Probabilité
Probabilité
Probabilité
Probabilits
Boukhari Fakhreddine
ii
Boukhari.F
c
" Comme un aveugle na aucune ide
des couleurs, de mme nous navons
aucune ide de la manire dont Dieu
inniment sage peroit et comprend
toutes choses."
Isaac Newton.
Table des matires
Introduction 1
1 Analyse combinatoire 5
1.1 Rappels et Complments . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2 Elments danalyse combinatoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.3 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2 Espace de Probabilit 17
2.1 Espace probabilisable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.2 Espace de probabilit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.3 Probabilit conditionnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
2.4 Evnements indpendants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
2.5 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
4 Lois usuelles 69
4.1 Lois discrtes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
vi Table des matires
5 Couples alatoires 87
5.1 Dnitions-Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
5.2 Couples discrets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
5.3 Couples absolument continus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
5.4 Variables alatoires indpendantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
5.5 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
Bibliographie 125
Boukhari.F
c
Introduction
Ce manuscrit est une introduction au calcul des probabilits, il est destin aux
tudiants de la deuxime anne de la lire Gnie Productique. Il peut aussi tre
utilis par les tudiants de la deuxime anne de la lire MI option informatique.
Ce polycopi ne peut tre considr comme un ouvrage de rfrence, il est
crit dans le but de servir comme aide mmoire pour un tudiant abordant pour
la premire fois le cours de probabilits.
Boukhari.F
c
Introduction 3
Boukhari.F
c
Chapitre 1
Analyse combinatoire
Exemple 1.1. Soit = {a, b, c}, alors P () = {, , {a}, {b}, {c}, {a, b},
{a, c}, {b, c}}.
Dans le cas dun ensemble ni, il nest pas dicile de montrer le rsultat
suivant :
Boukhari.F
c
1.1. Rappels et Complments 7
En particulier, si A B = , alors
1 2 = {(1 , 2 ) ; 1 1 et 2 2 }
[(1 , 2 ) = (1 , 2 )] [1 = 1 et 2 = 2 ]
1.1.2 Applications
Boukhari.F
c
8 Chapitre 1. Analyse combinatoire
y = X() F. On note
X: E F
7 X()
Remarque 1.2. On rappelle que :
E est appel lensemble de dpart.
F est appel lensemble darrive.
y = X() est appel limage de par X.
est appel un antcdent de y = X().
1. Image directe : Limage directe de A par X note X (A), est le sous en-
semble de F dni par
X 1 (B) = { E; X() B }
Boukhari.F
c
1.2. Elments danalyse combinatoire 9
2. X (A B) = X (A) X (B)
3. X (A B) X (A) X (B)
4. Si X est injective alors, X (A B) = X (A) X (B)
5. C D X 1 (C) X 1 (D)
6. X 1 (C D) = X 1 (C) X 1 (D)
7. X 1 (C D) = X 1 (C) X 1 (D)
i! = (i 1)! i = (i 2)! (i 1) i = .
Boukhari.F
c
10 Chapitre 1. Analyse combinatoire
Remarque 1.5. Il faut bien noter que dans un arrangement avec rptition,
un lments peut gurer plusieurs fois, et que lordre des lments est pris en
considration, ainsi dans lexemple prcdents les lments (a, b) et (b, a) sont
dirents, ils sont donc compts tous les deux.
Exemple 1.4. Pour utiliser une carte de retrait bancaire, on a besoin dun code
de 4 chires. Combien de codes peut-on gnrer ?
Solution:
Chaque code est un nombre de 4 chires de type abcd, o a, b, c, d {0, 1, ..., 9}.
Ainsi le nombre de codes possibles est 10 10 10 10 = 104 codes.
n!
Akn = n (n 1) (n k + 1) = .
(n k)!
Boukhari.F
c
1.2. Elments danalyse combinatoire 11
Exemple 1.6. On veut former un mot de 5 lettres avec lalphabet franais avec
la condition que chaque lettre apparat au plus une fois (On ne tient pas compte
du sens du mot ).
Solution:
Puisque on exige quune lettre ne peut appratre quau plus une fois, il ne
peut y avoir de rptition, cest donc un arrangement sans rptition, ainsi on
peut former A526 mots.
Exemple 1.7. Soit = {a, b, c}, les permutations sans rptition des sont :
abc bac bca cba cab acb.
Exemple 1.8. De combien de faons peut-on ranger 4 livres dirents sur une
tagre ?
Solution:
Il y a 4! manires de ranger 4 livres dirents sur une tagre.
n!
n1 ! n2 ! nk !
Boukhari.F
c
12 Chapitre 1. Analyse combinatoire
5!
Exemple 1.10. Le nombre de permutaions des lments : aabcc est donc 2!1!2!
=
30, alors que le nombre de permutations (sans rptition) des lments : abcde est
5! = 120. Cette dirence est de au fait quon ne comptabilise les permutations
eectues au sein dun mme groupe quune seule fois.
Exemple 1.11. Soit = {a, b, c}, les combinaisons sans rptition de 2 lments
de sont : {a, b}, {a, c} et {c, b}.
n!
Cnk = .
k! (n k)!
Boukhari.F
c
1.2. Elments danalyse combinatoire 13
On a C41 faons de tirer une boule blanche, C21 faons de tirer une boule
noire et C31 faons de tirer une boule rouge, ainsi on a C41 C21 C31 = 24
manires de tirer une boule de chaque couleur.
Boukhari.F
c
14 Chapitre 1. Analyse combinatoire
1.3 Exercices
Exercice 1.1. Soient X : E F une application, A E , B E et C F ,
D F . Montrer que
1. A B X (A) X (B)
2. X (A B) = X (A) X (B)
3. X (A B) X (A) X (B)
4. Si X est injective alors, X (A B) = X (A) X (B)
5. C D X 1 (C) X 1 (D)
6. X 1 (C D) = X 1 (C) X 1 (D)
7. X 1 (C D) = X 1 (C) X 1 (D)
X 1 (C D) = X 1 (C) X 1 (D)
X 1 (C D) = X 1 (C) X 1 (D)
X 1 (C) = X 1 (C)
et
Cnk = Cn2
k2 k1
+ 2 Cn2 k
+ Cn2 .
Boukhari.F
c
1.3. Exercices 15
n
(a + b)n = Cnk ak bnk .
k=0
2. En dduire la valeur de
n
n
(1)k Cnk et Cnk
k=0 k=0
n
k Cnk = n2n1 .
k=1
Exercice 1.6. Dans une classe de 30 tudiants :18 lles et 12 garons. On veut
former un comit compos de trois membres. Combien de comits peut-on former
si :
Boukhari.F
c
Chapitre 2
Espace de Probabilit
Dnition 2.2. On appelle lensemble des tous les rsultats possibles dune
exprience alatoire espace chantillon ou espace des preuves. On le note .
2.1.2 Algbre-Tribu
Dnition 2.3. Soit un espace chantillon, une algbre A sur est une partie
de P () vriant :
i. A
ii. A A A A.
iii. A, B A A B A.
Dnition 2.4. Soit un espace chantillon, une tribu ou une - algbre F sur
est une partie de P () vriant :
i. A
ii. A A A A.
iii. Si {Ak , k N} est une famille dlments de F alors
Ak F.
kN
Boukhari.F
c
2.2. Espace de probabilit 19
Proposition 2.1. Lintersection de deux algbres (resp. de deux tribus) est une
algbre (resp. une tribu).
c. On dit que A1 , A2 , ...An forment une partition de , sils sont deux deux
incompatibles et si
n
Ak = .
k=1
i. IP () = 1.
1. La premire condition est assez naturelle puisque par dnition, est len-
semble de tous les rsultats possibles.
Boukhari.F
c
20 Chapitre 2. Espace de Probabilit
Remarque 2.4. Il faut bien noter que pour la condition de -additivit exige
dans la dnition prcdente, on demande que les ensembles {Ak , k 1} soient
deux deux incompatibles, en eet si cette condition nest pas vrie, lquation
(2.1), peut ne pas tre satisfaite, pour le voir il sut de considrer lexprience
alatoire qui consiste jeter un d quilibr et observer la face suprieure.
