Les Animaux Sauvages en Captivite Guide

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LES ANIMAUX SAUVAGES EN CAPTIVITÉ

Guide
à l'intention
des centres d'observation de la faune
et des jardins zoologiques
Cette publication est produite par le
Service de l'éducation,
Direction générale de la ressource faunique,
Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche.

Conception:

Recherche et rédaction : Louise Beaudin, médecin vétérinaire


Jacques Prescott conservateur du Jardin zoologique du Québec

Collaboration : Bernard Arsenault, Directeur au Jardin zoologique de Bonaventure


Renée Bédard, Groupe conseil ERE
Dominique Dutour, Biotoglste-muséologue
François Houle, Designer Zoo
Pierre Lachance, Responsable de l'accueil et de l'éducation, jardin zoologique du Québec
Clément Lanthler, Médecin Vétérinaire, Jardin zoologique de Granby
Michel Lepage. Direction de la gestion des espèces et des habitats, MLCP
Gaétan Thibault. Direction des ressources matérielles et des Immobilisations, MLCP

Coordination : Sege Alain. Service de l'éducation, MLCP


Gaétan Poiré, Service de l'éducation, MLCP

Réalisation:

Révision linguistique Réjean L'Heureux. Édllia Inc.


Yves Jarretie. Service de l'éducation, MLCP
Illustrations : Céline Klrouac. Zébra Communication Design
Mise en page: Dominique Dutour, GÉNÉSYS enr.
Coordination: Jacynthe Bouchard, Système de gestion faunique, MLCP

Dépôt légal - 2» trimestre 1993


Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
ISBN 2-550-26733-8
© Gouvernement du Québec 1993
TABLE DES MATIERES

Introduction 1

Partie I La santé de l'animal : un élément vital 3

1. Importance des programmes de santé préventif et curatif 3


2. Responsabilités du centre d'observation ou du jardin zooiogique 5

Partie II Les aménagements : un milieu de vie 7

1. Conditions essentielles au confort de l'animal 8

1.1. L'hygiène 8
1.2. L'abri et les équipements 8
1.3. Les accessoires 9

2. Conditions essentielles à la mission éducative 10


3. Conditions essentielles à la sécurité 11

3.1. Les barrières 11


3.2. Les aires de transfert 11
3.3. L'équipement de contention 12

4. Quelques exemples d'aménagements 13

4.1. Les amphibiens 14


4.2. Les reptiles 17
4.3. Les oiseaux 20

4.3.1. Ordre des Ciconiiformes 21


4.3.2. Ordre des Ansériformes 23
4.3.3. Ordres des Falconiformes et des Strigiformes 25
4.3.4. Ordre des Galliformes 27
4.3.5. Ordre des Columbiformes 29
4.3.6. Ordre des Passeriformes 31

4.4. Les mammifères 33

4.4.1. Ordre des Rongeurs 34

a) Les Sciuridés 34
b) Les Castoridés 36
c) Les Eréthizontidés 38
4.4.2. Ordre des Carnivores 40

a) Les Canidés 40
b)LesUrsidés 42
c) Les Procyonidés et les Mustélidés 44
d) Les Félidés 46

4.4.3. Ordre des Pinnipèdes 48

4.4.4. Ordre des Artiodactyles 50

Partie III L'élaboration d'un programme éducatif dans les centres


d'observation de la faune et les jardins zoologiques 53

Les préalables au programme éducatif 53


Le choix d'un thème principal 55
La détermination du but et des objectifs d'un programme éducatif 55
Le choix des activités et des moyens didactiques 55
La préparation des activités 57
La validation du programme éducatif 59
La promotion 59

Partie IV Importance de la fonction de conservation 61

Pérennité des espèces 62


La diversité génétique 63
La gestion des espèces abondantes 64

Quelques adresses utiles ...66

Bibliographie 69
INTRODUCTION

Dans un large mouvement visant la recherche d'un meilleur équilibre entre l'homme et la nature, entre
l'économie et l'écologie, s'inscrit la garde en captivité des animaux sauvages.

L'époque où l'on considérait les établissements zoologiques comme de simples ménageries vouées à
l'amusement des visiteurs est maintenant révolue. Désormais, ces établissements se doivent d'être au
service de la société en instaurant, pour la génération actuelle, des programmes éducatifs riches et
diversifiés et, pour le bénéfice des générations futures, des programmes de conservation et de recherche
bien coordonnés. Ces différentes fonctions : éducation, conservation et recherche, doivent s'appuyer sur
des présentations animalières qui mettent en valeur les animaux tout en respectant leurs exigences
biologiques, dans un environnement approprié.

À cet égard, les animaux gardés en captivité dans les établissements zoologiques, constituant
l'essence même de ces lieux, méritent un traitement à la hauteur de leurs besoins.

Ce guide fait donc une large place aux différents aspects devant assurer le bien-être des animaux en
captivité. Une première partie traite de la santé des animaux. La santé de l'animal représente en effet un
élément vital de son bien-être, en même temps qu'une condition essentielle pour la saine gestion d'un
établissement zoologique. Différents points y sont abordés, notamment l'importance de la médecine
préventive, les responsabilités devant être assumées par le vétérinaire, de même que celles qui incombent
à l'établissement.

Une deuxième partie, la plus volumineuse, décrit les divers aménagements susceptibles d'assurer le
bien-être des animaux en captivité. Les aménagements constituent en effet leur milieu de vie; on se doit
donc d'y prêter une attention particulière. Ce milieu de vie devant être adapté à chaque espèce, l'on
comprendra l'importance de bien connaître les habitudes, les mœurs et les besoins de chaque animal, qu'il
soit poisson, amphibien, reptile, oiseau ou mammifère. Cependant,vu le très grand nombre d'espèces
fauniques pouvant être gardées en captivité ainsi que la volonté du ministère de mettre l'emphase, en ce
domaine, sur les espèces indigènes au Québec, nous nous limiterons ici à ces dernières et plus
précisément à celles pouvant se retrouver dans un certain nombre d'établissements zoologiques.
D'autre part, l'utilité et la raison d'être d'un établissement zoologique reposent, en bonne partie, sur une
de ses fonctions fondamentales : celle d'enseigner la nature des animaux gardés en captivité. Une
troisième partie propose donc différents paramètres qui serviront à élaborer un programme éducatif pour
les diverses clientèles de ces établissements.

Une quatrième et dernière partie aborde l'importance de la fonction de conservation, fonction qui
incombe à tout établissement zoologique, quelle que soit son envergure. On y traite des principales facettes
de cette fonction, pérennité des espèces, diversité génétique, gestion des espèces abondantes, et on y
présente les principales ressources pouvant faciliter le travail en ce domaine.

De plus, tout au long du document, certains éléments font référence au Règlement sur les animaux en
captivité entré en vigueur en août 1992. Ce règlement précise d'ailleurs les deux appellations possibles
pour les établissements zoologiques du Québec et les définit en ces termes.

• Centre d'observation de la faune (C.O.F.) : établissement qui est autorisé à effectuer la garde en
captivité d'animaux indigènes et à les exposer au public à des fins éducatives, récréatives, scientifiques
ou touristiques.

• Jardin zoologique : établissement qui est autorisé à effectuer la garde en captivité d'animaux
indigènes et exotiques et à les exposer au public à des fins éducatives, récréatives, scientifiques ou
touristiques.

Ces appellations sont donc reprises dans le présent document lorsque nécessaire sinon les termes plus
généraux d'établissement zoologique ou d'institution zoologique sont utilisés.

En publiant ce guide, le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche désire faire connaître ses
attentes face à la mission des centres d'observation de la faune ou des jardins zoologiques. Vétérinaires,
biologistes, ingénieurs et gestionnaires ont été consultés pour que tous les efforts convergent dans une
même direction et permettent l'atteinte des objectifs d'éducation, de recherche et de conservation qui ont
été conférés à ces établissements.
PARTIE I
La santé animale : un élément vital

Dans la plupart des établissements zoologiques, les préposés manifestent un attachement évident pour
les animaux dont ils ont la garde. Cependant, cet attachement seul ne constitue pas un gage de santé et
de bien-être pour ces animaux.

Tout établissement se doit donc de s'adjoindre les ressources humaines ayant les connaissances
permettant l'élaboration ainsi que l'application de programmes efficaces de médecine préventive et
curative.

1. Importance des programmes de santé préventif et curatif


Un programme de médecine préventive est une nécessité. Il témoigne d'une bonne gestion du cheptel.

L'animal sauvage dissimule tout signe de faiblesse aussi longtemps qu'il le peut. C'est là une façon de
se protéger de ses ennemis. Ainsi, si l'on attend l'apparition des premiers symptômes pour intervenir, il est
souvent trop tard. On aura alors imposé aux animaux malades des souffrances inutiles, sans compter la
diminution du taux de reproduction, les risques d'épidémies, les risques de transmission de maladies aux
animaux de ferme et les risques de zoonose, ou maladie transmissible aux humains par les animaux.

D'autre part, l'absence de médecine préventive entraîne généralement un recours plus fréquent à la
médecine curative. L'idéal serait l'embauche, à plein temps, d'un vétérinaire responsable de la supervision
et du contrôle de la santé animale. Dans les jardins zoologiques, la présence d'un vétérinaire est d'ailleurs
obligatoire, que ce soit à temps partiel pour les petits établissements ou à plein temps pour ceux de plus
grande envergure. Dans tous les cas, ce vétérinaire, ou son substitut, doit être disponible en tout temps
pour répondre aux urgences qui pourraient survenir. Toutefois, le Ministère reconnaît que la taille plus
restreinte des centres d'observation de la faune ne nécessite pas l'embauche d'un médecin vétérinaire sur
une base permanente. Un contrat avec un médecin vétérinaire constitue donc pour le Ministère une
garantie suffisante que les animaux recevront les soins requis.
À cet égard, le Règlement sur les animaux en captivité précise que le centre d'observation doit s'assurer
la visite d'un médecin vétérinaire mensuellement et que ce dernier doit fournir un rapport annuel sur l'état
des animaux. Ce contrat de service devra aussi préciser les responsabilités du vétérinaire en matière de
médecine préventive et curative. Si l'entente est signée avec une clinique, les vétérinaires affiliés à celle-
ci devront désigner, parmi eux/le responsable du programme de santé du centre.

Cependant, qu'il soit sous contrat avec un centre d'observation de la faune ou à l'emploi d'un jardin
zoologique, ce sont sensiblement les mêmes tâches qui incombent au médecin vétérinaire.

En médecine préventive, ii devra :

- établir les mesures d'hygiène;


- contrôler les parasites externes de même que les parasites internes des animaux en réalisant, pour
ces derniers, une coprologie au besoin, mais au moins tous les quatre à six mois pour l'ensemble
du troupeau;
- effectuer les tests indiqués pour les différentes espèces, par exemple les tests de tuberculine pour
les bovins et les primates;
- faire la vaccination; dans le cas de plusieurs espèces, une vaccination annuelle est souhaitable;
- pratiquer les autopsies le plus rapidement possible après la mort de l'animal;
- faire les mises en quarantaine, lorsque nécessaire;
- établir le programme de nutrition;
- tenir à jour le dossier médical de chaque animal;
- établir, avec le personnel du centre, la procédure à suivre jusqu'à l'arrivée du vétérinaire, en cas de
maladie, de blessure ou de décès.
- établir les mesures relatives à la disposition des déchets médicaux en conformité avec les lois et
règlements s'y rapportant.

En médecine curative, le vétérinaire devra :

- procurer aux animaux les soins médicaux et chirurgicaux dont ils ont besoin;
- faire usage d'anesthésiques, analgésiques et tranquillisants appropriés;
- respecter les règles de l'asepsie dans la mesure du possible;
- avoir recours aux examens de laboratoire dictés par les différents cas de pathologie clinique;
- utiliser, le cas échéant, des méthodes d'euthanasie en conformité avec le code de déontologie.

À ce sujet, les centres d'observation et les jardins zoologiques ont maintenant l'obligation de fournir, lors
de leur demande de permis, un document décrivant leur programme de santé animale (préventif et curatif).
2. Responsabilités du centre d'observation ou du jardin zoologique
Afin de permettre au médecin vétérinaire d'exercer son art dans des conditions adéquates et d'assurer
le suivi des programmes de santé, le centre d'observation de la faune ou le jardin zoologique devra :

a) acquérir le matériel de base nécessaire aux soins des animaux :

- l'équipement de contention;
- un local servant à la mise en quarantaine des animaux; tous les animaux acquis par l'institution
devraient séjourner dans un local pendant 30 à 45 jours, et davantage si nécessaire, afin de
prévenir la propagation de maladies ou de parasites à l'ensemble du cheptel;
- selon les recommandations du vétérinaire, une pharmacie contenant, entre autres :

• des antibiotiques à large spectre;


• des onguents et des désinfectants;
• des gazes et autre matériel nécessaire aux bandages;
• des vermifuges;
• une substance permettant l'euthanasie, etc.;

- une salle de premiers soins pouvant servir aux examens, aux traitements et aux chirurgies
mineures;
- un petit laboratoire pour les examens de routine, comme la parasitologie (microscope, solutions
et contenants); comme ces examens sont fréquents, il est préférable qu'ils soient faits sur place,
sous supervision, pour le diagnostic et le traitement. Quand cela n'est pas possible, il faudrait
alors prévoir une entente soit avec le vétérinaire, soit avec un laboratoire indépendant.
- un endroit réfrigéré où entreposer les carcasses après le décès des animaux;
- un endroit où pratiquer les autopsies; ce local doit être séparé des salles de soins, de chirurgie
et de tout lieu où l'on garde de la nourriture et des animaux vivants;

b) embaucher une personne détenant un diplôme d'études collégiales ou universitaires dans un


domaine lié aux sciences biologiques. Pour ce qui est des centres d'observation de la faune, cette
mesure est d'ailleurs obligatoire. Cette personne devra :

- participer au programme de contrôle des parasites;


- observer les mises en quarantaine;
- utiliser les moyens de contention applicables aux espèces que possède l'institution;
- voir aux soins postchirurgicaux;
- identifier les animaux et en tenir l'inventaire complet;
- appliquer les mesures d'urgence en attendant l'arrivée du vétérinaire;
- mettre en application les recommandations du vétérinaire en ce qui concerne les animaux morts:
carcasse au réfrigérateur le plus rapidement possible après le décès, préparation du matériel et
de la carcasse pour l'autopsie, disposition de l'animal après l'autopsie, etc.;
c) constituer une bibliothèque.

L'importance d'une bonne bibliothèque mérite d'être soulignée, car elle représente un outil de travail
essentiel. De bons ouvrages fourniront des informations précieuses qui permettent, bien souvent, de
gagner du temps et de prévenir des erreurs de planification. Dans la bibliographie présentée à la fin du
texte, on trouvera une liste d'ouvrages que tout centre d'observation de la faune ou jardin zoologique
• devrait posséder dans sa bibliothèque.

Note concernant la tenue de l'inventaire des animaux

L'inventaire des animaux est tenu à jour grâce au registre de l'effectif animal. Ce registre comporte, pour
chaque animal, les informations suivantes :

- l'origine et le lieu de provenance;


- la date d'acquisition et d'entrée;
- la date de naissance pour les animaux nés dans l'établissement;
- l'âge;
- le sexe;
- en cas d'importation, la référence de l'autorisation d'importation et de dérogation sanitaire accordée;
- sa localisation dans l'établissement;
- la date de la sortie ou de la mort;
- les causes et les circonstances de la mort;
- le nom de l'établissement ou de la personne ayant acquis l'animal;
- en cas d'importation ou d'exportation d'une espèce menacée ou vulnérable, les permis requis par
la C.I.T.E.S. (voir partie IV).

Encore là, toutes ces données peuvent être exigées lors de la demande annuelle de permis. Les
animaux détenus en groupe et dont l'identification au sein du groupe est difficile devraient être marqués
au moyen d'une étiquette, d'une bague, d'un tatouage, d'une micro puce ou de toute autre marque
d'identification permanente. Cette identification sera inscrite au registre.
PARTIE il
Les aménagements : un milieu de vie

Lorsqu'un promoteur désire investir dans l'aménagement d'un centre d'observation de la faune ou d'un
jardin zoologique, il se doit de s'associer tous les professionnels requis pour la construction et l'aménage-
ment de son établissement.

Les plans et devis d'aménagements et d'édifices publics doivent être scellés par des professionnels de
la construction. Ces plans doivent répondre aux normes, lois et règlements fédéraux, provinciaux et
municipaux en matière de conception, de localisation, d'aménagement et de sécurité.

Parmi les divers codes, lois et règlements appliqués dans la construction et l'élaboration des plans et
devis d'aménagement d'un centre d'observation de la faune ou d'un jardin zoologique, mentionnons le
Code national du bâtiment, le Code de plomberie, le Code d'électricité, le Code national de prévention des
incendies, la Loi sur la conservation de l'énergie, les normes pour l'accès universel, les lois et règlements
sur la disposition des eaux usées, etc.

De plus, le Règlement sur les animaux en captivité précise que tout établissement zoologique doit
fournir, pour l'obtention de son permis, un plan d'ensemble relativement précis de son site ainsi que les
plans et devis de toute nouvelle construction.

