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2 INTRODUCTION
La Gestion des Ressources Humaines (GRH) nest pas une science exacte dont il suffirait de dcliner le contenu en rgles et procdures (Meignant, 2000). Lobservation des organisations montre trs souvent des diffrences fondamentales entre les politiques et les pratiques de GRH ; bien que celles-ci soient comparables dans leurs champs dactivits et dans leurs performances.
Lhistoire de chaque entreprise, de ses dirigeants, de sa culture, montre que des choix implicites ou explicites ont t faits des moments cls. La diversit en matire de Gestion des Ressources Humaines est donc une donne qui est de plus en plus confirme par les thoriciens et praticiens de la discipline.
Cette rflexion consacre lIntroduction au Management des Ressources Humaines svertuera :
o prsenter lhistorique de la fonction Ressources Humaines (chapitre 1) ; o prsenter quelques modles de GRH (chapitre 2) ; o mettre en exergue les liens troits entre la GRH et lorganisation du travail (chapitre 3).
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3 CHAPITRE 1 : TENTATIVE DE DEFINITIONS DES CONCEPTS CLES ET HISTORIQUE DE LA FONCTION RESSOURCES HUMAINES
1.1. Tentative de dfinition des concepts cls
1.1.1. Le management/la gestion
A la question suivante : Quest-ce que le management ? . Lhomme de la rue rpondra spontanment : Ce sont des mthodes pour diriger ou grer une entreprise .
En effet, en plus dtre un ensemble de thories et de structures dorganisations, le management reste surtout un ensemble de techniques et de pratiques de gestion.
Certains auteurs le dcrivent ainsi : Un ensemble de pratiques de gestion, dont la fonction essentielle est de rguler des systmes complexes, traverss par des logiques internes plus ou moins compatibles. (....) Le management consiste produire de la mdiation entre les exigences du profit et les intrts du personnel, et trouver des compromis entre les logiques financires, commerciales et juridiques qui traversent lorganisation .
1.1.2. La Gestion (le management) des RH
La Gestion des Ressources Humaines est la recherche permanente dune cohrence maximale entre, dune part, les individus, leurs capacits et leurs motivations, et dautre part, leurs postes, leurs exigences et les gains lis ces postes.
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4 1.2. GRH : Les avatars dune fonction
La fonction de gestion des ressources humaines, dabord indiffrencie parmi lensemble des fonctions administratives exerces par le chef dentreprises, sest progressivement affirme comme autonome ds le dbut du 20 e sicle, au moment o la grande industrie a commenc recourir de faon systmatique aux experts dans lorganisation de la production. Lvolution de cette fonction sest opre en diffrentes phases que lon peut synthtiser comme suit :
la GRH centre sur des activits propres ; la GRH systmique ; la GRH stratgique.
Dans une premire tape (premire moiti du 20 e sicle), la fonction de gestion des ressources humaines se prsente comme lensemble des activits dacquisition, de dveloppement et de conservation des ressources humaines, visant fournir aux organisations de travail une main-doeuvre productive, stable et satisfaite.
Diffrentes disciplines se dveloppent pour encadrer ces activits. Il sagit tout dabord de lingnierie sociale ( human engineering ), base essentiellement sur les principes tayloriens (simplification des tches, slection du personnel appropri, formation lexcution optimale, rmunration au rendement, etc.). Viennent ensuite le droit du travail et des relations industrielles (avec le poids grandissant des organisations syndicales), la psycho-sociologie du travail (courant des relations humaines ; tudes des besoins ; thories de la motivation ; dveloppement organisationnel ; etc.) et la comptabilit sociale (tableau de bord social, bilan social, etc.). Cette dernire discipline visait lvaluation des cots du facteur humain (embauche, remplacement, formation, salaires et avantages sociaux, absentisme, etc.) et les intgrer dans le bilan financier global.
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5 Dans un deuxime temps, apparat la vision systmique de la fonction GRH, qui sloigne dune rflexion uniquement centre sur les activits, et tente de sintgrer lensemble de la ralit organisationnelle, considre comme systme. Il sagit en fait de souligner la double finalit (conomique et sociale) des organisations et de dvelopper en consquence des programmes daction en GRH qui tiennent compte de leur interaction avec dautres variables organisationnelles.
La vision systmique de la GRH nest pas limite aux rapports de lconomique et du social ; le systme technique, notamment, est lui aussi concern. Ainsi, le courant socio-technique en arrive prsenter lentreprise comme un systme (dont les lments sont ncessairement inter relis) ouvert sur son environnement, dans lequel technique et social forment un tout.
Enfin, dans un troisime temps, la phase de gestion stratgique des ressources humaines est ne du constat dune trop grande subordination de la fonction RH aux autres fonctions. Les responsables RH rvisaient souvent leurs objectifs initiaux, en fonction des dcisions adoptes par la direction gnrale. Dsormais, lheure est lintgration de la fonction GRH aux stratgies dentreprises ( corporate strategy ). Quil sagisse de dcisions relatives aux technologies, aux fusions et acquisitions, aux phases de restructuration ou dexpansion, lintervention des gestionnaires des ressources humaines est requise et devient mme un impratif de premier plan. Des modles sont dailleurs dvelopps dans cette perspective. En pratique, il sagit bien dintgrer aux dcisions que lon prend la variable humaine (ou le facteur humain). Mais, la prise de connaissance de lhumain nest cense poser aucun problme (principe dexhaustivit) ; elle doit notamment aboutir rduire les sources de tensions et faire converger les valeurs (principe dinvariabilit des objectifs) en vue de garantir toutes chances de succs de lorganisation (principe doptimisation).
Cependant, en se rfrant la nature conflictuelle de toute vie organisationnelle, dans laquelle des groupes dintrts saffrontent, semparent des projets en fonction des enjeux quils poursuivent et se comportent de manire souvent inattendue, mais MANAGEMENT DES RESSOURCES HUMAINES MASTER PROF. AHI Sebehi C. sebehiec80@yahoo.fr 01 57 56 11 / 05 75 37 03
6 cohrente par rapport ces enjeux, un nouveau dfi est lanc au management contemporain. Celui de savoir faire face une telle diversit, en se montrant capable de la grer.
Il sagit videmment dune tout autre conception de le GRH, qualifie de management politique des ressources humaines.
Cette volution historique de la fonction que nous venons de synthtiser se constate de diverses manires au sein des organisations. En effet, celles-ci nont pas le mme rythme dimplantation, ni la mme conception de la GRH, encore moins la mme manire de pratiquer la GRH. En outre, la pratique de la GRH est influence par les changements macrosociaux (les caractristiques de la socit globale, telles que la culture nationale, les politiques rglementaires, les marchs, la technologie, etc.).
1.3. Lapprhension de la diversit des modles GRH
Les diffrentes oppositions binaires de modles, qui seront prsentes, introduisent le principe de relativit en matire de GRH, en reconnaissant de facto la possibilit dune mutation des modles, en lien avec lvolution macrosocial (les caractristiques de la socit globale : la culture nationale, les politiques rglementaires, les marchs, la technologie, etc.) et certains facteurs de leur environnement interne (les stades de lorganisation, et de sa stratgie). Cette approche reconnat donc la pluralit dans la conception et la pratique de la GRH.
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7 1.3.1. Lvolution de linformel au formel
Parmi ceux qui abordent la question de lvolution des pratiques de GRH dun point de vue macrosocial, certains vont introduire une opposition entre pratiques informelles et formelles de GRH.
Les premires, sont caractrises par une grande adaptabilit et une faible complexit. Elles permettent une rgulation continue des activits de travail. En revanche, elles favorisent la subjectivit, accroissent le risque de discrimination et de favoritisme et ne peuvent gure servir de base fiable une administration du personnel.
Les secondes se veulent plus rigoureuses. Les critres sont clairement dfinis, autorisant ainsi la planification et le contrle des activits et, par consquent, la mesure et lamlioration de la contribution de loprateur aux objectifs de lorganisation. Toutefois, la complexit et la rigidit des mcanismes ainsi mis au point risquent douvrir la voie diverses ractions face ce quil est convenu dappeler une tentative de codification du social.