Soient :
A : "avoir un chire pair"
B : "avoir un chire suprieur ou gale 3".
On a A = {2, 4, 6}, B = {3, 4, 5, 6}, do AB = {2, 3, 4, 5, 6}. Ainsi IP (A) =
1/2, IP (B) = 2/3 et IP (A B) = 5/6, par consquent
5 7
IP (A B) = = = IP (A) + IP (B).
6 6
Boukhari.F
c
2.2. Espace de probabilit 21
2. IP () = 0.
3. IP (A) = 1 IP (A).
4. Croissance : IP est une application croissante :
1 3 1
IP (A) = , IP (B) = et IP (A B) = ?
3 4 2
Solution:
Il sut de remarquer que IP (A B) = 1
2
> 1
3
= IP (A) ce qui est impossible
car A B A et ceci implique daprs le quatrime point de la proposition 3.2
que IP (A B) doit tre infrieur ou gale IP (A).
1 7 1
IP (A) = , IP (B) = et IP (A B) = .
2 8 4
Solution:
Daprs la proposition 3.2, on a
1 7 1 9
IP (A B) = + = > 1,
2 8 4 8
Boukhari.F
c
22 Chapitre 2. Espace de Probabilit
( )
IP Ak IP (Ak ). (2.3)
k1 k=1
( )
IP An = n
lim IP (An ). (2.4)
n1
( )
IP An = lim IP (An ). (2.5)
n
n1
Boukhari.F
c
2.2. Espace de probabilit 23
rit de -additivit :
n
n
1 = IP () = IP ( {k }) = IP ({k }) = nIP ({1 }).
k=1 k=1
Par suite
1
k {1, 2, . . . , n}, IP ({k }) = (2.7)
n
Soient prsent 1 k n, A , avec card(A) = k. Dans ce cas on peut
crire A = {1 , 2 , , k }, o chaque i est choisit dans lensemble . Ainsi
k
k
k
IP (A) = IP ( {j }) = IP ({j }) = kIP ({1 }) = .
j=1 j=1 n
Calculer IP (A).
Solution:
Soit lespace chantillon associ cette exprience alatoire, ainsi
Par suite card() = 6 6 = 36. De plus les deux ds sont quilibrs, donc
chaque lment (x, y) de a la mme probabilit dapparatre. On est par cons-
quent dans un cas quiprobable. Dautre part A = {(1, 4), (4, 1), (2, 3), (3, 2)}. Le
Boukhari.F
c
24 Chapitre 2. Espace de Probabilit
card(B) 93 4 4
IP (B) = = 4
= .
card() 9 9
card(A) C3
IP (A) = = 34 .
card() C10
Boukhari.F
c
2.2. Espace de probabilit 25
card(B) 36
IP (B) = = 3 .
card() C10
card(C) C3
IP (C) = 1 IP (C) = 1 = 1 37 .
card() C10
(
n )
n
IP Ak = (1)k1 Sk , (2.9)
k=1 k=1
o
( )
Sk = ... IP Ai1 Ai2 Aik ,
i1 i2 ik
o les sommes sont prises sur lensemble {1 i1 < i2 < . . . < ik n}.
Remarque 2.6. Dans cette formule le terme Sk reprsente la somme des pro-
babilits de toutes les intersections possibles de k- vnements choisis parmis les
vnements A1 , A2 , . . . , An .
Appliquons cette formule pour n = 2 et n = 3 :
Boukhari.F
c
26 Chapitre 2. Espace de Probabilit
do
2
IP (A1 A2 ) = (1)k1 Sk = IP (A1 ) + IP (A2 ) IP (A1 A2 ).
k=1
S1 = IP (A1 )+IP (A2 )+IP (A3 ), S2 = IP (A1 A2 )+IP (A1 A3 )+IP (A2 A3 ),
S3 = IP (A1 A2 A3 ),
do
3
IP (A1 A2 A3 ) = (1)k1 Sk
k=1
= S1 S2 + S3
= IP (A1 ) + IP (A2 ) + IP (A3 ) IP (A1 A2 ) IP (A1 A3 )
IP (A2 A3 ) + IP (A1 A2 A3 ).
Exemple 2.8. Quatre personnes entrent dans un restaurent pour diner muni
chacun de son parapluie noir, en sortant chacun prend un parapluie au hasard.
Calculer la probabilit quau moins une personne rcupre son parapluie.
Solution:
introduisons les vnements :
E : "Au moins une personne rcupre son parapluie"
Ai : "La ime personne rcupre son parapluie", i {1, 2, 3, 4}
Dans cet exemple, est lensemble de faons de distribuer les quatres para-
pluies sur leur propritaires dune manire alatoire, ainsi card() = 4! = 24.
Dautre part card(Ai ) est le nombre de manires de distribuer les parpluies sur
les quatres personnes en donnant la ime personne le sien, ainsi on commence
Boukhari.F
c
2.3. Probabilit conditionnelle 27
par donner la ime personne son parapluie, ensuite on distribue les trois para-
pluie restant sur les trois autres personnes, par consquent card(Ai ) = 3! = 6.
De mme card(Ai Aj ) = 2 et card(Ai Aj Ak ) = card(A1 A2 A3 A4 ) = 1.
card(Ai )
IP (Ai ) =
card()
IP (E) = IP (4i=1 Ai )
4
= (1)k1 Sk
k=1
= S1 S2 + S3 S4
o
4
S1 = IP (Ai ), S2 = IP (Ai Aj ),
i=1 1i=j4
et
S4 = IP (A1 A2 A3 A4 ).
Boukhari.F
c
28 Chapitre 2. Espace de Probabilit
IP (A B)
A F , IP (A/B) =
IP (B)
18 1
IP (A) = = .
36 2
Boukhari.F
c
2.3. Probabilit conditionnelle 29
Remarque 2.9. Dans cet exemple, on a calcul dans les deux questions la pro-
babilit que la somme des deux chires obtenus soit paire, mais la dierence
de la premire question o on navait aucune information, dans la deuximme
question on savait que le premier d a ramen le chire 5, ce qui explique la
dirence dans les rsultats obtenus, et le fait que la probabilit calcule dans le
second cas est plus petite que celle calcule au premier cas.
IP (A B)
IP (A/B) = ,
IP (B)
Boukhari.F
c
30 Chapitre 2. Espace de Probabilit
do
IP (A B) = IP (B/A)IP (A) = IP (A/B)IP (B). (2.11)
De mme
IP (C A B)
IP (C/A B) = ,
IP (A B)
ainsi
IP (C A B) = IP (C/A B)IP (A B). (2.12)
n
n1
IP ( Ak ) = IP (A1 )IP (A2 /A1 )IP (A3 /A1 A2 ) IP (An / Ak ).
k=1 k=1
Remarque 2.11. Cette proposition est souvent utilise lorsquon veut calculer
la probabilit de lintersection de plusieurs vnements obtenus en rptant une
exprience alatoire plusieurs fois, et lorsque lespace chantillon change chaque
rptition.
Exemple 2.11. Une urne contient une boule blanche et une boule noire, on tire
des boules de cette urne jusqu ce que la noire appraisse. A chaque fois quune
boule blanche est tire, on la remet dans lurne avec une autre boule blanche.
Calculer la probabilit que la boule noire napparaisse pas au cours des cinq
premiers tirages.
Solution:
Pour i {1, 2, 3, 4, 5}, posons :
Bi : "la boule tire au ime tirage est blanche"
Boukhari.F
c
2.3. Probabilit conditionnelle 31
B : "la boule noire napparaisse pas au cours des cinq premiers tirages."
Il est facile de voir que
5
B= Bi .
i=1
(
5 )
IP (B) = IP Bi
i=1
= IP (B1 )IP (B2 /B1 ) IP (B5 /B1 B2 B3 B4 )
1 2 3 4 5
=
2 3 4 5 6
1
= .