Par ailleurs, tout établissement zoologique se doit de bien identifier les besoins de chacune des espèces
animales qu'il désire garder, s'il veut être en mesure de leur assurer de bonnes conditions de captivité et
un habitat qui leur convienne.

En ce qui concerne l'habitat, certaines exigences relatives au confort de l'animal et à la sécurité


s'appliquent à l'ensemble des espèces animales. Aussi, avant d'entreprendre toute construction, faut-il
s'assurer que le pian respecte en tous points ces exigences.
1. Conditions essentielles au confort de l'animal
1.1. L'hygiène

L'hygiène a des répercussions directes sur le confort et la santé des animaux. Le matériel et les
installations doivent permettre au personnel de s'acquitter convenablement de toutes les tâches reliées à
l'hygiène.

Pour ce qui est de l'approvisionnement en eau et en nourriture, les animaux doivent, tous les jours,
recevoir assez d'eau potable pour satisfaire leurs besoins physiologiques et apaiser leur soif. L'eau
destinée aux animaux doit :

- avoir été jugée potable à la suite d'analyses officielles effectuées par une institution reconnue;
- être claire et propre; on ne doit pas tolérer une eau stagnante;
- ne pas avoir de goût prononcé pouvant, rebuter les animaux;
- être exempte d'excès de minéraux ou d'autres éléments pouvant nuire à la santé des animaux.

L'approvisionnement en eau doit se faire aisément partout, dans tous les enclos. On ne peut pas se
contenter de distribuer l'eau au seau. C'est là un travail fastidieux qu'on risque d'oublier ou de négliger trop
facilement. En cette matière, les robinets et les boyaux font partie du matériel classique. Les installations
doivent cependant être suffisantes pour répondre aux besoins. Les systèmes automatiques ont, à cet
égard, l'avantage d'être faciles d'entretien et d'assurer l'approvisionnement même en hiver, s'ils sont munis
d'un système de chauffage.

De même, les animaux ont droit à une nourriture qui apaise leur faim et comble leurs besoins en
éléments nutritifs. Ainsi, l'institution doit-elle avoir les moyens de remplir cette exigence. De plus, l'eau et
la nourriture seront servies dans des contenants propres, nettoyés tous les jours et désinfectés régulièrement
lorsqu'il s'agit de denrées périssables. Les contenants doivent donc être fabriqués de matériaux supportant
la désinfection.

D'autre part, l'institution doit posséder les locaux et l'équipement nécessaires à l'entretien des lieux. De
plus, que ce soit pour les enclos intérieurs ou extérieurs, le choix des matériaux et de l'équipement doit être
fait en tenant compte de la résistance et de la facilité d'entretien. L'entretien doit être réalisé régulièrement
afin d'assurer la salubrité des lieux. Dans les enclos extérieurs, on doit aussi effectuer un entretien régulier
du sol et, si la présence de parasitoses ou d'autres maladies l'exige, renouveler la couche supérieure de
celui-ci.

1.2. L'abri et les équipements

Les animaux doivent bénéficier de conditions de température confortables. Ils seront donc protégés du
soleil ou de la chaleur excessive, du froid intense, des intempéries (pluie ou neige), des courants d'air et
de l'humidité excessive.

L'hiver, on doit fournir aux espèces robustes vivant à l'extérieur un abri contre les intempéries et
l'humidité. L'abri ne doit laisser passer ni la neige, ni la pluie, ni les courants d'air. Sous notre climat, les
espèces plus délicates ont besoin, en hiver, d'un bâtiment chauffé et isolé. Le système électrique, ou tout
autre système énergétique, devra donc être prévu pour répondre à ces besoins.

8
L'été, dans les bâtiments où la chaleur peut atteindre des seuils critiques, il faudra prévoir un système
de climatisation. De même, les animaux vivant à l'extérieur doivent pouvoir échapper aux rayons du soleil
sous un abri ou à l'ombre des arbres.

On doit en outre prévoir un système de drainage efficace afin d'enrayer l'humidité, particulièrement en
hiver. Cependant, quelle que soit la saison, un bon drainage aidera à maintenir les lieux dans des conditions
d'hygiène et de propreté qui amélioreront les conditions de captivité des animaux et aideront à contrôler
les maladies.

D'autre part, l'institution doit tenir compte des exigences propres à certains groupes d'animaux. Par
exemple, les animaux qui hibernent ou qui connaissent des périodes de léthargie ne devraient pas être
dérangés et, encore moins, être réveillés de force par le personnel chargé d'en prendre soin ou par toute
autre personne.

Pour ce qui est des animaux nocturnes, il est important de respecter leur cycle d'activité. À cet effet, deux
possibilités s'offrent aux établissements zoologiques : conserver leur cycle d'activité tel quel et aménager
les enclos de façon à ce que les animaux ne soient pas dérangés par le passage des visiteurs ou, à l'opposé,
inverser ce cycle en recréant la nuit en plein jour et vice-versa.

La première solution s'avère la plus simple et, dans le cas d'enclos extérieurs, la seule possible. Elle
a cependant le désavantage d'exposer aux visiteurs des animaux somnolents et à peu près inactifs. Il est
donc primordial dans ce cas-ci de diffuser, d'une façon ou d'une autre, de l'information permettant aux
visiteurs de comprendre ce phénomène.

L'autre solution, qui consiste à inverser le cycle d'activité de ces animaux, ne s'applique bien entendu
qu'aux enclos intérieurs. À cet effet, certains établissements regroupent les animaux nocturnes dans un
même pavillon où la lumière du jour ne peut pénétrer.

La rétine des animaux nocturnes étant constituée de bâtonnets peu sensibles à l'extrémité rouge du
spectre de la lumière, on peut, le jour, utiliser des ampoules rouges pour les éclairer. En ayant l'illusion
d'être dans le noir, les animaux s'adonneront à leurs activités normales et l'éclairage sera suffisant pour
permettre aux visiteurs de les observer. La nuit, par contre, on éclairera suffisamment les lieux pour y voir
comme en plein jour.

1.3. Les accessoires

Les accessoires peuvent représenter des éléments essentiels au confort des animaux. Par exemple,
les serpents ont besoin de roches ou de branches fourchues sur lesquelles ils peuvent se frotter lors de
la mue. Le rhinocéros et l'éléphant ont besoin d'une mare de boue ou d'un bassin d'eau pour garder leur
peau en bonne santé. De même, les Ongulés ont besoin de plages de sol recouvertes de gravier pour
assurer l'usure normale de leurs sabots. Les Bovidés et les Cervidés ont besoin d'endroits où frotter leurs
cornes et leurs bois : poteaux, grands troncs d'arbres, etc. Faute de satisfaire ce besoin, il faut s'attendre
à ce qu'ils causent beaucoup de dommages à l'enclos car les clôtures et les portes essuieront leurs
assauts. Des troncs d'arbres sont nécessaires également aux Félins pour qu'ils puissent s'y faire les griffes.
Les animaux aquatiques auront besoin, pour leur part, de bassins alors que les animaux percheurs
apprécieront les perchoirs et les tablettes disposés à différentes hauteurs. On pourra tromper l'ennui des
animaux en leur distribuant des objets à manipuler ou en cachant de la nourriture en divers endroits de leur
enclos.
2. Conditions essentielles à la mission éducative
Pour remplir efficacement leur mission éducative, les institutions zoologiques doivent aller au-delà du
confort physique des animaux. Elles doivent, pour répondre à une clientèle de plus en plus exigeante et
mieux renseignée, tenter de recréer en captivité un milieu semblable à l'habitat naturel des animaux.

Cette section du guide fournit, à cet effet, plusieurs indications sur la façon de "meubler" les cages et
enclos. On y retrouve notamment pour la plupart des espèces, de l'information sur l'habitat (topographie,
végétation, plans d'eau, etc.) ainsi que des suggestions sur les matériaux et accessoires à utiliser pour le
reconstituer.

Pour ce qui est des dimensions des enclos, il est primordial qu'elles soient suffisantes pour permettre
la création d'aménagements confortables pour les animaux et faciliter la vocation éducative des institutions
zoologiques.

Il est certain que l'industrie animale réussit à garder en vie et à faire reproduire différentes espèces
domestiques et sauvages (renard, vison, chinchilla, etc.) dans des espaces très restreints, mais dans le
cas des institutions zoologiques, il ne s'agit pas seulement d'assurer le confort physique des animaux, il
faut tendre vers des dimensions qui permettent vraiment de recréer le milieu naturel et de présenter des
animaux dans des habitats les plus complets possibles.

Pour se permettre de telles dimensions, les jardins zoologiques et les centres d'observation de la faune
devront, de façon réaliste, limiter leur collection animale en fonction de la capacité de support des lieux et
des ressources humaines et financières disponibles.

La réduction du nombre d'espèces, en plus de favoriser la qualité des présentations animales et des
programmes éducatifs, devrait permettre aux institutions zoologiques d'éviter les coûts, souvent
insoupçonnés, rattachés à la surpopulation.

La promiscuité causée par la surpopulation a, en effet, des conséquences souvent importantes sur la
santé des animaux :

- elle constitue un facteur de stress important ;


- elle augmente le risque de conflits entre les individus ;
- en forçant les animaux à être constamment sur le qui-vive, elle nuit à leur repos, ce qui les
rend plus vulnérables aux maladies ;
- elle rend l'entretien plus difficile, augmentant d'autant le risque de propagation des maladies;
- elle engendre une détérioration accélérée des lieux.

Enfin, des locaux doivent être prévus et aménagés afin de faciliter l'élaboration et le déroulement des
programmes éducatifs s'adressant aux groupes scolaires ou autres.

10
3. Conditions essentielles à la sécurité
Toute institution zoologique a le devoir d'assurer la protection du public comme celle du personnel et
des animaux. Toutes les précautions doivent être prises pour s'assurer que les animaux ne peuvent sortir
de leur enclos. Le public ne devrait avoir aucun contact direct avec les animaux en dehors de circonstances
particulières prévues par l'institution. De même, le personnel devrait travailler dans des conditions qui le
mettent, autant que possible, à l'abri des accidents.

En outre, on doit voir à ce que les animaux soient, dans la mesure du possible, à l'abri des risques
d'accidents ou de blessures. Tous les animaux, sans exception, doivent pouvoir être isolés et immobilisés,
si nécessaire. Enfin, un plan de mesures d'urgence applicable en cas d'évasion d'animaux ou de sinistres
doit être prévu. Tous les établissements doivent d'ailleurs faire la preuve de ces éléments de sécurité lors
de la visite annuelle d'un représentant du Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche.

On doit également, lors de la construction des locaux et de l'aménagement des lieux destinés à loger
les animaux, accorder une attention particulière à la prévention. Ainsi, on évitera, par exemple, de
construire des planchers trop lisses, on éliminera les aspérités qui risquent de déchirer la peau ou de causer
des fractures et on prévoira une pente permettant un drainage adéquat du sol.

3.1. Les barrières

Dans la construction des barrières, on ne devrait pas perdre de vue l'élément esthétique. Il apparaît
donc souhaitable d'employer des matériaux naturels et d'aménager des structures qui ne gênent pas la
vue.

Les barrières devant assurer la sécurité des êtres humains ont pour but d'empêcher l'animal de sortir,
mais aussi d'éviter le contact direct entre l'animal et le visiteur. Les clôtures résistent mieux aux assauts
des animaux agressifs quand les poteaux sont placés du côté extérieur. Les portes doivent s'ouvrir vers
l'intérieur et être fermées à clé lorsqu'elles donnent directement accès aux animaux. Il ne faut pas oublier
également que toute barrière n'est jamais plus forte que le plus faible de ses éléments.

Pour ce qui est de la sécurité des animaux, un enclos à l'épreuve des escalades met l'animal à l'abri
d'une éventuelle mort brutale. Les barrières doivent servir à réduire le stress, et non à l'augmenter. Ainsi,
on évitera de placer dans des enclos voisins des espèces pouvant être agressives l'une envers l'autre (par
exemple, prédateur et proie, espèces ou sujets en compétition). Quand on ne peut faire autrement et que
ces espèces se retrouvent dans des enclos voisins, il devrait y avoir un espace entre les enclos, permettant
de créer une barrière visuelle : arbres, haie ou clôture opaque.

3.2. Les aires de transfert

L'institution a le devoir d'établir des aires de transfert. L'aire de transfert est un espace de dimension
réduite attenant à l'enclos extérieur ou à la loge intérieure. Cet espace sert à isoler un animal, soit pour le
séparer de ses congénères, soit pour procéder à une intervention. L'aire de transfert permet d'agir en toute
sécurité puisqu'elle laisse toujours une barrière supplémentaire entre le gardien et l'animal.

Il serait aussi important de considérer l'aménagement de ces espaces. Si les animaux doivent y passer
un certain temps, ils devraient pouvoir y retrouver les éléments essentiels à leur confort et bien-être. Ainsi,
quelques accessoires devraient y être installés (branches, rochers, perchoirs, etc.). La nature du sol a
également son importance. L'aménagement devra toutefois être minimum et ne pas nuire au travail du
personnel.

11
3.3. L'équipement de contention

L'institution doit obligatoirement posséder l'équipement et le matériel nécessaires à la contention ou à


l'immobilisation de tous les animaux qu'elle garde (filets, lassos, epuisettes, fusil anesthesique, etc.). Elle
doit aussi s'assurer que son personnel est suffisamment renseigné et compétent pour pouvoir s'en servir
en toute sécurité.

12
4. Quelques exemples d'aménagements
Tel que mentionné en introduction, les pages qui suivent décrivent, de façon succinte, les aménagements
nécessaires au bien-être de différentes espèces animales indigènes susceptibles de se retrouver dans un
certain nombre d'établissements zoologiques du Québec.

Pour plus de clarté, ce chapitre se subdivise en quatre sections traitant chacune d'une classe d'animaux
soit : les amphibiens, les reptiles, les oiseaux et les mammifères. Â l'intérieur de chacune de ces sections,
les renseignements fournis sont spécifiques soit à la classe, soit à un ordre, ou à l'occasion à une famille.

Il est bien évident qu'il ne s'agit ici que de renseignements très généraux ne visant qu'à faire prendre
conscience de la complexité de la garde d'animaux en captivité. De ce fait, tout établissement devrait, après
avoir décidé de l'acquisition d'une espèce, se documenter beaucoup plus largement sur les exigences
reliées à sa garde et ce, bien avant d'en prendre possession.

13
4.1. Les amphibiens
Ordres des Urodèles (salamandres et tritons) et des Anoures (grenouilles, crapauds et rainettes).

Les amphibiens sont des animaux fragiles dont la garde en captivité s'avère souvent difficile. Certains
doivent notamment être nourris de proies vivantes, sans quoi ils risquent de mourir de faim.

Si l'on arrive à garder les adultes en captivité, on réussit par contre beaucoup moins bien quand il s'agit
de reproduction. D'où l'importance accrue, pour les animaux appartenant à cette classe, de recréer leur
milieu naturel. Un milieu de vie adapté à la physiologie des amphibiens doit réunir des conditions qui, à la
fois, concernent l'eau, la température, l'humidité et la lumière.

14
La présentation

L'enclos

Le rapport terre-eau sera évidemment fonction du mode de vie des espèces, selon qu'elles sont
aquatiques, semi-aquatiques ou terrestres. Le sol sera fait de sable, de gravillon ou de mousse de tourbe.
La mousse de tourbe exige toutefois plus de précautions parce qu'elle a davantage tendance à favoriser
la prolifération des moisissures.

Les espèces fouisseuses, comme la salamandre terrestre, préféreront un sable assez meuble, ayant
une profondeur d'au moins 5 cm à 7 cm, dans lequel elles peuvent s'enfouir aisément. Malgré l'humidité
du milieu, le substrat utilisé devra pouvoir sécher assez rapidement afin de limiter la prolifération de
bactéries et de moisissures.

L'eau

L'eau doit être déchlorée. Pour déchlorer l'eau, on peut la laisser reposer de huit à dix heures avec des
pierres poreuses ou utiliser des comprimés pour enlever le chlore. Le chlore est en effet toxique pour
plusieurs amphibiens. Chez certaines espèces, il peut même être mortel. Leur peau est le site de
prédilection de plusieurs fonctions métaboliques et de nombreux échanges gazeux s'effectuent par celle-
ci. Or, le chlore cause une irritation de la peau et des branchies et, par conséquent, nuit à plusieurs fonctions
vitales chez les amphibiens.

Toutefois, plusieurs espèces de crapauds tolèrent l'eau chlorée, ce qui représente un avantage puisque
le chlore aide à contrôler la prolifération bactérienne. Les têtards de crapauds et de grenouilles sont plus
sensibles aux effets toxiques du chlore. Les salamandres et les tritons le tolèrent mal.

L'eau doit également être bien oxygénée. L'oxygène prévient la croissance de bactéries anaérobies,
causes de putréfaction. Quand l'eau est mal oxygénée, on voit apparaître des infections cutanées.
L'oxygène favorise la croissance des bactéries nitrifiantes et prévient l'accumulation d'ammoniac à des
taux toxiques.

