E.Betant - Histoire de La Guerre Du Péloponèse PDF
E.Betant - Histoire de La Guerre Du Péloponèse PDF
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TIJRE GRECQIJE
I{ISTO IRE
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DU pÉl,oPolÈsn
DD T}IUCYDIDE
TRADUCTIOII T{(1UVELLE
PARIS
LIBRÀIRI!] DE t. IIACHETTE ET 0i",
BouLEvÀRD SÀINT-GERM^rN, No 77
t 863
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HISTOIRE
DE LA GUERRE
DU PÉLoPoNÈsu
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PARIS. IMPRIMERIE DE CH. LAHURE llT C'"
- Rue de Fleurus, 9
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DT] PELOPONÈSE
DE THUCYDIDE
TRADUCTIOlI I{llUVELLE
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NOTICE BIOûRAPHIQUE.
Lesseu]srenseignementscertainsqueDouspossêdionssurlaper.
se tirent de que\ues passages de son livre' Les
ro"". ït iftucydiie
"qui -notamment
il; Jooné.. se rencontrent ie .i tl, dans les deux
biocraphies, dont I'une est attribuée à lllarcellinus et
l'autre est ano-
;;;i;;;'dil;; da1. trop récenre pour avoir beaucoup d'auroriré.
6ffi,';;;i;., dans des'détails d,un intérêt secondaire, nous bor-
essentielles de lavie
nerons-nous à rapporter les circonstances les plus
;; i;6Àd", duitu" qui ont eu quelque influenoe sur sa carrière
d'historien.
comme
Thucvditle s'est nommé en plusieurs endroits de son ouYraget
,,iiuît-"rîi"i q". i.titre nà se perdlr. En têre du livre, it prend lail
illi;é d-;;it;y;* dâthènes; unË seule rois
Jt'iv, l]-1.,:l1l'crv)'
se cite lui-
iioute à son nôm ..tri Or soh père Oloros I c'est lorsqu'il
mê.e en qualité de fonctionuaire public'
- Tous les témoignages ,te t'antiquité s'accordent à représenter Thu-
.vaia.commeap-partenantparsanaissanceà]afamil|edeMiltiadeetem'
dË cimon. I.e nom même àe sotr père oloros semble
avoir été
;;r;6t;.; ancien roi de Thrace dont Miltiade devint le gendre dans
ï" i..pt où il gouvernait la Chersonèse pour Ie compte des À-théniens'
iiuir nïràiaeg"rê Thucydide était-il parônt du vainqueurde Marathon,
o'est
- ce que aucun autzur n'a eu ie ioin de nous apprend-re'-
épousa une
ielon î{arcellinus et le biographe anonyme, Thucydide
de Scapté-Hyie, ttotàee Hogesip-yte' comme la mère de Ci-
femme
mon. Il tlut à cette allianee les fameusei"otintt
d'or qu'il-posséd'ait
.rr;ïnro.u, et dont ii fait merrtion au Livre IV, chap' cv' Thucydide
if;;;i,'ne parle que tle I'exploitarion.et non de la propriété de ces
les Àthé-
minesl or, colnme dËfuis la conquète de I'tle cle Thasos'
oiàoll'eiui*nt rendus maîtres dei mines du mont Pangéer on
peut
rv NOTICE BIOSRAPHIQUE.
aussi bien crorre que Thucydide n'en était que le fermier. Àu surplus
ce détail a peu d'importance;oe qui n'est pas douteux, c'est que notre
auteur possédait une fortune considérable, qui lui assurait à la fois
I'indépendance nécessaire à I'exécution d.'un immense travail et les
moyens de se livrer à la plus vaste enquête, en pecueillant à grands frais
les matfriaux dont il avait besoin.
Pour ce qui est de son âge, Ia seule chose que Thucydide nous ap.
prenne est qu'il assista à toute la durée de la guerre du Péloponèse,
en pleine possession de toutes ses facultés (Liv. Y, chap. xxu). Selou
Marcellinus, il avait plus de cinquante ans lorsqu'il mourut I or' comme
cette mort est certainementpostérieure à la prise d'ethènes, ilfaudrait
admettre qu'au début des hostilités il avait à peine vingt-quatre ans,
ce qui ne stallie guère avec I'expérience politique et la sûreté de coup
d'æil qu'il s'attribue dès lespremières lignes de son histoire.
Aulu-Gelle (XV, xxttt) nous fournit une irrdication plus précise
et beaucoup plus probable. Il I'emprunte à Pamphila, dame romaine
qui vivait du temps de Néron , et qui avait recueilli un grand
nornbre de documents chronblogiques. c Les historiens Hellanicos,
Hérodote et Thucydide, disait-elle, fleurirent à peu près à Ia même
époque; en effet, au commencement de la guerre du Péloponèse, Hel-
Iànicos pouvait avoir soixante-cinq ans, Hérodote cinquanle-trois et
Thucydide quarante. > La naissance de ce dernier serait donc reportée
à I'an 471 av. J. C., date qui s'accorCe bien mieux que la précédente
avec les passages ci-dessus indiqués.
Nous savons peu de chose sur la jeunesse de Thucydide. Tout le
monde connaît la gracieuse anecdote qui nous ie montre assistant avec
son père à une lecture publique faite par Hérodote, et révélant sa
future vocation par des larmes d'enthousiasme et d'envie. Ce trait de
l'enfance de Thucytlide a été mis en doute. On objecle en premier
lieu qu'il ne s'appuie que sur des témoignages très-modetttes,Ies
seuls auteurs qui Ie rapportent étant Marcellinus, Suidas et Photius;
ensecoud lieu, qu'il implique un anachronisme. S'il est vrai qu'Hé'
rotlote ait lu des fragments de son histoire à Olympie ou à Athènes,
ce fait doit être nécessairement antérieur à I'an 444, oir iI quitta la
Grèce pour allcr s'établir à Thurii; nous avons d'ailleurs le témoignage
formef de Ia chronique d'Iiusèbe, qui fixe cette lecture à I'an 446 av.
J. C. Or, àcette époque, Thucydide n'était plus un enfatltl il avait au
moins vingt-cinq ans, d'aprèsladate que Pamphila assigneàsanais-
sance. linfin cette anecdote serait fort peu en harmonie avec le carac-
tère historique des deux écrivains. Loirt d'être un admirateur d'Héro-
dote, Thucydide ne Ie nomme pas tnôme; il critique ouvertement sa
méthode, et ne perd aucune occasion de relever ses erreurs' A Ia vé-
rité, cette dernière objection n'est pas sans réplique; uue admiration
juvénile excitée piir une première audition pouvant très-bien se con-
cilier avec un jugement plus sévère dicté plus tard par la réflexion e[
la maturité.
\1.
0n a également contesté une autre assertion de Marcellinus, d'après
ri
i
NOTICE BIOGRAPHIQUE. Y
laquelle Thucydide aurait étudié Ia philosophie sous Anaxagoras et
l'éloquence sous Àntiphon. En soi, le fait n'a rien d'improbable. Ces
deux hommes éminents furent Ies contemporains et les aînés d'e Thu-
cydide, et ils eurent trop d'ascendant surla jeunesse athénienne pour
qu'un esprit aussi investigateur que le sien ait pu ignorer leurs doc-
tiines ou échapper à leur actionl d'un autre côté I'opinion qui place
Thucydide à leur école peut très-bien s'être formée après coupr_ et
n'être qu'une simple irrduction tirée de la lecture de son histoire. Thu-
cydide ne cite nulle part Ânaxagorasl mais, dans ses explications des
phénomènes de la nature, iI manrfeste une telle indépendance de ju-
gement, un si grand éloignement des préjrrgés populaires, qu'on est
portê à voir en lui un disciple du philosophe spiritualiste, dont la
pensée s'éleva avec tant de hardiesse au-dessus des vieilles supersti-
iions. Pour ce qui est d'Antiphon, il n'est pâs irnpossible qu'on I'ait
clonné pour maître à Thucydide uniquement à cause du magnifique
éloge que ceiui-ci fait de cet orateur. Tout bien considéré, nous
sommes donc réduits aux conjeotures sur la manière dont Thucydide
passa les meilleures annêes de sa jeunesse I mais ce qui est hors de
ôontestation, c'est que ces années coincidèrent avec l'époque Ia plus
brillaute de I'histoire d'Athènes. Alors sous la conduite de Cimon, cetle
ville établissait au dehors son empire; puis sous I'administration
royale de Périclès, elle acquérait ce merveilleux développement inté-
rieur quilui a valu I'admiration des siècles. Assurémentr ollne s1urAit
imagintr un milieu plus farorable à I'éclosion d'utt grand génie.
Illst naturel de se demander quel était, d'entre les pattis qui divi-
saient Athènes, cetui que Thucydide préférait' Sa naissance et sa for-
tune font assez naturellement supposel qu iI inclinait vers l'aristo-
cratie; cela est d'autant plus probable qu'il avait personnellement à
se plaindre d'une démocratie sans frein. Cependant malgré les torts
de ies concitoyets envers lui, il ne laisse percer aucune amertume indi'
viduelle. S'il jette du blâme sur les partis, c'est seulement pâI crainte
des dangers qu'its font courir à la République. Pour lui, toujours dé-
voué à la patrie, il ne cesse pas de I'aimer et de la défendre , quelle
que soit ta forme cle son gouYernement. Ce n'est pas à dire qu'il soit
iudifférent à toute espÈce de pacte politique; dans un passage signi-
ficatif (Liv. VIII, cha!. xcvrr), il énonce clairement son opinion à cet
égard. Âthènes venaii d'échapper à une crise réactionnaire, et s'était
donné un régime sagement potrdéré. Thucydide ne dissimule pas sa
sympathie pour cette constitution équilibrée, qui tenait la halance
égalé entre les divers éIéments de l'État : G C'était' dit-ilr un heu-
rôux mélange d'aristocratie et de démocratie; jamais de mon vivant
les Àthéniens ne furent mieux gouvernés. ,
Du reste ce n'est pas dans Thucydide gu'il fautcherclrer I'exposition
complète d'un système politique. Il évite avec soin tout ce gui res-
semble au dogmatisme, aux formules générales et qentencieuses, à ce
que nous appellerions des professions de foi; il veut que du simple
ê^noncé dei-faits naisse la déduction des théories; en tln mot, il
vr NoÎICE BIOGRAPHIQUE.
aspire à instruire sans avoir I'air d'enseigner. Il n'est $uère plus er-
plicite sur les circonstances de sa vie active. S'il parle de lui, c'estlors-
qu'il ne peut s'en dispenser ou qu'il y voit un moyen d'inspirer plus
de confiance à ses lecteurs. Ainsi (Liv. II, chap. xlvur), à I'occasion
de la peste qui sévit à Athènes dans la deuxième année de la guerre,
ilnous apprendqu'ii fut atteint lui-même, qu'il vit souffrir d'autres
personDes, et put ainsi étudier de près la marche du fléau.
Dans la huitième année de la guerre (tr24 av. J. C.), Thucydide'fut
nommé I'un desdix genéraux d'Athènes et envoyé sur le littoral de la
Thrace &yec une escadre de sept vaisseaux. Il se trouvait dans le port
de Thasos, lorsque Amphipotis, coionie athénienne, fut attaquée à
I'improviste par le Spartiate Brasidas. Thucydide, mandé par son col-
lègue Euolès, accourut avec toute la célérité possrble; mais il ne put
prévenir la reddition de la place et se contenta de conserver aux Athé-
niens la ville malitime d'Éïon (Liv. IY, chap. crv-cvtI).
Ce contre-iemps eut pour lui les suites les plus graYes. Irrités de Ia
perte d'Àmphipolis, Ies Àthéniens condamnèrent Thucydide comme
ôoupable de trahison. D'après la loi, ce crime était puni de mort I toute-
fois, Thucydide ne parle que d'un exil de vingt années (Liv. V, ch. xxvi)
et, suivaut Pausanias., Ia sentence qui le frappait fut révoquéeaprès
cet intervalle sur Ia proposition de I'orateur Gnobios (['ausan., I, xxrtt].
Ici se rencontre une difliculté historique. Suivant les propres indi-
cations de Thucydide, la fln de son exil fut postérieure à la prise
d'Athènes par Lysandre (-Liv. V, chap. xxvl ); or on sait gu'un
des premiers actes du vainqueur à cette époque fut le rappel des exilès
(Xénophon, Hel,Iéniques, II, rr, 23). Comment donc se fait-il que
Thucydide n'ait pas été compris dans cette mesure générale, et que
les portes de sa patrie ne lui aient été rouvertes que par un décret
partlculier? Pour résoudre ce problème, il faudrait supposer que Thu-
cydide accusé de trahison, fut condamné à mort cortformément à la
loi athénienrrel mais que, prévoyant ce dénotment, il se garda de
revenir à e.thènes après son écheo d'Amphipolis et convertit lui-même
la sentence capitale en bannissement perpétuel. Dès lors il n'était pas
dans la catégorie des simples exilés, et se trouvait par conséquent
exclu de la proclamation de Lysaudre.
Quelle que soit, à cet égard, I'opinion qu'on préfère, il est con-
stant que Thucydide passa vingt années loin de son pays natal. Ce-
'pendant, pour lui comme pour tant d'autres illustres victimes des vi-
cissitudes politiques, I'exil servit la cause de la postérité, en faisant
tourner à l'éternel honneur de I'intelligence humaine les admirables
facultés qu'il erit peut-être dépensées tlans les luttes du moment.
Lors même que ses biographes ne I'aflirmeraient pas ffune manière
positive, on présumerait sans peine que Thucydide passa la majeure
partie de son exil dans son domaine de Scapté-Hylé, où iI trouvait
le calme indispensable à l'exécution du grand ouvrage qu'il avait conçu.
Peut-être cet éioignement prolongé du centre des événements con-
tribua-t-il à augmenter en lui cette sérénité impartiale avec laquelle il
NOTICE BIOçRAPHTQUE. VIr
les a jugés. frans cette retraite opulente, il recueillait les documents
alors si difficiles à se procurer; il interrogeait les témoins oculaires,
et se livrait à ce travail opiniâtre de rédaction dont, plus qu'aucun
autre, son livre porte les traces. Longtemps après la mort de Thucy-
dide, latradition populaire montrait, dans les environs de Scapté-Ilylé,
un platane vénératrle, à I'ombre duquel il aimait à composer.
Thucydide nous apprend qu'iI consacra une partie de ses loisirs à
visiter les principaux endroits du théâtre de la guerre, et que son ca-
ractère de proscrit lui ouvrit les pays de I'alliance péloponésienne. Au
défaut de son témoignage, nous en aurions une preuve sulfisante dans
I'exactitude minutieuse de ses descriptions de lieux. Qui pourrait s,i-
maginer, par exemple, que J.a topographie de la Sicile, surtout des
environs tle Syracuse, ne soit pas de première main? Cette obser-
vation n'est pas nouvellel déjà l'iristorien Timée s'en autorisait pour
soutenir que Thucytiide avait habité i'Italie, et même qu'il y avait fini
ses jours.
Il régnait chez les anciens une grande obscurité sur le lieu et sur I'é-
poque de la mort de Thucydide. On croyait généralemênt c1u'il avait
été victime d'un assassinatl mais les uns, comme Marcetiinus pla-
caient cet événement à Àthènesl d'autres, comme Plutarque, à
Scapté-Hylé en Thracel enfin selon Pausanias, il aurait pér'i pendant
son retour de I'exil. En présence de ces versions contradictoires, si l,on
ne veut se jeter tlans les hypothèses, il faut renoucer â démêlerla vé-
rité. La seule chose avérée, c'est que I'hucydide fut enterré dans le
sépulcre de la famille de Cimon, qui était Ia sienne. plutarque et
Pausanias affirment gue son tombeau se voyait encore de leur temps,
sur le chemin d'Athènes au Pirée, avec I'inscription : Ci-git Thucy-
did,e,lil,s d,'Oloros, d,u dême d'Halimuse.
Cette mort inopinée explique fort naturellement I'état d'imperfec-
tion relative oir le dernier Iivre de son histoire nous est parvenu. Il
s'arrête brusquement à la vingt et unième année de la guerre, c;uoi-
que I'auteur eût annoncé (Liv. V, chap. xxvr) qu'il conduirait son
récit jusqu'au moment où les Lacédémoniens renversèrent Ia domi-
nation d'Àthènes en s'emparant du Pirée et des longs murs. Appa-
remment Thucydide avait I'intention d'ajouter un neuviëme livre à
ceuxqui nous restent, et de compléter ainsi le nombre consacré par
les Musesd'Hérodote. Il en avait sans doute rassemblé les matériaux;
aussi a-t-il pu parler de son histoire comme d'un tout entièrement
achevé, bien gue la perfection même qu'il désirait donner à son ou-
vrage ne lui art pas laissé le temps d'y mettre la dernière main.
Il n'entre pas dans le cadre étroit que je me suis tracé d'appré-
cier littérairement I'histoire de Thucydide, d'analyser la mérhode
qu'il a suivie et de montrer avec quelles dispositions d'esprit il de-
mande à être lu. Plusieurs écrivainsfrançais ont fait cette étude d'une
manière à peu près complète; qu'il me suffise d'en indiquer ies prin-
crpaux.
NI. Daunut, a consacré à Thucydide Ie dixième volume de son cours
tIIl NOTICE BrOGRÂPHTQUE.
d'études historigues, ainsi qu,un article inséré dans la biographie de
Michaud. MM. Diilot, 2 doort, et Ri ll,iet ont pracé d.'intéressanles ïotices
en tête de leurs traductions. fuL Piemon a traité sommairement le
même sujet dans son histoire de la littérature grecque. Enfin ù1. Girard,
a publié sur Thucydide un essai remarquable récemment couronné
par I'Institut.
HI STO IRE
DE tÀ GI]ERRE
DT] PTLOPO}TESE.
TIVRE I.
Iutt'otluclion. L'auteur passe el) revus lgs temps primitifs de la Gr'èce,
afin de prouver que lâ guerre du Péloponèse a surpassé en impor-
tance toutes les guerres qui avaient précédé, chap. r-xrx. But qu'il
s'est proposé dans la rédaction rle son ouvrâge; méthode et moyens
r1u'il a employés lour y parlenir, chap. xx-xxrrr. Epidamne et
Potidée. Ér'énements qui provoqui:rent Ia guerre -du Péloponèse.
-\ffaire d'Épidamne; guerre entre Corcyre et Corinthel premier
combat naval, chap. xxrv-xxxr. Les Corcyréens obtiennent I'alliance
tl'Athènes. Discours des Corcyréens etdes Corinthiens, chlp. xxxu-
xr,rrr. Seconrlcombat naval entre les Corcyréens et les Corinthiens;
fin de la guerre de Corcyre, chap. xi.rv-Lv. Défection de Potidée;
combat livrt! sous lcs murs de cette ville et siége commencé par
les Athéniens, chap. Lvr-Lxvr. Les Lacétlémohiens, dans leur as-
semblée ordinaire, déclarent que le traité avec Athènes e-ct rompu.
Discours des Corinthiens, rles Athéniens, d'Archidamos et de Sthé-
nélaïdps, chap. r,xvlr-Lxrxylr.
- Les ci,rtquante ans. Digression sur
la période écoulée entre ies guerres médiques et celie du Pélo-
ponèse. Progrès de la puissance des Athéniens; origirre et condi-
tions de leur empire, chap. Lxxxytrr-cxv nr.
'.Les
Laçédémoniens convoquent une assemblée - Préparatifs cle guerre.
générale de leurs
alliés, et conviennent avec eux de déclarcr la guerre aux Athé-
niens. Discours des Corinthiens, chap. cxrx-cxxv. Plaintes et ré-
crirninations réciproques des Lacédémoniens et des Atliéniens. Con'
juration de Cyloni sacrilége à expier, chap. cxxvr-cxxvrr. Trahi-
son et mort tle Pausanias, chap. cxxvrrr-cxxxrv. Exil et fin de I'hé-
mistocle , chap. cxxxv-cxïxvrrr. Ultimatum des Lacédémoniens ,
chap. cxxxrx. Les Athéniens se décident à la guerre. Discours de
I'ériclès. chap. cxr.-cxl,vl.
4 GUERRE DU PÉtoPoNÈsE.
composées de bourgades séparées, ils les pillaient et tiraient
tle 1à leur principale subsistance. cette industrie. loin tl'être
ignominieuie, ptô.orait. plutôt de I'honneur; témoin certains
p"euples continôntaux qui, encore aujourd'hui, se fontgloire d'y
à*.Ëlt.t; témoin encorà lesanciens poêtes qui ne manquent jir-
mais de'faire demander à ceux qui abordent, s'ils sont des pi-
ratest, montrant ainsi que les hommes auxquels cette question
est adressée nc désavouent pas un tel métier, et qu'elle n'est
point injurieuse ile la part de ceux qui ont leLrrs raisons pour
Ia faire.
Même sur terre on se pillait réciproquement. De nos jours
ellcore, plusieurs peuples,de la Grèce continentale, tels que
les Locriens-6zoles, les Etoliens, les Âcarnaniens et presque
tous leurs voisins, conseryent ces anciennes mceurs.I,'habitude
t1u'ils ont d'aller toujours armés est un reste de I'antique bri-
gandage.
' YI.
-Toute
la Grèce portait le fer, parce que les habitations
itaient sans défense et les communications peu sûres; jusque
dans la vie privée on imitait les Barbares, qui ne quittent jamais
leurs armes. L.s contrées de la Grèce ou cette coutume s'est
maintenue jusqu'à ce jour, prouvent qu'autrefois elle était gé-
ntlrale.
Les Athéniens furent les premiers ir déposer le fer, pour
atlopter des mæ'urs pius douces et plus polies. ll n'y a pas
I longtemps que, chez eux, Ies vieiljards de la classe aisée ont
I renàncé-auiux" de.s trrniques de iin et des cigalcs d'or dont ils
) relevaient le næud de leur chevelure r; usage qui s'est trans-
mis aux vieillards ioniens, à cause de I'affinité des deux peu-
pies. Les premiers rlui prirent un costume simple et tel à peu
Jrrès qu'on Ie porte aujourd'hui, furenb les Lacédémoniense;
à
I
cet dgurd, comnle dans toute leur manière de vivre , les plus
richei d'eltre eux ne se distinguèrelt pas de 1a multitude. Ils
furent aussi les premiers à sc dépouillcr du leurs vètements
clans les exercices pubiics, pour se montrer nus et frottés
d'huile. Autrefois, dans les jeux 011'rnpiques, Ies athlètes lut-
taient les rtlins cntourrjs d'une ceinture., et it y a peu d'années
flird cette habitude a ccssé; actueilement cncol'e, chez certains
,Ç,eupt.t barbares, surtout en Asie, on propgse des prix de lutte
fiit a* pugilat, et les cornbattants portent des ceintures. Ce n'e'st
pas le seui exemple par lequel on pourrait prouver que la Grèce
àncienne avait des mcetlr's assez conformes à celles des Barbares
de nos iours.
.
LIVRE I. 5r
Iliade,II,
- (q fbid., II, t0B.
t,a) 176 er 6 t2.
LTVBE I. 7
tl.dens, et lit la guerre rle concert avec eux. C'est ainsi qu'il tua
bon nombre dà Sermylienst dans une embuscacle qu'il leur
tendit sous les murs rle leur ville. En même temps, il agissait
dans le Péloponèse pour obtenir quelque secours. Après I'in-
vestissemeni d. pofiaée, Phormion prit avec lui sa troupe de
e,
seize cents hommes et alla ravager Ia chalcidique etla Bottique
ori il s'empara de quelques bourgades.
LXYI. Tels furent. elrtre Athènes et Ie Péloponèse, les griefs
qui précédèrent 1à guerre. Les Corinthiens se plaignaient q'e
lèur colonie de potidée, avec les sollats de Corinthe et du PéIo-
ponèse qu'elle renfermait, fùt assiégée par les athéniens. ceux-
li e teo" tour accusaient les Péloponésiens d'avoir insurgé une
ville alliée et tributaire d,'Athènes et d'ètre venus les combattre
ouvertement, de concert avec les Potidéates. Néanmoins, Ia
rupture n,avait pas encore éclaté; la trêve subsistait toujours;
.ur l.r corinthiens n'avaient pas agi en vertu d'une délibdra-
tion publique.
l,XVtI. ùais quancl ils virent Potiilée investie, ils ne se tinrent
plus en repos, iraignant et pour 1a. place etpour ceux des leurs
qui s'y trôuvaient,-ils invitêrent leurs atliés à se rencontrer à
iacédémone. Eux-mêmes s'y rendirent et accusèrent hautemerrt
les Àthéniens d'avoir rompu Ie traité et offensé le Péloponèse'
Les Éginètes n'osèrent pas envoyer ostensiblement une am-
bassadË; mais ils poussèient sourdernent à Ia guerre,-sous pré'
texte qulils ne jouissaient pas de I'intlépendance qui leur avait
été gaiantie pai le traité. Les Lacédém.niens, après avoir con-
uoqie .uo* àr léurs alliés qui avaient à se plaindre d'Athènes,
à quelque titre que ce fût, finrent leur assemblée ordinairer et
les invitè.ent à pârler. Piusieurs répondirent à cet appe-l et-firent
successivement entendre leurs griôts. En particulier les XIiSa-
riens articulèrent diverses accuÀations graves; ils se plaignirent
suriout de ce que les Athéniens' contrairement au traité, leur
fermaient tousies ports de leur obéissance ainsi que le marché
rl'athèness. Les corinthiens, après avoir laissé les autres alliés
aigri'"les Lacédémoniens, paruie't les derniers et s'exprimèrent
ainsi :
LXYIII. c Lacéilémoniens, la loyauté qui chez vous préside
aux relations publiques of particulières fait que Yous .n'écoutez
autrui. Si d'une
f u*.uor défiance les imputâtions ilont on charge
part cette qualité est une marque de sagesse, de I'autre elle
vous laisse clans une profonde ighorance des affaires
du ilehors'
Bien que nOus yous uyons plds d'une fois prévenus des torts que
:tu GUERRE DU PÉLoPonÈss.
leur ôte pasle plus, mais seulement lemoins, ils montrent plus
ile colère que si il'emblée nous eussions mis tle côté la loi et
commis des usurpations manifestes. Dans ce cas, ils n'auraient
pas mêrne songé à protester contre Ia soumission du plus faible
àu plus fort. C'est qu'apparemment on s'irrite plus de I'injustice
que de la violence : Ia première, venant d'un égal, semble être
une usurpation; la seconde, appuyée sur la force,, passe pour
une néceisité. Ainsi nos alliés, quoiqu'ils eussent à subir, sous
I'oppression du Mède, des lois bien plus rigoureuses, ne lais-
saient pas de s'y résigner, tandis que notre autorité leur parait
tyrannique. Faut-il s'en étonner? La domination présente est
toujours odieuse. Quant à vous, s'il vous anivait de nous sup-
planter et dlhériter de notre prééminence, Y0us ne tarderiez pas à
voir s'évanouir cette faveur dont vous jouissez grâce à la crainte
que nous inspirons, surtout si vous suiviez les mêmes prin-
cipes que pendant Ia courte durée de votre commandement
dans la guerre Métlique e I en effet, Yos mcÊurs sont incompa-
tibles avec celles des autres nations, sans compter que cbacun
de vous, une fois hors de son pays, ne suit plus ni les usages
ile sa patrie ni ceux du reste de la Grèc-e.
LXXVIII. < Délibérez donc mtre**it, comme Ie mérite une
question de la plus haute importance; et n'allez pas, sur des
idées et des accusations étrangères, vous jeter dans des em-
barras personnels. Avant de vous engager dans la guerre' son-
gez à la grancleur des mécomptes qu'elle entratne; en se pro
longeant, elle se plait à multiplier les chances incertaines d'ont
nos deux peuples sont encore éloignés pour le moment, sans
qu'on puisse savoir quel est celui des ileux partis que favorisera"
favenii. Quand. on entreprend une guerre, on commence par ori
I'on d.evrait finir : on d,ébute par les actions, et I'on attend
d'avoir souffert pour avoir recours aux paroles. Pour nous, qui
n'avons pas commis ce genre de faute et qui ne Yous y voyons
pas disposés, nous vous conseillons, pendant que nos résolu-
tions sont libres encore, de ne pas rompre letraité et denepas
violer les serments, rnais de régler nos différends à I'amiable,
coriformément aux conventions; autrement, nous prendrons à
témoin les dieux vengeurs du parjure, et nous tâcherons de
nous défendre en suivant la route que nous auront tracée nos
;rsresseurs. )
LXXX. Tel fut le discours des iléputés tl'Àthènes. Les La-
cédémoniens, après avoir entenclu les plaintesde leurs alliés et
la rénonse des Athéniens, les firent tous retirer et délibérèrent
LIVRE I. 4I
entre eux sur la question proposée. La majorité inclinait à
prononcer que les Athéniens étaient coupables, et qu'il fallait
leur déclarer la guerre imméiliatement. Àlors Arcbiâamos, roi
des Lacédémoniens, renommé pour ses lumières et pour sa
modération, prit la parole et dit:-
LXXX. (( J'ai traversé bon nombre de guerres, et je vois ici
bien.des gens de monâge qui p.oveni en dire aïtant; ils
n'imjteront.donc_pas le commun àes hommes qui, par ineipé-
?ienee, désirent la guerre, parce qu'ils la croie-nt profitable et
sans danger.
a celle qui fait I'objet de votre délibdration ne yous paraîtra
pas sans importance, pour peu que vous y réfléchissiô2. Aux
Péloponésiens, aux peuples de notre voisinage, nous pouvons
opposer une force égale, et ils sont à portée de nos coups;
mais comment entreprendre légèrement une lutte contre des
hom.mes qui habitent une terre éloignée , qui ont une grande
expérience de la mer, qui sont abondamment pourvus de toutes
choses, richesses privées et pubiiques, vaiiseaux, chevaux,
armes, population plus nombreuse qu'en aucune autre contrée
de la Grèce, et qui de plus ont unè foule d'alliés tributaires?
Et sur quoi compterions-nous, pour nous hâter avant d'être
suffisamment préparés? sur notie marine? Mais à cet égard
nous leur sommes infér:ieurs; et, si nous voulons nous exerser
et nous mettre en éfat de leur tenir tête, il faudra du temps.
Sur nos finances ? Encore moins ; car nous n'ayons pas de
trésor public, et nous sommes peu disposés à contribuer de nos
tleniers.
Lxxxl. < Peut-être se repose-t-on sur notre supériorité
militaire et numérique, et pense-t-on qu'il nous .r.uit facile
cle- ravager leur territoire pir des invasiôns réitérées.
Mais les
Athéniens possètlent beaucôup d'autres pays soumis à leur do-
mination, et ils se procureront par *èr-c. qui reur manque.
si nous essayons d'insurger leurs alliés, il faudra des flottes
pour les soutenir; car ils sont la plupart insulaires.
Quelle
espèce de guerre ferons-nous doncf a moins d'être tei plus
forts sur mer ou de leur enlever les revenus qui alimentent
leur marine,-nous recevrons prus de mal que noris n,en ferons.
II ne sera plus possible de quitter les almes avec honneur,
surtout après avoir été les premiers à les prendre.
s Ne nous berçons pas de I'idée que cetie guerre se terminera
promptement, si nous dévastons le pays ennemi. Je crains
bien plutôt que nous ne la transmettioos à nos enfants. tant
42 GUERRE DU PÉLoPoNÈss.
ont rassefiblds dans ce but. Tel est le devojr d'une nation qui
jouit de la suprématie. Tout en respectant chez elle l'égalité,
it faut qu'elle ioit la première à veiller pour les intérêts com-
muns, de même gu'elle est la première à recevoir tous les
hommages.
n Ceux d'entre nous qui ont eu quelque démêlé avec les
Àthéniens ntont pas besoin d'avertissement pour se tenir en
garcle contre eu}. quant à ceux qui habitent dans I'inté-
rieur et loin des communications maritimes, ils peuvent être
certains que, s'ils ne soutiennent pas les habitants des côtes, ils
rencontrdront plus de dilficultés, soit pour I'exportation ile }eurs
denrées, soit p-our I'échange cles produits que la mer fournit au
continent. Ils- jugeraient clonc bien mal de la questio-n pro-
posée, s'ils croyaient qu'elle ne les intéresse pas; ils cl-oivent
ionger que, s'i1s abanâonnent les villes maritimes, le danger
s'étèndrâ jusqu'à eux, et ç[u'en ce moment ils ne délibèrent
pas moins sur leur cause que sur la nôtre.
c Pourquoi clonc appréhinderaient-ils cle faire succéiler la
guerre à la paix? Sans doute il est de la prutlence tle -rester
én repos tant que nul ne vous outrage; maiS, quantl on les of-
fense,les hommes de cæur nthésitent pas à courir aux armes'
sauf à les cléposer en temps opportun; ils ne se laissent ni
éblouir par les triomphes, ni iharmer par les douceurs ile la
paix au point de dévorer une injure. Tel qui redoute la guerre
par amoùr du repos risque cle se voir bientôt ravir, par.l'effet
âe son inertie , ia jouisiance de ce bien-être qu'il craint de
perclre I tel au contiaire qui s'acharne à la guerre, à cause de ses
Ëuccès, obéit sans s'en tlôuter à I'entralnement d'une confiance
aveugle. Souvent tles entreprises mal conçues .réussissent
grâcà à I'imprévoyance des ennemis; souvenb aussi celles qui
iemblaient lô mieux concertées n'aboutissent qu'à un résultat
cldsastreux. C'est que personne ne met à poursuivre ses pro-
jets Ia même arcleur qu'à les former; on se tlécicle avec sécu-
ritd; puis le moment-d'agir une fois venur on est retenu par la
crainte.
CXXI. a Quant à nous, c'est parce qu'on nous ofense, c'est
pour reclressér cle justes griefs, qu'aujourd'hui-nous tirons l'é-
pée; qoanilnous nous sèrons vengés des Athéniens, il sera
temps de la remettre au fotrrreau.
a Plusieurs motifs nous promettent la victoire. Nous avons
pour nous le nombre, I'expérience militaire, I'esprit de subor-
âination. Quant à la marine qui fait leur force, nous en forme-
60 cUERRE DU PÉLoPoNÈsE.
rons une, soit avec nos fiuances particulières, soit avec les
trésors de Delphes et d'Olympie. Au moyen d'un empruntt, il
nous sera facile tte rlébaucher par I'appât d'une soldeplus forte
leurs matelots étrangers. La puissance des Athéniens est mer-
cenaire bien plus que nationale; la nôtre, qui repose sur la po-
pulation plutôt que sur l'argent, est moins erposée à ce danger.
Une seule victoire navale suffit, selon toute probabilité, pour
les abattre;si leur rdsistance se prolonge, nous aurons plus cle
temps pour nous exercer à la marine; et une fois leurs égaux
en science, nous les surpasserons apparemment en valeur; car
l'avantage que nous tenons tle la nature, ils ne sauraient I'ac-
quérir par I'instruction. Cette supériorité qu'ils doivent à l'd-
tutle, il nous faut par I'exercice la rérluire à néant. L'argent
nécessaire dans ce but, nous le fournirons; autrernent il serait
étrange qu'on vlt leurs alliés ne pas se lasser de payer pour
leur propre asservissement, tandis que nous refuserions de con-
tribuer pour nous venger cle nos ennemis, pour nous sauver
nous-mêmes, enfin pour éviter d'être dépouillés de nos biens et
engloutis avec eux dans un même naufrage.
CXXII. < Nous avons encore d'autres armes à opposer aux
Athéniens, par exemple la défection cle leurS alliés, excel-
lent moyen de tarir les revehus qui alimentent leuï puissance;
la construction de forts sur leur territoire, et diverses me-
sures qu'on ne saurait préciser dès à présent; car la gueue ne
suit pas une marche détermiuée; elle se fournit à elle-même
des ressources nouyelles d'après les circonstances. L'entre-
prenrlre avec calme, c'est se ménager le succès; s'y jeter tête
baissée, c'est courir au-devant des revers.
( S'il ne s'agissait pour nous que de contestations tle dé-
tail avec nos égaux pour tles limites territoriales, on pourrait
s'y résignerl mais aujourd'hui nous avons affaire aux Athé-
niens, qui sont à même de lutter contre nos forces réunies, à
plus forte raison contre chacun cle nous isolément. Si rlonc,
nations et villes, nous ne concentrons pas contre eux tous les
efforts, nous trouvant désunis ils nous terrasssrout sans peine.
Or, sachez-le bien, quelque tlur qu'il soit de I'entendre : pour
nous, la défaite c'est I'esclavase. Et quancl ce ne serait qu'un
simple doute, il suffirait de I'énoncer pour couvrir de confu-
sion le Pdloponèse, à la pensée que tant et tant de villes au-
raient à subir Ie joug d'une seulo. Nous semblerions avoir'
méritd une telle ignominie ou la souffrir par lâcheté. Ce serait
nous montrer moins courageux quenos pèrel, qui affrancbirent
LIVRE I. ôI
Ia Grèce, au lieu gue nous n'assurons pas même notre propre
liberté. Nous laissons une ville s'ériger en tyran au milieu tle
nous, et nous avons la prétention cle renverser les tyrannies lo-
calesl Comment une pareille contluiteéchapperait-elle au triple
et sanglant reproohe tl'ineptie, de rnollesse d'imprévoyance?
C'est parce que yous n'avez pas dvité ces écueils, que vous vous
laissez aller à ce déclain superbe qui a déjà perdu bien des
gens, et qui, pour en avoir tant égaré, a changé son nom en
celui de démence.
CXXil. c Mais à quoi bon récriminer sur le passé sans pro-
fit pour les circonstances actuelles? C'est en faveur tle I'avenir
qu'il faut s'émouvoir en venant en aide au présent. Nos pères
nous ont appris à conquérir par tles travaux la bonne renom-
mde. Si vous leur êtes un peu supérieurs en richesse et en
puissance, ce n'est pas une raison pour vous départir de leurs
louables maximes; iI serait imparclonnable de pertlre par I'o-
pulence ce qui fut acquis par la pauvreté.
a Entreprenez donc cette guerre avec confTance, et cela pour
plus il'un motif : tl'abord à cause cle I'oracle du dieu qui nous
promet son assistance; ensuite parce que le re.ste de la Grèce
conrbattra pour nous, moitié par crainte, moitié par intérêt.
Enfin vous ne serez pas les premiers à rompre une paix que le
dieu lui-même, en nous excitant à la guerrer estime avoir été
violée; vous en vengerez plutôt Ia violation, car Ia rupture ne
vient pas tle ceux qui se tléfendent, mais tle ceux qui commet-
tent la première agression.
CXXIY. c Àinsi, de quelque part qu'on Ïenvisage, la guerre
se présente à vous sous un aspect favorable, et nous sommes
unanimes à vous la conseiller. Or, s'il est vrai que, pour les
États comme pour les intlividus, I'iclentité cles intérêts I soit la
plus sùre garantie, ne tardez pas à secourir les Potidéates, ces
boriens assiégés par iles loniens (c'était I'inverse jadis), et à
sauver la liberté clu reste des Grecs. 0n ne peut plus accepter
i'idée que, par I'elÏet de nos irrésolutions,.les uns soient déjà
maltraités,les autres sur le point de l'êtrd; et c'est ce qui ne
peut manquer d'arriver, si I'on apprenil que nous nous sommes
âssemblds-et n'avons pas eu le courage de porter secours à
nos alliés. Songez-y bien, la guerre est pour nous une nécessité
autant qu'un acte cle sagesse. Sachez la voter sans craintlre le
danger prochain, et par le tlésir d'une paix durable. C'est par
la gterue que Ia paix s'affermit, tandis que le reposne préserve
pal de la $uerre. Étant donc persuadés que la viile qui s'drige
'IsucvoroB. t
62 GUERRE Du PÉtoPoNÈsE.
en tyran au milieu des Grecs nous menace tous egalement,
puis[ulelle tient tldjà les uns sous sa clomination et qu'elle
âspire à y placer les autres, marchons pogr ! réduire, afin cle
vivre déioimais en sécurité et de délivrer les Grecs maintenant
^ïîTi.' aiori parlèrent les corinthiens. Quancl tous les al-
Jiés eurent dit ce qu'ils avaient à dire, Ies Lacédémoniens pri-
rent successivement ravis de chacqn cles assistants, quelle que
ftt l,importanrie de la ville qu'il représentait. la -grancle ma-
jorité fut pour la guerre. cette résolution arrêtée, il n'était pas
possible de llexéèuter sur-le-champ, car rien ntétait prêt en-
ôore. Chaque État dut se mettre en mesure dans le plus bref
clélai, toufefois une année n'était pas révolue, qu-e l9s p1ép1-
ratifs se trouvèrent terminés, 1'Attique envahie et leshostilités
commencées.
CXXYI, Penclant I'intervalle, ils envoyèrent à Âthènes iles
députés porteurs de leurs griefs, afin d'avoir un bon prétexte ile
go.rre, ii I'on refusait d'y faire clroit. Dans une première
âmbassade, Ies Lacéclémoniens 6emandèrent aux Athéniens
il'expier Ie sacrilége commis enyers la d.éesse I voici en quoi iI
consistait.
Il y avait jadis à Athènes un homme appelé Cylon, vainqueur
aux jéux glympiquesr; iI était d'une famille ancienne, noble
et puissante, ei if avait épousé la fille de Théagénès, tyran tle
Mégare. Un jour que ce Cylon consultait I'oracle de Delphes, le
dieù tui répondit âe s'emparer de I'acropole cl'A_thènes pendant
la plus grande fête de Jupiter. En conséquence cylon emprunta
tlei soldats à Théagénès, s'assura du concours de ses amis; et,
quantl vinrent les iêtes Olympiques du Péloponèse, il se saisit
de I'acropole dans le but d'usurper la tyrannie' II pensa que
c'était la plus grande fête de Jupiter, et qu'elle. leloncernait
lui-mêmel en ù qualité rle vainqueur à Otympie' Était-ce en
Afiique ou ailleurÀ qu'avair lieu Ia grande fête d,ont parlait I'o-
raclà, c'est ce qui ne vint point à I'esprit tle Cylon et ce que
le dieu n'avait point.indiqué. Or il existe à Atbènes une fête tle
Jupiter Milichios, surnommée la grancle; eile- se célèbre hors
cle'la ville, et le peuple entier y fait des sacrifices ou plusieurs,
en place d'e victimej, presentent des offrandes en usage ilans
le pïyse. Cylon, croyant bien compreudre l'oracle, exécuta son
de*rein; toàir les Athéniens n'en eurent pas plus tôt connais-
Sance qu'ilr accoururent en masse de la campagne, -cernèrent
l,acropôle et en firent le siège. Comme il tralnait en longueur,
LTVRE I. 63
les Athéniens fatigués se retirèrent pour la plupart, en laissant
auxneuf archontes le soin de le continuer, avec pouvoir tle
prendre toutes les mesures qu'ils jugeraient convenables. En ce
temps-là, c'étaient les archontes qui géraient la plus granclo
partie des affaires de l'État3. La troupe de Cyion, ainsi blo-
quée, avait beaucoup à souffrir du manque de vivres et d'eau
Cylon s'esquiva ayec son lrère; ]es autres étant serrés ile
près, quelques-uns même mourant de faim , stassirent eD
suppliants sur l'autel de I'acropole. Quand on les vit ainsi ex-
pirer dans le lieu sacré, ceux des Athéniens à qui la garde
avattété commise, Ies relevèrent avec promesse cle ne leur faire
aucun mal; mais à peine fure;rt-iis sortis qu'ils les tuèrenù;
chemin faisant, ils égorgèrent un certain nombre d'assiégés
qui s'étaient assis au pied de I'autel des déesses vénérables{.
aussi furent-ils réputés impies et entachés cle sacrildge, eux et
leurs dcscenclants. Ces rmpies furent chassés une première fois
par les Athénienss., une seconde fois par le Lacidémonien
Cldoménès, d'accord avec I'un des partis qui divisaientAthènes6.
