La Communication Événementielle
La Communication Événementielle
La Communication Événementielle
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© Dunod, 2017
11 rue Paul Bert, 92240 Malakoff
www.dunod.com
ISBN : 978-2-10-076557-7
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Table
Couverture
Copyright
Introduction
CHAPITRE 1
La planète événementielle
I Histoire de l’événementiel
2. La culture événementielle
II Le marché de l’événementiel
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1. Le marché
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4. L’évolution du marché
CHAPITRE 2
Qu’est-ce qu’un événement ?
I Stratégie événementielle
2. Le concept événementiel
II Formats événementiels
1. Convention
2. Soirée
3. Présentation produit(s)
5. Autres formats
6. Événementiel sportif
7. Luxe et événementiel
1. Public interne
Concevoir un événement
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I Le brief
II Le rough
1. L’utilité du rough
III La recommandation
1. La reco parfaite
2. Le wording événementiel
CHAPITRE 4
Produire un événement
4. Budgéter un événement
1. La logistique
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2. Le planning
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3. La régie
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4. Le plan d’implantation
5. La feuille de route
6. Le déroulé et le conducteur
5. Privatiser un lieu
IV Le réceptif
1. Traiteurs et chefs
2. La gastronomie
4. La déco florale
CHAPITRE 5
La scénographie événementielle
1. La déco/le mobilier
4. La multisensorialité
II Les animations
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1. Le reveal
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2. Les animations
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CHAPITRE 6
Les acteurs de l’événementiel
I Les métiers
II Les prestataires
3. Les people
CHAPITRE 7
L’événementiel 2.0
I Culture et tendances
3. Les tendances
Les topos
Introduction
Entre mythe et réalité, l’événementiel est un domaine qui fascine mais reste encore
inconnu pour la plupart des individus. Il véhicule beaucoup d’idées reçues, souvent fausses
pour la plupart. Faire de l’événementiel serait facile et « fun ». Presque tout le monde
serait ainsi capable d’organiser un événement. Mais de quel type d’événement parle-t-
on ? D’une petite fête avec quelques ballons et coupes de champagne ou d’une mise en
scène aux couleurs d’un groupe du CAC 40, destinée à marquer les esprits pour des
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milliers de personnes, intégrant une centaine d’artistes et des nouvelles technologies ?
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CHAPITRE 1
La planète événementielle
I Histoire de l’événementiel
L’événementiel a toujours existé. Les hommes se sont toujours retrouvés pour célébrer ou
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consommation ont posé les bases de la communication actuelle. Les grands magasins
parisiens, qui vont développer de nouvelles techniques publicitaires, ancrent l’événementiel
dans sa version moderne avec la création de mises en scène attractives et spectaculaires
pour leurs clients. La communication est le miroir de la société et de son époque dans ses
aspirations, ses goûts, ses tendances. Le monde a changé. Le marketing a pris le
pouvoir ; une certaine innocence et une absence de rigueur budgétaire ont disparu.
L’événementiel traduit aussi ces évolutions et a suivi une tendance constatée dans le
monde de la musique, du cinéma, bref dans tout champ d’expression créative nécessitant
financement. On conçoit aujourd’hui un projet artistique pour des lecteurs ou des
spectateurs, de même on réalise un événement pour des invités ciblés. Les événements
des années quatre-vingt qui se voulaient avant tout festifs, sans réel cadre ni stratégie,
ont laissé la place à un événementiel très structuré. L’événementiel, devenu
communication événementielle, s’est tout simplement et pleinement professionnalisé au fur
et à mesure des années. L’argent ne se dépense plus sans compter : le monde des
budgets dépassés, des projets signés sur une ligne ou par quelques mots, de mises en
scène fantasmagoriques où carte blanche était donnée à des scénographes
intransigeants, est révolu. Aujourd’hui, tout est marketé. On contrôle tout, on compte
chaque sou, on débat et on évalue chaque idée une dizaine, une vingtaine de fois, si ce
n’est plus.
2. La culture événementielle
L’événementiel a une culture, une histoire, des images qui sont restées dans la mémoire
collective de ses acteurs d’aujourd’hui. Comme dans tout domaine, l’événementiel
comporte des références incontournables, des projets phares qui ont inspiré ou continuent
d’inspirer. Les Tambours du Bronx de La Grande Parade de Jean-Paul Goude, réalisée le
14 juillet 1989, sont toujours là 25 ans après, pour la commémoration des 70 ans de la
libération de Paris sur la place de l’Hôtel de Ville. À notre époque, rares sont les idées de
rupture, c’est-à-dire les idées totalement novatrices et inédites, jamais encore
envisagées. Toute création s’inspire de concepts ayant existé sauf qu’ils sont recyclés,
adaptés, modernisés et personnalisés. Néanmoins, scénarisations et scénographies
événementielles provoquent toujours étonnement et enthousiasme. Qu’il soit destiné au
grand public ou à un public privé, l’événementiel n’a cessé d’évoluer avec une grande
créativité et attractivité, avec des projets et des formats de natures différentes :
expositions spectacles réinventant la notion de parcours muséographique, scénographies
pharaoniques occupant entièrement l’avenue des Champs-Élysées, mises en scène de
défilés de mode dialoguant avec des monuments historiques, installations mêlant
technologies de pointe et interactivité, soirées immergeant les invités dans un univers à
360 degrés, etc. |
Pour quiconque souhaite produire des projets sur la planète événementielle, il est
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essentiel de se plonger dans l’observation ou l’étude d’événements réalisés. Regarder
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derrière soi permet la connaissance d’un domaine et de sa culture, ancre dans son
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présent et délivre l’expertise nécessaire pour penser son avenir et devenir acteur de tout
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premier plan de ce domaine. Cette implication est nécessaire, au même titre qu’un
musicien partage sa vie entre l’apprentissage de son instrument et l’écoute d’un maximum
de musiques pour développer sa culture musicale, tout comme un comédien dévore des
textes, va constamment au cinéma ou au théâtre, suit tout ce qui touche de près ou de
loin à la culture de son domaine. L’événementiel est assez riche et attractif, souvent
singulier et exceptionnel, pour que tous ceux qui commencent à parcourir son histoire s’y
intéressent passionnément, voire en deviennent accros.
Événements célèbres
certains, apocalyptique pour d’autres avec un brin de décadence, réunissant 1 500 personnes et accueillant
une population bigarrée d’artistes, de performers, de personnages costumés pendant laquelle il était possible
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de participer à la démolition de l’hôtel avant qu’il ne fasse peau neuve. Le concept continue aujourd’hui de
fasciner avec ce chaos scénarisé entre champagne, parcours artistique, plaisir de la destruction et rencontres
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surprenantes, cette mixité entre inconnus et stars américaines, ministres de la République, femmes en
infirmières, clowns, hommes à la mode Grand Siècle, le tout au rythme de la techno.
II Le marché de l’événementiel
1. Le marché
2. Industrie.
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3. Chimie/pharmacie/cosmétique.
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4. Informatique/bureautique/télécom.
5. Commerce/grande distribution.
L’événement interne, touchant donc la population d’une entreprise, occupe toujours une
part importante du marché, avec environ 40 % des événements déclarés. Depuis
quelques années, on note globalement une baisse des événements entre 50 et
500 personnes, au profit d’événements de moins de 50 personnes et de plus de
500 personnes.
également une plateforme sur l’événementiel, devenue d’ailleurs en 2015 le salon MICE
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Connect Bedouk.3
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CA agences en 2015
4. L’évolution du marché
Marché tendu, compétition accrue, délais de réponses toujours plus courts, nécessité
d’une extrême réactivité. À cela s’ajoute une contradiction : on constate depuis quelques
années un vrai frein à la créativité et à la scénarisation des projets événementiels, bien
que les clients disent la rechercher. Les choix d’un projet se prennent à plusieurs au sein
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d’une même entreprise avec un management à plusieurs têtes, ce qui complique les
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On constate une tendance à la reprise qui s’est amorcée en 2014, suite aux différents
soubresauts économiques survenus ces dernières années. Les événements destinés à la
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population interne d’une entreprise résistent mieux : en temps de crise, les annonceurs ont
toujours eu le besoin de réunir leurs collaborateurs pour les rassurer, les informer, les
fédérer. Aujourd’hui, pas d’euphorie mais une stabilisation du marché certes dans un
contexte difficile. La société de conseil et d’études marketing et économiques Coach
Omnium a réalisé une enquête pour connaître l’impact des attentats du 13 novembre 2015
à Paris sur le marché des séminaires et conventions. Avec à peine 3 % des
commanditaires qui ont annulé leurs manifestations prévues, le marché de l’événementiel
a plutôt bien résisté (à la différence d’autres secteurs).5
La vie de chacun s’est vue bouleversée par le digital dans son quotidien. De la même
manière, la révolution numérique a profondément transformé l’événementiel. Le digital n’a
pas fait disparaître ce qu’était un événement mais l’a enrichi en lui donnant plus d’ampleur
et en le prolongeant. On ne fait plus de l’événementiel comme avant. Le social media est
devenu partie intégrante de tout événement à l’instar d’un traiteur, d’un lieu, d’un décor,
etc. Il ne s’agit plus simplement de toucher un public en live à un instant T, mais d’élargir
l’auditoire sur la toile, de prolonger une rencontre et un dialogue avec ceux qui n’ont pas
directement assisté à l’événement. Selon son type et selon son public, qu’il soit interne ou
externe, un événement développe un versant numérique adapté, avant, pendant et après
l’instant T de l’événement proprement dit.
Par exemple :
• Créer une interactivité originale et spécifique avec un public ou une communauté.
• Déployer des techniques nouvelles de géolocalisation.
• Développer des techniques originales de marketing viral.
• Créer des produits de gamification (inspirés de codes du monde des jeux vidéo).
• Mettre en place des dispositifs de live streaming.
• Proposer des supports innovants de live social media (community wall, social wall…).
• Installer des process digitaux de ROI (retour sur investissement) plus précis pour
mesurer l’impact d’un événement.
• Revisiter des animations classiques du monde de l’événementiel grâce au numérique et
aux nouvelles technologies (livre d’or, arbre de vœux, fresque géante, close-up, jeux
d’écrans…) ;
• Etc.
Les événements se veulent aujourd’hui tous connectés et interactifs : ils amplifient
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l’expérience vécue pour les participants. Faire de l’événementiel aujourd’hui, c’est faire du
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son tout dernier modèle, à savoir une voiture « silencieuse et écologique, nerveuse et fun ». Pour cela, une
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course de Nissan Leaf a été organisée la nuit, dans l’un des petits villages de France parmi les plus tranquilles.
Des caméras ont été placées chez les habitants (avec le prétexte d’une étude sur le sommeil), tandis que les
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voitures s’élançaient à bride abattue dans le village déserté et silencieux. Le challenge fut réussi et personne ne
fut réveillé. Une vidéo diffusée exclusivement sur le Web « prouve » le challenge et invite les internautes à mieux
découvrir la course, ses coulisses et la voiture sur un site dédié. Le résultat : « 460 000 impressions Twitter la
première semaine et 1,6 million de vues cumulées en 3 semaines. » Peu importe que le projet soit un « fake » si
tel était le cas et que tout soit mis en scène, le projet a créé le buzz et une belle attractivité sur le produit auprès
de futurs acheteurs.
1. Source : B3tsi/Concomitance Consulting, « Mieux connaître le marché du MICE en France, en Allemagne et au U.
K », mai 2016 http://www.deplacementspros.com/Mieux-connaitre-le-marche-du-MICE-en-France-en-Allemagne-et-au-
U-K_a38350.html. MyLodgEvent.com, « Le marché du Mice en 2015 et les tendances événementielles en 2016 », 2016
https://www.mylodgevent.com/marche-mice-2015-tendances-2016
2. Laurianne le Paih, MyLodgEvent.com, « Le tourisme d’affaires et l’événementiel : les chiffres clés », 8 juillet 2014
http://www.journaldunet.com/economie/expert/57899/le-tourisme-d-affaires-et-l-evenementiel---les-chiffres-cles.shtml
3. Sources : unimev.fr, uda.fr, aacc.fr
4. Sources : Étude Xerfi, « Les agences de communication événementielle », août 2015
http://www.xerfi.com/presentationetude/Les-agences-de-communication-evenementielle_5COM21 ; hopscotch.fr ;
auditoire.com ; publicisevents.com ; Mélanie Roosen, ladn. eu, « Havas Event : portrait d’agence », 23 juin 2016 :
http://www.ladn.eu/news-business/portrait-dagence/havas-event-portrait-dagence/
5. Sources : Coach Omnium, Étude Tourisme d’Affaires MICE 2016, 2016 http://www.coachomnium.com/bonus/80-
etude-tourisme-daffaires-mice.htmlMarc Di Rosa, dossier communication événementielle, www.stratégie.fr,
mars 2013 : http://www.strategies.fr/etudes-tendances/dossiers/209074/208444W/dossier-communication-
evenementielle.html
6. Source : http://innovation.schneider-electric.fr/fr_fr
7. Source : influencia.net, « Le rallye automobile qui voulait être silencieux », 5 juin 2014 :
http://www.influencia.net/fr/actualites/in, pas-manquer, rallye-automobile-qui-voulait-etre-silencieux, 4478.html
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CHAPITRE 2
I Stratégie événementielle
commanditaire auprès d’un public ciblé, dans le but de faire passer un message, de
présenter ou d’informer, de célébrer, de remercier ou de fédérer. C’est une rencontre.
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Selon la nature et le but de l’événement, une seule ou plusieurs de ces actions combinées
se déroulent. Un événement est une action de communication s’inscrivant dans le hors-
média (à la différence d’une communication média « traditionnelle » avec de l’affichage,
une pub télé, etc.). Il s’agit ici de marquer les esprits et d’événementialiser un moment, au
sens littéral du terme. Un événement dans le monde de la communication est donc autre
chose qu’un simple assemblage d’éléments divers (lieu, traiteur, animations, petite
décoration ou accessoirisation, etc.) ne présentant pas une réelle stratégie de
communication. Un événement n’est pas gratuit : il présente des objectifs précis, une
volonté de retour sur investissement en termes de communication, des parts de marché à
gagner. Un événement est un outil de communication ciblé, pertinent, adapté, efficace. Un
événement, c’est une « pub en live » pour un public défini à un instant T. C’est la
retranscription « vivante » du message, des valeurs, de l’univers d’un annonceur ou d’un
produit. Un événement est la pierre de plus à un édifice global qu’est une campagne de
communication.
2. Le concept événementiel
Le storytelling dans la communication est l’art de raconter des histoires pour sensibiliser
un public à une marque, pour vendre un produit. Les supports sont différents selon l’outil
de communication. Dans l’événementiel, la réponse à la demande d’un commanditaire, soit
à son brief, est la création d’une histoire qui mêle du « live » et du digital. C’est son
concept : soit l’histoire de l’événement, son idée conductrice, son fil rouge, son ambiance,
son axe créatif. Le métier de créateur événementiel consiste donc à raconter une histoire
pour un public et à immerger ce public dans un univers, celui de l’annonceur, du message
ou du produit à présenter. Ici, le terme inventé par Bertrand Biard (président de l’ANAé et
de LÉVÉNEMENT), « storyliving® », résume bien toute l’essence de l’événementiel
moderne. Ce concept sera ensuite retranscrit avec différents médias associés tous ou en
partie, selon l’ampleur du projet : lieu, décor, traiteur, animations, production multimédia,
etc.
Un concept événementiel réussi se veut compréhensible en un regard, tout comme peut
l’être une affiche publicitaire. C’est comme si l’on se postait face au dispositif de
l’événement, devant sa scénographie ou sa mise en scène et que l’on pouvait en tirer une
photographie, un instantané, un « Polaroid » qui nous raconte l’histoire de l’événement.
C’est l’image souvenir de l’événement, qui d’ailleurs pourra être reprise par des
journalistes sur des médias classiques ou sur le net. Avec cette image, l’événement nous
est aussitôt « raconté » de manière synthétique et attractive. Un événement, c’est donc
« un concept en une image ». |
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Aborder de cette manière la stratégie événementielle permet de dégager un concept
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pertinent pour répondre au brief d’un client et pour délivrer une réponse de communication
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Les champs de blé de la Grande Moisson sur l’avenue des Champs-Élysées en juin 1990, puis en 2010 le
jardin de Nature Capitale sur cette même avenue, deux événements de Gad Weil, créateur et producteur
d’événements grand public. L’image : les Champs-Élysées se sont transformés en un immense jardin.
Le défilé de Karl Lagerfeld pour la marque italienne Fendi en octobre 2007 sur la Grande Muraille de Chine.
L’image : la muraille de Chine devient un immense podium de défilé de mode.
La locomotive du Louis Vuitton Express pour le défilé événement de la marque, en mars 2012, réalisée par
l’agence La Mode en Images (groupe Mazarine).
L’image : la scène d’un film imaginaire, dédié au voyage et à la marque Vuitton avec cette locomotive arrivant
en gare et de laquelle sortent les mannequins.