L'eau doit en outre posséder le pH (potentiel d'hydrogène) qui convient à chacune des espèces. Le pH
varie en effet d'une espèce à l'autre. Par exemple, certaines salamandres vivent très bien en milieu alcalin,
alors que d'autres préfèrent un milieu acide.

On doit donc attendre que le milieu aquatique se stabilise avant d'y introduire les espèces. Par ailleurs,
on aura tout avantage à installer des circuits d'eau indépendants, au lieu d'un système commun à tous les
bassins, si l'on veut prévenir la contamination de tous les bassins et exercer un meilleur contrôle sur le pH,
les nitrates, l'oxygène et les produits chimiques.

La température

Les amphibiens ne vivent pas tous à la même température. Il existe même des écarts considérables
entre les températures optimales des différentes espèces. Les espèces des climats tempérés préfèrent
ainsi des températures plutôt fraîches, allant de 10 °C à 18,3 °C, tant pour l'eau que pour l'air.

L'été, cela peut poser quelques problèmes quand il y a affluence de visiteurs, car si le pavillon qui abrite
les amphibiens n'est pas climatisé, la température peut augmenter au point d'atteindre des niveaux
critiques pour les espèces en captivité.

15
L'humidité

Le milieu doit être assez humide pour éviter le dessèchement de la peau. S'il n'est pas assez humide,
les sujets de certaines espèces peuvent refuser de se nourrir et de se reproduire. Par contre, un milieu trop
humide peut encourager la prolifération de moisissures et rendre la peau des amphibiens plus vulnérable
aux blessures et aux infections. Il apparaît donc important de trouver le juste équilibre dans le taux
d'humidité idéal.

Pour aider à maintenir un taux d'humidité qui convienne aux animaux, on peut vaporiser les lieux deux
fois par jour d'un jet de fines gouttelettes d'eau.

La lumière

Quand l'exposition au soleil n'est pas possible, ce qui est le cas la plupart du temps, on doit recourir à
l'éclairage ultraviolet, notamment pour stimuler la production de vitamine D3, laquelle joue un rôle essentiel
dans le cycle du calcium. C'est la santé des os, donc de tout le squelette de l'animal, qui en dépend.

L'éclairage artificiel doit reproduire le spectre de la lumière solaire à 85 % ou 90 %. Ces lampes sont
onéreuses, mais celles de moindre qualité ne sont pas efficaces.

Les accessoires

On pourra recouvrir la surface du sol de terreau, de feuilles séchées et d'écorces qui serviront de refuges
aux animaux. On peut en outre utiliser des plantes aquatiques et terrestres pour recréer l'aspect du milieu
naturel.

16
4.2. Les reptiles
Ordres des Testudinés (tortues) et des Squamates (couleuvres).

Les reptiles sont difficiles à nourrir en captivité, particulièrement les couleuvres. La plupart du temps,
il faut les nourrir de proies vivantes. Étant donné qu'ils peuvent demeurer de longues périodes sans
manger, il faut donc s'assurer qu'ils se sustentent.

Le cannibalisme existe entre les espèces, de même qu'entre individus de la même espèce, surtout
quand ils sont de tailles différentes. Par conséquent, il faut éviter de mettre ensemble des sujets
appartenant à des espèces différentes. Si l'on regroupe des sujets de la même espèce, ils devront
posséder à peu près la même taille. Le plus souvent, il s'avérera plus facile de garder un individu par cage.

Par ailleurs, chez plusieurs espèces de reptiles, l'hibernation est essentielle si l'on veut qu'elles se
reproduisent.

17
La présentation

L'enclos

L'enclos doit être assez grand pour permettre aux serpents de se mouvoir et comporter une section dont
la surface est irrégulière afin de faciliter la mue.

Le sol, une fois mouillé, doit pouvoir sécher assez rapidement afin de prévenir la prolifération de micro-
organismes nuisibles. On évitera d'employer du sable ou du gravier fin, particulièrement avec les tortues
aquatiques, à cause des risques d'obstruction du système digestif par un corps étranger, sable ou autres.
Le sable peut cependant convenir aux espèces des régions désertiques.

On peut utiliser du gravier rond (1 cm de diamètre) pour un grand nombre d'espèces, de même que
l'ardoise et des pierres plates. Ces substrats seront toutefois nettoyés régulièrement et changés à
intervalles de trois mois s'ils ne peuvent pas être convenablement désinfectés. Il existe aussi un certain
nombre de substrats synthétiques, comme les tapis imitant le gazon ou ceux qu'on utilise dans les stades
de baseball. Ils s'entretiennent et se désinfectent relativement bien.

L'eau

L'eau doit être propre. Elle n'a pas besoin cependant d'être déchlorée car les reptiles supportent mieux
le chlore que les amphibiens. Le chlore contribue même, dans une certaine mesure, à prévenir les
infections.

Les espèces aquatiques auront évidemment droit à une plus grande superficie d'eau que les espèces
terrestres. Chaque bassin sera drainé individuellement. Il faut proscrire les systèmes où l'eau circule d'un
bassin à l'autre, transportant ainsi tous les contaminants d'un milieu à l'autre. Par ailleurs, il faut s'assurer
que les reptiles, surtout les tortues, puissent sortir facilement des bassins.

La température

II existe pour chaque espèce de reptile une température idéale. Les espèces provenant de milieux
désertiques préféreront les températures se rapprochant davantage des 30 °C. Celles des régions
septentrionales seront toutefois plus à l'aise à des températures variant entre les 15 °C et 25 °C.

Chaque reptile devrait pouvoir jouir de cette température pendant au moins une partie de la journée,
pour assurer le bon fonctionnement de tous les mécanismes physiologiques de l'organisme, notamment
la digestion, la défécation et la reproduction. Quand les espèces ayant des températures idéales
différentes partagent le même enclos, il faut être sûr que chacune d'elles puisse bénéficier de la
température qui lui convient pendant au moins une partie de la journée.

Cependant, il est préférable de faire varier la température au cours d'une période de 24 heures parce
que le fait de garder les animaux à une température constante, même s'il s'agit de la température idéale,
tend à les rendre apathiques. On peut régler ce problème en chauffant uniquement une extrémité de
l'enclos. L'animal choisira alors lui-même le site et la température qu'il préfère.

Une température de 27 °C convient à la plupart des espèces. Elle pourra toutefois passer de 24 °C à
30 °C au cours de la journée et atteindre les 32 °C grâce à une source de chaleur. La nuit, on éteindra les
lumières pour permettre aux animaux de se reposer et afin que la température s'abaisse légèrement au
cours de la nuit.

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On peut utiliser des lampes chauffantes comme source de chaleur. En les plaçant à différents endroits
de l'habitat, on autorise l'animal à choisir l'endroit et la température qui lui conviennent à tout moment de
la journée. Les lampes seront cependant localisées assez haut pour ne pas causer de brûlures aux reptiles.
On peut les placer de 1 m à 1,5 m au-dessus des aires de repos. On veillera aussi à ce que les serpents
ne puissent s'enrouler autour d'elles et se brûler gravement. Idéalement, un grillage devrait empêcher les
reptiles de s'approcher trop près des lampes.

Les plaques chauffantes ou les résistances électriques incorporées au plancher peuvent aussi êtres
utiles. Elle ne doivent cependant pas couvrir toute la surface du plancher. Ce système est en effet à
déconseiller pour les espèces qui fuient la chaleur en s'enfouissant dans le sol et pour celles qui ne
manifestent aucun comportement de fuite face à une trop grande chaleur.

L'humidité

II est important de maintenir un taux d'humidité convenable dans l'habitat des reptiles. Les espèces des
régions désertiques supportent assez bien un milieu plutôt sec, présentant moins de 20 % d'humidité. Par
contre, les espèces des régions tempérées doivent bénéficier d'une humidité oscillant entre 50 % et 70 %.
Celles des régions tropicales se portent mieux quand l'humidité atteint environ 80 %.

Pour conserver le degré d'humidité voulu, on peut, entre autres, vaporiser l'endroit une ou deux fois par
jour d'un jet de fines gouttelettes d'eau. On utilisera un hygromètre pour mesurer le taux d'humidité dans
le milieu ambiant.

La lumière

De préférence, on fera appel à l'éclairage ultraviolet afin de stimuler la production de vitamine D3 et ainsi
favoriser l'absorption du calcium. On doit donc penser à installer des lampes ultraviolettes partout où cela
apparaît nécessaire.

Les accessoires

II faut prévoir des objets sur lesquels les reptiles peuvent s'installer pour profiter de la chaleur ou lézarder
selon une habitude qui leur est propre. Il faut également prévoir des retraites fraîches où ils peuvent se
retirer pour échapper à la chaleur, par exemple des morceaux de poterie, des rochers ou des troncs
d'arbres.

Les serpents ont besoin en outre d'objets au relief irrégulier sur lesquels ils peuvent se frotter lors de
la mue: roches, branches, souches, etc. On fournira aussi aux espèces arboricoles les accessoires dont
elles ont besoin pour grimper et s'installer confortablement dans les hauteurs.

Par ailleurs, une végétation naturelle agrémentera avantageusement l'habitat. Elle sera très utile aux
lézards qui, la plupart du temps, sont réticents à boire dans un bol et préfèrent plutôt s'abreuver à même
les gouttelettes d'eau tombant des feuilles après une vaporisation. Certaines espèces trop robustes
détruiront cependant la végétation avant qu'elle n'ait le temps de s'installer et de croître. Dans ce cas, on
n'aura d'autres choix que de recourir à des matériaux synthétiques.

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4.3. Les oiseaux

Pour ce qui est des oiseaux, on doit être conscient des difficultés inhérentes à la garde de certaines
espèces. On devra également se familiariser avec les différentes techniques de reproduction et d'élevage
des petits, notamment la nidification, l'incubation et l'élevage des nouveau-nés. Pour déterminer le sexe
chez les espèces où il n'y a pas de dimorphisme sexuel, il existe différentes méthodes. La plus sûre
demeure, pour l'instant, une méthode chirurgicale permettant l'examen des organes internes.

Certains groupes d'oiseaux présentent des exigences qui leur sont propres. Par exemple, les oiseaux
percheurs ont naturellement besoin de perchoirs qui doivent être en nombre suffisant et placés aux bons
endroits. Parmi les perchoirs, on distingue les perchoirs principaux et les perchoirs secondaires.

Les perchoirs principaux sont au nombre de deux et ils doivent être localisés dans le haut de la volière,
à chaque extrémité et du même côté. Quant aux perchoirs secondaires, il y a lieu de les multiplier pour que
leur nombre corresponde aux besoins des oiseaux. On prendra soin cependant de les répartir à divers
endroits et de les placer à des hauteurs différentes dans la volière.

En installant les perchoirs, on verra à garder libre l'espace central afin que les oiseaux puissent avoir
le champ libre lors de leurs envolées.

20
4.3.1. Ordre des Ciconiiformes
(butors, hérons, etc.)

À l'exception du Bihoreau à couronne noire, aux activités nocturnes ou crépusculaires, la plupart des
Ciconiiformes du Québec sont actifs durant le jour.

Ces échassiers aquatiques ont de longues pattes, un cou allongé et flexible et un bec pointu. Ils se
tiennent aux abords des cours d'eau et dans les zones humides. Le Grand héron et le Bihoreau nichent
en colonies tandis que les butors et le Héron vert sont plus solitaires.

En captivité, on nourrit ces oiseaux de poisson et de viande hachée, le tout additionné de vitamines (par
exemple, un mélange pour oiseaux de proie). Comme leur nourriture habituelle est constituée de proies
vivantes, on doit leur apprendre à manger des proies déjà mortes. Pour ce faire, on dispose des poissons
morts dans un bassin où l'eau circule assez vivement pour les faire bouger. Après quelques jours, l'animal
reconnaît facilement sa nourriture et on peut alors la lui présenter dans un plat peu profond.

21
La présentation

La volière

Ces oiseaux sont en général nerveux. En captivité, ils peuvent cependant cohabiter à plusieurs dans
une même volière si celle-ci est suffisamment vaste et adéquatement aménagée. À ce sujet, mentionnons
que les butors nichent au sol dans la végétation aquatique tandis que le Héron vert construit son nid dans
les branches basses des arbres et des arbustes. Ces oiseaux migrateurs supportent mal les grands froids,
on doit en hiver les abriter dans une vaste volière chauffée.

Les accessoires

On doit prévoir un bassin d'eau peu profonde, des perchoirs disposés à des hauteurs diverses et situés
de part et d'autre de la volière ainsi que des endroits où les oiseaux peuvent échapper au regard des
visiteurs insistants.

On favorisera leur reproduction en leur distribuant des branchettes en bonne quantité et en installant
en nombre suffisant des ébauches de nids qu'ils se plairont à compléter. Ces nids artificiels, sortes de
paniers peu profonds ayant un diamètre d'environ 60 cm, seront fixés solidement à l'aisselle d'une branche
ou disposés à même le sol, selon les espèces. On évitera d'utiliser du grillage comme structure de
nidification car il peut arriver qu'un oiseau se coince dans les mailles. Si la reproduction est fructueuse, on
s'assurera de disposer les plats de nourriture sur une plate-forme afin d'éviter que la nourriture ne soit
souillée de terre et de sable lorsque les parents la donneront aux oisillons.

22
4.3.2. Ordres des Ansériformes
(cygnes, oies, canards, etc.)

Pour ces espèces, l'hygiène est particulièrement importante si l'on veut prévenir les épidémies et la
contamination. L'équipement et le matériel doivent être fonctionnels. Ainsi, la nourriture sera servie dans
des contenants appropriés. On apportera une attention particulière à la propreté des trémies. La nourriture
ne doit pas traîner par terre et l'on calculera la quantité de nourriture de sorte qu'elle soit entièrement
consommée dans le temps vou|u. La nourriture qui séjourne trop longtemps se souille, attire la vermine et
devient vite un milieu propice à la contamination.

En ce qui concerne l'eau, il faut, pour tous les bassins, prévoir des circuits indépendants. On ne peut
pas faire passer l'eau d'un bassin à l'autre sans augmenter considérablement les risques de transmission
de parasites et de maladies. Par le passé, cette méthode s'est avérée catastrophique.

On doit en outre éviter la surpopulation. C'est là un facteur qui augmente de beaucoup le risque de
contamination, en plus de créer un état de stress constant chez les oiseaux et d'entraîner la détérioration
accélérée des enclos. Au printemps, en période de nidification, les oiseaux manifestent plus d'agressivité.
Il faut alors surveiller les mâles qui peuvent agresser les femelles jusqu'à ce que mort s'ensuive.

23
La présentation

L'enclos extérieur

Les canards, les oies et les cygnes étant le plus souvent gardés à ciel ouvert, on doit leur faire subir une
ténectomie, un éjointage ou tout simplement tailler leurs plumes annuellement pour les empêcher de
s'envoler. Ces oiseaux sont généralement logés dans de grands enclos extérieurs dotés d'un étang. On
procurera un plus grand plan d'eau aux espèces qui passent la majeure partie de leur temps à l'eau, et plus
d'espace sur terre aux espèces brouteuses comme les oies.

Les canards, les cygnes et les oies ont cependant tendance à picorer les abords de l'étang et à miner
le sol. Il est donc important de protéger les rives pour prévenir l'érosion. Si, l'hiver, on veut laisser les
oiseaux à l'extérieur, ils doivent avoir accès à une étendue d'eau qui ne gèle pas. Il faudra donc équiper
les bassins en conséquence.

Il faut aussi aménager des espaces ou des ilôts où les oiseaux peuvent se retirer pour se reposer ou
pour nicher. Par ailleurs, les oiseaux ont besoin d'ombre en été et d'abris contre les vents froids. On peut
alors utiliser la végétation à différentes fins, soit comme brise-vent, pour procurer de l'ombre aux oiseaux
ou encore pour leur donner une certaine intimité.

De plus, une fois l'an, en début de saison, on doit pouvoir retirer les oiseaux de l'enclos afin de permettre
au soleil d'assécher le sol. L'action du soleil durant quelques jours facilite le contrôle de la multiplication
bactérienne.

La volière intérieure

Quand les oiseaux sont logés dans une volière intérieure, on évitera les planchers en béton qui sont
trop abrasifs pour les pattes des oiseaux. Il est préférable d'utiliser des matériaux plus doux. Les tapis
commerciaux, comme l'ozite à poil court et les tapis de caoutchouc peuvent très bien convenir. En déposant
des branches sur le sol, on occupera les animaux qui aimeront les picorer, ce qui diminuera d'autant leur
agressivité.

24
4.3.3. Ordres des Falcôniformes et des Strigiformes
Falconiformes (éperviers, buses, faucons, etc.) et Strigiformes (hiboux, chouettes, etc.).

Les Falconiformes sont des oiseaux diurnes alors que les Strigiformes sont surtout nocturnes. Chez ces
oiseaux carnivores, plus l'espèce est grande, plus la maturité sexuelle survient tardivement. Par exemple,
la maturité sexuelle chez les grands vautours et les condors survient à 5 ou 6 ans, à 4 ou 5 ans chez les
aigles, à 3 ou 4 ans chez les vautours, les condors et les faucons de taille moyenne, et à 1 an chez les
crécerelles et le harfang des neiges.

