Coursoptiquephys2010 PDF
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Abstract
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Optique Physique
A. GIBAUD
8 janvier 2007
4 TABLE DES MATIÈRES
3
TABLE DES MATIÈRES 5 6 TABLE DES MATIÈRES
5.4.3 Diffraction d’une onde plane par une fente rectangulaire. . . . . . 110 9.3.3 Reconstruction optique de l’hologramme . . . . . . . . . . . . . . 163
5.4.4 Diffraction par une pupille circulaire . . . . . . . . . . . . . . . . 111 9.4 Double diffraction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164
5.5 Théorème de Babinet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114 9.4.1 Montage expérimental . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164
9.4.2 Etude théorique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166
6 DIFFRACTION ET INTERFERENCES 117 9.4.3 Expérience d’Abbe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167
6.1 Rappels sur les interférences. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117 9.4.4 Strioscopie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169
6.2 Intensité diffractée par les fentes d’Young. . . . . . . . . . . . . . . . . . 118 9.4.5 Contraste de phase . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173
6.2.1 Utilisation de la transparence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118
6.2.2 Cas particulier de fentes très fines . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
6.3 Diffraction par un réseau. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122
9 Holographie 159
9.1 Objet de phase . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159
9.2 Plaque photographique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160
9.3 Principe de l’holographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161
9.3.1 Montage expérimental . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161
9.3.2 Principe mathématique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162
8 CHAPITRE 1. GÉNÉRALITÉS SUR LA LUMIÈRE.
7
1.2. ONDE PLANE DANS LE VIDE 9 10 CHAPITRE 1. GÉNÉRALITÉS SUR LA LUMIÈRE.
−
→
des équations de propagation seront de ce type et les fonctions f et g seront déterminées Le vecteur E 0 (P, t) définit la direction de polarisation de l’onde. Il est existe de
par les propriétés de la source. nombreux types de polarisation mais nous nous bornerons par la suite à étudier des
−
→
ondes polarisées rectilignement pour lesquelles le vecteur E 0 (P, t) est constant.
La phase ϕ (P, t) de l’onde au point P et à l’instant t dépend de la position relative
1.2 Onde plane dans le vide
de la source S et du point P atteint par l’onde. Nous verrons plus tard que pour de
1.2.1 Présentation de l’onde harmonique plane nombreuses sources lumineuses, la phase à la source peut fluctuer au cours du temps.
−
→ A la source S, on pourra donc écrire que le champ est défini à l’instant t par :
L’onde lumineuse est dite plane si le vecteur d’onde k qui définit sa direction
de propagation est constant en sens et en direction. Cette direction est appelée la −
→ −
→
−
→ E (S, t) = E 0 (S, t) cos(ω 0 t + ϕ (S, t)) (1.12)
direction de propagation de l’onde et le plan perpendiculaire au vecteur k contenant
−
→ −
→ avec ϕ (S, t) la phase à la source.
les vecteurs E et B est appelé plan d’onde. L’onde est dite monochromatique si
le vecteur d’onde est de module constant. Elle est dite harmonique si les variations
spatiales et temporelles sont sinusoïdales. 1.2.3 Onde progressive
r Une onde est dite progressive si elle se propage dans l’espace au cours du temps.
E Pour une onde progressive il existe un lien entre l’onde observée en P et l’onde émise
par la source. L’onde qui arrive au temps t au point P d’observation est la même que
celle qui a été émise par la source un certain temps τ précédent le temps t. Comme les
ondes lumineuses se propagent à la vitesse de la lumière, le retard τ entre l’instant de
l’émission de l’onde en S et celui de son observation en P est
Direction de SP
τ= (1.13)
c
r r propagation
Il en résulte que le champ électrique au point P sera donné par :
B k z −
→ −
→
E (P, t) = E (S, t − τ ) (1.14)
soit
−
→ −
→
Plan d’onde E (P, t) = E 0 (P, t) cos [ω 0 (t − τ ) + ϕ (S, t − τ )] (1.15)
Le développement de l’argument du cosinus conduit à :
1.2.2 Expression du champ électrique Il convient de faire apparaître le module du vecteur d’onde de propagation défini
par k0 = ω 0 /c dans l’équation ci-dessus. On obtient alors
En un point P de l’espace et à l’instant t quelconque, l’onde lumineuse monochro-
−
→
matique peut être décrite par le champ électrique instantané E (P, t) donné par : −
→ −
→
E (P, t) = E 0 (P, t) cos [ω 0 t − k0 SP + ϕ (S, t − τ )] (1.18)
−
→ −
→
E (P, t) = E 0 (P, t) cos(ω 0 t + ϕ (P, t)) (1.11) Il s’ensuit que pour t > τ la phase de l’onde au point P est donnée par
ou ω 0 représente la pulsation de l’onde.
ϕ (P, t) = −k0 SP + ϕ (S, t − τ ) (1.19)
La valeur du champ électrique dépend donc :
— de la position P du point considéré c’est la variable d’espace La phase de l’onde au point P est donc la somme d’un terme de propagation, −k0 SP,
— du temps t ou l’on détermine le champ c’est la variable temporelle. et d’un terme lié à l’émission de l’onde par le point source S.
1.2. ONDE PLANE DANS LE VIDE 11 12 CHAPITRE 1. GÉNÉRALITÉS SUR LA LUMIÈRE.
S z
1.2.4 Onde plane polarisée rectilignement.
−
→
Une onde est dite plane, si le vecteur d’onde de propagation k qui la décrit est
constant. Il s’ensuit qu’une onde plane se propage dans une seule direction. Si elle est Rayons lumineux
étendue (voir figure 1.2) elle est alors constituée d’une multitude de rayons lumineux
Plan d’onde
tous parallèles les uns aux autres. Chaque rayon est issu d’un point source Si qui lui
est propre. Si l’on admet que la propagation se fait dans la direction des z croissants
et si l’on choisit comme origine de l’axe des z le point S, la phase au point P s’écrit : F. 1.2 — Représentation du vecteur d’onde et d’un plan d’onde pour une onde plane
électromagnétique se propagenat dans la direction de l’axe des z. On notera que l’onde
représentée en gris est constituée de rayons lumineux tous parallèles les uns aux autres.
ϕ (P, t) = −kSi P + ϕ (Si , t − τ ) = −kz + ϕ (Si , t − τ ) (1.21) Un rayon quelconque est nécessairement issu d’un point source qui lui est propre.
Le lieu des points équiphases est donc le plan z = cste. Ce plan est un plan per-
La différence de phase ∆φ entre la phase de l’onde en P et celle de l’onde à la source pendiculaire au vecteur d’onde qui définit la direction et le sens du rayon lumineux.
est donc Ce résultat est conforme au théorème de Malus qui stipule que les rayons lumi-
neux sont perpendiculaires aux surfaces d’onde. Il est facile de voir que tous les plans
−
→ −→ perpendiculaires à Sz sont aussi des plans équiphases.
∆φ = ϕ (P, t) − ϕ (Si , t − τ ) = −kz = − k .SP (1.23) −
→
Quand le champ E 0 (P, t) est constant au cours du temps et dans l’espace, l’onde
−
→
est dite polarisée rectilignement. Le plan qui contient à la fois le vecteur d’onde k 0
−
→
Pour des raisons de commodité, on convient souvent de prendre l’origine des phases et le champ E 0 est appelé le plan de polarisation. Si la phase à l’origine est prise nulle
à la source et on pose à la source quel que soit l’instant considéré, une onde plane polarisée rectilignement
s’écrit
−
→ −
→ −
→ −
→ −→
∀Si , ϕ (Si , t) = 0 (1.24) E (P, t) = E 0 cos(ω 0 t − k0 z) = E 0 cos(ω 0 t − k 0 .SP ) (1.27)
Nous verrons par la suite que cette situation correspond à une onde rigoureusement
Dans ce cas l’onde plane s’écrit monochromatique appelée onde lumineuse idéalement cohérente à la fois dans le
temps et dans l’espace car elle correspond à des trains d’onde d’extension infinie dans
−
→ −
→ −
→ → −→
− le temps et la phase de l’onde est identique pour tous les points contenus dans les plans
E (P, t) = E 0 (P, t) cos [ω0 t − kz] = E 0 (P, t) cos ω 0 t − k .SP (1.25) perpendiculaires à sa direction de propagation.
1.3. ONDES PLANES DANS UN MILIEU MATÉRIEL 13 14 CHAPITRE 1. GÉNÉRALITÉS SUR LA LUMIÈRE.
Dans le vide (ou l’air) le module du vecteur d’onde de propagation est lié à la 1.3.2 Solutions de l’équation de Maxwell
pulsation ω 0 de l’onde par la relation :
Nous considérons des solutions sous la forme d’ondes harmoniques planes du type
ω0
k0 = (1.28)
c −
→ −
→ →
− −→
En explicitant la pulsation de l’onde, il est possible d’introduire la longueur d’onde E (P, t) = E 0 ei(ω0 t− k .SP ) (1.36)
qui est la distance parcourue par l’onde en une période temporelle −
→ −
→ →
− −→
H (P, t) = H 0 ei(ω0 t− k .SP ) (1.37)
2π
k0 = =⇒ λ0 = cT0 En reportant ces solutions dans les équations il est facile de voir que les champs
cT0
doivent vérifier :
En optique il est courant de présenter l’onde plane polarisée rectilignement sous la
notation complexe suivante : −
→ 1 − → − → − → 1 − → −→
E (P, t) = − k ∧ H , H (P, t) = − k ∧E (1.38)
−
→ −
→ →
− −→ εω 0 µ0 ω 0
E (P, t) = E 0 ei(ω0 t− k 0 .SP ) (1.29)
−
→ Pour l’onde T.E.M. valide dans les milieux isotropes, les champs ont pour expression
Cette notation est un abus d’écriture car nous aurions dû écrire que E est la partie
réelle de ce nombre complexe. H(P, t) 1
E(P, t) = − , H(P, t) = − E(P, t) (1.39)
εv µ0 v
1.3 Ondes planes dans un milieu matériel ou v est la célérité de propagation de la lumière dans le milieu matériel.
— la célérité de propagation de la lumière est inversement proportionelle à l’indice Il faut bien comprendre que, lorsque l’onde sphérique se propage, le rayon SP de la
de réfraction surface d’onde augmente inéluctablement au cours du temps jusqu’à devenir infini. Une
surface d’onde de rayon infini est assimilable à un plan d’onde ce qui fait que l’onde
c sphérique est assimilable à une onde plane dès que l’on s’éloigne suffisamment de la
v= (1.44)
n source. Ainsi le soleil qui est à 150millions de km de la terre nous envoie des ondes
sphériques qui lorsqu’elles arrivent sur terre sont assimilables à des ondes planes. Pour
1.4 Ondes sphériques dans le vide s’en convaincre il suffit de calculer la divergence des rayons issus des points extrêmes
du soleil. Le soleil a un diamètre 100 fois supérieur à celui de la terre soit de l’ordre de
L’onde émise par de nombreux objets lumineux est souvent sphérique. Dans ce 1.2millions de km ce qui conduit à une divergence η = 0.5◦ . Les rayons du soleil sont
cas le vecteur d’onde de propagation possède la symétrie sphérique et est radial. Les donc quasi-parallèles entre eux lorsqu’ils atteignent la terre.
surfaces perpendiculaires aux vecteurs d’onde sont alors des sphères et sont appelées
surfaces d’onde. Une onde sphérique est monochromatique si son vecteur d’onde est
de module constant. 1.5 Intensité lumineuse
Si l’on veut appréhender correctement la notion d’intensité lumineuse il importe de
Surface d’onde remarquer qu’une onde électromagétique véhicule de l’énergie. Comme cette onde est
caractérisée par le champ électrique et le champ magnétique on se doute que l’énergie
véhiculée dépendra de ces deux quantités. Si l’on considère l’onde plane harmonique se
r propageant dans le vide (exemple une radiation particulière du spectre du soleil), on
sait que cette radiation transporte de l’énergie à travers le vide. C’est la base même
S
k de l’utilisation de l’énergie solaire ou plus prosaïquement de l’art de se faire bronzer
au soleil sur la plage. Une onde de ce type présente une valeur moyenne nulle au cours
du temps. Il est donc clair que l’énergie reçue par une surface donnée ne peut pas être
proportionnelle à la valeur moyenne du champ électrique ou du champ magnétique.
En effet lorsqu’une onde tombe sur un récepteur lumineux, le récepteur (oeil, film,
ect..) ne perçoit pas l’amplitude du champ mais une quantité égale au carré du module
du champ. L’argument est semblable en tous points à celui utilisé en électricité pour
calculer l’énergie dissipée dans une résistance parcourue par un courant électrique. Nous
appellerons donc l’intensité lumineuse I de l’onde (où encore éclairement) le module au
carré du champ électrique et nous retiendrons donc que pour une onde plane :
F. 1.3 — Représentation d’une d’onde sphérique ; les surfaces d’onde sont des sphères −
→− →
et le vecteur d’onde est radial. I = E . E ∗ = E02 (1.46)
D’une façon beaucoup plus générale, l’intensité que peut mesurer un détecteur est
Nous voyons que cette onde se distingue d’une onde plane par le fait que l’une, l’onde la valeur moyenne de l’intensité de l’onde prise sur le temps de réponse du détecteur
plane ne se propage que dans une seule direction, et que l’autre a contrario se propage Tr soit
dans toutes les directions de l’espace. L’onde plane quand elle est d’extension finie
dans l’espace est délimitée par un faisceau lumineux parallèle qui est strictement (en −
Tr
→ −
→ 1 −
→ −
→
l’absence de poussière diffusant la lumière) invisible pour un observateur qui n’est pas Im = E (t) . E ∗ (t) = E (t) . E ∗ (t) dt (1.47)
Tr 0
dans sa direction de propagation. Un exemple assez proche d’une telle onde lumineuse
ce qui conduit pour l’onde plane monochromatique à
est celle émise par une source laser.
L’onde sphérique qui se propage dans toutes les directions est visible par un obser- Tr
1 → i(ω0 t+ϕ) −
− →
vateur en tous les points de l’espace. Un exemple typique d’onde sphérique est l’onde Im = E 0e . E 0 e−i(ω0 t+ϕ) dt = E02 (1.48)
Tr 0
émise par une étoile. Le champ scalaire associé à une onde sphérique de pulsation ω0
qui se propage d’un point source S à un point P dans le vide est donné par Il importe de remarquer que l’intensité lumineuse est nécessairement une quantité
réelle comme le montre l’introduction du module du champ.
ei(ω0 t−k0 r) e−ik0 SP Si l’on travaille avec des champs réels la définition de l’intensité doit être corrigée
E(P, t) = E0 = E0 eiω0 t (1.45) d’un facteur 2 pour être compatible avec le calcul fait en complexe. De plus pour l’onde
r SP
1.5. INTENSITÉ LUMINEUSE 17 18 CHAPITRE 1. GÉNÉRALITÉS SUR LA LUMIÈRE.
monochromatique périodique de période T0 le temps d’intégration est ramenée à la A une constante près l’éclairement est donc proportionnel au carré du champ E et
période T0 car intégrer sur une période est équivalent à intégrer sur autant de périodes l’intensité mesurée par le détecteur est proportionnelle à la valeur moyenne de l’éclai-
que l’on veut. On a alors rement.