3. L’équation événementielle parfaite
– Être « 100 % client » : un déjeuner à l’eau de Badoit, pendant la semaine de la gastronomie, avec l’égérie de
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Dans la communication, un événement se veut très stratégique. Tout part d’un brief client,
d’une demande, du besoin d’un annonceur, du désir d’un commanditaire. L’événement doit
donc refléter au mieux la personnalité du client, son identité et ses valeurs, son ADN et
ses « couleurs ». Une soirée Cartier est différente d’une soirée Boucheron. Les deux
marques ne présentent pas le même univers et la même culture du luxe. En cosmétique,
une présentation de produits de la marque Vichy, qui est à la base un laboratoire, sera
plus techno et high tech qu’une présentation de produits de la marque Herborist qui se
nourrit des connaissances ancestrales de l’herboristerie chinoise. En ce sens, un
événement se présente comme totalement personnalisé à un annonceur : on parle de
produit événementiel marketé. Tous les composants de l’événement sont travaillés en
parfaite synergie pour réaliser ce « sur-mesure ». Plusieurs types de produits
événementiels existent, plusieurs déclinaisons, plusieurs formats. L’événement peut être
corporate, soit pour la promotion d’une entreprise et pour son image, soit pour le
lancement d’un produit. À partir de ce postulat et de manière schématique, on distingue
quatre grands formats, desquels découlent toutes les autres typologies d’événements : la
convention, la présentation produit(s), la soirée, l’événement grand public. Ces différents
formats peuvent d’ailleurs s’agréger : une soirée peut être réalisée pour lancer un produit,
de même qu’une convention peut se terminer sur une soirée, etc. L’événementiel mixe et
fait en permanence évoluer les codes, les formats, les esthétiques : c’est tout ce qui le
rend passionnant, mais parfois difficile à suivre et un brin labyrinthique.
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II Formats événementiels
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1. Convention
EXEMPLES
Actions digitales
– Avant le jour J : construire le contenu avec les collaborateurs (les questionner sur des sujets, présenter un
programme, leur donner des rendez-vous, etc.).
– Pendant l’événement : faire dialoguer les intervenants sur scène et le public sous diverses formes (quiz, votes,
sessions interactives…).
– Après l’événement : reporting de l’événement, synthèses, films souvenirs, etc.
Conventions
Groupe). Objet de la convention : motiver les collaborateurs et leur donner envie de relever les défis de la
nouvelle organisation. U Pro (agence de communication digitale de Hopscotch Groupe) a conçu un dispositif
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hybride, avec deux semaines d’événements sur Internet et une journée de convention. Une plateforme 100 %
digitale a permis aux participants de s’approprier les messages, de commencer la discussion avec leurs
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collègues répartis en France et de se divertir avec les mécaniques de gaming récompensant la participation en
amont. Bénéficiant des dernières fonctionnalités sociales, la plateforme a permis une interconnexion totale
avec le réseau social d’entreprise de Coca Cola Entreprise, catalysant le déploiement du réseau social sur les
participants 1.
2. Soirée
Une soirée s’adresse à différents publics, qu’ils soient internes ou externes : telle soirée
peut être destinée aux collaborateurs d’une entreprise pour les remercier ou avoir lieu à
l’issue d’une journée d’information, telle autre soirée est consacrée à une population
externe de journalistes, de blogueurs, de leaders d’opinion. Ici, pas de plénière, pas
d’atelier de travail, nous sommes dans un moment festif ou de simple convivialité, que la
soirée soit décontractée ou chic, qu’elle soit ludique ou institutionnelle, qu’elle soit trendy
ou commémorative, qu’elle soit juste un afterwork ou un spectacle offert aux invités.
Selon le souhait du commanditaire, ce « produit événementiel » de type soirée est plus ou
moins marketé. Pareillement, tous les médias sont choisis et travaillés pour converger
vers ce qui est l’essentiel d’une soirée : son ambiance. Ce qui compte dans une soirée est
en effet son style, son esprit « fun », « sa couleur et son parfum », soit la personnalité
même de la soirée. La scénarisation est donc première dans une soirée. Une soirée qui
s’inscrit dans une vraie stratégie de communication ne se résume pas à un lieu, un
traiteur, de la musique et des goodies (le petit cadeau donné à la sortie à chaque invité,
en lien avec le thème de la soirée). Place est laissée à l’imagination des concepteurs de
l’événement, sans jamais perdre de vue l’image de la marque et ses objectifs : immerger
les invités dans une discothèque imaginaire et futuriste pour cette marque high tech,
présenter un défilé fashion dans un garage abandonné pour créer l’événement auprès des
médias, scénariser une soirée pourpre aux couleurs de ce nouveau parfum, offrir un
concert privé et VIP d’une star de la chanson dont l’univers répond à l’esprit de la marque,
concevoir un spectacle participatif avec les collaborateurs d’une entreprise, etc.
Le photocall est l’un des éléments structurels d’une soirée, soit la bâche de fond aux
couleurs du thème de la soirée, du client ou du produit, et devant laquelle les invités se
font photographier. C’est la photo souvenir pour les invités ou pour des people si le but est
de créer des retombées médias. Les médias rapporteront que telle personnalité ou telle
star était présente à la soirée de cette marque. Comme l’indique Alexandre de Betak,
producteur renommé d’événements dans le monde du luxe avec son agence Le Bureau
Betak :
« Les fêtes sont le moyen d’avoir des retombées médiatiques dans la presse, mais elles permettent aussi un retour
sur investissement instantané sur les réseaux sociaux. »2 |
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La musique peut exister sous trois formes, dissociées ou associées : une simple playlist
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diffusée, la plupart du temps un DJ, un mini-concert avec un artiste qui sera l’un des
moments forts de la soirée. La soirée doit procurer à ses invités un instant de plaisir, de
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Dîner spectacle avec quatre tableaux immersifs : Nature, Abysses, Galaxie, Alegría. Scénographie avec
70 artistes simultanément sur 5 scènes (chevaux, funambule, numéros aériens et aquatiques, danseurs,
musiciens, etc.), environnées de projectionsà 360 degrés mais également de plusieurs ballons vidéos
suspendus (de 3 et 6 mètres de diamètre. Prestataire : Sphère Vision).
3. Présentation produit(s)3
d’une présentation produit(s). On considère en effet que cette localisation facilite la venue
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de journalistes très sollicités, dont les bureaux (rédaction, presse, groupes médias) sont
souvent situés dans l’ouest de la capitale. Les médias sont prioritairement invités les
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mardis et les jeudis pour des présentations produit(s) ayant lieu en journée. Rares sont
les soirées se déroulant le vendredi, pour l’évidente raison d’un fort taux d’absentéisme
pour cause de week-end.
Présentation produit(s)
public. Ce peut être le lancement d’un produit, une commémoration, la rencontre entre une
collectivité ou une marque et le grand public, etc. Il peut se dérouler sous des formes
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diverses : une installation, un spectacle, une exposition, un défilé, un pop-up store (une
boutique éphémère), des animations dans un espace extérieur ou intérieur, etc. Ce qui
marque néanmoins un événement grand public est son aspect spectaculaire ou
terriblement attractif : ici, il faut véritablement interpeller le grand public. Il faut créer
l’événement. Il est absolument essentiel que le concept se résume en une image, en un
« pitch visuel », compréhensible et séduisant en quelques secondes. La photographie de
l’événement sera d’ailleurs reprise par les médias nationaux ou internationaux et se
propagera sur le net. C’est tout l’enjeu et aujourd’hui l’essence même d’un événement
grand public : ne pas seulement toucher le public qui va assister à l’événement en « live »,
mais faire perdurer l’événement sur le social media. Le nombre de personnes ainsi
concernées sera incomparablement plus important si la campagne digitale est efficace.
Un événement grand public se caractérise par le soin apporté à sa préparation et à sa
logistique, a fortiori lorsqu’un plan Vigipirate est activé. Rien ne se décide du jour au
lendemain : toute installation demande un temps substantiel d’élaboration et
d’autorisations à obtenir, pour la moindre pose d’un décor ou d’une implantation technique,
auprès de la ville qui accueillera l’événement. Il s’agit de gérer des flux de visiteurs qui
parfois peuvent être de plusieurs milliers de personnes en l’espace d’une journée ou d’une
soirée.
Des codes scénaristiques existent selon le type d’événement grand public. On joue sur
l’aspect ludique et interactif pour un public familial, les tendances du moment tous
domaines confondus sont invoquées comme inspiration pour un public de jeunes actifs ou
de CSP+. Une commémoration demande un travail bien ajusté dans la création de ses
messages qui seront scénarisés autour du thème à évoquer ou du commanditaire de
l’événement. Néanmoins, un événement de ce type (célébration ou commémoration
nationale) intègre souvent des idées récurrentes, telles qu’une chorale d’enfants, une
intervention des avions de la patrouille de France, un hymne chanté ou un texte récité par
une personnalité très connue, etc. Un événement de grande ampleur, tel que le défilé du
14 juillet ou une cérémonie d’ouverture d’une grande manifestation sportive, nécessite une
conception spécifique pour que sa retransmission télévisuelle soit attractive.
plateformes de production d’énergies renouvelables sur les Champs-Élysées permettant d’illuminer l’avenue
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(avec notamment une éolienne de 20 mètres de haut et 440 panneaux photovoltaïques disposés sur le rond-
point des Champs-Élysées). Simultanément sur un site Internet dédié, la marque invitait le plus grand nombre
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de participants à s’engager pour adopter un mode de vie plus durable au quotidien. Agence : Ubi Bene.
5. Autres formats
■ De la convention
• Un colloque est une réunion rassemblant des spécialistes sur un sujet précis qui sera
étudié pour en livrer un « état des lieux ».
• Un congrès réunit plusieurs adhérents d’un groupe ou plusieurs organismes
(associations, institutions, scientifiques etc.).
• Un séminaire réunit les collaborateurs d’une entreprise sur plusieurs jours.
• Un symposium s’adresse à un public de médecins ou de scientifiques.
• Le kick-off est un terme souvent utilisé dans l’événementiel, avec parfois un sens qui
diffère légèrement selon les agences. Pour certains, un kick-off est destiné à motiver des
commerciaux, pour d’autres, un kick-off est associé au lancement d’un nouveau projet. On
peut néanmoins le définir comme une convention comportant une animation de team
building : un kick-off est donc un événement interne, fédérateur et participatif, pour
motiver les collaborateurs d’une entreprise.4
Kick-off
Vibrez en 20151
Client : Groupe Adecco France. Agence : Sagarmatha (Hopscotch Groupe). Pax : 1 200. Lieu : Cité
internationale de Lyon.
Déroulé du kick-off :
– Une plénière, puis présence d’artistes sur scène et d’un intervenant sportif, de bracelets leds, de battles Haka
entre la scène et le public.
– Du digital avec cette plénière interactive grâce à des tablettes, diffusion en streaming sur l’Intranet Adecco.
– Un show des collaborateurs, avant un appel à talents en amont, pour une soirée très festive.
■ De la soirée
voyages d’entreprises. Le dîner de prestige s’inscrit dans les codes du luxe avec un soin
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■ De la présentation produit(s)
La conférence de presse est destinée à informer des médias. Son cadre est simple et
restreint, sa scénographie inexistante.
• Le street marketing, qui comme son nom l’indique se déroule « dans la rue », est autre
chose qu’une distribution de flyers et d’échantillons. Il peut présenter des scénographies
très attractives et surprenantes pour présenter un produit.
• Un spectacle, un concert, une exposition, un festival sont des événements grand public.
Des marques vont souhaiter en produire dans le cadre de projets de brand content
événementiel (cf. chapitre 7, « L’événementiel 2.0 », « brand content événementiel »). Le
socle de production est le même pour des projets de spectacle vivant et certains projets
événementiels.
N’oublions pas le secteur des salons et des foires, avec des stands qui sont conçus aux
couleurs d’une marque ou de ses produits, pour un public interne ou externe.
Le road show est la répétition d’un même événement dans des localisations différentes,
ce qui équivaut au terme « tournée » dans la musique. Une convention, une soirée, un
événement grand public, une présentation produit(s) peuvent se décliner en road show.
On associe souvent au road show l’utilisation d’un bus publicitaire à deux étages appelé un
double decker, qui est customisé aux couleurs de la marque ou du produit à présenter de
ville en ville. La durée d’un road show est souvent variable, elle peut être de quelques
semaines à plusieurs mois si le projet est d’envergure. Les autres termes que sont par
exemple cocktail, incentive (animation pour motiver une équipe avec un concours, un
séminaire, des voyages, des cadeaux…), stim ou stimulation (= incentive)… ne sont pas à
proprement parler des formats événementiels.5
Road show
– L’histoire (ballons et maillots emblématiques de l’Euro, les plus beaux buts, etc.).
– Le « studio d’enregistrement David Guetta », ambassadeur musical de la compétition.
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6. Événementiel sportif
L’événementiel sportif fait rêver de par son audience sans comparaison avec d’autres
événements. Certaines manifestations sportives sont de grandes messes médiatiques
comme les Jeux olympiques, la Coupe du monde de football, le Tour de France, le Super
Bowl, etc. Organiser un événement dans le domaine du sport présente les mêmes
basiques qu’un événement grand public, notamment en termes de logistique et
d’organisation, de sécurité et de gestion des publics. Bien évidemment, l’événementiel
sportif détient des spécificités dans la gestion de son contenu selon le type de sport
pratiqué (besoins techniques et aménagements, etc.), qu’il soit une course ou un rallye, un
match ou un critérium. L’événementiel sportif est corrélé au marketing sportif : souvent les
agences spécialisées dans l’événementiel sportif présentent des services de conseil
auprès d’acteurs du monde du sport, de groupes ou de collectivités, d’annonceurs ou
d’équipementiers. L’événementiel sportif intègre des données comme la billetterie, les
droits télévisuels, la gestion des médias, le sponsoring, les questions d’image autour des
sportifs, les primes, etc. C’est un monde en soi. À noter que souvent, des agences
événementielles dites « classiques », à vraie valeur ajoutée en termes de scénographie,
seront sollicitées pour concevoir et réaliser les cérémonies d’ouverture et de clôture de
grandes manifestations sportives, notamment en Afrique, en Asie ou au Moyen-Orient.
7. Luxe et événementiel
peut devenir un somptueux spectacle ou rivaliser avec des décors de films à gros budget.
Artistes renommés, décorateurs et autres metteurs en scène reconnus sur le plan
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international sont convoqués pour concevoir des univers parfois magiques et féeriques,
certains époustouflants et extraordinaires.
Trois agences sont leaders sur le marché de l’événementiel du luxe en tant que
réalisateurs et producteurs d’événements, notamment pour les défilés de mode (qu’ils
réalisent selon les souhaits des directeurs artistiques et stylistes des maisons de luxe).
Leur « french touch » est reconnue et célébrée partout sur la planète.
EXEMPLES
– La Mode en Images, l’agence d’Olivier Massart, qui appartient aujourd’hui à l’agence de communication de luxe
Mazarine.
– Le Bureau Betak, l’agence d’Alexandre de Betak.
– La Villa Eugénie, l’agence d’Étienne Russo (qu’un article de L’Express avait un jour nommé « l’habilleur de
rêves »).
À noter que ces agences spécialisées ne prennent pas seulement en charge la réalisation
du défilé mais le produisent totalement avec la gestion des top models et des RP, la
réalisation de tous les visuels qui en seront extraits, etc. Un défilé ne dure pas plus de
20 minutes, la plupart du temps moins, avec un ticket d’entrée budgétaire d’environ
1 million d’euros si ce n’est beaucoup plus. D’autres agences événementielles, moyennes
ou grandes, créent des projets dans le monde du luxe mais dans une moindre mesure que
ces trois agences « stars ».
Événement luxe
1. Public interne
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• Convention.
• Kick-off.
• Séminaire.
• Soirée.
• Présentation produit(s).
• Selon les cas : congrès, séminaire, colloque, symposium.
C’est le public des forces vives d’une entreprise : ses cadres dirigeants, ses
collaborateurs, ses employés, ses forces de vente, etc. Plus l’événement est participatif,
mieux il est perçu et apprécié par ce public. Le digital est aujourd’hui un outil pleinement
utilisé pour impliquer ce type de population dans un événement. Peu habitué à des soirées
à la différence des médias, le public interne est de nature plus conciliante dans un instant
événementialisé qui le sort de son cadre de travail. Lors de soirées, on privilégie la
convivialité avec des animations adaptées à des groupes, souvent participatives et
chaleureuses, à la différence des scénographies jouant sur une esthétique soignée que
l’on voit dans les événements des marques de luxe.6
• Soirée (exceptionnelle).
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CHAPITRE 3
Concevoir un événement
I Le brief
Il est amusant de rappeler que dans sa définition littérale et dans l’imaginaire de chacun,
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l’un des sens premiers du mot « brief » est une réunion d’information préparatoire à une
opération militaire. En écho à un contexte de combat, le brief dans l’événementiel reste le
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point de départ d’un projet qui peut être semé d’embûches. Sans brief, pas de projet. Tout
part de l’annonceur et de son désir d’événement. Plusieurs agences sont contactées, le
casting se faisant sur leur découverte sur des supports publicitaires ou sur le net, bien
souvent sur leur réputation naissante ou affirmée. La mode ancienne consistant à solliciter
une dizaine d’agences, même pour un projet ne dépassant pas 100 000 euros, semble
aujourd’hui révolue. Trois ou quatre agences sont généralement invitées à concourir pour
emporter le projet, soit le droit de le réaliser dans son entier ou en partie. Les organismes
qui représentent les organisateurs d’événements tels que l’UNIMEV, la FFM2E et
L’ÉVÉNEMENT, tentent depuis quelques années d’installer plus de déontologie et
d’éthique dans ces appels d’offres privés.
