These D'Etat J. ABE 2005
These D'Etat J. ABE 2005
423 / 2005
Union - Discipline - Travail
Ministre de lEnseignement Suprieur
Ministre de la Recherche Scientifique
Prsente Par
ABE JACQUES
Charg de Recherches
MM,
BIEMI JEAN Professeur - Universit de Cocody-Abidjan Prsident
AKA KOUAME Professeur - Universit de Cocody-Abidjan Rapporteur
ASSA AYEMOU Professeur - Universit de Cocody-Abidjan Examinateur
KOUASSI NGUESSAN J. Professeur - Universit de Cocody-Abidjan Examinateur
POTHIN K. B. KABRAN. Matre de Confrences Univ. de Cocody-Abidjan Examinateur
NDOUBA VALENTIN Matre de Confrences Univ. de Cocody-Abidjan Examinateur
REMERCIEMENTS
Ce mmoire qui marque le couronnement de vingt ans de travaux sur le littoral de Cte
dIvoire me donne l'occasion d'adresser les remerciements les plus sincres tous ceux qui d'une
manire ou d'une autre ont contribu sa ralisation.
Je remercie tout dabord, les membres du jury qui ont accept de juger ce travail.
Mes remerciements sont adresss au Professeur BIEMI Jean dont les remarques ont
permis de mieux organiser lallure gnrale de ce travail et de lapprofondir. Par ailleurs, il a
bien voulu accepter de prsider ce jury, malgr ses nombreuses occupations, qu'il trouve ici
l'expression de ma profonde gratitude.
Je remercie trs vivement le Professeur Chidi IBE pour la confiance quil m'a tmoigne
en minvitant au sein de son projet, et lui sais gr d'avoir accept dtre membre de ce jury. Le
projet sur le Grand Ecosystme Marin du Golfe de Guine, excut dans le cadre de lONUDI,
dont il assurait la direction, a t dun apport apprciable dans ce travail.
Auprs de Madame Isabelle NIANG-DIOP, j'ai toujours trouv une grande attention
aux problmes de sdimento1ogie et d'amnagement littoral. Je suis heureux de lui exprimer ma
reconnaissance pour les critiques et conseils prodigus, tant au cours de nos rencontres
techniques qu' la faveur de la lecture du manuscrit, je tiens lui exprimer ma gratitude pour
avoir bien voulu mimpulser llan scientifique.
ii
Je noublie pas le Dr Jean-Baptiste AMON-KOTHIAS, Directeur de Cabinet au
Ministre de la Recherche Scientifique et ex-Directeur du Centre de Recherches Ocanologiques
a qui je dois beaucoup pour son soutien multiforme dans llaboration de cette thse.
Je ne saurais oublier Monsieur ANET Sal et Monsieur TOBOR Koki Herv du Centre
National de Tldtection et dInformation Gographique (CNTIG) pour leur aide dans
llaboration des documents cartographiques.
J'associe mes remerciements toutes les personnes qui m'ont aid dans la ralisation
matrielle de ce mmoire : lquipe technique du Service Hydrographique du Port Autonome
dAbidjan, les ingnieurs du SOGREAH Grenoble, monsieur NDUBUISI Joshua, lquipe du
Service de documentation, mesdemoiselles OUHAOU K. Edwige, OUFFOUET Marie-Claire
ainsi que Mme TIEMELE Elise, DJE MARIE-Yvette et KOUAKOU Fieni de lAdministration.
iii
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS . ii
SOMMAIRE ... iv
INTRODUCTION . 1
PREMIERE PARTIE
CADRE DE L'ETUDE
DEUXIEME PARTIE
COMPORTEMENT ET EVOLUTION SPATIO-TEMPORELS DE LA FRANGE
LITTORALE
TROISIEME PARTIE
ESSAI DE MODELISATION
CONCLUSIONS. 305
PESRPECTIVES. 311
BIBLIOGRAPHIE.. 312
TABLE DES MATIERES I
LISTE DES FIGURES IV
LISTE DES TABLEAUX VII
LISTE DES PHOTOGRAPHIES VIII
LISTE DES ABREVIATIONS X
v
INTRODUCTION
1
INTRODUCTION
Les ctes, o la terre, la mer et l'air se rencontrent, constituent des franges troites,
caractrises par une haute nergie mcanique et une grande diversit biologique, qui
attirent chaque jour davantage la convoitise des hommes, malheureusement dans leur grande
majorit, ignorants de la vritable nature des espaces littoraux. Des activits multiformes,
parfois conflictuelles entre elles, s'y dveloppent et elles ont souvent pour rsultat de
dstabiliser gravement ces milieux dynamiques et prcaires. Ces dsquilibres
morphologiques et sdimentaires induits par des amnagements labors et dcids de faon
imprvoyante existent travers le monde entier. On recourt alors des solutions, dans la
plupart des cas, coteuses, pas toujours efficaces, pour tenter de porter remde des
dgradations qui peuvent tre irrversibles et qu'une meilleure connaissance de
l'environnement ctier aurait sans doute permis d'viter.
Au plan international, ces types damnagements ctiers sont lgion. Les synthses
des travaux raliss sont contenues dans la srie de volumes intituls Coastlines of the
World dits par Orville Magoon en 1993. Aux Etats-Unis, on peut citer entre autres les
travaux dingnierie ctire (Griggs and Savoy, 1985 ; Stauble and Kraus, 1993 ; Almada
and al., 1993 ; Pilkey, 1988-1991 ; Pilkey and al.,1993), les tudes ctires du Golfe du
Mexique (Shirley and Puffer, 1993 ; Hugues, 1993), les structures de protection des ctes
au Japon (Yoshimi Nagao, 1993), les techniques de protection ctire au Canada
(Hildebrand, 1993); les tudes sur la mobilit du trait de cte et la gestion du risque en
Europe du Nord (Hilen and Verhargen, 1993 ; Miossec, 1993-1994-1995a et b ; Paskoff,
1983-1993-1994 ; Pirazzoli, 1993), les ctes Mditerranennes (Paolo Fabbri, 1993).
Les relations entre l'Homme et la nature (Pilkey and al., 1993 ; Corlay, 1995)
constituent le paradigme fondateur de cette science gographique et ocanographique qui
occupe une place lgitime pour intervenir dans les questions de lenvironnement.
2
Ab et al., 1998; Adam, 1998 ; Ibe, 1998 ; Ibe et Zabi, 1998 ; Folack and al., 1998; Armah
and Amlalo, 1998 ; Baglo et Worou, 1998; Dublin-Green and Awobamise, 1998) du vaste
projet rgional sur le Grand Ecosystme Marin du Golfe de Guine, pilot par l'ONUDI. Ils
ont conduit la cration en 1998, dun groupe de travail sur lrosion ctire dans le Golfe
de Guine (ONUDI, 1998).
Par ailleurs, cette proccupation majeure, contenue dans les conventions dAbidjan
(1981) et de Nairobi et dans la rsolution dArusha (1993), a t reprise, en 2002 dans le
portfolio de propositions de projets de linitiative du Fonds pour lEnvironnement Mondial
(FEM) sur le Processus Africain pour le Dveloppement et la Protection de lEnvironnement
Marin et Ctier des Pays dAfrique au Sud du Sahara (Anonyme, 2002). Les projets retenus
ont t intgrs rcemment au volet environnemental du Nouveau Partenariat pour le
Dveloppement en Afrique (NEPAD).
En Cte dIvoire, les rflexions sur la sensibilit du littoral lrosion sont conduites
principalement par des chercheurs des Universits et structures de recherche (Tastet, 1972 ;
Martin, 1973c; Quelennec, 1984 ; Tastet, 1985 ; Tastet et al., 1985; Affian, 1986; Yac,
1987; Koffi Koffi, 1988 ; Aka, 1991; Ab et Nguessan, 1995 ; Anonyme, 1996 ; Affian et
al., 1997; Hauhouot et al., 1997; Robin et Hauhouot, 1999).
3
primordiaux denvironnement, la gologie des terrains sur lesquels ils sexercent et la nature
du couvert vgtal et des sols quils dterminent, la rpartition des sdiments et leur origine,
les actions hydrodynamiques et les variations du niveau de la mer dont laction bien que plus
discrte lchelle humaine, nen est pas moins dterminante, et enfin en bout de chane,
linteraction de lhomme avec le milieu littoral. Car, il faut rappeler que les littoraux
constituent des environnements fragiles dans lesquels se manifestent de multiples facteurs
dvolution aux actions, interactions et rtroactions complexes (Pilkey and al., 1989) (Figure
1). Aussi, les dcideurs et les usagers frquemment guids dans leurs choix et dans leurs
comportements par le court terme, devraient-ils accepter des limitations dans leurs
interventions.
Un accent particulier sera mis sur les essais de modlisation du littoral dAbidjan
ainsi que la vulnrabilit du littoral ivoirien face llvation du niveau de la mer. Elle sera
complte par lesquisse dun plan de gestion du littoral. En effet, sur les cartes physiques,
la position du trait de cte est reste identique depuis une trentaine dannes, car les chelles
ddition ne permettent pas de dceler les modifications mineures qui sy produisent
rgulirement. Ces volutions localises, loin dtre ngligeables ont une importance
conomique indniable, comme en tmoignent les nombreuses sollicitations des structures
de recherche sur le littoral par divers oprateurs conomiques dsireux dinvestir sur la
frange ctire.
4
Temprature
Evaporation
Prcipitation
Source sdimentaire: Sdimentation :
flux des fleuves Accumulations ctires
dgradation des ctes Lessivage
transport sdimentaire Deltas de maree Houle
processus oliens Structures ctires Courants ctiers
Dpts oliens Flux des rivires
CLIMAT Mare
Extraction de ressources
Vents
Temptes
BUDGET
SEDIMENTAIRE
PROCESSUS
COTIERS
Pompage de la nappe
phratique
Utilisation des bassins des Subsidence tectonique
rivires ACTIVITES NIVEAU
Subsidence de compactage
Dragage HUMAINES MARIN Changements eustatiques du niveau marin
Ouvrages de Protection
Structures ctires
RELATIF Changements sculaires du niveau marin
Passes artificielles
Construction de routes
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CHAPITRE I
ETAT DES CONNAISSANCES DE
LA ZONE COTIERE IVOIRIENNE
7
I.1 - DEFINITION DE LA ZONE COTIERE
Dans la plupart des cas, le terme de cte est dfini comme linterface entre la mer
et la terre ou lendroit o se rencontrent la terre, leau et lair Par contre, le littoral est le
plus souvent dfini comme la terre affecte par la proximit de la mer et la partie de la mer
affecte par la proximit de la terre , ou en dautres mots la zone o les processus qui
dpendent de linteraction entre la mer et la terre sont les plus intenses. Cette interface stend
le long de deux axes : laxe parallle et laxe perpendiculaire la cte. En termes de dfinition
de base du littoral, il y a peu de controverses en ce qui concerne laxe parallle la cte, car il
permet de dfinir facilement les limites des cosystmes littoraux. Par contre, les discussions
sont nombreuses quant laxe perpendiculaire. Ainsi, les dfinitions du littoral varient de celles
qui englobent lensemble des bassins versants situs dans larrire-pays de la cte jusqu celles
qui ne prennent en compte quune frange ctire restreinte.
La zone ctire est une notion qui est gographiquement plus large que le littoral,
dont les limites exigent une dfinition beaucoup moins stricte. Cette notion indique quil existe
une reconnaissance nationale ou infra-nationale de lexistence dun environnement transitoire
entre locan et la terre. Cette notion est dune importance primordiale pour la gestion intgre
des rgions littorales. De nombreux processus, quils soient environnementaux,
dmographiques, conomiques ou sociaux, ont lieu lintrieur des limites de la rgion littorale,
mais leurs manifestations extrmes sont le plus visibles sur le littoral.
Cette comprhension fait ainsi ressortir un espace ctier submerg et un espace ctier
merg qui se situent de part et d'autre du trait de cte (Klingebiel, 1989).
L'espace ctier submerg, qui stend de la cte vers le large est subdivis en zones plus
ou moins parallles au rivage et dont les critres de dfinition sont trs variables selon les
proccupations des utilisateurs de cet espace maritime. Les critres juridiques et de scurit
militaire dfinissent "les eaux territoriales" et la zone conomique exclusive; les critres bio-
cologiques caractrisant les zones "supra, infra ou circalittorales sur le plateau continental
interne ou externe permettant de situer les types de peuplements naturels en fonction de la
bathymtrie; critres hydrodynamiques et sdimentologiques expriment les conditions
physiques de dcroissance de l'nergie des houles et des courants vers le large. La limite de ce
domaine peut tre situe sur le plateau interne et dpend principalement de la pente gnrale de
la marge continentale.
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L'espace ctier merg o l'influence de la mer se fait sentir des distances trs diverses
selon les modalits suivantes: critres de proximit et d'exposition l'action de la mer sur le
continent justifiant l'intrt touristique d'une cte; influence climatique de la masse d'eau
marine; critres morphologiques et hydrologiques des plaines littorales difies par blocage des
eaux et des sdiments la limite de deux domaines marin et continental; critres conomiques
et dmographiques prenant en compte les installations et les activits lies la mer (ports,
pcheries artisanales ou industrielles, aquaculture). Sa longueur est encore plus variable et plus
difficile dfinir. Sur les ctes rocheuses, cette zone peut se limiter au rebord suprieur. Sur les
ctes basses substrat sdimentaire et dans les plaines maritimes, l'extension de la zone est trs
grande (plusieurs kilomtres) et peut tre apparente la zone d'influence de la mare. Parfois
sur le continent, la zone d'influence des masses d'air maritimes peut tre considre comme
appartenant au domaine littoral.
Les rgions insulaires et les archipels de petites les apparaissent comme tant
exclusivement constitues de zones littorales.
D'une faon gnrale, l'homme dveloppe son habitat et ses activits sur la partie du
littoral partir de laquelle il organise, avec des moyens nautiques appropris, l'exploitation des
ressources vivantes ou non vivantes du domaine marin. Toutes ces activits interfrent et
peuvent conduire des situations conflictuelles. La gestion du littoral devient alors l'examen de
la comptabilit du dveloppement simultan des diverses activits humaines (Klingebiel, 1989).
Les moyens de gestion sont d'abord la connaissance des caractristiques de l'interface ocan-
continent, travers des cartographies thmatiques et des modlisations, et ensuite le tarage des
modles pour assurer les prvisions relatives aux consquences d'un amnagement ou d'une
exploitation du systme ctier.
La bande ctire oriente d'OSO-ENE, s'tire sur 566 km et est constitue de caps
rocheux de Tabou Sassandra et de basses ctes sableuses constituant une plaine ctire de
Sassandra la frontire ghanenne. Peuple de 4 millions d'habitants soit le quart de la
population du pays, la zone ctire regroupe les rgions suivantes : Sud Como, Lagunes, Sud
Bandama et Bas Sassandra (Figure 2). La zone ctire est celle qui abrite le plus grand nombre
d'units agro-industrielles ct desquelles persistent de petites exploitations villageoises de
caf, cacao, cultures vivrires marachres, etc.
9
La riziculture irrigue connat un essor dans les environs de Grand-Lahou. Les grandes
plantations d'agrumes essence ont remplac celles de la banane Sassandra. L'ananas trne
Bonoua, tandis que la culture du palmier huile occupe une place de choix dans la rgion de
Grand-Bassam. Paralllement ces programmes agricoles, est mene une opration de
reboisement portant sur les essences croissance rapide afin de minimiser l'impact de l'activit
humaine sur la fort rsiduelle.
Le climat de cette rgion est de type quatorial humide avec deux saisons des pluies
alternant avec deux saisons sches. La pluviomtrie annuelle moyenne est suprieure 1.400
mm, la variation de temprature moyenne est faible 23,5 30C (Cissoko, 1985). La vgtation
est constitue de forts largement dgrades par l'activit humaine, la vgtation est donc
devenue secondaire et agricole (Figure 3). Les fleuves qui drainent leurs eaux dans cette zone
sont : le Como, le Bandama, le Sassandra, le Cavally et des rivires forestires Bia, M,
Ahania, Tano, dans la rgion de Grand-Bassam, les rivires Go, Boubo, Niouniourou, dans la
rgion de Sassandra (Figure 4) et le san-pdro, dans la rgion de San-Pdro.
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LEGENDE
Principales localits Limites administratives Rgions administratives
Capital conomique dEtat Rgion des Montagnes Rgion du Bas-Sassandra
Chef-lieu de Rgion de Rgion
de Dpartement Rgion du Haut-Sassandra Rgion du Moyen-Como
Chef-lieu de Dpartement
Chef-lieu de Sous-prfecture de Sous-prfecture Rgion de lAgnby Rgion du Sud-Bandama Echelle : 1/ 2 750 000
Rgion du Sud-Como Rgion des Lagunes
Figure 3: Carte de vgtation dans les rgions situes sous le 6ime parallle
11
I.3 - CADRE GEOGRAPHIQUE
Comprise entre les latitudes 4 et 530' N puis les longitudes 225' et 730' W, la zone
ctire ivoirienne s'tend sur une superficie de 32.960 kilomtres carrs (km2 ). Son littoral
s'tend, du Cap des Palmes (Liberia) au Cap des Trois Pointes (Ghana), sur 566 kilomtres.
D'Est en Ouest, la zone ctire est constitue d'une plaine basse, souvent marcageuse
qui se rtrcit progressivement. Elle comprend un vaste systme de lagunes et se subdivise en
trois units qui sont :
Cette unit comprend les rgions du Sud Como et des Lagunes, et concide ainsi avec
les dcoupages administratifs.
Le sol est constitu de sable fin et d'argile. Cette rgion est draine par le fleuve Como,
les rivires M, Bia, Ahania, Tano et les lagunes Aby, Tendo, Ehy, Ebri, Potou, Adjin et
Abou abou.
Le climat est de type quatorial humide sur toute la bande ctire de la frontire du
Liberia celle du Ghana, avec deux saisons des pluies (mi-Mai fin juillet et dbut octobre
12
mi-Dcembre) spares par deux saisons sches (mi-Dcembre mi-Mars et mi-Juillet fin
septembre).
Pendant les priodes de crues, les fleuves sortent de leurs lits, la pluviomtrie y est
leve ; elle passe de 1400 2000 mm /an du nord au sud.
La rgion de Grand-Bassam possde une vgtation de type fort dense humide qui s'est
dgrade par suite d'une activit humaine trs intense. Autour des lagunes on rencontre un
cosystme particulier de type mangrove.
FigureI-
4
7 9
8
5 6
4
3 1- Cavally
2- Le Nro
3- Le San-Pdro
2 4-
5-
Le Sassandra
Le Boubo
1 6- Le Bandama
7- Lagnby
8- Le Como
9- La Bia
13
Figure 5: Aires protgs et forts classes de la zone ctire ivoirienne sous le 6ime parallle
La Rgion des lagunes est situe dans la zone SE de la Cte d'Ivoire entre 4 et 5 de
latitude Nord. Elle occupe une superficie de 12180 kilomtres carrs et les dpartements
suivants : Abidjan, Agboville, Alp, Tiassal et Grand-Lahou. La population locale comprend
les Ebri, Aladian, Ahizi, Avikam, Adioukrou, Aky, dans le sud ; les Abbey, Abidji, Krobron
et Agni occupent le Centre et le Nord de la rgion. Les immigrants viennent gnralement du
Burkina Faso, du Mali, du Ghana, de la Guine et un nombre non moins ngligeable vient du
Liban, du Maroc et d'Europe. Cette mtropole abrite plus de deux millions de personnes avec
une forte densit de population : 80 habitants/km2.
La Rgion des lagunes peut tre subdivise en trois zones du Sud au Nord :
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Le sol dans cette rgion est constitu de sable et d'argile. Le fleuve Bandama et les
rivires Ira, Agnby drainent cette rgion (Delor et al., 1992). Le climat de la rgion est le
mme qui svit sur toute la bande ctire ivoirienne (climat quatorial humide) avec les mmes
caractristiques que dans le Sud Como. La pluviomtrie baisse dans la direction Sud-Nord,
entre 2.000 1.400 millimtres (mm). Quant la variation moyenne de la temprature, elle se
situe entre 23,5 et 30 C. Les deux tiers de la partie Nord d'Abidjan sont recouverts de forts en
tat de dgradation avance, suite l'activit humaine. Certaines d'entre elles ont t classes,
(Figure 5) dans le but de les prserver et daider leur reconstitution. Il existe galement des
forts de type secondaire appartenant au domaine Guinen. On rencontre aussi d'autres types de
vgtation : mangroves et forts semi - dcidues (humides).
Cette rgion recle dimportantes infrastructures et surtout une activit conomique trs
intense. On y rencontre des plantations d'hva, de palmier huile et de cocotier et des
structures de dveloppement telles que l'ANADER, la SODEFOR, qui, par une politique de
reboisement, prparent la rgnration des reliques de forts. Enfin, le Port Autonome d'Abidjan
assure les changes internationaux avec le reste du monde par le Canal de Vridi qui relie la
lagune Ebri la mer. Il faut noter que la pche demeure l'une des activits majeures des
populations riveraines. Le transport routier est facilit, grce des routes bitumes. Le transport
ferroviaire a lieu uniquement en direction du Burkina Faso. Le transport fluvial dans cette zone
reste une activit limite. L'aroport international d'Abidjan achve le dsenclavement de la
rgion, grce des trafics nationaux et internationaux trs denses.
Cette rgion est situe au S-W de la Cte d'Ivoire entre les longitudes 5 et 6 N. Elle
comprend les dpartements de Grand-Lahou, Divo, Lakota, Sassandra, Tiassal, Gagnoa. Cette
unit couvre une superficie de 12.100 km2. La population autochtone est constitue de Krou (75
%) avec les Dida, Godi, No. Le Centre et le Sud-Est sont habits par les Ega et les Avikam,
dune part, les Baoul et les Bt, de lautre.
Le sol est compos de sables et d'argiles ; on trouve des formations granitiques plus au
Nord (Lakota et Gagnoa). Trois rivires irriguent cette rgion ; ce sont le Go, le Boubo et le
Niouniourou. Toutes ces rivires se jettent dans les lagunes Tagba, Makey, Tadio, Nyouzomou,
N'gni et Ketibo, dOuest en Est (Figure 4).
Le climat reste de type quatorial humide avec une moyenne de 1.370 mm de pluie par
an, deux saisons des pluies, deux saisons sches et une saison intermdiaire. L'intensit des
pluies augmente du Nord au Sud et les tempratures fluctuent entre 23,5 et 30 C, au cours de
l'anne. Les forts prestigieuses d'autrefois sont remplaces par des plantations de palmier
huile, de cocotier, de cafiers et de cacaoyers. Des parcelles ont t prserves de l'activit
humaine pour lutter contre la dforestation et la perte de biodiversit ; il s'agit de la Rserve
Botanique de Divo et des Forts Classes de Bolo, Dogoro, Dogodon (Figure 5).
Le climat est de type quatorial humide. On trouve les maxima des isohytes annuels
dans les rgions de Tabou avec des hauteurs de pluies variant entre 2.800 et 2.500 mm. La
rgion de Tabou est la plus arrose de Cte d'Ivoire avec un record annuel de 3.351 mm en 1984
16
et des hauteurs de pluies journalires parfois suprieures 250 mm. La temprature ambiante
varie de 23,5 30 C (Cissoko, 1985).
C'est une cte mixte, rocheuse et sablonneuse, oriente dans le 70 en moyenne. Elle est
compose de granites et de migmatites dans les falaises qui plongent directement dans l'ocan,
en alternance avec des anses Grand-Brby, Monogaga et San-Pdro.
CONCLUSION PARTIELLE
La zone ctire ivoirienne est constitue de trois units sur lesquelles rgne un climat de
type quatorial humide favorable la fort. Elle est draine par quatre principaux fleuves qui
sont dOuest en Est, le Cavally, le Sassandra, le Bandama et le Como. Les deux derniers
transitent travers trois grands systmes lagunaires : les lagunes de Grand-Lahou, la lagune
Ebri et lensemble Ehy Tendo - Aby autour desquelles rgne une vgtation particulire dite
mangrove. Les principales activits conomiques exerces aussi bien par les populations
autochtones qutrangres, venues en majeure partie des pays voisins, sont lagriculture, le
commerce et la pche.
La Cte d'Ivoire appartient au vieux bouclier de l'Afrique de l'Ouest (Tagini, 1971) qui,
avant l'ouverture de l'Atlantique, tait en continuit avec celui du Brsil (Figure 6 et 7).
17
Figure 6 : Position originelle des continents
africains et sud-amricain avant louverture de
lAtlantique quatorial (avant lAlbo-aptien)
(Blarez, 1986, in Tastet et al., 1993)
18
Le domaine archen est structur au cours des orogenses lonienne (3500 Ma - 2900
Ma) et librienne (2900 Ma - 2500 Ma). Il se rapporte au Sud-Ouest et l'Ouest de la Cte
dIvoire et occupe environ 10 % du territoire.
Figure 8 : Carte gologique simplifie de la Cte d'Ivoire (modifie d'aprs Kouamlan, 1996)
in POTHIN et al. 2000
19
I.4.1 - ORIGINE ET STRUCTURE DE LA MARGE IVOIRIENNE
La marge ocanique ivoirienne est une marge passive qui s'est cre probablement
partir du Jurassique suprieur ou du Crtac infrieur par l'ouverture dun rift intracratonique de
l'Atlantique quatorial (Figure 7). Il s'agit d'une marge de cisaillement sous la dpendance des
failles transformantes de Saint-Paul et de la Romanche qui limitent un bassin sdimentaire
losangique de type "mga pull-apart" (Boilot, 1983; Blarez et Mascle, 1986 in Tastet et al,
1993;) (Figure 7 et 9).
20
Au Nord, le prolongement de la zone de fracture de Saint-Paul constitue "l'accident
majeur des lagunes", qui a jou en distension, comme en tmoigne sa structure en demi-rift
(Blarez, 1986, Droz et al., 1985). Il constitue la limite septentrionale du bassin sdimentaire
profond qui s'tend dans le domaine marin actuel sur une zone de crote continentale amincie.
La limite sud du bassin est marque par la fracture de la Romanche sur la crote ocanique
(Arens et al. 1970).
Dans le domaine continental actuel, au Nord de l'accident des lagunes, une couverture
sdimentaire peu paisse recouvre le socle prcambrien (Figure 9). La bordure nord du domaine
marin actuel, c'est--dire le littoral, est, l'Ouest de Sassandra, constitue de formations
prcambriennes alors qu l'Est, elle est borde par des dpts sdimentaires mso-cnozoiques.
I.4.2 STRATIGRAPHIE
Le bassin sdimentaire merg ou onshore, d'une superficie de 8000 km2, reprsente 2,5
% du territoire ivoirien. Il occupe cependant les 3/5 de la faade maritime et s'tend sur 360km,
depuis Fresco l'Ouest jusqu' la frontire du Ghana. La plus grande partie du bassin
sdimentaire ivoirien s'tend en mer (Figure 10). Si lon prend en compte loffshore plus
dvelopp, la superficie totale du bassin est porte 30.000 km2 (Delor et al, 1992). Il constitue
la partie occidentale de lensemble burno-nigrian (Mestraud, 1970) issu de louverture de
lAtlantique.
L'histoire gologique du bassin est lie l'ouverture de l'Atlantique. Dans le bassin ivoirien le
rifting aura dur de 145 112 M.a., du Jurassique terminal l'Aptien suprieur, soit environ 33
M.a. Elle dbute par le dpt sur le socle prcambrien d'une srie continentale forme de sables,
de grs, de conglomrats et d'argiles versicolores (Figure 11). Cette srie constitue le
"continental de base" d'ge vraisemblablement Jurassique suprieur ou crtac infrieur. Ces
sdiments sont des dpts synrifts (Digbehi, 1987). Ce bassin sdimentaire est traverse par la
faille des lagunes de direction E-W. Cette faille prsente un rejet, avec au Nord une faible
paisseur de sdiments, tandis qu'au Sud, ces dpts avoisinent 10.000 mtres. La coupe
gologique prsente par Tastet et al. (1985) montre que ces dpts commencent par le
Jurassique suprieur ou Cretac infrieur et finissent par le Continental Terminal (mio-pliocne)
qui porte une faible paisseur de dpts quaternaires.
21
Selon Martin (1977), toutes les sries sont pauvres en macrofaune, aussi les limites
d'tages sont-elles essentiellement bases sur l'tude des foraminifres et des ostracodes ainsi
que sur celle des spores et des grains de pollen :
- le Cnomanien, d'une puissance rgulire (600 700 m), est constitu de facis
conglomratiques, grseux, sableux passant des calcaires parfois dolomitiques au Centre du
bassin;
- le Snonien (Crtac suprieur) est reprsent l'Ouest du bassin par des argiles. Il
devient grossirement dtritique au Centre et de type calcaire biogne l'Est du bassin;
- le Palocne est connu sous un facis marin transgressif caractris par une microfaune
abondante (foraminifres). Les sdiments sont argileux et glauconieux, mais l'Est d'Abidjan
le Palocne est reprsent par des sables, des argiles glauconieuses ou des calcaires coquilliers
connus l'affleurement Ebocco;
- l'Eocne, d'une paisseur de 490 m au maximum, repose sur la srie marine du Palocne. On
distingue un ocne infrieur, form d'argiles sableuses petits bancs calcaires et un ocne
moyen et suprieur, constitu d'argiles glauconieuses plus ou moins sableuses;
22
- l'Oligocne est absent dans le bassin ivoirien. Ceci suppose qu' cette poque, la subsidence a
cess et que probablement un mouvement de surlvation a pu occasionner l'rosion des
formations surmontant le Crtac "moyen" (Tastet, 1979);
- le Miocne est cantonn aux environs d'Abidjan, dans un bassin rduit dont la dimension
excde peine 35 km. Il est travers sur 600 m par un forage ralis Port-Bout. On y trouve
des sables plus ou moins argileux, surmonts de marnes argilo-silteuses. A la base, le Miocne
repose en discordance sur le Cnomanien. Cela supposerait que la transgression miocne a
emprunt une zone rode de l'Oligocne ou du dbut du Miocne;
23
I.4.3. TECTONIQUE
Les travaux antrieurs de gologie (Martin, 1973 b; Tastet, 1979) ont montr que le
bassin sdimentaire ivoirien est travers d'Ouest en Est, par une faille extrmement importante :
l'accident majeur de Cte d'Ivoire ou "faille des lagunes" (Figure 12).
Plus rcemment, des travaux de gophysique (Blarez, 1986) ont prouv qu'il est le
prolongement de la fracture de Saint-Paul; Martin (1973 b) indique que cette faille a un rejet de
plusieurs milliers de mtres et un pendage vers le Sud. Elle coupe obliquement les axes
tectoniques du socle.
Dans le Miocne continental, une tectonique de faille, lie certainement celle du socle,
a t mise en vidence (Martin 1977). La direction principale des fractures est NNO-SSE.
Cependant, on note, en bordure du bassin, des failles trs rcentes d'orientation NE-SO (Figure
12).
Les failles E-0 du bassin profond, plus ou moins satellites de "l'accident majeur", ou
obliques (NE-SO et NO-SE), sont vraisemblablement lies au socle. Toutefois, l'existence de
failles dues au tassement des sdiments est trs probable (Martin, 1977).
La morphologie de la marge ivoirienne est sous la triple dpendance des traits structuraux, de la
nature et de limportance des mcanismes sdimentaires drosion et de sdimentation.
Cest un socle prcambrien en majeur partie granitique qui affleure sur 97,5% du
territoire ivoirien. Ce socle nest en contact avec la mer que dans lOuest du cap des palmes
Sassandra. Il forme le long de la cte, une srie de bas plateaux dont laltitude slve
lgrement dOuest en Est (20 50 m jusqu San-Pedro, 50 100 m de San-Pedro
Sassandra) ; ces plateaux sont spars la plupart du temps de la mer par une troite plaine
ctire forme partir danciens cordons littoraux. Dans cette rgion, les lits des rivires sont
lgrement creuss. Les sables barrent lembouchure et les cours deau narrivent pas en gnral
rompre le cordon.
La cte rocheuse lOuest de Sassandra, plus varie alternent les zones rocheuses et sablo-
argileuses. Dans lensemble, le littoral prsente un dessin en dents de scie avec une succession
24
de sept grands tronons rectilignes orients WSW-ENE spars par des dcrochements (Figure
12).
Les formations sdimentaires bordent les de la faade maritime. De Sassandra la
lagune de Grand-Lahou stendent des plateaux parfois cuirasss spars de la mer par des
plaines troites sauf Fresco o ils forment sur plusieurs kilomtres une ligne de falaises vives.
Plus lEst, la cte est basse, les cordons sableux marins prennent une plus grande importance
et isolent de locan des ensembles lagunaires.
I.4.4.1 - LE LITTORAL
Il est orient WSW-ENE dans le 6750 et est bord par les sries mtamorphiques du
socle prcambrien. C'est une cte de plateau, limite au Sud par une falaise morte de 10 100 m
de hauteur couverte parfois de vgtation. Au bas de cette falaise, se trouvent une troite plaine
littorale et la plage actuelle. La morphologie de la cte est marque par une disposition en
chelons o les portions de cte sont dcales les unes par rapport aux autres, du fait de
l'altration et de l'rosion diffrentielles. Les caps sont sous-tendus par des filons de roches
basiques (dolrites ou gabbro) ou de pegmatites ayant mieux rsist lrosion (Martin, 1973 b).
Les petites anses qui sparent les caps rocheux sont souvent occupes par les exutoires des
rivires.
25
Figure 12 : Gologie et morphologie du littoral ivoirien (Tastet, 1979 in Tastet et al., 1993)
I.4.4.1.2- Le littoral de Sassandra Vridi
Lensemble du littoral ivoirien est marqu par une suite de lagunes. Ce sont d'Ouest
en Est, les lagunes de Grand-Lahou, Ebri et Aby. Ces lagunes sont relies entre elles
respectivement par le canal d'Azagny, creus en 1955 et le canal d'Assinie, construit entre
1955 et 1957.
27
Les autres lagunes telles que les lagunes Ngni et Ketibo que l'on rencontre dans la
seconde partie du littoral sont moins tendues que les prcdentes. Elles proviennent, selon
Martin (1973 b), d'anciennes valles ennoyes lors de la dernire transgression dont la
communication avec la mer est plus ou moins colmate par la drive littorale.
Le plateau continental quasi monotone prsente (Tastet et al., 1993) des zones
vaseuses de sdimentation actuelle au large des embouchures des grands fleuves (Como,
Bandama, Sassandra, Cavally) et des ruptures de pentes au niveau des barres rocheuses.
28
La pente moyenne de la plate-forme ivoirienne selon, Martin (1977), varie en
fonction des zones, de 0.34 0.57 %. Elle est comprise entre 0,85 et 2,25% dans les premiers
mtres, entre 0,16 0,25 % au-del et atteint 0,80 % entre 90 m et le rebord du plateau
continental (Ndri, 1998). Enfin, la rupture de pente marquant la limite extrieure de la plate-
forme ivoirienne se situe entre 110 et 120 m de profondeur. Selon le mme auteur, des profils
convexes, concaves et intermdiaires se rencontrent sur le plateau continental.
Les profils concaves sont situs entre les zones dapports sdimentaires actuels. Leur
pente est denviron 1,4% entre 0 et 20 m de profondeur, 0,62% entre 30 et 60 m et se termine
0,72% vers le rebord du plateau. Les surfaces relatives de ces zones profil concave varient
entre 500 et 1200 km2. Ces profils montrent souvent des ruptures de pente. Entre ces deux
types de profil sobservent des morphologies intermdiaires, correspondant la bordure des
zones de sdimentation actuelle. Dans presque tous les cas, les profils sont limits du cot
externe par un replat localis entre 100 et 115 m de profondeur et qui parait assimilable une
surface drosion en priode de bas niveau. Enfin la rupture de pente signalant la bordure
externe de la plate forme se situe entre 110 et 120 m de profondeur.
29
30
Figure 13a : Carte bathymtrique du plateau continental ivoirien (NDri, 1998)
Figure 13b : Sdiments du plateau continental ivoirien (Martin, 1973)
Dans la moiti occidentale, il existe entre 0 et 45 m des pointements isols du socle
cristallin. La rupture de pente entre le plateau et le talus continental se situe entre 115 et 120 m,
localement 85 m au large de Tabou. Les facis sdimentaires (Figure13 b) ont t cartographis
(Martin, 1973c) en distinguant les facis terrignes (des sables grossiers aux vases) des facis
thalassognes (dont la structure et/ou la composition sont dues laction dorganismes marins).