6
(
n ) (
n )
IP (A) = IP (A ) = IP A ( Ak ) = IP (A Ak ) .
k=1 k=1
(
n )
n
n
IP (A Ak ) = IP (A Ak ) = IP (Ak )IP (A/Ak ).
k=1 k=1 k=1
On obtient ainsi :
n
IP (A) = IP (Ak )IP (A/Ak ). (2.13)
k=1
Exemple 2.12. Une zone sensible est couverte par un radar, le constructeur
Boukhari.F
c
32 Chapitre 2. Espace de Probabilit
IP (E/A) = 1 IP (E/A)
Dautre part,
IP (E A) = IP (E/A)IP (A)
[ ]
= 1 IP (E/A) IP (A)
= 0.01 0.05 = 0.005.
Boukhari.F
c
2.3. Probabilit conditionnelle 33
(2.11) :
IP (A Ak ) = IP (A/Ak )IP (Ak ) = IP (Ak /A)IP (A).
Par consquent
IP (A/Ak )IP (Ak )
IP (Ak /A) =
IP (A)
En faisant appel la formule des probabilits totales dans cette dernire
galit, on obtient :
Remarque 2.12. La formule de Bayes est appele aussi la formule des causes,
en eet la quantit IP (Ak /A) donne la probabilit que lvnement A sest ralis
travers Ak ou " cause" de Ak .
Exemple 2.13. On eectue un test dans un grand levage de bovins pour dpis-
ter une maladie. Ce test a permis de dceler 1.8% de cas atteints chez les mles
et 1.2% chez les femelles. Cet levage contient 65% de femelles.
1. Quelle est la probabilit quun animal choisis au hasard dans cet levage
soit atteint de cette maladie.
2. Lanimal choisi est atteint de cette maladie, quelle est la probabilit quil
soit un mle.
Solution:
Introduisons les vnements suivants :
A : "Lanimal choisi est atteint de cette maladie".
M : "Lanimal choisi est un mle".
Pour la premire question, on cherche IP (A). On a par la formule des proba-
bilits totales :
Boukhari.F
c
34 Chapitre 2. Espace de Probabilit
Remarque 2.14. On peut prendre lquation (2.15) comme dnition pour lin-
dpendance de deux vnements, dans ce cas on est pas oblig de supposer que
la probabilit de lun des deux vnements est strictement positive.
Exemple 2.14. On jette une pice de monnaie deux fois de suites et on considre
les vnements :
A : "On obtient pile au premier jet"
B : "On obtient le mme rsultat dans les deux jets"
C : "On obtient pile dans les deux jets"
Boukhari.F
c
2.4. Evnements indpendants 35
do
1 1
IP (A) = IP (B) = , IP (C) = IP (A B) = IP (A C) = .
2 4
Par suite
IP (A B) = IP (A)IP (B).
1 1
IP (A C) = = = IP (A)IP (C),
4 8
(
p )
p
IP A ki = IP (Aki ), (2.16)
i=1 i=1
Boukhari.F
c
36 Chapitre 2. Espace de Probabilit
Remarque 2.15. Daprs cette dnition, pour montrer que n vnemente sont
indpendants il faut vrier que lquation (2.16) est valide pour toutes les in-
tersections possibles des ces vnements, ainsi trois vnements A, B et C sont
indpendants si
et
IP (A B C) = IP (A)IP (B)IP (C).
Exemple 2.15. Considrons lexprience alatoire qui consiste jeter une pice
de monnaie deux fois de suite et dobserver les rsultats obtenus. Soient A, B et
C les vnements :
A : " Le rsultat du premier jet est pile "
B : " Le rsultat du deuxime jet est pile "
C : " On obtient le mme rsultat dans les deux jets "
Ici = {(x, y), avec x, y {pile, f ace}}, donc card() = 4. Dautre part
1 1 1
IP (C) = La probabilit davoir deux fois pile ou deux fois face = + =
4 4 2
do
1
IP (A) = IP (B) = IP (C) =
2
dun autre cot
IP (A B) = La probabilit davoir pile dans les deux jets
IP (A C) = La probabilit davoir pile dans les deux jets
IP (B C) = La probabilit davoir pile dans les deux jets.
Par suite
1 1
IP (A B) = = IP (A)IP (B), IP (A C) = = IP (A)IP (C)
4 4
et
1
IP (B C) = = IP (B)IP (C).
4
Ainsi
Boukhari.F
c
2.4. Evnements indpendants 37
1 1
IP (A B C) = = = IP (A)IP (B)IP (C).
4 8
Par consquent, les vnements A, B et C ne sont pas indpendants.
Boukhari.F
c
38 Chapitre 2. Espace de Probabilit
2.5 Exercices
Exercice 2.1. Soit (, F) un espace probabilisable, A, B et C des vnements
de . En utilisant les oprations , et le passage au complmentaire, exprimer
les vnements suivants :
E1 : Aucun des vnements A, B et C ne se ralise.
E2 : B se ralise mais pas A et C.
E3 : Exactement deux vnements se ralisent.
E4 : Au moins lun des vnements se ralisent.
E5 : Au plus lun des vnements se ralisent.
E6 : Exactement un vnement se ralise.
Exercice 2.2. Dans une tombola il y a 120 tickets pour gagner 3 lots dirents,
pour chaque lot il y a 4 cadeaux et donc 4 tickets gagnants. Une personne achte
3 tickets.
1. Quelle est la probabilit que cette personne gagne un seul cadeau ?
2. Quelle est la probabilit que cette personne gagne au moins un cadeau ?
3. Quelle est la probabilit que cette personne un cadeau de tois lots
dirents ?
Exercice 2.3. On jette 3 ds quilibrs et on note les rsultats de ces trois jets :
a, b et c.
i. Dterminer et card().
ii. On forme alors lquation (E) : ax2 + bx + c = 0. Calculer les probabilits
des vnements suivants :
A : "Les racines de lquation (E) sont relles".
B : "Les racines de lquation (E) sont complexes".
Exercice 2.4.
Exercice 2.5.
Boukhari.F
c
2.5. Exercices 39
n
n
Ak A et Ak A.
k=1 k=1
Ak F .
k1
Exercice 2.8. En utilisant les algbres engendres par deux ensembles dirents,
montrer que lunion de deux algbres nest pas ncessairement une algbre.
Montrer que A est une algbre sur R, mais pas une tribu.
1. IP (A B) = 1 IP (B)IP (A/B).
IP (A/(AB)) IP (A)
2. IP (B/(AB))
= IP (B)
.
Boukhari.F
c
40 Chapitre 2. Espace de Probabilit
Exercice 2.13. Dans une universit 70% sont des garons. 60% des garons
fument ainsi que 40% des lles. les tudiants sont enregistrs par un numro
dinscription. Un numro est tir au hasard.
1. Quelle est la probabilit que le numro tir corresponde une personne qui
fume ?
2. Si on sait que le numro tir correspond une personne qui fume, quelle
est la probabilit que ce soit une lle ?
Exercice 2.15. Une cole prestigieuse exige de ces candidats de passer un test
avant daccepter leurs candidature. Un bon candidat a 85% de chance de russir
le test alors quun candidat faible na que 15% de chance de russir le test. Des
tudes statistiques ont montr quil y a en moyenne 40% de bon candidats.
1. Quelle est la probabilit quun candidat chosis au hasard, russi le test.
2. Un candidat a chou au test, quelle est la probabilit quil soit bon.
3. Quelle est la proportion des bons candidats qui ont russi au test.
n
n
IP ( Ak /C) = IP (Ak /C).
k=1 k=1
Boukhari.F
c
2.5. Exercices 41
IP (A B)
IP (A/B) =
IP (B)
1.
n
n
n
IP ( Bk ) IP ( Ak ) (IP (Bk ) IP (Ak ))
k=1 k=1 k=1
Boukhari.F
c
42 Chapitre 2. Espace de Probabilit
2.
n
n
IP ( Ak ) 1 IP (Ak )
k=1 k=1
3. On appelle indicateur dEuler, que lon note (n), le nombre dentiers stric-
tement infrieurs n et premiers avec n. Montrer la formule dEuler :
(n) 1
= (1 )
n p premier, p\n
p
Boukhari.F
c
Chapitre 3
3.1 Dnition-Exemples
Nous commenons ce paragraphe par dnir une tribu trs importante en
thorie de probabilit, la tribu borlinne. pour ce faire introduisons dabord la
notion de tribu engendre :
Remarque 3.1. La tribu engendre par une partie C de P() existe toujours
puisque P() est une tribu contenant C. Elle est construite en prenant linter-
section de toutes les tribus contenant C.
