Ce document décrit une fête musicale célébrée en 1718 à Sucre, en Bolivie, en l'honneur de la Vierge de Guadalupe. Il contient la programmation détaillée de la fête sur plusieurs jours ainsi que des informations biographiques sur Roque Jacinto de Chavarría, compositeur bolivien du XVIIIe siècle qui a écrit de nombreuses des œuvres interprétées lors de cet événement.
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Ce document décrit une fête musicale célébrée en 1718 à Sucre, en Bolivie, en l'honneur de la Vierge de Guadalupe. Il contient la programmation détaillée de la fête sur plusieurs jours ainsi que des informations biographiques sur Roque Jacinto de Chavarría, compositeur bolivien du XVIIIe siècle qui a écrit de nombreuses des œuvres interprétées lors de cet événement.
Ce document décrit une fête musicale célébrée en 1718 à Sucre, en Bolivie, en l'honneur de la Vierge de Guadalupe. Il contient la programmation détaillée de la fête sur plusieurs jours ainsi que des informations biographiques sur Roque Jacinto de Chavarría, compositeur bolivien du XVIIIe siècle qui a écrit de nombreuses des œuvres interprétées lors de cet événement.
Ce document décrit une fête musicale célébrée en 1718 à Sucre, en Bolivie, en l'honneur de la Vierge de Guadalupe. Il contient la programmation détaillée de la fête sur plusieurs jours ainsi que des informations biographiques sur Roque Jacinto de Chavarría, compositeur bolivien du XVIIIe siècle qui a écrit de nombreuses des œuvres interprétées lors de cet événement.
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Fiesta Criolla
ou la restitution dune grande fte musicale
en lhonneur de la Vierge de Guadalupe, la Cathdrale de Sucre (1718) Ensemble Elyma Solistes vocaux Mercedes Hernandez, soprano Alicia Borges, mezzo Fabian Schofrin, contre-tnor Furio Zanasi, baryton Ars Longa de La Havane Solistes vocaux Teresa Paz, Lixsania Fernndez, sopranos Legipsy Alvarez, Adalys Santiesteban, mezzo sopranos Karim Daz, tnor Elier Muoz, baryton Cor Vivaldi, Els Petits Cantors de Catalunya Chef de Chur : scar Boada Direction & ralisation musicale Gabriel Garrido Conception du projet & dition musicale : Bernardo Illari 1 2 Fiesta Criolla Chavarra, Guadalupe et la ville de La Plata (1718) Programme et droulement de la fte I) Procession dentre la Cathdrale : les Vpres
1 Todo el mundo en general daprs Francisco Corra de Arauxo 318 (Sville : 1626)
II) Premier salut : les churs angliques 2 Villancico : ngeles, al facistol! Anonyme (Sucre) 331 3 Salve : Paraninfos alados Roque Jacinto de Chavarra (1688-1719) 609 4 Motet : Tota pulchra es, Maria Andrs Flores (1690-1754) 350
III) Aprs-midi de comdies 5 Morenita con gracia es Mara [Juan de Araujo ? (1649?-1712)] 233 6 A la flor del Alba R. J. de Chavarra 210 IV) Second salut : la joie de la fte 7 Salve : Alegra, risa, ha! R. J. de Chavarra 512 8 Litanie : Algrese la tierra R. J. de Chavarra 525 9 Hymne : La matutina estrella Anonyme 303 (transcrit par Melchior M. Mercado, Moxos, Bolivie, XIXe sicle) 10 Cachua serranita Anonyme 331 (transcrit par Martnez Compaon, Trujillo, Prou, c. 1713) 3 V) Ladoration de la Vierge 11 Hymne : Mara todo es Mara (I) Anonyme (voir note pied de page) 430 Ay del alma ma! Andrs Flores Mara todo es Mara (II) VI) Troisime Salut : les oiseaux chantent Marie (laube) 12 Villancico : Silgueritos risueos R. J. de Chavarra 259 13 Salve : Pajarillos, madrugad ! Chavarra (arr. par Manuel de Mesa) 533 14 Motet : Sub tuum prsidium Blas Tardio de Guzmn (c. 1695-1762) 231 VII) Aprs-midi de taureaux 15 Les taureaux : Oigan las fiestas de toros R. J. de Chavarra 659 16 Baile de toritos Anonyme (transcrit par Melchior M. Mercado) 118 VIII) Quatrime salut : le triomphe de la Vierge 17 Verset du 8e ton pour orgue Martin i Coll 556 Villancico : Toquen Alarma R. J. de Chavarra 18 Salve Regina 8 voix Anonyme (attr. Blas T. de Guzmn) 547 1 9 Lanchas para bailar Anonyme (transcrit par Martnez Compaon) 337 Les uvres de Araujo, Chavarra, Flores, Tardo et Mercado proviennent des manuscrits dposs lArchivo de Sucre (Bibliothque Nationale de Bolivie) LHymne Maria todo es Maria a t trancrite par Amde Franois Frzier (Chili/Prou, c. 1713) 4 Les circonstances de lenregistrement Le prsent enregistrement a t ralis du 21 au 26 mai 2002 en lglise Notre Dame de lAssomption de Walscheid (Moselle), la suite du concert qui venait dtre prsent en clture du XVe Festival International de Musique de Sarrebourg. La Fiesta Criolla venait dy renatre, en avant-premire du Second Mois National du Baroque Latino amri- cain organis par K.617 et la Fondation BNP PARIBAS, en partenariat avec la Ville de Nmes et Harmonia Mundi. Une premire srie de concerts devait alors tre programme Nmes, Ambronay, Tourcoing, Nantes, Pont--Mousson et Ribeauvill en attendant le jour miraculeux o il sera possible de la restituer son espace dorigine : la Ville de Sucre, capitale historique de la Bolivie. Las circunstancias de la grabacin La presente grabacin se realiz del 21 al 26 de mayo de 2002 en la iglesia de Nuestra Seora de la Asuncin de Walscheid (Mosela), tras el concierto que acababa de ser presentado como final del XV Festival Internacional de Msica de Sarreburgo. La Fiesta Criolla acababa de renacer en el mismo lugar, como preestreno de la segunda edicin del Mes Nacional del Barroco Latinoamericano, organizado por K.617 y la Fundacin BNP Paribas, en colaboracin con la Ciudad de Nmes y Harmonia Mundi. Una primera serie de conciertos se programara entonces en Nmes, Ambronay, Tourcoing, Nantes, Pont--Mousson y Ribeauvill mientras se espera el da milagroso en que sea posible devolverla a su espacio original: la Ciudad de Sucre, capital histrica de Bolivia. Circumstances of the recording This recording was made from 21 to 26 May 2002 in the church of Notre Dame de lAssomption at Walscheid (Moselle, France), immediately after the concert performance which brought to an end the fifteenth Sarrebourg International Music Festival. The Fiesta Criolla was thus reborn there, as a preview of the Second National Month of Latin-American Baroque organised by K.617 and the Fondation BNP PARIBAS, in partnership with the City of Nmes and Harmonia Mundi. In this context a first series of concerts was programmed at Nmes, Ambronay, Tourcoing, Nantes, Pont--Mousson and Ribeauvill as we continue to await the miraculous day when it will be possible to restore it to its place of origin: the city of Sucre, historic capital of Bolivia. 5 Cet enregistrement tente limpossible-: restituer une fte, celle de Notre Dame de Guadalupe, dans la ville de La Plata (encore appele Chuquisaca, aujourdhui Sucre, en Bolivie). La fte latino-amri- caine a t et est encore le lieu de rencontre par excel- lence de cultures, pratiques, expressions et personnes. Ralise dans le cadre dune clbration religieuse, elle admet des expressions de nature diffrente, et parfois contradictoire, dans un ensemble qui rend floues les limites entre le sacr et le profane et gomme momentanment les barrires sociales et morales. La fte crait et cre un espace et un temps qualitative- ment distincts, o beaucoup de ce qui ntait gure possible dans la vie quotidienne devient ralit. Depuis son apparition en 1602, la fte de Guadalupe a assum un rle central dans la vie de la cit. Limage de Notre Dame de Guadalupe est bien entendu espagnole, mais elle a acquis droit de cit La Plata, au point que, en 1718, elle tait et elle est encore loccasion de la plus importante des ftes locales. Lvque Alonso Ramrez de Vergara chargea le moine peintre Diego de Ocaa de la ralisation dun portrait de la Vierge dEstrmadure semblable celui quil avait ralis pour une glise de la ville voisine de Potos. Cette Guadalupe sud-amricaine na pas grand chose en commun avec celle du nord, qui se trouve Mexico, cela prs que, tant dans le nord que dans le sud, la couleur fonce de son teint a per- mis aux indignes de sidentifier elle de faon quasi automatique, ce qui constituait un des buts originaux viss par le moine. Lopration fut une russite-: la population de la ville de La Plata et son hinterland 1
accourt en masse la fte, lui apportant une colo- ration ethnique unique. Bien que les descriptions de la fte en question exagrent ses traits proprement hispaniques, Guadalupe sest convertie au fil du temps en un espace de confrontation, avec indignes, mtis, Espagnols amricains (croles), Espagnols pninsulai- res revendiquant tous le contrle des vnements. Cette version musicale de la fte de Guadalupe prsente plusieurs des nombreuses facettes que celle- ci comptait. Elle sorganise autour dun riche ensem- ble de villancicos 2 et de salvs 3 en castillan, crit en 1718 par un natif de Chuquisaca, Roque Jacinto de Chavarra (1688-1719), mais sy trouvent mles dautres musiques, de nature varie, qui, selon toute vraisemblance, purent tre entendues loccasion des festivits de Guadalupe-; ce dans lintention daboutir une restitution aussi riche que possible de la ralit sonore de la fte. Roque Jacinto de Chavarra Chavarra est, ce jour encore, un illustre incon- nu-: peine deux ou trois de ses compositions ont, auparavant, t enregistres, et une seule dentre elles a t publie en partition moderne. Cest l une vri- table injustice, tant donn la grande originalit de sa production. Chavarra, fils naturel dune mtisse, entra dans la chapelle musicale de la cathdrale de La Plata en 1695, peu de temps aprs que sa mre fut dcde. Sans trop entrer dans les dtails, on retiendra que sa 6 Guadalupe, Chavarra, la musique et la fte Par Dr. Bernardo Illari (traduction : Pascal Bergerault) carrire correspond celle de ses contemporains-: lors- que sa voix mue, en 1704, il continue uvrer pour la cathdrale, cette fois en qualit de musicien. Sa voix dadulte na pas conserv les qualits spcifiques quelle pouvait avoir lorsquil tait enfant. Il apprend alors jouer des instruments-: on note sa participation comme harpiste et joueur de violn (contrebasse). A cette poque, il doit avoir vcu au sminaire et poursuivi des tudes rgulires en vue du sacerdoce, luniversit de Saint Franois Xavier. Il parvient obte- nir le titre de bachelier s arts et entre dans les ordres majeurs (ce qui lautorise dire la messe). En mme temps, il tudie le contrepoint et la composition avec Araujo. Ni sa formation gnrale, ni sa matrise en matire de composition pour lpoque, ne montrent la moindre faille. Cela est d, en partie, lexcellence de lenseignement que les Jsuites dispensaient luni- versit, en partie, au zle didactique de Araujo. Cependant, il se distingue des musiciens qui sont ses contemporains, par son talent. Cest princi- palement travers ses uvres que nous connaissons Chavarra-: quand, prmaturment, la mort le surprit, le 8 dcembre 1719, il navait rien crit qui puisse lui survivre, ni mme son testament. Mais sa cinquantaine duvres principalement des villancicos polychoraux en castillan suffisent caractriser une personnalit part. Chavarra tient du symphoniste-: ses villan- cicos spanouissent, tant par la dimension que par lintensit expressive et le dploiement en matire de couleur sonore. Dune part, il enfile topiques et figures musicales, autant que le texte et la musique le permettent, et plus encore, pour le meilleur. Dautre part, il porte les topiques et le thmes expressifs de ses villancicos jusquaux limites du langage polychoral-; il utilise des trames sonores dune complexit sans gal pour son poque, au moyen dune vritable orchestra- tion des ressources, tant au niveau des solos que des passages choraux et ses villancicos pour Guadalupe prsentent un bon chantillon de ce quil a fait musi- calement de meilleur. Parfois, il sattache un mot ou un refrain, les travaille merveilleusement deux, trois, six, douze voix, toujours en un dense contrepoint et les convertit en lblouissante colonne vertbrale de ses compositions. Voyez sa magnifique vocation de latmosphre sonore des arnes, qui dpasse en couleurs nimporte quelle ralisation contemporaine, dans Oigan las fiestas de toros. Ou bien lclat de rire sonore de Alegra, risa,-ha!, la cascade dinjonctions venid, volad, llegad, bajad, aplaudid de Paraninfos, la bataille en musique de Toquen alarma ou encore les vocations du plain chant de tous les salvs en castillan. Chavarra, Guadalupe et la ville de La Plata Au-del des questions linguistiques, luvre de Chavarra se nourrit dun grand amour pour sa terre natale. Cet amour se cristallise en partie autour de la Vierge de Guadalupe, laquelle il a ddi pas moins de huit impressionnantes compositions, lesquelles peuvent toutes tre dates de 1718. Il y a parmi elles des megavillancicos dun particulier clat (Oigan las fiestas de toros, Toquen alarma), deux pices plus lgres (A la flor, Silgueritos risueos) et diverses paraphrases du Salve ou les Litanies Notre Dame de Lorette, bilingues (latin et espagnol) un genre particulirement dvelopp localement, qui incorpo- rait des citations de textes latins ou de la musique grgorienne en des compositions vernaculaires de type villancico. Mais Chavarra, en outre, fut le seul de sa gn- ration chanter sa ville natale, en dclinant son nom 7 sur tous les tons-: lInfante Marie de Oigan las fiestas de toros, qui vient de natre en Jude, est acclame Chuquisaca par les habitants de La Plata par chance pour le compositeur, les deux noms de la ville riment entre eux. La voix du musicien nest pas celle de sa grand-mre indienne, quil ne put, probablement, jamais connatre-: viennent sinterposer la composante espagnole de son sang et, surtout, le caractre colo- nial de sa formation. Cest plutt la voix des croles, les descendants des conquistadors qui se trouvaient au milieu des Espagnols, des indignes et des mtis, plus dominants que domins. Comme beaucoup de croles, et pour paratre diffrent, Chavarra sapproprie la langue (le quechua) et laspect physique de lIndien. A la diffrence de la majorit de ses semblables, cepen- dant, le regard quil porte sur lIndien nest pas con- descendant, mais respectueux et anim de sympathie, au point de le revendiquer politiquement dans son fameux villancico Fuera, fuera. Ici, Oigan