Des Dispositifs Pulsionnels PDF
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Des Dispositifs Pulsionnels PDF
Des dispositifs
pulsionnels
Débats Galilée
Des dispositifs pulsionnels
JEAN-FRANÇOIS LYOTARD
Des dispositifs
pulsionnels
Galilée
© Éditions Galilée, 1994
9, rue Linné, 75005 Paris
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Avis de déluge
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Décembre 199 3
Les textes qui suivent ont été écrits au début des années 70.
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AvertiJJement
Décembre 1979.
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Cela n'a auome importance que ce que nouJ faiJons finisse par être
mélodique.
(Chr. Wolff à Stockhausen.)
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et coupure de flux, flot de lait tiré du sein et coupé par les lèvres,
énergies prélevées et converties, flux d'électrons convertis en rotation
de la fraiseuse, giclées de sperme cueillies par la matrice.) On ne
manquera pas de s'en prendre à cette prédominance du point de vue
de la circulation. Quand Deleuze et Guattari écrivent qu'il faut
penser le capitalisme sous la catégorie de la banque plutôt que sous
celle de la production, on s'écriera que c'est l'idéologie keynésienne,
la représentation technobureaucratique que des intellectuels coupés
de la pratique se font du système, et qu'en abandonnant le point
de vue de la production, c'est le travail et le travailleur et sa lutte
et la classe auxquels on tourne le dos. Pas un mot, en effet, sur la
théorie de la valeur-travail ; un mot seulement, mais énigmatique,
d'une hypothèse sur la plus-value machinique. À vrai dire, le grand
fleuve du livre charrie quelques cadavres majeurs, prolétariat, lutte
de classes, plus-value humaine. Il répand l'image d'un capitalisme
décodé plein de circulations actuelles et de circulations potentielles
encore plus intenses, qu'il faut tout un jeu d'endiguements (de
«reterritorialisations») pour assagir et tenir dans son lit, toute une
batterie de répressions, au premier rang desquelles l' É tat fondamental,
l'Archi-État, et son Œdipe.
Le capitalisme comme métamorphose, sans code extrinsèque,
ayant sa limite seulement en soi, limite relative, repoussée (qui
est la loi de la valeur), voilà en effet une «économique » qui se
trouve bien déjà dans L'Idéologie allemande et encore dans les
manuscrits de 1 8 5 7- 1 8 5 8 (Grundrim, «Introduction» à la Critique
de l'économie politique), et Le Capital lui-même. Et que cette
économique ait affaire à la libido, on peut en trouver des traces
dans les Notes de lecture de 1 843 à un bout de l'œuvre, et à
l'autre dans le chapitre du Kapital sur le fétichisme, comme le
montre Baudrillard. L'universalité critique du capitalisme aussi,
cette hypothèse qu'avec l'indifférence, avec l'effet du principe d'équi
valence, c'est-à-dire du décodage, vient faire surface dans la pratique
ouvrière ou capitaliste du capitalisme l'espace vide dans lequel sera
possible la construction des grandes catégories du travail et de la
valeur, et que l'on pourra appliquer celles-ci rétroactivement sur
des dispositifs (les formes «précapitalistes») où ces modalités étaient
recouvertes par des codes, par des marquages et des représenta
tions qui ne permettaient pas une économie politique généralisée,
c'est-à-dire qui maintenaient extérieures l'une à l'autre l'économie
politique et l'économie libidinale, cette dernière canalisée en reli-
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qu'il capte. Donc il n'est pas question de discerner dans ces dispositifs
ceux qui seraient subordonnants et ceux qui seraient subordonnés :
il y a subordination réciproque 1 • Mais à suivre l'hypothèse infra/
super, il faudrait prÇsupposer la totalité organique du social, pré
supposer et requérir le tout social, découper les structures dans une
macrostructure, commencer par le tout, suppos"er le tout donné, du
moins saisissable et analysable. Alors que toute l'affaire est que le
1out n'est pas donné, que la société n 'est pas une totalité unifiée, mais
des déplacements et des métamorphoses d'énergie qui ne cessent de
décomposer et de recomposer des sous-ensembles, et de tirer ces
ensembles tantôt du côté du fonaionnement pervers-schizo des organes
et objets partiels et tantôt du côté du fonctionnement paranoïaque
névrotique du grand signifiant absent. Si vous parlez de la super
structure et de l'infrastructure, alors vous ordonnez des dispositifs
selon le haut et le bas, déjà vous vous êtes placés au point de vue
du signifiant, au point de vue de la totalité, et il ne vous lâchera
pas : quand vous voudrez faire une politique révolutionnaire, ima
giner un devenir subversif, si vous ne touchez pas à cet édifice, vous
aurez au mieux une dialectique, et au mieux selon celle-ci, « après »
le moment négatif, « après » la révolution, c'est-à-dire déjà avant
(sous la forme d'un parti par exemple, ou d'un besoin d'efficacité,
ou d'organisation, ou de la peur de manquer), se reproduiront la
même disposition hiérarchisée, le même travailleur-militant en bas
et le même chef-patron en haut, la même confiscation des flux et
productions partiels par l'intérêt général qui n'est que l'intérêt du
despote.
Ce qui nous permet de dire cela, encore une fois ce n'est pas une
fantaisie, c'est le capitalisme lui-même. C'est le capitalisme qui en
balayant de ses flots d'argent et de travail les régions les plus
interdites, l'art, la science, les métiers et les fêtes, les politiques et
les sports, les images et les mots, l'air, l'eau, la neige et le soleil,
les révolutions bolcheviques, castristes, maoïstes, c'est le capitalisme
qui en parcourant ces régions fait apparaître pour des figures libi
dinales les dispositifs codés qui en régissaient précédemment l'éco
nomie, au moment même où il les fait tomber en désuétude. Il fait
donc apparaître que les oppositions infra/ superstructures, ou structure
économique/structures idéologiques, ou rapports de production/
1. L'Anti-ŒJipe, p. 342.
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Le dispositif Œdipe
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1. L'Anti-Œdipe, pp. 1 8 1 - 1 9 5 .
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Voilà bien une pensée déprimée, voilà une pensée pieuse, nihiliste.
Elle est nihiliste et pieuse parce qu'elle est une pensée. Une pensée est
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La pyrotechnie
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Le mouvement de revenu
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L'instance d'identification
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Le tableau 11i11ant
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L'abstraction
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coute évasion des pulsions vers d'aurres voies que celles nécessaires
au déceccage de très fines différences. Il en va de même, selon d'autres
modalités, des effets des excès de mouvement d'un Pollock en
peinture ou d'un Thompson (travail sur l'objectit) au cinéma. Le
cinéma abstrait comme la peinture abstraite en opacifiant le support
renverse le dispositif, et fait du client la victime. Il y a cela aussi
encore que différemment dans les déplacements presque insensibles
au théâtre Nô.
