Al Maliya
Al Maliya
Al Maliya
Dossier
Entretien avec Fouzi LEKJAA, Président de l’Association des membres de l’Inspection Générale des
Finances (AMIP)....................................................................................................................................5
Entretien avec Abdelali EL BERRIA, Inspecteur Général des Finances (P.I) ...................................... 9
Des « Modeles de Developpement » ................................................................................................................................................. 11
Les grands choix d’investissement public : Une frontière sibylline entre volontarisme et interven-
tionnisme, un dilemme cornélien entre secteurs et territoires ................................................................................... 14
Education : Déterminant du modèle de développement économique et social du Maroc .................. 19
Repenser le modèle de développement marocain à travers le prisme de l’innovation: une analyse
du triptyque PME-Innovation-Financement .......................................................................................................................... 25
La Malaisie, un pays sur les rails du développement: des facteurs clés de succès et des enseigne-
Revue Quadrimestrielle du Ministère ments ...................................................................................................................................................................................................................... 31
de l’Economie et des Finances
Comité de Rédaction
Fatiha CHADLI, Hanane IDRISSI, Chahrazed BOUALI, Focus
Hanane BOURHIME, Karim BEN YAKOUB
Un Site web pour une meilleure appropriation de la Loi Organique des Finances ........................................... 46
Comité des Publications
Représentants des Directions du Ministère
et Organismes Sous Tutelle Services
Infographie
Saloua NEJJAR ATTAKMILI : Un taux de rendement de 8.55% pour l’année 2015 ..................................................................... 48
Impression
L’Intranet du Ministère de l’Economie et des Finances fait peau neuve ............................................................. 49
Mohamed El Bachir BAHMAD
Abdelali EL OUALI Repères
Khalid ZOUHAIR
éveloppement multidimensionnel, tel est le modèle adopté par le Maroc sous la conduite
L'IGF exerce de larges prérogatives en L’IGF n’a cessé de moderniser ses outils et méthodes de travail
matière de contrôle et d'audit dans un envi- pour s’adapter aux évolutions du pays à travers notamment la
ronnement caractérisé par la multiplicité des refonte de son schéma de fonctionnement en interne pour
tenir compte de ses spécificités et de l’évolution de ses effec-
organes de contrôle. Pouvez-vous nous pré-
tifs, le développement d’une expertise certaine en matière
ciser les contours du champ du contrôle au
d’audit de la gestion publique, l’adoption d’une programma-
Maroc? tion des missions par les risques ainsi que la mise en place
d’une démarche qualité de ses travaux.
Le contrôle des finances publiques au Maroc est caractérisé par
une importante diversification aussi bien en termes d’acteurs L’ancienneté du texte fondateur de l’IGF n’affecte pas l’exer-
qui l’effectuent que de champs d’intervention couverts. En cice de ses missions car, d’une part, le dahir du 14 avril 1960
effet, il est exercé au niveau politique par le Parlement, sur le décline un champ d’intervention très large englobant toutes
plan administratif par l’IGF et les inspections générales des les formes de gestion des fonds publics, et d’autre part, les
ministères et au niveau juridictionnel par la Cour des Comptes. nouvelles missions de l’IGF sont prévues par des textes juri-
diques habilitant de manière expresse l’Institution à intervenir
Les prérogatives de l’IGF en matière de contrôle et d’audit sont
dans le champ choisi par le législateur (lois organiques sur les
très étendues. Au champ d’intervention initialement défini par
collectivités territoriales, loi organique relative à la loi des
le texte fondateur et englobant l’ensemble des gestionnaires
finances, accords avec les bailleurs de fonds étrangers, …).
de fonds publics, il y a lieu d’adjoindre les missions confiées à
l’IGF en vertu des accords de prêts et dons conclus avec les Comment l'Inspection accompagne-t-elle les
bailleurs de fonds, et celles qui lui sont dévolues par la loi orga-
grandes réformes lancées par le MEF, parti-
nique relative à la loi de finances, les lois organiques relatives
culièrement la loi organique des finances, la
aux collectivités territoriales et d’autres textes particuliers.
régionalisation avancée et la mise en oeuvre
Une telle épaisseur en termes de compétences transversales des lois organiques relatives aux collectivités
en matière d’audit et de contrôle n’est dévolue à aucun autre territoriales?
organe de contrôle et seule la Cour des Comptes compte un
spectre d’intervention aussi large. Il convient de préciser au préalable que l’IGF a fait de l’accom-
pagnement des réformes initiées par le Ministère un des axes
Le Maroc a connu un certain nombre de majeurs de son plan d’action stratégique. Ainsi, l’IGF a pris part
mutations qui ont impacté la gestion de activement à la mise en œuvre de la réforme budgétaire rela-
l'Administration et ses méthodes de travail. tive à la « gestion axée sur les résultats » en 2008 à travers des
Quelles sont les répercussions sur les mis- audits de performance au niveau de plusieurs départements
sions de l'IGF ? Comment l'Inspection a-t-elle pilotes. De même, l’IGF a contribué à la mise en œuvre de la
évolué pour faire face à ces mutations réforme du contrôle de la dépense en réalisant des audits de
sachant que le texte de loi qui fixe ses mis- capacité de gestion des services ordonnateurs et sous-ordon-
nateurs centraux.
sions date de 1960 ?