T0
1
Im = 2 E 2 (t) = 2 E02 cos2 (ω 0 t + ϕ)dt (1.49)
T0 0
soit
Im = E02 (1.50)
Pour des champs non stationnaires c’est à dire des champs dont la valeur moyenne
dépend de l’origine prise pour faire la mesure on définit l’intensité par
− t+T r
→− →
1 −
→− →
Im = E . E ∗ = E . E ∗ dθ (1.51)
Tr t
En optique l’onde a une pulsation très élevée de l’ordre de 1015 rad.s−1 soit une
période très petite de l’ordre de 10−14 s. Les détecteurs usuels ne peuvent pas intégrer
l’énergie instantanée à ce rythme. Leur temps de réponse est beaucoup plus grand.
L’oeil a par exemple un temps de réponse de l’ordre du 1/10ème de seconde.
Les considérations physiques que nous avons utilisées pour présenter la notion d’in-
tensité lumineuse peuvent être formalisées de façon beaucoup plus mathématique en
utilisant le flux du vecteur de Poynting
−
→ − → −→
R = E ∧H (1.52)
En tout point de l’espace l’onde électromagnétique émise par la source véhicule de
l’énergie. La densité volumique d’énergie en un point quelconque ou existe le champ est
donnée par
εE 2 µ0 H 2
u= + (1.53)
2 2
Si l’on tient compte de la valeur de H, il vient
εE 2 E2 ε0 E 2 1
u= + = (εr + ) = εr ε0 E 2 (1.54)
2 2µ0 v 2 ε0 µ0 v
L’énergie qui est contenue dans un volume élémentaire s’appuyant sur une surface
S est
Exercices
Exercice n◦ 1
Soit une onde dont les composantes sont données par
Ex = Aei(2.5π10 (t− c )+ 4 )
14 z π
E= Ey = 0
Ez = 0
Déterminer la fréquence, la longueur d’onde, la direction de propagation et la po-
larisation de cette onde.
Exercice n◦ 2
L’onde plane précédente se propage dans le vide. Que se passe-t-il si l’on interpose
entre le point M d’observation et la source S une lame mince d’indice de réfraction n
et d’épaisseur e.
Donner l’expression du champ en M .
Exercice n◦ 3
Interférences lumineuses y
r Y
0
k P Y
S1 D
2.1 Définitions θ O
a
On appelle ondes lumineuses isochrones des ondes qui ont la même pulsation ω. z
On appelle ondes lumineuses synchrones des ondes isochrones présentant un dé-
S2 H D >> a
phasage constant au cours du temps.
Nous avons vu au chapitre précédent que
ω0 2π Plan de
k0 = = (2.1) l’écran
c λ0
Nous pouvons donc affirmer que des ondes isochrones ont la même longueur
d’onde. La longueur d’onde d’une radiation est la distance parcourue par l’onde en
F. 2.1 — Superposition de deux ondes en un point P d’un écran d’observation.
une période temporelle T0 de l’onde.
Les ondes lumineuses provenant de S1 et de S2 ont pour expression en P :
λ0 = cT0 (2.2)
−
→
Pour des ondes lumineuses situées dans le visible, la longueur d’onde des radiations E 1 (P, t) = A1 ei(ω0 t−φ1 (P,t)) −
→
u
−
→ (2.3)
est comprise entre 0.4µm pour le violet et 0.75µm pour le rouge. La pulsation de ces E 2 (P, t) = A2 ei(ω0 t−φ2 (P,t)) −
→
u
ondes est de l’ordre de 1015 rad/s ce qui correspond à des ondes de période voisine de Il en résulte que le champ résultant en P est la somme vectorielle de ces deux
10−14 s champs et s’écrit :
Le tableau ci-dessous donne la répartition des ondes électromagnétiques en fonction
de la longueur d’onde.
−
→ −
→ −
→
E (P, t) = E 1 (P, t) + E 2 (P, t) = A1 ei(ω0 t−φ1 (P,t)) −
→
u + A2 ei(ω0 t−φ2 (P,t)) −
→
u (2.4)
λ nom nature f E = hν [eV]
0.01Å rayons γ 31020 Hz 1.24106 Ce champ a le même état de polarisation que les deux champs incidents. On peut
1Å rayons X 31018 Hz 1.24104 ainsi constater que la polarisation peut donc être omise et que les champs électriques
100Å à 0.4µm U.V. 31016 Hz 124 peuvent être assimilés dans un tel cas à des champs vibratoires scalaires.
0.4 à 0.75µ m Visible 0.62 Le carré du module du champ résultant est donc donné par :
0.75 à 100µ m I.R. 31012 Hz 1.2410−3
1cm Ondes centimétriques Radar 31010 Hz E 2 (P, t) = E(P, t)E ∗ (P, t) (2.5)
1m Ondes métriques VHF 300MHz ce qui conduit à :
100m Ondes décamétriques GO 3MHz
1km Ondes kilométriques PO 300kHz E 2 (P, t) = A21 + A22 + A1 A2 (ei(φ1 (P,t)−φ2 (P,t)) + e−i(φ1 (P,t)−φ2 (P,t)) ) (2.6)
21
2.2. SUPERPOSITION DE DEUX ONDES 23 24 CHAPITRE 2. INTERFÉRENCES LUMINEUSES
En appelant ∆φ(P, t) la différence de phase entre les deux ondes on voit que le Sources synchrones Sources aléatoires
1.5 3.5
module au carré du champ résultant en P s’écrit :
3
E 2 (P, t) = A21 + A22 + 2A1 A2 cos ∆φ(P, t) (2.7) 1
Les deux ondes provenant des deux sources S1 et S2 interfèrent en P et conduisent 2.5
à un champ résultant qui peut varier en fonction de la différence de phase entre les 0.5
deux ondes issues de S1 et de S2 . Lorsque les deux ondes arrivent en phase au point 2
Phi (rad)
P l’amplitude du champ est maximale et vaut A1 + A2 . Si elles arrivent en opposition
de phase en P l’amplitude du champ est minimale et vaut A1 - A2 . De façon générale 1.5
0
l’intensité lumineuse qui est proportionnelle au carré du module du champ est suscep-
tible de fluctuer avec la différence de phase des deux ondes incidentes. L’intensité que 1
l’on mesure à l’aide d’un détecteur est intégrée sur le temps de réponse du détecteur ce -0.5
0.5
qui équivaut à faire la moyenne temporelle du carré du module du champ soit :
-1 0
Im =< E 2 (P, t) >=< A21 + A22 + 2A1 A2 cos ∆φ(P, t) > (2.8) 0 200 400 600 0 200 400 600
t (ns) t (ns)
Dans cette expression, les crochets signifient que l’on réalise la moyenne de cette
quantité sur l’intervalle de temps de mesure soit :
F. 2.2 — Représentation de la différence de phase pour deux sources lumineuses syn-
T r chrones (à gauche) et pour deux sources aléatoires (à droite).
1
< E 2 (P, t) >= E 2 (P, t)dt (2.9)
Tr
0
La superposition de deux ondes lumineuses issues de deux sources inco-
La moyenne d’une somme étant la somme des moyennes nous obtenons : hérentes produit sur un écran une intensité uniforme égale à la somme des
intensités de ces deux ondes
Im =< E 2 (P, t) >=< A21 > + < A22 > +2A1 A2 < cos ∆φ(P, t) > (2.10)
Si les sources sont synchrones la différence de phase est constante au cours du temps
ce qui entraîne et la moyenne temporelle du cosinus est égale à :
Im (P ) = I1 + I2 + 2 I1 I2 < cos ∆φ(P, t) > Tr Tr
1 1
Nous voyons donc que l’intensité résultant de la superposition de deux ondes dépend < cos ∆φ(P, t) >= cos ∆φ(P, t)dt = cos ∆φ(P, t)dt = cos ∆φ(P ) (2.12)
Tr Tr
essentiellement de la valeur moyenne des fluctuations temporelles de la phase entre les 0 0
deux ondes. Il y aura possibilité de voir des interférences entre les deux ondes si
les fluctuations de phase ne varient pas aléatoirement dans le temps ce qui impose de Il en résulte que l’intensité mesurée n’est plus la somme des intensités de chaque
disposer de sources synchrones. onde mais :
Pour deux sources incohérentes, la différence de phase entre les deux sources varie
continuellement dans le temps entre 0 et 2π. Les ondes issues des deux sources seront I(P) = I1 + I2 + 2 I1 I2 cos ∆φ(P ) (2.13)
donc incohérentes entre elles après s’être propagées et ∆φ(P, t) sera donc une variable
Nous retiendrons donc que :
aléatoire. Il en résulte que le cosinus de cet angle varie entre 1 et -1 et qu’en moyenne
L’intensité issue de la superposition de deux ondes cohérentes n’est pas
dans le temps il vaut 0. Pour des sources incohérentes, l’intensité détectée est donc :
uniforme mais présente des maxima et minima d’intensité appelés franges
d’interférences. L’intensité au point P s’obtient en calculant le module au
I = I1 + I2 (2.11)
carré de la somme des amplitudes complexes en P.
c’est à dire la somme des intensités provenant de chaque ondes.
Nous retiendrons donc que : Nous allons maintenant étudier ce que l’on peut attendre de l’équation 2.13
2.2. SUPERPOSITION DE DEUX ONDES 25 26 CHAPITRE 2. INTERFÉRENCES LUMINEUSES
2.2.2 Conséquences Dans le premier cas nous dirons que les ondes interfèrent de façon destructive en
P alors que dans le second cas elles interfèrent de façon constructive.
Nous venons de montrer que la superposition de deux ondes produit une intensité
régie par l’équation 2.13
2
2
−
→
Im (P ) = E (P, t) = I1 + I2 + 2 I1 I2 cos ∆φ(P, t)
.
P
1.5
Il nous faut maintenant exprimer la différence de phase entre les ondes arrivant en
P
P à l’instant t. Cette différence de phase est la somme d’une différence de phase due
à la propagation des ondes et d’une éventuelle différence de phase due à l’incohérence 1
des sources. P
−
→ −−→ − → −−→ P
∆φ(P, t) = k .S2 P − k .S1 P + [ϕ (S1 , t − τ 1 ) − ϕ (S2 , t − τ 2 )] (2.14) 0.5
Pour des ondes planes se propageant dans la direction de l’axe z nous avons
F. 2.3 — Représentation schématique de la superposition de deux ondes en différents
→ −−→ −−→
− points P d’un écran. Selon la poistion de ce point les ondes issues des sources S1 et
k . S2 P − S1 P = k(z2 − z1 ) (2.17) S2 arrivent en phase, en opposition de phase, en quadrature ou déphasées de façon
ce qui conduit à quelconque en P.
I (P ) = 2I0 (1 + cos ∆φ(P )) = 2I0 [1 + cos k(z2 − z1 )] . (2.18) Il apparaît ainsi une propriété remarquable de cette approche qui est la suivante :
”La superposition de deux ondes lumineuses synchrones peut soit produire de l’obs-
L’intensité en P ne dépend alors que de la différence de trajet parcourue par les curité soit une intensité lumineuse supérieure à la somme des intensités de chaque
deux ondes pour aller de S2 ou S1 en P . Cette différence de trajet est appelée tout source ! ! !”
naturellement la différence de marche et est notée δ. Nous voyons ainsi que la Cette propriété peu banale constitue le phénomène d’interférences lumineuses. L’ob-
différence de phase entre les deux ondes arrivant au point P s’exprime par servation expérimentale d’un tel phénomène prouve la nature ondulatoire de la lumière.
En d’autres termes, si la lumière est bien une onde nous devons donc pouvoir le vérifier
2πδ (P ) expérimentalement en réalisant des interférences.
φ(P ) = kδ (P ) = (2.19)
λ Il faut rendre hommage ici à Young et à Fresnel qui au 19ème siècle ont mis pour la
ce qui conduit à première fois en évidence la nature ondulatoire de la lumière. Newton avait au 17ème
siècle réfuté cette hypothèse et il était admis par la communauté scientifique de l’époque
2πδ (P ) que la lumière avait une nature corpusculaire plutôt qu’ondulatoire. Nous allons voir
I (P ) = 2I0 (1 + cos ∆φ(P )) = 2I0 1 + cos . (2.20)
λ maintenant comment Young s’y est pris pour mettre en évidence le phénomène des
L’équation 2.20 montre que selon la valeur de la différence de marche δ(P ), l’in- interférences lumineuses.
tensité mesurée en P peut être aussi bien :
— nulle si δ (P ) = (2p + 1) λ/2 car dans ce cas φ(P ) = (2p + 1) π et les ondes
arrivent en P en opposition de phase
— maximale et égale à 4I0 si δ (P ) = pλ car dans ce cas φ(P ) = 2pπ et les ondes
arrivent en phase en P .
28 CHAPITRE 3. DIVISION DU FRONT D’ONDE
ayant exactement les mêmes caractéristiques. On peut ainsi considérer que T. Young est
au travers de cette expérience le père du clonage (optique). A la sortie des fentes, l’onde
plane change de direction de propagation comme l’indique la figure 2.1. Ce phénomène
appelé diffraction sera décrit dans un prochain chapitre. Young a ensuite placé un
écran à une distance D grande devant S1 S2 et a observé une figure appelée figure
d’interférences.
Chapitre 3 Les deux fentes étant très proches l’une de l’autre et l’écran loin des deux sources, les
ondes recueillies au point P de l’écran arrivent en P quasiment avec la même direction.
En pratique, la distance a est de l’ordre du mm et la distance D est supérieure à 1m.
Division du front d’onde En prenant a = 1mm et D = 1m, l’angle sous lequel on voit les deux fentes sources du
centre de l’écran est
a
= 10−3 rad
ε= (3.1)
D
3.1 Expérience des fentes d’Young. ce qui correspond à 0.06 . Il s’ensuit que les deux ondes peuvent être considérées
◦
avec une assez bonne approximation comme des ondes planes synchrones ayant même
3.1.1 Description de l’expérience vecteur d’onde et même état de polarisation. Nous préciserons plus tard les conditions
Le dispositif imaginé par T. Young présenté sur la figure 3.1 est constitué de deux de validité de cette approximation.
fentes sources S1 et S2 qui émettent de la lumière de façon synchrone et avec la même La figure observée sur un écran placé à D =1.5m de deux fentes distantes de
polarisation. Pour que cette propriété soit vérifiée, Young a eu l’idée géniale d’utiliser a =0.5mm pour une onde de longueur d’onde λ = 0.5µm est représentée sur la fi-
une onde plane qu’il a dirigé vers les deux fentes comme le montre la figure 3.1. gure 3.2.
6
Pour une onde plane, tous les
points d’un même plan d’onde
sont en phase ; en laissant
4
I/I0
passer la lumière provenant
de ce faisceau par deux fentes
je vais réaliser deux sources 2
synchrones ! ! !
0
Onde plane -0.01 -0.005 0 0.005 0.01
monochromatique
Y (m)
Nous sommes des 1
S1 s œurs jumelles
Issues du même
plan d’onde
X (mm)
nous sommes
S2 toujours 0.5
synchrones !