La question, qu'il faudrait dire cruciale pour notre temps, parce
qu'elle est celle de la mise en scène et donc de la mise en société
(hors scène), est la suivante : est-il nécessaire que la victime soit en
scène pour que la jouissance soit intense ? Si la victime est le client,
si en scène il y a seulement la pellicule, l'écran, la toile, le support,
perdons-nous à ce dispositif l'intensité de la décharge stérile ? Et si
c'est vrai, alors faut-il renoncer à en finir avec l'illusion non seulement
cinématographique, mais sociale et politique ? Cette illusion n'en
est-elle pas une ? Est-ce de le croire qui est une illusion ? Faut-il
nécessairement que le retour des intensités extrêmes soit instancié sur
au moins cette permanence vide, sur ce fantôme de corps organique
ou de sujet, qu'est le nom propre (en même temps qu'il ne saurait y
parvenir) ? Cette instanciation, cet amour, en quoi diffère-t-elle de
cet ancrage en rien qui fait le capital ?
Freud selon Cézanne
La peinture et l'illusion
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La peinture et /'impouvoir
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insupp ressible. Dans un cas comme dans l'autre cette suspicion, cette
carence, est donnée d'emblée et ne cesse de soutenir le travail de
déplacement, plastique ou théorique, qui se fait. Cela veut dire qu'il
est vain de rechercher dans 1' échec de telle formule, plastique chez
Cézanne, la raison (dialectique) de l'invention de la suivante. Toutes
les formules sont des échecs et des succès, elles ne se succèdent que
dans une histoire de surface, elles sont contemporaines les unes des
autres dans le sous-sol où le désir de Cézanne engendre, immobile,
des figures disjointes, des espaces morcelés, des points de vue contra
riés.
Il ne serait pas difficile de montrer par une analyse serrée d' œuvres
prises dans les quatre périodes combien le principe de dispersion y
est constamment actif. On se contentera ici de remarques rapides sur
quelques natures mortes. Dans La pendule noire ( 1 869- 1 8 7 1 ; cata
logue Venturi 70), l'incertitude de l'échelle due à la présence de la
glace, la coexistence de deux points de fuite commandant deux
systèmes perspectifs linéaires simultanés, incompatibles selon la règle
de l'école, enfin l'usage d'un régime de valeurs par contrastes violents
(noir/blanc) qui fait basculer le fond noir vers l'avant et le premier
plan se hérisser de, lignes actives comme pour se défendre, - ces trois
propriétés ainsi que leur combinaison ouvrent un espace oscillant,
un espace de non-localité que l'on retrouve, obtenu par d'autres
moyens, dans le Vase de fleurs du Louvre ( 1 87 3 - 1 875 ; Venturi 183)
qui appartient à 1' époque dite impressionniste. Dans cette dernière
œuvre, outre l'action de déformations manifestes comme celle du
bord de la table ou de 1' ombre portée ou encore la dissymétrie des
flancs du vase, l'incertitude du lieu résulte surtout d'une part de la
désynthétisation des surfaces que provoquent non seulement l'em
piétement (proprement impressionniste) des tons locaux, mais les
traces ostentatoirement laissées par une touche brutale, et d'autre
part d'un parti pris de délocalisation qui fait que l'image peinte est
analogue à l'image virtuelle que formerait un œil myope à partir
des fleurs réelles. Toutes ces opérations, d'autres encore (portant sur
le fond) conduisent à dissiper toute illusion représentative ; la
recherche s'oriente vers ce qu'on pourrait nommer une économique
du système psychique, c'est-à-dire une organisation non pas des
représentants ou signifiants, justiciable d'une sémiologie, mais des
quantités d'énergie, d'origine pulsionnelle chez Freud, ici chez
Cézanne de caractère plastique (lignes, valeurs, et les énergies
chromatiques enseignées par Pissarro), qui induisent chez le spec-
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savions qu'en so.n plein milieu, au cours des années 1 882- 1 887,
s'accumuknt dans la vie de Cézanne les symptômes d'un boulever
sement profond : le testament, la liaison tenue secrète, la rupture
avec Zola, le mariage, et la mort du père. Dans l'œuvre, paraît se
faire sentir la pesée de l'angoisse de lier, de construire, qui va jusqu'à
tordre l'objet et J'espace pour qu'ils se prêtent à la « logique » dans
laquelle Cézanne cherche alors à les retenir et à les enserrer. Lui qui
aime que « ça tourne », il peint des paysages comme « des cartes à
jouer », où J'espace s'écrase et bloque la circulation des flux chro
matiques. Partout un système très lié J'emporte sur la mobilité, les
parallèles à l'horizon sur les perpendiculaires à l'horizon, et donc,
suivant le mot de Cézanne lui-même, le point de vue du Pater
omnipotenJ aterne Deu1 sur celui des créatures humaines. Ne faudrait
il pas, pour éclairer un déplacement si contraire au penchant vers le
baroque et à la recherche de la courbure, et en le confrontant aux
effets de la secousse perceptibles dans la vie, faire l'hypothèse, cette
fois hautement périlleuse, d'une sorte de régression dans le jeu
pulsionnel, provoquant en retour le raidissement des systèmes sociaux
et plastiques de défense, qui conduit Cézanne à occuper dans sa
famille et, métaphoriquement, dans sa peinture, la place du père ?
Enfin ce qui est donné de la période finale, avec des bas et des
hauts, ce s�rait le desserrement de l'étreinte constructive, le relâche-
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ment des volumes, le jeu laissé encre les objets, et même entre les
touches comme dans les Sainte Victoire d'alors, dans les Baigne111e1
de Londres (National Gallery) , ou dans les aquarelles. La compulsion
d'emprise s'efface, la construction devient presque flottante, l'espace
se délie, le dessin qui compartimence· disparaît, le tableau lui-même
devient objet libidinal, pure couleur, « féminité » pure, substance
soluble en même temps qu'opacité. Que Cézanne ait, à sa manière,
« su » cela, il n'est que d'entendre, pour s'en assurer, comment il se
pose le problème des « points de contact » entre les tons, alors qu'il
s'interdit de recourir au trait noie pour circonscrire les concours. Or
ici encore il y a dans la vie de quoi nourrir l'hypothèse d'une
corrélation, l'extrême tension qui dure encore dans les années 1 890
laisse place vers 1903 à des signes de détente : sa position de maître
s'affermit au centre d'un cercle en formation de disciples jeunes
(É. Bernard, Lacguiec, Camoin) ou d'amateurs comme A. Vollard ;
il se compare lui-même au « grand chef des Hébreux » ; il « entrevoit
la Terre promise », il écrit à J. Gasquet : « Je suis peut-être venu
trop tôt. ] 'étais le peintre de votre génération plûs que de la mienne »,
il occupe ouvertement sa position paternelle, se vieillissant à plaisir,
se faisane déjà mort à soixante-cinq ans, suscitant les transferts en
alléguant son impouvoir : « Vous ne voyez donc pas à quel triste
état je suis réduit. Pas maître de moi, l'homme qui n'existe pas » . . .
