53 BC 10 Ad 5884 F
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53 BC 10 Ad 5884 F
Le commerce
interbranche
et
intrabranche
Année
universitaire
2008/2009
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Introduction Générale.
Interbranche.
Conclusion Générale.
Bibliographie.
3
Introduction Générale
conduit une économie ouverte à exporter les biens pour lesquels elle dispose d’un
avantage comparatif, et à importer exclusivement ceux pour lesquels elle est vouée à un
4
présence d’économies d’échelle, la différenciation du produit, la structure imparfaite des
marchés… comme déterminants des flux simultanés d’échanges au sein des branches.
Cependant, ces nouvelles analyses des flux d’échanges internationaux, en particulier les
travaux empiriques sur les réseaux d’échanges bilatéraux (H. Linnemann (1966), D.L.
Phan (1972)) nous ont toujours convaincu de l’existence d’un commerce international
branche (tels que : F. wolter (1980), R.E. Caves (1981),…), aussi bien que des recherches
destinées à lui conférer un support théorique (tels que : H.G. Grubel et P.J. Lloyd (1975),
distingue du commerce interbranche pour lequel il y’a soit importation, soit exportation
commerciaux internationaux portant sur des produits issus de branches différentes ; Or,
la plus grande part des échanges mondiaux de biens et de services est un commerce
du commerce intra-branche ?
5
Section N°1 :
6
Le commerce Intrabranche.
7
Le rôle des économies d’échelle (la taille du marché sur laquelle exerce une firme
devient une variable décisive de sa compétitivité).
Les stratégies de différenciation (chaque firme cherche à proposer un produit qui
n’est pas identique à ceux de ses rivales, et à acquérir ainsi une sorte de
monopole en raison de l’attachement des consommateurs un produit spécifique) 1.
( Xi Mi) Xi Mi *100
I
( Xi Mi )
Xi = exportation du produit i
Lorsque l’intra–branche est intense dans une branche, la valeur des exportations
est proche de celle des importations et le solde est voisin de zéro. Plus l’indicateur I
est proche de 1. Et les échanges intra–branche sont élevés. A l’inverse, si, pour la
plupart des branches, il y a peu de flux croisés, les soldes sont très différents de zéro
et I est proche de zéro. L’intra–branche est alors faible et le pays a un commerce de
complémentarité2.
1
Jean louis MUCCHELLI : Relations économiques internationales
HACHETTE Supérieur ; 4éme édition 2005.
2
Jean louis MUCCHELLI : Relations économiques internationales
8
Tableau 1 _ Coefficients d’intra–branche par pays
Source : MUCHIELL J.L. et F.MAZEROLLE, « Commerce intra–branche et intra produit dans la spécialisation
internationale de la France », Revue économique, vol. 39, n°6, 1988, novembre. pp. 1193-1217 .
Ce type d’échanges concernant surtout les pays développés, la plupart des études
portent sur le groupe de l’OCDE. On constate que les nations européennes, en particulier
la France et le Royaume-Uni, possèdent des indicateurs d’intensité d’intra-branche
nettement supérieurs a ceux des Etats Unis et du Japon (tableau 1). De plus, le
phénomène, qui s’est fortement développé entre 1960 et la fin des années 70, connaît
une croissance moindre depuis.
N o t e : Les pays sont classés parmi les pays où les échanges intra–branche sont «élevés» ou «faibles»
selon que la part de ces échanges est supérieure ou inférieure à 50 pour cent des échanges
manufacturiers totaux en moyenne sur les périodes indiquées, et parmi ceux où tes échanges intra–
branche sont «croissants» ou «stables» selon que ces échanges ont augmenté de plus ou de moins
de 5 points de pourcentage entre la première et la dernière période, comme indiqué dans la
dernière cotonne.
Source : Calculs effectués par l’OCDE (voir encadré VI.1 pour plus de détails) sur la base des statistiques
du commerce international de l’OCDE.
11
similaires. Les produits manufacturés relativement évolués qui font appel à de nombreux
composants et/ou procédés peuvent aussi plus facilement bénéficier des avantages
d’une production répartie entre plusieurs pays.