Plans d’onde 0
Je me déplace à la vitesse de la -0.01 -0.005 0 0.005 0.01
lumière et tous les points qui Y (m)
m’appartiennent ont la même
phase
Lors du passage par les fentes, l’onde incidente est divisée en deux parties égales L’intensité observée sur l’écran n’est pas uniforme ; elle est constituée d’une succes-
27
3.1. EXPÉRIENCE DES FENTES D’YOUNG. 29 30 CHAPITRE 3. DIVISION DU FRONT D’ONDE
sion de zones sombres (absence de lumière I = 0) et de zones brillantes très lumineuses Il en résulte que l’intensité mesurée en P s’écrit :
qui forment ce que l’on appelle les franges d’interférence. Les franges sont réguliè-
rement espacées et la frange centrale est brillante. L’intensité des franges n’est pas en πaY πδ
I(P) = 4I0 cos2 = 4I0 cos2 (3.9)
général aussi uniforme que la figure le laisse prétendre. Nous verrons au chapitre 4 que λD λ
ce phénomène est la résultat de la diffraction par chaque fente. Cette intensité fluctue avec la position du point P et est caractérisée par une figure
d’interférences dans laquelle il y a alternance périodique de maxima d’intensité de valeur
3.1.2 Interprétation. 4I0 et de minima nuls. Ces alternances sont appelées des franges. Au centre de l’écran
(Y = 0) l’intensité est maximale car la différence de marche est évidemment nulle. La
Comme les deux sources S1 et S2 sont formées par deux fentes identiques nous frange centrale est donc une frange brillante. Les franges brillantes sont observées à
inférons que l’amplitude des champs électriques est identique. L’intensité en P résultant chaque fois que la phase est un multiple de π soit à chaque fois que
de la superposition des deux ondes est donnée par la relation précédente soit :
πaY pλD
∆φ(P) = pπ =⇒ Yp = (3.10)
I(P) = 2I0 (1 + cos ∆φ(P)) = 4I0 cos2 (3.2) λD a
2
La frange n◦ p est qualifiée de frange d’ordre p.
Le calcul de l’intensité en P passe donc maintenant par le calcul du déphasage entre
Cette condition est vérifiée aussi à chaque fois que
les deux ondes. Rappelons que l’amplitude instantanée des deux ondes incidentes en P
s’écrit :
δ (P ) = pλ =⇒ φ (P ) = 2pπ (3.11)
−
→
E 1 (P) = E01 ei(ω0 t+ϕ1 ) −
→
u
−
→ (3.3)
E 2 (P) = E02 ei(ω0 t+ϕ2 ) −
→
u Nous retiendrons donc que :
Les franges brillantes correspondent donc à des ondes qui arrivent en phase en P
et que les phases sont obtenues à partir des distances S1 P et S2 P parcourues selon
ou pour lesquelles la différence de marche est un multiple entier de longueurs d’onde.
la relation :
ϕ (S1 , t − τ 1 ) = ϕ (S2 , t − τ 2 ) (3.6a) Les franges sombres correspondent donc à des ondes qui arrivent en opposition de
phase en P ou pour lesquelles la différence de marche est un multiple impair de demi-
Cette condition n’est pas toujours valide et nécessite pour être appréhendée de longueurs d’onde.
connaître le temps de cohérence de la source utilisée. En supposant l’équation 3.6a
vérifiée nous pouvons conclure que :
3.1.3 Interfrange
2πδ
ϕ2 (P, t) − ϕ1 (P, t) = k (S2 P − S1 P ) = kδ = (3.7) La distance qui sépare deux franges brillantes (ou sombres) consécutives définit
λ
l’interfrange i de la figure d’interférence.
ou δ est la différence de trajet parcourue par les deux ondes ou différence de L’interfrange i est donc égal à :
marche. Si nous nous rapportons à la figure 2.1 nous voyons que δ = S2 H. Cette
distance s’exprime à partir de la distance entre les deux sources a. En effet nous voyons λD
i = Yk+1 − Yk = (3.14)
que si θ est l’angle sous lequel on voit le point P de S alors : a
Y aY Il est proportionnel à la longueur d’onde et à la distance qui sépare les fentes de
θ= =⇒ S2 H = δ = aθ = (3.8) l’écran. Plus les fentes sont éloignées l’une de l’autre et plus l’interfrange est petit.
D D
3.1. EXPÉRIENCE DES FENTES D’YOUNG. 31 32 CHAPITRE 3. DIVISION DU FRONT D’ONDE
Dans l’exemple que nous avons choisi pour lequel λ = 500nm, a = 0.5mm, D=1.5m,
nous devons avoir
λD 510−7 1.5
i= = = 1.510−3 m (3.15)
a 510−4
S1 S2
ce qui est conforme avec les données de l’expérience présentée Fig. 3.2.
Les ondes qui se superposent sur l’écran peuvent se superposer en tous points de
F. 3.3 — Localisation saptiale des franges d’interférences engendrées par deux sources
l’espace ; on dit que les interférences ne sont pas localisées ou qu’elles sont localisées
synchrones ponctuelles. Les lignes définissent le lieu des franges brillantes. Il est fonda-
à l’infini. Le champ d’interférences, c’est à dire l’extension des franges dans l’espace,
est toujours fini. Nous verrons que le facteur principal qui limite le champ est soit mental de bien remarquer le lien entre la symétrie de ces lignes et celles des sources.
la diffraction par l’ouverture des trous dans le cas d’ondes monochromatiques, soit la
faible cohérence temporelle dans le cas d’une source polychromatique. 3.1.5 Rayons inclinés sur l’axe principal.
Il est fréquent d’utiliser pour observer les interférences lumineuses une lentille de Si l’inclinaison est nulle nous avons
distance focale f placée contre le dispositif interférentiel. Dans ce cas les ondes qui se
superposent dans la direction θ convergent au point P localisé en X(P ) = fθ. Nous
2πXa
voyons donc que l’expression de l’intensité devient : I(X) = 2I0 1 + cos (3.18)
λD
L’argument du cosinus n’est rien d’autre que la différence de phase entre les ondes
πaX 2πaX issues des sources S1 et S2 . Si maintenant on incline les rayons incidents d’un angle α par
2
I(P) = 4I0 cos = 2I0 (1 + cos ) (3.16) rapport à l’axe principal passant par le centre des fentes nous sommes tenus d’introduire
λf λf
un déphasage supplémentaire qui tient compte du fait que l’onde qui arrive en S1 n’est
pas en phase avec celle qui arrive en S2 mais présente un déphasage égal à
On peut se demander quel est le lieu des points correspondant à une frange brillante
2π
d’ordre p. Ce lieu est déterminé par la relation Φ= a sin α (3.19)
λ
Nous notons que ce déphasage est constant pour autant que l’angle α le soit. Il en
résulte que l’intensité en un point P de l’écran devient égale à
δ (P ) = S2 P − S1 P = pλ (3.17)
2πXa 2π
I(X) = 2I0 1 + cos{ + a sin α} (3.20)
λD λ
Dans le cas de l’expérience des trous d’Young on peut montrer mathématiquement
que ce lieu correspond à des branches d’hyperboles (le segment S2 S1 est alors parallèle Si l’on suppose que l’onde plane inclinée est obtenue en positionnant une source
au plan d’observation). La répartition complète du lieu des franges brillantes de même ponctuelle au foyer d’une lentille convergente de focale f, nous avons alors
ordre peut se faire dans tous l’espace en imaginant des sources ponctuelles. La figure
ξ
3.3 donne le lieu des points d’égale différence de marche par rapport aux deux sources sin α ≈ (3.21)
f
ponctuelles. On peut y observer que pour des trous d’Young S1 S2 est parallèle au plan
d’observation et que ce lieu est formé de branches d’hyperboles. et il s’ensuit que
3.1. EXPÉRIENCE DES FENTES D’YOUNG. 33 34 CHAPITRE 3. DIVISION DU FRONT D’ONDE
2π X ξ
I(X) = 2I0 1 + cos a{ + } (3.22)
λ D f
La figure d’interférences est donc décalée du centre de l’écran de - ξD
f .
Evolution des franges d’interférences avec la longueur d’onde pour le spectre visible.
E(P, t) = Al ei(ωl t−φ1l (P,t)) + Al ei(ωl t−φ2l (P,t)) = Al eiωl t e−iφ1l (P,t) + e−iφ2l (P,t)
l l
(3.23) Celles-ci se superposent sur l’écran. La figure d’interférences est constituées de
La sommation s’effectue sur toutes les longueurs d’onde contenues dans la source. quelques franges qui sont de moins en moins contrastée au fur et à mesure que l’on
L’intensité est donnée par s’éloigne de la frange centrale blanche comme l’indique la figure 3.4
4
I= Al eiωl t e−iφ1l (P,t) + e−iφ2l (P,t) Am eiωm t e−iφ1m (P,t) + e−iφ2m (P,t) 3.5
l m
(3.24) 3
- les photons de longueurs d’onde différentes sont émis par deux processus distincts
I/I0
2
donc sans relation de phase à source. Il s’ensuit que dans la double somme seuls les
termes pour lesquels l = m persistent. L’intensité est donc donnée par 1.5
1
2
iω l t −iφ1l (P,t) −iφ2l (P,t) 2 0.5
I= Al e e +e = 2Il [1 + cos [φ1l (P, t) − φ2l (P, t)]]
l l 0
(3.25) -8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8
X (mm)
Comme chaque photon est cohérent avec lui-même la valeur moyenne conduit à
2πδ(P )
I= 2Il 1 + cos (3.26) F. 3.4 — Franges d’interférence en lumière blanche obtenues par intégration de l’in-
λl
l
tensité des franges présentées dans la figure précédente. La frange centrale est blanche
Ce résultat était prédictible dans la mesure ou des photons de longueurs d’onde dif- et intense. Les franges succesives sont de moins en moins contrastées. L’intensité tend
férentes sont incohérents entre eux, l’intensité mesurée doit être la somme des intensités vers une intensité moyenne constante.
générées par les sources incohérentes. Chaque photon produit donc son propre système
de franges comme le montre la figure ?? pour laquelle D=1m, a=0.5mm. A l’ordre zéro toutes les ondes se superposent en phases et la lumière est blanche.
3.2. AUTRES DISPOSITIFS INTERFÉRENTIELS À DEUX ONDES 35 36 CHAPITRE 3. DIVISION DU FRONT D’ONDE
S1
S
S2
S
α
L
2α
S1
F. 3.6 — Le système interférentiel des bi-lentilles de Billet.
S2
On remarque sur ce dessin que la lumière issue de la source ponctuelle est réfléchie
sur chacun des deux miroirs et semble donc provenir de deux sources ponctuelles vir-
F. 3.5 — Le dispositif des miroirs de Fresnel. tuelles dont la séparation dépend de l’angle entre les deux miroirs. Le dispositif produit
donc deux sources synchrones qui peuvent interférer entre elles. Soit R, La distance
qui sépare la source de l’arête des deux miroirs et α l’angle entre les deux miroirs. Une
A l’ordre 1 il est facile de voir que l’interfrange violet est presque deux fois plus court simple construction géométrique montre que la distance S1 S2 est donnée par
que celui du rouge. On observe une frange irisée composée des différentes longueurs
d’onde de la source. Puis très rapidement les franges se brouillent dès cet ordre passé. S1 S2 = 2Rα (3.27)
On observe un blanc dit d’ordre supérieur.
3.2.2 Les bilentilles de Billet.
3.2 Autres dispositifs interférentiels à deux ondes Un système équivalent consiste à utiliser deux demi-lentilles dont le centre optique
est légèrement en dehors de l’axe principal. On obtient alors une duplication de la
Il existe beaucoup de dispositifs interférentiels à deux ondes. Parmi les plus connus source et les sources dupliquées peuvent ensuite interférer.
nous distinguerons : Dans le dispositif des bilentilles de Billet, il est utile d’utiliser le montage 4f car S1
• les miroirs de Fresnel et S2 ont alors la même taille que S. Si l’on appelle θ l’angle au centre S 1 SS2 il apparaît
• les biprismes de Fresnel immédiatement que
• les bilentilles de Billet
• les miroirs de Lloyd S1 S2 = 4fθ (3.28)
Tous ces dispositifs sont équivalents à ceux des trous d’Young. Pour interpréter la 3.2.3 Les biprismes de Fresnel
figure d’interférences, il convient en général de déterminer la distance S1 S2 qui sépare
Il s’agit de deux prismes de très faible angle au sommet montés base contre base.Pour
les deux sources.
trouver la position des sources secondaires, il suffit de considérer un rayon lumineux
qui passe par le sommet du prisme. La déviation d’un rayon lumineux par un prisme
3.2.1 Les miroirs de Fresnel. de petit angle au sommet A est donnée par
A la même époque que Young, Fresnel a cherché à mettre en évidence le caractère
D = (n − 1)A (3.29)
ondulatoire de la lumière en faisant interférer des sources lumineuses. Il a imaginé un
dispositif constitué de deux miroirs réfléchissant la lumière issue d’une source ponctuelle La distance entre les deux sources secondaires est donc pour D petit, S1 S2 =2lD =
divergente. Le dispositif est représenté sur la figure 3.5. 2l(n − 1)A. Le problème est ensuite identique à celui des fentes d’Young.
3.3. INTERFÉRENCES À N ONDES. 37 38 CHAPITRE 3. DIVISION DU FRONT D’ONDE
A
S1 N 1
n= = (3.30)
L b
S
Ces N ouvertures diffractent la lumière si bien qu’un point P très éloigné du réseau
D peut recevoir la superposition de N ondes issues des N ouvertures. Losrque le point
d’observation est très éloigné, ces ondes sont considérées comme planes et l’on fait
S2
l’hypothèse qu’elles ont toutes le même vecteur d’onde propagation k0 . Si l’on regarde
l dans une direction de diffraction θ, cela signifie que les ondes issues de chaque fente
sont déphasées l’une par rapport à l’autre(voir Fig. 3.9).
F. 3.7 —
Nous étendons le calcul des interférences à deux ondes à celui d’ondes multiples
qui se superposent. Ceci fait appel à une structure périodique connue sous le nom de H2
réseau représenté sur la figure ??. Un tel dispositif est constitué de N ouvertures
S2
périodiquement espacées de b. Nous supposons qu’il est éclairé par une onde plane θ
monochromatique.
b H3 θ
S3
b a
h
F. 3.9 — Transformation d’une onde plane en une onde sphérique lors de son passage
au travers d’un réseau plan.
Ainsi l’onde qui émerge de la fente 2 devra pour être dans le même état vibratoire
que celui de la fente 1 parcourir la distance supplémentaire δ 2 = S2 H = bθ. Il en résulte
que ces deux ondes sont déphasées de ϕ2 = 2πδ λ .La périodicité du réseau de fentes fait
2
que la différence de marche entre l’onde issue de la fente 1 et celle issue de la fente m
F. 3.8 — Représentation schématique d’un réseau constitué de bandes transparentes augmente linéairement avec m. Pour la fente numéro m, la différence de marche avec
de largeur a séparées par des bandes sombres. La périodicité du réseau est notée b. Sur l’onde issue de la fente 1 est donc :
la partie droite un réseau gravé.