las fiestas de toros prsente une Vierge qui tore, qui lude habile- ment les multiples attaques du Mal, personnifi par les taureaux-: ceux de La Plata la clbrent au moyen de lexpression quechua Guachitoro, sorte de moquerie lgard de la bte rendue impuissante, sens que la phrase conservait encore dans la culture populaire sud-amricaine, il y a une trentaine dannes. Malgr son talent, Chavarra neut pas de chance. Il natteignit pas ses 32 ans-: il est possible que lait emport la terrible pidmie qui laissa derrire elle pestilence et mort, spcialement chez les indignes, dans toute lAmrique du sud, de Buenos Aires Cuzco. La musique que lon conserve faisait partie du rpertoire du matre de chapelle qui assuma sa charge en 1717, Juan de Guerra y Viedma, lequel parat avoir t lorigine de la cration dune partie de ses compositions. Guerra, cependant, cherchait crer son propre rpertoire en utilisant les uvres dautrui. Dans ce but il dguisait le nom des vritables auteurs au moyen dun code secret utilisant des initiales. Rsultat-: limmense majorit des pices de ce gnial natif de Chuquisaca a termin catalogue au milieu danonymes pour les identifier, il a t ncessaire de mettre en uvre toute une srie de stratgies, assez complexes et susceptibles de prendre en compte le code de Guerra, la calligraphie, le papier utilis et le style des compositions. Au-del de Chavarra Ce disque complte les villancicos et les salvs de Chavarra avec des pices anonymes (classiques et populaires) et crites par ses contemporains les plus jeunes, Andrs Flores y Blas, Tardo de Guzmn. Cette musique cre un contexte sonore et crmoniel tout fait valable pour Chavarra. Au dbut du XVIIIe sicle, la fte de Guadalupe traditionnellement clbre le jour anniversaire de la Nativit de la Vierge, le 8 septembre durait dix jours, et incluait une longue srie dactions de diffrente nature-; la varit des compositions slectionnes ici en prsente une image aussi complte que possible. La veille de lvnement, limage de Guadalupe tait retire de sa chapelle et porte dans la cathdrale, o elle restait jusqu la fin de la clbration (Procession dentre dans la cath- drale). A partir de ce moment, et ce pendant dix jours, lon disait des messes pratiquement sans interruption et lon chantait des services de Salv quotidiens, les- quels incluaient essentiellement un Salve Regina en latin ou bilingue, des Litanies de Lorette et, parfois, aussi, un motet ou un villancico nous prsentons ici le meilleur de la musique de quatre de ces services. Dautre part, Guadalupe incluait la reprsentation 8 dune comdie dans laprs-midi-; comme aucune dentre elles na survcu intacte, nous avons traduit la mme ide en termes de villancicos, en choisissant parmi ceux qui incluent des personnages, la Vierge noire et les seises de la chapelle (enfants de chur) 4
eux-mmes. La fte comptait aussi deux aprs-midi ddis aux courses de taureaux, dont une est voque ici au moyen de villancicos et de danses taurines. Dun autre ct, Guadalupe fut une rjouissance populaire par excellence, toujours ouverte aux diver- ses expressions musicales du peuple - pas ncessaire- ment srieuses ou bien dfinies. Presque toutes ont t perdues irrmdiablement en mme temps que la tradition orale laquelle elles appartenaient. Afin de recrer, dfaut de leur lettre perdue, du moins leur esprit, nous avons d recourir un certain nombre de sources autres que celle de La Plata. Ainsi, lhymne de la rgion de Moxos, La estrella matutina (recueilli par Manuel Mara Mercado, au XIX e sicle) dbouche-t-il sur la Cachua Serranita du nord du Prou, espce de rponse du peuple la joie du service de Salv qui prcde. De son ct, Mara, todo es Mara, une chan- son de lImmacule Conception du Chili et Prou, se combine-t-elle ici avec une brve et expressive chan- son quatre voix de Flores celle-l tant bien de La Plata-! pour recrer lambiance dintense dvotion qui, aujourdhui encore, entoure le chant des fameux couplets en quechua pour Guadalupe. Mais ni les messes et salvs, ni les comdies et les taureaux, ni les chansons et les danses populaires ne sauraient puiser la richesse festive de la Guadalupe de Chuquisaca. A lpoque, la solennelle clture du festival concidait avec la fte du Saint Nom de Marie. A partir de 1682, elle fut loccasion de commmorer aussi la victoire des armes catholiques sur les Turcs lors du sige de Vienne, dernire grande bataille contre le pouvoir ottoman en Europe. De nombreuses compositions ddies spcifiquement cette double clbration ont survcu. Il se pourrait que Toquen alar- ma soit lune dentre elles-: elle est parvenue jusqu nous dans chacune des versions pour le Rosaire et la Conception. Mais aussi bien leurs contenus littraires que leur problmatique dclamation indiquent quil a exist une version antrieure, aujourdhui perdue, qui clbrait la victoire contre les Turcs. Durant la fte du Nom de Marie, limage tait remise son autel dans le cadre dune autre procession solennelle. Elle y restait expose la dvotion des fidles jusqu la fte suivante. Avec elle nous achevons galement notre programme, non sans avoir auparavant donn sa place une autre manifestation donnant lieu une mise en musique caractre populaire-: la danse des Lanchas, dans la version recueillie lvch de Trujillo au Prou en 1790. Cest l une sorte de broche de facture populaire qui vient comme boucler lensemble de cette image sonore de la fte de Guadalupe Chuquisaca. 1 Arrire-pays. En allemand dans le texte (N.d.T.). 2 Genre potique et musical spcifiquement ibrique, nourri de thmes profanes, religieux et folkloriques, caractris notamment, dans sa forme la plus simple, par lalternance dun refrain et de couples. (N.d.T) 3 Le salv (salve, en espagnol), dsigne une prire la Vierge pouvant inclure le Salve Regina, des litanies, etc (N.d.T.) 4 Plus prcisment, chacun des six enfants de chur qui chantent et dansent avec accompagnement de castagnettes dans les cathdrales de Sville et du Nouveau monde, loccasion de diverses ftes. (N. d.T.) 9 10 L E T E X T E D E S U V R E S 1 Procesin de entrada a la catedral: las vsperas Todo el mundo en general Todo el mundo en general a voces, Reina escogida, digan que sois concebida sin pecado original. Coplas Si mand Dios verdadero al padre y la madre honrar, lo que nos mand guardar l lo quiso hacer primero, y as, esta luz celestial en vos la dej cumplida, pues l hizo concebida sin pecado original. Toda vos resplandecis con soberano arrebol, y vuestra casa en el sol dice David que tenis ; de resplandor celestial os cerr el Rey de la vida, por haceros concebida sin pecado original. Todo el mundo en general a voces, Reina escogida, digan que sois concebida sin pecado original. Procession dentre la Cathdrale : les Vpres Que tout le monde, sans exception Que tout le monde, sans exception, A pleine voix, Reine lue, Dise que vous tes conue Sans le pch originel. Couplets Si le vrai Dieu a command Dhonorer ses pre et mre, Le commandement quil nous laisse, Il la voulu respecter le premier. Aussi, de cette lumire cleste, Vous a-t-il dote, Puisque vous ftes par lui conue Sans le pch originel. Toute entire vous resplendissez Dun rose matinal et souverain, Et David dit que vous avez, Dans le soleil, votre maison ; Dun clat cleste Vous a entoure le Roi de la vie, Parce quil vous a conue Sans le pch originel. Que tout le monde, sans exception, A pleine voix, Reine lue, Dise que vous tes conue Sans le pch originel. Primer Salve ngeles, al facistol! ngeles, al facistol Serafines, al papel Virtudes, a la capilla que canta, que trina que suena, que suena bien; y en coros alegres y en tropa canora cantad, celebrad y decid de la Aurora cuantas gracias atesora desde que comenz a ser. Venid, llegad, honrad esta vez el facistol el papel y capilla que canta que trina que suena bien, que suena bien. Coplas Hoy se celebra una Nia, bella luz, aunque Luzbel venenosa sierpe, se oponga, hace chanza a su pie. Es su belleza tan rara que al verla el Dragn cruel ms que el abismo la envidia, su mayor infierno fue, soberbio quiso atreverse y la Nia con desdn, al paso de su humildad le quebrant su altivez. Venid, llegad, honrad esta vez el facistol Premier salut Anges, au lutrin ! Anges, votre lutrin, Sraphins, vos partitions, Vertus 1 , rejoignez la chapelle qui chante, qui trille, Qui sonne, qui plat loreille ; Et en des churs joyeux, Et en cohorte harmonieuse, Chantez, clbrez Et dites de lAurore Toutes les grces quelle engrange, Depuis quelle a commenc poindre. Venez, accourez, honorez en ce jour Le lutrin, La partition et la chapelle Qui chante, Qui trille Qui sonne bien, qui plat loreille. Couplets Aujourdhui lon fte une Fillette, Belle lumire, bien que Luzbel 2 , Venimeux serpent, sy oppose, Se moque de son pied. Si rare est sa beaut Quen la voyant, le cruel Dragon, Plus que labme, la jalousie A pris pour son pire enfer. Dans son orgueil il a voulu se mesurer elle Et la Fillette, avec ddain, Du simple fait de son humilit, A bris net son arrogance. Venez, accourez, honorez en ce jour Le lutrin, 2 11 el papel y capilla que canta que trina que suena bien, que suena bien. Paraninfos alados Paraninfos alados, alados, venid venid puras inteligencias, llegad, llegad serficas escuadras, volad, volad, querbicas alturas, bajad, saludad, aplaudid, festejad, a la estrella, a la luna, y al Alba que entre candores alborea ya, venid, llegad, volad, bajad. Rasguen los aires los veloces vuelos y en mtricos coros cantad, cantad suaves, atended, mirad, y escuchad que la Salve Regina se empieza a cantar, con tiernos bemoles, cromticos, dulces clusulas suaves y glosas extraas, se ejecutarn, atended, escuchad, porque esparce sus luces el Alba desviando sombras de la Antigedad, y dispara en sus rayos dorados, La partition et la chapelle Qui chante, Qui trille Qui sonne bien, qui plat loreille.
1 Thol. : un des ordres de la hirarchie cleste. Plus prcis- ment : cinquime chur des anges (N.d.T.). 2 Nous conservons dlibrment ici le nom espagnol qui dsigne Lucifer afin de prserver le jeu de mots en chiasme (Bella / luz [] Luz / bel). (N.d.T.). Messagers ails, venez Messagers ails, ails, venez, Venez pures intelligences, accourez, Accourez sraphiques escouades, volez, Volez, chrubiques minences, descendez, Saluez, Applaudissez, Ftez Ltoile, La lune Et lAube Qui, parmi les candeurs, parat dj - Que les vols vloces dchirent les airs - 1 , Et en des churs bien mesurs, chantez, Chantez doucement, Prtez attention, Regardez, Et coutez-: le Salve Regina Lon commence chanter, Avec de tendres bmols, Chromatiques, de douces Et suaves clausules-; Et dextraordinaires variations Vont tre excutes. Prtez loreille, coutez, Parce que ses lumires lAube rpand En dtournant des ombres de lAntiquit, Et elle dcoche, en ses rayons dors, 3 12 la muerte al Averno que ha vencido ya, atended, escuchad, que la Salve Regina se empieza a cantar. Salve Regina, Salve flor de los campos, Salve, que por ser singular, Salve, ha logrado la dicha, Salve, de ser como deidad, Salve, atended, escuchad. Coplas Salve Azucena preciosa de cuya estirpe real se extendieron tus fragancias hasta la sacra Deidad Salve, aurora Mara, Salve, Estrella del mar, Salve, Tierra que, florida, produces amenidad de los sagrados rocos que gracia te hacen brotar, Salve, Vara y Raz, Salve, Arca y Man. Salve, castsima Rosa, cuyos alientos le dan a la Iglesia los olores de la mayor suavidad. Salve, Lluvia y Roco, Salve, Flor y Panal. Salve, Paloma amorosa, en cuyo nido vern de las pajas, hacer lecho a Dios en la humanidad, Salve, Oliva y Ciprs, Salve, Iris y Paz. La flche mortelle contre lAverne 2 quelle a dj vaincu. Prtez loreille, coutez-: Le Salve Regina Lon commence chanter : Salve Regina Salut fleur des champs, Salut, car pour tre unique, Salut, elle a obtenu le bonheur, Salut, dtre lgale dune divinit, Salut, Prtez loreille, coutez. Couplets Salut Lys prcieux dont la souche royale A propag les parfums Jusqu la Divinit sacre, Salut, aurore Marie, toile de la mer, Toi qui, terre fleurie, Cres le charme partir des roses sacres Qui la grce font sourdre de ton sein, Salut, Hampe et Racine, Salut, Coffre et Manne. Salut, trs chaste Rose, Dont les exhalaisons donnent lglise les odeurs De la plus grande suavit. Salut, Pluie et Rose, Salut, Fleur et Rayon de miel. Salut, Colombe amoureuse, Dont on verra le nid fournir les pailles Qui serviront faire le lit de Dieu parmi les hommes, Salut, Olive et Cyprs, Salut, Iris et Paix. 1 A dfaut de conserver ici lhyperbate, nous prservons dans notre traduction lallitration expressive en [v] : veloces vuelos. (N.d.T.). 2 Lac dItalie, prs de Naples, sur les rives duquel les Anciens plaaient une des entres des Enfers et lantre de la Sibylle de Cumes. 