Le brief est rédigé par les services de communication ou de marketing de l’annonceur. Il
se présente sous la forme d’un draft assez court, qui peut être accompagné d’une
documentation sur l’annonceur et d’éléments extraits de sa charte graphique. Le client y
expose son besoin d’organiser un événement pour le lancement d’un nouveau produit,
pour réunir ses employés, pour célébrer une date anniversaire, etc. Le brief doit contenir
toutes les informations essentielles à connaître, à savoir les objectifs du client à atteindre,
le format privilégié, le nombre de visiteurs à inviter (que l’on appelle des pax), la date ou la
période envisagée pour réaliser cet événement. L’une des informations majeures et
attendues est le montant de l’enveloppe budgétaire allouée à l’événement (même si
parfois des appels d’offres sont lancés sans indication budgétaire). Dans l’événementiel,
toute création ne peut se faire que dans un cadre précis pour être valide, adaptée et
efficace. Connaître les limites budgétaires d’un projet permet de répondre à un brief sans
se disperser, s’égarer et être hors sujet.
Le brief peut être extrêmement clair et détaillé, à l’inverse parfois confus, nécessitant les
conseils et l’expertise d’une agence événementielle, ou n’être qu’un simple appel à idées
dans un premier temps de consultation et de réflexion. Du brief sont retenus des mots
clés, soit les éléments de langage du client corrélés à ses objectifs. Faut-il fédérer et
jouer sur la proximité pour cet événement ? L’accent doit-il être mis sur l’innovation et un
3.0 quelconque ? Les mots « underground », « écolo », « funny », « glam » sont à réunir
dans ce projet événementiel souhaité par ce commanditaire, bien que l’ensemble se
présente comme très disparate : la mission consiste à les réunir dans la réponse
événementielle à apporter.
L’événementiel est truffé de néologismes, de mots empruntés à l’anglais, souvent
simplifiés sous forme d’acronymes. Il développe un glossaire qui lui est propre avec des
termes récurrents, certains techniques et inhérents au domaine, d’autres que l’on retrouve
dans le monde de la communication. L’expression « effet whaou ! » est ainsi présente
dans de très nombreux briefs depuis plusieurs années. Elle serait presque devenue un
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terme technique traduisant la volonté du client d’un projet qui interpelle, séduise, marque
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les esprits. Généralement, l’annonceur rencontre les postulants afin de créer un premier
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contact et de commenter ou de préciser le brief. Ce moment est important car il pose les
bases du dialogue entre le client et l’agence qui sera retenue, le relationnel étant
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La rencontre avec le client permet de préciser le brief. Plusieurs points peuvent être
abordés :
• Quelle est la cible visée pour cet événement ?
• Ce projet d’événement s’inscrit-il dans une campagne globale de communication ?
• Quels sont les derniers événements réalisés par le client ? Évidente question, afin de ne
pas proposer un événement similaire à ceux récemment commandités par le client, tant
dans le choix du concept, que du lieu ou des animations.
• Le client a-t-il des premières idées ou pistes sur son projet d’événement ?
• Dans le secteur du client, existe-t-il des contraintes juridiques ou environnementales ?
• Quels sont les types de projets événementiels qui provoquent l’adhésion du client ?
Toutes les informations et indices recueillis aident dans l’élaboration de la réponse. Une
fois le brief analysé, il faut prioritairement étudier l’univers de l’annonceur, ses valeurs, son
ADN, ses projets, ses chiffres, ce qui le constitue, son actualité, ses axes stratégiques.
Faire de l’événementiel demande d’être journaliste, dans une capacité à s’approprier un
sujet, tous domaines confondus, et de pouvoir s’y plonger, de le comprendre, de le
synthétiser en un temps très court, d’en retenir l’essentiel. Cela rend difficile et
chronophage le métier de l’événementiel mais aussi passionnant. Un lundi, on devient un
spécialiste des dernières innovations en soins antirides, le mardi, les axes de croissance
d’une entreprise du CAC 40 dans les télécoms sont assimilés, le mercredi, la culture de
cette maison de luxe est décryptée, etc.
Comment trouver « la » bonne réponse à ce brief ? Sur le papier et sur la grille de départ,
chaque agence est censée détenir la même expertise du métier et pratique identiquement
la réalisation d’un projet événementiel. La concurrence est donc rude et il n’est pas
envisageable de présenter une réponse classique et standard, qui ne soit qu’un copié-
collé de projets déjà vus, faute de quoi les chances de gagner la compétition sont presque
nulles. La réponse à un brief doit affirmer une identité forte, apporter un réel contenu et
une vraie valeur ajoutée. Comme vu précédemment (chapitre 2, « Qu’est-ce qu’un
événement ? », partie « Stratégie événementielle », le concept événementiel), il faut
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trouver un concept répondant parfaitement à l’équation événementielle : être « 100 %
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client », raconter une histoire et intégrer un effet whaou ! Un process de réflexion créative
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• Un premier ressenti que l’on peut avoir à la lecture du brief, une piste d’idée qui se
révèle avec l’expérience de projets réalisés.
• L’immersion dans l’univers du client et l’analyse de sa documentation.
• L’idée d’un nouveau lieu événementiel ayant ouvert depuis peu, d’une animation ou d’une
scénographie qui récemment a pu interpeller.
• Les tendances du moment dans un domaine (déco, gastronomie, nouvelles technologies,
animateur ou personnalité, etc.).
La réflexion se veut alors bicéphale : certes penser en termes de créativité mais
également en termes de rentabilité. En effet, que le budget soit précisé ou non, une
agence doit toujours garder en tête des notions de rentabilité. Il ne sert à rien de
présenter l’idée la plus brillante qui soit, si son exécution ne permet pas de préserver sa
marge et ses honoraires. Avec l’expérience, un boss d’agence événementielle peut
instantanément associer un coût à une idée énoncée. Délivrer une réponse de
communication créative et efficace, tout en dégageant la meilleure rentabilité possible, est
le credo de toute agence événementielle. Plusieurs questions essentielles sont alors à se
poser. Quel est le vrai plus de notre idée ? En quoi serons-nous plus créatifs et originaux,
plus efficaces dans la réponse apportée aux objectifs du client ? Le pitch de notre
concept est-il suffisamment clair et attractif ?
Ce process de réflexion doit être mené dans un temps court. La vie d’une agence
événementielle exige de s’emparer de plusieurs briefs simultanément pour assurer un
chiffre d’affaires convenable. Souvent, le délai se veut très restreint entre la prise de brief
et la remise de la réponse. Il est fréquent qu’une quinzaine de jours soit donnée à
l’agence, parfois plus si le projet se veut de grande envergure, notamment pour un projet
d’événement grand public. Ce temps de réponse peut être de deux ou trois jours, dans le
cadre de briefs transmis par e-mail sans rencontre entre le client et l’agence. Cela peut
sembler affolant lorsque l’on fait ses premiers pas dans ce métier, cela devient courant et
gérable avec la pratique et l’expérience. Ici, pas de respect de jour ouvrable, un brief peut
tomber un vendredi soir à 19 heures avec une exigence de réponse pour le lundi avant
midi. C’est l’une des nombreuses raisons pour lesquelles ce métier est considéré comme
éminemment stressant.
II Le rough
1. L’utilité du rough
avant tout texte explicatif. On vend plus sur de l’image que sur du rédactionnel,
particulièrement pour tout projet proposé à un client international. Dans la communication
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événementielle, tous les projets se présentent, se gagnent, se vendent sur des roughs. Le
rough permet une première visualisation de ce que sera l’événement. Une idée médiocre,
magnifiquement rendue par un rough très soigné, sera toujours préférée à une idée
brillante, mal valorisée par un rough sans saveur. Sachant l’importance cruciale du rough
pour emporter le gain d’un concours événementiel, les agences jouent régulièrement la
surenchère en focalisant leurs présentations sur la qualité de leurs roughs.
Roughs
Le rough crayonné
Il donne un côté BD et apporte de la vie. Il ne présente pas un aspect moderne et léché, très publicitaire. Il
permet de se projeter de façon moins précise qu’un rough en 3D ou sur la base d’un montage photo, mais il
offre une dimension plus artistique tout comme l’est un rough à l’aquarelle ou à la gouache.
Le montage photo
Il donne un côté plus réaliste à l’image et permet de se projeter de façon plus précise. Ce type de rough est
idéal pour inscrire le concept et la scénographie dans un lieu existant. Son exécution doit en revanche être
parfaite, la moindre approximation sera préjudiciable à son attractivité.
Le rough mixte
Il mêle différentes techniques graphiques. Il permet de créer des « vignettes », soit différentes scènes, à
l’image d’un story-board, qui vont raconter l’histoire de l’événement, soit ses différentes étapes, notamment s’il
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s’agit d’illustrer un parcours.
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Le rough 3D
Réalisé en images de synthèse 3D, il est aujourd’hui la norme car il offre une qualité d’image attractive, très
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précise et piquée, faisant ressortir les matières et les textures de tout élément de décor, même anodin. Il
permet d’obtenir des images extrêmement réalistes avec des jeux de lumières très soignés. Un simple décor
pourtant anodin dans le réel peut sembler somptueux avec un rendu 3D. On peut d’ailleurs modéliser un
espace avec sa scénographie en 3D, comme on crée une maquette, et en tirer plusieurs images et donc
plusieurs roughs, avec des angles de vue et des jeux de lumière différents, selon le placement de la caméra
dans le logiciel de synthèse.
Une fois son concept trouvé, l’agence va consulter un roughman. Un roughman n’est pas
un scénographe : ce n’est pas à lui de définir la mise en scène de l’événement mais à
l’agence (ou à un scénographe), qui doit, lui, décrire la scénographie envisagée qu’il va
devoir illustrer. De même, un graphiste n’est pas un roughman : créer des roughs est un
métier très spécifique, plus proche de celui de dessinateur de BD que de simple
illustrateur. Il exige des connaissances solides en matière de perspective et d’architecture
d’intérieur. Tout ce qui peut permettre au roughman de comprendre le concept doit lui être
présenté afin de l’aider dans sa mission : des visuels d’éléments de mobilier, d’animations,
de décoration, d’assises, de décoration florale, etc. Au roughman de proposer la meilleure
des perspectives possibles, les jeux de lumières les plus adaptés, les techniques
graphiques les plus pertinentes pour que le rough emporte l’adhésion. Plusieurs questions
sont à se poser. Quelle esthétique pour ce rough ? Quelle ambiance générale lui donner ?
Quelles idées fortes à mettre en avant dans ce rough ? Faut-il un ou plusieurs roughs ?
Un roughman peut être indépendant ou faire partie d’une agence de roughmen et de
graphistes. Comment le choisir ? Le bouche-à-oreille reste la meilleure voie, une agence
événementielle ayant souvent son carnet d’adresses de roughmen constitué au fur et à
mesure des années. Un cadre s’impose dans l’exercice : il doit tenir compte du temps
imparti pour réaliser le rough, de la disponibilité du roughman, de même que de
l’enveloppe allouée au(x) rough(s) qui sera négociée avec le roughman. Même si les
roughmen travaillent vite, attention au temps nécessaire pour modéliser un rough 3D. Plus
le brief de l’agence est clair, synthétique et précis, plus tôt le rough est terminé, ce qui est
essentiel dans l’élaboration d’une réponse, réactivité événementielle oblige. Travailler avec
un roughman demande un dialogue constant durant le temps de réalisation du rough, qui
peut être de seulement 24 heures à partir de la prise de brief. Des vues intermédiaires et
des esquisses sont privilégiées avant la remise finale, pour être certain que l’agence et le
roughman se sont bien compris, mais aussi pour optimiser au mieux le rough. À nouveau,
les facteurs temps, compréhension mutuelle et réactivité sont essentiels.
À côté des roughs ou d’un film 3D, des planches tendances ou mood boards sont souvent
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réalisées dans la présentation d’un projet événementiel. Ces « collages » d’images vont
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permettre d’enrichir l’immersion du client dans le concept proposé. Une planche tendance
peut être dédiée à l’un des éléments du projet comme la décoration ou la gastronomie, le
mobilier ou les animations, etc. Plus généralement, elle tente de poser l’ambiance
souhaitée (à la différence du rough qui agit comme la « photographie » avant l’heure de
l’événement). Une planche tendance en événementiel ne doit pas être une simple addition
d’images mises bout à bout. Une planche tendance doit poser un univers de sensations,
raconter une histoire sur un mode émotionnel, toucher la corde sensible de son
spectateur.
Une identité visuelle peut être créée au stade de la présentation du projet ou
ultérieurement, durant sa production. Dans l’événementiel, l’identité visuelle signifie
« l’affiche de l’événement », à l’instar d’une affiche de film. Un événement, c’est une
histoire, un concept avec un titre et son visuel pitch, son visuel clé, son affiche, son
identité visuelle. Que le projet soit une convention ou une soirée, l’identité visuelle permet
en amont de fédérer et de communiquer sur l’événement, a fortiori pour un événement
grand public. À nouveau, ne jamais perdre de vue que tous ces éléments graphiques
(rough, planche tendance, identité visuelle) doivent s’inscrire dans les codes graphiques
du client, afin de lui délivrer une réponse personnalisée et qu’il s’y reconnaisse.
III La recommandation
1. La reco parfaite
client et à ses codes. Une reco qui a du style, un parfum, une « couleur », quelle que soit
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la qualité de ses idées, devient un élément déterminant pour gagner un concours. Son
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rédactionnel doit être réduit à l’essentiel, des bullet points et des phrases courtes sont
toujours privilégiés. Une reco n’est jamais la même d’un annonceur à un autre, d’un projet
à un autre, l’un de ses fondements étant son sens de la personnalisation, son « sur-
mesure ».
Recommandation événementielle
– Budget : grandes lignes budgétaires (le budget peut être présenté à part).
– Références de l’agence.
2. Le wording événementiel
En alliant ainsi tradition et modernité, la Samaritaine conforte sa position de mythe au cœur de la ville lumière,
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Réponse 2
TITRE DE L’ÉVÉNEMENT
La Nuit de la Samaritaine
CONCEPT (pitch) – dont une partie peut être reprise sur le carton d’invitation de la soirée
L’espace d’une nuit, la Samaritaine ouvre la porte de l’imaginaire des grands magasins parisiens.
SYNOPSIS
Cette nuit, le monde entier a les yeux tournés vers la ville lumière.
Le Tout-Paris est là. Celui d’hier, celui des grands magasins du XIXe siècle, celui d’aujourd’hui et de demain. Le
cœur de la ville bat de mille feux devant le Pont Neuf.
Une foule bigarrée se presse pour la réouverture de la Samaritaine : personnages d’époques différentes,
artistes de nouveaux cirques, performers de new burlesque, people, stylistes à la mode… La fête se veut
extravagante, colorée, atypique.
Les codes du passé sont remixés au goût du jour. Les invités se retrouvent immergés dans un Au Bonheur des
Dames réinventé.
Entre mythe et modernité, la Samaritaine reprend la place unique qui est la sienne, dans cette nuit intemporelle.
Auteur : Christophe PASCAL
Produire un événement
structurels, sur la base d’une idée, d’un concept : un lieu, une scénographie, un traiteur
(sauf pour un événement grand public) et un budget. Il est essentiel qu’il y ait un parfait
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équilibre entre ces quatre éléments. Point d’univers séduisant pour cet événement sans
que le lieu ne soit adapté. Point de scénographie pertinente sans budget équilibré. Point
d’événement réussi sans succès du traiteur auprès des invités. Un événement, c’est une
mécanique, une logistique parfaitement orchestrée, avec des rouages parfaitement huilés.
C’est une horloge magnifiquement réglée, pour que tous les médias qui composent
l’événement s’agrègent de la manière la plus parfaite possible, pour créer la meilleure des
synergies. Produire un événement exige une méthodologie spécifique que l’on retrouve
d’un événement à l’autre, quel que soit son format (convention, soirée, événement grand
public, présentation produit-s-). Ce mode d’emploi est réalisé dans un temps variable
entre la prise de brief et l’exploitation du projet, soit sa réalisation le jour J. Ce délai peut
être très court, de quelques jours ou de quelques semaines voire se dérouler sur un an ou
plus, dans le cadre de projets de grande envergure (notamment pour des événements
grand public).
Quelles sont ces étapes ?
Phase d’étude dans le cadre du concours :
1. Prendre le brief du client et le décrypter.
2. Définition du cadre de l’événement (format de l’événement, période, nombre de pax,
budget alloué, etc.).
3. Trouver le concept de l’événement.
4. Prospecter des lieux : commencer à contacter des lieux selon le concept défini, afin de
voir leurs disponibilités selon les dates envisagées.
5. Poser les bases d’une scénographie : comment retranscrire « en live » le concept et
l’univers souhaité ? Quelle décoration et quel mobilier ? Quel axe pour le traiteur ? Quelles
animations ? Quel dispositif technique (projections, lumières, etc.) ?
6. Choisir les intervenants (déco, animation, technique, etc.) pour recueillir leurs
disponibilités et leurs devis.
7. Lancer un ou plusieurs roughs, des planches tendances, voire un premier plan
d’implantation de la scénographie.
8. Esquisser le budget : commencer à structurer un budget, poste par poste.
9. Rédiger la recommandation avec la réunion de tous les éléments : rédactionnel, roughs,
planches tendances, plan, esquisse budgétaire, etc.