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qui est entre les signes, encre A et B : c'est, dit Zeami, dans les
intervalles entre les actions parlées, chantées, dansées ou mimées,
donc quand il ne fait rien, que l'acteur est véritablement signe,
signifiant le pouvoir même de signifier, qui est écart et vide :
marionnette. Zeami cite à ce propos une formule zen sur les marion
nettes, qui renvoit l'Occidenta} au livre VII de la République.
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rédemption effective, elle est encore plus éloignée que dans la chro
nologie, et elle doit l'être, l'art n'est pas réconciliateur, c'est sa force,
se tenir dans le nihilisme, l'assumer, ainsi le manifester. Le principe
Espérance tient les œuvres ouvertes, dit Ernst Bloch marxiste. Adorno
nourrit un semblable mai:Xisme presque entièrement replié sur un
christianisme démythologisé. L'effondrement de tous les critères pour
juger de la valeur d'une œuvre musicale est enregistré en nihiliste :
comme la possibilité de lancer sur le marché de la musique, en guise
de grands compositeurs, des toquards. Cette dévalorisation ne peut
pas êrre saisie positivement ; pourtant elle est la liquéfaction des
limites traditionnelles qui permettaient de départager la « grande
musique » de l'autre, elle est l'abaissement des murs circonscrivant
le domaine musical, circonscrivant le musée, la culture. La saisie
positive de l'effondrement des valeurs exclut qu'on le prenne comme
un indispensable et douloureux moment dans un processus de recons
titution. Est-ce que nous avons jamais pensé la révolution autrement
que négativement, en nihilistes, c'est-à-dire comme désordre dans
.
un changement d'ordre, comme passage ? Tant que nous la penserons
ainsi, nous ne saurons pas quoi faire. De même pour l'« art ».
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Quand Adorno voit bien que l'art moderne est la fin de l'appa
rence, l'élimination du sensible, l'impossibilité de l'unité du concept
(forme) avec l'intuition · (matériau), c'est pour conclure qu'il se met
à fonctionner comme processus de connaissance. Par sa haine de
l'art, l'œuvre d'art se rapproche de la connaissance. Sa désarticulation
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Comment est-ce que j'écris tout ceà ? Est-ce que j'ai ma part de
ce scepticisme à l'égard de tout, même des crises les plus graves ?
Ce scepticisme de l'écriture et de l'Occident, qui fait agir comme si
l'on disait : le plus important toujours, le plus important même
dans la crise, c'est ce qui en restera, écrivons, inscrivons la crise, cela
restera, et sera donc le plus important. Toute musique, en tant
qu'écriture et mémoire de la souffrance, en tant que notation, est ce
scepticisme, scepticisme aussi à l'égard de ce qui est sceptique, de
ce qui est le plus douloureux.
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l. Ce que j'ai à vous dire est commandé par un travail qui n'est
pas linguistique, ni sémiologique, ni philosophique non plus, mais
plutôt politique, dans un sens de « politique » qui n'est pas le sens
institutionnel (le Parlement, les élections, les partis . . . ), et qui n'est
pas non plus le sens « marxiste » (la lutte des classes, le prolétariat,
le parti ... ), sens évidemment beaucoup trop proche du précédent,
politique dans un sens qui n'est pas « encore » déterminé, et qui
peut-être restera, doit rester toujours à déterminer.
Cette « politique » concernerait non pas la détermination d'insti
tutions, c'est-à-dire d'écarts réglés, mais plutôt la détermination d'un
espace de jeu pour des intensités libidinales, des affects, des « pas
sions ». Elle n'a rien d'utopique au sens courant de ce mot ; elle esc
ce qui se cherche en ce moment à travers le monde en des pratiques
ou des expérience! de coutes sortes, dont le seul trait commun est
qu'elles sont tenues pour « non sérieuses ».
J 'espère que mon discours aura l'intensité de ce non-sérieux, par
exemple qu'il sera drôle pour vous.
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p. 66).
Il n'y a pas moins d'exclusion dans l'énonciation discursive que
dans l'énonciation narrative, pas moins de marquages et par consé
quent d'effets de sens, d'affects. Nous en donnerons pour exemple
un passage de communiqué de la régie Renault sur l'affaire de Pierre
Overney : « Ces diverses tentatives ayant ainsi complètement échoué,
ces commandos se sont livrés dans l'après-midi d'aujourd'hui à une
attaque en règle de l'entrée principale de l'avenue Émile Zola. Au
moment où l'équipe du soir succède à l'équipe du matin, alors que
de grands mouvements de personnel s' effecrueni: dans cette avenue,
un commando d'environ quatre-vingts personnes, armées de matraques
et de barres de fer, s'est rué contre les quelques gardiens présents à
l'entrée. Six gardiens, qui ne sont munis d'aucune arme, ont été roués
de coups et blessés. C'est alors qu'un employé administratif du
service de surveillance, en aucune façon chargé du gardiennage pro
prement dit et qui avait cependant fait l'objet de menaces de mort,
vint au secours des gardiens en danger. Devant la masse des assaillants
et ne pouvant se dégager lui-même ni dégager les gardiens, cet
employé administratif, porteur d'une arme personnelle, sortit celle
ci et tira en l'air. Un second coup devait atteindre l'un des membres
du commando assaillant qui succomba à cette blessure. Cet employé
s'est présenté spontanément à la police. Une enquête est en cours. Les
gardiens blessés ont été évacués sur l'infirmerie centrale et dirigé;
ensuite sur l'hôpital Ambroise-Paré. » (Le Monde, 27-28 février 1972,
p. 7). Nous nous sommes contentés de souligner les marqueurs de
récit et de discours sur les temps verbaux.
L'analyse, destinée à montrer combien ce texte si « simple » vérifie
aussi bien la fonction libidinale d'un dispositif langagier que l'égalité
en importance de la figure-récit et de la figure-discours, est faite
ailleurs (ici, pp. 1 5 1 et suiv.).
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Sur une figure de diJcour1
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Sur une figure de discourJ
qu'il n'y a pai de ré11er1ion poiiible de cette relation, que les positions
je et tu ne peuvent pas s'échanger. Cette absence de réversion
caractérise suffisamment la position du Dieu juif. Elle exclut toute
médiation (Christ, Hegel), tout nous qui serait je-et-tu. Il n'y a pas
d'arbitre entre toi ei moi (Job 9, 19-3 5 , notamment 32-34 : « Car
Il n'est pas un homme comme moi pour que je lui réponde et que
nous paraissions ensemble en justice. Il n'existe pas d'arbitre entre
nous qui puisse poser sa main sur tous deux ») . Elle exclut donc
toute extinction de la dette.