δ m = (m − 1) bθ (3.31)
On définit le nombre de traits N du réseau et le nombre de traits par millimètre n = Si l’on prend l’origine des phases sur la fente 1, l’amplitude du champ électrique en
N/L. Les réseaux classiques vont de 100 traits au millimètre à 1600 traits par millimètre P est donnée par :
pour les plus performants. On remarquera que le nombre de traits par millimètre est
égal à : E1 (P, t) = A1 ei(ω0 t−k0 S1 P ) (3.32)
3.3. INTERFÉRENCES À N ONDES. 39 40 CHAPITRE 3. DIVISION DU FRONT D’ONDE
Les ondes émises par les fentes d’ordre supérieur sont en avance de phase par rapport est observé avec une intensité maximale. Le nombre p est appelé ordre de la dévia-
à l’onde émise par la fente 1 et le champ électrique émis par la fente p s’écrit donc : tion. Ainsi à l’ordre 0 le faisceau incident est dans la même direction que le faisceau
émergent.
2πmbθ
Em (P, t) = Am ei(ω0 t−k0 S1 P −ϕ(m)) = Ap ei(ω0 t− λ
)
(3.33) Dès que p diffère de 0, le faisceau émergent est dévié dans une direction qui dépend
de la longueur d’onde. On dit pour cette raison que le réseau disperse la lumière. Nous
Nous faisons l’hypothèse que l’onde issue de l’ouverture du haut permet de définir y reviendrons un peu plus tard.
la référence des phases et que les ondes issues des ouvertures successives sont déphasées
par rapport à cette onde de référence (voir figure). Le champ en P est donc obtenu en
sommant les champs issus de toutes les ouvertures soit : 3.3.3 Calcul de la figure d’interférences.
Un observateur regardant à travers un réseau dans la direction φ recevra donc une
N
N
onde dont l’amplitude sera la somme des amplitudes de chaque onde émise par chaque
E(P, t) = Em (P, t) = Am ei(ω0 t−k0 S1 P −ϕm (P,t)) (3.34)
m=1 m=1
fente affectées d’un terme de phase qui traduit la différence de marche existant entre
ces ondes. L’amplitude totale est donnée par :
Comme toutes les ouvertures sont identiques les amplitudes des champs issus de ces
ouvertures sont égales et E = Aei(ω0 t−k0 S1 P ) (1 + e−iφ + e−2iφ + ..... + e−(N−1)iφ ) (3.40)
N
ce qui peut se réécrire sous la forme suivante :
E(P, t) = Aei(ω0 t−k0 S1 P ) e−iϕm (P,t) (3.35)
m=1
Nφ Nφ Nφ
1 − e−iNφ e−i 2 ei 2 − e−i 2
3.3.2 Onde incidente non perpendiculaire au plan du réseau. E = Aei(ω0 t−k0 S1 P ) = Aei(ω0 t−k0 S1 P ) φ φ φ
(3.41)
1 − e−iφ e−i 2 ei 2 − e−i 2
Si l’onde plane incidente n’arrive pas perpendiculairement au plan du réseau, il faut
Cette relation peut se transformer en :
tenir compte dans le calcul de la différence de phase entre deux ondes successives d’une
différence de marche δ=AS supplémentaire comme l’indique la figure. La différence de
sin N2φ
marche totale entre les deux ondes passant par deux fentes consécutives est donnée E = Aei(ω0 t−k0 S1 P ) (3.42)
par : sin φ2
et l’intensité s’écrit :
δ = AS + SB (3.36)
Nφ
sin2
soit I (φ) = EE ∗ = A2 2
(3.43)
sin2 φ2
δ = b(sin θd − sin θ0 ) (3.37) La figure d’interférence est caractérisée par :
Il importe de noter la convention de signes utilisée pour ce type de calcul. Comme — des maxima principaux d’amplitude proportionnelle à N 2
en optique géométrique l’angle est toujours orienté de l’axe optique du système vers le — N − 2 maxima secondaires de très faible amplitude
rayon lumineux. Il s’ensuit que θd est positif alors que θ 0 est négatif ce qui explique le — N − 1 minima nuls
signe - dans la relation précédente. ou N représente le nombre de fentes (ou de traits) illuminées par le faisceau incident.
Les ondes issues des différentes fentes du réseau interféreront constructivement si la La position des maxima principaux est obtenue en annulant la valeur des deux sinus
différence de marche est un multiple de la longueur d’onde c’est à dire si ce qui correspond à la condition d’annulation du sinus qui se trouve au dénominateur
c’est à dire :
b(sin θd − sin θ0 ) = pλ (3.38)
φ = 2pπ (3.44)
Cette relation peut aussi être exprimée à la partir du déphasage entre les ondes soit
La position des minima est obtenue en annulant le sinus qui se trouve au numérateur
2π sans annuler celui qui est au dénominateur (puisque quand les deux s’annulent en même
b(sin θd − sin θ0 ) = 2pπ (3.39) temps on obtient un maximum principal) soit à chaque fois que :
λ
La relation 3.38 est appelée relation fondamentale du réseau. Elle permet de 2mπ
déterminer dans quelle direction par rapport au faisceau incident le faisceau émergent φ= (3.45)
N
3.3. INTERFÉRENCES À N ONDES. 41 42 CHAPITRE 3. DIVISION DU FRONT D’ONDE
La position des maxima secondaires est obtenue en écrivant que le sinus du numé- Nous observons qu’il existe en dehors de 0 et de 2π, 2 zéros (marqués par les flèches
rateur vaut 1 soit : sur la figure 3.10) localisés en 3π/5, et 7π/5 ce qui correspond à la présence dans la
courbe d’intensité de N − 2 maxima secondaires.
(2m + 1)π
φ= (3.46) La figure?? correspond à l’intensité calculée d’une figure d’interférences à 5 fentes.
2N
Cette condition n’est vérifiée qu’entre les minima ce qui impose d’éliminer deux
valeurs à savoir la valeur correspondant à m = 0 et celle correspondant à m = N − 1
qui conduisent à des maxima secondaires situés entre les maxima principaux et le 25
premier (respectivement dernier) minimum nul. En toute rigueur la position des maxima
secondaires est obtenue en annulant la dérivée de l’intensité ce qui conduit à la relation
suivante : 20
dI Nφ φ Nφ φ φ Nφ
= 0 =⇒ N cos sin − sin cos sin sin =0 (3.47)
dφ 2 2 2 2 2 2
soit 15
IN T E N S IT E
φ φ
= N tan tan N (3.48)
2 2
10
Cette équation est une équation transcendantale en φ et ne peut être résolue que
numériquement. Nous donnons un exemple de résolution graphique de cette relation
sur la figure 3.10 dans le cas où N=5.
5
15
0
10 -20 -15 -10 -5 0 5 10 15 20
Phi (rad)
5
tan(5*P hi /2), 5*tan(P hi /2)
0
F. 3.11 — Représentation de l’intensité diffractée par un réseau comportant 5 fentes.
-5 On note la présence de 3 maxima secondaires entre chaque maximum principal. Les
maxima principaux sont observés à chaque fois que φ est un multiple de 2 π. L’intensité
-10
ne décroît pas avec l’angle car la diffraction n’est pas prise en compte.
-15
On voit immédiatement sur la figure d’interférences que la lumière issue d’un réseau
-20 tan(5*Phi/2) est constituée de pics très intenses à chaque fois que le déphasage entre les ondes issues
5*tan(Phi/2)
-25 de chaque fente est un multiple de 2π. L’effet est d’autant plus intense qu’il y a plus
de traits éclairés sur le réseau puisque l’intensité est proportionnelle à N 2 . Toutefois il
-30 faut remarquer que si le nombre de traits par mm augmente cela signifie que le réseau
est constitué d’ouvertures de plus en plus fines ce qui nuit à la quantité de lumière qui
0 1 2 3 4 5 traverse le réseau. Le réseau devient de moins en moins lumineux car l’inetnsité I0 de
Phi (Rad) l’onde émergeante décroît avec l’ouverture des fentes.
Le calcul précédent est simplifié en ce sens qu’il ne tient pas compte de la contri-
bution de la diffraction par chaque fente du réseau et ne prend en compte que la
F. 3.10 — Représentation graphique de la résolution de l’équation transcendantale d’un contribution des interférences entre les sources. Si l’on tient compte de la diffrcation
réseau contenant 5 fentes par chaque fente on peut alors expliquer la perte de luminosité.
3.3. INTERFÉRENCES À N ONDES. 43 44 CHAPITRE 3. DIVISION DU FRONT D’ONDE
p=-2
b(sin θd − sin θ0 ) = pλ (3.49)
p=-1
Elle montre que le faisceau incident est dévié sous un angle θd qui dépend de :
— de l’ordre d’observation p p=0
— de la longueur d’onde λ Réseau p=1
A l’ordre 0 il n’y a pas de déviation et la longueur d’onde n’intervient pas. Pour p
différent de zéro, la déviation augmente avec l’ordre d’observation et avec la longueur p=2
d’onde. Lorsque le faisceau incident est monochromatique seul l’influence de l’ordre
peut être observée. La figure a l’allure suivante :
Le pouvoir dispersif est aux petits angles pratiquement égal à pn et augmente avec
l’ordre et le nombre de traits par millimètre. Il est nul à l’ordre zéro ce qui montre qu’il
1.4
est impossible de disperser la lumière à l’ordre zéro.
2π/N
1.2
La déviation du faisceau incident peut être exprimée en fonction des angles d’inci-
Intensité
0.8
dence et d’émergence du faisceau. Elle est donnée par :
0.6
D = θd − θ0 (3.52)
0.4
avec θ0 < 0.
Cette quantité varie en fonction de l’angle d’incidence θ 0 et passe par un minimum 0.2
lorsque : 0.0
-2 0 2 4
dD dθd φ-2pπ (Rad)
=0= − 1 ⇒ dθd = dθ0 (3.53)
dθ0 dθ 0
En outre la différentielle de l’équation du réseau donne puisque λ est fixe :
cos θd dθd − cos θdθ = 0 ⇒ cos θd = cos θ (3.54) F. 3.14 — Représentation schématique du critère de Rayleigh pour la sépration de
deux longueurs d’onde.
On en déduit que le minimum de déviation est atteint si :
Si l’on se place à l’ordre p pour la radiation λ,la position du premier minimum nul
θd = θ0 ou θd = −θ0 (3.55) correspond à un déphasage :
Seule la solution négative est raisonnable puisque l’autre correspond à une déviation 2π
nulle ce qui impose : φmin (λ) = 2pπ + (3.58)
N
A l’ordre p et pour la longueur d’onde λ,on observe un maximum si
θ d = −θ0 ⇒ Dm = 2θ d (3.56)
2πb(sin θ d − sin θ0 )
En reportant cette relation dans l’équation fondamentale, on trouve que la longueur φmax (λ) = = 2pπ (3.59)
λ
d’onde est reliée au minimum de déviation par :
Par différentiation de cette relation on obtient à λ fixé la différentielle de la dif-
Dm Dm férence de phase qui donne de combien on doit changer l’angle de diffraction θd pour
2b sin = pλ ⇒ 2 sin = pnλ (3.57) changer la phase d’une quantité dφ
2 2
où n = 1/b désigne le nombre de traits par millimètres du réseau. 2πb cos θd dθd
dφ = (3.60)
Cette relation montre que l’on peut déterminer de façon très précise la longueur λ
d’onde d’une radiation en se plaçant au minimum de déviation. Il suffit pour cela de Ce changement de phase est de 2π/N pour passer du maximum au minimum nul
connaître le nombre n de traits par millimètre du réseau et l’ordre p. immédiatement voisin. Le critère de Rayleigh impose que
R = 3000 (3.64)
ce qui conduit à séparer pour une longueur d’onde λ=589.6nm un dλ de :
λ 589.6
dλ = = ≈ 0.2nm (3.65)
R 3000
Ce calcul montre ainsi que l’on peut théoriquement séparer le doublet du sodium
(0.6nm) avec un tel réseau à l’ordre 1. Toutefois la résolution d’un réseau dépend
beaucoup de la façon dont il est éclairé. Dans les spectrographes à réseau, la largeur
de la fente incidente joue un rôle primordial sur le pouvoir séparateur. Cette fente doit
être suffisamment fine pour que les radiations soient séparables.
50 CHAPITRE 4. DIVISION D’AMPLITUDE
R1
S
H
R2
n0 i
Chapitre 4 i
A C
e n1 r
Division d’amplitude
B
Dans le chapitre précédent nous avons vu comment traiter le problème de la super- n0
position de deux ondes lumineuses issues d’un même front d’onde dont on en prélevait
deux parties afin de générer deux sources secondaires synchrones par ce que l’on pour-
rait appeler la méthode du clonage optique. Le champ d’interférences dans ce cas n’est
pas limité et les interférences sont dites non localisées. Il existe cependant une autre F. 4.1 — Ilustration de la division d’amplitude au passage aux points A, B et C du
façon de produire des interférences en utilisant la division de l’amplitude d’une onde faisceau incident sur un dioptre.
qui, partiellement réfléchie et transmise sur un dispositif, peut se recombiner pour for-
mer des interférences. On montre dans ce cas que les interférences sont localisées soit
sur le dispositif soit à l’infini. La division d’amplitude est sans aucun doute la méthode - une source étendue permet d’observer le phénomène d’interférences. Nous consi-
interférentielle qui offre le plus d’applications potentielles et qui se manifeste le plus dérerons par la suite que la source est ponctuelle afin de simplifier les constructions
souvent de façon éclatante comme sur les bulles de savon, les taches d’huile ou les ailes géométriques.
des papillons.
4.1.2 Origine des interférences
4.1 Interférences par des lames minces L’onde incidente est divergente et est donc constituée d’une infinité de rayons conte-
nus dans le cône d’émission de la source. Un rayon particulier issu de la source (cf. Fig.