À ce stade, le projet est présenté. Si l’agence n’est pas retenue, aucun dédommagement
ne sera octroyé. Les dédits sont aujourd’hui très rares et ne concernent, dans le marché
privé de l’événementiel, que des agences retenues en short list sur de longs temps de
compétition pour des événements de très grande envergure.
Si le projet est gagné
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10. Redéfinir le projet de manière plus précise sur ses bases initiales, avec notamment
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des repérages sur le site avec tous les corps de métiers : traiteur, directeur technique,
régisseur, décorateur, services (hôtesses, sécurité…), etc.
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11. Réalisation d’un cahier des charges techniques comprenant toutes les informations
nécessaires à la réalisation de l’événement.
12. Rédaction du devis final avec demande d’acompte. Booking du client qui amène le
booking des prestataires de la part de l’agence.
La production de l’événement peut alors débuter. Souvent, la phase de concours sera plus
longue que la phase à proprement parler de production, soit de réalisation des éléments
qui vont composer l’événement (décor, aménagements divers, films, répétitions, etc.).
optimisé sur certains points, suite aux échanges qui se veulent constructifs entre les deux
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Avec l’expérience, les acteurs d’une agence événementielle sont capables d’évaluer
instantanément les coûts de chaque poste, a fortiori les intervenants dédiés à l’économie
d’un projet comme les directeurs de production. Certains postes sont néanmoins plus
difficiles à chiffrer sans devis fourni par un prestataire, comme le coût d’une création
originale (élément de décor, animation « sur-mesure », film spécifique, etc.), les
honoraires personnalisés d’un intervenant, le prix d’un lieu privé et atypique, etc. Faire de
l’événementiel, c’est constamment demander des devis à des prestataires. Tous les coûts
se forfaitisent ou se négocient selon des critères bien précis (nombre de jours, quantité,
etc.).
Hormis les salariés d’une agence événementielle ayant un poste fixe, les intervenants sur
un événement se font payer à des niveaux de règlement différents, selon leur métier et
leur statut professionnel.
Ils peuvent :
– être intermittents du spectacle, c’est-à-dire être des techniciens d’un projet
événementiel intégrant une dimension artistique (musicien, comédien, graphiste, technicien
multimédia, directeur technique, régisseur, décorateur, scénographe, etc.) ;
– être auto-entrepreneurs (décorateur, scénographe, graphiste, directeur technique,
etc.) ;
– facturer s’ils ont leur propre société (société d’animations, de décors, de scénographie,
etc.) ;
– être créateurs soit à l’Agessa (compositeur, auteur, scénariste, photographe…) soit à la
Maison des Artistes (roughman, graphiste, peintre, plasticien…) ;
– être salariés en CDD le temps d’une mission (chef de projet et autres métiers de la
production).
Le personnel technique d’un événement (ingénieur du son, pupitreur – « ingénieur
lumières », opérateur vidéo, caméraman, assistants, roads – manutentionnaires, etc.), à
ne pas confondre avec l’équipe régie d’un événement, est intégré dans le budget d’une
société technique qui va louer l’équipement son, lumière, vidéo, etc. Dans certains cas, si
l’équipement technique est présent dans un lieu, des intervenants techniques peuvent être
sollicités en appoint : ils sont alors réglés en cachets d’intermittence (à nouveau si
l’événement intègre une dimension artistique).
Les prix
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Indépendants
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Les coûts indiqués ci-dessous sont des tickets d’entrée et peuvent être bien supérieurs selon l’expérience du
prestataire et l’ampleur du projet :
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Services
– Hôtesse : ± 22,5/25 € HT heure – repas, transport inclus – (via une agence d’hôtesses).
– Agent de sécurité : ± 25/30 € HT heure – repas, transport inclus – (via une société de sécurité).
– Voiturier : ± 30/45 € HT heure + forfait repérage, demande d’autorisation, organisation du dispositif (via une
société de voituriers).
– Wifi : ± 980 € HT par borne additionnelle.
Traiteur
Le prix d’un traiteur se calcule selon le prix unitaire par invité/pax. Tout est inclus dans ce tarif : les pièces
cocktail ou le repas, les boissons, le matériel, le personnel, la livraison (installation et reprise), les arts de la
table, etc. Des suppléments peuvent s’ajouter ou non selon la proposition du traiteur (champagne, alcool, vins,
ateliers, menus spécifiques, etc.) :
– Formule petit-déjeuner : ± 15/30 € HT/pax.
– Cocktail déjeunatoire ou dînatoire (entre 15 et 22 pièces cocktail) ± ticket d’entrée 50 € HT/pax.
Un cocktail considéré comme qualitatif ± ticket d’entrée 80/100 € HT/pax. Certains cocktails peuvent coûter
plusieurs centaines d’euros par pax avec la signature d’un chef.
– Dîner/déjeuner 3 plats : ± 65/115 € HT/pax (en fonction de la demande et des matières premières utilisées).
– Si chef étoilé : ± 200/350 € HT/ pax. Le chef peut prendre en sus une rémunération : ± ticket d’entrée
10 000/15 000 € HT pour un chef renommé.
Lieu
La fourchette de prix est très large.
– Lieu : ± ticket d’entrée 2 000/3 000 € HT pour la privatisation d’un lieu privé (journée et soirée) à plusieurs
centaines de milliers d’euros pour un monument historique.
Déco
Des catalogues de prestataires offrent un choix très large de produits.
Quelques exemples :
– 1 ensemble mobilier lounge basic comprenant 1 banquette 2 places + 3 poufs, 1 table basse X 5, soit
25 assises au total : ± 1 000 € HT/1 500 € HT (livraison et reprise incluses).
– 1 bar lumineux : ± à partir de 200/250 € HT (livraison et reprise incluses).
– La location d’une pièce « vintage » et « collector » comme le fauteuil Egg Chair, dessiné par l’architecte et
designer Arne Jacobsen en 1958 : ± à partir de 200/250 € HT (livraison et reprise incluses).
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Technique
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– Équipement technique (son, vidéo) avec personnel technique pour une petite plénière (80/100 pax) :
± 1 500/2 000 € HT.
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– Équipement technique (son, lumières) avec personnel technique pour une petite formation (4 musiciens) :
± 3 000/5 000 € HT en ticket d’entrée (selon la fiche technique des artistes).
– Équipement technique (son, lumières, vidéo) avec personnel technique pour un concert ou une soirée (pour
500/1 000 pax) : ± 15 000/20 000 € HT en ticket d’entrée (selon la fiche technique des artistes).
4. Budgéter un événement
Le budget d’un événement est au cœur de tout projet. Certes, ce métier est passionnant,
mais une agence doit tout d’abord assurer sa subsistance, des périodes de disette
pouvant suivre des périodes fastueuses avec de nombreux projets gagnés. Un budget
événementiel se travaille et s’optimise en permanence.
Dans le cadre budgétaire alloué à l’événement (qui ne doit jamais être dépassé, sauf
nouvelles demandes du commanditaire), le jeu pour une agence consiste à toujours
négocier auprès de ses prestataires et à optimiser ses marges. Les honoraires d’une
agence se justifient sur le temps passé, la valorisation des compétences, la complexité et
l’ampleur du projet. Assurer des gains est bien évidemment essentiel pour qu’une agence
puisse perdurer sans souci de trésorerie, ce qui s’avère aujourd’hui de plus en plus difficile
au regard du marché et de la baisse des budgets alloués pour un événement.
Le budget à la vente d’une présentation produit(s) pour 80 à 100 médias (journalistes et
blogueurs) est passé de 40 000 euros HT à 15 000 euros HT en quelques années. Une
soirée pour 1 000 pax peut aujourd’hui être demandée pour moins de 80 000 € HT. Deux
budgets cohabitent : le budget d’achat (à savoir ce que coûte l’événement pour l’agence
avec ses prestataires extérieurs, soit son budget de dépenses hors ressources et frais
internes) et le budget à la vente (soit le budget total alloué à l’événement et présenté en
facturation au client). Une agence doit, en moyenne et à l’année, tenter d’atteindre un
différentiel entre l’achat et la vente d’environ 25 % à 30 %, pour assurer son maintien, ce
qui est sa marge brute (soit la somme lui restant pour payer ses charges internes, ses
salariés, faire des bénéfices).
Sur les marges pratiquées par une agence :
– une marge est « autorisée » d’environ 15 % sur chaque poste, en tant que commission
de gestion ;
– une marge cachée (bien que théoriquement interdite, même si tout le monde la pratique)
peut être ajoutée sur tous les postes, son taux étant modulable.
Comment marger en plus de ces 15 % de commission de gestion pour atteindre cet
objectif de 25 % à 30 % de marge brute ? Il existe des directions d’achat chez les
annonceurs contrôlant et tentant de réglementer tous les coûts, avec des grilles tarifées
selon le poste ou la prestation. Les factures des prestataires d’une agence peuvent être
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exigées. Ce jeu du chat et de la souris entre annonceur et agence est donc complexe.
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Les agences ne peuvent faire de marge importante sur des postes « standards » comme
les hôtesses, la sécurité, voire le traiteur, car leurs tarifs sont connus de tous les
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Exemple de budget HT simplifié à la vente pour une soirée de 300 pax – Total : 100 000 € HT.
– Honoraires agence : 10 000 € HT.
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1. La logistique
2. Le planning
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Il n’y a pas de planning standard. Chaque planning est différent selon la nature de
l’événement et les éléments qui le composent, les délais impartis. Néanmoins, il comporte
des phases inhérentes à tout projet d’événement comme son étude et sa préparation, la
fabrication de ses éléments (décoration, films, répétitions, etc.), les phases de montage,
d’exploitation et de démontage. Le planning est l’élément central des réunions de travail et
de validations entre l’agence et le client (tel que décrites précédemment dans le
chapitre 4, « Produire un événement », partie « Mode d’emploi d’un événement ») Les
process et les techniques de fabrication), de même qu’il devient l’indicateur de référence
pour tous les acteurs de l’événement.
Le métier de l’événementiel exige des prises de décisions rapides, des arbitrages parfois
cornéliens à prendre sur le champ. Le planning devient la boussole de l’événement, il
structure la production et rassure sur la faisabilité de ses étapes ou à l’inverse prévient de
l’impossibilité de telle action ou de telle initiative. Il est bon de toujours prévoir une marge
d’un ou plusieurs jours sur des dates de remises d’éléments ou de rendus, pour sécuriser
au mieux un projet et ses étapes de fabrication, des impondérables et autres imprévus
pouvant survenir à tout moment. Le planning devient dense, serré, millimétré quand se
rapproche la phase de montage de l’événement. La difficulté d’un projet événementiel
reste de le produire dans un cadre budgétaire et dans un délai imparti, souvent très court.
Planning
Réunion client :
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– Scénographie ;
– Planches tendances déco, assises… ;
– Étude technique/Plans d’implantation ;
– Scénario des films ;
– Descriptif du menu traiteur ;
– Logistique.
Semaine du 26 septembre
Production :
– Réalisation des éléments de décors scénarisés.
– Réalisation des films.
– Préparation des aménagements divers.
Semaine du 3 octobre
Réunion client :
– Présentation pour validation des éléments :
– Déco ;
– Films ;
– Logistique : derniers ajustements.
Semaine du 10 octobre
– Encodage + mise au format des films pour projection.
– Établissement des feuilles de route et envois aux prestataires :
– Planning détaillé avec heures d’arrivées des prestataires ;
– Horaires des différentes phases de montage ;
– Déroulé de l’événement (timings).
Lundi 17 octobre
Montage du projet (7 heures/20 heures).
Mardi 18 octobre
Exploitation (9 heures/16 heures) et démontage (après l’événement).
3. La régie
La régie est le domaine qui met en œuvre sur le terrain l’étude logistique. Son acteur
principal, le régisseur, est le coordinateur de l’événement : il est le repère, le point central,
l’interlocuteur privilégié pour tous les intervenants et prestataires pendant l’événement.
Ayant préparé l’événement avec le directeur logistique, il a pour mission de faire en sorte
que tout le monde travaille de concert dans la meilleure des synergies possibles. Le
régisseur général est le garant des phases de montage, d’exploitation et de démontage.
Le régisseur gère deux types de zones de régie :
• La régie plateau, soit la scène et son backstage (coulisses) avec les artistes,
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intervenants sur scène, etc.
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• La régie salle avec les invités, les éléments de décor, le traiteur, la technique, etc.
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par minute des impondérables et gérer de possibles crises. La régie technique est un
autre terme : elle est l’espace réservé sur le site d’où se gèrent le son, la technique et la
vidéo (les opérateurs vidéo, son et lumières y sont positionnés). La table régie, terme
également présent dans la pub, le cinéma ou la télé, est associée au catering (le buffet
pour le staff et les équipes pendant le montage de l’événement).
Il existe des agences spécialisées (comme Totale Régie) proposant une prestation de
logistique et de régie extérieure globale : réalisation et présentation du dossier technique
en préfecture, commissariat et mairie, demandes d’autorisations, signalétique, ventousage
(réserver des emplacements pour notamment stationner des véhicules techniques),
gestion des flux, contrôle d’accès, etc.
4. Le plan d’implantation
son événement. Mieux : les espaces du site peuvent être modélisés en 3D avec
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l’intégration des éléments inhérents au dispositif (décor, traiteur, scène, écrans, etc.)
offrant ainsi la possibilité au client de déambuler dans son événement avant l’heure depuis
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son ordinateur.
5. La feuille de route
Site
– Organisation des espaces (parkings, loges, espaces techniques, zones de stockage, point accueil, etc.).
Rappel
– Scénographie.
– Plan implantation.
– Option : roughs.
Livraisons |
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– Factures/devis des prestataires (pour vérifier le nombre des fournitures, une éventuelle détérioration à leur
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arrivée, etc.).
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6. Le déroulé et le conducteur
Le choix du lieu est fondamental. C’est la première information que les invités d’un
événement liront sur l’invitation. Ainsi, le type de lieu choisi détermine déjà le cadre du
projet, son décor au sens propre comme au sens figuré, son ambiance (même si l’on peut
transgresser l’identité d’un lieu avec une scénographie en rupture). Le lieu délivre un
premier ressenti sur une présentation produit(s) ou une soirée. L’événement s’annonce-t-il
comme high tech et techno ? Baroque ou insolite ? Trendy ou prestigieux ? Underground
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ou très chic ? Le choix du lieu ne doit pas remplacer le concept de l’événement, même si
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c’est souvent le cas à défaut d’avoir pu définir une vraie idée pour l’événement. Le lieu doit
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alors l’élément central de l’événement. Le lieu peut provoquer à lui tout seul l’effet
« whaou ! » d’un événement selon son identité et sa particularité.
Le choix d’un lieu se fait sur plusieurs critères conjoints :
• Le nom et l’identité même du lieu.
• Sa localisation.
• Le concept trouvé pour répondre au mieux au brief du client.
• Sa superficie, selon le nombre de pax attendus pour l’événement.
• Sa capacité à pouvoir accueillir la scénographie envisagée, à stocker des produits ou du
matériel.
• Sa disponibilité si le client connaît déjà la date de son événement ou sa période.
• Son coût de privatisation (périodes de montage et de démontage inclus).
• Ses commodités techniques (accès public, accès livraison, parkings à proximité,
limitation sonore, etc.).
• La mise à disposition d’un équipement technique (vidéo, son, lumière) qui peut être un
plus, si le budget alloué à l’événement est modéré.
Tout est aujourd’hui privatisable. D’un lieu privé à un monument historique, d’une salle de
spectacle à un garage, d’un ancien dépôt de trains de la SNCF à un quai de métro
désaffecté, etc. Des lieux incroyables peuvent être privatisés : les Catacombes de Paris,
une nacelle dans les airs pour un dîner à 50 mètres de haut, un aquarium avec ses
requins, un bus-discothèque déambulant dans Paris, des wagons du train Orient-Express,
etc. Un événement de format soirée privilégiera un lieu de vie prioritairement sans souci
de nuisances sonores (bar, discothèque, salle de spectacle, bateau, etc.). Une
présentation produit(s) se focalisera en priorité sur le Triangle d’or parisien (8e, 16e, 17e).
Une convention préférera un lieu détenant déjà un auditorium. Un événement grand public
ciblera une place ou un parvis bénéficiant d’un important trafic.
Une agence événementielle passe beaucoup de temps à prospecter et à pister des lieux,
à faire ce travail de veille « immobilière » qui fera peut-être la différence lors d’un
concours : ouvrir son réseau personnel et professionnel à la recherche de propriétaires
acceptant de privatiser leur loft ou leur maison, visiter régulièrement des lieux venant
d’ouvrir dans la capitale, suivre les dates de réouverture de lieux ayant été réhabilités, etc.
Attention à ne pas se laisser griser par les photos alléchantes de lieux présentés sur des
sites, car ces photos datent peut-être de plusieurs années, à moins qu’elles n’aient été
« boostées » grâce à Photoshop. Il est possible qu’un immeuble jouxtant le lieu soit en
construction ou en travaux pendant la période de l’événement, ce qui annule son choix
pour des raisons de perturbations sonores (si l’événement a lieu en journée), de
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poussière, de difficulté d’accès, d’esthétique. La visite se révèle donc indispensable.
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Ces lieux événementiels dits « classiques » sont connus par tous les acteurs du domaine.
Ils sont fréquemment utilisés et sont présents dans tous les guides, quelle que soit leur
typologie.