On ne se contenta pas d'expulser les vivants; on exhuma les
ossements des morts pour les jeter hors des frontières. Cepen-
dant ces exilés rentrèrent plus tard à Athènes, et leur posté-
rité s'y trouve encore aujourd'hui 7.
CXXVII. En rdclamant cette expiation, les Lacédémoniens
avaient I'air de venger Ia majesté des dieux; mais ils n'igno-
raientpas que Périclès, fils de Xanthippos, était impliqué dans
ce sacrilége par sa mèret; et ils pensaient que, s'ils parve-
naient à Ie faire bannir, ils trouveraient les Athéniens plus
traitables. Cependant ils espéraient moins obtenir ce résultat
que discréditer Périclès auprès de ses concitoyens ? comme
étant, par sa naissance, une des causes de la guerre. Périclès
était alors l'homme le plus influent d'Athènes; il dirigeait la
république, et faisait une opposition constante aur Lacéddmo-
niens, en empêchant qu'on ne leur cédât et en soufflant le feu
de Ia guerre.
CXXVIII. Les Athdniens demandèrent en revanche I'expiation
du sacriiége de Ténare. Il faut savoir que les Lacédémoniens
avaient jadis fait leverde I'autel de Neptune, à Ténare, des IIi-
lotes suppliants, et les avaient mis à mort. C'est à cette raison
qu'ils attribuent le grand tremblement de terre de Sparte'.
Les Athéniens leur demandèrent aussi d'expier le sacrilége
'commis envers Ia déesse à maison d'airain e. Je vais clire quelle
avait étt I'occa$ion de ce sacrilége.
64 GUERRE DU PÉIOPONESE.
<AinsiditleroiXerrèsàPausanias.Laconservationtles est
froà*.* ptis à Byzance et que tu m'as.1e3voVés f-oulre-mer
notre maisont' Je
ir" li.JJrt q"i a.iou"te à jamais inscrit dans
ni la nuit ni le iour
de toi. Que
me ptais ,o* pu.lGi,qlui nie.nnenr
Oani-iiac^complissement de tès promesses' Ne sois
ne t,arrêtent
retenu ni par fu iepro* dà I'or et de I'arge.t, ni pa' le.nombre
LIVRE I. (i5
des. troupes qui pourraient être necessaires mais traite
toute assu.ance ayec Artabaze, honme de bien;
en
efrienn'étaitplusvrai;illeurpromettaitlalibertéetlabour-
avec lui et seconder tous ses
seoisie. s'iis voulaient s'insurger faites
ffiil."ùilt*, i;;iru*.tïonobstanr les révérarions point
Uilott',^ltt l*teagloniens tte voulurent
par quelqu.,
fidèles à leur coutume ùe ne
innover à son td;ï' Jt"iÀttnt
preuves sans réplique ' quand il s'a-
pas se hâter, à moins de un irrévocable arrêt'
qissait de ptonon"t-'onttu un Spartiate porter à Àrtabaze la cler-
uuuif
ilIais enfin r. *t'JugË;^ï;i .a'i étuit un Argiliens, jadis
nièrelettre de pausinias au
roi, er qoi
-toute
pausîîî"ï .1 ,r"etu de sa conflance, devint,
fort aimé de
homme' faisant réflexion qu'aucun
dit-on, sondenonclul*o"' Cet
î*ï,'e.oo:*:l*:t;,t;':HlJ:;î:ï;l-i[,1i.ïiiiïi
oo,i puoianias redemantrait sa
:l'#i:i#J;'é;;;;;iïondee
ïil;il;-ï r"itt at* ortungetp-ents' il ouvrit la missive; et'
ii y trouva Ia reconrmanclation
comme il I'avart soupçonné,
erpresse de se défaire du porteur'..
-cxxxttt^
ad;"ii *J'mi*cette lettre sous les yeux des
à se ciissiper; to-utefois ils
éphores, rerrru aoli'* commencèrent de Ia bouche même
,nto'u*Ë*toJït-qotrqu.e aveu
voulurent
D;;;;;ïu"utit*' r'Argilien s'en aIIa au Ténare
cle Pausanitt'
une"cabane à double cloison,
comme supplianii".i .o"rtruisit
î;;;iir iI cacha suelsues-uns d,es éphores'
rlans t,intérieur dL
Ie motif de sa
venu iuidemander
Aussi, Iorsquepausaniàs fut de Ia conversation' D'a-
démarche, il3 ne perdirentpas ul-mot
borcl l'Argitie" refirocha à
Pïusanias ce qu'il avait écrit sur son
reste de point en point' et finit par
compte;puis il f;i;ç".;;t le
àans ses messages auprès
lui dire qu'il ne iît'tif:t*ui' dt""oi condamné à mourir
du roi, et qu'il se voyait en récompense
67
CxXxY.l,esr,aceaemoniensdéputèrentcleleurcôtéàÀthè-
que
nes, pour acouser Thémistocie ilu même crime de métlisme
puor'uniur. IIs prétenttaient en avoir trouvé la preuve dans I'en-
auête relative à ce dernier, et demandaient que Thémistocle
J.ùiir- *e*. pàine. Tbémistocle, alors banni par I'ostracismer,
avait son d.omicile à Argos, tl'oir il faisait des excursions
dans
ie.urt, du péloponèse.ïe* Athéniens consentirent à se join-
aYec
âr, uo* Lacédémoniens pour le poursuivre, etenYoyèrent
quelque lieu
eux des gro, qoi uvaient ordre de I'amener, en
qu'ils le trouvassent.
CXXXVI. Thémistocle, prdvenu à temps, s'enfuit du Pélo-
68 cuERRE DU PÉtoPoNEsE. .
.l
{
.TIYRE II.
première année de l,a guerce. Entreprise des Thébains contre Platée,
ch. r-vr. et alliés tles deux partis, ch' vu-rx' - Les
Préparatifs
Péloponésien,
- tattemblent à l'Isthme, ch. x' - Harargue d'Ar-
ù
d'un parlementaire à Athènes,
chidamos, ch. xr.
ch. xu.
- Inutile envoi
Périclès expOs€ aux Àthéniens son plan de guerre,, ch. xur.
- descampa[nartls dans la ville I digression sun l'ancien état
-Retraite
de I'Artique, ch. xivlxvg. -. Première invasion des Pélopcnésiens
en Attiquel enr.oi d'une flotte athénienne autour du Péloponèse,
ch. xvlll-xxv. - Expécition navale des athénienscontre Ia Locride,
ah. **ur. Expulsion tlcs 0ginètes, ch. x.x\rII' Ûclipse de -soleil,
- -
des Àthéniens aïet sitalcès, roi des odryses,
ch. xxvrrr.
-.l,lli"n""
ch. xxrx.-Les athéniens prennent sollion, Àstacos et céphallénie,
envahissent la IIlégaride et fortifient I'ile d'Âtalante, ch. xxx-xxxll.
I'hiver, expédition des corinthiens contre astacos, ch. xxxlli.
- Dans
sépulture des arhéniens morts dans les combats de l'été, ch. xxxrv.
- funèbre prononcée par Périclès, ch. xxxv-xrvt. - Deuniàme
-.Oriison l,a guerrô. Seconde invasion des Péloponésiens en Atti-
année d,e
que. Peste d'Àthènes, ch. Ïr-vti-tvtl. - Renlorts envoyis à I'armée
athénienne assiégeant Potidée,ch. lvrrr. - Irritation des Àthéniens
contre Périclès, ch. rlx. - Discours da Pêriclès, ch' r'x-r'xIv' -
Mort de Périclès et jugement porté sur son adstinistration, ch.. rxv.
nar,ale des Péloponésiens contre Zacynthe,-ch. rxvr.
- Expéditio.r de députés lacédémoniens envol'és au roi de Perse.
-Arrèsption
ch. r,xvlr. - Expétlition des ambraciotes contre Àrgos Àmphilochi-
con, ch. Lxyrrr. - Dans I'hiver, opérations maritimes des Àthéniens
,onit. le Péloponèse, la Carie et la Lycie, ch- r'xtx' - Irise dc
Potidée, ch. r,ix. - lroisiànr,e anntie de la guerre' Siége de Platée
par les Péloponésiens, ch. Lx-xr-Lxxvrrr. - Défaite des Àthéniens à
à Stratcrs, ch. r,xxx-
.'spartolos . cÉ. r,xxrx.
- Défaite des Péloponésiens
Batailles navales clans le golfe de Corinthe; 5arangues de
"i**rt. --
tsrasidas et de Phormion, clr. LXxxIIl-xcII. - Tentative des Péloponé-
siens sur le Pirée, ch. xcrrr-xcrv. - Expédition de Sitalcès en I[a.-
cédoine; digression sur Ie royaume des Odryses, ch' xcv'fi' -
Expédition de I'hormion en Acarnanie, ch- crl-cllr'
plaine ile Thria, les Athéniens avaient espéré qu'eJle n'irait pas
plus loin. Ils-se souvenaient que Plistoanax, fils ile Pausanias
et roi des Lacédémoniens, lorsqu'il avait envahi I'Attique qua-
torze ans evant Ia guerre actuelle, s'était avancé jusqu'à Éleu-
sis et à Thria, mais qu'il avait rebroussé sans passer outre, ce
qui I'aveit fait bannir de Sparte, parce qu'on croyait qu'il avait
ieçu de I'argent pour battre en retraite | ; quancl ils virent I'en-
nemi campé devant Acharnes, à soixante stacles d''Athènes, ils
perdirent patience. Le spectacle de leurs campagnes ravagdes
sous leurs yeux, spectacle nouveau pour les jeunes gens et
même pour les vieillarcls depuis les guerres médiques, les fai-
sait frémir de rage. Tous, et principalement la jeunesse, deman-
daient à venger cet affront. Des groupes se formaient, on dis-
putait avec vivacité, les uns pour, les autres contre I'appel aux
armes. Les devins chantaient toute sorte d'oracles, que chacun
écoutait sous I'empire de sa passion. Les Acharniens, qui se
considdraient comme une fraction importante de la république,
voyant leur territoire dévasté, demandaient à grands cris qu'on
se mtt en campagne. L'exaspération était au comble; on jetait
feu et flammes confte Périclès ; on oubliait ses avis précédents,
on le taxait cle lâcheté, parce qu'étant général il refusait de
combattre; enfin on le regartlait comme i'auteur de tous les
maux.
XXII. Pdriclès, s'apercevant que les Athéniens étaient aigris
par les événements et que I'opinion était égarée, convaincu
d'ailleurs qu'il avait raison de s'opposer à toute sorlie, D€ coll-
voquait ni assemblée ni réunion quelconque, de peur que le
peuple ne fit gueique imprudence, s'il ne prenait conseil que de
son courroux. II se contentait de garder Ia ville et d'y mainte-
nir autant qu'il le pouvait la tranquillité; mais iI expédiait
journellement des cavaliers, pour empêcher les coureurs enne-
mis d'infester les environs d'Athèncs. Il y eut même à Phrygies
un léger engagement èntre la cavalerie béotienue et un esca-
tlron athénien, appuyé par des Thessaliens. Les Âthéniens sou-
tinrent le combat sans désavantage, jusqu'au moment oùr I'en-
nemi reçut un renfort d'hoplites, qui les força de sc replier avec
quelque perte; toutefois ils enlevèrent leurs morts le jour même
sans composition t. Le lendemain, Ies Pélopondsiens érigèrent
un trophée. Ces auxiliaires thessaliens étaient venus en vertu
de I'ancien pacte avec Athènes !; Ieur troupe se composait de
Larisséens, de Pharsaliens 5, de Cranoniens, de Pyrasiens, de
Gyrtoniens et de Phéréens. A leur tête se trouvaient Polyrnédès
v -- - - -
LIVRE II.
et Aristonoos, tous ùeux de Larisse, mais.de factions opposées,
et Ménon de Pharsale. Chaque ville avait son chôf parti-
culier.
XXIII. Les Péloponésiens , voyant les Athéniens ddter-
rninds à reluser le combat, partirent d'Acharnes et ravagèrent
quelques autres dêmes situés entre ies monts parnès et Briles-
sos. Ils étaient encore en Attique, lorsque les Athéniens en-
voyèrent autour duPdloponèse les cent vaisseaux qu'ils avaient
équipds, et qui portaient mille hoplites et quatre cènts archers.
Les commandants de cette flotte étaient Carcinos fils de Xéno-
timos, Protéas fils d'Épiclès, et Socratès fils il'Antigénès. Ils
rnirent à la voile. avec cet armement pour faire le tour du pdlo-
ponèse. Les Péloponésiens restèrent en Attique aussi longtemps
qu'ils eurent des vivres; ensuite ils opérèrent leur retraite par
la Béotie, et non par la route qu'ils avaient suivie au moment
de I'invasion t. En passant devant Oropos, iis ravagèrent la
contrée qui porte le nom cle Pdraîque e et qui appartient aux
Oropiens, sujets des Athénielrs. De retour dans le Péloponèse,
ils se séparèrent et chacun regagna ses foyers.
XXm. Après leur départ, les Athéniens établirent, sur terre
et sur mer, un système de défense pour toute la durée de la
guerre. On décréta qu'une somme de mille talents serait préle-
vée sur le trésor de I'acropole et mise en rdserve, et que le sur-
plus serait appliqué aux clépenses de la guerre. Il y eut peine de
mort pour quicorrque ferait ou mettrait aux voix la proposition
de toucher à cet argent, à moins que la ville ne fùt menacée
par une flotte ennemie et dans un danger imminent. On décréta
pareillement qu'on tiendrait en réserve cent trirèmes, choisies
chaque année parmi les meilleures, avec leuts triérarques t, pour
u'être employées qu'avec I'argent du trésor et pour Ia même
éventualité, c'est-à-dire en cas d'urgence.
XXY. Les Athéniens qui montaient les cent vaisseaux envoyds
autour clu Péloponèse avaient été rejoints par cinquante bâti-
ments cle Corcyre et par quelques autres alliés de ces parages.
Ils dévastèrent divers points rlu littoral, et en particulier ils
firent une descente à Méthone en Laconie. Déjà ils assaillaient
la muraille, qui était faible et clépourvue de cléfenseurs; mais,
dans les environs, se trouvait alors le Spartiate Brasidas flls
de Tellis, avec un corpsde troupes. Avertidu danger, il se porta
au secours de la place à la tête d'une centaine d'boplites; et,
traversant à la course I'armée athénienne, qui était éparse dans
la campagne et distraite par les travaux du siége, il se jeta dans
I
90 GUERRE DU PÉIOPONÈSE.
pas une honte que d'avouer sa pauvreté I ce. {}i e-n est une,
ô'est te ne rien faire pour en sortir. 0n voit ici les mêmes
hommes soigner à Ia fois leurs propres intérêts et ceux tle I'E-
tat, tle simples artisans entendre suffisamment les questions
politiques. C'est que nous regardons le_citoyen étranger aux
âffaires publiques. non comme un ami du repos, mais comme
un être inutile. Nous savons et découvrir par nous-mêmes et
juger sainement ce qui convient à l'État; nous ne croyons pas
que la parole nuise à I'action; ce qui nous paraÎt nuisible, c'est
tle ne pas s'éclairer par Ia discussion. Avant que d'agir nous
savons allier aclmirablement le calme cle la rdflexion avec la
tdmérité de I'auclace ; chez d'autres, Ia hardiesse est I'effet de
I'ignorance et I'irrésolution celui du raisonnement. 0r il est
juste de clécerner la palme du courage à ceux qui, connaissant
mieux que personne les charmes de la paix, ne reculent cepen-
dant point devant les hasatds de la guerre.
c Pour ce qui tient aux bons offices, nous offrons encol'e
un frappant contraste avec les autres nations. Ce n'est pas
en receyant, c'est en accordanÈ des bient'aits, que nous ac-
quérons des amis. Or l'amitié tlu bienfaiteur est plus solide,
parce qu'il est intéressé à ne_ pas laisser perclre le fruit d'une
reconnaissance qui lui est tlue : tandis que I'obligé a moins
d'ardeur, parce qu'il sait que, de sa part, un service rendu est
I'acquittement d'une clette plutôt qu'un mdrite. Nous obligeons
sans calcul ni arrière-pensée, mais avec une confiante généro-
sité.
XLI. r En résumé, j'ose le tlire, Athènes, prise dans son en-
semble, est l'école de Ia Grèce ; et, si I'on consiclère les indivi-
dus, on reconnaîtra que, chez nous, le même homme se prête
ayec une extrême souplesse aux situations les plus diverses.
r Pour se convaincie gue mon langage n'est pas ilicté par
une vaine jactance, mais qu'il est I'expression de la vérité, il
suffit d'envisager la puissance que ces qualités diverses nous
ont acquise. Seule de toutes les villes existantes, Athènes, mise
à l'épreuve, se trouve supérieure à sa renommée ; seule elle
peut combattre un ennemi sans qu'il s'irrite tle sa iléfaite, et
commancler à des sujets sans qu'ils se plaignent tl'avoir c['in-
ilignes souverains
< Cette grantleur de notre. république est atteslée par les plus
éclatants témoignages, qui nous vaudront I'admiration de la
' postérité aussi bien que cle la génération présente, sans qu'il
soit besoin pour cela ni des louanges d'un Homère, ni d'une
LIVRE II. 97
LIVRE II. I 13
ce sidge,.et qui se montaient à deux mille talents(a). Les termes
de la capitulation furent que les assiégds, leurs enfauts, leurs
femmes et leurs auxiliaires sortiraient de Ia ville, les hommes
ayec un seul vêtement, les femmes ayec deux, et ntemportant
pour leur yoyage qu une somme cl'argent déterminde. ils sor-
tirent donc en ver[u de cette convention;ils se réfugièrent en
Chalcitlique et chacun orl il put. Les Athéniens surent mauvais
gré à leurs géndraux d.'avoir traitd sans leur aveu; ils s'atten-
daient à ce que Potidée se rendlt à discrétion. plus tard, ils ia
repeuplèrent par I'envoi d'une colonie athénienne.
Tels furent les événements de cet hiver, avec lequel se
termina la deuxième année de la guerre que Thucytlicle a ra-
contée.
LXXI. L'dté suivant (ô), les Péloponésiens et leurs alliés, au
lieu d'envahir I'Attique, marchèrent sur Platde. Archidamos,
fils de Zeuxidamos et roi des Lacédémoniens, les commandait.
Après avoir assis son camp) il se mit en clevoir de ravager la
campagne; mais les Platéens se hâtèrent cle lui envoyer des
députés qui lui dirent:
c Archidamos et vous, Lacédémoniens, ce n'est pas agir
d'une manière juste ni digne de vous et de vos pères que d'àn-
trer à main armde dans le pays des Platdens. Lorsque-le Lacé-
démonien Pausanias, fils de Cléombrotos, eut délivré la Grèce
de I'invasion des Mèrles, conjointement avec ceux des Grecs qui
prirent part au combat livré sous nos murs, il fit un sacrificè à
Jupiter libérateur dans la place publique de Platde; et là, en
présence de tous les alliés assemblés, il rendit aux Platéens la
libre possession de leur ville et de leur territoire ' , déclarant que,
si jamais personne les attaquait injustement et pour les asseï-
vir, les ailids présents les assisteraient de tout leur pouvoir.
Yoilà ce que vos pères nous garantirent en retour clu dévoue-
ment et de la vaillance que nous iléployâmes dans ces jours de
danger. Et vous, vous faites précisément le contraire. Yous ve-
nez ayec les Thdbains, nos ennemis jurés, pour nous asservir.
Prenant donc à témoin les dieux qui reçurent alors yos ser-
ments, les dieux de vos pères et ceux de notre pays, nous yous
sommons de respectr.:r le territoire ile Platde et de ne point en-
freintlre yos serments, mais de nous laisser jouir tle I'indépen-
tlance que nous octroya Pausanias. >
txx[.Ainsiparlèrent]esPlatéens.Arcbiclamosleurré.
pondit i ,. sue vos actions soient
c Ce que vous attes est just'e,
-pou,Ï:o que-Pausa-
d,accord a'ec vos Ë;Ë=Guraï, i'indépendance
à no-us pour affranchir
nias vous a garantiË]Àu1t lqignez-Yous
mêmes dangers ptêtèrent
ies peuples qui pttiigett"l ttg*.les '
gé*i*tent aujourù'hui sous-le tles-
Ies mêmes serment;î 'Ct t"i et cette guerre ntont
potisme dlathènes. dtunî armement d'y coôpérer
Le mieux serait
d,'autre but que teur-déiivrance'
vous-même, p*, ,u,puct pour les
serments; au moins faites ce
que nous ooo, uuoîJ aJil'proposé :.demeurez eu repos' tout en
Recevez les
cultivant vo* terr.;;i;;'àtservant la neutralité'
deux partis à titreïu*i*, sans aider
ni I'un ni I'autre de vos
I
co que nous vous demandons'
utÀ.*. C'esttout
Telle fut ta repon'se d'Archidamos' Les
députés -rentrèrent
p.;;ï';;;;'"û*' pt"prt:-ltt répliquèrent
Platéens
"" sans l'agrémeut
qu'ils ne pouvateni accepter ces pÏopositions enfants étaient à
leurs
des Athéniro*, oo'qoe lËurs femmes'et
pour I'existence cle leur
Àthènes; que d,ailËir*-ii, "ruignaient la retraite-tl-es
viilel car res attràîiens-poo"uÏ""t venir après
comme ausst
nJiÀion.i.iens et s'opposer à ce.tte.^convention; qui obligerait
se trouïànt compris dans re traité
res Trrébains,
peut-être une se-
P1atée à recevoir i*t ato* putiit'
tenteraient
conde fois de s'emparer de cet'te vttte'
--,q,rr1tidunro,
.'uifo'çu de les rassurer en leur disant:
c Eh bien, tt;;;;; aur iaceaémoniens votre ville et vos
les limites de votre territoire' le
nombre cle
maisons. lncliquez
vosarbresetcletoutcequiestsusceptibled'êtrecompté;puis
semblera-pour tout
retirez-vou. aa uot-pt"J*tt ou bon vous sera finie' nous
le temps qo, AorJ'i ttttt gueyg;,lorssu'elle
nous le gar-
fiùelité' Jïsque-là
vous restito.roo"ià*t;;-;;;t
et vous payerons
aà.on..n dépôt; nous cultiverons vos terres
I
une rente proportionnée à vos besoins'
LXilII. Les députés rentrèrent de nouveau dans Ia ville;
;utt ru multitude' ils répondirent
et, après s'être ;;;;;ibét t". 1ll:.Tens ces
qu'ils désiraient aolttatulle commu.niquer
leur assentiment'' ils
propositionr,..t i;;: ;i ;il;t àbttn'itni
ils demandèrent une suspen-
les accepterarentl En attendant' campagnes' Ar-
sion d,armes et ti ;r;;;;; po'r le tenrpsleurs
de respecter
que leur voyage de-
chidamos accorda une trêve
oe tovug.ta'point le territoire'
vait raisonnableÀent durer' et obtinrent audience ;
Athè;;;l.r-àéprt.s de Platle
Arrivés à
LIVRE II. ll5
ipuis ils rapportèrent à leurs conciboyeus la déclaration sui-
'
vante :
o pt.té.os, depuis lç jour ou vous êtes devenus leurs alliést
les Àthéniens ne vous ont jamais iaissés en butte à un outrage;
ils ne vous abandonneroni pas clavantage aujourd'hui, et ieur
appui ne vous fera pas défaut. Ils vous adjurent donc, en vertu
dàs serments de vos pères, de ne rien innover en ce qui con-
cerne l'alliance. r
LXilY. Sur ce rapport des députés, Ies Platéens ilécidèrent
de ne point trabir les Athéniens, mais de supporter au besoln
que leïrs terres fussent ravagées sous leurs lelxr et de se ré-
.^ig.r." à toutes les extrémites. ils résolurent également-de ne
pius Iaisser personne sortir de Ia ville, mais de répo^ndre du
îraut de leurJ murs qu'il leur était impossible de. satisfaire les
Lacédémoniens' Sur cette réponse, Àrchidamos invoqua en ces
termes les dieux et ies héros du pays :
q Dieux protecteursclu pays de Platée, et vous, héros,soyez-
nous témoio* qo. c'est ians aucune injustioe, et seulement
après Ie parjure de ces gens,que nous avons envabi cetteterre,
o^t, oo, p'èr"r, grâce à vius, tiiomphèrenttles Mèiles,
etor\vous
fites trouver aux Grecs un favorable champ cle bataille. Dt
cltin-
;;i"t"p;t, quoi que nous fassions, nul ne peut nous taxerrenou-
justiie; car nos propositions équitables et tant de tols
velées ne rencoutrent que des refus' Souffrez tlonc que les
offenseurs soient punis, et laissez un libre cours à notre ven-
$eâDCe. I
" ixXv. Àprès cette protestation, Archiùamos fit ses préparatifs
il'attaque,.iI et enfourer
commenga par faire abattre les arbres
ù oiffà d'une palissadË, lno a.rend.re impossibles
e
les.sorties.
Ensuite il éleva contre la muraiile une terraise ; et' vu le
grancl
nombre des bras, iI comptait que la place serait bientôt Prise.
bes tronos d'arbres, .oopdt sùr le Cithéron, frrrent placés en
long et en travers sur les deux flancs de cet ouvrage' en guis-e
;;;;rr; pour prévenir les dboulements. L'intervalle fut rempli
àà Uois, ae piet.es, de terre, enfin de tout ce qui pouvait
ser-
vir à te coàb1.". Ce travail dura soixante-dix jours et autant
de nuits sans inteffuption. Les travailleurs se relayaient à tour
les uns dormànt ou prenant leurs repas, tandis que les
à" tOfu,'aptortaient
Ntr.r des mat-ériaux. Les chefs lacédémoniens,
;;i;;d;ndaient les troupes de ohaque ville, pressaient I'ou-
vrage.
fit Platéens, voyant cette terrasse s'éIeYer, construisirent
I t6 GUERRE DU PÉLoPonùsn.
formées, celle tlu .centre, par les Chaoniens et par les autres
barbares 1 celle de tlroite, par les Leucatliens, les Anactoriens et
leurs voisins ; celle de gauche, or) était Cnémos, par les Pélopo-
nésiens et par les Ambraciotes. Ces trois corps cheminaient à
une assez grande distance I'un de l'autre I quelquefois même
ils se perdaient de vue. Les Grecs marchaient en bon ordre,
toujours sur leurs gardes, et ne. faisant balte qu'après avoir
trouvé un campement convenable. Les Chaoniens au contraire,
pleins de confiance en eux-mêmes et renommés pour leur bra-
voure dans cette partie clu continent, n'avaient pas la patience
d'établir un camp I mais, s'avançant comme un tourbillon aYec
les autres barbares, ils s'imaginaient emporter d'emblée lavilkl
et en avoir tout I'honneur.
Les Stratiens, avertis tle leur approche, pensèrent que, s'ils
pouvaient les battre isolément, les Grecs se ralentiraient tlans
ieur attaque. Ils clressèrent donc des embuscatles autour cle la
ville; et, Iorsque les ennemis furent à portée, ils fontlirent sur
eux à la fois et ile la place et des embuscatles. Les Chaoniens
épouvantés périrent en grand nombre. Les autres barbares, les
voyant plier, lâchèrent piecl et prirent la fuite. Les Grecs des
deux corps il'armée ne s'aperçurent point cle ce combat I ils
étaient fort éloignés et présumaient que les barbares avaient pris
les ilevants pour choisir un campement. Lorsque les fuyartls
vinrent tomber au milieu d'eux, ils les recueiliirent, ne for-
mèrent qu'un seul camp, et se tinrent en repos le reste du
jour. Les Stratiens, en I'absence du renfort qu'ils attendaient,
ne les attaquèrent point en ligne; ils se contentèrent de les
harceler de loin à coups d.e fronde, ce qui les mit dans un
grancl embarras; car on ne pouvait faire un pas sans bouclier.
Les Acarnaniens excellent tlans ce genre de combat.
LXXilI. La nuit venue, Cnémos se replia rapidement sur le
Ileuve Anapos, à quatre-vingts stacles cle Stratos. Le lenclemain
il releva ses morts par composition; puis, les OEniacles I'ayant
rejoint en qualité d'amis, il se retira sur leurs terres, sans
attenclre la levée en masse cles Acarnaniens. De là chacun
regagna ses foyers. Les Stratiens érigèrent un trophée pour la
défaite des barbares.
LXXilII. Quant à la flotte des Corinthiens et de ieurs allids.
qui, du golfe cte Crisa, devait se réunir à Cnémos pour empê-
cher les Acarnaniens tle la côte cle porter secours à ceux tle l'in-
térieur, elle ne put exécuter ce projet; pentlant qu'on se battait
à Stratos, elle fut obligée tle livrer bataille à Phormion et aux
LIVRE II. LzI
vingt vaisseaux athéneins en station à Naupacte. Phormion
épiait sa sortie du golfe, avec dessein de :ltattaquer dans une
mer ouverte. Les Corinthiens et leurs alliés cinglaient vers I'A-
carnanie, peu disposés à un combat naval, encombrés de troupes
et fort éloignés rle prévoir que les vingt vaisseaux athéniens
eussent la hardiesse de se mesurer avec les leurs, tlont le nom-
bre s'élevait à quarante.sept. Ils serraient le rivage et comptaient
passer de la ville achdenne de Patres au continent d'Acarnanie.
Mais lorsqu'iis virent les Athéniens longer parallèlernent à eur
la côte opposée, puis quitter Chalcis t et I'embouchure de I'É,vé-
nos pour se porter à leur rencontre, sans que la nuit dérobât à
I'ennemi I'endroit ou ils jetaient l'ancre, force leur fut tl'accepter
la bataille au milieu même clu détroit.
Chaque ville avait ses commandants, qui firent Ieurs disposi-
tions de combat. Ceux. de Corinthe étaient Machaou, Isocratès
et Agatharchirlas. Les Péloponésiens rangèrent leurs vaisseaux
en un cercle, qu'ils étendirent le plus possible, sans toutefois
laisser passage aux ennemis, les proues en dehors, les poupes
en deilans e. Au centre ils placèrent les petits bâtiments qui les
suivaient et cinq de leurs navires les plus agiles, pour être à
portée cle secourir les points rnenacés.
LXXXW. Les vaisseaux athéniers, rangés à la file, tour-
naient autour du cercle qu'ils rétrécissaient peu à peu, en rasant
la flotte ennemie, et semblaient toujours au moment d,'attaquer.
Phormion avait tléfenclu aux siens d'engager l'action avant
qu'il ett donné Ie signal. Il prévoyait bien que la flotte ,iles
Péloponésiens ne garderait pas son ordre tle bataiile comrne
une armée de terre, mais que les vaisseaux ile guerre seraient
embauassés par les petits bâtiments; qu'enfin si le vent, qui
rl'orclinaire soufflait du golfe au lever de I'aurore, venait à s'é-
lever, la confusion se mettrait dans la flotte ennemie. Ses vais-
seaux étant plus légers, il se croyait maître de choisir le moment
de I'attaque et pensait qu'il n'y en aurait point de plus favo-
rable. Lors ilonc que la brise se fit sentir, que la flotte pélopo-
nésienne, resserrée dans un dtroit espâce, fut troublée à la fois
par le vent et par les bâtiments qui la gênaient; lorsque les
vaisseaux commencèrent à s'entre-choquer et que les équipages,
mêlant cles vociférations et iles invectives à leurs rnanæuvres,
se repoussèrent mutuellement à coups d'avirons; lorsque, sourds
aux coûrmandements et à la voix des céleustes t, ces hommes
sans expérieqce, incapables de rnanier leurs rames dans une
mer houleuse, rendirent les bâtiments rebelles aur pilotes;
122 GUERRE DU PÉtoPonÈsn.
- sujet-d'À1Té91'
au lAcarnanie
nnrntic ôe I'Acarnar
Les Athéniens et Pbormion, partis de
et
Cfi. au commencemeut
arrivés à Naupacte, retournèrent à Athènes
tboduis aient, i n dépendamme nt iles vaisseaux
J" ïtf"tttpt.' rf t.
qu'ils avaient ptrt,1àut ,es ôombattants de condition libre'
i-i""nir*oi.it-auo* les batailles navales. Ceux-ci ftrrent
échangés homme Pour homme'
qot la troisième année
Là-dessus ,. tutrnTou tti niott, ain'*i
racontée'
a.lu Àoutre que Thucydide a
------+
IIVRE III.
Quatrième onnde de l,a guerre. Troisième invasion de I'Atttque par
les Péloponésiens, ch. r. excepté Méthymne, se révolte
confte Iôs Àthéniens, ch.
- Lesbos,Expéditions maritimes des Athé-
-
'-vr.(Eniades et Leucade, ch. vtr. Les
niens contre le Péloponèse, -
Péloponésiens reçoivent les Lesbiens dans leur alliancel discours
des députés de Lesbos, ch. vlI-xv. d'une flotte athénienne
-Envoi
contre le Péloponèse,' ch. xvl. - Forces maritimes déployées par
Ies Àthénient, ih. xvir.
- Les Atiréniens commencent Ie
siége de
Mytilène, clt. xvrtt. Dans 1'hiver, Ies Àthéniens s'imposent une
-
prêmiQre contribution de guerre et envoient Lysiclès lever le tribut
ôhez les aliiés, ch. xrx. d'une partie des Platéens assié-
gés, ch.'rx-xxrv. - Évasion
Envoi du Lacédémonien Saléthos à Mytilène,
ôh.'*xv.
-
Cinquième année d'e la guerre. Quatrième invasion de
l'Àttique -par les Pélcponésiens, ch. xxvr. - Reddition de Mytilèr.e,
ch. xivu-xxvl[. pèloponésienne fait une apparition en
- Une flotte
Ionie, ch. xxtx-xxxtr. Pachès lui donne la chasse, ch. xxxlu-xlxlv.
-
envoie à Athènes mille Mytiléniens prisonniers, ch. xxxv. -
- II Athéniens
Les condamnent à mort tous les Mytiléniens; nouvelie
assemblée à ce sujet, ch. xxxvr.- Disoours de Oléon, ch. xxxvtr-xl.
de Diodotos, ch. xLr-xLvlII._. Les ethéniens se conten-
-tentDiscours
de punir les coupables et de confisquer les terres de-Lesbos,
ch. xr,rx-1. - Nicias s'empare de Minoa, ch. r,l. - Reddition de
Platée, ch. lri. Platéens, ch- LlIl-Lrx. - Réplique
- DiscourÀ desLes
des th'ébains, ch. Lx-LxYtI. Platéens sont mis à mort et leur
ville rasée. ch. lxvtu.
-
Sédition de Corcyre, ch. lxrr-lrxxr. -
- de la Grèce, ch. txxxtt-Lxxxv. Envoi
Digression sur les troubles
d'une flotte athénienne en Sicile, ch. Lxxxvl.
- Iecru-
llhiver,
. descence de la peste à Athènes, ch. t.xxxvrr.
-Dans
Expéditions des Àthé-
-
niens en $icile et des Rhégiens contre les îles d'Êole, ch. txxxvIIr.
de terre et inonda-
- Stûème année d'e Ia guerre. Tremblements
tions sur divers points de la Grèce, ch. Lxxxrx. - Les Àthéniens
s'emparent de Messine, ch. xc. - Expédition maritime contre Ie
Péloponèse et contre }Iélos, ch. xcr. d'Héraclée-Tra-
- Fondation
chinienne, ch. xctr-xcItr. - Expédition malheureuse de Démosthène
en Étolie, ch. xcrv-xcvrtr. Expédition ùes Athéniens contre Locres,
oh. xcrx. -
infructueuse des Lacétlémoniens et des Éto-
-'lentative
liens contre Naupacte, ch. c-crr. - Dans i'hiver. combats en Sicile.
136 GUERR'E DU PÉLoPoNÈsE.
1'oyers.
ixvtr. Cepenclant les vaisseaux péloponésicns n'arrivaietlt
pu, a Mytiiène et les vivres comrlençaient à y manquer' Une
iirconstan.e particulière hâta la capitulation. Saléthos, qui iui-
même ne coriptair plus sut I'arrivùe de la flr;tie et qui voulait
faire une sortie contre les Athéniens, d'nna des armes attx
faites I mais qui se soumettent moins par défdrence que par nd-
cessité.
r Le pire à mes yeux serait qu'il n'y eùt rien cle stable dans
nos résolutions, et que nous ûe comprissions pas que mieur
vaut pour un Etat avoir des lois imparfaites, mais immuables,
que des lois ercellentes, mais dépourvues cle sanction; que I'i-
gnorance modeste est préférable à I'habileté vaniteuse; et gu'en
général les Etats sont mieux gouvernés par les médiocritds que
par les intelligences d'élite. En ellet les uns veulent se montrer
plus sages que les lois et, dans les assemblées, faire toujours
prévaloir leurs opinions personnelles, parce que c'est ltarène
la plus favorable à leurs talents, et voilà surtout ce qui perd
les rdpubliques; tandis que les- autres, se défiant de leurs
propres lumières,-ne croient pas en savoir plus que les lois. Ils
sont, il est vrai, moins aptes à critiquer les discours d'un haran-
gueur habiie; mais, jugeant avec plus de modestie que d'ému-
lation, ils éviteut mieux les écueils, C'est ià ce que nous devons
faire, nous autres orateurs, au lieu de nous engager dans une
lutte d'éloquence ou de génie, et de vous donner des conseils
contraires à nos propres convictions.
XXXVIII. .r Pour moi, je suis toujouls Ie même. Je m'd-
tonne qu'on ait remis elr discussion I'affaire des Mytiléniens et
provoqué des atermoiements qui sont tout en faveur des cou-
pahles. La colère de I'offensé contre ltoffenseur va en s'amor-
tissant; mais, quancl la répression suit immédiatement I'outrage,
la balance est dgale et la vengeance complète.
< Je serais curieur de savoir qui osera me contredire et
soutenir que les crimes des Mytiléniens nous sont utiles, ou
nos reyers prdjudiciables à nos alliés. Évidemment. à grand
renfort de sophismes, il s'évertuera pour établir que ce qui a
été voté ne I'a pas été; ou, séduit par i'appât du gain, il es-
sayera, par un discours captieux, tle 'rous faire prendre le
change. Par malheur, dans ces sortes ile luttes, c'est à d'autres
que la ville décerne les prix; pour elle, elle ne se résgrve que
les tlangers.
i< La faute en est à vous, qui présitlez mal aox débats; à
vous, qui vous posez en spectateurs des paroles et en audi-
teurs des actions. Vous jugez des éventualités futures d)après
le dire des beaux parleurs. Pour les faits accomplis, vous en
croyez moins vos yeux que ros oreilles. parce que vous êtes
éblouis par le prestige d.e l'éloquence. Éternellement dupes de
Ja nouveauté des discours, vous refusez de suivre une parole
LIVRE III. r53
dprouvée. Esclaves de ce qui est étrange, ilétlaigneux de ce
qui est connu, vous aspirez tous au talent oratoirel et, si vous
ne pouvez y parvenir, vous prenez le contre-pied de ceux qui
le possèilent, afin de n'avoir pas I'air de vous mettre à la re-
morque d'une opinion, mais d,'être les premiers à applaurlir à
une saillie. Prompts à courir au-devant des paroles, lents à
prévoir les résultats; cherchant je ne sais quel monde ima-
ginaire, sans jamais vous inquiéter de la réaliti; en un rnot,
fascinés par le plaisir de I'ouïe, et plus semTrlables à des
auditeurs de sophistes qu'à des citoyens délibérant sur les in-
térêts de l'État.
XXXX. r Je m'efforce de vous détourner de ces travers,
en vous montrant que les Mytiléniens vous ont fait le plus
sanglant outrage que jamais ville ait commis. Quant à moi, si
quelques cités se révoltent par impatience cle votre joug ou
par I'effet d'une pression étrangère, je suis presque tenté de
leur pardonner. Mais pour tles gens qui habitent une île, une
place fortiflée, que nos ennemis peuvent attaquer seulement
du côté de la mer, où même ils ont assez de vaisseaux pour
se défenclre; qui d'ailleurs se gouvernent par leurs propres
lois et qui étaient traités par vous avec une disiinction sans
eremple, je demanile si une pareille conduite tte constitue
pas un complot, une insunection plutôt qu'une défection,
car la défection suppose une oppression violent€,
-
enfin une
connivence avec nos plus cruels ennemis pour les
-
aid.er à nous
détruire.
c Leur crime est bien plus grancl que si, appuyés sur leurs
propres forces, ils nous eussent fait une guerre déclarée. Rien ne
Ieur a servi de leçon : ni le malheur des peuples qui. après s'être
révoltds, sont retombds sous le joug; ni Ia prospérité dont ils
jouissaient, et qui aurait dt les retenir sur le bord de I'ahime.
Pleins rle con{iance enl'avenir et d'un espoir au-dessus deleurs
forces, quôique au-dessous de leurs prétentions, ils ont entrepris
la guerre et préféré la violence à ta justice. Dès qu'ils se sont
crus les plus forts, ils nous ont assaillis sans avoir reçu d'in-
jures. Combien d'États ne voiL-on pas, brusquemeut parvenus
à une prospérité inespérée, en concevoir cle l'ârrogance? Au
contraire un bonheur qui n'a rien d'tmprdvu est moins dan-
gereux que celui gu'on n'attendail pas. Il est plus aisé de
Tepousser la mauvaise fortune que de se tlaintcuir dans l'a
bonne.
a Il y a longtemps que nous aurions drl traiter les lvlytilé-
t54 cUERRE DU pÉr,opollÈsu.
niens comme les autres. c'ett été Ie moyen ce les rendre moins
orgueilleux; car il est naturel à I'homme ile mépriser qui
le ménage et de resp-ecter qui lui tient tête. Qu'ils'reçoivent
donc aujourd'hui la juste punition de leur cànauite. "
t Et n'allez pas absoudre la multitude pour vous en prendre
aux aristocrates seuls. Ils sont tous également couîables.
