Sédimentologie: 202748RWE - COJAN - Book Page I Mardi, 30. Juillet 2013 5:34 17
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Sédimentologie
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Isabelle Cojan
Maurice Renard
Sédimentologie
3e édition
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Illustration de couverture :
Brice Canyon, USA © J.-P. Cojan
Avant-propos XI
VI SÉDIMENTOLOGIE
Conclusion 64
Conclusion 115
5.2 Les formes construites par l’action d’un écoulement fluide (bedform) 121
5.2.1 Les écoulements en milieu aquatique 123
5.2.2 Le cas particulier des courants de marée 130
5.2.3 Effets de l’action du vent 139
Conclusion 176
VIII SÉDIMENTOLOGIE
Conclusion 291
Conclusion 428
10.5 Les bassins associés aux collisions : les bassins d’avant-pays (foreland) 442
10.5.1 Les mécanismes de la déformation 442
10.5.2 L’organisation des séries sédimentaires dans les bassins d’avant-pays 443
X SÉDIMENTOLOGIE
Conclusion 455
Bibliographie 459
Index 461
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AVANT-PROPOS
Sédimentologie
• Les deux premiers chapitres insistent sur la complexité des conditions régnant
à la surface de la Terre du fait de sa position dans le système solaire et des circu-
lations atmosphériques et océaniques.
• Les deux chapitres suivants (chapitres 3 et 4) sont consacrés aux processus
physico-chimiques qui contrôlent la production et le transport des sédiments que
ce soit sous forme particulaire ou soluble.
• Le chapitre 5 traite de la sédimentation détritique dans les milieux aquatiques
ou aériens sous l’action des agents tels que courants, marées, vent et gravité.
• Le chapitre 6 aborde les sédimentations biochimiques : carbonates, sulfates,
évaporites, matière organique.
• Le chapitre 7 illustre la diagenèse à partir de trois sujets : les mécanismes phy-
sico-chimiques, les spécificités environnementales (vadose/phréatique, néritique/
pélagique, confiné/ouvert) et l’influence de la nature des sédiments.
• Le chapitre 8 après une description rapide des méthodes géophysiques pré-
sente la construction des modèles de faciès et de dépôt et leur intégration dans le
cadre de la stratigraphie séquentielle.
• Le chapitre 9 est consacré à des exemples de milieux de dépôts tant en
domaine silico-clastiques que carbonatés : milieu fluviatile, éventails sous-marins,
plates-formes carbonatées et récifs, séries pélagiques. La validité des modèles de
faciès et l’empreinte des variations du niveau de base sur l’organisation de ces
séries sont discutées.
• Le chapitre 10 aborde l’interaction de la sédimentation et du contexte géody-
namique à partir des grands types de contextes structuraux.
Nous souhaitons qu’en parcourant cet ouvrage, le lecteur prenne conscience
de la nécessité d’une observation fine des faciès et d’une confrontation systémati-
que des théories et concepts aux objets géologiques : seule démarche permettant
une remise en cause des résultats, évitant ainsi le dogmatisme inhérent à toute
conceptualisation.
XII
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MACHINE
SÉDIMENTAIRE :
LA 1
LE CLIMAT TERRESTRE
Sédimentologie
contrôle les mouvements des plaques lithosphériques. Ce flux thermique1 est sus-
ceptible de variations géographiques importantes, il est en moyenne plus faible
dans les boucliers continentaux que dans les régions volcaniques (points chauds)
et dans la croûte océanique où il peut atteindre 0,6 W.m–2 au niveau des dorsales.
Cette source interne (4,2.1013 W) reste cependant négligeable devant la source
externe, l’énergie solaire, dont la puissance totale est de l’ordre 7,1.1017 W. Le
soleil émet un rayonnement électromagnétique de courtes longueurs d’ondes
(λ ≤ 4 μm) essentiellement dans le domaine du visible (42,4 %) et du proche infra-
rouge (48,4 %).