On retiendra que les sables quartzeux se rencontrent sur lensemble du plateau et forment le
substrat de la sdimentation actuelle. De 0 40 m, ils dominent les sdiments superficiels. Les
sables sont plus grossiers lOuest du Como. Les vases qui sont le plus souvent bioturbes,
constituent lessentiel de la sdimentation actuelle. On distingue trois grandes zones de vases
superficielles dimportance ingale, en relation avec les embouchures des trois fleuves
importants:
- lOuest du Como, de part et dautre du Trou-Sans-Fond ;
- proximit du Bandama, de 20 m au rebord du plateau ;
- sur une bande quasi continue, de 30-40 m 60-70 m, entre le Sassandra et le Cavally.
32
direction gnrale nord-sud qui prennent naissance sur le talus continental (rebord de la
plate forme) et se poursuivent au-del de 2.400 m de profondeur ;
- la seconde zone stend de 435 520 W. Elle est caractrise par des pentes moins
accidentes. Les gullies se font plus rares. On ny rencontre pas dentaille comparable au
Trou-Sans-Fond.
CONCLUSION PARTIELLE
La Cte dIvoire est forme par deux ensembles gologiques : un socle prcambrien qui
couvre la majeure partie du pays et un bassin sdimentaire rcent qui ne couvre que 2,5% du
territoire. Sur la frange littorale par contre, le bassin sdimentaire couvre la partie la plus
importante soit 3/5 contre 2/5 pour le socle. Ce bassin sdimentaire dont la partie la plus grande
se trouve en mer est travers par un accident majeur dit faille des lagunes.
33
CHAPITRE II
FACTEURS NATURELS DE
LEVOLUTION DU LITTORAL
34
NTRODUCTION
II.1.1. CLIMAT
La grande saison des pluies se droule gnralement entre mai et juillet. Nanmoins, des
pluies intenses peuvent tre observes en avril. La direction de la masse dair humide est nord
pendant la priode pluvieuse (reprsentant 54% des prcipitations annuelles). Les mois daot et
de septembre, au cours desquels apparat la petite saison sche, sont secs et frais. La petite saison
pluvieuse se situe entre octobre et novembre quand la direction de la masse dair humide est sud.
Cette priode reprsente en moyenne 16% des prcipitations annuelles. La grande saison chaude
et sche arrive entre dcembre et mars. Au cours de cette priode, lharmattan, apparat soit en
janvier soit en fvrier. Les hauteurs de pluies sont gnralement entre 1500 et 2000 mm par an.
Une baisse de la pluviomtrie est observe depuis les annes soixante dix, tandis que la dure de
la petite saison des pluies est en augmentation.
Lanne type montre deux modes damplitudes diffrentes (Tableau I). Cette fluctuation
correspond lalternance des saisons. La variabilit inter-annuelle tudie sur la priode 1948-
1997 est caractrise par une tendance dcroissante lie au fait quil pleut de moins en moins
pendant la grande saison des pluies (Avril-Juillet). Cependant, on observe de fortes prcipitations
ces dernires annes. La pluviomtrie est trs importante en hydrographie et en hydrologie o les
crues, les tiages et la salinit de la masse deau de surface de la mer sont influences par les
pluies et les scheresses (Morlire et Rbert, 1972).
35
Tableau I : Saisons de pluies sur le littoral de Cte-dIvoire (Colin et al., 1993),
mises jour par Tap, 2000.
II.1.2.- VENTS
Le Front Intertropical (FIT) ou (D) sur la figure 15, situ dans la zone des basses
pressions intertropicales o convergent, grce aux alizs, les masses dair australes et borales,
est caractris par une triple discontinuit : vent, temprature et humidit. Il migre vers le Nord
(20 25), avec la dpression saharienne, de janvier en aot, pour descendre ensuite vers les
latitudes 6 8 Nord en dcembre au niveau de la Cte dIvoire (PNUE / UNESCO / ONU /
DAESI, 1985).
Le plateau continental est soumis linfluence des alizs (Servain and Merle, 1993). Les
vents de la mousson soufflent pendant 10 mois de lanne (Figure 16). Ils sont gnralement
faibles (3-4 m/s), rguliers et caractriss par un cycle journalier. Leur vitesse peut augmenter
pendant lt boral (4-6 m/s). Les alizs ne sont pas comme lquateur, de secteur sud-est,
mais de secteur sud-ouest, cause du changement de direction de la force de Coriolis
lquateur.
36
Figure 15 : Circulation atmosphrique lchelle de lAtlantique Ouest.
37
Leur direction vers la cte a un caractre semi-annuel (Colin et al., 1993) marqu par la
prsence dun maximum dAvril Octobre (composante zonale) et de deux maxima de Mai
Juillet et dOctobre Dcembre (composante mridienne). En tout, les vitesses du vent varient
entre 3 et 7 m/s pendant 65% du temps. Selon lauteur, on observe galement une variabilit
inter-annuelle, mais de faible amplitude (Tap, 2000). En janvier et fvrier, les alizs du Nord-
Est (aussi appels Harmattan) soufflent au large du Nord-Nord-Est et Nord-Est. Malgr leur
faible vitesse, les alizs du Nord-Est soulvent un volume important de sable et de poussire dans
latmosphre rduisant ainsi la qualit de lair.
En Cte d'Ivoire, le rgime des vents au sol est li au mcanisme de migration du F.I.T.
Il est caractris par l'alternance du flux d'harmattan d'Est Nord-Est, suivant les positions
successives du F.I.T. Il y a toutefois une exception pour le Sud de la Cte d'Ivoire, et en
particulier pour le littoral, o le rgime de mousson persiste habituellement toute l'anne, les
incursions d'harmattan tant accidentelles en dcembre et janvier.
Sur le littoral et les rgions forestires les vents de Sud Sud-Ouest (ou mousson)
soufflent pratiquement toute l'anne. La vitesse moyenne de la mousson est de 5 10 nuds (9
18 km/h) dans l'intrieur, de 6 12 noeuds (11 22 km/h) sur le littoral. Sur le littoral se produit
une volution diurne par effet de brise de mer: le vent, calme ou faible la nuit 0 6 nuds (0 11
km/h), se renforce en fin de matine pour atteindre un maximum de 8 14 nuds (14 25 km/h)
l'aprs-midi. Les vents de Nord-Est (ou harmattan) sobservent pendant la grande saison sche.
Exceptionnellement, entre le 15 dcembre et le 15 janvier, lharmattan peut atteindre la basse
cte. Sa vitesse moyenne est de 4 8 nuds (7 14 km/h). Il subit un lger renforcement
nocturne par effet de brise de terre.
La brise de terre souffle la nuit de direction nord. La brise de mer souffle le jour de
direction sud. Ces vents sont faibles et leur influence est surtout sensible pendant la grande saison
sche, soit directement, soit par renforcement du courant gnral de vent. Pendant la saison des
pluies la brise de mer est ngligeable devant la forte mousson de Sud-Ouest. Cependant, elle peut
renforcer la mousson lorsque l'ensoleillement est important. Une incursion directe de l'aliz
austral de Sud-Est se produit trs rarement, en juillet et aot, sur le littoral de la Cte d'Ivoire.
D'intensit faible ou modre, ce vent s'accompagne de beau temps et d'un ciel
exceptionnellement clair pour la saison (ASECNA, 1979).
38
Figure 16 : Frquences cumules des directions et forces du vent (chelle Beaufort) sur les ctes
ivoiriennes (UK Meteorological Office Voluntary Observing Fleet, in Ranger oil,
2002)
Les temptes frquentes et les tornades surviennent souvent en mars et avril. La rgion
dtude est dans la ligne de transit des temptes venant de lextrmit est du Golfe de Guine.
Des rafales violentes venant de lEst apparaissent en avril et juin et encore en septembre et
octobre. Nanmoins, tous les vents violents sont de courtes dures. La Figure 16 illustre les roses
des vents en janvier, avril, aot et octobre.
La temprature de lair, de lordre de 26 degr Celsius, (Eldin, 1971 in Stril, 1987) varie
trs peu (entre 23 et 28C). Les moyennes journalire et mensuelle changent de quatre et de huit
degrs Celsius respectivement. Le ciel est souvent nuageux en particulier pendant la saison des
pluies caractrise par de petites variations.
39
Lhygromtrie moyenne mensuelle varie de 77 96%.
Laction du vent : lorsque le vent agit sur un plan d'eau pendant une assez longue
priode, il provoque la surlvation du plan d'eau dans la direction o il souffle. Ainsi, un vent
venant du large provoque une accumulation d'eau la cte; ce surplus est ensuite limin sous
forme de rip-currents. Par action directe sur la surface de l'eau, il entrane la formation de
courants de drive qui s'coulent dans la direction du vent.
II.1.3 - HYDROGRAPHIE
Le rseau hydrographique de la Cte dIvoire comprend quatre bassins principaux qui dbutent
en zone de savane do les fleuves prennent leur source (Anonyme, 1999). Ce sont douest en est
(Figure 17) :
le Cavally, long de 700 km, couvre un bassin versant de 28.800 km2 de
superficie, dont seulement 15.000 km2 en Cte d'Ivoire;
le Sassandra, prenant sa source dans le Fouta Djalon en Guine, draine en Cte
d'Ivoire un bassin de 75.000 km2 avec 650 km de longueur ;
le Bandama, compltement dans les limites intrieures de la Cte d'Ivoire, est
form du Bandama Blanc, du Bandama Rouge ou Marahou et du N'zi, avec une
longueur totale de 1050 km et couvrant un bassin versant total de 97.000 km2 ;
le Como l'Est, qui prend sa source au Burkina Faso, draine en Cte d'Ivoire
un bassin versant de 78.000 km2 pour une longueur de 1160 km.
En dehors de ces fleuves, des petites rivires ctires qui, d'Ouest en Est, sont le Tabou, le
San-Pdro, le Niouniourou, le Boubo (5100 km2), l'Agnby (8900 km2, pour 200 km de long), la
M (4300 km2 pour une longueur de 140 km) et la Bia qui prend sa source au Ghana (sur 290 km
de son cours, seulement 120 km sont en Cte d'Ivoire). Ces fleuves et rivires sont peu prs
exclusivement aliments dabord par le ruissellement, secondairement par lgoutage des sols et
non par des sources lies des nappes stables. Do leur remarquable irrgularit de rgime,
dpendant de la pluviomtrie (Le Loeuff et Marchal, 1993).
On peut estimer leurs apports en suspension locan une moyenne de 2,5 3 mg par
litre. Ce qui correspond une estimation des exportations de matire solide de 150.000 200.000
tonnes par an (Tastet et al., 1993).
40
La seule crue annuelle sur le littoral correspond la saison des pluies en haute savane.
Elle est situe entre Aot et Novembre, cest dire dans la priode de la petite saison des pluies
(Figure 18a). Les dcharges de ces fleuves (Tableau II et Figure 18b) ont une variabilit inter-
annuelle caractrise par la chute des dbits ces 20 dernires annes (Tap, 2000).
Tableau II : Variabilit du dbit moyens annuel (m3 s-1) des principaux fleuves de Cte-
dIvoire (in Tap, 2000)
Priode Cavaly Sassandra Bandama Como
1958-1965 Dm Dm Dm 248
1966-1969 689 663 372 287
1970-1981 456 390 165 147
1982-1992 462 364 154 110
1993-1996 Nd Nd Nd 115
Dm: donne manquante, Nd: donne enregistre mais non disponible
41
Figure 18 a: variation moyenne mensuelle des prcipitations avec cart-type (Tap, 2000)
Figure 18b Variation moyenne annuelle des prcipitations de 1948 1996 (Tap, 2000)
CONCLUSION PARTIELLE
Sur le littoral ivoirien sobserve une grande saison des pluies, de mai juillet, qui
enregistre des vents forts dont les vitesses sont comprises entre 6 et 12 nuds et une grande
saison sche, de dcembre mars, avec des vents plus faibles compris entre 4 et 8 nuds. La
pluviomtrie varie entre 1.500 et 2.000 mm par an et les tempratures oscillent entre 23 et 28C.
Un important rseau hydrographique, constitu par quatre grands fleuves soudaniens et de
nombreuses rivires foresties, contribue lalimentation du littoral en sdiments.
42
II.2 - CIRCULATION OCEANIQUE ET UPWELLINGS
Le rgime hydrologique est simple et est domin par deux systmes de courant (Figure
19). Le courant Guinen (GC) qui circule dans la direction est en surface (0 30 mtres de
profondeur) avec des vitesses moyenne et maximale de lordre 0,26 et 1,03 mtres par seconde
respectivement; et le sous-courant ivoirien (IC) orient en direction de l'ouest sous la surface de
locan avec une vlocit moyenne de 0,21 mtres par seconde. (Lemasson et Rbert, 1973b ;
Colin et Bakayoko, 1984 ; Colin, 1988). Les dbits des deux courants sont de 100.000 et 200.000
m3/s respectivement pour le GC et le sous IC (Morlire et Rebert, 1972). Le cycle saisonnier est
trs marqu par lexistence de deux maxima en hiver et en t boral pour le premier, au
printemps et en automne pour le second. Le courant de Guine est lune des principales causes
des remontes deaux observes dans le Golfe de Guine en gnral. Le IC atteint son dbit
moyen maximum en juin et son dbit moyen minimum entre janvier et mars; tandis que le
courant Guinen atteint son dbit maximum en avril et mai. Les deux systmes de courants sont
permanents et leurs mouvements en surface peuvent entraner une drive littorale importante.
Nanmoins, leur circulation en surface est variable dans lespace et dans le temps (Colin, 1988) :
- le GC stend un peu plus au sud de janvier mars et en octobre, bien que sa vitesse et
son intensit dcroissent toujours rapidement. Des inversions verticales sont produites
entre mars et octobre probablement dues au dplacement vers le sud du GC et la
remonte du IC qui le remplace ;
- le GC atteint son intensit maximale entre mai et aot et entre dcembre et fvrier. La
vitesse du sous-courant ivoirien est leve de juillet novembre et entre fvrier et avril.
43
Figure 19a - Direction des courants superficielles par saison (Hydrographer of the Navy, 1982,
in Ranger oil, 2002)
44
Figure 19b : Dbits moyens du courant de Guine et du sous-courant
ivoirien vers 350'W (Morlire et Rebert, 1972)
45
II.2.1.2 - SAISONS MARINES
II.2.1.3 - TEMPERATURE
46
proche de la surface la cte mais sapprofondit vers le large. En longitude, on note un
dplacement saisonnier de lisotherme 20C.
Figure 20 : Variation temporelle des paramtres hydrologiques sur le plateau continental de Cte
d'Ivoire: a) variation annuelle de la temprature moyenne l'Est (Assinie et Abidjan)
et l'Ouest (Sassandra, San-Pdro et Tabou); b) variation par quinzaine de la
temprature moyenne; c) variation annuelle de la salinit moyenne 3 niveaux de
profondeur, 0, 20 et 75 m; d) variation mensuelle de la salinit moyenne. (in Tap,
2000)
47
II.2.1.4 - SALINITE
La salinit mesure trois niveaux de profondeur : 0,10 et 20 m entre 1983 et 1995 n'a
pas montr de variation importante. Elle a fluctue autour de 35, 35.5 et 35.70/00 en moyenne par
an, pour les 3 profondeurs respectivement (Figure 20c).
Lindice saisonnier met surtout en vidence les effets de lhydrographie et des
prcipitations caractriss par la forte dessalure de Juin (grande saison chaude) et celle de la
priode d'Octobre Dcembre (petite saison des pluies). La salinit passe de 35.4 0/00 33.7 0/00
10 m de profondeur (Figure 20d). Cette dessalure limite aux eaux superficielles (entre 0 et 20m
de profondeur) a dj t observe par Morlire (1970), Morlire et Rebert (1972), Lemasson et
Rebert (1973a) et Colin et al.(1993).
48
Figure 21: Localisation des zones d'upwelling en Afrique
de l'Ouest (Morlire et Rebert, 1972
Les indices dupwellings utilisent trs souvent la temprature de surface de la mer (SST)
comme argument. Leurs variabilits spatiales et temporelles sont donc similaires. Sur une anne
type, Arfi et al. (1993) distinguent lupwelling primaire correspondant la grande saison froide
de Juin-Septembre et lupwelling secondaire dintensit plus faible correspondant la petite
saison froide de Janvier-Fvrier. Lupwelling primaire est identique sur toute la longueur du
littoral. En revanche le bloc Ouest se distingue du bloc Est par une plus forte intensit de
lupwelling secondaire. A lchelle annuelle, Arfi et al. (1993) ont observ en 1978 et 1982 une
rsurgence particulirement active. Alors quen 1979 et 1987, lupwelling a t trs faible sur
tout le littoral.
49
Les upwellings des eaux profondes se produisent au dbut de chaque anne pendant la
ptite priode froide d'Harmattan. Cette priode s'tend entre janvier et mai. Entre mi-mai et juin,
il s'tablit une thermocline bien identifie dans les eaux ctires qui peut s'tendre dans les eaux
de surface au large. Entre juillet et septembre, les eaux sont influences par les vnements
majeurs d'upwellings, entranant les eaux subtropicales en surface; ce qui peut causer une
diminution brutale de la temprature et une augmentation de la salinit des eaux de surface.
D'octobre dcembre, une thermocline s'tablit encore dans les eaux ctires. La priode est
comparable la squence en mai et juin mais l'extension au large est moins dfinie.
Les vnements dupwelling les plus intenses et les plus longs sont observs entre Tabou
et Sassandra. Dans cette partie du littoral, lvnement mineur est toujours observ. De Fresco
Abidjan, le principal upwelling diminue en intensit et en dure et lupwelling mineur est
gnralement faible, quelquefois inexistant. A lEst dAbidjan, le refroidissement est rduit
pendant lvnement majeur, et seulement lupwelling a quelque fois lieu. La variabilit
interannuelle de ces vnements est trs leve; par consquent, les teneurs en nutriments varient
de faon considrable (Arfi et al., 1993). Le refroidissement sest accentu depuis des annes
dans la partie ouest de la cte en particulier pendant lvnement froid mineur.
50
Figure 22 : Profils de temprature caractristiques des eaux marines
en face dAbidjan (Arfi et al., 1993)
Figure 23 : Evolution des profils de densit des eaux marines en face dAbidjan
(Arfi et al., 1993).
51
CONCLUSION PARTIELLE
La circulation ocanique est rgie par deux systmes de courant : un courant de surface
appel courant Guinen dirig douest en est, avec des vitesses comprises entre 0,26 et 1,03
mtres par seconde et un sous-courant ivoirien orient en direction de l'ouest sous la surface de
locan avec une vlocit moyenne de 0,21 mtres par seconde. La temprature des eaux
ocanique varie de 24,3C 26,2C et la salinit est comprise entre 35.4 et 33,7/oo. Deux types
dupwelling apparaissent le long de la cte ivoirienne entre juillet et septembre (vnement
majeur) et entre janvier et fvrier (vnement mineur)
II.3.1 - HYDROLOGIE
Depuis louverture du canal de Vridi en juillet 1950, les eaux marines dans le secteur
dAbidjan sont en contact direct avec les eaux issues de la lagune Ebri. La partie centrale de la
lagune a acquis depuis cet vnement un caractre estuarien, renforc par la fermeture temporaire
ou permanente du grau de Bassam, exutoire naturel du fleuve Como en mer. Paralllement, le
milieu marin est depuis lors concern par un panache deau moins sale issu du canal de Vridi et
qui stale en surface en raison de sa plus faible densit (Figure 23). Cette couche superficielle est
entrane vers lEst car elle est reprise par le courant de Guine qui longe le littoral ivoirien. On
est donc en prsence du milieu marin stratifi, avec, de la surface vers le fond (Figures 24 et 25) :
- une couche dune paisseur dpassant rarement quatre six mtres, plus ou moins
sale suivant limportance des flux lagunaires sortant (rsultant des apports continentaux et des
prcipitations, du sens et de lintensit de la mare) ; la salinit de cette tranche deau prsente
une forte variabilit et fluctue entre 20 et 30 o/oo en saison des pluies et de crues et entre 32 et 35
o
/oo en saison sche Lpaisseur de ce panache diminue mesure que se mlangent les eaux
lagunaires et marines ;
- une couche de mlange de 20 25 m dpaisseur dont la salinit varie entre 34 et
35o/oo et qui correspond globalement la veine superficielle portant lEst du courant de
Guine. A proximit du canal de Vridi, cette couche de transition est spare de la couche de
surface par un gradient marqu de salinit, surtout lorsque le volume des eaux lagunaires entrant
dans le milieu marin est important ;
52
- une couche plus profonde en permanence sale (autour de 35o/oo) et correspondant
globalement au contre courant portant vers louest. Cette tranche deau est trs peu influence par
les eaux continentales et la variabilit des ses caractristiques hydrologiques est essentiellement
base sur les changements saisonniers des masses deaux ocaniques.
Figure 24. Coupe schmatique Ouest-Est de la colonne deau au niveau dAbidjan (Arfi et al.,
1993)
Figure 25. Profils de salinit caractristiques des eaux marines en face d'Abidjan (Arfi et al.,
1993)
53
Les tempratures maximales en surface sont observes en saison sche, fvrier et
dcembre, avec des valeurs allant de 27C 29C. Un refroidissement est observ
conscutivement la saison des pluies au cours des mois de juin, juillet et aot. Les tempratures
observes sont infrieures 25C. La temprature minimale, de 8,3C, est releve pendant la
priode de remonte deaux profondes (Figure 21b).
En mer, en gnral, les teneurs en sels nutritifs sont comprises entre 0,1 et 3,6 mole/l
pour NO2 et 3,7 mole/l pour NH4, 0,1 et 8 mole/l pour N03 et 0,1 et 1,5 mole/l pour PO4. En
aot, des valeurs plus leves sont observes pour les nitrates entre 12,6 et 20,4 mole/l
correspondant certainement un phnomne de remonte deaux profondes.
La lumire dattnuation est leve entre juin et octobre (la valeur de mesure du disque
de Secchi est de 9 mtres) et faible de novembre mai (la valeur de mesure du disque de Secchi
est de 18 mtres). Au cours de cette priode de forte turbidit, la zone euphotique se situe entre
20 et 25 mtres mais augmente en profondeur de 35 40 mtres pendant la priode de faible
turbidit.
54
Les squences chaudes correspondent lenvahissement du plateau continental ivoirien
par des eaux Guinennes lgrement moins sales et qui prsentent des tempratures plus
leves. Ces conditions sont typiquement observes dans les eaux de surface du Golfe de Guine.
La thermocline est alors bien marque en profondeur et la strate superficielle prsente une grande
stabilit hydrologique au sein dune couche de mlange dont lpaisseur atteint ou dpasse 50 m.
Figure 26 : Schma dvolution annuelle des tempratures et des salinits caractrisant les
principales masses deau ocaniques se succdant au cours de lanne sur le plateau
continental ivoirien (Arfi et al., 1993).
Dans le secteur dtude, les situations de stratification marque sont observes (Figure
26) au tout dbut de la saison froide, quand la thermocline na pas encore atteint des niveaux plus
superficiels. Il y a alors superposition dune eau chaude et moins sale en surface, dune eau bien
plus froide et plus sale en dessous, pendant les pisodes des fortes prcipitations et de crues,
quand une eau lagunaire chaude et trs peu sale circule au-dessus dune eau marine.
CONCLUSION PARTIELLE
II.4 - HOULE
Son action est prpondrante car elle dissipe les 3/4 de son nergie en arrivant la cte.
Les interactions entre la houle et les sdiments sont complexes et encore mal connues et ne sont
la plupart du temps envisages que quantitativement (Amini, 1979).
En profondeur importante, les trajectoires dcrites par la houle sont circulaires (houle
rotationnelle), il n'en est pas de mme en profondeur finie o les trajectoires des particules du
fluide soumises l'action de la houle et en contact avec le fond sont ouvertes (houle
irrotationnelle) (Figure 27) : en effet, la vitesse des particules sur la crte des vagues est
suprieure la vitesse des particules situes au creux de la vague (Sitarz, 1963). Il en rsulte un
courant de masse qui tend assurer un transport de sdiments vers la cte.
56
Figure 27 : Cheminement de la houle vers la cte (Ippen and Eagleson,
1955 in Amini, 1979)
Pour une houle donne, il est une profondeur partir de laquelle les forces
hydrodynamiques (variations oscillantes du gradient de pression et de la vitesse prs du fond)
seront suffisamment importantes pour causer l'instabilit des particules sdimentaires d'une
taille donne sur le fond (Figure 28). Cette profondeur est appele, pour les conditions
prcdentes, le point de dbut de mouvement. En amont de ce point (pour une pente rgulire)
57
laction de la houle sur le fond sera suffisante pour maintenir les particules sdimentaires en
mouvement oscillant.
Ainsi, dans un cas thorique, il est possible, pour chaque taille de grain, de dfinir une
profondeur o forces de gravit et forces hydrodynamiques s'quilibrent, c'est la thorie du point
nul.
En aval de ce point, les forces hydrodynamiques l'emportent sur les forces de gravit et
le transport a lieu vers la cte. En amont de ce point, les forces hydrodynamiques seront juste
suffisantes pour causer l'instabilit du grain sur le fond, mais pas assez pour contrebalancer les
forces de gravit; le grain une fois en mouvement roulera donc vers le large.
Cette thorie na pas toujours donn des rsultats satisfaisants. Malgr cela, la thorie du
point nul joue un rle important et les concepts formuls sont des hypothses de travail
intressantes. Elle implique un apport constant d'eau la cte (courant de masse) ; l'vacuation
de ce surplus vers le large peut se faire par un courant de retour, se faisant mi-hauteur et
entranant vers le large les particules en suspension, soit sous forme de "rip-currents" ou courants
58
de refente se produisant pisodiquement (Swift and al., 1971). Il faut de plus remarquer que dans
beaucoup de cas, la houle se prsente obliquement par rapport la ligne de rivage. Ceci entrane
la cration d'un courant longitudinal surtout important dans la zone de dissipation dnergie
maximum de la houle, zone de dferlement et zone d'estran; c'est le courant de drive littorale.
Ainsi les processus agissants peuvent se classer en deux groupes : ceux qui dplacent les
sdiments perpendiculairement la ligne de rivage et ceux qui provoquent leur migration le long
du rivage.
Ceux-ci agissent :
- par action directe de la houle sur le fond : c'est le mcanisme de la 'null point theory. Il
est surtout actif durant les priodes de houles longues. Il en rsulte un apport vers la cte et
un engraissement des plages. Les fortes houles n'agissent pas dans le mme sens. Dans la
zone ctire, elles mettent en suspension des sdiments plus grossiers, sdiments qui sont
emports vers le large. (Figure 29a). Ceci explique l'amaigrissement gnral des zones
littorales durant les priodes de mauvais temps et leur engraissement pendant les houles de
beau temps.
- par action indirecte : l'apport constant d'eau au rivage du fait du transport en masse est
contrebalanc par :
un courant dirig vers le large intressant la tranche d'eau de profondeur
moyenne. Il transporte vers des profondeurs plus importantes des particules
mises en suspension par la houle ;
les "Rip-currents" ou courants de refente sont des courants temporaires qui
vacuent le surplus d'eau vers le large. Ils peuvent atteindre des vitesses
importantes (suprieures 1m/s) et transporter des quantits importantes de
sdiments. Le matriel transport par ce moyen peut tapisser le fond et masquer
presque entirement l'effet de classement par la houle.
59
II.4.2.2 - PROCESSUS DE DEPLACEMENT DES SEDIMENTS PARALLELEMENT A
LA LIGNE DE RIVAGE
60
Plusieurs auteurs ont conclu trs vite quau fur et mesure que la profondeur augmente,
il n'y a plus de mouvements de sdiments au fond. Parmi eux Trask (1930) pense que la
profondeur limite est de 18 m, alors que King et Barnes (1964) aprs avoir pass en revue
plusieurs tudes conclut qu'il n'y a plus de mouvement au-del de 13 m.; il en est de mme de
Dietz (1963) qui tudie la zone d'action de la houle et conclut que la plate-forme externe n'est pas
en quilibre avec les conditions actuelles et qu'il n'y a pas de mouvement de matriel au fond.
Sur les ctes atlantiques, les houles de la haute mer sont trs souvent nergiques. A
proximit de la cte, elles sont souvent fortes. La rapide diminution de la profondeur conjugue
avec ces houles provoquent un fort brassage tout le long du rivage (effet de barre) avec une
remise en suspension permanente des particules sdimentaires. Leffet des houles se fait
gnralement sentir jusqu plusieurs dizaines de mtres de profondeur et contribue linstabilit
locale des sdiments. Dans le Golfe de Guine, la houle provient de lAtlantique Sud entre 50
degrs et 60 degrs sud durant l'hiver austral et produit un dferlement permanent et parallle la
cte.
61
II.4.3 - HOULE SUR LE LITTORAL IVOIRIEN
Mois J F M A M J J A S O N D
Faible 45 28 18 24 12 6 17 36 45 34 51 58
Moyenne 45 62 59 53 42 53 55 48 41 53 44 37
Forte 10 10 23 23 46 41 28 16 14 13 5 5
La variation des frquences de la houle forte est bien marque avec un maximum en
mai-juin et un minimum en novembre-dcembre. C'est exactement l'inverse pour les houles
faibles. La frquence de la houle moyenne reste approximativement constante pendant toute
l'anne. La houle est forte pendant l'hiver austral (mousson) et faible pendant l't austral. Les
caractristiques de la houle sont constantes sur l'ensemble du littoral ivoirien.
Les temptes et les "grosses houles" (pouvant atteindre 7 m de hauteur) ont une
frquence trs faible pendant l'anne, (tableaux V et VI) cependant elles entranent une profonde
modification du paysage littoral (juillet 1984 et 1986). Les directions prfrentielles sont
comprises entre entre 170 et 203 N et sont donc Sud Sud-Ouest. Leurs frquences devant
Abidjan sont de 30% pour des houles faibles de 0,8 1m et de priode variant de 7 10 s. Les
plus frquentes (50%) sont celles comprises dans la tranche de 0,8 1,8 m et qui ont des priodes
centres sur 10s. Enfin, les houles dites fortes (1,8-2 m) ne reprsentent que 20% de cet
ensemble; ces dernires ont des priodes comprises entre 10 et 20 s.
62
Tableau V : Caractristiques de la houle sur le littoral ivoirien (Tastet, 1985)
CONCLUSION PARTIELLE
On distingue, sur le littoral ivoirien, trois types de houles : une houle faible (0.8 mtre),
une houle moyenne (0.8-1 mtre) et une houle forte (1-2 mtres). Elles sont responsables des
dplacements (perpendiculaire ou longitudinal) des sdiments sur la cte.
Les variations du niveau de la mer dans un lieu donn dpendent dun ensemble
complexe de facteurs globaux, rgionaux et locaux qui interagissent diffrentes chelles de
temps et despace. Les variations lchelle globale (eustatiques) dpendent essentiellement des
volumes du contenant ocanique et de la quantit de leau des ocans (Pirazzoli, 1993).
63
Les effets godynamiques prdominent long terme (plusieurs millions dannes) moyen terme
(10.000 100.000 ans), alors qu court terme (dure dune vie humaine) de nombreux facteurs
hydrologiques, climatiques, tectoniques et antrhopiques se superposent, crant des situations
localement trs variables. Le niveau marin qui varie ces nombreuses chelles de temps et
d'espace (Fairbridge et Jelgersma, 1990; Emery et Aubrey, 1991) dtermine la position du trait de
cte.
Le niveau marin sert de rfrence pour la mesure d'altitude des reliefs et l'tablissement
des ctes sur les cartes topographiques, c'est laltitude zro. Pourtant ce zro marin n'est pas
immuable; ainsi, abstraction faite des vagues, des mares ou autres ondes de diverses priodes
(tsunamis), des fluctuations du niveau marin ont t notes l'chelle annuelle, millnaire et
surtout chelle de temps gologiques. De plus, la ligne de rivage matrialisant le zro marin se
trouve parfois localement dplace par exhaussement ou enfoncement (subsidence) de la zone
ctire.
Le niveau moyen de la mer est utilis comme indicateur des priodes dupwellings. Il est
bas en janvier et de juillet novembre. Les fluctuations du niveau marin sont d'environ de 15
centimtres (plus ou moins la valeur de la mare).
Des fluctuations annuelles du niveau marin reconnues dans certains secteurs ctiers ont
t mises en relation avec des variations climatologiques locales : variation de pression
atmosphrique, pousse des vents, vaporation, courants ocaniques.
64
Ainsi par exemple, dans l'Ocan Pacifique intertropical les eaux, sous l'action des alizs
ont tendance s'accumuler sur le bord occidental (rivage indonsien) o une surlvation
d'environ 40 cm a pu tre note. Sur le rivage mditerranen franais le niveau moyen de la mer
est plus haut en automne (max. en novembre) qu'au printemps (min. en mars).
Ces fluctuations annuelles dont l'amplitude est gnralement infrieure au 1/2 m sont
souvent peu sensibles, surtout lorsqu'elles sont masques par les variations journalires du plan
d'eau causes par l'onde de mare.
La mare est un agent dynamique important qui participe l'chelle journalire aux
variations du niveau marin. L'onde de mare entrane la formation de courants de mare surtout
actifs l'embouchure des fleuves et dans les passes des baies ou des lagunes. Le long des ctes
rectilignes leur intensit est plus faible; elles sont cependant susceptibles de transporter les
sdiments mis en mouvement par action de la houle. Le mouvement priodique de la masse d'eau
accrot beaucoup l'action des agents dynamiques sur l'estran; la mare peut renforcer ainsi l'action
des courants de drive littorale. Le jusant entrane la formation de courants de refente qui
vacuent ainsi l'eau de l'estran. Lorsque l'amplitude des mares est importante, la grande ex-
tension de l'estran peut favoriser la dflation par le vent, lors des basses mers. La conjonction
d'une forte houle et d'une mare de vive eau peut avoir des effets destructeurs importants.
Les mares sur les ctes ivoiriennes sont de type semi-diurne avec des ingalits
journalires. Lamplitude de mare est faible et se situe entre 0,4 et 1,5 mtres. Dune manire
gnrale, le rle de la mare est trs important dans la zone situe la sortie du canal de Vridi o
saffrontent les eaux lagunaires et ocaniques. En situation de flot, le front peut remonter le canal
mais cest en situation de jusant que les turbulences sont maximales dans une vaste zone au Sud
et lEst de lextrmit du canal. La limite de cette zone est souvent tranche (front lagunaire en
mer) lorsque les dbits sortants sont importants (saisons des pluies et des crues). En dehors de ces
situations les courants de mare sont faibles limage du marnage.
II.5.1.1.1.2 - Glacio-eustatisme
Les variations les plus spectaculaires parce qu la fois de grande amplitude (de l'ordre
de la centaine de mtres) et rapides l'chelle gologique du temps ont t reconnues au cours du
Quaternaire. Elles mettent en jeu de grands volumes d'eau et sont lies au glacio-eustatisme, c'est-
-dire l'alternance de refroidissement (priode glaciaire) et de rchauffement (priode
interglaciaire) de la terre.
65
Ainsi, lorsque le refroidissement du climat est suffisant, les glaces s'tendent sur le
continent. Dans les hautes latitudes d'normes calottes glaciaires peuvent se former. On estime
par exemple qu'il y a environ 20.000 ans lors du dernier glaciaire (Wrm) 71millions de km3
d'eau (contre 24 millions de km3 actuellement) prleves dans les ocans taient stocks sur les
continents sous forme de glace (Paskoff, 1987). Le niveau gnral des ocans tait alors situ
entre -100 et -120 m par rapport sa position actuelle. On a l un exemple de rgression marine
l'chelle plantaire (Figure 30). L'mersion de larges portions de plates-formes continentales avait
alors considrablement tendu les continents.
66
II.5.1.1.2.1 - Dformations de la crote terrestre lchelle plantaire.
Des mesures de satellites ont permis d'tablir des cartes de la topographie de la surface
des ocans rapporte la rfrence du gode terrestre. Des anomalies de +80 m (Gaposkin,
1973) ont pu tre mises en vidence selon des longueurs d'onde de 5000 km et corrles avec la
distribution de la gravit dans la lithosphre. Morner (1976) souligne d'ailleurs la dynamicit du
globe et ses consquences sur les oscillations des masses d'eaux ocaniques. D'autres
changements l'chelle plantaire dans la position du niveau de la mer peuvent tenir des
modifications dans le volume des bassins ocaniques. Ainsi, la tectonique des plaques montre
que certains ocans s'largissent et s'approfondissent par expansion de leur fond partir de
dorsales o naissent de nouvelles portions de crote ; tandis que d'autres peuvent se rtrcir
lorsque les plaques se rapprochent. De ce fait, le contenant des eaux marines change et le niveau
marin fluctue (Figure 30b). La vitesse de ces variations est lente ; elle est estime 1cm/l000 ans.