La tendance est videmment, dun point de vue historique et macrosocial, la formalisation progressive des pratiques ; ce qui se ralise mesure que lon quitte les domaines de base comme la gestion des effectifs et des rmunrations pour intgrer dautres activits de GRH (promotion, valuation, etc.), que lon aura tendance, par ailleurs confier des spcialistes. Le niveau de formalisation peut sapprcier partir de divers indicateurs, parmi lesquels la diversit des activits GRH, leur degr de planification et de dlgation, la structure du service en charge des RH, limportance du budget allou aux RH, etc..
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8 1.3.2. Lvolution de ladministration du personnel au dveloppement des RH
Une deuxime manire de dcrire lvolution des modles de GRH est de recourir lopposition entre administration du personnel et dveloppement des ressources humaines.
Le ple administration se centre sur les problmes poss par le contrat de travail. Slaborent ainsi des systmes de contrle et de stimulation du personnel, dont lobjectif est de rduire les phnomnes de rsistance dans lexcution du travail : rdaction de rglements de travail, de manuels de procdure, etc. ; planification des effectifs via des analyses de postes formalises, etc. ; rmunration au rendement, calcul des primes, dtermination des avantages extralgaux, gestion des oeuvres sociales (caftrias, cantines, etc.). Son champ daction stend galement aux politiques de scurit et dhygine, la rglementation du temps de travail, la protection des droits syndicaux, etc..
A linverse, le ple dveloppement donne la priorit aux problmes de gestion des comptences, de formation, de plans de carrire, dvaluation du personnel, de communication, dincentives. La question de la slection prend le pas sur celle de mode de recrutement, tandis que les politiques de mobilit, notamment en ce qui concerne les cadres haut potentiel , deviennent un leitmotiv.
La gestion des ressources humaines va alors affirmer sa vocation managriale, par le biais dune participation plus troite aux responsabilits de direction, tant au niveau de la dfinition des modles que de leur mise en oeuvre.
Ladministration du personnel privilgie les procdures standardises et la minimisation des cots, tandis que le dveloppement des ressources humaines favorise lacquisition des comptences.
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9 Le premier modle raisonne en termes dquit interne (homognit des situations lintrieur de lorganisation), le second en terme dquit externe (correspondance avec situations existant lextrieur de lorganisation).
1.3.3. Lopposition entre les modles hard et soft
Une autre distinction est faite entre les modles hard et soft de gestion des ressources humaines. Il ne sagit plus, cette fois, de rendre compte dune volution historique, mais plutt de prciser les termes du choix qui souvrent dsormais aux responsables du personnel entre deux faons de mener leurs politiques de dveloppement des ressources humaines.
Le modle hard insiste sur ltroite intgration des politiques et des pratiques de GRH la stratgie daffaires. De ce point de vue, la consistance interne des pratiques et leur cohrence avec les objectifs stratgiques sont prsentes comme les cls du succs en terme de performance organisationnelle. Il est logique que le personnel apparaisse, dans un tel modle, comme une ressource dont il sagit doptimiser les apports de faon rationnelle et planifie. Ce modle est galement caractris par la prdominance des approches quantitatives (planification des effectifs, valuation formalise, benchmarking, etc.).
Le modle soft, tout en continuant de mettre laccent sur lintgration la stratgie daffaire, souligne limportance de la composante humaine - cest--dire limplication du personnel, de son adaptabilit et de ses comptences, de sa motivation et de la communication son gard - pour lamlioration des performances de lorganisation. Dans ce modle, prdominent donc les outils qualitatifs tels le dveloppement personnel, le coaching, etc..
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10 CHAPITRE 2 : LES MODELES DE GESTION DES RESSOURCES HUMAINES
Au chapitre prcdent, a t traite lvolution des modles de GRH en lien avec des changements macrosociaux ou avec les cycles de vie organisationnels. Le raisonnement adopt implique, par consquent, que les pratiques de GRH prennent des formes diverses en fonction des influences quelles subissent de la part de leur environnement tant interne (les stades de lorganisation et sa stratgie) quexterne (les caractristiques de la socit globale). Lvolution est ici prsente comme tant quasi inluctable, sinon elle est prconise.
Une autre conception de la GRH est mise en vidence par dautres courants. Cette approche tend rendre valablement compte des diffrences des pratiques de GRH que lon observe la mme poque, dans le mme contexte macrosocial, ou des diffrences de GRH que lon observe entre plusieurs organisations arrives au mme stade de dveloppement.
Autrement dit, elle rend compte des diffrences synchroniques des pratiques de GRH. En effet, celles-ci sont influences, par de multiples facteurs, prsents dans les futures lignes.
2.1. Les diffrentes approches de la GRH
Au cours des dix dernires annes, la gestion des ressources humaines a t qualifie de variable stratgique. De simple fonction de support quelle tait, la GRH constitue dornavant un avantage comptitif pour la firme. Plusieurs approches tentent alors de dmontrer les diverses relations possibles entre la gestion des ressources humaines et laccroissement du niveau de performance organisationnelle. Les paragraphes qui suivent prsentent chacune de ces approches de la GRH.
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11 2.1.1. Lapproche universaliste de la GRH
Lapproche universaliste sattache reprer et valider les meilleures pratiques en GRH (best practices) . Cette approche sarticule autour des trois principes suivants :
supriorit et universalit des pratiques : certaines activits GRH sont toujours suprieures dautres et peuvent de ce fait tre mises en oeuvre dans nimporte quelle organisation ; slectivit et supriorit de la lecture financire de la performance : toutes les activits GRH ne peuvent tre juges stratgiques et on prfrera les pratiques GRH induisant la performance financire la plus leve ; autonomie et additivit : lorsque plusieurs activits GRH sont utilises simultanment par lorganisation, leffet de ces pratiques GRH sur la performance est la rsultante des effets individuels de chaque pratique GRH (Allani-Soltan, Arcand et Bayad, 2005).
2.1.2. Lapproche par la contingence
La seconde approche ou approche de contingence met laccent sur la contextualisation de la GRH. En dautres termes, il ny a performance que lorsquil y a adquation des pratiques GRH avec la stratgie de dveloppement. Elle cherche dpasser la seule dimension financire de la performance pour intgrer dautres critres comme linnovation, laccroissement des parts de march, la satisfaction du client, la qualit des produits, la flexibilit, ou limage sociale.
Cette approche fait de la GRH le moyen appropri dalignement de la structure et de la culture organisationnelle aux objectifs stratgiques de lorganisation. Elle postule que la performance de lorganisation rsulte du fit ou arrimage entre sa structure et les caractristiques de lenvironnement (Allani-Soltan, Arcand et Bayad, 2005).
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12 2.1.3. Lapproche configurationnelle de la GRH
Suivant lapproche configurationnelle, la GRH na de rel effet sur lefficacit de lorganisation que dans la mesure o elle parvient constituer un regroupement cohrent (cohrence interne) de pratiques capables de sharmoniser aux principales caractristiques de lorganisation (cohrence externe). Par le biais de la complmentarit externe, les partisans de l'approche configurationnelle appellent aligner les systmes de GRH avec des facteurs de contingence qui peuvent tre dordre organisationnel (taille, structure, etc.), humain (caractristiques de la main-d'oeuvre cest--dire ge, diversit, comptences, etc.) et oprationnel (cycle de vie des produits et services, systmes dinformation et contrle, etc.). Plus singulirement, les configurations peuvent tre vues comme une architecture de liens multiples (non linaires) et interactifs entre les lments de la stratgie et les grappes de pratiques GRH (Allani-Soltan, Arcand et Bayad, 2005).
