Actions Motrices GYM-2
Actions Motrices GYM-2
Actions Motrices GYM-2
Guy Azmar
(charg de recherche INSEP neurobiologie des comportements moteurs)
L'enfant est fait de ce qu'il fait, il se construit travers ses actions, rvlant ainsi des ressources qui
n'attendaient que l'occasion de s'exprimer. Certaines capacits humaines ne peuvent apparatre qu' condition
d'avoir t suscites en temps opportun et dans des circonstances adquates. (aventure motrice de l'enfant)
Plusieurs priodes critiques marquent le parcours qu'imposent l'enfant les lois du dveloppement psychobiologique.
En premier lieu, le mouvement se coordonne en fonction de divers objectifs concrets atteindre.
Par exemple (saisie de la main et des doigts) : La prcision du geste orient vers une cible est une capacit qui
ne cessera pas de se perfectionner mais qui aura acquis ses caractristiques essentielles entre 8 et 9 ans.(mode
de motricit le plus rpandu dans l'espce humaine)
Mais la motricit humaine a accs un mode de fonctionnement plus spcifique qui implique un processus de
contrle diffrent. Chez l'homme en particulier, le mouvement peut tre guid en rfrence sa propre
forme.... Dans cette perspective, le sujet a recours un modle interne reprsentatif d'une forme
observable de mouvement. Il est ainsi amen comparer sa propre ralisation une image formelle qui a pu
lui tre propose ou qu'il s'est choisie comme modle (morphocinses). ( l'exemple de la gymnastique et de la
danse mais cela n'implique pas une pdagogie du modle, au contraire les apprentissages les plus complets
sont issus de dmarches ouvertes)
Un enfant ne peut accder pleinement une procdure de guidage du mouvement en rfrence un modle
interne que lorsqu'il a accompli une bonne partie des tapes prcdentes de contrle postural et
d'organisation tlocintique du geste. Certes, ds 4 ou 5 ans, une relle capacit d'imitation est susceptible
d'intervenir pour ouvrir la voie aux morphocinses. En fait, la forme des mouvements connatra encore une
bonne marge de perfectionnement sans recours ncessaire l'imitation. Cette volution fonctionnelle rsultera
indirectement de l'affinement des coordinations accompagnant la croissance squelettique. A chaque tape,
l'enfant devra rorganiser ses rfrentiels spatiaux et temporels.
En dfinitive, l'aisance corporelle d'un jeune individu dcoulera de sa propre efficience sur l'environnement qui
ne peut tre acquise qu' partir d'une exprience motrice active et varie. Les interactions individuelles qui
s'tablissent dans le groupe d'enfants enrichissent encore le rpertoire des rponses motrices ralisables, un
ge donn. Il faudra plusieurs annes de pratique avant que chacun parvienne une relle matrise du corps en
mouvement dans un espace trois dimensions.
L'espace des objets devra devenir transformable en un espace des lieux et il restera encore construire un
vritable espace du corps o prendront vie les divers segments corporels, en fonction de leurs proprits la
fois dynamiques et expressives. Au traitement des informations visuelles devra se coupler troitement celui des
informations proprioceptives. La saisie visuelle de repres stables de l'environnement permettra d'assurer les
points d'appui et les prises mais les trajectoires du corps devenu baliste ne pourront tre contrles qu'au
moyen de procdures plus complexes d'analyse des donnes proprioceptives fournies par l'oreille interne et les
capteurs articulaires, musculaires et cutans.
Une fantastique machinerie neurocyberntique est ainsi mise en jeu dans le moindre exercice gymnique.
Dimension affective :
... Rien n'est plus inscurisant que d'abandonner ses points d'appui au sol, mme si c'est pour le temps trs
bref d'une volte. Il est vrai que le nombre d'annes d'ge, dans cette perspective, ne facilite pas les
apprentissages. Un enfant de 5 ou 6 ans est susceptible de nous tonner par son aptitude voltiger et se
transporter sur les mains, lorsqu'on le compare des adolescents.
Scurit :
La facult de ragir efficacement dans des situations o le risque de chutes peut sembler permanent est un
bnfice que l'on peut attendre d'une pratique gymnique convenablement engage ds l'enfance.
Il nous est apparu, d'une manire gnrale, que chaque individu est amen rgler par sa propre exprience
une sorte de balance scurit/risque. C'est au cours de l'enfance que s'tablissent les tendances individuelles
ragir face des situations nouvelles soit en ayant recours au maximum de scurit, soit en abordant
activement le risque pour en prendre la mesure et le surmonter.
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SAUTER
SE RECEVOIR, S'EQUILIBRER
TOURNER SUR SOI-MME
SE BALANCER EN APPUI
SE BALANCER EN SUSPENSION
PASSER EN APPUI RENVERSE
PASSER EN SUSPENSION RENVERSEE
SE DEPLACER BIPEDIQUEMENT
TENIR UNE ATTITUDE
PASSER AU SOL
FAIRE UN VA-ET-VIENT
CERCLER
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Chaque type d'actions prsente un certain nombre de variantes qui sont fonction :
de la forme particulire de l'agrs
du sens de l'action (avant, arrire...)
de la posture du sujet
Au dpart de la pratique, le dbutant rencontre le mme problme dans des actions du mme type.