Les Falconiformes et les Strigiformes sont des oiseaux foncièrement solitaires. Il faut donc, autant que
possible, éviter de loger ensemble des individus appartenant à des espèces différentes. La cohabitation
peut, à la rigueur, être envisagée à condition d'avoir une faible densité de population sur un territoire assez
grand et une nourriture abondante. On doit prévoir à cet égard un petit surplus de nourriture afin qu'elle
ne manque jamais.

25
La présentation

L'enclos

Bien que supportant le froid, les Falconiformes et les Strigiformes doivent pouvoir s'abriter du soleil et
des intempéries. Ces oiseaux sont très souvent gardés dans des volières extérieures, ce qui permet de
leur procurer plus d'espace. Pris de panique, les oiseaux peuvent cependant se blesser ou se tuer en
s'élançant contre les parois de leur enclos. Afin de prévenir ce risque, on recouvrira les parois de l'enclos
de matériaux qui permettent d'amortir les chocs. Pour la même raison, le filet servant de toit ne devra pas
être trop tendu.

Pour ce qui est du sol, on doit tenir compte, dans le choix du recouvrement, de la surface à couvrir mais
aussi de la résistance, de la facilité d'entretien et de l'aspect esthétique des matériaux. Une épaisseur de
5 cm à 10 cm d'un gravier de 0,5 cm à 1 cm de diamètre fera très bien l'affaire, tant du point de vue
hygiénique que pour le bien-être des oiseaux. Le sol peut également être en terre ou recouvert d'herbe ou
de divers matériaux, comme la paille, les copeaux de bois, le sable, etc.

On devrait fournir à ces oiseaux le plus d'espace possible, du moins suffisamment pour leur permettre
de voler. Par ailleurs, un espace de bonne dimension et bien aménagé permet à l'oiseau de s'isoler à son
gré et lui procure plus d'intimité.

Les accessoires

Les perchoirs constituent des accessoires essentiels. Le type de perchoir utilisé doit en outre convenir
à l'espèce. Ainsi, les espèces qui vivent haut perchées apprécieront les corniches en hauteur. De même,
celles qui nichent dans les arbres feront leur bonheur de solides branches d'arbres.

Pour déterminer la hauteur des perchoirs, il faut tenir compte de la taille des oiseaux. Les oiseaux de
taille moyenne devraient jouir d'un espace d'au moins 1 m au-dessus d'eux, lorsqu'ils se posent sur leur
perchoir. On devrait accorder 2 m aux gros oiseaux.

Les perchoirs doivent également être en nombre suffisant, sans toutefois empêcher l'oiseau d'utiliser
tout l'espace de la cage. Par ailleurs, la santé des pattes des oiseaux dépend grandement de la nature des
perchoirs. On conseille généralement de fournir aux oiseaux des perchoirs de diamètres variés afin de faire
travailler les muscles et les tendons des pattes. Une texture irrégulière aidera les oiseaux à se maintenir
sur leurs perchoirs et préviendra, les infections aux pattes. Pour les oiseaux assez lourds, il serait prudent
de coussiner les perchoirs et les rebords des nichoirs afin de réduire les risques de fractures.

Les nids constituent aussi des accessoires indispensables. Là encore, le type de nid varie avec
l'espèce. Il faudra donc fournir à chacune le site et les matériaux qui lui conviennent. De plus, certaines
espèces ont besoin d'une étagère assez grande pour accueillir les deux partenaires. D'autres, nichant par
terre, se contenteront néanmoins de quelques centimètres de gravier couvert de brindilles de bois.

Il faut se rappeler cependant que la reproduction de ces espèces en captivité exige beaucoup de calme
et de tranquillité.

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4.3.4 Ordre des Gailiformes
(gelinottes, lagopèdes, etc.)

Les Gailiformes sauvages ont des besoins similaires à ceux des espèces domestiques. Ils peuvent être
logés tant à l'intérieur qu'à l'extérieur s'il s'agit d'espèces indigènes ou provenant de zones climatiques
semblables à celle du Québec méridional. Ils doivent cependant être protégés du soleil et des intempéries.
L'endroit doit être bien aéré et on évitera de les exposer à l'humidité et aux courants d'air. De plus, on doit
leur accorder autant d'espace que possible.

Certaines espèces sont sociables et d'autres, non. On peut loger ensemble des sujets appartenant à
une espèce sociable. Il s'avère toutefois plus facile de faire cohabiter des individus d'espèces différentes.
Ainsi, plusieurs espèces de Gailiformes peuvent cohabiter, surtout quand elles occupent des niches
écologiques différentes, certaines préférant vivre au sol et d'autres, plus en hauteur.

Quel que soit le cas, il est préférable de ne garder qu'un mâle à l'intérieur de la volière car les mâles
sont particulièrement agressifs entre eux, surtout au temps du rut. Par exemple, il sera impossible de garder
ensemble un faisan et un tétras. Même les mâles des espèces monogames peuvent être dangereusement
agressifs envers les femelles au temps du rut et il peut s'avérer nécessaire de les isoler.

Pour agrémenter la volière, on peut loger des petits Gailiformes avec d'autres oiseaux de petite taille.
Cependant, il ne faut pas oublier qu'un oiseau blessé se fera attaquer par tous les autres qui cohabitent
avec lui.

27
La présentation

La volière extérieure

Les Galliformes sont gardés dans une volière extérieure. Pour la volière, il faut choisir un grillage assez
fin qui empêche les oiseaux de se glisser la tête à travers les ouvertures et ainsi de se blesser. Le filet ou
le grillage servant de toit à la volière ne devrait pas être trop tendu afin d'éviter qu'un oiseau, pris de panique,
ne s'assomme contre une paroi trop rigide.

Lors de sa construction, on doit s'assurer qu'il ne reste aucun angle pointu sur lequel les oiseaux
pourraient se blesser. Il faut donc arrondir les coins plutôt que de les faire à angle droit et meubler les
volières d'arbustes afin que les oiseaux n'abîment pas les plumes de leur queue lorsqu'ils picorent le long
de la clôture.

La volière doit être à l'épreuve des prédateurs. Deux précautions importantes devraient être prises à
cet égard. D'une part, on enfouira la clôture dans le sol, à une profondeur d'environ 50 cm, et on la
prolongera ensuite à l'horizontale sur une longueur de 40 cm. D'autre part, on choisira un grillage aux
mailles assez fines pour empêcher tout prédateur de pénétrer à l'intérieur de la volière.

Les oiseaux doivent également pouvoir se protéger du soleil en été et des vents froids en hiver. Par
ailleurs, plus le territoire est petit, plus le risque de conflits augmente entre les individus. Ces oiseaux étant
timides et nerveux, l'aménagement de l'espace prend une importance aussi grande que l'espace lui-même.
Ainsi, un oiseau effrayé essayant de fuir appréciera la présence de nombreuses cachettes sur son territoire
qui lui permettent de se mettre à l'abri. Un aménagement judicieux de l'espace multiplie donc les territoires
disponibles dans l'enclos et permet ainsi d'éviter les accidents.

Pour le sol, le gazon convient parfaitement aux Galliformes et les oiseaux apprécient des espaces
dégarnis où ils peuvent prendre un bain de terre ou de sable. Ces bains les aident à entretenir leur plumage
et à prévenir les infestations de parasites.

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4.3.5. Ordre des Columbiformes
(pigeons, tourterelles)

Le Pigeon biset est originaire d'Europe. Il fut introduit en Amérique du Nord au siècle dernier. On le
rencontre essentiellement dans les villes et en banlieue où il se nourrit surtout de grains et du pain distribué
par les passants. En captivité, on le nourrit de graines variées accompagnées d'un peu de gravier fin qui,
une fois ingéré, facilitera le broyage des aliments.

C'est un oiseau robuste qui supporte les grands froids. Il ne migre pas, s'abritant ou nichant sur les
corniches des édifices, sous les ponts et les viaducs. De moeurs grégaires, le Pigeon forme de petites
bandes qui se déplacent constamment à la recherche de nourriture.

La Tourterelle, pour sa part, fréquente les régions rurales et les banlieues. Elle vit seule ou en petits
groupes, se nourrit de graines et niche dans un arbre ou un arbrisseau. Elle passe l'hiver dans le sud des
États-Unis et en Amérique du Sud et revient dans nos régions vers la fin de mars. Certains individus ne
migrent pas, choisissant de passer l'hiver autour des mangeoires.

Il est difficile de distinguer les deux sexes chez ces espèces, bien que le mâle soit généralement celui
qui roucoule et qui salue sa compagne lors de la pariade.

29
La présentation

La volière

Les tourterelles et les pigeons s'accommodent bien de la captivité et peuvent atteindre l'âge vénérable
de 30 ans. On peut les garder en couples ou par petits groupes dans une volière où ils passeront beaucoup
de temps au sol à picorer et à gratter, un peu à la manière des poules. Il est préférable de leur fournir un
abri contre la pluie et, en hiver, on doit les protéger des vents froids et s'assurer que leur abreuvoir ne gèle
pas.

Les accessoires

La volière doit être meublée de perchoirs et de petites plates-formes. On peut faire nicher la tourterelle
en lui donnant des petites branches qu'elle utilisera dans la fabrication de son nid. Pour ces deux espèces,
la présence de paniers d'osier ou de tablettes étroites favorisera la nidification.

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4.3.6. Ordre des Passeriformes
(grives, parulines, bruants, etc.)

La plupart des oiseaux appartenant à l'ordre des Passeriformes ne sont pas faciles à garder en captivité,
particulièrement les espèces tropicales. Ils sont nerveux, beaucoup ne vivent pas longtemps, et la période
d'adaptation qui suit l'acquisition constitue une étape difficile, voire cruciale, à laquelle plusieurs ne
survivent pas. Jusqu'à présent, on n'a réussi à acclimater qu'un petit nombre d'espèces.

Certaines espèces sont très sociables tandis que d'autres sont plus agressives, mais seulement envers
les oiseaux de leur propre espèce. On évitera donc de mettre plus d'un couple par espèce agressive (le
geai bleu fait partie de ceux-là) à l'intérieur de la volière, à moins qu'elle ne soit très grande, ce qui leur
permet alors de se trouver des territoires assez éloignés l'un de l'autre et d'éviter ainsi les querelles. Les
Passeriformes peuvent aussi être logés avec d'autres groupes d'oiseaux, à condition que l'on respecte les
préférences territoriales.

31
La présentation

La volière

Les besoins de ces oiseaux en matière d'habitat varient grandement d'une espèce à l'autre. Dans une
grande volière, l'aménagement et la végétation (arbres, arbustes, plantes) multiplient les territoires et
encouragent la nidification. On peut y loger ensemble plusieurs espèces occupant des niches différentes.
L'espace peut généralement être divisé en trois sections, soit la partie inférieure de la volière, le centre et
les hauteurs. Chacune sera utilisée selon les préférences et les habitudes des oiseaux.

Les accessoires

Pour ce qui est de la nidification, là aussi les besoins varient grandement d'une espèce à l'autre et il faut,
en fonction des espèces, offrir plusieurs nids de différents types (boîtes, paniers, tablettes, rondins, troncs
d'arbres séchés, tiges de bambou) pour permettre à chacune de trouver le nid qui lui convient à l'endroit
voulu. On mettra aussi à la disposition des oiseaux divers matériaux (brindilles, aiguilles de pin, plumes,
coton, herbe) afin qu'ils puissent eux-mêmes construire leur nid ou le réaménager.

Des perchoirs installés de part et d'autre de la volière permettent aux oiseaux de s'éloigner du soigneur
au moment du nettoyage.

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4.4. Les mammifères

Les mammifères ont constitué, de tout temps, la classe d'animaux la mieux représentée dans les
établissements zoologiques et ce, pour des raisons bien évidentes. D'une part, ils exercent un attrait
indiscutable sur les visiteurs car ils partagent avec eux certaines caractéristiques physiques, offrent une
diversité facilement observable et font montre de comportements qu'on pourrait facilement associer,
souvent à tort, à ceux des humains. D'autre part, ils semblent exiger, de prime abord, des conditions de
garde en captivité peu complexes et qui, à la rigueur, pourraient se ressembler d'une espèce à l'autre, ce
qui est loin de la réalité.

Cette situation pose deux grands défis aux établissements zoologiques. Pour le bien-être des animaux,
concevoir des aménagements correspondant aux besoins spécifiques de chaque espèce. Pour la bonne
compréhension des visiteurs, resituer l'animal par rapport à son milieu naturel.

33
4.4.1. Ordre des Rongeurs

a) Les Sciuridés

Les diverses espèces de Sciuridés peuvent être diurnes, nocturnes, arboricoles, terrestres ou
fouisseuses. Elles peuvent aussi être actives tout l'hiver, hiberner ou pseudo-hiberner. Il faut donc tenir
compte de ces aspects pour leur fournir un environnement qui leur convient :

écureuil gris : diurne, actif l'hiver, arboricole;


écureuil roux : diurne, actif l'hiver, arboricole;
tamia rayé : diurne, pseudo-hiberne, terrestre et fouisseur;
tamia mineur : diurne, pseudo-hiberne, terrestre et fouisseur;
grand polatouche : nocturne, actif l'hiver, arboricole;
petit polatouche : nocturne, actif l'hiver, arboricole;
marmotte : diurne, hiberne, terrestre et fouisseuse.

Les polatouches sont de nature plutôt sociable, alors que les écureuils, les tamias et la marmotte sont
solitaires. On peut garder les écureuils arboricoles en couple ou en petits groupes. Cependant, s'il y a plus
d'un mâle par enclos, on risque d'assister à des querelles meurtrières, particulièrement s'il y a compétition
pour la même femelle. Quant à la marmotte, on peut loger ensemble plusieurs sujets à condition que
l'enclos soit suffisamment grand.

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D'autre part, la marmotte hiberne et les tamias connaissent une période de pseudo-hibernation. On doit
éviter de déranger les animaux durant cette période de léthargie. Toutefois, quand les animaux sont
hébergés à l'intérieur, dans des conditions de température et d'éclairage constantes, et que l'on continue
à leur offrir les mêmes quantités de nourriture, ces périodes de léthargie peuvent être plus courtes, sinon
inexistantes.

La présentation

L'endos

Les Sciuridés sont gardés aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur. Cependant, à cause de leurs habitudes
à sauter, à ronger et à creuser, ils doivent être gardés, autant que possible, dans des enclos à l'épreuve
des fuites. On s'efforcera également d'aménager l'intérieur de l'enclos pour qu'il reproduise le mieux
possible le milieu naturel que fréquentent ces animaux.

L'enclos intérieur sera bordé de vitres permettant de bien voir les animaux, tout en les isolant du public
qui se trouve ainsi protégé contre d'éventuelles morsures. Le plexiglass est à éviter parce qu'il se raye trop
facilement.

L'enclos intérieur doit être bien aéré. Un toit grillagé assurera à ce chapitre une certaine circulation d'air.
En outre, pour les espèces arboricoles, on doit prévoir un plus grand espace en hauteur.

Le plancher de l'enclos intérieur peut être en béton, mais on prendra soin de le recouvrir d'une bonne
couche de terre et d'humus. Les espèces fouisseuses peuvent ainsi y creuser leurs terriers et les espèces
arboricoles, y cacher leur nourriture.

Toutefois, les Sciuridés étant presque tous actifs et peu agréables à héberger à l'intérieur, la plupart
des établissements zoologiques préfèrent les garder à l'extérieur. Les espèces vivant au Québec peuvent
en effet passer l'hiver dehors, à condition de leur fournir de bons abris contre les intempéries, les courants
d'air et l'excès d'humidité.

Pour les écureuils, les tamias et les polatouches, la structure peut ressembler à une grande volière
extérieure, mais le grillage doit être assez fort pour résister aux dents des rongeurs et les mailles, assez
fines pour les empêcher de passer. Quant à la marmotte, on peut se contenter d'un muret d'environ 1 m
de haut autour de l'enclos. Ce muret est suffisant pour retenir l'animal.

Pour tous les Sciuridés, on devra prévoir une épaisseur de sol meuble suffisante pour leur permettre
de creuser leur terrier (de 1 m à 2 m selon les espèces). Sous ce sol meuble, on s'assurera qu'un élément
plus dur (béton, grillage ou, tout simplement, le roc) les empêche de s'échapper.

On doit accorder à ces animaux assez d'espace pour permettre aux espèces arboricoles de grimper
et de sauter. On tiendra compte également du nombre d'individus qu'on prévoit faire cohabiter dans
l'enclos, particulièrement s'il s'agit d'espèces solitaires.

Les accessoires

Dans le cas des espèces arboricoles, on prendra soin de meubler l'espace en hauteur de branches et
de perches afin d'encourager les animaux à faire de l'exercice. On tâchera aussi de placer dans l'enclos
assez de nids (boîtes, troncs d'arbres creux, etc.) pour que chaque animal puisse avoir le sien. On pourra
les garnir de paille pour ajouter au confort des bêtes. L'ajout périodique de branches ou de brindilles à
ronger est primordial.