4.1.1 Présentation de l’expérience 4.1) se réfléchit en partie au point A sur le haut de la lame. De façon complémen-
taire une fraction du rayon incident est transmise à travers la lame en subissant une
Nous considérons une lame mince dont les deux faces sont rigoureusement parallèles réfraction avant de se réfléchir au point B du bas de la lame pour ressortir au point C
entre elles que l’on éclaire par une source monochromatique en incidence normale placée après une seconde réfraction. Au point A, l’onde incidente d’amplitude E0 subit donc
au dessus de la lame. Le phénomène est observé en réflexion (ou en transmission) sur une division d’amplitude puisque le champ réfléchi s’écrit r0,1 E0 et le champ transmis
un écran placé à grande distance de la lame si la source est étendue. La source S se t0,1 E0 . Les coefficients r0,1 et t0,1 sont respectivement les coefficients de Fresnel de ré-
trouve dans le milieu 0, la lame dans le milieu 1 et le milieu du bas est le milieu 2. flexion et de transmission en amplitude du dioptre air-lame. Ces coefficients sont définis
On observe une figure d’interférences constituée d’anneaux sombres et brillants par les relations de Fresnel qui traduisent la continuité du champ électrique et de sa
concentriques dont le diamètre diminue quand l’épaisseur e de la lame augmente. L’uti- dérivée à l’interface. En incidence normale, on peut montrer que
lisation d’une lentille permet de projeter les anneaux sur un écran placé à la distance
focale f de la lentille de projection. Les anneaux sont aussi visibles à l’oeil nu puisque
n0 − n1
le cristallin de l’oeil permet de focaliser les rayons lumineux sur la rétine. r0,1 =
n0 + n1
L’observation d’anneaux alternativement sombres et brillants permet d’affirmer que
2n0
- il y a interférence entre des ondes qui se superposent après réflexion ou transmission t0,1 =
n0 + n1
dans la lame mince
- le problème conserve la symétrie de révolution de la source et du plan de la lame avec la relation constitutive de Fresnel
en accord avec la loi de Curie. Il n’est donc pas utile de considérer l’ensemble de la
figure mais il suffit de se placer dans un plan quelconque contenant la source. 1 + r0,1 = t0,1
49
4.1. INTERFÉRENCES PAR DES LAMES MINCES 51 52 CHAPITRE 4. DIVISION D’AMPLITUDE
Pour le dioptre air-verre, n0 = 1 et n1 = 1.5. Le coefficient de réflexion r0,1 est alors du même rayon incident dont l’amplitude est divisée en A. Ils présentent donc à leur
négatif et vaut sensiblement 20% ce qui conduit à une transmission de 80% du champ sortie de la lame une cohérence parfaite et ils interfèrent car ils ne parcourent pas le
incident dans la lame. Le caractère négatif du coefficient de réflexion traduit le fait que même trajet dans la lame. La connaissance de la différence de marche entre ces deux
l’onde est réfléchie en opposition de phase avec le champ incident ce qui peut aussi se rayons permet de prédire le rayon des anneaux. Nous noterons que ce phénomène est
voir en écrivant visible quel que soit le rayon considéré (un rayon qui se divise est forcément cohérent
spatialement avec lui même) ce qui permet de comprendre pourquoi une source étendue
n0 − n1 iπ a priori incohérente spatialement permet l’observation des anneaux.
r0,1 = e (4.1)
n0 + n1
Une réflexion sur le dioptre air-verre se fait donc avec un changement de phase de 4.1.3 Calcul de la différence de marche
π Les rayon R1 et R2 sont parallèles entre eux après les diverses réflexions. Pour
Si le dioptre du bas (noté 2) est le dioptre milieu-air, nous pouvons réutiliser ces connaître leur différence de marche il convient d’établir la différence de chemin optique
relations en interchangeant les indices et l’on obtient parcourue par les deux ondes à l’issue de leur division en A (cf. Fig.4.1). Nous remar-
quons qu’à partir des points C et H les deux rayons parcourent les mêmes chemins
n1 − n0 optiques. La différence de marche est donc
r1,2 = (4.2)
n0 + n1
2n1 δ = n1 (AB + BC) − n0 AH = 2n1 AB − n0 AH (4.3)
t1,2 = = t1,0
n0 + n1 soit
Il n’y a pas de changement de phase dans ce cas et l’on voit que r1,2 = −r0,1 = r e e
δ = 2n1 − n0 AC sin i = 2n1 − n0 2e tan r sin i (4.4)
et t1,2 =120%1 . Il est à première vue surprenant que l’amplitude transmise puisse être cos r cos r
supérieure à celle de l’onde incidente mais il n’y a pas de contradiction car ce qui En utilisant la loi de Snell-Descartes, n0 sin i = n1 sin r, nous obtenons
importe c’est la conservation de l’énergie. Il est facile de vérifier que les modules au
carré, R et T , des coefficients de réflexion et de transmission vérifient δ = 2n1 e cos r (4.5)
2n1 e 1
p= cos rp ± (4.13)
E = r0,1 E0 ei(ω0 t−φ1 ) + t0,1 t1,0 r1,0 E0 ei(ω0 t−φ2 ) ≃ r1,0 E0 eiω0 t ei(−φ1 ±π) + e−iφ2 (4.10) λ0 2
Le calcul précédent montre que l’ordre d’interférence décroît quand r augmente.
avec r1,0 = −r0,1 > 0. On voit tout de suite que c’est le changement de signe du L’ordre d’interférence est donc plus élevé au centre de la figure. Si nous appelons p0 cet
coefficient de réflexion sur le premier dioptre qui impose le changement additionnel de ordre, il vérifie
phase de ±π. Nous retiendrons le résultat important suivant :
Lors de la division d’amplitude, des réflexions de nature différente comme la ré- 2n1 e 1
p0 = ± (4.14)
flexion sur le dioptre air-verre et celle sur le dioptre verre-air entraînent un changement λ0 2
additionnel de phase de ±π à la réflexion. Ce changement de phase est appelé chan- Il est clair que cet ordre n’est pas forcément entier ce qui montre que le centre de la
gement de phase à la réflexion. figure n’est pas nécessairement brillant. Par exemple si l’on a une lame de verre d’indice
Remarques : n1 = 1.5, d’épaisseur 15000nm et éclairée à λ0 = 589nm on a :
Nous remarquons que le déphasage entre les deux rayons ne dépend que :
· de l’épaisseur de la lame et de son indice
p0 = 764.0068 ± 0.5 = 764.5 ou 763.5 (4.15)
· de l’angle de réfraction dans la lame donc de l’angle d’incidence par application
de la loi de Snell-Descartes Soit p1 l’ordre d’interférence qui correspond au premier anneau brillant on a alors
· de la longueur d’onde d’observation
Il en résulte que le déphasage est constant pour une lame et une longueur d’onde
données si l’angle d’incidence (égal à l’angle de réflexion) est constant soit
p0 = p1 + ε avec ε > 0 (4.16)
4πn1 e cos r
∆φ = ± π = cste =⇒ r = cste =⇒ i = cste (4.11) p0 ∈ R et p1 ∈ N
λ0
Le lieu des points d’incidence constante à partir de la source est un cône de demi- Dans notre exemple on voit que cela conduit à ε = 0.5 et p1 = 764 ou 763. Dans ce
angle au sommet i. On voit donc de suite qu’un déphasage constant correspondra à cas comme l’ordre au centre est de type demi-entier le centre de la figure sera noir.
des rayons incidents donc réfléchis ayant tous la même inclinaison ce qui explique Soit m le numéro d’un anneau brillant (m = 1 est le premier anneau, m = 2 le
pourquoi second etc..). Nous voyons que l’ordre pm de cet anneau diffère du numéro de l’anneau
a) on observe des anneaux si l’on place l’axe principal de la lentille perpendiculai- (il est facile de vérifier que p1 = 1). Toutefois, il est possible d’écrire que
rement à la lame
b) les anneaux sont qualifiés de franges d’égale inclinaison. pm = p1 − (m − 1) (4.17)
c) les franges sont localisées à l’infini et que les anneaux sont observables dans le
plan focal image d’une lentille mince A l’ordre pm qui correspond à l’anneau brillant m on a donc
Nous notons que les anneaux brillants correspondent à un déphasage multiple de
2n1 e 1
2π ce qui donne leur ordre d’interférence p pm = p1 − (m − 1) = cos rm ± (4.18)
λ0 2
∆φ 2n1 e cos r 1 ce qui conduit à
p= = ± avec p = 0, 1, 2 (4.12)
2π λ0 2
L’ordre d’interférence est demi-entier pour les anneaux sombres. 2n1 e 1 2n1 e
D’une façon générale pour un angle r on peut calculer un ordre p quelconque (frac- p0 − ε − (m − 1) = cos rm ± ⇒ ε + (m − 1) = (1 − cos rm ) (4.19)
λ0 2 λ0
tionnaire) qui vérifie
Nous voyons en particulier que la différence de phase qui correspond à l’anneau
∆φ 2n1 e cos r 1 brillant numéro m est donnée par
p= = ±
2π λ0 2
2n1 e 1
∆φm = 2π cos rm ± = 2π (p0 − ε − (m − 1)) (4.20)
4.1.4 Calcul du rayon des anneaux λ0 2
Le rayon des anneaux dépend évidemment de leur ordre. A l’ordre p, on a donc Si l’on fait l’hypothèse que le rayon angulaire des anneaux est petit alors
4.1. INTERFÉRENCES PAR DES LAMES MINCES 55 56 CHAPITRE 4. DIVISION D’AMPLITUDE
4
2
rm
cos rm ≃ 1 − (4.21)
2
3.5
n0 im
n0 im = n1 rm =⇒ rm =
n1
3
Il s’ensuit que le rayon angulaire im de réflexion de l’anneau brillant numéro m est
donné par 2.5
2
I/I0
2 2
2n1 e rm n1 e n0 im n1 λ0
ε + (m − 1) = = =⇒ im = (m − 1 + ε) (4.22)
λ0 2 λ0 n1 n0 n1 e
1.5
Le rayon angulaire d’un anneau sombre suit évidemment la même loi, mais il diffère
de celui de l’anneau brillant d’une valeur 1/2 qui peut être incluse dans l’ordre fraction- 1
naire ε. Du point de vue expérimental, il convient de remarquer que la mesure effectuée
est toujours celle du rayon de l’anneau et non celle du rayon angulaire. Pour cela on 0.5
utilise une lentille de grande focale (f = 1m) ou un viseur réglé par autocollimation
sur l’infini. Comme le rayon angulaire des anneaux est faible nous pouvons assimiler
0
l’angle de réflexion à sa tangente et comme l’indique la figure il est facile de voir que 0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07 0.08 0.09 0.1
R (m)
f n1 λ0
Rm = f im = (m − 1 + ε) (4.23)
n0 e
Nous rappelons que comme il s’agit d’interférences à deux ondes l’intensité mesurée F. 4.2 — Représentation de l’intensité des anneaux en fonction de leur position dans
en un point P de l’écran vérifie le plan focal d’une lentille mince de focale 1m. Les anneaux sont produits par une
lame mince de verre d’indice 1.5, d’épaisseur 150 µm qui est éclairée en incidence quasi
Imes (P) = I1 + I2 + 2 I1 I2 cos ∆φ(P) (4.24) normale par une source de longueur d’onde 589nm.
S
E = r0,1 E0 ei(ω0 t−φ1 ) + t0,1 t1,0 r1,2 E0 ei(ω0 t−φ2 ) = E0 eiω0 t e−iφ1 r0,1 + t0,1 t1,0 r1,2 e−i∆φ
(4.32)
n0 i avec
ni − nj 2ni
ri,j = , ti,j = (4.33)
ni + nj ni + nj
A C
e n1 r Le champ peut s’écrire également
F. 4.3 — Le système est antireflet si, par interférence destructive par réflexion, le champ
réfléchi est nul ce qui impose
Il s’ensuit que la différence de phase devient
r0,1 + r1,2 e−i∆φ = 0 (4.36)
4πn1 e cos r
∆φ = (4.29) On peut facilement se convaincre (voir Fig. 4.4) en utilisant une représentation de
λ0
Fresnel que la seule solution est r1,2 = −r0,1 .
Une difficulté supplémentaire vient cependant du fait que si l’on utilise une lame
de faible coefficient de réflexion comme une lame de verre dans l’air pour laquelle
r=0.2, les coefficients de transmission des deux premiers rayons sont très différents. Ces
coefficients s’écrivent r0,1
2
t0,1 t1,0 , t0,1 t1,0 r1,0 (4.30)
ce qui montre que le deuxième rayon est r1,0 2 plus faible en amplitude que le premier r1,2 ∆φ
soit pour le dioptre air-verre 25 fois plus faible. Il s’ensuit que le contraste des franges est
faible car l’intensité qui domine sur l’écran est celle du premier rayon. Cette argument
est cependant qualitatif car la compréhension du phénomène ne peut se faire correcte-
F. 4.4 — Représentation de Fresnel illustrant la somme de deux ondes d’amplitude
ment qu’en tenant compte des réflexions et transmissions multiples dans la lame. Cette
r 0 ,1 et r 1 ,2 déphasées de ∆φ.
étude sera abordée lors de la présentation de l’interféromètre de Pérot-Fabry.
Si les coefficients de Fresnel r0,1 et r1,2 soint de même signe, il faut que la différence
4.1.6 Applications : couches minces antireflets de phase entre les ondes se réfléchissant sur les deux interfaces vérifie
Nous considérons la réflection d’une lumière monochromatique sur une lame mince
4πn1 e
d’épaisseur e et d’indice n1 éclairée en incidence normale. Nous avons vu que la diffé- e−i∆φ = −1 =⇒ = (2p + 1)π (4.37)
rence de marche entre le rayon réfléchi sur le dioptre supérieur et celui réfléchi sur le λ0
dioptre inférieur est L’épaisseur de la lame antireflet doit donc vérifier
Nous retiendrons donc qu’une couche antireflet déposée sur une milieu d’indice n2
n0 − n1 n1 − n2 sera anti-reflet pour la radiation λ0 si
= (4.39)
n0 + n1 n1 + n2
Pour une lame antireflet placée dans l’air cette condition conduit à
λ0 √
e= avec n1 = n2 (4.42)
√ 4n1
n1 = n2 (4.40)
Comme les indices en optique sont supérieurs à 1, l’équation 4.40 ne peut être satis- Ainsi une lame antireflet déposée sur du verre d’indice n2 = 1.5 doit avoir un indice
faite que si l’on dépose sur le milieu 2 une couche d’indice n1 inférieur à n2 . L’épaisseur de n1 =1.22 et une épaisseur donnée par l’équation 4.38. L’inconvénient majeur de ce
la plus petite qui correspondra à un coefficient de réflexion nul sera type de revêtement est qu’il faut pouvoir trouver un matériau d’indice 1.22 ce qui est
quasi impossible à trouver en pratique comme le montre le tableau ci-dessous
λ0
e= (4.41)
4n1
Il s’agit d’une lame quart d’onde pour la longueur d’onde λ0 . Il est clair que la Matériau Indice de réfraction
condition d’anti-reflet n’est valide que pour cette longueur d’onde λ0 et que dès que Cryolite Na3 AlF6 1.36
l’on s’écarte de cette radiation la réflexion sur la lame devient de nouveau possible MgF2 1.38
comme le montre la figure 4.5 Silice SiO2 1.46
Alumine Al2 O3 1.62
Oxyde de titane TiO2 2.3
Silicium Si 3.85
Germanium 4.1
0.04 Seleniure de Zinc ZnSe 2.44
Sulfure de Zinc ZnS 2.3
e=103nm Oxyde de zirconium ZrO2 2
0.03 n1=1.22 Verre 1.5-1.6
n2=1.5 Aluminium 5.23
Or 2.83
R
0.02
Argent 3.44
0.01
Les lames minces antireflet sont actuellement fabriquées en utilisant plusieurs couches
voire même des empilements multicouche. La méthode la plus simple consiste à empiler
0.00 une couche de haut indice suivie par une couche de bas indice comme par exemple TiO2
200 300 400 500 600 700 800 suivi de SiO2 . Les coefficients de reflexion deviennent :
λ (nm)
F. 4.5 — Représentation de la réflectivité d’une couche antireflet d’indice n 1 =1.22 et le champ est réfléchi est donné par
déposée dur du verre d’indice n 2 =1.5 pour des longueurs d’onde allant de 200nm à
800nm. Pour la longueur d’onde de centrage λ0 =500nm la couche est quart d’onde et
la réflectivité est nulle. Elle est toutefois maximale à λ0 /2 E = E0 eiω0 t e−iφ1 (r0,1 + r1,2 e−i∆φ1 + r2,3 e−i(∆φ1 +∆φ2 ) ) (4.44)
Comme seule la longueur d’onde de centrage n’est pas réfléchie, les lames traitées Il est facile de trouver les épaisseurs des couches 1 et 2 en utilisant la construction de
anti-reflet préstenent une couleur caractéristique bleu-violet ou rouge car pour ces lon- Fresnel dans laquelle le centre des cercles de rayons r1,2 et r2,3 sont aux deux extrémités
gueurs d’onde le coefficient de réflexion n’est pas nul. du vecteur de Fresnel r0,1 .