Dnition 3.2. La tribu borelinne sur R (ou la tribu de Borel), note BR est
la tribu engendre par la famille C0 = {] , x], x R}.
[x, +[ = ] , x] BR .
[x, y[ = ] , y] [x, +[ BR .
A BR , X 1 (A) F . (3.1)
Remarque 3.4. Il faut remarquer, que dans le cas gnral F & P(), par
consquent, si X est une application de vers R et si A BR , on peut juste
armer que X 1 (A) P(). Pour que X soit une variable alatoire on demande
que X 1 (A) soit dans F. ( mditer)
do Y 1 (A) F .
3. Supposons prsent que = {a, b, c, d}, F = {, , {a}, {b, c, d}} et soit
Z lapplication dnie sur par Z(a) = 1, Z(b) = Z(c) = 0 et Z(d) = 50.
On a alors
Boukhari.F
c
3.1. Dfinition-Exemples 45
Z 1 (0) = {b, c}
/ F,
FX : R [0, 1]
x 7 FX (x)
avec
( ) ( )
FX (x) = IP X 1 (] , x]) = IP X x .
Boukhari.F
c
46 Chapitre 3. Variables alatoires relles
2. Le comportement linfini :
Boukhari.F
c
3.1. Dfinition-Exemples 47
( )
3. IP a < X < b = FX (b) FX (a) IP (X = b).
( )
4. IP a X < b = FX (b) FX (a) + IP (X = a) IP (X = b).
PREUVE
Il est clair quil sut de montrer la premire galit. Soient a, b R avec
a < b, alors on a
( ) ( ) ( )
X 1 ] , b] = X 1 ] , a] X 1 ]a, b] ,
( ) ( )
de plus, les ensembles X 1 ]a, b] et X 1 ] , a] sont incompatibles, donc
( ( ))
1
FX (b) = IP X ] , b]
( ( ) ( ))
1 1
= IP X ] , a] X ]a, b]
( ( )) ( ( ))
1 1
= IP X ] , a] + IP X ]a, b]
( ) ( )
= IP X a + IP a < X b
( )
= FX (a) + IP a < X b .
Par consquent
( )
IP a < X b = FX (b) FX (a).
IP X : BR [0, 1]
A 7 IP X (A)
Boukhari.F
c
48 Chapitre 3. Variables alatoires relles
avec
( ) ( ) ( )
A BR , IP X A = IP X 1 (A) = IP , X() A .
Remarque 3.7. Une variable alatoire discrte est tout simplement une appli-
cation qui prend des valeurs discrtes {x1 , x2 , . . . , xn , . . .}, ainsi on arrive
Boukhari.F
c
3.2. Variables alatoires discrtes 49
Exemple 3.3. Dterminons les fonctions de masse associes aux deux variables
alatoires discrtes de lexemple 3.1.
Boukhari.F
c
50 Chapitre 3. Variables alatoires relles
1 2
x 1, 0 p(x) 1 et = .
k1 k2 6
Solution:
C n
C n(n + 1) C
1= p(x) = x= = .
xN n(n + 1) x=1 n(n + 1) 2 2
Donc, ci C = 2 les deux conditions sont vries et p est bien une fonction
de masse.
Pour tout x R,
pX (x) = FX (x) FX (x ).
Pour tout x R,
FX (x) = pX (k).
kx
Boukhari.F
c
3.2. Variables alatoires discrtes 51
3.2.1 Esprance
E(X) = kpX (k).
kX()
Dnition 3.9. Soit X une variable alatoire relle discrte. On dit que X est
intgrable si E(|X|) < .
Lesprance dune v. a. r, jouit dune proprit trs utile dans les calculs, elle
est linaire :
Boukhari.F
c
52 Chapitre 3. Variables alatoires relles
(X) = V ar(X).
( )2 ( )2
V ar(X) = E(X 2 ) E(X) = k 2 pX (k) E(X) .
kX()
Boukhari.F
c
3.3. Variables alatoires absolument continues 53
( )
r = E X r = k r pX (k).
kX()
Un critre simple pour vrier si une v. a. r est absolument continue est donn
par le rsultat suivant :
Boukhari.F
c
54 Chapitre 3. Variables alatoires relles
Solution:
Pour que f soit la fonction de densit dune variable alatoire il faut quelle
soit positive, ainsi c 0, de plus on doit avoir R f (x)dx = 1, par consquent
+
e 3 dx = 6c.
x
1= f (x)dx = 2c
R 0
Contrairement ce qui ce passe dans le cas discret, pour une variable alatoire
absolument continue, la probabilit attache un point est toujours nulle, en eet
x R, IP (X = x) = 0. (3.4)
Boukhari.F
c
3.3. Variables alatoires absolument continues 55
PREUVE
Soient > 0, x R et soient FX la fonction de rpartition de X, fX sa
fonction de densit. Remarquons tout dabord que
( )
IP (X = x) = lim IP x < X x + .
0
( )
IP x < X x + = FX (x + ) FX (x ),
ainsi
[ ]
IP (X = x) = lim FX (x + ) FX (x )
0
x+
= lim fX (t)dt
0 x
= 0.
3.3.1 Esprance
Boukhari.F
c
56 Chapitre 3. Variables alatoires relles
Comme pour le cas discret, lesprance dans le cas absolument continu est
aussi linaire, ceci est d la linarit de lintgrale, en eet
(X) = V ar(X).
Boukhari.F
c
3.3. Variables alatoires absolument continues 57
Proposition 3.14. Soient X est une variable alatoire relle absolument conti-
nue, a, b R, alors
V ar(aX + b) = a2 V ar(X).
( )
r = E X r = xr fX (x)dx.
R
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c
58 Chapitre 3. Variables alatoires relles
( )
H = {t R/ E etX < }.
Dnition 3.17. Soit X une variable alatoire relle, la fonction MX dnie par
( )
MX (t) = E etX , tH (3.5)
et + et
H=R et MX (t) = cosh (t) = .
2
alors
MY (t) = E(e ) =
tY tx
e fY (x)dx = e(t)x dx.
R 0
MY (t) = e(t)x dx
0
= [e(t)x ]
0 .
t
Boukhari.F
c
3.4. Fonction gnratrice des moments 59
Par suite
t
si t <
MY (t) =
+ si t
t H, MY (t) = .
t
[ ] [ ]
X et Y ont mme loi MX MY .
E(X n )
MX (t) = tn ,
nN n!
(n)
E(X n ) = MX (0),
(n)
o MX dsigne la drive dordre n de MX .
t R, u ] , [, MX (t) = cosh (t) et MY (u) = .
u
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c
60 Chapitre 3. Variables alatoires relles
Ainsi, les deux fonction gnratrices vrient les conditions du thorme 3.6,
do
E(X) = MX (0) = sinh(0) = 0, E(X 2 ) = MX (0) = cosh(0) = 1.
et
1 2
E(Y ) = MY (0) = , E(Y 2 ) = MX (0) =
2
Par suite
1
V ar(X) = 1 et V ar(Y ) = .
2
Boukhari.F
c
3.5. Fonction caractristique 61
( ) eit + eit
X (t) = E eitX = = cos (t).
2
( ) 1 eit 1
Y (t) = E e itY
= ity
e dy = .
0 it
Donc
eit 1
it
si t = 0
Y (t) =
1 si t = 0.
[ ] [ ]
X et Y ont mme loi X Y .
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c
62 Chapitre 3. Variables alatoires relles
eiu 1
X (t) = cos(t), et Y (u) = ,
iu
pour t R, u R et Y (0) = 1. Maintenant il faut remarquer que les deux
variables sont bornes, donc elle admettent des moments de tout ordre, ainsi on
peut appliquer le thorme 3.7. On a
i
X (0) = 0 et Y (0) =
2
Par suite
1
E(X) = iX (0) = 0 et E(Y ) = iY (0) = .