La valeur première des lieux qui ne font que de l’événementiel et qui ne sont pas ouverts
au grand public (sauf dans le cadre d’expositions ou de salons), est celle d’être
fonctionnelle et de répondre parfaitement aux besoins d’un événement. Ils présentent
toutes les commodités d’un point de vue technique et logistique. Beaucoup de lieux (quelle
que soit leur typologie) proposent des prestataires référencés, que ce soit pour la
technique, le traiteur, la sécurité, les hôtesses, etc. L’agence ou l’annonceur qui souhaite
privatiser le lieu est ainsi obligé(e) de travailler avec l’un de ces prestataires, qu’il choisit
sur une liste fournie par le site. Bien qu’il n’y ait pas de règle stricte, ces lieux 100 %
événementiels sont essentiellement des lieux choisis pour des expositions, des salons,
des congrès, des forums, des conventions, pour certaines soirées « institutionnelles »,
parfois des événements grand public, les plus modestes en taille pour des présentations
produit(s).
EXEMPLES
Depuis plusieurs années, les offres se sont étoffées avec des groupes comme Eurosites,
très ancré depuis les années quatre-vingt-dix, qui gère 50 sites et plus de 500 salles, ou
Châteauform qui associe le concept de maison d’hôtes à des séminaires d’entreprises.
Les salons d’hôtels sont dans cette catégorie de lieux « standards » : ils sont notamment
utilisés pour l’organisation de séminaires ou de conventions, de cocktails ou de dîners
institutionnels. Les palaces sont privilégiés pour des conférences de presse ou des
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sessions de press junket (interviews très courtes et à la chaîne de personnalités par des
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médias, pour la sortie d’un film, d’un spectacle, etc.).
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Certains traiteurs (comme Potel et Chabot ou Butard Enescot) sont propriétaires de lieux
dédiés au réceptif, soit à l’organisation de petits déjeuners, de déjeuners, de cocktails ou
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de dîners. Ces lieux présentent un standing élevé à l’image de certains palaces parisiens
et intègrent un décor raffiné et élégant pour certains d’entre eux.
N’oublions pas les lieux de vie tels que les restaurants, les discothèques, les bars, les
lieux de fêtes, certains présentant des identités fortes, des décors thématisés. Pour ce
type de lieux, les agences et les annonceurs sont toujours demandeurs de lieux
récemment ouverts, de lieux « tendance », de lieux sur lesquels des communautés de
leaders d’opinion ou de blogueurs peuvent s’agréger. Aujourd’hui, un grand nombre
d’établissements de nuit parisiens sont dirigés par des entités (Moma Event, Pearl,
Noctis, etc.). Ils peuvent être privatisés de jour ou en soirée. Ces groupes proposent
également des événements clés en main.
Les lieux atypiques sont des lieux à forte valeur ajoutée, tels que les musées, les
châteaux, les lieux de prestige, les lieux insolites. Chacun de ces lieux présente une vraie
identité. Il est toujours très séduisant de pouvoir prendre un verre le soir depuis la
terrasse du Musée d’Orsay ou du haut de l’Institut du monde arabe, d’être l’invité privilégié
en visite privée d’une exposition qui draine en journée des foules entières, de découvrir
des espaces intérieurs interdits au public dans des lieux de patrimoine. Ces lieux
appartiennent à l’état, à des villes ou des régions, mais également à des partenaires
privés, voire des marques.
EXEMPLES
– L’Hôtel de la Monnaie.
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– Le Château de Versailles.
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– La Conciergerie.
– L’École des Beaux-arts.
– Le Pavillon Cambon.
– La Piscine Molitor.
– Des Studio TV (Canal +, etc.).
– La Fondation Vuitton.
– Ground Control.
– Etc.
Certains lieux, pourtant très ordinaires, peuvent devenir très attractifs car décalés dans le
cadre d’un événement : un garage, une piscine, une usine désaffectée, une école, un spa
ou un salon de coiffure, un studio d’enregistrement, etc.
Les lieux privés sont quant à eux très prisés, car originaux et avec beaucoup de
caractère. Ils sont pour la plupart moins connus que tous les autres types de lieux, étant
des lieux de particuliers, si ce n’est totalement inconnus des commanditaires et des
invités, ce qui leur confère une vraie valeur ajoutée, ce métier de l’événementiel se devant
d’innover et de créer la surprise en permanence.
Les lieux privés sont souvent des lieux de « fantasme », des lieux tenant en haleine toute
une journée les journalistes venus assister à une présentation produit(s) ou séduisant
pleinement les invités de cet afterwork, rêvant que ce rooftop dominant les Champs-
Élysées pourrait être le leur. Le choix est large, l’offre riche, a fortiori depuis l’arrivée de
Airbnb : de la maison de plus de 1 300 m² avec deux piscines intérieures et un jardin
japonais comme dans un temple de Kyoto, en passant par un loft sur 3 étages
entièrement high tech et équipé d’écrans tactiles contrôlant lumières et playlist musicale, à
une maison « 100 % écolo » qui intègre les toutes dernières normes en matière de
développement durable, sans oublier un appartement haussmannien rempli d’œuvres d’art
contemporain de tout premier plan, etc. Comment trouve-t-on des lieux de particuliers ?
Il existe des agences immobilières spécialisées qui proposent des lieux privés (maisons
d’architectes, hangars, lofts, immeuble particulier, etc.) pour l’événementiel tout comme
pour les tournages pour le cinéma et la télévision, les shootings photos dans la pub, la
mode, etc. Les lieux sont identifiés sur leurs sites Internet selon leur esthétique, leur
superficie, leur localisation, etc. Depuis quelques années, pléthore de petites structures
proposent également des lieux de particuliers (Chapitre 1, « La planète événementielle »,
partie « Le marché de l’evenementiel », « Les agences événementielles », « Les agences
de type start-up »).
www.elux.fr
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20000lieux.com
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letsdomeafavour.com
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espacescarte.com
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espaceevenement.com
loftconnexion.com
Que ce soit pour une entreprise privée (ou parfois pour des particuliers), il est aujourd’hui
possible de privatiser (en partie) des lieux historiques et de prestige, des lieux de culture
inscrits dans le patrimoine français. Trois organismes principaux s’occupent de la gestion
de ces lieux et notamment de leurs espaces proposés à l’événementiel.
Le Centre des monuments nationaux est un établissement public sous tutelle du ministère
de la Culture et de la Communication, qui propose à la privatisation près de
100 monuments nationaux appartenant à l’État et répartis sur l’ensemble du territoire :
l’abbaye du Mont-Saint-Michel, les châteaux d’Angers et d’Azay-le-Rideau, le château et
les remparts de la cité de Carcassonne, l’Arc de triomphe et la Sainte-Chapelle, etc.1
Il en est de même pour la Réunion des Musées Nationaux – Grand Palais qui collabore
avec une vingtaine de musées. Son monument phare est bien évidemment le Grand Palais
avec sa nef de 13 500 m², fréquemment choisi pour des événements privés de grande
ampleur (anniversaires des 100 ans de L’Oréal, convention Renault, soirée privée SFR…),
des défilés de mode (Chanel, Yves Saint Laurent, Sonia Rykiel…), des événements grand
public (FIAC, Art Paris, Nuit électro, Saut Hermès, Jours de fêtes, Taste of Paris…).2
Culturespaces est quant à elle une entreprise privée qui gère une douzaine de sites en
France : le musée Maillol et le musée Jacquemart-André à Paris, le théâtre antique
d’Orange, les arènes de Nîmes, etc.3
Les conditions de privatisation d’un lieu historique sont souvent drastiques tant sur le plan
technique et logistique, que dans leur offre limitée en terme de dates proposées à la
privatisation pour cause d’ouverture au public (identiquement aux salles de spectacles et
lieux de vie tels que les bars, restaurants, discothèques, etc.), que pour des raisons
d’image et de préservation des bâtiments. Les temps d’installation sont souvent très
limités ou nécessitent des montages de nuit, de même qu’un strict cahier des charges est
à respecter pour toute installation.
Les gestionnaires de ce type de sites réservent également leur réponse selon :
– le type d’annonceur ;
– le type d’événement ;
– le type de population attendue ;
– la scénographie et ses contingences techniques ; |
– etc.
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5. Privatiser un lieu
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Privatiser un lieu dans l’événementiel présente les mêmes caractéristiques que louer un
appartement pour un particulier, sauf que le contrat porte sur un temps très court qui peut
être de quelques heures, d’un jour ou de quelques semaines. Le modus operandi est le
même avec un état des lieux d’entrée et de sortie, le versement d’une caution, etc.
Une privatisation événementielle demande de s’attarder sur les commodités techniques du
lieu :
• Ses accès pour les livraisons de matériel.
• La possibilité de monter un office traiteur pour un cocktail, un déjeuner ou un dîner.
• La puissance de son armoire électrique pour qu’il n’y ait aucun court-circuit avec l’énergie
demandée par du matériel technique (il est souvent nécessaire de rehausser la puissance
électrique des lieux privés).
• Son débit en wifi qui doit être suffisant pour le nombre de pax attendus (des relais sont
souvent ajoutés pour augmenter la couverture du réseau wifi).
Une fois le lieu validé par l’agence et le client, une visite technique approfondie est
obligatoire. Elle nécessite la présence du régisseur, du directeur technique, d’autres
prestataires (traiteur, décorateur, etc.) pour valider les installations et la conformité du lieu
par rapport à leurs besoins respectifs. Aucun site ne peut être booké sans acompte.
Depuis quelques années, la pratique des options a laissé la place à une confirmation par
virement bancaire. Le lieu tient le rapport de force dans la négociation avec l’agence et
l’annonceur, étant l’élément central de l’événement. Aussi, bon nombre de lieux exigent
aujourd’hui le règlement total de leur privatisation quelques jours avant l’événement ou le
jour même. Attention à la mode des lieux privatisables via des filières de Airbnb, qui
peuvent présenter une gestion globale souvent fragile et la venue d’éventuels problèmes
techniques (tels que les nuisances sonores, la dégradation de mobilier, etc.),
l’encadrement de ce type de lieux étant moins sécurisé et encadré qu’avec des agences
immobilières spécialisées ou des propriétaires habitués à louer leurs espaces pour des
événements.
IV Le réceptif
1. Traiteurs et chefs
On dit toujours qu’un événement sera raté si les invités « mangent mal ». La chose est
tout à fait juste et confirme l’importance du traiteur dans tout événement.
Le marché des traiteurs se répartit grossièrement entre les traiteurs de luxe (Potel et
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Chabot, Butard Enescot, Fauchon, Lenôtre, etc.), et les autres (Curty’s, Saint Clair,
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Executive Traiteur, le Traiteur du Marais, Groupe Riem Becker, Kaspia Réceptions, Fleur
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de Mets, etc.). Tous proposent une vraie qualité de services et de produits. Certains
d’entre eux affichent un vrai parti pris, ainsi dans le domaine éthique comme Té –
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2. La gastronomie
Que ce soit pour un cocktail ou un dîner, la gastronomie dans l’événementiel n’a parfois
rien à envier à certaines grandes tables étoilées. Tout comme pour la décoration, le
spectacle vivant, les nouvelles technologies, la gastronomie en événementiel se veut à la
pointe des tendances et des goûts d’une époque : elle tente constamment de trouver le
bon équilibre entre tradition et modernité.
Les cocktails s’organisent en nombre de pièces par pax. Pour un cocktail, les usages sont
de compter deux tiers de pièces cocktail salées pour un tiers de pièces cocktail sucrées.
Pour des raisons de rigueur budgétaire, un grand nombre de cocktails ont vu leur nombre
de pièces considérablement diminuer ces dernières années. Il n’y a pas de science exacte
dans ce domaine, certains convives étant plus prompts à atteindre les buffets ou à saisir
les pièces qui leur sont proposées dans un service au plateau (en déambulation).
Néanmoins, une moyenne d’environ 18 à 22 pièces par personne garantit les bases d’un
cocktail de bonne tenue.
Depuis quelques années, la mode de pièces cocktail très sophistiquées a disparu au profit
d’une gastronomie de terroir, plus conviviale, faisant la part belle à des saveurs d’antan et
l’évocation de plats de notre mémoire collective. Des petites cassolettes de bœuf
bourguignon ou de mini-choux farcis sont apparues sur les buffets des traiteurs. Des
dîners proposent des poulardes de Bresse cuites sous le pain avec un fumet de cèpes,
des pâtés en croûte Victoria, de tartes ancestrales aux fruits rouges.
Les traiteurs jonglent entre leurs menus saisonniers qu’ils renouvellent régulièrement et qui
font la part belle aux produits de saison, leurs produits signatures, des recettes ou des
pièces devenues « iconiques » que l’on retrouve d’un traiteur à l’autre avec des variations
(notamment à base de foie gras), les demandes spécifiques de leurs clients pour intégrer
au mieux leurs prestations dans le concept ou la thématique de l’événement. Certains
traiteurs se sont engouffrés dans la mode des « lunch box » et autre « bentos », avec
l’exigence marketing qui les caractérise. Dans la présentation de leurs menus pour un
cocktail ou un dîner, les traiteurs utilisent un wording culinaire qui n’a rien à envier à la
littérature gourmande. Tout est fait pour donner envie de goûter une gastronomie qui se
veut attractive, inventive, une cuisine d’émotions qui joue sur les formes et les couleurs,
les textures et les saveurs.
Sur les cocktails ou les dîners comprenant un grand nombre d’invités, un déjeuner test est
proposé au client. Comme lors d’une répétition, il permet de déguster avant l’heure les
pièces cocktail ou le repas, d’ajuster la prestation du traiteur selon les goûts du client, la
scénarisation souhaitée, l’équilibre des pièces ou des plats, etc. |
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Lors d’un événement, la gastronomie est réservée aux invités et non à la production et aux
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équipes techniques, pour lesquels un catering est toujours prévu (comme sur des
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Traiteurs
4. La déco florale
La déco florale est un élément clé dans la mise en scène des arts de la table mais pas
seulement : la déco florale s’invite dans toute soirée comme dans toute présentation
produit(s). Son champ d’expression est très large, du simple bouquet printanier à de
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véritables scénographies entièrement réalisées à base de fleurs. Pour son défilé haute
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Simons a élevé des murs de fleurs avec cinquante espèces différentes allant du mimosa à
des orchidées grimpantes. L’installation a nécessité trois jours de travail. En
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octobre 2015, une structure conçue pour un nouveau défilé Dior, Cour Carrée du Louvre,
crée l’événement : elle est entièrement recouverte de 400 000 fleurs.
À l’instar de la décoration ou des animations, des films ou de la bande-son, la décoration
florale s’insère dans l’histoire de l’événement, dans son concept, pour y donner plus de
force et l’enrichir.
Elle peut être très diverse, parfois très créative :
• Des simples bouquets blancs et élégants de lys ou d’amaryllis pour une présentation de
produit(s) en cosmétique.
• La reconstitution florale des notes de ce parfum mis en scène.
• Des oliviers et des orangers plantés dans cet intérieur pour cette marque du Sud.
• Un champ de lavande ou de coquelicots sur la place d’une ville pour cet événement
grand public.
• Des murs végétaux créées pour cette convention sur le développement durable.
• Des compositions mêlant fruits, fleurs et légumes à l’image de tableaux d’Arcimboldo.
• Des assises en gazon sur lesquelles viennent se piquer des pâquerettes.
• Etc.
Jeff Leatham est l’un des maîtres de la décoration florale dans l’événementiel. Ses
somptueuses compositions florales de l’hôtel parisien George V et ses nombreuses
créations, notamment dans le domaine du luxe, lui ont donné une réputation internationale.
Leatham et son art de la décoration florale ont fait l’objet d’une série télévisée aux États-
Unis et Oprah Winfrey l’a même invité dans son célèbre show télévisé.
Déco florale
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1. Source : https://www.monuments-nationaux.fr/Qui-sommes-nous/Nos-missions
2. Source : http://www.rmn.fr
3. Source : http://www.culturespaces.com/fr/home
4. Source : http://www.poteletchabot.com/fr/une-histoire-dhommes/potel-et-chabot-aujourdhui.html
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CHAPITRE 5
La scénographie événementielle
1. La déco/le mobilier
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choisi dans un espace donné. Deux axes cohabitent : la scénographie est l’expression
créative de la stratégie de communication, ici en « live », mais c’est aussi l’organisation
By
Aménagements déco |
Jaulin (structures, déco, mobilier, stands, etc.) : jaulin.com.
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Art-Event : artevent.com.
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Très souvent, un événement va intégrer des films et de l’audio, le tout sous différentes
formes. C’est l’un des métiers de l’agence événementielle que de produire ces contenus
multimédias. Pour la vidéo, des séquences de type stock-shots existent, soit des banques
de séquences déjà réalisées et que l’on achète sur le net, mais la création originale et le
sur-mesure sont bien évidemment privilégiés. Une convention présente des jingles vidéo,
pour les transitions entre les prises de parole et la montée sur scène des intervenants lors
de la plénière, mais aussi des films destinés à nourrir le contenu de cette même plénière
(reportages, interviews, etc.). De l’habillage vidéo, soit un montage de séquences
d’ambiance et illustratives (souvent avec des mots clés, le stock-shot vidéo de la marque,
des jeux 3D autour de son logo) ou du Vjying sont souvent utilisés lors de soirées. Le
Vjying est une animation graphique projetée en « live », soit des textures et des matières,
si possible en lien avec la marque et le concept de la soirée. Le VJ, qui pratique le Vjying,
est l’équivalent du DJ mais pour l’image : il mixe ces séquences qui sont projetées sur des
surfaces murales ou des écrans.