35
b) Les castoridés

Seul représentant de cette famille au Québe, le castor est plutôt nocturne. Il est actif tout l'hiver et a des
habitudes de vie semi-aquatiques. Il est également sociable. On peut en effet loger ensemble sans
problème un couple, la portée âgée d'un an et celle du printemps. Cependant, si l'on veut éviter la
surpopulation et les querelles, on devra déménager la portée aînée à son deuxième automne, soit avant
l'âge de 2 ans.

On doit approvisionner les castors tous les jours en tremble ou en branches de tremble frais. Au nombre
de leurs activités, mentionnons la nage, la taille des arbres, la construction et l'entretien d'un barrage, la
construction et l'aménagement d'un terrier et d'une hutte, le marquage du territoire et l'élevage des petits.
Un enclos satisfaisant doit donc favoriser ces divers comportements et offrir aux visiteurs l'opportunité de
les observer. En outre, l'entretien de l'enclos doit pouvoir se faire avec le minimum d'interférences.

36
La présentation

Sous notre climat, la plupart des jardins zoologiques hébergent les castors dans des enclos extérieurs.
Quelques-uns optent également pour des pavillons conçus pour animaux nocturnes. Cependant, ce genre
d'aménagement exige davantage de ressources financières de la part de l'institution.

L'habitat doit offrir aux castors un terrier où ils peuvent se retirer en toute tranquillité, ainsi qu'un bassin
d'eau et une portion de terre afin qu'ils puissent vaquer à leurs diverses occupations. L'aménagement du
plan d'eau peut aussi être conçu de façon à permettre aux castors de se construire un barrage.

Dans certains établissements zoologiques, la hutte s'appuie contre une paroi vitrée, ce qui permet aux
visiteurs d'observer les castors sans les déranger. De plus, en les nourrissant le jour, durant les heures de
visite, on peut les encourager à s'affairer davantage le jour que la nuit. De même, pour les inciter à maintenir
un certain degré d'activité au cours de la journée, on peut recourir à quelques astuces qui nuisent à leurs
travaux (par exemple, défaire une section de leur barrage) et qui les obligent à un travail d'entretien
quotidien.

La clôture entourant l'enclos devra être assez haute pour constituer un obstacle infranchissable même
lorsqu'il y a accumulation de neige. De plus, on doit considérer le fait que ces animaux sont relativement
habiles à creuser. Par ailleurs, si l'on veut que les castors se reproduisent, il faut prévoir un espace
suffisamment grand pour loger un couple et sa portée jusqu'à ce que celle-ci quitte l'enclos.

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c) Les Eréthizontïdés

Unique représentant indigène de cette famille, le porc-épic d'Amérique est nocturne. En captivité, on
peut cependant l'inciter à s'adapter quelque peu à la vie diurne. Il est actif tout l'hiver. C'est un bon grimpeur
mais, par contre, il est peu agile à sauter.

Le porc-épic est également un animal solitaire. On peut pourtant garder ensemble plusieurs sujets, car
il tolère la présence de congénères. Son degré de tolérance est plus grand l'hiver; toutefois, à l'automne,
la présence de plusieurs mâles risque de susciter de l'agressivité.

Il supporte mal les températures extrêmes, que ce soit les grands froids ou les grandes chaleurs.
Néanmoins, il supporte mieux le froid que le chaud, pourvu qu'il puisse se tenir au sec, à l'abri des courants
d'air. Si un environnement froid et humide ne lui convient pas, il tolère encore moins bien les chaleurs
humides de l'été. On doit donc lui fournir un abri lui permettant d'échapper aux rayons du soleil.

38
La présentation

Pour construire l'enclos, on peut suivre les recommandations prescrites pour les Sciuridés. Comme il
aime les hauteurs, l'enclos devra être assez haut pour autoriser l'installation des accessoires servant à
exprimer ses talents de grimpeur. Mais s'il grimpe facilement aux arbres, il n'a pas la même agilité lorsqu'il
s'agit d'escalader un muret aux parois lisses, car il ne peut s'y agripper et n'est pas habile sauteur.

Le porc-épic étant très ingénieux quand il s'agit de s'échapper, on veillera à ce que l'enclos soit à
l'épreuve des fuites. L'animal est très fouineur et il ne faut jamais perdre de vue que c'est un rongeur.

Les accessoires

Comme accessoires, on fournira au porc-épic des troncs d'arbres pour grimper, une ou plusieurs
tanières (boîtes, troncs d'arbres creux, amas de pierres, etc.), ainsi que des branches qu'il pourra ronger.

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4.4.2. Ordre des Carnivores

a) Les Canidés

Les Canidés rencontrés au Québec sont tous plutôt nocturnes et actifs tout l'hiver. Ils sont terrestres
et tous habiles à creuser. Ils montrent toutefois moins d'habileté à grimper, à l'exception du renard gris qui
grimpe facilement aux arbres.

Le loup est sociable et grégaire. Il ne faut donc pas prévoir un enclos pour un seul animal. Le loup vit
en meute comptant en moyenne sept individus; les groupes varient toutefois de deux à quatorze animaux.
Le coyote est également sociable et vit en groupe de deux à huit individus.

Le renard arctique est monogame. De mars à août, il mène une vie familiale et plutôt sédentaire. Le reste
de l'année, il est solitaire et nomade.

De même, le renard roux a tendance à être monogame. Il vit en famille six mois par année, du rut à la
dispersion des petits. Le reste de l'année, il mène une existence solitaire. Le renard gris a, lui aussi,
tendance à être monogame. Il est toutefois encore plus solitaire que les renards des autres espèces. Il
connaît une vie familiale pendant le rut et l'élevage des petits, mais le mâle n'occupe pas le même terrier
que le reste de la famille.

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Si l'on espère faire reproduire les renards, il faut séparer le mâle et la femelle pendant un certain temps
avant la période du rut.

Par ailleurs, ces animaux sont robustes et bien adaptés aux rigueurs de notre climat. Ils se contentent
donc d'un abri simple, sans excès d'humidité en hiver, où ils peuvent se protéger des intempéries. L'été,
ils doivent pouvoir s'abriter du soleil.

La présentation

L'encjos

Ces espèces sont, la plupart du temps, logées à l'extérieur. L'enclos peut être entouré d'une clôture,
d'un mur ou d'une fosse. Au besoin, il sera muni d'un toit.

Un enclos boisé apportera de l'ombre en été et permettra de recréer, jusqu'à un certain point, le milieu
naturel, ce qui est plus agréable à la fois pour le visiteur et les animaux. Si l'enclos est assez grand, l'on
peut recouvrir le sol d'herbe. Cependant, si l'espace est restreint, l'herbe ne résistera pas. Les animaux
auront tôt fait de creuser partout, l'urine et les fèces feront le reste.

Il ne faut pas oublier aussi que l'urine des Canidés, celle des renards surtout, dégage une forte odeur.
Il faudra donc prendre des mesures d'hygiène en conséquence et, quand l'espace est trop petit, on n'aura
pas d'autres choix que de recourir au béton. Ce type d'enclos n'est toutefois pas à conseiller.

Comme les chiens, les loups et les renards aiment jouer. Il serait donc intéressant de leur fournir des
objets naturels leur permettant de le faire. Ceci les rendra plus actifs et, par le fait même, plus captivants
pour les visiteurs.

L'élément de contention entourant l'enclos doit avoir une hauteur suffisante pour être infranchissable,
même lorsqu'il y a présence de neige et, s'il s'agit d'une clôture, être légèrement inclinée vers l'intérieur.
Cet obstacle doit aussi être enfoui à une bonne profondeur dans le sol, ces animaux étant très habiles pour
creuser.

Dans le cas d'une clôture il n'est pas nécessaire, si celle-ci atteint une bonne hauteur, de prévoir un toit
pour les enclos de loups et de coyotes, ceux-ci étant de piètres grimpeurs. Toutefois, pour les renards qui
sont plus agiles, particulièrement le renard gris, la hauteur de la clôture ne représente pas un obstacle
suffisant. Il vaut mieux alors construire soit un enclos fermé, soit un surplomb d'environ 1 mètre incliné à
45 ou 90 degrés.

L'abri

D'autre part, l'abri doit protéger les animaux des intempéries et des courants d'air. Il n'a pas besoin
d'être chauffé, mais il doit être bien drainé. Si l'abri est grand, on peut inculquer aux animaux l'habitude de
venir y manger tous les jours, ce qui rend leur capture plus facile lorsque nécessaire pour procéder à une
intervention.

On doit aussi aménager des tanières ou donner aux animaux des conditions qui leur permettent d'en
aménager eux-mêmes sur le terrain. Ces tanières sont essentielles. Elles permettent entre autres aux
femelles de s'isoler pour mettre bas et élever leurs petits.

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b) Les Ursidés

L'ours noir est plutôt nocturne, mais il s'habitue bien à un rythme diurne. Il connaît des périodes de
léthargie en hiver, il est terrestre, bon grimpeur et il aime l'eau. L'ours polaire, quant à lui, s'habitue aussi
à un rythme d'activité diume. Les femelles gestantes, surtout, vivent une période de pseudo-hibernation.
L'ours polaire est terrestre et bon grimpeur. Un bassin d'eau lui est indispensable. L'eau doit y être propre
et fraîche.

L'ours noir et l'ours polaire sont solitaires. Ils peuvent toutefois s'adapter à la présence de congénères
si la nourriture abonde et s'ils peuvent jouir d'un espace convenable.

42
La présentation

L'enclos

Les ours sont logés dans des enclos extérieurs. Dans les établissements zoologiques, les fosses sont
très populaires. Les visiteurs surplombent la fosse et peuvent ainsi observer les ours. Cependant, dans la
nature, c'est souvent le contraire qui se produit, particulièrement pour l'ours polaire qui se retrouve dans
des situations où il peut voir venir de très loin.

Les ours vivant dans ces fosses donnent souvent l'impression de souffrir de claustrophobie, parce qu'ils
marchent de long en large dans l'enclos. Ce va-et-vient perpétuel est toutefois moins marqué quand les
ours sont légèrement surélevés par rapport à leurs observateurs, au lieu d'être logés dans des fosses, et
lorsque l'enclos est vaste.

Les enclos entourés d'une clôture sont généralement munis de surplombs ou recouverts d'un toit
grillagé. Cependant, on a de plus en plus recours à des fossés pour ceinturer les enclos des ours. Pour
les voir de plus près, certains jardins zoologiques aménagent un panneau de verre sur un des côtés de
l'enclos. Une clôture électrique empêche les ours de s'en approcher et de l'endommager avec leurs griffes.
De l'autre côté, une petite clôture interdit aux visiteurs de trop s'approcher.

Que l'on opte pour l'un ou l'autre de ces moyens de contention, on doit tenir compte de l'accumulation
possible de neige ainsi que de la facilité à grimper de ces animaux.

Par ailleurs, il est souhaitable de créer des barrières visuelles qui accordent aux animaux une plus
grande intimité. En multipliant les paliers, on agrandit et agrémente l'espace disponible.

Le fond de l'enclos doit être résistant parce que les ours sont très habiles à creuser. La plupart du temps,
on utilise du béton, mais dans les enclos plus vastes, on préfère garder le sol au naturel. Dans les cages
de service, on peut recouvrir le béton de sable ou de gravier fin d'environ 1 cm de diamètre.

L'abri

Les animaux doivent pouvoir se protéger des intempéries et du soleil en été. Chaque femelle devrait
disposer d'une tanière, en cas de gestation. Des aires de transfert (cages ou loges) attenantes aux abris
sont essentielles pour ces espèces.

Les accessoires

Le bassin dans lequel se baignent les ours doit offrir une eau de qualité. L'institution doit donc posséder
tous les outils de travail nécessaires à cet effet et voir à ce que le comptage bactérien respecte au moins
les normes américaines du Marine Mammal Act ou de tout document pouvant s'y substituer dans l'avenir.

Le bassin sera muni de filtres appropriés et pourra être percé d'une fenêtre qui permet d'observer les
ours quand ils plongent sous l'eau.

Les ours aimant jouer, on leur distribuera à cette fin des rondins, des barils, des balles dures ou autres
objets à manipuler.

43
c) Les Procyonidés et les Mustéiidés

Le raton laveur est plutôt nocturne et pseudo-hibernant, connaissant quelques périodes de léthargie
en hiver. Il est arboricole et terrestre et aime l'eau.

La mouffette est nocturne, mais elle peut s'adapter à la vie diurne. Elle est pseudo-hibernante et connaît
des périodes de léthargie en hiver. En outre, elle est terrestre et piètre grimpeuse, mais elle aime creuser.

La loutre, pour sa part, est plutôt nocturne, mais elle connaît des périodes d'activité le jour. Active tout
l'hiver, elle est aquatique et terrestre.

Le raton laveur est solitaire, mais tolère assez bien ses congénères. La mouffette est également
solitaire; cependant, les femelles se tolèrent mieux que les mâles. Quant à la loutre, elle est considérée
comme un animal sociable.

Ces espèces ont besoin d'abris contre les intempéries et de tanières où elles peuvent s'isoler pour
dormir, passer les périodes de léthargie ou élever leurs petits. De plus, la loutre doit pouvoir nager en hiver
comme en été.

44
La présentation

L'enclos

La plupart du temps, ces espèces sont logées dans des enclos extérieurs, au sol naturel couvert d'herbe
et d'arbustes. L'enclos du raton laveur doit être muni d'un toit ou d'un surplomb qui l'empêche de sortir.

Les enclos peuvent être ceinturés d'une clôture, d'un muret ou d'un fossé. Dans les deux premiers cas,
ces éléments doivent être enfouis assez profondément vue la grande propension à creuser de ces
animaux. La hauteur de l'enclos doit aussi être prévue en fonction d'une accumulation possible de neige.
Un aménagement judicieux de l'espace et de la végétation procurera aux animaux l'ombre nécessaire en
été, une barrière contre le vent et l'intimité dont ils ont besoin.

Les abris

Dans le cas de ces animaux, abris et tanières sont souvent synonymes. Ces abris doivent garder les
animaux au sec. Ils seront donc situés en terrain bien drainé.

On peut utiliser toutes sortes de matériaux pour construire ces abris, allant des éléments les plus
naturels (roches, troncs d'arbres creux, vieilles souches) jusqu'aux plus sophistiqués. Les abris seront
garnis de mousse ou de paille. Évidemment, les animaux ne seront pas nourris dans ces tanières.

Il vaut la peine également de prévoir des aires de transfert (loges, cages) où les animaux prennent
l'habitude d'aller manger tous les jours. Il sera alors plus facile de les capturer si le besoin s'en fait sentir.

Les accessoires

La loutre a besoin d'un bassin assez grand, où l'eau ne gèle pas, pour pouvoir nager en hiver comme
en été. Le raton laveur, pour sa part, aime l'eau et il appréciera lui aussi de pouvoir profiter d'un bassin.
Il a besoin également de branches qui lui permettront de grimper.

45
d) Les Félidés
Les Félidés préfèrent tous la vie nocturne, mais le va-et-vient peut, jusqu'à un certain point, les
contraindre à une vie plus diurne. Ils sont actifs tout l'hiver, bons grimpeurs, et possèdent tous un instinct
territorial.

Le couguar, le lynx du Canada et le lynx roux sont solitaires. On évitera donc de placer ensemble plus
d'un couple et ses rejetons, s'il y a lieu. Généralement, la femelle élève seule ses petits, sauf chez le lynx
roux où le mâle apporte sa contribution.

46
La présentation

L'enclos

Le plus souvent, les félins sont logés dans des enclos extérieurs. S'ils jouissent d'une superficie
décente, ils peuvent vivre sur un terrain recouvert d'herbe où poussent des arbres. Quand l'enclos est trop
petit, le sol doit être recouvert d'une matière assez lisse afin de prévenir l'érosion des coussinets. L'on
prendra garde également de ne pas utiliser de désinfectants trop corrosifs.

On doit aussi leur fournir des tanières pour qu'ils puissent s'isoler et, si nécessaire, élever leurs petits.
L'enclos doit être ceinturé d'un élément de contention représentant un obstacle infranchissable même
lorsqu'il y a présence de neige. S'il s'agit d'une clôture, on doit tenir compte de la très grande capacité à
creuser et surtout à grimper de ces animaux et donc enfouir celle-ci profondément dans le sol et la munir
d'un surplomb important, sinon d'un toit.

Les abris

Ces félins ont besoin d'un abri contre le soleil d'été, les intempéries et l'humidité. Si l'enclos est
relativement grand, on aura avantage à toujours nourrir les animaux dans l'un des abris où il sera facile
de les capturer, au besoin. Par ailleurs, la plupart des établissements zoologiques ont l'habitude de faire
entrer les félins toutes les nuits. Cela permet d'observer les animaux de plus près et de détecter plus
facilement une gestation ou un problème de santé. Cela aide aussi à exercer un meilleur contrôle des aires
de transfert adjacentes aux abris.

Les accessoires

Les félidés ont besoin de "faire leurs griffes" ; on leur fournira à cet effet des troncs d'arbres d'un diamètre
suffisant pour ne pas qu'ils roulent trop facilement. Ils aiment également jouer avec des os et des morceaux
de bois mou.