2
De mme
1
X (0) = 1 et Y (0) =
3
Par suite
1
E(X 2 ) = X (0) = 1 et E(Y 2 ) = Y (0) =
3
Par consquent
1
V ar(X) = 1 et V ar(Y ) = .
12
Boukhari.F
c
3.6. Trois ingalits utiles 63
variables alatoires absolument continues, leur intert rside dans le fait quelle
ne font pas appel la loi de la variable altoire considre. Nous commenons
par lingalit de Jensen.
f convexe sur I x I, f (x) 0.
( ) ( )
f E(X) E f (X) (3.7)
Boukhari.F
c
64 Chapitre 3. Variables alatoires relles
( )
i. Si E |X| < , alors
( ) ( )
|E X | E |X| .
( )
ii. Si E X 2n < , alors
( )2n ( )
E(X) E X 2n .
( )
iii. Si X est positive et si E X n < , alors
( )n ( )
E(X) E Xn .
( )
iv. Si E eX < , alors
( )
eE(X) E eX .
La deuxime ingalit est utile pour estimer la quantit IP (|X| > ) lorsquon
connait pas la loi de la variable alatoire X, elle est connue sous le nom ingalit
de Markov :
Boukhari.F
c
3.7. Exercices 65
3.7 Exercices
Exercice 3.1. Soient un espace chantillon, A et B deux sous ensembles de
avec A = B. Dterminer lalgbre engendre par la famille C = {A, B}.
Montrer que X est une tribu sur , elle est appele la tribu engendre par X.
Montrer que (C) est la plus petite tribu contenant C. ((C) est appele la
tribu engendre par C).
Exercice 3.4. Soient a, b R avec a < b. Montrer que les ensembles suivants
sont des borliens :
[a, +[, ]a, +[, ] , a[, [a, b], [a, b[, ]a, b[, ]a, b], {a}.
(x 1)
p(x) = c si x {1, 2, ..., n}.
n
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c
66 Chapitre 3. Variables alatoires relles
e2 2k
pX (k) = (1 + ck), k N.
4k!
Dterminer c.
Soient Y, Z deux variable alatoire de Poissons de paramtre 2. Montrer
que
1 3
IP (X = k) = IP (Y = k) + IP (Z = k 1).
4 4
En dduire E(X).
Exercice 3.8. Soit X une variable alatoire relle absolument continue de fonc-
tion de densit
fX (x) = ke|x5| , x R.
a. Dterminer la constante k.
b. Calculer FX , la fonction de rpartition de X ainsi que la moyenne et la
variance de X.
Exercice 3.9. La dure de vie dune machine est modlise par une variable
alatoire X. Daprs des tudes statistiques, on sait que ce type de machine
fonctionne encore aprs 9 ans avec une probabilit 0.1. On propose
a
f (x) = 1[0,+[ (x).
(x + 1)b
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c
3.7. Exercices 67
Boukhari.F
c
Chapitre 4
Lois usuelles
pour tout t R.
Remarque 4.2. La variable de Bernoulli est souvent utilise pour modliser une
experience alatoire qui na que deux issues. En gnral, le chire 1 est atribu
au "succs" alors que 0 est attribu "lechec". Dans une exprience alatoire de
Bernoulli, le paramtre p est donc la probabilit du "succs".
2. E(X) = p, V ar(X) = p(1 p) et X = p(1 p).
pour tout t R.
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c
4.1. Lois discrtes 71
2. E(X) = np, V ar(X) = np(1 p) et X = np(1 p).
Exemple 4.1. Dans un exercice militaire, un soldat a le droit de tirer sur une
cible mobile 10 fois, si la probabilit datteindre cette cible est 0.7, quelle est la
probabilit que ce soldat atteigne la cible au moins 2 fois.
Solution:
Cette exprience alatoire consiste rpter la mme exprience (tirer sur
une cible) 10 fois de suite. cest donc une exprience binomiale. Soit X la va-
riable alatoire qui modlise cette exprience, on a X , B(10, 0.7) et on cherche
( )
IP X 2 . Donc
( ) ( )
IP X 2 = 1 IP X < 2
( ( ) ( ))
= 1 IP X = 0 + IP X = 1
( )
= 1 C10
0
(1 0.7)10 + C10
1
(0.7)(1 0.7)9
= 0.856.
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c
72 Chapitre 4. Lois usuelles
pour tout t R.
Dnition 4.4. Soient > 0. On dit que la variable X suit une loi de Poisson
de paramtre (on note X , P()), si sa fonction de masse est donne par
k
pX (k) = e , k N.
k!
xk
x
e = .
kN k!
E(X) = = V ar(X) et X = .
( ) 86
IP X = 6 = e8 = 0.106
6!
MX (t) = e(e 1) ,
t it 1)
X (t) = e(e ,
Boukhari.F
c
4.1. Lois discrtes 73
pour tout t R.
pet peiu
MX (t) = et X (u) = ,
1 (1 p)et 1 (1 p)eiu
Daprs le chapitre 1, on a
o q = 1 p.
Boukhari.F
c
74 Chapitre 4. Lois usuelles
On a dautre part
1
f (x) = 1[a,b] (x)
ba
On note X , U[a,b] .
a+b (b a)2 ba
E(X) = , V ar(X) = et X = .
2 12 2 3
De mme, on a
et
eibt eiat
i(ba)t
si t = 0
X (t) =
1 sinon
Boukhari.F
c
4.2. Lois absolument continue 75
Dnition 4.8. Soit > 0. On dit quune variable alatoire X suit une loi
exponentielle de paramtre si sa fonction de densit f est donne par
On note X , E().
1 1 1
E(X) = , V ar(X) = et X = .
2
De mme, on a
MX (t) = et X (u) = ,
t iu
pour t ] , [ et u R.
r r1 x
f (x) = x e 1]0,+[ (x)
(r)
On note X , (, r).
Boukhari.F
c
76 Chapitre 4. Lois usuelles
r r2 r
E(X) = , V ar(X) = et X = .
2
De mme
( )r ( )r
MX (t) = , X (u) = ,
t iu
pour t ] , [ et u R.
Dnition 4.10. On dit quune variable alatoire suit une loi de Laplace si sa
fonction de densit est donne par
1
f (x) = e|x| , x R.
2
On note X , L.
E(X) = 0, V ar(X) = 2 et X = 2.
1 1
MX (t) = , X (u) = ,
1 t2 1 + u2
pour tout t ] 1, 1[ et u R.
Boukhari.F
c
4.2. Lois absolument continue 77
Dnition 4.11. On dit quune variable alatoire X suit une loi de Cauchy si
sa fonction de densit f est donne par
1 1
f (x) = , x R.
1 + x2
On note X , C.
X (t) = e|t| ,
pour tout t R.
Dnition 4.12. On dit quune variable alatoire X suit une loi de normale
centre rduite (ou gaussienne centre rduite) si sa fonction de densit f est
donne par
1 x2
f (x) = e 2 , x R.
2
On note X , N (0, 1).
E(X) = 0, V ar(X) = 1 = X .
t2 t2
MX (t) = e 2 , X (t) = e 2 ,
pour tout t R.
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c
78 Chapitre 4. Lois usuelles
1 (x)2
f (x) = e 22 , x R.
2
On note X , N (, 2 ).
E(X) = , V ar(X) = 2 , X = .
t2 t2
MX (t) = et+ 22 , et X (t) = eit 22 ,
pour tout t R.
n(n 1) (n k + 1) k
pX (k) = p (1 p)nk
k!
nk (1 n1 ) (1 k1 ) p k
= n
( ) (1 p)n
k! 1p
(np)k 1 2 k1
= (1 )(1 ) (1 )(1 )n .
k! n n n n
Boukhari.F
c
4.3. Approximation de la loi binomiale 79
Mais
(np)k k n
lim = et lim (1 ) = e .
n+ k! k! n+ n
Par consquent
k
lim pX (k) = e
n+ k!
qui est la fonction de masse dune loi de Poisson de paramtre , on a dmontr
le rsultat suivant :
B(n, p) P().