13 Tu es toute belle, Marie Tu es toute belle, Marie, Et le Pch originel Nest pas en toi. Toi, la gloire de Jrusalem. Toi, joie dIsral. Toi, honneur de notre peuple. Marie ! Vierge trs prudente, Mre trs clmente. Prie pour nous. Intercde pour nous Auprs du Seigneur Jsus Christ. Aprs-midi de comdies Gracieuse brunette que Marie ! Gracieuse brunette que Marie-! Si, si, moi, je le sais, oui, oui. - Cela ne peut tre, Car elle est plus pure, cette Enfant, que la lune, - Elle lest-! - Ce nest pas possible, ce nest pas possible-! Mais non-! - Mais si, cest possible, Mais si, cest possible, Car si nat, parmi les candeurs, son tre de grce, (Car si nat, parmi les ombres, la clart de Dieu), Cest que, oui, oui, cela est possible. Couplets Comme le Soleil, tu la vis son lever ; Avec ses beaux rayons elle claircit son teint. Mais si. - Mais non. - Mais si, cest possible, Car force de marcher la lumire, brunette elle devient, Mais si, cest possible. Fillette, elle est prunelle 1 des yeux de Dieu lui-mme Tota pulchra es, Maria Tota pulchra es, Maria, Et Macula originalis Non est in Te. Tu gloria Jerusalem. Tu laetitia Israel. Tu honorificentia populi nostri O Maria ! Virgo prudentissima, Mater clementissima. Ora pro nobis. Intercede pro nobis Ad Dominum Jesu Christum. Tarde de comedias Morenita con gracia es Mara Morenita con gracia es Mara, s, s, que yo me lo s, s, s, que no puede ser, que es mas pura esta Nia que la luna es, que no puede ser, que no puede ser, que no, que si puede ser, que s puede ser que si nace en candores de gracia su ser, (que si nace entre sombras blanco de Dios) es que s, s, que s puede ser. Coplas Como el Sol la viste a su amanecer con sus bellos rayos franquea su tez. Que s, que no, que s puede ser, que de andar por las luces morenita es que s puede ser. Nia de los ojos del mismo Dios es, 5 4 14 que da vida al cielo en su amanecer que no, que s, que no puede ser, que si es mar de la Gracia, puerto de Dios es, que no puede ser. Anda esta zagala con tanta altivez que a los altos montes dome[]a su pie. Que s, que no, que s puede ser, que de andar por montes trigueita es que s puede ser. Gran Seora nace de reyes, porque su real estirpe del Rey David es. que no, que s, que no puede ser, que si es puro espejo, Dios se mira en l, que no puede ser. A la flor del Alba A la flor del Alba de la Plata Reina, damos parabienes como gente recia porque la miramos de esta concha perla sea bienvenida, bienvenida sea a ser de La Plata la flor y la perla! Coplas Los seises alegres de esta santa Iglesia celebran, Seora, Qui donne vie au ciel, dans son aube. Non. Si. - Non, ce nest pas possible Car si elle est mer de la grce, port de Dieu elle est - Non, ce nest pas possible. Cette gamine marche avec tant de hauteur Que les hautes collines elle soumet de son pied. - Si. Non. - Si, cest possible, Car force de marcher par les monts elle blondit comme le bl, Si, cest possible. Grande Dame elle nat de rois, parce que Son royal lignage est celui du Roi David. - Non. Si. - Non, ce nest pas possible Car si elle est pur miroir, Dieu se mire en lui Ce nest pas possible 1 Il y a l un jeu de mots que nous essayons de restituer-: nia en espagnol veut dire la fois fillette et prunelle (ou pupille). (N.d.T.) A la fleur de lAube A la fleur de lAube De La Plata la Reine, Nous adressons des compliments, En gens imptueux, Parce que nous lestimons, Perle de cette coquille. Quelle soit la bienvenue, Que bienvenue elle soit Pour tre, de La Plata, La fleur et la perle-! Couplets Les enfants de chur 1 joyeux De cette sainte Eglise Clbrent, Dame, 6 15 a voces tu fiesta sea bienvenida bienvenida sea a ser de La Plata la flor y la perla! En todo graciosa muestra su grandeza, pues vemos su rostro como a la conserva sea bienvenida bienvenida sea a ser de La Plata la flor y la perla! Es un panalito de alcorza la perla, y nosotros somos todos sus abejas sea bienvenida bienvenida sea a ser de La Plata la flor y la perla! Viva como el Fnix que, con tal Maestra, ser para seises colacin entera sea bienvenida bienvenida sea a ser de La Plata la flor y la perla! A pleine voix, ta fte. Quelle soit la bienvenue, Que bienvenue elle soit Pour tre, de La Plata, La fleur et la perle-! En tout gracieuse Elle montre sa grandeur, Car nous voyons son visage Comme prserv. Quelle soit la bienvenue, Que bienvenue elle soit Pour tre, de La Plata, La fleur et la perle-! Elle est un petit rayon de miel, Du pastillage 2 , elle est la perle, Et nous autres sommes Tous ses abeilles. Quelle soit la bienvenue, Que bienvenue elle soit Pour tre, de La Plata, La fleur et la perle-! Quelle vive comme le Phoenix Car, avec une telle Matresse, Ce sera pour les enfants de chur Une leon magistrale. Quelle soit la bienvenue, Que bienvenue elle soit Pour tre, de La Plata, La fleur et la perle-! Adaptation du texte original espagnol par Bernardo Illari. 1 Le mot seises (de seis = six)-dsigne prcisment, les six enfants de chur qui chantent et dansent en saccompagnant de castagnet- tes dans les cathdrales de Sville et du Nouveau monde, loccasion de diverses ftes. (N.d.T.). 2 Terme de confiserie. (N.d.T.) 16 Segundo Salve: La alegra de la fiesta Alegra, risa, ha! Alegra, risa, ha, ha, ha, confndanse las voces, los ecos, la armona, cantando, repitiendo, con meloda, Salve, salve Regina, que raya, que llega, que nace pura y limpia la Aurora peregrina: Salve Regina. Madre piadosa, cndida, ntida, Vida, dulzura, defica, nclita, contra la Noche, plida tmida [vence a la Sierpe] rpida rgida porque de astuta, [mgica], lrica, quiere quitarnos audaz la vida oponindose altiva, voraz, soberbia, a Ti, que eres recin nacida, Alba Maria, Virgo divina, [E]spes et vita [E]stella pia Portus et via. Aurora bella, cndida, ntida dame tu Gracia, para que diga: Salve Regina 7 Second salut : la joie de la fte Joie, rire, ha ! ha ! Joie, Rire, ha ! ha ! ha ! Que les voix se mlent, Les chos, lharmonie, En chantant, en rptant Mlodieusement, Salve, salve Regina Car voici que point, car arrive, Car nat pure et immacule LAurore merveilleuse : Salve Regina, Mre misricordieuse, Pure, clatante, Vie, douceur, divine, Illustre, en face de la Nuit, Ple, timide, Vainc le Serpent Rapide, inflexible, Parce que, par ruse, Magique, lyrique, Il nous veut ter, avec hardiesse, la vie En sopposant, hautain, Vorace, arrogant, Toi, qui viens de natre, Aube Marie 1 Vierge divine, Esprance et vie, toile bienveillante, Port et chemin. Aurore belle, Blanche, clatante, Donne ta Grce Pour que je puisse dire : Salve Regina 17 Madre sagrada, defica, nclita, de quien vienen, ya sin fatiga, [E]spes et vita. Qu sombra oscura, Plida, tmida, habr que pare cuando perciba, Virgo divina La Sierpe Negra, rpida, rgida, huye si advierte aun fugitiva alba Mara. Cuando mi alma, rida, frgida, vuelve y repite, por su alegra: [E]stella pia [Alba radiante], [mgica, lrica], [t me aseguras, luz de mi vida, Portus et via]. Algrese la tierra Algrese la tierra, los montes y las selvas, los riscos y los prados, las aves y las fieras, pues se invoca sagrada la letana regia de la hermosa Mara, castsima Azucena, y a grandes voces digan, Kyrie, Kyrie eleison, 8 Mre sacre, Divine, illustre, De qui viennent Dsormais sans peine, Esprance et vie. Est-il ombre obscure, Ple, timide, Qui pourra demeurer quand elle apercevra, Vierge divine ? Le Serpent Noir, Rapide, inflexible, Fuit sil aperoit, mme fugitive, Aube Marie. Quand mon me, Aride, froide, Revient et rpte, Pour sa joie : toile bienveillante, Aube radieuse, Magique, lyrique, Toi, tu me rassures, Lumire de ma vie, Port et chemin. 1 En latin, dans le texte espagnol. (N.d.T.). Que la terre se rjouisse Que la terre se rjouisse, Les montagnes et les forts, Les pics et les prs, Les oiseaux et les btes sauvages, Car on invoque, sacre, La litanie royale De la belle Marie, Le trs chaste lys, Et pleine voix ils disent, Kyrie, Kyrie eleison, 18 Christe eleison que a la Deidad sagrada piden misericordia, pues se interpone, Reina, la Hija, la Madre, la Esposa cuyo sagrario encierra de Dios todo el tesoro por ser Mara de la Gracia llena. Algrese la tierra, los montes y las selvas, pues se invoca sagrada, la letana regia. Oigan! Escuchen! Atiendan! Que con armnicas voces se comienza, se comienza : Pater de caelis Deus, Filius redemptor mundi Deus, Spiritus, Sancte Deus, Sancta Trinitas unus Deus, miserere nobis. Sancta Maria, Sancta Dei genitrix, Sancta Virgo Virginum, ora pro nobis. Mater Christi, Mater divinae Gratiae, ora pro nobis. Mater purissima, Mater Castissima, ora pro nobis, pro nobis. Virgo prudentissima, Virgo veneranda, Virgo praedicanda, ora pro nobis. Regina Angelorum, Regina Patriarcharum, Christe eleison. 1 Que, la Divinit sacre, Ils demandent misricorde Puisquintercde, Reine, La Fille, la Mre, lpouse Dont le tabernacle renferme de Dieu Tout le trsor, Pour tre Marie pleine de Grce. Que la terre se rjouisse, Les montagnes et les forts, Car on invoque, sacre, La litanie royale. Oyez ! Ecoutez ! Prtez loreille ! Car avec dharmonieuses voix On commence, on commence : Dieu, le Pre des cieux Dieu, le Fils rdempteur du monde, Dieu, le Saint-Esprit, Dieu unique en la Sainte Trinit, Prends piti de nous. Sainte Marie, Sainte Mre de Dieu, Sainte Vierge parmi les vierges, Prie pour nous. Mre du Christ, Mre de la Divine Grce, Prie pour nous, Mre trs pure, Mre trs Chaste, Prie pour nous, pour nous. Vierge trs prudente Vierge vnrable, Vierge clbre, Prie pour nous. Reine des Anges, Reine des Patriarches, 19 Regina prophetarum, Regina Apostolorum, Regina Martyrum, ora pro nobis. Regina Confessorum, Regina Virginum, Virgina sanctorum omnium, ora pro nobis. La matutina estrella La matutina estrella ya viene precursora, de la luciente Aurora que abre las puertas a la luz del sol. Ya aparece el da y ya todo se humilla, doblando la rodilla para dar alabanzas al Creador. Postrados y sumisos rogamos al Seor nos libre del dolor, nos guarde de los daos y del mal. Cachua serranita (Una sola) No hay entendimiento humano que diga tus glorias hoy, y slo basta decir 10 Reine des prophtes, Reine des Aptres, Reine des Martyrs, Prie pour nous. Reine des Confesseurs, Reine des Vierges, Vierge de tous les saints, Prie pour nous. 1 Seigneur, Seigneur prends piti, Christ, prends piti. Ltoile du matin Ltoile du matin Dj vient, messagre De la brillante Aurore Qui ouvre les portes A la lumire du Soleil. Dj point le jour Et dj tout sincline En flchissant le genou Pour adresser des louanges Au Crateur. Courbs et soumis, Nous prions le Seigneur : Quil nous dlivre de la douleur, Quil nous prserve des prils Et du mal. Cachua 1 de nos montagnes (Une seule [femme]) Il nest point dentendement humain Qui puisse, aujourdhui, proclamer tes gloires-; Il suffit juste de dire 20 9 que eres la Madre de Dios. (Todas) A na na na na (Una sola) En la mente de Dios Padre fuiste electa pura Madre del Verbo que se human tomando en Ti nuestra carne. (Todos) A na na na na (Una) Una eres en la substancia y en advocaciones varias pero en (La Plata) refugio y consuelo de las almas. (Todas) A na na na na (Uno) Tu manto con el Purgatorio Es con que el fuego le aplacas Al que por Madre te aclama, Y en sbado lo rescatas. (Todos) A na na na na (Una) No tiene la criatura como auxilio, si no clama, pues por tus ruegos se libra la sentencia ms santa. (Todas) A na na na na Que tu es la Mre de Dieu. (Toutes [les femmes]) A na na na na (Une seule) Dans lesprit de Dieu le Pre Tu fus choisie pure Mre Du verbe qui sest fait homme En prenant en Toi notre chair. (Tous [les hommes]) A na na na na (Une [femme]) Une, tu es, dans ton essence, Et plusieurs, travers les vocables qui te dsignent, Mais, La Plata, refuge Et consolation des mes. (Toutes) A na na na na (Un [homme]) Ton manteau, avec le Purgatoire, Est ce avec quoi le feu tu apaises Chez celui qui tacclame pour Mre, Et le samedi tu le troques. (Tous [les hommes]) A na na na na (Une [femme]) La crature da point de secours Si elle ne timplore pas, Car, grce tes prires, est prononce La sentence la plus sainte. (Toutes) A na na na na 21 (Uno) Ms y ms misericordia le muestras al que te aclama, y pues que somos tus hijos, Llvanos a vuestra Patria! (Todos y todas) A na na na na La adoracin de la Virgen Mara, todo es Mara (coplas 1 & 2) Mara todo es Mara Mara todo es a Vos : toda la noche y el da se me va en pensar en Vos. Todos vos resplandecis con soberano esplendor, y vuestra casa en el Sol dice David que tenis. Ay del alma ma! Ay del Alma ma! Ay linda Seora! Que cuando T naces, el mundo se alegra. Las aves canoras cantan a la estrella que brilla en su cielo rayos que alborea. (Un [homme]) Chaque fois davantage tu fais preuve de misricorde A lgard de celui qui tacclame, Et puisque nous sommes tes enfants, Conduis-nous dans votre Patrie-! (Toutes et tous) A na na na na 1 Danse indienne de Bolivie, de lEquateur et du Prou. (N.d.T.) Ladoration de la Vierge Marie, tout est Marie (strophes 1 & 2) Marie, tout est Marie Marie tout est Vous : Toute la nuit et tout le jour Je me prends penser Vous. Vous, toute entire, vous resplendissez De votre souveraine splendeur, Et David dit que vous avez, Dans le soleil, votre maison. Hlas-! pauvre me mienne-! Hlas-! pauvre me mienne-! Hlas-! belle Dame-! Car quand Toi tu nais, Le monde se rjouit. Les oiseaux mlodieux Chantent ltoile Qui brille dans leur ciel, Qui, de ses rayons, fait poindre le jour. 22 11 Las fuentes, con risa, con cristal y perlas, saludan la Fuente ms clara y risuea. Saludan las flores a su primavera, a la Flor del campo y blanca Azucena. Mara, todo es Mara (coplas 3 & 4) Vuestro calzado es la Luna, vuestra vestidura el Sol, manto bordado de estrellas por corona el mismo Dios. Aunque le pese al Demonio y reviente Satans alabemos a Mara sin pecado original. Tercer Salve: los pjaros cantan al alba Mara Silgueritos risueos Silgueritos risueos, arroyuelos graciosos, florescitas suaves, saludad al Ave de las aves, al Ave de la aves. Cantad con primores, cantad! Corred con cristales, 12 Les fontaines, en riant, Avec perles et cristal, Saluent la Fontaine La plus claire et la plus riante. Les fleurs saluent Leur printemps, La Fleur des champs Et le Lys blanc. Mara, todo es Mara (strophes 3 & 4) Votre soulier, cest la Lune, Votre vture, le Soleil, Manteau brod dtoiles avez Et, pour couronne, Dieu en personne. Mme si cela pse au Dmon Et fait enrager Satan, Louons Marie Conue sans pch. Troisime Salut : les oiseaux chantent Marie Petits chardonnerets pleins de gat Petits chardonnerets pleins de gat, Petits ruisseaux gracieux, Fleurettes douces, Saluez lOiseau des oiseaux, LAve des ave 1 . Chantez avec tout votre art, Chantez ! Coulez, cristallins, 23 corred! Vertid los olores, vertid! a la Flor de las flores, que luce la ms dichosa, la Infanta Mara, de Jeric rosa; y, con dulce armona, celebrad lo gracioso de este da; con risas; las aguas, con perlas; las flores, con mbar; hganle, hganle la salva! Coplas Avecillas que, trinando, sois de los prados vergeles, ecos dulces que con ellos dais al Alba parabienes. hganle la salva! Arroyuelos cristalinos, que motivis los vergeles, vertid le perlas preciosas al Alba que os las previ[e]ne. hganle la salva! Florecillas que, en los mayos, bordis pulidos tapetes a la flor que hoy ha nacido duplicados en septiembre. hganle la salva! Courez ! Rpandez les odeurs, Rpandez ! Sur la Fleur des fleurs, Qui embellit la plus heureuse, LInfante Marie, Rose de Jricho ; Et, avec une douce harmonie, Clbrez la beaut de ce jour Avec des rires ; les eaux, avec des perles ; Les fleurs, avec de lambre ; Acclamez-la-! Acclamez-la-! Faites-lui honneur ! Couplets Petits oiseaux qui, en trillant, tes des prs et des vergers, Les doux chos car avec eux Vous savez complimenter lAube. Acclamez-la ! Acclamez-la-! Petits ruisseaux cristallins, Qui donnez vie aux vergers, Versez vos perles prcieuses lAube Qui vous les dispense. Acclamez-la ! Acclamez-la-! Fleurettes qui, En mai, Brodez de dlicats tapis Pour la fleur qui est ne en ce jour, Faites-en le double en septembre. Acclamez-la ! Acclamez-la-! 