Il faut noter dans cette parole le jeu de l'impératif : celui qui
parle ordonne, mais plus profondément on peut dire, comme Levinas
le fait, que le fait de parler iaiJit le destinataire avant tout contenu,
tout signifié. Cette saisie provient de ce que la réversion ou l'échange
de l'instance de parole et de tempi est impossible.
elle aurait perdu tout son entêtement et toute son énergie » (Étudu
• •
Jur l'hyitérie, trad. fr., p. 2 1) . Donc travail qui fait passer du plus
d'énergie au moins d'énergie, du moins lié au plus lié.
Freud, dans ies mêmes Studien aber Hyiterie ( 1 895), précise îa
nature de ce travail : « Avec le retour des images, le jeu est en
général plus facile qu'avec celui des pensées ; les hystériques qui sont
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mais je vois encore ce détail. " - ' Alors il veut dire [bedeuten] encore
quelque chose. Ou bien vous y verrez quelque chose de nouveau,
ou bien il vous viendra une association à partir de ce reste. ' Quand
le travail est fini, le champ du regard [Gesichtifeldj se montre à
nouveau libre et l'on peut appâter [hervorlocken] une autre image.
Mais parfois la même image continue à se tenir opiniâtrement devant
l'œil intérieur du malade, bien qu'il l'ait déjà décrite, et c'est pour
moi un signe qu'il a encore quelque chose d 'important à me dire
sur le thème de l'image. À peine l'a-t-il fait que l'image s'évanouit,
de même qu'un esprit racheté trouve le repos [wie ein erloster Geist
zu Ruhe hingeht] » (G. W.l, pp. 282-283 ; trad. fr., pp. 2 26-2 27). Le
mouvement de cure se fait de l'incommunicable au communicable,
de l'inéchangeable à l'échangeable (de la scène sans salle à la salle
sans scène ?). Il s'agit bien de capter et de détourner des flux
énergétiques, « bloqués » (ou réputés bloqués) dans des scènes, vers
du langage, donc de passer de l'économie libidinale à l'économie
.r politique JJ, d'obtenir la liquidation des intensités hautes-basses par
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Sur une figure de discours
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D É PLACEMENTS
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• L'eau prend le ciel »
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en mouvement (PE 1 09), elle est donc du côté de la vie (côté anima) ,
pensée comme pouvoir de commencement, si on l'oppose au percept,
au concept, au langage, à l'inconscient comme poids du passé. Mais
quand Bachelard pense à la puissance imaginante, alors l'image
repasse du côté mort de l'appareil, les grandes images ont à la fois
une histoire et une. pré-histoire. Elles sont toujours à la fois souvenir et
légende. On ne vit jamais l'image en première instance [ . . . ]. On rumine
de la primitivité (PE 4 7), l'image est distanciée, elle appartient au
lumineux, elle s'use, elle est attirée dans ce qui est établi, dans la
forme.
Il en va de même pour la rêverie, cet argument pourtant décisif
de la doctrine de l'imaginaire. Elle appartient à la région de l'anima,
de la nuit, de la lenteur douce, de la rondeur, de la tranquillité,
et du demi-cogi to pour ainsi dire, où il y a corrélation forte du
rêveur à son monde (PR 136), le moi ne s'oppose plus au monde.
Dans la rêverie il n'y a plus de non-moi (PR 144), et ainsi elle
s'oppose aussi bien au rêve, qui est la dépossession où il n'y a
plus de moi, où il n'y a que violence, q1ùl la rationalité qui
requiert l'ironie, l'institution du non-monde, à cet esprit scientifique
taciturne pour lequel !'antipathie préalable est une saine précaution
(PF 1 0). Mais elle va basculer du côté du cogito, du langage, et
de la dure surface quand on s'apercevra qu ' une rêverie, à la différence
du rêve, ne se raconte pas. Pour la communiquer il faut /'écrire
(PR 7) et que cet absolu de la rêverie qu'est la rêverie poétique
(FC 2) (alors que la rêverie est sous le signe d'anima [PR 53]) exige
minutieusement la contribution d'animus, du discours articulé, de
la virilité. Et bientôt beaucoup plus que sa contribution, sa domi
nation, si on en croit la métaphore de l' « adepte » et de la tr soror ,,
alchimistes dont la conjonction est indispensable aux hiérogamies
des principes matériels, mais où la " soror ,, (l'anima) n'est qu'une
aide, une compagne ; et beaucoup plus encore si l'on prête attention
à ce lapsus qui se glisse sous la plume de Bachelard, lui faisant
écrire des rêveries androgynes (PR 6 7) où l' Y de la gunè est déjà à
moitié gommé, pour aboutir à ce substantif, !'androgénéité (PR 68),
dans lequel cette fois-ci le � vir » tout bonnement s'engendre lui
même au moment même où il nous parle de son union avec la
� soror ,, ; et non seulement s' engendre, mais engendre le monde
1 40
1 L'eau prend le ciel »
141
Des dispositifs pulsionnels
142
' L'eau prend le ciel »
14 3
De1 dispo1itift pulsionnel1
14�
< L'eau prend le ciel �
profondeur [ . . . ]. L'eau anonyme sait tous mes secrets (ER 10- 12). Tout
le passage, qui est le Passage (de la paroi), est écrit, en confidence,
dans la confiance inquestionnable faite à !'eau. Bachelard l' « ex
plique » par son enfance dans la Champagne vallonnée, qu'on ne
savait pas si humide : ne retenons de cette intention causaliste que
son mouvement de retour, retenons sincérité, confession, vie synthétique,
première, adhésion, profondeur, anonyme, et versons tout cela dans
l'élément de la tiédeur, côté souface, et retenons encore : l'eau
anonyme sait tous mes secrets qui d'un coup, sans le nommer, dis
qualifie le psychanalyste en tant que sujet supposé savoir.
145
Des dispositifs pulsionnels
coordonnier qui portait trop haut ses regards : Ne sutor ultra crepidam.
/ En des occasions où il s'agit de sublimation pure, où il faut déterminer
l'être propre de la poésie, le phénoménologue ne devrait-il pas dire au
psychanalyste : Ne psuchor ultra uterum (PE 1 4), l'utérus étant le
leurre masculinisé de la féminité : tout ce qui peut se présenter d'elle
à la surface et dont le savoir devra se contenter. Quand la femme
est une surface pour l'homme, elle est l'utérus. L'outre-utérus requiert
un outre-phallus.