La constante solaire correspond à l’énergie incidente reçue, par unité de temps, sur un
disque, placé perpendiculairement au rayonnement solaire, à la distance moyenne Terre-
Soleil. Cette « constante » fluctue entre 1 365 et 1 372 W.m–2 (Fig. 1.1) en fonction des
variations de la rotation du Soleil, du développement des taches solaires et du cycle d’activité
solaire (11 ans). Compte tenu du rapport des surfaces entre un disque et une sphère le flux
moyen susceptible d’être disponible par unité de surface terrestre est égal à la constante
solaire moyenne (1 368 W.m–2) divisée par 4 soit 342 W.m–2
1370 300
Rayonnement solaire
200
1365
Taches
solaires 100
1360 0
1980 1985 1990 1995
Années
La quantité d’énergie solaire qui arrive sur Terre dépend cependant plus des para-
mètres de l’orbite terrestre que du fonctionnement solaire (Fig. 1.2). Ainsi le flux
solaire passe de 1 410 W.m–2 au périhélie (le 3 janvier actuellement) à seulement
1 320 W.m–2 à l’aphélie (4 juillet). À l’échelle d’une année, ce n’est pas la distance
Terre/Soleil, qui d’ailleurs varie assez peu, qui détermine l’intensité de l’ensoleillement
mais l’inclinaison de l’axe de rotation de la Terre par rapport au plan de l’écliptique
(obliquité = 23˚5). Ainsi nous sommes plus près du Soleil pendant l’hiver de l’hémis-
phère Nord que pendant l’été (Fig. 1.2). Sur une échelle de temps plus longue, le
contraste climatique saisonnier sera d’autant plus marqué que l’obliquité sera forte.
1. On exprime souvent le flux thermique en HFU (unité de flux de chaleur, Heat Flux Unit) qui
vaut 1 μcal.cm–2.s–1 soit 4,18.10–2 W.m–2.
2
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23°5
AUTOMNE
Solstice d’été
PRINTEMPS
(21 juin)
Équinoxe de Printemps
Trajectoire de l’orbite
Figure 1.2. – La position de la Terre au moment des différents solstices et équinoxes : défi-
nition des saisons.
Les équinoxes correspondent à une position sur l’orbite (point vernal) où l’axe de rotation
de la Terre est perpendiculaire aux rayons du Soleil (la durée du jour est égale à celle de
la nuit puisque le cercle d’illumination passe alors par les pôles). Les solstices correspon-
dent à une situation où l’angle de l’axe de rotation de la Terre par rapport au cercle d’illu-
mination est maximal, le jour est alors soit le plus long (solstice d’été) soit le plus court
(solstice d’hiver) pour l’hémisphère Nord.
2. Une partie de l’énergie solaire (4.1020 cal/an) est stockée par les processus photosynthétiques.
3
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Sédimentologie
ATMOSPHÈRE
165
30 Conv
67 40 ection
350 324
30 Effet
de 24
TERRE 390 78
serre
Cha OCÉA
168 ng N
de p ements
hase
Figure 1.3. – Le bilan thermique du système Terre-atmosphère (toutes les valeurs sont en
W.m–2).
4
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Basse latitude
B
A
5 % réfléchi
Flux incident
S2 D2
Surface
95 % absorbé
de la S1 D1
Terre
Haute latitude
Flux incident
33 % réfléchi
Atmosphére
67 % absorbé
5
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Sédimentologie
C
400 Sommet de
l’atmosphére
F l ux sol ai r e ( W/m 2 )
300
300 100
Flux solaire
Bila n r ad iati f (W/m 2 )
incident
I nt e ns it é ( W /m 2 )
250 50
200 E x c édent
0
Déf ic it
150 Flux réfléchi
– 50
100
– 100
50 B
A
0
0° 10° 20° 30° 40° 50° 60° 80°N 0° 10° 20° 30° 40° 50° 60° 80°N
Latitude Latitude
Dans ce transfert de chaleur vers les pôles (Fig. 1.7) la part des circulations atmos-
phériques est prépondérante aux hautes latitudes tandis que les circulations océani-
ques sont opérantes aux basses latitudes. Sans ces circulations, qui jouent aussi un
rôle capital en sédimentologie, le climat terrestre serait beaucoup plus contrasté car
les variations géographiques et saisonnières seraient plus importantes.