4.2. INTERFÉRENCES LOCALISÉES DU FILM EN COIN 61 62 CHAPITRE 4. DIVISION D’AMPLITUDE
cercle de rayon R1
cercle de rayon
r1,2=0.213 r2,3=0.19 S H R2
i A
n0
e C
r0,1=0.187 α n1 θr
B
O n0 x
P (Π)
De plus les coefficients de réflexion sont rigoureusement les mêmes sur les deux
dioptres ce qui permet d’appliquer directement la formule des interférences à deux
ondes.
Une autre géométrie presque équivalente est celle proposée par Newton dans l’expé-
rience dite des anneaux de Newton. Le dispositif interférentiel est constitué d’un mi-
roir plan où d’une lame de verre plane surmontée d’une lentille sphérique plan-convexe.
La lame d’air qui délimite les deux surfaces est donc d’épaisseur variable.
F. 4.11 — Photographie des anneaux de Newton en réflexion. Le dipositif est éclairé
θ avec une lampe à vapeur de sodium.
R Le rayon de l’anneau sombre d’ordre p vérifie
e ρ2p (P)
= pλ0 =⇒ ρp (P) = pRλ0 (4.59)
R
Nous remarquerons avec intérêt que les anneaux de Newton peuvent être observés en
transmission si la lame plane est transparente ; dans ce cas la transmission est réalisée
F. 4.10 — pour les deux rayons avec le même signe. L’anneau central est donc brillant.
Le dispositif des anneaux de Newton donne des anneaux compte tenu de sa symétrie 4.2.4 Détermination d’un profil d’épaisseur
de révolution. Une autre différence se manifeste quant à la nature des réflexions mises Tirage d’un film liquide
en jeu. La réflexion est de type verre-air sur le dioptre sphérique de la lentille et air-verre
sur le miroir. On a donc pour les anneaux de Newton Les franges de Fizeau peuvent être facilement observées en immergeant verticale-
ment un wafer de silicium dans de l’éthanol ou dans une solution plus viqueuese. En
le retirant à vitesse constante, un film liquide se forme à la surface du wafer. Ce film
λ0 λ0 λ0 persiste tant que le wafer est dans la solution. Il est dû à la compétition qui se produit
δ(P) = 2e(P) ± = 2R (1 − cos θ(P)) ± ≃ Rθ2 (P) ± (4.57)
2 2 2 entre les forces de gravitation et de viscosité qui cherchent respectivement à ramener le
liquide dans le bécher et à maintenir le film sur le wafer. Le film qui est produit de cette
Si l’on appelle ρ le rayon des anneaux nous voyons que façon n’est évidemment pas d’épaisseur constante. Il est mince au voisinage de la ligne
de séchage puis devient de plus en plus épais. Le profil d’épaisseur du film liquide est
facile à déterminer en remarquant que les franges observées par interférométrie optique
ρ2 (P) λ0 sont d’abord très resserrées puis deviennent de plus en plus larges comme le montre
ρ(P) = Rθ(P) =⇒ δ(P) = ± (4.58)
R 2 la figure 4.12. En incidence normale, chaque frange sombre d’ordre p correspond à une
épaisseur égale à
Il est facile de voir sur ces deux exemples que l’anneau central est sombre pour des 2p + 1
anneaux de Newton observés en réflexion. e(p) = λ0 (4.60)
4n1
4.2. INTERFÉRENCES LOCALISÉES DU FILM EN COIN 67 68 CHAPITRE 4. DIVISION D’AMPLITUDE
car les coefficients de réflexion sur les deux dioptres sont de même signe (<0). de réflexion sont de signe opposé ou de même signe. On voit donc que cette différence de
La première frange correspond à la ligne de séchage du film. Cette technique de phase dépend principalement de l’épaisseur du film et de son indice. Eclairé en lumière
dépôt de film appelée en anglais ”dip-coating” est très utilisée pour fabriquer des films blanche un film mince peut réfléchir totalement une longueur d’onde si son épaisseur
d’épaisseur voisine de 300nm. optique est selon la nature des réflexion respectivement
λ0
ne = (2p ± 1) (4.61)
4
ne = pλ0 /2 (4.62)
Il est facile de voir que dans le deuxième cas à l’ordre 2 l’épaisseur optique qui
correspond à une réflexion constructive est ne = λ0 . Il s’ensuit que la couleur du film
qui correspond à la valeur de λ0 indique au premier coup d’oeil son épaisseur optique.
A l’ordre 1 les couleurs sont très vives car l’épaisseur traversée est faible et l’absorption
dans le film est réduite. Le tableau ci-après donne la correspondance entre l’épaisseur
F. 4.12 — Franges d’interférences observées sur un film liquide d’éthanol éclairé en optique d’un film et sa couleur pour peu que la source de lumière ait un spectre voisin
lumière monochromatique durant la tarnslation à vitesse constante du wafer de silicium de celui du soleil et que la dispersion du film soit faible.
qui trempe dans un bécher d’éthanol.
Cette technique est très sensible à la moindre varaition d’épaissseur. C’est ainsi
qu’en présence de turbulence au moment du tirage du film, les franges prennent un
profil tourmenté qui reflète bien l’effet produit par les turbulences sur l’épaisseur du ne (nm) ordre réflexion opposée ordre réflexion en phase
film. 0 noir blanc
158 bleu gris 1 blanc brûnatre
Films de savon 259 blanc rouge
281 jaune paille violet
Une situation très analogue est observable dans les films de savon que l’on laisse se 306 1 jaune clair indigo
reposer verticalement. Par gravitation le film de savon s’épaissit à sa base et il se forme 332 jaune vif bleu
un film d’épaisseur croissante au fur et à mesure que l’on s’éloigne du sommet du film. 430 jaune brun bleu gris
Eclairé en lumière blanche on constate que le film se pare des couleurs de l’arc en ciel 505 orangé 2 vert bleu
car à chaque épaisseur du film, une longueur d’onde bien précise satisfait les conditions 536 rouge vert pâle
d’interférence constructives. Cependant on observe que le film devient noir dans sa 551 rouge foncé vert jaune
partie supérieure. En effet son épaisseur devient si petite que la différence de marche 565 pourpre vert clair
δ = 2n1 e ± λ20 devient proche de λ20 . Il s’ensuit que les rayons qui se réfléchissent sur les 575 2 violet jaune vert
deux interfaces sont en opposition de phase et ne réfléchissent plus la lumière. Le film 589 indigo jaune d’or
apparaît donc noir. Par contre un film d’épaisseur voisine de 280 à 560 nm prend une 664 bleu ciel orangé
couleur caractéristique de son épaisseur. On donne traditionnellement le nom de teinte
de Newton aux couleurs observées par interférences à deux ondes en lumière blanche.
Teinte de Newton.
Le phénomène qui vient d’être décrit est très facilement observable dans la nature.
Nous rappelons que la différence de phase entre deux rayons réfléchis en inicidence Il est à l’origine des couleurs vives observées sur les bulles de savon, sur les ailes des
normale sur une couche mince est soit 4πne/λ0 ±π soit 4πne/λ0 selon que les coefficients papillons (voir figure 4.13) ou sur les taches d’huile.
4.2. INTERFÉRENCES LOCALISÉES DU FILM EN COIN 69 70 CHAPITRE 4. DIVISION D’AMPLITUDE
F. 4.13 — Ecaille d’une aile de papillon ; en insertion principe de réflexion à ondes
4.3 Interféromètre de Michelson
multiples sur les écailles.
4.3.1 Historique
définition atomique du mètre, qui fut basée sur la longueur d’onde dans le vide de la
radiation orangée du krypton 86. Ce furent enfin des mesures de battements entre lasers
donc encore une fois des interférences qui permirent de mesurerla vitesse c de la lumière
avec une incertitude qui provenait essentiellement de l’etalon primaire de longueur. Le
Comité International des Poids et Mesures décida en 1983 de “geler” cette constante.
Depuis cette date, le mètre est défini comme la longueur du trajet parcouru par la
lumière dans le vide en une durée égale à 1/299 792 458 de seconde. Conclusion des
travaux initiés par Michelson, la définition du mètre se trouve ainsi rattachée à celle de
l’unité de temps.
δ = 2ne (4.63)
qu’il faut compenser si l’on veut que l’interféromètre ne soit pas perturbé pas ce
trajet excédentaire. Pour cette raison, la compensation s’effectue en introduisant une
lame compensatrice de même épaisseur e et de même indice n que la séparatrice
sur le trajet du rayon R1 . Cette lame est rigoureusement parallèle à la séparatrice. La
présence de la séparatrice qui est métallisée introduit une différence de phase dite à
la réflexion entre les deux rayons. Cette différence de phase est égale à π pour une
lame de verre. La métallisation engendre une complexité supplémentaire qui n’est pas
prise en compte en général pour ne pas alourdir les calculs mais qui a pour effet de ne
pas générer une différence de phase égale à π que nous appellerons par la suite φr . Le
réglage complet de l’appareil est très bien décrit par J. Charier sur le siteWeb de la
préparation au CAPES de l’Université de Nantes. Nous invitons le lecteur à visiter ce
site pour mieux appréhender les régalages de l’appareil ainsi que pour y découvrir les
aspects les plus techniques de l’utilisation de cet interféromètre.
F. 4.16 — Photographie d’un interféromètre de Michelson. On reconnaît le chariot en
bas à droite, la séparatrice et la compensatrice en bas à gauche et les deux miroirs à
90 ◦ dont l ′ un est porté par le chariot. 4.3.3 Figures d’interférences
Teinte plate et contact optique
Les rayons R1 et R2 qui sont réfléchis et transmis dans la séparatrice se propagent Les figures d’interférences observables avec un interféromètre de Michelson sont
vers les miroirs M1 et M2 où ils subissent une réflexion avant de revenir vers la sépa- celles qui correspondent à la division d’amplitude. Elles dépendent de l’orientation
ratrice. Ils se superposent à la sortie de cette lame. La lame séparatrice a une certaine respectives des deux miroirs. Si ceux-ci sont à égale distance de la séparatrice et si ils
épaisseur ce qui fait que si les deux miroirs sont à égale distance de la séparatrice, les sont perpendiculaires entre eux, la différence de marche entre les deux rayons est nulle.
chemins optiques suivis par les deux rayons R1 et R2 ne sont pas égaux. Le rayon R1 Ils se superposent en tous points du champ d’interférence avec la différence de phase φr
ne traverse qu’une fois la lame avant sa sortie alors que R2 la traverse 3 fois. Si l’on représentant la différence de phase à la réflexion. Cette différence de phase dépend très
4.3. INTERFÉROMÈTRE DE MICHELSON 73 74 CHAPITRE 4. DIVISION D’AMPLITUDE
4π
∆φ = LM′2 -LM1 + φr (4.66)
λ0
Le centre de la figure est donc alternativement brillant où sombre selon la valeur de
∆φ.
Si l’on considère l’ensemble des rayons issus de la source, nous constatons que le
plan d’observation a la symétrie de révolution. Le problème est strictement équivalent F. 4.19 — Anneau créés par une lame d’air à face parallèle éclairée par lampe à vapeur
à celui d’une lame mince d’air à faces parallèles d’indice n1 = n0 = 1. de sodium dans un interféromètre de Michelson.
2
M.W. Hamilton, Phase shifts in multilayer dielectric beam splitters, Am. J. Phys. 68, 2, (2000),
p186-191 Dans le second cas le problème est celui d’un coin d’air. Les franges sont cette fois-ci
4.4. CAVITÉS OPTIQUES RÉSONANTES 75 76 CHAPITRE 4. DIVISION D’AMPLITUDE
λ0 φr λ0 φr
δ(P) ≃ 2e(P) ± = 2αx(P) ±
2π 2π
et l’intensité au point P est égale à
2πδ(P)
Imes (Rm ) = 2I0 (1 + cos ) (4.68)
λ0
L’observation se fait soit à la lunette soit en projetant les franges localisées du coin
d’air avec une lentille mince de focale f. Les franges dans ce cas sont agrandies d’un
′
facteur γ = pp avec p′ la distance de la lentille à l’écran et p la distance de la lentille
S
au coin d’air.
i
n0
A C
e n1 r
n0 B D E
H
F. 4.20 — Franges rectilignes du coin d’air obtenues en inclinant le miroir M 1 d’un
angle α par rapport au miroir M 2 dans un interféromètre de Michelson. L’éclairage est L
réalisé avec une lampe à vapeur de sodium.
i
f
4.4 Cavités optiques résonantes
4.4.1 Interférences à N ondes dans une lame mince
O P
Présentation du système
Nous considérons de nouveau le cas d’une lame à faces parallèles d’épaisseur e que
nous utilisons en transmission. Un rayon incident arrive sur la lame et subit à l’intérieur F. 4.21 — Transmission de N ondes à travers une lame mince d’épaisseur e et d’indice
de celle-ci des réflexions multiples ainsi qu’une série de transmissions. A la sortie tous n1
les rayons transmis sont parallèles entre eux et présentent un déphasage qui va croissant
avec le nombre de réflexion par rapport au rayon R1 transmis sans réflexion en B. Ces
rayons qui convergent à l’infini peuvent être focalisés en un point P d’un écran en
utilisant une lentille mince convergente de distance focale f comme on peut le voir sur
la figure 4.21.
Le système présente une symétrie de révolution autour de l’axe optique de la lentille
mince passant par la source et la figure d’interférence présente donc la même symétrie.
Elle est constituée d’anneaux concentriques centrés sur O.