47
4.4.3. Ordre des Pinnipèdes
(morses et phoques)

Les Pinnipèdes sont des animaux hautement adaptés à la vie aquatique. Passant la majeure partie de
leur vie dans l'eau, ils doivent cependant venir sur la terre ferme afin de s'y reposer et surtout de s'y
reproduire. Au Québec, ils sont les principaux représentants des mammifères marins et comportent deux
familles : les Odobénidés (les morses) qui vivent au nord de la province ainsi que les Phocidés (les
phoques) qui, selon l'espèce, peuvent se retrouver du fleuve Saint-Laurent (estuaire et golfe) à la baie
James en passant par le nord du Québec.

Les morses sont des animaux grégaires qui, lorsqu'ils ne sont pas à se nourrir dans l'eau, se regroupent
sur les eminences rocheuses de la côte ou sur les banquises. En dehors de la période de reproduction,
les mâles et les femelles vivent en bandes séparées.

Les Phocidés sont eux aussi, dans l'ensemble, des animaux grégaires quoique certaines espèces
(phoques barbus, phoques anneiés) échappent à cette règle. On peut les apercevoir à l'occasion sur la
terre ferme ou sur les banquises, surtout lors de ia période de reproduction.

48
La présentation

L'enclos

Considérant ce qui précède, les enclos de ces animaux devront obligatoirement comporter un bassin
d'eau ainsi qu'un espace extérieur à ce dernier, espace que l'on désigne généralement sous le vocable de
plage. Celle-ci est généralement plane et facilement accessible.

C'est souvent le béton qui est utilisé comme matériel pour l'édification de cette plage et du bassin. Il est
possible d'agrémenter le décor de cette plage à l'aide d'un aménagement judicieux faisant en outre appel
à des blocs de pierre naturelle.

Selon le Marin Mammal Act, la surface de la plage doit permettre à chaque animal de s'étendre de tout
son long ainsi que de pivoter sur lui-même. Cette plage devrait être située à l'opposé de la zone
d'observation du public, de façon à procurer un maximum de quiétude aux animaux.

Idéalement, le bassin doit être recouvert d'une membrane protectrice. Toujours suivant le Marin
Mammal Act, la surface du bassin doit être légèrement plus petite que cette de la plage, mais en pratique,
on constate des surfaces égales, sinon plus grandes pour celles du bassin.

La profondeur et la plus petite distance horizontale du bassin (d'une rive à l'autre), doivent permettre
à l'animal de plonger et de se mouvoir aisément dans l'eau et ce, en toute sécurité.

Les abris

Ces animaux ne nécessitent peu ou pas de protection contre le soleil en été, car ils peuvent se réfugier
à l'eau afin de s'y rafraîchir. Cependant, il serait bon de prévoir un enclos d'isolement (bassin et plage), dont
les dimensions peuvent être moindres que l'espace de présentation. Cet espace pourra être utilisé pour
séparer des individus du groupe pour diverses raisons, comme par exemple, lors de la naissance d'un petit.

Les accessoires

Le bassin dans lequel évoluent les animaux doit offrir une eau de qualité. L'institution doit donc posséder
tous les outils nécessaires à cet effet et voir à ce que le comptage bactérien respecte au moins les normes
américaines du Marine Mammal Act. Cependant, il faut éviter une chloration excessive (maximum : 0,5
ppm) qui pourrait provoquer des conjonctivites.

Ce bassin sera aussi muni de filtres appropriés et pourra être percé d'une fenêtre permettant d'observer
les animaux qui y plongent et y nagent.

L'hiver, les animaux pourront être gardés dans leur bassin extérieur à condition de s'assurer que leur
eau ne gèle pas.

Finalement, ces animaux étant habituellement gardés en eau douce, on prendra soin d'ajouter à leur
nourriture un supplément adéquat de sel puisqu'ils vivent normalement en eau salée.

49
4.4.4. Ordre des Artiodactyles
Famille des Cervidés

Le cerf de Virginie, l'orignal et le caribou sont diurnes, terrestres et actifs tout l'hiver. Si le caribou est
grégaire, l'orignal est plutôt solitaire, sauf au temps du rut, tandis que le cerf de Virginie est, tour à tour,
grégaire et solitaire selon la saison. Au temps du rut, les mâles peuvent être très agressifs envers les
femelles.

Les bois des Cervidés repoussent tous les printemps et, à l'été, ils sont déjà de bonnes dimensions.
Pendant leur croissance, ces bois se recouvrent d'un velours très fragile. Le velours est un tissu vascularisé
qui saigne abondamment en cas de blessure. On doit donc prévoir des abris, des portes et des stalles qui
tiennent compte des dimensions du panache de l'animal.

Dans certains cas, lorsque l'enclos est assez vaste et que la région est habitée par des prédateurs, il
sera plus prudent, la nuit, d'enfermer les animaux.

50
La présentation

L'enclos

Ces animaux étant relativement bien adaptés à notre climat, un enclos extérieur entouré d'une clôture
ou d'un fossé dont la hauteur tient compte de l'accumulation possible de neige leur convient parfaitement.
Dans son milieu naturel, l'orignal fréquente beaucoup les marais; c'est d'ailleurs un excellent nageur. En
captivité, il vaut la peine de lui fournir un bassin d'eau, non seulement pour rappeler son milieu naturel, mais
avant tout pour son bien-être.

Il est souhaitable également que ces animaux puissent bénéficier d'un peu d'ombre en été. Pour cela,
un enclos boisé procurant de l'ombre se rapprochera davantage du milieu naturel. En plus de fournir,
prioritairement, de l'ombre et des lieux de repos pour les bêtes, il formera un décor plaisant pour les
visiteurs. On devra toutefois prendre soin de bien protéger l'écorce et les racines des arbres.

Au temps du rut, les mâles peuvent être très agressifs envers les femelles, il faudrait alors prévoir un
endroit dans l'enclos où seules les femelles peuvent passer, l'accès étant trop étroit pour les mâles. Cette
précaution peut prévenir des blessures. En même temps, elle donne la chance aux femelles d'échapper
aux assauts du mâle et de se reposer. Dans le cas de l'orignal et du chevreuil, on prévoira un enclos
supplémentaire qui permettra, au besoin, de séparer le mâle des femelles.

Les abris

Ces animaux doivent bénéficier d'un bon abri contre l'humidité, les intempéries et les conditions de froid
extrêmes. Pour le sol, il faut prévoir un bon drainage et un bon système d'égout. Le plancher de l'abri devrait
être fait d'un béton très rugueux. Par ailleurs, une bonne couche de paille procurera plus de confort aux
animaux et absorbera l'humidité.

Lorsque tous les animaux de l'enclos ont accès au seul et même abri ne comportant qu'une grande
pièce, il faut prévoir soit deux portes d'accès, soit une très large porte afin d'éviter que des jeunes ou des
plus faibles ne se fassent piéger par un individu dominant. Il est préférable, à cet égard, d'installer des
portes coulissantes plutôt que battantes.

Par ailleurs, on peut prévoir des stalles individuelles afin de prévenir les blessures, particulièrement
lorsque les animaux sont confinés et qu'il n'y a pas de retraite possible. Pour déterminer leurs dimensions,
on doit tenir compte des panaches à leur taille maximale. Les parois des stalles seront de bois plein pour
éviter que les bêtes se blessent ou coincent leur ramure. Cela crée, en même temps, une barrière visuelle
qui leur procure une certaine intimité et prévient les affrontements.

Au moment de l'élaboration des plans, il faudra également prévoir des auges qui soient à la portée des
jeunes, mais non à celle des adultes, afin d'éviter que les petits ne soient bousculés ou même blessés à
l'heure des repas. Cependant, les petits devraient pouvoir manger sans avoir à craindre de trop s'éloigner
de la mère, car cette crainte risque d'être plus grande que la faim et d'occasionner ainsi la mort des petits
par inanition.

De préférence, on nourrira les animaux à l'intérieur, ce qui les habituera à fréquenter régulièrement leur
abri et facilitera leur capture en cas de besoin. Cette méthode permet en outre d'observer les bêtes de plus
près et de déceler plus facilement un comportement anormal, une mise bas imminente ou une blessure.

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Les accessoires

Les endroits très fréquentés par ces animaux doivent être recouverts de gravier afin de leur permettre
d'user leurs sabots. De plus, on fournira aux mâles des troncs d'arbres morts qui leur seront utiles pour y
frotter leur panache au temps du rut. L'ajout périodique de branchages permet d'occuper les animaux.

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PARTIE III
L'élaboration d'un programme éducatif
dans les centres d'observation de la faune
et les jardins zoologiques

Un nombre grandissant d'établissements zoologiques considère dorénavant l'éducation comme leur


fonction première. L'élaboration d'un programme éducatif n'est plus réservée uniquement aux grandes
institutions. Elle est accessible à tout jardin zoologique et à tout centre d'observation de la faune qui désire
jouer pleinement son rôle d'éducation.

Un programme éducatif est, par définition, un ensemble organisé de buts, d'objectifs spécifiques, de
contenu organisé de façon séquentielle, de moyens didactiques, d'activités d'apprentissage et de
procédés d'évaluation pour mesurer l'atteinte de ces objectifs (Legendre, 1988). Les lignes qui suivent
suggèrent comment développer un tel programme.

Les préalables au programme éducatif

Pour élaborer un programme éducatif valable, il est important d'avoir en main certaines informations
sur rétablissement zoologique, sur les ressources disponibles et sur la clientèle que l'on désire toucher.

En premier lieu, il est primordial de s'assurer de l'engagement de l'institution face à son rôle éducatif.
La mission et les objectifs du jardin zoologique ou du centre d'observation de la faune doivent en faire
mention. En faisant de l'éducation un de ses objectifs fondamentaux, la direction de l'institution pourra y
justifier l'allocation de ressources humaines et financières.

53
Il est également essentiel de connaître à fond les ressources dont dispose l'institution.

Quelles sont les ressources matérielles disponibles? Il s'agit, ici, de considérer la collection animale,
le matériel audiovisuel, les locaux, le matériel de référence et la documentation, le matériel informatique,
le matériel de bureau, le matériel publicitaire de même que les programmes et activités déjà offerts ainsi
que le matériel pédagogique déjà existant.

Quelles sont les ressources humaines disponibles? Il faut, ici, prendre en considération l'apport du
personnel de l'établissement zoologique, soit pour la conception, soit pour la réalisation du programme
éducatif. Le directeur, le conservateur, les gardiens, les vétérinaires, les techniciens, les chercheurs ainsi
que les bénévoles, les interprètes, les éducateurs, les stagiaires et le personnel de soutien peuvent être
sollicités. Il ne faut pas négliger l'aide que peuvent apporter les secrétaires, les graphistes, etc..

Enfin, quelles sont les ressources financières disponibles? Il est essentiel de tenir compte de l'argent
disponible pour le développement, l'expérimentation, l'évaluation, l'amélioration du programme ainsi que
pour son implantation et sa phase opérationnelle. S'il y a lieu, il sera nécessaire de trouver des sources
de financement pour développer et réaliser le programme éducatif. Des organismes gouvernementaux qui
se préoccupent d'éducation et de faune, des organismes internationaux tels que le Fonds mondial pour
la nature ou le Nature Conservancy, des fondations ainsi que des entreprises privées ou des personnes
bien nanties peuvent contribuer au.succès financier du programme.

Il serait également important de connaître les services et programmes éducatifs offerts dans d'autres
institutions (parcs zoologiques, aquariums, parcs provinciaux et fédéraux, centres d'interprétation,
musées, organismes privés, organisations gouvernementales, services gouvernementaux) pour y rechercher
des idées ou des activités pouvant servir de pistes pour l'élaboration de ses propres programmes éducatifs.
[.'American Association of Zoological Parks and Aquariums et l'International Association of Zoo Educators
sont des ressources importantes dans ce domaine. On peut également s'adresser à la North American
Association for Environmental Education ou à l'Alliance for Environmental Education.

Enfin, il est essentiel d'avoir une connaissance approfondie du profil de la clientèle qui fréquente
rétablissement et de celle que l'on désire toucher. Une bonne connaissance du profil des visiteurs permet
de développer des programmes éducatifs qui correspondent à leurs attentes et à leur niveau de
connaissance et de compréhension. Ainsi, pour les visiteurs de passage, les établissements zoologiques
souhaiteront offrir des documents d'interprétation concis, faciles à consulter et à comprendre alors que
pour la clientèle locale, ils pourront offrir des programmes éducatifs qui favorisent des visites répétées.
Les caractéristiques, besoins et attentes des visiteurs des établissements zoologiques dont il faut tenir
compte dans l'élaboration de programmes éducatifs ont été présentés dans une étude américaine, réalisée
par Sherman Rosenfeld en 1981 :

1. La visite d'un établissement zoologique constitue d'abord une activité sociale. Très peu de gens visitent
solitairement ce genre d'établissement. Ils sont généralement accompagnés de parents, d'amis ou
d'enfants et considèrent cette visite comme un divertissement de type familial.

2. Les visiteurs passent relativement peu de temps devant chaque objet exposé ou chaque enclos.
Des études réalisées dans divers établissements zoologiques et musées démontrent en effet qu'ils y
consacrent en moyenne moins de 90 secondes.

3. La visite d'un établissement zoologique peut être vue comme une quête d'interactions: les visiteurs
passent beaucoup plus de temps devant les animaux qui en suscitent le plus.

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4. Les interactions entre les animaux intéressent moins les visiteurs que celles entre les animaux et les
humains. Celles-ci incluent les interactions entre les animaux et les soigneurs, aussi bien qu'entre les
animaux et le public.

Il est important de se rappeler, en développant un programme éducatif, que les adultes, tout comme
les enfants, ont besoin de satisfaire leur besoin de découvrir et d'explorer l'ensemble de l'établissement
zoologique avant d'être "disponibles" pour participer à des activités éducatives développées autour d'une
thématique particulière. En effet, les visiteurs, plus particulièrement les jeunes, ont besoin de satisfaire leur
curiosité et de voir toute la collection animale. De plus, ils ont besoin de se familiariser avec ce nouvel
environnement, sans quoi la nervosité et l'excitation peuvent empêcher la réalisation d'apprentissages
signifiants.

Enfin, bien que le profil des visiteurs puisse varier selon la région, les groupes familiaux constituent, de
façon générale, une clientèle privilégiée. En effet, les couples âgés de 25 à 35 ans et leurs enfants sont
des visiteurs réguliers de l'établissement zoologique. Cette clientèle de base est suivie de près par les
groupes d'enfants d'âge scolaire et préscolaire. Les personnes âgées représentent également une part
croissante de la population, tendance qui commence à toucher la fréquentation des établissements
zoologiques. Ces clientèles variées apprécieront davantage leur visite si les programmes éducatifs, les
activités et les équipements mis à leur disposition rencontrent leurs attentes et comblent leurs besoins
particuliers. En somme, il faudra développer autant de programmes éducatifs qu'il y a de clientèles
différentes fréquentant l'établissement.

Le choix d'un thème principal

Le thème principal agit comme fil conducteur pour le programme et permet de lier d'une façon
dynamique les différentes activités du programme. Les thèmes spécifiques des activités découleront
directement du thème principal du programme. Par exemple, si le thème du programme éducatif est la
découverte de l'ours polaire, les thèmes plus spécifiques des activités pourraient porter sur les
caractéristiques de l'ours polaire comme mammifère, les caractéristiques de son habitat, ses adaptations,
etc.

La détermination du but et des objectifs d'un programme éducatif

La détermination du but d'un programme éducatif vise à préciser le résultat global à atteindre. Des
objectifs d'ordre général viennent préciser ce but. De ces objectifs d'ordre général découleront les objectifs
des activités qui composeront le programme éducatif. Globalement, les activités éducatives offertes dans
les établissements devraient sensibiliser le visiteur à l'importance de la faune et de ses habitats et l'amener
à modifier ses attitudes et ses comportements face à cette composante importante de notre environnement.

Le choix des activités et des moyens didactiques

Tel que mentionné précédemment, un programme éducatif est constitué d'un ensemble d'activités
d'apprentissage s'adressant à une même clientèle. Chacune de ces activités comporte des objectifs, un
thème, un contenu et des moyens didactiques bien précis. Les différentes étapes d'élaboration d'une telle
activité seront d'ailleurs résumées plus loin.

55
Cependant, ces activités devant être interreliées et complémentaires, il est important, dans un premier
temps, de préciser combien d'activités comprendra le programme et quelles seront les grandes lignes de
chacune d'elles. On devra donc déterminer quel objectif général du programme sera visé et quel moyen
didactique sera utilisé pour chacune de ces activités.

Moyens didactiques

En ce qui a trait aux moyens didactiques, on peut les regrouper en deux catégories : les moyens
statiques et les moyens dynamiques.

Les moyens statiques regroupent les plaquettes d'identification, les tableaux thématiques, les
affiches, dépliants et imprimés, les logiciels éducatifs et la présentation de diapositives, de films et
d'enregistrements divers.

Les plaquettes d'identification fournissent au visiteur des informations sur un animal donné. Elles
présentent habituellement le nom scientifique et le nom commun de l'espèce, des informations sur sa
distribution géographique, son habitat naturel et son statut à l'état sauvage, sa longévité, son régime
alimentaire, sa reproduction, ses dimensions, les principaux prédateurs de l'espèce, son comportement,
etc.