1 Le pote joue encore sur les mots : le latin Ave (salut : cf. Ave Maria) et lespagnol ave (oiseau). Nous profitons de la rptition pour restituer les deux sens qui se superposent dans le texte. 24 Pajarillos, madrugad! Pajarillos, madrugad, avecillas, gorjead, que ya el Alba re, alegrando los campos, con hebras doradas, esparciendo rayos de fecundidad, cantad, cantad en el facistol de esmeraldas que de laureles formis, y a Mara divina saludad, cantad pajarillos, cantad, en el facistol de esmeraldas, Salve Regina entonad. Que los lamos prometen con el aura acompaar, cantad, avecillas, cantad, cantad. Dios te Salve, Reina nuestra, emperatriz soberana, que la Mancha Original lavaste por nacer Alba. Salve, Regina et fulgur, salve. De misericordias, Madre, en quien nuestra fe ancorada, logra en el mar de tu Nombre el puerto de su esperanza. Salve, mater et Maria, salve. Como en venenoso tsigo se esconde mejor la Atriaca, asi la vida y dulzura, por Ti en nuestra muerte amarga. Salve, antidoto et vita, salve. Pues desterrados divisan en tu invocacin sagrada que son iniciales letras 13 Petits oiseaux, levez-vous tt Petits oiseaux, levez-vous tt, Petits oiseaux, gazouillez, Car dj lAube rit, Rendant les champs joyeux, Avec leurs cheveux dors, Dispersant des rayons de fcondit, Chantez, chantez au lutrin Dmeraudes Que vous crez partir des lauriers, Et Marie divine, saluez, Chantez petits oiseaux, chantez, Au pupitre dmeraudes, Entonnez le Salve Regina Que les peupliers promettent, Avec la brise, daccompagner-; Chantez, petits oiseaux, chantez, chantez. Que Dieu te sauve, notre Reine, Impratrice souveraine, Toi qui la Tache originelle As lave pour tre ne Aube. Salut, Reine et clat, salut. Mre de misricorde, Toi en qui notre foi est ancre, Atteins dans la mer de ton Nom Le port de son esprance. Salut, mre et Marie, salut. Comme dans le poison qui tue Se cache mieux le Remde, Ainsi en est-il de la vie et de la douceur Pour Toi, dans notre mort amre. Salut, antidote et vie, salut. Puisque, mme exils, ils peroivent Dans ton invocation sacre, Que les lettres qui commencent ton nom 25 las mismas que a la manzana. Salve, fructum et planta, salve. De aquesta valle de lagrimas, gota agota nuestras ansias dan el tributo aunque son inagotables tus arcas. Salve, Gaudium et Gratia, salve. Hijos de Eva con suspiros, a vuestra clemencia llaman, mirad si podrs negarte cuando el aliento os consagran. Salve, Radix et Vara, salve. Ea, pues Seora en el Juicio, cual tutelar abogada de ese reino de Zafir, la posesin nos alcanza. Salve, Spes quae nos parca, salve. Y despus de este destierro y sujeccin praeordinada, a Jess bendito mustranos como fruto de tu Aljaba. Salve, Amor et Gloria, salve. Clemente, Piadosa y Dulce, intercede, ruega, y clama, mirad que nombres tiernos no esperan promesas vanas. Salve, Regina et Alba, salve. Que al militar tu estandarte si por Vuestro triunfo se alza, las que hoy clamorosas Salves sern en tu obsequio salvas. Salve, Aurora et [E]scala, salve. Sont les mmes que pour le mot pomme, Salut, fruit et plante, salut. De cette valle de larmes, Goutte goutte nos souffrances Paient le tribut bien que soient Inpuisables tes coffres. Salut, Joie et Grce, salut. Les fils dEve, avec des soupirs, Ta clmence sollicitent, Vois si tu pourras refuser Quand leur souffle ils te ddieront. Salut, Racine et Bton, salut. Allons, puisque Dame dans le Jugement, Comme avocate tutlaire, De ce royaume de Saphir, La possession nous obtient. Salut, Esprance qui nous prserve, salut. Et aprs cet exil Et cet assujetissement prordonn 1 , Jsus bni montre-nous Comme le fruit de ton Carquois. Salut, Amour et Gloire, salut. Clmente, Pieuse et Douce, Intercde, prie et invoque, Sache bien que de tendres noms Nattendent point promesses vaines. Salut, Reine et Aube, salut. Car, en te servant, si ton tendard Pour ton triomphe est hiss, Ce qui nest aujourdhui que bruyants Salvs Sera, dans le respect qui test d, des salves 2 . Salut, Aurore et Echelle, salut. 1 Prdfini (Terme de thologie-: dtermination des vne- ments futurs) (N.d.T.) 2 Nous avons ici le souci de prserver le jeu de mots qui rside au niveau de la paronomase salves / salvas 26 Sub tuum praesidium Sub tuum praesidium confugimus Sancta Dei Genitrix, Nostras deprecationes ne despicias, in necesitatibus, sed a periculis cunctis libera nos semper, Virgo gloriosa et benedicta. Tarde de toros Oigan las fiestas de toro Oigan las fiestas de toros que se juegan a una Infanta recin nacida en Judea y aplaudida en Chuquisaca. Vaya de fiesta, vaya! Con fervor sus ciudadanos procuran el festejarla y, catlicos, le rinden lo ms serio de La Plata. Vaya de fiesta, vaya! A las fiestas, !plaza! Vaya de silbos! Vaya! que entra el ganado diciendo: aparta, aparta! Y en caballitos ligeros de garbo, entran saltando y limpiando la plaza, con cascabeles, plumajes y cintas, son de la fiesta la gloria y la gala. Guachi, (guachi), guachi toro hao! 14 15 Sub tuum praesidium Nous avons recours ta protection, Sainte Mre de Dieu, Ne rejete pas nos prires, Adresses dans nos besoins : Mais dlivre nous toujours De tous les dangers, Vierge glorieuse et bnie. Aprs-midi de taureaux Oyez donc les ftes taurines Oyez donc les ftes taurines Qui se donnent en lhonneur dune Infante Rcemment ne en Jude Et applaudie Chuquisaca. Quelle fte, vraiment-! Avec ferveur ses habitants Semploient la clbrer, Et, catholiques, lui rendent Le plus bel hommage de La Plata. Quelle fte, vraiment-! A la fte-! Faites place-! Quels sifflets, vraiment-! Voici quentrent les btes, et lon dit-: Ecartez-vous-! Ecartez-vous-! Et, sur de petits chevaux lgers fire allure, On entre en sautant et en nettoyant la place. Avec grelots, plumages et rubans, Sont aussi de la fte, La gloire et llgance-! Guachi 1 , (guachi), guachi taureau, oh-! 27 Aparta, (aparta)! fuera! aparta! Que entra el ganado rompiendo a carreras la florida plaza. Guachi, (guachi), guachi toro hao! Aparta, (aparta)! fuera! aparta! Que entra el ganado brotando rabia. Una fiera es el Barroso, El Colorado hace raya, fuego, (fuego), (fuego)! huyan (huyan) de aquese Pintado!, guachi, (guachi), guachi toro hao! Un rayo es aquel Corneta, Y no es menos el Bragado, Guachi toro hao! Encierren presto, presto, Que han de ser fiestas de garbo Toquen! Toquen clarines! Toquen clarines, toquen! Vaya de fiesta y de canto! Viva la Infanta Maria! Viva! A quien damos la gloria y el aplauso. Coplas Toro fuera! iba el Barroso y sale desatinado embistiendo antes del fiat porque le pic el faciamus guachi toro hao! Tiro fuerte al Damasceno, Ecartez-vous-! (Ecartez-vous-!) Hors dici-! Ecartez-vous-! Car voici quentrent les btes Dtruisant par leurs courses la place fleurie. Guachi, (guachi), guachi taureau, oh-! Ecartez-vous-! (Ecartez-vous-!) Hors dici-! Ecartez-vous-! Car entrent les btes cumant de rage. Cest un fauve que ce Barroso 2 ! El Colorado se fait remarquer. Feu-! (feu-!) feu-! Fuyez-! Fuyez Ce Pintado-! Guachi, (guachi), guachi taureau-! Un clair, ce Corneta-! El Bragado le vaut bien-! Guachi taureau, oh-! Quon les enferme vite, vite-! Car les ftes doivent tre russies. Jouez ! Jouez clairons 3 ! Jouez clairons, jouez-! Quelle fte et que de chansons-! Vive lInfante Marie-! Vivat-! A laquelle nous rendons gloire Et que nous applaudissons. Couplets Lchez le taureau-! El Barroso sen allait Et il entre tout affol En chargeant avant le fiat 4 Parce que la piqu au vif le faciamus 5 . Guachi taureau, oh-! Un puissant coup donn El Damasceno 28 y ese polvo le ha cegado. La tierna Infanta in mente estando sin saber como muerte le ha dado. Guachi toro hao! Colorado ardiente y de su sombra espantado, al tulit da embestida, ya et hominem ha tocado. Guachi toro hao! Sali herido de su astucia pues embisti, nolo grando. La tierna Infanta, in mente estando, su cerviz fiera le ha domeado. Guachi toro hao! Negro sale, valiente, desde el principio bramando, y al praecepit que le embiste, ne comedas encontrando Guachi toro hao! De su embestida furiosa, no tuvo mas que el amago. La tierna Infanta, in mente estando, a su osada de pie le ha dado. Guachi toro hao! El Pintado sale a la plaza y de verla, atolondrado, indiferente ad soporem, ad Virago se ha llegado. Guachi toro hao! Ardiendo el Pintado astuto, la embestida asegurando. La tierna Infanta, in mente estando, a su embestida le dar el pago. Guachi toro hao! Et cette poussire la aveugl-! La tendre Infante in mente 6 se trouvant, Sans savoir comment, la mort lui a donn. Guachi taureau, oh-! Entre El Colorado, ardent, Et par son ombre pouvant, Au tulit 7 attaque imptueusement, Dj et hominem, elle la touch. Guachi taureau, oh-! Il est sorti bless par sa ruse Car il a charg nolo grando. La tendre Infante, in mente se trouvant, Sa farouche nuque a dompt. Guachi Taureau, oh-! Dboule El Negro, courageux, Depuis le dbut mugissant, Et au praecepit qui le heurte, Et ne comedas 8 rencontrant. Guachi taureau, oh-! En fait dattaque furieuse, On en reste la menace. La tendre Infante, in mente se trouvant, Met fin son audace au bon moment. Guachi taureau, oh-! El Pintado entre dans larne Et en la voyant, hbt, Indiffrent ad soporem, Ad Virago sen est all. Guachi taureau, oh-! Brlant, El Pintado rus Assure son attaque. La tendre Infante, in mente se trouvant, Saura lui rendre la monnaie de sa pice. Guachi taureau, oh-! 29 Echando fuego el Corneta, sale hecho una furia, un rayo, y al praecepit vobis Deus, con Sicut Dei le dio el salto. Guachi toro hao! Logr la fiera engaosa verter al gnero humano. La tierna Infanta, in mente estando, sali al empeo con Dios humano. Guachi toro hao! El bragado sale a la plaza, chispas de s disparando, y Aurora, quasi con si agens, dio el rejn in verbum caro. Guachi toro hao! Con el agua de la Gracia, qued deshecho el Bragado. La tierna Infanta, ya alboreando. dio a su veneno antidotario Segundo estribillo Viva! Viva la Infanta Mara! Pues en las fiestas, triunfa del pecado. Crachant du feu, El Corneta Sort tel un clair, fou furieux, Et au praecepit vobis Deus 9 , Avec Sicut Dei elle a donn lassaut. Guachi taureau, oh-! Elle est parvenue, la bte fourbe, A renverser le genre humain. La tendre Infante, in mente se trouvant, A fait face 10 , avec Dieu fait homme. Guachi Taureau, oh-! El Bragado entre dans larne, Des tincelles jaillissant de lui, Et Aurore, quasi con si agens, A donn de la demi-lance in verbum caro. Guachi taureau, oh-! Avec leau de la Grce Est vaincu El Bragado. La tendre Infante, dj se levant, A donn son venin un antidote. Second refrain Vivat-! Vive lInfante Marie-! Car dans les ftes [taurines] Elle triomphe du pch. 30 1 Apostrophe de moquerie lgard du taureau. (N.d.T.) 2 En termes dlevage et de tauromachie, barroso se rapporte un taureau au poil fauve. Tous les taureaux du texte se trou- vent dsigns par un surnom pittoresque qui les caractrise. (N.d.T.) 3 Il ne peut sagir, proprement parler, de clairons puisque linstrument ne fait son apparition quaprs les guerres napo- loniennes, en France. On songera plutt au clarino, sorte de trompette aigu des XVIIe et XVIIIe sicles. (N.d.T.) 4 On aura reconnu ici le Fiat lux. Gense 1:3 : dixitque Deus fiat lux et facta est lux (Dieu dit : Que la lumire soit et la Baile de toritos Cuarto salve: Retorno de la imagen/el Nombre de Mara Toquen alarma Toquen, toquen alarma, guerra, guerra, al arma, que el valiente espaol (que el cristiano campen) da la fuerte, sangrienta y feroz batalla, guerra, guerra, y a su valor se oponen de galeras soberbias, sin nmero de escuadras. Resuenen los agudos pfanos 16 17 Danse des petits taureaux Quatrime salut : le triomphe de la Vierge Sonnez lalarme ! Sonnez, sonnez lalarme Guerre, guerre, aux armes, Car le vaillant espagnol (Car le champion de la Chrtient) Livre la difficile, Sanglante et froce bataille. Guerre, guerre, Et son courage sopposent, des galres arrogantes, Les innombrables escadres. Que retentissent les fifres aigus 31 lumire fut). A partir de cet endroit, on trouve dautres expressions ou mots latins qui viennent ponctuer, souvent propos, la corrida, tout en faisant rfrence la Bible (cf. La Vulgate) et des citations-cls, pour la plupart tires de la Gense, en rapport, notamment, avec la cration dEve, avec le Jardin dEden et la tentation, et le pch originel... Le registre profane et le registre religieux se trouvent donc ici judicieusement mls, compte tenu de la thmatique. (N.d.T.). 5 Gense 1:26 : et ait faciamus hominem ad imaginem et similitudinem nostram et praesit piscibus maris et volatilibus caeli et bestiis universaeque terrae omnique reptili quod movetur in terra (Puis Dieu dit : Faisons l'homme notre image, selon notre ressemblance, et qu'il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le btail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre). 6 Comprendre : dans ses penses, absorbe 7 Gense 2:21 : inmisit ergo Dominus Deus soporem in Adam cumque obdormisset tulit unam de costis eius et replevit carnem pro ea(Alors l'ternel Dieu fit tomber un profond sommeil sur l'homme, qui s'endormit; il prit une de ses ctes, et referma la chair sa place) 8 Gense 2:17 : de ligno autem scientiae boni et mali ne comedas in quocumque enim die comederis ex eo morte morieris (mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour o tu en mangeras, tu mourras.) 