Enseignement de Spécialité Histoire Des Arts
Enseignement de Spécialité Histoire Des Arts
Enseignement de Spécialité Histoire Des Arts
Pour inscrire les élèves dans la perspective d’une relation autonome aux œuvres et aux formes
artistiques qui les ouvre aux autres, l’acquisition d’un corpus de connaissances est
indispensable. Celle-ci s’appuie sur une expérience esthétique et sur une démarche de
questionnement aussi larges que possible des œuvres et des formes artistiques. L’histoire des
arts apprend aux élèves à voir, à entendre, à expérimenter sensiblement ces œuvres et ces
formes artistiques, afin de mieux penser le monde qui les entoure et de devenir des citoyens
autonomes et critiques dans une société saturée d’images, de sons, et de traces du passé, dont
ils seront les dépositaires.
Tenant compte des acquis antérieurs des élèves dans le cadre de la scolarité obligatoire,
l’histoire des arts au lycée porte sur les grandes formes d’expression artistique qui constituent
le patrimoine et l’actualité artistiques de l’humanité, en France et dans le monde : arts visuels
(peinture, sculpture, photographie, estampe, dessin, illustration et bande dessinée, etc.),
architecture, design, arts décoratifs, , urbanisme et art des jardins, , musique, cinéma, danse,
arts du spectacle, etc. Elle tisse des liens étroits avec la culture littéraire portée par
l’enseignement des lettres. Elle permet ainsi la constitution d’un ensemble partagé de
références artistiques à valeur universelle. Elle favorise également l’éveil d’une sensibilité
avertie grâce à la familiarité avec les œuvres et les formes artistiques disponibles concrètement
dans l’environnement immédiat de chacun.
L’enseignement de l’histoire des arts au lycée est confié à une équipe de professeurs de
différentes disciplines (arts plastiques, musique, histoire et géographie, lettres, philosophie,
langues, etc.) titulaires de la certification complémentaire en histoire de l’art ; un membre de
L’enseignement s’appuie sur le partenariat avec des institutions et des services culturels
(musées, centres d’art, théâtres, opéras, salles de concert, bibliothèques, archives, etc.), ainsi
qu’avec des structures ou associations habilitées. Dans le cadre du volet culturel du projet
d’établissement, le conventionnement avec un musée ou une structure patrimoniale peut, sans
exclusive, concrétiser et pérenniser ce partenariat.
Compétences travaillées
Les objectifs généraux de cet enseignement pour la formation des élèves peuvent être
regroupés en trois grands champs de compétences :
des compétences d’ordre culturel, destinées à donner à l’élève les repères qui construiront
son autonomie d’amateur éclairé :
connaître une sélection d’œuvres emblématiques du patrimoine mondial, de l’Antiquité
à nos jours, comprendre leur genèse, leurs codes, leur réception, et les motifs pour
lesquels elles continuent de nous concerner et à nous affecter ;
acquérir des repères culturels liés à l’histoire et à la géographie des civilisations, qui
permettent une conscience des ruptures, des continuités et des circulations ;
maîtriser un vocabulaire permettant de s’exprimer spontanément et personnellement
sur des bases raisonnées.
Situations d’enseignement
Les professeurs placent au cœur de leur travail le contact direct avec les œuvres, dans leur
matérialité et leur environnement, afin de favoriser une approche sensible et subjective tout en
mettant celle-ci en tension avec des analyses historiques plurielles qui permettent une certaine
prise de distance. Dans ce cadre, toute interprétation, toute mise en contexte supposent de
comprendre comment une œuvre est réalisée d’un point de vue matériel, d’en faire
l’expérience concrète et de la décrire.
étudier de manière approfondie au moins une œuvre d’art visuel originale, non sous
forme de reproduction mais devant celle-ci ;
visiter au moins un bâtiment ou un ensemble architectural ;
assister au moins à un spectacle ou à un concert.
Le professeur insiste sur les outils méthodologiques disponibles, non pas à travers un propos
abstrait mais toujours par l’exemple. Chaque œuvre ou forme artistique peut ainsi être saisie
selon cinq modalités :
Avec l’aide des professeurs documentalistes, les élèves sont invités à exploiter les ressources
documentaires disponibles, en particulier celles offertes par les technologies de l’information et
de la communication. Ils sont initiés à la critique et à la hiérarchisation des sources.
En histoire des arts, le plaisir fait partie intégrante du rapport aux œuvres. Pour cela, l’élève
doit pouvoir faire des choix. Apprendre à justifier ceux-ci passe autant par une approche
L’enseignement de spécialité d’histoire des arts en classe de première est organisée autour de
deux entrées complémentaires :
Cette partie du programme, qui peut être articulée à une ou plusieurs des études thématiques,
occupe au moins quinze heures, et vingt heures au plus, évaluation et sorties non comprises.