Dans le sillage des réformes de l’administration publique Enfin, dans le cadre de la réforme de la LOF, l’IGF est chargée,
mises en place par le Maroc, l’IGF, en plus de l’extension de en vertu des dispositions de la loi organique n°130-13 relative
son intervention pour englober les activités de conseil, d’assis- à la loi de finances, de la réalisation, à partir de l’année 2019,
tance aux partenaires publics, d’étude et d’évaluation des du rapport annuel de performance (article 67) devant accom-
politiques et programmes publics, contribue au renforcement pagner la loi de règlement présentée au Parlement. Dans ce
de la bonne gouvernance des services publics à travers ses cadre, l’IGF a déjà élaboré, dans le cadre du jumelage institu-
constats et recommandations. tionnel avec les IGF France et Portugal, le guide d’audit et a
La problématique du développement a fait l’objet d’une littéra- l’activité économique est jugée indispensable pourvu qu’elle soit
ture abondante et, depuis le milieu du siècle dernier, plusieurs rationnelle et efficace. Dans ce cadre, il s’agit de définir les rôles et
théories ont été élaborées et sophistiquées avec le temps en vue les places respectifs de l’Etat, du marché et de la société civile.
d’appréhender une réalité plurielle et de la représenter en
Les modèles de développement suivis par des pays émergents
«modèle». Ce concept désigne un schéma théorique d’une réalité
consistent en un dosage entre le libéralisme et l’intervention-
complexe et un cas de réussite qui sert de référence en raison de
nisme actif de l’Etat. En plus de ses fonctions régaliennes, l’Etat
ses résultats et de sa perfection. Quant au concept de « dévelop-
décline le niveau de son intervention dans la sphère économique
pement », il consiste en une série de mutations structurelles et pour i) définir les secteurs considérés comme prioritaires pour l'in-
continues qui stimulent la cohérence entre les composantes de dustrialisation1, ii) mettre en place les infrastructures nécessaires,
tout un système. iii) instituer les mesures d’incitation en faveur de l’investissement
Appliqué à une réalité humaine, le « modèle de développement » privé et les mécanismes de protection du tissu productif local, …
signifie un ensemble de politiques et de pratiques, publiques et La configuration retenue en matière de régulation et de gouver-
privées, qui entraînent le progrès économique, social et culturel nance publique se démarque, selon le contexte de chaque écono-
d’un pays. mie, par :
La conception et la mise en œuvre d’un modèle de développe- • le niveau de transparence dans la gestion des affaires et
ment ne sont pas une fin en soi, mais un moyen dont les finalités l’importance accordée à la responsabilisation et à la reddition
seraient l’amélioration du niveau de vie des populations et le pro-
des comptes;
grès social. Les politiques et pratiques qui structurent tout modèle
de développement se définissent par les choix parmi les options • l’ampleur du partenariat public-privé et de l’économie solidaire;
possibles au niveau des divers domaines, dont les plus essentiels • l’adoption (ou non) de l’approche participative en matière de
de la vie humaine. Etant donné qu’il n’y a pas de liste unique des prise de décision.
caractéristiques d’un modèle de développement, les éléments qui
permettraient selon notre point de vue, la caractérisation d’un La stabilité politique et la qualité des institutions
modèle de développement seraient le mode de régulation et de Le développement économique est nécessaire mais non suffisant.
gouvernance, la stabilité politique et la qualité des institutions, le Il n’est plus un simple changement d’échelle de l’activité produc-
système de production et les formes d’organisation des activités, tive, mais recouvre aussi les changements structurels et des
le capital humain et enfin, la politique d’insertion dans l’économie valeurs. La stabilité politique et la qualité des institutions sont
mondiale. considérées comme des composantes majeures du développe-
Les décideurs des pays en développement conçoivent leur ment car, dans le cadre d’une économie mondialisée, la confiance
des investisseurs et des partenaires dans l’écosystème du pays est
modèle de développement à partir des ambitions, stratégies et
fondamentale2.
politiques qu’ils auront arrêtées, suite à une analyse approfondie
et objective des forces et des faiblesses de leurs pays, et en pre- Les pays émergents se distinguent par l’existence d’un État
nant en considération les contraintes liées à leur environnement «solide» qui a i) enclenché des réformes économiques et institu-
changeant. tionnelles structurantes, ii) encadré efficacement l’activité écono-
mique et iii) agit en tant qu’acteur/accompagnateur du change-
Le mode de régulation et de gouvernance
ment. D’ailleurs, la mise en œuvre d’une stratégie de développe-
Suite aux effets de la dernière crise économique et financière et de ment volontariste et ambitieuse ne peut être réussie par un Etat
la remise en cause du néolibéralisme, l’intervention de l’Etat dans faible ou défaillant.
1
Ce choix dépend des orientations stratégiques retenues pour servir de base à la conception du modèle souhaité et à la réalisation des objectifs qui lui sont assignés
et renvoie à un arbitrage entre les secteurs par lesquels la croissance sera tirée.
2
Visibilité à long terme, climat des affaires favorable, absence de risque d’expropriation, bonne exécution des contrats,…
Pour renforcer le développement industriel, le soutien des activi- • L’encouragement de la R&D et de l’innovation ou non.
tés exportatrices est souvent relayé par une stratégie de « remon-
Ces variantes n’ont pas les mêmes impacts sur l’accumulation du
tée de filière », en l’occurrence l’investissement dans les secteurs
savoir, des compétences, sur les gains de productivité, sur l’emploi
en amont, l’orientation de la production nationale vers des activi-
salarié ou non, et par là sur le niveau de vie des gens et leur inclu-
tés à plus forte valeur ajoutée grâce à l’appropriation des techno-
sion sociale.
logies des pays développés et la promotion de la R&D4.
Les expériences des pays émergents diffèrent selon les ambitions
Toutefois, pour les pays émergents où le secteur primaire occupait
et les objectifs fixés à moyen et long termes, selon l’importance de
une place importante dans l’économie, le décollage industriel
était précédé, dans plusieurs cas, par une profonde réforme la jeunesse dans la population totale et selon la quantité et qualité
agraire permettant l’accumulation du capital et son investisse- des ressources humaines face aux besoins anticipés dans les
ment dans les autres secteurs, en particulier dans celui secondaire. divers domaines.