(exemple : passer en appui renvers : se reprer, avoir une action de bras suffisante, renforcer le tonus
du corps pour viter l'affaissement...)
La dmarche pdagogique consistera donc prsenter ds le dbut de nombreuses variantes d'une mme
action motrice pour obtenir un affinement et aussi une diffrenciation (en fonction de l'engin, du sens, de
la posture...et les impratifs des coordinations avec d'autres actions)
Sauter
Tourner
Se
recevoir
Ce sont ces passages d'une action dans une autre qui font l'essentiel de la gymnastique, que ce soit dans
des situations amnages ou dans les conditions standardises.
La zone de chevauchement reprsente ce moment de la coordination, pendant lequel on change
progressivement d'action. Elle exprime galement l'intentionnalit du sujet, qui modifie son
comportement POUR engager l'action suivante, la prparer.
La 1re action devant conduire la 2me et la prparer, elle se modifie donc selon celle-ci : sauter pour
tourner en avant est distinct de sauter verticalement, ainsi que de sauter pour passer l'appui tendu
renvers.
Action et projet moteur de l'lve :
Une action se manifeste par un observable : le comportement moteur. Diffrentes rponses peuvent tre
donnes : exemple de sauter : en poussant sur les jambes, avec l'aide des bras / en repliant ses jambes,
bras prs du corps / ventre en avant, buste hyper redress, dsquilibre avant...
Il importe donc de connatre des critres simples d'observation pour dterminer si le comportement est
efficace ou non. Dans un 2me temps, avant d'intervenir pour transformer, il faut interprter le
comportement observ pour en trouver les raisons.
Quel projet sous-tend la ralisation ? Pour cette action a-t-elle t choisie ? Cela est-il cohrent avec le
niveau de pratique de l'lve ?
Exemple du dbutant au salto : sans contrle fin, le dbutant cherche tourner bas et vite dans un souci
de scurit. C'est l'action de Se recevoir (inquitude) qui remplit le cadre de l'action.
Sauter
Tourner
Se
recevoir
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Salto expert :
Salto
La dmarche pdagogique :
Le jeune lve devant accomplir la mme action que le gymnaste de haut niveau aura presque toujours
des impulsions incompltes, des gestes confus, le comportement pataud rsultant, lui procurant peu
d'lvation, des dsquilibres qu'il lui faudra compenser posteriori . son envol sera souvent obtenu
par une re-flexion des jambes. Il sera cohrent par rapport son projet s'envoler , qu'il ralise
effectivement, mais moins efficace et moins flexible.
L'efficacit du geste sera la rsultante de plusieurs dimensions :
cognitive : comprendre ce que l'on fait, prendre conscience, se connatre, savoir reconnatre les
Dmarche analytique : analyse de l'exercice technique dcoup par phases (secteurs additionns
ensuite)
Dmarche globale : faire globalement l'exercice puis corriger les fautes.(correction posteriori)
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progressivement merger. Par exemple, le vcu de diffrents passages en Appui Renvers amliore la roue
sans la travailler.
Quelques exemples :
de la quadrupdie l'appui renvers
de la galipette vers tourner sur soi-mme
de s'appuyer passagrement vers se balancer en appui
L'exemple de la galipette :
Chez le jeune enfant, la galipette consiste poser la tte au sol et quand il le peut culbuter pour passer
de l'autre ct = chute plat dos. Si l'on propose 2 autres situations (tourner autour d'une barre et
rebondir sur un trampo pour tourner) , mme rsultat.
L'expert, lui, s'organise pour tourner rond, sans heurt, attitude de boule conserve, dos enroul, tte
fixe, acclration dans le group, rception organise.
Cette grille d'observation de l'activit du dbutant doit permettre l'enseignant de situer l'action de
l'lve et d'orienter sa progression. (voir photocopies)
L'objectif pour l'enseignant est d'atteindre une ralisation efficace et flexible (adapte quel que soit le
contexte propos) .
Cette dmarche doit aussi prendre en compte le niveau de difficult objective pour l'lve, faute de quoi,
l'apprentissage n'aura pas lieu.
La pratique pdagogique :
APPUI
ENVOL
SE REEQUILIBRER
SUSPENSION
Explorer les envols, les suspensions, des appuis de toutes les parties du corps
Passer d'une situation une autre en grimpant, sautant, se lchant pour vite se rquilibrer
Faire un parcours dbrouillardise sur des engins varis
Chercher les utiliser de diffrentes manires, trouver la sienne
Montrer ses trouvailles
Choisir en groupe ou seul l'une des solutions , l'exprimenter
Chercher faire plusieurs choses de suite sur des agrs rapprochs, le montrer
Parcourir 2 ou 3 en s'entraidant.....
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matriel annexe,
hauteur, distance des engins,
confort ou inscurit
dure des envols (contre-haut, contre-bas...)
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