Parmi les pays dans lesquels les échanges intra-branche se sont développés le plus
rapidement au cours des années 90, on trouve quatre « économies en transition»
d’Europe orientale : la Hongrie, la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie (partie
supérieure du tableau 2). Tous ces pays se caractérisent par des entrées importantes et
croissantes d’investissement direct étranger au cours des années 90, en particulier en
provenance d’Allemagne. L’entrée soutenue d’investissement direct étranger va
entraîner une délocalisation croissante des activités de production des entreprises
multinationales dans ces pays. Sous l’effet des évolutions intervenues dans ces pays et
de l’augmentation régulière de ses investissements directs à l’étranger au cours des
années 90, l’Allemagne a aussi enregistré une augmentation relativement rapide de ses
échanges intra–branche au cours des années 90.
Le Mexique a connu lui aussi une augmentation rapide des échanges intra–branche
depuis la fin des années 80 (partie supérieure du tableau 2. Cette évolution s’explique
par l’importance de ses relations commerciales avec les Etats-Unis, encore renforcées à
12
la suite de la mise en œuvre des diverses étapes de l’Accord de libre–échange nord–
américain. En termes de catégories de produits, les deux principales exportations des
États–Unis vers le Mexique, à savoir les équipements et appareils électriques et les
véhicules automobiles, sont aussi les exportations les plus importantes du Mexique vers
les Etats-Unis. L’élimination des barrières tarifaires et le niveau relativement bas des
coûts de main-d’œuvre au Mexique ont conduit à la création d’une multitude d’usines
désignées sous le nom de «maquiladoras », sous contrôle étranger, situées dans la zone
frontalière avec les Etats–Unis et se consacrant à des opérations de montage et de
réexportation. Ces activités sont concentrées dans le domaine des TIC, dont relevait plus
de la moitié de la production totale des maquiladoras en 2000.
La plupart des pays qui se caractérisent par des échanges manufacturiers intra–
branche relativement faibles et stables (dernière partie du tableau 2) sont également
ceux où les produits non manufacturés occupent une place prépondérante dans les
exportations totales. Le faible poids des échanges intra–branche semble donc tenir au
fait qu’une forte proportion des exportations de produits manufacturés de ces pays se
compose généralement de produits relativement peu transformés obtenus à partir des
matières premières dont le pays dispose, et que les opérations de transformation
correspondantes ne se prêtent pas à une division entre différents pays4.
5
Jean louis MUCCHELLI : Relations économiques internationales
HACHETTE Supérieur ; 4éme édition 2005.
14
Section N°2 :
Les explications de l’échange
Intrabranche.
15
L’appréhension empirique du commerce intra-branche a contribué à renouveler
l’analyse théorique des échanges internationaux. Trois stades peuvent être distingués
dans ce renouveau :
D’où le résultat suivant : Plus les pays sont semblables, c’est-à-dire plus ils sont
également développés, et plus « la gamme des exportations est identique ou incluse
dans la gamme des importables ».Les échanges s’effectuent entre pays semblables et
pour des produits comparables ou proches.
Linder voit dans le commerce de produits similaires entre pays semblables la preuve
de la non-pertinence de la théorie des proportions de facteurs ; à ses yeux, l’analyse
d’Heckscher-Ohlin peut tout au expliquer les échanges entre des pays très différents
comme les pays développés et les pays en voie de développement.
Quelles que soient les faiblesses de l’analyse de Linder, force est constater qu’elle a
influencé tout un nouveau courant d’analyse qui a développé des approches en termes
de concurrence imparfaite.
A- la demande
8
Bernard GUILLOCHON ; « Economie Internationale », 3ième édition ; DUNOD, 2001 ; pages 130 à 134.
17
Soit un pays où les consommateurs désirent consommer un seul type de bien (D). Leur
satisfaction s’accroît quand ils acquièrent une variété supplémentaire de biens D, quel
que soit le nombre de variétés déjà possédées. Chaque variété a le même poids dans la
fonction d’utilité d’un consommateur et tous les consommateurs ont la même fonction
d’utilité, c'est-à-dire les mêmes préférences.