En revanche, certains pays ont fondé leur modèle de développe- La différence entre les pays en développement consiste en l’ex-
ment sur le secteur agro exportateur5. Depuis, le monde a connu ploitation ou non de l’aubaine démographique dont ils bénéfi-
l’émergence de nouveaux créneaux, activités et exigences écolo- cient pour accélérer le rythme de leur développement.
giques (nouvelles technologies de l’information et de la commu-
nication, économie du savoir, préservation de la nature, …). La politique de santé
Pour ce qui est de la priorité généralement accordée à l’industrie L’état de santé joue un rôle non négligeable dans la marche vers
manufacturière, certains pays ont axé leur modèle de développe- le développement7. En effet, les politiques sanitaires contribuent
ment sur les services à haute valeur ajoutée tels que les services au développement durable dès lors qu'elles permettent de
aux entreprises, les technologies de l’information, l’«économie du réduire les périodes d’indisponibilité au travail. C’est pourquoi la
savoir», … et ce, en raison de leurs effets induits sur les autres sec- formation du capital humain devrait être renforcée par des poli-
teurs. tiques de santé efficaces.
3
La croissance économique ne peut être soutenable et mener vers le développement que si le pays en question poursuit les bonnes politiques économiques et pos-
sède des institutions de qualité ».
4
Ce modèle, qui a perdu de sa crédibilité après la crise asiatique de 1997, reste tout de même une référence.
5
Voir les expériences de certains pays d’Amérique latine.
6
Le capital humain est défini comme l'ensemble des aptitudes, talents, qualifications et expériences accumulés par un individu et qui déterminent ses capacités à pro-
duire pour lui-même ou pour autrui.
7
La Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (CNUED) affirme que la santé et le développement sont étroitement liés.
8
Ce critère est parmi ceux considérés comme les plus importants par les organisations financières internationales et les organismes de rating.
Mais l’attraction incontournable de cette mise en appétit est dit que seuls les USA avaient les moyens de développer de
un objet insolite qui trône au milieu du musée. Il s’agit d’un telles infrastructures, et ils en donnaient pour toute preuve le
document, vieillot mais pas très ancien, protégé par une rythme de progression du réseau autoroutier en Europe en ce
plaque en verre tel un précieux parchemin qui nous est par- temps-là.
venu depuis des temps immémoriaux. Les visiteurs lisent, cha-
cun à leur rythme, les deux pages dactylographiées dans cette A la même époque, d’autres experts avaient critiqué la poli-
police de caractères en vogue dans les années 1960 –celle qui tique volontariste des barrages adoptée par le Maroc aux len-
noircit le blanc des « e », avant de commencer à s’esclaffer, demains de son indépendance si ce n’était la clairvoyance et
chacun à leur manière, du contenu du texte et de s’engager la détermination d’un visionnaire hors pair, Feu Sa Majesté Le
dans des discussions animées et interminables sous le regard Roi Hassan II, Paix à son Âme. Aujourd’hui, en ces temps de
amusé de leur hôtesse.
réchauffement climatique et de tarissement des ressources
hydriques, les marocains ont une pensée empreinte de recon-
Pour la petite ou la grande histoire –cela dépend du point de
naissance pour ce Roi Visionnaire à chaque fois qu’ils ouvrent
vue-il s’agit d’un extrait du contrat de financement proposé par
le robinet pour profiter de l’eau potable.
un bailleur de fonds international dont les conditions léonines,
pour ne pas dire scélérates, déconseillaient indirectement, mais
fortement, au gouvernement de la Corée du Sud d’investir dans Les deux exemples précités disent l’importance cruciale des
une usine métallurgique, en l’occurrence POSCO. Un projet grands choix d’investissements publics dans les trajectoires
voué à l’échec selon les experts de cette importante institution nationales de développement économique et social.
en raison de son inadéquation avec le niveau de développe-
ment socio-économique du pays à l’époque ! Une fonction complexe à plusieurs variables…
Les coréens du sud racontent aussi une histoire similaire à pro- Ces choix représentent l’une des fonctions les plus complexes
pos de l’autoroute Séoul-Busan traversant le pays du nord au et les plus sensibles des pouvoirs publics. Une fonction qui
sud depuis la fin des années 1960 alors que les automobiles met en équation une ambition, des idées, des objectifs, des
étaient encore rares dans le pays à cette époque. Ils rappor- projets, des budgets, des territoires, des temporalités, des
tent que les experts internationaux, toujours-eux, leur avaient forces et des contraintes. Une fonction qui nécessite un effort
1
Shanta Devarajan, « Le modèle de développement marocain : état des lieux », Panel 1, Colloque international organisé à Skhirat les 2 et 3 juin 2016 sous le thème
«Quel Modèle de développement pour l’entrée du Maroc dans le concert des pays émergents ? » par l’Association des Membres de l’Inspection Générale des Finances
en collaboration avec le Ministère de l’Economie et des Finances.
2
Gouvernement du Maroc, Banque Africaine de Développement et Millennium Challenge Corporation, « Diagnostic de croissance du Maroc, analyse des contraintes
à une croissance large et inclusive », Rabat, 2014, 241p, p.57.
3
Abdellatif Jouahri, Wali de Bank Al-Maghrib, « Témoignage », 10ème Colloque international des finances publiques organisé à Rabat les 16 et 17 septembre 2016 sur le
thème « Pouvoirs politiques et finances publiques : Quels enjeux au Maroc et en France ? » par la Trésorerie Générale du Royaume et la FONDAFIP.
4
Shanta Devarajan op.cit.
5
Gouvernement du Maroc, Banque Africaine de Développement et Millennium Challenge Corporation, « Diagnostic de croissance du Maroc, analyse des contraintes
à une croissance large et inclusive », Rabat, 2014, 241p, p.57.
6
Ministère de l’Economie et des Finances, « Note sur la répartition régionale de l’investissement », Projet de loi de finances relative à l’année 2016, 74p, p.10, téléchar-
geable sur www.finances.gov.ma.
7
Ministère de l’Economie et des Finances, « Rapport sur les établissements et entreprises publics », Projet de loi de finances relative à l’année 2016, 199p, p.20, télé-
chargeable sur www.finances.gov.ma.
8
Haut-commissariat au Plan, « Synthèse des résultats des études sur quelques aspects du capital humain au Maroc », 2015, téléchargeable sur www.hcp.ma.