NON ET OUI
paix, de la vie sans événements, tous les événements risquent d'être des
' traumas �, des brutalités masculines qui troublent la paix naturelle
de notre anima, de l'être féminin qui, en nous, ne vit bien que dans sa
rêverie (PR 1 1 0- I I I). Le rêve traîne des drames humains, toute la
lourdeur des vies ma! faites (PR I 24), mais cette incidence ou accidence
de l'autre est seconde superficielle, inessentielle, dans son germe toute
vie est bien-être. L'être commence par le bien-être (PE 1 03), la rêverie
illustre un repos de l'être, la rêverie illustre tm bien-être (PR 1 I), le
rêve n'est pas profond, il appartient au visible, à la surface, à
l'articulé : dans le rêve nocturne règne l'éclairage fantastique, tout est
en fausse lumière. Souvent on y voit trop clair. Les mystères eux-mêmes
sont dessinés, dessinés en traits forts (FC I I).
L'examen du dossier ne laisse pas de doute : ce qui est pensé sous
le vocable rêve, c'est quelque chose qui se range du côté de la surface,
du même côté donc que le rationnel. Comment ne pas faire l'hypothèse
que cet étrange classement a son principe dans le cauchemar ducassien,
dans le monstre à griffes et à bec dont Bachelard recherche sponta-
1 46
., L'eau prend le ciel "
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Des dispo1itift pulsionnels
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1 L'eau prend le ciel 11
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De! diJpo1itift pu/Jionne/J
152
Petite économie libidinale d'un dispositif narratif
153
Des dispositifs pulsionnels
sont ici employés presque à contresens (mais quel est le bon sens ?) ,
comme le portillon de Dürer dans la fabrication des anamorphoses.
On en dirait autant, sans plus de précision, de Proust ou de Mann:
Et il ne s'agit pas seulement du statut accordé à la narration par la
modernité, il suffit d'ouvrir Rabelais pour s'assurer du contraire,
1 54
Petite économie libidinale d'un dispositif narratif
155
Des dispositifs pulsionnels
l'histoire qu'il raconte, s'il est vrai que celui-ci est un effet de la
narration, et il n'est pas non plus celui du récit, c'est-à-dire grosso
modo celui du lecteur ou de l'auditeur de l'histoire, pour la raison
qu'il n'y a aucune commune mesure entre le temps de la fabrication
et le temps d'usage, comme n'importe quelle cuisinière, quel pâtissier,
quel bottier, quel conférencier, le sait. Produire une instanciation
temporelle commune, une commune mesure de durée pour ces trois
ordres, de narration, de récit, d'histoire, c'est précisément une fonction
du récit de type régulateur comme est le communiqué de la Régie.
Mais Sterne, ou Diderot dans Jacques le Fataliste, ou Proust disjoi
gnent au contraire cette unité, en attestent joyeusement et doulou
reusement la caducité et démultiplient des instances temporelles
incompossibles.
Ce n'est donc pas une temporalité, c'est-à-dire un système vectoriel,
qu'il nous faut pour asseoir l'analyse du dispositif narratif ; une
tensivité, une entité tensorielle, y suffit. L'événement est ce tenseur
dont nous avons besoin. Ici la mort d'Overney. Cet événement n'a
pas à être pris en considération du fair qu'il est « réel » , atrestable
en dehors du volume théâtral engendré par la narration. Il n'est pas
considérable non plus parce qu'il est « sensationnel », susceptible
d'engendrer sur le « corps social », à travers les diverses institutions
qui en quadrillent la surface (la presse, l'opinion, les partis politiques,
les organismes syndicaux, la télé) mainte métamorphose : commu
niqués, coups de téléphone, manifestations, déclarations et conférences
de presse, mouvements de débrayage, émissions . . . Ces effets ne sont
évidemment pas sans importance, mais ils ne sont lisibles qu'à la
surface du « corps social », et leur prise en considération sans critique
ne manquera pas de nous replonger dans la naïveté (« sociologique »)
de la croyance en ce corps social et en sa préexistence, donc en une
référence assignable au récit de la mort d'Overney. Si celle-ci est un
événement, c'est avant tout comme tenseur ou passage intense, et ce
tenseur requiert non pas l'espace tridimensionnel euclidien du volume
théâtrique et du corps social organisé, mais l'espace n-dimensionnel,
neutre et imprévisible de la pellicule libidinale engendrée par l'évé
nement tenseur lui-même en sa singularité amnésique.
Pour le dire de façon moins obscure (mais aussi beaucoup trop
permissive), la mort d'Overney est un événement non pas par ses
tenants et aboutissants, mais au contraire en tant qu'elle n 'est libi
dinalement reliable ni en amont à des causes ou précédents ni en
aval à des effets ou conséquences. C'est une mort vaine. C'est son
1 56
Petite économie libidinale d'un dispositif narratif
157
Des di1posi1ift pu/Jionne/J
1 58
Petite économie lihidinale d'un diJpo1itif narratif
159
Des dispositifs pulsionnels
jusqu'au dysfonctionnement.
Le dispositif narratif n'opère donc pas entre Histoire et Récit, mais
ici encre singularité pulsionnelle et distribution chronique, entre
pellicule tensorielle et corps social bien formé, entre intensité évé
nementielle et réglage unitaire, transmutation de l'un dans l'autre à
un pôle, inverse à l'autre pôle, et encre les deux tous les échelon
nements . . . Cela devait être dit aussi clairement que possible pour
que le lecteur puisse mesurer la dette, en même temps que la trahison,
de l'étude qui suit à l'égard des remarquables analyses faites par
G. Genette dans son « Discours du récit 1 » . Le démontage à la fois
méticuleux et hardi des pièces les plus fines de l'activité narrative
chez Proust y porte la marque de l'habileté, de l'endurance, de la
puissance de discriminer, qui font de Genette, en l'occurrence, le
chirurgien du récit qu'il faut absolument prendre pour maître. On
n'espère pas l'égaler ici ; mais pis, on est bien conscient de le
détourner. Les grosses et les moins grosses pièces du dispositif narratif
que nous allons mettre au jour dans le récit de la mort d'Overney,
c'est à l'art de Genette que nous le devons. Mais lui s'en sert en
poéticien, se bornant volontairement à les définir comme des grilles
placées sur les grands axes linguistiques de la référence, de la modalité
1 . Loc. cit.
1 60
Petite économie libidinale d'un dispositif narratif
II
16 1
Des dispositifs p11/sionne/s
Telle est la déclaration publiée par le Monde daté des 27-28 février
1972. Elle consiste à peu près intégralement, on le voit, en un récit.
Le découpage de ce récit donne les segments suivants, dont chacun
correspond à un moment distinct de l'action dans la diégèse.
162
Petite économie libidinale d'un dispo.ritif narratif
L'ordre
163
De1 diJpo1itift pu/Jionne/J
164
Petite économie libidinale d'un di.spositif narratif
La durée
En suivant Genette 1 , on comprendra la question de la durée de
la façon suivante : est-ce que la longueur (en temps) de chaque
segment du récit est proportionnelle à celle du segment correspondant
de l'histoire, ou non? N'entrons pas dans le débat de savoir si le
récit et l'histoire sont commensurables ; du point de vue de l' éco
nomie libidinale, la commensurabilité est pleinement légitime, parce
qu'elle place les choses et les mots sous le même statut, et pleinement
aberrante pour autant que ce statut est celui de la mesure. La mort
d'Overney et une émission de télé ou une intervention orale (parlant
de cette mort) peuvent donner pareillement lieu à des intensifications
libidinales ; mais les soumettre à une commune mesure est évidem
ment leur faire perdre leur singularité incomparable.