IIs n'avaient qu'à recourir à vous, et ils seraient maintenant
réintégrés dans leurs droits; mais ils ont préféré s'exposer
avec les aristocrates et seconder.leur insuriection. songez-y
bien : si vous infligez le même châtiment aux alliés qui Je ré-
voltent sous la pression des ennemis et à ceux d.ont ia défec-
tion. est spontanée r croyez-vous qu'il en soit un seul qui ne
saisisse le plus léger prétexte pour s'insurger, quand iI aura
en perspeclrve, s'il réussit, le liberté; s'il ec[oue, un sort
supportable ? Nous. au contraire, il nous faudra à chaque in-
stant r'isq-'er nos biens et nos vies. vainqueurs, nous nô trou-
verons qu'une viile ruinée,-et nous perdrons à tout jamais les
revenus qui alimentent nos forces; vaincus, nous aurons de nou-
yeaux ennemis ajoutés à ceux quenous ayons ddjà; etletemps
qu'il eùt fallu employer contre ceux-ci sera mis â combattie
nos propres allids.
XL. n Il ne faut donc pas les bercer de l,espérance que,
moyennant des discours,ou de I'argent, ils obtiendront le par-
don d'une faute imputable à la nature humaine. ce n'est pas
malgré eux qu'ils ont faillil c'est sciemment qu'ils ont cherôhé
ir nous nuire. or les fautes involontaires sont les seules qui
méritent le partlon.
c Quant à moi, je- persiste à yous ne clevez pas
,penser que
revenir sur votre décision prdcétlente, si vous voulez dviter
les trois écueils les plus dangereux pour un empire, savoir Ia
pitié, le charnre des discours et I'indulgence. t â pitie ne doit
s'accorder qu'à charge de revanche, et nullemeni à ceux qui,
insensibles aux mé'ageuients, De cgsseront pas d'être nos en-
nemis mortels. Les orateurs dont lts discouri vou" enchantent
trouveront une arène dans d'autres occasions moins sérieuses
que celle-ci, où la ville, pour un instant de plaisir, éprouvera
un immense dommage, tandis qu'eux-mêmes- seront payés de
leur faconde à beaux deniers comptants. Enfin I'inàuigence
est clue aux hommes qui vous sonf et vous seront déviués,
mais non pas à ceux qui resteront toujours les mêmes, ei
qui n'en persévéreront pas moins dans leur hosi,iliié contre
YOUS.
LrYRE rrr. 155
LV. c Tels sont les services que nous vous rendîmes jadis.
Si depuis lors nous sommes devenus vos ennemis, c'est uni-
quement par votre faute. Lorsque, opprimés par les Thébains,
nous etmes recours à votre alliance, vous nous renvoyâtes
aux Àthéniens, sous prétexte qu'ils étaient proches et vous
trop éloignésr. Toutefois, durant cette guerre, vous rt'ayez
reçu de nous, ni de près ni de loin, aucune olTense signalée.
Il est vrai que, malgré vos instances, nous avons refusé d'aben-
donner les Athéniens. Mais comment nous en faire un crime ?
Ne nous avaient-ils pas protégés contre les Thébains, quand
vous refusiez de le faire? C'ett été urre honte de les trahin
après avoir reçu leurs bienfaits, sollicité leur appui, et obtenu
chez eux le droit de cités. Dans les ordres que les uns ou les
autres vous intimez à vos alliés, s'il y a quelque chose de ré-
préhensible, ceux qui clonnent I'impulsion vefs le mal sont plus
à blâmer que ceux qui la reçoivent.
LVI. ( Les Thébains ont commis enyers nous plusieurs of-
fenses. Yous connaissez la clernière, qui a été la cause tle tous
nos malheurs. Ils ont cherché à stemparer de notre ville en
pleine pair, dans un temps de fête t. En les punissaut, nous
n'avons fait qu'user tle cette loi universelle qui autorise à re-
pousser la force par Ia force. Aujourrl'hui vous auriez tort ile
nous sacrifier à eux. Si vous substituez à la justice votre inté-
rêt aotuel et leur inimitié pour nous, yotre sentence paraitra
fausse, inique et entachée d'égoïsme.
<r D'aiileurs, s?ils semblent aujourd'hui vous être'utiles, nous
,àr.".E,
-Ési;Àil I'avez violde vïus-mêmes en aidant à asservir ]es
et d'autres de .vos confédérés, au lieu d'y .mettre
"ous
ofrstacte. Tout cela, vous ne l,ayez pas fait contre votre
vo-
ioote , ainsi que ooor, mais bien sous
I'empire .des lois qui
der-
vous'régissrni encore et sans la moinclre contrainte. La
oie.. r,i*mation que nous vous avons faite avant I'investis-
sement,deresterpaisiblesetneutres,vousl'avezrepoussée.
ilï-6;;;*ieux que vous mérirerair I'exécration de tous les
pour leurnuire?
Grecs,Yousqur ne iaites montre de vertu-que
qlre Yous avea fait jaclis, votre,conduite récente a prouvé
Le bien
qu'il ne vous appartenait pas, e-t I'éternel penchant de votre
Athéniens ont
i"torr *'.rt rOvÉtl dans toui son jour. Quanil les y avgl.sulvrs'
marché dans la voie de I'injustice, vous les
<YoiIàcequenousevionsàdiresurnotremédismeinvo.
sur votre libre attachement aux Athéniens'
^-îiy. etquant
lontaire
i à la dernière offense que yous pretendez avoiÏ
reçue, lorsque, selon vous! Dou-s auôns attaqué votre ville
fêlgl même
contre le droit, en-pleine paix et dans un ternps lu
à cet égard ooo, ,iu pas être plus réprehensibles que
""oyôn* dans I'in-
vous. Si de nous-*à*., ioor ètioos venus chez vous, pays'
et de ravager hostilemeilt votre
tention ile livrer bataille
que.plusieurs de
nous serions inetcosables; mais s'i-I est vrai
vos citoyens, les premieri P-a.r la fortune et par.Ia
naissance'
nous aielrt spontandment appôléspour vous
retirer d'une alliance
étrangère et vous- rattachôr à la confédération
nationale cles
oot* crime? ceirx qui donnent I'impul-
Béotiens, ou est ôoo.
sionsontplusàblâmerqueceuT,quilareçoivent.D'ailleurs,à
de la nôtre'
oo, yto",'il n'y u to at'tort ni de leur .part.ni
Citoyens comme vous' ayagt Pê*t pl.us à ptlttlill:tous
ont
nullement en
ouvert les portes et nôui oirt introduits en amis, de se
les mauvais citoyens
ennemis. IIs voulaient empêcher
qu'ils
pervertir davantage, et procurer aux honnêtes gens ce
ilil;ff;i J.-prétttdi'e. Ils voulaient corriger les esprits
sansattenteraux.p,rsonnes'vousrattacheràvosalliancesna.
I'amitid
turelles sans vous ravil votre patrie, vous concilier
générale sans vous créer aucun ennemi'
LIVRE IiI. 169
*eillrors uilidr, fould aux pieds les plus saintes lois par un
esprit ile haine plutôt que de justice. Même aujouril'hui la sa-
tisiaction qu'ils nous auront donnée ne sera pas équivalente à
leur crime ; elle sera fixée par la'loi, car ce n'est point' comme
ils le flisent, à ia suite d'un combat et les mains étendues qu'ils
se sont.livrés, mais en vertu d'une convention formelle et en
se soumettant à un jugement.
c Lacédémoniens, prêtez main forte à la loi des Grecs, qu'ils
ont violée: et. comme nous aions souffert tle cette violation,
récompensez le zèle dont nous avons fait preuve. a":il ne soit
pas dii que nous avons été supplantés dans votre amitié par la
iéduction de leurs tliscours. Montrez aux Grecs par un grancl
exemplc qu'à vos yeux le langage ne prévaudra jamais sur
le, actes: louables, une courte mention leur suffit; coupables,
il leur faub dc belles phrases pour voile. Mais si des chefs,
comme vous au-iourd'hui, savent établir contre les coupables
des jugements expéditifs, on cherchera moins à pallier des ac-
tions criminelles par des discours pompeux. D
LXYIII. Ainsi parlèrent les Thtibains. Les juges lacédémo-
niens décitlèrent qu'on s'en tiendrait à la question de savoir
si, dans le cours dè la guerre, les Platéens leur avaient rendu
quelque service. A leur avis, pour se conformer à I'ancien
traité conclu par Pausanias après la défaite des Mèdes, ils au-
raient dt rester en repos avant la guerre, et plus tard accepter
la proposition de demeurer neutres aux termes du même traité;
ce-à quoi ils n'avaient pas voulu consentir. Ils pensaient que
les Plàtéens, en repoussant leurs justes exigences, s'dtaient
mis en clehors des traités et s'étaient attiré leur infortune. Ils
les flrent donc comparaltre I'un après I'autre et leur cleman-
dèrent si, dans Ie cours de la guerre actuelle, ils ayaient rendu
quelque service aux Lacéclémoniens et à leurs alliés. Sur leur
r.eponse négative, on les emmenait à ia mort' Il n'y en eut au-
cun ,l'excepte. On égorgea de la sorte non moins de cleux cents
Platéens, ôutre vingt-cinq Athéniens qui avaient soutenu le
siége avec eux. Les femmes furent réduites en esclavage.
Quant à Ia ville, ies T'hébains la clonnèrent à habiter Ipour
une année à des Mé;ariens exilés pour cause de sedition et à
ceux des Platéens qui s'étaient déclarés pour eux et n'avaient
pas été enveloppés clans la ruine de leur patrie. Plus tard ils
iasèrent oornplétement Platée. Avec les matériaux, ils construi'
sirent près du temple de Junon un hospice de cleux cents
LIVFE III. 17 I
pieds en long et tn ltrgr, avec deux étages de logementse. Ils
employèrent à cette construction la charpente et les portes des
maisons ile PlatÉe. Les ustensiles d'airain et de fer trouvés
dans la ville servirent à faire des lits consacrds à Junon. Un
temple de marbre, large de cent pieds , fut aussi élevé en
I'honneur ile cette cléesse. Les terres furent confisqudes et af-
fermées pour dix ans au profit des Thébains.
Le motif principal, pour ne pas dire I'unique, du peu de
sympathie que les Lacédémoniens témoignèrent pour Platée,
fut le désir de conrplaire aux Thébains, dont ils croyaient
avoir besoin pour la guerre commencée récemment.
Ainsi périb P)atée, quatre-vingt-treize ans après qu'elle était
entrée dans i'alliance d'Athènes 5.
LXIX. Cependant les quarante vaisseaux peloponésiens qui
avaient été au secours de Lesbos et qui, comme on I'a vu,
avaient gagné le large pour se soustraire à la poursuite des
Athéniens, essuyèrent dans les parages de la Crète un coupde
vent qui les dispersa. Ils regagnaient isolément le péloponèse,
lorsqu'ils. rencontrèrent à Cyliène treize trirèmes de Leucade
et dtAmbracie, commandées par Brasidas fils de Tellis, placé
comme conseil auprès d'Alcidas. Les Lacédémoniens, voyant
leur expédition de Lesbos manquée, voulaient augmenter leur
flotte et cingler vers Corcyre, alors en proie aux dissensions.
Pour cet elïet, il fallait proliter de ce que les Athéniens n'a-
vaient que douze vaisseaux à Naupacte, et ne pas attendre
qu'il leur vînt des renforts. Brasidas et Alcidas se préparèrent
donc à cette entreprise^
LXX. Les troubles de Corcyre avaient pris naissance au re-
tour des citoyens faits prisonniers dans les batailles navales
d'Épidamne'. Les Ccrintbiens les ar';rient relâchés, soi-disant
'sous une caution de huit cents talents fournie par leurs pro-
xèness, mais en réalité parce que ces prisonniers promettaierit
de leur soumettre Corcyre. Ils se mirent donc à l'æuvrel et,
par }eurs démarches individuelles, ils cherchèrent à soulever
la ville contre les Athéniens.
Sur ces entrefaites, il arrivadeux vaisseaux, I'un d'Athènes,
l'autre de Corinthe, qui amenaient des députés. On tint une
assemblée, orl il fut décidé que les Corcyréens, sans rompre
avec Athènes, renoueraient leurs anciennes relations avec les
Péloponésiens. Il y avait alors à Corcyre un cerbain pithias,
proxène volontaire d.es Athénienst et chef du parti démocra-
tique. Les hommes tlont nous venons de parier le citèrent en
t-..I7 r -
D'autres fois, ô Phébus, c'est DéIos qui fait tes dêlices. c'est là
que les Ioniens aux tuniques llottanles,- se réunisstrnt dans tes fètes
ir,ec leurs femmes et leurs enfants. C'est là que, par Ie pugilat, par la
tlanse et par Ie chant., ils te célèbrent dans leur assemblée'
qu'on
Que clans ces fêtes il y eùt des concours de musique eJ
y vint disputer les prix, c'est ce que témoignent encore les vers
Ëuivants âmpruntéi au même poeme. Après avoir .vanté Ie
chæur des femmes de Délos, I'auteur termine par cette apo-
strophe, ilans laquelle it fait mention de lui-même:
Naupacte.
après le clépart des Âthéniens et de Démosthène, les acar-
n'aniens et les amphilochiens firent avec les Ambraciotes et
les Pélopondsierrs, réfugiés_d'abord auprès de salynthios,
roi
des Agréens, puis à oEniades, une convention qui leur permit
ile quitter cet asile. Ils conclurent aussi avec lôs Ambriciotes
une paix et une alliance de cent ans. Les conditions furent que
les Ambraciotes ne porteraient pas les armes avec les acarna-
niens contre le Péloponèse, non plus que res Acarnaniens avec
les Ambraciotes contre Athènes ; mais qu'ils se garantiraient
mutuellement leur territoire I que les ambraciotel renrlraient
aux acarnaniens les places et les otages dont ils étaient dé-
tenteurs; qu'enfin ils ne soutiendraient pas Anactorion, ville
ennemie des Acarnaniens. ce traité mit fin à la guerre. Dans
la suite, les corinthiens envoyèrent à Ambracie irne garnisol
de trois cents hoplites sous les ordres de xdnoclidas fi"ls d'Eu-
thyclès. ces troupes s'v rendirent par voie de terre et eurent
I,IYÂE III. r93
de Ia peine à I arrivcr. Tels furent les dvénements d)Am-
bracie.
CXV. Le même hiverr les Àthéniens qui étaient en Sicile
opérèrent une descentc sur le territoire d.'Himéra, tandis que
les Sicules faisaient de I'intérieur une incursion sur les fron-
tières du môme pays. Ils cinglèrent aussi contre les îles d'Éole.
De retour à Rhégion, ils trouvèrent Pythodoros fils d'Isolo-
chos, général athénien, qui venait remplacer Lachès dans le
commandemenb de la flottet. C'est que les alliés tle Sicile s'é-
[aient rendus auprès des Athénicns et avaient obtenu ]'envoi
d'un armement considérable. Les Syracusains, maltres de la
campagne et indignés que la mer leur fût fermée par un pelit
nombre de navires, armaient une flotte pour repousser cette
insulte. Les Athéniens équipèrent donc quarante vaisseaux pour
cette destination. Ils voyaient en cela un moyen de terminer
plus promptement )a guerre de Sicile et en même temps une
occasion d'exercer leur màrine. L'un des trois gdnéraux, Py-
thodoros, fut envoyé le premier avec quelques bâtiments; ses
tleux collègues , Sophociès fils de Sostratidès, et Euryméclon
fils de Thouclès, clevaient suivrc avec Ie reste de la flotte. Pytho'
doros, après avoir reçu des mains de Lachès le commandement,
cingla sur la fin de I'hiver contre le fortin que Lachès at'ait
pris sur les Locriens d.ans une expédition antérieuret; mais il
fut battu par les Locriens et se retira.
CXYI. Aux approches du printemps, il y eut une seconde
druption ele l.'Etna. Elle désola une parbie du territoire des
Catanéens, qui habitent au pied rie cette montâgner la plus
haute de la Sicile. 0n prétencl que cette éruption eut lieu cin-
quante ans après la précérlente et qu'il n'y en a eu que trois
depuis que la Sicile est habitée par des Grecs r.
Tels furent les événemen[s de cet hiver, âveo lequel finit la
sixième année de la guerre que Thucydide a racontée.
IIYRA IV. -
Septième annee de Lo guerre. Prise de Messine par les Syracusains,
ch. r. Cinquième invasior' des Péloponésiens en Attique. Dé-
-
mosthène fortifle Pylos, ch. u-vr.
et perdue par les_Athéniens, ch. vrr. - ÉonAttaque
en Chalcidique conquise
de Fylos parlet
I.acédémoniens, ch. vtrr-lx. -
Harangue de Démosthène à s-es sol-
rlats, ch. x. -
- Combat sous les murs de Pt'los. Une troupe de Lacé-
rlémoniens bloguée dans I'îIe tle Sphactérie, ch. xr-xrv. Armistice .
ch. xv-xyr. Discours des Lacédémoniensà Athènes,- ch. xvrr-xx.
-
des hostilités, ch. xxl-xxrri.
- Reprise
Siciie, ch. xxrv-xxv.
Événements militaires err
Cléon prend le- commandement des Athé-
-
niens à Pylos et fait prisonnlers les Lacédémoniens de Sphacté-
rie, ch. xxvr-xrr.- lixpédition navale des Athéniens en Coiinthie,
ch. xttt-xlv. à Corcl,rg; massacre du parti
- Nouveaux troubles
alistocratique, ch. xt,vr-xr.yrrr. Irrise d'Ànactorion par les ethé-
-
Iriens et les Acarnaniens, ch. xlrx.
- Dans l'hir,er, arrestation
ambassadeur du roi de Perse par les Athéniens, ch. l.
d'un
Chios dé-
mantelôe, ch. lr. -
IIuitième annd,e de la guerre. Les bannis de
llitylène s'emparent - d',{ntandros, ch. lu. Atbéniens font la
corrquète de Cythère, ch. r.ln-rv. prise-.Les
de l'hyréa par les Athé-
niens, ch. lvr. - la paix entre eux.
- Les Grecs de Sicile font
Discours d'llermocratès, ch. Lvrr-Lx\'. Les Athéniens s,emparent -
-
rle Niséa et des longs murs de l\tégare, ch. rxvl-r,rxrv. Iis re,
prennent Antandros. de Lamachos dans le pont,-ch. r,xxv.
-Revers
des Athéniens contre la Béotie, ch. r.xxvr. Brasidas
conduit par terre une armée péloponésienne en .l'hrace, -ch. r,xxvn-
-Entreprise
rxxxrr. Son expédition contre Àrrhibéos, roi des Lyncestes,
-
ch. r,xxxru.
- Brasidas
,\canthiens, ch.
s'empare d'Acanthe. Son discours aux
rxxxrv-r,xxxvrrr. Dans l'hiver, les Athéniens
lbrtifrent Délion, ch. rxxxrx-xcl.- -Harangue de pagondas aux Béo-
tiens, ch. xcrr. - Dispositions d'attaque, ch. xcur-xcrv.
rl'Hippocratès aux Àthéniens, ch. xcv. - Harangue
IJataille de Délion; défaite
-
rles Athéniensl pri,se de Délion par les Bôotiens, ch. xcvr-cl.-Bra-
sitlas s'empare d'Amphipclis, ch. ctr-cvrrr. -_ Ses progrès sur le lit-
toral de la Thrace, ch. crx.
cxvr.
- Il prend Torone et Lécythos, ch. cx-
Neuuièm,e annde cle la guerre. Trêve entre Àthènes et Lacé-
- ch. cxvn-cxrx. Défection de Scione et de Mende soutenue
rlémone,
-
plr Brasidas malgré Ia 1rêve, ch. cxx-cxxrrr. Seconde expédition
de Rrasidas et de Perdiccas contre Arrhibéos,- ch. cxxrv<xxvrrr, --
LIVRE IV. 195
tout ie cas pour les inimitiés les plus fortes. 0n cède avec
plaisir à qui se relâche volontaireurent ile ses droits; mais on
résiste à outrance aux orgueilleux.
XX. a L'occasion de nous réconcilier s'ofÏre plus belle que
jamais. Ntattendons pas qu'un accident sans remède vienne
êveiller, chez lcs particuliers comme tlans l'État, une haine
imp)acable, et vous ravir les avantages que nous vous offrons
aujourrl'hui. Avant que le sort ne prononce, opérons un rap-
prochement qui doit assurer à vous de la gloire et notre amitié,
à nous les moyens d'éviler une honte et tle pallier un malheur.
Iaisons taire chez nous Ie bruit tles armes et procurons au reste
des Grecs un soulagement à leurs maux. C'est à vous surtout
qu'ils croiront en être redevables. Aujourd'hui ils supportent
la guerre sans trop savoir quels sont ceux qui I'ont provoquée;
mais si elle prencl fin et pour cela vous n'avez qu'un mot à
dire, yous acquerrez- le plus beau titre à Iettr reconnaissance.
-
En résumé, il ne tient qu'à vous d'avoir les Lacétlémoniens
pour amis fidèles; eux-mêmes vous y convient, dans I'espoir que
vous userez de condescendance plutôt que de rigueur. Songez
à tous les biens qui naitront de cette alliance. N'en iloutez pas:
une fois que nous marcherons d'accord, le concert de nos vo-
lontés commandera le respect à Ia Grèce entière, qui ne peut
rivaliser tle forces a\rec nous. n
XXI. Ainsi parlèrent les Lacdtlémoniens. Ils croyaient que
les Athéniens, naguère disposés à uu accommodement qui
n'avait échoud que tlu fait de Lacédémone, s'empresseraient
d'aocepter la paix qui leur était offerte et de rendre les guer-
riers. Mais les Athéniens, persuadés qu'ayant ces gages en leur
pou\.oir, ils seraient toujours les mattres de traiter, portaient
plus haut leurs exigences. IIs étaient surtout excités par ie
démagogue Cléon fils de Cléénétos, qui avait alors un extrême
ascend.ant dur le peupte. C'est lui qui leur persuacla d,e rdponclre
qu'il fallait préalablement que les guerriers de I'ile fussent
livrds, eux et leurs armes, et amenés à lthènes; qu'ensuite les
Lacédémoniens rendissent Niséa, Pagæ, Trézène et I'Achaier,
qui se trouvaient entre leurs mains, non par ilroit de conquête,
rnais en vertu du d.ernier traité, que le malheur des temps et le
besoin rle la paix avaient arraché aux Athdniens; qu'à c€s cot
ditions on renclrait les guerriers et I'on ferait une paix dontles
deux peuples fixeraient la durée.
XXII. Les députés ne lirent pas d'objection; mais ils cleman-
dèrent qu'on ncmmât des conrmissaires chargés de discuter à
LIVRE IV. 205
loisir avec eux ces divers articles et d'admettre ceux sur les-
quels on tomberait d'accord. Là-dessus Cléon jeta feu et flammes
contre les Lacéclémoniens, disant qu'il savait bien dès l'origine
toute leur rnauvaise foi; qu'il n'y avait plus à en douter, puis-
qu'ils refusaient de s'expliquer devant le peuple et voulaient ne
le faire qu'en petit cornité. II les soûim&, si leurs intentions
étaient droites, de les déclarer séance tenante. Les Lacédémo-
niens, quoique disposés par leurs malheurs ir faire des con-
cessions, sentaient qu'il ne leur était pas possible de s'ouvrir
en pleine assemblée. lls craignaient, si leurs oflres étaient
rejetées, de se trouver en butte à I'animadversion de leurs
alliés. Yoyant d'ailleurs que les Athdniens n'adhéreraient pas à,
des conclitions modérées, iis qriittèrent Athènes sans rien ter-
miner.
XXIII. A leur retour I'armistice cle Pylos erpirait de plein
droit. Les Lacédémoniens redemandaient leurs Yaisseaux, con-
formément à la convention. Mais les Athéniens alléguèrent une
attaque dirigée contre la place au mépris du traité et quelques
autres contraventions sans importance. Ils refusèrent de rendre
les bâiiments et se prér'alurent de la clause qui déclarait la
trêve rompue à la moindre infraction, quelle qu'elle fùt. Les
Lacéclémoniens protestèrent hautement contre I'injuste déten-
tion cle leurs vaisseaux; puis ils se retirèrent en faisant appel
aux aTmes.
La guerre autour de Pylos recommença donc de plus belle.
Pendant le jour, les Athéniens faisaient la roucle autour tle l'île
avec deux vaisseaux qui se croisaient; la nuit toute la flotte
était de gartle, sauf tlu côté cle la haute mer, quand le venf
soufflait. Ils,avaient reçu d'Athènes un renfort cle vingt vais-
seaux, ce qui avait porté leur effectif à soixante-dix trirèmes.
Les Péloponésiens, campés sur Ie continent, donnaient des
assauts à la place et guettaient I'occasion tle tlélivrer leurs
guerriers.
XXIY. Cepentlant en Sicile les Syracusains et leurs alliés,
après avoir renforcé cle tous les vaisseaux qu'ils avaient équi'
pés Ia flotte qui gartlait' Messine, continuaient la guerre en
partant de cette ville. Les Locriens les y excitaient par animo-
sité contre Rhégion; eux-mêmes étaient entrés en corps ile
nation sur son territoire. Les Syracusains étaient résolus à
tenter un combat naval. Ils voyaient que ies Àthéniens n'a-
vaient en ce moment que peu de vaisseaux dans ces paragesr
et ils savaient que Ie gros tle la flotte destinée à agir contre euxt
Tttucyorus. t2
206 GUERRE DU PÉLoPoNÈse,
ir-:-
LI\RE IV. 223
.--
936 oUERRE DU PdropoNùsn.
de vous est si glorieux, digne enfin ale vos pères qui jadis,
sous la conduite ile Myroniclès, triomphèrent aur OEnophytes
et soumirent la Béotie. r
XCYI. En prononçant cette harangue, Hippocratès était par-
venu jusqu'à la moitié de la ligne, sans avoir eu le temps cl'at-
teindre I'extrénnité, lorsque les Béotiens, après une coufte
allocution de Pagondâs, entonnèrent le péan et descendirent la
colline. Les Athéniens à leur tour s'ébranlèrent, et I'on s'a-
borda au pas de course. De part et d'autre les extrémitds ne
clonnèrent pas; elles furent arrêtées par tles torrents. Le reste
se joignit avec une telle furie que les boucliers se heurtèrent
et qu'on se battit corps à corps. L'aile gauche tles Béotieus
jusqu'à la moitié ile leur ligne fut tléfaite par les Athéniens,
qui Ia poussèrent vigoureusement. Les Thespiens eurent sur-
tout à souffrir. Découverts par la retraite de leurs voisins, ils
furent enveloppés par les Athéniens et taiilés en pièces après
une lutte acharnée. Quelques Athéniens, dans le ddsord.re qui
suivit leur mouvement de conversion, ne se reconnurent pas
et s'entre-tuèrent. Ainsi de ce côté les Béotiens eurent le dessous
et se replièrent Ters ceux qui tenaient encore. L'aile clroite au
contraire, ori se trouvaient les Thébains, déflt les Athéniens,
les culbuta et les poursuivit d'aborcl assez lentementl mais
Pagondas ayant envoyé au secours cle sa gauche deuxescadrons
tle cavalerie qui devaient tourner la collioe sans être aperçus,
leur apparition sourlaine sema I'e{Iroi tlans I'aile des Àthéniens
jusqu'alors victorieuse; eile les prit pour une nouYelle armde
en mouvement contre elle. Pressds d'un côté par cette cavalerie,
tle I'autre par les Thébains qui les serraient de près et qui
étaient parvenus à les rompre, les Athéniens s'enfuirent à la
débantlade, )es uns vers Délion et Ia mer, ceux-ci vers Oropos,
ceux-là vers le mont Parnès, chacun enfin où. iI entrevoyait
quelque- chance de salut. Les fuyards tombaient sous les coups
tles Béotiens, surtout de leur cavalerie et de la cavalerie
locrienne, arrivée au moment tle la cléroute. La nuit qui sur-
vint favorisa la fuite clu plus grand nombre.
XCWI. Le leudemain, ceux qui avaient trouvé un asile à
0ropos et à Délion laissèrent garnison dans cette dernière plaoe
Ertils occupaient encore, et se retirèrent pan mer dans leur
pays. Les Béotiens érigèrent un trophée, recueillirent leurs
morts et clépouillèrent ceux de I'eunemi; après quoi, laissant
une garde suffisante r, ils se retirèrent à Tanagra et préparèrent
I'attaque cle DéIion. Un héraut envoyé par les Athéniens pour
LIVRE IV. 2&3
tué par les fiis ile Goaxis et par Brauro, sa propre femme. Ga-
lepsos et OBsymé, colonies de Thasos, ne tardèrent pas à se sou-
mettre aussi. Perdiccas, qui était venu joindre Brasidas immé-
iliatement après la reddition d'Amphipolis, lui fut d.'un grand
secourc dans ces diverses entreprises.
CYIII. La perte d'Amphipolis plongea les Athéniens dans une
profonde consternation. Cette place était pour eux d'une im-
portance majeure, à cause cles bois cle construction et des re-
venus qu'ils en tiraient. Auparavant les Lacédémoniensavaient
bien pu, en traversant la Thessalie, pénétrer jusqu'au Strymon
pour attaquer les alliés; mais, tant qu'ils n'étaient pas maiires
du pont, ils ne pouvaient franchir ce fleuve, qui forme un
vaste lac au-dessus de la ville, et d.ont i'embouchure, près
d'Éïon, dtait gardée par des vaisseaux. Désormais il n'y avait
plus d'obstacle, et I'on appréhenclait la défection des alliés. Bra-
sidas tenait la condr:ite la plus mesurée: il allait rdpétant par-
tout qu'il avait été envoyé pour affranchir les Grecs. Aussi les
villes- sujettes d'Athènel, informées de la prise d'Amphipolis,
des promesses de Brasidas et rle sa modération, se montraient-
elles disposées à se révolter. On I'appelait en lui envoyant de
secrets messâges ; c'était à qui s'insurgerait le premier.0n croyait
n'ayoir rien à craindre, et I'on ne se figurait pas la puissance
d'Athênes aussi grande qu'elle parut dans la suite; on la jugeait
d'après une passion aveugle et non cl'après une saine appré-
ciation. TeIs sont les hommes : ils croient volontiers ce qu'ils
clésirent et ne font usage de leur raisonnement que pour re-
pousser ce qui leur déplaît. Ajoutez à cela l'échec rdcent des
Athéniens en Béotie et les paroles plus séduisantes que véridi-
ques ile Brasidas, qui prétendait que les Athéniens devant
Niséa avâient refusé de se mesurer avec sa seule armée. Aussi
les alliés s'enhardissaient, dans la persuasion que nulne vien-
d.rait les attaquer. Le charme de la nouveautd, la pensée qu'ils
allaient mettre à l'épreuve le premier élan des Lacédémoniens,
les engageaient à tout risquer,
Instruits de ces dispositions, les Athéniens envoyèrent tles
garnisons dans toutes les villes, autant du moins que le per-
mettaient la brièveté du temps e[ la rigueur de la saison.
Brasidas de son côté soilicita de Lacédémone I'envoi de nou-
velles troupes, et se mit en devoir cle construire des trirèmes
surle Str;'mon. Mais ies Lacéclémoniens ne le secondèrent pas,
soit jalousie de la part rles principaur citoyens , soit désir de
recouyrer leurs prisonniers de l'Île et ile mettre fin à la guerre.
LIVRE TV. 24s
CIX. Le même hiver, les Mégariens reprirent sur les Athé-
niens leurs longs murs et les rasèrent. Brasidas, après la prise
d'Amphipolis, fit avec ses alliés une expédition contre l_e pays
qu'on appelle Acté r. C'est une presqu'Île qui s'avance tlans la
q,
mer Égèé à partir du canal du Roi et qui se termine par I'A-
thos, montagne fort élevée. On y compte plusieurs villes : Saué,
colonie d'Andros, sur le canal mêrne et tournée vers la mer
qui regartle I'Eubée; Thyssos, Cléones, Acrothoos, Olophyxos,
Dion, habitées par un mélange de nations barbar,es parlant
deux languess. On y trouve des Chalcidéens, mais la majeure
partie tle la population se compose de ces Pélasges-Tyrseniensr
qui jadis habitèrent Lemnos et Athènes, de Bisaltiens, de_Cres'
toniéns et d'Écloniens. Ces peuples sont ilisséminés dans de pe-
tites bourgades, dont la plupart se soumirent à Brasitlas. Sané
et Dion résistèrent; aussi ravagea-t-il leur territoire en y sd-
journant avec son armée.
CX. N'ayant pu les réduire, il marcha aussitôt contre Torone
en Chalcidique, place occupée par cles Athéniens. II était ap-
pelé par quàlques oitoyens de cette ville, disposés à la lui li-
vrer.-tt airivà de nuit, un peu avant I'aube, et prit position
près tlu temple tles Dioscures, à trois stacles tle la ville. La po-
pulation de Torone et la garnison athénienne ne s'aperçurent
pas de son approche; rnais ceux qui I'attentlaient sortirent fur''
iivement en petit nombre pour épier son arrivée. Dès qu'ils .
s'en fureni assurés, ils introduisirent dans leurs murs sept sol-
clats armés à la légère et munis seulement ile poignards. Sur
vingt qui avaient été désignés à cet eiÏet, ce furent les seuls
qui eurent le courage de pénétrer dans la place. -Lysistratos
d'Olynthe les comman{ait. Torone est bâtie sur le penchant
d'une colline. Ils se glissèrent sans bruit pan la muraille voi-
sine de la mer, gravirent jusqu'au poste le plus élevé, massa-
crèrent les gardei, et enfoncèrent Ia petite porte qui mène à
Canastréon.
CXI. Brasidas, après s'être un peu avancé, avait fait halte
avec le gros de sa tioupe et détaché centpeltastes, qui devaient
se jeter ôans la ville sitôt que les portes seraient ouvertes et
qu;on aurait élevé le signallonvenu; mais ce signal se faisait
aitendre. Étonnés de ce retard, Ies peltaste3 s'étaient insensi-
blement approchés tlelaville. Pentlant ce temps, les Toronéens
entrés avec les sept soltlats avaient enfoncé la petite porte et
ouver[ à coups de bache celle qui contluit à Ia place,publiqle'
par la premi[re ils introduisirent d'abord quelques solilats, afin
2bo GuERRE DU PÉLoPoNÈss'
habi-
d'efrayer des deux côtés par leur apparition souilaine les
tants.étrangerr au complôt; ensuite ils élevèrent, comme
oa
entrer le reste tles pel'
etrii *o".iu, Ie sigaal-ile feu, et lirent
tastes par la porte tle la place pullique'
CXfi. A I'aïpect de ce-signai, Brasidas s'élance à la course.
son armée se lèoe en poosiant un cri terrible, qui remplit la
oil. ar stupeur. Les uns pénètrent à l'instant par les portes; les
uotr., escaiadent àl'aicle âe poutres d'équarrissage, q.ui étaient
ioànoe.r contre Ie, mur dégiadé et qui servaient à élever des
pi;;; À..tinées à les répaier. Brasidas avec le gro-s de I'ar-
;;;t;; dirigea incontinent vers le baut de la ville, afin de s'as-
surerdes points culminants. Le reste de ses troupes se répandit
en tout sens.
Pendant qu'on prenait la ville, les h-abitants, tlont la
cfllI.
olupart ignoraient te comptot, étaient en grantl émoi'-Les traÎ-
i;.Ë ;; c[ntraire et ceux qui les approuvaient se joignirent sur'
le-champ au corps d'occupation- Une cinquantaine d'hoplites
pre-
athéniens se trouvaient couchés sur la place publique-. À la
*iet* alerte, Ies uns se mirent en défense et périrent les armes
a tu ,uio ; ies autreS se sauvèrent ou par terre o-u sur deux
uri.çu"* qui étaient en station. lls se réfugièrent tlans le fort
de Lécythos que les athéniens possétlaient, et qui occupe uns
étroit.
ùrgîoir terie sdparée du reste tle Ia ville pa1 un isthmeunasile
C*Ëa.. Toronéens qui leur étaient dévoués cherchèrent
--ôïiV.d'eux.
auprès
Le jour commencail à luire et Ia prise cle la ville était
accompli, Iorsque Brasidas adressa une proclamation
"o-iuit
aux Toronéens fugitifs-, pour les engager à rentrer chez eux
sans crainte d'être-inquiéiés. ll fit égafgment sommer les
Àthé-
ol.n, d,évacuer'Lécythos avec armes êt bagages, attenrlu que
cette place appartenait aux chalcidéens. Les athéniens répon-
dirent par un-iefus; mais ils demandèrent un jour tle trêve
pour
enlevei leurs morts. Brasidas en accorda deux. Il profità ile cet
intervalle pour fortifier les maisons voisines; les Athéniens en
firent autant cle leur côté.
Brasidas convoqua ensuite les Toronéens et leur répdtaà peu
près ce qu'il avaii ilit à ceux tl'Àcanthe: gu'il ne serait pas
citoyens ceux qui
iuste de regarder comme traltres ou mauvais
âvaient néiocié avec lui; car ils n'avaient pas agi par intérêt
ni dans le-but d'asservir leur patrie, mais au contraire, pour
assurer son bonheur et sa liberté; que ceux qui étaient tle-
meurés dtrangers à I'entreprise ne devaient pas s'attentlre à
LIYREIV. g5I
être moins favorisés que les autres; qu'il n'était venu pour la
ruine d'aucune ville ni d'aucun particulier; qu'il avait dans
cet esprit adressé une proclamation à ceux qui s'étaient réfu-
giés auprès des Athéniens et qui, pour leur être attachés, n'a-
vaient point perdu son estirne; qu'il ne doutait pas qu'après
avoir fait l'épreuve des Lacédémoniens , ils n'eussent pour eux
autant dtalfection, si ce n'est plus, en raison de leur droiture ;
que leurs craintes actuelles venaient de ce qu'ils ne les con-
naissaient pas. It les exhorta tous ensemble à être cles alliés
fidèles. a Désormais, ajouta-t-il, vous répondrez des fautes que
vous aurez commises. Pour le passé, nous ne nous plaignons
pas ; c'est vous plutôt qui avez droit de vous plaindre de I'op-
pression étrangère qui pesait sut yous et qui explique votre
résistance prdcédente. >
CXY. Lorsqu'il les eut ainsi tranquillisés et que la trêve fut
expirée, Brasiilas attaqua Lécythos. Les Àthdniens n'avaient
pour toute défense qu'un méchant rempart et tles maisons cré-
nelées; cepenrlant ils ne laissèrent pas de résister le premier
jour. Le lendemain , I'ennemi s'approcha æn poussant tlevant
lui une machine destinée à mettre le feu aux retranchements
de bois. Les Athéniens, qui s'attendaient à ce qu'elle serait
appliquée au point le plus faible, lui opposèrent une tour cle
bois, qu'ils élevèrent sur un édifice déjà existant. Ils y trans-
portèrent de grosses pierres avec quantité d'amphores et d.e
jarres pleines d'eau; enfin beaucoup d'hommes y montèrent I
urais tout à coup l'éclifice surchargé s'cffondra à grand bruit.
Ceux iles Athéniens qui étaient proches en conçurent plus de
chagrin que de crainte ; mais les autres et surtout les plus
éloignés, s'imaginant la ville prise sur ce point, s'enfuirent du
côté tle Ia mer et des vaisseaux.
CXVI. Brasiilas, voyant les créneaux abandonnés, accou-
rut avec ses troupes, stempara aussitôt clu rempart, et fit
main basse sur tous c'eux qu'il y trouva. Les Athéniens mon-
tèrent sur cles barques et sur cles vaisseaux, évacuèrent la place
et se retirèrent dans Ia Pallène. Il y a dans Lécythos un temple
de Minerve. Au moment tle livrer l'assaut , Brasidas avait fait
publier qu'il clonneraib trente mines d.'argent I au premier qui
escaladerait le mur. Attribuant la prise ilu fort à une puissance
surnaturelle, il déposa les trente mines clans le temple de la
cléesse; après quoi iI rasa complétement Lécythos et en consa-
cra Ie territoire à la divinité. Il employa le reste tle la saison à
organiser les villes qu'il avait prises et à former de nouveaux
252 GUERnE DU pÉLopoxÈsr.
p9ry tle conquête. Àvec cet hiver se termina la huitièrne an-
née cle la guerre.
cxrll. Dès le printemps_ de l'année suivante (o), les Lacé-
ilémoniens et les Àthéniens firent une trêve d'un aï.'Làs athd-
niens voulaient par là empêcher Brasidas d'erciter de nouveaux
soulèvements ilans les villes arlides, avantqu'eux-mêmes fussent
en mesure {r g'y opposer; ils pensaient qu,au besoiu cette
trêve pourrait être prolongée. Les Lacédémoniens pénétraient
à merveille leurs appréhensions. Ils espéraient qu'uprè, ce répit
apporté aux souflrances de la guerre, les Athéniàns seraient
plus enclins à la terminer par une paix. ttéfinitive et à leur
rendre leurs prisonniers. lls tenaient essentiellement à les re-
couvrer pendant que la fortune leur était encore favorable. Ils
sentaient bien que,.si Brasidas poussait plus loin ses avantages
et rdtablissait l'équilibre, leurs prisonniers seraient perduJet
eux-mêmes contraints de courir les chances de la iutte. Ils
conclurent donc, pour eux et pour leurs allids, la trêve sui-
vante r.
cxvIII. n En ce qui concerne le temple et I'oracle d'apollon
Pythien, notre avis est que. chacun puisse en user libren:ent,
sans dol ni crainte , conformément aui lois de nos pères.
- c,est
aussi I'avis des Lacérlcmoniens et de leurs al[éj ici présents.
Ilss'engagg-nt à faire l-eur possible pour obtenir, pr, rinirtèru
de héraut, I'adhésion rles Béotiens èt des phocéens.
< En ce qui coucerne les trésors du dieu, nous ne néglige-
rons rien pour en découvrir les spoliateurs, en toute drditùre
et justice, nous conformant aux lois cle nos pères, vous et nous,
de rême que ceux qui le vourlront, tous en conformité des
lois de nos pères.
a Les Lacérldmoniens et leurs alliés conviennent que, si les
Athéniens concluent la trêve, les deux partis demeureioui d.o,
leurs limites respectives, les uns et râs.autres conservant ce
qu'ils possèd,ent présentement. ceux ite coryphasionr ne tlé-
passeront pas une ligne de démarcation allant de Bouphras"à
Tomée o.Ceux ile Cythère ne communiqueront p", oo,
alliés, ni réciproquement. ceux de Niséi et de ùinoa "u.,
ne dc.
passeront pas la route qui va la porte de Nisos s au temple
-de
de Neptune et du temple de Neptune directement au pont de
Stlou, les Mégariens et leurs alliés ue dépassant pas n'on plus
ladite route ; les athéniens oonservant I'ile qu'ili ont priie r',
Dès lors il n'y eut plus qu'une opinion sur I'opportunjté cle la
retraite; cat ôn craignait ces peuples belliqueux. \tailla mésin-
telligenée fut causJqu'on né {îia point I'heure du départ. La
nuit-étant survenue, les Macétloniens et la foule des Barbares
furent, on ne sait pôurquoi, saisis d'une de ces terreurs pa-ni-
qo., uo*quelles làs giands corps d'armée sont quelquefois
so1rt.. S'Jxagérant foilement le nombre tles enrtemis et per-
rordé* qu'ilJallaient paraître, ils se mirent soudain en fuite du
côté de leur puys. D'abord Perdiccas ne s'en aperçut point;
ensuite il fut entralné avant d'avoir vu Brasidas, car leurs
camps étaient fort éloignés I'un de I'autre. Au point clu jour.