9
Ahmed Lahlimi, Haut-Commissaire au Plan, «Le Maroc doit rechercher la convergence plutôt que l'émergence », "La vie éco" du 01/10/2015, téléchargeable sur
www.hcp.ma.
10
Banque Mondiale, 2016, données disponibles sur api.worldbank.org
1
Selon la définition de l'OCDE, le capital humain est "l'ensemble des connaissances, qualifications, compétences et caractéristiques individuelles qui facilitent la créa-
tion du bien-être personnel, social et économique". Dans son célèbre ouvrage « Human Capital », l'économiste américain Gary Becker y voit "l'ensemble des capacités
productives qu'un individu acquiert par accumulation de connaissances générales ou spécifiques, de savoir-faire, etc."
2
Il est intéressant de savoir que les travaux réalisés par les auteurs de ces trois courants ont eu en grande partie des prix Nobel (Solow, Schultz, Becker, Heckman, Lucas, A Sen,
Spence….).
3
http//www.Wds.Worldbank.org/servlet :WDSContent.Server/WDSP/IB/2014/09/04
Cette approche du capital humain constitue encore un cadre analytique de référence pour des organismes internationaux comme la Banque mondiale pour laquelle, depuis
les milieux des années 1990, le taux de rendement de l’éducation est devenu le principal indicateur de rentabilité de l’investissement éducatif.
4
Philippe Aghion et Élie Cohen « Éducation et croissance », Rapport pour le CAE, la Documentation française. Paris, 2004.
5
Cette approche théorique a permis d’enrichir la mesure de la pauvreté et du développement donnant naissance au début des années 1990 à l’Indice de Développement Humain
du PNUD.
6
Philippe Hugon, « Institutionnalisme et développement : les performances des institutions scolaires ». Revue Economie et Institutions – n°20-21 – 1er et 2e semestres 2014.
7
Philippe Hugon, « la scolarisation et l’éducation : facteurs de croissance ou catalyseur du développement ? » Mondes en développement 2005/4 (n°132),PP 13-28.
8
Ahmed Moatassime, « le Maghreb face aux enjeux culturels euro-méditerranéens. Langage et Education à l’épreuve d’une nouvelle donne » Ed. Wallada 2008.
9
Rappelons que le PNUD définit l’Indice de Développement Humain comme un indicateur composite qui mesure l’évolution d’un pays selon trois critères de base : (i) la santé et
la longévité mesurées d’après l’espérance de vie à la naissance ; (ii) l’éducation mesurée par le taux d’alphabétisation des adultes et le taux brut de scolarisation combiné
du primaire secondaire et du supérieur ; et (iii) un niveau de vie décent mesuré par le PIB/habitant en parité de pouvoir d’achat en dollar US (PPA).
10
Selon les données du recensement de 2014, la répartition de la population âgée de 25 ans et plus selon le niveau d’éducation montre qu’à l’échelle nationale, 45% ne disposent
d’aucun niveau d’instruction, 21,2% disposent d’un niveau d’enseignement primaire, 12,3% du niveau du collège, 10,2% du niveau du lycée et 8% du supérieur. En milieu
urbain, la proportion de la population n’ayant aucun niveau d’instruction est de 32,6% (66,4% en milieu rural) et celle disposant d’au moins du niveau secondaire est de 26,2%
(4,3% en milieu rural).
Le nombre moyen d’années d’études de la population âgée de 25 ans et plus en 2014 est de 4,4 années. Cette moyenne est de 5,8 années en milieu urbain et de 1,9 années
en milieu rural. Par sexe, le nombre moyen d’années d’études est de 5,3 années au niveau des hommes et de 3,4 années pour les femmes.
11
L’indice du capital humain couvre 46 indicateurs basés sur des données publiques compilées par des organisations internationales comme l’OIT, l’UNESCO ou l’OMS.
12
Pour le PISA organisé par l’OCDE, le Maroc prépare sa première participation pour l’édition de 2018.
13
Aomar Ibourk « Les acquis scolaires au Maroc : un état des lieux » Policy Brief- May 2016 PB-16/14 OCP Policy Center.
14
Universal basic skills: What countries stand to gain ? OECD 2015.
15
Op. cit p 57 et p 64
16
CSEFRS, Décembre 2014 : « La mise en œuvre de la Charte Nationale de l’Education et de la formation, 2000-2013. Acquis, déficits et défis », Résumé du Rapport analytique, P. 12.
17
« Diagnostic de croissance au Maroc, analyse des contraintes à une croissance large et inclusive », BAD-Gouvernement du Maroc- MCC. 2015
18
Le capital humain au Maroc se caractérise par un taux de chômage des diplômés élevé conjugué au phénomène d’émigration (op cit).
19
Banque mondiale, «Un parcours non encore achevé : la réforme de l’éducation au Moyen Orient et en Afrique du Nord » 2007. Résumé analytique, P.5 et 6
20
Claude Lessard, Anyléne Carpentier, Politiques éducatives : la mise en œuvre. Presses universitaires de France, collection « Education et société », 2015, 208 p
21
Rappelons que, suite à l’annonce de la vision 2015-2030, les mesures prises en matière de langues étrangères consistent à enseigner le français dès la première année et l’anglais
à partir de la quatrième année du primaire. A partir du secondaire, il sera possible d’opter pour une troisième langue étrangère : l’espagnol, l’italien ou l’allemand.
22
La part de l’offre privée dans le total des effectifs scolarisables est près de 14% pour le primaire, près de 8% dans le secondaire (collégial et qualifiant). Dans l’enseignement
supérieur, cette part atteint près de 5% du total. Tout indique que ces parts seront encore plus importantes dans les années à venir.
23
La gestion des ressources humaines dans les secteurs d’éducation et l’un des domaines où il est possible de dégager d’importantes économies budgétaires en s’attaquant de
front à certains comportements inadaptés (absentéisme, faible productivité, sous-utilisation de la charge horaire réglementaire…). Ainsi, par exemple, comme l’a noté le récent
rapport du comité international pour le financement de l’éducation, l’Etat marocain perd chaque année près de 1,2 milliard de DH à cause de l'absentéisme des enseignants
(un taux d’absentéisme estimé à 7,5%).