Pi * W
P1 + P2 +….+ P5
D’après (9), plus le prix Pi augmente, plus la quantité demandée diminue, et plus
le revenu w du travailleur augmente. Si le prix Pi varie seul (les prix des autres variétés
restant fixés et w aussi), le dénominateur de (9) varie très peu, surtout si le nombre n de
variétés est élevé. L’augmentation de Pi de 1% entraîne donc une diminution de la
quantité demandée de i d’environ 6%, compte tenu de l’exposant -6 de Pi au
numérateur. Autrement dit, l’élasticité de la demande d’une variété par rapport à son
prix sera désormais considérée comme égale à -6.
La demande totale adressée au marché pour cette variété i est égale à la demande
individuelle multipliée par le nombre des consommateurs, supposé ici égal à 9000 :
Pi * 9000 w
Pi + P2 + …..+ Pn
18
L’élasticité de la demande globale par rapport au prix Pi est égale à -6, comme celle de
la demande individuelle.
La firme qui produit la variété i se trouve sur un marché de monopole, puisqu’elle est
seule à offrir cette variété. Sa recette marginale (obtenue sur la dernière unité vendue)
est égale à Pi (1+ 1/élasticité) = 5/6 Pi
(11).
B- la production
Toutes les variétés sont produites avec la même technologie, une technologie qui
n’utilise que du travail, et qui est caractérisée par des rendements croissants à l’échelle.
La production d’une variété nécessite une quantité fixe de travail (travail d’organisation,
de nettoyage, de gardiennage) et une quantité variable proportionnelle au niveau
produit. La quantité de travail étant mesurée en hommes-années, on supposera que le
travail fixe est de 10 et le travail variable de 1/360 (soit 5 heures de travail, une année
en comportant 1800). On a donc :
360
(12)
Le salaire annuel par travailleur étant supposé égal à 90000 DH, le coût total en travail,
étant évalué en DH est égal à :
360
360
19
Quant la quantité produite augmente, le coût moyen diminue constamment,
d’après (14), ce qui provient des rendements croissants à l’échelle, eux-mêmes liés à la
présence d’un input fixe en travail :
C- l’équilibre d’autarcie
La firme qui produit la variété i maximise son profit donc vend au prix
correspondant à l’égalisation entre la recette marginale donnée par (11) et le coût
marginal donné par (15). On a donc 5/6 Pi = 250 DH. Le prix du bien (D) de la variété i
vaut donc :
Pi = 6/5 * 250 DH
Comme la fonction de demande est la même pour toutes les variétés, toutes les
firmes sont caractérisées par la même fonction de recette marginale, celle de la relation
(11). Les techniques de production étant également les mêmes pour toutes les variétés,
le coût marginal d’un bien (D) quelconque est de 250 DH. Toutes les firmes égalisent
recette marginale et coût marginal. Le coût de toutes les variétés de bien D est donc de
300 DH.
Par ailleurs, il n’existe qu’une firme par variété produite. Par ce que le profit réalisé
par la firme est nul. Si, en effet, le profit était positif, d’autres firmes chercheraient à
produire la même variété et cette offre supplémentaire ferait baisser le prix. Le prix de
300 DH correspond donc à un profit nul. Il est égal au coût moyen donné par (14).
L’égalisation entre le prix et coût moyen correspond à une quantité produite annuelle
d’une variété quelconque de 18000 biens D.
10 + 1 * 18000 = 60 travailleurs
360
Comme le nombre total des travailleurs est de 9000, le nombre de variétés produites est
de 9000/ 60 = 150
Soit deux pays semblables au pays décrit ci-dessus. En autarcie, chacun produit
150 variétés différentes de D au prix de 300 DH l’unité, avec 9000 travailleurs.
Nous supposons qu’étant fabriquées dans les pays différents, ces variétés ont des
caractéristiques différentes, malgré la similitude parfaite de taille et de techniques de
production.
20
Si les pays décident d’échanger, chaque consommateur se trouve désormais
choisir entre un plus grand nombre de variétés. Chaque firme vend sur son marché
domestique et sur le marché étranger et fixe toujours son prix de façon à égaliser
recette marginale et coût marginal. Ce dernier vaut toujours 250 DH et la recette
marginale vaut toujours 5/6 Pi ce qui correspond encore à un prix de 300 DH. De plus,
chaque firme réalise un profit nul, pour éviter toute entrés, et la quantité produite de la
variété i est telle que :
Le nombre de variétés produites par chaque pays est toujours de 150, puisque le
nombre de travailleurs par pays est toujours le même (9000) et la quantité produite de
chaque variété aussi (18 000). Ainsi, chaque consommateur achète annuellement une
unité de chacune des 300 variétés désormais disponibles.
