiné à
commander l’ouverture d’un appareil de coupure, appareil qui doit avoir le
pouvoir de coupure requis pour le courant de défaut à interrompre, en général un
contacteur.
A cet effet, les relais de protection disposent d’un contact de défaut (NC) qui est
à placer en série avec l'alimentation de la bobine du contacteur.
Classe
10 A >2h <2h < 2 h min 2 s < tp < 10 s -
10 >2h <2h < 4 h min 4 s < tp < 10 s 5 s < tp < 10 s
20 >2h <2h < 8 h min 6 s < tp < 20 s 10 s < tp < 20 s
30(*) >2h <2h < 12 h min 9 s < tp < 30 s 20 s < tp < 30 s
(*) classe peu utilisée dans les pays européens mais d’un usage répandu aux
Etats Unis.
Etat froid : état initial sans charge préalable
Etat chaud : équilibre thermique atteint à Ir
Ir : courant de réglage du relais de surcharge
A Fig. 54 Principales classes de déclenchement des relais de surcharge selon la norme
CEI 60947-4-1
90
4. Démarrage et 4.7 Les fonctions et les produits de protection
protection des
moteurs
Le principe du fonctionnement d’un relais thermique de surcharge repose
sur la déformation de ses bilames chauffés par le courant qui les
traversent.
Au passage du courant les bilames se déforment et, suivant le réglage,
provoquent l’ouverture brusque du contact du relais.
Le réarmement ne peut s’effectuer que lorsque les bilames sont
A Fig. 57 Vue interne d’un relais thermique de
surcharge et détail d’un de ses bilames suffisamment refroidis.
Les relais thermiques de surcharge sont utilisables en courant alternatif et
continu, ils sont généralement :
- tripolaires,
- compensés, c’est à dire insensibles aux variations de la température
ambiante (courbe de déclenchement identique de 0 à 40°C selon un
gabarit normatif (C Fig.58),
- à réarmement manuel ou automatique,
- gradués en “ampères moteur” : affichage direct sur le relais du
courant indiqué sur la plaque signalétique du moteur. 4
Ils peuvent également être sensibles à une perte de phase : c’est la
notion de différentiel. Cette fonctionnalité évite la marche en monophasé
du moteur, et répond aux conditions de la norme CEI 60947-4-1 et
60947-6-2 (C tableau Fig. 59).
Multiple de la valeur du
Temps de déclenchement
courant de réglage
2 pôles : 1.0 Ir
>2h
1 pôle : 0.9 Ir
2 pôles : 1.15 Ir
>2h
1 pôle : 0
Couramment utilisé, ce relais offre une excellente fiabilité, et son coût est
faible. Il est particulièrement recommandé s'il existe un risque de blocage
du rotor. Il présente cependant les inconvénients de ne pas tenir compte
A Fig. 58 Zone de déclenchement pour les relais de de manière très précise de l'état thermique du moteur à protéger et d’être
surcharge thermique compensés selon la sensible à l’environnement thermique de l’endroit où il est installé
température de l’air ambiant (source IEC
60947-4-2 et 6-2) (ventilation d’armoir, etc.).
91
4. Démarrage et 4.7 Les fonctions et les produits de protection
protection des
moteurs
v Les relais à sondes à thermistance CTP
Ces relais de protection contrôlent la température réelle du moteur à
protéger. Ils offrent une excellente précision de la mesure de la
température : leur volume réduit leur confère une inertie thermique très
faible et donc un temps de réponse très court.
Avec le contrôle direct de la température des enroulements statoriques,
ils peuvent être utilisés pour protéger les moteurs contre : surcharge,
élévation de température ambiante, défaut du circuit de ventilation,
fréquence de démarrages trop élevée, marche par à-coups, etc.
Ils comportent : ils sont composés de plusieurs éléments distincts.
Une ou plusieurs sondes à thermistance à Coefficient de Température
Positif (CTP) placées au sein des bobinages des moteurs ou tout endroit
susceptible de s’échauffer (paliers, roulements, etc.).
Ce sont des composants statiques dont la résistance augmente
brutalement quand la température atteint un seuil appelé Température
Nominale de Fonctionnement (TNF) selon la courbe de la figure 61.