Br.aËidas apprit à la fois Ie ttépart des Macédoniens et I'approche
des Illyriens unis à Arrhibéos. Il rassembla pronptement ses
hoplites,
-se les forma en carré,'Ilmit au centre les troupes légères
et ctiiposa à la retraite. désigua les plus jeunes soldats
pour sortir des rangs et courir sur tous les points-menacés; Iu_i-
*êr. avec trois ce-nts hommes rl'élite se plaça à I'arrière-garde
pour faire face aux premiers assaillants. Âvant que-l'ennemi
îtt à portée, ii adressa rapiclement à sa troupe I'exhortatiou
suivante :
CXXU. < Solclats péloponésiens, si je ne vous croyais inti-
miclés par la pensée d-e votre isolement et de la foule des Bar-
bares qui s'approchent, je me bornerais à vous encourager
.atrr aùtre expiication; mais le 6épart de nos alliés et la mul-
titucle cte nos ennemis me font un ilevoir de vous adresser en
peu de mots les exbortations et les conseils les plus indispen-
sables.
< Yotre fermeté dans les batailies ne tient pas à la présence
.constante de vos alliés, mais à votre bravoure personnelle et à
votre habitucle tle ne pas compter vos ennemis. Les Iitats d'ou
vous venez ne sont pas tle ceux oir la multitude commancle au
petit nombre; elle e1t soumise au contraire à la minorité, qui
ne doit ses privildges qu'à sa valeur guerrière.
< Ces Barbares que vous àppréhentlez faute tle les connaitre,
I'expérience que vôus avez faite cle ceux de Macétloine, mes
prop.es conjeôtures et mes informations, tout me prouve- qu'ils
ioni peu recloutables. Lorsqu'un ennemi, faible en réalité, s.e
présente avec une apparence de force, il suffit de savoir c,e qu'il
vaut ellectivement pour se défenclre avec pius de confiance;
tandis qu'en face d'adversaires cl'un mérite réel, l'ignorance
inspire une témérité tléplacée.
n Pour qui ne les connait pas, I'approche de ces Barbares
258 GUERRE DU pÉtoponÈsu.
I)irièrne annëe d,e la guerre.- Les Attréniens erpulsent de leur îIe les
ch. tt-rn.- ÀmbaÈsade
Délions, ch. r.
- Cléon reprend Torone,
des Àthéniens en Sicile, ch. rv-v. Ciéorr marche contre Àmphi-
-
polis, ch. vr-vlrl. Earangue de Brasidas, ch. tx.
dÀmphipolisl mort- de Cléon et de Brasidas, ch. x-xr.- - Bataille
Dans
I'hiver, Ramphias part de Lacédémone avec des tenforts destinés à
I'armée de Thrace I les nouvelles pacifiques I'engagent à reblousser
chemin, ch. xu-xru. de paix, ch. xIy-xvtr.- Traité
de paix entre Àthènes- Préliminaires
et Lacédémone, ch. xvttt-xx.-Cléaridas
refuse de rendre Àmphipolis, ch. xxr. Alliance d'Athènes et rle
Lacédémone, ch. xxu-xxry.
-
année de la guerre.- Ob-
- laÙnzième
servations chronologiques sur durée de la guerre du Péloponèse,
ch. xxv-xxvr.-Les Àrgiens se mettent à la tête cl'une ligue opposée
aux Lacédémoniens, oh. xxvtr-xxvrrl. entre dans Ia
- Mantinée
ligue d'Ârgos, ch. xxrx.- Les Lacédémoniens essayent inutilement
d'engager Corinthe et la Béotie dans le traité de paix conclu par
eux avec Athènes, ch. xxx. Les Éléens, les Corinthiens et les
- d'Àrgos, cb.
Chalcidéens entrent dans la ligue xxxl.- Les Athêniens
reprennent Scione. Ies Tégéates et les Béotiens refusent d'accéder
à Ia ligue d'Argos, ch. xxxu. Expédition des Lacédémoniens
contre Pharrhasie, ch. xxxrrr.- -Récompenses accordées aux soldats
de Brasidasl dégradation des prisonniers de Sphactérie, ch. xxxn..
Prise de Thyssos par les Diens. ch. xxxv. Dans I'hiyer, intri-
-gues des éphores pour rompre la paix, ch. - xxxvr-xxxyrn.
Lacédémoniens concluent une alliance séparée ayec les Béotiens,- Les
ch. xrxrx. anruée de l,a guerre.
- Douzième ch.
Àrgos et Lacédémone, xr,-xtr. - Pourpariers
Béotiens
entre
rasent Patracton
-Les irrités à ce sujet contre
avant de le rendre aux Àthéuiensl ceur-ci,
les Lacédémoniens, conclueut une alliance avec Argos, Mantinée et
Élis, ch, xr,n-xlyrl. - Corinthe se réconcilie avec Lacédémone,
ch. xlvnr.- Itémêlés entre les Éléerrs et les Lacédémouiens au
sujet de Lépréon, ch. xr,rx-r.. Dans I'hiver, défaite des Héracléotes
-
par les (Etéens, ch. u.- Treizièrne année de la guerre.- Expé-
dition d'Alcibiade dans le Péloponèse, çh.llr. Guene entre Àrgos
et Épidaure, ch. Lur-l,rv. - Lacédémoniens
Dans I'trivern les en-
-
voient des secours aux Épidauriensl pour ce motif, les Athéniens
déclarent le traité rompu, ch. lvr.
- Quatorzième anrée de Ia
26/I GUERRE DU PELOPONESE.
guerre.- Dxpétlition des Lacédémoniens contre Àrgos; trève tle
quatre mois, ch. LvIr-Lx. - Reprise des hostilités. Les Argiens
s'emparent d'Orchomène et menacent Tégée, ch. lxr-lxu. Les
Lacédémoniens marchent
-
au secours des Tégéates, ch. r.xiu-lxrv.
de lVlantinée1 victoire des Lacédémoniens, ch. r,xv-l.xxrv.
-Bataille entre Àrgos et Épidaure, ch. r.xxv.
-paixIlostilités Dans l'hiver,
et alliance des Lacédémoniens et des Àrgiens, - ch. r.xxvl-uxrx.
d'Argos, ch. lxxx-r.xxxr.
- Dissolution de la ligue
année d,e la guerre. Révolution dénocratique à Ârgos- Qutnzièmc
- I alliance
de cette ville alec Athènes, ch. r,xxxrr. Dans I'hiver, expédition
-
des Lacédémoniens contre Àrgos et des Àrgiens contle Phlionte,
r-:h. r,xxxul. Seirième année de la guerre. Expédition des Athé-
niens contre - I'île de tr'Iélos, ch. lxxxrv. - Conférence entre les
-
tléputés athéniens et les tlléliens, ch. t-xxxv-cxrr.
eh. cxrv.- Dntreprises diverses tles Argiens, des - Siége de Mélos,
Athéniens, des
Lacédémoniens et des Corinthiens, ch. cxv.- Dans I'lriver, plise
de Mélos par les Athéniens; cruel traitement infligé à eette ville,
ch. cxvr.
II
lait la levée en masse des Édoniens, peltastes et cavaliers'
uuuit *itt. peltastes myrciniens ou..c-halcicléens' sans compter
;;;; e; ienaroit, .oui.oo deux miile hoplites elln ' trois
troupes' Brasiclas '
ne prit avec lui
cents cavaliers grecs. De ces
ooÀ quiot* cenis hommes , lorsqt'il vinb camper
sur les hau-
;.;;ilô;rdyli;". Le resr'e étaii à Amphipolis sous les ordres
ile Cléaridas.
YII.CIéonneremuaitpasencore;maisenfinilfutobligé
fatigués
6e faire ce que Brasidas aitendait. En effet ses solclats,
iouËtiorr, se prirent à consi6érer comment iI les
allait
à; i;;;
a' .o*fi.o a'expérience et d'auclace il opposerait
son
*"ï"i-.; ils
il;ùi; ;i ;t pusillanimi-é; enfin avcc quelle répugnance
quittélïurs foyers pour le suivre. Informé de ces mur-
""ri."t
mures) C'léon ne voulut pai que ses soldats s'ennuyassent
de
avant leur retraite ; car il ne croyait pas qu'il fùt possible' lors-
qu'ils auraient reçu leurs renforts, de les trouver une autre
fois réfluits à eux-mêmes. Ayant tlouc rassemblé ses soldats
pour les animer et leur exposer son projet, il leur parla en ces
t*il].t
sorrrats péloponésiens, je pourrais simplement vous
rappeler que nous venons d'une contrée-toujours libre.par son
ro|iugr, ït qoe Doriens vous allez combattre ces loniens que
vous àvez tant de fois vaincus. Mais je veux vous exposer mon
plan d'attaque, afin que vous ne soyez pas découragés ^par la
pensée qoel,ai tort dè n'engager qu'une pertie de mes forces.
' c C'eit sans cloute par mépris pour nous et dans I'espoir que
nul ne sortirait à leur rencontre, que les Athéniens sont montés
sur la colline, ou, sans aucuû ordre, ils contemplent en pleine
sécurité le paysage qui s'olÏre à leurs yeux. Lorsqu'on aperçoit
de telles fàuies chez un ennemi et qu'on mesure ses forces
pour I'attaquer, non pas ouvertement ni en bataille raugée,
mais en tirânt parti dés circonstances, on est presque assuré
du succès. Ruses glorieuses, par lesquelles en trompant ses
adversaires on rend les plus grands services à ses amis'
< Ainsi, pendant qu'ils sont encore plongés dans. une con-
fiance av.ogh et qu'iis songent plutôt à se retirer qu'à-s'établir,
je veux prifitet d-e leur inad,vertance, et, sans leur laisser le
iurpr de ]a réflexion, les gagner, s'il se peut, d.e vitesse en me
letant avec les miens sur le centre de leur
armée.
< Pour toi, Cléaridas, quand' tu me verras' aux priscs avec
eux, les frapper probablement d'épouvante, prends avec toi
tes soldats, cèox ô',+mphipolis et les autres alliés; fais brus-
guement ouvrir les portàs; sors à la course, et viens^au plus tôt
me rejoindre. Ton âspect ne peut manquer de 1es efTrayer; car
un nôuvel ennemi elt bien plus formidable que celui qui est
cn présence et déjà engagé. Montre-toi courageux en vrai
Spartiate.
'( Et yous, alliés, suivezle résoltment- Songez que pour la
victoire trois choses sont nécessaires : la volonté, I'hoûneur,
la subordination. si en ce jour vous faites preuve de bravoure,
vous pouvez compter sur lâ liberté et sur I'alliance de Lacédé-
sinon, esclaves d'Athènes, - à supposer que vous ne
monel'pas
soyeu Yendus ou mis à mort,-vous sentirez le. joug s'ap-
pesantir sur yos têtes, et vous aurez entravé la délivrance d.u
reste des Grecs.
o Mais non, vous ne faiblirez pas; Yous penserez au prix tle
LIVÂE V. 269
la lutte;. et mor je ferai v-oir que, si je sais exciter les autres,
je ne suis pas moins capab)e d'agir. r
X. Àprès ces paroles, Brasidas prdpara sa sorbie et plaça le
surplus de ses troupes, sous C!éaridas, aux portes dites de
Thrace, avec ordre de marcher quand il en serait temps. Cepen-
dant on avait vu Brasidas ilescendre des hauteurs de Cerdylion
et rentrer clans la ville, qui est toute à découvert. On le voyait
distinctement faire un sacrifice devant le temple de Minerve t
et achever ses dispositions. Cléon était allé en reconnaissance,
lorsqu'on lui annonce gu'on discerne dans la ville toute I'ar-
mée ennemie, et que par-dessous les portes on voit les pieds
rles chevaux prêts à sortir. Sur cet avis, il s'approche I et, après
avoir vérifié le fait, ne voulant pas risquer le combatavant I'ar-
rivée de ses auxiliaires, persuatlé cl'ailleurs qu'il avait le temps
d'opérer sa retraite, il commande le départ. La seule manceuvre
praticable était cle se replier par la gauche sur Éïon. Cléon en
donne I'ordre; mais, trouvant dans ce mouvement trop de len-
teur, il fait tourner I'aile ilroite et emmène I'armée en présen-
tant àI'ennemile flanc découverte. Alors Brasidas, qui voit I'in-
stantpropice et un certain flottement dans I'armée athénienne,
dit à ceux qui I'entouraient: u Ces gens ne nous attenclent pas;
on le voit assez à I'agitation de leurs lances et au mouvement
de leurs têtes; d'ordinaire, ceux qui font cette contenance n'at-
tende_nt pas I'ennemi. Qu'on ûl'ouvreles portes que j'ai dites, et
marchons à I'instant sans crainte. :r
Là-clessus il sort par la porte voisine de la palissade et par
la première de Ia longue muraille qui existait alors 5.Il s'élance
à Ia course, en ligrre clirecte, vers I'endroit le plus escarpé, otr
se trouve ac[uellement uu trophée. Il se jette sur le centre des
Athéniens , effrayés de leur désorrlre, confondus de son au-
dace, et les met en déroute. En même temps Cléaridas. d'a-
près le plan concerté, sort par les portes de Thrace et débouche
avec le gros cle l'armée, Sou attaque brusque et imprévue
achève de semer le trouble parmi les Athéniens. Leur aile
gauche , déjà bien avancée vers Eïon, se rompt à I'instant.
Brasidas la laisse fuir et se rabat surl'aile droite; mais là il est
blessé et tombe sans que les Àthéniens s'en aperçoivent. Ceux
qrri I'entouraient le relèvent et Je rapportent dansla ville. L'aile
droite des Athéniens tint plus longtemps. Pour Cléon, qui n'a-
vait pas songé un seul instant à rester , il s'enfuit au plus vite;
nrais il fut atteint et tué par un peltaste myrcinien. Les hoplites
se concentrèrent sur la colline, soutinrent deux ou trois charges
270 GUERRE DU PELOPONESE.
s'allier avec Argo.. wtuii, avant que cle faire ce serment, les
con-
béotarques crurent cle leur clevoir d'en référer aux quatre
seils dc Béotie t , en qui réside I'autorité suprême, et de leur
à*,ou"art qu'on s'obtigeât solennellement avec toutes les villes
qui voudraient se liguer pour la défense commune' Les con-
ôiI* ,l*. Béotiens ràjetèrent cette proposition,, pour_ ne pas
àorrn.r de I'ombrage à Lacédénone e' s'uttissa*-t pa1 des ser-
;;;t; u;*Corinthi"ens, qui avaient rompu avec elle' c'est que les
frloiurq"ur ne leur urruiùt pas dit qu'àtparte, les éphores Cléo-
fooio*àt Xénarès, ainsi quô leurs àmis, les avaient e_ux-mêmes
exhortés à entrer dans I'ailiance tles argieng et de_s- .corin-
fn-ir"r, porr les ramener ensuite dans celle de Lacéilémone.
Ils n'avaient pas cru cette confidence nécessaire po-ur obtenir
du conseil un vote conforme à leurs désirs. L'affaire ayant
pris une autre tournrire, les cléputés d,e corintho eb cles villes
âe fnrace se retirèrent ians résultat. Si les béotarques
avaient
trouvé de I'appui dans les conseils, leur intention était de
mettreenavantunprojetd'aliianceavecArgos;maisilsre-
noncèrent à toute ptopoiitiott de ce genre, et ne tinrent point
f u"* fto*usse cl'envoyer des dép.utés à Argos'
L'affaire tralna
en longueur et fut indéfiniment ajournée'
XXilX. Le même hiver, les Olynthiens prirent par incur-
sion Mécyberna, ou dtait une garnison athénienne'
Les iliscussions contiuuaieni entre les Athéniens et les Lacé-
démoniens au sujet des restitutions mutuelles. Les Lacérlémo-
niens, espérant ,"L.oour., Pylos si les Béotiens abandonnaient
funu&o", envoyèrent une ambassacleenBéotie, avec prière de
leur remettre cette place et les prisonniers athéniens, afin de
les échanger contrô Pyios; mais les Béotiens refusèrent de
.irn drrrrËir, à moinr qoe'les Lacédémoniens ne voulussent
conclure ayec eux une aliiance particulière, comme ils I'avaient
i;il;;"" athènes. Les Lacéttémoniens sentaient bien que c'é-la
tait ireurter les Athéniens; car il était dit qu'on_ne ferait
r. cepenilant, comme
paix ni la guerre que d.'un commun accord
ils avaienfà cæur de recevoir Panacton pour I'échanger contre
pyr.r,'.t que d'ailleurs les partisans d'une rupture appuyaient
cËuoaemeot les Béotiens, i'alliance en question fut _conclue.
L'hivertirait alors à sa fin etleprintemps était proche. Panacton
ilut aussitôt rasé. ainsi se termina la onzième année tle la
guerre.
286 GUERRE Du pÉropoxÈsn.
XL. Dès les prettiers jours du printemps suivant (a), les
Argiens ne voyaut pas venir les députés qu'ils attendaient de
Béotie, informés de la démolition rle Panacton et ile I'alliance
particulière des Béotiens avec les Lacédémoniens, craignirent
de se trouver isolés, si tous leurs alliés passaient tlu côté de
Lacéilémone. Ils croyaient que c'dtait cette ville qui avait en-
gagé les Béotiens à raser Panaeton et à entrer dans I'alliance
d'Athènesr; que les Athéniens en étaient instruits; que ilès lors
il ne fallait plus songer à nouer amitié avec eux, comme ils
s'étaient flattés de Ie faire dans le cas ou les démêlés avec
Lacéilémone amèneraient une rupture. Dans cette situation ,
les Argiens appréhendèrent d'avoir à la fois sur les bras les
Lacéddmoniens, lesTégéates, les Bdotiens et les Athéniens.
Eux qui naguère avaient refusé de traiter avec les Lacéclémo-
niens, et porté leur ambition jusqrr'à rêver la suprématie du
Péloponèse, députèrent en toute hâte à Lacédémône Eustro-
phos et Éson, qui leur semblaient y devoir être le mieux ac-
cueillis. Leur intention était de conclure avec les Lacédémo-
niens une paix aussi f'avorable que possible, et d'attentlre ensuite
les événements.
XLI. Dès leur arrivée, ces députés eureut des conférences
avec les Lacédémoniens, pour tâcher cle se mettre d'accord.
Âvant tout, ils erigèrent qu'on soumit à ltarbitrage d'une
ville ou cl'un particulier leur éternel ililférencl au sujet de, la
Cynurie. Ce pays, situé entre les deux trltats, comprend les
villes de Thyréa et ffAnthène, et appartient aux Lacédémo-
niens. Ceux-ci ne voulurent pas entenclre parler de cette af-
faire; mais ils offrirent de traiter avec les Aigiens aux mêmes
termes que précéclemment. Toutefois les ddputés les amenèrent
à souscrire aur dispositions suivantes. On ferait pour le mo-
ment une trêve cle cinquante ans, pendant la durée de laquelle
chacun des tleux peuples aurait le droit
claration préalable et sauf le cas de peste- oumoyennant une dé-
tle guene.à Lacé-
ddmone ou à Argos d'en appeler aux armes pour la posses-
- commecela
sion rle cette contrée, s'était pratiqud jadis, lorsque
les tleux partis s'étaient attribué la victoire t ; la poursuite ne
pourrait pas s'étendre au tleià des limites cl'Àrgos ou de Lacé-
démone. Les Lacédémoniens voyaient dans cette prdtention une
véritable démence; néanmoins le désir de se concilier à tout
prix l'amitié iles Argiens les fit passer outre, et le traité fut
d'autre part, soit pour eux, soit potrr leurs alliés , sans dol ni
fraude, sur terre et sur mer.
a Ts.ut acte tl'hostilité est interdit aux Argiens, aux Éléens,
aux Mantinéens et à leurs alliés enyers les Athéniens eû les
alliés de Ia cldpenclance d'Atbènes, ainsi qu'aux Atbéniens et à
leurs alliés envers les Àrgiens , les ÉIéens, Ies Mantinéens et
leurs alliés.
c Les Athéniens, les Argiens, les Eléens et les Mantinéens
seroat alliés pour cent ans aux conclitions iniliquées ci-après.
c Si quelque agresseur entre à main armée sur les terrps
des Athéniens, les Argiens , les Éléens et les Mantinéens iront
au secours cl'Athènes , suivant qu'ils en seront requis par les
Athéniens, avec toutes leurs forces et par tous les moyens
possibles.
c S'il se retire après avoir clévasté la campagne, les Argrens,
les lWantinéens , los Éléens et les Athéniens le tientlront po,ur
ennemi , lui feront la guerre, et ne la termineront que d'un
commun accorcl.
c Si quelque agresseur entre à main armée sur les terres
rles Éléens, des Mantinéens et des Argiens, les Athéniens iront
au secours il'Argos, de Mantinée ou d'Élis , suivant qu ils en
seront requis par ces villes, avec toutes leurs forces et par tous
les moyons possiblos.
c S'iI se retire après avoir dévasté la campagne, les Atbé-
niens , les Argiens, les Mantinéens et les Éléens le tientlront
pour ennemi, lui feront la guerre, et ne la termineront que
cl'un commun accord.
c Iæs villes contractantes empêcheront tout passage de
truupes à travers leur domaine ou celui des alliés d,e leur res-
sort, par voie de mer aussi bien que par voie cle terre, à moins
que ltautorisation n'en ait été accordée par les villes réunies
d'Athèaes, d'Argos, de Mantinde et d'Elis. .
e La ville qui enverra iles troupes auriliai.rrcs leur fournira
des vivres pour trente jours, à dater ile leur arrivée dans la
lille qui les aura appelées , et pourvoira de même à leur re-
tour. Si le séjour de ces troupes se prolonge, Ia ville qui les
aura nandées donnera pour son ordinaire à chaque hoplite,
peltaste ou archer, trois oboles cl'É,gine par jour, et à ohaque
cavalier une tlrachme d'Égine t.
< La ville qui aura mantlé les troupes auxiliaires aufa le
commandemett,, tant que la guene se fera sur soû territoire.
Si les. riilles oontractantes jugent à propos de faire quelque
LIVHE Y. 29I
tl'elles aura une part égale
,expédition en commun, chacune
dans Ie commandement'
-",,ï;
pui" t.tu jurée par les Athéniens, tant. pour eux--mêmes
oo, oooi leurs ailiés. Les argiens, Ies Mantinéens, les Eléens
,=ir"irr, ,iliés jureront ville par vi[e. on _prêtera le. serment
;;p"té 1e plus" solennel dans ihacun des États ' en imrnolant:
s:ra conçue en ces termes
des victimôs parfaites. La formule
c Je serai haete à I'alliance telle qu'elle est convenue '
en
< toute droiture, sans dol ni fraude' Je n y contrevrendrar en
(aucune manière ni par quelque moyen que ce soit'- r . .
c Le serment sera prêta, à Àthènes par le conseil et les au-
torités locales, entre les mains des prytanes;
e, I Àrgos.par Ie
conseil, les Quatre-Yingts et les Artynes entre les
mains des
le conseil et'
ô"îtt*Vi^gis; à iltaniinée par les Démiurges,
théores et des polé-
il, uoi.., iototiter. entre les mains des
**tq*t ; à Élis par Ies clénriurges , les magistrats suprêmes
thesmo-
et Iei six Cents, éntre les mains iles démiurges et des
phylaques.
s Les serments seront renouvelés, par les Athéniens en se
tu"a*i à Élit, à Mantinée et à Argos trente jours avant lês
ieux olympiques I par les Argiens, les Eléens et les Mantinéens
l'' -, -Ë"a"rrt e ÂtirAnes diijours avant les grand,es Panathé-
o.
nées
--
q Les conventions relatives à la paix, aux serments. et à I'al-
liance seront inscrites sur une colbnne de marbre' à.Athènes
d** t'".topole; à Àrgos sur I'agora dans le temple cl'Apollon;
à Mantinée dans le teirple de Jùpiter sur I'agorat' 9o
placera
d'airain it olympie pentlant
aussi à frais commoo, ,rnr colonne
les jeux olymPiques Prochains..
s'Si les nittà* contractantes jugent à propos tle faire quelque
pourvu
arlclition aux présentes conventions , elles le pourront
;" ioit d'un accord; et les additions ainsi consen-
ô; commun
ties auront force de loi. I
xLElI. Ainsi fut conclu ce traitd de paix et il'alliance. Quant
a celoi q"i existrit entre les Athéniens et les Lacédémoniens,
ce ne tut ni pour les uns ni pour les autres un motif tle Ie
Les iorinthiens, quoique alliés d'Argos' n'adhérèrent
"ottptu.
pas à ce nouveau traité, oôtt plo* {}'au précédent '
par lequel
les Éléens, Ies trrgiens'et les Maniinéens s'étaient engagds.à
ne faire la paix oo"iu go"rre que d'un commun accord.
Ils tlé-
clarèrent s'entenir à lËncienne alllance défensive, en vertu de
XLIX.
Pendant cet dté, on célébra les jeux
olympiques, ou
I'Arcadien androsthénès. fut pour Ia première
au pancrace r' fo"is ïainqueur
Les Lacédcmoniens sô virent rrrm.r-pu. res
Éléens I'accès du temple, a* rac.in.u, .i
aur-iËor.ir, o'u-
vaient pas payé à,laquelle, d'après rnioi-a6rympie,
l^11..r4.
les Eléens les avaient condamïds pour àvoir porté rÀ armes
contre leur fort de phyrcos! et envôyé
pendant la trêve olympique'. L'amende {es }topiites Àïep.aoo
était de cteux mille
mines{, à raison,de deux *ines par hoplite,
;o;io;;;ment
la loi. Les Lacédémoniens récramèrent par ambassade à
cette sentence ; suivant eux, la trêve n,dtait pas contre
bliée à Lacédémone quanrr ils avaient envoyé
,ororc po-
Éléens répondirent qu'eile e*istaiipour
i.u.,
gens. r,es
eux-mêmes, effet
ils la proclamèrent d'abord chez Ëur
i_ et que, se-en
reposant
sur la foi publique, ils,avaient été pris
les Lacédémoniens répliquèren! 1" a=ep.irio.i qooi
qu*i, ..it[-ffiuc,
a res
Éléens s'dtaient .ror offensds, ils'nLuraient 'pas
proclamd ra
trêve à Lacécrémone.;puisq-u'ils |avaient r,ii,
l?il t'uïliiii, etuirot
pensdel enfrn, depuis ce moment,
.d* .cette eux-mêmes
s'étaient abstenus de toute agretiion. r,., rià.",
rien entendre. Jamais, direnï-irs, 0n ne reur iu"îoturrot
les Lacéilémoniens ne Jussent pur dun, r;;
feraii.roi.. qou
tut;'sipîurunt
ceux-ci voulaient rendre Lépréon, lrs renonceraient
part de I'amende et payeraient pou* Ies Lacécté"ioniïn,à reur
qui revenait au dieu. ..rru
L. Sur leur refus, les Éléens leur firent une autre proposi_
tion : qu'ils
-gardassent Léprdon, puisqu'irs ne vouraient déci-
démeat pas le rendre; mais, s'its ienaient à avoir i;"rîâ.
temple, qu'ils montassenr sur lauter ae Jupiirrït a*
présence de tous les Grecs, le serment
nrrËïrt, ."
ae payer phs îaJ cette
.amende. Les Lacédémoniôns r,y-consentir*t pu, aauantug,
aussi furent-irs excrus du iem_preidu ;
sacrifice ut à., j.oî'ir, ,u_
crifièrent chez eux. Lg res.te a'0. ôt..r prit
pa.t a ta rËiJl"rupte
les Lépréates. cependant res_Élé.n*,-c'.uigïant
que res' iaceaa-
moniens n'eussent recours.à la force, mirJnt
.u. îi;â;";iarae
d.e jeunes gens. Ir leur vint aussi
miitr n"girns, autant à.'uun-
tinéens, et descavariers d'Athènes., q.i
céldbration des ieux. yn*_Srql4. tiufuo.
.il",tLi."itïîg.*
ru
s,empara de l,assem_
blée; on craignii que les LàcédémoniËns
ne vinssent en armes,
LIVRE V. 293
surtout après que leur compatriote Lichas {ils d'Arcésilaos eut
été frappé de verges clans l'arène par les rhobdo,phorest. Ses
chevaux avaient mérité le prix; mais , comme il n'avait pas le
droit de concourir, on proclama vainqueur le peuple de Béotie"
Alors Lichas, s'avançant dans I'arène, ceignit d'une bande-
lette le front du cocher, pour faire voir que le char était à tui.
Cet incident augmenta la crainte générale, et I'on s'attendit à
quelque mouvement. Toutefois il n'en fut rien , et la fête s'a-
cheva sans trouble.
Après les jeux olympiques , les Argiens et ieurs alliés se
rendirent à Corinthe, pour engager cette ville à se joindre à
eux. ll s'y trouvait déjà des ambassadeurs de Lacédémone. On
échangea bien d.es paroles sans rien terminer; car il survint
un tremblement de terre qui fit lever la séance, et chacun
regagna ses tbyers. Là-dessus l'été finit.
LI. L'hiver suivant, les babitants d'Héraclée en Trachinic eu-
rent un combat à soutenir contre les liniens,les Dolopes, les Ma-
iiens et un certain nombre de Thessaliens. Ces peuples voyaient
de mauvais æil cette ville s'élever dans leur voisinage; car sa
fondation était une menace essentiellement dirigée cbntre eux.
Aussi,_à peine commençait-elle à s'établir, c1u'ils I'attaquèrent
et lui trent tout le mal possible. En cette occasion , ili vain-
quirent en bataille tes lléracléotes, tuèrent leur chef, ie Lacd-
tlémonien xénarès flis de cnidis , et raillèrcnt en pièces une
partie de sa troupe. Là-dessus I'hir.er finit, ainsi quc la dou-
zième année de la guerre.
LII. Dès Ie commencement de l'été suivant(c), les Brjotiens,
voyant l'état fâcheux ou cc combat avait réduit IJtlraclée ,
prirent en mains I'administration de cette ville, ct renvoyèrent,
pour abus de pouvoir, le gouverneur lacédémonien Hégésip-
pidas. Ce qui les y détermina, ce fut la crainte que tes-,tthé-
niens ne s'emparassent d'Héraclée à la faveur des emba*as
du ,Péloponèse. Les Lacdddmoniens ne lcur en gardèrent pas
moins rancune.
Le même été, Alcibiacle Iils de Clinias, général athénien,
seconclé par les Argiens et leurs alliés , pénétra dans le pdlo-
p_onèse avec un petit nombre d'hoplites ei il'archers athéniens.
Il prit avec lui un renfort d'aliéj du pays, régla tout ce qui
concernait I'alliance, traversa le péloponèse avec une armdt,
et persuarla aux Patrée's de construire des murs jusqu,à lri
(a) Troisième annéc de la guerre, an 4tg ayrnt J.-C.
294 GUERRE Du PÉroPoxÈsu.
mert. lI avait aussi le projet d'élever un fort sur le Rhion
d'Achaïe, mais les Corinthiens , les Sicyoniens et tous ceux à
qui cette coustruction portait ombrage, s'y opposèrent les
armes à la main.
LI[. Le même été, il y eut une guerre entre les Épitlau-
riens et les Argiens au sujet d'un sacrifice que les Épiilau-
riens devaient o{frir à Apollon Pythden I pour les terres rive-
raines, et dont ils ndgligeaient de s'acquitter. Les Argiens
étaient les mattres absolus de ce temple. Ind.épentlamment de
ce motif, Àlcibiade et les Argiens voulaient, s'il dtait possible,
s'assurer d'Épidaure, afin de tenir Corintbe en respect et d'ou-
vrir aux Athéniens, allant d'Égine au secours d'Argos, une
route plus directe, sans avoir à doubler le cap Scylléone. Les
Argiens se disposèrent clonc à envahir l'Épidaurie pour obliger
les habitants à fournir la victime.
LlV. Vers la même époque. les Lacéilémoniens en corps de
nation, sous la conduite de leur roi Agis fils d'Archidamos,
s'avancèrent jusqu'à Leuctra, dernière ville cle leur pays du
côté du Lycée t. Nul ne connaissait le but de cette erpédition,
pas même les villes qui avaient fourni les troupes, Mais les
sacrifices pour Ie passage tle la frontière n'ayant pas dté favo-
rables , les Lacédémoniens regagnèrent leurs foyers, et prd-
vinrent les alliés de se tenir prêts pour une autre expédition
aussitôt après le mois suivant
de fête pour les Doriense. - c'était le mois Carnéen, temps
Après leur retraite,les Argiens
-
se rnirent en campagne le quatrième jour de la ilernière ild-
cade du mois qui précède le Carnéen. Ils employèrent ce jour
à faire la route, et tout le reste du tempsi à envahir et à dé-
vaster les terres des Épidauriens. Ceux-ci appelèrent leurs
alliés; mais les uns s'excusèrent sur les fêtes de ce mois,les
autres s'avancèrent jusqu'aux limites de ltÉpiilaurie, et s'y
tinrent en repos.
LV. Pendant que les Argiens étaient dans le pays il'Épi-
daure , des députations des villes se réunirent â Mantinée sur
I'invitation des Athéniens. Des conférences s'étant ouvertes,
Euphamiclas de Corinthe soutint que les actions rdponclaient
mal aux paroles ; qu'gn était assemblé pour s'occuper de la
paix, tandis que les Épidauriens , leurs alliés et lei Àrgiens
dtc.ient en armes et en présence; qu'avant tout il faltait séparer
les deux armées I qu'alors seulement on pourrait parler de
paix. Cette proposition admise, on partit sur-le-champ, et I'on
obtint l'éloignement des Argiens; puis on reprit les confdrences,
LIVRE Y. 295
flrent-
inais sans réussir à se mettre tl'accord. ÀusSi les Àrgiens
ils une nouvelle irruption dans l'Épi<laurie, qu'il-s ravagèrent'
ies Lacédémoniens i'avancè,ent jûsqu'à Caryptl .mais' cctte
foit uo.ot., les vit:timr*pootle pissage ile la frontièren'ayant
Argiens ra-
ûas été favorables, ils r-ebroussèrent-chemin. Les
et rentrèrent chez eux'
i;i;;-près du iiers de I'Épidaurie
Mille Àthéniens, coÀmandés par Alcibiade, élaient.venus
à
râient tout haut contre Agis, qui avait laissé échapper une oc-
casion, unique jusqu'alors, de leur soumettre cette ville ; car
il n'était pas facile de réunir une autre fois un si grantl nombre
de braveJ alliés, La prise d'Orchomène mit le ôomble à I'eur
fureur. Obéissant, contre leur coutume, àleur premiermouve-
ment, ils parlaient de raser sa maison et dc le contlemner à
cent mille tlrachmes d'amendet. Il les conjura tle n'en rien
faire, assurant qu'à la première campagne il rachèteraib ces
reproches par une actron d'éclat I autrement, ils agiraient à
leur fantaisie. Les Lacédémoniens ajournèrent I'amencle et
la démolition; mais ils rendirent alors une loi nouvelle : ce fut
tl'élire un conseil de Spartiates, sans I'assentiment desquels iI
ne serait pasmaitre d'ér'acuet le tenitoire ennemiq.
IXIV. Sur ces entrefaites, ils sont avertis par leurs amis de
Tégée que, s'ils n'arriyent prontptement, cette ville passera
dans I'alliance des Argiens, et que sa défection est imminente.
A I'instant les Lacédémoniens et les Hilotes en masse prirent les
,armes et se portèrent, âvec une célérité jusqu'alors sans exem-
ple, sur Oresthéon en Ménalier. Ordre fut donné aux ailiés
d'Arcadie ile les suivre à Tégée. Arrivés à Oresthéon avec
toutes leurs forces, les Lacédémoniens en congédièrent la
sixième partie, savoir les plus vieux et les plus jeunes, qu'ils
laissèrent à la garde du pays; le reste gagna Tégée, ou il fut
bientôt rejoint par les Arcadiens alliés. Ils fiLent aussi deman-
der à Corinthe, en Béotie , en Phocide et en Lomide, I'envoi
cle prompts secours à Mantinée. Le délai était bref, et il n'était
pas facile aux alliés de traverser isolément, sans s'attendre les
uns les autres,le teruitoire ennemi qui leur fermait le chemin;
cepenilant ils firent diligence. Quant aux Laeétlémoniens, ils
prirent ayec eux les Arcadiens présents et envahirent le terri-
toire de Mantinée. Ils campèrent près du temple d'Hercule et
ravagèrent le pays.
LXY. Les Argiens et leurs alliésneles eurent pas plustôt aperçus
qu'ils alièrent occuper une colline cle difficile accès et s')'ran-
gèrent en bataille. Les Lacédémoniens s'avancèrentcontre eux.
Déjà ils n'étaient plus qu'I une portée de pierre ou cle javelot,
quanil un des vieillards, voyant la force de la position prise
par l'ennemi, cria au roi qu'il guérissait un mal par un autre ;
ce qui voulait dire que son arileur inconsid.érée cherchait à
réparer sa malencontreuse retraite d'Argos. Soit qu'il fùt
frappé de cette remontrance, soit qu'ilett spontanément changé,
Agis s'arrêta court avant rlten venir aur mains; et, se portant
3OO GUERRE DU PÉLOPONÈST.
XCYII. Lrs ArnÉnrnns. IIs pensent que ni les uns ni les au-
tres ne manquent d'arguments plausibles; mais que ceux qui
se conservent Ie d.oivent à leur puissance et à Ia crainte qui
nous empêche tle les attaquer, Aussi, en vous subjuguant,
non-seulgment nous augmenterons le nombre ile nos sujets,
mais encore nous assureroDs notre sécurité; d'autant plus
qu'insulaires et moins puissants que tl'autresr Yous ne sauriez
tenir tête aux dominateurs des mers.
XCHII. Lns MÉr,rrws. Et ne croyez-Yous pas qu'une cqn-
d"uite opposée o{Trirait les mêmes gages tle sécurité?
- Puis-
que vous nous ayez fait sortir du terrain de la justice pour
nous arnener sur celui cle ltutilité, force uous est de démontrer
que votre intérêt se confond avec le nôtre.
- Ceux qui sont
neutres aujourcl'hui, comment ne les pousserez-Yous pas à vous
faire la gu-erre, lorsque, tournant les regartls verÊ nous, ils
penseront qu'un jour ou I'autre Yous marcherez contte eux?
N'est-ce itonc pas accrottre vos ennemis actuels et attirer mal-
gré eux contre vous des peuples qui n'y songeaientmême pas?
XCIX. Lns AtnÉwrnxs. Nullement. Les peuples que Dous
redoutons le plus ne sont'pas ceux tlu continent, qui, par cela
même qu'ils sont libres, ne se presseront pas cle nous attaquer;
ce sont les ihsulaires inilépentlants comme vous l'êtes, et ceux
qui, iléjà soumis à notre joug, ne le supportent qu'1v!9 peine-
Ce sont eux qui, obéissant à un entrainement irréfléchi, pour-
raient uous précipiter avec eux dans l'abime.
C. Lrs MÉlrenï. À coup str, puisque rien ne cotte, à vous
pour maintenir votre domination, à eux pour s'y soustraire. il
y aurait bien cle la faiblesse et ile la lâcheté à nous qui sommes
ôncore libres, à ne pas tout risquer plutôt que de tomber tlans
1'esclavage.
CI. Lss ÀrsÉxrnxs. Non, si vous ddlibérez sag'ement. Il ne
s'agit pas ici cle courage ni d'une lutte tl'égal à égal, oir vous ne
poùrriiz succomber Jans ignominie; il s'agit d'aviser -à votre
ôonservation, sans vous hasariler contre des forces infiniment
supérieures:
-Ctt. \
Lns MÉr,rslrs. Nous savons gue le sort iles armes est
sujet à bien tles retours, Qui ne se règlent-pas sur les forces
reiativesl cécter sur-le-champ, c'est nous fermer toute espé-
rilnce, tandis qu'avecdel'énergie, il y a encors chance de nous
sauYer.
0III. tes ArsÉNrENs. L'espérance soutient les homme's dans
le péril. Unie à la force, ele pôut nuire sans ruiner ; mais quanù
312 GUERRE DU PÉLoPorcÈsr.
ne pas aller cle pair avec tout le monde? S'il est vrai gue le
malheureux n'ait personne qui lui tende la main, si toutËs les
portes se ferment devant lui, tle même on doit prendre son
parti de se voir tlédaignë par les favoris ile la fortune. Pour
qu'il en fùt dilféremment, il faudrait accorder aux autres cette
réciprocité qu'on réclame pour soi-même.
r Je le sais, tous ceux qui se tlistinguent de la foule pro-
voquent de leur vivant la jalousie de leurs égaux et même de
tous ceux qui les entourent; mais plus tarcl il se trouve des
gens qui revendiquent, même à tort, I'honneur de descenclre
d'eux; leur patrie s'enorgueiilit de leur renommée, et, Ioin cle
la tenir pour étrangère ou de mauvais aloi, elle se I'approprie
et la proclame sans tache.
c C'est là I'objet de mon ambition. Bien que ma concluite
privée soit en butte à la médisance, examinez si les affaires
publiques ont périclité sous ma direction. C'est moi qui ai ligué
les plus puissants États du Péloponèse, et forcé les Lacécté-
moniens, sans trop de danger ni de dépense pour yous, à jouer
en un seul jour le tout pour le tout àMantinée;et malgré leur
victoire, ils ne sont pas encore pleinement rassurés.
XVII. c Il y a plus : ma jeunesse et mon extravagance pré-
tendue ont su, par tles discours convenables, gagner à votre
cause la masse des Péloponésiens, et, à force de zèle, leur
communiquer de Ia confiance. Maintenant donc ne craignez
rien de ces mêmes qualités ; mais, tanclis que je les possètte
encore et que Ia fortune semble'favoriser Nicias, profitez des
services que nous pouvons vous rendre. Surtout ne vous laissez
pas détourner ile I'expéclition de Sicile par la pensée qu'ello
est dirigée contre des peuples puissants.
r Les villes de ce pays ont une population nombreuse, à la
vérité, mais composée d'éléments hétérogènes; ce qui les rend
sujettes à des révolutions et à des bouleversements sans fiu.