Depuis les années trente, les théoriciens et praticiens ont compris En fait, les PME privées dont le nombre total excède en règle géné-
que la firme managériale à capital diffus a plus de chance, d’être rale 95 %, hors secteur agricole, sont une source essentielle d’em-
efficiente malgré certains obstacles (coûts d’agence) qui peuvent plois et génèrent des recettes considérables tant à l’intérieur qu’à
être atténués par les mécanismes de gouvernance. Cette firme l’exportation dans les pays de l’OCDE comme dans les pays en
pourrait être le véhicule par excellence d’une stratégie de déve- transition et en développement1. À l’évidence, une hausse de la
loppement ancrée dans la trame de l’innovation. Le dirigeant, compétitivité des PME pourrait contribuer au développement
mandaté par le propriétaire pour gérer sa firme, mène des straté- économique et social et à la réduction de la pauvreté.
gies dans le but d’atteindre des performances meilleures. La quête Dans le monde entier, le secteur des petites et moyennes entre-
de profit implique conséquemment le recours, entre autres, à l’in- prises joue un rôle moteur dans l’innovation et la création d’em-
novation pour maximiser la valeur de l’entreprise (activisme du plois. Ce secteur, disons-le clairement, pèse lourd. D’après les esti-
manager VS passivité du propriétaire). mations, plus de 90 % des entreprises dans le monde sont des
PME. Les personnes qui éprouvent une peine à y croire doivent se
En rapport avec une idée précédente, nous comprenons que
détromper car, dans l’ensemble, ce sont les PME qui génèrent de
toute action, souvent menée par les pouvoirs publics, visant la
la croissance, créent des emplois, se développent plus rapidement
mise à niveau de la PME doit tenir compte de son mode d’organi-
et sont plus novatrices. Mais par-dessus tout, elles sont nettement
sation. Les structures familiales sont plutôt rigides à toute tenta-
moins complexes (du point de vue de la structure) et plus effi-
tive d’innovation puisqu’elle est toujours considérée comme por-
cientes et souples que les grandes entreprises.
teuse de risque majeur préjudiciable à la vie d’entreprise. Par
conséquent, nous estimons que les programmes menés par les Nombreux, en effet, sont les chercheurs, les universitaires et les
pouvoirs publics dans ce sens ont une grande probabilité de ne économistes qui ont, au fil des années, cherché la formule
pas être de vrais succès. gagnante mais avec des résultats mitigés. Il faut donc encore réflé-
1
Voir OCDE (2002), CEAP (2000), FUNDES (2002).
2
Bulletin de la Banque de France, 2002.
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Le PIB :
La Malaisie est un pays de 31 millions d’habitants pour un PIB en 2015 de 375 MMUSD (33ème rang mondial sur 189 pays), soit un PIB/ha
de 12127 USD, plus que le triple de celui du Maroc. En termes de parité de pouvoir d’achat (PPP), le PIB/ha de ce pays est de 25833 USD
avec un classement mondial au 45ème rang, tandis que celui du Maroc n’est que de 8097 USD au 114ème rang . Pour y voir plus clair, le
PIB/ha en PPP était au même niveau que celui du Kenya, en 1980. Aujourd’hui, il en vaut le quadruple.
L’emploi :
L’emploi est en très bonne santé avec un taux de chômage se situant autour de 3% seulement au cours des 5 dernières années . Ce taux
n’a pas franchi la barre de 3,7% depuis 1992, soit l’une des meilleures performances au monde. Qui plus est, la Malaisie a progressive-
ment augmenté sa capacité d’accueil des travailleurs étrangers à 2,135 millions en 2015 . Le chômage des jeunes (15-24 ans) entre 1991
et 2014 affiche une moyenne de 9.9% pour la Malaisie, tandis que celui du Maroc se situe à 20,5% .
Le développement humain :
L’IDH de la Malaisie est considéré comme élevé, atteignant 0.779 (62ème rang), tandis que celui du Maroc se situe dans la tranche
moyenne au titre de l’année 2014 (0.628 au 129ème rang) . Par ailleurs, dans la catégorisation du World Economic Forum de 2015 relative
à l’indice du capital humain, elle se positionne à la 42ème place au niveau général et fait mieux que des pays avancés comme l’Espagne
et la Grèce. Son classement est pénalisé par les mauvaises performances du groupe des plus de 65 ans. D’ailleurs, dans la catégorie des
15-24 ans, elle se hisse au 20ème rang devant la France, la GBR et les Etats-Unis. Le Maroc figure au 98ème rang et reste au bas du tableau
au niveau de toutes les tranches d’âge. Le taux d’alphabétisation des adultes est passé de 69.5% en 1980 à 94,6% en 2015. Il est de 98.4%
pour les 15-24 ans avec une parité entre hommes et femmes .
La recherche et développement (R&D):
Selon les chiffres de l’UNESCO au titre de l’année 2012, la Malaisie dispose de 2593 chercheurs par million d’habitants, soit plus que le
double du ratio du Maroc (1180). Les dépenses en R&D dépassent 1%, tandis que le Maroc reste autour de 0.7%.
L’un des constats les plus saillants, à cet égard, est la répartition des chercheurs par domaine d’activité. En 2012, plus de 42% des cher-
cheurs exercent dans l’ingénierie et les technologies et environ 19% dans les sciences sociales et humaines. On observe la même ten-
dance chez certains pays développés comme le Japon (48% et 9% en 2014). Toutefois, ces parts sont quasiment inversées pour le Maroc
avec respectivement 7% et 46,5% en 2011 .
La compétitivité :
A considérer l’indice de compétitivité globale, la Malaisie fait mieux que beaucoup de pays avancés et se positionne à la 18ème place sur
140 pays dans le classement 2015-2016. Elle est 4ème en ce qui concerne la protection des investisseurs minoritaires, 14ème en matière de
création d’entreprises et 18ème dans le volet relatif à la "facilité de faire des affaires", selon le rapport Doing Business de 2015.