Ce sont des variations qui peuvent avoir de grandes amplitudes (> 100 m) mais des vitesses
gnralement plus faibles que les vitesses de remonte des eaux dues au glacio-eustatisme; elles
sont souvent ngligeables l'chelle humaine.
L'un des cas les plus connus de ces phnomnes et de leurs consquences sur la position
du rivage est celui de la Scandinavie bien que cette rgion soit libre de glace depuis environ
8.000 ans, les margraphes enregistrent encore sur la cte des relvements du niveau de la mer
qui atteignent des vitesses de 1 cm/an. (Vernette, 1989). Pareillement, la subsidence due la
surcharge sdimentaire a t reconnue dans certaines rgions ctires et en particulier dans les
secteurs deltaques. il en rsulte l'avance du rivage vers le continent. Cette variation peut tre
contrebalance par l'accumulation sdimentaire sur le littoral et la plate-forme continentale, ainsi
que par le rajustement isostasique : on a l une ide de la complexit des phnomnes qui
entrent enjeu. Toutefois, leur interaction n'est pas la mme chelle de temps : subsidence et
67
isostasie sont des mouvements lents ( chelle du million d'annes) en comparaison des
modifications engendres par l'accumulation sdimentaire.
D'aprs Giresse (1987), deux types d'interventions humaines peuvent tre pris en compte
dans les variations du niveau marin. Ces interventions peuvent avoir des consquences l'chelle
locale mais aussi globale. Il s'agit essentiellement :
- d'interventions directes lies des constructions et des travaux d'asschement effectus
sur le rivage, et qui ont des consquences gnralement assez localises ;
- d'interventions indirectes en relations avec des perturbations du climat induites
partiellement par la pollution et la modification de la composition et de la temprature
de l'atmosphre (Bird et Koike, 1985).
Les fluctuations de la mer (Figure 31) ont laiss des traces et des vestiges en particulier
dans les rgions ctires. Sur ces dernires, l'importance et le type de ces indices dpendent de la
qualit du matriau constituant le littoral, du contexte gologique, du milieu ambiant et du temps
de stationnement du milieu marin. C'est cet ensemble de donnes qui permettent de retracer les
mouvements relatifs de la mer. Les avances et reculs du trait de cte sordonnent l'chelle du
globe en une srie de cycles de plusieurs dizaines de millions d'annes chacun, lesquels ont servi
de base aux grandes subdivisions chronologiques et stratigraphiques de la terre.
Ainsi, la terre a connu deux super cycles de transgression vers 350 millions dannes
(Carbonifre) et vers 80 millions d'annes (Crtac suprieur) ainsi qu'une srie doscillations
intermdiaires figure dans la courbe de Vail (Figure 31).
68
Figure 31 : Variations relatives du niveau de la mer
69
II.5.1.2.1 - Variation du niveau marin au Quaternaire.
Pour le Quaternaire, lallure des fluctuations du niveau marin est donne par la courbe
18
des variations du rapport isotopique O/16O des foraminifres qui reflte celle des eaux des
ocans : la glace tant plus riche que l'eau en isotope lger, les ocans se trouvent enrichis en
isotope lourd en priode glaciaire (Shackleton, 1977).
L'allure des variations du volume des glaces reflte donc les variations glacio-
eustatiques des ocans : depuis 200.000 ans, le niveau de la mer a oscill 6 7 fois entre un
niveau voisin de l'Actuel (stade interglaciaire) et un niveau glaciaire estim une centaine de
mtres sous son niveau prsent (Figure 32). Le niveau le plus bas a t atteint lors du dernier
maximum glaciaire, il y a 20 000 ans, soit un niveau infrieur de 120 130 mtres celui observ
actuellement. Par la suite le fonte des calotte glaciaires a favoris une remonte progressive de la
surface des eaux ocaniques jusqu leur niveau actuel (Cabioch et al., 1999). Avec des vitesses
de l'ordre du mtre par sicle, le glacio-eustatisme est de loin la cause la plus importante des
variations du niveau marin au Quaternaire.
70
En ce qui concerne l'Holocne, trois types de tmoins ou vestiges de littoraux fossiles sont
souvent utiliss :
biologique : tourbe, pollen, coquille ;
sdimentologique : facis littoraux, rcifaux ;
morphologique : terrasse, encoches d'rosion, plate-forme dabrasion, beach-rock..
Grce aux datations par C14 de certains d'entre eux (tourbes, carbonates), il est peu prs certain
que vers 18.000 ans BP. un minimum s'tablissait vers -120 m sous le niveau actuel. Puis la
remonte est trs rapide (1 cm/an) jusque vers 6.000 ans. Ensuite, elle se ralentit beaucoup pour
arriver au niveau actuel.
Toutefois, ces donnes ne sont pas uniformes sur lensemble de la terre (Figure 33) : un lger
maximum suprieur (+2 +5 m) l'actuel est perceptible vers 5.000 ans sur les ctes brsiliennes
(Martin et al., 1979) et de l'Afrique de l'Ouest (Faure et Elouard, 1967), notes mais non
gnralises en Europe de lOuest et sur les ctes atlantiques de lAmrique du Nord.
La plupart des estimations du taux d'lvation relative du niveau marin pour le dernier sicle,
faites aprs correction du rajustement glacio-isostatique (Clark et al., 1978; Peltier, 1990),
varient entre + 1 et + 2 mm par an (Gornitz et al., 1982; Gornitz et Lebedeff, 1987 ; Barnett, 1990
; Douglas, 1991), ce qui est nettement infrieur aux variations annuelles et interannuelles du
niveau marin (Sturges, 1990).
71
Les diffrences observes entre ces taux tiennent tant au nombre, la rpartition
gographique et la longueur d'enregistrement des stations margraphiques utilises en gnral,
celles rpertories par le Permanent Service for Mean Sea Level (P.S.M.S.L.), qu'aux mthodes
appliques pour obtenir le taux d'lvation du niveau marin (Pirazzoli, 1989a ; Gornitz, 1993;
Groger et Plag, 1993).
Les deux principales causes invoques pour expliquer llvation sculaire du niveau
marin sont l'expansion thermique des couches suprieures des ocans et la fonte des glaciers. La
participation de l'expansion thermique des ocans l'lvation du niveau marin pourrait varier
entre + 0,14 et + 0,45 mm par an (Gornitz et Lebedeff, 1987) alors que la fonte des glaciers de
montagne et des petites calottes glaciaires contribuerait pour environ + 0,46 mm par an (Etkins et
Epstein, 1982; Meier, 1984 et 1990). Warrick et Oerlemans (1990) suggrent galement une
participation de la calotte glaciaire du Groenland de l'ordre de + 0,23 mm par an alors que Meier
(1990) propose plutt un paississement de cette calotte glaciaire, entranant une diminution du
niveau marin d'environ 0,45 mm par an.
Les variations du niveau marin sont analyses annuelle et inter annuelle. A cette chelle
ces variations sont d'autant plus inquitantes qu'elles affectent les activits humaines (industrie,
tourisme, etc...).
Les variations saisonnires sont lies d'abord aux upwellings (Verstraete, 1985; Lafond,
1939). En effet, ceux-ci interviennent de deux manires. D'une part, ils engendrent des
diminutions de temprature et de salinit (et donc de densit) des eaux qui ragissent en
diminuant leur volume (effet strique) ; d'autre part, ils sont dus aux alizs de NE qui chassent les
eaux de surface vers le large et donc abaissent le niveau marin la cte, alors qu'en dehors des
priodes d'upwelling, les vents de mousson de SW ont plutt tendance accumuler les eaux de
surface la cte (Louise, 1918; Rebert, 1983). Ceci explique que les minima du niveau moyen de
la mer correspondent la priode de l'upwelling (saison sche) alors que les maxima s'observent
pendant la saison des pluies.
La pression atmosphrique interviendrait galement dans ces variations saisonnires.
Cependant, sa contribution savre faible, de l'ordre de 1,5 mb l'chelle annuelle, ce qui
correspondrait une variation du niveau marin d'environ 1,5 cm, insuffisante pour expliquer les
carts saisonniers du niveau marin (Rebert, 1983).
72
Selon Niang-Diop (1995), il est remarquable de constater que la forte variabilit
interannuelle enregistre Dakar la fin des annes 50 s'observe aussi la station de Takoradi au
Ghana, avec une chute du niveau marin de 6,5 cm entre 1955 et 1958, suivie d'une remonte de
10 cm environ jusqu'en 1963 (Figure 34). Quant l'vnement de 1983, il semble enregistr la
station de Santa Cruz de la Palmas (lIes Canaries) avec une chute du niveau marin moyen annuel
de 18 cm entre 1980 et 1983, suivie d'une brutale remonte entre 1983 et 1985 (Figure 34). Ces
annes correspondent justement des vnements El Nio de forte intensit en 1957-58 et de trs
forte intensit en 1982-83 (Quinn et al., 1987).
Il y aurait donc bien une relation entre variabilit interannuelle du niveau marin et les
vnements El Nio exceptionnels (Roy, 1989). Niang-Diop, (1995) fait remarquer cependant,
que d'autres phnomnes doivent galement intervenir puisqu'on n'observe pas, dans les courbes
de variations du niveau marin moyen annuel des diffrentes stations dj cites, une priodicit
semblable celles caractrisant les phnomnes El Nio.
Tableau VII : Taux moyens d'lvation du niveau marin pour 3 stations margraphiques de
l'Atlantique tropical est. (Pirazzoli, 1986 : suppression des oscillations locales du
niveau marin parla mthode de moyennage dite de Gutenberg,. Verstraete, 1989 :
pas de corrections,. Douglas, 1991 : filtrage des variations interannuelles et
correction de l'effet du rajustement glacioisostatique: Emery et Aubrey, 1991 :
pas de corrections)
74
Les taux moyens d'lvation du niveau marin, pour cette partie de l'Atlantique, sont donc
compris entre 1 et 3,4 mm par an, soit une moyenne de 2,4 mm par an (tableau VII).
Le problme de la longueur des enregistrements reste entier. Presque toutes les stations
concernes ont des longueurs d'enregistrement infrieures 50 ans ce qui biaise les donnes qui
sont alors influences par le grand nombre de variations interannuelles du niveau marin (Douglas,
1991). De mme, Jensen et al. (1993) ont montr, pour les margraphes allemands, que plus la
priode considre est courte, plus fort est le taux d'lvation du niveau marin et ceci pour des
diffrences de 5 ans seulement.
Dans les pays scandinaves, on assiste une surrection du continent par glacio-isostasie
et se traduisant par une baisse relative du niveau marin (de -l -9 mm/an dans le Golfe de
Botnie). Pour les ctes occidentales Europennes, on a pu estimer au contraire une surlvation
relative du niveau marin de l'ordre de + 2 mm/an. Sur les ctes septentrionales de la
Mditerrane, la tendance est galement la surlvation. Dans le Golfe du Mexique, la
surlvation du niveau marin est de + 2 + 2,5 mm/an avec des valeurs de + 9 mm/an dans la
zone du delta du Mississippi malgr les apports sdimentaires ; ceci en raison des phnomnes de
subsidence naturels et artificiels (pompage du ptrole).
Toutefois, malgr ces variations locales diffrentes, les nombreux chercheurs intresss
au problme ont abouti des rsultats cohrents la tendance gnrale est l'lvation du niveau
marin. Gornitz et al. (1982) montrent qu'en moyenne le niveau de la mer a mont de 12 cm au
cours du dernier sicle.
Bien qu'il soit difficile d'apprcier la part prise par tous les facteurs qui entrent en jeu
dans cette lvation, on estime que le rchauffement de la terre en serait la cause principale. De
nombreuses donnes permettent de penser qu'effectivement on assiste une phase de
rchauffement de l'atmosphre terrestre + 0,4C en moyenne par rapport 1880. Une nouvelle
phase de transgression marine se mettrait en place. Bien que cette tendance soit gnrale, il faut
garder l'esprit qu'elle peut tre localement diffrente (Clark et Linge, 1979) et mme inverse
du fait de l'intervention de certains facteurs autres que ceux lis au rchauffement anthropique de
l'atmosphre, en particulier tous les mouvements dus aux paramtres tectoniques locaux.
L'application d'un modle de courbe de variation du niveau marin unique pour l'ensemble du
globe terrestre est donc alatoire et chaque rgion possde son histoire ctire.
75
Depuis 1850, on assiste une nouvelle phase de rchauffement (+0,4C en moyenne) qui entrane
une transgression marine. Les sries d'enregistrement aux ports de Tarokadi (Ghana) entre 1930
et 1960 et de Santa Cruz de Tnriffe entre 1927 et 1974 donnent respectivement des estimations
de 0,34 cm et 0,26 cm par an. Cette tendance l'lvation du niveau marin sur les ctes d'Afrique
de l'Ouest, raison de 2 3 mm par an, jouerait un rle important dans l'explication du processus
d'rosion affectant les rivages sablonneux.(Verstraete, 1989).
Les oscillations du niveau marin la fin du quaternaire expliquent "le passage d'une
conomie d'abondance en sdiments disponibles pour les plages une conomie de pauvret qui
entrane leur recul et leur dmaigrissement". (Paskoff, 1994). Cette priode de surplus
sdimentaire a pris fin avec le rquilibrage naturel qui s'est traduit progressivement par une
pauprisation de la rserve sous-marine, et d'autre part l'occasion de la stabilisation du littoral
(depuis 6 000 BP). Il apparat aujourd'hui que le stock de matriel sableux disponible s'est
considrablement rduit. Les plages ne sont plus alimentes que par les produits de l'rosion
continentale et marine. Elles se retrouvent donc dans une position de fragilit et quelque
intervention que se soit sur le budget sdimentaire (humaine ou naturel) prend tout de suite des
proportions excessives.
Un autre dbat important actuellement est celui de l'lvation future du niveau marin en
relation avec un rchauffement de l'atmosphre d au rejet des gaz effet de serre. Les modles
utiliss ont prdit - dans le cas o des mesures de restriction des missions des gaz effet de serre
n'taient pas prises - une lvation moyenne de la temprature globale de 0,3C par dcade, c'est-
-dire une lvation de 1C d'ici 2025 et de 3C d'ici 2100 (Houghton et al., 1990). Ce
rchauffement global de l'atmosphre devrait dterminer une expansion thermique des ocans et
la fonte des glaciers de montagne et peut-tre des calottes glaciaires avec pour consquence une
acclration de l'lvation du niveau marin. L'Intergovernmental Panel on Climate Change
(I.P.C.C.) a propos un certain nombre de scnarios d'lvation du niveau marin, qui ne tiennent
compte que de ces deux phnomnes (Warrick et Oerlemans, 1990).
76
que si des politiques de rduction des missions taient appliques, l'lvation du niveau
marin serait rduite (12 78 cm en 2100, soit 1,1 7,1 mm par an). La persistance d'une
acclration de l'lvation du niveau marin tait attribue notamment l'inertie thermique
des ocans. Des tudes plus rcentes ont lgrement revu la baisse ces donnes. En effet,
on estime que, en cas de non rduction des missions des gaz effet de serre et pour
l'estimation moyenne, l'lvation du niveau marin sera de 50 cm d'ici 2100, et non plus 66
cm (Wigley et Raper, 1992).
Des recherches ont t entreprises pour essayer de dceler cet impact du rchauffement
climatique, d l'augmentation du taux atmosphrique des gaz effet de serre, sur les variations
rcentes du niveau marin. Ainsi, certains, auteurs ont eu constater une acclration rcente de
l'lvation du niveau marin qu'ils font dmarrer au dbut des annes 30 (Braatz et Aubrey, 1987 ;
Gornitz et Lebedeff, 1987) ou dans les annes 70 (Emery, 1980). Mais, d'autres auteurs
contestent une telle volution et proposent mme, pour certaines zones, une diminution du taux
d'lvation du niveau marin tout en mettant l'accent sur la difficult dceler une telle
acclration (Barnett, 1984 ; Bryant, 1987 ; Pirazzoli, 1989b ; Woodworth, 1991 ; Douglas,
1991). Enfin, quelques auteurs contestent mme l'existence d'une relation entre le rchauffement
climatique et l'augmentation anthropognique des gaz effet de serre, a fortiori avec le niveau
marin (Bryant, 1987 ; Pirazzoli, 1989a).
Les avis sur l'existence d'un risque d'acclration du taux d'lvation du niveau marin
suite un rchauffement climatique d'origine anthropique sont donc trs partags. Mais, si l'on
admet que le rchauffement global de l'atmosphre est une ralit et si l'on se situe dans une
perspective de dfinition d'une politique de gestion long terme des zones ctires, il apparat
vident que l'on ne peut occulter la possibilit d'une telle acclration de l'lvation du niveau
marin qu'il faudra donc prendre en compte comme une variable.
Ceci n'invalide pas la ncessit de recherches plus approfondies, afin de lever l'quivoque sur
cette question. Le tableau VIII ci-dessous indique les avis des diffrents auteurs.
77
Tableau VIII : Quelques mesures de la variation du niveau marin daprs diffrents auteurs
(Pirazzoli, 1993 in Miossec, 1995)
Sur la base de tout un rseau d'observations (GLOSS), l'estimation de l'volution future du niveau
marin fait l'objet de nombreux travaux internationaux de recherche lis notamment l'tude des
consquences d'un rchauffement de l'atmosphre induit par l'augmentation du C02 et des gaz
rares dans l'air. Nombreux sont ceux qui considrent qu'un doublement de l'mission de ces gaz
pourrait conduire une lvation de la temprature moyenne de l'atmosphre de l'ordre de + 3 C
et, qu'en consquence, la remonte du niveau marin parat invitable.
78
a) Pas de rduction des missions des gaz effet de serre (corbe A avec marge
dincertitude).
b) Emission rduites plus ou moins rapidement et de faon drastique (scnarios B,
C et D). Les limitations les plus svres (D) prvoient que les missions de
dyoxide de carbone vers 2050 seront rduites de 50% par rapport celles de
1985.
79
II. 6 - FACTEURS ANTHROPIQUES
Les plages peuvent connatre uniquement des rosions naturelles. D'une faon gnrale,
on est autoris dire que la conjoncture actuelle, qui rsulte la fois du stade de leur volution
gologique, du comportement du niveau plantaire des mers, du cadre hydrodynamique gnral,
n'est pas favorable au maintien de leur quilibre (Paskoff, 1993). Il en rsulte une grande fragilit
et une sensibilit marque aux interventions humaines d'amnagement.
La migration des populations sur la cte ncessite une rorganisation de l'espace littoral.
Cet accroissement de la population induit l'dification d'infrastructures devant aboutir une
amlioration de sa gestion (ville, voies de communication, infrastructures touristiques...) et une
exploitation plus intensive (barrages, installations ptrolires, plantations, ...). Ces modifications
se rpercutent sur le budget et les conditions de transport des sdiments et gnrent des impacts
ngatifs sur l'quilibre du littoral.
La construction de barrages sur les fleuves a pour consquence une rduction drastique
de l'alimentation des littoraux en sables et en galets une poque dj marque naturellement par
une pnurie en sdiments. Ailleurs dans le monde, on se rappelle que l'rosion dramatique de la
cte du Togo a pour cause directe la construction du barrage d'Akossombo sur la Volta. Un autre
exemple bien connu est celui du recul gnralis du delta du Nil depuis la mise en eau, en 1964,
du haut barrage d'Assouan qui a pratiquement arrt la totalit des quelque 120 millions de
tonnes de charge solide que le fleuve transportait auparavant jusqu' la Mditerrane. On voit
bien que la modification hydrologique des cours d'eau des fleuves, affecte notablement la
quantit de sdiments fluviatiles qui parviennent aux ctes. N'chappent aux barrages que les
particules fines charries en suspension au moment des dversements en priode de crue ou des
dvasements priodiques d'entretien, mais elles n'alimentent pas les plages qui ont besoin de
sables et galets. Or, ces classes de sdiments sont tractes sur le fond du lit des cours d'eau et sont
irrmdiablement stoppes dans leur dplacement.
80
Lurbanisation et le dfrichement pour cultures intra et pri-urbaines concourent au
dnuement des terres qui sont ainsi facilement lessives par les eaux de pluies. Les produits de
l'rosion, transports par les cours d'eau contribuent augmenter leur charge, remblayer et
exhausser les fonds des rivires et des lagunes.
L'extraction de matriel sableux pour couvrir les besoins sans cesse croissants des
grands travaux publics et de construction. Cette pratique courante sur les plages, entame
srieusement le stock sdimentaire. Ce faisant, on a bien entendu aggrav l'action nfaste des
barrages. Les extractions se sont encore intensifies rcemment, bien au-del des quantits
dclares. Elles continuent toujours aujourd'hui, malgr une disposition de la loi sur le littoral qui
les interdit strictement. Les dragages de sdiments sur les avant-plages ne sont pas moins
dangereux si des prcautions ne sont pas prises.
Les structures de protection des accs portuaires perturbent la migration naturelle des
sdiments du transit littoral, modifient le comportement des rivages adjacents, en particulier
quand la charge solide dplace le long d'une cte est importante et qu'il n'y a pas d'inversion
priodique du sens du transfert (Tanaka, 1983, in CIEO, 1989). Des atterrissements se forment
contre les jetes qui arrtent le courant, tandis que les secteurs situs au-del de ces obstacles
dmaigrissent et reculent, car ils sont privs d'apports sdimentaires (Figure 36).
81
82
Figure 36 : Classification des variations morphologiques dues la prsence de
structures. Les flches indiquent la direction du transport (Tanaka,
1983 in CIEO, 1989)
CONCLUSION PARTIELLE
83
DEUXIEME PARTIE
COMPORTEMENT ET
EVOLUTION SPATIO-TEMPORELS
DE LA FRANGE LITTORALE
84
INTRODUCTION
Ce chapitre traite des modifications du trait de cte aux chelles mensuelle, annuelle et
dcennale. La frange littorale concerne est celle dfinie dans la premire partie de cette tude.
Cette bande ctire de 566 km de long, comprise entre les lagunes et les petits fonds est soumise
de profondes transformations qui se traduisent aujourd'hui par endroits par un dmaigrissement
sdimentaire et par un recul du trait de cte, ou par des acctions sdimentaires localises.
85
Figure 37 : Transport et accumulation des sdiments. Processus, conditions
hydrodynamiques et proprits des particules (Weber, 1989)
86
Le transport s'exprime, dans le cas le plus simple, par la chute des particules. Il est donc
fonction de la vitesse de chute qui varie selon la loi de Stokes. Le dplacement des sdiments
dans un environnement dynamique s'effectue en considrant d'une part cette vitesse de chute,
d'autre part, la vitesse moyenne de l'coulement. Le dplacement dpend de la granulomtrie des
matriaux et du mode de transport choisi, savoir le charriage ou la suspension.
Ces quatre processus dpendent trs fortement des conditions hydrodynamiques et des
proprits des particules.
Labaque de Hujlstrom tabli en 1939 et par la suite modifi et complt par Postma en 1967 puis
plus rcemment repris par MacDowell et O'Connor (1977) prend en compte simultanment tous
ces paramtres. Ce graphique (Figure 38) montre comment se situent les phnomnes d'rosion-
transport-sdimentation en fonction de la granulomtrie et de la vitesse moyenne du courant.
Les courbes suprieure et infrieure reprsentent respectivement les vitesses critiques requises
pour roder ou dposer un grain d'une taille donne. La variation de la courbe tablie pour
l'rosion indique que pour un sdiment de taille suprieure un sable fin, la vitesse d'rosion
augmente avec la granulomtrie. En fait, ce sont les sables compris entre 125 et 250 m qui
semblent tre les fractions les plus facilement rodables et ce sont elles qui seront par consquent
le plus souvent entranes dans le sens du courant. Toutefois, on remarque que les vitesses
doivent tre galement trs fortes pour roder les silts et les argiles dj consolids. Ainsi, plus un
sdiment fin est cohsif, plus il pourra rsister l'rosion.
Par contre, une fois rod, un sdiment d'une taille donne, par exemple une argile, peut tre
transport des vitesses infrieures celles ncessaire l'rosion. Cependant, quand la vitesse
diminue pour tre infrieure la vitesse minimale ncessaire au transport, alors ce sont les forces
de gravit qui l'emportent et le sdiment tendra se dposer.
87
Figure 38 : Abaque de Hujstrom (1939), modifi et complt par Postma (1967)
puis Mc Dowell et OConnor (1977) in Weber, 1989.
88
Le transport de ces sdiments conduit des changes de matriaux entre les diffrents
compartiments du prisme littoral qui peut tre considr en terme de source, de pige ou de zone
de stockage temporaire. Selon Weber (1989) qui s'appuie sur les conclusions de Swift et al.
(1985), le transfert de matriaux s'effectue selon le schma suivant: pour un environnement
progradant, la source fluviatile alimente aussi bien la plage que la barre sous marine, tandis que
dans le cas d'une rosion, la plage et la barre sous marine constituent des zones de stockage
temporaires; mais, dans tous les cas la plateforme constitue un pige sdiment.
Q = h3. T. f(a) K g/c; avec: h-l'amplitude de la houle, T- la priode (s), a-l'angle d'incidence de
la houle; K- coefficient (3-5.10-6 pour les sables).
Lorsqu'elles se prsentent dans une direction oblique par rapport au trait de cte, les
houles librent brutalement leur nergie au dferlement et remaniement les sdiments dans leurs
zones d'impact. L'talement des vagues sur l'estran modre cette nergie et cre des mouvements
alternatifs de flux et de reflux. Il se forme alors un courant parallle la cte. Le transit littoral
des sdiments mis en suspension s'effectue en dent de scie vers l'Est.
Paralllement la ligne de cte, l'angle des crtes de houle par rapport au rivage est alors
presque nul, les dplacements transversaux l'emportent sur le transit longitudinal des sdiments.
89
En raison du faible marnage et des fortes pentes de l'estran, les vagues dferlent sur des estrans
troits. Les fortes houles dtruisent les hauts de plage et provoquent la migration des sables vers
la plage sous-marine. L'volution gnrale est alors au dmaigrissement.
L'ensemble du littoral ivoirien fait l'objet d'un transit sdimentaire orient de manire
gnrale d'Ouest en Est mais avec des caractristiques spcifiques aux trois secteurs que sont : les
littoraux de Tabou Sassandra, de Sassandra Vridi et de Vridi la frontire du Ghana. Le
transit sdimentaire observ dans ces trois secteurs littoraux ivoiriens obit au schma suivant :
- le secteur de cte compris entre Tabou et Sassandra est form de tronons rectilignes
spars par des dcrochements qui la dcalent rgulirement vers le Nord gnant ainsi la
migration des sables. Si bien que la houle avec un angle d'incidence moyen de 42, ne dispose
que d'une petite quantit de matriel sableux. Le transit sdimentaire est de l'ordre de 200.000
m3/an (Anonyme, 1970) ;
- entre Sassandra et Vridi la cte est forme de bas plateaux et dun cordon littoral
rectiligne, plus important que dans le secteur prcdent. Ce dernier met la disposition de la
houle beaucoup plus de matriau sableux (800.000 m3/an) alors que l'angle d'incidence de la
houle la cte nest que de 24 en moyenne ;
90
CHAPITRE III
EVOLUTION HISTORIQUE DU
TRAIT DE CTE
91
INTRODUCTION
Utilises au dpart dans un but purement "thorique", ces volutions historiques ont
connu, partir de la fin des annes 80, de plus en plus d'applications pratiques, notamment pour
l'valuation des impacts des travaux de gnie ctier, la dtermination des volumes de sable
ncessaires pour l'alimentation artificielle des plages et l'estimation des changements futurs de la
ligne de rivage. Elles sont devenues un lment indispensable la dfinition des politiques
d'amnagement du littoral. C'est ainsi qu'aux Etats-Unis, la "Federal Emergency Management
Agency" (FE.M.A., Agence fdrale de gestion des risques) a financ des recherches visant
laborer une mthodologie standard de dfinition des taux d'rosion ctire (Crowell et Buckley,
1991; Leatherman, 1992). Les donnes obtenues sont destines prdire l'volution future des
ctes, afin de pouvoir dfinir des lignes de retrait ("setback lines") et de ractualiser les taux
d'assurance des habitations situes proximit d'un rivage.
Ce travail vient combler une lacune par rapport ltude intgre de la dynamique
sdimentaire de lensemble du littoral ivoirien. Les travaux raliss ce jour stant focaliss sur
des portions localises de cte.
Aprs avoir prsent les mthodologies utilises pour l'tude des documents
cartographiques et photographiques, les rsultats seront exposs sous forme de taux d'volution et
de cartographie des lignes de rivage successives dans les secteurs o les donnes disponibles le
permettent.
92
III.1 - METHODOLOGIE
Il ressort des recherches sur la morphologie ctire que les 100 dernires annes
reprsentent le laps de temps qui est le plus significatif pour la prvision de l'volution d'une cte
qui doit faire l'objet d'amnagements dont la dure de vie se compte en plusieurs dizaines
d'annes. En premier lieu, parce que ce laps de temps est considr comme tant suffisamment
long pour intgrer l'occurrence de fortes temptes responsables de lvolution durable des lignes
de rivage. Ensuite, parce que l'on dispose de documents cartographiques et photographiques assez
nombreux qui permettent d'valuer correctement les modifications de trac d'un rivage. Enfin,
parce qu'il correspond une poque au cours de laquelle des interventions humaines diverses ont
considrablement altr les effets des processus naturels en jeu sur les littoraux.
Cest ainsi que l'volution historique du littoral est dtermine partir de deux types de
documents : les cartes topographiques et bathymtriques anciennes et les photographies ariennes
et satellitales. Ces documents sont compars et analyss de manire obtenir des cartes
d'volution du littoral et des taux moyens de recul ou d'avance de la ligne de rivage. Cependant,
le grand nombre de mthodologies existantes, tant pour l'analyse des documents que pour
l'exploitation des rsultats, fait que deux chercheurs travaillant sparment dans la mme zone
peuvent obtenir des rsultats diffrents (Crowell et Buckley, 1993). Ceci justifie l'importance qui
doit tre accorde au choix de la mthodologie utilise.
Des erreurs peuvent survenir dans ltude de l'volution de la ligne de rivage savoir :
- les mthodes d'acquisition des donnes;
- l'analyse des documents;
- l'exploitation des rsultats.
93
choisie, la mthode de reprographie et l'chelle utilise (Anders et Byrnes, 1991 ; Bymes et
al., 1991 ; Morton, 1991). De plus, pour les cartes anciennes tablies avant la dfinition des
niveaux de rfrence (zros topographique et hydrographique), il est presque impossible de
connatre la nature du niveau reprsentant la ligne de rivage : niveau moyen des hautes mers ou
des basses mers. D'une manire gnrale, plus une carte est ancienne, moins elle est fiable.
Nanmoins, certains auteurs prconisent l'utilisation de ces documents anciens pour dterminer
les tendances long terme de l'volution de la ligne de rivage (Crowell et al., 1991 et 1993). En
effet, les erreurs parfois importantes de ces cartes sont attnues par l'espace de temps qu'elles
reprsentent (100 150 ans parfois) et les fluctuations court terme sont filtres. Par contre, si
l'on n'est intress que par l'volution future de la ligne de rivage, on cherchera plutt travailler
sur des documents rcents, les tendances long terme masquant les acclrations des taux
d'volution constates presque partout lors des dernires dcennies et souvent attribues aux
influences des activits humaines (El Ashry, 1971 ; Wilkinson et McGowen, 1977 ; Fitzgerald et
Fink, 1987 ; Pilkey, 1991).
Quant aux photographies ariennes, elles prsentent en gnral des distorsions qui
peuvent avoir plusieurs causes: des changements d'altitude de l'avion, dterminant des variations
d'chelle d'une photographie l'autre, les variations du relief entranant une distorsion radiale et
l'inclinaison de la camra par rapport la surface terrestre (Dolan et al., 1980 ; Leatherman, 1983
; Anders et Byrnes, 1991). Le premier type de distorsion peut tre facilement corrig si l'on
connat la distance relle entre deux points. Celles dues aux variations du relief sont insignifiantes
dans le cas de ctes basses, mais doivent tre prises en compte dans le cas de ctes falaises.
Quant l'inclinaison de la camra, qui peut tre de 1 3, elle induit un dplacement des points
sur la photographie par rapport leur position relle sur le terrain, cet effet tant d'autant plus
important que l'on s'loigne du centre de la photographie (Figure 39).
L'erreur introduite par ce phnomne serait de l'ordre de +/- 3 m (Smith et Zarillo, 1990).
94
Figure 39 : Distorsion des photographies ariennes dues
linclinaison de la camra (Crowell et al., 1991)
- les mthodes graphiques, conues pour obtenir une carte d'volution de la ligne de
rivage, qui vont depuis les mthodes manuelles dites au point par point jusqu'aux mthodes
automatiques faisant appel des programmes informatiques (Dolan et al., 1980; Dolan et
Hayden, 1983; Leatherman, 1983; Anders et Byrnes, 1991);
95
- les mthodes quantitatives, bases sur des mesures de distances entre des points de
contrle et la cte, qui permettent de dterminer les taux d'volution du littoral (Anders et
Byrnes, 1991 ; Crowell et al., 1991).
Dans le cas de photographies ariennes, le premier choix faire est celui de la limite de
la ligne de rivage. Le consensus s'est fait sur le niveau de mare haute, parce qu'il est continu le
long du littoral, facilement reconnaissable sur les photographies car situ la limite entre les
parties mouilles (qui apparaissent en gris fonc sur les photographies) et sches (apparaissant en
gris clair blanc) de la plage et enfin parce qu'il varie le moins horizontalement en fonction de la
mare (Dolan et al., 1978). C'est mare basse qu'il est le plus facile d'observer ce niveau.
Nanmoins, un certain nombre de prcautions doivent tre prises. En effet, le niveau marin et la
plage peuvent connatre des variations saisonnires importantes et il est donc essentiel de
n'utiliser que les photographies ariennes prises au cours de la mme saison (Smith et Zarillo,
1990). Enfin, il faut que le niveau de haute mer soit un niveau moyen et donc s'assurer que la
priode de prise de vue ne concide pas avec un vnement ocanographique exceptionnel de
type houle de tempte (Dolan et Hayden, 1983; Morton, 1991).
Au stade de l'analyse des documents, d'autres erreurs peuvent intervenir. C'est ainsi que
les mthodes graphiques introduisent des erreurs lies notamment aux modifications d'chelle
(agrandissements, rductions), la comparaison de documents utilisant des systmes de
projection diffrents et au degr de prcision de l'oprateur, mais aussi des digitaliseurs, quand on
utilise les mthodes de cartographie automatique. Quant aux mthodes quantitatives, les
incertitudes introduites sont dues aux mesures et lies notamment, la prcision des instruments
de mesure utiliss (rgle, crayon), la nettet du niveau de mare haute, l'orientation de la
distance mesure, mais aussi l'chelle des documents. Ces incertitudes peuvent tre en partie
rduites si l'oprateur est expriment et a une bonne connaissance du terrain (Morton, 1991).
Les mthodes quantitatives ont pour but d'tablir le taux d'volution de la ligne de rivage
pour un intervalle de temps donn et cet effet plusieurs mthodes existent (Dolan et al., 1991 ;
Fenster et al., 1993) (Figure 40). Les plus courantes sont les mthodes linaires telles que la
mthode de "l'end point rate" o l'on calcule le rapport entre le dplacement de la ligne de rivage
et le temps coul entre la premire et la dernire mesures (on ne tient pas compte des mesures
96
intermdiaires), ou la mthode de rgression linaire qui permet d'obtenir le taux d'volution du
littoral par la pente de la droite de rgression linaire dont l'quation peut ensuite tre utilise
pour prdire des positions futures du rivage. La valeur des taux d'volution ainsi dtermins
dpend notamment de la densit des mesures et de l'espace de temps considr.
Afin de pouvoir tablir des comparaisons, nous avons travaill sur des campagnes de
photographies ariennes comprises entre 1957 et 1999, selon la mthodologie prcdemment
prsente.
Les repres ont t choisis en fonction de leur nettet et par le fait qu'ils sont communs sur les
photographies des trois campagnes choisies, afin de pouvoir tablir des comparaisons. Il n'y a
donc pas d'espacement rgulier entre eux.
98
b) Vrification des chelles des photographies
Pour viter les distorsions inhrentes aux potographies ariennes, les chelles ont t
dtermines en faisant le rapport, pour une distance donne, entre la longueur relle mesure sur
une carte gographique et la longueur mesure sur photographie arienne. Les valeurs obtenues
ont t compares celles lues sur les mmes photographies digitalises et mosaques par les
soins du Centre National de Tldtection et d'Information Gographique (CNTIG).
