Georadar

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Chapitre 5

Méthodes électromagnétiques
(le géoradar)

GGL-10347 Géophysique appliquée


Richard Fortier, ing., Ph.D.

Automne 2004
Plan

I Introduction

I Principes de base

I Applicabilité du géoradar

I Types de levé de géoradar

I Interprétation

I Exemples
Objectifs généraux

I connaître les principes fondamentaux de l’électromagnétisme:


– propagation des ondes électromagnétiques dans un milieu
I connaître les lois d’Ampère et de Faraday
I connaître le principe de fonctionnement de quelques
méthodes électromagnétiques:
– méthode électromagnétique très haute fréquence (géoradar)
Objectifs spécifiques

I connaître les différents appareillages pour réaliser les levés


électromagnétiques:
– géoradar
I faire la distinction entre les différents modes (réflexion, point milieu commun
et transillumination) pour réaliser les levés de géoradar et
connaître leur utilité propre
I être en mesure de concevoir (direction du levé, distance de séparation
entre les stations, fréquence d’émission, …) et réaliser un levé
électromagnétique (géoradar)
I être en mesure de traiter (différents filtres pour le géoradar) et
d’interpréter un levé électromagnétique (vitesse de propagation
des ondes électromagnétiques dans un milieu et identification
des réflecteurs pour le géoradar)
I connaître les limitations des méthodes électromagnétiques et
leurs domaines d’application
Introduction

I Le géoradar (Ground Penetrating Radar - GPR) est un terme général


appliqué aux techniques qui utilisent des ondes radio courtes
de l’ordre de 10 à 1000 MHz pour cartographier les structures du sous-sol

I Il s’agit d’une méthode géophysique qui fournit des profils à très haute
résolution, de façon économique et rapide, du sous-sol près de la surface

I Le géoradar est aussi utilisé comme une méthode non-destructive de la


caractérisation de structures non-métalliques ou peu conductrices
Introduction

I Les applications potentielles du géoradar sont abondantes:


– exploration minérale
– hydrogéologie
– géotechnique
– archéologie
– cartographie de l’épaisseur des dépôts meubles et du contact au roc
– changements de type de dépôts et de roches
– localisation des fractures dans la roche en place
– étude de la stratigraphie des dépôts
– détection de la nappe phréatique
– localisation de conduites, barils et murs enfouis
Principes de base

I Une très courte impulsion électromagnétique à haute fréquence de 10 à


1000 MHz est transmise dans le sol à partir d’une antenne émettrice TX

I La fréquence de transmission de l’impulsion électromagnétique dépend


de l’antenne émettrice TX

Figure 23
Principes de base

I La vitesse de propagation des ondes électromagnétiques transmises


dans le sol dépend des propriétés électriques à haute fréquence du sol

I Cette vitesse de propagation des ondes électromagnétiques dans le sol


est de l’ordre de 1/2 à 1/10 celle de la vitesse de la lumière (3 x 108 m/s)

Figure 23
Principes de base

I La profondeur de pénétration des ondes électromagnétiques est contrôlée


par les pertes d’atténuation dans le sol qui sont une fonction
de la conductivité électrique du sol

Figure 23
Principes de base

I Des contrastes de propriétés électriques associés à des changements de


matériaux, de masse volumique, de porosité et de teneur en eau produisent
une réflexion d’une partie de l’énergie électromagnétique vers la surface

I Cette énergie réfléchie est alors détectée par une antenne réceptrice RX

Figure 23
Principes de base

I Trois types d’ondes électromagnétiques se propagent de l’antenne


émettrice TX à l’antenne réceptrice RX:
– ondes directes dans l’air (1 – air wave)
– ondes directes dans le sol près de la surface (2 – ground wave)
– ondes réfléchies dans le sol (3 – reflector)

Figure 23
Principes de base

Figure 24a
Figure 24b

Levé en réflexion de géoradar Profil de géoradar


Principes de base

I Les principaux paramètres à considérer pour comprendre le principe de


fonctionnement du géoradar sont:
– la vitesse de propagation des ondes électromagnétiques
– l’atténuation des ondes électromagnétiques
– la profondeur de pénétration des ondes électromagnétiques
– les coefficients de réflexion des ondes électromagnétiques
– la résolution des ondes électromagnétiques
Vitesse de propagation
des ondes électromagnétiques
I La connaissance de la vitesse de propagation
des ondes électromagnétiques dans le sol est requise
pour transformer les temps de propagation mesurés en des profondeurs

I La vitesse de propagation V est donnée par:


c
V=
K

où c = 0,3 m/ns est la vitesse de la lumière dans l’air, et

K est la constante diélectrique (ou permittivité relative)


du matériau étudié qui est l’habilité d’un matériau
à se polariser électriquement

Les vitesses de propagation sont plus grandes


dans des matériaux de faible constante diélectrique
Propriétés électriques des matériaux