9 Gense 3:1 : sed et serpens erat callidior cunctis animantibus terrae quae fecerat Dominus Deus qui dixit ad mulierem cur prae- cepit vobis Deus ut non comederetis de omni ligno paradisi. (Le serpent tait le plus rus de tous les animaux des champs, que l'ternel Dieu avait faits. Il dit la femme : Dieu a-t-il rellement dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ?). 10 Al empeo, qui est un terme de tauromachie, na pas de traduction en franais : obligation pour le cavalier de combattre pied, dans certains cas. con el rumor de belicosas cajas, al arma, al arma, y rompiendo los aires, las trompetas, se estrecha la sauda, espantable refriega, de fusiles y balas, que despiden relmpagos de fuego, fuego, fuego, de la una y otra banda, al arma, al arma, que se estrechan, se embisten, avanza, que vencido el Moro y sus secuaces, van cayendo, cayendo a la fnebre y triste crcel desdichada. Victoria, victoria por Mara, Victoria, que defendi cristianas las armadas (las galeras de Espaa) y su precioso Nombre Lleva el triunfo y la palma, viva, viva Mara, muera el moro, y vaya la morisma castigada. En la batalla, triunfaste, valiente espaol, porque de Mara el dulce Nombre fue de tu gloria laurel. Es tu soberana espada la que le ha dado a entender a las catlicas armas, el fiel escudo de su fe. El impulso soberano a Espaa con su poder, dio alientos de fortaleza, pues valiente len es. Et la rumeur des belliqueux tambours. Aux armes, aux armes-! Et tandis que cinglent les airs les trompettes, Elle se rapproche la furieuse, Leffrayante rencontre De fusils et de balles, Qui crachent des clairs de feu. Feu, feu-! Depuis lun et lautre camp, Aux armes-! Aux armes-! Car ils ferment leurs rangs, saffrontent. Elle avance, Une fois vaincus, le Maure et ses partisans, Tombent, tombent dans la funbre, La triste et misrable prison. Victoire-! Victoire pour Marie, Victoire-! Car elle a dfendu (Les armes chrtiennes) Les galres dEspagne. Et son prcieux Nom Porte en lui le triomphe et la palme, Vive, vive Marie-! Que meure le Maure-! Et que soient chtis tous les siens. Dans la bataille, tu as triomph, Valeureux espagnol, parce que De Marie le doux Nom Fut de ta gloire le laurier. Ta souveraine pe est Celle qui a rvl, Aux catholiques armes, La fidle protection de leur foi. Limpulsion souveraine Donne lEspagne, en plus de son pouvoir, Lui insuffla courage et force, Puisque courageux lion elle est. 32 Mara princesa ilustre, Espaa al culto de te que pide su devocin, y le ministra su fe. Victoria, victoria por Mara, Victoria, que defendi cristianas las armadas (las galeras de Espaa) y su precioso Nombre Lleva el triunfo y la palma, viva, viva Mara, muera el moro, y vaya la morisma castigada. Salve Regina a 8 Salve Regina, Mater misericordiae, Vita, dulcedo, et spes nostra, salve. Ad te clamamus exsules, filii Hevae. Ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrimarum valle, Eja ergo, advocata nostra, illos tuos misericordes oculos ad nos converte. Et Jesum, benedictum fructum ventris tui nobis post hoc exsilium ostende. O clemens, o pia, o dulcis Virgo Maria. Lanchas para bailar 18 19 Marie princesse illustre, Que lEspagne te rende le culte Que rclame sa dvotion, Et lui dicte sa foi. Victoire-! Victoire pour Marie, Victoire-! Car elle a dfendu (Les armes chrtiennes) Les galres dEspagne. Et son prcieux Nom, Porte en lui le triomphe et la palme, Vive, vive Marie ! Que meure le Maure ! Et que soient chtis tous les siens. Salve Regina 8 Salut, Reine, Mre de misricorde, Notre vie, notre douceur et notre esprance, salut ! Enfants dEve, nous crions vers toi du fond de notre exil. Vers toi nous soupirons, gmissant Et pleurant dans cette valle de larmes. toi, notre avocate, tournes vers nous Tes yeux compatissants. Et aprs cet exil montres-nous Jsus, Le fruit bni de tes entrailles. clmente, bonne, douce Vierge Marie ! Lanchas pour danser Traduction : Pascal et Grgoire Bergerault. 33 L a d i s t r i b u t i o n Ensemble Elyma Mercedes Hernandez soprano Alicia Borges mezzo Fabian Schofrin contre tnor Furio Zanasi baryton Paula Waismann, violon - Sarah Van Cornewal, traverso, flte bec Judith Pacquier, cornet bouquin, flte - Gilberto Caserio, Nils Ferber, hautbois, chirimia Franois de Rudder, basson - Eduardo Eges, Francisco Gato, Monica Pustilnik, chitarron, guitare, tiple Andrea de Carlo, viole de gambe, percussion - Sabina Colonna, violone Hannelore Devaere, Manuel Villas Rodriguez, harpes Leonardo Garcia Alarcon, orgue - Norberto Broggini, clavecin Ensemble Ars Longa Teresa Paz, Soprano - Lixsania Fernndez, Soprano & viole de gambe Legipsy Alvarez, Adalys Santiesteban, Mezzo Sopranos Karim Daz, Tnor - Elier Muoz, Baryton Arianna Ochoa, Jorlen Vega, Violons - Daniel Bernaza, Cornet, flte douce Yulnara Vega, Basson, flte douce - Aland Lpez, Guitare baroque Calia Alvarez, Viole de gambe - Ronald Martn Alonso, Luth & vihuela Jennifer Vera, flte douce - Izaskun Cruz, Percussions Cor Vivaldi - Els Petits Cantors de Catalunya Pour le prsent enregistrement, le Cor Vivaldi:Petits Cantors de Catalunya est compos de: Anna Arranz i Ruano, Gemma Cun i Vidal, Eva Fbregas i Colell, Anna Fernndez i Martnez, Gemma Lpez i Saiz, Aina Nogu i Oller, Ariadna Pi i Guin, Carlota Pi i Guin, Elena Punsola i Lpez, Esther Rasal i Soteras, Anna Rods i Serret, Nria Rods i Serret, Carlota Serrahima i Balius, Annie von Eyken i Bonafonte, Cristina Yfera i Molina. Chef de Chur : scar Boada Direction & ralisation musicale Gabriel Garrido 34 Compos de chanteurs et instrumentistes spcialiss dans les musiques latines de la Renaissance et de lpoque baroque, Elyma participe depuis plu- sieurs annes la redcouverte des musiques ancien- nes dAmrique latine, de mme qu linterprtation dopras italiens du XVII sicle. Ce beau terme grec Elyma est employ dans un texte de Sophocle pour dsigner une flte en buis quornait une embouchure de cuir... Mais le mot, dans quelques textes grecs anciens signifie plus gnrale- ment, une sorte de plante fourragre, proche du mas, dont la tige servait fabriquer des fltes, dsignant ensuite par mtonymie la flte elle-mme. Cest ainsi que H. Cardanus emploie ce terme pour dsigner la flte bec au milieu du XVIe sicle. Fond Genve en 1981, et dirig depuis lors par Gabriel Garrido, lensemble Elyma sest dabord fait connatre comme un groupe de recher- che dinterprtation sur la flte bec et son rpertoire. Puis, la lumire de travaux musicologiques tou- jours plus fructueux, la formation sest rapidement largie pour aborder un rpertoire ancien et baroque tendu. La composition de lensemble varie afin de rendre aux musiques abordes leur authenticit tem- porelle et culturelle. Passionn de la voix, de la mythologie grecque et des folklores de la mditerrane et dAmrique du Sud, Gabriel Garrido partage avec lensemble Elyma le mme intrt pour une interprtation originale des musiques latines dans lesquelles se fondent, avec un strict souci dhistoricit, la ferveur, la joie et la passion qui leurs sont propres. A la suite de ses recherches approfondies lensemble est invit donner des con- certs autour de ces programmes partout en Europe et en Amrique latine. Depuis les dbuts de sa production disco- graphique dabord avec Tactus et Sinfonia puis, partir de 1992 avec K617, lensemble Elyma na cess de remporter des rcom- penses nombreu- ses : Diapason dOr, Diapason dOr de lAn- ne, 10 de Rpertoire, Choc de la Musique, Grand Prix de lAca- dmie du Disque, 4 Clefs Tlrama, Must du Compact Disc Magazine, Trimarg 95 (Consejo Argentino de la Musica), Prix International du Disque Antonio Vivaldi (Fondation Cini), Timbre de Platine dOpra International, Grand Prix de lAcadmie Charles Cros. Lensemble remercie la Fondation BNP Paribas pour son soutien fidle, ainsi, que la Cancilleria Argentina. 35 Lensemble Elyma Ars Longa se constitue intgralement dtudiants et de diplms du Conservatoire de Musique de La Havane et de lInstitut Suprieur dArt. Depuis sa fondation, lensemble a offert de nombreux concerts dans les plus prestigieuses salles du pays, et particip aux importants festivals et vnements nationaux et internationaux comme : le IIIe Festival International de Coros, Santiago de Cuba, 1995 ; le Festival de Musique Religieuse de Popayn, Colombie, 1997 ; le Festival Cervantes en todas partes, Guanajuato, Mxico, 1997 ; le Festival International Otoo 97, Mxico df, 1997 ; le Festival International de Musique de Sarrebourg (de 1999 2002), le Mois National du Baroque Latino amricain 2001. Actif promoteur de linterprtation de la musi- que ancienne Cuba, Ars Longa est aussi le groupe organisateur des Journes de Musique Ancienne Esteban Salas, qui se ra- lisent chaque anne La Havane. Entre 1998 et 1999 lensem- ble Ars Longa a enregistr les compact-disques El Eco de Indias avec villancicos du Baroque Amricain et Msica Sacra en La Habana Colonial. Ces deux dis- ques tant produits par la Oficina del Historiador de la Ciudad de La Habana et dans le cas du second, par lUniversit de Valladolid, en Espagne. En 2001, lensemble Ars Longa a ralis le disque Nativit Santiago de Cuba pour le label K617, suivi peu aprs par la ralisation dun second enregistrement consacr la Musique Mariale dEsteban Salas (avec le concours de la Matrise de la Cathdrale Saint Etienne de Metz). Enfin, cest linvitation de Gabriel Garrido quArs Longa a t associ lEnsemble Elyma, pour la rali- sation de lenregistrement de la Fiesta Criolla. Ce partenariat entre Ars Longa et K.617 sintgre dailleurs dans un plus vaste dispositif de coopra- tion entre la France et Cuba, dvelopp depuis lan 2000 par le Centre International des Chemins du Baroque de Saint-Ulrich, Sarrebourg (Moselle), avec laide du Ministre des Affaires trangres et de la Rgion de Lorraine ; partenariat anim notam- ment par Josep Cabr et une quipe de jeunes artis- tes franais, tous mobiliss pour aider les musiciens cubains progresser et devenir un ensemble de rfrence, non seulement pour Cuba, mais pour toute lAmrique latine. Ars longa de La Havane 36 Cre en 1989, par le pianiste et direc- teur scar Boada, le Cor Vivaldi, choeur de l'cole IPSI de Barcelone, est devenu un point de rfrence obligatoire dans tout ltat espagnol. Le Cor Vivaldi a un grand palmars: il a t finaliste au Grand Prix Europen 1999) et compte avec deux Grands Prix: Arezzo(Italie, 1998) et Mendoza (Argentine 2000), trois premiers Prix: Cantonigrs (Espagne 1997), Arezzo (Italie 1998), Mendoza (Argentine 2000), deux segonds Prix : Cantonigrs (Espagne 1995) et Tolosa (Espagne 1996), trois troisimes Prix: Mendoza (Argentine 2000), Tolosa (Espagne 2002) et Jijona (Espagne 2002). Sa trajectoire musicale ascendente la conduit aux scnes des salles les plus emblemati- ques (Palau de la Msica et LAuditori Barcelone, Victoria Hall Genve, Konzerthaus Vienne, Auditoire Stravinsky Montreux. ainsi qu'aux Festivals Internationaux les plus prestigieux: Peralada, Santa Florentina, Llvia, Porta Ferrada, Torroella de Montgr, La Fabbrica del Canto Legnano (Italie), Ambronay (France), Europisches Jungendchor Basel (Suisse). Cet enregistrement est son septime CD et sa deuxime collaboration avec K-617. scar Boada, Licentiate of the Royal School of Music en direction chorale, est le directeur de Musique de l'Instituci Pedaggica Sant Isidor de Barcelona et le fon- dateur et chef du Cor Vivaldi: Petits Cantors de Catalunya. Il est le promoteur de nouveaux systmes didactiques au sein de l'cole et auteur de plusierurs mthodes d'ensei- gnement musical. Collaboateur, comme organiste et pianiste avec plusieurs orchestres (Suisse Romande, Philharmonique de Varsovie, Simfnica de Barcelone et Nacional de la Catalogne, Sinfnica de Galicia... il a travaill sous la direc- tion de Metha, Comisiona, Rodetzvensky, entre d'autres. Plusieurs prix lui ont t dcer- ns: "Reus" de composition (1998), "Ciutat de Barcelona" (1999) pour son travail avec les voix gales. Il est invit trs souvent donner de cours de prparation de la voix dans de divers pays. 37 Cor Vivaldi - Els Petits Cantors de Catalunya Ses premires tudes musicales, commen- ces trs tt Buenos-Aires, sa ville natale, le condui- sent faire partie, lge de 17 ans, de lensemble PRO ARTE, premier quatuor professionnel argentin de fltes bec. Il interprte galement la musique folklorique latino-amricaine sur des instruments cordes. Aprs deux tournes en Europe, il dcide dy parfaire ses connaissances en musique ancienne et en direction dorchestre, dont il avait commenc ltude lUniversit de La Plata. tudiant Zurich et Ble, il obtient sa virtuosit instrumentale la Schola Cantorum Basiliensis, o il travaille galement le luth, la guitare baroque et les instruments anches de la Renaissance. Passionn par cette priode, il est appel faire partie successivement des ensembles RICERCARE et HESPERION XX, avec lesquels il ralise de nombreux concerts et enregistrements. En 1980, il est co-fondateur de lensemble GLOSAS, spcialis dans la musique de la Renaissance, et cre Genve en 1981, lensemble ELYMA, groupe de recherches dinterprtation. Enseignant depuis 1977 au Centre de Musique Ancienne de Genve, il a cr et dirig dif- frents stages dinterprtation (Erice, Sicile, Neuburg und der Donau, Bariloche-Argentine).
Prenant un cong sabbatique, Gabriel Garrido dcide de consacrer ses connaissances de la praxis musicologique de mme que l'exprience acquise - la mise en lumire et la diffusion dun rpertoire mal connu : la musique ancienne de lAm- rique latine. Ainsi, en 1992, dbute un partenariat avec le label K.617 pour lenregistrement de ces musi- ques dans la srie Les Chemins du Baroque que vien- dront rcompenser de nombreux prix de la critique discographique. LUNESCO et le Conseil International de la Musique linvitent organiser diffrentes mani- festations (ateliers dinterprtation, confrences, con- certs) au sein dun symposium international consacr au baroque latino-amricain, qui runit des musiciens et musicologues du monde entier Bariloche. A cette occasion, la Mdaille Mozart de lUNESCO lui est dcerne pour son travail accompli en faveur du patri- moine baroque dAmrique latine. C'est en 2000 que la Fondation Cini (Venise) lui accorde un prix spcial pour le dveloppement de ses activits artistiques con- cernant la musique italienne ces dix dernires annes.