Sources : Données du FMI, de la Banque Mondiale, de la Banque Centrale de la Malaisie et de l’UNESCO
1
Banque Mondiale, World bank analytical classifications
1994
1992
2008
2010
2
2014
2002
1998
2004
2000
1996
201
2
Exploitation des données du Département des statistiques de la Malaisie
3
Idem
4
S. Hassan, Z. Othman, M.Z. AbdKarim, Private and public investment in Malaysia : A panel tile-series analysis ; International Journal of Economics and Financial Issues ; 2011; pp 199-210
5
1 MYR = 0.227 US$ (Cours du 11/11/2016)
6
Statistiques 2016 de la Banque Centrale de la Malaisie BNM
7
Base de données du FMI et de la BNM
8
Base de données du FMI
8
Rapports de la Banque central de la Malaisie BNM
9
Département des statistiques de la Malaisie
10
Malaysia Automotive Association statistics 2015
11
Statistiques de l’AIVAM Association des importateurs des véhicules au Maroc
12
WEF ; Human Capital Outlook ; 2016
13
Eurostat, année 2013.
14
Airport council international
15
Département des statistiques de la Malaisie
16
Département des statistiques de la Malaisie
17
Base de données de l’UNESCO
18
Marché des capitaux de la Malaisie.
Intervenant à l’occasion de la 11ème Conférence “Enriching the sur le plan régional, il appartient aux pays arabes, aussi bien,
Middle East’s Economic Futur”, M. Mohammed BOUSSAID a mis exportateurs qu’importateurs d’énergie, de concevoir un
en exergue l’importance cruciale de la stabilité qui constitue la modèle de développement basé sur la diversification des
pierre angulaire de tout processus de développement durable sources de revenu, en tant que solution logique, pour relever les
dans la région arabe et les autres régions du monde. défis actuels et futurs des pays de la région.
Soulignant que la stabilité constitue le fondement essentiel pour Le Ministre a rappelé dans ce cadre que le Maroc a adopté une
surmonter les défis politiques, économiques et sociaux auxquels stratégie de diversification de ses sources de revenu, ce qui lui a
la région fait face, M.BOUSSAID a indiqué que la priorité devrait permis de réaliser durant les dernières années des taux de crois-
être accordée à l’instauration d’un climat de stabilité et de paix sance remarquables et de lancer un vaste chantier de moderni-
dans les pays frontaliers, qui est un préalable à la mise en place sation de l’économie marocaine. En effet, le Royaume a lancé
d’un processus de développement, de progrès et de prospérité. durant les dernières années un ensemble de stratégies secto-
Faisant référence à l’expérience des pays du Golfe qui ont réussi rielles qui ont déjà démontré leur efficacité, notamment dans les
à construire un modèle d’intégration économique prospère, M. secteurs de l’agriculture, de l’industrie et des énergies renouve-
le Ministre a souligné l’importance de l’intégration régionale lables où le Maroc vise à atteindre un taux de couverture de ses
dans la croissance économique des pays arabes. besoins énergétiques de 42% à l’horizon 2020 et de 52% à l’ho-
rizon 2030.
Ainsi, le défi majeur auquel sont confrontés les pays de la région
réside dans la réalisation de l’intégration et la croissance, laissant D’un autre côté, M. BOUSSAID a souligné durant son interven-
constater que la création de postes d’emploi, notamment en tion l’importance que revêt la dimension environnementale
faveur des jeunes, est une priorité pour atteindre le développe- dans le développement durable du Royaume. De même, il a
ment escompté et ce, compte tenu de la place prépondérante insisté sur la nécessité de l’implication de la femme arabe dans
qu’occupe la jeunesse dans les sociétés arabes. tout processus de développement et a, à ce titre, signalé la prio-
Dans ce sens, le Ministre a affirmé que, sous la conduite éclairée rité de la mise en place des réformes pour faciliter l’intégration
de SM le Roi Mohammed VI, le Maroc est déterminé à consolider de cette catégorie vitale dans le tissu économique et social
son partenariat avec l’ensemble des Etats du Conseil de arabe.
Coopération du Golfe, partant de sa conviction de l’importance A signaler que cette Conférence organisée par le Ministère des
de ce partenariat, aussi bien, dans le développement de l’ensem- Affaires Etrangères du Qatar en collaboration avec le Centre de
ble de la région arabe, que dans sa contribution qualitative dans Développement du Proche Orient de l’Université de Californie, a
la résolution des conflits à l’échelle régionale et le renforcement
connu la participation de plusieurs responsables gouvernemen-
du processus de développement durable.
taux et hommes d’affaires de plusieurs pays ainsi que des cher-
Il a également fait observer que face à la chute des prix du cheurs et les représentants des organisations internationales et
pétrole dans les pays de la région et son impact géostratégique régionales.
Par ailleurs, et en appui au développement de la métropole de Pour rappel, le programme « Villes sans bidonvilles » a été
Casablanca, une assiette foncière d’une superficie de l’ordre lancé en 2004 afin de lutter contre la pauvreté et l’exclusion
de 10 ha abritant l’ancien port de pêche a été cédée au profit urbaine. Ce programme concerne 85 villes et 348.000
de la société Wessal en vue de la réalisation d’un projet d’in- ménages résidant dans près de 1.000 bidonvilles.
En vue d’une meilleure valorisation du patrimoine foncier mobilisé en appui des programmes de développement régionaux, l’approche
ci-après a été privilégiée :
• La cession du foncier relevant du Domaine Privé de l’Etat par appel à manifestation d’intérêt pour la réalisation de projets
d’investissement ;
• La location de certains terrains (au lieu de la cession) au regard des projets envisagés (équipements communaux d’intérêt général,
équipements culturels ou d’animation, …) ;
• La rétrocession des terrains expropriés au prix de revient après application des frais de portage ;
• En ce qui concerne les zones d’activités, les modalités de valorisation des terrains seront définies de façon à permettre à l’Etat de
récupérer, au moins, le prix d’acquisition du foncier.