2.2. Pratiques universalistes de GRH
Combien y-a-til dactivits qui relvent de la GRH ? Bien malin celui qui dterminera un nombre exacte. En effet, de nouvelles pratiques sont perptuellement mises jour, par combinaison dautres pratiques ou par leur scission. Ainsi, les pratiques de GRH varient selon les auteurs et mme dun ouvrage un autre.
Cependant un ensemble de pratiques, souvent qualifies de pratiques de base de la GRH, seront exposs dans les prochaines lignes.
2.2.1. Le recrutement
Le processus de recrutement se rfre l'ensemble des moyens par lesquels on incite des personnes susceptibles d'occuper un poste dans l'organisation poser leur candidature (description dtaille du poste, soumission de la publication de vacance de poste, organisation de concours en vue de constituer des rserves de recrutement, etc.). MANAGEMENT DES RESSOURCES HUMAINES MASTER PROF. AHI Sebehi C. sebehiec80@yahoo.fr 01 57 56 11 / 05 75 37 03
13 Le processus de slection est celui par lequel on choisit, parmi des candidats, celui ou ceux qui correspondent le mieux aux critres tablis (multiplication dentrevues, de tests daptitudes et de personnalit, entretiens ralistes cherchant tester les ractions du candidats face des situations concrtes qui lui sont prsentes, apprciation par simulation, etc.).
Finalement, l'embauche est le fait d'offrir formellement le travail au candidat recrut et/ou slectionn. Le processus de recrutement est assimil lamont de la procdure gnrale et le processus de slection laval ; si lon y exclut lembauche.
Les premiers candidats souvent considrs sont les personnes dj lemploi de lorganisation. Peu coteuse, cette source de recrutement engendre des effets positifs sur le climat de travail ainsi que sur la motivation des employs. Toutefois, le fait de limiter le recrutement uniquement aux candidatures internes comporte quelques inconvnients. Dabord, il restreint lapport de sang neuf, dides originales ou de nouvelles perspectives. Ensuite, il empche lentreprise de pouvoir bnficier de candidats externes potentiellement plus expriments et plus qualifis. Lorsque les comptences recherches ne sont pas prsentes ou disponibles lintrieur de lorganisation, celle-ci a la possibilit de se tourner vers le recrutement externe.
Voici quelques sources intressantes de candidatures externes : les anciens employs, les candidatures non sollicites, les annonces doffres demploi, les institutions denseignement, les agences prives, les associations professionnelles, la presse crite, les magazines spcialiss, les salons et foires de lemploi, les sites de recherche demplois, etc.
Le web permet de joindre aisment et rapidement un grand nombre de candidats potentiels et de simplifier dautant le processus du recrutement.
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14 2.2.2. Laccueil et lintgration
Laccueil et l'intgration des nouveaux employs devraient tre des proccupations importantes au sein des organisations. Un des dfis des entreprises de certains secteurs repose sur la capacit de rtention des employs et sur l'adhsion de ceux-ci la mission de l'entreprise.
Afin de mobiliser les nouveaux employs et leur permettre de dvelopper un sentiment dappartenance face lentreprise, il convient de concevoir un mcanisme pour leur transmettre toutes les informations ncessaires au moment de lembauche.
La mise en place dune stratgie d'accueil et dintgration a gnralement un impact important sur la dure d'emploi, lengagement de lemploy au sein de lentreprise, ainsi que sur sa mobilisation et son adhsion la mission. Il importe donc de transmettre aux nouveaux employs un maximum de renseignements sur la culture, les valeurs, la philosophie et les attentes de l'organisation au moment de l'embauche. Plus l'accueil d'un employ est structur et efficace, plus ce dernier atteindra un niveau de performance satisfaisant.
Objectifs de laccueil et de lintgration :
faciliter et favoriser l'intgration sociale et professionnelle de l'employ dans son nouveau milieu de travail ; dmontrer au nouvel employ la volont de l'entreprise de l'aider dans son adaptation ; permettre l'employ d'obtenir des rponses ses interrogations et d'avoir accs l'information pertinente ; soutenir l'employ afin qu'il devienne autonome le plus rapidement possible ; vrifier si l'employ comprend bien les attentes relatives ses tches, rles et responsabilits ; s'assurer que l'employ connaisse les normes et les politiques de l'entreprise ; MANAGEMENT DES RESSOURCES HUMAINES MASTER PROF. AHI Sebehi C. sebehiec80@yahoo.fr 01 57 56 11 / 05 75 37 03
15 familiariser l'employ avec la culture et les valeurs de l'organisation ; faire connatre l'entreprise et contribuer au dveloppement de son image.
2.2.3. La formation
La formation du personnel est un investissement. Elle permet aux entreprises d'accrotre les comptences et la productivit de leur main-duvre tout en augmentant la qualit de leurs produits et services. Elle est une activit valeur ajoute qui favorise l'adaptation et la flexibilit des individus face aux dfis relever.
La formation constitue un ensemble d'activits d'apprentissage planifies. Elle vise l'acquisition de savoirs, savoir-faire et savoir-tre, propres faciliter l'adaptation des individus et des groupes leur environnement socioprofessionnel. Elle contribue la ralisation des objectifs d'efficacit de l'organisation. La formation nat d'un besoin organisationnel et professionnel, et vise normalement l'atteinte d'objectifs prcis pour un groupe d'employs donn.
Objectifs de la formation :
Le cycle de formation s'intgre au cur du processus de gestion des ressources humaines et est troitement li aux orientations des entreprises. Pour ces dernires, la formation contribue atteindre des objectifs cls tels que :
apport de solutions la planification stratgique et concrtisation de la mission de l'organisation ; augmentation de l'efficacit et de l'efficience de l'organisation (performance, qualit, polyvalence, sant et scurit, etc.) ; accroissement des connaissances et habilets des employs tous les niveaux de l'organisation ; valorisation du potentiel des gens dans leur adaptation au travail, lors de changements technologiques et dans leur dveloppement de carrire. MANAGEMENT DES RESSOURCES HUMAINES MASTER PROF. AHI Sebehi C. sebehiec80@yahoo.fr 01 57 56 11 / 05 75 37 03
16 2.2.4. La communication (interne)
Lhomme nagit pas de faon uniquement rationnelle. Il agit en fonction de la reprsentation quil se fait des buts, des faits, et de son intrt. Les politiques de communication et dinformation ont donc une importance cruciale dans la formation de cette perception (Meignant, 2000, p. 269).
Un des lments essentiels une supervision, un encadrement, une coordination efficace est la communication.
Mais qu'est-ce que la communication ? La communication est un cycle de transmission d'une information (le message), d'un metteur un rcepteur, par le biais d'un canal. Selon cette approche, le message doit tre clair et l'information doit passer vers l'auditeur attentif. Il ne doit pas y avoir d'interfrence dans le canal de transmission. Le cycle de la communication est complet lorsque l'metteur reoit de la rtroaction de la part du rcepteur qui lui confirme que ce dernier a bien saisi l'information (le message).
Les principaux obstacles une communication efficace :
Certains obstacles peuvent venir entraver l'efficacit de la communication, notamment : o la tendance juger ; o les bruits ; o lcoute slective (filtre) ; o lignorance du non verbal ; o les ides prconues.
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17 2.2.5. Lvaluation des performances
L'apprciation du rendement est une activit de gestion des ressources humaines qui permet de prendre du recul et de crer un temps d'arrt privilgi pour regarder l'volution de l'employ ainsi que celle du gestionnaire en fonction de l'environnement, du contexte et de la culture de l'organisation. Ce moment donne l'occasion de souligner les points positifs tout en abordant galement les lments qui ncessitent une amlioration. L'employ souhaitera obtenir une reconnaissance de ses comptences et de ses efforts de mme qu'une oreille attentive ses ides.
valuer le rendement, c'est analyser la performance du personnel en misant sur le maintien de la satisfaction au travail, tout en favorisant la progression professionnelle et personnelle. Avant tout, le gestionnaire et l'employ doivent s'entendre sur les normes de rendement et les critres d'apprciation. Ces derniers sont dfinis de faon claire et raliste dans la premire phase du processus d'valuation afin de pouvoir obtenir une apprciation fidle. Il est conseill de faire participer l'employ son valuation de rendement et ce, ds la premire phase du processus.