Depuis 1990, le Teatro Massimo de Palerme linvite chaque anne entreprendre une cration: on retiendra notamment le fastueux Vespro per lo Stellario della Beata Vergine de B. Rubino ; la reconstitution historique de La Dafne de Marco da Gagliano, avec costumes, dcors, gestuelle et balli originaux ; LOrfeo de Claudio Monteverdi dont lenre- gistrement recevra, travers les nombreux prix qui lui ont t dcerns, laccueil unanime de la critique ; La Gerusalemne Liberata daprs le pome de Torquato Tasso et autour du Combattimento de Tancredi e Clorinda de Monteverdi ; et, en 1998, Il Ritorno dUlisse in Patria de Monteverdi dont le disque, paru en novembre de la mme anne, fut rcompens de nombreux prix prestigieux. L'enregistrement, en juillet 1999, du Vespro della Beata Vergine de Monteverdi a, quant lui, galement reu un accueil enthou- siaste de la critique et a t le thme de l'Acadmie baroque europenne d'Ambronay qu'il a dirige en octobre 2000, aprs avoir enregistr, au mois de juillet, le dernier opra de la trilogie de Monteverdi L'Incoronazione di Poppea On relvera galement sa collaboration avec le Grand-Thtre de Genve qui l'a invit diriger La Prpura de la Rosa, de Toms Torrejn y Velasco, en coproduction avec le thtre de la Zarzuela de Madrid, opra qui sera repris au Thtre de Bellas Artes de Mexico, dans le cadre du Festival 38 Gabriel Garrido del Centro histrico de la Ciudad de Mexico, en mars 2001. Le Teatro Coln de Buenos-Aires lui fera une place d'honneur en lui offrant la direction de L'Orfeo de Monteverdi, en juin 2001 et Les Indes galantes de Rameau, en 2002. Actuellement, il travaille sur une trilogie des opras de Cavalli dont le premier La Virt degli strali d'Amore a t accueilli au Festival de Beaune, l'Arsenal de Metz et, en dcembre 2002 Vigo. Le Kunsten Festival des Arts et le Thtre de Hannover coproduiront, pour l'un d'entre eux, une expression scnique exprimentale. 39 Le dbut des annes 80 a trouv le Dpartement de la Moselle appauvri - appauvri au plan conomique- faiblissant au plan dmographique- sans grand espoir au plan social et trs pauvre au plan culturel. Son image se trouvait alors son seuil le plus bas. Ce constat fut une des motivations essentielles de la volont du Conseil Gnral de faire de la Moselle un dpartement forte plus value culturelle essentiellement tourne vers laction populaire. Cest ainsi que le premier axe fort sinscrivant dans la dure en matire de culture fut consacr au patrimoine, quil soit important ou mineur, protg ou non, cultuel ou laque, rural ou urbain, bti ou mobilier. Tous les domaines touchant au patrimoine mosellan bnficient ou bnficieront dans les temps venir de laide du Conseil Gnral de la Moselle. Les orgues par exemple (elles sont plus de 600 en Moselle) de toutes poques, de toute typologie, ont t lobjet dune attention toute particulire, lAgence Dpartementale de lOrgue apportant son savoir-faire technique au bnfice des instruments pour une rnova- tion idale. Par ailleurs, lanimation -les crations musicales, thtrales, la danse sont des volets excessivement por- teurs de la politique culturelle du Dpartement de la Moselle. Des oprations phares ont par ailleurs permis ce dpartement dexporter son image lextrieur que ce soit sur le patrimoine avec Bliesbruck-Reinheim, chantier archologique gallo-romain transfrontalier, et en particu- lier, avec le chteau mdival de Malbrouck, constituant des points daccroche internationaux de tout premier plan. Il en est de mme des trs importantes manifes- tations que le Dpartement matrise lexemple de la Route des Orgues qui permet de faire chanter les plus beaux instruments dans des concerts de tenue exception- nelle. A lexemple de Pierres de Culture qui associe patri- moine et animations locales autour dun savoir-faire pro- fessionnel favorisant la cration de spectacles pluriformes qui font parler les pierres, lexemple encore des grandes expositions internationales tels les Guerriers de lEternit, lOr des Dieux ou la Toison dOr plus rcemment. Cest dailleurs partir de lOr des Dieux, fabuleuse exposition sur lorfvrerie dor du massif andin que sest ralise la prise de conscience dune ncessit du retour de la France vers les pays dAmrique latine et dune plus grande prsence culturelle de grands dpartements comme la Moselle dont le savoir-faire et lengeenerie culturels sont maintenant reconnus. Cest ainsi quavec K.617, acteur mosellan de tout premier plan autour du festival de musique baroque de la ville de Sarrebourg, dont le Dput Maire Alain MARTY assume le rle de moteur extrmement efficace, ce programme plurian- nuel de coopration des chemins du baroque (qui trouve dsormais son sige dans lancien monastre de Saint- Ulrich), constitue un vritable trait dunion entre le vieux continent et ces pays dAmrique latine pour lesquels la France est un pays de rfrence culturel. Je me rjouis de ce partenariat qui, je nen doute pas, donne la Moselle une aura culturelle renforce. Le Prsident du Conseil Gnral Philippe Leroy Snateur de la Moselle 40 QUELLE CULTURE POUR LA MOSELLE ? 41 Le chteau de Manderen, haut-lieu du patrimoine mdival de la Moselle Jean-Claude Kanny C.D.T. Moselle 42 Remerciements K.617 tient remercier tous ceux qui ont apport leur concours la prsente production et, plus particulirement : le Centre International des Chemins du Baroque de Saint-Ulrich et son prsident, Anthony Dumbrill, ainsi que toute lquipe bnvole qui lentourait, loccasion du XVe Festival International de Musique de Sarrebourg ; la belle cit voisine de Walscheid o sest droul cet enregistrement, et o tous se sont ingnis contribuer au bien-tre des artistes et techniciens : le Conseil de Fabrique de Walscheid et son prsident, M. Winger, la paroisse catholique, la Maison de Retraite Saint-Christophe (dont la machine caf fut mise rude preuve toute heure du jour et de la nuit !), la Chorale Saint Lon (qui accepta de dplacer temporairement ses rptitions) et, enfin, la municipalit de Walscheid. Remerciement tout particulier Teresa Pont Nuestra seora del celular. Agradecimientos K.617 quisiera dar las gracias a todos aquellos que brindaron su ayuda para la presente produccin, y en particular: Al Centro Internacional de los Chemins du Baroque de Saint-Ulrich y a su presidente, Anthony Dumbrill, as como a todo el equipo de voluntarios que le rodeaba, con motivo del XV Festival Internacional de Msica de Sarreburgo; A la bella ciudad vecina de Walscheid en donde tuvo lugar esta grabacin, y donde todos se las ingeniaron para contribuir al bienestar de los artistas y de los tcnicos: el Consejo de Fbrica de Walscheid y su presidente, el Sr Winger, la parroquia catlica, la Casa de Jubilados Saint-Cristophe (cuya cafetera fue sometida a dura prueba a cualquier hora del da y de la noche!), el Coro Saint Lon (quien acept desplazar temporalmente sus ensayos) y, finalmente, la municipalidad de Walscheid. Agradecimiento bastante particular a Teresa Pont "Nuestra seora del celular". Acknowledgements K.617 would like to thank all those who assisted in the production of this CD, and in particular: The Centre International des Chemins du Baroque de Saint-Ulrich; its President, Anthony Dumbrill; and the entire team of voluntary helpers around him, on the occasion of the fifteenth Sarrebourg International Music Festival. The lovely neighbouring town of Walscheid where this recording was made, and where everyone strove to make the artists and technicians feel at ease: the Conseil de Fabrique of Walscheid and its President M Winger, the Catholic parish, the Saint-Christophe retirement home(whose coffee machine was sorely tried at all hours of the day and night!), the Chorale Saint Lon (which agreed temporarily to move its rehearsals elsewhere), and finally the Walscheid town council. Quite particular thanking to Teresa Pont "Nuestra seora del celular". Este disco intenta lo imposible: grabar una fiesta, la de Nuestra Seora de Guadalupe en la ciudad de La Plata (tambin llamada Chuquisaca, hoy Sucre, Bolivia). La fiesta latinoamericana fue y es el punto de encuentro por excelencia de culturas, prcticas, expresiones y personas. Realizada bajo la gida de una celebracin religiosa, admite expresiones de ndole distinta, a veces contradictoria, en un complejo que desdibuja los lmites entre lo sagrado y lo profano y sus- pende temporalmente las barreras sociales y morales. La fiesta creaba y crea un espacio y un tiempo cualita- tivamente distintos, en donde mucho de lo que no era posible en la vida cotidiana se vuelve realidad. Desde su introduccin en 1602, la fiesta de Guadalupe asumi un papel central en la vida de la ciu- dad. La imagen de Nuestra Seora de Guadalupe es por supuesto espaola, pero adquiri carta de ciudadana platense, al punto que en 1718 era y es todava hoy la principal de las fiestas locales. El Obispo Alonso Ramrez de Vergara encarg al monje pintor Diego de Ocaa la confeccin de una imagen de la Virgen de Extremadura semejante a la que haba hecho para una iglesia de la vecina ciudad de Potos. Esta Guadalupe sudamericana tiene muy poco en comn con la nor- tea, de Mxico, excepto que, tanto en el norte como en el sur, el color oscuro de su tez permiti a los indge- nas identificarse con ella de manera casi automtica, que era uno de los propsitos originales del monje. La operacin fue exitosa: la gente de la ciudad de La Plata y su hinterland viene acudiendo en masa a la fiesta, otorgndole un colorido tnico nico. Aunque las descripciones de la fiesta enfatizan sus rasgos his- pnicos, Guadalupe se convirti a travs del tiempo en un espacio de confrontacin, con indgenas, mestizos, espaoles americanos (criollos) y espaoles peninsula- res compitiendo por el control de los eventos. Esta versin musical de la fiesta de Guadalupe presenta varias de las muchas facetas de que constaba. Gira alrededor de un rico conjunto de villancicos y salves en castellano escritos por el chuquisaqueo Roque Jacinto de Chavarra (1688-1719) en 1718, pero los entreteje con otras msicas que posiblemente se escucharon durante Guadalupe, de ndole variada, en busca de una representacin tan rica como es posible del sonido de la fiesta. Roque Jacinto de Chavarra Chavarra es hasta ahora un ilustre desconocido: apenas dos de sus composiciones fueron grabadas anteriormente, y slo una de ellas publicada en parti- tura moderna. Es una verdadera injusticia, dada la gran originalidad de su produccin. Chavarra, hijo natural de una mestiza, ingres en la capilla musical de la cate- dral de La Plata en 1695, a poco de fallecida su madre. En lneas generales, su carrera corresponde a la de sus contemporneos: cuando cambi la voz, en 1704, continu trabajando para la catedral, ahora en plaza de msico. Su voz de adulto, sin embargo, no mantuvo las cualidades especiales que pueda haber tenido de nio. Aprendi, pues, a tocar instrumentos: se registra su participacin como arpista y ejecutante de violn (bajo de cuerda). En esta poca debe haber vivido en el Seminario y desarrollado estudios regulares para el sacerdocio en la universidad de San Francisco Javier; lleg a obtener el ttulo de bachiller en artes y tom las rdenes mayores (que habilitan para decir misa). Al mismo tiempo, estudi contrapunto y composicin con Araujo. Ni su formacin general, ni su dominio de la tcnica compositiva de la poca muestran fisura alguna: resultado, en parte, de la extraordinaria cali- dad de la enseanza que los jesuitas impartan en la universidad, y en parte del celo didctico de Araujo. 43 Guadalupe, Chavarra, la msica y la fiesta Dr. Bernardo Illari Se diferencia de los msicos coetneos suyos, sin embargo, en su talento. Conocemos a Chavarra princi- palmente a travs de sus obras: cuando la muerte le sor- prendi, el 8 de diciembre de 1719, muy a destiempo, no haba escrito nada que sobreviviera, ni siquiera su testamento. Pero su medio centenar de obras princi- palmente villancicos policorales en castellano bastan para delinear una personalidad distintiva. Chavarra tiene algo de sinfonista: sus villancicos crecen, tanto en tamao como en intensidad expresiva y despliegue de color sonoro. Por, una parte, enhebra tpicos y figuras musicales, tantos como el texto y la msica lo permiten; mientras ms, mejor. Por otra parte, lleva los tpicos o temas expresivos de sus villancicos hasta el lmite del lenguaje policoral; utiliza tramas sonoras de complejidad sin igual en su poca, por medio de una verdadera orquestacin de recursos solsticos y corales y sus villancicos para Guadalupe presentan mucha de su mejor msica. A veces se encaria con una palabra o un estribillo, los trabaja primorosamente dos, tres, seis, doce voces, siempre en denso contrapunto y los convierte en la deslumbrante columna vertebral de sus composiciones. Vase, sino, su magnfica evocacin de la atmsfera sonora de la plaza de toros, que supera en colorido a la de cualquiera de sus contemporneos, en Oigan las fiestas de toros. O la carcajada sonora de Alegra, risa, ha!, la cascada de rdenes venid, volad, llegad, bajad, aplaudid de Paraninfos, la batalla en msica de Toquen alarma o las evocaciones del canto llano de todos los Salves en castellano. Chavarra, Guadalupe y la ciudad de La Plata Ms all de cuestiones lingsticas, la obra de Chavarra se nutre de un gran amor a la tierra. En parte, ese amor cristaliza en la Virgen de Guadalupe, a la cual dedic no menos de ocho impresionantes composi- ciones, todas las cuales pueden fecharse en 1718. Hay entre ellas megavillancicos de singular brillo (Oigan las fiestas de toros, Toquen alarma), un par de piezas ms livianas (A la flor, Silgueritos risueos) y varias parfrasis del Salve o las Letanas Lauretanas bilinges, latn-castellano un gnero de particular desarrollo local, que incorporaba citas de los textos latinos o la msica gregoriana en composiciones vernculas tipo villancico. Pero adems, Chavarra fue el nico de su gene- racin en cantar a su ciudad natal, nombrndola con todas las letras: a la Infanta Mara de Oigan las fiestas de toros, recin nacida en Judea, la aplauden en Chuquisaca los ciudadanos de La Plata por suerte para el compositor, ambos nombres de la ciudad riman entre s. La voz del msico no es la de su abuela india, a la cual posiblemente nunca lleg a conocer: al medio se interponan la porcin espaola de su sangre y, sobre todo, el carcter colonial de su formacin. Es en cambio la de los criollos, los descendientes de conquistadores que mediaban entre espaoles, indgenas y mestizos, ms dominantes que dominados. Como muchos criollos, y para crearse diferente, Chavarra se apropia del len- guaje (el quechua) y la figura del indio. A diferencia de la mayora, sin embargo, su mirada sobre el indio no es condescendiente, sino respetuosa y simptica, al punto de reivindicarlo polticamente en su famoso villancico Fuera, fuera. Aqu, Oigan las fiestas de toros presenta una Virgen torera, que elude hbilmente las mltiples embestidas del Mal, personificado en los toros: los de La Plata la celebran por medio de la expresin quechua Guachi toro, especie de burla a la impotente bestia, sentido que la frase todava conservaba en la cultura popular sudamericana de hace tres dcadas. A pesar de su talento, Chavarra tuvo mala suerte. No lleg a cumplir 32 aos: es posible que se lo llevara la tremenda epidemia que abri una senda de pesti- lencia y muerte, especialmente entre los indgenas, a lo largo de Sudamrica, de Buenos Aires a Cuzco. La msica que se conserva era parte del repertorio del maestro de capilla que asumi el cargo en 1717, Juan de Guerra y Viedma, quien parece haber comisionado la creacin de una parte de ellas. Guerra, sin embargo, buscaba crear su propio repertorio en base a las obras 44 ajenas, para lo cual disfraz el nombre de los ver- daderos autores por medio de un cdigo secreto de iniciales. Resultado: la inmensa mayora de las piezas de este chuquisaqueo genial terminaron catalogadas entre los annimos para identificarlas, fue necesario desarrollar una compleja serie de estrategias que invo- lucraron el cdigo de Guerra, la caligrafa, el papel, y el estilo de las composiciones. Ms all de Chavarra Este disco complementa los villancicos y salves de Chavarra con piezas annimas (clsicas y popu- lares), y de sus contemporneos ms jvenes, Andrs Flores y Blas, Tardo de Guzmn. Esta msica crea un contexto sonoro y ceremonial vlido para Chavarra. A principios del siglo XVIII, la fiesta de Guadalupe tradicionalmente celebrada el da de la Natividad de la Virgen, 8 de septiembre. duraba diez das, e inclua una larga serie de acciones de distinta naturaleza; la variedad de composiciones seleccionada aqu presenta una imagen de ellas tan completa como fue posible. La vspera, la imagen de Guadalupe era retirada de su capilla y llevada a la catedral, donde permaneca hasta el fin de la celebracin (Procesin de entrada a la catedral). A partir de entonces, y durante diez das, se decan misas prcticamente sin interrupcin y se cantaban servicios de Salve diarios, los cuales incluan bsicamente un Salve Regina latino o bilinge, unas Letanas Lauretanas, y, a veces, tambin un motete o villancico aqu presentamos lo ms granado de la msica de cuatro de estos servicios. Por otra parte, Guadalupe inclua la representacin de una comedia por la tarde; como ninguna de ellas sobrevivi intacta, hemos traducido la misma idea en trminos de villan- cicos de los que incluyen personajes, la Virgen morena y los mismsimos seises (nios de coro) de la capilla. La fiesta tambin contaba con dos tardes dedicadas a las corridas de toros, una de las cuales se representa aqu por medio de villancicos y danzas taurinos. En otro plano, Guadalupe fue un festejo popular por excelencia y siempre alberg diversas efusiones musicales de la gente, no necesariamente formales. Casi todas ellas se perdieron irremisiblemente junto con la tradicin oral a la cual pertenecan. Para recrear, sino su perdida letra, al menos su espritu, debimos recurrir a un nmero de fuentes de fuera de La Plata. As, el himno de la regin de Moxos, La estrella matutina (recogido por Manuel Mara Mercado en el siglo XIX), desemboca en la Cachua Serranita del norte de Per, especie de respuesta del pueblo a la alegra del servicio de Salve que los precede. Por su parte, Mara, todo es Mara, una cancin a la Inmaculada Concepcin de Chile y Per, se combina aqu con una breve y sentida cancin a cuatro voces de Flores sta s, de La Plata para recrear el ambiente de intensa devocin que todava hoy rodea al canto de las famosas coplas en quechua para Guadalupe. Pero ni las misas y salves, ni las comedias y toros, ni las canciones y danzas populares agotan la riqueza festiva de la Guadalupe chuquisaquea. En la poca, el solemne cierre del festival coincida con la fiesta del Santo Nombre de Mara; desde 1682, fue dedicada tam- bin a conmemorar la victoria de los ejrcitos catlicos contra los turcos en el cerco de Viena, ltima gran batalla contra el poder otomano en Europa. Sobreviven varias composiciones dedicadas especficamente a esta doble celebracin. Toquen alarma puede haber sido una de ellas: lleg a nosotros en sendas versiones para el Rosario y la Concepcin, pero tanto sus contenidos literarios como su problemtica declamacin indican que existi una versin anterior, hoy perdida, que cele- braba la victoria contra los turcos. Durante la fiesta del Nombre de Mara, la imagen era devuelta a su altar por medio de otra solemne procesin, donde permaneca expuesta a la devocin de los fieles hasta el festival siguiente. Con ella termina tambin nuestro programa, no sin antes hacer lugar a otra reaccin puesta en msica popular: la danza de las Lanchas, en la versin recogida en el obispado de Trujillo del Per en 1790, broche popular que sella efectivamente el conjunto de esta imagen sonora de Guadalupe en Chuquisaca. 