La mesure de la distance d'un point la position de la laisse de haute mer qui concide
souvent, mais pas toujours, avec la limite de la vgtation. Par ailleurs, les dates des prises de
vues ralises ne font pas suite des vnements exceptionnels. Des directions fixes ont t
choisies perpendiculaires la cte.
d) Mesures dincertitude
Elles dpendent de la prcision de la rgle gradue utilise et son orientation par rapport la
droite perpendiculaire la cte. Ces incertitudes sont d'autant plus grandes que les chelles des
photographies sont petites. Elles sont estimes dans le cas de nos campagnes de photographies
entre 0.5 et 2.30m.
Les variations de distances ont t calcules pour chaque point de repre et chaque intervalle
de temps, ce qui a permis de calculer les taux d'accumulation (+) et d'rosion (-) par an. La
moyenne de toutes ces valeurs a t faite sur tous les sites.
Les valeurs d'incertitude et les variations de distances ont t compares et les taux pour
lesquels la variation de distance tait infrieure la marge d'incertitude, ont t considrs
comme peu significatifs.
99
III.3 - RESULTATS
Depuis 1972, l'Ouest du port de San-Pdro, le trait de cte a recul entre 9,60m et
13,5m au niveau des plages de Balmer, tandis que la plage Tombolo s'est engraisse 184m,
indiquant bien que la dynamique y est intense, malgr les caractristiques gologiques de cette
portion de littoral constitues de prominences rocheuses.
A l'Est du port de San-Pdro, le recul du trait de cte a atteint 38,8m entre 1972 et 1993
(Hauhouot, 2000). L'impact des amnagements portuaires survenus depuis 1972 s'observe au
niveau de la zone l'Est du port. (Figure 41).
Figure 41 : Evolution de la zone du port de San-Pdro entre 1972 et 1993 (in Hauhouot, 2000,
modifi)
100
Figure 42a : Positions du trait de cte Grand-Lahou en 1986 et 1993 (Hauhouot, 2000)
Figure 42 b : Diffrentes positions du trait de cte entre 1957 et 2003 (Wognin, 2004)
101
Les vitesses de recul du trait de cte Grand-Lahou de 1957 2003 (Wognin, 2004)
illustres par les figures 42a et 42b, sont consignes dans le tableau IX ci-dessous. Les diffrents
chiffres sont considrer avec circonspection, compte-tenu de la qualit des images compares.
Entre 1986 et 1993, ces vitesses Grand-Lahou ont t plus leves et atteignaient les valeurs de
La longue priode qui part de 1957 1986 montre que cette portion littorale a recul en
moyenne de 0,3 m par an alors que entre 1986 et 1993 elle est de 2 m par an. Entre 1950 et 1995,
la comparaison des tats photographiques indique un recul du trait de cte de l'ordre de 2 m par
an (Hauhouot et al., 1997).
1957 0,3 m/an 0,45 m/an 0,72 m/an 0,78 m/an 1,23 m/an
102
Figure 43 : matrialisation du recul du trait de cte dans la baie de Port-Bouet (in
Hauhouot, 2000, modifi)
Depuis 1950, la partie ouest de la baie de port-Bouet (la zone du Lido) a enregistr un
recul d'environ 80 m. (Figure 43), tandis que la zone du Bidet recule nettement moins vite. Les
mesures effectues partir de photographies ariennes, par le Port Autonome d'Abidjan sur cette
mme zone, indiquent les positions successives du trait de cte devant les installations de la SIR
(Figure 44), une vitesse de recul relative de l'ordre de 0.67 m/an.
103
Figure 44 : Evolution du trait de cte devant les installations
de la SIR et la Mairie de Port-Bouet
104
III.3.2 - RESULTATS DE LANALYSE DES CARTES ANCIENNES
Les taux d'volution du littoral d'Abidjan sont contenus dans le tableau X ci-dessous,
issus de la comparaison de documents cartographiques (cartes anciennes entre 1928 et 1987) du
Port Autonome d'Abidjan.
Les retraits du trait de cte s'attnuent dans le temps au niveau du Lido. L'rosion
naturelle s'est inverse la construction du canal de vridi au cours des annes 1950. Les travaux
de dragage du canal ont aliment la zone du Lido pour lui imprimer une avance de la ligne de
cte entre 1950 et 1960. Cette alimentation a t enregistre plus tard dans les zones de l'Eglise et
du phare de Port-Bouet jusqu'en 1971. A partir de 1971, les vitesses de recul s'estompent
rgulirement au Lido, au Palm Beach et l'Eglise. A partir de 1984, certaines zones (notamment
le Palm Beach, le phare et le Cabanon) ont enregistr une dynamique plus importante qui s'est
traduite par des rosions, alors que dans le mme temps, les zones du Cakpo et du Bidet sont
restes stables.
105
CONCLUSION PARTIELLE
Depuis 1972, on note lOuest du port de San-Pdro, une dynamique intense qui se
traduit par le recul du trait de cte Balmer et un engraissement intense Tombolo. A lEst dudit
port, le retrait du trait de cte entre 1972 et 1993 reflte limpact des amnagements portuaires.
106
CHAPITRE IV
EVOLUTION ACTUELLE DU
TRAIT DE CTE
107
INTRODUCTION
Le suivi de l'volution actuelle du littoral est effectu depuis 1985, selon un rseau de 18
stations implantes le long de la cte de Tabou Assinie (Figure 45) (Koffi et al., 1987). Des
repres ont t alors mis en place qui font lobjet dobservations priodiques et permettent de
suivre avec prcision lvolution du rivage. Le nivellement mensuel, bimestriel ou semestriel de
l'estran travers les levs topographiques de profils de plage de ces stations, a t effectu sur
lensemble du littoral. Paralllement ces travaux, cette volution a fait l'objet d'tudes
ponctuelles, ces dix dernires annes, par d'autres chercheurs. On peut citer Mond, (1997) sur le
108
repositionnement du trait de cte; Hauhouot et al., (1997); Hauhouot, (2000), Kouakou, (2004);
Wognin, (2004) sur la dynamique de la zone de Grand-Lahou; Coffie, (2002); Adopo (2004) sur
la dynamique de la zone de Jacqueville Grand-Bassam.
Pour chacun des profils, des points repres fixes ont t choisis (piquets, poteaux,
maisons, tombes, etc.). A chaque mission, leur hauteur par rapport au sol tait mesure pour
permettre les comparaisons de profils. Il y a eu galement des problmes d'enfouissement du
repre (Grand-Brby, Assinie). Les profils des plages ariennes ont t levs en priodes de
basses mers de vive-eau, l'aide d'un niveau de chantier de type WILD NA-20 et d'une mire
pliante de 4 mtres. Le point de dpart de chaque profil tait un point fixe matrialis soit par une
borne, soit par un point identifi par une marque la peinture faite sur un mur, un poteau ou tout
autre support permanent. L'orientation du profil tait dtermine partir d'un point repre loign
sur lequel on tablissait le zro du cercle gradu orientable, la direction du profil tant donne par
l'angle dfini partir du zro et contrle par la boussole.
Pour la plage arienne, ont t notes en gnral la limite maximum du jet de rive (ou
laisse de haute mer) et la position de la mer, ainsi que diverses indications (croissants de plage,
concentrations de minraux lourds, de coquilles, etc.).
109
Gd-Brby
San-Pdro
Sassandra
Fresco
110
Gd-Lahou
Toukouzou
Jacqueville
Azuretti
Mondoukou
Gd-Bassam
Figure 45 : Localisation des stations de mesure des profils de plage sur la cte ivoirienne
Assouind
Assinie
IV.2 - ANALYSE DES PROFILS DE PLAGE
Les analyses morphologiques sont donnes par les levs topographiques, effectus sur le
bassin sdimentaire couvrant la zone qui stend de Fresco Assinie.
Les profils ont t tracs sur papier millimtr en utilisant une chelle relative, le zro, tant
vertical (hauteurs) qu'horizontal (distances), tant le point fixe de chaque profil. En effet, le trs
grand loignement des points repres par rapport aux bornes du rseau national de nivellement,
n'a pas permis de dterminer la hauteur absolue des points repres.
Les diffrentes units morphologiques de la plage ont t dtermines pour chaque profil
en utilisant la terminologie classique (Brenninkmeyer, 1982; Davis, 1982) et sur la base d'un
certain nombre de critres :
- la haute plage est la partie la plus haute de la plage qui n'est recouverte que lors des
plus hautes mers. Sur le terrain, elle se reconnat par le fait que cette portion de plage est en
gnral sche; elle est limite du ct mer par une rupture de pente. Celle-ci peut correspondre ou
non la limite du jet de rive (ou laisse de haute mer) qui est la ligne dlimitant les parties sche et
humide de la plage, prsentant parfois des dbris divers ;
- l'estran ou zone intertidale, est la partie de la plage situe entre les niveaux moyens
de haute mer et de basse mer. II peut avoir une pente uniforme ou prsenter une rupture de pente
permettant de distinguer un haut estran et un bas estran;
- la zone de surf est la partie de plage sous-marine situe entre le niveau de basse mer
et le dferlement. Sa limite avec l'estran peut tre marque par un talus.
111
zones en rosion ou en engraissement ont pu tre identifies. Les mouvements verticaux au sein
des profils ont t semi-quantifis en dterminant, pour chaque unit morphologique la hauteur
de sable rod (-) ou accumul (+) par mtre linaire de plage.
IV.3.1 - ECHANTILLONNAGE
Les sdiments prlevs ont d'abord t lavs sur un tamis de 50 m pour enlever le sel,
puis schs l'tuve. On a ensuite prlev 150 g de sdiment sec qui ont t soumis une attaque
froid l'acide chlorhydrique 30 %. Aprs plusieurs lavages, l'chantillon dcarbonat a t
mis l'tuve. Aprs schage, il a t pes, ce qui a permis de dterminer le pourcentage de
carbonates (% CaC03). Ensuite, 100 g ont t prlevs et fait l'objet d'un tamisage sec sur une
srie de 18 tamis (50 2500 m) de norme AFNOR. Les refus de tamis ont t pess avec une
112
balance de prcision (au milligramme prs). Un programme Informatique a permis, partir des
refus pondraux de tamis, de tracer les courbes de frquence et cumulatives, dterminer les
quartiles (Q5, Q16, Q25, Q50, Q75, Q84, Q95) en units et calculer les principaux indices
granulomtriques de Folk et Ward (1957). On a ainsi pu dterminer les paramtres
granulomtriques contenus dans le tableau XI:
- l'indice d'acuit ou kurtosis (K), qui ne figure pas sur le tableau, donne le rapport
entre l'tendue de la partie centrale et l'tendue des extrmits de la distribution granulomtrique.
Il mesure l'acuit des courbes de frquence. De ce point de vue, on distingue des sdiments
msokurtiques (0,6 < K < 1,5) qui sont des sdiments courbes moyennes, des sdiments
platykurtiques (K < 0,6) qui prsentent des courbes de frquence trs aplaties et des sdiments
leptokurtiques (K > 1,5) qui ont des courbes de frquence trs aigus. Cet indice, peu utilis et
non cit dans cette tude, reflte galement la prsence ou non de plusieurs modes. Selon Folk
(1966), deux modes d'importance gale et trs espacs donnent des courbes trs platykurtiques,
alors qu'un mode secondaire dans les grossiers ou dans les fins dtermine une distribution
leptokurtique.
Ces diffrents indices granulomtriques ont t utiliss pour tablir des diagrammes de
dispersion, des courbes de variations mensuelles et des courbes de variations paralllement au
littoral.
Afin de mettre en vidence lexistence et le sens d'un courant de drive littorale, deux
113
mthodes ont t utilises. La premire a consist analyser les variations longitudinales de la
moyenne et de l'indice de classement au niveau du bas estran. En effet, c'est au niveau de cette
unit morphologique que se fait une partie du transport par drive littorale (Komar, 1971a) et
c'est la zone qui varie le plus du point de vue granulomtrique. Ces variations granulomtriques
ont t examines.
La deuxime mthode est celle tire du modle de McLaren. Ce modle sert dterminer
les directions de transport sdimentaire partir de l'analyse des volutions des principaux indices
granulomtriques que sont la moyenne, l'indice de classement et le skewness. Mis au point par
McLaren (1981), il est bas sur trois hypothses: (1) le dpt est issu d'une seule source
sdimentaire; (2) le mode de transport est plus efficace pour les grains fins (ou lgers) que pour
les grains grossiers (ou lourds) ; (3) partir d'un ensemble de sdiments pris en charge par le
transport, les grains grossiers se dposent plus vite que les grains fins. L'auteur distingue ensuite
trois types de sdiments issus de la mobilisation d'un sdiment source (Figure 46) :
- les sdiments issus d'un dpt intgral de la charge sdimentaire transporte (cas
I) : ils se caractrisent par le fait qu'ils sont plus fins, mieux classs et skewness plus ngatif que
le sdiment source;
- les sdiments rsiduels (cas II) qui sont plus grossiers, mieux classs et
skewness plus positif que le sdiment source;
- les sdiments issus d'un dpt slectif partir de la charge sdimentaire (cas III) qui se
caractrisent par le fait qu'ils sont mieux classs et skewness plus positif que le sdiment
source. Selon les capacits du transport, ils pourront tre plus fins ou plus grossiers que le
sdiment source.
Donc, tout sdiment qui est le rsultat d'un dpt aprs transport est mieux class que le
sdiment dont il est issu, le classement s'amliorant dans le sens du transport. C'est cette
caractristique qui est utilise pour dtecter le sens des transports sdimentaires.
Enfin, on a trac les diagrammes de Passega (Passega, 1964 ; Passega et Byramjee, 1969) en
utilisant 2 valeurs en units phi dtermines sur la courbe cumulative C qui est le premier
percentile (Q5) et M qui est la mdiane (Q50). Ces diagrammes de Passega permettent de
dterminer le mode de transport des sdiments.
.
114
Tableau XI: Caractristiques granulomtriques des sdiments
115
Figure 46 : Modle de dtermination du sens du transport sdimentaire partir des
indices granulomtriques (daprs McLaren, 1981 (Mz :moyenne ; SD :
indice de classement ; Sk : Skewness))
116
IV.4 - SYNTHESE ET DISCUSSION DES RESULTATS
117
Grand-Lahou Tiahon 1986
31/01/1986
200
25/04/1986
19/06/1986
100
06/10/1986
03/12/1986
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
-100
-200
-300
-400
0
0 10 20 30 40 50 60
-50 31/01/1986
-100 25/04/1986
-150 19/06/1986
-200 06/10/1986
-250 03/12/1986
-300
-350
-400
-450
-500
25/04/1990
150
06/09/1990
100
29/12/1990
50
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80
-50
-100
-150
-200
-250
-300
-350
Figure 49 : Profils de plage Grand-Lahou (P1) Tiahon 1990
119
Grand-Lahou Phare 1990
50
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
-50
-100
12/01/1990
-150
25/04/1990
06/09/1990
-200
29/12/1990
-250
-300
-350
-400
La berme du profil de Tiahon est reste inchange toute lanne. Le profil na donc pas
recul. Par contre, le profil convexe du mois davril sest mu en un profil concave en septembre,
tmoignant dune rosion sur lensemble de la plage. La comparaison de cette allure avec celle de
dcembre fait apparatre une plage entirement en engraissement. An niveau du phare : de janvier
avril, le haut de profil sengraisse au dtriment du bas de profil qui srode dans des volumes
sensiblement quivalents. La zone ouest de lembouchure enregistre une rosion de lensemble de
lestran de janvier avril. Il sensuit davril septembre une rosion du haut de profil sur de sa
largeur et un engraissement trs important des de lestran. Entre septembre et janvier, rosion
et engraissement squilibrent.
Cette comparaison est faite partir des profils de Tiahon o lon enregistre la limite de
la terre ferme et de la vgtation la hauteur de la berme. La comparaison des profils de 1986 et
1990 fait apparatre un retrait de cette berme de lordre de 8m, soit une moyenne annuelle de 2m.
Le bilan global indique une tendance lrosion.
120
Au phare de Grand-Lahou, en 1986, les profils de lestran dune longueur comprise entre
50 et 60 mtres deviennent beaucoup plus courts en 1990 pour la mme saison o ils ne sont que
de 30 38 mtres. Le bilan gnral de lestran est lrosion.
De mme, la zone ouest de lembouchure observe le mme schma dynamique que le
phare avec un estran plus large en 1986 (90m) quen 1990 (48m). Le bilan gnral est rosif au
cours de cette priode.
Le profil dune longueur de 70m en janvier 1986 nest plus que de 38m en mai. De
janvier mars, la premire berme tait 33m, 30m en novembre, soit une rgression de 3m
pour la priode (Figure 51).
Jacqueville 86
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80
-100
03/01/1986
26/02/1986
27/03/1986
-200
29/04/1986
23/05/1986
24/06/1986
-300
07/08/1986
19/09/1986
21/11/1986
-400
-500
-600
-700
Jacqueville90
0
0 10 20 30 40 50 60 70
-100
-200
-300
08/09/1990
31/07/1990
18/12/1990
-400
-500
-600
-700
Les profils convexes en engraissement de janvier mars dbutent leur rosion jusquen
avril, puis les mois de mai et juin sont marqus par un dpart massif de sdiments qui ont confr
une allure concave lestran. En aot et novembre, le BE entame son engraissement. Le profil du
mois de mai nest que de 35m, alors quil mesurait autour de 90m en janvier 86. (Figure 53).
En 1990, le HE conserve sa position initiale. (Figure 54) Les croissants de haut de plage de mai
juillet sont rods au profit du bas de plage qui sest engraiss en dcembre. Le bilan global de ce
secteur est en lger engraissement.
122
Epave 86
50
0
0 20 40 60 80 100 120
-50
-100
-150
03/01/1986
-200
26/02/1986
-250 27/03/1986
29/04/1986
-300
23/05/1986
-350 24/06/1986
-400 07/08/1986
21/11/1986
-450
Epave 90
50
0
0 20 40 60 80 100 120
-50
-100
-150
-200 07/05/1990
31/07/1990
-250 08/09/1990
18/12/1990
-300
-350
123
IV.4.1.4 - CARACTERISTIQUES MORPHOLOGIQUES DE LA PLAGE A VRIDI CANAL OUEST
Le profil de plage est continuellement en engraissement en 1986 (Figure 55), seul lestran
enregistre de grandes rides qui alternent dun mois lautre. Le bilan global est
lengraissement. En 1990 (Figure 56), la dernire berme qui tait situe 190m du repre se
retrouve 210, soit une avance de 10m. Cette berme a enregistr la forte rosion du mois de mai
qui lui a fait perdre environ 5m. Les autres zones en engraissement ont t marques par la
tempte.
-300
-400
-500
-600
Figure 55 : Profils de plage Vridi canal ouest 1986
Vridi canal 90
100 07/05/1990
50
31/07/1990
0
0 50 100 150 200 250
08/09/1990
300
-50
18/12/1990
-100
-150
-200
-250
-300
-350
-400
-450
10m KM 23 1986
100
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80
-100
-200
24/01/1986
-300 27/02/1986
25/03/1986
22/04/1986
-400 12/05/1986
26/06/1986
04/08/1986
-500 17/09/1986
17/10/1986
20/11/1986
-600
-700
0
0 10 20 30 40 50 60 70
17/01/1990
-100
12/04/1990
28/07/1990
-200
05/09/1990
19/12/1990
-300
-400
-500
-600
-700
Lobservation de la figure 59 indique que de janvier juin, les profils enregistrent la tempte
avant le 23 mai 1986, marque par une rosion de la premire berme du haut de plage de 21m
15 m du repre et par un engraissement du bas de plage. Entre juin et novembre le HE reste stable
tandis que le ME et le BE sengraissent progressivement. Le bilan global est la compensation et
lpaisseur de sdiment remani est comprise entre 50 et 200m.
En 1990, engraissement et rosion se produisent autour du profil de janvier avec un bilan global
positif ; ce qui permet de conclure quen labsence de tempte la plage du KM 26 est en
engraissement ou tout au moins en quilibre (Figure 60).
126
KM 26 1986
0
-10 0 10 20 30 40 50 60 70
-50
24/01/1986
-100 27/02/1986
25/03/1986
-150
22/04/1986
-200 12/05/1986
-250 26/06/1986
04/08/1986
-300
15/09/1986
-350 17/10/1986
20/11/1986
-400
-450
-500
KM 26 1990
0
0 10 20 30 40 50 60 70
17/01/1990
-100 12/04/1990
28/07/1990
-200 05/09/1990
19/12/1990
-300
-400
-500
-600
127
IV.4.1.7. CARACTERISTIQUES MORPHOLOGIQUES DE LA PLAGE DAZURETTI
Azuretti 1986
100
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80
24/01/1986
-100 27/02/1986
25/03/1986
-200
22/04/1986
12/05/1986
-300
26/06/1986
04/08/1986
-400
15/09/1986
-500 27/10/1986
20/11/1986
-600
128
IV.4.1.8. Caractristiques morphologiques de la plage de Mondoukou
Mondoukou 1986
50
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
-50
24/01/1986
-100 27/02/1986
25/03/1986
-150 22/04/1986
12/05/1986
-200
26/06/1986
-250 15/09/1986
17/10/1986
-300
21/11/1986
-350
-400
50
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80
12/04/1990
-50
28/07/1990
-100 05/09/1990
19/12/1990
-150
-200
-250
-300
-350
-400
En 1986, les profils de cette station balnaire, en face du club de vacances VALTUR ,
prsentent une forte rosion entre mars et avril et entre mai et juin, tandis que la plage sengraisse
de juillet septembre (Figure 64). Pendant les autres mois intermdiaires, rosion et
accumulation se compensent et sannulent. Le bilan sdimentaire global est lquilibre, malgr
les submersions priodiques des infrastructures touristiques que l'on observe chaque anne
pendant les mois de mai fin juin. Face ces installations balnaires, la largeur de lestran qui
atteint parfois 130m en janvier et fvrier est rduite des valeurs minimales de 40 50m en juin.
Il faut signaler que les gestionnaires du club de vacances Valtur et du club Mditerrane
entreprennent chaque anne, au mois de septembre, avant l'ouverture de la saison touristique, des
travaux de nivellement (rechargement) des plages. Aussi, les profils en 1990 (Figure 65) ne
suiventils plus les variations saisonnires.
130
50
Assouind 1986
0
0 20 40 60 80 100 120 140
14/01/1986 160
06/02/1986
-50
11/03/1986
11/04/1986
-100
06/05/1986
11/06/1986
-150 08/07/1986
09/09/1986
-200
14/10/1986
19/11/1986
-250
-300
Assouind 1990
100
50
0
0 20 40 60 80 100 120 140
08/01/1990
-50 07/04/1990
26/07/1990
-100
04/09/1990
28/12/1990
-150
-200
-250
-300
131
IV.4.1.10 - CARACTERISTIQUES MORPHOLOGIQUES DE LA PLAGE DASSINIE
Assinie 1986
50
0 15/01/1986
0 20 40 60 80 100 120 140 160 07/02/1986
180 200
-50
12/03/1986
-100 10/04/1986
07/05/1986
-150
12/06/1986
-200 09/07/1986
10/09/1986
-250
15/10/1986
-300 18/11/1986
-350
-400
132
Assinie 1990
100
50
0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180
-50 07/04/1990
27/07/1990
-100 05/09/1990
24/10/1990
-150
27/12/1990
-200
-250
-300
Figure 67 : Profils de plage Assinie 1990
La comparaison du profil de base de 1986, avec ceux des annes 2002 2004, prsente
un recul apparent du trait de cte de 12.3 mtres ; ce qui permet de dduire une valeur de vitesse
de l'ordre de 68 cm par an pour la priode de mesure (Figure 68).
133
150 12.3 m
100
50
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
-50
31/01/1986
23/08/02
-100
30/09/03
28/04/04
-150
-200
-250
-300
-350
Les mesures effectues depuis 1986 2004 indiquent un recul de la terre ferme de
l'ordre de 6.3 mtres (Figure 69). Cette diffrence de position du trait de cte, dnote de la quasi
stabilit du primtre ctier de Jacqueville. Les premiers investissements importants de la ville ne
pourraient tre menacs qu'au bout d'un sicle.
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80
-100 6.3m
-200
-300 03/01/1986
26/07/2002
02/10/2003
-400 02/09/2004
-500
-600
-700
134
IV.4.2.3. ETAT DYNAMIQUE DE LA PLAGE A LA STATION EPAVE DU DORA
L'influence des structures de protection de l'entre du canal de vridi se fait sentir au-del
de l'pave du DORA. La figure 70 indique bien l'engraissement de la zone ouest depuis le
rallongement de l'pi d'arrt des sables, avec pour consquence une progradation du trait de cte
de l'ordre de 50 mtres depuis 1986.
50 m
50
0
0 20 40 60 80 100 120 140 160
-50
-100
-150
-200
-250
03/01/1986
-300
26/07/2002
02/10/2003
-350
02/09/2004
-400
-450
Au phare de Port-Bouet, les levs de profils de plage sont intervenus aprs les temptes
de juillet 1984 et celle de mai 1986 qui ont imprim des reculs importants du trait de cte de
l'ordre de 20 30 m. En dehors de ces vnements exceptionnels, environs 8,6 m de terre ferme
ont t perdus de 1987 2004 (Figure 71), soit une vitesse de recul de 0.5 m/an. Ce rsultat est en
parfait accord avec les prvisions du modle sdimentologique de Port-Bouet qui ont donn la
valeur moyenne annuelle de 0.5 m sur 20 ans (SOGREAH, 1988).
135
100
8,6m
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
-100
-200
11/02/1987
24/07/2002
-300
18/09/2003
27/05/2004
-400
-500
-600
-700
Figure 71 : recul du trait de cte au phare de Port-Bouet 1986-2004
On peut noter (Figure 72) que les mi et bas estrans se sont engraisss au dtriment du
haut estran. Les calculs de cubatures effectus donnent un bilan positif actuel, tmoin de la
tendance gnrale l'engraissement signale entre 1986 et 1990. Le trait de cte est rest en
dehors de la zone d'influence des temptes.
Km26 P1
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80
-50
-100
-150
-200
24/01/1986
24/07/2002
-250
18/09/2003
27/05/2004
-300
-350
-400
-450
-500
Figure 72 : Evolution du trait de cte au PK26 route de Bassam entre 1986-2004
136
II.4.2.6 - ETAT DYNAMIQUE DE LA PLAGE DE MONDOUKOU
Cette zone confirme sa stabilit relative en 18 ans de suivi, malgr l'abaissement du haut
estran conscutif des actions antrhopiques (Figure 73).
50
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80
-50
-100
-150 24/01/1986
24/07/2002
-200 27/05/2004
-250
-300
-350
100
50
0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180
-50
-100
16/09/2003
25/05/2004
-150
31/08/2004
12/03/1986
-200
-250
-300
-350
137
IV.4.3 - SYNTHESE ET DISCUSSION
Un certain nombre de caractristiques morphologiques permettent de dcrire ces plages
ivoiriennes comme des plages rflectives, comparables celles dcrites par Short (1979), Wright
et al. (1979 et 1985), Sunamura (1988) et Masselink et Short (1993) (Figure 75). Il s'agit
notamment de :
- la faible largeur de la plage arienne (Short et Hesp, 1982) ;
- la prsence des croissants de plage, caractristiques de ce type de plage. La formation
des croissants de plage a t attribue l'action de diffrents mcanismes tels que le "swash"
(Kuenen, 1948 ; Otvos, 1964 ; Williams, 1973 ; Dubois, 1978), les courants d'arrachement
(Dalrymple et Lanan, 1976), les mcanismes de propagation de la houle aprs dferlement
(Gorycki, 1973; Tamai, 1981) ou les ondes de bord ou "edge waves" (Komar, 1971b et 1973.;
Guza et Inman, 1975 ; Huntley et Bowen, 1975; Sallenger, 1979; Wright, 1980; Guza et Bowen,
1981; Inman et Guza, 1982 ; Kaneko, 1984; Miller et al., 1989). Les ondes de bord sont des
ondes piges entre la zone de dferlement et le rivage par la rflexion et la rfraction des houles
incidentes et se propagent paralllement au rivage. Par ce qu'elles se dveloppent en prsence de
houles incidentes stationnaires, elles constituent un phnomne ondulatoire caractristique des
plages rflectives (Wright et al., 1979; Wright et Short, 1983; Antia, 1989). Ce sont les variations
longitudinales de leur amplitude qui initieraient la formation des croissants de plage (Guza et
Davis, 1974; Huntley, 1976; Guza et Bowen, 1976) ;
- la faible variabilit des paramtres morphologiques (coefficient de variation en
gnral infrieur 0,25) qui est comparable aux rsultats obtenus sur des plages du mme type en
Australie (Short, 1980; Short et Hesp, 1982; Wright et Short, 1984).
Si l'on considre les moyennes des mouvements verticaux mensuels par secteur, il est
possible de distinguer trois grandes priodes qui sont loin d'tre homognes :
- une priode de mouvements variables de mars mai ;
- une priode d'rosion dominante qui s'tend de mai aot ;
- une priode d'accumulation dominante, doctobre fvrier.
Lors de cette dernire priode, les profils tendent tre convexes rectilignes avec
parfois de fortes pentes sur le littoral ouest et des pentes plus douces lEst dAbidjan. La largeur
de la plage arienne augmente. Ces priodes ont une tendance bien tablie (rosionnelle ou
accrtionnelle) et concident presque exactement avec les saisons prcdemment dfinies. Elles
permettent ainsi de conclure un fonctionnement saisonnier des plages du littoral qui se traduit
par une succession de profils rods et de profils accrts.
138
Cependant, cette synthse des rsultats ne doit pas faire oublier qu'au sein d'une priode
de tendance donne, on peut observer, ponctuellement, le long du littoral, la tendance inverse.
D'un autre ct, au cours d'un mme mois, deux profils de stations voisines peuvent prsenter des
mouvements verticaux opposs.
139
Figure 76 : principaux mouvements verticaux observs en fonction du profil de dpart
140
Cette thorie, qui est base sur des tudes de plage de la cte ouest des Etats-Unis o le
climat des houles a effectivement une signature saisonnire trs marque, a t svrement
critique, quand les tudes de ce type se sont tendues d'autres littoraux du monde o les
houles, trs nergtiques, ne rpondent pas forcment une rpartition saisonnire. Il est
actuellement suggr de distinguer entre profils de forte nergie et profils de faible nergie
(Sallenger et al., 1985). D'autre part, la variabilit spatio-temporelle de l'volution
morphologique des plages a t observe ailleurs (Larson et Kraus, 1994) et en particulier sur les
ctes du Nigria (Ibe, 1988). Enfin, il faut noter que les passages d'une tendance l'autre ne se
traduisent pas, comme cela a t dcrit par les australiens (Short, 1979; Wright et al:, 1979) ou
les japonais (Sunamura, 1988), par un changement de la nature des plages; celles-ci conservent
leurs caractristiques de plages rflectives et peuvent donc tre considres comme des plages
rflectives modales (Wright et Short, 1983 et 1984).
Les mouvements verticaux, dduits de la comparaison des profils mensuels, sont de trois
types: des mouvements d'rosion, d'accumulation ou de compensation. Ces derniers dsignent des
mouvements combins d'rosion et d'accumulation le long d'un profil ; ce qui aboutit un bilan
global proche de zro et traduit un change sdimentaire le long de la plage arienne. Ces types
de mouvements induisent des modifications morphologiques de la plage trs diverses, les plus
frquemment observes tant reprsentes sur la figure 76. Cette figure montre que l'volution
morphologique de la plage dpend essentiellement de la forme de dpart du profil, influence qui
avait dj t signale par diffrents auteurs (Sunamura et Horikawa, 1974 ; Short, 1979 ; Wright
et Short, 1983 et 1984), mais aussi de la rpartition le long de la plage des zones de dpt et
d'rosion. D'une manire gnrale, les mouvements d'accumulation entranent toujours un
rehaussement du profil et une tendance la diminution de la pente de la plage, alors que les
mouvements d'rosion produisent un abaissement du profil et une tendance l'augmentation de la
pente. Quant aux mouvements de compensation, ils conduisent des variations opposes du
niveau des parties haute et basse de la plage, avec des volutions diverses de la pente du profil de
plage. Par contre, il apparat nettement que la forme d'un profil de plage ne peut tre considre
comme un indice fiable d'une tendance rosionnelle ou accrtionnelle de la plage, en accord avec
les conclusions de Thom et Hall (1991).
On se rappelle qu'une grande majorit de chercheurs pense que le niveau de la mer s'est
rellement lev d'une quinzaine de centimtres depuis la fin du XIXe sicle et qu'il continue
monter, mais on se souvient aussi que le problme est obscurci par l'interfrence de l'instabilit
141
tectonique des continents avec les oscillations eustatiques du plan d'eau des ocans. En effet, il a
t constat que sur une plage en tat d'quilibre sdimentaire, donc stable dans sa forme et son
volume l'chelle de l'anne, car son profil varie entre la saison des temptes et celle du temps
calme, une lvation du niveau de la mer provoque un dmaigrissement et un recul. Le profil
transversal de la plage migre paralllement lui-mme vers la terre par rosion de la partie haute
de l'estran. Le matriel ainsi enlev s'accumule sur l'avant plage de telle sorte que l'paisseur de la
tranche d'eau sur les petits fonds littoraux ne varie pas. Ds le dbut des annes cinquante, des
chercheurs sovitiques travaillant sous la direction de V.P. Zenkovitch, avaient entrevu ce
phnomne. Mais, celui-ci est connu sous l'appellation de rgle de Bruun, nom du scientifique
danois qui l'a clairement nonc en 1962 (Figure 77). Depuis, cette rgle a t vrifie non
seulement sur des modles physiques, mais aussi sur le terrain.
DEPOT
142
Par ailleurs, les variations court terme du profil de plage, de la position des barres et de
la pente de la plage rsultent des changements dans le rgime des houles (Sunamura, 1988). Ces
changements peuvent s'exprimer sous la forme de huit tapes topographiques : rosionnels,
accressionnels et six tapes transitoires (Figure 78). Ces tapes peuvent tre exprimes en terme
de paramtre K = H2/gT2d ; o H est la hauteur moyenne journalire de la houle, T est la priode
journalire moyenne de la houle, d le diamtre moyen du sdiment et g l'acclration de la
pesanteur.
- Si K est suprieur 20, les barres migrent en direction du large et la cte est en rosion.
La plage et les barres d'avant cte tendent tre rectilignes et dissipatives. Les houles se brisent
sur les barres d'avant cte.
- Si 5 < K < 20, les barres se dplacent en direction du littoral et deviennent sinueuses; la
plage prograde. Un sillon se creuse paralllement la plage.
- Si 3.5 < K < 10, les barres se rapprochent de la plage et migrent sur la plage pour former
un gradin. La pente de la plage augmente et des dferlements frontaux se produisent sur la plage.
La plage devient rflective.
CONCLUSION PARTIELLE
Ainsi, en termes de bilan annuel, la majorit des profils ont un bilan rosionnel de
Fresco Grand-Lahou, du canal de Vridi au KM 23 route de Grand-Bassam. La tendance inverse
s'observe l'Ouest du canal de vridi et l'Est du KM26 route de Grand-Bassam o le trait de cte
est en engraissement ou tout au moins en quilibre.
La tendance l'rosion des secteurs littoraux prcits peut tre mise en relation avec la
nature mme de ces plages. En effet, les plages rflectives, bien que reprsentant le stade ultime
d'une squence d'accrtion (Figure 75), sont trs sensibles l'rosion, notamment cause du
faible stockage sdimentaire qui les caractrise (Wright et al., 1979 ; Short, 1979 et 1980 ; Short
et Hesp, 1982 ; Wright et Short, 1983). Aussi, toute modification ngative, mme minime, de ce
stock sdimentaire accentue-t-elle leur sensibilit l'rosion. Ce constat a t galement fait par
Kouakou (2004) qui note une tendance rosionnelle sur 200 m de plage l'Ouest de l'embouchure
du Bandama, avec un dficit sdimentaire de la plage arienne de l'ordre de 13.200 m3 . Ce dficit
serait l'origine du recul du trait de cte qui avoisine les valeurs de 2.5 m/an (Wognin, 2004).
L'essentiel du recul se produit de mars juillet. Dans la zone d'Abidjan, Coffie (2002) reconnat
l'tat d'rosion des secteurs du Lido et des tourelles.