Personne ntyregarde la patrie comme son bien; aussi personne
ne se fournit d'armes pour la défenilre. L'État lui-même nta
point de matériel régulier. Chacun prend ses mesures pour
tirer quelque avantage du public par la persuasion ou par
l)émeute; s'il échoue, il en est quitte pour s'expatrier. Com-
ment clonc cle pareilles agglomérations pourraient-elles mettre
de lfunité dans leurs conseils ou dans leurs actes ? On verra
bientôt les villes venir à,ilous I'une après I'autre à Ia première
ouverture capable de leur plaire, surtout si, comme on I'assure,
elles sont en proie aux dissensions.
l
LrvRE vl. 327
a Dtailleurs ne croyez pas que leurs-hoplites soient aussi
nombreux qu'on I'affirme. II doit en être à cet égard comme
I
rlu reste des Grecs, chez qui les forces réelles se sont trouvées \
fort au-clessous tles évaluations arbitraires que chaque peuple
en faisait. La Grèce, après avoir accusé cles chiffres fabuleux,
a reconnu dans la présente guerre que I'effectif de ses troupes
rdglées ne dépassait pas le strict nécessaire.
c Telles sont, si je suis bien renseigné, les facilités quenous
t
vait par oui-dire que la tyrannie d,e Pisistrate et de ses iils avait
Iini par être intolérable, et qu'elle n'avait été renversée ni par
les Athéniens seuls ni par Harmodios, mais par I'intervention
cles Lacédémoniens t : aussi était-il animé d'une crainte inces-
sante et d,'une défiance générale t.
LIT. L'entreprise d'Aristogiton et d'Harmodios dut son ori-
gine à une aventure amoureuse, que je raconterai avec quelques
détails, afin de montrer dans queile ignorance sont, je ne dis
pas les étrangers, mais les Athéniens eux-mêmes, au sujet de
leurs propres tyrans et du trait dout il s'agit.
Après la mort de Pisistrate, qui finit vieux et dansla tlrrannie,
ce nr fut pas Hipparque, ainsi qu'on le croit communément,
mais Hippias, qui lui succéda par ilroit cle primogéniture. A
cette époque, Harmoclios était dans la fleur de I'adolescence.
Aristogiton, citoyen de la classe moyenne, devint épris de lui
et Ïobtint. De son côté, Hipparque, fils dePisistrate, ayant inu-
tilement essayé tle le séduire, Harrnodios en avertit Aristogiton.
Celui-ci, piqué de jalousie, et maignanù qu'Hipparque n'eùt
recours à la foroe pour en venir à ses fins, résolut aussitôt de
tout mettre en couvre pour renYerser la tyrannie.
Cepenclant Hipparque ayant renouvelé, sans plus de-succès,
sa tentative auprès d'Harmodios, ne voulut pas employer la
violencel mais il prit ses mesures pour lui faire un affront in-
direct. L'autorité de ces tyrans n'avait rien tl'oppressif pour la
multitude. Pendant longtemps ils se conduisirent avec pru-
dence et moclération. Sans fouler le peuple ni exiger plus de la
vingtième partiecles revenus, ils embellissaient laville, soute'
naient les guerres et faisaient les frais des sacrifices publics.
L'État se gouvernait d'après les anciennes coutumes; seule-
ment ils avaient soin que les premières magistratures fussent
toujours occupées par un des leurs. C'est ainsi-que plusieurs
cl'entre eux exercèrent la charge annuelle d'archonte, en par-
ticulier Pisistrate, qui était fils du tyran Hippias et pontait le
nom de son aleul i.-C'est lui qui, pendant son archontat, clétlia
l'autel des douze dieux sur I'agora, et celui d'Apollon Pythien
dans I'enceinte consaorée à cette divinité. Par la suite, le peuple
ajouta cle nouvelles constructions à 1'autel de I'agofa, et fit
disparaltre I'inscriptionl mais celle d'Apollon Py-thien est en-
.orï lisible. EIIe porte ces mots en caractères à demi e{facds :
Pisistrate, fiIs d,Hippias, a collsacré ce monument de son archontat
dans I'enceinte d'Apollon Pythien.
346 cùnnnn ou ,Jrono*trr.
barsua
a
les Thraces en Bdotie, et les conduisit à Mycalessos'
I
se retirer par terre.
LXXIII. Hermocratès de Syracuse pénétra ce dessein. Sen-
tant le danger qu'il y aurait à ce qu'une si grande armée allât
s'établir sur quelque point de Ia Sicile, d'ou eIIe voudrait peut-
être éterniser la guerre, il se rendit auprès des magistrats et
ieur représenta qu'on ne devait pas laisser les ennemis partir
penrlant Ia nuit, mais qu'il fallait à I'instant même sortir en
masse, Syracusains et alliés, pour couper les routes et s'assu-
rer des défiIés. Les généraux approuvèrent cette idée; mais ils
ne crurent pas qu'il ftt possible d'obtenir obéissance de gens
qui commençaient à gotter Ie repos après un terrible combat,
d'autant que ce jour se trouvait être une époque de fête et de
sacrifice à Hercule, et que la plupart des solclats, dans les
transports de la victoire, célébraient leur triomphe en buvant.
A leur avis, la dernière chose à leur persuader était cle prendre
les armes et de sortir eû ce moment.
Hermocratès, n'ayant pu les gagner à un projet qui leur
semblait inexécubable, imagina un stratagème poru parvenir à
ses fius. Dans la crainte que les ennemis ne profitassent de
I'obscurité pour franchir les plus mauvais pas, il envoya, sur
le soir, quelques afûdés avec des cavaliers vers le camp tles
LtvRE VrL 4l5
athénions. Ils's'approcnèrent à portée de la voix, eb, se donnant
pour des Syracuiains amis de Niciatn ils firent dire à ce général
âe nr pas rLrnuer cette nuit, vu que les routes étaient gard.ées,
mais d''attendre qu'ii fit jour pout se mettre en marche, après
s,être pai,siblement préparé. Là-dessus ils se- retirèrent. Leur
communication fut transmise aux généraux athéniens'
LXXIY. Ceux-ci, d'après cet avertissement, suspenclirent
pour cette nuit le départ, sans s0upçonner la ruse I etr comme
ôn n'était pas parti sur,le-champ, oD résolut cle laisser passer
encore le lËrrdemain, a{în de procurer aux soldats le temps de
{aire les préparatifs les plus urgents. ordre fut donné de se
tenir prêts à partir en n'emportant que les objets de première
nécesiité, Iei vivres strictement indispensables., et d'aban-
donner tout le reste. Dans I'intervalle, les syracusains et Gyiippe
prirent les tlevants aveo I'armée de terre, banicadèrent les
routes par ou it était à croire que les Athéniens se dirigeraient,
occupèrent tous les cours d'eàu, enfln se disposèrent de leur
mieux à recevoir les ennemis et à les repousser. En même
ternps, la flotte s'approchait du rivage et saisissait les vaisseaux
athéniens; quelques-uns avaient été brtlés par les Athéniens
eux-mêmes, âinsi qu'il avait été décidé; tous les autres, qui se
trouvaient épars sur la plage, furent remorqués à loisir et em-
menés sans opposibion vers Ia ville.
LXXY. Quind Nicias et Démosthène jugèrent les apprêts suf-
fisants, le départ de I'armée s'effectua; c'était Ie surlentlemain
du combat naval. La situation des Athéniens était afÏreuse.
Non-seulement ils avaient perd,u leurs vaisseaux et voyaien!
leurs belles espérances faire place aux plus noirs pressentiments
pour eux et pôur leur patrie, mais encore l'évacuation du camp
présentait tqptus douloureux spectacle à la vue et à I'esprit de
chacun. Les morts étaient sans sépulture; le soldat, qui voyait
un des siens étendu sans vie, était glacé de tristesse et d'effroi.
ceux qu'on abandonnait vivants, les blessés ei les malades, iu-
spiraient encore plus de compassion et de sympathie; leurs sup-
piications et leurs gémissements étaient à fendre le cæut. Ils
conjuraient qu'onleJemmenât, appelaient à grands cris tous ceux
qu'iis apercevaient de leurs compagnons ou de leurs proches,
si c.rmponnaient à leurs camarades de tente déjà en_ marche,
les suivâient aussi loin qu'ils pouvaient; puis, à bo_ut de forces,
ils s'arrètaient en proférant des obsécrations et iles sanglots;
en sorte que I'armée entière fondait en pleurs et avait la mor"
dans I'âme. EIle avait peiae à s'éloigner de cette terre eone-
lilô GUrRii.E DU Pt:LoPOnÈsn,
mie, oir elle avait souffert tles maux qu'elle ne pouvait assez
déplorer; mais ceux qu'on entrevoyait dans une vague per-
spective étaient plus cruels encore. Les soklats étaient mornes
et profondément humiliés. 0n eùt dit une ville prise d'assaut,
d'oir s'enfuit une population sans nombre; en effet, il n'y avait
pas moins de quarante mille hommes dans cette fouie chemi-
nant à la fois. Chacun s'était chargé du bagage le plus in(is-
pensable; les hoplites et même les cavaliers, contrairement à
l'usage, portaient leurs aliments sous leurs boucliers, soit
faute de serviteurs, soit défiance: en efIet, la désertion des es-
claves, commencée depuis lopgtemps, était clevenue générale.
Les provisions qu'on emportait n'étaient pas même suffisantes,
car il n'y avait plus d.e vivres dans le camp. Cette espèce cl'al-
légement qu'on éprouve à partager ses souffrances ayec beau-
coup de compagnons n'adoucissait aucunement la situation
prdsente, surtout lorsqu'on songeait à quel triste ddnoùment
venait aboutir tant d'ostentation etd'orgueil déployés au début.
En effet, jamais armée grecque ne subit un plus cruel mé-
compte : ils étaient venus pour asservir les autres, et ils s'en
allaient avec Ia craiute d'être eux-mêmes asservis; aux ycsux
et aux péans du départ, succédaient des cris du plus funeste
augure; partis sur des vaisseaux, ils s'en retournaient à pied,
et aux fonctions de marins s'étaient substituées celles d.'ho-
plites. Toutefois ces maux leur paraissaient encore supportables,
en comparaison des périls qui les menaçaient.
LXXYI. Nicias, voyant la démoralisation de son armée, par-
comut les rangs, a{in de relever de son mieux le courage des
soklats par ses exhortations. L'ardeur qui I'animait, le désir
de se faire entendre aussi loin que possible, donnaient à sa'
voix un timbre et une intensité extraorrlinaires.
LXXVI. <t Même dans l'état où nous sommes, Athéniens et
alliés, il faut conserver de I'espoir; on se tire de plus mauvais
pas., Ne vous reprochez point outre mesure des maux et des
désastres que vous n'avez, pas mérités. Moi qui suis plus faible
qu'un autre voyez oir mta réduit la malaclie, qui
ne le céclais-vous - moi
à personne dans ma vie privde et pubiique, je me
vois exposé au même danger que Ie dernier des soldats. Et
pourtant je me suis toujours montré, envers les dieux, fidèle
observateur des pratiques établies; envers les hommes, con-
stamment juste et sans reproche. Aussi n'ai-je pas perclu toute
espérance en I'avenir; les malheurs m'elfrayent moins qu'on ne
peut croire; bientôt, peut-être, ils nous laisseront du répit. Le
LIVRE VII. bT?
re-
LXXXVI. t es syracusains et leurs alliés. se réunirent,
torir"Ot""i à la vilie avec leurs prisonniers et lgur butin'- Tous -
gent. 0n peut dire qu'à cette époque les alliés lui obéissaient
mieux qu'aux Lacédémoniens de la viile; car les forces dont il
ilisposait le rendaient partout recloutable
Au moment où il se préparait à secourir Jes Lesbiens, les
habitants tle Chios et d'Érythres, également portés à la défec-
tion, s'adressèrent , non point â Agis, mais à Lacéctémone. En
même temps arriva un ambassadeur de la part de Tissapherne,
qui gouvernait au nom du roi Darius fils d.'Artaxerxès les pro-
vinces inférieurest. Tissapherne appelait les Péloponésiens, en
s'engageant à leur fournir tles vivres. Le roi venait de lui ré-
clamer les tributs de son gouvernement , que les Athéniens ne
lui avaient pas permis tle faire payer aux villes grecques. Il
espérait donc, en affaiblissant la puissance d'Athènes, faciliter
la rentrée des tributs. D'ailleurs il désirait attirer les Lacédé-
moniens dans i'alliance d,u roi, afin qu'ils I'aidassent à exécuter
I'ordre qu'il en avait reçu de prendre mort ou vif Amorgès,
bâtard de Pissouthnès, rdvolté en Carie. C'est ainsi que les
Chiotes et Tissapherne se trouvèrent agir de concert.
YI. Sur ces entrefaites , Calligitos fils de Laophon tte Mé-
gare, et Timagoras fils dtAthénagoras de Cyzique, tous deux
erilds de leur patrie et réfugiés auprès de pharnabaze ûls de
Pharnacès, arrivèrent à Lacédémone avec mission d'obtenir
pour ce satrape I'envoi d'une flotte tlans I'Hellespont. Il aspi-
rait, ainsi que Tissapherne, à détacher des Athéniens les viiles
de son gouvernement, pour faciliter la perception des tributs,
et à négocier une alliance entre Ie roi et les Lacédémoniens.
Tandis que les cleputés tle Pharnabaze et, ceux de Tissapherne
agissaient ainsi chacun de leur côté, il y eut une grancfu lutte
à Lacédémone, les uns voulant qu'on envoyât d'abord une flotte
et une armée en Ionie et à Chios, Ies autres dans I'Hellespont.
Cependant les Lacéclémoniens, à une grande majorité, accueil-
lirent de préférence les propositions de Chios et cle Tissa-
pherne I et cela devait être, car elies étaient appuyées par
Alcibiade que d'anciennes relations d'hospitalité uniisaient à
I'dphore Endios même à cause de ôes relations que sa
- c'est
famille avait adopté le nom lacéclémonien d'Alcibiaae, déjir
porté par le père d'Enclios'. Les Lacddémoniens envoyèreut
préalablement à Chios un périèque nommé phrynis, poui s'as-
surer s'il y avait effectivement dans cette ville autant de vais-
seaux qu'on prétentlait, et si le reste de ses ressources était
d'accord avec la renommée. sur le rapport favorable de cet
envoyé, les Lacédémoniens reçurent aussi[ôt dans leur alriance
LIVRE VIII. 429
les villes de Chios et tl'Erythres, et cldcrétèrent I'expédition de
quarante vaisseaux , nombre suffisant, puisque les Chiotes aË
Iirmaient n'en avoir pas moins de soixante. 0n devait d'abord
en faire partir clix avec le navarque Melancriclasl mais un
tremblement de terre étant survenu e, Mélancridas fut remplaod
par Chalcicléus, et le nombre des vaisseaux équipds enLaconie
réduit à cing. Là-dessus I'hiver finit , ainsi que la clix-neu-
vième année cle la guerre que Thucyclide a racontée.
YII. Dès le commencement de I'été suivant (o), les habitants
de Chios pressèrent I'envoi de la flotte; ils craignaient que
leurs démarches ne parvinssent à la connaissance des Athéniens,
à I'insu desquels toutes ces députations avaient lieu. Les Lacé-
démoniens envoyèrent en conséquence à Corinthe trois Spar-
tiates, avec ordre tle faire transporter au plus tôt par-rlessus
I'Isthme les bâtiments, de la mer ou ils se trouvaient dans celle
qui est du côté cl'Athènes t et de les diriger tous sur Chios,
ceux qu'Agis avaient destinés pour Lesbos' aussi bien que les
autres. Ces navires, appartenant aux alliés, étaient au nombre
de trente-neuf.
YIII. Calligitos et Timagoras , agents tle Pharnat,aze, ne
prirent aucdne part à I'expédition dl Chios. Ils ne donnèrent
point I'argent qu'ils avaient apporté pour I'équipement d.'une
flotte, et qui montait à vingt-cinq talents I mais ils songeaient
à faire plus tard une expédition pour leur propre compte.
Agis, voyant les Lacédémoniens décidés à se rendre tl'abortl à
Chios, se rangea lui-même à cet avis. Les alliés réunis à Co-
rinthe tinrent conseil et résolurent qu'on irait pre,mièrement à
Chios, sous les ordres de Chalcidéus qui équipait les cinq
vaisseaux en Laconie, {uê de là on passerait à Lesbos sous la
concluite d'Alcamdnès, déjà rlésigné par Âgis , et finalement
dans I'Hellespont, ou Cléarque fils de Ramphias I aurait le
commanclement. II fut convenu qu'on transporterait il'abortl
par-dessus I'Isthme Ia moitié cle la flot[e et qu'on I'expédierait
sans délai, afin que I'attention des Athéniens ftt partagde entre
,ce
premier convoi et celui qui devait suivre. Au surplus, si
Ïon prenait cette voie sans mystère , c'est qu'on méprisait la
faiblesse iles Athéniens, dont la rirarine ne se montràit nulle
part en force. Cette résolution arrêtée, on fit traverser immé-
diatement vingt-un vaisseaux.
IX. Les Corinthiens, malgré les instances de leurs alliés, ne
(a) Yingtièrne année de la guerre, ou 4ts avant J. C.
430 GuERRE nu PÈroPoNùss.
hoplites yuo'
arma les habitants er envoya par terre les lgllt
seaux à Antissa et à Métbymne sous Ia conduite
d'Eteonlcos.
i"t;À;. s'y rendit par mer avec,ses vaisseaux et les trois d'e
6friæ, arnsi'espéranie que les Méthymniens,-en le,voyant'
rrptettàtuient côurage et' persisteraient dans leur ddfection;
mais. ,'e rencontrutià Lesbos que des obstacles, il rembarqua
qui
,r|-*r'ar et reprit la route de Chios. I,'arméeded,elaterre,
flotte et
uuritâ,.fse renclie dans I'Hellespont, se sépara
--i;?;;"tlu,
regagna ses foYers-
*i* d'es vaisseaux fournis par les {lie.s du Pélo-
dil;;;;ivôrent de Cenchrées à Chios. Les Athéniens, après
ivoir rétabli.à Lesbos I'ancien ordre de choses, reprirent la
*.r, *'rtnparèrent de Polichna que les clazoméniens fortifiaient
sur le conti'ent, et ramenèruni ces derniers à la ville située
aun.-i'itr, exceptâ toutefois les auteurs de la défection. Ceux-ci
se rétugièrent à Daphnonte, et clazomènes rentra sous ladomi-
nation des Athéniens.
xxlY. Le même été, les athéniens qui bloquaient Milet avec
vingt vaisseaux stationnant â Ladé, fiient une clescente à Pa-
ootîoot dans les campagnes de Milet, et tuèrent le général
lu.eae*ooien Chalcidéïsl venu à leur rencontre avec une poi-
noer a* monde. Le surlentlemain, ils revinrent élever un tro-
ifrJr, mais les Milésiens le renvcrsèrent, sous prétexte que les
àon.*i* n'étaient pas restés maîtres du champ de_bataille.
Léon et Diomédôn, avec la flotte athéuiennede Lesbos, com-
mencèrent alors des courses contre les chiOtes, en prenant
pour point de départ les lles OEnusses Yis-à-vis de chios, si-
âorru rt ptétéo*, .bât*oo* forts qu'ils occupaient sur le teni-
ioire d,Érythres, et finalement Lelbos. lls avaient comme sol- r.
dats de mirine des hoplites mis en réquisition il'après_le rôle
Ils allèrent descendre à cartlamyla, battirent à Bolissos les
chiotes qui essayèrent de leur résister, en tuèrent uu grand
nombre Ët dévasierent la campagne. lls remportèrent une se-
conde victoire à Phanae et un tioisième à Leuconion. Depuis
cà moment, les Chiotes ne firent plrrs de sortie, tandis que les
Athéniens pitterent cette contrée abondammeut pourvue, et qui
n'avait aucunement souffert depuis les guerres médiquese. A part
les Lacédémoniens, les habitints de Chios sont, à ma connais-
sance, le seul l,euple qui ait su ailier la sagesse a-vec-la
prospe-
,ité. pto* teur vitte prùait d'accroissement, plus ils cherchaient
ly fui*u régner lelon ordre. S'ils paraissent avoir compromis
tôr sùreté par leur défection, il est juste de clire qu'ils te s'y
I,IVRE VIII. 437
portèrent qu'après s'être ménagé l'appui
d'auxiliaires puissants
et n ombreux, et,lorsqu e res atù'éniens eux-mêmes,
sous le coup
de leurddsastre de sicile, ne fTrent prus
mystère de Ieur situation
ddsespdrée. Ils tombèreni, il esi viai, danï
u" au,i, *écomptes
si fréquents dans.la vie; mais Ia même erreur
fut partagée par
bien d'autres. sui.crurent égaremunt a r" pr..rrri",iâ.rtruction
de ia puissanôe athdnienne]
Lorsqu'ils se bloqués par me_r et pillés par tene,
-yrrrent
quelques-uns d'entre .nt"uprirent de soumettre rerrr ville
"u*
aux athéniens. Les magistrats, informds ae ce prol.1iie firent
eux-mêmes aucun mouyement; mais
irs mandèir'rt ti'r,;rytrrrrï
pyu.rque Astyochos,
l:et tâchêrent ,'y irououft avec ;;r;;; iuir**ur*,
_qui
de calmer l agitation, soit. prenant des otages,
toiliS-{flque alrre_raçoi. ruiie etoirenru'poritioo
XXY. Sur la J, cnior.
-d.Lthèrr.r,
{in du mêpe étd, miile hàptites
guinze cents d'Arg's, sur turquJs'cinq
pes légères avaient.é.té armés
centsï"t"*;;e trou-
pïr lus athéniens, et mitre hoprites
tes alliés, partiràni ï;eu,eou, ;.
l.r"y::^':
yarsseaux, t*y compris fi;;;;te_buir
les transports. Les chefsdtaieni en"jnichos,
onomaclès et Sôironidès. rri io"rno.ent
à samos et passèrenr
ensuitr': àMilet, oir.ils campùrent.
Les'Mirésiens 1ïrent
au nombre de huit cents 'hoprites., "";;;;i;
soutenus par )es péloponi-
siens de chalcidéus_, par res atixiliai'res
étrangeis a* il*rupnurou,
et pa.r Tissapherne rui-même à ra têre
rent bataille aux athéniens etateursailids.
aà -rirïJ*i..Jii riu.o_
tes î"gir"r,'aIuil,
où ils étaient, se portèrent.o uuuotut marchèreni'endlsordre,
méprisant les Ioniens et persuadés
qu'ils ne res attendraient
pas; mais ils furent vaincus par
les rtiilé.i.n, -t;.;il;t près
de trois cents hommes. Les aînEniro,
au contraire défirent d,a-
bordles Péloponésiens, puis rer ilà'r"ir**,
e[ finaleme't le reste
troupe. cepenaâni';";""1;;;nirâ.nt pas rer-naiiàsiens,
*_l:
parce que ceux-ci, lorsqu'il.
res hrgien*.n-ruit, .t
qu'ils virent ta déroute a--gr*-âl
"ore.rt-mis
reur, armée, se retirèrent
tlars la' ville' Les athdniens i'rri*"t,
comme vainqueurs, cam-
per s'us les murs dc Milet. Dans
ceite journée, te'trarurà vou-
Iut que, de part et d.'autre,rÀî."i."I remportaisent l,avantage
sur les Doriens; en effet res ethéniens vainquirent
res péropo-
nésiens gu'ils avaient.en tête,
troJir-["u ]es"Milésien, varoqui-
rent.les Argiens. Ap-qès auoi" arc*rJ
se mirent en devoir d'investir
in trophée, les Athéniens
ru fî"ru, qui est situde dans une
presqu'îIe. Ils pensaient
que, s'iîs polvâient réduire Milet, le
reste se soumettrait sans ôifficulté. '
438 GUERRE DU PÉIOPONÈ$E.
XXVI. Mais, sur le soir, ils reçurent la noulelle- que les vais-
seaux {u Péloponèse et de la Sicile, au nombre de cinquante-
cinq, allaient iarattre. Les Siciliens, pressés par le S-yracusain
Herinocratèsde porter le tlernier coup à la puissance d,'Athènes,
avaient envoyé ïingt vaisseaur tle Syracuse et tleur de Séli-
nonte. Ceux [u'on armait dans Ie Péloponèsese trouvanJ prê.ts,
les deux es.aôrcs réunies avaient été confiées au Lacécldmonien
Théraménès, pour être conduites au navarque Astyochos. ces
|
vaisseaux touihèrent premièrement à Léros , Île située en
avant de Milet; ensuite, ayant appris que les Athéniens étaient
sous les murs de cette place, ils entrèrent dans le golfe d'lasos,
afin de se pfocurer de pius amples renseignements. ParYenus
à Tichiusia sur le territoire de Milet, ils y passèrent la nuit et
apprirent les détails du combat par. Alcibiade, qui vint les y
iôinare à cheval. Alcibiade avait assisté à cette rencontre, otr il
âvait combattu pour les Milésiens, à côté de Tissapherne' Il
exhorta les Peloponésiens, s'ils ne voulaient pas ruiner les af-
faires en Ionie et ailleurs, à secourir promptement Milet pour
i'empêcher d'être bloquée.
Xi.V[. II fut donc résolu qu'on s'y porterait sitôt qu'il ferait
jour; cepenclant les Athéniens avaient reçu de Léros des nou-
ïelles précises de la flotte ennemie. Phrynichos_, un de leurs
généraïx, voyant ses collègues d.isposés à I'attentlre et à livrer
Ine bataiile navale, déclara que) pour lui, il n'en ferait rien, et
qu'il s'opposerait de toub son pouvoir à une pareille impru-
d.or*. . Pirisqu'on peut, disait-il, connaitre plus tard le nombre
exact des vaisieaux ennemis et préparer à loisir les moyens de
défense, ce serait folie que de se met[re en danger par, fausse
bonte; il n'y a poinf de ddshonneur pour la marine athénienne
à recuier à propôs; il y en aurail bien davantage à être vaincue ;
c'est alors [ue-la république serait expusée, non pas seulement
àla bonte, mais à un tlanger imminent; après ks revers anté-
rieurs, à peine était-il permis, avec des forces éprouvées, -de
prendie lioffensive sans y être absolument contraint; à plus,
îorte raison) comment serait-il pardonnable de se jeter de gaieté
de cæur dans des périls volontaires ? ) II conseillait d'embar-
quer au plus tôt lei blessés, les troupes de terre et le matériel
de siégeid'abandonner, p.ur alléger les navires, tout le butin
fait sui le territoire ennerni, et de cingler rers Samos, d'ou l'on
pourrait, une fois la flotte réunie, faire des courses à I'occasion.
Cet avis ayant prévalu, on I'exécuta sur'le-champ. Ce ne fut
pas seulement alor*, mais dans la suite et dans tout le reste de
LIVRE VIII. 439
payait trOis talents par mois pour oinq Yaisseaux, et pout Ie sur'
plus une somme proportionneller.
XXX. Le nrême hiver, Ies Athéniens, qui étaient à Samos,
reçurent d'Athènes un reniort de trente-cinq vaisseaux, cortr-
.mandés par Charminos, Strombichidès et Euctémon. Ils y réu-
nirent ceux qu'ils avaient à Chios et ailleurs, dans le double
dessein de bioquer Milet par mer et de tliriger contre Chios
une attaque combinée. Le sort consulté désigna Strombichidès,
Onomaclès et Euctémon pour agir contre Chios. Ils par[irent
avec trente vaisseaux et des transports chargés d'une portion
des mille hoplites qui avaient fait I'expédition de Milet. Les au-
tres généraux, avec soixante-quatorze vaisseaux, restèrent à
Samos, maitres cle la mer et faisant des courses contre Milet.
XXXI. Astyochos, qui, dans le temps, s'était rendu à Chios
pour choisir des otagespar suite de la trahison r, suspendit cette
mesure en apprenant I'arrivée de la flotte que Théraménès lui
amenait et la fortune meilleure des alliés. Il prit avec lui clix
vaisseaux du Péloponèse et dix de Chios, mit à la voile et alla
attaquer Ptéléos; mais n'ayant pu s'en emparer, il poussa jus-
qu'à Clazomènes. Là, il ordonna aux partisans d'Athènes de se
retirer à Daphnonte et cle faire leur soumission. Il dtait appuyé
par Tamos, sous-gouverneur tle I'Ionie. Sur Ieur refus, il assail-
lit la ville, qui n'était pas fortifiée; mais ayant été repoussé. il
repartit par un grand vent et aborda de sa personne à Phocée
et à Cymé, tandis que le reste de sa flotte allait jeter I'ancre à
Marathussa, Pélé et Drimussa, lles voisines tle Clazomènes. Les
vents les y retinrent huit jours, penclant lesquels ils pillèrent
ou consommèrent sur place les provisions déposées dans ces
îles par les Clazomdniens; puis ils se rembarquèrent en empor-
tant leur butin, et rejoignirent Astyochos à Phocée et à Cymé.
XXXII. il était dans ces parages lorsqu'il reçut une tléputa-
tion cles Lesbiens, qui offraient de nouveau de se révolter. Il
accueillit leurs ouvertures; mais comnle les Corinthiens et les
autres alliés montraient db la tiédeur pour une entreprise avor-
tée, il mit à la voile pour Chios, où ses vaisseaux, battus par
une tempête, arrivèreut tarcl et isolément.
Péclaritos, parti de Milet par voie de terre, avait traversé
d.'Érythres à Chios avec ses troupes. Il avait près de cinq cents
hommes armés, provenant des cinq vaisseaux laissés par Chal-
ciiléus. Quelques Lesbiens garantissaient la tléfection tle leur
patrie. Astyochos proposa clonc à Pédaritos et aux Chiotes d'al-
ler avec leurs vaisseauxà Lesbos pour I'insurger. Par là, disait-
LIVRE VIII. LILI
il, on grossirait le nombre des alliés, et, dtt-on dchouer, on ne
manquerait pas cle faire clu mal aux Athéniens. Mais il ne fut
point écoutd ; Pédaritos déclara même qu'il ne lui céderait point
la flotte de Chios.
XXXIII. Àstyocbos prit avec lui les cinq vaisseaux d.e Co-
rinthe, un de Mégare, un d'flermione, indépentlamment de
ceux qu'il avait amenés de Laconie, et cingla vers Milet, où il
clevait se saisir du commandement cle la flotte. En partant, il se
répanilit en menaces contre les Chiotes, et protesta que, si ja-
mais ils avaient besoin de secours, ils ne devaient pas compter
sur lui pour leur en fournir. Il toucha à Corycos, sur Ie terri-
toire d'Erythres, et y passa la nuit. Les Athéniens, partis de
Samos pour aller attaquer Chios avec toutes leurs forces, vin-
rent jeter I'ancre au même lieu, mais derrière une éminence
qui leur masquait la vue de I'ennemi; en sorte que ni les uns
ni les autres ne s'aperçurent. Pendant Ia nuit, iI vint une lettre
de Pétlaritos annonçant que des Érythréens, prisonniers à Sa-
mos et relâchés dans un but de trahison, venaient cl'arriver à
Érythres. Sur cet avis, Astyochos reprit aussitôt la mer pour
retourner tlans cette ville. A cela tint qu'il n'allât donner au
milieu des Athéniens. Pédaritos étant venu le rejoindre, I'en-
quête qu'ils firent ensemble prouva que cette prétendue conspi-
ration n'était qu'uû préterte inventé par ces gens pour s'é-
chapper de Samos; aussi furent-ils libérés. Pédaritos repar[it
pour Chios et Astyochos pour Milet, sa destinationprirnitive.
XXXIV. Cependant la flotte athénienne avait quitté Corycos
et tournait le rivage. A la hauteur d'Arginont, elle {it la ren-
contre de trois vaisseaux longs cle Chios, et à l'instant elle leur
donna la chasse I mais urr violent orage s'étant élevé, les vais-
seaux chiotes se réfugièrent à granri'peine tlans leur port;
quant à ceux d'Athènes, les trois qui s'étaient le plus avancés
firent côte et furent jetés près cle la ville de Chios. Les équi=
pages furent pris ou massacrés; Ie reste cle la flotte chercha un
asile au pied d.u Mimase, clans le port appeié Phéniconte. De là,
les Àthéniens allèrent mouiiler à Lesbos et firent leurs prdpara-
tifs de siége.
XXXY. Le même hiver, le Lacéilémonien llippocratès partit
clu Péloponèse avec dix vaisseaux de Thuriit commandés par
Doriéus, fils de Diagoras, lui troisième, un vaisseau de Laco-
nie et un de Syracuse. II prit terre à Cnide, que Tissapherne
avait déjà fait révolter. Dès que son arrivée fut connue à Milet,
la moitié de la flotte eut ordre de couyrir Cnide, tandis que
4t+2 GUERRE Du PÉroPonÈsu.
leur était dù. Il lui apprit encore à gagner par des gratifica-
tions i'appui cles triérarques et des généraux rles villes. Tous
s'y laissèrerrt prendre, excepté les Syracusains. Hermocratès
fut seul à protester au nom des conféd.érés. Lorsque les villes
venaient demander de I'argent, Alcibiade les éconcluisait lui-
même en répondant, au nom de Tissapherne r que les Chiotes
étaient bien imputlents, eux les plus riches des Grecs et recle-
vables de leur salut à une assistance étrangère, de prétendre
que d'autres exposassent leurs vies et ieurs biens pour les affran-
chir. Quant aux autres villes, elles seraient , disait-il, impar-
donnables, elles qui, avant leur défection, contribuaient si
largement en faveur d'Athènes, de se refuser aujourd'hui à
faire les mêmes sacrifices et de plus grands encore dans leur
propre intérêt. Enfin il représentait que Tissapherne, faisant
la guerre à ses dépens, avait bien raison d'user d'économie ;
mais que le jour ou Ie roi enverrait des fonds, la solde serait
intégralement payée et les villes rccevraient il'équitables in-
demnités.
XLVI. Alcibiade exhortait encore Tissapherne à ne pas trop
se hâter de terminer la gueue, et à ne pas donner au même
peuple I'empire de la terre et de la mer, soit en faisant yenir,
comme il eu avait f intention , la flotte phénicienne, soit en
soudoyant un plus grancl nombre cle Grecs. Il valait'mieux,
lui disait-il, laisser la prépondérance indécise, afin que Ie roi,
lorsqu'il aurait à se plaindre de I'un tles cleux partis , pùt tou-
jours lui opposer I'autre I si au contraire Ia force continentale
et la force maritime étaient concentrées dans les mêmes mains,
il ne saurait plus à quels alliés recourir pour abattre la puis-
sance prédominante, à moins qu'il ne voultt un jour s'enga-
ger lui-même dans une lutte dispendieuse et pleine depérils;il
était bien plus simple, moins coùteux et plus sûr pour iui cle
laisser les Grecs s'entre-détruire. Mieux vaut, ajoutait-il, par-
lager l'empire avec les Athéniens; moins ambitieux du côté
de la terre ferme et plus accommodants soit en actions soit en
paroles , ils soumettent la mer à leur autorité, mais ils aban-
donnent au roi les Grecs qui habitent son empire I les Lacédé-
moniens au contraire se posent en libérateurs; dès lors il n'est
pas à croire que, venant pour affranchir les Grecs de la domi-
nation d'autres Grecs, ils ne veuillent pas aussi les délivrer de
celle des Barbares, à moins qu'on ne les empêche de terrasser
les Athéniens. II lui conseillait donc de les affaiblir les uns aû
moyen des autres ; puis, lorsqu'il aurait autant qne possiblo
4lr8 cUERRE Du PÉroPonÈsi.
amoinrlri la puissance athénienne, d.e se tourner alors contre
les Péloponésiens et rl'en débarrasser le pays.
Tissapherne entra en granile partie dans ces vues, à en juger
tlu moins par saconcluite. Charnré des avis d'Alcibiade, il lui
donna toute sa confiance, fournit irrégulièrement la solde aur
Péloponésiens, et ne leur permit pas rle livrer une bataille na-
vale. En affirmant que la flotte phénicienne allait venir et qu'on
aurait alors des forces de reste, il ruina leurs affaires et paralysa
leur marine, si florissante jusqu'à ce moment. Enfin, ilans toute
la part qu'il prit à cette guerre, il manifesta trop cl'inertie
pour qu'on pùt méconnattre ses véritabies intentions.
XLHI. Tout en donnant à Tissapherne et au roi, en retour
ile leur hospitalité, les conseils qu'il estimait les plus utiles,
Alcibiaile se ménageait les moyens de rentrer clans sa patrie,
persuadé que, s'il Ia préservait rle la ruine, il poumait un jour
obtenir son rappel l dans ce but, il comptait en première ligne
sur I'effet de ses liaisons avec Tissapherne. L'dv'énement lui
donna raison. Les soldats athéniens cle Samos furent bientôt
informés de son crétlit auprès tlu satrape. D'autre part Alci-
biade se mit en rapport avec les plus influents d'entre eux, pour
qu'ils déclarassent de sa part aux honnêtes gens que, s'il était
rappelé à Athènes sous le rdgime de I'aristocratie et non de
I'odieuse démagogie qui I'avait cbassé, il offrait ile ieur procu-
rer I'amitié de Tissapherne et de partager Ie pouvoir avec eur.
Ces propositiôns eurent d'autant plus de succès que les trié-
rarques et les plus puissants tles Àthéniens en station à Samos
étaient naturellement portés au renversement de la démocratie r.
XLVIII. L'affaire fut d'abord agitée dans Ie camp, puis dans
ia ville. Quelques ethéniens étant venus ile Samos pour s'abou-
cher avec Alcibiacle, iI se fit fort de leur concilier I'amitié rle
Tissapherne et ensuite celle rlu roi, pourvu qu'ils renonçassent
à la ddmocratie, et qu'ainsi le roi ptt avoir confiance en eux.
Dès lors, les principaux citoyens, ceux qui supportent les
plus lourdes charges, conçurent un grand espoir de se saisir
de la direction cles affaires et de triompher des ennemis.
De retour à Samos, ils réunirent leurs affrdés, se lièrent entre
eux par serment, et déclarèrent sans détour à la foule que le
roi serait I'ami des Athéniens et leur fournirait des subsiiles
sitôt qu'Alcibiade aurait eté rappelé et la démocratie abolie.
Bien qu'au premier moment ia multitude ne l'Ît pas de bon
teil ces menées, la perspective des subsides fournis par Ie roi
la fit tenir trarrquille. Les chefs du partr oligarchique, après
LIVRE VIII. {49
avoir communiqué au peuple leurprojet, examinèt'ent entre eux
et avec le reste rles conjurés les propositions d'Àlcibiade. Elles
leur parurent à tous avantageuses et stres. Le seul Phryni-
chos, alors général, les repoussa complétement. Al'entendre,-
et c'était la vérité,-Alcibiaile ne tenait pas plus à I'oligarchie
qu'à la cldmocratie; il ne cherchait qu'un lnoyen de_ renversor
fordre établi dans la ville, afin de s'y faire rappeler par ses
auris; or on devait avant tout prévenir les dissensions. Quant
au roi, il n'était pas de son intérêt, au moment ou les Pélopo-
nésiens étaient devenus sur mer les égaux des Athéniens et oc-
cupaient dans ses États des places importantes, de se- créer des
embarras en s'unissant aux Athéniens dont il
se défiait, au
lieu tles Péloponésiens dont iI n'avait point à se plaindre. À 1'é-
gard des vilies alliées auxquelles on promettait l'oligarchie
parce gue Athènes cesserait cl'être gouvernée démocratique-
rnent, ii savait bien, disait-il, que ce ne serait ni un motif de
soumission pourles cités révoltées, ni un gage de fidélité pour
celles qui leur restaierrt ; car plutôt que d.'être esclaves de
I'oligarchie ou de la démocratie, elles aimeraient mieux être
libres, ntimporte sous lequel de ces deux gouvernements; elles
se diraient sans aucun doute que ceux gu'on appelait les hon-
nêtes genst ne leur susciteraient pas moins d'ennuis que la tlé-
mocraiie. puisgue c'étaient eux qui commettaient toutes les
exactions, et causaient au peuple mille vexations dont ils ti-
raient bénéfice ; que s'assujettir à eux, c'était vouloir le régime
iles condamnations arbitraires et des exécutions violentes, atr
lieu que le peuple était un refuge ouvert à tous et un frein aux
excèJ du petit nombre. Phrynichos prétentlait savoir pertinem-
ment que les villes s'étaient formé cette opinion-par expérience;
aussi iepoussait-il à la fois les olÏres cl'Alcibiade et I'ensemble
du projet.
)ILIX. L'assemblée cles conjurés nten persista pas moins
dans sa première résolution d'approuver ce qui avait été pro-
posé. On décida tltenvoyer à Athènes Pisandros avec d'autres
députés pour travailler au rappel tl'Alcibiatler au tenversement
deJa démocratie et à la rdconciliation de Tissapberne avec les
Àthéniens.
L. Phrynichos, sachant que le rappel cl'Alcibiatle serait mis
en avant â lthènes et probablement accepté, craignit, après
I'opposition qu'il. y avait faite, qu'Alcibiacle, une fois cle retour,
ne-Iui en voultt pour ce motif. Il s'avisa donc rl'un stratagème.
Il envoya un message au naYarque lacédémonien Astyocbos,
450 GUERRE Du pÉropowÈsr.
alors à Milet, pour lui maniler en grand secet qu'Alcibiade
ruinait les allaires de Lacédémone en opérant un rapproche-
ment entre Tissapherne et les Athéniens. Il entrait ààns tous
les tlétails, ets'excusait de poursuivre un ennemi personnel au
détriment de sa patrie. Astyochos ne songea pas-à tirer ven-
geance cl'Alcibiade, qui il'ailleurs n'était plus comme aupara-
vant sous sa main; au contraire, il alla le trouver à Magnésie
oir il était avec Tissapherne, leur communiqua la lettre di Sa-
mos_et- prit le rôle de délateur. En même temps, il profita, dit-
on, de la circonstance pour tdmoigner de son dévouement à Tis-
sapherne, en yue de son intérêt particulier. C'était déjà pour la
même raison qu'il avait pris si froidement à cæur la diminution
de la solde. Aussitôt Alcibiade éccivit à Samos pour rlénoncer
Phrynichos et demander sa mort. Phrynichos, ddconcerté et fort
compromis par cette accusation, écrivit, à Astyochos une seconde
lettre. Il se plaignait ile ce que le secret n'ett pas été mieux
gardé, et olTrait ile lui livrer toute I'armée athénienne ile Sa-
mos. La place étant ouverte, il suffisait ile suivre la marche
_qu'il lui traçait. Phrynichos ajoutait gue, risquant sa vie pour
Lacétlémone, il était bien excusable il'avoir iecours aux der-
niers expédients plutôt que tle tomber sous les soups de ses
ennemis jurés. Astyochos communiqua pareillement cette lettre
à Alcibiade.
LI. Phrynichos, qui s'attentlait à cet acte de per.fidie, de
même qu'à un norlveau message d'Alcibiade, prit les devants.
ll avertit I'armée que, Samos étant ouverte et les vaisseaux ne
mouillant pas tous clans I'intérieur du port, il teuait de bonne
!o-yr9e _que les ennemis se clisposaient à I'attaque du camp ; qu'il
fallait donc fortifier la yille au plus tôt et faire soigneuse
garile. Comme général, I'exécution tlépenrtait rle lui. Onie mit
tlonc à l'æuvre; voilà pourquoi Samos, tlestinée d'ailleurs à
être fortiliée, le fut plus promptement. Bientôt vint la lettre
d'Alcibiade annonçant que I'armée était trahie et les ennemis
sur le point de I'attaqterl mais on ne donna aucune attention
à ses paroles. On pensa qu'instruit iles projets de I'ennemi,
il en avait, par rnotif de haine, rejeté la complicité sur phryni-
chos. Loin de rendre celui-ci suspect, cet avertissement nô nt
que confirmer son témoignage.