Les travaux de cette rencontre scientifique s’inscrivent dans la tribunal peut connaître ; il s’agit de la compétence appréciée
démarche d’ouverture de l’Agence Judiciaire du Royaume sur en raison de l’objet du litige.
son environnement et particulièrement sur l’Université et la
recherche scientifique. Les débats ont porté sur diverses questions, notamment les
problématiques liées au cadre juridique qui réglemente la
L’intervention de l’Agent Judiciaire du Royaume avait pour compétence matérielle des juridictions de droit commun et
objectif de mettre l’accent sur les diverses problématiques celles spécialisées, celles que pose la procédure de trancher
juridiques que pose la question de la compétence matérielle l’exception d’incompétence ou encore qui résultent de la
des tribunaux au Maroc. Cette question est au cœur des décision de renvoi à la juridiction compétente, les problèmes
débats juridiques qui animent le travail des professionnels qui concernent les affaires des établissements semi-publics et
chargés de défendre les intérêts des personnes morales de les sociétés chargées de mission de service public ou qui sont
droit public. En effet, la notion de compétence matérielle ou « liés à la régularisation de la situation administrative des
ratione materiae » recouvre toutes les classes d’affaires qu’un employés des établissements publics…etc.
Dans le cadre de la coopération avec les pays d’Asie, nantes, la République de Chine entend contribuer fortement à
l’Administration des Douanes et Impôts Indirects (ADII) a reçu la lutte contre la contrefaçon dans le monde.
une délégation chinoise de haut niveau, composée de plu-
sieurs départements gouvernementaux et conduite par M. Ma La partie marocaine a pour sa part mis en exergue les efforts
Enzhonget, vice-directeur général de l’Office national pour la déployés par le Maroc dans ce domaine et particulièrement
lutte contre la contrefaçon et la protection de la propriété par son administration douanière à la fois sur le plan législatif
intellectuelle. et opérationnel. La contrefaçon a été érigée, à partir de 2014,
par la législation douanière en délit douanier, ce qui a contri-
Présidée par le Directeur Général de l’ADII, M. Zouhair Chorfi, bué de manière remarquable à sa diminution, vu l’effet dissua-
cette séance a permis aux deux parties d’échanger leurs expé- sif qu’a entraîné l’adoption de cette mesure.
riences en matière de lutte contre la contrefaçon.
Elle a également souligné que les moyens d’intervention
La partie chinoise a présenté le contexte de cette mission, qui engagés au profit de cette nouvelle mission et les efforts
s’inscrit dans le cadre d’une stratégie pilotée par le plus haut importants consentis ces dernières années, en collaboration
niveau du gouvernement du pays, et s’articule autour de qua- avec les détenteurs de marques, ont donné leurs fruits. Le
tre principales mesures visant essentiellement l’amélioration nombre d’opérations de suspension ou de saisies des mar-
de la qualité des produits chinois exportés, notamment les chandises contrefaites est, en effet, passé de 198 en 2013 à
médicaments, les textiles et les produits électriques ainsi que 278 en 2015.
les marchés frappés par la contrefaçon.
Au terme de cette séance de travail, les deux parties ont
Elle a par ailleurs donné un aperçu sur les moyens importants convenu de poursuivre leurs efforts dans ce domaine pour
mis en place pour mettre en œuvre cette stratégie et ce sur les gagner en efficacité et d’examiner les possibilités de conclure
plans structurel et sectoriel. Avec 100 départements spéciali- un accord qui facilitera et renforcera la coordination entre les
sés et une action soutenue de coopération entre parties pre- deux parties en la matière.
Le site web LOF : un outil de communication usagers d’accéder facilement à la documentation (textes
pour accompagner le changement réglementaires, guides, manuels, …) et aux activités
Dans le cadre de l’accompagnement de la mise en œuvre de événementielles relatives à la LOF.
la Loi Organique N° 130-13 relative à la loi de Finances, un site
internet dédié à la LOF a été mis en ligne. Principal canal d’in- •L’accès restreint, accessible via un login et un mot de passe,
formation et d’échange, l’accès au site se fait selon deux est destiné aux responsables et aux cadres de
modes de diffusion, « un accès large » et « un accès restreint»: l’administration et des institutions publiques pour favoriser
leur adhésion à une vision partagée de la réforme et bâtir un
•L’accès large au grand public, vise à le sensibiliser aux enjeux
et aux acquis de la réforme budgétaire. Son contenu consensus autour de la LOF. Cet espace de travail et de
regroupe toutes les informations relatives aux objectifs et partage regroupe l’ensemble des outils opérationnels de la
aux apports de la LOF dans la gestion des finances LOF, ainsi que le calendrier des formations prévues, visant le
publiques. Les informations du site sont présentées de renforcement des capacités des acteurs de la dépense
manière simple et ergonomique afin de permettre aux publique.
-2% 40 34,9
3 3 3 4
fév-1avr-1 juin-1aoû-1o3ct-13déc-13fév-14avr-14juin-1a4oû-14oct-14 déc-1 fév-15avr-15juin-15aoû-15oct-15déc-15 fév-16avr-16juin-1a6oû-16 30 26,4 26,5 25,5
Source : HCP ; Elaboration : DEPF
20 17,7 17,3
11,2
10 7,9
La situation des échanges extérieurs a été marquée, au terme 6,2
des neuf premiers mois de l’année 2016, par une 0
I.S I.R T.V.A T.I.C Droits de Enregistrement
augmentation du déficit commercial de 14,3% à 133,6 douane et timbre
milliards de dirhams et une baisse du taux de couverture de 3 Source: MEF, Elaboration DEPF
points à 55,2%. Cette évolution s’explique par un
accroissement, en glissement annuel, de la valeur des
importations (+6,8% à 298,4 milliards de dirhams) plus Les dépenses ordinaires ont enregistré un taux de réalisation
important que celui des exportations (+1,3% à 164,8 milliards de 65,1% et ont augmenté de 3% à 137,7 milliards de dirhams.