Objectifs de lvaluation du rendement :
Pour l'employ : o connatre ses responsabilits et les attentes face son rendement ; o savoir exactement sur quels critres et selon quelles normes il sera apprci ; o connatre les objectifs atteindre ; o discuter des possibilits de progression ; o prciser de quel type de soutien il a besoin.
Pour le gestionnaire : clarifier certains sujets (changements venir, etc.) ; valoriser l'individu dans l'excution de son travail et dans ses relations interpersonnelles ; MANAGEMENT DES RESSOURCES HUMAINES MASTER PROF. AHI Sebehi C. sebehiec80@yahoo.fr 01 57 56 11 / 05 75 37 03
18 fixer avec l'employ les objectifs atteindre pour la prochaine priode ; connatre les attentes des employs envers l'organisation ; valuer les besoins de formation et de dveloppement de l'employ ; dvelopper une relation d'change entre lui et l'employ.
2.2.6. La rmunration
Ce nest pas lemployeur qui paie les salaires, cest le client. Henry Ford
La rmunration est l'un des moyens que certaines organisations possdent pour retenir leurs meilleurs lments et attirer de nouveaux candidats joindre leurs effectifs. Avoir un systme de gestion de la rmunration efficace est donc d'une grande importance dans certains secteurs, particulirement si l'on considre que la main- duvre est trs mobile et que le cot qui y est associ reprsente habituellement le compte budgtaire le plus important.
Il est souligner que la variable de la rmunration est d'une grande complexit et qu'elle ne touche pas seulement le fait d'mettre un chque. Il faut, dans un premier temps, dterminer la capacit de payer de l'organisation, le montant de la rmunration qu'elle dsire affecter aux diffrents postes, la rmunration offerte sur le march et effectuer des choix quant aux niveaux de rmunration directe et indirecte. Il faut galement tablir des chelles salariales et connatre les facteurs lis la dtermination des augmentations.
L'objectif ultime de toute politique de rmunration est de crer un sentiment de reconnaissance et d'quit pour les employs actuels et futurs. De plus, toute politique de rmunration devrait faire l'quilibre entre le fait de satisfaire les demandes des employs et la capacit de payer de l'organisation.
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19 Objectifs de la politique de rmunration :
Attirer et recruter des candidats rpondant aux besoins de l'organisation ; Dmontrer de la reconnaissance aux employs en leur versant une rtribution juste ; Respecter l'quit interne ; tre comptitif par rapport au march (quit externe) ; Contrler les cots lis la masse salariale.
2.3. Quelques modles universalistes de gestion des ressources humaines
2.3.1. Le modle instrumental
Le modle instrumental est fond sur le postulat de base explicit, mais peu argument, dune convergence fondamentale des intrts, des enjeux et des finalits des diffrents acteurs de la socit, organisation ou entreprise. Les individus par une action rationnelle aboutissent lgalit : efficacit conomique = efficacit sociale.
La gestion des ressources humaines consiste planifier et stimuler les ressources humaines. Elle procde par slection, affectation, motivation. Elle est au service de la stratgie, sapplique des individus utilitaristes et conditionnables recherchant un dveloppement personnel bnficiant lentreprise.
Cest selon la stratgie choisie que se diffrencieront les pratiques et les politiques de personnel qui restent cependant globalement structures par un modle idal consistant : Evaluer les besoins et les ressources en personnel ; Ecrire les postes et les pourvoir par un recensement systmatique des candidatures coupl des procdures de slection objectives ; MANAGEMENT DES RESSOURCES HUMAINES MASTER PROF. AHI Sebehi C. sebehiec80@yahoo.fr 01 57 56 11 / 05 75 37 03
20 Evaluer les postes et apprcier les performances des salaris pour les rmunrer quitablement et de manire motivante ; former les individus, amliorer leurs conditions de travail, informer, communiquer et assurer ventuellement des relations sociales satisfaisantes.
2.3.2. Le modle de gestion des contradictions
Le modle de la gestion des contradictions remet profondment en question lharmonie individuelle et lharmonie sociale que suppose le modle prcdent.
Suivant le modle de la gestion des contradictions :
o il ny pas de refus de la conception de rgles, de procdures, doutils, etc. que privilgiait le modle instrumental, mais ils sont provisoires et devraient tre ngocis ;
o il faut laisser aux acteurs, lintrieur dorientations gnrales larges et ngocies, des marges de manuvre, des espaces dans lesquels ils puissent crer, simpliquer, se satisfaire et raliser des ajustements souples et volutifs permettant de mieux grer les conflits, les incertitudes et le changement.
2.4. Modles par contingence de gestion des ressources humaines
Les diffrents modles de GRH mises en exergue dans les prochaines lignes sinscrivent dans une logique contingente.
En effet, ces modles, construits partir de donnes empiriques montrent linfluence dun facteur de contexte, notamment la configuration organisationnelle (donc tout un ensemble de variables internes lentreprise) sur les pratiques de la GRH.
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21 Ces diffrents modles mettent, par consquent, en exergue la diversit des pratiques en fonction des contextes organisationnelles. Elles soulignent galement la similitude des pratiques dans un mme contexte. Cette approche danalyse permet donc de rendre compte des diffrences synchroniques observes entre pratiques de GRH.
2.4.1. Les modles : arbitraire, objectivant, individualisant, conventionnaliste, valoriel de GRH
Les critres qui prsident la dtermination de ces cinq modles des GRH sont :
leur niveau de formalisation, cest--dire la plus ou moins grande codification des critres utiliss sous la forme de rgles ou de contrats explicites ; leur degr de flexibilit, savoir la facilit avec laquelle ces critres peuvent sadapter des circonstances diverses ou varier dun individu lautre, dans un laps de temps suffisamment court ; leur degr de centralisation/ dcentralisation, cest--dire le niveau dimplication du personnel dans llaboration et/ou la mise en uvre des pratiques.