Matériau Constante Conductivité Vitesse de propagation Atténuation


diélectrique K σ (mhos/m) V (m/ns) α (dB/m)
Air 1 0 0,30 0
Eau distillée 80 0,01 0,033 2 x 10-3
Eau douce 80 0,5 0,033 0,1
Eau salée 80 3 x 103 0,01 103
Sable sec 3-5 0,01 0,15 0,01
Sable saturé 20-30 0,1-1,0 0,06 0,03-0,3
Calcaire 4-8 0,5-2 0,12 0,4-1
Schiste 5-15 1-100 0,09 1-100
Silt 5-30 1-100 0,07 1-100
Argile 5-40 2-1000 0,06 1-300
Granite 4-6 0,01-1 0,13 0,01-1
Sel sec 5-6 0,01-1 0,13 0,01-1
Glace 3-4 0,01 0,16 0,01
Atténuation des ondes électromagnétiques

I L’amplitude initiale du signal Ao diminue de façon exponentielle en fonction


de la profondeur z et du taux d’atténuation α:

A  z  = A o e − αz
 

I Le taux d’atténuation α du matériau pénétré dépend directement


de sa conductivité électrique
Profondeur de pénétration
des ondes électromagnétiques
I La profondeur de pénétration du signal est donc contrôlée
par le taux d’atténuation du matériau pénétré

I L’amplitude des ondes électromagnétiques diminue avec la profondeur


en un point tel que les ondes électromagnétiques ne pourront plus
être distinguées du bruit électromagnétique

I C’est la profondeur de pénétration

Pour un matériau très conducteur tel qu’une argile saturée,


la profondeur de pénétration est très faible
Coefficients de réflexion
des ondes électromagnétiques
I La réflexion de l’énergie électromagnétique transmise dans le sol
se produit lorsqu’un contraste de constante diélectrique suffisant
est présent à l’interface entre deux matériaux

I Le niveau de la nappe phréatique est un exemple d’interface

I Le coefficient de réflexion R est donné par:

K1 − K 2
R=
K1 + K 2

où K1 et K2 sont les constantes diélectriques des matériaux


à l’interface où se produit la réflexion

Une onde électromagnétique d’amplitude A qui se propage dans le matériau 1


sera réfléchie à l’interface avec le matériau 2 avec une amplitude de R A
Résolution des ondes électromagnétiques

I La résolution du géoradar est son habileté à distinguer deux signaux (deux


réflecteurs) qui sont près l’un de l’autre dans le temps

I Des antennes à plus grande fréquence, et donc de plus courte longueur


d’onde, vont permettre une plus grande résolution de réflecteurs minces
mais au détriment de la profondeur de pénétration
(les ondes électromagnétiques à grande fréquence sont atténuées
plus rapidement que celles à plus faible fréquence)
Applicabilité du géoradar

I Les conditions qui affectent la pénétration des ondes électromagnétiques


dans un milieu sont:
– la conductivité électrique
– le bruit électromagnétique
– la structure des matériaux étudiés
– la teneur en eau
– l’état gelé ou non des matériaux
– le potentiel de réflexion des contrastes de constante diélectrique
entre deux milieux

De façon générale, un sable gelé de faible conductivité


dont la teneur en eau est faible dans une région où il n’y pas de bruit
électromagnétique représente les conditions idéales pour une profondeur
de pénétration maximum à une fréquence d’émission donnée
Types de levé de géoradar

I Levé en réflexion

I Levé du point milieu commun

I Levé en transillumination
Levé en réflexion

Figure 25a

I Le levé en réflexion est le plus commun des modes d’utilisation du géoradar

I La distance de séparation entre les antennes et l’espacement entre deux stations


de mesure sont deux paramètres importants lors de la conception d’un levé
qui dépendent de la fréquence d’émission des ondes électromagnétiques
Levé du point milieu commun

Figure 25b

I Le levé du point milieu commun (Common Mid-Point ou CMP)


est la méthode normalement utilisée pour évaluer la vitesse de propagation
des ondes électromagnétiques dans le sol
Levé du point milieu commun

Figure 26a

I Quatre types d’ondes électromagnétiques se propagent


de l’antenne émettrice TX à l’antenne réceptrice RX:
– l’onde directe dans l’air (1)
– l’onde directe dans le sol (3)
– l’onde dans l’air réfractée critiquement
– l’onde réfléchie (4)
Levé du point milieu commun

Figure 26b

I Quatre types d’ondes électromagnétiques se propagent


de l’antenne émettrice TX à l’antenne réceptrice RX:
– l’onde directe dans l’air (1)
– l’onde directe dans le sol (3)
– l’onde dans l’air réfractée critiquement
– l’onde réfléchie (4)
Levé en transillumination
I Le mode de levé en transillumination
peut être utilisé sur des sites où
les antennes émettrice TX et réceptrice RX
peuvent être placées de façon à illuminer
au travers du milieu étudié