45 El conjunto Elyma El bello trmino griego ELYMA viene de un texto de Sfocles, empleado para designar una flauta de boj ornada por una embocadura de cuero... Pero ms genelramente, la palabra, en algunos anti- guos textos griegos, denomina una especie de planta forrajera cercana al maz, de la cual el tallo serva para fabricar flautas, designando luego por metonimia... la misma flauta. En un tratado de msica de Hieronimus Cardanus, hacia 1546, encontramos de nuevo el nom- bre de Elyma, a propsito de la flauta de madera. Fundado en 1981 y dirigido desde entonces por Gabriel Garrido, el conjunto Elyma se dio primero a conocer como un grupo de investigacon de interpre- tacin sobre la flauta dulce y su repertorio. Despus, a la luz de trabajos musicolgicos cada vez mas fructuo- sos, la formacin rpidamente se ampli para abordar un vasto repertorio antiguo y barroco, en que es necesario la participacin de voces, cuerdas, metales, percusiones, etc...Desde el principio de su actividad de gravacin, el conjunto gan sin cesar los mas altos premios, como el Diapason de Oro del Ao, 10 de Repertoire, Gran Premio de la Academa del Disco, 4 llaves de Telerama, Must de Compact Disc Magazine, Gran Premio de lAccademia Cini, y varios premios latinoamericanos. El conjunto de Musica Ars Longa El Conjunto de Msica Antigua Ars Longa, creado por Teresa Paz y Aland Lpez en 1994, ha dedicado su labor de interpretacin, estudio e inves- tigacin a diferentes pocas y estilos, desde la Edad Media hasta el Barroco. En sus actuaciones han incor- porado la puesta en escena, combinando diferentes manifestaciones del arte tales como danza, teatro y artes plsticas. Ocupa un lugar importante dentro de su repertorio la msica del perodo Virreinal en Amrica. Desde 1995 pertenece a la Oficina del Historiador de la Ciudad de La Habana. Su ms reciente trabajo est dirigido a la interpretacin de la Msica Colonial Cubana, dando a la luz obras y compositores descono- cidos al pblico contemporneo. Ars Longa se encuentra integrado por estudiantes y graduados de Conservatorios de Msica de La Habana y del Instituto Superior de Arte. Desde su fundacin ha ofrecido numerosos conciertos en las ms prestigiosas salas del pas, as como presen- taciones en importantes festivales y eventos nacionales e internacionales tales como: III Festival Internacional de Coros, Santiago de Cuba, 1995; Festival de Msica Religiosa de Popayn, Colombia, 1997; Festival Cervantes en todas partes, Guanajuato, Mxico, 1997; Festival Internacional Otoo 97, Ciudad de Mxico, 1997; Festival Internacional de Msica de Sarrebourg, Francia, 1999, 2001 y 2002, el Mes Nacional del Barroco Latinoamericano, Francia, 2001. Activo promotor de la interpretacin de la msica antigua en Cuba, Ars Longa es adems el grupo anfi- trin de las Jornadas de Msica Antigua Esteban Salas, que cada ao se realizan en La Habana. Entre 1998 y 1999 graba los discos compactos El Eco de Indias con villancicos del Barroco Americano y Msica Sacra en La Habana Colonial. Producidos por la Oficina del Historiador de la Ciudad de La Habana y en el caso del segundo, tambin por la Universidad de Valladolid, Espaa. Y en 2001, graba para el sello K617 el disco Nativit Santiago de Cuba. 46 Cor Vivaldi - Els Petits Cantors de Catalunya El Cor Vivaldi, fundado en 1989 y consti- tuido por 14 muchachas y muchachos entre 10 y 16 aos, es el resultado de un programa de enseanza del instituto pedaggico Sant Isidor de Barcelona. Galardonado con varios premios internacionales (Tolosa, Cantnigos), el Cor Vivaldi domina un reper- torio que se extiende del Renacimiento al siglo XX e incluye numerosas peras para nios. El coro se ha presentado en Europa en muchas oportunidades y ha grabado dos discos compactos: "Viajes", seleccin de canciones del mundo entero, y "Petits Cantors de Catalunya", recital compuesto de obras corales de Brahms, Mendelssohn, Schumann... Gabriel Garrido Sus primeros estudios musicales, iniciados muy temprano en su ciudad natal de Buenos Aires, le llevan a formar parte, a los 17 aos, del conjunto PRO ARTE, primer cuarteto profesional argentino de flautas de pico. Interpreta asimismo la msica folk- lrica latinoamericana con instrumentos de cuerda. Tras dos giras por Europa, decide perfeccionar all sus conocimientos de la msica antigua y de la direccin de orquesta, que haba estudiado en la Universidad de La Plata. Mientras estudia en Zurich y en Basilea, consigue su virtuosidad instrumental en la Schola Cantorum Basiliensis, donde estudia tambin el lad, la guitarra barroca y los instrumentos de lengeta del Renacimiento. Su pasin por este perodo le lleva a formar parte sucesivamente de los conjuntos RICERCARE y HESPERIN XX, con los cuales realiza numerosos conciertos y grabaciones. En 1980, es el cofundador del conjunto GLOSAS, especializado en la msica del Renacimiento, y crea en Ginebra en 1981 el conjunto ELYMA, grupo de investigacin en torno a la interpretacin. Profesor desde 1977 en el Centro de Msica Antigua de Ginebra, ha creado y dirigido varios talleres de interpretacin (Erice, Sicilia, Neuburg und der Donau, Bariloche, en Argentina). Al tomar un descanso sabtico, Gabriel Garrido decide consagrar sus conocimientos de la prxis musicolgica, as como su propia experiencia, a sacar a luz y difundir un repertorio mal conocido: el de la msica antigua de Amrica latina. As es como en 1992 debuta una colaboracin con el sello K.617 para la grabacin de estas msicas en la serie Les Chemins du Baroque, a la que recompensarn nume- rosos premios otorgados por la crtica musicolgica. La UNESCO y el Consejo Internacional de la Msica le invitan a organizar diferentes manifestaciones (talle- res de interpretacin, conferencias, conciertos) en el seno de un simposio internacional dedicado al Barroco latinoamericano, el cual rene a msicos y musiclo- gos del mundo entero en Bariloche. Con esta ocasin se le remite la Medalla Mozart de la UNESCO para su labor realizada en favor del patrimonio barroco de Amrica latina. Es en el ao 2000 cuando la Fundacin Cini (Venecia) le concede un premio especial por el desarrollo de sus actividades artsticas tocantes a la msica italiana de los diez ltimos aos. Desde 1990, el Teatro Massimo de Palermo le invita cada ao para que lleve a cabo una creacin: se recoradar entre otros el fastuoso Vespro per lo Stellario della Beata Vergine, de B. Rubino, la recons- titucin histrica de La Dafne de Marco da Gagliano, con disfraces, decorados, movimientos, gestos y balli histricos, LOrfeo de Claudio Monteverdi cuya graba- cin recibira, a travs de los numerosos premios que le fueron otorgados, la unnime acogida de la crtica; La Gerusalemne Liberata, segn el poema de Torcuato Tasso y en torno al Combattimento de Tancredi e Clorinda de Monteverdi y, en 1998, Il Ritorno dUlisse in Patria de Monteverdi cuyo disco, salido en noviem- bre del mismo ao, fue recompensado con numerosos 47 y prestigiosos premios. En cuanto a la grabacin, en julio de 1999, del Vespro della Beata Vergine de Monteverdi, ha cosechado una acogida entusiasta por parte de la crtica y ha sido el tema elegido por la Academia Barroca Europea de Ambronay, a la que ha dirigido en octubre del 2000 tras haber grabado, en el pasado mes de julio, la ltima pera de la triloga de Monteverdi LIncoronazione di Poppea. Es de notar tambin su colaboracin con el Grand-Thtre de Ginebra, quien le invit a dirigir La Prpura de la Rosa, de Toms Torrejn y Velasco, en coproduccin con el Teatro de la Zarzuela de Madrid; pera sta que ser retomada en el Teatro de Bellas Artes de Mxico, con ocasin del Festival del Centro Histrico de la Ciudad de Mxico, en marzo de 2001. El Teatro Coln de Buenos Aires le pondr en primer lugar al ofrecerle la direccin de LOrfeo de Monteverdi en junio de 2001, y de Les Indes Galantes de Rameau en 2002. En la actualidad trabaja en una triloga de las peras de Cavalli cuya primera, La Virt degli strali dAmore, se ha representado en el Festival de Beaune, en el Arsenal de Metz y, en diciembre de 2002, en Vigo. El Kunsten Festival de las Artes y el Teatro de Hannver coproducirn para una de ellas una escenografa experimental. 48 El comienzo del decenio de 1980 encontr al departamento de Mosela empobrecido: empobre- cido desde el punto de vista econmico, decadente en el terreno demogrfico, sin grandes esperanzas en lo social y muy pobre en el dominio cultural. Su imagen se encontraba entonces en su ms bajo nivel. Esta comprobacin constituy una de las motivacio- nes esenciales de la voluntad del Consejo General de convertir a Mosela en un departamento con un fuerte plusvalor cultural, orientado esencialmente hacia la accin popular. Es as como el primer eje fuerte en lo que concier- ne a la cultura, inscrito en la duracin, fue consagrado al patrimonio, se tratara de un patrimonio impor- tante o menor, protegido o no, cultual o laico, rural o urbano, mueble o inmueble. Todos los dominios, en lo que respecta al patrimonio moselano, disfrutan, o dis- frutarn en lo futuro, de la ayuda del Consejo General de Mosela. Se ha prestado una atencin muy particular por ejemplo a los rganos (estos instrumentos musicales son ms de 600 en Mosela) de todas las pocas, de toda tipologa; la Agencia Departamental del rgano ha aportado a favor de esos instrumentos su destreza tcnica, con vistas a una renovacin ideal. Por lo dems, la animacin, las creaciones musicales, teatrales, la danza, son aspectos extremadamente provechosos de la poltica cultural seguida por el departamento de Mosela. Operaciones seeras, asimismo, han permitido a este departamento exportar su imagen hacia el exterior, trtese de actividades sobre el patrimonio con Bliesbruck-Reinheim, investigacin arqueolgica en un emplazamiento galorromano a uno y otro lado de la frontera, y en particular con el castillo medieval de Malbrouck, las cuales constituyen centros de atrac- cin internacionales de primersima categora. tro tanto ocurre con muy importantes manifestaciones regidas por el departamento, como por ejemplo la Ruta de los rganos, la cual permite hacer resonar los ms hermosos instrumentos en conciertos de nivel excepcional. Como por ejemplo Piedras de Cultura, que asocia patrimonio y animaciones locales en torno a una destreza tcnica profesional, lo cual favorece la creacin de espectculos multiformes que hacen hablar a las piedras; o, an, grandes exposiciones internacio- nales como los Guerreros de la Eternidad, el ro de los Dioses o, ms recientemente, el Vellocino de ro. Fue justamente a partir del ro de los Dioses, fabulosa exposicin sobre la orfebrera del macizo andino, que ha cristalizado una toma de conciencia en cuanto a la necesidad de que Francia vuelva a orientarse hacia los pases de Amrica Latina, y a la necesidad asimismo de una mayor presencia cultural de grandes depar- tamentos como Mosela, cuya destreza e ingeniera culturales son actualmente reconocidas. Es as que con K.617, actor moselano de muy primer plano en lo que respecta al festival de msica barroca de la ciudad de Sarreburgo -cuyo alcalde, Alain MARTY, asume la funcin de eficacsimo promotor-, ese programa pluria- nual de cooperacin de los Caminos del Barroco (que ha encontrado ahora su sede en el antiguo monasterio de San Ulrico) constituye un verdadero nexo entre el Viejo Continente y esos pases de Amrica Latina para los cuales Francia es un pas de referencia cultural. Me regocija esta coparticipacin que, no lo dudo, confiere al departamento de Mosela un aura cultural ms intensa. El presidente del Consejo General, Philippe Leroy 49 QU CULTURA PARA EL DEPARTAMENTO DE MOSELA? This recording attempts to achieve the impossible: to reconstruct in sonic terms a fiesta, in this case the Feast of Our Lady of Guadalupe, in the city of La Plata (also called Chuquisaca, and now known as Sucre, in Bolivia). The Latin American fiesta was and is the meeting-point par excellence of a variety of cultures, practices, expressions and people. When it takes place in the context of a religious celebration, it admits of expressions of different and sometimes contradictory natures in an overall framework that blurs the fron- tiers between sacred and profane, and momentarily suspends social and moral barriers. The fiesta created, and creates, a space and a time that are qualitatively distinct, where much that is not possible in everyday life can become reality. Since it was first introduced in 1602, the fiesta of Guadalupe has taken on a central role in the life of the city. The image of Our Lady of Guadalupe is of course Spanish in origin, but it had become so well established in La Plata that it was by 1718 - as it still is today - the occasion for the most important of all the local festi- vals. Bishop Alonso Ramrez de Vergara gave the monk and painter Diego de Ocaa the task of creating a por- trait of the Virgin of Extremadura similar to the one he had painted for a church in the neighbouring town of Potos. This South American Guadalupe has very little in common with her northern namesake in Mexico, except that in both northern and southern manifes- tations her dark complexion allowed the natives to identify with her almost automatically, which was cer- tainly one of the monks objectives. The operation was a success: the population of the city of La Plata and its hinterland flocked to the fiesta, giving it a unique eth- nic colouring. Although descriptions of the fiesta tend to emphasise its Hispanic characteristics, Guadalupe became in time an area of confrontation, with nati- ves, half-breeds, espaoles americanos (Creoles) and espaoles peninsulares (Spaniards from the Iberian peninsula itself) competing to control events. This musical recreation of the Feast of the Virgin of Guadalupe presents a number of the multiple facets that went to make it up. It is organised around a rich collection of villancicos and Salve services in Castilian, written in 1718 by a native of Chuquisaca, Roque Jacinto de Chavarra (1688-1719), but also includes other music of various kinds that were very likely to be heard on the occasion of the Guadalupe festivities, which have been assembled with the aim of achieving the richest possible representation of how such a festi- val must have sounded. Roque Jacinto de Chavarra Chavarra is even today virtually unknown: only two of his pieces have been recorded before this, and only one of these has been published in a modern edition. This is a genuine injustice, given the great originality of his output. Born the illegitimate son of a half-breed, Chavarra joined the capilla (choir school) of La Plata Cathedral in 1695, shortly after his mothers death. His career was broadly similar to that of many of his contemporaries: when his voice broke, in 1704, he continued to work for the cathedral, now as an ins- trumentalist - his adult voice was doubtless not as outs- tanding as the childs voice had been. Thus he began to learn instrumental skills: his participation is recorded on the harp and the violn (six-stringed double bass). During this period he must have lived at the seminary and pursued regular studies for the priesthood at San Francisco Javier University. He succeeded in obtaining Guadalupe, Chavarra, Music and Fiesta Dr. Bernardo Illari (translation : Charles Johnston) 50 the degree of Bachelor of Arts and took major orders (allowing him to celebrate Mass). At the same time he studied counterpoint and composition with Araujo. Neither his general training nor his mastery of the techniques of composition of the period can be faul- ted: this is due partly to the extraordinary quality of the teaching dispensed by the Jesuits at the University, and partly to Araujos didactic zeal. However, he stands apart from the musicians who were his contemporaries by his exceptional talent. It is essentially through his works that we know Chavarra: when death surprised him prematurely on 8 December 1719, he had written nothing else that could survive him, not even his will. But his fifty or so works - chiefly polychoral villancicos in Castilian - are sufficient to mark him out as a distinctive personality. Chavarra has something of the symphonist in him: his villancicos have an expansionist tendency, in their dimensions, their expressive intensity and their deployment of tone colour. On the one hand, he strings together musical topoi and figures, insofar as the text and music allow; the more there are, the better. On the other hand, he takes the expressive topoi and themes of his villancicos to the very limits of polychoral language; he uses sonorities of unequalled complexity for his period, by means of genuine orchestration of both solo and cho- ral passages - and his villancicos for Guadalupe include much of his finest music. Sometimes he lavishes atten- tion on a word or a refrain, shaping them exquisitely- two, three, six or twelve voices, always in dense coun- terpoint - and fashions them into a dazzling backbone for his compositions. Just listen, for example, to his magnificent evocation of the atmospheric sounds of the bullring, whose sense of colour surpasses anything produced by his contemporaries, in Oigan las fiestas de toros. Or the resounding peal of laughter of Alegra, risa, ha!, the cascade of injunctions - venid, volad, llegad, bajad, aplaudid - in Paraninfos, the battle music of Toquen alarma or the evocations of plainchant in any of the Salve settings in Castilian. Chavarra, Guadalupe and the city Over and above linguistic questions, Chavarras work is nourished by his love for his native region. In part, this love crystallises around the Virgin of Guadalupe, to whom he dedicated no fewer than eight large-scale compositions, all of which can be dated to 1718. Amongst them are megavillancicos of special brilliance (Oigan las fiestas de toros, Toquen alarma), two lighter pieces (A la flor, Silgueritos risueos) and a variety of Salve Regina paraphrases and settings of the Litanies of Loreto, bilingual (Latin and Spanish) in both the latter cases - this was a par- ticularly well-developed local genre that incorporated quotations from Latin texts or the Gregorian repertory into vernacular compositions of the villancico type. But more than this, Chavarra was the only composer of his generation