143
Figure 78 : Modle des variations morphologiques des plages (Sunamura, 1988)
144
A l'inverse de cette tendance l'rosion, certaines plages prsentent un bilan annuel positif : la
zone l'Ouest du canal de Vridi et l'Est du PK26 route de Grand-Bassam et certaines portions
de plage situes en amont des caps rocheux dans le littoral ouest ivoirien. On peut galement
signaler l'tat d'quilibre relatif des zones situes entre les deux ttes du canyon du Trou-Sans-
Fond (Coffie, 2002).
Les caractristiques sdimentologiques ont t dfinies pour les priode d'rosion (mai aot) et
daccrtion maximales (octobre fvrier) qui sont celles observes partir de lanalyse
morphologiques des plages de 1986 et de 1990.
145
(Octobre fvrier 1986 1990) (Figure 79a)
Les sdiments de la plage sont des sables fins, grossiers moyens (0.44 >Mz>2.14)
trs bien, bien, modrment mal classs (0.32 < < 0.89) et skewness qui varie de 0.58
+0.70. Ces sdiments sont transports surtout par saltation, parfois en suspension gradue et par
charriage. On peut, daprs les diagrammes de dispersion, les subdiviser en trois groupes :
-les sables de haut de mi et de bas estran qui sont moyens grossiers (0.86 > Mz >
1.48). Les lments du bas estran sont grossiers, alors que ceux du mi et du haut estran sont
moyens.Ce sont des sables trs bien bien classs (0.32 < < 0.48). Le classement samliore
avec laugmentation de la taille des grains, car les lments du bas estran sont mieux classs que
ceux du mi et du haut estran ;
-les sables de haut de mi et de bas estran du groupe II : ce sont des sables grossiers
moyens (0.44 > Mz > 1.9), modrment classs (0.50 < < 0.76) et skewness positif (+0.01 <
Sk < +0.70). Ces lments diffrent des prcdents par leur variation granulomtrique importante
et aussi par une dtrioration du classement ;
-les sables du haut et du bas estran du groupe III : ce sont des sables moyens fins ( 1.08
> Mz > 2.14 ), mal classs (0.80 < < 0.89 ). Les lments du bas estran sont plus fins que
ceux du haut estran. Le skewness variable est tendance ngative (-0.50<Sk<+0.21) ;
Les variations granulomtriques les plus importantes pour cette priode sobservent au niveau du
bas estran. Cest au niveau de cette unit morphologique que se fait une partie du transport par
drive littorale (Komar, 1971a).
Il en rsulte que les sdiments de plage San-Pdro sont htrognes et vont des sables
grossiers aux sables moyens durant les deux priodes. Mais ils sont parfois fins de Octobre
Fvrier. Ces sdiments sont transports en gnral par saltation.
146
San Pedro ( Octobre Fvrier 86 - 90 )
a)
2,5 II
Moyenne ( Mz )
III
2
1,5 HE
ME
1 I BE
0,5
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
Ecart-type ( )
1,5
HE
1 ME
BE
0,5
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
Ecart-type ( )
1
II
0,8
Skewness ( Sk )
0,6 HE
III
0,4 ME
0,2
I BE
0
-0,2 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
Ecart-type ( )
147
IV.4.4.2 - CARACTERISTIQUES DES SEDIMENTS A GRAND-LAHOU
Les sdiments de la plage sont grossiers moyens (0.92 > Mz > 1.66). Ils sont bien
modrment classs (0.38 < < 0.66) et skewness qui varie de 0.24 +0.29, donc avec une
lgre tendance positive. Ces sdiments sont transports par saltation. Les sdiments tant moins
grossiers, mieux classs avec un skewness plus ngatif que ceux de San-Pdro durant cette mme
priode, nous pouvons affirmer selon McLaren et Bowles (1981) que ces sdiments sont issus
dun dpt intgral de la charge sdimentaire transporte. Les diagrammes de dispersion
permettent de distinguer trois grands ensembles de sdiments :
-les sables de bas et de mi estran (I) : ce sont des sables moyens (1.02 >Mz >1.66),
bien classs (0.38 < < 0.41 ) et skewness variable (-0.04 < Sk < +0.28), mais tendance
positive . En gnral les lments du bas estran sont plus fins que ceux du mi estran ;
- les sables de mi et de haut estran (II) : ce sont des lments grossiers moyens (0.92 >
Mz > 1.42). Les chantillons du haut estran sont les plus grossiers. Cet ensemble sdimentaire
est bien class (0.43< < 0.48) et possde un skewness variable (-0.24 < Sk <+0.21) donc avec
une lgre tendance ngative ;
-les sables de haut, de mi et de bas estran (III) : ce sont des sables moyens
(1>Mz>1.42) les plus mal classs (0.53 < < 0.66) et skewness variable (0.21<Sk< +0.11),
donc tendance ngative.
Le classement se dtriore dun ensemble sdimentaire un autre.
Les sdiments de la plage sont grossiers moyens (0.74 > Mz > 1.84), bien
modrment classs (0.39 < < 0.64) et skewness variable (-0.08 < Sk < +0.89), mais forte
tendance positive. Ils sont transports par saltation .Les diagrammes de dispersion nous ont
permis de les subdiviser en trois grands groupes :
-les sables de bas et de mi estran qui sont moyens (1.06 > Mz > 1.84), bien
modrment classs (0.45<<0.53) et skewness fortement positif (+0.54<Sk<+0.89).
-les sables de bas, de mi et de haut estran qui sont des sables grossiers moyens
(0.72 > Mz > 1.72), bien modrment classs (0.48 < < 0.63) et skewness positif (+0.28 <
Sk < +0.40). Les lments du bas estran sont plus grossiers que ceux du haut et du mi estran. A
partir dun ensemble de sdiments pris en charge par le transport, les grains grossiers se dposent
plus vite que les grains fins (McLaren et Bowles, 1981).
148
Octobre Fvrier ( Gd-Lahou 86- 90 )
I
2
Moyenne ( Mz )
II
1,5
HE
1 ME
BE
0,5
III
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8
Ecart-type ( )
0,4
II
0,3 I
Skewness ( Sk )
0,2
HE
0,1
ME
0
BE
-0,1 0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7
-0,2
-0,3
III
Ecart-type ( )
1,8
I II
1,6
Moyenne ( Mz )
1,4
1,2 HE
1
ME
0,8
0,6 BE
III
0,4
0,2
0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7
Ecart-type ( )
149
-les sables du bas, du mi et du haut estran grossiers moyens (0.72 > Mz > 1.72), bien
modrment classs (0.39 < < 0.64) et skewness tendance lgrement positive ( -0.08 < Sk
< +0.14 ).
Les sdiments de plage Grand-Lahou sont plus homognes que ceux de San-Pdro
durant les deux priodes et vont des sables grossiers aux sables moyens. Le bas estran devient
plus fin lors des fortes houles. Ils sont transports principalement par saltation lors du triage
granulomtrique.
150
Jacqueville
Jacqueville
151
II.4.4.4 - CARACTERISTIQUES DES SEDIMENTS A PORT-BOUET
Les sables de Port-Bouet sont gnralement grossiers (M <1) sur tout l'estran et trs
bien classs (0.2<<0.4) skewness variable. Ceux de vridi canal ouest vont des grossiers aux
moyens (0.4>M>1.8) grossiers et modrment classs. Si le skewness est variable Port-
Bouet, il reste exclusivement positif Vridi canal ouest avec une tendance vers les lments fins
(figure 82).
Abidjan89
1,8
1,6
1,4
1,2
Port Bouet HE
Moyenne
1
CanalW HE
Port Bouet BE
0,8
CanalW BE
0,6
0,4
0,2
0
-1 -0,5 0 0,5 1 1,5
Skewness
Ce sont des sables grossiers moyens avec des moyennes qui oscillent entre 1.68 et
0.76. Ils sont bien modrment classs (0.4 < < 0.61) et skewness tendance positive (-
0.1 < SK < +0.75). Ces sdiments sont transports par saltation. Les sdiments mieux classs et
skewness plus positif que ceux de Grand-Lahou sont probablement issus dun dpt slectif
152
partir de la charge sdimentaire (McLaren et Bowles, 1981). Les diagrammes de dispersion
permettent de distinguer deux ensembles de sdiments :
-le mi-estran et le haut estran qui prsentent en majorit des sdiments moyens avec peu
dlments grossiers (0.84 > Mz > 1.68), bien modrment classs (0.41 < < 0.61) et
skewness fortement positif (+0.21 < Sk < +0.75) ;
- le bas-estran avec les sables les plus grossiers (0.71 > Mz > 1) bien modrment
classs (0.40 < < 0.58) et skewness en gnral positif (0.01<Sk<+0.74). On observe une zone
intermdiaire constitue dlments de haut et de mi estran qui marque un passage progressif des
sdiments du bas estran plus grossiers vers les sdiments du mi et du haut estran plus fins.
Les sdiments de la plage sont des sables moyens fins (1.3 > Mz > 2.34), bien
modrment classs (0.43 < < 0.70 ) et skewness tendance positive (-0.06<Sk<+0.52). Ils
sont transports en suspension gradue ou en saltation. Le mode de transport est plus efficace
pour les grains fins que pour les grains grossiers (McLaren et Bowles, 1981). On peut les
regrouper grce aux diagrammes de dispersion en trois grands ensembles sdimentaires :
- les sables de haut estran : ce sont des sables moyens (1.30 > Mz > 1.72 ) ,bien
modrment classs (0.43<<0.64) et skewness fortement positif (+0.30<Sk<+0.52) ;
- la mi estran qui comprend des sables plus fins que ceux du haut estran
(1.36>Mz>1.94) classement variable (0.47<<0.65) et skewness positif (+0.15<Sk<+0.31) ;
- le bas estran qui comprend des sables moyens fins (1.50>Mz>2.34) modrment
classs (0.59 < < 0.70) et skewness qui oscille entre 0.06 et +0.32 donc tendance positive.
Ainsi du haut estran vers le bas estran sobserve un granoclassement des sables qui deviennent de
plus en plus fins et un classement qui se dtriore dans le mme sens .
Conclusion :
Au PK 26, la slectivit des lments varie dune priode une autre. Ils sont grossiers
moyens de Mai Aot et sont moyens fins dOctobre Fvrier. La taille des sdiments
diminue du bas estran vers le haut estran de Mai Aot alors que de Octobre Fvrier le sable
devient de plus en plus fin du haut estran au bas estran. On constate de part et dautre que le
classement samliore avec laugmentation de la taille des grains. Les sdiments sont transports
en saltation durant les deux priodes mais parfois en suspension gradue de Octobre Fvrier.
153
Km26 ( Mai Aot 86 - 90 )
2
a)
Moyenne ( Mz )
1,5
HE
1 ME
BE
0,5
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8
Ecart-type ( )
0,6
0,4 HE
ME
0,2 BE
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8
-0,2
Ecart-type ( )
2
HE
1,5
ME
1
BE
0,5
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8
Ecart-type ( )
154
IV.4.4.6 - CARACTERISTIQUES DES SEDIMENTS A ASSOUINDE
Ce sont des sables fins (2.6 > Mz > 2.96), bien modrment classs (0.35 < < 69) et
skewness fortement positif ( +0.12 < Sk < +1.08 ). Ces sdiments sont plus fins, mieux classs
et skewness plus positifs que ceux du KM26. Ils sont donc issus dun dpt slectif partir de
la charge sdimentaire ( McLaren et Bowles, 1981). Ils sont transports en suspension gradue.
Les diagrammes de dispersion ont permis de distinguer deux grands ensembles ( figure 84) :
- les sdiments de haut estran ( I ) qui sont des sables fins ( 2.90 > Mz > 2.96), bien
modrment classs ( 0.47 < < 0.62 ) et skewness fortement positif (+0.97 < Sk < +1.08) .
Plus la moyenne augmente, plus le classement samliore. En gnral, au fur et mesure que la
moyenne augmente le skewness devient de plus en plus positif.;
- les sdiments de haut de mi et de bas estran (II) qui sont plus grossiers (2.60 > Mz >
2.86), mieux classs (0.35 < < 0.63) et skewness plus faiblement positif (+0.13< Sk < +0.90).
On remarque que plus la moyenne augmente plus le classement samliore et le skewness devient
de plus en plus positif.
Les sdiments de plage sont des sables fins trs fins (2.16 > Mz > 3.16), classement
variable (0.33 < < 0.79) et skewness fortement positif (+0.03 < Sk < +1.18). Les sdiments
sont transports en gnral en suspension gradue et parfois en suspension uniforme. Puisquils
sont mieux classs et ont un skewness plus positif que ceux de PK26, alors selon McLaren ils
sont issus dun dpt slectif partir de la charge sdimentaire. Les diagrammes de dispersion
permettent de les subdiviser en trois grands ensembles sdimentaires :
-les sdiments du haut estran (I) qui sont fins trs fins (2.56 > Mz > 3.02), bien
classs ( 0.40 < < 0.50 ) et skewness trs positif ( +0.47 < Sk < +1.18 ) . Au fur et mesure
que la moyenne augmente le skewness devient de plus en plus positif et le classement se
dtriore ;
-les sdiments du mi estran (II) qui sont des sables fins trs fins ( 2.51 > Mz > 3.16 ),
moins bien classs que ceux du haut estran ( 0.45 < < 0.73 ) et skewness fortement positif (
+0.18 < Sk < +1.25 ) ;
-les sdiments du bas estran (III): ce sont les sables les plus grossiers (sables fins : 2.16
> Mz > 2.6), les plus mal classs (0.56 < < 0.79) et skewness positif (+0.03 < Sk < +0.35).
155
Le classement samliore du bas estran vers le haut estran. On constate donc que le mode de
transport est plus efficace pour les sdiments fins que pour les sdiments grossiers (McLaren et
Bowles, 1981).
Les sdiments de plage Assouind sont fins de mai aot alors quils sont fins trs fins de
octobre fvrier. La taille des lments diminue du bas estran vers le haut estran pendant les
deux priodes. Le classement samliore avec laugmentation de la taille des grains de mai aot
mais de octobre septembre cest le phnomne inverse qui sobserve. Les sdiments sont
transports en suspension gradue durant les deux priodes, mais parfois en suspension uniforme
de octobre fvrier.
1,2
Moyenne ()
1 I HE
0,8 II ME
0,6 BE
0,4
0,2 III
0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9
Ecart-type ( )
0,8 HE
II
0,6 ME
0,4 BE
0,2
0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7
Ecart-type ( )
156
IV.4.4.7 - CARACTERISTIQUES DES SEDIMENTS A ASSINIE
Les sdiments de la plage sont des sables trs fins, fins moyens (1.32 > Mz > 3.10),
biens modrment classs (0.44 < < 0.74) skewness variable (-0.06<Sk<+0.85) mais
tendance positive. Ces sdiments sont transports en gnral en suspension gradue, rarement en
saltation ou en suspension uniforme. Les diagrammes de dispersion permettent de les subdiviser
en trois grands groupes :
- les sdiments du haut estran qui sont les sables les plus fins (2.3>Mz>3), bien
modrment classs (0.44 < < 0.60) et skewness trs positif (+0.08<Sk<0.8) ;
- les sdiments de mi estran qui sont moyens fins (1.32 > Mz > 2.58), modrment
mal classs (0.53 < < 1.08) et skewness tendance positive (-0.06< SK < +0.48) ;
- les sdiments du bas estran : ce sont des sables moyens fins (1.38 > Mz > 2.6),
modrment classs ( 0.61 < < 0.65 ) et skewness positif (+0.17<Sk<+0.46).
En gnral la taille des grains diminue du bas estran estran vers le haut estran. Ce qui signifie que
le mode de transport est plus efficace pour les grains fins que pour les grains grossiers (McLaren
et Bowles, 1981).
Les sdiments de la plage dAssinie sont des sables moyens, fins trs fins (1.92 > Mz
> 3.26), classement variable (0.46 < < 0.83) et skewness positif (+0.02 < Sk < +0.56). Ils
sont transports en gnral par suspension gradue, plus rarement en suspension uniforme ou par
saltation. Les diagrammes de dispersion permettent essentiellement de distinguer deux grands
ensembles bien distincts :
-les sdiments du haut estran (I) qui sont fins (2.40 > Mz > 2.82), bien modrment
classs ( 0.46 < < 0.61 ) et skewness positif ( +0.13 < Sk < +0.31 ) ;
-les sdiments du mi estran (II) qui sont moyens, fins trs fins (1.92 > Mz > 3.26) et
les plus mal classs ( 0.61 < < 0.83 ). Le classement se dtriore donc des sdiments de haut
estran vers les sdiments de mi estran. Ces derniers ont un skewness trs positif (+ 0.16<Sk<
+0.56).
La plage d'Assinie se caractrise par lhomognit des sdiments. Ces sdiments sont
plus grossiers de mai aot. La taille des lments diminue du bas estran vers le haut estran
pendant cette saison. Les sdiments sont transports en gnral en suspension gradue de part et
dautre.
157
Assinie ( Mai Aot 86 - 90 )
a)
4 I II
Moyenne ( Mz )
I III
3
HE
2
ME
1 III
IIII BE
0 I
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2
Ecart-type ( )
II 3
HE
2
ME
1 BE
III
0
-0,2 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
Skewness ( Sk )
3 II IIII
2 HE
ME
1
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
Ecart-type( )
158
CONCLUSION PARTIELLE
Lanalyse des sdiments sur lensemble du littoral ivoirien laisse apparatre une
dcroissance granulomtrique des sables de plage, de lOuest vers lEst. On peut noter une faible
dcroissance dans la taille des grains entre San-Pdro et Vridi canal ouest de 1.3 1.6 , alors
que de Port Bouet Assinie (Figure 86), la dcroissance est significative ; elle passe de 0.5 3 ,
donc des sables grossiers aux sables fins.
1
Assinie
0,5 km 26
Skwness
Monboukou
0
Port Bouet
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5
-0,5
Vridi Canal Ouest
-1 Azuretti
PHI 50
.
Figure 86 : Variation longitudinale des paramtres granulomtriques des sables du littoral
ivoirien entre Port-Bouet et Assinie.
La figure 86 montre bien que les stations prsentent diffrentes populations de grains.
Ainsi, au Km 26, ils ne font pas moins de 0.2 mm de diamtre, Mondoukou il sont
obligatoirement en dessous de 0.3 mm, ceux d'Azuretti sont exactement placs entre ces deux
valeurs, les grains Assinie se retrouvent partout dans le positif, ceux du canal de Vridi sont trs
proches du 0 et de Mondoukou, et enfin, ceux de Port Bouet sont trs disperss entre le positif et
le ngatif.
160
IV.5 - CONFIGURATION ACTUELLE DES PLAGES DU LITTORAL IVOIRIEN
Le littoral est dans l'ensemble stable. Sur les plages, il se produit un quilibre dynamique
entre les mouvements saisonniers (rosion de mai juillet et engraissement en saison sche) ; on
peut citer les sites de Tabou et de Grand-Bereby. Cependant, cet quilibre est prcaire voire
rompu aux points sensibles que sont les embouchures de certains fleuves et rivires et le Port de
San-Pdro.
Le transit sdimentaire littoral naturel et l'amnagement du Port (dans les annes 1970)
ont contribu une volution importante du trait de cte :
- il se produit une obstruction permanente de la lagune Digbou l'Ouest du Port par
le cordon littoral ;
- construction dun Tombolo (accumulation) l'Ouest du Port ;
- une rosion de 0.5 1.0 mtre par an autour des jetes du Port.
161
2
1
Photographie 2: Plage du Club Nautique
Photographie 1 : Plage du Club Nautique le en Aot 2002
28/12/01.
Plus l'Ouest, caps rocheux et plages sableuses alternent. Les extractions de sable
grande chelle l'embouchure de la lagune "Dibou" (photographie 3) sont l'origine de la
dgradation de la portion de plage voisine du village de pcheurs (photographie 4).
3 4
162
5 6
Le transit sdimentaire littoral devient important vers l'Est (depuis Fresco jusqu' Vridi).
L'instabilit du trait de cte devient proccupante aux points sensibles que sont Fresco, Grand-
Lahou et Vridi-Port-Bout (Tableau XII).
Le schma de principe du recul de cette partie du littoral est le suivant :
- En saison sche de novembre Mars, la faible houle est l'origine des vagues peu cambres,
donc peu agressives, qui dferlent proximit du rivage, et de la remonte du matriel de l'avant
plage vers la plage. En raison de cet engraissement saisonnier, les plages s'largissent et loignent
la ligne de rivage des falaises qui se stabilisent. Ces falaises sont recouvertes par une vgtation
basse et discontinue, parfois inexistante lorsque l'homme y est prsent.
- Avec les fortes houles de la saison des pluies, de Mai Aot, les sdiments, qui tendaient
protger le trait de cte de l'action marine, sont happs par des vagues cambres imposantes et
sont entrans vers l'avant plage. Avec le dmaigrissement progressif des plages, la falaise
devient vive et, rgulirement battue par les vagues, elle subit une attaque basale. Aprs avoir
dbarrass les dbris relatifs la saison des pluies prcdentes, l'impact des vagues exerce une
pression considrable au pied de la falaise et contribue essentiellement l'effondrement des
parois.
163
Le fait que les surfaces gagnes par les accumulations sableuses en saison sche soient
infrieures aux surfaces perdues en saison des pluies entrane une dstabilisation de la falaise. Ce
processus traduit un dsquilibre de la dynamique littorale et un dficit du budget sdimentaire.
Fresco.
La flche littorale que constitue le cordon littoral (Fresco village) subit une rosion de 1
2 m/an (30 50 m de recul en 30 ans). Cette flche crot vers l'Est sous l'action de la drive
littorale en obstruant totalement les immenses plans d'eau du proche arrire pays (lagune de
Fresco et le fleuve Bolo). Louverture de la lagune de Fresco vers la mer, prcdemment l'Est,
se situe actuellement lOuest de la flche de sable. Tout porte croire que les temptes de juillet
1984 et de mai 1986 ont contribu ce changement morphologique.
Grand-Lahou.
Il a t observ sur la priode (1985-87) un recul de 10 mtres du littoral, soit une
rosion de 3m/an (Koffi et al., 1987). L'importante quantit de sable transport depuis l'Ouest par
la drive littorale (1.200.000 - 800.000 m3/an) et la baisse du rgime du Bandama contribuent
la fermeture saisonnire de son embouchure. Ceci entrane entre autre une perturbation de la
pche artisanale locale. Les mesures effectues par divers auteurs sur la portion de plage situe
l'Ouest de l'embouchure sont consignes dans le tableau XII ci-dessous :
164
Vridi - Port-Bout.
Ce site constitue le point sensible le plus proccupant du littoral :
Il s'est produit une importante accumulation de sable l'Ouest du Canal de Vridi depuis
la construction de la digue d'arrt en 1973. Paralllement, une svre rosion (1,5 2 m/an) a lieu
Vridi-Port-Bout, avec des pisodes "catastrophiques" (la tempte de juillet 1984 qui a imprim
un recul de 10 20 m du trait de cte au phare de Port-Bouet).
L'volution du littoral dans ce secteur est en fait trs complexe du fait de la proximit du
"Trou-Sans-Fond". Des points particulirement sensibles l'rosion ont pu tre relevs. Il s'agit
de la cit portuaire de Vridi (le vigile), des installations htelires : Le Cakpo (photographie 7),
Palm Beach, La Vigie en face de l'aroport (dont les ouvrages ont t dchausss en partie en
octobre 1987) (photographie 8), le Cabanon, le secteur de la Mairie et du Phare de Port-Bout
(Photographie 10) et enfin la zone du restaurant "les tourelles" (photographie 9).
9
7 8
165
10
166
11 12
CONCLUSION PARTIELLE
Photographie 11 : Plage dAssouind au Photographie 12 : Plage dAssouind au
mois de mars.: mois daot
CONCLUSION PARTIELLE
GRAND-BASSAM
AZURETTI Sables moyens Plages reconstitues
GBAMBLE Sables moyens aprs larrt des carrires
de sable
KM26 grossiers
MAFIBLE Sables moyens
KM23 grossiers
Recul important du trait
Sables
PORT-BOUET de cte en tte du canyon
grossiers
dAbidjan
ABIDJAN
Sables moyens
JACQUEVILLE
grossiers Relative stabilit de la
Sables moyens cte
TOUKOUZOU grossiers
Sables moyens
GRAND-LAHOU grossiers Erosion du trait de cte
Sables moyens et instabilit des flches
FRESCO grossiers sableuses
Sables moyens
CTES MIXTES EN
SASSANDRA
grossiers
Littoral globalement
ECHELON
Sables stable.
Littoral SAN-PEDRO
grossiers - fins Erosions trs localises
relativement stable
GRAND-BEREBY Sables moyens (zone du port de San-
Sables moyens Pdro et club nautique)
TABOU
grossiers
Toutes ces observations conduisent la proposition dun plan de gestion littorale, prcd par une
tude sur modle pour proposer des solutions d'amnagement.
168
TROISIEME PARTIE
ESSAI DE MODELISATION
169
CHAPITRE V
VILLE DABIDJAN
ESSAI DE MODELISATION
170
INTRODUCTION
En juillet, 1984 puis en mai 1986 sont survenues des temptes exceptionnelles qui ont
imprim un recul important au trait de cte Port-Bouet et certainement dans dautres portions de
la cte ivoirienne. Face cette situation proccupante du recul du littoral, le Gouvernement de
Cte dIvoire par lentremise du Ministre en charge de lEnvironnement a suscit la cration
dun groupe de travail sur lrosion ctire Port-Bouet . Ce groupe, caractre
pluridisciplinaire comprenait les structures techniques intervenant sur le littoral, en loccurrence
le Centre de Recherches Ocanologiques (CRO), le Port Autonome dAbidjan, la Direction des
mines et gologie, lUniversit de Cocody, la Direction du Contrle de Grands Travaux
(DCGTx) et la Municipalit de Port-Bouet. Les conclusions majeures de ces rflexions ont
converg vers lide de protection globale de lensemble du littoral. Cest ce titre que le CRO a
particip la collecte de donnes (sdimentologiques, morphologiques et hydrologiques) en vue
de la construction d'un modle rduit (modle physique) ncessaire la mise en uvre dune
solution de protection. Ltude sur modle physique, finance par la Mission de Coopration et
dAction Culturelle Franaise (sur fonds FAC), a t confie au Laboratoire Central
d'Hydraulique de France division de SOGREAH Grenoble avec la participation scientifique in
situ du PAA et du CRO. Ce modle permet de comprendre lvolution future du trait de cte
Vridi-Port-Bouet.
172
V.I.1.2 - LES ECHELLES DE SIMILITUDE
Les chelles gomtriques du modle taient le 1/300 en plan (chelle des longueurs) et
le 1/110 en hauteur. Pour reprsenter les sables naturels, un matriau artificiel (baklite) de 1,4 de
densit a t retenu. Le tableau XIV ci-aprs indique les principaux rapports de similitude dduits
d'une similitude de Froude gnralise qui permet d'obtenir une reproduction fidle de la
rfraction de la houle.
173
Le modle (Figure 88) a t ralis dans une cuve rectangulaire de 32 m x 20 m. Les
fonds, restitus l'chelle partir des levs nature, occupent environ 340 m2. La partie sud du
modle est occupe par le gnrateur de houle. Le gnrateur de mare (et d'alimentation en eau)
est implant dans le coin SW du modle, la cuve d'eau "tampon" permettant la reproduction de la
mare tant extrieure au modle proprement dit. Dans le NE du bassin, le canal de Vridi se
prolonge en s'incurvant jusqu'au gnrateur de courant, puis dbouche dans le bassin en passant
sous les fonds de la frange littorale.
174
V.I.2.2 - REPRODUCTION DES FONDS
V.I.2.2.1 - Documents utiliss
Les fonds ont t nivels partir des documents suivants :
V.I.2.2.2 - Ralisation
- pour la partie fixe, aux ctes relles, depuis le large jusqu'aux fonds de -10 m.
- pour les fonds mobiles :
en dur, aux ctes relles abaisses de 3 cm/modle (paisseur de la
couche de fonds meubles rapporte) de l'isobathe -10 m l'isobathe -
4m ;
suivant une chape horizontale la cte -7,3 m (-4 m nature abaisse de
l'quivalent de 3 cm), de l'isobathe -4 m jusqu'au plateau reprsentant la
zone terrestre arase +6 m ; cette chape plane est destine recevoir
les profils (PVC) permettant le nivellement des fonds meubles aux ctes
relles;
Par rapport au trait de cte actuel, la limite du plateau a t recule sur l'quivalent de :
- 150 m sur le littoral de Vridi pour pouvoir reprsenter une configuration des fonds
antrieure la ralisation de l'pi d'arrt des sables,
- 60 m sur le littoral de Port-Bout pour tenir compte du recul du rivage sur un essai de
longue dure.
175
b. Au niveau du dbouch en mer du canal de Vridi
Une chape en dur a t nivele -20 m ; elle recevait les profils pour le modelage des
fonds mobiles.
176
V.1.3.1.3 - Gnrateur de courant
Pour assurer l'excution des mesures et les observations ncessaires, le modle tait
quip de l'appareillage classique (Figure 88 et photographie 13) :
- sondes rsistives de mesure de la houle connectes une chane d'enregistrement
analogique avec restitution graphique ;
- suiveurs de niveau avec enregistreur graphique ;
- micro moulinets, flotteurs, colorants pour les mesures de courants (poste fixe ou
chronophotographie) ;
- passerelle terrestre mobile (mesures, observations dans la zone utile du modle en eau),
pont arien pour les prises photographiques ;
- petit matriel divers (limnimtres, niveau, etc.).
Outre ce systme de lev, un suivi d'estran par piges colores (reprage de la laisse d'un
niveau donn en cours de cycle) et des mesures d'paisseur de matriau (le long de quelques
profils caractristiques) taient ponctuellement raliss pour examiner une volution particulire
177
Photographi
Photographie : 13
e III-1
178
V.1.4 - DEROULEMENT DE L'ETUDE
179
V.1.4.2 - ESSAI DE REFERENCE
L'essai de rfrence a pour but de dterminer, sur une priode suffisamment longue,
les volutions sdimentaires venir en l'absence de tout nouvel amnagement. Cet essai devrait
permettre ainsi de mieux interprter la rpercussion de tout amnagement futur sur les processus
ou tendances d'volution du site actuel.
L'essai long permet l'tude de la solution retenue au terme des essais de recherche
pour :
juger de son efficacit plus long terme ;
apprcier son impact sur les environs immdiats ;
et dterminer les ventuelles mesures compensatoires envisager pour la viabilit du
projet.
180
V.2.1 - CRITERES DE REGLAGE ET DONNEES DISPONIBLES
Les fluctuations des niveaux d'eau adoptes sont celles communiques par le Port
Autonome d'Abidjan et releves au margraphe situ en bordure de la jete ouest du dbouch du
canal de Vridi. Le niveau moyen est +1,03 m (par rapport au zro hydrographique du port - zro
de rfrence) et le marnage en mer est de 0,9 m en mare de vives-eaux moyennes.
V.2.1.1.2 - Courantologie
V.2.1.1.3 - Agitation
L'analyse des donnes nature et les rsultats des plans de rfraction (Figure 89) ont
permis d'apporter un certain nombre de prcisions sur les caractristiques de l'agitation aux
abords de la zone tudier. C'est ainsi que l'on observe un resserrement du spectre directionnel
de la houle entre le large et la cte o sa largeur excde rarement 20 en cte franche (rivage
rectiligne de Vridi l'Ouest et zone de part et d'autre de l'aroport l'Est). L'obliquit de la houle
par rapport au littoral reste, quant elle, modre : toujours infrieure 15 avec un angle "crte
des vagues-cte" ouvert plutt vers l'Est.
181
L'analyse des rsultats des pures de rfraction a galement montr quatre zones
prfrentielles de concentration de l'agitation :
dbouch du canal et plage du Lido ;
secteur compris entre l'glise et le phare de Port-Bout ;
secteur de "La Vigie" ;
secteur de l'aroport.
En dehors de ces zones particulires, l'agitation est systmatiquement plus faible qu'au
large, le rapport moyen des hauteurs tant de l'ordre de 0,9.
182
Figure 89 : Exemple d'pure de rfraction de la houle Vridi-Port-Bouet
183
V.2.1.2 - PARAMETRES SEDIMENTAIRES
Elle correspondait une situation antrieure la ralisation de l'pi d'arrt des sables
avec une plage de Vridi, dans l'ouest de la digue ouest, quasiment sature, c'est--dire que la
grande majorit des sables cheminant d'ouest en Est contournait la digue ouest.
Les critres considrs taient les suivants :
- volution des profils de plage ;
- transit littoral moyen annuel de 750.000 800.000 m3 sur la plage Ouest ;
- volution de la plage de Vridi et dveloppement de la flche sous-marine dans le
prolongement de la digue ouest ;
- quilibre relatif du dbouch en mer du canal de Vridi ;
- tendances rosives sur la cte Est dans la baie de Port-Bout (avec reprsentation des
zones plutt stables et des zones plus fort recul) ;
- les mouvements de matriaux en limite est du modle.
184
b. Seconde situation (configuration B)
Elle correspondait aux premires annes qui suivirent la ralisation de l'pi d'arrt des
sables. Ont t vrifis :
- le dveloppement et la progression de la plage en face ouest de l'pi ;
- l'volution (tendance rosive) du tronon de plage compris entre l'pi d'arrt des
sables et la digue ouest et le dgraissement progressif de la flche sous-marine ;
- le caractre stable du canal de Vridi et de son dbouch en mer ;
- le recul du littoral de Port-Bout.
Seules ont t prises en compte les rosions lentes et rgulires rsultant de l'attaque de
la houle et de la sous-alimentation en sable, par opposition aux phnomnes brutaux et irrguliers
comme les effondrements de talus ou les effets des houles de temptes exceptionnelles.
Le rglage hydraulique a t ralis dans l'tat actuel des fonds et des amnagements
(avec adaptations quand ncessaire).
185
V.2.2.2 - PRINCIPAUX RESULTATS
Les variations des courants, mesures tout au long de la mare sur le modle (micro-
moulinets), prsentent une similitude satisfaisante par rapport aux courants relevs en nature. On
retrouve :
une renverse de flot-jusant: 2 h 2 h 30 aprs la PM ;
une renverse jusant-flot : 4 h 30 4 h avant la PM ;
un maximum de flot entre PM -2 h -1 h avec environ 2 m/s (qu'il faudrait
majorer d'environ 15 % pour compenser l'augmentation de section mouille) ;
un maximum de jusant vers PM + 5 + 6 h, de 2 2,5 m/s, donc suprieur au flot.
186
187
Figure 90 : Variation des courants au cours d'une mare de vive-eau(mesures effectues poste fixe)
b. Trajectoires (photographie 14)
Les champs de courants ont t mesurs par micromoulinets (16 points de mesure mi-
profondeur) et flotteurs (de surface). Conformment aux donnes nature de 1961, on note :
V.2.2.2.3 - Agitation
188
Photographie 14 : Rglage hydraulique trajectoires en mare de vive-eau
(chromatographie)
189
V.2.3 - REGLAGE SEDIMENTOLOGIQUE
190
V.2.3.1.2 - Echelles des temps sdimentologique
L'chelle des temps sdimentologiques de transport des sables par la houle peut tre
dtermine en se basant sur les quations du transit littoral. Sur un modle distordu, cette chelle
[t] est donne par la relation :
t nat
[t] = ---------- = n (m/n)2 (Kmod/Knat), avec:
t mod
Cette chelle qui sera ajuste l'issue du tarage sdimentologique est applique aux dures
respectives des diffrentes houles observes en nature et reproduites sur le modle.
b. Transport des sables, mis en suspension par la houle, par les courants.
Compte tenu des chelles de similitude applicables aux vitesses de frottement sur les
fonds (u*), d'une part, sous l'action des houles et, d'autre part, sous l'action des courants, on
constate qu'il existe thoriquement une certaine incompatibilit pour reprsenter simultanment
les mouvements sdimentaires une mme chelle des temps si l'on applique la similitude de
Froude qui donne :
191
- pour la houle :
U*modle/ U*nature=1/n1/8 = 1/1,80
- pour les courants :
U* modle/U*nature = 1/n * m- 1/2 =1/6,35
Le cycle final retenu l'issue de ce rglage a t reproduit tel quel pour l'ensemble des
essais ultrieurs. Ces principales caractristiques sont les suivantes (tableau XVII):
- -c'est un cycle biennal (quivalent deux annes d'volution des fonds) comprenant
une "anne dite clmente" (en regard des agitations la composant) et une "anne dite
svre" ; ces deux "annes" sont constitues chacune de deux cycles lmentaires de
dure unitaire de 55 mn ; dans ces conditions, l'chelle des temps sdimentologiques
est voisine de 1/4750 ;
- Quatre classes de houle ont t adoptes ; chaque classe de houle est associe une
priode moyenne (priodes lgrement allonges par rapport celles dduites de la
"corrlation" nature) ;
- la provenance de la houle, en limite du modle, couvre la plage comprise entre le
secteur 180 206 ;
- la rpartition annuelle des classes de houle par direction des donnes dans le tableau
XVII ci-aprs (on note, par rapport aux rpartitions nature, une rduction moyenne
des hauteurs de houles gnres sur le modle de 15 20 %) ;
192
Tableau XVII : Rpartition des hauteurs de houle par direction (%)
193
mm par petits fonds Vridi, de 1,05 mm au dbouch du canal de Vridi et de 0,55 mm dans la
zone du canal, du ct Port-Bouet.