Néanmoins à titre indicatif, voici ce que donnerait une évaluation
conforme à la méthode de comptage utilisée par Genette 2•
Segmenrs R Longueur Segments Longueur
des H des
segmenrs R segmenrs H
longremps •
1 . Loc. cit., p. 1 2 2 .
2 . Loc. cit., p. 1 2 3 . O n n ' a pas comprabilisé ici R O e r H O pour des
raisons qui paraissent évidentes ou le paraîtront par la suite.
165
Des dispositifs puhionneh
166
Petite économie libidinale d'un dispositif narratif
sivité pulsionnelle 1 •
167
Des diJpositift pulsionnels
168
Petite économie libidinale d'un dispositif narratif
La fréquence
169
Des dispositift pulsionnels
(Ra), des agressions (Rb), au moins dans les deux segments c1tes.
D'autre part, le segment Re présence certaines divergences par
rapport à Ra et Rb ; pour les temps verbaux, l'usage du pros
pectif 1 : on allait alors assister, dont l'emploi ici implique l'im
minence rapportée sous l'aspect du révolu d'un événement singulier,
et qui donc oriente le lecteur vers le singulatif. De même dans
les commandos tentèrent (et non pas « tentaient »), c'est un temps
aoristique et non pas duratif qui apparaît. Même remarque pour
ces actions restèrent (et non « restaient »). En matière de détermi
nants, on trouvera une divergence analogue : Re présente quantité
de déterminés : ces commandos, ces actions, ces provocations et inci
tations. Enfin on voit apparaître pour la première fois des locali
sations temporelles qui ne sont plus seulement repérées approxi
mativement sur le présent de l'énonciateur, comme dans depuis
plusieurs mois déjà (Ro), mais également sur le calendrier, sur le
temps chronique de Benveniste 2, de façon ponctuelle. Re produit
donc un effet temporalisant assez différent de celui qui résulte de
Rab, il fait passage en direction du singulatif, l'aoristique pur,
qui domine en Rdef. Cet effet est un effet de grossissement des
durées : des intervalles temporels plus courrs et non réitérés (en
H) occupant en R des quantités de récit, mesurées en lignes, égales
ou même inférieures à celles qui correspondaient à H 1 et H 2 .
Suivons u n instant l'effet d e singulation croissance jusqu'en Rdef,
avant de revenir à l'itération. Le grossissement des durées y est relayé
par un grossissement rhétorique qui n'est pas essentiellement un effet
de fréquence, mais plutôt de voix et de mode. Contentons-nous de
relever les adverbes de temps : dans l'après-midi d'aujourd'hui (Rd) ,
en fin d'après-midi (Rf) ; et les temps verbaux : se sont livrés, s'est
rué, ont été roués (Rd), s'est présenté, ont été évacués (Re), ont été
refus, ont été unanimes, a témoigné (Rf). Les adverbes instancienc
l'énoncé sur le présent de l'énonciation, de même que les passés
composés marquent en français l'existence d'une relation entre l'évé
nement énoncé et le locuteur 3 : comparez se sont livrés avec se
livrèrent, l'après-midi d'aujourd'hui avec l'après-midi du 26 février. Il
s'agit de marqueurs de «' discours ,_ au sens de Benveniste, c'est-à-
1 70
Petite économie libidinale d'un dispositif narratif
17 1
De1 diipo1i1ift pu/Jionne/J
172
Petite économie libidinale d'un dispositif narratif
sujet de l'itération (le groupe agresseur, mais on verra que les choses
sont un peu plus complexes) constitue un vaste déplacement d'affects,
un dégagement de la bande tensorielle dans la région investie (le
meurtre d'Overney le 26 février 1972 à 16 heures, avenue Émile
Zola à Billancourt), et une redistribution des charges d'affects sur
un corps social théâtralisé, dont il faut examiner de plus près la
production.
Le mode, la distance
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Des dispositifs pulsionnels
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Petite économie libidinale d'un dispositif narratif
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Des dispositifs pulsionnels
Le mode, la perspective
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Petite économie libidinale d'un dispositif narratif
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Des dispositifs pulsionnels
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DeJ diJpositift pulsionnel!
La voix, la fonction
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Petite économie libidinale d'un dispositif narratif
183
Des dispositifs pulsionnels
la sienne par leur teneur : le narrateur est donc bien présent en tant
que tel dans l'histoire qu'on lit (position qui relève du niveau narratif,
que Genecce nomme alors intradiégétique), mais cette histoire n'est
d'aucune manière l'histoire de ce narrateur (position dite hétérodié
gétique). À l'inverse, Marcel, dans À la Recherche du temps perdu
n'est nullement présenté comme une instance narrative dans l 'histoire
racontée (niveau extradiégétique) , et pourtant il ne cesse de narrer
des situations où il est toujours, d'une manière ou de l'autre, présent
comme un personnage, acteur ou témoin : position homodiégétique
quant à la personne.
Dans le communiqué de Renault, le narrateur est en position
évidemment extradiégétique ; ce niveau narratif correspond à l'effa
cement pur et simple, déjà noté, de l'instance narrative. Ici il faut
souligner, comme nous y invite le maître chirurgien 1, la différence
entre l'instance narrative et l'instance d'écriture, i'« auteur » . On
connaît le nom de l'auteur du communiqué par un autre texte, un
contexte imprimé en italique et placé en chapeau à la déclaration,
texte qui lui-même ne livre pas son instanoe littéraire (le journal Le
Monde ou une agence de presse ?) : cet auteur est La Régie Renault.
Mais l'instance narrative, le texte de la déclaration ne nous permet
pas plus de la nommer que le texte du Chaperon rouge ou de Madame
Bovary de décider qui parle. Quand, au dernier paragraphe, on lit :
la direction pour sa part [ . . ] déplore d'autant plus , on n'a nullement
. ...
1 84
Petite économie libidinale d'un di1po1itif narratif
1 . Culioli.
2. Loc. cil., p. 266.
185
DeJ diJpoJitift pu/Jionne!J
Le men1onge_
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Des dispositifs pulsionnels
Les doux vieillards soupçonneux qui depuis deux mille ans sur
veillent nos mots connaissent bien le paradoxe suivant : René Guiffrey
dit que tous les abstraits sont des menteurs. Or René Guiffrey est
un abstrait. Il ment donc, et les abstraits ne sont pas des menteurs.