Les films peuvent être produits de différentes manières :
• Tournage « standard » avec une équipe technique.
• Utilisation de techniques de compositing : assemblage de sources différentes (tournage,
titrage, graphisme, etc.). Et ajout d’effets spéciaux, de trucages, d’incrustations lors de la
post-production.
• Réalisation de films en images de synthèse 3D.
• Réalisation de films en motion design : type de films d’animation juxtaposant et jouant
avec différentes sources graphiques comme des photos, des dessins, des visuels 2D et
3D, de la typographie, etc. (depuis quelques années, ce type de films courts est privilégié
pour présenter une thématique de manière à la fois pédagogique et ludique).
• Réalisation d’un contenu spécifique pour de la réalité virtuelle.
• Etc.
À nouveau, tout contenu vidéo ou audio doit toujours être en lien avec le concept de
l’événement, sa thématique, l’univers du commanditaire.
Habillage vidéo
Quel habillage vidéo pour une soirée de la marque Converse, qui crée des chaussures life-style à destination
des jeunes urbains ?
Réponse possible |
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Privilégier la création de films en motion design intégrant des visuels :
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– de pop art ;
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Il en va de même pour tout travail audio sur un événement : une personnalisation est
nécessaire. Une playlist pour une soirée Vuitton ne sera pas la même que pour une soirée
Carrefour. Le choix d’un artiste pour un show-case sera différent entre une soirée Diesel
et une soirée pour le groupe de BTP Vinci. Pour la soirée d’une marque de vêtements à la
mode, un DJ tendance, connu dans la sphère musicale européenne du moment, sera
privilégié à un DJ moins en vogue.
Une bande-son originale peut colorer l’espace d’un show-room pour une présentation
produit. Un environnement sonore original à base de sons cristallins, de verre frotté et de
longs accords de synthétiseurs sera propice à l’ambiance chic et élégante d’une marque
de joaillerie. La création audio d’une forêt imaginaire et virtuelle, composée de chants
d’oiseaux, de sons de flûtes et de traits de harpe, d’arpèges joués à la guitare, enrichira
la présentation de cette marque New Age axée sur le développement durable.
3. Les techniques événementielles
Les équipements techniques, les métiers, les process sont les mêmes dans l’événementiel
que dans le spectacle et la musique, voire la télévision, que ce soit pour la vidéo, le son,
les lumières. On retrouve identiquement des ingénieurs du son, des roads (des
manutentionnaires), des backliners (qui s’occupent du matériel sur la scène), des
opérateurs vidéo, des caméramen pour des reprises caméra (pour filmer un intervenant et
qu’il soit projeté en direct sur un écran), des réalisateurs (pour des plénières de
conventions réalisées comme des talkshows télévisuels), des topeurs (voir Chapitre 4,
partie « Produire un événement », « Organisation d’un événement, le déroulé et son
conducteur »). Pareillement, lors d’un événement ou d’une émission de télévision, on utilise
un système d’intercom qui est un système d’écoute pour l’équipe technique pour
communiquer.
■ Lumières
En événementiel, l’opérateur qui crée les lumières depuis son pupitre lumières (console
lumières), est appelé pupitreur ou chef opérateur. Le gobo est un terme très présent dès
que l’on parle de lumières dans l’événementiel. C’est une pièce de métal dans laquelle est
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gravé un logo ou un mot aux couleurs de la marque, qui une fois mise dans un projecteur
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lumière, sur n’importe quelle surface, avec des mouvements qui peuvent être
programmés. Le parc des lumières est large : des « Par leds » (appelés également
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« Color Bat »), anciennement dénommés « boîtes ambres », très utilisés pour obtenir des
lumières rasantes sur les murs, à une multitude de lumières leds tels que des barres leds,
des murs ou des rideaux de leds, des dalles de leds, des projecteurs asservis (« moving
light » avec des lyres), pour la plupart avec la particularité de pouvoir varier couleurs,
intensité et mouvements.
■ Vidéo
En vidéo, l’une des erreurs les plus fréquentes dans l’événementiel réside dans l’emploi du
mot « rétroprojecteur ». Il est systématiquement employé de manière indue, comme le
nom Barco (qui est une marque comme Sony ou Samsung) pour parler d’un
vidéoprojecteur. On peut en effet projeter sur un écran, de manière frontale, soit de la
vidéoprojection ou de la rétroprojection, soit en plaçant le vidéoprojecteur derrière l’écran,
mais en rien avec un rétroprojecteur (que l’on utilisait dans les années soixante-dix dans
les écoles). L’intérêt d’une rétroprojection réside dans la disparition des ombres devant
l’écran, dans la maîtrise d’une belle qualité d’image, dont la taille sera en rapport avec la
distance entre le vidéoprojecteur et l’écran, avec donc parfois l’inconvénient de ne pas
avoir de place suffisante derrière l’écran. Dans tous les cas, projection ou rétroprojection,
utiliser un vidéoprojecteur demande que l’obscurité soit là ou que l’ambiance lumière soit
faible. Impossible de vidéoprojeter en plein soleil ou dans un espace rempli de lumière
naturelle. La puissance d’un vidéoprojecteur se détermine selon son nombre de lumens,
soit la valeur permettant de mesurer la luminosité. Plus la surface d’image projetée est
importante, plus il est nécessaire de solliciter des vidéoprojecteurs à forte puissance,
comme par exemple des vidéoprojecteurs à 40 000 lumens pour des projections grand
format sur des bâtiments. Il est également possible d’utiliser en parallèle deux
vidéoprojecteurs pour la même surface de projection, pour obtenir ainsi une puissance
presque doublée.
Autre possibilité que celle d’utiliser un vidéoprojecteur : les écrans plasma, les écrans
LCD, les écrans Oled ou les murs leds (qui sont modulaires et permettent de créer des
formes et des tailles différentes). La taille d’un écran plasma, LCD ou Oled, se mesure
selon sa diagonale d’un coin au coin opposé et en pouces (1 pouce = 2,54 cm). Le record
du plus grand écran plasma avoisine 3,81 m de diagonale, soit 150 pouces. Pour la
plénière d’une présentation produit(s) concernant une centaine d’invités, deux écrans
plasmas 50 pouces peuvent faire l’affaire. Les murs leds permettent quant à eux de
réaliser des projections de jour (écrans leds jours), d’être assemblés selon une taille
d’image souhaitée, d’obtenir des structures originales d’écrans avec parfois une très
grande surface d’image. Watchout ou Modulo Pi sont des applications qui permettent de
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projeter des images panoramiques ou de jouer sur plusieurs écrans (avec des passages
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d’images d’un écran à l’autre).
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Les contenus multimédia à projeter sont stockés sur des disques durs que l’on appelle
des sources (players) : ils sont soit reliés à un vidéoprojecteur, soit directement connectés
By
à des écrans leds ou plasmas. Ces disques durs sont adaptés pour contenir un grand
nombre de films. Un showcontrol est un serveur informatique qui synchronise toutes les
sources son, vidéo, lumières, effets spéciaux (mécanismes, souffleries, effets olfactifs,
jets d’air) selon le scénario de l’animation. Un showcontrol est fréquemment utilisé pour
des animations en boucle, ainsi sur des stands pour des salons qui présentent un show
multimédia, tout comme pour des expositions intégrant du multimédia ou des animations
dans des parcs à thèmes.
■ Son
Pour le son, on retrouve différents types de micros : des micros col de cygne (qui se
clipsent sur un pupitre), des micros HF main, des micros tour de tête (pour que
l’intervenant ait les mains libres), des micros cravate (pour des interviews). Dans tous les
cas, un ingénieur du son est nécessaire pour calibrer le volume sonore de l’intervention
« live ». Des systèmes de diffusion multivoies existent pour enrichir l’immersion des invités
au-delà d’une simple diffusion en stéréo. L’un de ces systèmes est connu pour le grand
public, le 5.1, qui s’organise avec cinq enceintes et un caisson de basse. Une simple
spatialisation en quadriphonie (4 enceintes) crée déjà une « histoire sonore », tout comme
une bande-son mixée en multivoies et diffusée avec un grand nombre d’enceintes, du sol
au plafond, produit de véritables « décors sonores ». Les invités peuvent avoir la
sensation de s’immerger dans une forêt virtuelle avec une bande-son « nature » à
360 degrés, a fortiori si elle est combinée avec des jeux de lumière et des projections
vidéo, de même que plonger dans des abysses ou déambuler au cœur d’une cité futuriste.
Dans tous les cas, le type d’espace et sa superficie, ses spécificités acoustiques ainsi
que le nombre d’auditeurs mais aussi le style musical vont déterminer le choix et la
puissance du système de diffusion sonore.
■ Nouvelles technologies
L’événementiel a toujours été pionnier dans l’utilisation des nouvelles technologies, les
annonceurs étant très friands de toute nouveauté. C’est ainsi que beaucoup d’événements
présentaient des films en relief dès la fin des années quatre-vingt-dix avant leur arrivée
dans toutes les salles de cinéma de la planète. Pareillement, Kinect, la technologie mise
au point par Microsoft en 2008, permettant de contrôler une interface sans utiliser de
manette, existait également dans l’événementiel depuis le début des années 2000, avec
des techniques différentes telles que les sensitive wall ou les sensitive floor. La pratique
était très courue pour des plénières de conventions. En 2012, le rappeur Tupac Shakur
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apparaît sur scène bien que décédé depuis plusieurs années grâce à une projection
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virtuelle et la réalité augmentée s’invitent dans les loisirs du grand public ou sont utilisées
par des entreprises sous des formes fonctionnelles. Ces deux technologies étaient déjà
présentes dans des événements internes ou réservés à un public ciblé.
L’une des technologies les plus en vogue depuis quelques années est le mapping vidéo ou
mapping 3D. Il s’agit d’une projection sur une surface architecturée, avec du volume,
comme un bâtiment, des éléments de décor, un visage, qui permet alors de jouer avec ce
volume et de le « transformer ». Depuis l’événement en novembre 2010 de la marque
Ralph Lauren, qui fit sensation avec une projection en mapping vidéo sur son flagship sur
Madison Avenue à New York, cette technologie s’est démocratisée : elle est aujourd’hui
utilisée le 1er janvier sur l’Arc de Triomphe pour célébrer la nouvelle année ou pour
l’arrivée du Tour de France sur les Champs-Élysées.
Sociétés techniques
4. La multisensorialité
By
Jouer sur tous les sens est un vrai plus dans la création d’un univers le temps d’une soirée
ou d’une présentation produit(s). L’olfaction est un média très prégnant pour transporter
un public dans un « rêve éveillé », si cet effet olfactif « colore » un dispositif multimédia
d’images, de lumières, de sons. La multisensorialité ouvre sur des imaginaires et enrichit
pleinement l’immersion de ce décor ou de ce lieu. Depuis plusieurs années, il est possible
de travailler l’olfaction grâce à des essences bio à base de produits naturels et surtout de
les associer (comme le font certains prestataires olfactifs tels que Michaël Moisseeff avec
Asquali). Un port, par exemple, peut « apparaître » avec un mixage de différentes
senteurs : une odeur iodée, une odeur de bois et de goudron (que l’on utilise pour
l’étanchéité des bateaux), une odeur de morue (ou d’autres poissons). De la même
manière, les invités peuvent voyager dans une pinède ou un chemin forestier avec des
champignons, de la mousse, tel arbre de telle région. Différents moyens de diffusion
olfactive existent : de simples mouillettes en carton imbibées d’une certaine senteur à des
systèmes pouvant odoriser tout type d’espace intérieur, avec des systèmes d’extraction
d’air et de souffleries. Le tout peut être relié à un showcontrol et se déclencher selon la
scénarisation.
II Les animations
1. Le reveal
Le reveal est l’instant T de la révélation d’un produit, d’un message ou d’un film lors de
l’événement. Le déroulé de l’événement doit amener à ce moment clé lors d’une
convention, d’une présentation produit(s) ou d’une soirée. Le nom de ce nouveau parfum
est dévoilé, le dernier prototype de cette marque automobile apparaît sur la scène, le
décompte est lancé et scandé par le public pour qu’au zéro, le nouveau logo de ce groupe
s’affiche sur les écrans. Le reveal demande un geste de mise en scène qui peut être
multimédia, une action avec des intervenants, un effet de théâtralisation.
Reveal
– Un film court est projeté : il reprend les valeurs de l’entreprise, les dates clés de son histoire et son évolution
avant un décompte final dévoilant sa nouvelle identité.
By
– Un geste chorégraphique avec des danseurs et des figurants jouant avec des panneaux sur lesquels est
inscrite la nouvelle identité.
– Un effet multimédia synchronisé (en vidéo, lumières et son) combiné avec l’envoi d’un message sur les
smartphones des invités présentant un décompte.
– Une personnalité célèbre dévoile la nouvelle identité dans un teasing vidéo.
– Le nom apparaît avec un décompte :
– en lettres lumières/néons ;
– en feu d’artifice (réel ou virtuel avec des projections en images de synthèse 3D) ;
– en mapping vidéo.
2. Les animations
Qui dit dîners spectacles ou cocktails, qu’ils soient institutionnels ou festifs, dit
animation(s), tout comme une présentation produit(s) ou la plénière d’une convention
peuvent en intégrer dans leurs transitions. Il existe des animations de toutes natures :
artistiques, ludiques, interactives, fédératrices, comme une animation de team building
destinée à renforcer l’esprit d’équipe entre des collaborateurs, dans la réalisation
commune d’une fresque, la participation à une chasse au trésor, dans un tournoi sportif,
une chorale, etc. À chaque fois, l’animation est en lien avec le format de l’événement (sa
nature, sa durée, son contexte, son lieu), le concept de l’événement (sa thématique, son
fil rouge), son public. L’animation doit enrichir l’ambiance de l’événement, apporter la
touche d’émotion, de convivialité, d’effet whaou : nous sommes ici au cœur du « live »
avec l’intervention d’artistes ou de performers.
Si l’on tente de discerner les typologies d’animations, on distingue :
public. Il concerne donc aujourd’hui les caricaturistes, les diseuses de bonne aventure, les
silhouettistes (qui ne dessinent pas mais découpent aux ciseaux le profil d’un invité), les
mentalistes (utilisant la télépathie, la psychokinésie, etc.), etc.
• Le théâtre de rue avec beaucoup de compagnies et de troupes d’échassiers présentant
des interventions thématisées ou spécialement créées selon le thème de l’événement.
Sociétés d’animation
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3. La scénarisation des animations
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La personnalisation d’une animation est un vrai plus pour un événement, la notion de « sur-
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mesure » contribuant à l’immersion des invités dans un univers. Ici, ce magicien réalise
des tours de passe-passe avec des smartphones pour ce dîner organisé par un opérateur
de téléphonie. Cette troupe de théâtre de rue s’élevant sur des échasses est revêtue de
costumes rouges et surdimensionnés de grooms d’hôtels pour cette inauguration. Cette
diseuse de bonne aventure joue le rôle d’une extraterrestre lors de cette soirée techno et
futuriste. Aujourd’hui, pléthore d’animations s’offrent à tout créateur d’événement : il peut
en disposer pour écrire son histoire, son « storyliving® ».
Des animations dites classiques occupent le marché depuis des années. Quelques
exemples : une troupe de french cancan, un atelier d’œnologie ou un atelier
gastronomique en lien avec le traiteur, un bar à eaux, un bar moléculaire, des
performeuses déambulant en robes champagne à crinoline avec des cages sur lesquelles
sont accrochées des flûtes remplies, une formation jazz ou gospel, une batucada
participative (fanfare brésilienne avec des percussions), des sosies de stars, des pom-
pom girls, etc.
Des animations peuvent se révéler plus créatives et surprenantes pour les invités d’un
événement : des numéros aquatiques avec des sirènes, des happenings interactifs avec
du laser (Théo Dari), des sauts sur un immense airbag depuis une plateforme à plus de
10 mètres qui sont proposés aux invités (freejump), des simulateurs de chute libre grâce à
une soufflerie (Aerokart), etc.
Les animations avec des animaux dans tous types de lieux restent très prisées avec par
exemple un tigre, une panthère, un faucon, un chameau, un éléphant… même avec
Pégase, le cheval ailé (Mario Luraschi) !
Le close-up s’est digitalisé et des magiciens font des tours avec des tablettes, tout
comme des caricaturistes dressent des portraits humoristiques numériques ou des
artistes de street art créent des œuvres virtuelles. Les agences événementielles doivent
pratiquer un travail de veille constant pour dénicher le nouveau performer, la troupe du
nouveau cirque qui vient d’éclore, une animation inédite venant du music-hall, un numéro
inconnu présenté en exclusivité dans l’émission de télévision Le plus grand cabaret du
monde de Patrick Sébastien. Pareillement, tout créateur d’événements suit les mises en
scène des shows les plus innovants, comme ceux du Cirque du Soleil, de la compagnie
des Blue Men Group ou de Fuerza Bruta, pour n’en citer que quelques-uns.
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Scénographie
Brief : une marque de voiture japonaise veut créer un show-room exposant sa nouvelle gamme de voitures.
Elle souhaite que ce show-room propose une expérience immersive « relaxante et reposante ».