4.4. CAVITÉS OPTIQUES RÉSONANTES 77 78 CHAPITRE 4. DIVISION D’AMPLITUDE
φN − φ1 = (N − 1) ϕ N
E(P, t) = A1 ei(ωt+φ1 (Π)+∆φΠ→P ) r2(j−1) ei(j−1)ϕ = (4.76)
Une bonne façon de voir comment les ondes se déphasent les unes par rapport aux
j=1
autres est de prendre la référence de phase sur le plan Π perpendiculaire au rayon RN N
passant par le point du dioptre ou sort ce rayon. Au delà du plan Π nous admettrons 2 iϕ j−1
= t0,1 t1,0 E0 ei(ωt+φ1 (Π)+∆φΠ→P ) r e (4.77)
que tous les rayons parcourent rigoureusement le même chemin optique pour aller en j=1
P (ceci est une conséquence des propriétés des lentilles minces). Pour aller de Π en P
les rayons subiront tous le même déphase ∆φΠ→P . Sur le plan Π, les rayons ont une Il s’ensuit que l’amplitude du champ en P est donnée par une suite géométrique de
phase qui dépend du rayon considéré et qui vaut φN (Π) = φ1 (Π) + (N − 1) ϕ. En P raison r2 eiϕ . Le calcul de cette suite est classique et conduit à
les rayons seront donc déphasés de
N
2 iϕ j−1 1 − r2 eiϕ N
r e = 2 iϕ
φN (P ) = φN (Π) + ∆φΠ→P = φ1 (Π) + (N − 1) ϕ + ∆φΠ→P 1−r e
j=1
4.4. CAVITÉS OPTIQUES RÉSONANTES 79 80 CHAPITRE 4. DIVISION D’AMPLITUDE
En adoptant les notations suivantes R = r2 et T = t0,1 t1,0 , nous aboutissons à Pour le dioptre verre-air r = 0.2 et le coefficient m est égal à
N
1 − Reiϕ 4r2
E(P, t) = T E0 ei(ωt+φ1 (Π)+∆φΠ→P ) m= ≃ 0.172 (4.86)
1 − Reiϕ (1 − r2 )2
N
Comme le coefficient R est petit (R<1) le terme Reiϕ devient rapidement né- La figure 4.22 représente l’évolution de m en fonction du coefficient de réflexion du
gligeable dès que N excède 10 et le champ en P devient dioptre. Il est évident sur cette figure que m est d’autant plus grand que le coefficient
de réflexion est élevé.
T E0
E(P, t) = ei(ωt+φ1 (Π)+∆φΠ→P ) (4.78)
1 − Reiϕ
4.4.2 Intensité
100
Il est facile de voir que l’intensité s’écrit
T E0 2 (T E0 )2 10
I(ϕ) = = (4.79)
1 − Reiϕ (1 − Reiϕ ) (1 − Re−iϕ )
m
soit 1
T E0 2 (T E0 )2
I(ϕ) = = (4.80)
1 − Reiϕ 1 + R2 − 2R cos ϕ 0.1
(T E0 )2
Imax = (4.82)
(1 − R)2 F. 4.22 — Evolution du coefficient m en fonction du coefficient de réflexion r du
dioptre
Il s’ensuit que
Imax Imax Etude de la fonction d’Airy.
I(ϕ) = = ϕ (4.83)
1+ 4R
(1−R)2
sin2 ϕ2 1 + m sin2 2
Il est facile de voir que la fonction d’Airy est
où l’on a introduit le coefficient m = 4R
. La fonction I(P )/Imax qui est égale à · maximale quand ϕ = 2pπ et vaut
(1−R)2
D’autre part la fonction d’Airy est d’autant plus contrastée que le valeur de m est
grande. Le contraste est défini par
1.1
1.0
0.9
Amax − Amin m
C= = (4.89) 0.8
Amax + Amin 2+m
0.7
0.6
A(φ)
0.5
L’étude de la fonction peut donc être limitée à l’intervalle [0, 2π] et l’intensité maxi-
0.4
male peut être étudiée au voisinage de ϕ = 0 ce qui correspond à m=0.17, F=0.64
0.3 m=1, F=1.57
m=40, F=9.93
0.2
0.1
1
A(ϕ→0 ) ≃ mϕ2
(4.90) 0.0
1+ 4
-2 0 2 4 6 8
φ (rad)
4πe 4π10−2
Le rapport de la période de la fonction d’Airy à la pleine largeur à mi-hauteur ϕ= = = 8π104 (4.93)
λ0 50010−9
s’appelle finesse, F , et vaut
On voit ainsi que l’ordre au centre est gigantesque et vaut p0 = λ2e0 = 20000. Cet
ordre étant entier il y aura un maximum d’intensité au centre de la cavité. L’ordre
√ 19999 sera l’ordre correspondant au maximum suivant et sera observé à un angle r
F =
π m
⇒ ∆ϕ =
2π
(4.92) correpondant à p1 = 2e λcos
0
r
= 19999. La fonction est caractérisée par une série de dents
2 F qui deviennent très pointues quand la finesse est élevée. Elle tend vers un peigne de
Dirac pour une finesse de l’ordre de 100. On voit également que la cavité produit un
maximum d’intensité en son centre si et seulement si l’épaisseur de la cavité vérifie
Il s’ensuit que les maxima seront d’autant plus fins que F sera grand. Nous pré- λ0
sentons sur la figure 4.23 un exemple de l’influence de la finesse sur la fonction d’Airy. e=p (4.94)
2n1
Nous observons très clairement que le contraste est d’autant plus faible que la finesse
est petite. Pour F≃ 2, la réponse de la cavité est quasi sinusoïdale et l’on peut consi- Dans l’air n1 =1 et il faut donc que l’épaisseur de la cavité soit une multiple entier
dérer que l’on a interférence à deux ondes. Plus le coefficient de réflexion augmente et de demi longueur d’onde pour produire un maximum en son centre. Cette condidtion
plus le nombre d’ondes qui interfèrent est grand. Empiriquement on admet parfois que est l’équivalent d’une condition de résonance que l’on retrouve par exemple dans le cas
la finesse représente le nombre de rayons qui interfèrent ; ainsi pour une finesse de 10 d’une corde vibrante. Cette condition est difficile à réaliser car elle doit être satisfaite
on admettra que 10 rayons interfèrent. à mieux que λ20
4.4. CAVITÉS OPTIQUES RÉSONANTES 83 84 CHAPITRE 4. DIVISION D’AMPLITUDE
Si au lieu de travailler à longueur d’onde fixe on envoie dans la cavité une radiation Calcul du rayon des anneaux
polychromatique on a alors
Nous notons que les anneaux brillants correspondent à un déphasage multiple de
4πn1 eν cos r 2π ce qui donne leur ordre d’interférence p
ϕ= (4.95)
c ϕ 2n1 e cos r
p= = avec p ∈ N
On constate que le déphasage est proportionnel à la fréquence ν de l’onde ce qui 2π λ0
permet d’affirmer que la fonction d’Airy présentera des maximas à des fréquences par- L’ordre d’interférence est demi-entier pour les anneaux sombres.
ticulières. La distance entre deux dents consécutives du peigne est égale à 2π si l’on D’une façon générale pour un angle r on peut calculer un ordre p quelconque (frac-
travaille en phase. A une variation de phase de 2π engendrée par le passage de l’ordre tionnaire) qui vérifie
p à p − 1, correspond une variation de fréquence ν p − ν p−1 . Cette différence appelée
intervalle spectral libre (ISL) est égale en incidence normale pour une lame d’air à ϕ 2n1 e cos r
p= =
2π λ0
c 1 Le rayon des anneaux dépend évidemment de leur ordre. A l’ordre p, on a donc
ISL = ν p − ν p−1 = = (4.96)
2e τ AR
2n1 e
ou τ AR désigne le temps mis par un rayon lumineux pour faire un aller-retour dans p= cos r
λ0
la cavité. L’ISL pour une cavité rremplie d’air ne dépend donc que de l’épaisseur de la
cavité. Le calcul très semblable à celui effectué pour une couche mince en réflexion montre
La finesse s’écrit également que :
· au centre
ν p − ν p−1 ISL
F = = (4.97) 2n1 e
∆ν 1/2 ∆ν 1/2 p0 =
λ0
· le premier anneau brillant se trouve à l’ordre p1
Données numériques
2n1 e
Supposons que la cavité soit de l’air enfermé entre deux parois de verre revêtues de p1 = −ε
λ0
couches diélectriques assurant un coefficient de réflexion de 0.96 séparées d’une distance
e=6mm. On a alors ·A l’ordre pk qui correspond à l’anneau brillant k on a donc
2n1 e
pk = p1 − (k − 1) = cos rk
λ0
4r2
m = = 575 (4.98) ce qui conduit à
(1 − r2 )2
2e
τ AR = = 40ps (4.99) 2n1 e 2n1 e
c p0 − ε − (k − 1) = cos rk ⇒ ε + (k − 1) = (1 − cos rk )
1 λ0 λ0
ISL = = 25GHz (4.100) Si l’on fait l’hypothèse que le rayon angulaire des anneaux est petit alors
τ AR
√
π m
F = = 37.66 (4.101)
2 rk2
ISL cos rk ≃ 1 −
∆ν 1/2 = = 625MHz (4.102) 2
F n0 ik = n1 rk
Si l’on considère une radiation de longueur d’onde de centrage 600nm entrant dans
Il s’ensuit que le rayon angulaire ik de réflexion de l’anneau brillant numéro k est
la cavité on voit que
donné par
∆ν 1/2 ∆λ1/2 ∆ν 1/2 2
= =⇒ ∆λ1/2 = λ0 = 15nm (4.103) 2n1 e rk2 n1 e n0 ik 1 λ0
ν0 λ0 ν0 ε + (k − 1) = = =⇒ ik = (k − 1 + ε)
λ0 2 λ0 n1 n0 n1 e
4.4. CAVITÉS OPTIQUES RÉSONANTES 85 86 CHAPITRE 4. DIVISION D’AMPLITUDE
Le rayon angulaire d’un anneau sombre suit évidemment la même loi, mais il diffère
de celui de l’anneau brillant d’une valeur 1/2 qui peut être incluse dans l’ordre fraction-
naire ε. Du point de vue expérimental il convient de remarquer que la mesure effectuée
est toujours celle du rayon de l’anneau et non celle du rayon angulaire. Pour cela on
utilise une lentille de grande focale (f = 1m) ou un viseur réglé par autocollimation
sur l’infini. Comme le rayon angulaire des anneaux est faible nous pouvons assimiler
l’angle de réflexion à sa tangente et comme l’indique la figure il est facile de voir que
f λ0
Rk = f ik = (k − 1 + ε)
n0 n1 e
Si nous repérons cette variation au voisinage d’un anneau brillant nous avons ϕ = Miroir parfaitement Miroir faiblement
pπ, ce qui se traduit par réfléchissant transparent
dλ
dϕ = −pπ (4.105)
λ Gaz excité
Si l’on applique le critère de Rayleigh qui veut que deux radiations soient séparables
si le maximum de l’une est au moins séparé du maximum de l’autre de la demi-largeur
à mi-hauteur du maximum il vient
π dλ λ Haute tension
dϕ = = pπ ⇒R= = pF (4.106)
F λ dλ
λ
Par définition la quantité dλ définit le pouvoir de résolution du Pérot-Fabry. La F. 4.26 — Schéma de principe d’un laser He-Ne. On distingue les deux miroirs et le
relation 4.106 montre que pour augmenter le pouvoir de résolution il importe soit de tube à décharge limité par deux fenêtres à l’incidence de Brewster.
regarder à ordre élevé, donc près du centre, soit d’augmenter la finesse, c’est à dire le
coefficient de réflexion du dioptre air-verre. A titre d’exemple nous considérons un PF
d’épaisseur 10mm éclairé avec une radiation de longueur d’onde λ = 500nm. L’ordre au
centre est donc p0 = 2e λ = 40000.En supposant une finesse de 30 ce qui est raisonnable
nous voyons que le pouvoir de résolution atteint R=1200000. Un tel appareil permet
en théorie de résoudre dλ = 410−4 nm ce qui est évidemment remarquable.
En pratique un tel niveau de résolution est cependant difficile à atteindre et le
pouvoir de résolution est limité par la qualité de la lame (rugosité et parallélisme). Dans le cas de ce laser, il y a deux types d’atomes. On peut supposer que les atomes
On conçoit que si l’on interpose un trou au centre de la figure d’interférences d’un A (He) sont dans un état excité et qu’il peuvent tranférer leur énergie par collision
FP, il soit possible de ne laisser passer que l’ordre au centre. Si celui-ci est un entier, aux atomes B (Ne) pour les amener dans un état excité. On dit alors que l’on a une
un anneau brillant est transmis dans le trou avec une résolution en longueur d’onde collision résonante. La probabilité d’observer ce phénomène est régie par les règles de la
fantastique. mécanique quantique et l’on montre qu’elle est d’autant plus grande que la différence
des niveaux d’énergie est faible. C’est pourquoi on utilise ce type de mélange car les
niveaux S de l’He sont très proches des s et p du Ne. La transition du niveau 3S à 3p
du Ne produit une raie rouge intense de longueur d’onde 632.8nm.
4.4.6 Cavité laser
Principe Einstein a montré en 1917 que si un atome est déjà dans un état excité le photon
incident ne peut être absorbé mais qu’il provoque la désexcitation de l’atome avec
L’interféromètre de Perot-Faby est une cavité optique résonante. Ce type de cavité émission d’un photon de même énergie qui a les propriétés suivantes
a trouvé à la découverte de l’effet Laser une utilité toute naturelle pour permettre l’en-
tretien des oscillations lumineuses engendrées dans la cavité. Pour simplifier un laser
est constitué de deux miroirs séparés d’une distance d;l’un des deux miroirs est par- - le train d’onde associé au photon induit est en phase avec celui du photon incident
faitement réfléchissant et l’autre est légèrement transparent pour laisser s’échapper le
rayonnement lumineux (voir 4.26). A l’intérieur de la cavité formée par les deux miroirs
se trouve un gaz sous faible pression. Le gaz est excité par une décharge électrique. Par - il est émis dans le même sens et avec la même polarisation.
exemple dans un laser He-Ne, le gaz est constitué de 90% d’He et de 10% de Ne sous
une pression totale de 1mm de Hg. La tension entre les deux éléctrodes est de l’ordre de
1000V ce qui permet d’amener par collision les électrons des atomes dans des niveaux Ceci constitue le phénomène d’émission induite ou émission stimulée représen-
excités. tée sur la figure 4.27.
4.4. CAVITÉS OPTIQUES RÉSONANTES 89 90 CHAPITRE 4. DIVISION D’AMPLITUDE
Absorption d'un photon d'énergie assez réfléchissants. Si l’on appelle R1 et R2 les coefficients de réflexion en intensité sur
hυ = E 2 − E1 chaque les deux miroirs de la cavité et si l’on coupe de manière très rapide le faisceau,
on constate que le rayonnement persiste dans la cavité. On a en effet :
λ
d=p (4.111)
F. 4.27 — 2
pour que la cavité puisse rentrer en résonance. Si cette condition est vérifiée les
Le phénomène d’émission induite est très rare dans des sources classiques qui fonc- ondes se réfléchissent en phase sur chaque miroir. Les modes possibles υp doivent donc
tionnent sur le principe de l’émission radiative spontanée. Dans les lasers on s’arrange satisfaire la relation
pour amener une grande partie des atomes dans un état excité. Un photon spontané
émis dans un tel milieu produit une véritable cascade de photons induits ayant tous la c pc
d=p =⇒ υp = (4.112)
même phase et la même direction de propagation que le photon incident. 2υ p 2d
Pour fonctionner correctement un laser doit donc être constitué de trois éléments : Nous avons vu précédemment que la différence de fréquence entre 2 modes constitue
— un milieu actif dans lequel on réalise l’inversion de population, c.a.d. l’excitation l’ISL de la cavité. La largeur d’un mode dépend de la finesse et est donnée par ∆υ p =
d’une grande partie des atomes ISL/F .