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Dimensions
Modle arbitraire
Modle objectivant
Modle individualisant
Modle conventionnaliste
Modle valoriel
Effectifs (entres) peu de planification, importance des chos informels et des recommandations lintrieur de rseaux de connaissances planification quantitative, plus dimportance accorde au recrutement qu la slection, faible turnover gestion prvisionnelle des comptences, forte importance de la slection, recours lapprciation par simulation accs aux emplois rglement, recrutement et slection pris en charge par les professionnels et valids de manire collgiale et dcentralise processus de slection ax sur lidentification la mission Effectifs (dpart) renvois arbitraires licenciements collectifs, prretraite, alternatives ngocies dans le cadre de conventions collectives (rduction salariale, diminution du temps de travail) dparts volontaires en vue de mieux rpondre aux aspirations professionnelles, actions daccompagnement (essaimage, outplacement, reconversion, mobilit) dparts trs rares, sous la pression des pairs ou par dcision volontaire dparts volontaires et rejets pour cause de non adhsion aux valeurs (turnover lev) Intgration et culture loyalisme, esprit- maison, prgnance des cultures professionnelles respect de lautorit formelle et des rgles culture dentreprise forte (culture-projet) attachement institutionnel faible, clivages corporatifs et/ou disciplinaires, respect du projet professionnel culte du don de soi, de labandon la mission, culture projet rgulirement raffirme par un processus didentification Formation centre sur les savoirs et les savoir-faire, faible institutionnalisation, transmission sur le tas, faible importance dans la masse salariale, centrage sur le court terme centre sur les savoirs et les savoir-faire, forte institutionnalisation, mode transmissif, importance moyenne dans la masse salariale, centrage sur le court terme centre sur le Savoir-tre, forte institutionnalisation, alternance de formes diverses (sur le tas/transmissif), forte importance dans la masse salariale, centrage sur le long terme, organisation qualifiante essentiellement aux mains des professionnels, qui en dfinissent les critres de lgitimit (participation des colloques, membership de socits savantes) faiblement institutionnalise mais dune importance cruciale, axe sur lacquisition de savoirs et savoir-faire pertinents pour laction (efficacit) et sur lautoquestion- nement permanent des membres (savoir-tre) Evaluation base imprcise, mode informel, intervention dans la vie prive, critres implicites, effets peu perceptibles permanentes, fonde sur une description de fonctions, recourant des critres standardiss (chelle de notation, incidents critiques prdtermins), sans influence ncessaire sur la promotion fonde sur un bilan de comptences, prenant la forme de la DPO, de lentretien dvaluation ou de pratiques de coaching, recourant des critres ngocis au cas par cas, avec une influence directe sur la mobilit fonde sur la reconnaissance professionnelle par les pairs, recourant des critres dont la dfinition est soumise dbats, sans influence directe sur la promotion fonde sur le dvouement et/ou le respect de la doctrine, apprcis la suite dune inter-valuation tacite et consensuelle, sans influence directe sur la promotion
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Dimensions
Modle Arbitraire
Modle objectivant
Modle individualisant
Modle conventionnaliste
Modle valoriel Promotion arbitraire, peu de possibilits lanciennet ou sur la base de concours, avec mise au point dune classification de fonctions nomination directe au mrite (lie lvaluation), plan de carrire personnalise sur la base dlections par les pairs avec, pour les postes responsabilit, un systme de mandats limits dans le temps afin dviter les drives autocratiques rare, sur la base du loyalisme affich, mais jamais automatique, considre comme un service rendu, limite dans le temps pour viter la poursuite dintrts personnels Rmunration salaire la pice ou la tche autonome, salaire au temps alatoire salaire au temps rglement ou salaire au rendement, dtermin a priori salaire individualis avec partie variable, dtermine a posteriori, accompagne dincentives (sports, activits culturelles) et dune mise disposition de divers services (assurances,conseils) salaire ngoci lentre, puis insr dans un systme barmique, mais autorisation de rendre des services rmunrs lextrieur question considre comme peu lgitime, la motivation tant cense rsulter de la mission poursuivie, coexistence problmatique de situations statuaires diverses Temps de travail heures supplmentaires compenses par des arrangements informels, assouplissement travail/ temps libre uniforme, nette sparation travail/ temps libre (heures supplmentaires rglementes), travail post, temps partiel subi , horaire dcal, conventions collectives amnag (horaires flexibles, job sharing, retraite la carte, cong de formation, pause carrire, tltravail, semaine condense, temps partiel choisit ) totalement hors contrle institutionnel, possibilits de travail domicile ou lextrieur linitiative des professionnels indiffrenciation temps de travail/temps libre, question considre comme peu lgitime par rapport la poursuite des valeurs Communication informelle, ascendante et descendante par contact direct, rseau centralis formelle, hirarchico- fonctionnelle (notes, rapports, runions de service), rseau centralis latrale et informelle articulation entre communication interne et externe, utilisation intensive des technologies de linformation latrale et collgiale, fortement oriente vers lextrieur collgiale, axe sur le rappel constant des valeurs, caractre persuasif, informelle et conviviale Participation faible (excution des instructions) ventuellement via linformation et la consultation codcision sur le plan oprationnel codcision, y compris sur le plan stratgique faible (consultation sur les orientations doctrinaires) Relations professionnelles inexistantes principe de la dlgation/ reprsentation principe de lexpression directe principe de lthique professionnelle (influence des associations) inexistantes (souvent vites)
Tableau 1 : Les modles de GRH (Source : Pichault et Nizet, 2000, pp. 154-157).
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24 Tableau 2 Principes de diffrenciation des cinq modles le GRH
Modles
Critres adopts
Forma- lisation
Flexibilit
Dcentra- lisation
Arbitraire inexistants Faible leve faible Objectivant formaliss dans des rgles Eleve faible faible Individualisant
formaliss dans un cadre inter- personnel Eleve leve intermdiaire Conventionnaliste
formaliss la suite de dbats Variable variable leve Valoriel implicites (rfrence aux valeurs) Faible leve conditionnelle
(Source : Pichault et Nizet, 2000, p. 159)
2.4. La Gestion Stratgique des Ressources Humaines
Jusquau dbut des annes 90, la conception traditionnelle, savoir la GRH comme facilitant la mise en uvre de la stratgie a t dominante.
Diffrentes dfinitions de la Stratgie ont t mises par plusieurs auteurs. Nous allons nous pargner de leur numration, car loin dtre lobjet principal de nos propos. Cependant, il est utile de signaler quun courant dauteurs estime tre stratgique, toute dcision qui a pour but de rendre lentreprise comptitive long terme, de la renforcer par rapport un environnement o rgne la concurrence.
Au niveau de la GRH, autant des praticiens que des thoriciens soulignent incessamment la place centrale des ressources humaines dans les organisations. Pour ceux-ci, le facteur humain est un facteur cl de la russite stratgique des MANAGEMENT DES RESSOURCES HUMAINES MASTER PROF. AHI Sebehi C. sebehiec80@yahoo.fr 01 57 56 11 / 05 75 37 03
25 organisations. Par consquent, la fonction ressources humaines doit beaucoup plus se positionner comme un partenaire stratgique dune direction gnrale que comme un excutant administratif. Ils considrent, en effet, que les fonctions ressources humaines classiques sont beaucoup trop centres sur des tches faibles valeurs ajoutes (notamment les tches de gestion administratives), pour lesquelles, par ailleurs, dimportants gains defficacit pourraient tre raliss, et trs insuffisamment sur des tches qui assurent la russite future des organisations. Ces postulants estiment que le vritable dfi des annes venir sera de grer le capital humain et intellectuel.
Certaines de leurs argumentations se dclinent comme suit : La connaissance rare et lexpertise permettent de dvelopper de nouveaux produits, et les relations personnelles avec les clients cls sont au cur dune capacit flexible de rponse aux besoins du march. En bref, les personnes sont la ressource stratgique cl, et la stratgie doit tre construite sur une base ressources humaines .
Dans cette suite, une approche possible pour dvelopper une stratgie RH Cohrente a t institue. Elle sinspire du modle du Marketing mix pour construire un mix RH. Il se synthtise dans le modle des 5C : comptences ; carrire ; compensation ; coopration ; communication.
Laxe comptences : comprend les politiques de dfinition des comptences, les politiques de formation et de dveloppement des comptences et des politiques daccompagnement ; Laxe carrire : comprend la politique de recrutement, la politique dvolution des carrires, la politique de mobilit et la politique de management de fin de carrire ; Laxe compensation : comprend la politique de rmunration, la politique de prvoyance, les plans dpargne entreprise et les avantages sociaux ; Laxe coopration : comprend la politique sociale, la politique socitale et la politique de dveloppement durable ; MANAGEMENT DES RESSOURCES HUMAINES MASTER PROF. AHI Sebehi C. sebehiec80@yahoo.fr 01 57 56 11 / 05 75 37 03
26 Laxe communication : comprend la politique dexplicitation de la stratgie et la politique de mobilisation des acteurs.
Dans le contexte actuel, o la ressource rare est la comptence, les hommes sont un lment objectif dactif. Les restructurations, la ringnierie, les programmes de responsabilisation, le dveloppement dorganisations dites apprenantes , les dmarches participatives (qualit, systmes de suggestion) peuvent tre vus comme des moyens de redfinir les modalits dallocation des ressources de comptences, l o elles crent le plus de valeur. Il sagit finalement de crer des systmes dorganisation et de management qui permettent cette ressource de se valoriser au maximum ; do lavnement des nouvelles formes dorganisations responsabilisantes.