Concept proposé : découvrir cette nouvelle gamme de voitures dans un univers apaisant avec une ambiance
zen et japanisante.
Réponse scénographique pour retranscrire ce concept :
Lumières
Une ambiance lumière inspirée du travail du plasticien lumière James Turrell. Cet artiste est un maître pour
créer des lumières apaisantes, mettre les spectateurs dans un état de méditation lumineuse. Ici, des lumières
reprenant les couleurs de la nouvelle gamme de voitures mais atténuées, sur des tonalités pastel, colorant tout
l’espace sur un mode doux, lent, hypnotique, zen.
Son
Une bande-son envoûtante et apaisante diffusée en multivoies. S’inspirer de certaines musiques du
compositeur islandais Jóhann Jóhannsson avec une esthétique sonore pure et minimaliste à base de
synthétiseur.
Déco
– Installer un dialogue entre les voitures exposées et des objets de créateurs aux lignes pures, sensuelles,
parfois miroitantes comme des sculptures de l’artiste Anish Kapoor.
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– Accorder une part au toucher, à la matière. Des vasques et des présentoirs ici et là dans lesquels les invités
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peuvent toucher et caresser des mousses, de l’herbe coupée à ras, des graviers blancs, des pétales de fleurs,
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du bois sculpté.
– Des compositions florales jouant sur le blanc et l’élégance avec des arums et des amaryllis.
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Assises
– Des divans lounge qui peuvent également faire office de lit. Des canapés qui s’inspirent de la position Seiza
(littéralement « bien assis »), issus de la longue tradition des assises japonaises au sol.
– Un fauteuil Zen de la marque Steiner créé en 1969 par le designer hongkongais Kwok Hoï Chan et réédité en
2004.
Animation
– Une animation avec une troupe de comédiens de théâtre kabuki en costumes traditionnels à certaines heures
de la journée.
– Des massages de type shiatsu.
– Une cérémonie du thé.
CHAPITRE 6
I Les métiers
• La création.
By
• Le pilotage de projet.
• La production et la logistique.
• Les métiers du back office : administration, comptabilité, RH…
Les postes de direction, ceux de directeur conseil et de clientèle, de chef de projet et bien
sûr d’assistanat (avec de nombreux stagiaires ou contrats d’alternance) constituent la
structure pyramidale pour produire un projet événementiel. Sur cette verticalité se greffent
les métiers de directeur de production et de directeur de la création (ces deux métiers
étant souvent intégrés à l’agence événementielle), puis de directeur logistique, régisseur,
scénographe, roughman pour ne citer que les plus importants, associés aux prestataires
de tout ordre (traiteur, services, technique multimédia, production multimédia, déco,
animations, etc.). C’est l’agence qui conçoit, produit et organise l’événement pour le
commanditaire qui garde le « final cut ».
Les trois premiers axes de travail pour l’agence sont :
– comprendre les objectifs d’un annonceur ;
– intégrer de manière très rapide son ADN, ses valeurs, ses messages ;
– dégager un axe de communication qui sera donc réalisé en « live ».
La production avance sur deux axes conjoints : la réalisation de l’événement et la
validation par le client de toutes les étapes de fabrication de cet événement. Le planning
de production devient l’élément central pour tous les intervenants. Un comité de pilotage
peut être dressé le temps de la production. Il est constitué de membres de l’agence ainsi
que des représentants de l’annonceur et se réunit par exemple tous les quinze jours, en
suivant des feuilles de route précises sur divers arbitrages. C’est toute une mécanique de
propositions, d’ajustements, de corrections, qui se met en place sur la base du projet qui
a remporté l’appel d’offres. Une phase de post-événement a également lieu : elle recueille
et analyse les retours du client et de ses invités, quantifie le ROI (retour sur
investissement) de l’événement, tire des enseignements pour un prochain événement, que
ce soit pour l’agence ou le commanditaire.
Selon la nature du projet et le public visé, le commanditaire d’un événement peut savoir si
son événement est réussi de différentes manières :
• Bien évidemment le jour J à l’instant T de l’événement.
• Avec les données recueillies auprès du public interne à l’issue d’une convention, via des
outils digitaux.
• Selon les retombées médias classiques et Internet plusieurs semaines ou mois après
l’événement.
• Selon les chiffres de fréquentation de son social media par des consommateurs.
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• Suite aux ventes du produit qui a été présenté.
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parfaitement les codes et les process de fabrication d’un événement. Les soucis, le stress
et les incohérences surviennent pour des raisons de changements d’avis ou de stratégie,
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La création n’a pas de réelles frontières : c’est particulièrement vrai et observable dans
l’événementiel. Tout d’abord, bon nombre de créateurs d’horizons différents traversent ou
ont traversé l’événementiel. Un auteur de livres ou de documentaires, un scénariste de
fiction TV ou de films peut être appelé pour l’écriture d’un spectacle lors d’une soirée
événementielle ou pour rédiger le contenu d’une exposition. Un compositeur est souvent
choisi pour créer un habillage musical ou une identité sonore, composer la musique d’un
spectacle ou la bande-son d’un jingle vidéo réalisé pour une convention. Un metteur en
scène d’opéra ou de théâtre va être sollicité pour une convention ou un spectacle. Un
réalisateur de documentaires ou de films (pub, cinéma) peut réaliser le film d’une
convention. Une agence collabore avec un graphiste, apte à tous types de travaux
graphiques, pour la confection d’une identité visuelle, la création graphique imprimée sur
l’invitation ou le graphisme de la plateforme digitale corrélée à l’événement. Ce graphiste
peut être indépendant ou intégré à l’agence, comme l’est un directeur artistique ou de
création. Dans la famille des graphistes, le roughman correspond plus au métier de
dessinateur de BD ou d’infographiste 3D.
Toute personne ayant un parcours créatif, quel que soit le domaine, peut postuler dans
l’événementiel et exercer son art, certes dans un cadre précis, avec des process stricts,
l’acceptation de la fonction de prestataire et non d’artiste : tout projet est au service d’un
message, d’un commanditaire ou d’un projet et non libre de toute création. Point de carte
blanche entière et non révisée par le client ou l’agence.
À l’inverse, créer en événementiel peut amener à évoluer dans d’autres domaines tels que
la télévision, le cinéma, la musique, le théâtre, la muséographie, etc. A fortiori aujourd’hui,
à une époque où la création se veut marketée, l’expérience d’un créateur connaissant les
contraintes créatives d’un projet de communication destiné à un public ciblé, peut être un
vrai plus pour certains projets culturels ou de divertissement. La différence entre un projet
de création en événementiel et un projet de création dans le secteur de la culture ou du
divertissement : le droit d’auteur. Un créateur dans l’événementiel cède généralement les
droits de sa création dans le cadre de l’événement et la forfaitise en fonction de son
périmètre d’exploitation.
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II Les prestataires
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Il y a des entités, des groupes, des entreprises de l’autre côté des personnalités, des
individus qui évoluent en leur nom propre. Ces derniers sont d’ailleurs souvent dans les
secteurs créatifs de l’événementiel (graphiste, scénographe, réalisateur, décorateur,
décorateur floral, etc.) ou sont des techniciens du spectacle (intermittents).
On distingue les catégories suivantes de prestataires :
• Gestionnaires de lieux.
• Agences de services (hôtesses, sécurité, voiturier, nettoyage…).
• Animations (close-up, team building, performers, etc.).
• Technique (location matériel vidéo, son, lumière… avec équipe technique).
• Décorateurs (création de décors scénarisés, aménagements, décoration florale, etc.).
• Loueurs de mobilier et d’assises.
• Traiteurs.
• Production multimédia (bande-son, films…).
• Logistique, régie, directeur technique (souvent en indépendants – intermittents du
spectacle ou missions ponctuelles en CDD).
• Créateurs (scénographe, graphiste, roughman, décorateur… – intermittents du
spectacle ou réglés en notes d’auteurs quoique pouvant faire partie d’une agence ou bien
avoir leur propre agence).
• Spécifiques (olfaction, model maker – maquettiste pour la réalisation d’un factice géant
ou miniature –, effets spéciaux, etc.).
• Indépendants divers : topeur, réalisateur, musicien, comédien, ingénieur du son,
maquilleur, coiffeur, styliste, etc. (souvent réglés en intermittents du spectacle).
Des prestataires d’un même type peuvent se différencier dans leurs offres commerciales :
certains proposent une offre généraliste avec un package global, tandis que d’autres
proposent des produits plus spécifiques, comme un prestataire technique peut être
principalement sollicité pour un type particulier d’écrans leds qu’il propose. Une agence
événementielle doit régulièrement consulter tous types de catalogues de prestataires,
suivre leurs actualités, assister à leurs présentations et autres showrooms, que ce soit en
technique multimédia, en déco, en nouvelles offres traiteur, etc. Ce travail de prospection
et d’anticipation s’avère souvent très utile dans l’élaboration d’un projet, tant les délais
sont courts, tant une agence se doit d’être réactive dans ses idées et ses choix. Des
assises de jardin originales ou des poufs gonflables rétro-éclairés seraient parfaits pour
cet événement : l’agence sait déjà vers quels prestataires s’adresser grâce à ce travail de
veille.
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Depuis quelques années, pour des raisons commerciales et selon les opportunités,
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beaucoup d’entreprises élargissent leur gamme de prestations, bien que n’étant pas
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experts de certains secteurs. Des lieux peuvent ainsi proposer de réaliser un événement
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L’une des richesses de l’événementiel réside dans la diversité des prestataires qu’elle
propose et des métiers si différents que l’on peut croiser. Qu’ils soient créatifs,
techniques, organisationnels, culinaires ou avec une spécificité qui leur est propre, les
prestataires sont tous des personnalités qui portent un vécu distinctif et une expertise
singulière dans un secteur en particulier. Décorateur floral, gestionnaire de lieux de
prestige ou historiques, spécialiste des nouvelles technologies, animateur 3D,
scénographe, régisseur de projets internationaux, chef traiteur, performer artistique…
Tous ont la passion de leur métier qu’ils ne demandent qu’à partager et à faire exister.
Cette rencontre est toujours instructive et constructive pour le projet à concevoir et à
produire. Elle est souvent passionnante et enrichissante pour tout acteur de
l’événementiel, pour sa vie professionnelle mais aussi personnelle, quels que soient sa
fonction, son statut, son métier. C’est l’un des nombreux attraits de l’événementiel :
l’échange et le partage de savoirs, la mixité sociale et culturelle.
La sélection entre prestataires d’un même secteur se fait naturellement et assez
rapidement, tant le monde de l’événementiel est exigeant en termes de qualité et de
résultats immédiats. Les prestataires qui évoluent depuis plusieurs années dans
l’événementiel sont des professionnels aguerris. Ils sont les rouages indispensables à
toutes les réalisations d’événements qui se veulent réussis. Comment choisir les
prestataires et avec lesquels travailler ? Comme dans tout domaine, le bouche-à-oreille
reste bien évidemment le premier critère de choix. La qualité commerciale et relationnelle
est primordiale même si elle doit être accompagnée de la connaissance aiguisée d’un
sujet, d’une technique, d’un métier. Comme dans le cinéma, la musique, la télévision,
l’événementiel fonctionne par familles et par réseaux, chose d’autant plus légitime dans un
domaine facteur de stress et de rythme de travail soutenu : il est essentiel de travailler
avec des équipes qui se connaissent bien et qui se font confiance.
La prestation doit à chaque fois être au niveau, tout comme l’excellence est privilégiée
dans le domaine du luxe. Le « zéro erreur » sur un événement et la rigueur, la réactivité
sont demandés à tout prestataire, quel que soit son métier. Cette exigence de qualité est
attendue par tout commanditaire d’un événement. Elle crée un écrémage naturel parmi les
prestataires. Thierry Marx, cuisinier médiatisé mais également connu pour ses prises de
parole dans le management, porte un principe qui se résume en trois lettres, RER :
Rigueur, Engagement, Régularité. Cet adage reste le credo de tout prestataire mais
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également de tout acteur de l’événementiel.
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Prestataires originaux
Flover : flover.fr
Décorateur proposant des fleurs géantes artificielles démesurées, XXL ou miniatures.
Fugu : fugufurniture.com
Fugu conçoit des cubes modulables éphémères, des dômes géodésiques, des meubles et structures
gonflables sur-mesure.
Novolux : novolux.fr
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Novolux propose des créations originales mêlant déco et lumières (accessoirisation et mobilier lumière).
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EXEMPLES |
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Prix pour un conférencier/un animateur
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– Intervention d’une personnalité peu connue par le grand public : 3 000/4 000 € HT (ticket d’entrée).
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– Si petite notoriété : 7 000/8 000 € HT (ticket d’entrée) – animateur : par exemple un journaliste « cadre » d’une
chaîne d’information en continu.
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– Si notoriété : 10 000/15 000 € HT (ticket d’entrée) – animateur : par exemple un journaliste ou un animateur très
populaire.
Depuis la chute vertigineuse des ventes de disques avec Internet, les artistes musicaux
enchaînent les concerts, les tournées : le « live » est devenu la rémunération première
pour la majorité d’entre eux. Aussi, beaucoup d’artistes, qu’ils soient dans la musique ou
dans l’humour, se produisent dans l’événementiel. Ce peut être un concert entier même si
un format showcase (plus court) est privilégié, voire seulement deux chansons avec une
formation réduite, ainsi pour des soirées de luxe, la désirabilité devant être entretenue. À
titre d’exemple, au sein de la major Universal, la structure UThink ! est une agence dédiée
au rapprochement des artistes et des marques.
Les prix sont bien évidemment très variables selon la notoriété de l’artiste. À nouveau,
comme pour certaines personnalités sollicitées en tant qu’animateurs ou conférenciers, les
artistes ne communiquent que très peu sur ce type de prestations, par crainte des
réactions de leurs fans, qui pourraient juger leur participation à un événement privé
comme une compromission commerciale. Les vidéos souvenirs reprenant ces prestations
sont très rares sur le net, l’événementiel préservant d’autant plus son caractère privé dans
ces circonstances. Cela n’empêche pas que la presse sorte parfois des articles sur les
rémunérations pharaoniques de stars internationales pour aller chanter dans des soirées
privées de particuliers, dans tel pays d’Asie ou du Moyen-Orient. Le plus pour l’annonceur
peut être que l’artiste évoque la marque dans une prise de parole. Mieux : un humoriste
crée un sketch spécifique pour ce lancement de produit ou l’anniversaire de cette marque.
À chaque fois, l’agence événementielle doit prendre en compte les demandes spécifiques
de l’artiste, que ce soit dans ses frais de vie (notamment s’il vient de l’étranger), dans ses
envies et besoins dans les loges (comme le type de catering souhaité), la fiche technique
du concert ou du spectacle de l’artiste (le type de matériel technique nécessaire, le plan
de scène à monter, la prise en charge des musiciens, etc.).
C’est l’un des nombreux exemples qui montrent que l’événementiel présente un socle de
production commun au spectacle vivant. Le choix des artistes envisagés pour l’événement
se prend dans une décision collégiale entre l’annonceur et l’agence, même si la plupart du
temps, le commanditaire de l’événement se réserve la décision finale. L’artiste est
contacté sur des choix stratégiques car il s’inscrit dans la cible de la marque et qu’il est en
lien avec l’univers de l’annonceur, ou simplement en adéquation avec le concept de
l’événement et le public attendu. Parfois, cette logique est mise à mal : la préférence pour
tel artiste au lieu de tel autre se résume à la simple envie « coup de cœur » du client, qui
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pensera plus à son goût personnel et à son selfie avec la star qu’à la logique commerciale
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de son entreprise ou de son produit.
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3. Les people
En événementiel, un people est une personnalité médiatique qui est invitée à une soirée.
Sa présence, captée par une photo sur le photocall, permet alors des retombées médias
classiques ou sur le net. On dira alors que telle comédienne ou tel animateur TV était à la
soirée de telle marque. Pas d’intervention particulière, pas de showcase, pas de
présentation, juste se montrer et prendre une coupe de champagne, échanger quelques
mots, participer à la communication de l’annonceur en étant venu à l’événement. Un
people ne vient jamais gratuitement (mis à part les liens personnels entre lui et l’agence
ou le commanditaire de l’événement). Tout d’abord, attention à ne pas interférer avec son
image et celle de la marque, a fortiori si le people est l’égérie d’une marque concurrente.
Trois cas de figure pour la venue du people :
• Le people assure sa promotion du moment, que ce soit un film, un livre, un album, une
nouvelle émission de télévision ou de radio, etc. Dans ce cas, l’agence et le
commanditaire de l’événement garantissent la présence de médias de tout premier plan et
donc des retombées médias. La période de publication de sa photo dans des médias
classiques ou sur le net doit coïncider avec l’actualité de son film, de la première de son
émission de TV, la sortie de son disque, etc.
• En échange de sa présence, la marque offre des bons d’achats au people : des
vêtements (qu’il pourra venir choisir dans le show-room de la marque), un objet de valeur
de la marque (bijou, montre, téléphone, produit multimédia, voyage, etc.), etc.
• Le people est rémunéré. Un contrat officialise sa présence : c’est d’ailleurs la seule vraie
garantie de sa venue lors de l’événement. Les tarifs sont bien évidemment différents selon
la notoriété de la personnalité, le prix d’un people pouvant être de plusieurs milliers
d’euros, ne serait-ce que pour une dizaine de minutes.