6
202748RWE_COJAN.book Page 7 Mardi, 30. juillet 2013 5:34 17
(1015 watts)
6
3 Atmosphère
Ocèan
1
–1
0° 30° 60° 90°N
Latitude
Pour les ondes longues, il existe, de plus, d’énormes différences entre les
terres et les mers en ce qui concerne l’amplitude de la variation diurne/nocturne
du flux infrarouge sortant (pratiquement nulle pour les océans, très forte au
niveau des déserts). Ce phénomène intervient aussi à une échelle de temps plus
longue, l’océan présentant un volant thermique plus grand que celui des con-
tinents rétrocédera la chaleur emmagasinée avec retard. Ainsi l’hémisphère nord
(surtout continental), rétrocède pratiquement toute la chaleur emmagasinée au
cours de l’été boréal pendant la même saison. Par contre l’hémisphère sud, sur-
tout maritime, rétrocède la chaleur emmagasinée pendant l’été austral, en
grande partie avec retard au cours de l’hiver austral (été boréal). Ce phénomène
provoque une dissymétrie des écarts de températures saisonniers entre les deux
hémisphères.
Sédimentologie
Les cellules de Hadley (Fig. 1.8 et 1.9) sont situées aux basses latitudes nord et
sud. Dans les régions équatoriales, l’ensoleillement important réchauffe l’air, très
chargé en vapeur d’eau, qui s’élève verticalement créant une zone dépressionnaire
aux pluies abondantes et régulières toute l’année (vers un kilomètre d’altitude, il y
a condensation de la vapeur d’eau). C’est la zone de convergence intertropicale
(ZCIT, le « pot au noir » des marins). L’air sec se refroidit et retombe de part et
d’autre de l’équateur au niveau des zones tropicales, créant ainsi une zone de hautes
pressions (anticyclones). Au niveau du sol, l’ascendance des masses d’air provoque
Front Cellule
polaire polaire
Vents
Ch
L L L d’ouest
Ceinture
H 30° de hautes
H H pressions
subtropicales
ALIZÉS DE N. E.
Cellules Zone de
de Hadley L C A L M E S ÉQUA T O RIAUX 0° ZCIT convergence
intertropicale
ALIZÉS DE S. E.
Ceinture
de hautes
H H pressions
H 30° subtropicales
L L
Vents
d’ouest
Ch
aud
Fro Vents
id polaires
d’est
8
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une aspiration qui donne naissance à des vents réguliers, les alizés, déviés vers
l’Ouest par la force de Coriolis. La ZCIT se déplace au cours de l’année en fonction
du maximum d’insolation ; suivant les régions elle se situe entre 5˚ et 25˚ de latitude
nord au mois de juillet et entre 5˚N et 20˚S au cours du mois de janvier. Dans la
zone intertropicale, le franchissement de l’équateur par les alizés qui en résulte,
détermine le phénomène de la mousson qui a un impact important quant à l’ali-
mentation en eau de l’Asie du Sud-Est (Fig. 1.10).
Les cellules polaires, situées aux hautes latitudes, où l’ensoleillement est fai-
ble, sont liées à un autre mécanisme : c’est le refroidissement des masses d’air en
altitude qui est le moteur principal en créant une branche descendante associée à
une zone de basses pressions où les précipitations sont abondantes. Cette diffé-
rence de moteur des cellules de convection explique la variation de l’épaisseur de
la troposphère entre les zones équatoriales et polaires (Fig. 1.9).
Les cellules de Ferrel sont les cellules intermédiaires des latitudes moyennes.
Beaucoup plus complexes, elles sont séparées des cellules polaires par une zone
de très fort contraste thermique entre les masses d’air : le front polaire. Comme
les forces de Coriolis augmentent avec la latitude (zéro à l’équateur, maximum au
pôle), les vents sont relativement peu déviés aux basses latitudes (cellules de
ÉQUATEUR PÔLE
Cellule 9 km
Cellule
de Hadley
de Ferrel
Cellule
Polaire
BP HP BP
9
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Sédimentologie
Hadley) tandis qu’il tend à se former des vortices dès les latitudes moyennes créant
ainsi des cellules cycloniques et anticycloniques dont le déplacement au cours
de l’année règle le climat des régions tempérées et rend le transfert de chaleur
vers les pôles beaucoup plus complexe.
À ce régime général de vents réguliers s’ajoutent des vents locaux ou régionaux
par exemple le mistral et la tramontane qui soufflent du nord vers la Méditerranée.
Ces vents rendent très fluctuant le climat des régions tempérées où s’affrontent
tout au long de l’année les influences tropicales et boréales (voir chapitre 1.4).