Exemple 4.3. Dans un pays le pourcentage des personne atteints dune certaine
maladie gntique est de 0.4%. Quelle est la probabilit de trouver au plus 2
personnes atteintes de cette maladie dans un village de 250 personnes ?
Solution:
Soit X la variable alatoire qui donne le nombre de personnes atteinte de cette
maladie dans ce village de 250 personnes. Il est clair quon cherche IP (X 2) et
que X , B(250, 0.004). Ainsi n et assez grand et p est petit, de plus le produit
f , P(1), on a
np = 250 0.004 = 1, donc si X
IP (X 2) = IP (X = 0) + IP (X = 1) + IP (X = 2)
f = 0) + IP (X
IP (X f = 1) + IP (X
f = 2)
e1
= e1 + e1 +
2
5 1
= e .
2
Boukhari.F
c
80 Chapitre 4. Lois usuelles
Dans plusieurs situations, on est amen utilisr non pas une variable ala-
toire X de loi usuelle mais une fonction de celle-ci, i. e. Y = h(X) o h est une
fonction relle. il devient donc naturel de chercher une mthode qui permet de
dduire les principales caractristique la nouvelle variable Y partir de celles
de X. Dans cette section on propose une mthode pour le faire partir de 4
exemples, en distingant le cas bijectif et la cas non-bijectif.
Tout au long de ce paragraphe h : R R est une fonction.
Exemple 4.4. Soit X une variable alatoire discrte qui prend les valeurs 1, 0, 1, 2
avec les probabilits respectives 81 , 1
16
, 14 , 16
9
. Posons h(x) = |x|, on a dans ce
Boukhari.F
c
4.4. Transformation dune variable alatoire 81
1 1
fY (y) = fX (ln(y)) = 1[e,e3 ] (y).
y 2y
1 1
fY (y) = fX ( )| 2 | = 2 e y 1]0,+[ (y).
y y y
Boukhari.F
c
82 Chapitre 4. Lois usuelles
de X est trop forte, en eet mme si cette hypothse nest pas vrie on peut
dans la plupart des cas partager le support de X en plusieurs parties de telle
sorte que h soit bijective dans chaque partie, ainsi on peut appliquer le thorme
sur chaque partie, pour le voir considrons :
( )
FY (y) = IP Y y
( )
= IP X 2 y
( )
= IP y X y
= FX ( y) FX ( y).
Do
1 1
fY (y) = FY (y) = fX ( y) + fX ( y) ,
2 y 2 y
par consquent
1
e 2 y 1[0,+[ (y).
1
fY (y) =
2y
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4.5. Exercices 83
4.5 Exercices
Exercice 4.1. Soit X une variable alatoire relle, trouver E(X), V ar(X) et
X dans les cas suivants :
X , B(p).
X , B(n, p).
X , P().
X , G(p).
X , U[a,b] .
X , E().
X , (, r).
X , L.
X , N (0, 1).
X , N (, 2 ).
Exercice 4.2. Dans un examen de type QCM, on pose 10 questions. Pour chaque
question on propose au candidat 3 rponses dont une seule est juste. Une personne
ignorant totalement le sujet se prsente cet examen et coche les rponses pour
chaque question au hasard. Soit X la variable alatoire qui donne le nombre de
rponses justes.
Quelle est la loi de X ?
Quelle est la probabilit que cette personne donne 3 rponses justes ?
Une personne est admise si elle donne au moins 5 rponses justes. Quelle
est la probabilit que cette personne soit admise ?
Exercice 4.3. Les clients dun magasin arrivent selon une loi de Poisson avec
une moyenne de deux clients par heure. Qelle est la loi de la variable X qui donne
le temps ncessaire pour que dix clients arrivent ?
Exercice 4.4. La dure de vie dun composant lctrique suit une loi exponen-
tielle de moyenne 5 ans. Sachant que ce composant a fonctionn pendant une
anne, quelle est la probabilit quil tombe en panne dans les quatres annes
suivantes.
Boukhari.F
c
84 Chapitre 4. Lois usuelles
Exercice 4.7. Soient > 0, {pn , n 1} une suite de nombres rels vriant : :
( )n
lim 1 pn z = ez .
n+
Boukhari.F
c
4.5. Exercices 85
U
2. Soit prsent U une variable alatoire de loi N (, 2 ), posons V =
.
Calculer FV la fonction de rpartition de V en fonction de FU et en dduire la
densit de V . Identier la loi de V .
Exercice 4.11. Deux espces de poissons vivent dans un petit barrage, 200 de la
premire espce et 60 de la seconde. On pche 5 poissons de ce barrage. Calculer
la probabilit de ne pas pcher de poissons de la seconde espce.
Exercice 4.12. Les rsultats dun test de quotient intellectuel pour une classe
dans un collge montre que le QI de cette classe suit une loi normale de moyenne
100 et de variance 225. Quel est le pourcentage des lve ayant un QI infrieur
91 ou suprieur 130.
Exercice 4.13. Dans un village, la taille des hommes peut tre modlise par
une variable alatoire normale de moyenne 167 cm et dcart-type 3cm. Calculer
le pourcentage des hommes qui ont une taille
suprieur 170 cm.
infrieur 165 cm
comprise entre 162 cm et 172 cm.
On choisit au hasard 4 hommes de ce village, quelle est la probabilit que
Les 4 hommes aient une taille suprieur 170 cm.
Deux aient une taille suprieure la moyenne et deux ont une taille inf-
rieure la moyenne.
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c
86 Chapitre 4. Lois usuelles
Boukhari.F
c
Chapitre 5
Couples alatoires
5.1 Dnitions-Exemples
Dnition 5.1. Soient X, Y deux applications de vers R. Si X et Y sont
deux variables alatoires relles alors le couple (X, Y ) est appel couple alatoire.
Exemple 5.1. On jette deux ds quilibrs et on note par X le chire obtenu par
le premier d, Y la somme des chires obtenus. (X, Y ) est un couple alatoire.
Dnition 5.2. Soit (X, Y ) un couple alatoire, lapplication F(X,Y ) dnie sur
R R par
( )
x, y R, F(X,Y ) (x, y) = IP X x , Y y .
Dnition 5.3. Soit (X, Y ) un couple alatoire, Les fonctions de rpartition marginales
associes au couple (X, Y ) sont donnes par :
et
FY (y) = lim F(X,Y ) (x, y)
x+
IP (X = x, Y = y) si (x, y) supp(X) supp(Y )
p(X,Y ) (x, y) =
0 sinon
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c
5.2. Couples discrets 89
Proposition 5.2. Une application p dnie sur R R est une fonction de masse
si et seulement si
Pour tout (x, y) R R, p(x, y) 0.
(x,y)X()Y () p(x, y) = 1.
pX,Y (x, y) si (x, y) supp(X) supp(Y )
ysupp(Y )
pX (x) =
0 sinon
et
pX,Y (x, y) si (x, y) supp(X) supp(Y )
xsupp(X)
pY (y) =
0 sinon
Remarque 5.1. Les fonctions de masse marginales sont aussi appeles les lois
marginales associes au couple (X, Y ).
Boukhari.F
c
90 Chapitre 5. Couples alatoires
Cov(X, Y ) = ijp(X,Y ) (i, j) E(X)E(Y ).
(i,j)supp(X)supp(Y )
Cov(X, Y )
(X,Y ) = .
V ar(X)V ar(Y )
( )
y supp(Y ), E X/Y = y = ipX/Y =y (i).
isupp(X)
( )
x supp(X), E Y /X = x = jpY /X=x (j).
jsupp(Y )
Boukhari.F
c
5.3. Couples absolument continus 91
2 F(X,Y )
xy
Proposition 5.4. Une application f dnie sur RR est une fonction de densit
si et seulement si
Pour tout (x, y) R R, f (x, y) 0.
R2 f (x, y)dxdy = 1.
et
si (x, y) D
R fX,Y (x, y)dx
fY (y) =
0 sinon
Boukhari.F
c
92 Chapitre 5. Couples alatoires
et
FY (y) = lim F(X,Y ) (x, y)
x+
Remarque 5.2. Les fonctions de densit marginales sont aussi appeles les lois
marginales associes au couple (X, Y ).
fX (x) = FX (x), et fY (y) = FY (y).
f (x, y) = cxyex
2 y 2
, x, y R+ .