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27 CHAPITRE 3 : GESTION DES RESSOUCRES HUMAINES ET ORGANISATION DU TRAVAIL
En dpit de la pluralit des modles et des conceptions de la GRH, un vocabulaire, donc un langage ressources humaines, est utilis dans la littrature et dans les pratiques quotidiennes pour communiquer sur la GRH. Dans ce chapitre, quelques termes et expressions standard et leurs implication quant lorganisation du travail seront expliqus. Evidemment, que ce chapitre na aucun but exhaustif, vu ltendue de la GRH.
3.1. Dfinitions de quelques concepts standards RH/Organisation
3.1.1. Le leadership
Le leadership n'est pas seulement le fait du leader. Il n'y a pas de leadership s'il n'y a pas adhsion au leader. Il doit y avoir une correspondance entre la vision et les actions qu'il propose et les dsirs ou les besoins du groupe.
Dans toute organisation, le leadership s'exprime travers le rle d'une personne faisant partie d'un petit groupe structur de travail, ou encore par le biais d'une personne qui est appele canaliser les efforts des autres employs placs sous sa supervision. L'objectif du leader consiste favoriser la ralisation des tches lies aux objectifs de l'organisation.
Il existe plusieurs thories sur le leadership. Une de celles-ci est le modle Hersey et Blanchard. Ce modle a l'avantage d'tre facilement applicable et permet d'adapter le style de leadership et d'encadrement offert au personnel.
Le modle Hersey et Blanchard fournit des indications sur le type de leadership et d'encadrement que l'on peut exercer selon la maturit technique et psychologique des individus face une situation donne. MANAGEMENT DES RESSOURCES HUMAINES MASTER PROF. AHI Sebehi C. sebehiec80@yahoo.fr 01 57 56 11 / 05 75 37 03
28 3.3.2. La flexibilit
La flexibilit a trait la facilit avec laquelle les critres peuvent sadapter des circonstances diverses ou varier dun individu lautre, dans un laps de temps suffisamment court. Elle soppose en GRH la rigidit.
3.3.3. La formalisation
La formalisation, cest la codification des critres utiliss sous la forme de rgles ou de contrats explicites.
La formalisation (le formel) soppose linformel qui est la pratique sans rfrence des critres explicits.
3.3.4. La centralisation
La centralisation se rfre au fait quun seul individu (ou groupe dindividus) contrle les tapes du processus de dcision.
La dcentralisation, linverse, signifie que dautres acteurs influencent, en partie au moins, certaines tapes.
3.3.5. Lengagement organisationnel
Bien que lengagement organisationnel soit conceptualis de diffrentes faons, souvent complmentaires, parfois contradictoires, dans la littrature sur le comportement organisationnel, il est compris comme un lien motionnel que construit lindividu envers lorganisation et qui repose, entre autres choses, sur des valeurs professionnelles et thiques partages, sur un dsir croissant de demeurer membre de lorganisation et une volont, elle-mme croissante, de contribuer au bon fonctionnement de lensemble. MANAGEMENT DES RESSOURCES HUMAINES MASTER PROF. AHI Sebehi C. sebehiec80@yahoo.fr 01 57 56 11 / 05 75 37 03
29 A cette conceptualisation de lengagement organisationnel en tant que construit affectif sen conjugue deux autres qui le prsentent respectivement comme le cot polymorphe de quitter lorganisation (composante de ncessit) et lobligation professionnelle et thique dy rester (composante morale).
Selon cette trilogie de lengagement organisationnel, les individus dont lengagement est dit affectif demeurent dans lorganisation parce quils le souhaitent, ceux dont lengagement est dit de ncessit demeurent parce que le cot de quitter celle-ci est trop lev, alors que ceux dont lengagement est dit moral demeurent en raison du poids de normes professionnelles et socitales (Rouillard et Lemire, 2003).
3.3.6. Le turnover
Le turnover, qui a trait au mouvement du personnel, recouvre plusieurs ralits. Il reprsente, dune part, le nombre de dparts vers lextrieur ; dautre part, Il fait rfrence la rotation interne des employs dun poste vers un autre poste.
Le mouvement des salaris lintrieur de lentreprise porte galement la dnomination de mobilit interne, tandis que le mouvement externe se qualifie de mobilit interentreprises.
Ainsi, dans le langage de la GRH, le turnover renvoie implicitement la mobilit interentreprises, cest--dire les mouvements du personnel vers lextrieur de lorganisation.
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30 3.3.7. La rtention
La rtention, en Ressources Humaines, fait rfrence la capacit dune organisation conserver les salaris, quelle souhaite conserver.
La rtention du personnel est un dfi important pour certaines entreprises contemporaines, tant donn la grande mobilit de la main-duvre et la raret de candidats comptents dans certains postes ; surtout les plus qualifis.
La rtention des bons employs est directement lie la mobilisation de ces derniers. Habituellement, plus la mobilisation des quipes de travail est forte, plus les employs demeurent longtemps dans les organisations.
Pour agir efficacement sur la rtention des employs et mettre les efforts aux bons endroits, il faut connatre le niveau de satisfaction de la main-duvre. Le gestionnaire doit rgulirement prendre le pouls de ses employs et adapter ses stratgies de rtention en consquence.
Voici quelques questions qui peuvent tre poses : o Quels sont les facteurs qui vous incitent travailler chez-nous ? o Quels sont les lments qui vous feraient quitter l'entreprise pour un autre employeur ? o Est-ce que vos responsabilits et votre rle au sein de l'entreprise vous offre encore des dfis ? o Quels sont vos objectifs professionnels ? o Comment notre organisation pourrait-elle y rpondre ? o Vivez-vous des irritants au travail ? o Selon vous, votre suprieur immdiat reconnat-il votre travail sa juste valeur ? o La rmunration correspond-elle aux efforts investis ?
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31 3.3.8. La mobilisation
Qu'est-ce que la mobilisation ? C'est le degr d'intrt que les employs portent leur travail et l'entreprise. Mobiliser son quipe, c'est valoriser les personnes et leur contribution au sein de l'organisation. Contrairement la motivation qui provient des forces intrieures d'une personne (son intensit et sa persistance l'effort), la mobilisation touche le personnel dans son ensemble.
Comment savoir si une quipe est mobilise ? En fait, il y a des caractristiques importantes qui diffrencient une quipe mobilise d'une qui ne l'est pas : Une quipe mobilise amliore continuellement son travail ; Une quipe mobilise aligne ses priorits sur celles de l'organisation ; Une quipe mobilise travaille avec qualit, valeur ajoute et coopration ; Une quipe mobilise est attache au travail, la mission, aux valeurs et aux membres de l'organisation.
3.3.9. Lempowerment (la responsabilisation)
Ces dernires annes, le thme de la responsabilisation du personnel est revenu fortement sur le devant de la scne. Il sagit en ralit dun thme aussi ancien que les organisations humaines, mais, comme souvent, il a retrouv une nouvelle popularit dans les milieux managriaux la faveur des initiatives amricaines dites dempowerment . Littralement, il signifie transfert de pouvoir. Ce transfert se fait en principe sur des salaris pour quils puissent spanouir et donner le meilleur deux- mmes. En ralit, il vise surtout, dans des entreprises ayant pris conscience que la cl de la performance et de la diffrenciation concurrentielle rside dans la capacit sadapter de manire fine la demande du client ; doter le salari en contact du client dun niveau de dlgation qui lui permet dapporter une rponse immdiate sans se rfrer sa hirarchie. Le recours systmatique au suprieur hirarchique peut rallonger les dlais, et donc impatienter le client. MANAGEMENT DES RESSOURCES HUMAINES MASTER PROF. AHI Sebehi C. sebehiec80@yahoo.fr 01 57 56 11 / 05 75 37 03
32 Or, la diffrenciation sur bon nombre de marchs, de nos jours, se fait plus au niveau de la qualit du service apport au client.
3.3.10. La dmarche participative
La dmarche participative consiste rassembler un petit groupe de salaris volontaires dans le but de rechercher ensemble une solution un problme qui les concerne.