La température de l’air est aussi influencée par celle de l’eau océanique, dépen-
dante elle-même des courants marins. L’influence adoucissante du Gulf Stream
(Fig. 2.11, 2.20 et encart 2.13) est bien connue en Europe occidentale alors qu’à
l’inverse le courant du Labrador refroidit les côtes canadiennes, d’où le contraste
de température hivernale entre Paris (49˚ de latitude nord, température moyenne
d’hiver +5 ˚C) et Québec pourtant situé plus au sud (46˚N, température moyenne
d’hiver – 9 ˚C).
En haute altitude, le gradient de pression entre les zones équatoriales et polai-
res définit des isobares grossièrement parallèles à l’équateur, il en résulte au-dessus
de la tropopause, une circulation très différente. L’air s’écoule sub-parallèlement
aux isobares, ce qui impose aux masses d’air équatoriales de faire plusieurs fois le
tour de la Terre avant d’atteindre les régions polaires.
Au niveau du front polaire, l’affrontement des masses d’air chaud méridionales et des
masses d’air froid polaires provoque une chute importante de l’altitude de la tropopause. Il
en résulte un très fort gradient de pression qui engendre des vents d’ouest violents : les « jet
streams » (Fig. 1.9) qui peuvent atteindre des vitesses de 400 à 500 km/h. Cette configuration
est intégrée dans les plans de vol transatlantique des compagnies aériennes pour bénéficier
de l’aide de ces vents (gain d’environ une heure sur ce trajet) et à seulement 9 km dans le
sens inverse pour ne pas avoir à trop lutter contre.
Sédimentologie
ment se traduit localement par une alternance de phases MJO actives « humides »
avec un développement nuageux et des précipitations abondantes et de phases
inactives qui « assèchent » l’atmosphère. Au cours de la phase active de MJO les
précipitations locales sont d’au moins 25 % plus importantes que durant la phase
négative.
La bonne connaissance de ces variabilités climatiques spatio-temporelles et sur-
tout la capacité à les intégrer dans les modélisations climatiques sont des enjeux
majeurs pour comprendre les projections climatiques, les mécanismes mis en jeu et
les réponses différentielles régionales au forçage du climat par les gaz à effets de
serre. Le lecteur intéressé pourra consulter avec profit les publications de Cassou et
Guilyardi (2007 et 2011) sur les modes de variabilité et le changement climatique3.
1.4.2 La mousson
Du fait de son importance socio-économique et sédimentologique, il convient
de détailler le phénomène de la mousson (Fig. 1.10). C’est un processus de brise
de mer/brise de terre à très grande échelle entre l’océan et le continent indien.
D Insolation
ÉTÉ ZCIT forte
Équateur
BP
Surface HP
continentale
A chaude Océan froid
A Insolation
HIVER faible
Équateur
ZCIT HP
D Surface BP
D
continentale
A froide Océan chaud
3. Voir le livre blanc Escrime (étude des simulations climatiques) et l’abondante bibliographie
associée sur le site www.escrime.ipsl.jussieu.fr/livre-blanc.
12
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Dès 1895, Gilbert utilisait une ébauche de cette théorie pour expliquer les fluctuations de
la sédimentation pélagique du Crétacé supérieur du Colorado (États-Unis) en postulant
qu’une alternance marnes/calcaires (Fig. 6.24, 9.67, planche couleur 8) représentait un cycle
climatique.
13
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Sédimentologie
Cône de 23,5
°
e
précession N ip tiqu
Écl
23,5°
Équateur
Sédimentologie
radiative reçue par la Terre durant ces saisons astronomiques. Pour l’hémisphère
Nord il propose pour la saison chaude :
2
Qc (en joules) = (T/4).S0/a2).(r2/ 1 – e ).(π + 2 sin ε)
Et pour la saison froide :
2
Qc (en joules) = (T/4).(S0/a2).(r2/ 1 – e ).( π − 2 sin ε)
avec T = durée de l’année sidérale, S0 = constante solaire, r = rayon de la
Terre, a = grand axe de l’ellipse, e = excentricité et ε = obliquité. Ainsi dans cette
formule les seules variables sont l’excentricité et l’obliquité.