Elle favorise l’autonomie et l’engagement personnel des élèves par la réalisation d’un projet.
Les élèves sont répartis en petits groupes, chacun ayant une responsabilité propre dans le
cadre d’un projet de classe. Celui-ci repose sur des visites ou rencontres réalisées à proximité
de l’établissement : exposition, visite d’un musée ou bien d’un lieu patrimonial, ou encore
d’une institution culturelle, rencontre des acteurs ou des artistes qui y sont associés. Ces
rencontres favorisent la découverte de domaines aussi variés que la conservation, la
restauration, l’archéologie, la recherche et la diffusion des œuvres, mais aussi la création
artistique, l’urbanisme et l’architecture, la scénographie d’exposition ou la muséographie. Elles
permettent aux élèves d’éprouver les pratiques de ces professionnels dans les différents
domaines artistiques et culturels. Une importance particulière est accordée à la fréquence des
échanges avec les structures de proximité.
Le projet peut s’inscrire dans une des opérations nationales pilotées par le ministère de la
Culture, en partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale (par exemple, « La classe,
l’œuvre »), ou des opérations régionales en partenariat avec les autorités académiques.
Il importe que cette action se fonde sur l’appétence des élèves et recoure le plus possible à leur
initiative, pour construire leur confiance en eux-mêmes et susciter leur intérêt.
Sont privilégiées les situations et activités qui favorisent le positionnement des élèves en tant
Études thématiques
Cette composante du programme de Première est organisée en six thèmes, traités séparément,
permettant d’explorer les grandes questions liées à la création artistique :
I. les matières, les techniques et les formes : production et reproduction des œuvres
uniques ou multiples ;
II. l’artiste : le créateur, individuel, collectif ou anonyme ;
III. les lieux de l’art : musées, institutions, événements ; leur histoire, leur organisation,
leurs limites, etc. ;
IV. la réception de l'art : commanditaires, critiques, public, postérité ;
V. la valeur économique de l’art : le marché, l’économie, leurs lieux et leurs acteurs ;
VI. la circulation des œuvres et les échanges artistiques.
Les professeurs traitent ces six thèmes dans l’année. Pour chaque thème, ils s’appuient sur une
œuvre principale et un corpus limité d’œuvres complémentaires de natures diverses, de même
période ou de périodes différentes selon les choix de l’équipe. Au sein de chaque thème, une
démarche chronologique ou rétro-chronologique peut être adoptée. L’équipe varie les
démarches, en s’interdisant absolument d’inscrire la progression annuelle dans un unique
déroulé chronologique et en veillant à inclure l’étude d’œuvres d’aujourd’hui ou la rencontre
avec des artistes.
Deux au moins de ces thèmes s’appuient sur une œuvre principale relevant des arts visuels ; un
d'entre eux au moins s’appuie sur une œuvre principale relevant du patrimoine bâti, de
l'architecture ou de l'urbanisme ; un d’entre eux au moins s’appuie sur une œuvre principale
relevant de la musique ou de la danse.
L'évaluation en histoire des arts accompagne les apprentissages. Des bilans réguliers sont
également proposés, qui gagnent à être conçus et corrigés le plus souvent possible de façon
collégiale. Les évaluations doivent prendre des formes variées et s'appuyer sur des exercices de
natures diverses qui entraînent les élèves à argumenter de façon personnelle, à l'oral comme à
l'écrit, et les préparent aux exigences de l’enseignement supérieur :
dossier issu d’une recherche documentaire associant maîtrise des outils et entraînement
à la sélection et hiérarchisation des sources (enregistrements visuels ou sonores,
exploitation de témoignage, imprimés, sites internet, etc.) ;
commentaire guidé (problématisé) par écrit mettant en relation un ensemble restreint
d’œuvres et documents ;
prise de parole organisée mais sans support écrit devant un groupe, à partir d’une
œuvre, d’un ensemble d’œuvres ou d’une thématique ;
commentaire écrit d’une œuvre, guidé ou non par un questionnaire ;
dissertation dont le sujet sera articulé avec le programme limitatif (les thématiques du
programme) ;
développement d’un projet individuel ou collectif (reportage, site, blog, etc.).
Il est attendu de l’élève qu’il soit capable, en fin de première, de rédiger à l’écrit ou d’exposer à
l’oral un commentaire organisé d’une œuvre ou d’une production artistique.
Ce carnet ne se réduit pas à un simple cahier de cours ; il permet d’entraîner l’élève à réunir,
avec un souci de synthèse et de rigueur, des notes de cours, des recherches ou comptes rendus
d’expériences personnelles sous des formes diverses, et une sélection de documents pertinents
sur les questions traitées en classe.
Le carnet de bord n’est pas évalué en tant que tel mais fournit à l’élève le matériau d’exposés
ou de dossiers qui pourront être évalués.