En fait, il sagit de groupes de rsolution de problmes, inscrits dans une dmarche gnrale de management, de lamlioration continue de la performance et des conditions de la performance. Ils peuvent donc concerner tout sujet dont les participants au groupe ont une exprience concrte et partagent le sentiment que la situation actuelle est insatisfaisante.
Contrairement lide que lon sen fait parfois, ces dmarches ne sont pas rserves des groupes douvriers de production. Elles peuvent concerner tout type dentreprise ou de niveau hirarchique.
Les cercles de qualit, les groupes de progrs, les groupes damlioration de la qualit (GAQ) sont quelques variantes de dmarches participatives.
3.3.11. La carrire nomade
Depuis quelques annes sest dveloppe dans les pays anglo-saxons une nouvelle thorie de carrire, autour de la notion de boundaryless carreer (La carrire sans entraves ou la carrire nomade ).
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33 Le march du travail serait segment de comptences. En effet, plusieurs auteurs, dans le cadre de la thorie dite de la ressource, soulignent que, globalement, les entreprises en se recentrant sur leur cur de mtier tendaient diversifier loffre de carrire : contrats dure indtermine pour les salaris possdant les comptences lies au cur de mtier ; contrats prcaires pour les comptences banalises ; sous-traitance pour les comptences secondaires. Bien entendu, les entreprises de sous-traitances peuvent elles mmes offrir des carrires aux salaris de leur cur de mtier (la logistique ; les services de traitement de linformation ; etc.).
Cette forme de carrire consiste donc pour lindividu se doter de ressources et de comptences recherches sur les marchs les plus porteurs et les valoriser en prenant linitiative du changement sil le faut.
3.2. Les nouvelles formes dorganisations responsabilisantes
Ces dernires annes ont vu se multiplier les formes dorganisation du travail visant la fois amliorer les rsultats oprationnels en introduisant plus de souplesse dans la rpartition des tches, et dvelopper la responsabilisation des salaris, en rompant avec la simple excution de gestes rptitifs que prnait le taylorisme.
Le but principal de ces volutions organisationnelles, que nous allons traiter, est de gagner en productivit et en crativit. Le dveloppement de la motivation et de limplication chez les salaris ne vient souvent quen second plan. La motivation vient du fait quelles placent le salari en situation de responsabilit, en lui permettant de laisser une trace personnelle.
Mais, il serait naf de penser que tous les salaris souhaitent spontanment prendre des responsabilits plus larges. Certains salaris, par exprience, par insuffisance de qualification, inquitude ou posture idologique, prfrent conserver une situation claire o le chef commande et o ils excutent. MANAGEMENT DES RESSOURCES HUMAINES MASTER PROF. AHI Sebehi C. sebehiec80@yahoo.fr 01 57 56 11 / 05 75 37 03
34 Cest pourquoi il ny a pas de solution miracle. Les grandes entreprises qui sengagent rsolument dans cette volution le font prudemment, progressivement, en valuant rgulirement acquis et rticences.
3.2.1. De lenrichissement des tches la polyvalence
La polyvalence se rattache la susceptibilit du travailleur (oprateur) dtre affect des tches diffrentes. En dautres termes, le degr de polyvalence dun travailleur se mesure travers le nombre de tches quil effectue. Est donc qualifi de polyvalent, tout oprateur qui effectue des tches diversifies. Lorganisation qui offre une telle possibilit ses oprateurs met en uvre une politique d largissement du travail (Job enlargement ).
Quant l enrichissement du travail (job enrichment ), il se rfre au degr dimplication de loprateur dans la conception et videmment lexcution de son travail. La polyvalence est aujourdhui dautant plus ncessaire que les mesures de rduction et damnagement du temps de travail rendent indispensable, pour lentreprise, la disponibilit des comptences ncessaires en labsence dun salari. Ces politiques ont pour avantages de rassembler sous la responsabilit dune mme personne des tches prcdemment reparties sur plusieurs salaris.
Llargissement des tches est sans doute un pralable ncessaire lenrichissement : un travailleur doit dabord pouvoir sortir de lhorizon strictement limit de ses tches parcellaires pour pouvoir participer pleinement la conception de son travail.
3.2.2. Du groupe autonome lunit lmentaire de travail
Au cours de ces dernires annes, de nombreuses expriences dorganisations diffrentes taient tentes dans les usines confrontes au dcalage entre la pauvret du travail offert et le niveau dattente dune population jeune, mieux forme que la gnration prcdente. MANAGEMENT DES RESSOURCES HUMAINES MASTER PROF. AHI Sebehi C. sebehiec80@yahoo.fr 01 57 56 11 / 05 75 37 03
35 Ce dcalage se traduisait par des cots levs dus labsentisme et au turnover. Lexemple emblmatique fut lusine Volvo de Kalmar (Sude), qui fut demble conue sans chane de fabrication traditionnelle ; avec des amnagements en lots autonomes, permettant des groupes de salaris dtre responsable entirement et solidairement du montage dun sous-ensemble dun vhicule.
Cette notion de groupe autonome sest progressivement diffuse dans lindustrie, avec cet obstacle quelle est difficile implanter dans les usines qui ont t amnages sur une autre base, avec des quipements coteux transformer.
Aujourdhui, par exemple, Renault a gnralis ce mode dorganisation, en crant les Units Elmentaires de Travail (UET). Composes au maximum dune vingtaine de membres, sous la responsabilit dun manager choisi pour ses aptitudes animer un travail collectif et form pour cela, elles se prsentent comme des sortes de miniPME ralisant un sous-ensemble complet ; agissant pour le compte dun client interne (en aval) et ngociant avec ses fournisseurs internes (les services amont) les conditions ncessaires la qualit de ses prestations. LUET gre ses approvisionnements, son personnel, ses quipements, ses stocks intermdiaires, etc. et dispose dun tableau de bord portant sur ses performances conomiques, la qualit, la scurit, le niveau de comptences de ses membres, etc..
3.2.3. Laplatissement des structures hirarchiques ( le downsizing ) ou dgraissage
Souvent plthorique dans les organisations tayloriennes, le nombre de niveaux se rduit avec, dans les cas les plus extrmes, un seul niveau hirarchique en dessous du directeur.
Ces organisations plates , si elles permettent des conomies en effectifs managriaux (donc en frais de personnel) et une forte responsabilisation, ont toutefois sur le moyen / long terme quelques effets pervers : comment offrir une carrire quelquun sil nexiste aucun poste accessible la promotion sauf dpart dun encadrant ?
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36 Avec le temps, certaines de ces organisations tendent rintroduire des niveaux intermdiaires, mais plutt dans les activits de support non hirarchique fort contenu technique.
3.2.4. La topomaintenance et lautocontrle
Une autre voie de la responsabilisation dans lindustrie consiste intgrer dans les comptences requises du salari de production des tches jusque-l dvolues des services spcialiss : maintenance, contrle qualit notamment.
Les concepts de la TPM (Total Productive Maintenance) tendent considrer quun service de maintenance, en dehors du gros entretien priodique qui ncessite une technique spcifique, a pour rle de contribuer mettre en place un systme qui vite les pannes plutt que les rparer. Le prventif prend le pas sur le curatif. Du coup, les salaris se voient dlguer la responsabilit dassurer lentretien lmentaire des quipements sur lesquels ils travaillent. Cette volution organisationnelle importante est systmatise sous le nom de topomaintenance , avec des succs remarquables la fois sur la motivation du personnel et sur la rduction des arrts dinstallations lis des pannes (notion de rendement global).
Des techniques annexes, comme la technique japonaise des 5S (trier, ranger, nettoyer, supprimer, formaliser), permettent de concrtiser ce transfert de maintenance de premier niveau. Ces approches dveloppes en milieu industriel peuvent bien entendu se transfrer au secteur tertiaire. Les 5S peuvent tout aussi bien sappliquer un bureau.