2-3- Conclusion
21
L’exemple qui vient d’être développé a une portée générale. Il montre que deux
pays ayant les mêmes dotations factorielles, utilisant les mêmes technologies à
rendements d’échelle croissants pour produire les biens différenciés, seront conduits à
échanger, malgré leur parfaite similitude dans les conditions d’offre. Cet échange de
variété. Il apporte, par rapport à l’autarcie, un gain pour chaque individu qui préfère
Section N°3 :
22
Les critiques de l’Intrabranche et le
commerce Interbranche.
produits distingués est élevé), plus l’indicateur s’abaisse, ce qui prouverait que l’intra-
branche est une illusion statistique ; il est exact que l’indicateur diminue lorsque la
nomenclature s’affine car beaucoup de pays (au moins parmi les pays industrialisés)
possèdent des sortes de monopoles à l’exportation pour des produits bien particuliers ; il
reste que la comparaison des pays les uns par rapport aux autres, dans une
des flux croisés pour en inférer que le pays exporte et importe des produits de même
qualité a fait l’objet de critiques, car, pour certains, rien ne prouve que les flux
enregistrés dans une même classe statistique concernent des biens qui possèdent des
biens regroupés dans une même classe statistique sont fabriqués avec des techniques
très proches, voire identiques, leur commerce reposant sur des différences assez
production des biens regroupés dans une classe ne sont pas plus proches, en moyenne,
que les techniques de production des biens appartenant à des classes différentes. Ainsi
HOS) porterait sur des biens technologiquement différents semble-t-elle pour moins,
fragile.
entre deux pays est constitué à la fois d’échanges interbranches (blé contre voitures) et
niveaux de développement assez proches. Ceci montre que la thèse des dotations
factorielles et les thèses fondées sur la recherche par les consommateurs de produits
Aujourd’hui, la conception qui recueille plus de suffrage est celle selon laquelle les
pour expliquer les échanges de biens complémentaires. Tandis que les comportements
24
de demande et les économies d’échelle déterminent le commerce de produits
intégrant la production d’un bien homogène (possédant les mêmes caractéristiques chez
les deux partenaires) et d’un bien différencié (à variétés différentes chez les deux
montrent que le bien homogène ne fait pas l’objet d’échange intra-branche et est
exporté par le seul pays qui dispose, en termes relatifs, du facteur le plus utilisé dans la
voitures (différenciées) avec du travail et du capital. Le blé est plus utilisateur de capital
et A est mieux doté en capital. A exporte vers B une valeur de 100, et B exporte vers A
contrepartie, à cause de son avantage pour la production des voitures, n’exporte que
des voitures. Une partie de l’échange est interbranche (40 de blé contre 40 de voitures)
et s’explique par les dotations et l’autre partie est intra-branche (60 de voitures contre
25
26
Conclusion Générale
L'existence de déterminants aux échanges autres que ceux invoqués par la théorie
traditionnelle, c'est à-dire ceux engendrant des écarts relatifs de coûts (technologie,
était une remise en cause radicale du principe des avantages comparatifs. Cette idée
comparé ne se limite pas au niveau très agrégé des seules branches. Ainsi, l'intensité
des échanges intra branches n'exclut pas l'existence de spécialisations fortes au sein
27
même de la branche sur des gammes plus ou moins fines de produits. D'autre part,
parce que les développements les plus récents de la nouvelle théorie du commerce
suscite. Il n'y a donc pas opposition mais plutôt complémentarité des deux approches.
plus que seule la prise en compte de ces nombreux courants peut fournir des éléments
marchandises que le commerce entre deux pays est constitué à la fois d’échanges inter
proche.
28
Bibliographie
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Bernard GUILLOCHON; « Economie Internationale », 3ième édition ; 2001 ; DUNOD
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