Figure 25c
Interprétation
(exemple d’un levé du point milieu commun)

Figure 26b

Figure 27a

Figure 26a
Interprétation
(exemple d’un levé du point milieu commun)

1
m=
V2

4 h2
b= = t o2
V2
V to
h=
Figure 27 2
Exemples de levé de géoradar
I Détection de fractures

I Étude de la stratigraphie de dépôts

I Étude du pergélisol sous la piste d’atterrissage de Tasiujaq


Détection de fractures
(Davis et Annan, 1990)
Profil en réflexion de géoradar
réalisé dans une galerie percée
dans un granite (antennes de 50 MHz)

Figure 28

(Davis et Annan, 1990)


Coupe géologique au droit du levé

Figure 28
Étude de la stratigraphie de dépôts
(esker près du lac Contwoyto dans les territoires du Nord-Ouest)
(Robinson et Michaud, 1997)
Profil en réflexion de géoradar
réalisé sur un esker
(antennes de 50 MHz)

Figure 29

(Robinson et Michaud, 1997)


Coupe stratigraphique
au droit du levé

Figure 29
Étude du pergélisol
sous la piste d’atterrissage de Tasiujaq
80° Ivujivik 75° 70° 65°
Salluit

Kangiqsujuaq

Akulivik
Quaqtaq Baie
d’Ungava 60°
60° Povungnituk
Kangirsuk
Aupaluk
Tasiujaq Kangiqsualujjuaq

Inukjuak
Kuujjuaq

Baie
d’Hudson
Umiujaq ?

Kuujjuarapik
55°

Baie
James

Légende (selon Allard et Seguin, 1987)

Pergélisol discontinu et
Pergélisol sporadique
répandu
Pergélisol discontinu
Pergélisol continu
et dispersé
Limite des arbres
Étude du pergélisol
sous la piste d’atterrissage de Tasiujaq

Profilage de résistivité électrique


(OhmMapper)
Profil de géoradar
(pulseEKKO 100, 50 MHz)
(axe central de la piste)

Coupe stratigraphique
cs

d
Dépression
d

cs
Étude du pergélisol
sous la piste d’atterrissage de Tasiujaq
Distance le long de la piste d’atterrissage X (m)

100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000

0
Temps de propagation aller-retour t (ns)

0,0

Vitesse de propagation de 0,118 m/ns


4,0
80

Profondeur Z (m)
8,0

160

12,0

240

16,0

pulseEKKO 100, antennes de 50 MHz


Étude du pergélisol
sous la piste d’atterrissage de Tasiujaq
Distance le long de la piste d’atterrissage X (m)

100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000

0
Temps de propagation aller-retour t (ns)

0,0

Vitesse de propagation de 0,118 m/ns


4,0
80

Profondeur Z (m)
8,0

160

12,0

240

16,0

épaisseur du remblai

pulseEKKO 100, antennes de 50 MHz


Étude du pergélisol
sous la piste d’atterrissage de Tasiujaq
Distance le long de la piste d’atterrissage X (m)

100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000

0
Temps de propagation aller-retour t (ns)

0,0
remblai

Vitesse de propagation de 0,118 m/ns


fluviatile
sables gris 4,0
80 (intertidal, glaciel)
sables grossiers

Profondeur Z (m)
sables grossiers, 8,0
graviers et blocs
160 (coquillages)
très pauvre en
glace 12,0

240 argile marine


16,0

coupe stratigraphique
le long de la rivière Bérard

pulseEKKO 100, antennes de 50 MHz


Étude du pergélisol
sous la piste d’atterrissage de Tasiujaq
Étude du pergélisol
sous la piste d’atterrissage de Tasiujaq
Étude du pergélisol
sous la piste d’atterrissage de Tasiujaq

La dépression occupe
un volume d’environ 44 m3
Dépression Profil type
245 245

N
240 240

31.50
235 X 235 X
31.45

31.40
Axe longitudinal (m)

Axe longitudinal (m)


230 230

Topographie (m)
31.35

31.30
225 225 31.25

31.20

220 220 31.15

31.10

215 215 31.05

31.00

210 210 Station de référence

Feu de position à 5+230 m

X Excavation (550 mm de 0-3/4")


-20 -15 -10 -5 0 5 10 15 -20 -15 -10 -5 0 5 10 15
Axe transversal (m) Axe transversal (m)
Étude du pergélisol
sous la piste d’atterrissage de Tasiujaq

245

N
240
0.10

235 X 0.05

-0.00
Axe longitudinal (m)

230

Topographie (m)
-0.05

225
-0.10

220 -0.15

-0.20
215

-0.25

210 Station de référence

Feu de position à 5+230 m

X Excavation (550 mm de 0-3/4")


-20 -15 -10 -5 0 5 10 15
Axe transversal (m)
Étude du pergélisol
sous la piste d’atterrissage de Tasiujaq

01/09/2004

05/07/2004

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