Aux limites du modle (fonds mobiles-fonds durs), pour simuler les apports (transit
littoral), du matriau mobile tait rgulirement dvers. Les caractristiques du matriau
aliment taient identiques celles du matriau en place. Du ct de Vridi, l'Ouest du canal, le
transit littoral moyen annuel cte franche a t pris gal 800.000 m3. A l'Est de Port-Bout
(niveau aroport), le transit littoral rsultant a t considr comme pratiquement nul.
Sur ce second point, compte tenu de la longueur de plage affecte par l'pi d'arrt des
sables (superficie de stockage et point de basculement voluant dans le temps vers l'amont, en
fonction du degr de saturation de la plage de Vridi), eu gard la longueur de plage reprsente
sur le modle et donc la zone o sont effectues les alimentations, le volume d'apport
schmatisant le transit littoral a t adapt.
194
Figure 91 : Schma de blocage du matriau sableux l'ouest du canal de Vridi
Pour l'tude de la premire situation (avant implantation de l'pi d'arrt des sables-plage
Ouest sature, configuration A), l'apport moyen annuel de 800.000 m3 a t maintenu pendant les
8 cycles reproduits.
Pour l'examen de la seconde situation (sur 6 annes suivant la ralisation de l'pi d'arrt
des sables, configuration B), les conditions d'alimentation taient identiques aux prcdentes sur
les 4 premires annes de l'essai. En revanche, sur les 2 dernires annes, une rduction de 25 %
du volume d'apport a t effectue pour tenir compte de la partie bloque en amont de la zone
d'alimentation.
195
V.2.3.4 - VERIFICATION DE LA VALIDITE DU REGLAGE SEDIMENTOLOGIQUE ET DE
LA FIDELITE DU MODELE
a. Conditions exprimentales
b. Principaux rsultats
b1. Littoral de Port-Bout
L'volution du littoral de Port-Bout, l'Est du canal de Vridi, est illustre par la figure
92 donnant quelques profils caractristiques.
Le tableau XVIII ci-aprs donne le recul moyen annuel sur les 8 annes reproduites
(valeurs compares avec le recul moyen naturel).
196
197
Figure 92 : Evolution des profils du littoral de Port-Bouet Tarage sdimentologique
On note :
- des volutions moyennes annuelles lgrement suprieures sur le modle qui restent
dans le sens de la scurit (reproduction des seules mares de vives-eaux) ;
- une bonne correspondance nature-modle des zones plutt stables, faible recul ou
rosion importante ;
- le maintien des profils de plage sur l'ensemble du littoral ;
- le triage granulomtrique et la formation de "festons" sur la partie active de la plage,
tout comme en nature.
L'volution du littoral de Vridi est illustre par la figure 93 ; les profils montrent,
entre les situations To et To + 8 ans, une faible volution de la plage dj presque totalement
sature. Cette volution va dans le sens d'une sdimentation affectant la partie de la plage
comprise entre -5 et +4 m SH, par "pigeage" d'une partie du cheminement d'Ouest en Est du
transit littoral (alimentation dans la zone du dferlement).
On peut noter l'volution tout fait satisfaisante des profils de plage ainsi qu'un bon triage
granulomtrique des matriaux sur le modle (diminution du diamtre des grains de l'estran vers
les petits fonds).
Ces rsultats mettent en vidence d'une part le caractre stable du dbouch du canal (au
droit de la digue est) et d'autre part, le dveloppement de la flche sous-marine.
Les volutions nature sont bien respectes. En considrant un tat initial voisin de 1958,
l'tat obtenu aprs 8 ans est bien intermdiaire ceux relevs en 1965 et 1971. On note un petit
cart sur l'orientation de la flche (axe lgrement plus rentr sur le modle) qui s'explique par le
fait qu'aucune intervention n'a t faite sur le modle, alors qu'en 1961 et janvier 1965, des
travaux de dragages ont t raliss in situ.
198
199
Figure 93 : Evolution des profils du littoral de Vridi Tarage sdimentologique
200
Figure 94 : Evolution de la flche sous-marine comparaison nature/modle Tarage sdimentologique
V.2.3.4.2 - Examen de la deuxime situation (configuration B)
a. Conditions exprimentales
Sur l'tat des fonds obtenus aprs 8 annes, a t mis en place l'pi d'arrt des sables
500 m l'ouest de la digue ouest, aucune autre modification sur l'ensemble du modle n'tant
intervenue. Six nouveaux cycles annuels (succession d'une anne agite puis d'une anne
clmente trois reprises) ont t reproduits dans cette configuration.
b. Principaux rsultats
b1. Littoral de Port-Bouet (figure 92 et photographie 15)
2 - 0.9 m/an
5 2.0 m/an 1.8 m/an
11 0.5 m/an 0.1 m/an
15 2.2 m/an 1.2 m/an
21 2.5 m/an 1.5 m/an
La ralisation de l'pi d'arrt des sables a eu, sur le littoral de Vridi, les consquences
souhaites sur le modle, savoir (figure 93 et photographie 15) :
201
- recul net du tronon de plage compris entre l'pi d'arrt des sables et la digue ouest
(profil 24) ;
- avance de la plage dans l'Ouest de 1 'pi d'autant plus nette que l'on s'loigne de
l'ouvrage (profils 25, 29).
L'interruption du transit littoral d'ouest en est par l'pi d'arrt des sables n'a plus permis
d'alimenter la flche sous-marine. Au contraire, sous 1'action combine de la houle et des
courants de jusant, cette dernire s'est progressivement tale (Figure 96).
CONCLUSION PARTIELLE
Le rglage du modle est une des phases essentielles dans la ralisation de l'tude sur
modle sdimentologique, car de son bon droulement dpend la validit des rsultats ultrieurs.
Les rsultats du rglage hydraulique montrent que les principaux paramtres hydrauliques
intervenant dans la dynamique sdimentaire ont t reproduits de faon satisfaisante. Le rglage
sdimentologique a ensuite pu tre effectu de faon tout fait correcte.
Il a t vrifi sur deux situations caractristiques rcentes, par la mthode historique,
que le modle rgl reproduisait correctement les volutions observes en nature et, en
particulier :
- la tendance rosive du littoral de Port-Bout ;
- le caractre stable du dbouch en mer du canal de Vridi ;
- le dveloppement (premire situation) puis le dgraissement (deuxime situation
tudie) de la flche sous-marine ;
- l'volution du tronon de plage compris entre la digue ouest et l'pi d'arrt des sables ;
- l'avance de la plage de Vridi.
Les rsultats obtenus sur le modle apportant la preuve de la validit du rglage du modle,
l'essai de rfrence a pu tre entrepris.
202
Photographie 15 : Rglage sdimentologique situation aprs implantation de
lpi darrt des sables.
203
V.3 - ESSAI DE REFERENCE
L'tat initial des fonds correspondait la situation actuelle (lev PAA de fin 1986-dbut
1987). A partir de cet tat initial, il a t ralis 20 cycles annuels (les conditions exprimentales
de reproduction des phnomnes hydrauliques et sdimentaires taient celles fixes en fin de
rglage sdimentologique ; il n'a notamment pas t tenu compte d'une ventuelle ouverture
Grand-Bassam et de son influence sur le dbit de la lagune s'vacuant par le canal de Vridi).
Neuf profils caractristiques ont t retenus pour le suivi de l'volution des fonds et du
littoral l'Est du canal de Vridi (Figure 95). Ce sont les profils (1) entre "La Vigie" et le
"Cabanon", (5) au droit du phare de Port-Bout, (l0) en face de l'glise de Port-Bout, (15) au
niveau de terrain militaire (entre le "Bidet" et l'glise), (20) l'Ouest immdiat du "Bidet", (26)
au niveau du "Palm Beach", (30) mi-chemin entre le Cakpo" et le "Palm Beach", (37) au droit
204
du "Cakpo" et (41) au niveau de la plage du Lido.
205
Photographie 16 : Essai de rfrence littoral de Port-Bouet
206
l'Est du phare, on ne constate pas d'volution trs significative ;
au niveau du phare, l'estran est en recul; le dpart des sables de haute plage se fait au
bnfice des petits fonds qui sont pratiquement stables. Le recul d'estran est surtout
observ sur le premier tiers de l'essai (recul moyen de 2,5 m/an) et semble s'attnuer
dans le temps (sur 20 ans, le recul moyen annuel chute 0,5 m) ;
au droit de l'glise, le littoral est en rosion; cette volution s'est faite de faon
continuelle sur les 20 cycles annuels et affecte aussi bien l'estran que les petits fonds
(jusqu' l'isobathe -5 m environ).
devant le Palm Beach, le rivage recule alors que les petits fonds marins n'voluent que
faiblement; l'rosion de la plage semble s'attnuer dans le temps (sur la premire moiti
de l'essai, le niveau zro a recul en moyenne de 1,5 m/an. Sur les 20 cycles de l'essai, le
recul moyen annuel est d'environ 1 m/an) ;
plus l'Ouest du Palm Beach, la plage (estran et petits fonds) est en recul rgulier; ce
recul, un peu plus marqu en haute plage, est trs lgrement suprieur 1 m par an ;
207
208
Figure 96 : Evolution des profils du littoral de Port-Bouet Tarage sdimentologique
l'est immdiat du canal de Vridi (plage du Lido), on retrouve une volution voisine
de celle observe au niveau du Cakpo savoir des petits fonds plutt stables et un
amaigrissement assez rgulier de l'estran se caractrisant par un recul moyen de
l'ordre de 1 m/an.
209
V.3.2.3 - CANAL DE VRIDI ET SON DEBOUCHE EN MER - FLECHE SOUS-MARINE
Pendant les cinq premiers cycles annuels, l'volution des fonds dans ce secteur tait,
bien que peu importante, dans le sens d'une sdimentation. C'est environ 6/7 cycles aprs le dbut
de l'essai, que le dveloppement de la flche sous-marine s'est fait de faon significative.
Aprs avoir observ sur quelques annes que le dveloppement de cette flche s'oprait dans des
conditions trs voisines de celles des annes 1960/1970 (mme orientation, emprise identique,...),
la f1che devenant gnante pour la navigation, les premiers dragages d'entretien ont alors t
raliss To + 10 cycles annuels.
Deux cycles annuels aprs les premiers dragages les entretiens ont t renouvels, la
flche sous-marine dpassant en crte la cte -12 m et dbordant la zone drague -16m
(accumulation locale suprieure -14,5 m).
Cette opration sera finalement rpte jusqu' la fin de l'essai de la mme faon, c'est--
dire que tous les deux ans, des dragages -16 m dans la zone d'approche des navires et -13,5 m
sur la flche sous-marine ont t raliss.
V.3.2.4 - DRAGAGES
Le cube dragu tous les deux ans est voisin de 300.000 m3, c'est--dire pratiquement
quivalent au volume de sdiments contournant annuellement l'pi d'arrt des sables.
L'autre "moiti" participe au lent exhaussement des fonds (au-del de -13,5 m au niveau
de la flche).
Par rapport au volume total, pour deux tiers en moyenne, les matriaux extraits par
dragages proviennent de la flche. Cette dernire tant crte tous les deux ans, tend se
reformer, son dveloppement s'oprant en priorit par remonte des fonds plus que par talement.
En ce qui concerne le volume dragu -13,5 m, il intresse 95 % en moyenne la flche
sous-marine, le cube de matriaux prlevs dans le canal de Vridi proprement dit tant trs faible.
210
CONCLUSION PARTIELLE
A l'issue de cet essai de rfrence, diffrentes solutions ou principes d'amnagement ont t tests
au cours d'essais de courte dure; ils font l'objet du chapitre suivant.
211
Photographie 17 : Essai de rfrence littoral de Vridi
212
V.4 - ESSAIS DE COURTE DUREE
Le contrle de l'rosion du littoral de Port-Bout peut tre envisag par des mthodes
dites statiques ou par des mthodes dites dynamiques.
a. Solutions statiques
Les solutions statiques ont gnralement un effet bnfique local et, en contrepartie, des
effets dommageables sur les secteurs 1imitrophes.
- les pis (ouvrages transversaux), destins bloquer tout ou partie du cheminement des
sdiments. Ce sont des dispositifs adapts lorsque l'essentiel des mouvements se font
paralllement au rivage (sous l'effet d'une houle oblique). La longueur de l'ouvrage doit
tre suffisante pour affecter la largeur de plage intresse par le transit littoral. Un des
points importants qui joue en dfaveur de cette solution est l'rosion par dficit (sous-
alimentation en matriaux) du secteur sous le vent par rapport au transit littoral
rsultant ;
- les dfenses frontales de haut de plage qui forment un obstacle dur l'attaque de la
houle. L'utilisation de ce type de protection est dlicate car des rosions importantes
peuvent apparatre en pied d'ouvrage compromettant ainsi la prennit de ce dernier
(l'action rosive de la houle est majore par rflexion des vagues sur la dfense); ce type
d'amnagement convient mieux dans les mers mare en haut de plage, lorsque la
valeur des terrains protger est leve ;
213
- les ouvrages longitudinaux avancs (brise-lames) qui ont un effet attnuateur sur 1a
houle. En brisant l'nergie des vagues, on cre l'arrire de l'ouvrage un plan d'eau plus
calme. Ce type de dfense est adapt sur des plages faibles pente, dans des mers sans
mare et lorsque les mouvements sdimentaires se font essentiellement
perpendiculairement la plage (mouvements dans le profil) ou avec un transit littoral
rsultant limit; de par le volume de matriaux (enrochements pour les brise-lames
classiques) mettre en oeuvre (les brise-lames sont gnralement implants par fonds de
-2 -5 m) le cot de construction de tels ouvrages est cependant important.
- un premier essai de recherche, avec un amnagement bas sur des ouvrages classiques
pis et brise-lames ("solutions statiques"), o des ouvrages isols et plutt longs ont t
implants ;
Les implantations et types d'ouvrages retenus pour ces essais tenaient compte d'un certain nombre
de considrations comme :
- les rsultats de l'essai de rfrence et des tests effectus pendant les essais courts Vridi
(tests de quelques ouvrages type isols pour aider la dfinition des dispositifs).
On notera que :
- les dfenses frontales de haut de plage n'ont pas t retenues compte tenu des
volutions saisonnires importantes de la plage active et d'une topographie particulire
non favorable ;
215
- les emprunts de sables ncessaires une solution du type by-passing peuvent tre faits
dans la passe d'entre et sur la flche sous-marine par des moyens classiques de
dragages, soit l'Ouest immdiat de l'pi d'arrt des sables sur le littoral de Vridi ;
- les sables dragus doivent tre rejets par profondeurs suffisamment faibles pour
esprer une reprise par la houle et une remonte des sables vers la plage; le climat
d'agitation (houle persistante) rend trs dlicat les conditions d'approche de chalands
(cas du clapage des sables) ou de tenue de conduite de refoulement. On ne peut, par
ailleurs, pas toujours avoir disposition les moyens ncessaires de telles oprations.
Dans le cas de transfert par voie terrestre, les accs sont inexistants (obligation de
contourner la lagune l'Ouest). Un dispositif par pompage continu (by passing)
n'intresse qu'une partie limite de la baie (longueur de conduite limite).
Chacun des trois essais s'est droul de faon identique, c'est--dire qu'aprs
renivel1ement du littoral dans l'tat actuel des fonds, il a t ralis deux sries de deux cycles
annuels en cumul.
A l'issue des deux premiers cycles annuels l'amnagement pouvait tre modifi (ou plus
exactement ajust) sans que son principe gnral n'en soit boulevers (adaptation envisage dans
le cas o l'impact d'un ou plusieurs ouvrages n'tait pas jug suffisamment significatif).
Le cycle annuel reproduit tait celui obtenu au stade final du rglage sdimentologique
et utilis pour l'ensemble des essais.
Le premier essai court tait considr comme un essai de recherche, o des ouvrages
plutt longs et isols ont t tests.
Les amnagements implants, au dmarrage de l'essai, taient les suivants (figure 97) :
216
Figure 97 : Littoral de Port-Bouet
Essai court 1 Premire partie To To+2 cycles annuels
Schma des amnagements
217
2 pis de 100 120 m de longueur (longueur dbordant le trait de cte) de telle sorte que
leur musoir soit fond par -4 m environ; le premier a t implant l'Ouest immdiat
du Cakpo (au droit de la borne 13 de la polygonale 1987), le second 600 m environ
du premier (entre les bornes 18 et 19) ;
un brise-lames de 150 m de longueur implant par -3 m au droit de l'tablissement Palm
Beach (bornes 24 26) paralllement au rivage ;
2 pis identiques aux prcdents, pour ce qui concerne leurs caractristiques et leur
implantation, implants sur le littoral est, le premier entre la SIR (sealines) et le phare
(au niveau de la borne 44), le second au droit du "Cabanon" (borne 50).
Dans l'Est de la baie, au droit des sealines de la SIR a t implant, par fonds de -3 m, un
brise-lames de 75 m de longueur.
Comme l'Ouest, deux pis courts (musoir par -3 m) ont t ajouts au niveau de la
borne 47 pour l'pi 7 et au niveau de la borne 53 pour l'pi 8.
218
Figure 98 : Littoral de Port-Bouet
Essai court 1 Seconde partie To+2 To+4 cycles annuels.
Schma des amnagements
219
V.4.2.2 - SECOND ESSAI COURT
Les amnagements examins pendant cet essai (figure 99) ont t dfinis aprs les
rsultats de l'essai 1; ils consistent en des brise-lames de caractristiques diffrentes comme le
prcise le tableau XX ci-aprs.
Aucune modification n'a t apporte l'amnagement en cours d'essai; nanmoins, un
lev intermdiaire To + 2 cycles annuels a t fait.
221
V.4.2.3 - TROISIEME ESSAI COURT
Le troisime essai tait bas sur des transferts artificiels de sable. A en moyenne 6
reprises pendant chaque cycle annuel, un emprunt moyen de 50.000 m3 de sdiment tait effectu
en face ouest de l'pi d'arrt des sables (zone de blocage du transit littoral/plage de Vridi) pour
ra1imenter le littoral de Port-Bout (apport moyen annuel de 300.000 m3). (Figure 100)
222
Figure 100 : Littoral de Port-Bouet
Essai court 3 Localisation des zones de dpt des sables
223
V.4.3 - RESULTATS DES ESSAIS
Les figures 101 103 et la photographie 19 (suivi de profils de plage aux abords
immdiats des diffrents ouvrages) illustrent les rsultats du premier essai court.
Dans l'Est de la baie, les deux pis 3 et 4 se sont avrs d'une efficacit mdiocre, dans
un secteur o, manifestement, les mouvements dominants s'effectuent dans le profil (attaque
plutt frontale des vagues).
Le brise-lames dispos devant l'tablissement Palm Beach est apparu d'une grande
efficacit, mais surtout surdimensionn (longueur par rapport son implantation par -3 m de
profondeur). Derrire l'ouvrage, les fonds se sont exhausss en moyenne de 2m; la face ouest
tait plus charge, attestant d'un transit littoral d'Ouest en Est.
Au niveau de la plage du Lido, dans l'Ouest de la baie, les deux pis (1 et 2), en bloquant
les matriaux qui transitent paralllement la plage, ont apport une lgre amlioration, quant
la tenue de la plage (avec une tendance l'engraissement des fonds de +1 -5 m).
Pour tenter d'amliorer la tenue du littoral de Port Bout avec un dispositif bas
principalement sur des ouvrages transversaux, de nouveaux ouvrages ont t implants dans
l'optique de rduire la largeur des alvoles sdimentaires comprises entre deux ouvrages
successifs.
224
225
Figure 101 : Littoral de Port-Bouet Evolution des profils de plage
Essai court 1 (1)
226
Figure 102 : Littoral de Port-Bouet Evolution des profils de plage
Essai court 1 (2)
227
Figure 103 : Littoral de Port-Bouet Evolution des profils de plage
Essai court 1 (3)
Photographie 18 : Essai court 1- premire partie
228
Photographie 19 : Essai court 1 seconde partie
229
V.4.3.1.2 - Seconde partie de lessai : To To + 4 cycles annuels
Aprs implantation des deux nouveaux pis au droit de la tte ouest du canyon sous-
marin, l'volution de la plage l'Ouest du Palm Beach n'a pas t vritablement favorable. L'pi
le plus l'Ouest (pi n 5) est mme apparu inefficace. Nanmoins, mme si la tendance, dans ce
secteur, reste l'rosion, une amlioration certaine a pu tre constate au cours de l'essai (par
rapport l'tat de rfrence).
Face l'action frontale de la houle, malgr le doublement des pis disposs dans le
secteur phare/Vigie, le littora1 a continu s'roder. A l'exception de l'pi le plus l'Est o une
amlioration sensible par rapport l'tat de rfrence a t note, ce type d'ouvrage s'est avr
d'une efficacit quasi nulle.
Au cours de cet essai, aucune modification n'a t apporte. Les rsultats d'ensemble,
avec une protection du littoral base sur les ouvrages types brise-lames, sont plus favorables;
l'amlioration de la tenue de la plage, par rapport l'volution actuelle et venir (tat de
rfrence), est sensible et quasi gnrale.
dans le secteur compris entre Coco Beach l'Ouest et l'glise l'Est, aucun
amnagement n'a t ralis. La proximit des hauts-fonds (secteur situ devant 1a tte
Est du canyon sous-marin), ne permet pas l'implantation d'ouvrages type pi
(accumulation de sdiments viter pour des problmes de surcharge des talus et risques
d'effondrement) ou brise-lames (bathymtrie locale non favorable). Cette partie de la
baie reste la moins menace. L'introduction d'ouvrages en limites est et ouest de cette
zone n'a pas eu d'effet significatif sur son volution (volution sur les 4 cycles de l'essai
tout fait similaire celle obtenue au dbut d'essai de rfrence).
231
Photographie 20 : Essai court 2 Partie ouest de la baie
232
Photographie 21 : Essai court 2 partie Est de la baie
233
234
Figure 104 : Littoral de Port-Bouet Evolution des profils de plage
Essai court 2 (1)
235
Figure105 : Littoral de Port-Bouet Evolution des profils de plage
Essai court 2 (2)
236
Figure 106 : Littoral de Port-Bouet Evolution des profils de plage
Essai court 2 (3)
V.4.3.3 - ESSAIS COURT 3
Pendant les deux cycles annuels, les sables dverss sur les 400 premiers mtres de
plage l'Est du canal de Vridi, se sont tals dans le profil (jusqu' des profondeurs de -8 -10
m) et longitudinalement (dispersion sur 1.200 m depuis la digue est).
L'talement s'est poursuivi sur les deux derniers cycles annuels de l'essai, mais de faon
moins franche.
Une amlioration trs nette de la tenue de la plage a donc t obtenue (en comparaison
des rsultats de l'essai de rfrence); deux remarques peuvent tre faites :
l'entranement des sables vers l'Est reste limit (l'amlioration obtenue n'intresse
qu'un peu plus de 1000 m de littoral depuis la digue est) ;
compte tenu de l'exhaussement des fonds, un apport bien infrieur celui effectu
aurait eu des effets, certes moins importants, mais suffisamment bnfiques.
Dans la seconde partie de l'essai, des sables ont t dverss par des profondeurs de -8 m
-10 m. L'volution des matriaux claps n'a pas t favorable pour le haut de plage. Les petites
houles qui remontent le sable la plage n'avaient pas d'effets significatifs sur le stock (hauteur
d'eau trop importante); les plus fortes houles, d'nergie suffisante pour l'entranement des sables,
avaient pour effet d'taler les matriaux paralllement la plage (houles obliques), mais surtout
vers le large.
237
238
Figure 107 : Littoral de Port-Bouet Evolution des fonds aux abords des zones de dpt Essai court 3
CONCLUSION PARTIELLE
De par des conditions locales trs particulires (bathymtrie, approche de la houle, etc.),
la protection du littoral de Port-Bout est difficile apprhender.
Les essais qui ont t raliss dans 1e but de rechercher des dispositifs d'amnagements
permettant de freiner l'rosion l'ont confirm. Nanmoins, de ces essais, on peut tirer les
principaux enseignements suivants :
sur l'ensemble de la baie o l'agitation se prsente soit avec une faible obliquit, soit
frontalement, les ouvrages transversaux, type pi, n'ont qu'une efficacit rduite
mme si, en certains secteurs, la situation a pu tre amliore ;
la solution base sur les transferts artificiels de sable n'apparat pas tout fait adapte.
Dans le cas du by-passing, le volume "transfrable" est bien infrieur au transit
littoral et le problme de l'ensablement des accs au canal de Vridi n'est pas pour
autant rsolu; dans le cas du c1apage, les conditions d'approche par profondeurs
suffisamment faibles pour esprer une remonte significative des sables vers la plage,
sont dlicates et ncessitent des moyens qu'on ne peut pas toujours avoir
disposition ;
L'amnagement tudi pour l'essai long final tient compte de ces remarques; le dispositif retenu
est bas sur des brise-lames (quatre dans la partie ouest de la baie, quatre galement dans la partie
est).
239
V.5 - ESSAI TEMPETE
V.5.1 - GENERALITES
Les "essais tempte" ont consist reproduire pendant une trs courte dure des
agitations exceptionnelles de diffrentes provenances et priodes.
de prciser les caractristiques des houles exceptionnelles par rapport l'agitation "du
large" en quelques points du littoral (zone des installations de la SIR, zone du projet
d'missaire en mer) ;
On peut, ds prsent, prciser que le modle rduit ralis une chelle en plan du
1/300 et une chelle des hauteurs du 1/110, est conu pour donner des volutions moyennes sur
des priodes relativement longues (plusieurs mois nature) ; les essais tempte, compte tenu de
leur brivet (quelques trains de vagues), ne pouvaient ainsi tre que qualitatifs (tendances et
ordre de grandeur).
quatre dans 1a configuration actuelle des fonds et des amnagements; ils ont t
insrs aprs les essais courts de l'tude des amnagements pour lutter contre
l'ensablement des accs au canal de Vridi et ceux relatifs au littoral de Port-Bout;
cela permettait ainsi d'avoir des conditions d'essais sensiblement identiques tout en
minimisant les interventions modle (nivellements, levs) ;
Dans ce chapitre sont relats les rsultats des quatre premiers essais; le dernier essai est dcrit
dans le chapitre suivant.
240
V.5.2 - CONDITIONS EXPERIMENTALES
L'lment commun ces quatre essais, outre la configuration du littoral, tait la hauteur
de la houle reproduite. De faon plus prcise, il a t reproduit une monte progressive de la
houle, de 1 4 m de hauteur significative Hs au large, suivie d'une dcroissance identique pour
une dure totale quivalente 72 h; la dure du paroxysme (Hs = 4 m) tait en moyenne de 10 h
nature.
entre +0,9 m et +1,3 m hydro (pleine mer de mare moyenne) pour les essais o
une houle de 15 s de priode a t gnre ;
entre +0,7 m et +1,7 m hydro (pleine de mare moyenne + surcte de 0,4m)
pour les essais raliss avec une houle longue de 20 s de priode.
Le droulement et les caractristiques des essais sont contenus dans le tableau XXI suivant :
241
V.5.2.2 - LES MESURES
estimation de l'effet des houles exceptionnelles sur le littoral de Port-Bout par lev des
fonds avant et aprs tempte et comparaison de quelques profils de plage caractristiques ;
La localisation des mesures de la houle et des profils retenus pour le suivi de l'volution de la
plage est donne sur la figure 26.
La figure 108 regroupe l'essentiel de ces donnes qui permettent de dire que lon ne
discerne pas de vritable cohrence dans l'ensemble des rsultats, savoir que les agitations
supposes les plus nfastes (agitations longues) ne sont pas forcment celles qui sont l'origine
des plus gros dgts.
242
Tableau XXII : Evolution des profils lors des essais tempte
1 5 9 15 22 26 30 37
1er essai - Tempte du 180
T = 15 s
. Evolution petits fonds -20 m +27 m +36 m -2 m -12 m 0 0 -5 m
. Evolution cte 0 -22 m +70 m -25 m -22 m +12 m -15 m -36 m
. Evolution de l'estran -13 m +32 m -17 m -18 m +3 m -8 m -17 m
Bilan (m3/ml) -290 +640 +190 (-30) -250 +60 -100 -270
2e essai - Tempte du 180.
T = 20 s
. Evolution petits fonds +10 m +60 m -18 m -5 m -11 m +4 m 0 -16 m
. Evolution cte 0 +7 m +8 m -10 m +8 m +5 m +12 m +9 m +19 m
. Evolution de l'estran -8 m -18 m -0 m -3 m -3 m -5 m -6 m
Bilan (m3/ml) 0 +260 -150 (0) 0 -40 +30 +170
. Evolution petits fonds +75 m -30 m +3 m +20 m +33 m +13 m +26 m +38 m
. Evolution cte 0 +18 m -65 m +5 m -8 m +5 m 0 0 +15 m
. Evolution de l'estran -5 m -38 m +5 m -3m -21 m -16 m -3 m
Bilan (m3/ml) +420 -600 +70 (+120) +210 rgI. +40 +270
4e essai - Tempte du 210
T = 20 s
. Evolution petits fonds +125 m -15 m +5 m +5 m +32 m +26 m +22 m +53 m
. Evolution cte 0 +40 m -52 m -12 m -18 m -8 m -5 m -13 m 0
. Evolution de l'estran -11 m -72 m -10 m -12 m -23 m -21 m -28 m
3
Bilan (m /ml) +840 -640 0 (0) +70 -50 +80 +210
243
Coco Beach Terrain militaire Phare Vigie
Cakpo
600
400
200
Bilan
sdimentaire
m3/ml
-200
-400
40
244
20
Evolution
de lestran
(m)
-40
Essai 1-180N-T=15s
Essai 2-180N-T=20s
Essai 3-210N-T=15s
10
Essai 4-210N-T=20s
En contrepartie, les petits fonds (entre -2 et -8 m) ont plutt tendance s'engraisser; les
accumulations, parfois importantes, peuvent rsulter :
- des mouvements dans le profil lorsque lattaque de 1a houle est frontale; 1es petits
fonds s'exhaussent par descente des sdiments d'estran et adoucissent la pente de la
plage qui prend un profil caractristique de tempte;
245
b. Concernant le secteur au droit de 1a tte Est du canyon sous-marin (profils 22, 15 et 9) :
- c'est au centre de ce secteur (zone du Bidet) que les volutions sont les moins
importantes (infrieures 10 m pour le recul d'estran) ;
- de part et d'autre (profil 22 "Coco Beach" l'Ouest et profil 9 "Eglise" l'Est), les
volutions sont assez similaires; la tempte l'origine des plus fortes rosions d'estran
est celle du 180N/15 s avec des reculs de 17-18 m.
- c'est le sige des plus fortes agitations, surtout au droit du secteur compris entre les
installations de la SIR (sea1ines) et l'ancien wharf ;
- la houle gonfle sur les hauts fonds devant ce secteur et dferle par profondeurs de -
l0 -12 m. Du fait de l'crtement des plus fortes vagues, ces dernires qui
provoquent les plus importants dgts, ne sont pas les plus nets pour l'ensemble de la
baie de Port-Bout (recul de l'estran de 70 m au cours de la tempte en provenance du
210 et T = 20 s, au niveau du profil 5). Ce sont les temptes venant du SSW qui sont
les plus destructrices pour ce secteur ;
- plus l'Est (profil l, entre la Vigie et le Cabanon), les rosions sont moins franches;
elles se traduisent par un recul au niveau du rivage de 5 15 m, selon les
caractristiques de la tempte).
Les valeurs donnes ci-aprs sont exprimes en hauteur significative Hs; ces valeurs,
compte tenu des conditions de mesures, sont prendre avec certaines rserves.
En guise de comparaison, sont reprises les hauteurs de l'agitation dduites de l'tude de rfraction
sur modle mathmatique et en considrant une hauteur Hs de 4 m au large et le coefficient de
rfraction moyen de la zone concerne (valeur ne prenant pas en compte le gonflement
prdferlement).
246
Tableau XXIII : Hauteur Hs (en m) de la houle mesure
au droit des profils
N profils 1 5 9 22 26 30 37
Rappel - Rsultats 5,0 5.5 5.0 6.0 5.0 5.5 4.5 5,0 4.0 4.5 4.5 5.0 4.5 5,0
tude de rfraction
Globalement, les houles mesures sur le modle sont assez homognes avec celles
dduites de l'tude de rfraction sur modle mathmatique, quoique gnralement un peu plus
leves. Ces mesures sont tout fait en accord avec les vo1utions de profils examines
prcdemment.
Devant le secteur Eglise-Phare (mesures devant les profils 5 et 9), on a pu mesurer des
trs fortes vagues (gonflement important sur des fonds pente rgulire), principalement pour les
houles longues de 20 s de priode (hauteur Hs mesure de 8 10 m).
A l'extrmit ouest de la baie, on retrouve une forte valeur (profil 37) pour la tempte de 180 de
15 s de priode (influence de la prsence de la flche sous-marine).
CONCLUSION PARTIELLE
Les essais tempte, raliss pour des conditions extrmes, ont montr l'importance des
dommages que le littoral de Port-Bout pourrait subir (photographie 22).
Les secteurs les plus atteints (forte agitation locale l'origine du recul trs important) sont, par
ordre de magnitude dcroissante :
secteur centr sur le Phare : le recul au niveau de l'estran atteint 70 m ;
l'Ouest de la baie (plage du Lido, secteur Cakpo) : avec des rosions de 15 30m sur
247
une seule tempte ;
le secteur du "Pa1m beach" : ce recul de l'estran de 20 m avec les temptes du 210 ;
les extrmits de la tte est du canyon sous-marin : recul du rivage de 10 20 m.
En ce qui concerne la provenance de l'agitation, les directions les plus orientes vers le
Sud-Ouest (210N en l'occurrence pour les essais) sont l'origine de dgts plus importants.
Globalement, les mesures de houle sont conformes aux valeurs dduites des rsultats de l'tude
de rfraction sur modle mathmatique; les discordances observes s'expliquent facilement du
fait de la grande variabilit de l'nergie de la houle le long de la cte.
On a pu mesurer, plusieurs reprises, des hauteurs de vagues pouvant dpasser 8 m avant le
dferlement pour une houle au large de 4 m.
248
Photographie
III-11
249
V.6 - ESSAI LONG FINAL
L'essai long final tait commun l'tude de la lutte contre l'ensablement des accs au
canal de Vridi et l'tude du dispositif destin limiter l'rosion du littoral de Port-Bout.
250
V.6.1.2 - DETAILS SUR LES AMENAGEMENTS OU OPERATIONS REALISES EN COURS
D'ESSAI
Le cycle moyen annuel (houles, mares, courants) reproduits tout au long de l'essai tait
celui dfini au terme du rglage sdimento1ogique.
Les conditions d'alimentation en limite ouest du modle tenaient compte des volumes de
sdiments bloqus par l'pi d'arrt des sables et participant la progression de la plage dans
l'ouest de la zone d'alimentation. Les volumes introduits correspondaient :
Compte tenu des rsultats des essais courts et du fait que des solutions de type transfert
artificiel de sable de part et d'autre du canal de Vridi pouvaient difficilement tre envisages, un
dispositif bas sur deux sries de 4 brise-lames a t retenu pour l'exprimentation.
Le dernier est donn sur la figure 109; il repose sur l'implantation de brise-lames de 100 m de
251
longueur unitaire par profondeur de -4 m et espacs den moyenne 400 m.
A l'Ouest de la baie, sont rpartis entre les tablissements "Cakpo" et "Coco Beach", 4
brise-lames submersibles (crte une cte voisine de -1 m); dans l'Est de la baie, les 4 brise-
lames sont insubmersibles.
sur la plage du Lido proprement dite (dont l'volution future reste lie aux
amnagements ou modifications apports au dbouch en mer du canal de Vridi),
aucun ouvrage n'est envisag ;
les ouvrages sont centrs sur les zones les plus sensibles. Dans la partie centrale des
alvoles, des reculs sont toujours craindre; ils peuvent cependant tre minimiss par
des rechargements priodiques ;
au droit de la tte Est du canyon sous-marin (zone du Bidet, terrain militaire), devant
les faibles volutions constates, aucune protection particulire n'a t envisage.