3.2.5. Les organisations par projets
Une autre volution majeure des organisations rside dans les organisations par projets. Des salaris sont chargs de raliser un projet innovant qui, par nature, ne peut se couler dans les organisations faites pour une production standardise et stabilise. MANAGEMENT DES RESSOURCES HUMAINES MASTER PROF. AHI Sebehi C. sebehiec80@yahoo.fr 01 57 56 11 / 05 75 37 03
37 Lexemple emblmatique est celui de la Twingo, chez Renault, qui a t ralise et lance par une quipe projet fonctionnant compltement hors normes par rapport lorganisation traditionnelle. Le projet de dpart lanc comme un dfi par le prsident un cadre de lentreprise (concevoir et raliser un petit vhicule de bas de gamme, entirement nouveau, pouvant tre vendu moins de 50 000 Francs franais, soit 5 000 000 Frs CFA) a t men bien avec le succs que lon sait. Lquipe projet se dispersera aprs lindustrialisation du vhicule.
Cette organisation par projets est quasiment la rgle dans certaines entreprises, notamment les bureaux dtudes ; certaines socits lectroniques ; les cabinets de consultants ; etc.
Dans les organisations plus structures sur une base hirarchique, des projets comme la conception dun nouveau systme informatique, la recherche et le dveloppement ou linnovation reposent sur des quipes projets agissant transversalement par rapport aux organisations traditionnelles. Les salaris sont affects temporairement un projet et retrouvent une nouvelle affectation la fin de celui-ci.
3.2.6. Structures matricielles et gestion par processus
Un autre type dorganisation qui se dveloppe est lorganisation matricielle, comportant verticalement des responsables dactivits (production ; vente ; etc.) avec des quipes et, horizontalement, des responsables de processus transversaux.
Si, par exemple, un service est techniquement charg de la facturation et du recouvrement ; lamlioration du processus de facturation, qui ncessite la coordination de plusieurs directions (ventes ; la gestion des stocks ; la production ; la livraison), relve dun processus transversal. Lamlioration de ce processus peut avoir des effets significatifs sur le temps de recouvrement, en vitant les factures incompltes ou multiples.
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38 Les approches contemporaines de lorganisation accordent une importance croissante la matrise des processus et en particulier des processus cls ; cest--dire ceux qui sont le plus crateurs de valeur conomique ou de valeur perue par le client. Du coup, de nombreuses variantes de cette organisation matricielle se mettent en place, avec pour consquence la cration dune double responsabilit : celle du suprieur hirarchique et celle du responsable du processus ( Propritaire du processus ). Le salari est partag entre cette double responsabilit, y compris dans lvaluation de son travail et de ses comptences. Cette coexistence nest pas toujours pacifique. Les structures matricielles gnrent donc souvent des tensions qui peuvent dboucher sur des situations conflictuelles et neutraliser le potentiel de progrs dont lorganisation matricielle est porteuse. MANAGEMENT DES RESSOURCES HUMAINES MASTER PROF. AHI Sebehi C. sebehiec80@yahoo.fr 01 57 56 11 / 05 75 37 03
39 CONCLUSION
La Gestion des Ressources Humaines, la recherche permanente dune cohrence maximale entre, dune part, les individus, leurs capacits et leurs motivations, et dautre part, leurs postes, leurs exigences et les gains lis ces postes, une activit majeure de nos jours dans le monde du travail.
Loin dtre une simple juxtaposition de pratiques identifies, la GRH est avant tout une culture ; laquelle culture, pour tre un levier de performance organisationnel, doit tre cohrente avec le contexte de lentreprise.
Ce prsent dveloppement a t consacr la prsentation des quelques tendances GRH, afin dclairer les prises de dcisions de managers. MANAGEMENT DES RESSOURCES HUMAINES MASTER PROF. AHI Sebehi C. sebehiec80@yahoo.fr 01 57 56 11 / 05 75 37 03
40 BIBLIOGRAPHIE :
ALLANI-SOLTAN, N., ARCAND, M. et BAYAD, M. (2005), La gestion stratgique des ressources humaines : un dterminant de laccroissement du niveau dinnovation des entreprises franaises , Revue internationale sur le travail et la socit, vol. 3, n2, pp. 602-638. DUMAIS, J-F. (en coll.) (2003), Guide de Gestion des Ressources Humaines : Destin aux entreprises des technologies de linformation, ditions TECHNOComptences. MBENGUE, A. (2004), Management des savoirs , Revue franaise de gestion, vol.30, n 149, pp. 13-31. MEIGNANT, A. (2000), Ressources Humaines : Dployer la stratgie, Paris, ditions LIAISONS. PICHAULT, F. (1993), Ressources Humaines et Changement Stratgique, Bruxelles, ditions De Boeck & Larcier. PICHAULT, F. et NIZET J. (2000), Les Pratiques de Gestion des Ressources Humaines, Paris, ditions du Seuil. ROUILLARD, C. et LEMIRE, L. (2003), Le contrat psychologique et lengagement organisationnel : une exploration empirique , Management international, vol. 07, n 4, pp. 1-16.
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41 TABLE DES MATIERES :
INTRODUCTION . 02
CHAPITRE 1 : TENTATIVE DE DEFINITIONS DES CONCEPTS CLES ET HISTORIQUE DE LA FONCTION RESSOURCES HUMAINES ......... 03
1.1. Tentative de dfinition des concepts cls .. 03
1.1.1. Le management/la gestion . 03 1.1.2. La Gestion (le management) des RH ..... 03
1.2. GRH : Les avatars dune fonction ... 04 1.3. Lapprhension de la diversit en GRH . 06
1.3.1. Lvolution de linformel au formel ... 07 1.3.2. Lvolution de ladministration du personnel au dveloppement des RH .. 08 1.3.3. Lopposition entre les modles hard et soft ..... 09
CHAPITRE 2 : LES MODELES DE GESTION DES RESSOURCES HUMAINES ... 10
2.1. Les diffrentes approches de la GRH ... 10
2.1.1. Lapproche universaliste de la GRH.. 11 2.1.2. Lapproche par la contingence . 11 2.1.3. Lapproche configurationnelle de la GRH .... 12
2.2. Pratiques universalistes de GRH .. 12
2.2.1. Le recrutement ... 12 2.2.2. Laccueil et lintgration ... 14 2.2.3. La formation .. 15 2.2.4. La communication . 16 2.2.5. Lvaluation des performances . 17 2.2.6. La rmunration 18 MANAGEMENT DES RESSOURCES HUMAINES MASTER PROF. AHI Sebehi C. sebehiec80@yahoo.fr 01 57 56 11 / 05 75 37 03
42 2.3. Quelques modles universalistes de gestion des ressources humaines .. 19
2.3.1. Le modle instrumental 19 2.3.2. Le modle de gestion des contradictions ... 20
2.4. Modles par contingence de gestion des ressources humaines ... 20
2.4.1. Les modles : arbitraire, objectivant, individualisant, conventionnaliste, valoriel de GRH 21
2.5. La Gestion Stratgique des Ressources Humaines .. 24
CHAPITRE 3 : GESTION DES RESSOUCRES HUMAINES ET ORGANISATION DU TRAVAIL ... 27
3.1. Dfinitions de quelques concepts standards RH/Organisation .. 27
3.1.1. Le leadership ..... 27 3.1.2. La flexibilit ... 28 3.1.3. La formalisation ... 28 3.1.4. La centralisation 28 3.1.5. Lengagement organisationnel .. 28 3.1.6. Le turnover .... 29 3.1.7. La rtention ... 30 3.1.8. La mobilisation .. 31 3.1.9. Lempowerment . 31 3.1.10. La dmarche participative ... 32 3.1.11. La carrire nomade . 32
3.2. Les nouvelles formes dorganisations responsabilisantes ...... 33
3.2.1. De lenrichissement des tches la polyvalence .. 34 3.2.2. Du groupe autonome lunit lmentaire de travail .. 34 3.2.3. Laplatissement des structures hirarchiques ... 35 3.2.4. La topomaintnance et lautocontrle .. 36 3.2.5. Les organisations par projets .... 36 3.2.6. Structures matricielles et gestion par processus ........... 37