• Un dispositif électronique
Il est en alternatif ou en courant continu et mesure en permanence la
résistance des sondes qui lui sont associées. Lorsque la TNF est atteinte,
le circuit à seuil détecte la brusque élévation de résistance de la sonde et
commande alors le changement d’état des contacts de sortie. Selon les
sondes choisies, ce mode de protection peut-être utilisé :
- soit pour fournir une alarme sans arrêt de la machine (TNF inférieure à
la température maximale prescrite pour l’élément à protéger),
A Fig. 61 Balises ou « points de fonctionnement » des - soit pour commander l’arrêt (TNF correspondant à la température
sondes à thermistance CTP
maximale prescrite) (C Fig.62).
L’emploi de ce mode de protection doit être prévu à l’avance car les
sondes doivent être incorporées aux enroulements lors de la fabrication
du moteur, ou lors d’un rebobinage éventuel après un incident.
Le choix des sondes CTP à incorporer dépend de la classe d’isolation et
de la structure du moteur. Ce choix est normalement fait par les
constructeurs de moteurs ou les rebobineurs qui, seuls, possèdent les
compétences nécessaires.
Ces deux contraintes font que ce choix de protection via des sondes CTP
est plutôt réservé à des équipements haut de gamme dont les moteurs
sont d’un coût élevé.
v Les relais de surcouple : une protection complémentaire
(C Fig.63)
En complément d'une protection thermique par relais ou par sonde CTP,
ils assurent une protection de la chaîne cinématique, en cas de blocage
du rotor, de grippage ou d'à-coups mécaniques.
A Fig. 62 Dispositif électronique (LT3 - Telemecanique) Ces relais, contrairement à la majeure partie des relais de surcharge, ne
à associer à trois sondes à thermistance, pour possèdent pas de mémoire thermique. Ils ont une caractéristique de
commander l’arrêt d’un moteur en
dépassement de température fonctionnement à temps défini (seuil de courant et temporisation réglables).
Le relais de surcouple peut être utilisé comme protection contre les
surcharges pour les moteurs ayant des démarrages longs ou très
fréquents (ex. palan).
v Les relais multifonctions
• Les relais thermiques électromécaniques ou électroniques
Ils protègent les moteurs à partir de la mesure du courant et s'avèrent
suffisants pour les applications courantes, ils sont cependant limités
lorsqu'il s'agit de prendre en compte les problèmes liés à la tension, à la
température ou à des applications particulières. De plus de nouveaux
besoins de gestion de production ou de maintenance sont apparus et ont
incités les fabricants de matériel électrique à proposer de nouveaux
A Fig. 63 Relais de surcouple, marque Telemecanique produits permettant non seulement une protection adaptable mais aussi
une gestion complète du moteur et de sa charge.
92
4. Démarrage et 4.7 Les fonctions et les produits de protection
protection des
moteurs
• Le développement
Le développement de ces relais est possible grâce à l'utilisation conjointe
des technologies suivantes :
- des capteurs de tension et de courant, ces derniers basés sur des
concepts sans matériel magnétique (tores de Rogowsky) ont des
temps de réponse très court et une excellente linéarité,
- une technologie électronique hybride analogique et numérique ayant
une bonne puissance de traitement et de capacité mémoire,
- l'utilisation des bus de communications pour les échanges de
données et le contrôle,
- des algorithmes performants de modélisation des moteurs,
- des programmes d'applications intégrées et paramétrables.
Ces nouvelles générations de produits permettent de réduire les coûts
depuis la conception en simplifiant la programmation des automates
jusqu'à l'exploitation en réduisant les coûts de maintenance et les temps
d'arrêt.
4
Nous donnons ci-dessous une présentation rapide des solutions
possibles ainsi qu'un guide de choix simplifié. Nous conseillons aux
lecteurs de se reporter aux documents techniques de Schneider Electric
qui présentent l'offre de manière exhaustive.
• Trois familles de produit
L'ensemble des relais multifonctions peut être illustré par trois familles de
A Fig. 65 Relais multifonction séparé de la ligne produits.
puissance
Solution 1 : relais multifonctions intégré au démarreur moteur (CFig. 64).
Cette solution présente l'avantage d'être très compacte avec un câblage
réduit. Elle est limitée aux courants inférieurs à 32A.