252
Figure 109 : Littoral de Port-Bouet Essai long final Amnagement retenu
253
V.6.1.2.3 - Essai tempte
Le dernier essai tempte a t ralis To + 26, soit en cours et non pas en fin d'essai
comme prvu initialement pour prvoir le devenir des plages aprs une attaque exceptionnelle de
la houle (littoral de Port-Bout, mais aussi plage de Vridi et sdimentation sableuse au droit du
dbouch).
La tempte reproduite prsentait les caractristiques suivantes :
hauteur de la houle : monte progressive de 1 m 4 m (paroxysme) et diminution
progressive ensuite ;
priode de la houle : 20 s ;
provenance : 210 N ;
niveau deau : fluctuation entre +0,7 m et +1,7 m et retour ;
dure d'action quivalente 72 h au total et environ 10 h pour le paroxysme.
- Sur les cinq premiers cycles annuels de l'essai long, les volutions de fonds taient
similaires celles constates pendant l'essai de rfrence; ce sont celles mentionnes sur la figure
110 et la photographie 23. :
recul de la plage au niveau et l'amont de l'tablissement "Cakpo" de 1 1,5 m
par an ;
l'Est de ce mme tablissement, rosion limite 0,5 m/an ;
l'Ouest et au niveau de l'tablissement Palm Beach, recul de 1 1,5 m/an ;
stabilit du littoral au droit de la tte Est du canyon sous-marin,
recul important dans l'Est de la baie de Port-Bout avec 2 2,5 m/an dans la
zone comprise entre l'glise et le phare (c'est surtout le haut estran qui est
affect).
254
255
Figure 110 : Essai long final- Evolution des profils de plage de
To To+10 cycles annuels
LITTORAL NON AMENAGE
LITTORAL AMENAGE
256
- Sur les cinq cycles annuels qui ont suivi l'allongement de la digue ouest, la tendance rosive de
la baie s'est poursuivie. On retiendra :
dans le secteur ouest (tte ouest du Trou-Sans-Fond), une rosion de 0,5 1,5
m/an selon les endroits; on note un lger mieux au niveau de la plage du Lido,
suite l'allongement de la digue ouest, l'effet d'abri de cette dernire par rapport
aux agitations dominantes restant trs limit ;
de part et d'autre du Bidet (soit au droit de la tte Est du Trou-Sans-Fond),
stabilit du littoral ;
l'Est du canyon sous-marin, rosion marque principalement dans la zone
comprise entre l'glise et le phare (-1,5 -2,5 m/an).
en zone est, la formation rapide de tombolo sous le vent des brise-lames insubmersibles
atteste d'une efficacit relle de ces derniers. Le brise-lames le plus l'Ouest (E1) parat le
plus efficace avec une accumulation dissymtrique et beaucoup plus marque ct ouest.
Derrire les autres brise-lames, le tombolo est troit et le centre des alvoles dlimites par
ouvrages voit une rosion importante. Entre 1es brise-lames E2/E3 et E3/E4, on note un
recul atteignant environ 30 m en 5/6 cycles annuels (tat du rivage To + 16 cycles annuels
par rapport celui de To + 10 cycles annuels, priode de "ralisation" de l'amnagement)
qui se stabilise ensuite jusqu' la situation To + 20 cycles annuels ;
dans la zone centrale de la baie, non "amnage", on n'observe pas d'incidence significative
des ouvrages est ou ouest sur cette partie du littoral ;
257
en zone ouest, les brise-lames submersibles (cte d'arase voisine de -1m hydro) sont
quasiment inefficaces (peu d'effet sur la houle) et le trait de cte ne laisse pas apparatre
d'accumulation (ou rosion) particulire ;
le suivi du rivage entre les brise-lames montre une rosion progressive (quasiment
quivalente celle observe avant implantation du dispositif) et qui tend s'attnuer dans le
temps ;
En zone est, on note, pendant une certaine priode, une certaine stabilit du littoral dans
le secteur "Cabanon/Vigie".
Entre l'glise et le phare, la tendance reste l'rosion avec un recul moyen annuel bien infrieur
1 m. A l'ouest du brise-lames ouest, on observe une lgre accumulation de sdiments.
En zone ouest, la formation de tombolos de faible importance s'amorce sous le vent des ouvrages
rehausss de 1 m. On remarquera surtout une certaine stabilisation des compartiments
sdimentaires dlimits par les brise-lames. A l'ouest du dispositif (plage du Lido), on observe
une dgradation de la situation se traduisant par un recul du trait de cte; ce phnomne, constat
entre To + 24 et To + 26 cycles annuels, rsulte, semble-t-il, du retrait (dragage) de la flche
sous-marine dans le prolongement de la digue ouest du canal de Vridi.
un recul gnral de l'estran (cte +5/+6 0/-2 m) mais d'importance plus ou moins grande
selon les zones (2m plus de 35 m), (Figure 111 Photographies 24 et 25) ;
un engraissement des petits fonds (de -2 -10/-12 m) avec des accumulations qui peuvent
tre importantes (mouvements dans le profil avec basculement de ce dernier, adoucissement
de la pente ou apports transversaux).
258
259
Figure 111 : Essai tempte Evolution des profils de plage
sur littoral de Port-Bouet amnag
Photographie 24 : Essai long final partie Est de la baie
260
Photographie 25 : Essai long final T+26 cycles annuels (avant lessai tempte)
261
Tableau XXIV : bilan sdimentaire
Les brise-lames bas, implants sur la partie ouest de la baie, ont t quasiment
inefficaces (du fait de leur cte d'arase), le rivage ne prsentant pas, aprs la tempte, de
discontinuit significative pouvant attester d'une protection mme locale. Les brise-lames hauts,
implants dans l'Est de la baie, malgr une cte d'arase +6 m environ, ont t submergs au
paroxysme de la tempte; les tombolos et accumulations forms sous le vent de ces derniers se
sont dgraisss et le haut estran a subi un recul derrire les ouvrages.
262
V.6.2.4 - Configuration du littoral apres limplantation des dispositifs de protection entre to + 26
to + 40 cycles annuels aprs la tempete exceptionnelle
Aprs la tempte exceptionnelle, on a pu assister, dans les quelques cycles annuels qui
ont suivi, une phase de remaniement du profil de plage (Figure 113). Au profil post-tempte
(concave vers le haut) a succd un profi1 de "beau temps" avec dgraissement des petits fonds (-
2 -8 m en moyenne) au bnfice du bas estran.
une volution lente avec une faible tendance l'rosion dans la partie ouest de la baie (sauf
au niveau de la plage du Lido, ralimente par une partie des sdiments venant colmater le
dbouch du canal de Vridi en flot et refouls en jusant, cf. profil 40) ;
une relative stabilisation dans l'Est de la Baie, sauf dans le secteur compris entre les brise-
lames El et E2 o subsiste encore une lgre tendance lrosion (zone vidente de
convergence des houles).
263
264
Figure 113 : Essai long final (3) Evolution des profils Port-
Bouet-Solutions T26 T40 cycles annuels
CONCLUSION PARTIELLE
une volution lente avec faible tendance l'rosion dans la partie Ouest de la
baie (il conviendra d'envisager des ouvrages insubmersibles) ;
une relative stabilisation dans l'Est de la baie, mais avec une persistance de
l'rosion, faible malgr tout, que l'on pourrait annihiler par l'adjonction d'ouvrages
supplmentaires.
265
Photographie 26 : Essai long final - Partie Est de la baie
266
Photographie 27 : Essai long final - aprs la tempte
CHAPITRE VI
VULNERABILITE DU LITTORAL
IVOIRIEN AUX CHANGEMENTS
CLIMATIQUES ET A
L'ELEVATION DU NIVEAU DE LA
MER
268
INTRODUCTION
Il est reconnu que la zone ctire africaine subsaharienne subit dj une dgradation de
l'environnement, avec les pratiques destructives ou des utilisations non durables des ressources
qui concourent affaiblir les cosystmes, dtriorer la qualit de la vie et mettre en danger les
activits conomiques dans la zone ctire. Les changements climatiques et principalement
llvation du niveau de la mer renforceront les pressions sur les zones ctires et conduiront la
dgradation des cosystmes, des infrastructures et autres activits conomiques ; ce qui constitue
un danger pour la vie et les options de dveloppement des rgions ctires des pays.
En Afrique, depuis les premires tudes sur les impacts des changement climatiques, il
est apparu clairement que ces changements climatiques auront des consquences incalculables sur
les zones ctires, surtout sur les petites les (Ibe et Awosika, 1991; Alusa et Ogallo, 1992;
Hoozemans et al., 1993; Ibe et Ojo, 1994;). Ceci est d en premier lieu leur morphologie (ctes
basses avec de nombreux estuaires et deltas), la prsence des cosystmes importants trs
sensibles aux paramtres climatiques et la forte concentration des populations et des activits
269
conomiques, ltroite dpendance des conomies nationales sur les ressources naturelles
(vivantes et non vivantes). Parmi les changements climatiques attendus, la remonte du niveau de
la mer est le changement le plus certain et la plupart des tudes ont t restreintes une analyse
des consquences de cette remonte du niveau marin dans les zones ctires. Sous cet aspect des
choses, les petites les sont considres particulirement vulnrables compte tenu de l'espace
limit dont elles disposent.
Les impacts biophysiques principaux de la remonte du niveau de la mer, dfinis par les
estimations du Panel International sur les Changements Climatiques (lIPCC) sont :
laugmentation des vitesses de lrosion ctire, les inondations ctires plus tendues
conscutives aux temptes, la salinisation des eaux de surface et eaux souterraines, la perte des
marcages. Bijlsma et al. (1996), Ibe et Ojo (1994) ont aussi indiqu que dautres changements
pourraient subvenir, en loccurrence au niveau des ressources en eau, et des ressources
nergtiques, travers linondation des zones deltaques de production de ptrole (Nigeria par
exemple) et des modifications dans production d'lectricit dans barrages, au niveau de la
circulation ocanique, en particulier les upwellings, mais aussi exacerber la scheresse et la
dsertification. Les cosystmes ctiers principaux les plus exposs sont les mangroves et les
rcifs coralliens (Mc Lean et Mimura,1993). La survie des mangroves dpend de plusieurs
facteurs, parmi lesquels, les variations du niveau de la mer, la pluviomtrie (les concentrations de
CO2 dans latmosphre), la salinit des eaux, la topographie de la rgion, mais aussi le taux de
sdimentation (Bijlsma et al., 1996). Les lagunes ctires sont galement menaces de disparition
si les cordons littoraux qui les protgent de locan venaient disparatre. Ces impacts
biophysiques de changement du climat pourraient entraner le dmnagement des populations
ctires et faire natre de nouveaux problmes de sant. En outre, Alusa et Ogallo (1992), pour la
Rgion Africaine de l'Est aussi bien que Ibe et Ojo (1994) pour les ctes de l'Afrique de l'Ouest,
ont identifi les impacts des changements du climat sur les activits conomiques principales
prsentes dans les zones ctires. Il sagit des impacts sur la pche, lagriculture, les
infrastructures ctires (routes et ports) et le tourisme.
En dpit des consquences importantes que le changement du climat imposera aux zones
ctires d'Afrique subsaharienne, non seulement sur les cosystmes ctiers, mais aussi sur les
conomies et la socit en gnral, trs peu de pays ctiers ont valu la vulnrabilit de leurs
ctes (Niang-Diop, 1998). Seulement 13 pays ont conduit une tude sur lestimation de la
vulnrabilit-adaptation (ou tude V & A). Ce sont: le Sngal, la Gambie, la Cte d'Ivoire, le
Ghana, le Bnin, le Togo, le Nigeria, le Cameroun, l'Afrique du Sud, la Tanzanie, les Iles
270
Seychelles, l'Ile Maurice, et le Mozambique. Les rsultats de ces tudes, au niveau des pays
ctiers Africains, ont t prsents latelier de 1989 (Titus, 1990).
La zone ctire ivoirienne, avec une population estime plus de quatre millions
rpartie dans les rgions du Sud Comoe, des Lagunes, du Sud Banadama et du Bas Sassandra,
renferme plus des 3/4 des units industrielles (Ab, 1993). Elle dispose de deux ports (Abidjan et
San-Pdro) ; son importante production agricole et ses exploitations de gaz et ptrole, font delle
le poumon de l'conomie ivoirienne.
Cette zone, l'image des autres ctes du monde entier prsentes en introduction, est
sujette plusieurs agressions : rosion marine, destruction anthropique, pollution de tout genre et
lvation du niveau marin. Partie intgrante de l'environnement global, le littoral ivoirien
n'chappe pas ce dernier phnomne qui fait l'objet de proccupations actuelles de la part des
spcialistes de gestion des ctes, des organismes nationaux (Agence Nationale de
l'Environnement, Centre de Recherches Ocanologiques, Port Autonome dAbidjan, Universits
271
et Grandes Ecoles), internationaux (COI/UNESCO, COMARAF, ONUDI, LOICZ/IGBP, FAC,
etc.) et non gouvernementaux (LAME-CI, CI-Ecologie, ESSOR, CLIPAD-ENV, ect.).
Cette lvation du niveau d'eau ne va s'oprer sans engendrer une perturbation sensible
de notre environnement ctier. Ce sont ces diffrents impacts conomiques de ces perturbations
qui feront l'objet de cette tude.
VI.1 - METHODOLOGIE
- dtermination des surfaces perdues selon les scnari et les zones tudies en
additionnant les surfaces perdues par lvation du niveau de la mer et par rosion.
272
Figure 114 : Rgle de Brunn (Pirazzoli, 1993)
Les donnes ont t collectes et certaines mesures ont t effectues sur le littoral. Les
donnes obtenues comportent des photographies ariennes (noir et blanc) de 1975 l'chelle
1/ 20.000 et celles de 1985, de 1989 et de 1994 l'chelle 1/14.500. Des cartes bathymtriques au
1/200.000 et topographiques au 1/5.000 ont t utilises ainsi qu'une carte gologique de la Cte
d'Ivoire au 1/1.000.000.
Les surfaces susceptibles d'tre inondes sont les mangroves et les surfaces dont
l'altitude est infrieure un mtre. A l'aide d'une feuille quadrille au cm2 prs, la surface
inondable est dtermine par sommation des surfaces des petits carrs. La surface susceptible
d'tre inonde avec un mtre d'lvation du niveau de la mer, pour le littoral ivoirien, est obtenue.
Cependant, les surfaces de lagune dont les contours sont infrieurs un mtre ne sont pas prises
en compte. Sur les cartes, certaines zones sont marques zones inondables mais la plupart,
prsente des ctes suprieures un mtre.
Les mesures prises sur les diffrentes cartes topographiques ont donn les pertes de terre
probables, selon les scnari d'lvation du niveau de la mer sur la zone ctire.
273
VI.1.3 - SCENARIO D'ELEVATION DU NIVEAU DE LA MER
L'lvation du niveau marin observe dans le monde fait apparatre des valeurs qui
varient gnralement de 1,5 3,4 mm par an (Paskoff, 1989; Verstraete, 1989, Douglas, 1991).
Au niveau africain, des taux d'lvation du niveau de la mer de 0,34 cm/an Takoradi,
au Ghana, de 0,26 cm/an Santa Cruz de Tenerife, entre 1927 et 1974 (Verstraete, 1989), de 0,46
m/an au Nigria (Awosika et Ibe, 1993) et de 0,15 cm/an en Cte d'Ivoire (Paskoff, 1989),
mritent une attention particulire.
R = G [L / (B + h*)] S
Dans laquelle :
R = taux d'rosion d l'lvation du niveau de la mer (en m / sicle) ; S = scnario d'lvation
du niveau de la mer ; h* = profondeur de la mer partir de laquelle il n' y a plus d'activit ;
B = dnivellation surface terrestre mer ; G = constante = 1 ; L = largeur de la zone active.
La relation entre les diffrents paramtres est illustre par la figure 115 :
274
Falaise en rosion
Plage
275
Tableau XXV : valeurs de h*L100 sur le littoral ivoirien
Ainsi la profondeur actuelle de la mer la cte est gale h*Ll cte = 2,838 m et
quivaudra h*L100 cte = 1,75 * h*Ll cte, soit 5 m. La valeur de h*Ll ainsi calcule est projete
sur la carte, en partant de la cte. La multiplication de la valeur obtenue par l'chelle donne L (la
largeur de la zone active). Sa valeur moyenne la cte est de 60 m soit 0.06 km. Soit une surface
de terre, perdue par rosion ctire gale 600 km * 0,060 km= 36 km2.
Il faut noter que la valeur de h* trouve pour la Cte d'Ivoire est faible, compare
celles de la Gambie, 6 m (Jallow et al., 1995), 7 m en Malaisie, 9 m au Nigeria, 18 m en Egypte
(El-Raey et al., 1995).
Lors de la tempte de juillet 1984, les vagues ont atteint 3 m de haut dans les abords du
canal et 3,5 m en dehors de cette zone; les priodes respectives tant de 10,5 s et de 11,9 s, on a
alors calcul h*Ll et h*L100 pour cet vnement extraordinaire (tableau XXVI).
276
Tableau XXVI : valeurs de h*L100 lors de la tempte de juillet 1984
h*Ll = 2,28* 3 - 68,5 (32 / 10 (10,5)2 ) h*Ll = 2,28 * 3,5 - 68,5 ((3,5)2/ 10
h*Ll = 6,28 m et h*L100 = 10,99 m (11,9)2 )
h*Ll = 7,387 m et h*L100 = 12,93 m
Le phnomne qui n'aura dur qu'une nuit aura fait perdre 20 m de cte au niveau du
phare de Port-Bouet (Abe et N'Guessan, 1995). Les diffrents calculs effectus et appliqus
lensemble de la cte ivoirienne donne les taux drosion par secteurs contenus dans le tableau
XXVII.
Tableau XXVII : Taux drosion selon le scnario considr (Source : Anonyme, 1996)
277
A lintrieur de lunit 1 situe entre Jacqueville et la frontire du Ghana, les vitesses
drosion sont plus faibles. Cest lunit 2 - de Grand-Lahou Sassandra - qui enregistre les
vitesses les plus leves. De 0,2 1,0m dlvation du niveau de la mer, les vitesses drosion
restent infieures 1,0m/an, alors quau del de 2 m ces vitesses deviennent plus importantes
presque partout sur le littoral avec des vitesses excdant 1,0m/an. Lvolution des vitesses dans la
zone dAbidjan reste dans lensemble faible.
Cette perte de terre ferme dj due au phnomne naturel d'rosion et aux effets nfastes
des houles exceptionnelles sur la cte, augmentera considrablement avec l'lvation du niveau
de la mer. Elle sera prononce dans la partie centrale c'est--dire entre les longitudes 345' et
445' et non ngligeable vers l'Est. Cette volution s'opre selon les valeurs contenues dans le
tableau XXVIII, pour des valeurs dlvation du niveau de la mer de 0,5 m, 1m et 2m. Ainsi, sur
une superficie de 322.000 km2 que compte la Cte d'Ivoire, les pertes sont estimes
respectivement 0,39 % de la surface totale du territoire ivoirien 0,5 m d'lvation, auxquelles
sajoutent 0,074 % 1 m et 0,06 % 2 m.
Tableau XXVIII : Scnario de rpartition des surfaces (en km) susceptibles d'tre submerges
par secteur en fonction de l'lvation du niveau marin. (1 : Surface + 424 km
de la Lagune Aby 2 : Surface + 376 km de la Lagune Ebri Ouest).
278
Si lon considre une lvation du niveau de la mer de 1m, le territoire ivoirien perdrait
en 2075, environ 36 km2 par rosion naturelle et 240 km2 par inondation ; soit au total 276 km2.
Ceci aurait pour consquence une modification du paysage littoral, avec des populations risque
et une perte de certaines infrastructures conomiques.
0,5 m 1m 2m
Population concerne en
milliers d'habitants 1475 2.455 3.490
% Population
0,11 0,18 0,26
totale
VI.3.3 - AGRICULTURE
Connue pour ses grandes plantations de palmier huile, d'ananas, de bananiers, d'hvas
et de cocotiers, la bande ctire ivoirienne verra une partie non ngligeable de ces plantations
dtruite. Ainsi, des surfaces importantes de plantations de palmiers huile et de cocotiers dans les
rgions d'Abidjan, Jacqueville et Grand-Lahou sont menaces. A ces grandes plantations, il faut
ajouter quelques surfaces de bananiers, d'ananas, d'hvas, de forts classes, de forts dgrades
et zones de mangroves. Lconomie de la Cte dIvoire repose essentiellement sur lagriculture.
Aussi la perte dimportantes superficies de terres arables peut savrer prjudiciable lEtat.
La zone littorale prsente une concentration assez importante des sites touristiques et des
infrastructures htelires. Ce sont : les stations balnaires de la presqu'le d'Assinie et
dAssouind (Valtur, les htels de la Sietho, le Club Mditerrane), la ville de Grand-Bassam
280
classe patrimoine historique de l'humanit, la ville dAbidjan (Palm Beach, Akwaba, Cabanon,
la Vigie etc.), la ville de Grand-Lahou pour la pche sportive et la visite des animaux du parc
d'Asagny et la ville de Sassandra (Ab et Affian, 1993). Il apparat vident que ce secteur
d'activit subira des pertes normes face lvation du niveau de la mer.
- le second secteur, de Sassandra Vridi, est le plus marqu par le phnomne car l'on y
enregistre un recul de 7 15 km ; les zones qui subissent le recul le plus important se situent dans
la rgion de Grand-Lahou ;
281
Au niveau de ces deux derniers secteurs, il faut signaler la disparition de la quasi-totalit
du cordon littoral sparant le systme lagunaire et la mer, offrant une volution de la surface du
plateau continental submerg qui passera de 12.200 km2 (Martin, 1972b) 13 455 km2 pour une
lvation du niveau de la mer de 0,5 m et 15.039 km2 pour 2 m. Il faut signaler la disparition de
plusieurs les avec constitution de nouvelles. Cette nouvelle faade maritime sera compose
principalement de formations du tertiaire et du secondaire faites de sdiments sableux et argileux.
Dans les rgions d'Abidjan et de la lagune Aby, les facis du Quaternaire seront toujours en
contact avec la mer; par contre la zone qui s'tend de Sassandra l'Est de Grand-Lahou sera
constitue de granitodes discordants (Granodiorites, monzonites,...) et de formations du
birrimien du supergroupe de comblement telles les conglomrats, les grs et les schistes.
L'inventaire des cots de protection du littoral pour une lvation du niveau marin de 1
mtre a t effectu par l'IPCC en 1990. Des calculs ont t effectus pour chaque pays, en tenant
compte des estimations de cots de protection des plaines ctires, pour une densit de
population suprieure 10 habitants par km. Ces tudes ont permis de classifier 11 pays
Africains sur un ensemble de 50 tats ctiers, partir des cots de protection exprims en
pourcentage du produit national brut. Il en dcoule un cot moyen de protection de l'ordre de
0,19 du PNB, pour les ctes de la rgion et pour une priode de 100 ans. Les cots tels qu'ils
figurent dans le tableau XXX sont largement sous estims, lorsque les impacts potentiels tels que
canaux de drainage, ressources en eau sont pris en compte, conformment aux mthodes de
calcul pratiques dans les pays dvelopps (Nicholls et al., 1993 et 1995) . Pour la seule ville
dAbidjan, la proposition de protection retenue par le modle, slevait 9 milliars de francs
CFA, en 1990.
282
Tableau XXX : Cot de protection du littoral (IPCC, 1995)
La dfense statique lourde et la dfense dite souple constituent les deux grands groupes
de solutions prconises sur toutes les ctes du monde. Nous nallons pas de faon exhaustive
prsenter toutes les variantes, mais plutt faire connatre les options envisageables sur les ctes
de Cte dIvoire.
Elle inclus les murs de protection, les cordons denrochements, les pis et les brise-
lames et sont souvent prconiss par les ingnieurs et bien accepts par les collectivits locales
pour freiner lavance de la mer (cf chapitre prcdent).
Il est important de rappeler que lorsque les ctes taient moins dveloppes, lrosion
naturelle se produisait tout de mme, mais le phnomne passait inaperu. Aujourdhui, certains
oprateurs conomiques entreprennent de construire des cordons denrochement pour fortifier le
rivage et protger ainsi les htels et autres habitations de luxe. La protection savre souvent
relle. Malheureusement, ces structures sont construites sur un bassin sdimentaire labile peu
rsistante laction des houles. Ces murs de protections et autres pis et brises-lames qui
sauvegardent localement des secteurs de rivage, non seulement induisent lacclration du recul
de la cte dans les zones adjacentes, mais diminuent sensiblement la valeur esthtiques des sites
283
touristiques. Les processus naturels tant ainsi perturbs, dautres ouvrages sont construits pour
maintenir les sables, augmentant les cots de protection. Cest donc juste titre que Paskoff,
(1993) rappelle que un dfaut congnital des ouvrages de dfense est dintroduire des lments
statiques dans un espace hautement dynamique o lvolution prsente des caractres alatoires
et chaotiques . Les infrastructures htelires du littoral est, dAsouind (club mditerrane,
sitour, et valtur et le village artistique et de pcheurs) devraient bnficier du systme de
protection par les gabions (Projet GC-LME/ONUDI/EG/RAF-92/G34) prconiss par des
environnementalistes ivoiriens.
Dans dautres cas des alternatives aux structures lourdes de protection soffrent aux
dcideurs.
284
La solution la moins onreuse long terme pour le reste du littoral ivoirien est
ladoption dune politique sage de retrait , avec dplacement des constructions une distance
raisonnable de la cte et viter dentretenir en permanence grands frais des structures de
protection. Cest le cas des villes de Grand-Lahou et dAssinie Mafia. En Caroline du Sud une loi
a t adopte dans ce sens en 1988. Mais elle a t mise en cause 10 ans plus tard, sous la
pression des riches propritaires ctiers. Sils obtiennent gain de cause, alors toutes les plages
publiques seront en danger de disparition (Cambers, 1998). Selon cet auteur, la distance de retrait
dans ce cas de figure est donne par la formule suivante :
Cest sur cette base que le littoral de Port-Bouet a fait lobjet dun premier zonage avec
une zone dinterdiction, une zone de rglementation de lhabitat et une zone daccs libre la
construction.
285
286
Figure 116 : Schma de zonage du littoral de Port-Bouet (Anonyme, 1995)
CONCLUSION PARTIELLE
La vitesse annuelle de 0,15 cm de l'lvation du niveau de la mer bien que faible et trs
peu perceptible sur certaines ctes ne laisse personne indiffrent (spcialistes de la gestion des
ctes, industriels, bailleurs de fonds et dcideurs politiques), car avec l'rosion ctire de vitesse
moyenne annuelle de 0,5-1,5 m qui en dcoule, elle affecte considrablement les infrastructures
socio-conomiques. Tout cela traduit une tendance transgressive de la mer ncessitant ainsi une
connaissance prcise et un suivi permanent des phnomnes marins tels que dfinis dans les
programmes GLOOS de la COI de l'UNESCO.
Il est donc ncessaire pour le littoral ivoirien d'tre dot de margraphes de type NOAA
pour des observations fiables. Les rsultats de recherches sur les caractristiques physiques sont
indispensables la recherche de solutions de protections appropries de la frange littorale.
La premire constatation qui dcoule de cette tude est la comprhension par les
dcideurs politiques et bailleurs de fonds de la ncessit de financement et l'application
effective des programmes d'amnagement du littoral prconiss par les spcialistes des problmes
ctiers (suivi de l'volution des phnomnes ctiers, techniques de protection des ctes, solutions
d'amnagement issues du modle physique ou mathmatique, etc...).
287
CHAPITRE VII
288
INTRODUCTION
Ce plan propos met l'accent sur la coordination des politiques, des actions de gestion,
des objectifs de dveloppement et des intrts des diffrents secteurs d'activit sur l'ensemble de
la zone ctire. Ce plan de gestion de l'environnement littoral est un cadre rglementaire nouveau
qui ne sloigne gure des grandes lignes du Plan d'Action Environnemental adopt par la Cte
d'Ivoire. Ce systme tend optimiser les bnfices nets individuels et sociaux tirs des ressources
289
ctires par la rduction des conflits, l'attnuation des impacts ngatifs du dveloppement et le
renforcement de la productivit des cosystmes ctiers. Les progrs raliss dans cette direction
encourageront le passage du statut quo vers un dveloppement durable.
Ce document reprsente la premire analyse intgre des problmes sur les ctes
ivoiriennes avec des indications concernant leur rsolution. Il reprsente certes une premire
tape mais pas la moins importante. Les stratgies envisages dans ce plan seront exprimentes
et rvises avec le temps et selon les besoins chaque fois que cela savrera ncessaire.
Ce plan a pour objectif didentifier les problmes ctiers dignes dintrt, dvaluer leur
importance, de proposer des oprations et des actions de recherches destines rduire lampleur
de ces problmes.
Le plan est un document d'arbitrage sur les dcisions d'occupation de l'espace littoral,
l'inscription de sites naturels, de primtres sensibles protger. Ce document de planification
doit tre ralis avec les lus locaux et mis en uvre en concertation avec les populations
riveraines locales, les acteurs locaux, les propritaires publics et privs.
290
VII.1 - RESSOURCES DE LA ZONE COTIERE
VII.1.1 - RESSOURCES MINERALES telles que le ptrole et le gaz dont les rserves sont
estimes respectivement 210 millions de barils et 495 milliards de pieds cube de gaz, soit
environ 150 milliards de m3. La zone littorale compte en ce moment 3 ptroliers et 2 champs
gaziers en exploitation, 4 champs gaziers et 1 champs ptrolier en dveloppement (Anonyme,
2003).
VII.1.2 - MINERAIS tels que l'or et les matriaux de construction (blocks de pierre, sable, galets
et graviers, argile de cramique) ; les mines d'Afema produisent 800.000 tonnes de minerais
contenant 3.200 kg d'or soit 4g/tonne ; le gisement dor dAniuri-Asupiri (situ Mafr) dont
les rserves prouves seraient de 8,2t dor ; les gisements de manganse dans la rgion de Grand-
Lahou, prs du parc national dAzagny dont les rserves values seraient de lordre de 1,5Mt ;
En Cte dIvoire environ 250 000 tonnes/an de poisson sont consommes, mais
seulement 130.000 tonnes/an (30.000 tonnes provenant de la pche continentale ; 100.000 tonnes
provenant des pcheries ctires y compris la pche artisanale et la pche industrielle) et
laquaculture lagunaire. Etant donn que le poisson reprsente la source principale de protine et
de revenu pour les populations riveraines et quil fournit plus de 30% de toute protine animale
consomme en Cte dIvoire, cette ressource gagnerait tre bien gre.
VII.1.4 - AUTRES ESPECES DE FAUNE tels que les oiseaux, les mammifres, les reptiles,
les insectes vivent dans les diffrents cosystmes de la zone ctire. Certains parmi eux sont
particuliers au pays. Ce sont les lphants, les buffles, les singes, les crocodiles, les tortues de
mer, les hippopotames, les lamantins, etc.
VII.1.5 - FLORE
Les plages sableuses sont bordes par des herbes rsistantes l'eau de mer et suivie par
une vgtation littorale. Immdiatement aprs vient la fort dense dans laquelle on dnombre 700
espces d'arbres avec 130 essences prcieuses. Les cultures industrielles que lon rencontre dans
la zone ctire sont regroupes par filire :
291
- les filires caf/cacao : le verger couvre environ une superficie denviron 1,6
millions dha. La production est de 1.254.480t en 1995/96 et de 915.000t en 1996/97 ;
- la filire hvas : en 1995 on estimait les surfaces rcoltes environ 56 760 ha. La
production agro-industrielle (79.229 t en 1995/96) de caoutchouc se ralise
principalement dans la zone ctire de Tabou, San-Pdro, Brby et de Grand-
Lahou ;
-la filire banane-ananas : elle occupe environ 12.000 ha de culture (dont 5.600 ha de
bananeraies).
Dans ce groupe entrent les forts de mangrove, les estuaires, les lagunes et les plages.
Les estuaires et lagunes, bien que diffrentes, sont principalement lis au degr
d'apport d'eau douce, ils constituent des systmes cologiquement comparables. Les 1200 km de
lagune fournissent un habitat pour de nombreuses espces de poissons, et servent de nurseries
pour des espces marines et ctires. Elles constituent des sanctuaires importants pour des
oiseaux locaux et migrateurs. Cet environnement protg a constitu jadis un ple d'attraction
pour les installations humaines et aujourd'hui sert la navigation, la pche, l'aquaculture, au
tourisme et aussi de rceptacles pour les eaux uses domestiques et industrielles. Pour une
292
meilleure gestion, la pche collective est interdite en lagune Ebri, tandis qu'en lagune Aby elle
est rglemente.
Les plages sont des milieux dynamiques, constamment sujets l'rosion ou accrtion.
Les matriaux dtritiques qu'on y rencontre ont une granulomtrie qui varie depuis les galets
jusqu'au sable fin. Ecologiquement, les plages constituent des habitats pour une gamme d'espces
d'animaux fouisseurs, notamment les crustacs et mollusques et sont des abris et des lieux de
rsidence pour un certain nombre de reptiles et d'oiseaux. Le paysage ctier ivoirien comprend
366 km de plages de sable, 200 km de ctes rocheuses et semi-rocheuses.
Outre les parcs nationaux d'Azagny et les les Ehotil, il y a le parc national du banco
inclus dans la commune urbaine d'Abidjan avec une superficie de 30 km de fort tropicale
humide. Une rserve botanique a t cre entre Grand-Bassam et Adiak et elle couvre 44 km
(rserve botanique de N'ganda).
VII.1.8 - TOURISME
293
VII.1.9 - COMMERCE
Le port d'Abidjan traite 90% du commerce maritime national, 66% des exportations
et 96% des importations. En 1988, Abidjan a gnr 90% de la valeur ajoute dans les changes.
Le Port de San-Pdro a trait un trafic global de 985 430 T de marchandises en 1990 (import :
147 668 T; export 837 762 T).
Les problmes sont engendrs par deux sources principales reprsentes par les
phnomnes naturels et anthropiques. Ils sont beaucoup plus lis aux activits humaines et se
traduisent en termes de pression sur le milieu, de tendances ngatives sur lvolution de la nature
et de ses ressources.
Ils concernent la dgradation des habitats naturels et du paysage littoral, la perte de la biodiversit
et la pollution des eaux lagunaires.
Elle est due dune part, limportante utilisation de la biomasse comme source d'nergie
domestique (environ 71% des besoins en nergie) et aux activits dexploitation non contrles et
illgales des forts, dautre part. Cette dgradation a t la cause de lextinction de certaines
espces, aussi bien fauniques que floristiques.
294
- causes anthropiques : les pollutions (sur toutes leurs formes) et les nuisances (prsence
de vgtaux flottants sur les plans deau, etc), la surexploitation ou lexploitation
abusive des espces animales et vgtales, la dgradation des habitats (destruction des
mangroves ou autres cosystmes ctiers), loccupation et utilisation des sols
(urbanisation, pression dmographique, agriculture consommatrice de terre,
dveloppement des infrastructures telles que les barrages hydrolectriques, routes, ports
etc..), lintroduction despces exotiques.
La dgradation du paysage littoral qui fait suite une architecture non intgre
lenvironnement, lextraction de matriaux de construction (sable) et laction destructrice de
la houle.
Elle ncessite une identification des diffrentes catgories dacteurs intervenant dans le
secteur littoral. Consulter ces acteurs et sensibiliser les dcideurs de la Cte d'ivoire constituera
une tape importante pralable la mise en uvre dun plan de gestion intgre du littoral. Les
diffrents secteurs dactivits dans lesquels voluent ces acteurs sont :
Lun des principaux acteurs est le Centre de Recherches Ocanographiques (CRO), qui a
pour mission la connaissance de l'environnement aquatique en vue de sa prservation et de sa
protection, ainsi que la mise en uvre d'une exploitation et d'une gestion rationnelles des
ressources aquatiques naturelles, renouvelables ou non, vivantes ou minrales. Mais il existe
dautres institutions scientifiques intervenant ou contribuant la connaissance des milieux et des
hommes. On peut citer le CIAPOL, le CNRA, le CNTIG, le LANEMA, le CRE, lIREN, le
BNETD, etc... Les acteurs dans ce domaine sont rattachs aux organismes de recherche tels les
universits, les instituts scientifiques spcialiss dans le domaine marin et ctier, les associations
non gouvernementales de protection de la nature ou reprsentant la socit civile ainsi que
certaines organisations internationales ayant cette vocation prsentes ou reprsente en Cte
d'ivoire, telles le CNF, WWF, Croix Verte, SOS Forts, CI nature.