Les tableaux thématiques transmettent des informations sur un sujet spécifique et complètent une
exposition en décrivant le concept qu'on a voulu présenter (adaptations spécifiques, évolution, cycle
d'activités, prédation, dynamique des populations, génétique, conservation). Ces tableaux peuvent
s'inspirer de la muséologie scientifique et intégrer des objets en trois dimensions ou des artefacts
zoologiques. On peut élaborer un tableau thématique en commençant par quelque chose que le visiteur
est en mesure d'observer dans i'enclos, puis en progressant jusqu'au concept zoologique plus abstrait que
l'on désire expliquer. La première phrase doit attirer l'attention du lecteur. Des mots simples ainsi que
des phrases courtes et claires sont à conseiller, il faut éviter les anthropomorphismes, les superlatifs ou
les énoncés catégoriques. La simplicité et la consîsion sont de mise.

Les affiches, dépliants et imprimés de toutes sortes, dont la vente peut rapporter quelque revenu, ont
l'avantage de pouvoir être consultés en dehors de l'institution. Ces publications, si elles sont bien faites,
favorisent le rayonnement de l'institution et constituent de bons éléments de publicité ou de promotion.

La présentation de diapositives, de films et d'enregistrements divers accompagne bien les conférences


et les démonstrations publiques. Certains établissements zoologiques intègrent à la présentation
d'animaux vivants des présentations audiovisuelles actionnées par les visiteurs. Celles-ci, pour être
efficaces, doivent être d'excellente qualité et nécessitent un entretien souvent onéreux.

Le développement récent de logiciels éducatifs et l'usage de plus en plus répandu des micro-
ordinateurs laissent présager une utilisation croissante de cette technologie nouvelle dans les expositions.

Les moyens dynamiques regroupent les visites guidées, les exposés, les sessions d'information, les
démonstrations, les spectacles et les conférences. Ces moyens, qui supposent un contact direct entre le
visiteur et un animateur, permettent une meilleure atteinte des objectifs éducatifs que s'est fixé l'établissement,
ils assurent également une intervention adaptée à la clientèle du moment et permettent l'utilisation
d'approches pédagogiques variées et vivantes. Cette forme d'intervention nécessite toutefois l'embauche
d'animateurs qualifiés et pose certaines contraintes d'organisation lorsque l'on s'adresse à des clientèles

56
individuelles. Cependant, dans le cas des groupes organisés, cette formule constitue un choix judicieux
puisqu'on peut prévoir le nombre de participants ainsi que le moment de l'intervention. En ce qui concerne
les groupes scolaires, cette formule s'avère très appréciée et permet d'offrir un produit concurrentiel face
aux autres lieux éducatifs visant cette même clientèle.

Quant aux ateliers, stages de formation et visites autoguidées (à l'aide d'un questionnaire), ils
encouragent la participation active du visiteur et favorisent son apprentissage. À noter qu'il sera parfois
avantageux d'offrir certaines activités à l'extérieur de l'établissement zoologique pour rejoindre des
clientèles qui peuvent difficilement se déplacer.

En définitive, il est évident qu'en plus d'être complémentaires, les activités composant un programme
éducatif peuvent, et doivent, être diversifiées. On évitera, par exemple, de proposer de façon consécutive
des activités faisant appel à des moyens didactiques statiques; il y aurait risque de désintéresser l'auditoire.
À l'opposé, une suite ininterrompue d'activités soutenues par des moyens didactiques dynamiques aurait
pour effet «d'essouffler» les participants. Un bon dosage de l'un et l'autre, en fonction de la clientèle visée,
s'avère donc la clef du succès.

La préparation des activités

L'étape subséquente dans l'élaboration d'un programme éducatif est la préparation des activités. Les
étapes de préparation sont résumées ci-après:

1. Message. Le choix du message qu'on veut livrer doit tenir compte de la mission et des objectifs de
l'institution, il ne faut pas oublier que les jardins zoologiques et les centres d'observation de la faune
doivent contribuer à la conservation de la faune. Les visiteurs avides de récréation et de détente sont
plus réceptifs à un message simple qu'à un message complexe.

2. Clientèle. Une fois le message choisi, il est nécessaire d'identifier la clientèle à laquelle il s'adresse.
S'agit-il de la clientèle scolaire ou familiale? S'il s'agit de la clientèle scolaire, quel degré sera visé?

3. Objectifs. Les objectifs identifient les résultats d'apprentissage que le visiteur doit avoir atteint au terme
de l'activité. Ils doivent être clairs et précis et ne pas être liés uniquement à l'acquisition de
connaissances. Ils doivent aussi viser le développement d'attitudes et d'habiletés et le changement des
comportements. Le choix des objectifs doit être fait en fonction de la clientèle cible et, s'il s'agit de la
clientèle scolaire, tenir compte des objectifs pédagogiques des programmes d'études du ministère de
l'Éducation.

4. Thème. Le thème agit comme fil conducteur dans la réalisation d'une activité. Le choix du thème
découlera directement du message à transmettre et de la clientèle visée. Dans le cas de la clientèle
scolaire, il faut s'assurer qu'il corresponde aux thèmes préconisés par les programmes d'études du
ministère de l'Éducation.

5. Contenus notionnels. Il s'agit d'identifier, de façon spécifique, les notions ou connaissances qui seront
transmises par l'activité. Ces notions devront être en lien avec le thème et organisées en fonction du
message que l'on veut passer. De plus, la quantité d'information à transmettre devrait être bien dosée.

6. Approche et stratégies pédagogiques. Il s'agit ici de la façon générale d'étudier ou d'aborder un


problème et des stratégies qui y sont rattachées. En d'autres mots, c'est le véhicule choisi pour

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transmettre le message et les contenus et atteindre les objectifs. L'approche et les stratégies devraient
permettre l'acquisition de connaissances, le développement d'habiletés et d'attitudes et favoriser le
changement des comportements. Elles devraient aussi permettre la relation la plus étroite possible
entre les participants et la collection animale et ce, en faisant appel à tous les sens : la vue, l'ouïe,
l'odorat, le toucher et, si possible, le goût. De plus, les stratégies retenues devraient faire appel à la
participation active des visiteurs et comporter un aspect ludique afin de créer une ambiance de détente
et de plaisir propice à l'apprentissage.

7. Durée et horaire. En déterminant la durée de l'activité, on doit se rappeler que les meilleures
histoires sont souvent les plus courtes. L'expérience démontre qu'une activité destinée au grand
public ne devrait pas excéder 15 minutes tandis que, pour la clientèle scolaire, on peut prévoir une
durée allant jusqu'à une heure. Les activités s'adressant à cette clientèle devraient, cependant,
comporter plusieurs parties afin de maintenir l'intérêt. Pour leur part, les conférences ne devraient pas
excéder 45 minutes lorsqu'elles s'adressent à des enfants et 90 minutes dans le cas d'adultes.
Rappelez-vous que la concision est toujours appréciée.

La détermination de l'horaire de l'activité doit tenir compte, selon le cas, des horaires de travail des
employés, des heures de repas des visiteurs ou des animaux.

8. Scénario. Le scénario est une description complète du déroulement de l'activité. Il comprend trois
parties, soit l'introduction, le déroulement et la conclusion. En présentant l'activité, l'interprète doit en
exposer les objectifs, expliquer son déroulement et dire au public combien de temps elle durera. Au
cours de cette période de réchauffement, on veillera à créer un climat de confiance avec l'auditoire.

L'activité doit se dérouler comme un film. Il est important de déterminer avec soin l'ordre de
présentation des idées. Il faut être créatif et faire participer l'auditoire. La conclusion doit inclure une
synthèse ou un résumé des idées et des messages présentés au cours de l'activité. Elle peut aussi
prévoir quelques questions permettant de recueillir les réactions du public.

9. Matériel. Il faut dresser la liste de l'équipement, des outils et des objets qui seront utilisés au cours
de l'activité. Si l'auditoire est nombreux, il faudra s'assurer de posséder en quantité suffisante les
objets que l'on désire faire circuler.

10. Lieu de l'activité Le choix du lieu de présentation de l'activité peut influencer la participation du public.
Lorsque c'est possible, l'activité doit être présentée le plus près possible de l'objet concerné. Certaines
activités, comme les causeries, devraient se dérouler dans un amphithéâtre ou un lieu permettant aux
gens de s'asseoir.

11. Titre. On peut choisir le titre de l'activité en mettant l'emphase sur une idée particulière. Les meilleurs
titres sont courts, évocateurs et invitants (par exemple, «Dix minutes chez les singes», «Les repas
des animaux», «Visite des coulisses du jardin zoologique», etc.).

12. Résumé. Le résumé doit présenter en quelques lignes les grandes étapes du déroulement de
l'activité. Il peut également présenter les principaux apprentissages que feront les participants.

13. Formation du personnel. S'il y a lieu, le personnel responsable de l'animation devra recevoir une
formation de base directement reliée à l'activité. Cette formation pourra être complétée d'une
bibliographie qui permettra aux animateurs de parfaire leurs connaissances sur ie contenu notionnel
de l'activité.

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14. Évaluation. L'évaluation est d'une importance capitale pour assurer la qualité de l'activité. Chaque
étape du déroulement de l'activité doit être évaluée et critiquée, il serait bon de solliciter les avis et ies
suggestions de vos collègues, de vos supérieurs, de vos amis ou d'experts.

L'auditoire devrait aussi participer à l'évaluation en répondant à diverses questions : Qu'avez-vous


appris au cours de cette activité? Avez-vous aimé cela? Inciteriez-vous vos parents et amis à y
participer?

L'évaluation devrait se faire une fois la conception de l'activité terminée et après quelques semaines
d'animation. Elle devrait porter sur l'atteinte des objectifs, sur la pertinence des approches et
stratégies utilisées, sur la durée, le contenu, le matériel, etc.

Tout comme pour l'élaboration du programme, II ne faut pas hésiter à mettre à contribution le personnel
de l'institution pour préparer l'activité: le conservateur, les gardiens, les vétérinaires, les techniciens, les
chercheurs ainsi que les bénévoles, les interprètes, les éducateurs, les stagiaires et le personnel de
soutien. Ils pourraient aider dans les recherches et dans la réalisation de certaines activités. Les gardiens,
par exemple, peuvent, dans le cadre de leur travail, communiquer aux visiteurs des informations sur les
soins qu'ils donnent aux animaux. Ceci peut prendre la forme de courts exposés, de visites en coulisses,
de démonstrations ou de sessions spéciales d'information.

On doit également identifier les personnes-ressources qui connaissent bien la clientèle à rejoindre (par
exemple, des enseignants, des animateurs, etc.) et solliciter leur expérience dans la préparation des
activités.

Pour résumer, offrir des activités originales et différentes de ce qui est disponible ailleurs incitera les
gens à venir et surtout, à revenir.

La validation du programme éducatif

Avant d'offrir un nouveau programme éducatif à l'ensemble de la clientèle pour laquelle il a été
développé, il est important de le valider auprès d'un groupe de visiteurs représentatif de cette clientèle
cible. Cette validation consistera à expérimenter le programme éducatif et à le modifier à la lumière des
informations obtenues auprès des participants, en leur demandant de remplir un questionnaire ou en
réalisant des enquêtes sur le terrain. L'appréciation des points forts et des points faibles du programme
permettra d'apporter les ajustements qui s'imposent et d'en améliorer la qualité.

La promotion

Une fois le programme éducatif validé et amélioré, il est prêt à être publicise. Il faut consacrer au moins
autant d'efforts à faire la publicité du programme que l'on en a mis à le préparer.

Pour rejoindre une clientèle particulière, pourquoi ne pas profiter de l'organe de communication qui lui
est propre? Ainsi, on rejoindra la clientèle scolaire par l'entremise des conseillers pédagogiques, des
directeurs d'écoles et du bulletin d'information scolaire, les personnes âgées par le biais des associations
pour les personnes du troisième âge, et les groupes de toutes sortes par les bulletins internes et les revues
spécialisées qu'ils publient pour leurs membres.

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Les activités devraient aussi être annoncées aux grands médias d'information qui se feront un plaisir
d'en parler gratuitement. De même, il est possible d'inviter les journalistes aux activités, ceux qui s'y
présenteront en parleront sûrement par la suite. Par ailleurs, la publicité payante, sous forme d'annonce
dans les médias, s'avère une dépense souvent nécessaire. Bien qu'elle soit plus onéreuse, cette formule
de publicité représente, en général, un bon placement puisqu'elle contribue à faire connaître à l'ensemble
de la population l'engagement éducatif de l'institution. Certains médias offrent, en outre, des tarifs spéciaux
aux institutions sans but lucratif. Peut-être même sera-t-il possible d'obtenir de l'aide de commanditaires
pour payer cette publicité! Un programme éducatif bien publicise contribue à faire connaître l'institution.
De plus, la diffusion dans les médias d'articles, de chroniques et de reportages sur les animaux et les
activités de l'établissement, représente un autre bon moyen d'en faire connaître les programmes éducatifs
et d'en diffuser le message d'éducation.

En résumé, l'éducation à la faune constitue un rôle essentiel des jardins zoologiques et des centres
d'observation de la faune. Cette fonction peut être réalisée par l'entremise de programmes éducatifs variés
dont le choix et la mise en place doivent tenir compte du message que l'on désire véhiculer et des
caractéristiques et besoins de la clientèle visée. Pour avoir du succès, un programme éducatif doit viser
des objectifs et un public précis, être bien médiatisé et régulièrement évalué.

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PARTIE IV
Importance de la fonction de conservation

La conservation de la faune est une autre fonction essentielle des établissements zoologiques. En effet,
ces institutions se doivent, quelle que soit leur envergure, de jouer un rôle actif dans la protection des
animaux sauvages ainsi que dans la reproduction et la réinsertion de ceux-ci dans leur milieu naturel
d'origine, lorsque nécessaire et possible.

Cette fonction de conservation doit s'appuyer sur un plan d'action bien structuré et coordonné avec les
plans des autres établissements et ce, à l'échelle nationale et même internationale dans les cas des jardins
zoologiques. Un tel plan devrait permettre à l'établissement de contribuer aux efforts visant à assurer la
pérennité des espèces et le maintien de la diversité génétique, tout en favorisant une gestion efficace des
espèces abondantes.

Toutefois, de nombreuses contraintes rendent difficile l'atteinte de ces objectifs de conservation. En


contrepartie, certains outils s'offrent aux établissements pour leur faciliter la tâche.

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Pérennité des espèces

En ce qui a trait à la pérennité des espèces, il est important de considérer le fait que l'espace disponible
pour héberger des animaux en captivité est globalement limité et que, pour certaines espèces, l'établissement
zoologique représente le seul véritable sanctuaire. On doit donc inévitablement établir des priorités et
orienter les efforts de conservation en fonction des espèces menacées ou vulnérables.

À cet effet, des organismes nationaux et internationaux publient régulièrement de l'information


indiquant le statut de plusieurs espèces.

Parmi ceux-ci, on peut mentionner les suivants:

1. L'Union internationale pour la conservation de la nature (U.I.C.N).

Cette organisation publie la Red List of Threatened Animals. Produite à partir d'une base de données
du World Conservation Monitoring Centre, la Red List présente, pour chaque espèce menacée, le nom
scientifique, le nom commun anglais, le statut (éteinte, en danger, vulnérable, rare, intermédiaire,
connaissances insuffisantes, menacée, menacée par le commerce) et une brève description de
l'origine de l'animal. La liste se termine par un index des animaux présentés par ordres, par familles et
par le nom générique, ainsi que les noms communs pour les groupements majeurs. Même si la lecture
de la Red List est ardue, l'information qu'elle contient est d'une utilité fondamentale pour les
conservateurs.

2. La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvage


menacées d'extinction (C.I.T.E.S.).

La C.LT.E.S. est un accord international qui régit le commerce d'un certain nombre d'espèces
animales et végétales, de leurs parties et dérivés et de tout produit obtenu à partir d'elles. À l'accord,
est annexée une liste d'espèces divisées en trois (3) groupes.

Les espèces inscrites à l'Annexe I sont rares ou menacées d'extinction et leur échange à des fins
principalement commerciales, est interdit. De plus, pour toute transaction touchant l'une de ces
espèces, un importateur doit détenir préalablement un permis d'exportation émis par le gouvernement
du pays exportateur, ainsi qu'un permis d'importation C.LT.E.S. émis par le gouvernement du pays
importateur.

Les espèces inscrites à l'Annexe II ne sont actuellement ni rares ni menacées d'extinction, mais
risquent de le devenir si leur commerce n'est pas réglementé. De ce fait, les spécimens importés au
Canada ou exportés du Canada doivent être accompagnés d'un permis d'exportation approprié émis
par le gouvernement de l'État exportateur.