Mais alors il est lui-même crédible quand il déclare mënteurs les
abstraits, etc.
Paradoxe de l'effet de retour de /'énoncé sur l'énonciation : ce que
' je � dis lui revient dessus et fait qu'il dit l'inverse : du Oui au
Non. Paradoxe de l'effet d'aller de l'énonciation sur l'énoncé : on
commence par se fier à ce que dit Guiffrey-Épiménide. C'est l'effet
de retour (s'apercevoir que ce qu'il dit fait justement qu'il n'est pas
possible de le croire) qui révèle l'effet d'aller, et fait conclure à
l'infiabilité du discours.
Ce paradoxe est dit : du Menteur. Est-ce un mensonge ? Klos
sowski citant Nietzsche fait dire au tamanoir du Baphomet : Je suis
l'Antéchrist ! et tout ce que le Christ dit, /'Antéchrist le dit dans le
même temps ! les paroles ne diffèrent en rien ! L'on ne peut les distinguer
qu'une fois tirées les conséquences !
Pas mal d'humour dans ce tirage (au sort ?) des conséquences. En
vérité, il n'y a pas de mensonge, si ce n'est mesuré à l'aune du désir
du vrai, mais ce désir n'est pas plus vrai qu'aucun désir, et le
paradoxe énonce non pas réellement le cercle vicieux du mensonge,
mais la circulation des masques qui ne masquent rien - sous aucun
desquels, dernier levé, ne peut se découvrir, enfin, au commencement,
le visage. Il n'y a pas mensonge, il y a parodie. Ce qu'on nomme
mensonge, c'est le parodique vu du point de vue du non-parodique;'
du sérieux du vrai.
Une droite est une droite, le blanc du blanc, une · brillance est
une quantité mesurable, la matité son opposé, la verticale se file à
plomb, l'horizontale se bulle sur niveau d'eau, un carré est un
rectangle dont deux côtés contigus sont égaux (un peu suspect, déjà,
cela . . . ), les parallèles ne se croisent pas, un tableau est à regarder,
le gris est le degré zéro de la couleur : tel est le sérieux du vrai ;
du rentable : de ce qui peut revenir en revenu. Les alternances, les
hésitations, la double vie, la valise à triple fond, les tiroirs à secret,
les frémissements très légers où tout à coup passent des intensités
ivres qui dessaoulent aussitôt de sorte que les régions de passage
paraissent intactes et qu'il semble qu'il ne se soit rien passé (et
qu'aucune conséquence ne puisse être tirée), c'est tout cela que le
sérieux appelle mensonge, toute cette hésitation d' Épiménide non
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En attendant Guiffrey
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Des dispo1itift pu/1ionnels
L'apathie
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En attendant Guijfrey
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Des dispositifs pulsionnels
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En attendant Guiffrey
Le Hon-Corps
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Des dispositift pulsionnels
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En attendant Guiffrey
L'efface
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Plusieurs silences
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Plusieurs silences
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Des dispositift pulsionnels
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Plusieuri silences
là-bas. Et si elle peut déjà y être, c'est qu'elle connaît le chemin qui
y mène (cadence). C'est ainsi que le temps est « dominé ». En peinture
la « construction légitime » remplit la même fonction pour l'espace :
par les orthogonales, l'œil-esprit parcourt en la construisant la distance
qui sépare le premier plan du fond. Le fond résout le premier plan.
La construction légitime non seulement « perce le .support » en le
masquant comme surface bidimensionnelle, mais elle oblitère dans
l'espace visuel toute la zone périphérique : courbe, anamorphique,
turbulente, événementielle. Le système tonal masque également la
surface-temps, le temps des événements : l'accord de tonique est
suspendu à travers une multiplicité de thèmes et variations, il les
neutralise donc, en fait des apparences, qu'il résoudra ; de même
qu'est résolue la diversité du donné visuel dans le système des
orthogonales qui amène l' œil au point qui commande. L'apparence
procède de ce dispositif. La profondeur ne naît (et donc l'apparence)
que comme résolution, réconciliation ou totalisation du d ivers dans
l'unité du point de fuite ou de la tonique, secondarisation. - Si
j'étais un savant musicologue, j'oserais ajouter ceci : analogue dans
son effet est la prise du pouvoir par l'harmonie sur la mélodie dans
la musique baroque. Dans le plain-chant, il y a des voix entièrement
séparées qui nomadisent, se rencontrent, se quittent, parcours indif
férents aux accords et aux bases privilégiées plus tard. Dans la
musique romantique, ce divers est rassemblé sous une législation
harmonique par la science du contrepoint. La mélodie opère alors
non pour elle-même, mais comme une apparence, effet de surface
renvoyant à un arrière-fond par une construction harmonique. Même
dispositif de mise en scène, avec le silence du metteur en scène,
l'effacement des traces du travail.
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Du dispositifs pulsionnels
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Plu1ieurs 1ilence1
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Des dispositift pulsionnels
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P/usieurs silences
Freud dit à l'hystérique : vous voyez des scènes, vous avez des
fantasmes, dites-moi ce que vous voyez ; · à mesure que vous me le
direz, la consistance des images va se liquider. Donc il y a un théâtre
d'images, dont l'hystérique est la spectatrice sur le divan. Et là
dessus, Freud construit un deuxième dispositif où l'hystérique est
l'actrice, l'analyste l'auditeur invisible ; au théâtre succède la radio ;
plus exactement : radio branchée sur la salle de théâtre, l'auditeur
ne voyant pas lui-même la: scène, comme dans les commentaires
radiophoniques de matches de boxe, de football. Les charges investies
en images vont se dépenser, mais en mots. Ces mots (du patient, du
207
Des dispositifs pulsionnels
On die qu'il n'y a pas de musique chez Freud. Pas comme thème ;
mais comme dispositif, il y en a autant que dans l'Exode, et cela
conduit à repérer sa parenté avec Schoenberg. L'hystérique est le
peuple d'Israël, qui désire des signes (des réponses) et des idoles, et
qui danse et chante autour du Veau d'or : pour Freud, c'est Strauss,
les Italiens, les catholiques (Wagner, les femmes ?). Jahvé pour sa
part ne chance pas et n'est pas chantable : il existe \Jn coure texte
de Freud sur les voyelles en hébreu et l'imprononçabilité du tétra
gramme : pouvoir 11oiser le nom du père, ce serait lui conférer une
présence sensible, sensuelle, idolâtrique. La musique tonale appartient
à la scène fantasmatique. (Voyez le texte sur le fantasme du petit
bruit rythmé, donc le metteur en scène supposé par Freud est la
masturbation clitoridienne.) Aron le faible est un adorable ténor, qui
a en partage la mélodie et l'espressivo. Quant à Moïse, il parle au
bord du chant sans chanter, parle · en modulant : on dirait que c'est
pour lui que Schoenberg a inventé le Sprechgesang ; son livret est le
moins équivoque qui soit, qui commence par : Einziger, ewiger,
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Plusieurs silences
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Des dispositifs pulsionnels
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Plusieurs silences
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Des dispo1itift pu!Jionne!s
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Plusieurs silencei
La réponse n'est pas le spontanéisme : car les sons ne sont pas des
hommes, comme dit Cage, les flux libidinaux ne sont pas des hommes,
la liberté n'est pas celle de quelqu'un, l'activité n'est pas expression.