295
VII.3.2 - LES ACTEURS ECONOMIQUES ET SOCIAUX
Ils sont particulirement nombreux et plus ou moins fdrs dans leurs catgories
sociales et socioprofessionnelles. Il est parfois difficile d'identifier leur reprsentation et donc de
les faire participer la rflexion et la dcision. Sur le littoral de la Cte d'Ivoire plusieurs
catgories d'acteurs spcifiques sont incontournables et ont besoin d'tre associs et consults ; ce
sont : les exploitants de ressources non renouvelables, le monde de la pche artisanale, les
transporteurs et acteurs portuaires, les professionnels du tourisme, le monde agricole, le monde
associatif des loisirs, de la culture et du patrimoine.
Les objectifs gnraux proposs par le plan d'action sont les suivants :
296
Une stratgie durable et intgre prend en compte la conciliation entre investissements,
croissance conomique et protection de lenvironnement (importance des tudes dimpacts), afin
dconomiser et mieux valoriser les ressources naturelles.
297
part, la sdimentation qui ne participe plus lengraissement du littoral dans la
zone o lrosion ctire est trs active ;
llaboration ou mise jour de modles de simulation des processus physiques
ctiers dans les zones rputes sensibles ;
la rduction ou le contrle du processus de lrosion ctire, par la construction
douvrages de protection et de dfense appropris.
Dans le but de promouvoir une meilleure gestion des ressources naturelles, il est
ncessaire dacqurir et grer linformation sur le patrimoine vgtal et faunique existant, exercer
une surveillance plus efficace de ces ressources naturelles et dvelopper des activits telles que
lcotourisme.
Vouloir garantir la protection durable des espaces naturels les plus sensibles, les plus
remarquables, uniquement par des dispositifs rglementaires n'est pas raliste, pas plus en Cte
d'Ivoire que dans un autre pays. Il est en effet ncessaire de dtenir ou matriser les droits du sol
ou d'usage des sites marins et ctiers protger si l'on veut conserver de faon prenne le
patrimoine et grer les sites de faon durable, sur le plan des quilibres cologiques, conomiques
et sociaux.
298
prenniser les droits de la proprit foncire publique pour chaque site sensible et
mettre en place un mcanisme d'inalinabilit et de gestion appropri par transfert
des terrains un Conservatoire, en particulier le Domaine Public Maritime qui est
de 100 mtres partir de la laisse de haute mer et 25 mtres autour des lagunes ;
contrler l'usage de la proprit foncire prive dans le cadre de dispositifs
rglementaires, ou par conventionnements de longue dure pour une gestion
durable.
Les procdures de matrise foncire et de dtention des droits d'usage de l'espace littoral
doivent tre facilites par l'Etat et ses services administratifs et pourraient tre dlgues
lObservatoire de la Mer et du Littoral (OMERLIT), dont les jalons ont t poss le 22 mai 2002,
la rencontre de San-Pdro.
299
VII.5.1.4 - GENERALISATION DE LACCES A LEAU POTABLE
En dehors du Japon et des Etats-Unis, les autres pays du monde ne possdent pas de
systme de prvention fiable des risques naturels. Nanmoins, de nombreux tats tente la mise en
place de ce systme par la mise en place dun rseau d'information et d'alerte sur les risques. Ce
qui ncessite le renforement des capacits techniques (formation, recherche, tudes et capacits
d'intervention), la sensibilisation des populations et des dcideurs et ltablissement de cartes de
zonage des risques.
L'implication des lus locaux ou des reprsentants des communauts locales est donc
indispensable dans les choix de gestion. La responsabilisation des communauts locales se fait
donc autant en aval qu'en amont de la dcision politique. Il appartient lEtat, soit de confier aux
collectivits locales la gestion des sites publics protger, en s'assurant qu'elles disposent des
300
moyens techniques, scientifiques et financiers; soit la confier des organismes publics ou privs
qui impliqueront les collectivits locales dans la dcision de gestion. Les comits de gestion sont
les instruments privilgis de cette collaboration. Il conviendra donc d'tudier la faisabilit de
mise en place de tels comits Tabou, San-Pdro, Sassandra, Fresco, Grand-Lahou, Jacqueville,
Grand-Bassam, Dabou, Assinie, le cas d'Abidjan tant diffrent.
Elle consiste impliquer dans les actions de gestion du littoral, les acteurs conomiques
concerns, tels ceux de l'agriculture, de la pche et du tourisme, en particulier au sein des
structures villageoises nombreuses sur le littoral.
Il est assez difficile de parvenir une cogestion de la zone ctire entre des acteurs, les
intrts tant souvent contradictoires. Mais partir d'un plan de gestion, propos par un
Observatoire, il est possible de runir les partenaires dans les comits de gestion de chaque zone
et de dfinir en son sein les diffrentes responsabilits confies chacun d'entre eux, pour
atteindre les objectifs de gestion. Le plan de gestion peut alors devenir non seulement un plan de
rfrence mais un engagement contractuel entre parties avec des obligations et des devoirs
l'gard de lObservatoire.
En 1992, l'UICN avait lanc l'ide d'un projet d'codveloppement pour le littoral de la
Cte d'Ivoire. Il conviendrait de promouvoir cette ide au sein des processus de gestion
collaborative mettre en uvre avec les structures villageoises.
301
VII.6.1 - CONVENTION DE RAMSAR
Le littoral de la Cte d'Ivoire, avec ses mangroves et ses lagunes est donc
particulirement concern par l'application de la convention de Ramsar.
Les engagements de l'Etat Ivoirien concernant l'application de l'article 11, mais aussi des
articles 10 sur l'rosion ctire, l'article 13 sur l'valuation de l'impact sur l'environnement et
l'article 14 sur la coopration technique et scientifique entre parties contractantes pourrait trouver
leur application dans ce plan.
302
conjointe associant la population et les spcialistes (urbanistes-paysagistes-forestiers) ; mais
galement, raliser des espaces verts et des terrains de jeux amnags destins la population.
Le maintien ltat naturel de la ligne de rivage dans des zones peu sensibles, pourrait
tre possible si lon :
- dfinit une bande minimum de protection en fonction de la sensibilit et de la
fragilit cologique de la frange littorale ; ce qui implique un recul des constructions
nouvelles par rapport au trait de cte ;
- maintien par fixation et gestion des cordons dunaires servant de protection
naturelle du trait de cte ;
- vite de bloquer les transits sdimentaires marins naturels ; ceux-ci pouvant tre
modifis la suite de la construction douvrages en dur gagns sur la mer et pouvant
entraner un accroissement de lrosion en aval des ouvrages.
Les premires installations industrielles stant opres sur le littoral, grce la facilit
daccs, des mesures nouvelles devraient tre prises pour encourager linstallation de nouvelles
industries hors de la zone ctire, pour minimiser leurs impacts sur les cosystmes ctiers en
pril. Pour lagriculture, promouvoir et des pratiques culturales allant dans le sens dun
dveloppement durable. Bien entendu, toutes ces actions seront soutendues par lapplication du
dcret dterminant les rgles et procdures applicables aux tudes relatives limpact
environnemental des projets de dveloppement.
303
CONCLUSION PARTIELLE
Ce plan peut servir de guide aux planificateurs et aux agences de dveloppement, leur
permettant de passer de l'approche sectorielle un mode de gestion en systme dans la zone
ctire. Cest un cadre de formulation et de mise en uvre de programmes comprhensifs de
gestion des ressources. Le plan de gestion de l'environnement littoral respecte les grandes lignes
du Plan d'Action Environnemental adopt par la Cte d'Ivoire.
Ce plan de gestion du littoral de la Cte dIvoire devrait dfinir des priorits, les
responsabilits et la conduite de l'amnagement du territoire et concerner les zones ctires,
notamment par des prescriptions spcifiques concernant l'amnagement et le dveloppement du
littoral de la Cte d'ivoire. Cette loi devrait ensuite tre assortie de dcrets d'applications
particuliers concernant (i) les rgles d'urbanisme, (ii) de construction des quipements littoraux
spcifiques, (iii) pour le dveloppement des activits d'exploitation de ressources minires ou
ptrolifres, (iv) pour l'exploitation des carrires de granulat et de sable en mer ou proches du
rivage, (v) des rgles sur le dveloppement de l'industrie, de l'artisanat et du tourisme.
304
CONCLUSION
305
Les phnomnes d'rosion ctire, trs sensibles sur la cte ivoirienne, ont t tudis
diffrentes chelles de temps. Les principaux rsultats sont synthtiss dans ce qui suit :
Sur les ctes ivoiriennes, les phnomnes de recul de la ligne de rivage enregistrent des
vitesses entre 0.5 et 1,1 m par an. Ce recul n'est cependant uniforme ni dans le temps, ni dans
l'espace. Ainsi, des taux de recul importants (3m par an en moyenne) ont t observs Grand-
Lahou. A Abidjan, le secteur du Lido et de Cakpo recule plus dans l'ensemble (1m par an) que le
secteur plus l'Est o le recul moyen est de 0.5 m par an.
A partir du canal portuaire d'Abidjan, aux dficits sdimentaires d'origine naturelle dus
aux barrages hydrolectriques sur les fleuves et au caractre rocheux des ctes l'Ouest,
s'ajoutent ceux d'origine humaine que sont les activits de prlvement de sables, les
constructions d'ouvrages perpendiculaires la cte, etc.
Les plages du littoral ivoirien sont des plages rfIectives modales, caractrises par la
prsence de croissants de plage et un estran troit. L'tude de l'volution mensuelle des
caractristiques morphologiques et sdimentologiques de ces plages a mis en vidence :
- des profils de plage prsentant des cycles saisonniers et une forte variabilit spatio-
temporelle avec une priode d'rosion dominante de mai aot, une priode d'accumulation
dominante de septembre fvrier, spares par une priode mouvements variables de mars
mai ;
306
- l'volution mensuelle des caractristiques sdimentologiques des plages qui montre une
diminution longitudinale de la granulomtrie des sdiments d'Ouest en Est. Les plages en gnral
sont composes de sdiments grossiers en priode d'rosion et une tendance oppose (sdiments
plus fins) en priode d'engraissement. Ceci est d au fait que les houles entranent lors du
dferlement les sdiments les plus fins vers la plage sous-marine pour ne laisser en place que les
plus grossiers.
Les plages de Grand-Lahou et celles d'Abidjan prsentent des bilans annuels ngatifs
continuels qui expliquent la tendance rosionnelle long terme de ces ctes. Par contre la
superposition des profils partir du PK26 route de Grand-Bassam jusqu' la frontire du Ghana
donne des bilans annuels proches de zro dnotant de l'quilibre relatif de ce tronon de cte.
Dans la zone d'Abidjan, les pertes sdimentaires ne sont compenses que de manire
insuffisante par les apports sdimentaires provenant de la drive littorale. L'intensification de
l'rosion des plages serait due la divergence de la houle au niveau de la tte bifide du canyon du
Trou-Sans-Fond, crant ainsi des zones de concentration d'nergie. D'autres secteurs, par contre,
ont tendance s'accrter (secteur du tombolo San-Pdro, la zone l'Ouest du canal de Vridi)
la faveur de certaines particularits (influence positive d'ouvrages de protection, changement
favorable de l'orientation de la cte).
On peut aisment conclure de cette tude que ce sont les vnements de faible frquence
et de forte magnitude qui font vritablement voluer une cte et non le dferlement habituel des
vagues. Les amnageurs ont trop souvent tendance ne pas prendre en compte cette donne qui
est essentielle pour la minoration des risques sur les espaces littoraux. La tempte de juillet 1984
qui a vu la cte de Port-Bouet reculer de 20 mtres en une nuit, et de 10 mtres au PK26 constitue
un rappel opportun, aprs plusieurs annes de tranquillit, qui avaient laiss dans la mmoire
collective, facilement oublieuse, lillusion trompeuse de la stabilit de ces rivages.
307
3 - VULNERABILITE DES CTES A L'ELEVATION DU NIVEAU MARIN
Les deux paramtres considrs au niveau des impacts d'une lvation du niveau marin,
sont l'inondation et l'rosion ctire. C'est l'rosion ctire qui a les effets les plus ngatifs, parce
qu'elle menace des zones densment peuples telles que Abidjan et ses environs et surtout
l'industrie touristique bien reprsente Assouind. Les tudes de cot, dans le cadre de la
gestion des aires ctires, pourront permettre de dire s'il est possible de protger les zones qui
prsentent un intrt conomique important. Le reste de la cte, constitu bas plateaux qui
reprsentent la majeure partie des zones vulnrables sera perdue.
Le recul des rivages marins n'est sans doute pas universel mais suffisamment gnralis
pour inciter une rflexion conduisant la formulation de quelques principes de gestion du
littoral dans un domaine o les spcialistes de l'volution des ctes ont leur mot dire.
Les dcisions doivent tre prises en tenant compte des situations particulires, aprs une
tude approfondie de la tendance volutive du rivage et des risques qui lui sont associs, des
enjeux conomiques et sociaux, de l'intrt offert par les faits de la nature. Des rponses
rationnelles au comportement morpho-sdimentaire des littoraux peuvent alors tre proposes
aux amnageurs et aux dcideurs. En anticipant sur les vnements, elles vitent les dsastreuses
mesures prises au coup par coup, dans l'urgence et dans le dsordre, qui engendrent ou aggravent
des dysfonctionnements dans les interactions complexes des processus naturels, contribuent la
dgradation de l'environnement et entranent un gaspillage de moyens dont finalement les
contribuables font le plus souvent les frais.
308
nous sommes intresss au principe de la gestion ctire dont la protection des ctes contre
l'assaut des vagues n'est qu'un des aspects (Miossec, 1994). Cette seconde approche est
ncessairement plus large; elle donne l'impression de dborder du sujet. Elle s'exprime en
schmas et modles d'volution des littoraux qui marquent le souci permanent d'largir un
thme aux plus grandes limites de ses dimensions : qu'il s'agisse de proposer une zonation de
l'espace littoral en fonction de la vitesse d'rosion (le cas d'Abidjan Port-Bouet), d'clairer de
faon prospective les secteurs susceptibles de reculer (reste du littoral) ou de cartographier les
effets attendus d'une lvation du niveau de la mer.
Le modle test Port-Bouet semble avoir bien fonctionn et devrait ainsi pouvoir servir
pour les 40 annes venir de document de rfrence pour tout investissement d'envergure sur la
frange littorale. Car, Port-Bouet, l'volution constate ces 15 dernires annes en nature se
confirment. On retrouve des secteurs de plage plutt stables (tte Est du Trou-Sans-Fond); des
endroit du littoral o l'rosion est plutt forte (phare, glise et un degr moindre Palm Beach) et
semble s'attnuer dans le temps et d'autres o l'rosion est moins marque (partie ouest de la baie)
sans que n'apparaisse de tendance significative la baisse.
Au niveau du phare, l'estran est en recul et les valeurs calcules par les suivis annuels de
ce secteur semblent tre en accord avec les prvisions du modle qui taient de 0.5 m/an sur une
priode de 20 ans.
Les effets secondaires sur les sites adjacents doivent aussi tre pris en considration. Il
ne faut pas protger une cte en pril sans examiner les consquences des ouvrages de protection
proposs sur les ctes avoisinantes. Les modles physiques sdimentologiques restent un outil
prcieux pour l'optimisation des systmes de protection, tant au niveau technique qu'au niveau
conomique.
Les rponses des ingnieurs sont d'abord techniques et, bien qu'on puisse localement
le regretter, ces rponses s'imposent car elles scurisent les gestionnaires. Les conclusions restent
toutefois prudentes en ce qu'elles montrent l'extrme mobilit du systme et les risques que font
peser sur le trait de cte les temptes (Miossec, 1994). Il ne saurait y avoir de "remde-miracle".
Reste souligner la ncessit de la modlisation et de l'exprimentation.
Pour le reste de la cte ivoirienne en tat de recul et non encore occupe par des
tablissements humains o la sagesse commande de se replier et non de rsister, la possibilit de
prvoir les diffrentes positions qu'occupera le rivage dans les dcennies prochaines permet
l'laboration d'un zonage ctier dont la finalit est d'viter le recours des travaux de
protection contre la mer. De ce point de vue, on pourrait dfinir partir du trait de cte actuel,
comme l'a propos rcemment un groupe d'experts amricains du Conseil de la recherche
nationale, trois bandes de terrain, limites respectivement par la position du rivage attendue dans
dix ans, dans trente ans et dans soixante ans. Dans la premire bande, aucune construction de
quelque nature que ce soit ne serait autorise. On ne tolrerait dans la seconde bande que des
installations mobiles et dans la troisime bande seulement des quipements lgers dure de vie
courte. Quant aux amnagements lourds, amortissement long et dure de vie tendue, comme
les immeubles et les routes, ils ne pourraient tre implants qu'au-del de la position suppose du
trait de cte dans soixante ans. Un tel zonage devrait tre priodiquement rvis et aussi rajust
pour tenir compte du comportement rel de la ligne de rivage. Il conviendrait de l'intgrer par la
voie rglementaire dans le plan d'occupation des sols des communes littorales.
310
PERSPECTIVES :
On dit gnralement que la fin d'une tude est souvent le point de dpart d'autres tudes.
Si tel est le cas, il faudrait envisager de :
poursuivre l'tude de l'volution des zones littorales situes entre les grandes
agglomrations (zones d'ombre) pour faire la jonction avec les tudes
antrieures ;
dresser une carte de sensibilit du littoral qui prend en compte les modifications
localises du trait de cte et des volutions historiques de la ligne de rivage ;
311
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TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS . ii
SOMMAIRE ... iv
INTRODUCTION . 1
PREMIERE PARTIE
CADRE DE L'ETUDE
DEUXIEME PARTIE
COMPORTEMENT ET EVOLUTION SPATIO-TEMPORELS DE LA FRANGE
LITTORALE
TROISIEME PARTIE
ESSAI DE MODELISATION
III
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Interactions entre les facteurs qui affectent le recul du littoral 5
Figure 2 : Dcoupage administratif de la zone ctire ivoirienne sous le 6ime parallle. 11
Figure 3 : Carte de vgtation dans les rgions situes sous le 6ime parallle.. 11
Figure 4 : Rseau Hydrographique des rgions situes sous le 6me parallle.. 13
Figure 5 : Aires protges et forts classes. 14
Figure 6 : Position originelle des continents africain et sud-amricain avant louverture de
lAtlantique quatorial (avant lAlbo-Aptien) . 18
Figure 7 : Diffrents stades de louverture de lAtlantique durant le Msozoque.. 18
Figure 8 : Carte gologique simplifie de la Cte d'Ivoire .. 19
Figure 9 : Schma structural de la marge ivoirienne 20
Figure 10 : Bassin sdimentaire de Cte dIvoire .. 22
Figure 11 : Coupe schmatique du bassin sdimentaire de Cte dIvoire suivant le littoral du
Golfe de Guine .. 23
Figure 12 : Gologie et morphologie du littoral ivoirien ... 26
Figure 13a Carte bathymtrique du plateau continental ivoirien .. 30
Figure 13b Sdiments du plateau continental ivoirien.. 31
Figure 14 : Gullies de direction Nord-Sud sur le talus continental au droit de Jacqueville 33
Figure 15 : Circulation atmosphrique lchelle de lAtlantique Ouest... 37
Figure 16 : Frquences cumules des directions et forces du vent sur les ctes ivoiriennes . 39
Figure 17 : Rseau hydrographique et Bassins versants de Cte d'Ivoire . 41
Figure 18a: variation mensuelle des prcipitations avec cart-type ... 42
Figure18b : Variation annuelle des prcipitations de 1948 1996. 42
Figure19a : Direction des courants superficiels par saison . 44
Figure 19b: Dbits moyens du courant de Guine et du sous-courant ivoirien vers 350'W.. 45
Figure 19c: Composante zonale du courant Grand-Bassam 45
Figure 20 : variation temporelle des paramtres hydrologiques sur le plateau continental de
Cte d'Ivoire. 47
Figure 21 : Localisation des zones d'upwelling en Afrique de l'Ouest .. 49
Figure 22 : Profils de temprature caractristiques des eaux marines en face dAbidjan . 51
Figure 23 : Evolution des profils de densit des eaux marines en face dAbidjan .... 51
Figure 24 : Coupe schmatique Ouest-Est de la colonne deau au niveau dAbidjan ... 53
Figure 25 : Profils de salinit caractristiques des eaux marines en face d'Abidjan .. 53
Figure 26 : Schma dvolution annuel des tempratures et des salinits caractrisant les
principales masses deau ocaniques se succdant au cours de lanne sur le plateau
continental ivoirien .. 55
Figure 27 : Cheminement de la houle vers la cte . 57
Figure 28 : Prsentation qualitative de la thorie du point nul .. 58
Figure 29a: Courant ctier de drive .. 60
Figure 29b: Schma gnral des courants prs de la cte 60
Figure 30 : Variations du niveau marin . 66
Figure 31 : Variations relatives du niveau de la mer.. 69
IV
Figure 32 : Courbe de variation du niveau marin, fin Plistocne et Holocne.. 70
Figure 33 : Oscillations du niveau marin au cours du Flandrien ... 71
Figure 34 : Variations inter annuelles du niveau marin en quelques stations de l'Atlantique
tropical est 74
Figure 35 : Elvations du niveau de la mer prvues pour le 21me sicle par l'IPCC. 79
Figure 36 : Classification des variations morphologiques dues la prsence de structures . 82
Figure 37 : Transport et l'accumulation des sdiments. Processus, conditions hydrodynamiques
et proprits des particules .. 86
Figure 38 : Abaque de Hujstrm. 88
Figure 39 : Distorsion des photographies ariennes due l'inclinaison de la camra 95
Figure 40 : Mthodes de dtermination des taux dvolution de la ligne de rivage... 97
Figure 41 : Evolution de la zone du port du port de San-Pdro entre 1972 et 1993.. 100
Figure 42a: Positions du trait de cte Grand-Lahou en 1986 et 1993.. 101
Figure 42b: Diffrentes positions du trait de cte entre 1957 et 2003. 101
Figure 43 : Matrialisation du recul du trait de cte dans la baie de Port-Bouet 103
Figure 44 : Evolution du trait de cte devant les installations de la SIR et la Mairie de Port-
Bouet 104
Figure 45 : Localisation des stations de mesure des profils de plage sur la cte ivoirienne.. 110
Figure 46 : Modle de dtermination du sens du transport sdimentaire partir des indices
granulomtriques.. 116
Figure 47 : Profils de plage Grand-Lahou (P1) Tiahon 1986.. 118
Figure 48 : Profils de plage Grand-Lahou (P2) Phare 1986. 118
Figure 49 : Profils de plage Grand-Lahou (P1) Tiahon 1990.. 119
Figure 50 : Profils de plage Grand-Lahou (P2) Phare 1990. 120
Figure 51 : Profils de plage Jacqueville 1986.. 121
Figure 52 : Profils de plage Jacqueville 1990.. 122
Figure 53 : Profils de plage la station Epave 1986.. 123
Figure 54 : Profils de plage la station Epave 1990.. 123
Figure 55 : Profils de plage Vridi canal Ouest 1986 124
Figure 56 : Profils de plage Vridi canal Ouest 1990 124
Figure 57 : Profils de plage au PK 23 Route de Bassam 1986... 125
Figure 58 : Profils de plage au PK 23 Route de Bassam 1990... 126
Figure 59 : Profils de plage au PK 26 Route de Bassam 1986... 127
Figure 60 : Profils de plage au PK 26 Route de Bassam 1990... 127
Figure 61 : Profils de plage Azuretti 1986... 128
Figure 62 : Profils de plage Mondoukou 1986. 129
Figure 63 : Profils de plage Mondoukou 1990. 130
Figure 64 : Profils de plage Assoiund Valtur 1986 131
Figure 65 : Profils de plage Assoiund Valtur 1990 131
Figure 66 : Profils de plage Assinie 1986 132
Figure 67 : Profils de plage Assinie 1990 133
Figure 68 : Recul du trait de cte Grand-Lahou 1986-2004 ... 134
Figure 69 : Recul du trait de cte Jacqueville 1986-2004 ... 134
V
Figure 70 : Progradation du trait de cte l'Epave du Dora 1986-2004. 135
Figure 71 : Recul du trait de cte au phare de Port-Bouet 1986-2004... 136
Figure 72 : Evolution du trait de cte au PK26 route de Bassam entre 1986-2004 136
Figure 73 : Evolution du trait de cte Mondoukou entre 1986-2004... 137
Figure 74 : Evolution du trait de cte Assinie entre 1986-2004.. 137
Figure 75 : Configuration en plan et en profil des six types de plages et principaux courants 139
dans la zone de surf .
Figure 76 : Principaux mouvements verticaux observs en fonction du profil de dpart.. 140
Figure 77 : Illustration de la rgle de Bruun... 142
Figure 78 : Modle des variations morphologiques des plages . 144
Figure 79 : Caractristiques granulomtriques des sables de plage de San-Pdro. 147
Figure 80 : Caractristiques granulomtriques des sables de plage de Grand-Lahou 149
Figure 81 : Caractristiques granulomtriques des sables Jacqueville 151
Figure 82 : Caractristiques granulomtriques des sables des plages Port-Bouet et Vridi 152
canal...
Figure 83 : Caractristiques granulomtriques des sables au PK 26 route de Gd-Bassam 154
Figure 84 : Caractristiques granulomtriques des sables Assouind. 156
Figure 85 : Caractristiques granulomtriques des sables Assinie.. 158
Figure 86 : Variation longitudinale des paramtres granulomtriques des sables du littoral
.ivoirien. 159
Figure 87 : Configuration du littoral de Vridi-Port-Bouet.. 172
Figure 88 : Schma d'ensemble du modle physique. 174
Figure 89 : Exemple d'pure de rfraction de la houle Vridi-Port-Bouet 183
Figure 90 : Variation des courants au cours d'une mare de vive-eau ... 187
Figure 91 : Schma de blocage du matriau sableux l'ouest du canal de Vridi... 195
Figure 92 : Evolution des profils du littoral de Port-Bouet Tarage sdimentologique 197
Figure 93 : Evolution des profils du littoral de Vridi Tarage sdimentologique. 199
Figure 94 : Evolution de la flche sous-marine comparaison nature/modle Tarage
sdimentologique.. 200
Figure 95 : Localisation des profils de Vridi-Port-Bouet (sur le modle).. 205
Figure 96 : Evolution des profils du littoral de Port-Bouet Tarage sdimentologique 208
Figure 97 : Littoral de Port-Bouet; Essai court 1 Premire partie To To+2 cycles annuels.
Schma des amnagements.. 217
Figure 98 : Littoral de Port-Bouet; Essai court 1 Seconde partie To+2 To+4 cycles
annuels. Schma des amnagements 219
Figure 99 : Littoral de Port-Bouet; Essai court 2 Schma des amnagements 220
Figure 100: Littoral de Port-Bouet; Essai court 3 Localisation des zones de dpt des sables 223
Figure 101: Littoral de Port-Bouet Evolution des profils de plage; Essai court 1 (1).. 225
Figure 102: Littoral de Port-Bouet Evolution des profils de plage; Essai court 1 (2).. 226
Figure 103: Littoral de Port-Bouet Evolution des profils de plage; Essai court 1 (3).. 227
Figure 104: Littoral de Port-Bouet Evolution des profils de plage; Essai court 2 (1).. 234
Figure105 : Littoral de Port-Bouet Evolution des profils de plage; Essai court 2 (2).. 235
Figure106 : Littoral de Port-Bouet Evolution des profils de plage; Essai court 2 (3).. 236
VI
Figure107 : Littoral de Port-Bouet Evolution des fonds aux abords des zones de dpt Essai
court 3.. 238
Figure 108 : Schma rcapitulatif de l'effet des temptes Port-Bouet... 244
Figure 109 : Littoral de Port-Bouet Essai long final Amnagement retenu 253
Figure 110 : Essai long final- Evolution des profils de plage de To To+10 cycles annuels.. 255
Figure 111 : Essai tempte Evolution des profils de plage sur le littoral de Port-Bouet amnag 259
Figure 112 : Bilan sdimentaire Port-Bouet.. 262
Figure 113 : Essai long final (3) Evolution des profils Port-Bouet; Solutions T26 T40
cycles annuels.. 264
Figure 114 : Rgle de Brunn. 173
Figure 115 : Illustration des paramtres utiliss dans la formule de Brunn.. 275
Figure 116 : Schma de zonage du littoral de Port-Bouet.... 286
VII
Tableau 25 Valeur de HL100 sur le littoral ivoirien. 276
Tableau 26 Valeur de HL100 lors de la tempte de juillet 1984.. 277
Tableau 27 Taux drosion selon le scnario considr 277
Tableau 28 Scnario de rpartition des surfaces susceptibles d'tre submerges par secteur en
fonction de l'lvation du niveau marin.... 278
Tableau 29 Populations vulnrables l'lvation du niveau marin..... 279
Tableau 30 Cot de protection du littoral..... 283
VIII
LISTE DES ABREVIATIONS
ANADER Agence Nationale d'Appui au Dveloppement Rural
ANDE Agence Nationale de lEnvironnement
ASECNA Agence pour la Scurit de la Navigation
AVVA Aerial Video-taped Vulnerability Analysis
BNETD Bureau National d'Etudes et de Dveloppement
CIAPOL Centre Ivoirien Anti pollution
CIEO Centre International d'Exploitation des Ocans
CNF Centre National Floristique
CNR Canadian National Research
CNRA Centre National de Recherches Agronomiques
CNTIG Centre National de Tldtection et d'Information Gographique
COI Commission Ocanographique Intergouvernementale
COMARAF Coastal and Marine Ecosystems in Africa
CRE Centre de Recherches en Ecologie
CRO Centre de Recherches Ocanologiques
CURAT Centre Universitaire de Recherche en Tldtection
DAP Direction de l'Aquaculture et des Pches
DCGTx Direction du Controle de Grands Travaux
DCV Direction du Cadre de Vie
DE Direction de l'Environnement
DPE Direction de la Planification et de lEvaluation
DPN Direction de la protection de la Nature
DPSE Direction des Politiques et Stratgies de lEnvironnement
F.I.T. Front Intertropical
FAC Fonds d'Aide et de Coopration Franaise
Etats-Unis, "Federal Emergency Management Agency" (Agence fdrale de gestion
F.E.M.A
des risques)
FEM Fonds Mondial pour l'Environnement
FIT ou (D) Front Intertropical
GC Le courant Guinen
GLOSS Global Ocean Observing Systems
IC sous-courants ivoiriens
IGBP International Geosphere and Biosphere Program
I.P.C.C. Intergovernmental Panel on Climate Change
IREN Institut de Recherche en Energie Nouvelle
ITCZ Zone de Convergence Intertropicale
LAME-CI Lagune Mer Environnement-Cte dIvoire
LANEMA Laboratoire National
LOICZ Land and Ocean Interactions in the Coastal Zone
NEPAD Nouveau Partenariat pour le Dveloppement en Afrique
NOAA National Oceanic and Atmospheric Administration
OMERLIT Observation de la Mer et du Littoral
ONU Organisation des Nations Unies
ONUDI Organisation des Nations Unies pour le Dveloppement Industriel
PAA Port Autonome d'Abidjan
PASP Port Autonome de San-Pdro
P.S.M.S.L. le Permanent Service for Mean Sea Level
PNUE Programme des Nations Unies pour l'Environnement
SIR Socit Ivoirienne de Raffinage
IX
SODEFOR Socit de Dveloppement des Forts
SODEPALM Socit de Dveloppement du Palmier huile
SOGREAH Laboratoire Central d'Hydraulique de France division de Grenoble
SST Temprature moyenne annuelle de surface de la mer
UEMOA Union Montaire Ouest Africain
UICN Union Internationale pour la Conservation de la Nature
UNESCO Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture
Composante Erosion Ctire du Programme du PNUE sur l'Etude de l'Environnement
WACAF 3
en Afrique de l'Ouest
WWF Fonds Mondial pour la Nature
X
RESUME
Le littoral ivoirien compos de ctes semi-rocheuses et sableuses enregistre un recul naturel du trait de cte,
certains endroits du bassin sdimentaire, de l'ordre de 0.67 1.00m par an (priode 1950-2004). Cette volution
historique se caractrise par sa grande variabilit spatio-temporelle, sous l'influence de facteurs anthropiques qui se
superposent aux causes naturelles de l'rosion. Les modifications des conditions de houle et une rduction des apports
sdimentaires en constituent les principales causes. La stabilit relative de certaines portions littorales est souvent
interrompue par des houles exceptionnelles des priodes de temptes. L'lvation du niveau marin y intervient un
degr moindre.
A l'chelle annuelle et interannuelle, l'volution morphosdimentaire des plages se caractrise par l'existence
d'un cycle saisonnier marqu par trois grandes priodes. Une priode d'accumulation dominante de sdiments de plage
d'octobre fvrier, une priode d'rosion dominante de mai aot et une priode de mouvements variables de mars
avril. Les plages peuvent tre dfinies comme des plages rflectives modales. Les facteurs dynamiques locaux
influencent fortement ces mouvements l'exemple du littoral de Vridi-Port-Bouet. Les sdiments des plages prsentent
une granulomtrie dcroissante de Tabou Assinie, avec une coupure nette au niveau du canal de Vridi qui constitue
une nouvelle source d'approvisionnement; le transit sdimentaire actuel tant principalement aliment par la
remobilisation des matriaux sableux Quaternaire existants.
L'tude sur modle physique de la dynamique devant Abidjan a permis de proposer un schma de protection
des ctes de Vridi-Port-Bouet.
Les ctes ivoiriennes, et principalement la zone du bassin sdimentaire prsente une grande vulnrabilit
une acclration de l'lvation du niveau marin, suite au rchauffement climatique.
La majeure partie des pertes de terres serait due l'inondation des ctes basses du bassin sdimentaire et un degr
moindre l'rosion. Cette rosion ctire constitue une menace tant pour les populations des villes ctires que pour
l'industrie touristique.
Aussi, la proposition d'un vritable plan de gestion intgr du littoral dans son ensemble, prconis permettra de passer
de l'approche sectorielle un mode de gestion en systme.
MOTS CLES : Cte dIvoire, morphologie, sdimentologie, dynamique ctire, gestion intgre du littoral
Contribution to the knowledge of morphology and sedimentary dynamic in the Ivorian littoral (case of Abidjan coast):
Modelling for a rational management.
SUMMARY
The Cte d'Ivoire coastline composed of semi-rocky and sandy coasts is subject to natural shoreline
recession, in certain portions of the sedimentary basin. The erosion rate is about 0.67 to 1.0m per year (period 1950-
2004). This historic evolution is characterized by its great spatio-temporal variability, under the influence of human
factors that superimposes natural factors of the shoreline erosion. Modifications of wave motions and a reduction of
sediment supply constitute the main factors. The relative stability of some coastal areas is often interrupted by
exceptional waves occurring in storm surges. The sea level rise has less contribution in the process.
On the annual and inter-annual basis, morpho-sedimentological evolution of beaches is characterized by the
existence of a seasonal cycle marked by three main periods. A period of dominant accumulation of sediments spreads
from October to February, a period of dominant erosion from May to August and a period of variable movements from
March to April. The beaches can be defined as modal reflective ones. The local dynamic factors influence strongly the
beach movements such as the one observed in Vridi-Port-Bouet. Beach sediments present a decreasing grain size from
Tabou to Assinie, with a modification around the Vridi channel. The Port-Bouet bay constitutes a new source of
provision in sediment nourishing the actual sedimentary transit constituted mainly by the remobilisation of existing
Holocene sandy materials.
The survey on physical model of the sedimentary dynamic in the Abidjan area proposed a coastal protection scheme for
Vridi-Port-Bouet.
The coastline in Cte d'Ivoire, in the areas of the sedimentary basin, is highly vulnerable to an acceleration of
greenhouse induced sea level rise. Most of the terrain losses is due to flooding of the low coasts of the sedimentary
basin and at a least degree to the erosion. This shoreline erosion constitutes a threat for coastal populations and for the
tourist industry.
Therefore, the proposal of a real integrated coastal management plan recommended here, will allow us to
move from a sectorial consideration to a holistic management approach.
KEY WORDS: Cte dIvoire, morphology, sedimentology, coastal dynamics, integrated coastal area management.
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