93
4. Démarrage et 4.7 Les fonctions et les produits de protection
protection des
moteurs
Relais de
Relais
surcharge Relais de
Types de relais à sondes Relais multifonction
(thermique ou surcouple
PTC
électrique)
Système
Contrôleur
Intégré au de gestion
moteur
démarreur de moteur
séparé
séparé
Type de fonction
Courant
Classe de protection 10 et 20 5 à 20 5 à 20 5 à 30
Défauts de terre
Tension et puissance
Surtension +++
Température
Logique
Temporisateur ++
Contrôle application
Exploitation / maintenance
Diagnostic + + +++
Liaisons / communication
94
4. Démarrage et 4.7 Les fonctions et les produits de protection
protection des
moteurs
b Les “disjoncteurs moteurs” (disjoncteurs magnétothermiques)
v Généralités
Le “disjoncteur moteur” est un disjoncteur magnétothermique qui réalise
à la fois la protection contre les courts-circuits et contre les surcharges
par ouverture rapide du circuit en défaut. Il est la combinaison du
disjoncteur magnétique et du relais de surcharge. Il satisfait aux normes
CEI 60947-2 et 60947-4-1 (C Fig.68 ).
Dans ces disjoncteurs, les dispositifs magnétiques (protection contre les
courts-circuits) ont un seuil de déclenchement non réglable, en général
d’environ 10 fois le courant de réglage maximal des déclencheurs thermiques.
A Fig. 68 Disjoncteur-moteur (GV7 - Telemecanique) et
son symbole graphique Leurs éléments thermiques (protection contre les surcharges) sont
compensés contre les variations de la température ambiante. Le seuil de
protection thermique est quant à lui réglable en face avant du disjoncteur.
Sa valeur doit correspondre au courant nominal du moteur à protéger.
Dans tous ces disjoncteurs, la coordination (type II) entre les éléments 4
thermiques et la protection court-circuit est assurée par construction.
De plus, en position d'ouverture, la plupart de ces appareils ont une
distance d'isolement suffisante (entre leurs contacts) pour réaliser la
fonction de sectionnement. Ils intègrent également un dispositif de
cadenassage nécessaire à la consignation.
v Courbes de déclenchements
Un disjoncteur moteur est caractérisé par sa courbe de déclenchement,
qui représente les temps de déclenchement du disjoncteur en fonction du
courant (multiple de Ir).
Cette courbe comporte quatre zones (C Fig. 69) :
- la zone de fonctionnement normal. Tant que I < Ir , il n’y a pas de
déclenchement,
- la zone des surcharges thermiques. Le déclenchement est assuré par
le “thermique”; plus la surcharge est importante, plus le temps de
déclenchement est court. Ce mode de déclenchement est ainsi
appelé “à temps inverse” dans les normes,
- la zone des courants forts, surveillée par le “magnétique instantané”
ou “court-circuit” dont le fonctionnement est instantané (inférieur
à 5 ms),
- et sur certains disjoncteurs (disjoncteurs électroniques), une zone
A Fig. 69 Zones de fonctionnement d’un disjoncteur intermédiaire surveillée par un “magnétique temporisé” dont le
magnétothermique
fonctionnement est retardé (de 0 à 300 ms). Ce mode de
déclenchement est appelé “à retard indépendant” dans les normes. Il
permet d’éviter des déclenchements intempestifs à l’enclenchement
sur les pointes de courants magnétisants des moteurs.
Leurs limites sont :
Ir : courant de réglage de la protection contre les surcharges, il doit
correspondre à la valeur du courant nominal (In) du moteur à protéger,
Im : courant de déclenchement de la protection magnétique temporisée,
Iinst : courant de déclenchement de la protection magnétique
instantanée. Il peut varier de 3 à 17 fois Ir mais est en général
proche de 10 Ir,
Ics : pouvoir assigné de coupure de service en court-circuit,
Icu : pouvoir de coupure ultime (maximum) en court-circuit.
b Conclusion
La protection des moteurs est une fonction essentielle pour la continuité
du fonctionnement des machines. Le choix du dispositif de protection
doit être fait avec rigueur. L’utilisateur aura tout intérêt à sélectionner les
dispositifs intégrant une électronique de communication pour anticiper et
prévenir les éventuels défauts. La recherche d’anomalies et la rapidité de
remise en route seront ainsi grandement améliorées.
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