Certains événements très médiatisés sont « the place to be ». Il en existe quelques-uns à
l’année comme par exemple le Met Gala, la soirée caritative autour de la mode, organisée
tous les ans en mai au Metropolitan Museum of Art de New York. Dans ce type
d’événements, c’est l’inverse : la soirée est l’endroit où il faut être vu et les people font
tout pour y être conviés. Aujourd’hui, une soirée se mesure souvent à la valorisation des
people que l’on a aperçus.
Conférenciers, animateurs
entourages.net
brandandcelebrities.com
premium-communication.fr
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People
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albanecleret.com
By
L’événementiel 2.0
I Culture et tendances
Pourquoi utiliser l’expression « événementiel 2.0 » ? Sans doute pour insister sur l’idée
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que l’événementiel a engagé une vraie mutation depuis quelques années (même si on le
retrouve majoritairement dans sa forme initiale). L’événementiel est donc et tout d’abord
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devenu pleinement digitalisé. Son évolution porte aussi sur le fait qu’il se positionne de
plus en plus comme produit culturel ou de divertissement : c’est tout le sujet du brand
content événementiel mais aussi d’événements d’un nouveau genre qui sont proposés au
grand public avec entrée payante, présentant des scénographies venant de l’événementiel
classique et privé.
L’événementiel est également devenu plus affûté, peut-être encore plus exigeant en
termes d’inspirations et de tendances, dans une époque où tout le monde peut très
facilement suivre tout ce qui est en vogue grâce au net et aux médias. On prône
continuellement l’innovation. Chaque jour amène son lot de nouveautés. Une agence
événementielle réalisant des projets à forte valeur ajoutée, soit des événements posant
les bases d’une vraie scénarisation, doit ainsi s’intéresser à de nombreux domaines : la
gastronomie, la mode, le design, les nouvelles technologies, les arts de la table, la
décoration, la décoration florale, la production multimédia, les dernières applications
digitales, etc. Il est également nécessaire de suivre les artistes à la mode, tous domaines
confondus, de l’humour à la musique, du cinéma au spectacle vivant, de l’art contemporain
aux dernières tendances esthétiques et graphiques. Pareillement, il est indispensable de
faire un travail de veille sur les lieux de vie qui se créent, les nouvelles salles pouvant
accueillir un public, sans oublier les journalistes et chroniqueurs en vue, les experts et
autres personnalités occupant le champ médiatique. Cette ouverture à 360 degrés est la
condition sine qua non à la pratique de l’événementiel. Il est en effet essentiel de nourrir
un événement avec ce qui constitue l’actualité et la mode du moment car la communication
parle d’une époque et de ses aspirations culturelles et créatives.
Parallèlement, comme dans tout domaine, exercer le métier de la communication
événementielle à son plus haut niveau requiert de connaître la vie de ses corporations, de
ses acteurs, des agences et des annonceurs, de son « mercato » dans les postes de
direction générale, direction de la communication ou du marketing, bref suivre le petit
monde de la communication événementielle, tant dans son actualité créative,
qu’économique ou structurelle.
Sur l’événementiel :
Site de Lévénement : levenement.org
ladn.eu
By
3. Les tendances
Par définition, un projet événementiel doit être « tendance ». Un projet doit être au goût
du jour. C’est bien car c’est tendance. On en parle en ce moment, c’est la mode du
moment. Le public est friand de toute nouveauté, il pourra découvrir cette tendance et la
« vivre » lors d’un événement. C’est encore mieux si cette tendance est totalement inédite
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en France. C’est l’une des missions de l’agence conseil en communication événementielle
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que d’inscrire l’événement dans cette modernité. Les annonceurs sont toujours à la
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Cette tendance peut être dans la gastronomie, les nouvelles technologies, une typologie
de lieux, une animation, un élément de déco ou de mobilier, etc. Impossible d’ailleurs
d’écrire en cet instant précis quelles sont les tendances dans l’événementiel, car elles
seront déjà démodées dans quelques mois.
Pour une convention, la tendance sera plutôt technologique. Dans une présentation
produit(s) ou dans une soirée, la tendance peut être liée à un élément de décor, à une
animation, à un lieu ou à la gastronomie. Les food trucks et les rooftops sont aujourd’hui
très prisés, tout comme il y a quelques années la cuisine moléculaire était très désirée en
animation pour un cocktail. À nouveau, l’événementiel exige ainsi un travail de veille
permanent. C’est ce qui le rend chronophage, souvent complexe mais si passionnant. Une
agence doit pouvoir être à l’affût des dernières tendances dans tous les secteurs qui
composent l’événementiel. Quels sont les derniers menus 100 % green et veggi ? Quels
casques sont récemment sortis en réalité virtuelle ? Quelles animations photos inédites
peuvent être proposées lors d’une soirée ? Qu’en est-il des nouveaux écrans permettant
de projeter des films en relief sans utilisation de lunettes ? Agences et commanditaires
sont ainsi toujours en prospection d’un courant, d’un usage, de ce qui est en vogue, tous
secteurs confondus. Des cabinets de tendances existent et prodiguent d’ailleurs conseils
et pistes sur ce qui sera prisé demain par telle ou telle génération. Une réserve : une
tendance ne fait pas un événement et ne remplace pas un concept stratégique, même si
beaucoup de projets ne se résument qu’à l’exposition de cette tendance.
À côté d’une communication dite classique, les marques proposent aujourd’hui des
produits dits de brand content pour enrichir le lien qu’elles ont avec leurs consommateurs.
Il ne s’agit pas simplement de vendre mais de proposer un contenu soit d’information, soit
de divertissement : c’est le brand content. Ce contenu de marque est aux couleurs de la
marque. Il porte les valeurs de celle-ci et immerge un public dans son univers. Le dialogue
s’installe entre la marque et sa cible. Mieux : les consommateurs deviennent des
ambassadeurs de la marque et vont même la « performer » sur les réseaux sociaux. La
marque propose à ses consommateurs de vivre une expérience et joue ainsi sur l’aspect
émotionnel. Le brand content a toujours existé, du premier guide Michelin en 1900 aux
séries de « soap operas » des années soixante pour la télévision, produites par des
marques de savon et autres produits d’hygiène. Le brand content est aujourd’hui très
répandu. Il est devenu un vecteur important pour un très grand nombre d’annonceurs.
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Le brand content peut revêtir des formats et des supports différents, tels qu’un site
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autre marque. C’est un produit de communication qui doit être marketé au même titre
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qu’un autre produit de communication. Qu’il soit une exposition ou un festival de musique
par exemple, un projet de brand content événementiel doit en outre détenir la même
qualité d’exécution qu’un projet culturel « live ». Le métier des agences événementielles
s’est ainsi élargi. Ces dernières doivent être capables de produire par exemple une
exposition pour le grand public, de l’écrire et de la confectionner comme le font à l’année
des agences de scénographie spécialisées en muséographie, notamment pour des villes,
des régions ou des départements. Au final, une même exigence de qualité est invoquée. À
noter d’ailleurs que le contenu de l’exposition sera peut-être plus synthétique et attractif
dans sa scénarisation et sa scénographie, les agences étant rompues à délivrer un
message ou une thématique de manière très marketée. Il est également vrai que produire
un projet de brand content événementiel est un prolongement naturel du métier des
agences événementielles, le socle de production d’un événement étant le même que celui
du spectacle vivant voire de la production culturelle.
La règle première et immuable reste que le projet, son format, sa thématique, doivent
être en parfaite adéquation avec l’identité de la marque. Il y a quelques années, une
agence événementielle proposait à des annonceurs un happening garantissant des
retombées médias classiques et digitales évidentes : un funambule pouvait marcher sous
une montgolfière, la toile de celle-ci pouvant être imprimée aux couleurs de la marque. Ce
fut un échec pour vendre le projet. Même si l’idée était impactante et l’affichage
prometteur pour une marque, aucun intérêt pour un annonceur de produire un dispositif
interchangeable. Il aurait fallu convaincre une marque d’aéronautique ou une marque
présente dans le secteur du voyage, voire du tourisme.
Red Bull
Red Bull, marque leader de boissons énergisantes, est très active dans le brand content, avec de nombreux
projets intégrant du « live ».
Des expositions Red Bull Art of Can, présentant des sculptures en canettes de Red Bull, sont organisées dans
le monde entier. De véritables shows musicaux comme le Red Bull Flying Bach ou le Red Bull Flying Illusion,
intégrant mutimédia, effets spéciaux et danse hip hop, tournent également tout autour de la planète. La marque
développe de nombreux autres projets dans le même genre. Mais le fait de gloire de Red Bull reste l’happening
du Red Bull Stratos avec le saut de Félix Baumgartner à près de 39 km d’altitude à Roswell, Nouveau Mexique,
le 14 octobre 2012. Le projet a du sens car s’inscrivant dans l’un des messages publicitaires de la marque :
« Red Bull vous donne des ailes ».
La marque crée plusieurs records :
– La plus haute altitude jamais atteinte par un homme en ballon.
– Le premier homme à franchir le mur du son en chute libre.
– Le plus haut saut en chute libre.
Le coût du saut est estimé à environ 50 millions d’euros, mais les retombées médias de cet événement sont
énormes :
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– 8 millions d’internautes connectés sur le live YouTube au moment du saut = 16 fois le précédent record,
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Il existe aujourd’hui des événements d’un nouveau genre, soit des événements hybrides,
qui ouvrent de nouvelles perspectives sur ce qu’est l’événementiel. Ils peuvent mêler tout à
la fois spectacle vivant, « fooding », musique, clubbing, cinéma, etc. Ce ne sont pas des
événements privés mais des événements payants et ouverts au grand public. À la
différence d’un événement grand public de type commémoration ou exposition, festival ou
mise en place d’une scénographie spectaculaire sur une place ou une avenue, le concept
se veut différent, son modèle économique également. Les codes parfois pratiqués dans
l’événementiel, lors de soirées notamment, à savoir immerger un public dans un univers et
qu’il en devienne acteur, sont repris. C’est une nouvelle forme de divertissement et une
nouvelle forme d’événement en soi.
On pense au projet Cinéma Paradiso créé par le groupe MK2 et son agence MK2
Agency, tout d’abord en 2013 au Grand Palais pendant une dizaine de jours, puis avec un
concept élargi en 2015. Elisha Karmitz, directeur de MK2 Agency, producteur de
l’événement, déclare sur le projet : « Nous voulons développer ce concept, à savoir un
événement de loisirs et d’entertainment qui repose sur trois piliers, le cinéma, la
gastronomie et la fête ». À noter que MK2 Agency est avant tout une agence
événementielle avec une spécificité, les soirées de lancement de films.2
Secret Cinema procède de la même manière et propose un événement original et inédit
au grand public. Les spectateurs sont invités à vivre une expérience immersive et
interactive autour d’un film culte, avant sa projection lors de la soirée. Dans un lieu
quelque part dans Londres tenu secret jusqu’au dernier moment, les invités se retrouvent
dans les décors du film et jouent eux-mêmes des rôles au milieu de figurants reprenant les
personnages de l’histoire. « Le public cherche des expériences nouvelles pour aller plus
loin que le théâtre traditionnel, que le concert, l’exposition ou le restaurant traditionnel »,
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explique le directeur de Secret Cinema, Fabien Riggall.3
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Le Grand Bal masqué du chorégraphe Kamel Ouali propose une fête exceptionnelle au
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grand public, une fois dans l’année. Seules obligations : un ticket d’entrée et un costume
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Après la téléréalité des années 2000, l’explosion des jeux vidéo et aujourd’hui la pleine
expansion de la réalité virtuelle, la tendance générale engagée dans la communication et
le divertissement depuis plusieurs années induit que le simple quidam devienne acteur et
non plus seulement spectateur, qu’il vive une aventure dans laquelle il peut interagir. Les
événements de demain ne peuvent que s’inscrire dans cette voie, quels que soient leurs
formats. Encore plus d’interactivité et de « one to one » entre une marque et ses
employés dans une convention. Enrichir le lien entre le produit à présenter et chaque invité
lors d’une soirée, d’un salon ou d’une présentation produit(s), soit personnaliser
l’expérience vécue par chaque pax lors de l’événement. Développer la notion d’événement
connecté comme étendre tous les process de gamification et d’interactivité dans un
parcours : en un mot, travailler de nouvelles formes entre « live » et social media.
Les événements isoleront les individus dans une expérience personnalisée, ainsi dans des
univers virtuels ou imaginaires avec la réalité virtuelle ou la réalité augmentée, ou
accentueront et développeront la digitalisation de tout « live ». Les notions de fête ou de
réunion, de transmission ou de présentation à un public « live » existeront toujours mais
avec de nouveaux outils, de nouvelles animations, de nouveaux goûts et de nouveaux
codes émotionnels. Plus de frontières entre loisirs, culture et événementiel, les marques
seront devenues les principaux vecteurs d’informations, de culture et de divertissement,
qu’elles mixeront en un tout.
Cette prise de conscience doit d’ailleurs être au cœur de l’enseignement de l’événementiel
dans les écoles qui proposent des formations événementielles, mais aussi dans son
apprentissage et sa pratique sur le terrain et dans les entreprises. Certes, s’approprier
l’événementiel et ses fondamentaux à 360 degrés (ce qui exige une formation très
structurée, tant le domaine est large et peut s’avérer complexe), mais également l’ouvrir à
cette modernité. C’est tout l’enjeu : préparer au mieux les futurs acteurs de l’événementiel
de demain, qui deviendront pour beaucoup d’entre eux les concepteurs et les producteurs
de projets culturels et de divertissement. |
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1. Sources : Matthieu Ladiray, « Red Bull donne des ailes… à la COM’ ! », 24 octobre 2012. http://tacticweb.fr/24-10-
2012/non-classe/red-bull-donne-des-ailes-a-la-com/article2485, Henri Seckel, Le Monde, « Red Bull, sponsor de Felix
Baumgartner, empire des sensations fortes », 16 mars 2012. http://www.lemonde.fr/sport/article/2012/03/16/red-bull-l-
empire-des-sensations-fortes_1669761_3242.html
2. Source : Marie-Anne Kleiber, Le Journal du Dimanche, interview du 22 mars 2015.
3. Source : http://fr.euronews.com/2015/07/02/secret-cinema-darth-vador-debarque-a-londres
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Index des notions
animations 1
arts de la table 1
backliners 1
brand content 1
brief 1
budget 1
catering 1
close-up 1
colloque 1
compositing 1
concepteur-rédacteur 1
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conducteur 1
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conférence de presse 1
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congrès 1
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convention 1
déco 1
déco florale 1
défilé de mode 1
déjeuner test 1
déroulé 1
desk 1
digital 1
dîner de prestige 1
DMC 1
effet whaou 1
événement grand public 1
événementiel 2.0 1
feuille de route 1
gastronomie 1
gobo 1
identité visuelle 1
incentive 1
infodécor 1
intermittents du spectacle 1
kick-off 1
laque folie 1
logistique 1
luxe 1
Modulo Pi 1
motion design 1
multisensorialité 1
nouvelles technologies 1
olfaction 1
Par leds 1
pax 1
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people 1
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photocall 1
planche tendance 1
By
plan d’implantation 1
planning 1
présentation produit(s) 1
press junket 1
prix 1
production multimédia 1
pupitreur 1
réceptif 1
recommandation 1
régie 1
régie technique 1
reveal 1
roads 1
road show 1
rough 1
scénographie 1
séminaire 1
showcontrol 1
snake 1
soirée 1
storyliving 1
street marketing 1
symposium 1
traiteurs 1
triangle d’or 1
UThink 1
Venue Finder 1
Vjying 1
Watchout 1
wording 1
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By
Index des noms propres
AACC 1
Aerokart 1
ANAé 1
Auditoire 1, 2, 3
Bedouk 1
Centre des monuments nationaux 1
Châteauform 1
Cinéma Paradiso 1
Cirque du Soleil 1
Compliss 1
Culturespaces 1
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Dari T. 1
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Demolition Party 1
By
Dialogfeed 1
Double 2 1, 2
Eurosites 1
FFM2E 1
Fondation Vuitton 1
Freejump 1
GL events 1
Goude J.-P. 1, 2
Havas Event 1, 2, 3
Headoo 1
Heavent 1
Hopscotch Groupe 1, 2
Jóhannsson J. 1
Kapoor A. 1
Kwok Hoï Chan 1
La Grande Parade 1
La Mode en Images 1, 2, 3
La Villa Eugénie 1
Leatham J. 1
Le Bureau Betak 1, 2
Le Grand Bal Masqué 1
Le Public Système 1
LÉVÉNEMENT 1
Lever de Rideau 1, 2
Magic Garden Agency 1
Marx T. 1
Met Gala 1
MICE 1
Mies van der Rohe 1
MK2 Agency 1
MobilActif 1
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Moma Event 1
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My Private Party 1
Noctis 1
By
Pearl 1
Publicis Event 1, 2, 3
Public Système PR 1
Purgatoire 1
Raffut 1
Red Bull Stratos 1
Réunion des Musées Nationaux – Grand Palais 1
Sagarmatha 1
Scenographic 1, 2
Secret Cinema 1
Short Cut 1
Sleep No More 1
Snap Events 1
Starck P. 1
Table Ronde 1
Tambours du Bronx 1
Taste of Paris 1
Totale Régie 1
Turrell J. 1
Ubi Bene 1, 2, 3
UNIMEV 1
Wisembly 1
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By
Économie - Gestion