LII. Là-dessus Alcibiade mit tout en æuvre pour réconcilier
Tissapherne avec les Athéniens. Quoique ce satrape redoutât
les.Pé_loponésiens, qui_avaient en ,meiune flotteplus forte que
celle cl'Athènes, il ne demandait pas mieux que-de se laisier
LIYRE YIII. 457
acte d'hostilité contre Ie pays du roi; non plus que Ie roi contre
le pays des Lacédémoniens et de leurs alliÉs.
r Si quelqu'un des Lacédémoniens ou de leurs alliés commet
un acte d'hostilité contre le pays du roi, les Lacéclémoniens et
leurs alliés s'y opposeront. Pareillement, si quelqu'un des su-
jets tlu roi commet un acte cl'hostiliié contre les Lacédémoniens
et leurs alliés, le roi s'y opposera.
c Tissapherne s'engage à fournir aux vaisseaux actueilement
prisents les subsides conyenus, jusqu'à l'arriyée de la flotte
du roi,
r Si, après I'arrivée rle Ia flotte ilu roi, Ies Lacédémoniens et
leurs alliés veulent entretenir leurs propres vaisseaux, ils en
seront les mattres. s'ils aiment mieux recevoir de Tissapherne
la solde convenue, celui-oi Ia fournira, à la charge pour les
Lacéclémoniens et leurs alliés, la guerre terminée. de rômbour-
ser à Tissapherne tout I'argent qu'ils auront reçu.
c Quand ia flotte clu roi sera veme, Ies vaisseaux des Lacé-
démoniens et de leurs alliés, de concert avec c€ux. du roi, feront
la guerre en commun, selon le plan convenu entre Tissapherne,
les Lacétlémoniens et leurs alliés. s'ils veurent faire la pâix avec
les Athéniensf ce sera d'un commun accord.. ))
LIX. Telles furent les stipulations de ce traité. Aussiiôt Tis-
sapherne se nrit en devoir de faire venir, comme il était dit, la
flotte phénicienne, et d'accomplir toutes ses promesses ; du
moins voulait-il en avoir I'air.
LX. Sur la fin de cet hiver, Ies Béotiens prirent par trahison
oropos, qui était occupé par une garnison athéniennè. Irs furent
secondés. par quelques habitants d'Érétrie et même d,Oropos,
qui méditaient la défection de I'Eubée. Oropos érant situé en
face d'Érétrie, il ne pouvait y avoir de sécurité pour cotte ville
ni pour le reste ile I'Eubée tant qu'il serait aux Athéniens.
Maltres d'Oropos, les Érétriens se rendirent à Rhode pour
attirer en Eubée les Péloponésiens. ceux-ci étaient arors occu-
pés à secourir Cbios, toujours plus étroitement bloquée. Déjà
ils avaient quitté Rhode avec toute leur flotte et se irouvaient
so'rs voiles, lorsque, à la hauteur du Triopion, ils aperçurent
au large les vaisseaux athéniens venant de- chalcé. .e,ucùn des
deux partis n'ayant commencé l'attaque, ils se retirèrent les
uns à Samos, Ies autres à Mile.". Dès lors iI fut reconnu qu'à
moins d'une bataille navale, il était impossible de secoùrir
chios. Là-dessus I'hiver finit, ainsi que la vingtième année de
la guerre que Thucydid,e a racontée.
LIVRE VIII. qcc
LIYRE PREMIER.
CEÀp. II.- 1. Àvant d'être occupée par les Thessaliens, peuple venu
de Thesprotide, la Thessalie s'appeiait Éolide, Ilémonie, Pélasgie,
d'après les différents peuples qui l'habitaient. L'immigration des Thes-
saliens est postérieure à la guerre de Troie. Ils subjuguèrent les Éolieris,
les Magnètes, les Perrhèbes et les Achéens..
2. Les Béotiens étaient une des peuplades éoliennes qui furent
expulsées de Thessalie par I'immigration des Thessaliens. Les anciens
babitants de la Béotie étaient les Cadméens, du nom desquels le pays,
ou du moins sa partie centrale, s'appelait Cadméide. Ohassés par les
Béotiens soixante ans après la prise de Troie, ces peuples allèrent en
Àsie Mineure fonder les colonies qui , de leur nom, furent appelés
éoliennes.Ils y furent conduits par Penthilos, fils d'Oreste.
3. Les Aroadiens se vantaient d'ëtre autochthones, et d'avoir fondé
leur ville de Lycosoura antérieurement à I'existence de la lune. L'â-
preté de leurs montagnes les préserva de I'invasion dorienne.
4. Par exemple Ia famille des Néléides, venue avec Mélanthos, père
de Codros, lequel, chassé de Pylos par les Héraclides, se retira en
Attique, et devint roi d'Athènes.
6. Les Ioniens, partis d'Àthènes sous la conduite de Néléus et d'au-
tres fils de Codros (1044 av. J. C,), fondèrent douze villes en Asie
Mineure, dix srrr le continent, savoir: Phocée, Clazomènes, Erythres,
Téos, Priène, Colophon, Lébédos, Myonte, Éphèse et Miletl deux
dans les lles voisines, savoir: Chios et Samos. Les Ioniens d'Asie
étaient originairement unis par une confédération, dont le centre
étaitle temple de Neptune Héliconien, sur le promontoire de Mycale,
où se cêlébraient les fêtes appelées Panionia.
ce nom désignait en génêral tout pays habité paT une population hel-
lénique, et spécialement la Grèce d'Europe dans sa totalité.
2. La phthiotide ou pays de Phthie, berceau de la race hellénique
et rovaume d'achille à I'époqùe de la guerre de Troie, comprenait la
partiË ùe la vallée du Sperchios, - entre I'Ctlta^et Ie mont
'aoyenneseptentrionale de la Grèce moderne.-Les ûls d'Hellen
btnryr,Iinite
étaient'loros, xùthos (père d'Ion et d'Àchéos) et Æolos, patriarches
tles guatre branches de Ia natiott grecque.
3. Hérodote (II, 53) fixe l'âge d'Homère à 400 ans plus haut que
f" riÀ, c'est-à'-dire à 884 av.J. C.Onsaitgl'iln'yap.asd.e$19dus
incertaine dans toute I'histoire ancienne. Larcher, d'après Yelléius
p"t..cutus, place Homère à I'an 968. L'auteur de la vie d'Ilomère,
iuurr.ù*nd aitriboée à Hérodote, dit qu'il naquit 622 ans avant I'expé'
dition de Xerxès, c'est-à-dire 1102 av. J. C.
Cglp.Y.-l.Parancienspoêtes,Thucydicleentendessentiellement
llomUru. Dans l'gdgssde gtl, Z 1) , Nestor dit I 't6témague :
o Êtrangers ,
CHÀP.vI.-1.C'est-à.diredesépinglesd'orenformedecigales.
La cigale, qu'on croyait naître de la tene, était un symbole d'autoch-
thonie pour les anciens Àthéniens.
2. Les Spartiates portaient sur, leur tunique un manteau ertrême-
ment courtl d'étofre grossière et de couleur brune'
crr.l,p. vIII. - 1. Sur les détails de cette purification, voy. livre III,
OÀ. pitirttate avâit déjà purifié un tiers de I'lle de DéIos
f
(Hérodote,
I, 64).
2. Le scholiaste de Thucydide explique ce passage en disant que les
cariens avaient la coutume de dépoier dans lei sépulcres de petits bou'
cliers et des aigrettes de casque, en mémoire des perfectionnements
qu..* peuple avait introduitJdans la fabrication de ces armes (Héro-
dote, I,'l?1, et Strabon, XIV, p. 976). Quant aux Phéniciens, le même
schoiiaste qu'ils enteiraient les morts la tête tounnée vers
l'0ccident, "ffit-e
contrairément à I'usage des autres peuples'
I,IVNE I. 485
Cnrp. X.
- 1. communément
quelles on divise
D'autres entendent que des cinq provinces dans les-
le Péloponèse, les Lacédémoniens en
possédaient deux (la Laconie et la l{essénie). Il vaut mieux, d'après
I'usage ordinaire de la langue grecque, entendre ici la division en
surface carcée.
2. La ville de Sparte était bâtie sur plusieurs collines et comprenait
quotre quartiers (Limnæ, Messoa, Cynosoura, Pitane). Du temps de
Thucydide, elle n'était pas entourée de muraillesl elle ne fut fortifiée
gue par le tyran Nabis (190 ans av. J. C.)
3. Le catalogue des navires dans l'fliode est l'énumération détaillée
des divers contingents qui composaient la flotte desGrecs devantTroie.
Ce catalogue , appelé aussi Bototia parce qu'il commence par les
vaisseaux des Béotiens, occupe toute la dernière partie du II' chant
ùel'll,iade, depuis le vers 494. Le nombre total des vaisseaux n'est
pas de 1200, mais de 1186. Ceux des Béotiens sont cités au vers 510,
ceux de Philoctète au vers 719.
486 NOTES.
- 1.
Culp. XI. Ce premier combat livré sur le rivage de la Troade,
Homère n'eu fait aucnne mention, à moins gue ce ne soit celui où
périt le héros Protésilas (Ildade, II, 695). Mais il dut nécessairement
avoir lieu I car les Troyens ne pouvaient manquer de s'opposer au
débarquement des Grecs, avûnt de leur permettre de tirer leurs rais-
seaux à terre et de s'entourer d'un retranchement.
aucun pririlége, mais seraient sur Ie pied d'égalité avec les nouveâUt
venus.
2. Soixante-quinze francs. La drachme corinthienne était la même
que celle d'Égine, ou d,rachrne épaisse, en usage dans le Pélo-
ponèse. Elle valait un franc cinquante centimes, tandis que celle d'À-
thènes, oa drachme l{gère, ne valait que quatre-vingt-dix centimes.
- l. Au commencement d'une
Csap. XLIX. action navale, I'usage
était d'arborer pour signal un drapeau sur la rive voisine, où iI lestait
déployé tant que durait Ie combat. La même chose avait lieu sur
terre, quand I'action se passait sous les murs d'uûe lille. Voyez liv. I,
ch. lxur.
2. Manæuvre favorite des Âthéniens. Elle consistait à percer la
ligne de bataille, en endommageant les flancs des vaisseaul ennemis,
puis I virer de bord pour les attaquer par derrière, en semant le
désordre parmi eur.
Cnp. L.-1. On peut s'étonner que ce corps auriliaire n'ett pas été
placé par les Corinthiens à la garde de leur camp, pour.l'empêcher
d'être-pillé. Dans I'attente d'une bataille navale, on cherihait à s'as-
surer de la côte la plus proche, afin de protéger les vaisseaux échoués
ou de recueillir ies hommes échappés au naufrage. Comme la flotte
corinthienne ayait un long trajet à faire pour rejoindre celle des Cor-
cyréens, les Barbares avaient dû suivre parallèlement Ie rivage et se
trouvaient par consôquent assez éloignés du campemeirt de la nuit.
492 NOTES.
, Clf".,FXIY..-
la
1.
_Le mur construit par les Athéniens pour bloquer
vilIe du côté de I'isthme devait être double, afin d?tre à I'àbri
des-attaques du dehors. celui qu'ils éler'èrent pfus tarrt du côté de la
Pallène pouvait être simple, puisqu'il n'y avait rien à craindre de ]tr
part de la péninsule. u'e foil ceJmursélevès, il suffisait d.'une gar-
nison pour les défendrel le reste d.e I'armée tle'enait disponible.
2. Petite ville maritime, surla côte S. O. de la pallène.
Cslp. LXV.- 1. Sermylé, petite vilie située sur I'isthme de la
la-piesqu'tle sithonia, a tin. ae u pallène. Elle était alors alliée des
Athéuiens.
2. Pays habité à cette époque par les Bottiéens, peuple d'origine
grecque et alors allié des chalcirléens. ce pays éiait situé à I'n. de
Tuucrorun 2g
d94 NOTES.
'CElp. CXXVI.
- I. La tentative de Cylon pour s'emparer cle la
tyrannie d'Athènes eut lieu en 612 av. J. C., cilrquante-deu.-r ans avant
500 NorEs.
l'époque où Pisistrate exécuta le même projet. On n'est pas d'accord sur
I'olympiade où 0ylon avait été vainqueur.
2. D'après le scholiaste, Ies pauvres offraient des gâteaux de farine
qui avaient la forme d'animaux, tandis que les riches offraient des
yictimes proprement dites.
3. Depuis la constitution de Solon et les progrès de la démomatie à
â.thènes, les attributions des archontes furent successivement res-
treintes. A l'époque de la guerre du Péloponèse, ces magistrats n,a-
vaient plus que des fonctions judiciaires, I'instruction des causes, la
présidence des tribunaux et I'intendance des fêtes. euant au crime
oylonien, Hérodote (V, r,xxr) l'attribue, non pas aux archontes, mais
aux prytanes des naucrares, qui, selon lui, avaient alors I'autorité. Le
passage de Thucydide pourrait être une rectification d'Hérodote (comme
au chap. xx), quoique au fond les deux assertions ne soient pas con-
tradictoires.
4. Les Euménides ou Furies, dont le sanctuaire se trouvait situé
au pied de I'acropole.
5. Lorsque, affligéspar une maladie contagieuse, ilsfirent venirde
Crète Ie devin Epiménide, qui ordonna Ia purification d'Àthènes, eu
694 av. J. C. (Plutarque, Yie de Sol,on, xn.)
6. Avec le parti aristocratigue ou la faction d'Isagoras, à laquelle
i:léoménès, roi de Lacédémone, était venu prêter main-forte. (Héro-
tlote, V, t"xxu.)
7. II s'agit en particulier de la grande famille des Alcméonides,
tton! le chef Mégaclès se trouvait être premier archonte ou éponyme
à l'épogue du crime cylonien.
Csep. CXX VII. I . Agariste , mère de périclès , était nièce de I'Alc-
méonide Mégactès.-
LIVRE II.
Cn,lp. II.- 1. Première année de la guerre, 431 av. J. C.- f,'au-
teur accumule les indications chronologiques, afin de bien établir ce
point de départ. Chaque peuple de la Grèce avait sa manière de
compter les annéesl civiles : les Athéniens, d'après I'archonte-éponyme
(entiant en charge au commencement de juillet); les Lacédérnottiens,
d'aprèsle premier de leurs éphoresl les Argiens, d'après le sacerdoce
de la prètresse de Junon. Dans sa narratiotl. Thucydide ne suit pas
I'année civile, mais I'année solaire, qui cadre mieux avec I'époque
des opératiôns militaires, L'entreprise tles Thébains sur Platée corres-
pond à la lin tl'avril 431 av. J. C.
CHlp. IX.
- l. Pellène, une des douze villes de la confédération
achéenne, était située à I'extrémité orientale de ce pays, sur les
confins de Ia Sicyonie. Le lien fédéral entre les villes achéennes était
assez faible, àl'époque de Ia guerre du Péloponèse, pour que chaeune
ptt agir isolément. Sicyone formait une république inddpendante,
nullement comprise dans l'ÀchaTe.
2. Ces deux îIes étaient des colonies iacédémoniennes. Théra (,San-
torin) est ordinairernent attribuée au groupe des Sporadesl mais cette
dernière dénomination est inconnue de Thucydide.
3. Yoyez liv. VII, chap. r.vrr, tvnl, une nouvelle énumération des
alliés des deux partis à cette seconde époque de la guerre.
Crrp. XIII. Environ trois millions trois cent mille francs. La
somme du tribut- 1.fixée par Àristide était de quatre cent soixante ta-
lents (I, xcvr). Le surplus provenait de I'adjonction de nouveaux al-
liés, des subsides consentis en remplacement des prestations mili-
tairès, enfin de I'aggravation de tribut imposée aux alliés révoltés
et soumis,
2, La construction des Propylées cotta seule deux mille douze ta-
lents; celle du Parthénon mille. Ajoutez-y l'Odéon, le temple de Cé-
rès à Éleusis, et une foule d'autres édifices moins considérables. Le
siége de Potitlée corlla aux Athéniens deux mille talents. (Yoyez liv. II,
ch. lrx.)
50[ NOTES.
6. I'isistrate ou, selon d'autres. ses fils, avait fait arrarrger'la fon-
taine Callirrhoé (au beau counrnt), de manièr.e que I'eau frlt ùistt'ibuée
lriir neuf bouches, d'où lui vint'te nom ,J,Ennë,crcrounos. Elle élait
située un peu au S. de l'Olympéiorr.
3. [e texte reçu ajoute [Iap6.ow, nom d'une ville tout à fait in'
$nnuo. Il y rvdt bisn uno dllo do Pmfusio on lruntlior mtis lo
scholiaste de Thucydide est le seul qui parle de Parasie en Thessalie'
Or ce scholiaste n'est pas très-versé dans la géographie, puisque
(I, iI
place en Àfrique
xrrr) la ville de Marseille, la confondant sans
doute avec les MassYles.
Csrp. XXIII.- 1. Àu lieu de revenir sur leurs pas en traversant
les cantons ravagés de l'Àttique, ils suivirent la route de Décêlie, et
laissèrent à gauche le mont Parnès. D'Oropos ils remontèrent Ia vallée
de l'Àsopos, et prirent, t travers le Cithéron, Ie chemin des Dryos-
céphales et d'Éleuthères, qui les ramenait à Éleusis
2. Cette dénomination n'est pas certaine. D'autres lisent lpa'ircr1v.
ll s'agit d'un district situé entre Oropos et Tanagra, en face de Chalcis'
et d'Érétrie, et qui, pour cette raison, se nommait zrepa,îa ou nÉpav
1fr. Hérodote (YIII, xrtv) appelle ce même pays i nepu(.4 tfr; Bouoriqç
X6pîç.
Csnp. XXIY.
- L. Les triérarques étaient les commandants des
trirèmes. Chaque année les généraux désignaient à tour de rôle , parmi
lescitoyens les plus imposés, autant de triérarques qu'il y avait de
galères disponibles. L'État fournissait les raisseaux, leurs agrès et la
Joltle des équipages. Les triérarques étaient chargés de I'entretien de
leur galère pendant la durée de Ia campagne. Cet impôt était tès-
onéreux. Àprès la guerre du Péloponèse, I'amointlrissement des for'
tunes particulières rendit cette organisation impossible. On permit
alors à deux ou à plusieurs citoye'ns de se réunir pour'faire les frais'
de la tiérarchie.
Cslp. XXVIII.
- l. C'est I'éclipse que les tables de pingré placelt
le 3 aorlt 431 av. J. C.
Culp. XXX.
- l. Sollion ou Solion(Strabon, X, p.4ig), place ma-
'côlonie
ritime de I'acarnanie, située à I'opposite de Leucade, ct cle
Corinthe.
Culp. XXXIY. 1. Ceux qui avaien*" péri dans les combats rle l'été.
Àprès une action,- le premier soin des généraux était de releller leurs
morts et de les brrller. on recueillait les os de chaque tribu dans rles
-djstinctes, qui étaient rapportées à Àthènes, en attenilant les
urnes
funérailles qui avaient lieu en hiver.
2. Le Céramique extérieur, à l,O. d,Àthènes, sur le chemirr rl,Éleu-
s]s.9n y jouit d.'une belle vuel il y avait d.es arnres et des ruisseaux.
Ce faubourg était réservé pour lei sépultures publiques; Ies lom-
beaux particuliers étaieut sur les autres avenues de ta viile.
3- Le sépulcre des morts de Marathon consistait en deux tertres ou
Tynul!, lels qu'en éleyaient à leurs chcfs les Grecs des âges héroiques-
L'un de ces tertres éta,it potrr ics Àthéniens, I'autre pour les platéeus.
Ces tumuli existent encore. Hérorlote 1lX, r.xxxv) rlit qu,on enterra
pareillement sur le champ de bataille les Àthéniens morti à la iournée
de Platée; mais peut-être ne veut-il parler que cl'un cénotaphà.
rnent ceux à qui l'on donnaitla sépulture, mais encore tous les guer-
riers enterrés dans le Céramique, ce qui faisait que ces discours,
coupés sur Ie même modèle, offraient toujours une revue tles fastes
militaires d'Athènes. Ici Périclès s'écarte de I'usage, en prenant pour
thème l'éloge des institutions et des mæurs des Arhéniens. C'était Ie
conseil qui dêsignait I'orateur ofliciel très-peu tle jours d'avance.
tiomparez le Mtinerène de Platon, I'oraison funèbre réellement pro- -
noncée par Lysias, celle qu'on attribue à Démosthène sur les Athé-
niens morts à Chéronée, enfin les fi'agments de Gorgias et d'Hypé-
riclès.
Cu,tp. XLVII.
- l. Ce morceau, justement célèbre, a donné lieu à
rle grandes controrerses, principalement entre médecins, les uns 1'
retrouvant les caractères de la peste d'Orient, les autr,es ceux de la
rougeole, de la petite vérole ou de Ia suette miliaire, malaclies qui tour
à tour ont décimè I'espèce humairie. Sans entrer dans cetle discussion,
rrous ferons remarquer que la peste proprement dite, endémique dans
I le Delta, où elle reparaît tous les âutomnes, se pronage, deux ou trois
I
lbis par siècle, jusqu'â Thèbes; mais qu'on ne lui a janrais vu suivre
la marche inverse, c'est-à-dire descentlre d'Ethiopie en Égypte; que
notre auteur ne fait aucune nrention cle bubons ni cl'anthrax, lésions
I particulièrement caractéristiques et aussi lpparentes que formidables;
enlin que les exanthèrnes ftbriles, ci-clessus nommés, lr'ont fait leur
première apparition en Europe rlue )rrrit ou neuf siècles plus tartl , et
rlue les traits pathognomouiclues ne catlrent pas non plus a\:ec ceux
rle la maladie décrite par 'l'hrrcvdide. Il ne faut pas s'oltstiner à pour-
suivre, dans ces pages atlmilables, la solution d'une question tl'irlentité
nosologiqrre. Il doit notis suffire d'y reconrraître la folme d'une de se.ç
affections très-meurtrières, à la fois épirlémiques et contagieuses, qui
ont avec Ie typhus des camps une étroite parenté, et qui recevaieut
rles Grecs, au siùcle d'Hippocrate et de Tliucydide, le nom générigue
rle ).orp.6;.
CH.rp. LY.
- l.Paralos ot Paral,ia (le littoral),'district de l'Attique
situé le long de la côte occidentale, cntre Ie Pirée et le cap Sunion,
ou ltlus exactement depuis le dème d'Halæ Æxonides jusqrr'à celui de
Prasiæ. Du côté de I'intérieur, il touchait au district appelé trIesoga:a
intérliterranée), autrement clit la Plaine, et contprenant les aleulout's
ri'Àthènes.
2. Laurion, bourg el nrotrllg'ne ù I'extréurite nréridiouale tle I'.lt-
LIVRE II. 5(,I]
tique. Les mi'es s'étendaient depuis le cap-su.ion jusrlu'au village tle
'l'horicos.
- l. Ces_.
CH.c,p. LXIX. biltiments_ apportaient surtout des grains
d'Égypte en Grèce. phasélis ert te iEtOlre port tle
- mer en Lycie.
sur les confins de la.pamphyhe. Sur ce rommerce, vo],ez liv. I\-,
ch. Lrrr, et liv. yll, ch. xxxv.
Cnep. LXXI. 1. Repris.sur les perses, I'avaient occupé. pour
la déclaratioh de- pausanias à l'honneurdes piatéen*,
qr.ri
ooy., Èiràaot.,
IX, r.txl Diodore de Sicile, XI , xxrx: plutarque,,,lrrsf. xvrr.
.. 2'.
L'attaque des villes.par le moyen de terrasses ou de ptates-formes
élevées e'plan irrcliné jusqu'au niveau des murs de ra prace
assiégée,
était une tactique ancienne, que nous rro]'ons emptoyeJpar t., p..r*,
pour prendre les viles grecques d'Àsie ltiineure (neiooôte,-i,
cr,xr4.
cette métirotle était depuis l.ngtemps abandonnàe po".1à'.ii..onval_
lation, dont I'elIet était beaucoup plui srir.
Cnlp. LXXYIII"-.1. Le ]ever héliaque (Ënrro]d) de l,Àrcturus a lieu
peu de jours avant l'équinoxe d'automne; 'ce qui'torrrrpona-J
la rlate
tlu 17 au 20 septembre.
crrrp. LxXIx.- 1' ville de la périinsure chalcirrigue, située rrans
I'iutérieur des terres, à peu de distânce d'olynthe, ao'.oto N. o.
. 2. District de Ia chalcidique, Iongeant re gorfe Thermaique, au
N. o. de Potidée. c'est le mème pays qu'Hérotlo-te appelle croslséa.
Cu,lp. LXXX.- l. rJ exerçait riéjà la même fonction I'année pré-
!r.h."_"ut). II devait donc avoir été prorogé dans Ie.o**"rr-
cédente
dement. D'après la règle, ra charge de navaique àu d'amiral
des La-
cédémoniens était annuelle (r'huJytlirre, yIII. xx; xénoptron,
rertr,,
I, vr).
--2.' Qui.n'.ont point de rois. Les chaoniens. Ies Thesprotes et res
lfolosses étaient les trois grandes tribus de l'Épire. r,"r
iti.ià"es, res
I-aravéens et les orestes étaient des peuptides situées -oo--N.
a.
l'Àthamanie, entre i'Épire et Ia Macédoinie.
3. Territoire d'Argos Amphilochicon. L,expédition, partie du goltè
'\m-bracique, traversa I'aràarnanie du N. au s. La ville de stratos
était située sur |achéroos, à dix rieues au-d.essus de son embou-
chure, à l'enclroit où ce fleuve est guéabre, parce qu'il se di'ise e.
plusieurs bras.
Cs,rp. LXXXVI.
- 1. Les batailles navales ayant presque toujours
lieu près tles côtes, on réunissait des troupes de terre à'proximité,
af;n de recueillir les naufragés ou les vaisseaux poussés au rivage.
2. Les deux promontoires qui forment I'entrée du golfe de Corinthe
(chtl,teaur de llorrie et de Rountélfe) s'appelaient I'un et I'autte Rhion
(ancien mot grec signifiant cap). Toutefois ce nom désignait plus par-
ticulièrement le promontoire du Péloponèse. Celui d'Étolie s'appelait
communémert Anlirrltion ou Rlr,ion de Molycriort,, à cause d'une
petite ville êtolienne de ce nom située dans Ie voisinage.
LIVNE III.
Cs.lp. lL - l. On voil, par ce qui suit que cette défection fut I'ou-
vrage du parti aristocratique.
2. Ces rleux peuples étaient de race éolienne. Lesbos considérait la
Béotie comme sa métropole, parce que c'était de ce pays qu'était
parti Penthilos lils d'Oreste, conducteur de la colonie éolienne clont
Lesbos fut Ie centre. Yotez Hérodote, liv. VII, ch. clxxvt.
- 1. il est évident
Cslp. IV. qn'il n'est pas ici question du pro-
montoire Maléa, pointe méridionale de I'ile de Lesbos. Si la leçon est
exacte, ilfaut admettre qu'il y avait un autre endroit du même nom.
situé au N. de Mytilène. Ce serait Ie seul passage ou un tel eutlroit
aurait été mentionné. Yo1'ez ch. vr.
Cnlp. Y.
coloniséeS
- l.lesLes
par
deux îles d'Imbros et cle Lemnos avaient été
Âthéniens cinq cents arts av. J. C. Leurs habitauts
étaient considérés comme citoyens d'Àthènes. YoXez liv. YII, ch. lvtl.
2. Manière ordinaire de cotrstater la victoire, en obligeant l'ennenr{
i\ rlemarrtler une trêve pottr enlever ses morts, et par là à s'avorter
vaincu. Comparez liv. lV, ch. clxxtv
CHa,n. VI. 1. L'ancienne ville de Mytilène était dans tne petite île,
-
LIVRE III. b l:J
sépar'ée de Ia grancle île de Lesbos par urr canal mirinl,enarrt comlrlé.
cette petite lle formait deux baies, I'une au s. et hols de la r,ille,
I'autre aq N., plus vaste et ser\iand par.ticulièrement de port. Cette
dernière était protégée par un môle, rlui existe encore aujourd'hui err
grande partie. Ce sont là les deux ports de Mytilène.
2. Ici encore il
n'est pas possible de songer au promontoire Malée,
situé à 70 stades de Mytilène, et par conséquent beaucoup tro1,
éloigné pour un marché. Nouvelle raison pour admettre l'existence
rl'un second lieu du même nom et plus rapproché de la ville. peut-
ôtre était-ce Ia dénomination du port septeDtrional.
Cnlp. VII.-1. Ilparatt qu'à cette époque phormion était mort. Orr
concoit que sa campagne d'Acarnanie (tI, r,xvlrr), et surtout ses bril-
lants combats maritimes (II, r,xxxur-xcrr), eussent donné aux Acarna-
niens une haute idée de ses talents militaires.
2. Surla situation de cette ville, voyez liv.II, ch. cu note 1.
3. Néricos ou Néricon, r.iile de I'tle ou prestlu'île de Leucacle, quel-
quefois confondue avec Néritos, tlot voisin d'Ithague.
4. Les Corinthiens entretenaient des garnisons dans les villes de leur
alliance situées sur les côtes, pour lespréserver des déprédations.
Cnep. r.XXV.
- 1. Voyez liv. III, ch. xvnr, note 1.
Cnæ. XXVI. exerçait la tutelle parce que son
- 1. Cléomènes
frère, Ie roiPlistoanax, êtait alors en exil (II, nrl y, ivr). Clébmènes
et Plistoanax étaient fils de Pausanias, qui commandait à ta bataille
de Platée. Suivant l'usage des Grecs, Ie petit-fiIs portait Ie même nom
<1ueson a,reuJ.
- 1.deC'était
Cs.lp. XXVII. une coutume généraie dans les villes
grecques. Les gens Ia cl.asse pauvre ne faisaient pas le service
d'hoplites, comme n'ayant pas les moyens de s'armer. Ils servaient seu-
lement en qualité de troupes légères ou de rameurs sur lçs vaisseaux.
linsi la force militaire se trouvait concentrée dans Ia main des classes
aisées, ce qui contribuait à éloigner les réyolutions.
.
crrep. LXXII.
- 1. L'rle cl'Égi*e était alors peuplée d'une coloiiit.
tl'Alhéniens. \rovez liv. II, ch. xxyu.
2. ,Corcyre avait deux- ports principaux : le port H1ùaique (ainsi
-
appelé de la rivière Hyllos qui s'y jette) et celti d'alcinoùi, le pre_
ql_er au N., le second au s. de la presq''île sur laquelle I'ancien'e
ville de Corcyre êtait bâtie.
Cn.c.p. LXXVI.
- I, ch. xr.vl, note l.
1. Voyez liv.
Cuep. LXXYII.- l. Voyez liv. III, ch. xxxur, note 2.
Csrp. LXXVIII.
-1. Voyez lir.. II, ch, r.xxxnl, Lxxnv,
Cglp. LXXIX.
- 1. Voyez iir'. I, ch. xxx, note l.
Csl,p. LXXX. Leucade était primitivement une presqu'ilé,
- 1.
jointe au continent par un isthme de cinq cents pas. Les ieucâdieus
coupèrent cet isthme pour se rnetire à I'abri des Àcarnaniens I mais,
du temps de Thucydide, ii était de nouveau ensablé. plus tard, pro_
bablement à_i'époque romaine, le canal fut rétabli, en sorte-que
Leucade est demeuréc uueîle.-sur le transport des vaisseaux, Ïoyez
Iiv. III, ch. xv, note 1"
Crrep. LXXXYII.
- 1. Ainsi appelées comme séjour présumé du dieu
des vents (Ilomère, Oilyssée, X, 1) lles Yulcaniennes ou de Lipari"
Elles sont au rtombre de clix.'l'huclrlirle ne cite que Ies principales;
Ies autres sont Phénicusa, Uricusa, I,Jvonymos, Hicésia, Basilidia et
Ostéodès.
Cu.l,p. Xt.
- 1. Les Erxe),rôra,r sont les Grecs de Sicile, habitants des
colonies grecques de cette île, tandis que les Xrxe),oi ou Sicules étaient
un peuple barbare qui occupait l'intérieur et la côte septentrionale de
la Sicile.
LIVRE IY.
Csep. I. 1. Au N. Rhégion avait pour ennemie la ville de
Locres, dont- le territoire était limitrophe du sien, et au S. celle de
Messine, dont elle n'était séparée que par le détroit.
Cslp. II.
- l. Sur le mont Istoue. Voyez liv. III, ch. r.xrxv.
Cn.l,p. XXXII.
- 1. distinctes
lbrmaient trois classes
Les trois rangs de rameurs dans les trirèmes
de matelots. le rang supérieur, com-
posé des homnres les plus vigoureux et qui maniaien] les plus longues
IaPe.., s'app-elait thranites, le rang intermédiairu Frt gitrsrle rang
inférieur tltalamient.Voyez iiv. VI, ch. xxxr, note S.
- 1 . Les cuir.assos
Csep. XXXIV. des fantassins grecs ètaient rle
laine ou de lin fortement_clrapé, et assez épaisses pour"être à l'épreuve
tles projectiles, Les cavalieri portarent .i'es corsôlets de rnétal, pour
suppléer au bouclier d'airain, arme défensire des hoplites.
Cu.{p. XLI. 1. Ll dialecte dorien, parlé en Laconie, et qui leur
permettail, de -parcourir plus srlrenent le pays, d.e qommuniquer avec
Ies esclaves et de les exciter à la désertion.
cner. xLII.
- l. Ladans
rle terre qui s'avance
chersonùse corinthienne doit être une langue
Ie golfe saronique, au s. de cenchrées,
en prolongement du mont Onéon: Rhitos esi, à ce qu'on présume, le
nom d'un ruisseau qui coulait un. peu prur au 's. r,u colline de
Solygie était une des sommités du mont Onéon.
?. Les-Doriens qui, l'époque du retour des l{élaclitles, s,emparè.
-à
rent de corinthe, ètaient conduits par I'Héraclide Àlétas. Ils assié-
gèrent corintl're à I'ancienne manière, consistant à s,étabiir solide-
ment dans. Ie voisinage de Ia place qu'on voulait preudre, et à ravager
son territoire, alïn d'amener les ennemis à combatlre'en ,ase
flll'jr)e ou à crpitrrler. "u*-
526 N01ES.
prObablement jus'
B. La corinthie s'étendait au N, de |tisthme,
oui"u* monts onéens, limite de la Mégaride, à laquelle la Géranie
appartenait (liv. I, ch. cv). Dans ce district étaient les petites places
dè-Schærms, de Sidus et de Crommyon.
4. Les corinthiens craignaient que I',armée atbénienne n'eùt fait
qu'une fausse démonstration en abordant à la Chersonèse, afin d'at-
tirer les ennemis de ce côté; mais que son intentiÔn véritable ne ftt
que de traverser ie golfe pour aller âttaquer crommyon, sur Ie chemin
de,Corinthe à Mégare.
une
Cuep. CXYL - 1. Deux mille sept cents francs 'L.mn'.etait
quatre-vingt-dix francs'
monnaie de compte valant cent drachmes, soit
Cslp. CXYII. 1. Cet instrument, qui est moins un traité
qu'un
-
pr;t*;i., ;;t éiidemment composé de paitieshétérogènes, savoir: d'un
plénipoten-
âouot-proj.t' comprenant les instruètions données aux
;;i;r: eî aânt les différents articles sont insérés textuellement, à
Iement (liv. Y, ch. xrx) une double date ajoutée au traité de paix.
Ce chapitre cxlx est ordinairement considéré comme historique.
-Cependant I'indication de la date d'après le calendrier lacédémonien
et la réd.action générale prouvent qu'il n'est pas l'æuvre de Thucy-
dide, mais que, sauf la dernière phrase, c'est un appendice du traité.
- l. Le roi de Maoédoine
Csrp. CXXVII. avait intérêt â éloigner
les Athéniens. gui. parleur alliance avec les villes gtecques du littoral
de son empire, èxérçaient une sorte de souveraineté dans ses États. Il
devait aU contraire voir avec plaisir les LaCédémoniens pousser ces
villes à Ia révolte., bien convaincu gu'aYec le temps ils les abandon-
neraient et qu'elles finiraient ainsi par tomber entre ses mains. C'était
également li politique de Tissapherne et de Pharnabaze à l'égard des
villes grecques de I'Àsie Mineure.
CsÀp. CXXX. 1. En doublant le cap Posidonion, sur les deux
-
pentes duquel était bàtie la ville de Mende.
Cup. CXXXIL - 1. Le même est appelé Pasitélidas au liv' Vt
ch,ru, ou ce nom est répétértrois fois.
cn,rp. txxxIIL - 1. La batailte de Délion, où les Thespiens avaient
été particulièrement maltraités. Voyez ch. xcvl.
2. On a vu liv. II, oh. ilr gue,les Àrgiens comptaient les années
cisiles d'après la série des prêtresses de Junon,.et que Chrysisr au
co*meor.'.ent de la guerre f étalt e.r charge depuis quarante-huit ans.
cr.lp. cxxxlv.- 1. Territoire de la ville d'oresthéion, fontlée par
oresthéus, fils de Lycon. Elle ètait dans le tlistrict tle Ménale en Âr-
cadie. Voyez liv. Y, ch. r,xlv.
heures de la nuit, les sentinelles
cuA,p. ÇxxxY.
- 1. À certaines
des remparts faisaient la ronde ) en se transmettant de main en main
une ctoôn"tte qu'elles agitaient, afin de stassurer qu'aucune rl'elles
n'était endormie.
i32 NOTES.
LIVRE Y.
CsEp. IL
- 1.' Place maritime appartenant aux Toronéens. On
ignore I'origine de son nom et le rapport qu'il pouvait avoir avec la
ville de Colophon en lonie.
Csep. III.
- 1. Au liv. IV, ch. c1rxu, le commandant lacédé-
monien de Torone est appeté. sans variante, ÉpitéItdas. tl faut donc
admettre, ou bien un changementde gouverneur à un si court inter-
valle, ou bien, ce qui est plusfrrobable, une confusion de noms.
Ctrep. IY.
-1. Voyez liv. IY, ch. xrv.
2. Contre les Syracusains, qui voulaient les forcer à résrder à Sy
racuse.
Cuep. XVI.
- l. Hercule, ancêtre des rois de Lacédémone.
2. Leur donnant à entendre que leur sol serait frappé de stérilité,
et'qu'ils ne se procureraient des vivres gu'à un prix exorbitant.
3. Afin d'y être à I'abri comme dans un asile, sals toutefois se prilet'
de I'usage d'une habitation profane. Il y avait sur le nont Lycée, ett
Arcadie, un célèbre temple de Jupiter Lycéen (Pausanias, Iiv. VIII,
ch. xxxvrrr).
Cnlp. KII.
- l. Calendrier lacérlémonien. Sru le mois athénieu
filaphébolion, voyez liv. IV , ch. uivur.
53û NorEs.
_ -2.
Il
s'agit probablement du pays contesté et conguis surl,Àrcadie.
D'autres l'entendent du territoire des Lépréates eur_-êmer.
3. La guerre du Péloponèse au point de vue des péIoponésiens.
_ -4. rn s'astreign&nt à l'offrande d'un talent au temple de Jupiter, les
Léprêates s'étaient constitués dans une sorte de sujétion à t,egard des
Eléens, mattres de ce temple.
cn.lp; xxxll. Àthéniens ,. par un scrupule de conscience
s-e - I . . Les
reprochaient d'avoir expulsé les Déùens, et attiibuaient à cet acte
,
Cnlp. XXXVilL
- 1. Thucydide
mention de cette autorité
est le seql auteur ancien qui fasse
supérieure de la confédération béotienne.
On a prétendu que ces guatre conseils correspondaient à une cir-
conscription teffiûorirle de la Béotiel mais cette conjecture ne repose
536 NOTES.
Cnrp,XLV.-l.Lesambassadeursétrangers.étaientin.troduitspar
présenter dans
lu;;';;;t"u, ,ranrî;;;;it, qui deval énsuite les
l,assembléerlupeuple'aÏetsonavispréa}ablesurl'otrjetdeleur
mission.
2. En leur faisant croire que sa propre influence était supèrieure à-
celle de ce général.
un couP de
3. Un tremblement de terre, une éclipse tle soleil,
serein, en un mot totts
tronnorre, des gouttes de pluie par un tomps
LIVRE V. 537
les signes célestes (âroovlpiar), suffisaieut poul faire lever la séauce dans
les assemblêes du peuple. Comparez livre V , ch. L, et liv. YIII, chap. vr.
Cnlp. XLVII.
- I. Yoyez livre I, xxYlr, note 2.
ohap,
2. Ces noms et les suivants désignent des magistratures locales,
dont les attributions sont peu connues ou même ne Ie sont pas.
3. Le déIai assigné au voyage des députés athéniens est plus long,
parce qu'ils devaient aller successivement dans les trois villes, tandis
que les députés pétoponésiens n'avaient à se rendre qu'à Àthènes- Ce
serment sè renouvelait tous les quatre ans. Les grandes Panathénées
se célébraient ia troisiùme année de chaque olympiade; les jeux
Olympiques tous les quatre ans, et ils commençaient le 11 du mois
Hûcatombéon (j uin-j uillet).
4. La ville d'Êlis n'est pas mentionnée, parce qu'il sufôsait pour
elte de la colonne d'Olympie.
quatre cent vingt ans av. J. C.
Csep. XLIX.
- 1. Olympiade XC,
Thucydide désigne ordinairement les olympiades par le nom du vain'
queur à la course du stade; ici I'exception est motivée par la célébrité
de I'atlrlète victorieux. Le panerace était une combinaison de pugilat
et cle lutte, dans laquelle toutes les forc:s du corps trouvaient leur
emploi. Ce genre de combat fut introduit pour la première fois à la
trente-troisi ème olympiade.
Les Àrgiens ne supposaient pas qu'une armée ptt passer par ce der-
nier chemin.
3. Sur la clroite clu grand chemin tle Némée, de manière à former Ia
troisième colonne d'attaque.
Cslp. LX. -1. Torrent près d'Àrgos (Pausanias, liv. II, ch. xrv),
sur le bord duquel se tenaient les assises militaires des Argiens, par
la raison qu'une fois rentrés dans la ville les citoyens ressortissaient
à la justice civile, qui se serait opposée à des condamnations som-
maires.
Cnlp. LXX. - l. Les Spartiates étaient les seuls Grecs qui se ser-
vissent de flûtes comme musique atilitaire. Les Crétois marchaient au
son des lyres; les autres ffecs avaient généralement des tr'ompettes,
dont I'invention est attribuée aux Tyrrhéniens.. Ce qui a pu faire
nattre l'opinion que c'était, chez Ies Lacédémoniens, un usage reli-
gieux, c'est qu'à Sparte les aulètes ou joueurs de {ltte formaient une
corporation composée de certaines familles, comme les prêtres et les
devins.
Culp. LXXY.