to sing of his home town, actually mentioning it by name in his pieces: the Infant Mary of Oigan las fiestas de toros, who has just been born in Judaea, is acclaimed in Chuquisaca by the inhabitants of La Plata - luckily for the composer, the names of the two towns happen to rhyme. The voice of the musician is not that of his Indian grandmother, whom he proba- bly never knew: here it is the Spanish element in his blood, and above all the colonial nature of his musical training, that intervene. So we hear the voice of the Creoles, those descendants of the conquistadores who found themselves in the middle between Spaniards, natives and half-breeds, more dominant than domi- nated. Like many Creoles, and in order to make himself appear different, Chavarra appropriates the language (Quechua) and the character of the Indian. Yet unlike most of his kind, his view of the Indian is not condescending, but respectful and sympathetic, going so far as to make political claims in his famous villancico Fuera, fuera. Here, Oigan las fiestas de toros presents a Virgin in the bullring, who skilfully eludes the manifold assaults of Evil, personified by the bulls: the people of La Plata celebrate her in the Quechua 51 expression Guachi toro, a phrase mocking the now powerless beast, which still had this connotation in South American popular culture a mere thirty years ago. Despite his talent, Chavarra had an unlucky destiny. He died before reaching the age of thirty-two: he may have been carried off by the terrible epidemic that left a trail of pestilence and death behind it throughout South America, from Buenos Aires to Cuzco, hitting the native population particularly hard. The music of his that has been preserved was part of the repertory of the maestro de capilla who took on the post in 1717, Juan de Guerra y Viedma, who seems to have arranged for some of these pieces to receive their first perfor- mance. But Guerra sought to build up his own reper- tory using other mens works. To this end he disguised the names of the true composers by means of a secret code using initials. As a result of this, the immense majority of the output of this genius from Chuquisaca ended up catalogued amongst a host of anonymous pieces; in order to identify them, it was necessary to develop a whole series of complex strategies taking account of Guerras code, the handwriting, the paper used and the compositional style. Beyond Chavarra This CD complements the villancicos and Salve set- tings by Chavarra with anonymous pieces (classical or popular in style) and works by his younger contempo- raries, Andrs Flores y Blas and Tardo de Guzmn. This repertory creates a musical and ceremonial context entirely appropriate for Chavarra. At the beginning of the eighteenth century, the Guadalupe festivities - traditionally celebrated for the day of the Nativity of the Virgin, 8 September - lasted ten days in all, and included an imposing succession of events of varying character; the diversity of the compositions selected here is intended to give the fullest picture possible of the fiesta. On the eve of the feast, the image of Our Lady of Guadalupe was removed from its chapel and brought into the cathedral, where it remained until the end of the celebrations (Processional introit to the cathedral). From this moment on, and for the next ten days, Masses were said almost without interrup- tion and daily Salve services were sung, whose basic elements were a Latin or bilingual Salve Regina, the Litanies of Loreto and sometimes also a motet or a vil- lancico - we offer here the cream of the music for four of these services. The Guadalupe festivities also inclu- ded the performance of a play during the afternoon; as none of these has survived intact, we have tried to convey the same idea through the use of villancicos, choosing from those that feature characters, such as the Black Virgin and the seises (choirboys) of the capilla themselves. Two afternoons during the fiesta were devoted to bullfights, one of which is evoked here by means of villancicos and dances associated with the corrida. The feast of Guadalupe was also, first and foremost, a time of popular rejoicing, which allowed the people to give vent to their feelings in music - not necessarily in a formal manner. Almost all trace of such effusions has been irremediably lost, along with the oral tradi- tion to which they belonged. In order to recreate, if not their vanished letter, at least their spirit, we had to turn to a certain number of sources from outside La Plata. Thus the hymn from the Moxos region, La estrel- la matutina (collected by Manuel Mara Mercado in the nineteenth century) leads to the Cachua Serranita from northern Peru, which forms as it were the peo- ples response to the joy of the Salve service which has come before these pieces. As for Mara, todo es Mara, a song of the Immaculate Conception from Chile/ Peru, this is combined here with a brief, expressive four-part song by Flores - which is from La Plata - to recreate the atmosphere of intense devotion which even today surrounds the singing of the celebrated coplas in Quechua for the Virgin of Guadalupe. Yet neither the Masses and Salve services, nor the 52 plays and bullfights, nor even the popular songs and dances exhaust the festive riches of Guadalupe in Chuquisaca. At this period the solemn closing ceremo- nies of the fiesta coincided with the Feast of the Holy Name of Mary. From 1682 onwards, it was equally the occasion to commemorate the victory of the Catholic armies over the Turks at the siege of Vienna, the last great battle against Ottoman power in Europe. Many works specifically dedicated to this double celebration have survived. It is possible that Toquen alarma may be one of these: it has come down to us in two dif- ferent versions, one for the Feast of the Rosary and one for the Immaculate Conception. But both their literary content and their awkward prosody indicate that there existed an earlier version, now lost, in cele- bration of the victory over the Turks. During the Feast of the Holy Name of Mary, the image was put back on its altar in the course of another solemn procession. There it remained displayed to the devoted gaze of the faithful until the next years festival. And with this procession ends our programme, but not before we have made room for another manifestation of the folk-music tradition: the lanchas dance, in the version collected in the diocese of Trujillo in Peru in 1790. This provides an ideal finishing touch in the popular vein to bring to an end this image in sound of the fiesta of Our Lady of Guadalupe at Chuquisaca. The Ensemble Elyma The beautiful Greek term ELYMA comes from a text by Sophocles (in Fragments used to designate a box-wood flute decorated with a leather mouth- piece). But, in a few ancient Greek texts, the word is more generally used to mean a sort of grain, not unlike maize, whose stem was used to make flutes, and, by extension, the flute itself. It is to mean in a musical treaty by Hieronymus Cardanus, around 1546, that the name Elyma is used to describe a wooden flute. Founded in 1981 and directed, since then, by Gabriel Garrido, the Elyma ensemble initially made a name for itself as an interpretative research group for the flute and its repertory. Then, in the light of even more fruitful musico- logical work, the group rapidly increased in number in order to take on a wide-ranging, ancient baroque repertory, requiring the participation of voices, strings, brass, percussion, etc. Over the last few years, Elyma has enlisted the help of singers such as Maria-Cristina Kiehr, Adriana Fernandez, Claudio Cavina, Josep Cabr, Daniele Carnovich, etc. which whom they have been working, in particular, on a new way of interpreting the Italian music of the Renaissance. Since it began to record, the ensemble has kept winning the highest awards such as Year Golden Diapason, 10 of Repertoire, Grand Prix de lAcadmie du disque, 4 Keys Telerama, Must of the Compact Disc Magazine, Gran Premio de lAccademia Cini, and several South American awards. The Ensemble Ars Longa of Havana Founded in 1994 by Teresa Paz and Aland Lpez, the early music ensemble Ars Longa has devo- ted itself to the study and interpretation of repertories of different periods and styles, from Medieval to Baroque music. But it would almost be an understate- ment to say that Latin American Baroque music - and particularly that composed in Cuba - holds a vital place in its activity. The other special feature of Ars Longa is that the artists who make up the group seek to combine different modes of expression such as dance, theatre and the plastic arts. Since 1995 the ensemble has been attached to the Oficina del Historiador de la Ciudad de la Habana. Its top priority, in this perspective, is the interpretation of 53 Cuban music of the colonial period, bringing to light composers and works unknown to todays audiences. Ars Longa is made up entirely of students and gra- duates from the Havana Conservatory of Music and Higher Institute for the Arts. Since it was founded the group has given many concerts in all the major concert halls of the country, and taken part in such important national and inter- national festivals and events as the third International Choral Festival, Santiago de Cuba, 1995; the Sacred Music Festival of Popayn, Colombia, 1997; the Festival Cervantes en todas partes, Guanajuato, Mexico, 1997; the Otoo 97 International Festival, Mexico City, 1997; the Sarrebourg International Music Festival (from 1999 to 2002), and the National Month of Latin American Baroque Music 2001. An active promoter of early music performance in Cuba, Ars Longa is also the group responsible for organising the Esteban Salas Early Music Festival, which takes place in Havana every year. In 1998 and 1999 the ensemble Ars Longa recorded the CDs El eco de Indias, with villancicos from the American Baroque repertory, and Msica sacra en la Habana colonial. Both recordings were produced by the Oficina del Historiador de la Ciudad de La Habana, the second being a coproduction with the University of Valladolid in Spain. In 2001, Ars Longa recorded the CD Nativit Santiago de Cuba for the label K.617, followed shortly afterwards by a second recording devoted to Marian music by Esteban Salas (with the participation of the Matrise of the Cathdrale Saint Etienne of Metz). Finally, it is at the invitation of Gabriel Garrido that Ars Longa joined with the Ensemble Elyma to make the present recording of Fiesta Criolla. This partnership between Ars Longa and K.617 takes its place within a more extensive cooperation between France and Cuba, developed since the year 2000 by the Centre International des Chemins du Baroque de Saint-Ulrich at Sarrebourg (Moselle), with the assistance of the French Foreign Ministry and the Lorraine Region. One of the chief driving forces in the partnership is Josep Cabr and a team of young French artists, who have been mobilised to help Cuban musicians to make further progress and to become a benchmark ensemble, not only for Cuba, but for the whole of Latin America. (translation : Charles Johnston) Cor Vivaldi - Els Petits Cantors de Catalunya (The little singers of Catalan) Composed of 14 girls and boys aged between 10 and 16 years old, the Cor Vivaldi (Vivaldi Choir), established in 1989, is the result of a musical teaching programme of the Sant Isidor Educational Institute of Barcelona. Prize winner of several international awards (Toulouse, Cantonigos), the Cor Vivaldi mas- ters a repertoire from the Renaissance up to the XXth century, of which numerous operas for children. The choir has given performances on several occasions in Europe and has recorded 2 CDs : Viajes, a selection of songs from all around the world, and Petits Cantors de Catalunya, a recital com- posed of the choral works of Brahms, Mendelssohn, Schumann Gabriel Garrido His first music studies, begun at an early age in his native city of Buenos Aires, led to his joining at the age of seventeen the ensemble Pro Arte, the first professio- nal recorder quartet in Argentina. He also performed latin American folk music on string instruments. After 54 two tours in Europe, he decided to stay there and dee- pen his knowledge of early music and conducting, which he had begun studying at the University of La Plata. As a student at Zurich and Basel, he obtained his prize for instrumental virtuosity at the Schola Cantorum Basiliensis, where he also studied lute, Baroque guitar and reed instruments of the Renaissance. Passionately interested in the latter period, he was invited to join successively the ensembles Ricercare and Hesprion XX, with which he took part in many concerts and recor- dings. In 1980, he became a co-founder of the ensemble Glosas, specialising in Renaissance music, and in 1981, in Geneva, he created the ensemble Elyma, a groupe devo- ted to performance research. He has taught since 1977 at the Centre de Musique Ancienne de Genve, and has founded and directed a number of interpretation courses (Erice in Sicily, Neuburg an der Donau, Bariloche in Argentina). During a period of sabbatical leave, Gabriel Garrido decided to devote his knowledge of musicological prac- tice, and the experience he had acquired, to bringing to light and diffusing a little-known repertoire: the early music of Latin America. Thus it was that in 1992 he began a partnership with the label K.617 to record this music in the series Les Chemins du Baroque, which went on to receive many prizes from record critics. UNESCO and the International Music Council invited him to organise various events (performance workshops, lectures, concerts) in the framework of an international symposium devoted to Latin American Baroque music, which brought musicians and musicologists from all over the world to Bariloche. On this occasion he was awarded the UNESCO Mozart Medal for his work on behalf of the Baroque heritage of Latin America. In the year 2000 the Cini Foundation (Venice) awarded him a special prize for the development of his artistic activities in the field of Italian music over the past ten years. Since 1990, the Teatro Massimo of Palermo has invited him for a new production each year. Notable amongst these have been the sumptuous Vespro per lo Stellario della Beata Vergine by Rubino; the histori- cal reconstruction of La Dafne by Marco da Gagliano with the original costumes, dcors, gestures and balli; LOrfeo by Claudio Monteverdi, the recording of which was unanimously acclaimed by the press and won many awards; La Gerusalemne liberata, after the poem by Torquato Tasso and with a musical programme centred on Monteverdis Combattimento de Tancredi e Clorinda; and, in 1998, the same composers Il Ritorno dUlisse in Patria, the recording of which, released in November of that year, was again awarded many prestigious prizes. The recording in July 1999 of Monteverdis Vespro della Beata Vergine was also enthusiastically received by the press and formed the theme of the European Baroque Academy at Ambronay, which Garrido direc- ted in October 2000, after having recorded in July of that year the final opera in the Monteverdi trilogy, Lincoronazione di Poppea. Another noteworthy colla- boration has been with the Grand-Thtre in Geneva, which invited him to conduct La prpura de la rosa by Tmas de Torrejn y Velasco, in coproduction with the Teatro de la Zarzuela of Madrid; the opera was subse- quently revived at the Teatro de Bellas Artes in Mexico City as part of the Festival del Centro historico de la Ciudad de Mexico in March 2001. The Teatro Coln of Buenos Aires gave him an honoured place by offering him the chance to conduct Monteverdis LOrfeo in June 2001 and Rameaus Les Indes galantes in 2002. Gabriel Garrido is currently working on a trilogy of Cavalli operas, the first of which, La Virt degli strali d'Amore, has already been performed at the Beaune Festival, the Arsenal in Metz, and will be seen at Vigo in December 2002. One of the three operas will be coproduced by the Kunsten Thearte and Arts Festival of Hanover in an experimental staged version. 55 (translation : Charles Johnston) The beginning of the 80's found the Moselle department in a very poor state - economically poor, demographically weak, not much hope socially and a very poor cultural life. Its image was at its lowest threshold. It was this observation that motivated the County council to transform Moselle into a culturally rich area mainly directed towards popular action. Thus the first efforts were made as part of a long-term wish to enhance the cultural heritage of Moselle, be it big or small, protected or unprotected, religious or secular, rural or urban, built or movable. All the domains which are related to Moselle's heritage bene- fited or will benefit in the future from the County council's aid.
The organs for example (there are more than 600 in Moselle) of all ages and all types have received particular attention, the Regional Organ Agency pro- viding all its technical know-how for an ideal restora- tion. Moreover, activities such as music and theatrical productions as well as dance are key areas for the Moselle Region's cultural policy. Leading events have enabled the region to spread its image outwards be it through its heritage with Bliesbruck-Reinheim, cross-border gallo-roman archaeological site or in particular the mediaeval cast- le of Malbrouk of first class international attractions. The same goes for the very important events that the Region has undertaken like the Organ Route which enables some of the most beautiful instruments to be heard in concerts of a particularly high standard. Like the Pierres de Culture which combine local activities with heritage in a highly professional way encouraging many different types of performances in which the stones have a role, or like the great international exhibitions of the 'Warriors of Eternity', 'The Gold of the Gods' and more recently the 'Golden Fleece. Indeed it was the fabulous exhibition of the 'Gold of the Gods' exposing the gold plate of the Andean Massif which brought the awareness of the need for France to turn back towards the Latin Americas and a greater cultural presence of large regions like Moselle whose know-how and cultural engineering are now acknowledged. So, with K6I7 foremost player in Moselle for the baroque music festival of Sarrebourg, whose Mayor Alain MARTY is the extremely effica- cious driving force, this pluriannual programme of co-operation for the Paths of the baroque (which is now based at the ancient monastery of Saint-Ulrich) forms a real link between the old continent and the Latin American countries for whom France is a cultural reference. I am thrilled with this partnership which I have no doubt will reinforce Moselle's cultural aura. President of the County council Philippe Leroy 56 WHAT CULTURE FOR MOSELLE ?