213
Des dispositifs pulsionnels
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Des dispositifs pulsionnels
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Notes sur le Retour et le Cap ital
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De.r dispositift pulsionne/J
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Notes sur le Retour et le Capital
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Du disporitift pulrionnelr
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Note1 Jur le Retour et le Capital
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Des dispositift pulsionnels
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Notes sur le Retour et le Capital
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Des diJpositift pulsionnelJ
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Notes sur le Retour et le Capital
19. Faut-il aller plus loin dans la concession ? Dire que chez
Nietzsche il y a aussi la thèse que l'être se représente (Le Cercle
vicieux, p. 195 ; voir aussi Aurore, 509, le fragment sur le troisième
œil : texte ambigu touchant la représentation), et que l'on est toujours
dans l'écart et l'illusion ? On doit pouvoir lire maint fragment de
cette façon, et comprendre l'Éternel Retour comme celui du Même . ..
225
Des dispositifs pulsionnels
226
Notes sur le Retour et le Capital
229
Des dispositifs pulsionnels
Jean-François Lyotard
Instructions païenne1
David Cooper
Qui sont les diuidentI
Jean Baudrillard
L'Ejfet Beaubourg
Jean-Marie Touratier
TV
Vercors
SenI et Non-Sens de l'hiitoire
Jean-Marie Touratier
Le Stéréotype
Colette Pétonnet
On eit to1u dans le brouillard
Collectif
Stratégies de l'utopie
Alain Touraine
Mort d'une gauche
Serge Doubrovsky
Parcour1 critique
J alil Bennani
Le Corps suspect
Suzanne Roth
Le1 Aventure! au xvm• Iiède
Roselène Dousset-Leenhardt
La Tête a11x an1ipode1
Jean Oury
Onze Heure! du 1oir à la Borde
Collectif
Ana/y1e de /'idéologie, 1
Fernand Deligny
Les Enfants et le Silence
Pierre Bouvier
Travail et Expreuion ouvrière
Sarah Kofman
L'Énigme de la femme
Louis Sala-Molins
Le Dictionnaire des inquisiteurs
Jacqueline Rousseau-Dujardin
Couché par écrit
Jean Borie
Mythologies de /'hérédité au XIX' siècle
Patrick Lacoste
Il écrit
Jean Baudrillard
Simulacres et Simulation
Claude Durand
Chômage et Violence
Collectif
Le Semblant
Collectif
Rejouer le politique
Armando Verdiglione
Fondations de la psychanalyse
Dominique Viart
L'Écriture seconde
Colette Pétonnet
Espaces habités
Jean-Luc Nancy
LI Partage des voix
Collectif
LI Champ du laboureur
Sarah Kofman
LI Respect des femmes
Sarah Kofman
Comment s'en sortir?
Sarah Kofman
Un mitier impossible
Collectif
C'est terrible quand on y pense
Jacques Derrida
D'un ton apocalyptique adopti naguère en philosophie
Luce Irigaray
La Croyance mime
Collectif
Analyse de l'idiologie, II
Sarah Kofman
Niet:sch1 et la Mitaphorr
Sarah Kofman
Llctum de Derrida
Edgar Morin
LI Rosi et le Noir
Jean-Joseph Goux
Les Monnayeurs du langage
Mikkel Borch-Jacobsen,
É ric Michaud, Jean-Luc Nancy
_Hypnoses
Jean-François Lyotard
Tombeau de l'intellectuel et Autres Papiers
Jacques Derrida
Otobiographies
Max Gallo
Les Idées décident de tout
Paul Virilio
L'Horizon négatif
Sarah Kofman
L'Enfance de l'art
Sarah Kofman
Mélancolie de l'art
Jean Baudrillard
Le Miroir de la production
Christine Buci-Glucksmann
La Raison baroque
Jean-François Lyotard
Le Postmoderne expliqué aux enfants
Christine Buci-Glucksmann
La Folie du voir
Sarah Kofman
Nietzsche et la Scène philosophique
Sarah Kofman
Pourquoi rit-on ?
Sarah Kofman
Paroles suffoquées
Jean Baudrillard
L' Autre par lui-même
Jean Baudrillard
Cool memories ( 1 980- 1 985)
Sarah Kofman
Conversions
Jean-Marie Touratier
Manuel pratique d'art contemporain
Jean-François Lyotard
Heidegger et , les juifs '
André Gorz
Métamorphoses du travail
Jean-François Lyotard
L'inhumain
Michel Ragon
Karel Appel, De Cobra à un art autre
Pierre Aleckinsky
Dotremont et Cobra-forêt
Démosthènes Davvetas
Soleil immatériel
Jean-François Lyotard
La Guerre des Algériens
Jean Oury
Création et Schizophrénie
Michel Sicard
Es1ais sur Sartre
Christine Buci-Glucksmann
Tragique de l'ombre
Jean-François Lyotard
Pérégrinations
Sarah Kofman
, li n'y a que le premier pas qui coûte »
Jean-François Lyotard
Lectures d'enfance
André Gorz
Capitalisme, SocialiJ11Ze, Écologie
Christine Buci-Glucksmann
L' Enjeu du beau
Jean Oury
L'Aiiénation
Jean-François Lyotard
Moralités postmodernes
Jean-François Lyotard
Des dispositifs pulsionnels
CET OUVRAGE A ÉTÉ COMPOSÉ
ET ACHEVÉ D'IMPRIMER POUR
LE COMPTE DES ÉDITIONS GALILÉE
P A R L ' I M PR I M ER I E F L O C H
À M�YENNE EN JANVIER 1994
NUMERO D'IMPRESSION : 3 5 2 3 1
DÉPÔT. LÉGAL :. JANVIER 1994
N U M E R O D ' E D I T I O N : 447.
Essais d'esthétique affirmative, si l'on veut. On cesse de
considérer les peintures, les musiques, les œuvres de
théâtre et les écries, du point de vue dela représentation.
On les imagine comme des transformateurs d'énergie:
une partie de celle-ci est dépensée à sauvegarder les
contraintes «choisies"• par exemple celles du théâtre Nô,
si imprévisibles pour nous, ou celles que Cézanne
s'impose à l'encontre de la peinture romantique et
impressionniste; ou les règles de composition et
d'harmonie qu'invente Schonberg et que scrute Adorno;
ou encore telle disposition corporelle actualisée dans une
« performance ».
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