Cependant, ce qui importe c’est l’insolation par unité de temps et plus une
saison donnée sera longue moins l’intensité radiative par unité de temps (jour par
exemple) sera importante. Donc plus une saison sera courte plus on pourra la
considérer comme chaude, plus elle sera longue plus on pourra la considérer
comme froide (une même quantité d’énergie étant répartie sur un temps plus ou
moins long).
Milankovitch a proposé une formule simple pour calculer la différence de durée
(D en jours) entre la « saison chaude » et « la saison froide » :
D = 465e × sin ω
où e est la valeur de l’excentricité et ω celle de la précession (angle par rapport
au Soleil entre l’équinoxe et le périhélie, Fig. 1.14). Le terme e.sinω est souvent
appellé index de précession, il décrit le lent mouvement de la position des équi-
noxes et des solstices sur l’orbite terrestre (Fig. 1.12).
Du fait que l’axe de rotation de la Terre décrit un cône (cône de précession, Fig. 1.11), les
positions des points γ et γ’, qui correspondent respectivement aux équinoxes de printemps et
d’automne et qui définissent les saisons (Fig. 1.2 et 1.12), se déplacent sur l’orbite terrestre
en sens inverse du mouvement annuel de la Terre. Il faut 21 000 ans pour que le point γ
occupe la même position. Il en résulte que les saisons peuvent avoir des durées différentes
par combinaison de l’excentricité et de la précession des équinoxes. En effet, conformément
à la seconde loi de Kepler, les saisons ont des durées proportionnelles aux aires balayées par
le rayon vecteur. Si l’orbite terrestre est circulaire, la durée des saisons est égale (les surfaces
S1, S2, S3 et S4 restant égales quelle que soit la position du point γ correspondant à
l’équinoxe de printemps, Fig. 1.12A). Si l’orbite est une ellipse, la durée des saisons va
dépendre de la position du point γ donc de la précession climatique (angle γ-soleil-périhélie).
Dans la configuration de la figure 1.12B, on aura par ordre de durée croissante l’hiver,
l’automne, l’été et le printemps.
Équinoxe d’automne
Terre
ne
om Et
ut é
S1
A
Solstice
Soleil S4 d’hiver Soleil
Périgée Apogée
Hi
S2
ve
r Solstice
S3 Terre
d’été
P rin te m ps
A B Équinoxe de
print emps
16
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γ′
(22 décembre) h A E
Configuration S
(4 janvier) Pe Ap (4 juillet)
actuelle
H
P
e (21 juin)
γ
(20 mars) Terre
P H
S
– 11 500 ans Pe Ap
E A
γ′
Terre
γ′
A E
S
– 22 000 ans Pe Ap
H P
γ
Terre
Figure 1.13. – Diverses configurations des solstices et des équinoxes et durées des saisons
« astronomiques » chaudes (en gris) et froides (en blanc) résultantes (modifié d’après Berger
1992 et Foucault 1993).
La précession, combinée au mouvement de rotation sur l’écliptique, fait que la position des
équinoxes et des solstices se déplace lentement sur l’orbite terrestre au cours des temps.
Un cycle complet dure en moyenne 21 000 ans. De ce fait, le solstice d’hiver qui est actuel-
lement très proche du périhélie, était proche de l’aphélie il y a 11 000 ans. La distance Terre-
Soleil au moment du solstice d’hiver a donc varié de plus de 5 millions de km durant ce
temps. Ap = Aphélie, Pe = Périhélie, S = Soleil, T = Terre, A, H, P et E sont les initiales des
saisons, γ est la position du point vernal (équinoxe de printemps) dont la flèche pointillée
indique le sens du déplacement, γ’ = équinoxe d’automne. Configuration actuelle : préces-
sion ω = 100,4˚. Configuration il y a 11 000 ans : précession ω = 270˚, durée maximale de la
saison froide. Configuration il y a 22 000 ans : précession ω = 90˚, durée maximale de la
saison chaude (configuration qui correspond au maximum des glaciations car l’intensité de
la saison chaude est alors plus faible).
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Sédimentologie
A Soleil
Terre
Périhélie
⊃ Angle de précession
Équinoxe
(mars)
D (en jours)
30
20
10
0
– 10
– 20 B
– 30
0 25 50 125 150 225 250 325 350
Angle de précession ( en degrés)