- 1. Pausanias (II, xxrx): c Le temple qui est près
du port (d'Épidaure), sur un promontoire qui s'avance dans la mer,
est celui de Junon."
qui
3. Les esclaves fugitifs. Les États en guerre étaient les seuls
leur donnassent asile.
4. D'Apollon Pythéen, sacrifice qui avait occasionné la guerre entre
Àrgos et Épidaure. Yoyez ohap. r,rrr.
5. Ce passage est inintelligible dans le texte reçu' Je.lis : ai pèv
liv, toiç 'Enràoup(orç ôpxov ôJpev. ai ôÈ,- aùtoùc ôPôoas'-Si ptracet, ius-'
jirând,um in Epidaurios transferant; sin minus, ipsiiurent'
1. La famille royale de Macédoine descendait de
cHep. LXXX.
-
I3Héraclide Téménos, roi d''Argos. Yoyez liv' II , o,hap' rcrx, note l'
2. Démosthène voulait conserver aux Athéniens le fort d'Épidaure'
poo. cut effet, il fallait que la garnison cessât d'être composée d'élé-
, r€Dts étrangers, mais qi'elle frlt exclusivement formée par des Àthé-
niens.
3. Les Épidauriens, en gualité d'alliés des Lacêdêmoniens, étaient
le traité de pâix conclu par ces derniers avec les Àthé-
"o-p.ir-a"irs
niens.
Cuep.LXXXII.-I.C,est.à-direunrégimefranchementaristocratique.
Dès lors tous les Àchéens prirent une part active à la guerr-e du Pélo-
porrèse. Àu commencemeni, les Pelléniens seuls I'avaient fait. Yoyez
liv. ll, chap. rx.
2. Une des principales fêtes lacédémoniennes. Elle tombait sur le
milieu de fété, durait de six à dir jours, et consistait en exercicesde
danse, de musique et,de gymnastique. c'éuit une occasion de grandes
réjouissances à Sparte. ïes fêtei y attiraient un concours consitlé-
*a'ùle, car les étrangers pouvaient y assister.
Tnucrops. 3l
bttg NOTES.
LIYRE YI.
I.-
Csep. 1. Yoyez liv. III, cbap. uxxvr etcirv, et liv. fY, ch. u
et uKv. .
Cnlp. II.
- 1. Spécialementd'Ilomère , Od,ysséer IX-XII.
2. On ignore.quel est le fleuve que Thucydide appelle Sicanos.
3. Les Opigues ou Osques étaient un des plus anciens peuples de
I'Italie centrale. lls habitaient principalement la Campauie et le
Samnium.
Cslp. VL-I. Les Léontins, comme aussi les Naxiens et les Catanéens,
en tant que colonies de Chalcis en Eubée, appartenaient à la grande
famille ionienne, dont les Chalcidéens étaient un rameau, et se
trouyaient ainsi en .arenté ayec les Àthéniens.
LIVRE VI. 543
2. Le droit d'épigamie (jus connubir) consistait dans la faculté ac-
cordée, sous réciprocité, entre tleux peuples, de prendre des femmes
I'un chez l'autre. Ce droit formait souvent une clause des traités. et
sa violation pouvait devenir un cas de guerre.
Cslp. XIII.
- I. La mer Àdriatigue.
Cuirp. XIV.-1. Président de I'assemblée du peuple. il était dêsigné
par le sort, etpour un jour serrlement, parmi la fractiorr du conseil des
Ciuq-Cents qui exerçait la prytanie.
Cnlp. XX.
- 1. Il
n'est ici question gue des principales villes grec-
ques de SiciIe. Ce sont Syracuse, Sélinonte, Géla, Agrigente, Messine,
Himéra et Camarine.
CEep. XXYII.- 1. Bustes de Mercure, placés sur un piédestal ou
stylobate, et considérés comme symboles de la sécurité des chenins
(statuæ aial,es). ,
544 N01ES.
nonué
Cnrp. XXX.- 1. La pointed'lapygie est le cap actuellement
Santa trIaria ùi Leuca,dans la Pouille.
I
contre les Perses, par Annibal contre les Romains,- et par-les Lacé-
démoniens contre Àthènes dans la dernière période de la guerr(l
du péloponèse. Même après Ie désastre de sicile, ils ne secrurent pas
eu état d'assiéger Athènes.
LME YI. 5lr5
Culr. L.- 1. Riçière qui coule près de Léontini, et s'appelle au-
jourd'hui San Leonardo.
?. Syracuse avait rleux ports: le grand ou Ia rade au S. de la ville,
et- le petit (Àdx:<.roç trrg.rlv, Diodore de Sicile, XIV, vu), situé entre
l'lle d'Ortygie et l'Achradine, et dans lequel se trouvait I'arsenal des
Syracusains. La présence de vaisseaux dans le.grand port eût été
l'inùice de préparatifs maritimes extraorrlinaires.
Cuep. LII. Prcbablement lors de l'édit de pacification inter-
- 1.
renu entre tous les Grecs,de Sicile dans I'année 4Z4.yoyez liv. Iy,
chap. lxv.
Cnep. LIlt.
- 1. Yoyez l{érodote, liv. Y, ch. lxr-r.xvr
?. On a.vu, au ch. xxvlr, que le peuple regardait Ia mutilation dcs
Hermès comme Ie résultat d'un compiot crganisé contre la démo-
cratie.
Csap. LIV.
- 1.
était de donner
Les Grecs n'avaient point de nom de familte. L'usage
à I'aîné des fits le nom de son aieul paternel, quàl-
quefois avec une légère modification.
Csep. LXII.
- 1. Il y avait en Sicile deux villes tl,Hybla : l,une
5116 NOTES.
cnep. LXIV,- 1.La foule des varets et des hommes sans armes'
qui accompagnaient les armêes, en nombre quelquefois aussi grand
que celui cies soldats.
Cuep. LXVI.
- 1. C'était le nom d'une darse et d'un village situé
au fond du grand port de Syracuse et au pied des pentes de l'Olym-
péion. Yoyez liv. YII, ch. r,rr.
2. Ou voie Hélorine. C'était la route qui conduisait de Syracuse à
la ville d'IléIore, en suivant le bord de la mer, au S. de Syracuse.
Voyez liv. ViI, ch. r,xxx.
Csap. LXXXH.
- i. C'est-à-dire de Nicias, qui avait attaché son
nom à ce traité tle pair. Voyez liv. Y, ch. xvr,
la guerre du Péloponèse
Cn,rp. XCI.
- 1. Du
d'argent de Laurion
temps de
produisaient
les mines
à I'État un revenu annuel de mille
talents (Xônophon, Red,. tv).
2. Les amendes et les confiscations, ainsi que les rétributions des
juges payées par les plaideurs. La guerre intérieure constituait pour
Athènes une espèce d'état de siége pendant lequel les tribunaux de-
vaient fréquemment chômer.
LME VI. 5Ir7
CsÀ.p. XCIV.- 1. Voyez liv. VI, ch. rv.
2. Il s'agit ici d'Ilybla Major, qui-se trouve sur le chemin de Cento-
ripes à Catane.
3. Un million six cent vingt nille francs. Sur les archers à cheval,
voyez liv. II, ch. xnr, note 8.
Csap. XCVII.
- l. 1l doit y avoir ici quelque altération dans Ie
texte, bien que le sens soit parfaitement clair. Le moindre des chan-
gements qu'on a proposés consiste à insérer le relatif fr après tfrç
vuxr6ç.
2. Au fond de la baie qui est auN. de Syracuse, à moitié chemin
entre la presgu'îIe de Thapsos (aujourd'hui ll[agnisi) et la pente sep-
tentrionale des Épipoles.
3. Pour bien entendre les opérations de ce siége, il faut se rap-
peler que Syracuse n'avait pas à cette époque I'étendue qu'elle acquit
plus tard, du temps de Denys ou des Romains. Elle ne renfermait pas
encore dans son enceinte les cinq quartiers dolrt pallent Diodore, Cicéron
et Tite Live. EIle ne se composait alors que de deux parties : I'an-
cienne ville (Nasos, l'île d'Ortygie) et la nouvelle, ou Achradine, au
S. 0. des Épipoles. Le faubourg Téménitès avait seul été annexé à la
nouvelle ville (Iiv. VI, ch. rxxv).
Crup. XCYIII.- 1. Faubourg situé au N. E, de I'Achradine, et
nommé aussi Tycha, à cause d'un temple de la Fortune qui s'y trouyait.
(Cicéron, Ven'., I\, r.rrr.)
2. Il parait, dtaprès les ch. xcrx, cr etc[, que c'était un ouvrage
préliminaire, unesorte de camp retranché ou de réduit, distinct de la
cirsonvallation proprement dite, à laquelle il servait de centre et de
point d'appui. M. Didot est Ie premier qui ait donné à ce terme sa
véritable valeur. Àvant lui, on prenait le nûx).0ç pour I'ensemble des
lignes obsidionales élevées par les Athéniens. L'emploi de I'article
montre qu'il s'agit d'un travail connu et usité dans les siéges.
Cnlp. XCIX. C'est probablement une petite crique, appelée
- 1.
aujourd'hui Santa Bonagia, et située à I'extrêmité septentrionale de
I'Achradine, entre ce faubourg et celui de Tycha. Tite Live (XXV, xxur)
cite aussi le Trogil,iorum portus, qu'iI place près des murailles des
Épipoles. Quetques interprètes supposent qu'il était plus à I'O,, et
croient en trouver un vestige dans Ie village moderne de Targia ou
Targetta; mais dans ce cas Ia circonvallation eùt été démesurément
étendue.
Csrp. CII.
pieds.
- 1. Le pl,êthre, mesure de distance, longue de cent
5lr8 NOTES.
LIVRE YII.
CH.c.p. IV.-I. Cette contre-approcbe est celle qui est mentionnée au
Iiv. VI, ch. xcrx. Elle n'existaitplus, ayant été détruite par les Athé-
niensl il n'est donc ici question que de sa place. Le nouveau mur,
construit par les Syracusains, est un troisième ouvrage de défense,
partant de l'enceinte de la ville, et se dirigeant parallèlement à la
circonvallation, qu'il croisait dans la partie N., ou s'était arrêtée Ia
première contre-approche abattue par les Àthéniens. Ce mur parallèle
était simpls, parce que, étant adossé à la ville, il n'était exposé que du
côté qui faisait face au mur des ennemis.
2. La partie de Ia circonvallation qui s'étendait au S. du retran-
chement circulairedes Àthéniens jusqu'au grand port.
Csrp. XXV.- 1. C'est-à-dire dix mille talents pesants (le talent valait
trente kil.). C'était un forttonnage, correspondant à trois cents tonneaux.
- 1. On a vu "u .tt'
Crup. XXXI. xvr que Ia mission d'Durymédon
en Sicile était antérieure à sa nomination comme collègue de Nicias
et de Démosthène. lI n'apprit qu'alors cette élection, qui avait eu lieu
pendant son absence.
Cnlp. XLIV,- 1. Sur le péan, voyez lir'. I, ch. L,' note 2,. La con-
fusion venait des deuxdialectes, ionien et dorien, et de leur accent
tlifférent; car il n'est pas prouvé qu'il y ett plusieurs espèces de péans
de guerre.
Culp. LYII.
- l. On a vu (liv. II, ch.xxvu) qud, h seconde année
de la guerre, les Éginètes furent expulsés de leur lle par les athéniens,
qui s'en partagèrent Ie territoire. Mais cette spoliation n'eut qu,un
temps. Àprès la prise d'Athènes par Lysandre,les Eginètes furent
réintégrés dans leursfgvgp.Thucydide,qui a rédigé son histoire après
cette époque, indique-ici la population athénienne qui occupait Êline
penclant la guerre du PéIoponèse.- Lemnos, Imbros et ttestiéa
étaient également peuplées tl'Àthéniens.
2. C'est-â-ùire pour Ia solde et pour les profits de la guerre.
3. Le texte reçu porte Isxelôv, contre-sens manifeste; il faut néoes-
sairement ù,xe).rolrôv.
Cnep. LYIII.
- 1. Àvec Corinthe, leur métropole.
2, lagsdoute par suite du gouvernement oligarchique, qui leur
avait été imposé par les Lacédémoniens. Voyez liv. V, cb. ix"xr.
LIYRE VIII.
Csep. I. - l. D'après $ loi, touie décision de I'assemblêe du
peuple devait être précédée d'un avis du conseil d,es Cinq-Cents. ll
est probable que I'autorité dont il s'agit ici était une commission
choisie parmi les membres les plus âgés de ce corps, et chargée
d'examiner préalablement les questions, avant que le conseil lui-même
ne formulât son avis.
Cs*p. III.
- l. Lc butin que les peuplades du mont (Eta avaient fait
dans leurs continuelles incursions contre les habitants dlléraclêe-Tra-
chinienne. Yoyez liv. Y, ch. rr.
Cnep. Y.- 1. Les harmostes étaient des commissaires exfraordi-
naires qu'â cette époque les Lacédémoniens envoyaient dans les villes
alliées., pout commatider les garnisons et les habitants. C'est le seul
enrlroit de Thucydide où cette autorité soit mentionnée. Peut-être
était-elle alors tle nouvelle création. PIus tard les exemples abondent.
2. Les provinces inférieures ou maritimes étaient la portion de
l'Àsie Mineure située le long des côtes occidentales, savoir: la carie,
la Lycie, la Pamphylie, la Mysie et la Lydie. L'empire_ des Perses
avaii une double circonscription : l' les satrapies, pour le gouverne-
bb2 NOTES.
Cs.lp. XV.
- 1. Voyez liv. II, ch. xxrv.
(lnlp. XlX.- 1. Yoyez liv. III, ch. xtx, note 3.
2. Yoyez ch. v et xxvnr. Il devait tenir pour les Athéniens, puis_
que Tissapherne avait apperé les Lacédémôniens dans le
nud âe le
détruire.
LIVRE VIII. 553
3. Place d'Ionie, située entre Lébédos et Colophon. Elle tirait son
nom d'un temple de Jupiter, construit dans Ie voisinage, de même
qu'une autre ville du Bosphore, également appelée Dios-Hiérou. S'il
s'agissait ici du templc et ncn pas de la ville, I'article ne serait pas
omis.
Crup. XX.
- I. Yoyez ch. x.
2. Dn remplacement du navarque Chalcidéus, dont les fonctions
n'étaient que temForaires (ch. vi). Àstyochos devait prendre le com-
mandement de toutes les forces maritimes dès alliés, tandis que son
prédécesseur n'avait que celui de la flotte Iacédémonienne.
3. Contre Ia puissance maritime des Àthéniens, c'était une garantie
gue ci'assurer la communication de la ville arec Ie continent.
Cs.rp. XXI.
- 1. Samos alait étê privée de I'autonomie à
de sa révolte, comprimée par Périclès (liv. I, ch. c:wu).
ia suite
Culp. XXVI.
- l. Le texte reçu porte 'Dle6v, nom parfaitement
inconnu. On a proposé d'y substituer celui de Léros, lte qui se trouve
è I'entrée du golfe lasique, et qui, bien qu'assez éloignée de Milet,
peut cependant être considérée comme en avant de cette ville, puis-
que, pour une flotte venant du Péloponèse, elle est le dernier endroit
de mouillage avant d'arriver à }Iilet. On voit tl'ailleurs, au ch. xxvrr,
que c'est de Léros (ici la lecon est certaine) que les Àthéniens re-
çoivent la nouvelle de I'apparition de la flotte péloponésienne,
Csep. XXVIII. l. Dans la perspective d'une bataille narale, à la
veille de laquelle -on déposait toujours à terre les grandes voiles des
vaisseaux et les agrès les plus encombrants.
DDI* NOTES.
CsA,p. XXXI.
- 1. Voyez la fin du ch. xxrv.
Crep. XXXIV.-1. Arginon ou Argennon (aujourd'hui Cap Blanc),
promontoire du pays d'Érythres.
2. Montagne située sur la côte de l'Àsie Mineure, en face de chios.
On croit que Phéniconte est la fameuse baie de Tchesmé,.
Csep. XXXY.
-1. 0n a vu (liv. VII, ch. xxxrrr) gue. l,année pré-
cédente, Ies Thuriens, à Ia suite d'une révolution, s;étaientprononcés
en faveur d'Athènes. Plutarque (Din Orat.) nous apprentl que, plus
tard, le parti oligarchique reprit le dessus, et contracta unè alifnce
avec Lacédémone.
Cnlp. XLI.
-'1. Méropis était I'ancien nom de l'île de Cos. On avait
continué à la désigner par oette épithète, quoiqu,il n'existât pas en
Grèce d'autre ville du même nom.
Cslp. ILIY.
- 1. Cent soixantedouze mille huit cent francs.
CuA,p. XLY.
- 1. C'étaitlamoitié de la solde promise (chap. xxrx1. ia
drachme attique (guatre-ving[-dir centimes) se subdivisait en six oboles.
Csep. XLYII.
- 1. Les triérarques ou commandants des trirèmes
LIVRE VIII. b55
- 1. On souvent
Cnrp. LlV. a assimilé ces associations aux clubs
nolitiques et aursociétés secrètes des États modernes. Elles avaient
peu d;analogie avec les uns et avec les autres. C'étaient des confrê-
iies, dont les membres s'engageaientpar sermentà se prêter un appui
mutuel, soit dans les candidatures pour les charges politiques, soit
ilans les affaires judiciaires, auxquelles les Àthêniens êtaient si fré-
guemment exposés. Pour ce double motif, ces associations se recru-
tïient dans l-es classes aisées, et devaient par conséquent être déià
disposées à soutenir I'oligarchie. Yoyez ch. lxxxt.
11 est difûcile d'entendre ce passage autrement
CH,lp. LVI.
- 1.
qu'en admettant l'existence de la paix dite de Callias. A la suite des
victoires de Cimon, .le roi de Perse conclut avec les Àthéniens un
traité par'lequel , en reconnaissant I'indépendance des Grecs d'Àsie,
il s'en$ageait-à éloigner de leurs fiontières ses armées et ses flottes.
Ce traité fut négocié par l'Athénien Callias, flls d'Hipponicos, proba-
blement en 449 av. J. C. La critique moderne a contesté la réalité de
cet acte, sur lequel les historiens grecs gardent, à la vérité, le silence,
mais qui est cité à I'envi par les orateurs Athéniens.
que cette ville ftt démantelée, afin qu'à I'avenirelle ne pùt opposer
aucune résistance à leur marine.
Cs.rp. LXVI.
- 1. Le conseil des Cinq-Cents était ainsi appelê à
cause de son mode d'élection. Chacune des Cix tribus nommâit cin-
quante menbres, tirés au sort parmi les citoyens âgés d'au moins
trente rns et n0n récusables. Pour l'élection, on se servait du registre
nominatif Q.4[ro.p7.rr.ôv lpay.pareïov) tenu dans chaque tribul et, à
mesure qu'on lisait les rroms (probablement par rang d'âge), on tirait
dtune urne des fèr'es blanches ou noires. Celui dont le nom était
accompagné d'une fève blanche était élu, sous la réserve de I'examen
de vie et de mæurs (ôoxrp.aoia).
2. D'après un calcul approximatif, on évalue ù cent mille âmes le
chiffre de la population d'Àthènes à cette époque.
Cs,r,p. LXVII. - l. Le lieu ordinaire des assemblées du peuple à
Athènes était le Pnyx (eh. xcvrt), quelguelcis le théâtre de Bacchus
(ch. xcrv) , ou d'autres endroits voisins de la ville. En convoquant
le peuple dans urr local fermé et restreint, I'intention des meneurs
était apparemment d'exclure de la délibération une partie de leurs
adversaires. Les corrjurés avaient le mot pour occuper la majeure
portion de I'enceinte et empêcher Ia multitude d'y trouver place. Les
clôtures consistaient en balustres ou cancellages qu'on ne devait pas
franchir.
2. Par cette décision préalable, on enlevait aux démagogues leur
arme favorite, qui consistait à intenter une action d'illégalité (fpoçù
rap,cv6porv) à quiconque proposait le moindre changement à la con-
stitution.
Culp. LXVIIL 1. On assure gue I'orateur Antiphon avait été le
maltre d'éloquence- de Thucydide. On ne peut attribuer qu'à un sen-
timent de reconnaissance Ies éloges excessifs tlonnés par lui à un
homme qui, de son aveu, était le principal auteur tl'une révolution
attentatoire à la liberté d'Athènes, et blânlée par Thucydide lui-même.
Àprès la chute des Quatre-Cents, Antiphon paya de sa vie la part
qu'il avait prise à leur établissement. II fut condamné à mort cette
même année. Le discours qu'il prononca en cette occasion, et dont
Thucyditle fait un si bel éloge, ne s'est pas conservé. Il ne reste
d'Àntiphon que dix-sept plaidoyers ou fragments de plaidoyers, in-
sérés dans Ia collection des orateurs athêniens.
2. L'expulsion des Pisistratides eut lieu en 510 av. J. C. Il y avait
donc précisément un siècle à cette époque. r
3. À dater de I'alliance dite des Grecs, laquelle fut l'origine de
I'empire d'Athènes. jusqu'à l'époque actuelle, il y aurait eu soixante-
clnq ans.
CH,c.p. LXIX.- l. Sans doute les hoplites que Pisandros ayait ra-
LIYRE VIII. 557
Cslp. XCII. 1. Voyez iiv. II, ch.. trrrr, note 5. Les péripoles
étaient sous les- ordres d'un commandant spécial, nommé péiipo-
Larqu,e.
- 1,
Çsap. XCVII. Depuis fétablissement des Quatre-Cents les
du peuple avaient été suspendues.
assemblées
2. Colline située dans I'intérieur d'Àthènes, au S. O. de I'acropole-
-Le Pnyx servait aux assemblées ordinaires du peuple. À cet effet, il
avait été garni de gradins de pierre, en forme de théâtre ou rl'hémi-
cyole, et en face desquels s'élevait la tribune aux harangues-
3. Il n'y avait doncqueles hoplites et les cavaliers, c'est'à-tlire les
citoyens appartenant aux trois premières classes, qui fissent pa-rtie
de cie corpi-privilégié. Les thètes ou prolétaires en étaient exclus.
Cette forme politique répondait à notre cens électoral.
4. Âinsi furent supprimées les indemnités allouées aux conseillers,
aux juges et aux citoyens qui assistaient aux assemblées.
5. C'est-à-ilire législateurs. C'était une commission permanenter
chargée de rédiger les projeis de lois qui devaient être soumis à la
sanction du peuple.
6. Le retour d'Alcibiade à Àthènes n'eut ccpendant lieu que guatre
, I, rv).
ans plus tard (Xénophon, Hell,éni.ques
FIN.
TÀBrE arPnAnmiouu
DES NOMS ET DES CIIOSES.
A
AnlÈne, ville de Thrace, II, 971 un t8, VIII, 3; Àchéens, nom des Grecs
Abdéritain, II, 29. à Troie, I, 3, IV. l2o1 Vr,2.
ABRoNYcEos, Àthénien, I, 91. AcHAnNEs, dême d'Attiquel Il, 19, 20,
AByDos, ville de I'Hellespont,VItI, 6t, 2t.23.
62,79, 102, lu3; bataille navale livrée ÀcnÉr-oûs, fleuve d'Acarnanie, II. {0!,
dans son voisinage. vIIl. to{. IlI,1(r6.
AcAÀr.aNrrDE. tribù d'Athènes, IV, { { 8. ÀcuÉnox, {leuve de Thesprotide, I,40.
Ac.{NTrrE! vitle de Thrace,IV, 84, tl(, ACHILLE, I, 3.
Y, 18; Âcanthiens, IV, 88, 124; dis- Acnæ, ville de Sicile. VI. 5.
cours que leur adresse Brasidas, IV, AcnaGAs. ville et fleuve de Sicile, VL
85. 4. Yov. Àcntcrttrr.
Acentnos. Lacédémonien, y, t9, 24. AcnÉorr:-Lupes, colline de Sicile, YII.
AcARNAN, flls d'Alcméon. II, lo2. 78.
ÀcARriaNrE, origine de son nom, II, AcRoPoLË n'ÀtItÈsus; occuPée Par
lo2: mæurs des Acarnaniens, f, 5, CYlon. I. t26: angiennen,ent nom-
II, bt; leurconfédération, IlI, 1051 niée la cité, If, t5; renferme un au-
leur alliance aveo Athènes, II, ?, 9, tel et un temple de lllirlerve, I, l?6,
?E, VII, 5?; les Lacédémoniens en- V, 23; une colonne sur I'injustice
voient Cnémos pour les soumettre, des tyrans, VI,55: ProPYlées de I'a-
II,8o; campagrie de Phormion en cropole, II. l3; dite simplement la
Aéarnanie, II, 102; les Àclrnaniens citadelle. V, t8. 23, 4?.
regoivent Argos Àmphilochicon, II, Acnouoo's. vrlle de lilthos, Iv, top.
68; attaquent Leucade. IlI, 94 ; font AcrÉ, presqu'ile de 'thrace. IY, 109.
la guerre aux Âmbraciotes, III, lo5; Acrrcif, pr-omontoire d'Acurnanie, I,
fou-rnissent des troupes légères aux 29. 30.
Âthéniens en Sicile. vII, 3l) 60) 67. Aoulilxros, Corinthien, I, 60.
AcÉsrsÈs, fleuve de Sicile, IV,25. AulrÈtn, roi des Molosses, I, 136.
AcHAïE. frovince du Péloponèse; alliée ÆeNiloÈs, tyran de Lampsaque, YI,
d'Athènes. I. ltt: rendue aux Pélo- tv,
ponésiens, I. tt5; revendiquée oar ÀOAÀTEilINoN. I .9.
les Athéniens, lV, 2l, les Achéens, Açetsencntiras, Corinthien, II, 83.
excepté ceux de Pellène, neutres au ÂGATHAncHos, Syracusain) YII, 25r 70.
début de la suerre: puis touie I'e- AcÉs.rsunroes, Spartiate, YIII, 91,
chaie prend'parti boirr les Lacédé- AcÉsexonos, Spilrtiatc, I, t39, VIII'
monieris, II, s; I'echaïe reconstituée 9t.
Dar ces derniers. V. 82 i Achêens- AcÉstPnloes, Spartiûtc. V, 56.
hhthiotes, peuplê dé théssalie, tY, Aors, roi de! tacédémonicns, III, 89;
562 TABLE ÂTPHABÉÎr0UE
envahit I'Attique, IV, î,61 jure le ses prisonniers, III, 32; sa fuite, III.
traité, V. 2{ i marche sur Areos. 33; Ies Lacédémoniend lui donnenû
Y, s4'; s'e redire, V, 60; défait'leé Brasidas pourconseil, III, 69; il est
Àrgiens à ltlantinée. Y, 72: fait une qnvoye â Corcyre, III, Z6 ; sa timi-
autre expédition contre Argos, V, dite, IlI, 29; déllgué pour la fonda-
s3; fortihe Decélie, VII , f nt t": tion d'Héraclde-Tràchinienne, UI. 92.
vage I'Atrique, yII. 27 I son auto- Àrcrr"oiis, héros.de Corcyre, IlI, i0.
rité à Décélie. VIII, 3, 5; traite ALclPrrRoN. Argien, V. i9.
avec les aristocrates athéniens, VIII, AlcrsrnÉxÈs, À1hénien, III, 91, Iyr 66,
70 ; s'approche d'Athènes, VIII, ? t. vII, t6.
AGnÉENS, peuple qui habitait au nord Àr,clriiox, lils d'Amphiaraùs, II, 102.
de I'Acar'nanic, .lI, 102. III.'lt|i'
| 06, t t 3; ALcMrroNrDEs, ancienne famille d'À-
'59.
leur roi Salynthios, t'l|, s'al! thènes. VI.
lient aux Athéniens, IV, ?7,' lol; Àluxaxoîe, roi de Macédoine, père de
leur pays nommé I'Agraïde, III, ltl: Perdiccas, I, i7, tS7, II, :rg;- origi-
AcRtENs, peuplade péonienne, III, 96. naire d'Argos) II, 99.
-{GRTGENTE, ville de Sicile; sa fonda- ALDxaRcrros, Corinthien, VII, lg,
tion, YI,4; scs dissensidns, VII, 46, Arexlcr-Ès, un des Quatre-Cents, VIII,
50 i reste neutre entre Athèneï et 92, 93, 98.
Syracuse) VII,32, 33, 58. ÂttcyÉnws, tribu des Sicules, VII, 32.
ArRArN, déesse à maison d'airain, IIi- ArrrÉs d'Athènes et de Lacédeinone
nerve Ghalciecos à Sparte, I,' llg, dans laguerre du peloponèse, II, 9.,
I 34. o'Atnenes et de Syrucuse dans la
tlceMÉNÈs, Lacédémonien, VIII, 5, L guerre de Sicile, VIi, 52.
1t ; défait et tud au pirtion. VIII, io. Àr.lroprr, district. de Macédoine; ses
..l.r,cÉos, archonte à Àthènes, Y, t9. habitants AImopes,
- II, 99.
-{LcrBrÂDE, Athénien; sa famille. V. Ar_oeri, ville des Ldcriens-Opontiens,
43I soncaractèle, YI, t5, 29; sa vici. II, 26.
toire aux.ieux olympiques, VI, l6: AL\zrL, ville d Acarnanie, VII. Bl.
proxène des Lacédémoniens, Vt, gs i AMB.RACTE, colonie- Èe Co.rinthb, II, 80;
trompe leurs députis. V, 4s i fait uné alliée des Lacédémoniens, II, 9; S0:
expédition dans'le Pélop'orrèÉe, V, sz; III, VltL to6 ; Ies ÀmbfacioteÉ
09,
pousse les Argiens à la cuerre contré aident les Corinth:ens dans leur
i,acédénione. V, 61, ?6;"emmène des guerre conl,re Corcyre) I, 2tj, 17, L6,
Argierrs suspects, V, s4; élu général 48 ;,tres-treJllqucux; III, 108. or'g'rl
pour l'expddition de Sicile, -Vi, g, l5; oc reur lnlniltle contre Ârcos Am_
son dlscours en reponse :L Nicias, phiiochicon , II , u8 I leur" gucrr.e
YI, 1.6 ; accusé de sacrilége, VI, 23: contre cette ville. II, 80, ils fonl une
29; son aris dans le ionseil dé expédition malheureusô contre les
guerre, VI, 4B; rappelé de Sicile, VI, Acarna_niens., alliés de Syra-
i'3; il s'évade et- èst condamné à cuse,.VI, .104,II_I,_105;
VII, 7, 25, 5g; $olfe
mort par contumace, VI, 6t I rufuCié d'Ambracie. I. 19. 55,
à Sparte, il conseillearrx Lacédem-o- ÂurNrerÈs. .tthénien, lI, 6?,
niens de fortifier Décélie, VI, 8B i ArrrNrAS. Lacédénronien,'IV, I32.
leur persuade d'envoyer une flotté AurNocrÈs, constructeîr ôorinttien,
9II I-o!!9, VIII. 6, t2; s')r rend avec I,13.
Chalcidéus, VIII, tz;'se Ërouille avec AlnrÉas, Platéen, III. 22.
les Péloponésiens. et passc
-4i; auprès ArroncÈs, révolté contre le roi de perse.
de Tis-"apherne, VJII, proôure VIII, s, t9; pris ct. livré. VIjI, 21.
aux Atheniens I'amitié de ce satrape, ÂunerrDes, Lacédémonien. V, 22.
VII[, 5'2 ; rappelé de I'exil et nommé AMpHtaRAùs, père d'Amphildchos, II,
général par lhrmée de Samos, VIII. oa; d'Alcméôn, rI, rrr2.
9tr !:.i son rappel est également voté AMpttrAS, Epidaurien, IV, ll9.
a Athenes, VIII, 97 ; se rend à As- AupHrDonos, ludgarien, IV, il9.
pendos av c Tissapherne, VIII. 88'. ALrpHrLocnrE, situde au nord de I'A-
revientà Samos, VîIL to6; le noni carnanie, ct annexée à ce payg, 11.
d'A.lcibiade était d'origine iacédémo- 68; enrahie par les embraciôttis. ftf,
nienne; c-'etait celui du père de l'é- 102; les Amphilochiens barbareÉ, II,
phore lindios, VIII, 6- 68, III, I r2.
Àr,crDAs, navarque lacédémonien, en- Àlrpnnocrros, fils d'Amphiarùs, lI. 6g.
voye à Lesbosl III, 16, 16; refuse Alrpflrpor.rs , ville du -littoral' dé la
d'attaquer l\Iytilène, III, 3l ; égorge Thrace, colonie dâthènes, I, 100, Iy,
DES NOMS ET DES CHOSES. 563
t02, to3; sa situation, v, 7) ll i ArirrPPos, Lacédémonien, V, 19.
prise par Brasidas. lV, lo2; Cléonse ANrrssA, ville de Lcsbos, III, 18, 2$
àiriee vers elle avec une flotte athd- VIII, 23.
nierine. V. 3; batuille livrie sous ses Axrrsr:nrlxÈs, Spartiate, VItI, 39, 61.
murs, V, b; inalgré le traité, cette aPHnoDrsra, îilie de Lâconie, IV; 56.
ville n'est pas renclue aux Athéniens, APHYrrs, ville de la Pallène, I, 6{.
V, 18, tt, 35, 46: ceux-ci préfal'ent AprDANos, fleuve de Thessalie, tV, 78.
une expédition contre elle, V,83; ApoDorEs, peupladc étolienrre, lII, 9[.
Évétionl général athénien, la bloque, APoLLoDORos, ÂLhénien, VII, 20.
. vII, 9. APoLLoN, son temple à Action) I, 29 ;
ÀMpnrssa, ville des Locriens-Ozoles , près de Nauprrcte,II, 9l ; à Leucade,
lII,101. l[t, 94; à Dilion, tV, 9o ; au cap
ÀMYcL,E. ville de Laconie, V. I8. IWalée, VII, '.:G; l't Cnirle, VIil, 35;
Autnras, roi de Macédoine, U, 05, temple d'Àpollon Pythien. à Del-
loo. phes, IV, tt$. V, 18; à Athènes, I[,
I. Ilo.
-q.M1RrÉ8. Éqvpticn.'dés t5, VI, 54 ; Pytltéen, cn Argolide, V,
Aw.tcÉrow , Ièirple
-e3. n ioscures à 53 Archécétès. prtls dc Naxos cn
:
Athènes,'VIII, 1; féte- d'Àpollon l\Ialt!en
Sicile, VI,
ÂNACTOfiTON, Colonie de corinthe, à à Lesbos, III, 3; I'ile de Rhenét
I'enl,rée du golfe Àmhraciclue, I, 55; consacréé à apollon Délien, I, l:t.
alliée des Làcédémoniens,- Il, 9, 80;IIl, 104 I hymne à Àpollon, III ,
8l ; ennemie des Acarnaniens, III, 104.
1lû; prise par eux et par les Athé- APoLLoNTE, colonie corinthienne en
niens, IV, 49; n'est pas rendue aux lllvrie. L 26
CorintLiens, V, 30, VtI, 3t- Ànceorn, frovince du PéloPonèse; a
.{NAposr fleuve d'Acarnanie, II, 821 de tou.iours eu les mêmes habitants, I,
Sicile, YI, 66, 96, VII, 42, 78. z; àttiée des l,acédémoniens, V, 57,
ÀNAxaNDRos, Thébain, VIII, to0. 60, 6l+, 6? I soumise en partie Par les
ANAxTLAS, tyrande Rhégion, VI, 4. l\'Iantinéens, V, 29; en guerre avec
ÀwoocroÈs, général athérricn, I, 5t. Lépréon, V, 3l; otages arcadiens
ÂNDRocLÈs,-Athénien, TIII, b5: déirosis'à oi'chomène, V, 6l; Arca-
ÀronocnrrÈs, son monument près de diÉns mercenaires, III, 34, VII, 19,
Platee. III.24. 57.58.
AtonourixÈs, Lacédémonien, V, 42. ARcÉsrLAS, Lacéddmorrien, VIII, 39.
ANDRos, une des Cyclades, U, 55; aI- Âncrri;nrcÉ, {ille d'Hippias; son épita-
liée dAthènes, IY,42, VII,57, VIII, phe, VI, 59.
69. Àncrrr::r,e,os, roi de l\Iacédoine,II, 100.
ÀnunosrnÉxÈs, Arcadien, vainqueur à ÀRCHERS à cheval,.à Athènes, II, t31
Olympie, V, 49. V, 84, VI, 9i; Getes, II, 96.
AxÉ,r, ville surle continent en face de ARcHESiRA'ios, fils de Lycomédès, I,
Samos, III, 32; refuge des e:rilés, 57; père de Chéréas, VIII, 74.
IV,75, VIII, {91 les Anéites tuent ÂRcuÉrrr'ros, Corinthien, l, 29.
Lysiclès, ilI, tg ; un vaisseau dh- ÂRcIIlas, Camarinéen, lV, 25; Héra-
néa. YIII. 61. clide. fondar,eur de Syr:rcuse, VI, 3.
Àr.lÉntstos, Lacédémonien, II, 67. ARcrrDAMos. roi des Lacédémoniens,
ANTaNDIros, ville tl'.Éolide , VIII, 108 ; I, ?9 i son'discours à Lacédémone,
prise par les exilés de Leshos, IV, I, commande Ia Première inva-
oo;'de
52; reprise par Ies Àthéniens, IV, sion I'Attique, I[. toi hôte de
75; chasse la garnison perse, VIII, Périclès. II. t3: lenteur dé ses opé-
108,109. rations,'I[,'18, 19, 20; sa deuxièine
ÀrvrnÉMoxrn, ville de Macédoine, II, invasion, II, 17 ; troisièmc. Ill' t;
99. commenôe le siége de Platée, II, 7l
AxrxÉw.a, ville de Cynurie, V, 41.. son tls et successeur Agis' ItI, 89,'
.Lrtrnp-rrÉnroN, mois attique, II, 15. rv, 2, v, 54.
ANrrcLÈs, Athenien, I, {17. ÀRclroNrDAS, roi des Sicules, VII, {
ÀxrrcÉlrËs, Athénien, II. 23. ARcHoNTEs, leur nombre et leur poq -
ÂNrrMÉNlDÂs, Lacédémonien. V. 42. voir, I, 126; auciennement il Y avait
ANrrMNESros, Athénien, IlI, t05. des archontes dans toutes les villes
ÀNTIocBos, roi des Orestes, II,80. de l'Attique. II. t5t archontat de
AxrrruÉuos, fondateur de Géla, VI,4. Thémistoôle,' I, !;3 I 4s Pythcrdoros,
ÀNrrpuolv, orateur athénien, YIII, 6E, II, 2; d'Alcéosr V, 19, 25; de Plsls-
90. trate, YI, 51.
56lr TABIE ATPHABÉÎIQUE
stiitîi::ÏiJ'ïl:*ii,nïii,'rî'r:1.ô'i,îli1;iï{1",*:1,}t:}rrtl!;
-ii
i r, vr,
";i;;;cr,'centHrcrxirs, illh:l i :Ti illJ:l,li: o*.iii_"^i[?:
;i;;i' ïi; ;il+I;'- -5,r-;'1es coronies
.-
"^';'.ti: vlre o'eubË'Jiï,'rirliï, lr, em;;lni;ll.lf* lj; i,l,X;3: iii
fî;rl"ol",".."tti",-v:-s5-.,-
ôenvsroi,
si.ite; vI, r. qli.;i;Ë;; ';ii'r'iie'"' vr' i; iitié
.J'ikJ;,",liil II'siôiË,"s'a'rinàation, à;iro^lie, colonie de corinthe, I' 108'
Ëiîî|{ïîîirir'à,
-j-r;.T,
ili'iïi i3idt!"*fl;'J"f.î;; ç,ii1il;,, rpeuprade rocrien_ne, rrr, r0r.
r,îi." "liï ï i, iéi
ii, li:,:t, I f lt;
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"{""l.qË fJi,ii:'t
cËiîii,"ïit.â1ri"tiÀ-?rt,'rs- ut'ili;11'J"hroitprèsd,Àrgos,v,
dt',ll:,:
ïl*,i'*liïie ll'1u' 'III'
I, :i.l
;' ;,:t' ni; i 8iiâiiJtr' Â*ttîii iïi-
ïru Iv, tt9- Cn-e^nutnod,Athénien' VIII1
i;,i;, *, 3
cÉcer,os. Itlégarien, -il.edémone,
CÉcrxos, fleuve d'Italie, IIIr t03' -7é'
ci'à*oui,--noy.
"oo"iIi'""'""'
d'Égine,,I-, 05'
t1tÏ;r",10.;lîîit'.:;'"'iiiuluruloiu,
-o,,,
ii:iii!ri!:1ïlp*u ^-".+t;.'ï;;;;,
{
cÉi4usr"s, sûr led vaisseaux, II' 84, 3i3*o^., Athénien, vIrI, ?4.
rr.
Lr, Ëiiiii".it,îiiiââË neôiie, I, lrs, Iv'
.rlk;l;., porr de corinrhe, rv,
r-' rt vlII'
-si;iË,'v rrr, eB. .,ituu,i.Ilu*" DE rHÂAcE,
.#i"T, i#*î.iÀil3'a,s"loe, '
Ë''-;;;i ;ïiir' à; i,' a, g'ritiiÏf;fJ:'
"Ë ."llrlnt o
iu;sl?"
otitJ;,Îi; des cyclades, vII, 5?. cntofrià,"i*iiai;'ï'iiôn' v"ts' zal
DES NOMS ET DES CHOSES. 567
Cglos, ile d'Ionie, alliée autonome Cr,Éoxnros, Lacéddmonien, IY, 132.
d'Athènes, YI, 85 : sa richesse, V[Il, Ct É;oponrpos, Athénien, II, 26, s8.
45; sa modération, VIII,2/+; grand ClÉnuçurs, colons athéniens, iII, i0.
nombre de ses esclaves, VIII, 40; CLTNIAS, Athénien, 11, 2;, 58.
sa défection, VIII, l4i assiéqée par CLOCEEîTE DEs SENTINEI,LES, IV. I35.
les Athénieris, VIiI, 24; citéelomme CnÉuos, navarque lacédémonien. II,
séjour d'Homère, III, 104. 66, 80, 81, g2, E4, 85, 93.
CrronÉorn, VI, 16. CNtDE, r'ille
de Doride; sa défection.
Cunouott, Messénien, III, 98, VIII, 35, (t. 52.' 11rq; le promontoiré
CHRTsrPPos, fils de Pélops, I, 9. Triopion dans son'teriitoire , g5 i
Ctttrtsls, prêtresse de Junon à Argos, II, I'ile de Lipara colonie des Cnidiens,
2; occasionne I'incendie du temple, ItI.88.
IV, 133 t.Chrysis, Corinthicn, tI, Sf . Curois, Lacédémonien, V, 51.
CIGALES D'oR, portées ancicnncment CoLoNE, dème d'ettique , VIII , 67;
par les Athéniens, I, 6. Colones en Troade. I. 131.