de dirhams). La hausse des exportations est imputable, Cette évolution s’explique par la hausse des dépenses de
principalement, à la bonne performance des métiers biens et services et des charges en intérêt de la dette
mondiaux du Maroc, en l’occurrence les secteurs de respectivement de 4,8% et 5,6% à 108,5 et 21,7 milliards de
l’automobile (+11,7%), de l’aéronautique (+9,2%), de dirhams, atténuée par le repli des charges de compensation
l’agroalimentaire (+9%), de l’électronique (+6,8%) et du textile de 22,1% à 7,5 milliards de dirhams. De leur côté, les dépenses
et cuir (+5,9%). En revanche, le chiffre d’affaires à l’export du d’investissement ont augmenté de 15,6% pour avoisiner 40
groupe OCP a enregistré une baisse de 14,1% liée, milliards de dirhams et ont été concrétisées à hauteur de
essentiellement, à un effet-prix. S’agissant des importations, 75,2%.
nov.-13
fév.-14
mai-14
août-14
nov.-14
fév.-15
mai-15
août-15
nov.-15
fév.-16
mai-16
août-16
fév.-13
mai-13
août-13
août-12
nov.-12
0,3%
-12% -10% -8% -6% -4% -2% 0% 2% 4%
Source: BAM, Elaboration DEPF
Fin août-15 Fin août-16
Source: MEF, Elaboration DEPF
Au niveau du marché primaire des bons du Trésor, les levées
La masse monétaire a augmenté, en glissement annuel, de brutes du Trésor au titre du troisième trimestre 2016 se sont
5,5% à fin août 2016, enregistrant une amélioration raffermies, par rapport au deuxième trimestre 2016, de 22,2%
comparativement au taux enregistré le mois dernier (+5%) et à 26 milliards de dirhams. En termes de structure, cette hausse
une décélération comparativement à celui enregistré l’année a concerné le volume des maturités courtes et moyennes qui
précédente (+6,2%). Ce ralentissement a découlé, ont représenté respectivement 48,4% et 49,2% des levées du
particulièrement, du recul des créances nettes sur trimestre après 23,6% et 33,9% le trimestre précédent. En
l’administration centrale (AC) de 4,1% à 147,9 milliards de revanche, le volume levé des maturités longues s’est replié
dirhams, en atténuation par rapport aux replis enregistrés pour ne représenter que 2,3% des levées du trimestre après
depuis fin mars 2016 et après un accroissement de 11,2% 42,5% le trimestre antérieur. Au terme des neuf premiers mois
l’année précédente. Cette évolution est en relation avec l’effet de 2016, les levées brutes du Trésor ont reculé, par rapport à
conjoint de la baisse des créances des autres institutions de fin septembre 2015, de 25,9% à 82,3 milliards de dirhams,
dépôt (AID) sur l’AC de 6,2% après un accroissement de 5,9% réparties à hauteur de 25,4% pour le court terme, 38,6% pour
un an auparavant, et le repli de leurs engagements vis-à-vis de le moyen terme et 36% pour le long terme après
l’AC de 35,4% après un recul de 26,6%. De leur côté, les respectivement 29,2%, 48,9% et 21,9% l’année précédente.
réserves internationales nettes qui ont atteint 248,8 milliards Quant aux remboursements du Trésor, ils ont reculé, en
de dirhams à fin août 2016 ont ralenti, enregistrant une glissement annuel, de 3,7% à 71,9 milliards. Compte tenu de
hausse de 18,2% après +21,8% le mois précédent et +19,1% à ces évolutions, l’encours des bons du Trésor émis par
fin août 2015. En revanche, le rythme d’accroissement, en adjudication s’est établi à 480,5 milliards de dirhams à fin
glissement annuel, des crédits bancaires s’est amélioré, septembre 2016, en hausse de 1,4% par rapport à fin juin 2016
s’établissant à +3,4% pour atteindre 788,6 milliards de et de 2,2% par rapport à fin décembre 2015. Concernant
dirhams après +2,2% le mois précédent et +2,1% l’année l’évolution des taux moyens pondérés primaires des bons du
dernière. Cette évolution recouvre, particulièrement, la Trésor, comparativement au deuxième trimestre 2016, ils se
hausse des crédits à l’équipement et des facilités de trésorerie, sont ajustés à la hausse, enregistrant des augmentations
respectivement de 5,5% et 0,8% après un recul de 1,5% et comprises entre 32 pb et 43 pb après des replis allant de 45 pb
3,5% l’année précédente. à 74 pb le trimestre précédent.
25 450,4 20,0
volume de ces opérations d’injection de liquidité, 11,3 450
20
essentiellement, à travers les avances à 7 jours sur appels 9,0 12,8
15 439,6 18,9 24,1 20,8
440
d’offre, dont le volume moyen s’est établi à 17,9 milliards de 10 11,8
430
7,2
dirhams au cours du troisième trimestre 2016. L’encours des 5 13,2 14,6 12,6 420
4,6 4,2 3,3 5,0
opérations de prêts garantis à 1 an, quant-à-lui, s’est établi à 0 410
T1-15 T2-15 T3-15 T4-15 T1-16 T2-16 T3-16
4,1 milliards de dirhams à fin septembre 2016. S’agissant du Court terme Moyen terme
taux interbancaire moyen pondéré, il s’est ajusté à la hausse Long terme Encours (échelle droite)
au cours du troisième trimestre 2016 pour évoluer à des Source: MEF, Elaboration DEPF
niveaux proches du taux directeur. En moyenne, il s’est établi
à 2,23%, en hausse de 14 pb par rapport au deuxième Les indicateurs de la Bourse de Casablanca ont enregistré une
trimestre 2016 après un repli de 39 pb le trimestre précédent. évolution globalement favorable au cours du troisième