Solution:
Ainsi c = 4.
Boukhari.F
c
5.3. Couples absolument continus 93
Dautre part F(X,Y ) est nulle lorsque lune des coordonnes x ou y est
ngative.
Pour les fonctions de rpartitions marginales, il sut de prendre la limite,
en eet
( )( ) ( )
FX (x) = lim 1 ex 1 ey 1R+ R+ (x, y) = 1 ex 1R+ (x)
2 2 2
y+
et
( )( ) ( )
1 ex 1 ey 1R+ R+ (x, y) = 1 ey 1R+ (y).
2 2 2
FY (y) = lim
x+
fX (x) = FX (x) = 2xex 1R+ (x).
2
et
fY (y) = FY (y) = 2yey 1R+ (y).
2
Boukhari.F
c
94 Chapitre 5. Couples alatoires
Cov(X, Y )
(X,Y ) = .
V ar(X)V ar(Y )
( )
y supp(Y ), E X/Y = y = xfX/Y =y (x)dx.
supp(X)
( )
x supp(X), E Y /X = x = yfY /X=x (y)dy.
supp(Y )
3( 2 )
f (x, y) = x + y 2 1[0,1][0,1] (x, y).
2
Boukhari.F
c
5.3. Couples absolument continus 95
De mme
3( 2 1 2 ) 3 2 1
fY (y) = f (x, y)dx = y + x dy = y + .
R 2 0 2 2
Ainsi
3 1 3 1
fX (x) = x2 + 1[0,1] (x) et fY (y) = y 2 + 1[0,1] (y).
2 2 2 2
De mme
f(X,Y ) (x, y) 3(x2 + y 2 )
fY /X=x (y) = = .
fX (x) 3x2 + 1
Boukhari.F
c
96 Chapitre 5. Couples alatoires
do
fX (x) = ex 1[0,+[ (x).
De mme, si y R+ , on a
+ y
fY (y) = f(X,Y ) (x, y)dx = ey dx = yey ,
0
do
fY (y) = yey 1[0,+[ (y).
f(X,Y ) (x, y) ey 1
fX/Y =y (x) = = y = ,
fY (y) ye y
De mmme
f(X,Y ) (x, y) ey
fY /X=x (y) = = x = e(yx) .
fX (x) e
Par suite
1
fX/Y =y (x) = 1]0,y] (x) et fY /X=x (y) = e(yx) 1[x,+[ (y).
y
Ainsi
Y
E(X/Y ) = et E(Y /X) = X + 1.
2
Boukhari.F
c
5.4. Variables alatoires indpendantes 97
(X) = {X 1 (A), A BR },
( ) ( ) ( )
A, B BR , IP X A, Y B = IP X A IP Y B .
Boukhari.F
c
98 Chapitre 5. Couples alatoires
Si (X, Y ) est un couple discret de fonction de masse p(X,Y ) , alors les va-
riables X et Y sont indpendantes si et seulement si
( )
s, t R, (X,Y ) (s, t) = E eisX+itY ,
Boukhari.F
c
5.4. Variables alatoires indpendantes 99
( ) ( ) ( )
E g(X)h(Y ) = E g(X) E h(Y ) .
( )n ( )m
MS (t) = MX+Y (t) = MX (t)MY (t) = 1 p + pet 1 p + pet .
Boukhari.F
c
100 Chapitre 5. Couples alatoires
( )n+m
MS (t) = 1 p + pet .
12 12
t2 t2
S (t) = X+Y (t) = X (t)Y (t) = ei1 t 2 ei2 t 2 .
On obtient alors
2 + 2 )
(1 2 t2
S (t) = ei(1 +2 )t 2 ,
pS (k) = pX (k j)pY (j)
(kj,j)Supp(X)Supp(Y )
Boukhari.F
c
5.4. Variables alatoires indpendantes 101
pS (k) = pX (k j)pY (j)
(kj,j)Supp(X)Supp(Y )
kj j
= e(+)
(kj,j)NN
(k j)!j!
e(+) n
k!
= kj j
k! j=0 (k j)!j!
e(+) n
= Ckj kj j
k! j=0
( + )k
= e(+) .
k!
Par consquent S , P( + ).
Boukhari.F
c
102 Chapitre 5. Couples alatoires
Ainsi
fS (x) = xex 1[0,+[ (x).
Boukhari.F
c
5.5. Exercices 103
5.5 Exercices
Exercice 5.1. Soit F la fonction dnie par
(i + j) i+j
P(X,Y ) (i, j) = e1
i! j!
1. Dtermier pour que P(X,Y ) soit une fonction de masse.
2. Calculer les lois marginales pX et pY .
3. Calculer E(2X+Y ).
Trouver
1. Les densits marginales de X et de Y .
2. Les fonctions de rpartitions : F(X,Y ) , FX et FY .
3. E(X), E(Y ) et Cov(X, Y ).
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c
104 Chapitre 5. Couples alatoires
1
fY (y) = 1[1,+[ , fX/Y =y (x) = xy 2 exy 1R+ (x).
y2
x x(x+y)
f(X,Y ) (x, y) = e 2 1R+ R+ (x, y).
2
Exercice 5.7. Soient n 1, (Uk )1kn une suite de variables altoires indpen-
dantes de mme loi uniforme sur [0, 1]. Posons Zn = n min(U1 , . . . , Un ). Trouver
la loi de Zn .
o n 2.
a. Quelle est la loi de X ?
b. Donner fY /X=x .
c. En dduire E(Y /X = x) et E(Y /X).
n+1
P (Y = n) =
2n+2
Boukhari.F
c
5.5. Exercices 105
et
1
P (X = k/Y = n) = pour 0 k n
n+1
1. Donner la loi du couple (X, Y ) et calculer P (X Y ).
2. Les variables alatoires X et X Y sont-elles indpendantes ?
P (X = k) = p(1 p)k , k N.
On pose S = X + Y
1. Donner la loi de S.
2. Calculer par deux mthodes direntes E(S).
3. Dterminer E(X/S) par deux mthodes direntes.
Boukhari.F
c
106 Chapitre 5. Couples alatoires
2 ( )
f (x, y) = 1 x > 0, y > 0 .
(1 + x + y)3
Boukhari.F
c
Chapitre 6
Convergence de suites de
variables alatoires
P
On note Xn X.
IP (|Xn 0| ) = IP (Xn ) = 0.
108 Chapitre 6. Convergence de suites de variables alatoires
Deuxime cas : 0 1.
Dans ce cas, on a
1
IP (|Xn 0| ) = IP (Xn ) = IP (Xn = 1) = ,
n
P
do Xn 0.
On note Xn X en moyenne.
Boukhari.F
c
6.3. Convergence presque sre 109
lorsque n +.
IP { , lim Xn () = X()} = 1
n+
On note Xn X p. s.
Un critre trs utilis pour tablir la convergence presque sre pour une suite
des variables alatoires relles est donn par le rsultat suivant :
( )
IP |Xn X| < , (6.1)
n1
Boukhari.F
c
110 Chapitre 6. Convergence de suites de variables alatoires
IP (|Xn 0| ) = IP (Xn ) = 0.
Deuxime cas : 0 1.
Dans ce cas, on a
1
IP (|Xn 0| ) = IP (Xn ) = IP (Xn = 1) = .
n2
Comme 1
n1 n2 < , on a bien
IP (|Xn 0| ) < .
n1
A BR , IP X (A) = IP (X A).
On rappelle aussi que si X est une variable alatoire relle, on peut lui associer
Boukhari.F
c
6.4. Convergence en loi 111
x R, FX (x) = IP (X x)
L
pour tout point t o FX est continue. On note Xn X.
et posons pour n 1 :
Yn = n max Xk .