CrLrcIENs, vaincus par les Athéniens, CoLor+rts , ancien usage pour leur
I. ll2. fondation,I,24, gTrlII, gz; leurs
sénéral athénien, Drend Eïon,
Crrr.tol,r, rapports avec leurs métropoles, I,
I. 98;-défait les Perses Érès de I'Eu- 25, 34, 39, III , 34, V, I I , VI, 4, 5.
ri':néâon . lr'o: va au-secours des CoLopHoN. ville d'Ionie. III. 34 I Dort
f,icédemoniens, to:, l08tsa mort, des colophoniens prèi dd roi"dne,
tt2. V, 2.
CrrÉ., ancien nom de I'acropole d'A- ColrgusrloN sPoNT,tNÉ8, II, 77.
thènes. IL 15. CoNoN, genéral athénien, VlI, Bt.
CltuÉnofu, foontagne de Béotie, II, ?5, CoNsrrr DEs 500 à Athènes. élu au
III. 24. scrutin des fèves , VIII , 66'; son in-
CrrroN, ville de Cypre, I, Il2. stallation, ?o; expulsé par les oli-
CLARos. une des Cycladcs. III. 33. garques, 69; rétabli, 97. Les quatre
Cr-ezouÈnns, ville d'Ionie', se'révolte conseils de Béotie. V. 3S: cohseils
contre les Athéniens, VIII, l4; sou- d'Ârgos et de nraniinée , Y, 47 1 d-e
mise par eux, 23; pillée par Astyo- Corcyre, III, ?o; de Chios, VIII, t4.
chos.3t, Copæ. ville de Béotie. IV. 93.
Cr.Éexônroes, Lacédémonien , YI , 93, Concinr, colonie de'Curinthe , I, 25,
lo4, VII. 2. VII, 57 I sa situation: I, 36 , L41 sa
CrÉeucEod, Lacéddmonien, VlIIr. 8, 39, marine, I, 25, 33, 36 ; Thémistocle y
80. cherche un asile, I, 136; guerre de
Cr-Élnrols, Lacéilémonien, gouverneur Corcyre et de Coriathe al sqjet
d'Amphipolis, IV, 132, V, 6, I, I0, d'Épidamne, I, 24; son alliance avec
t1. 2t. 34. Athènes , I, 44. II . 9. VII. 57 ; ses
Cr,ÉdnÉros, Athénien, III, 36. dissensions, III,'69,'IV; 46 ; péari des
Cr.ÉrpprpÈs, ethénien, fIt, e. Corcvréens. VII- lrt+.
CrÉonour-os, éphore à Lacédémone , ConÉeôs, Plaieen,' tII, 22.
v.36. 37. 38. CoRINT'HE, ville du
Péloponèse, sa si-
Cr-Éômnnoros, Spartiate, ;,ère de Pau- tuation, son commerce, I, 13, II, 92,
sanias, I, 94, lI, 7t ; de Nicomédès, 93, 94, III, 85, t00. IV, ?0, 74, VIII,
Ir 107. 3, 7, I I son isthme, I, 13, II, 10, 13,
Cr.ÉovrÉoÈs, Lacédémonien, Y, 84, IlI ,89, V,75, VlllrT,ll; Ies Co-
Cr,nolrÉxÈs, roi des Lacédémoniens. I, rinthiens reçoivent Épidamne, I, 25;
{26; tuteur de Pausanias. III, 26. défaits sur rirer par ies Corcvre'ens,
CtÉow, orateur athénien, III. 36, IV, I.29; vainqueurs dans un'second
2l; sOn caractere, IY,21,22,27.Y, c<imbat, I, â8; instigateurs de la
?, t6; sû harangue contre les Mvti- guerre du Péloponèse , I, 67, lt9;
lénieris, III, 37 I s'oppose aux La'cé- àlliés de Lacédémone , fi, ô; sé
démoniens, IV, 2t , 22: adversaire brouillent avec elle , y, 27; auxi-
de Nicias, IV,27 ; son expédition à liaires de Syracuse, VI, 93, VII, 58 ;
Pylos, IV, 28 ; fait massacrer les repoussent une descente des Athé-
Scionéens, IV, 122; son expédition niens en Corinthie, IV, 42; livrent
en Thrace contre Brâsidas, Y, 2; sa un combat naval aui Athéniéns, vll,
mort à la bataille d'Amphipolis, V, 34; drachme corinthienne 1 I, 27 j
t0. II,9, VI, {04;
vaisseaux corinthiens,
CtÉox.r, ville d'Argolide, VI ,67,i2, territoire de Corinthe, lV, &2, VIII,
74, 96; ville de l'Acté, IV, l09. 10.
568 TABLE ATPHABÉTIQÛE
ConouÉn, ville de Béotie, I' lt3, III' CyRRHos, ville de lvlacédoinen II, t00.
62. 67. rv, 92, 93. Cvnus I'Ancien, I, 13, t61 le Jeunet
condwri. viile d'Âcarnanie, IIr 102. II. 65.
ConYcos, Place en lonie? VIII, 14, 33t Crrhrinn, ile, IV, 53; VII, 46i appar-
34. tenant à la Laconie, VI[' 261 ses
Convpgl,stott, nom donné à Pylos par villes. IV, 54; les Athéniens I'occu-
les Lacédémoniens, lV, 3' llSr V, 18. pent, lV. 54; la gardent, IV, ll81
Cos LA LÉRoPIDE, VIII' 4t.. ôirieent de là des courses en Laco-
cÀrn r ville de la) ou Acté, Iv' to9. nie,-V, {4', à rendre aux Lacédémo-
CorYLE. mesure de liquides, IV, 6; nieirs, V, 18; les Cythéréensservent
vrl.87. les .{théniens en Sicile, vII, 57.
CorrÂrr, pllce de Laconie, IV, 56. CxrrnloN.ville de la Tétrapoledorienne
counoNN'e' décernée à Brasidas , IV, I. t07; III, e5. t02.
lzt. Cyiter:B', ville de la Propontide, VIIIT
CRANIENs de CéPhallénie, II r 30 33 ; to7; Tinagoras de CYzique YIII,
V. 3ir. 56. ' 6, 39. '
Cneivowlsws de Thessalie, If, 22'
CnrrÉuÉttÈs , fondateur de zancle
vI. {. ' D
CneiÉslcrÈs, SPartiate, Iv' tt.
CnÉttæ, placê d'il'mphilochie, III, 105' DAîMAcrros, Platéen, III, 30.
106. DAiTHos, Lacédémonien, V, 1,9, 2tr,
Cnistoutu, contrée de l\{acédoine, II, Drlr,tcÉtos, Lacédémonien, V, 19, 24.
90. 100. IV. 109. DalrÂGoN. Lacédémonien' III, 92.
cnÉdus, ioi dê Lydie, I, 16. DA,\iorr[ros, SicYonien, IV, 1t9.
cnÈrs.-ile, lI, 9, 85, 92, III' 69, vIIrt DÂNAENS, nom ginéral des'Grees dans
3g: ies crétois fondent Géla, VI' 4' Homere, [, 3.
vli. 57; archers crétois, VI' 25, 43 ; DapHNo$rE. ville d'Ionie. VIII, 23, 31.
meicenâires, VII, 57 ; mer de Crète, DÀRDaNos, ville de I'Hellespont, YIII,
IV,53, v, tI0. t04.
Cnrs.l, (gblfe de), I, t07; II' 69' 83; son DaRleun ( sthtère), monnaie d'or,
entrée. Il. 8ô. vlu. 104.
Cnocrltôtt,'en Étolic, III, 96. Denrui, lils d'ttystaspe, I, l4 ; soumet
CnoMutoll', village de Corinthie, IV, les iles grecques,I. to; combat les
!12. 44. 4ï. Athdniens à trlarathon, VI, 59; Aris-
Cnoprrs'(dans les anciennes éditions, tacoras Ie fuit,. IV. t02l fils dâr-
Cécropie), en Attique' II. l9' taÏerxès. VIII. 5l traite avec les La-
Cnorox-s. ville d'Italie' VII' 35. cédémoniens, VIII, t8, 37, 581 ses
cnusrs, district de Thrace' II, ?9. fils. VItI. 37.
Cutnnssrs des Lacédémoniens' IY, 34. DAscoN. foirdateur de Camarine, VI, 51
CUME. voy. CYME. nom d'une baie près de SYracuset
Cyct-icrs, iles, I.4, 9; colonisées par vI. 66.
les Àthéniens, [, 12; alliées d'Âthè- Dlsivl-tttne, satrapie. I. 129.
nes, II, L DauLrs, ville de Phocide, II' 29; donne
CYcLoPEs, VIr 2. son nom au lossignol. II, 29.
cYDoNrE. ville de Crèt'e, II, 65. DÀupHtNS, machines navales. VII' &t.
CrlrÈue, port des Eléens, I, 3o; II, 841 DÉcÉt lB, en Attique; Ia situation, VII,
86. III, 69, 70, vI, 88. t9; fortifiée Par les PéloPonésiens,
Crrôn, sa conspiration. It 120' l2l. VI , 91 . 93, VII' 18, {9,20; Perte$
CyvÉ. ville dÏolide. III, 3t; VIII' 22' qui en iésultent pour les Àthéniens,
31. t0u; son territoire. VIIIr l0l; vII. 27.28'. Aqls Y commanoe en SOU-
vilie d'Iialie, VI, 4; ile d'Ionie' VlIl' verain,'vIiI, 5, i,l guerre de Décélie,
!tl, L2, 43. VII. 27: VIII.69'
CvuÈs, Acarnanien. II' lo2- DÉssses ïénérâliles ou Euménides,
cyttos'sùtue. promontôire de la Cher- L t26.
sonèse. VIII, t04, 105. DÉirow. temple d'Àpollon en Béotie'
CyNURTE', pays situé entre l'Àrgolide IV. ?6, 8s f fortifié-par Ies Athéniens,
et la Lacônie, IV' 56; sujet de Buerre soi pi'is par les B-éotiens, ttto; ba-
entre les deux PeuPlesrVr 4l. taille de bélion, lV, 93; ses résul-
CTPRU, ile, I, 94r loît 128, tats. V. 14. 15.
CrpsÉre. en Àrcadie, Y,23. DÉrod, uîe âes (yclades; sa purifica-
CrnÈnr, ville de'Libye, I' lt0; VII, 50. lion, I, 8, III, lo4, V, l; tresor des
DES NOIIIS ET DES CHOSES. 569
arrogante, 95; st trahison, son rap- née de h. suerre, 3i; les Àthéniens
nel et sa mort. {28, Pausanias. lils lui imputent leurs souffrances et le
àe Plistoanax,' roi de Lacédénione, mètt*tit à l'amende' ss I il réPond
III. 26, V. 16. avec dignité à ces accusations, 601
PÉ1il, hymne de guerre, I, 50, II, 9I; son ôloÀe,'t sa mort' 65'
IV. 43. VI. 32, YII, 44. S3. PI';nrcr-torrs. LltcerlÉmonien' l\'. I l9'
PÉo,rntros) navllr{.lue lacétiimonien, PrirrrrïnÈs, fbndateul deZanclé' I\'; I04.
VIII, 28, 32, 33, 3$. 4o r sa mot't, ir5. Prinlri:qurs de Laconie, Ir 10I, IIr 25t
Pt1;rAscns, I, 3 ; Pélasges-'lyrséniens, IV, 8. 53, VIII. 6' 2l'
IY. 109. prhr'porns, jeurrcs soldats à Àthones'
PrÎ.asctcow, endroit d'âlhènes, II, 17. IV, 67, vtll, 92.-
PrÎ-É, ile voisine de Clazomènes, VIII, prnrirrÈÉas, peuple de Thessalie, IV,
3{. 78.
PELLÀ, ville de illacédoine, II, PsniÉrors, descendlnts de Persée '
99, I00.
Prr.lùxr. ville d'ÀchaÏe, II, 9, V' I.9.
58'
VIII, 3: 106 i Ies Scioniens de la Pal- pnisrs. distincts des Mède.s, I, to4;
lène'se' disarcnt originaire d'Achaïe, table servic à la mantere de8 Perses'
IV,120. tStll géndrosité dc leurs rois, II, 97:
PELLIclIos, Corinthien, I, 29. tes ltats tlu roi de Perse rlrvagés
PÉrops. Pélopides, I. s. par la peste, lI, 48 I langue Perse,
pÉLopor.rÈse,^nom, division, habitants. I, 138, IV, 50.
colonies, I, 9, {0. t2; Iigine lui_ es+- pndre d'lthènes, II, 47,.58, III' 87-. .
adiacente. Il. 27: les Àthéniens cher- PÉrna, ville dans le territoiredc Rhé-
chênt e s'assûrer'dcs pays-2,
gui entou- sion. VII. 3s.
rent le Péloponèse. Ii, Vr, ss; il Pu'ecrdN. ville de Thessalie, IV' 78.
Dossède une nombreuse ieunesse, II, Ptt,rcnÈs. endroit de Thracc? II. 99.
'8; exemptde la peste, II, 54 ; il jouit pIt-qTr,tts. îrêt,resse de Junon, lV' 133'
dé la libèrte, vII, 7? ; il fournit des Prr,tlÈnb, ancien port tI'Athèrres; mur
soldats mercenaires, IV, 52, 76, VIII, t. l07, II, 13.
orri v aboutissait.'d'Épidamne,
28. pH,r r-rôs, fondalerrr I, 24'
PÉr-onrs, place du territoire del\fessine, Prrarn,'endroit à Clrios, VIII' 24.
IY, 25. PHANoTIÀcIIos, Athénicn, IIr ;0.
PELfasrEs, soldats armés à la.légère; PneNotÉn, ville de Phocide, IV' 76, 89'
leur équibement chez les Athtiniens PrIARax, Lacédémonien, IV, 38'
n'était-pas régulier, IV, 94; un pel- PrtlnNebezu. satrapc perse, I1,67: ap-
taste myrcinien tue Cléon, V, lo. pelte les péloponésiens tlans i'Hel
PENrÉcoN1'onr, vaisseau à' cihquantc iespont, VIII,-t;, 8, 39, 62, 80' 99t
rames, I, l4) VI,43, 103. lo9: ses Iils, VIII,58.
Plloxrur.ls, peuple de TItrace, II, 96, 98. PHÂnNAcus, Perse, Ir l29tIIr 67r Vr l.
PÉr,,rnÉruos, ilc de Ia mer Égée, lII, virr, 6, 58.
89. Pnenbs. en ÉÊvptc,lo4. I,
PÉRAïeuE, district près d'oropos (d'au- Pu,rnseLe, villê-de Thessalie, I, {ll'
tres lisent GraTque), II, 23. IV. 78 i Pharsaliens, II' 12.
PnRDrccas , roi de [lacédoine, se Psrstirrs, ville de Llcic, II' 69, VIII.
brouille avec les Athéniens, I, 5z ; E8.99,108.
ensase les Chalcidéens à se concen- PrtiÂ. ville d'Élide, II, 25, VII, 3l'
tre"ràOlynthe, I, 58; se réconcilie Puri.lôtnNs, anciens habitants de Cor-
avec les Athéniens, II, 29; sa gt'erre cYre. I, 25.
avec Sitalcès, II, 9,i; avec Arrhihée, rnÉlxi général athénien, V, 4.
IV, ?9; fait une deuxième exPidil,ion PnÉ:trctri, lt.69.
dans le Lyncos, IV, {24i sa guerre PrrÉr,rtcreus,' peupli'rent. les iles grec-
contre les Athéniens, Y, 83, VI, 7. oues et eiercèrènt jtdis'la piraterie.
' PÉnIclÈs, commande les Athéniens ii I^. s; aidèrent Darius à subjuguer les
Sicvone et en Acarnanie. I, tlt; fait ifes grccques, I' .161 colonisèrent la
la cbnquète de I'Eubée, it4; soumet Sicile. VI, 2. vallrcus sur mer Par
Samosl 116; son autorité sur Ie Peu- les Aihéniens, I, lor). tl2; assail-
ple d'Athènes, 127; ses talents, 139 ; lcnt les Athéniens en Égypte' I' 110:
prononceun discours avrnt la gucrre, viennent au secours de Samos, - I,
l4ol ses conseils et ses plans, II, 13; 116; une flotte Phénicienne appelêe
irridation des Athéniens contre lui, en Ionie, VIII? 46, 59r 78r 8t, 87r 99t
2l: Drononce I'oraison funèbre des 108,109.
citôyens morts dans la première an- PnÉntcoxtn, Fort d'Ionie, YIII' 34.
580 TABLE ÀTPHABETIQUE
I
PrrÉnÉoxs, de Thessalie, II, 22. II, 93; fermé de chaines et mieur
lunÉuon, Àthénien, II, Oi. gardé, il,
O4; crainte des Athdniens
Plrlrppr, frère de Perdiccas, I, 57,59, à son sujet, VIII, l, 96; les guatre-
II, 95, t00. cents y construisent un fort, 90; ce
prrrirppbi, Lacédémonieh, VIII, t8, fort est démoli. 92; théùtre du pi-
E7,90, rée, 93; alerte'des Àthéniens. 94:
PrrrLocrraRrD,r"s, Lacédémonien, lY, plise du Pirée par les Péloponésiiensi
ilg, V, 19, 21, 2t, ù4. v, 26.
Putr,ocR,lrÈs, général athénien, Y, PrnÉoN, port de la Corinthie, VIII, t0,
tt6. il, t4, 15. 20.
Prur-octÈrr. ses vaisseaux. I. t0, Plsri:nnos,' Athénien, VIII, 49; per-
PrrLroNrE. ville du Pétoponèse. IV. {33. suade aux Athéniens d'abolir la-dé-
v, 52, É8; ses habitaïts rtiliasiensj mocratie, VIII, 53, 54; s'abouche
I, 27, IV, 70, V, 58, 59; son terri- avec Tissapherne, i6; revient àAthè-
toire, Ph^liasie, V,. 88, ils, VI, {0s. nes, 64 I étàblit le goûvernement oli-
PRocÉc, ville d'Ionie, VIII; 3t j ftro- garchique, 65. 68; exhorte les Sa-
céens,'fondateurs dê ltardeillé, I, 13. miens à en faire autant, ?B: est un
PHocÉes, quartier de Léontini, Y, 4. des principaux des quatre-cents, 90;
PHocrDE, province de la Grèce conti- s'enfuit à becélie. sJ.
nentale, voisinede la Béotie, tII, 9ir PIsrsrRArE. tyran d'Athènes, père
1
LIVRE I.
Inffoiluction L'auteur passe en revue les temps primitifs de la Grèce,
afin de prouver que la guerre du Péloponèse a surpassé en impor-
tance toutes les guerres qui avaient précédé, ch. l-xrx. qu'il
s'est proposé dans la rédaction de son ouvrage; méthode-Butet moyens
qu'il a employés pour y parvenir, ch. xx-xxrlt. Épidamne et
Potidée. Événements qui provoquèrent la guerre-du Péloponèse.
Àffaire d'Épidamne; guerre entre Corcyre et Corinthel premier
combat naval, ch. xxrv-xxxr.- Les Corcyréens obtiennent l'alliance
d'Àthènes. Discours des Corcyréens et des Corinthiens, ch. xxx[-
xl,tn. Second combat naval entre les Corcyréens et les Corinthiensl
fin de la guerre tle Corcyre, ch. xrrv-r,v. Défection de Potidée;
combat livré sous les murs de cette ville- et siége commencé par
les Athéniens, ch. Lvr-Lxvr. Lacédémoniens, dans leur as-
semblée ordinaire, déclarent -Les
que Ie traité avec Athènes est rompu.
Discours des Corinthiens. des Athéniens. d'Archidamos et de Sthé-
néIaïdas, ch. lxvlr-r,xxxvtr.-
- Les cinquante ans. Digression sur
la période écoulée entre les guerres médiques et celle du Pélo-
ponèse. Progrès de la puissance des Athéniens; origine et condi-
tions de leur empire, ch. lxxxvitr-cxvllr.
Les Lacédémoniens convoquent une assemblée - Préparatifs tle guerîe.
générale de leurs
alliés, et conviennent avec eux de déclarer la guerre aux Àthé-
niens. Discours des Corinthiens, ch. cxrx-cxxv.- Plaintes et ré-
criminations réciproques des Lacédémoniens et des Athéniens.
Conjuration de Cylon ; sacrilége à expier, ch. cxxvr-cxx\rrr.
-
Trahison et mort de Pausanias, ch. cxxvrrr-cxxxrv.
Thémistocle, ch. cxxxv-cxxxvrrr.
- Exil et fin rle
Ultimatum des Lacédémoniens,
ch. cxxxrx. Les Àthéniens se -décident à la guerre. Discours de
-
Périclès,ch.cxr.-cxr,vr.... .,..e.... 1
LIVRE II.
Premièreanùëe de la guene. Entreprise des Thébains conlre Platéb,
ch. r-vr. Préparatifs et ailiés des deux partis, ch. vu-IX. Les
- -
588 TABIE DES MATIERES.
LIVRE III.
Quatriùne annCe d,e l,a guerre, Troisième invasion de I'Attique par
Ies Péloponésiens, ch. r. Lesbos, excepté Méthymne, se révotte
contre les Athéniens, ch. -u-vr. Expédirions maritimes des Athé-
-
niens contre le Péloponèse, (Eniatles et Leucade, ch. vn.
- Les
Péloponésiens reçoivent les Lesbiens tlans leur alliance: dis{.:ours
des députés de Lesbos, ch. vur-xv. d'une flotte athénienne
-Envoimaritimes
le I'éloponèse, ch. xvr. - Forces déployées par
_contre- -tie
les Àthéniens, ch. xvrr. Les Athéniens commencent le iiége
Mytilène, ch. xvrrr. -
Dans I'hiver, les Àthéniens s'imposent une
première contribution- de guerre et envoient Lysiclès lever le tribut
chez les alliés, ch. xrx. Évasion d'une partie des Platéens assié-
-
TABTE DES MATTÈRES. 589
gés, ch. xx-xxrv.
ch. xxv.
- Envoi du tacédémonien Saléthos à Mytilène,
Cinquième annde d,e la guerre. Quatrième invasion de
I'Àttique -par les Pélcponésiens, ch. xxvr.
ch. xxvrl-xxvlrl.
- Reddition de Mytilène,
Une flotte péloponésienne fait une apparition en
-
Ionie, ch. rxrx-xxxrr.
- Pachès lui donne la chasse, ch. xxxlrt-xxxlv.
-LesIl Athéniens
envoie à Athènes mille Mytiléniens prisonniers, ch. xxxy.
condamnent à mort, tous les Mytiléniens; nouvelle
-
assemblée ù ce sujet, ch. rxxvl. Discours de Cléon, ch. rxxvlI-xl.
-
de Diodotos, ch. xr,r-xlvjrr.
- Discours
tent - LeslesAthéniens
de punir les coupables et rle confisquer
se conten-
terres de Lesbos,
ch. xr,Lx-r,. - Nicias s'empare de }Iinoa, ch. r,t. - Reddition cie
Platée, ch. r,rt. Platéens, ch. r,rtr-rrx.
- Discour.s desles
des Thébains, ch. Lx-rxvlr.
- Réplique
Platéens sont mis à mort et leur
viile rasée, ch. r.xvut. - de Corcl-re, ch. lxrx-rxxxr.
Digression sur les troubles- Sétlition
tle la Grèce, ch. lxxxrr-r.xxxv.
-
d'une flotte athénienne en Sicile, ch. r,xxxvt.
- Bnvoi
Dans l'hiver, recru-
descence tle la peste à Athènes, ch. r,xxxvrr. -Expéclitions des Àthé-
niens en Sicile et cles Rhégiens contre les îles - d'Ilole, ch. lxxxvlrr.
de guerre. Tremblements de terre et inonda-
- Sirième année La
tions sur divers poirrts tle la Grèce, ch. Lxxxrx, Les Athéniens
s'emparent de Messine, ch. xc.
-
- Expédition marilime conlre le
Péloponèse et contre }Iélos, ch. xcr. -- Fondation d'Héraclée-Tra-
chinienne, ch. xcrr-xcrrr. - Expédition malheuleuse de Dénrosthène
eu Étolie, ch. xcrv-xcyrrr. Athéniens contte Locres,
- Expéditiontlesdes
ch. xcrx. - Tentative infructueuse Lacédémoniens et des tto-
liens contre Naupacte, ch. c-crr.
- Dans I'hiver,Guerre
ch. cur. - Purification de Délos, ch. crv.
combats en Sicile,
des Acarna-
niens et des Ambraciotes, ch. cv-cxrv.
-
Àfl'aires de Sicile, clt. cxv.
Eruption de I'Etna, ch. cxvr.
- 135
-
LIVRE IV.
Septième année d"e Ia guerre. Prise de lfessine par les Syracusains.
ch. r. en Attique. Dé-
- Cinquième invasiorr des Péloponésiens
mosthène fortifie Pylos, ch. u-vr. Éon en Chalcidique conquise
et perdue par les Àthéniens, ch. vu. -
Lacédémoniens, ch. vur-rx. - Attaque de Pylos par les
Hararrgue de Démosthène à ses sol-
-
dats, ch. x. ._ Combat sous lesmurs tle Pylos. Une troupe de Lacé-
démoniensbloquée dans i'ile de Sphactérie, ch. xr-xry.-Armistice,
ch. xv-xvt. Athènes, ch. xvrr-xx.
- Discours des Laceùémoniensà
Reprise des hostilités, ch. xxr-xxrrr. Événements militaires en
-Sicile, ch. xxlv-xxv. CIéon preud le- commandement des Athé-
niens à P1'Ios et fait - prisonniers les Lacédérgoniens de Sphacté-
rie, ch. rxr/r-xtr.-Expédition navale des Athéniens en Corinthie,
ch. xlrr-xtv. Nonveaux troubles à Corcl're; massacre du parti
-
aristocratique, ch. xr.vl-xlyru. Prise d'Anactorion par les Athé,
-
-590 TÀBIE DES MÀTIÈRES.
niens et les Àcarnaniens, ch. nm. - Dans I'hiver, arrestation d'un
ambassadeur du roi de Perse par les Athéniens, ch. l. Chios d.é-
mantelée, ch. lr. Huitième année de la guerre, Les - bannis de
-
Mytilène s'emparent d'Antandros, ch. r,n. Les Athêniens font la
conquête de Cythère, ch. uu-1,v.
-
- Prise de Thyréa par les Àthé-
niens, ch. r,vr. Les Grecs de Sicile font Ia paix entre eux.
-
Discours d'Hermoctatès, ch. Lvu-Lxv. -
- Les Athéniens s'emparent
de Niséa et des longs murs de ltégare, ch. r.xvr-rxxrv. ûs re-
prennent Antandros.
-
de Lamachos dans le Pont, ch. r,xxv.
-Revers
des Àthéniens contre la tséotie, ch. rxxvi.
-Entreprise - Brasidas
conduit par terre une armée péloponésienne en'l'hrace, ch. r.xxvtt-
Lxxxr. - Son expédition contre Arrhibéos, roi des LJncestes,
ch. r.xxxrlr. Brasidas s'empare d'Acanthe. Son discours aux
Acanthiens, -ch. lxxxrv-lxxxyr[.
- Dans I'hiver,
fortitent DéIion, ch. r,xxxrx-xcr.-Harangue
Ies Àthéniens
de Pagondas aux Béo-
tiens, ch. xcII. -Dispositions d'attaque, ch. xcur-xcrv.
rl'Hippocratès aux Athéniens, ch. xcv. -Harangue
-tsataille rle Délion; défaite
des Athéniensl prise de Délion par les Béotiens, ch. xcvi-cr.-Iha-
sidas s'empare d'Àmphipolis, ch. crl-cvnl. -- Ses progrès sur ie
littoral de Ia'lhrace, ch. crx.- II plend Toroneet Léclthos, ch.cx-
cxvl. Ia ylueme. 'l'rêve entre -{1liùrres et Lacé-
- Neut;ième année deDéfection
démone, ch. cxvrr-cxrx. de Scione et de llendé soutenue
-
par Ilrasidas malgr'é la trêve, ch. cxx-cxxrrr. Secoude expétlition
de tsrasitlas et de Perdiccas contre Àrrhibéos,- ch. cxrrv-cxxvrrr.
Les Àthéniens reprennent }Iendé et, assiêgent Sciurre, cir. cxxrx- -
cxxsr. Perdiccas se réconcilie âvec les Àthénielis, ch. cxxxrr.
-
Les 'fhébains dénrantèlent 'l'hespies. Incenrlie du temple rle Jutron -
à Argos, ch. crxxrrt. Dans I'hiter, conrbat tles .triarrtiuéens et
-
rles 'I'égéates, clrap, cxxxtv. Teirtirtive de Blasirias srrr Potidée,
ch. cxxxv. - .... . r. 194
LIVRE V.
Diæièrroe annde de La guerre. Les Àthéniens expulsent de leur lle les
Déliens, ch. r.
- Cléon reprend Torone, ch. rr-nr.- Àmbassade
des Athéniens en Sicile, ch. rv-v. CIéon marche contre Âmphi-
polis, ch. vr-vrrr. - Harangue de - Brasiclas, ch. rx. Bataille
d'Amphipolis; mort de Cléon et de Brasidas, ch. x-xr.- - Dans
I'hiver, Ramphias part de Lacédémone avec des relrforts destinés à
I'armée de Thrace ', Ies nouvelles pacifiques I'engagent à rebrousser
chemin, ch. xu-xrir. de paix, ch. xrv-xv[.- Traité
. de paix entre Àthènes- Préliminaires
et Lacèdémone, ch. xvlrr-xx.-Cléaridas
refuse de rendre Amphipolis, ch. xxr.
Lacédémone, ch. xxrr-xxrv. - Alliance d'Athènes et de
0nzième année de Ia guerre. Ob-
servations chronologiques sur- Ia ùurée de la guene du Péloponèse,
ch. xxv-xxvi.-I,es Àrgiens se mettent.à la téte d'uneligue opposée
TABLE DES MATIÈRES. 59l
aux Lacédémoniens, ch. xxvu-xxvrrr. entre dans la
- Mantinée
ligue d'Argos, ch. xxrx.- Les Lacedémonierls essayent inutilement
d'engager Corinthe et Ia Béotie dans Ie traité de paix conclu par
eux aveo Athèrres, ch. xxx. Les Éléens, les Corinthiens et les
- d'Argos, ch. xxxl.- Les Athéniens
Chalcidéens entrent dans Ia ligue
reprerrnent Scione. Les Tégéates et les Béotiens refusent d'accéder
à la ligue d'Argos, ch. xxxrr. Expédition des Lacétlémorriens
contre Parhasie, ch. xxxlrt. -
Récompenses accordées aux soldats
-
rle Brasidas; dégradation des prisonniels de Splractérie, ch. xxxrv.
Prise de Thyssos par les Diens, ch. xxxv. Dans I'hiver, intri-
-gues des éphores pour rom1)re la paix, ch. - xxxvr-xxxvrrr.
Lacédémouiens concluent une alliance séparée avec les Béotiens, - Les
clr, xxxrx. de la guerre. Pourparlers entre
- Douz'iètnech.annë,e
Àrgos et Lacédémone, xr-xlr. rasent Panacton
-Les Béotiens
avant de le rendre aux Athériiensl ceux-ci, ilrités à ce sujet contre
les Lacédémoniens, concluent une alliance avec Argos, Mantinée et
Élis, ch. xlrr-xlvrr, - Corinthe se réconciiie avec J,acédémone,
ch. xlvru.- I)émêlés entre les É,léerrs et les Lacédémoniens au
sujet de Lépréon, ch. xlm-1.-Dans.I'hiver, défaite desHéracléotes
I par les (Etéens, cir. i.i. Treiriètne année de lo guene. Expé-
, tlition d'Àlcibiatle dans le- Péloponèse, ch.lrr. Guerre entre Argos
I et Épidaure, ch. Lnr-Lrv.- Dans l'hiver, les - Lacédémoniens en-
roient des secours aux Épidaurieltsl pour ce motif, les Athéniens
| ,Iéclarent le traitê, rompu, ch. r,vr.'-- Qttaforrième année rle la
1 luerrl. Expédition des Lacédémoniens contLe Ârgos ; trêye de
i quatre mois, ch. Lyrr-Lx.
- Ileprise tles hostilités. Les Argiens
slemparent d'Orchomène et menàcent Tégée, ch. lxr-r,xu.- Les
, Lacédérnoniens marcheut au secours des Tégéates, ch. Lxtrr-Lxrv.
de Nlantinée; victoire des Lacétlémorriens, ch. rxv-r,xxrv.
-Bataille
Hostilités cntre Àrgos et Épidaure, ch. r,xxv. Dans I'hiver,
r -paix et alliance des Lacétlémoniens et des Argiens,-ch. r,xxvr-lxxrx.
de la ligue d'Argos, ch. r,xxx-l,xxxr.
- Dissolution
année de tra guerre. ltévolution démocratique à Argos;- Quinztèrne
alliance
rle celfe ville ar,ec Athènes. ch. lxxxrr.- Dans I'iriver. exnédition
des Lacédémoniens contre Àrgos et des Àrgiens contrje Piilionte,
clr. rxxxnr. Seixième année de la guerre. Expédition des Àthé-
lriens corrtre- l'île de IIéIos, ch, r,xxxrv. entre les
- Conférence
députés athéniens et les MéIiens, ch.lxxxv-cxrrr. Siége de Mélos,
ch. cxrv. -
- Ir,ntreprises diverses des Argiens, des À1héniens, des
Lacédénroniens et des Corinthiens, ch. cxv.-_ Dans I'hiver, prise
dp ll:lélos par les Àthéniens; crueL traitemeut inf)igé à cette ville,
clt. cxvr.. ...... 263
LIVRE YI.
:
ch. rxxrr'.
- Les S.t'racusains se fortifient, ch. rxxv. - Àmbassad
des deux partis à {lamarinel discours d'Hermocratès et d'Euphémos
ch. rxxvr-r.xxxvrr. - Corinthe et Lacédémone décident I'envoi d,
secoul's à Syracuse, ch. Lxxxvtrr.-Discours d'Alcibiade, ch. r.xxxlx
xcrr.
- Gylippe est désignè pour aller prcndre le commandemen
des Syracusains, oh. xcrrl.- Dir-huitiènte année de la guerre. En
treprises partielles des Àthéniens et des Lacédémoniens. ch. xcrv
xcv.-Les Àthéniens s'établissent sur les Épipoles et entreprenuen
Ie siége de Syracuse, ch. xcvr-xcvrr.
- Ils commencent I'investis
sement de Ia place; les Syracusains cherchent irrutilement à s''
--Gylippe arrive en Italie avec des ren
opposer) ch. xcvlu-crrr.
forts, ch, crv. Les Lacédémoniens envahissent I'Argolide; le
-
Àthéniens ravagent les côtes de Laconie I rupture ouverte de I
paix, ch. cv.. . . 3l
LIVRE VII.
Gylippe arrive à Syracuse par lliméra; il prend le fort de Labdalon
ch. r-rtr.- Les Syracusains élèvent un mur à travers les Épipoles
Ies Athéniens fortiûent le Plemmyrion, ch. rv.
- Deux
terrel dans le premier les Syracusains sont vaincus,
combats su
dans le seconr
vainqueurs, ch. v-vr.- Àruivée de la flotte corinthienne à Syracuse
ch. vrr.- Niciasdemande des renforts àAtlrènes, ch. vrlr.-Expé
TABLE DES M^TIÈRES. 593
dition des Âthéniens contre Amphipolis, ch. rx. I'hiver, la
Dans
-
dépêche de Nicias parvient à Athènes; son contenu, ch. x-rv.
-Eu-
rymédon et Démosthène sont envoyés en Sicile avec des renforts,
oh. xvr-xvnr. Din-neutsième anné,e de 10, guerre. Les Lacédémo-
niens entrent- en Attique et fortifieut Décélie, ch, xlr. Envoi
d'une flotte athénienne sur les côtes du Péloponèse, ch. - xx.
-
Gylippe engage les Syracusains à tenter une bataille navale, ch. xxr.
Attaque du Plemmyriôn par terre e[ par mer; Gylippe s'empare
-des forts; la flotte syracusaine est repoussée, ch. xtn-xxrv.- Les
Syracusains envoient douze vaisseaux en Italie, ch. xxv,
- Les
Athéniens fortifient un promontoire en Laconie vis-à-vis de Cythère,
ch, xxvt.
- Des Thraces mercenaires pillent la ville de llycalessos,
ch. xxvll-xxx.-Démosthène prend des troupes à Corcyre, ch.xxxl.
-ch.Les Sicules interceptent un renfort destiné aux Syracusains,
xxxu.- La Sicile entière, excepté Agrigente et les alliés d'A-
thènes, se coalise avec Syracuse. ch. xxxrrr.- Combat navaI dans
le golfe de Corinthe, ch. xxxrv. Démosthène et Eqrymédon en
Italie, ch. xxxv.- Deux batailles- navales dans le grand polt de
Syracusel dans la seconde les Athéniens ont le deqsousl ch. xxxvr-
xlr.- Démosthène et Eurymédon arrivent au camp, ch. xlrr, -
Attaque nocturne des Épipoles; défaite des Àthéniens, ch. xrnr-xlv.
Syracusains appellent de nouveaux secours de Sicile, ch.xlvr.
-Lesconséil de guerrà-tenu pai les généraux Athéniens, ch. xI.vrr-
-xr,Ix.
- Les Athtiniens, sur le point de partir, sont retenus par une
éclipse de lune, ch, L-LI.- Gland combat sur terre et sur merl
défaite des Àthéniens, ch. Lrr-Lrv.
- Leur abattement; espérances
des ennemis, ch. rv-r,vl.- Énumération des alliésdes deux partis,
ch. lvu-rvlu. - Fermeture tlu port de Syracuse, ch. lrx, Les
Àthéniens abanrlonnent Ieurs lignes sur tef(e et se préparent- à un
combat naval , ch. lx. Harangue de Nicias, ch.r,xt-r,xrv. Pré-
paratifs des Syracusains,- ch. LXy. Harangue de Gylippe, ch.- lxvr-
-
l,xvIu.-Nouvelle exhortation de Nicias, ch. rxrx.-Dernier combat
navall déroute des Àthéniens, cit. LXx-LXxr.-Ils prennent le parti
de se retirer par telrel ruse d'Hermocratès pour les arrêter,
ch. Lxxll-Lïxrv.
Lxxvr.
- Évacuation du camp par les
Discours de Nicias, ch. lxxvn.
Athéniens, ch. rxxv-
Retraite des Àthéniens,
-
ch. r,xxvrlr-Lxxx.- -
Capitulation de Dénosthène, ch. Lxxxr-Lxxxrr,
Massacre de la division de Nicias âu passâge de I'Assinaros; Ni-
-cias se rend à Gylippe, Lxxxrlr-Lxxxv. Mort de Nicias et tle Dé-
-
mosthène; tliste sort des captifs, ch. r.xxxv-r,xxxvn. 374
LIVRE VIII.
onsternation d'Àthènes à la nouvelle du désastre de Sicile, cbap. l.
I'hiver de la dix-neuvième année, effervescence générale
-desDans
Grecs pour prendre part à la guerre, chap. u. Expédition
-
69tr TABTE DgS MAflùRES.
DITTIOI\[NAIRE
UNIVERSEL
DH TÀ VIH PRATIOUN
A LA VILLE ET A LA CAMPATNE
TONTENÂNT
É\ MÀTIÈBE
PAR G. BtrIEZE
i-- A ncicn élève d norrnale su périeure, a nci en chef tl'i nstitution à parisr'
e l'.École-
auteur de divers ouvrages de sciences et rl'éducltion.
I]N BEÀU V{}LIJIIIE TN,TND IN.8 I}E I89O TÂG[S, Â DBUX COTOTNIS.
-3-
quel les choses n'ont pas oncore été considérées, c'est la
science pratique de la vie. S'il importe quo personne ne reste
complétement étranger aux notions générales des sciences hu-
maines, il n'est pas moins important que chacun cohnaisso
exactement, les moyens de satisfairo à toutes les exigences ds
sa condition, à tous les devoirs de la société. Il y avait là la
matièro d'un livre utile à faire: c'est ce livre dont nous ànnon-
çons aujourd'hui la publication sous le titre de : Di'ctùonnaite
unixersel ile la vie Ttralique à lauille età Ia campagne.
Le titre seul de ce[ ouvrage indique déjà suflisammont et la
pensée qui I'a fait entreprendre et le but éminemment utils
gu'on s'est proposé d'atteindro.
Réunir dans le plus commode des cadres, celui d'un dic-
tionnaire, et sous Ia formo la plus favorable aux recherches,
c'est-à-dire la forme alphabétiquo, la connaissanco exacte de
[ous ]es intérêts et de tous les devoirs de la vie; mettre à la
portée des lecteurs toutes les notions usuelles, tous los rensei-
gnements utiles dont ils ont journellement besoin I indiquer co
qu'ils doivent fzrire dans toute espèce de circonstances I leur
éviter des pertes de temps qu'enlralnent les inccrtitudes, los
démarches inutiles, les embarras de tout genrel répondre aux
millo questions qu'on se pose tous les jours et qu'on adresso
souven[ à dix personnes sans pouvoir obtenir une solution
satisfaisante; fournir enfin à chacun un guide stlr et fidèle qui
le metto en état de faire ses affaires lui-même et de résoudre,
Bans autre peine que cello d'ouvrir un livre, toutes les difficul-
tés qui Éio renciontrent dans ls cours ordinaire de la vie, tels
gont en peu do mots les avantagos qui peuvent recommander
cotte nouvelle publication à I'attention des classes diverses do
la société.
Propriétaire ou locataire d'une maison de ville ou do cam-
pagne, d'un appartement, d'uno ferme, d'un bois, on a souvent
à rédiger ou à signer un bail sous seing privé, à donner des
quittances, à demander des réparations, à fairo constater un
délit forestier ou un délit do chassel mais la plupar[ du temps
on ignoro la manière de procéder dans ces diverses circon-
stances, la forme dans laquelle les actes doivent êtro rédigés,
les obligations qu'ils imposent, los formalités qu'ils oxigent,
les frais qu'ils peuvent entralner. Veut-on obtenir une conces-
Bion d'eau, une concession do minesl s'assurer la propriété
d'une æuvre littéraire ou artistique, prendre un brevet d'in-
vention, se fairo délivrer un passe-port, un permis de chasso?
On eo demande souvent à qui il faut s'adresser et dans quelle
é.:i
1:i::,!
'Jl-.
-L-
Ë
F
l.r
forme.
- S'agit-il d'une déclaration ds naissance 0u d0
de la célébration d'un mariage, d'un engagement militaire, d'un
décès,
F,,.
placemen[ de fonds, de la constatation d'un incendie? Nou-
h
vefles obligations, nouvelles formalités, nouvelles démarches
I,! également embarrassantes.
- Un père, uno mère de famille
recherchent-ils quels sont les avantages, les inconvénients et
I les conditions d'une carrière, d'une profession pour un lils?
guels sont pour de jeunes enfants les soins d'hygiène les plus
:..,1
:jt#i:
A I,A llÛilB TIBRAIRIB.
LITTTiRaTURES Érn..r.ncERES.
(A 3 fnanes 60 coutlmos i,t volmc.)
;;fll
IITTI,]RATURES ANûIENNBS.
(Â û francs 5|l) centlmes lê solumG.)