Les espèces inscrites à l'Annexe III ne sont pas menacées d'extinction, mais elles font l'objet d'une
gestion spéciale dans les pays qui ont demandé leur inclusion dans la convention (ces pays sont
indiqués entre parenthèses à côté du numéro de l'Annexe). Conséquemment, les spécimens importés
au Canada ou exportés du Canada doivent être accompagnés d'un permis d'exportation approprié du
pays exportateur, si l'importation ou l'exportation est d'un État concerné, ou d'un certificat d'origine ou
d'un certificat de réexportation, si l'importation ou l'exportation est d'un État autre que l'État concerné,
tel que requis par la Convention.

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3. Le Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada (C.S.E.M.D.C.)

Ce comité canadien est constitué d'experts qui évaluent annuellement le statut des espèces, des
sous-espèces et des populations animales et végétales. Sur recommandation du comité, des analyses
de population sont produites. Leur évaluation permet généralement de qualifier la viabilité d'une
espèce. Les classes utilisées sont : vulnérable, menacée, en danger de disparition, disparue, disparue
au Canada, information insuffisante et finalement, sans désignation après évaluation de l'analyse de
population.

4. Le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche

Cet organisme gouvernemental tient à jour, dans le cadre de la Loi sur les espèces menacées et
vulnérables, une liste des espèces fauniques susceptibles d'être désignées menacées ou vulnérables.

La diversité génétique

Les animaux gardés en captivité proviennent principalement des programmes de reproduction des
établissements concernés. En effet, selon les relevés de I.S.I.S. (International Species Inventory System),
qui tient à jour une banque de données sur les animaux gardés en captivité dans les établissements
zoologiques du monde entier, c'est 65% des spécimens enregistrés (85% pour les mammifères) qui sont
nés en captivité.

De ce fait et étant donné le nombre relativement restreint de spécimens d'une même espèce dans
l'ensemble des établissements, il est de première importance de bien planifier et de bien coordonner les
programmes de reproduction pour éviter les problèmes de consanguinité et, pour certaines espèces, de
diminution de la diversité génétique.

C'est dans ce contexte que la tenue de dossiers sur les animaux en captivité prend toute son importance
et ce, même pour les centres d'observation de la faune. L'identification précise d'un animal, de sa
provenance, de son ascendance et de sa descendance, ainsi que l'identification de la sous-espèce, sont
devenues des informations à la fois précieuses et essentielles. D'ailleurs, il existe, pour certaines espèces
rares, des registres régionaux et internationaux dans lesquels on présente la généalogie de la grande
majorité des spécimens gardés en captivité dans les institutions zoologiques. On désigne ces registres par
l'appellation de «stud-book».

À partir des informations contenues dans les «stud-books» ou, pour les espèces abondantes, à partir
des dossiers de l'établissement, il est possible d'analyser sur une base objective et statistique le facteur
de consanguinité de chaque spécimen. À la lumière de ces données et à l'aide d'ententes avec d'autres
établissements, on peut «prescrire» les croisements mâle/femelle qui minimiseront la consanguinité et
favoriseront le maintien de la diversité génétique. Au niveau international, ce travail d'analyse statistique,
de recommandations, de croisements ainsi que de planification à moyen et long terme de la viabilité
génétique d'une population captive (habituellement menacée) relève d'un comité désigné par l'acronyme
S.S.P. (Species Survival Plan). Ce comité se penche également sur la médecine préventive, sur les
conditions générales de garde en captivité et coordonne les activités de recherche entourant une espèce
désignée.

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Pour un grand nombre d'espèces, la gestion des populations animales captives n'est donc plus laissée
au hasard. Elle fait l'objet d'une planification scientifique basée notamment sur le maintien de la diversité
génétique. L'objectif ultime de cette approche est de constituer une population captive saine permettant
d'établir des programmes de réintroduction en milieu naturel lorsque les conditions le permettront.

En ce qui concerne l'apport de nouveaux spécimens par le prélèvement en milieu naturel, il doit être
minimisé. Cette approche n'est justifiée que lorsque la diversité génétique d'une population déjà captive
est compromise, ou encore, dans le cadre de programmes de sauvetage, de réhabilitation ou de recherche
structurée.

La gestion des espèces abondantes

Tel que mentionné précédemment, le nombre de places disponibles pour garder des animaux en
captivité est limité. De plus, les établissements zoologiques sont passés au cours des années de
«consommateurs» à «producteurs» de faune. En effet, en 1991, I.S.I.S. répertoriait 32095 naissances
contre 23588 décès dans les 393 établissements ayant participé à sa banque de données. Il existe donc
un surplus de spécimens qui doivent être, soit hébergés dans l'établissement qui les a produit, soit
relocalisés ou, à la limite, euthanasiés.

Cette dernière solution n'étant pas très profitable ni pour la faune, ni pour l'établissement, il convient
de s'assurer que les naissances surviennent le plus possible chez les espèces pour lesquelles il y a un
besoin.

À cet effet, il existe suffisamment d'information dans la littérature, dans les publications spécialisées et
dans les répertoires annuels d'I.S.I.S. pour permettre aux institutions d'identifier les espèces susceptibles
d'offrir des spécimens convoités.

D'autres organismes internationaux tels que le Groupe d'aviseurs en taxinomie (TAG.) et le Groupe-
conseil de reproduction en captivité (C.B.S.G.) de l'U.I.C.N. peuvent aussi fournir des renseignements à
ce sujet. Évidemment, une consultation auprès des autres institutions du Québec sur leurs besoins à court
terme constitue le point de départ d'une telle démarche.

En ce qui concerne les espèces pour lesquelles le besoin est très limité, pour ne pas dire nul, il serait
bon d'envisager des méthodes reconnues de contrôle des naissances. Celles-ci peuvent être, de
préférence, temporaires (implants, hormones, vaccins, ségrégation des mâles et des femelles, etc.) ou,
sinon, définitives (castration, vasectomie, hystéro-ovariectomie, etc.).

En définitive, si un animal pour lequel la demande est faible doit être relocalisé, les étapes suivantes
devraient être envisagées :

1. Explorer les possibilités de vente, d'échange ou de don avec une institution québécoise.
2. Contacter les associations nationales ou internationales pour connaître les besoins de leurs
membres en ce domaine et pour publiciser la disponibilité de l'animal par l'entremise de leurs
publications (A.A.Z.P.A. Animal Exchange, C.A.Z.P.A. News letter, etc.).
3. Disposer du spécimen par l'entremise d'un commerçant d'animaux reconnu et détenant le permis
requis.
4. Disposer de l'animal au profit d'un individu ou d'un éleveur compétent et possédant les
permis requis.

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5. Remettre en liberté les spécimens si les conditions s'y prêtent et ce en respectant les lois et
règlements qui s'appliquent.
6. Remettre l'animal à une institution de recherche reconnue.
7. Procéder à l'euthanasie du spécimen selon une méthode reconnue si on ne peut en disposer
autrement.

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QUELQUES ADRESSES UTILES

A.A.Z.K. - American Association of Zoo Keepers


635, South West, Cage Blvd
Topeka, Kensas
66606

A.A.Z.P.A. - American Association of Zoological Parks and aquariums


797Ô-D, Old Georgetown Road
Bethesda, Maryland
20814-2493

A.A.Z.V. - American Association of Zoo Veterinarians


3400, Avenue Girard
Philadelphia, Pennsylvania
19104

A.E.E. - Alliance for Environmental Education


10 751, Ambassador Drive, suite 201
Manassas, VA
22110, USA

A.N.P.Z. - Association Nationale de parcs et jardins zoologiques privés


Parc zoologique de Paris
53, avenue de St-Maurice
75012 Paris, France

A.Q.G.A.Z. - Association québécoise des gardiens d'animaux de zoo


347, rue Bourget
Granby (Québec)
J2G 1E8

66
A.Q.P.Z. - Association québécoise des parcs zoologique
347, rue Bourget
Granby (Québec)
J2G 1E8

A.T.S.A.Q. - Association des techniciens en santé animal du Québec


1120, rue Wolfe
St-Bruno de Montarville (Québec)
J3V 3K5

C.A.Z.P.A. - Association canadienne des parcs zooiogiques et des aquariums


347, rue Bourget
Granby (Québec)
J2G 1E8

C.i.T.E.S. - Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore


sauvage menacées d'extinction
Environnement Canada
Service canadien de la Faune
Ottawa (Ontario)
K1A0H3

C.M.A. - Association des musées canadiens


280, rue Metcalfe, pièce 400
Ottawa, (Ontario)
K2P1R7

C.S.E.M.D.C. - Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada


Ottawa (Ontario)
K1A0E7

I.A.T.A. - Association internationale des tranports aériens


(Normes pour les animaux vivants)
2000, rue Peel
Montréal (Québec)
H3A 2R4

I.A.Z.E. - International Association of Zoo Educators


Jersey Wildlife Preservation Trust
Trinity, Jersey, JE3 5BF
Channel Islands, Great-Britain

I.S.I.S. • International Species Inventory System


Minnesota zoological garden
Ridge Road
Apple Valley, Minnesota
55124

67
M.L.C.P. - Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pèche
Service de l'éducation
150, boul. René-Lévesque Est, 6e étage
Québec (Québec)
G1R4Y1

N.A.A.E.E. - North American Association for Environmental Education


P.O. Box 400
Troy, Ohio
45373, USA

S.M.Q. - Société des musées québécois


209, rue Ste-Catherine Est, bureau 5510
Montréal (Québec)
H2X1L3

S.N.D.P.Z. - Syndicat national des directeurs de parcs zoologiques français


Maison de la nature et de l'environnement
23, rue Gosselet
59000 Lille, France

U.I.C.N. - Union internationale pour la conservation de la nature


1239, Woodside Drive
Ottawa (Ontario)
K2C 2N1

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BIBLIOGRAPHIE

Voici une liste d'ouvrages qui pourraient se retrouver sur les rayons de la bibliothèque d'un centre
d'observation de la faune ou d'un jardin zoologique.

Ouvrages généraux

EWER, R.F. Ethology of Mammals, Plenum Press, New York, 1968.


GRZIMEK, B. Le monde animal, StauffacherS.A., Zurich, 1974.
HEDIGER, H. Man and Animal in the Zoo. Zoobiology. Routledge & Kegan Paul, London, 1970.
HEDIGER, H. The Psychology and Behaviour of Animals in Zoos and Circuses. Dover, 1968.
HEDIGER, H. Wild Animals in Captivity. Dover, 1964.
LORENZ, K. L'agression, Flammarion, Paris, 1969.
MAIER, F. & J. Page. Zoo the Modern Ark. Key Porter Books, Toronto, 1990.
McFARLAND, D. Dictionnaire du comportement animai, Laffont, Paris, 1990.
POLAKOWSKI, K.J. Zoo Design: The Reality of Wild Illusions, The University of Michigan School of
Natural Resources, 1987.
PRESCOTT, J. La présentation d'animaux sauvages dans les jardins zoologiques, Jardin zoologique
du Québec, 1988.
SAUSMAN, K. Zoological Park and Aquarium Fundamentals, American Association of Zoological
Parks and Aquariums, Wheeling, West Virginia, 1982.
STOKES, D.W. Nos animaux: tous les secrets de leur comportement, Les Éditions de l'Homme,
Montréal, 1989.
WEMMER, C , J.A. TEARE et C. PICKETT. Zoobiologie et gestion de la faune sauvage en captivité,
National Zoological Park, Smithsonian Institution et ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche,
Québec, 1991.

69
Reptiles et amphibiens

COOK, F.R. Introduction aux amphibiens et reptiles du Canada, Musées nationaux du Canada,
Ottawa, 1984.
DELAND, G. Vous et votre serpent, Les Éditions de l'Homme, Montréal, 1987.
GAUVIN, J. Les reptiles de compagnie, Éditions Michel Quintin, Montréal, 1988.
MATZ, G. et VANDERHAEGEN. Guide du terrarium, Delachaux et Niestlé, Paris, 1978.
SCHMIDT, K.P. Les reptiles vivants du monde, Hachette, Paris, 1960.
SMITH, H.H. Guide des batraciens de l'Amérique du Nord, ÉditionsMarcel Broquet, La Prairie, 1982.
STEARNS, B.C. Captive Management of Turtles and Tortoises an Overview, Proceedings of the
Northern California Herpetological Society's Conference on Captive Propagation and Husbandry of
Reptiles and Amphibians, 1984.

Mammifères

BANFIELD, A.W.F. Les mammifères du Canada, Les Presses de l'Université Laval, Québec, 1977.
BEAUDIN, L. et M. QUINTIN. Guide des mammifères terrestres du Québec, de l'Ontario et des
Maritimes, Éditions Michel Quintin, Montréal, 1983.
PIERARD, J. Mammalogie : mammifères du Québec, Éditions Marcel Broquet, La Prairie, 1983.
PRESCOTT, J. et P. RICHARD. Mammifères du Québec et de l'Est du Canada, Éditions France-
Amérique, Montréal, 1982.
VAN ZYLL DE JONG, C.G. Traité des mammifères du Canada, Les musées nationaux du Canada,
Ottawa, 1978.
WALKER, E.P. Mammals of the World, Johns Hopkins Press, Baltimore, 1964.

Oiseaux

DUNN, J.L et E A T . BLOM. Guide d'identification des oiseaux de l'Amérique du Nord, National
Geographic Society, Éditions Marcel Broquet, La Prairie.
GILL, F.B. Ornithology, W.H. Freeman and Company, New York, 1990.
GODFREY, W.E. Les oiseaux du Canada, Musées nationaux du Canada et Éditions Marcel Broquet,
Montréal, 1989.
PETERSON, R.T. Guide des oiseaux d'Amérique du Nord à l'est des Rocheuses, Éditions France-
Amérique, Montréal, 1984.
ROBBINS, S.R., B. BRUUN et H.S. ZIM. Guide des oiseaux de l'Amérique du Nord, Éditions Marcel
Broquet, La Prairie, 1986.
STOKES, D. W. Nos oiseaux: tous les secrets de leur comportement, Les Éditions de l'Homme,
Montréal, 1989, 2 tomes.
TERRES, J.K. The Audubon Society Encyclopedia of North American Birds, Alfred A. Knopf, Inc.,
1980.

70
Références relatives à l'aspect éducatif

AAZPA. The Broader Issues of Conservation: Can Zoos Meet the Challenge?, dans American
Association of Zoological Parks and Aquariums, 1985, Annual Conference Proceedings: 8-12,
Columbus, Ohio. Aussi dans International Association of Zoo Educators Journal, numéro 15,1986.
ALLARD, M. et BOUCHER, S. Le musée et l'école. Éditions Hurtubise HMH Ltée, Ville LaSalle, 1991.
ALSDORF, B. A Curriculum Plan for the Columbus Zoo Aquarium. Grades 3 through 6. Ohio State
University: Ohio. (ERIC Document Reproduction Service No. ED 312126) 1988.
GRAYSON, P. The Important Performance Evaluation, dans International Association of Zoo
Educators Journal, numéro 15,1986, p. 29-37.
GRINDER, A L et ES. McCOY. The Good Guide. A Sourcebook for Interpreters, Docents and Tour
Guides, Ironwood Press, Scottsdale, 1985, Arizona.
HATLEY, J. The Educational Role of Zoos, dans International Zoo News, numéro 168, 27/7,1980,
p. 4-11.
LEGENDRE, R. Dictionnaire actuel de l'éducation. Librairie Larousse, Montréal, 1988.
MILES, R.S. et autres. The Design of Educational Exhibits, George Alien & Unwin, Londres, 1982.
MLCP, (Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche). Encadrement des groupes scolaires dans
les parcs du Québec: Guide méthodologique à l'usage des gestionnaires. Québec, 1991.
MOSCA, C.A. Design Features of Graphics, chapitre 15 dans K. Sausman, Zoological Park and
Aquarium Fundamentals, American Association of Zoological Parks and Aquariums, Wheeling,
1982, West Virginia.
PRESCOTT, J. Les zoos aujourd'hui : des institutions de conservation, dans Science et Vie, numéro
814, 1985, p. 36-39.
ROSENFELD, S. Information Learning in Zoos: Naturalistic Studies of Family Groups, thèse de
troisième cycle, University of California, Berkeley, 1980.
ROSENFELD, S. Zookeepers: Missing Link to the Public?, dans Newsletter of the International
Association of Zoo Educators, numéro 5, 1981, p. 8-14.
SERRELL, B.A. Education in Zoos and Aquariums, chapitre 2 dans K. Sausman, Zoological Park
and Aquarium Fundamentals, American Association of Zoological Parks and Aquariums, Wheeling,
1982, West Virginia.
WAKEMAN, B.N. Educational Programs, chapitre 31 de K. Sausman, Zoological Park and Aquarium
Fundamentals, American Association of Zoological Parks and Aquariums, Wheeling, 1982, West
Virginia.
WOOD, D.S. et WALTON WOOD. How to Plan a Conservation Education Program, International
Institute for Environment and Development and United States Fish and Wildlife Service.

Références relatives à l'aspect réglementaire

Québec. Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune, L.R.Q. c. C-61.1, a. 42, 68, et 162
par r, 5", 61, 7, 81, 9', 10', 14', 16", 22", 23", section II-IV-V.
Federal Register. Marine Mammals, Human Hunding care, Treatment and Transportation, vol. 44, no
122: p. 36 868-36 883, 1979.

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Le 20 décembre 2004
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