1
1kn
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c
112 Chapitre 6. Convergence de suites de variables alatoires
( )
FYn (x) = IP n max Xk x
1
1kn
( 1
)
= IP max Xk n x
1kn
( 1
)
= IP 1 k n, Xk n x
( ( ))n
1
= F n x
( )n
1
= 1 .
nx
Par consquent,
x > 0, FYn (x) ex ,
Dans bien des situations, il est dicile de montrer la convergence en loi dune
suite da variables alatoires en utilisant la dnition, cest pourquoi le rsultat
suivant peut tre dune grande utilit :
( ) ( )
lim E f (Xn ) = E f (X) .
n+
Boukhari.F
c
6.4. Convergence en loi 113
Exemple 6.5. Soient {pn , n 1} une suite de nombres rels, {Xn , n 1} une
suite de variables alatoires relles. Supposons que pour tout n 1 :
lim npn = .
n+
L
Alors il existe une variable alatoire X , P(), telle que Xn X.
Solution:
it 1)
X (t) = e(e .
( )n
n (t) = 1 pn + pn eit .
Par consquent
( )n
n (t) = 1 pn (1 eit )
( (1 eit ) )n
= 1 npn .
n
Mais
lim npn =
n+
Boukhari.F
c
114 Chapitre 6. Convergence de suites de variables alatoires
Ainsi on a
( (1 eit ) )n
= e(e 1) = X (t).
it
lim n (t) = lim 1 npn
n+ n+ n
Do le rsultat.
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c
6.5. Comparaison des modes de convergence 115
Nous nallons pas donner la preuve des liens entre ces dirents modes de
convergence, car elle ncesssite des outils mathmatiques qui nentrent pas dans
le cadre de ce cours (thorie de la mesure), cependant nous donnerons quelques
exemples simples an dillustrer le fait quon peut avoir la convergence dans un
mode prcis et pas dans un autre.
1
IP (|Xn 0| > ) = IP (Xn = 1) = = +.
n1 n1 n1 n
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c
116 Chapitre 6. Convergence de suites de variables alatoires
1 + x2
IP (|Xn Y | 2) = IP (|X Y | 2) = IP (|Z| 2) = e 8 dx > 0.
2 1
1
IP (|Xn 0| > ) = IP (Xn = n2 ) = < .
n1 n1 n1 n2
1
E(|Xn 0|) = E(Xn ) = 0.
n
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c
6.6. Lois des grands nombres 117
Par suite, cette suite converge vers 0 en moyenne. On arrive donc au rsultat
suivant :
1 n
Xn = Xk ,
n k=1
1 n
V ar(Xk ) 0,
n2 k=1
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c
118 Chapitre 6. Convergence de suites de variables alatoires
Thorme 6.1. Soit {Xn , n 1} une suite de variables alatoire relles ind-
pendantes, de mme loi et de carr intgrable. Posons = E(X1 ), alors
X n ,
en probabilit lorsque n .
PREUVE
Pour k 1, posons Yk = Xk , 2 = V ar(Xk ) = V ar(Yk ). La suite
{Yn , n 1} est par construction une suite de v. a. r indpendantes et centres,
de plus
1 n
2
V ar(Yk ) = 0.
n2 k=1 n
1 n
(Xk ) 0,
n k=1
en probabilit, ainsi
1 n
Xn = Xk ,
n k=1
en probabilit.
Pour la seconde famille des lois des grands nombres, on a la loi forte des
grands nombres de Kolmogorov :
Thorme 6.2. Soit {Xn , n 1} une suite de variables alatoire relles, ind-
pendantes, intgrables et de mme loi. Posons = E(X1 ), alors
X n ,
Boukhari.F
c
6.7. Le thorme de la limite centrale 119
Thorme 6.3. Soit {Xn , n 1} une suite de variables alatoire relles, ind-
pendantes, de mme loi et de carr intgrable. Posons = E(X1 ) et
2 = V ar(X1 ), alors
1 n
L
(Xk ) N (0, 1),
n k=1
(
1 n ) 1 x t2
x R, lim IP (Xk ) x = e 2 dt.
n+ n k=1 2
Remarque 6.2. Il faut bien noter quon nexige aucune information sur la loi
des variables alatoires conidres.
PREUVE
Pour k 1, posons
Xk
Yk = .
Les variables Yk ainsi dnies sont indpendantes, de mme loi, centres et
rduites i.e. E(Yk ) = 0 et V ar(Yk ) = 1. Posons pour tout k 1, t R :
1 n
1 n
Zk = (Xk ) = Yk ,
n k=1 n k=1
Boukhari.F
c
120 Chapitre 6. Convergence de suites de variables alatoires
( ) ( )
k (t) = E eitZk et (t) = E eitY1 .
( it
n )
Yk
n (t) = E e n k=1
n ( it
)
Y
= E e n k
k=1
n
tY1 )
= (
k=1 n
tY1 )
= n ( .
n
Dautre part, les Yk ont une moyenne nulle et une variance qui vaut 1, par la
proposition 3.16 , la fonction admet au voisinage de 0, le dvelopement limit
suivant :
u2
(u) = 1 + o(u2 ).
2
Donc pour n assez grand on a
tY1 ) t2 t2
( = 1 + o( ).
n 2n 2n
Ainsi
( )n
t2 t2 t2
lim n (t) = lim n (t) = lim 1 + o( ) = e 2 .
n+ n+ n+ 2n 2n
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c
6.7. Le thorme de la limite centrale 121
( 1 n ) 1 x (t)2 2
x R, lim IP Xk x = e 2 dt.
n+ n k=1 2
Boukhari.F
c
122 Chapitre 6. Convergence de suites de variables alatoires
6.8 Exercices
Exercice 6.1. Soient 0 < a < 1, X , G(a).
1. Calculer FX et X .
2. Calculer E(X) et V ar(X) par deux mthodes direntes.
A prsent, Soit (Xn )n1 une suite de v. a. r avec Xn , G( na ).
Montrer par deux mthodes direntes que ( Xnn )n1 converge en loi vers une
v. a. X dterminer.
n 1, Xn , U{1, 2, . . . , n}.
Exercice 6.3. La probabilit quune pice de monnaie montre pile lors dun
lancers est p ]0, 1[. On lance cette pice n fois et on note respectivement Pn
et Fn le nombre de piles et de faces obtenus lors de ces lancers quon suppose
indpendants.
1. Quelle est la loi de la v. a. r Pn + Fn ?
2. Expliquer pourquoi les suites ( Pnn )n1 et ( Fnn )n1 converge presque srement
et donner leurs limites.
3. Montrer que
( 1 )
P 2p 1 (Pn Fn ) 2p 1 + 1,
n
lorsque n .
4. Montrer que pour tout n N ,
1 1 (1 p)n+1
E( )= .
1 + Pn (n + 1)p
Boukhari.F
c
6.8. Exercices 123
Exercice 6.4. Soit (Xn )n1 une suite de v. a. indpendantes de mme loi P(1).
n
On pose Sn = 1 Xk .
1. Montrer par rcurrence que Sn , P(n), pour tout n 1.
2. Appliquer le TLC la suite (Xn )n1 .
3. En dduire que
n
nk 1
lim en = .
n
k=1 k! 2
Exercice 6.5. Soient (Un )n1 une suite de v. a. r indpendantes de loi uniforme
sur [0, 1]. On pose pour tout n 1 :
(
n ) a
Yn = e n
Uk n
k=1
n
n
Yn = (1 + Xk ), Zn = Xk .
k=1 k=1
1
1. Etudier la convergence presque sre de n
log(Yn ).
2. Calculer P (Zn = 0).
3. Etudier la convergence en moyenne de Zn .
Boukhari.F
c
Bibliographie
[1] Allab. K., Elments danalyse : fonction dune variable relle. OPU. 1991.
[2] Ash. R, B., Probability and measure theory. Harcourt Academic Press. 2000.
[7] Gordon. H., Discrete Probability. Springer-Verlag New York, Inc. 1997.
[8] Gut. A., Probability : a graduate course. Springer texts in statistics. 2005.
[10] Lefebvre. M., Basic Probability theory with applications. Springer. 2000.
[11] Miri. S. E., Algbe et Analyse. Polycopi, Universit Abou Bekr Belkaid.
2013.