— une cavité résonnante (PF) qui favorise l’émission induite pour peu que les ondes A cause de l’agitation thermique les niveaux électroniques fluctuent et la fréquence
soient en phase à chaque réflexion. d’émission n’est pas une distribution de Dirac mais une gaussienne centrée sur une
— une source d’énergie qui permet l’inversion de population et qui évite les pertes. fréquence υ0 et de largeur spectrale ∆υ0 . Cette largeur est très supérieure à celle d’un
mode de la cavité.
Durée de vie A titre d’exemple nous considérons les modes d’une diode laser He-Ne. Cette diode
laser émet une radiation de longueur d’onde λ0 = 600nm avec une largeur spectrale
Le rayonnement émis se propage dans la cavité et est réfléchi par les miroirs. Si l’on ∆λ0 = 2nm (pleine largeur à mi-hauteur). En fréquence ces données correspondent à
appelle τ AR = 2d/c le temps mis par un rayon pour effectuer un aller-retour dans la υ 0 = 500THz et ∆υ 0 = 1.5THz comme le montre la figure 4.28. Si le laser est formé de
cavité, on conçoit que l’intensité puisse augmenter par sauts de τ AR si les miroirs sont miroirs distants de 0.35mm, l’ISL est égal à c/2L = 0.4286THz. En supposant que les
4.4. CAVITÉS OPTIQUES RÉSONANTES 91 92 CHAPITRE 4. DIVISION D’AMPLITUDE
modes ne peuvent être accrochés que si leur intensité est supérieure à I0 /2 on voit que
l’on dispose dans la cavité de N=1.5/0.43≃ 3 modes. Ces trois modes correspondent à
p=1166,1167 (500.05THz) et 1168.
0.9
0.8
0.7
0.6
∆ν
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
497 498 499 500 501 502 503
v (GHz)
F. 4.28 — Représentation des modes permis dans une cavité de type diode laser de
0.35mm pour une largeur de raie de 2pm
94CHAPITRE 5. DIFFRACTION DE LA LUMIÈRE. PRINCIPE D’HUYGENS-FRESNEL
a=0.5mm a=1mm
0.01 0.01
0.008 0.008
0.006 0.006
0.004 0.004
Chapitre 5 0.002 0.002
X (m)
0 0
-0.004
-0.002
-0.004
-0.008 -0.008
-0.01 -0.01
0 0.5 1 0 0.5 1
Y (mm) Y (mm)
5.1 Mise en évidence expérimentale
Considérons une source laser (laser He-Ne λ =632.8nm) et interposons entre ce laser F. 5.2 — Figures de diffraction de la lumière laser par deux fentes de largeur a 1 =
et un écran placé à grande distance de la source, une fente de largeur variable a, sur le 0.5mm et a 2 = 1mm. Plus l’ouverture de la fente diminue plus la figure de diffraction
trajet du faisceau comme l’indique la figure 5.1. est étalée. En particulier il importe de remarquer que le lobe central est deux fois plus
large que les lobes latéraux et qu’il est très intense par rapport à ceux-ci. L’absence de
a lumière en certains endroits de la figure confirme la nature ondulatoire de la lumière.
93
5.2. PRINCIPE D’HUYGENS-FRESNEL 95 96CHAPITRE 5. DIFFRACTION DE LA LUMIÈRE. PRINCIPE D’HUYGENS-FRESNEL
t t+dt
t+dt
F. 5.3 — Evolution des surfaces d’ondes dans un milieu isotrope pour des ondes plane
et sphériques. La connaissance d’une surface à l’instant t permet de déduire toutes les F. 5.5 — Portrait d’Augustin Fresnel
autres surfaces à des instants ultérieurs.
Cette représentation de la propagation d’une onde est intuitivement liée à la propa- — Contribution de Fresnel (1818)
gation des ondes à la surface d’un liquide. Ce type de construction permit à Huygens L’amplitude complexe de la vibration lumineuse en un point est la somme des
d’expliquer simplement le phénomène de réfraction de la lumière. On imagine facilement amplitudes complexes des vibrations produites par toutes les sources secondaires. Les
en utilisant la constrcution d’Huygens qu’une surface d’onde ne peut pas se propager vibrations lumineuses interfèrent pour former la lumière résultante au point P consi-
sans déformation si elle rencontre un obstacle comme le montre la figure 5.4. déré.
5.2. PRINCIPE D’HUYGENS-FRESNEL 97 98CHAPITRE 5. DIFFRACTION DE LA LUMIÈRE. PRINCIPE D’HUYGENS-FRESNEL
r
n P M
χ
eikr 2
E(P, t) = Ke−iωt E(M) d S (5.3)
Mi r
r0 r S
ri θ
dSi ikr
Il peut être judicieux de remarquer que le terme de phase Ker fait intervenir le
S P passage du point M au point P d’observation et peut être écrit sous la forme d’une
fonction de transfert h(M → P ) de M en P
eikr
h(M → P ) = K (5.4)
r
5.2.2 Formalisation mathématique Si l’on se base sur une source S lumineuse ponctuelle (partie droite de la figure 5.6)
Mathématiquement si l’on considère un point Mi d’une surface d’onde appartenant le champ en M est donné par
à une source secondaire, la contribution de Fresnel aboutit à ce que le champ E(P ) au
point d’observation P soit donné par : eikr0
E(M, t) = Ae−iωt (5.6)
r0
eiki ri
E(P, t) = e−iωt E(Mi )Qi (χ) dSi (5.1) ce qui conduit à
i
ri
Le terme en 1/ri signifie que l’on considère la propagation d’ondelettes sphériques, eikr0 eikr 2
le terme exponentiel est un terme de déphasage entre le point source Mi de la surface E(P, t) = Ae−iωt Q (χ) d S (5.7)
r0 S r
diffractante et le point P , le terme Q appelé facteur d’obliquité ou d’inclinaison
est lié à l’angle χ entre la direction de propagation de l’onde incidente et la direction de L’intégrale ci-dessus n’est pas simple à calculer et ce fût le mérite de A. Fresnel
l’onde diffractée et dSi est la surface élémentaire qui diffracte au point source Mi . Le d’avoir proposé une méthode de calcul basée sur la division de la figure en zones dites
facteur d’obliquité est maximal en χ = 0 et décroit rapidement avec χ pour s’annuler en zones de Fresnel.
χ = π/2. Il est possiblede démontrer que ce facteur est lié à une constnate multiplicative
près au cosinus de l’angle χ.Le champ total au point P résulte de la superposition de
tous les champs provenant des sources élémentaires. 5.2.3 Zones de Fresnel
La répartition lumineuse étant continue dans la surface S, la somme discrète de
l’équation 5.1 est remplacée par une intégrale double sur l’étendue de la surface qui Fresnel a utilisé une astuce de calcul pour calculer l’intégrale. Pour cela il a divisé la
diffracte et cette expression se transforme en : surface d’onde ou se trouve le point M en une série de zones Zp . Chaque zone est obtenue
en traçant les cercles de centre P et de rayons b, b + λ/2, b +2λ/2, b + 3λ/2, ......, b + pλ/2
où b=PC. Il remarque alors que les rayons lumineux issus de deux zones consécutives
eikr 2
E(P, t) = e−iωt E(M)Q (χ) d S (5.2) sont en opposition de phase puisque leur trajet optique diffère de λ/2. Il s’ensuit que
S r
deux zones consécutives s’annihilent entre elles. De ce fait si l’on part de la première
L’intégrale que nous venons d’obtenir s’appelle l’intégrale de Fresnel-Kirchhoff. Elle zone et que l’on somme toutes les contributions des autres zones celles ci se détruisent
constitue l’essence mathématique de tous les phénomènes de diffraction et plus généra- deux à deux et il ne reste schématiquement que la contribution de la première zone.
lement de difraction et interférence. Pour faire le calcul de la contribution d’une zone quelconque on suppose que la
Si l’on considère que l’angle χ est toujours très petit ce qui constitue l’approximation longueur d’onde est suffisamment petite par rapport à b et r0 pour que le facteur
des rayons paraxiaux (faiblement inclinés sur l’axe optique du système) alors d’obliquité soit constant dans chaque zone ; il est alors noté Qp .
5.2. PRINCIPE D’HUYGENS-FRESNEL 99 100CHAPITRE 5. DIFFRACTION DE LA LUMIÈRE. PRINCIPE D’HUYGENS-FRESNEL
M χ eik(r0 +b)
Ep (P, t) = 2iλAe−iωt Qp (−1)p (5.14)
r0 + b
r Le champ total au point P est obtenu en sommant contribution de toutes les zones
r0 de Fresnel ce qui conduit à
θ N
N
eik(r0 +b)
E(P, t) = Ep (P, t) = 2iλAe−iωt Qp (−1)p (5.15)
H C r0 + b p=1
S b P p=1
Y Diaphragme
Faisceau
P(X,Y,D)
monochromatique Onde sphérique
Onde plane
incident y
r X P
M (x,y,0) x
r R r
u E0
r r
rM kd
O H k M
D O
Plan d’observation
Plans d’onde
Plan de l’ouverture
F. 5.9 — Transformation d’une onde plane monochromatique en une onde sphérique
au passage par un point O du diaphragme. Chaque point du diaphragme crée son propre
F. 5.8 — Représentation schématique des conditions expérimentales de diffracion par
système d’ondes sphériques. Toutes ces ondes interfèrent entre elles pour produire la
un diaphragme plan.
figure de diffraction.
5.3 Diffraction d’une onde plane par un diaphragme plan. Formulé de cette façon nous voyons que le problème du calcul du champ en un point P
5.3.1 Présentation générale. de l’espace va être délicat à effectuer. C’est pour cette raison que nous allons proposer
quelques approximations que nous allons maintenant justifier.
Nous considérons la diffraction d’une onde plane progressive arrivant sur un dia-
phragme plan dont le centre est localisé en un point O. La direction de propagation de 5.3.2 Approximations
l’onde incidente est selon Oz et le diaphragme est dans le plan Oxy. L’observation est
faite sur un écran placé à une distance D de O. Le calcul du champ en P se simplifie grandement si l’on place l’écran à une distance
L’onde incidente qui arrive sur le diaphragme est une onde plane polarisée recti- suffisamment grande du diaphragme. Par suffisamment grand on entend que la distance
lignement. Tous les points du diaphragme sont donc en phase et vont se comporter D doit être très grande devant l’ouverture a du diaphragme. Dans ce cas, les ondes
comme des sources secondaires synchrones. En vertu du principe de Huygens-Fresnel, sphériques issues du diaphragme vont arriver sur l’écran sous une incidence assez faible
les sources secondaires vont émettre des ondes sphériques qui vont venir se superposer ce qui va nous permettre de considérer que toutes les ondes arrivant en P auront
au point P . à peu près la même direction de propagation donc également à peu près la même
polarisation (voir figure 5.9). Cette approximation consiste à dire que l’onde sphérique
En tout point M du diaphragme, l’onde incidente plane est représentée en prenant −
→
loin de la source est très proche d’une onde plane de vecteur d’onde k d . Ce vecteur
arbitrairement l’origine des phases sur le diaphragme par : −
→
d’onde de diffusion k d a sensiblement pour toutes les ondes qui arrivent en P la même
−−→
−
→ −
→ direction que le vecteur OP qui relie l’origine O du diaphragme au point d’observation
E (M) = E 0 e−iωt (5.21) P sur l’écran. Cela revient implicitement à considérer que les rayons lumineux sont
Après la traversée du diaphragme cette onde devient sphérique et se propage donc peu inclinés sur l’axe, ce que l’on appelle l’approximation des rayons paraxiaux, et se
dans tout le demi-espace en aval du diaphragme comme le montre la figure 5.9. Il n’y propagent presque parallèlement entre eux.
a plus une seule direction de propagation mais une infinité de directions. Le champ Les approximations suivantes
électrique dans chaque direction de propagation est transverse ce qui entraîne qu’à — ondes scalaires
chaque direction de propagation il y ait une direction de polarisation de la lumière. — rayons paraxiaux
5.3. DIFFRACTION D’UNE ONDE PLANE PAR UN DIAPHRAGME PLAN. 103 104CHAPITRE 5. DIFFRACTION DE LA LUMIÈRE. PRINCIPE D’HUYGENS-FRESNEL
−
→
— vecteur de diffusion k d unique 5.3.3 Intégrale de Fresnel.
sont donc considérées comme valides pour calculer le champ créé en P. L’intégrale
Dans un premier temps pour permettre le calcul de l’intégrale nous faisons l’hy-
de Fresnel-Kirchhoff devient donc
pothèse que la distance D est très supérieure aux distances OM et HP . Comme la
racine carré est approximée au premier ordre nous pouvons qualifier cette approxima-
MP tion d’approximation parabolique. Il s’ensuit que la distance MP s’écrit alors :
ie−iωt eikd MP 2 ie−iωt ei2πf c 2
E(P, t) = E(M) d S= E(M) d S (5.22)
λ MP λ MP
S S (X − x)2 (Y − y)2
MP = r ≃ D + + (5.30)
On notera que le facteur d’obliquité Q est égal à i/λ et qu’il n’existe plus qu’un 2D 2D
seul vecteur d’onde dans le terme de phase. soit
L’indroduction de la fonction de transfert conduit également à
X 2 + Y 2 x2 + y 2 xX + yY
MP = r ≃ D + + − (5.31)
ie−iωt 2D 2D D
E(P, t) = E(M)h(M → P )d2 S (5.23)
λ S La fonction de transfert devient donc
En utilisant la fonction de transparence du diaphragme (ou de la pupille) définie
2 +Y 2 2 +y2
ikd D+ X 2D + x 2D − xX+yY
par : e
D
h(M → P ) = (5.32)
D
0 si M ∈
/ ouverture
t(M) = t(x, y) = (5.24) soit
1 si M ∈ ouverture
on peut étendre l’intégration à tout l’espace et généraliser le calcul sous la forme eikd D ikd X 2 +Y 2 ikd x2 +y2 −ikd xX+yY
h(M → P ) = e 2D e 2D e D (5.33)
D
ie−iωt Le report de l’expression de MP dans l’équation donnant l’amplitude au point P
E(P, t) = t(M)E(M)h(M → P )d2 S (5.25)
λ espace conduit à :
Pour calculer l’état vibratoire en P , il importe de calculer la distance MP . Le point
source M de coordonnées (x, y) est distant de RM de O. Le point P de l’écran de
ie−iωt ikd D ikd X 2 +Y 2 x2 +y 2 xX+yY
coordonnées (X, Y ) est distant de R de O. Le vecteur MP est donc donné par : E(P, t) = e e 2D t(M)E(M)eikd 2D e−ikd D d2 S (5.34)
λD espace
−−→ −−→ −−→ −−→ −−→ −−→
MP = MO + OP = M O + OH + HP (5.26) On voit bien que l’intégrale précédente appelée intégrale de Fresnel est difficile à
2 +y 2 2 +y 2
calculer si le terme de phase kd x 2D = 2π x2λD n’est pas négligeable c’est à dire si la
avec
condition λD >> x2 + y 2 n’est pas vérifiée. En considérant un point M de l’ouverture
à 0.5mm de l’origine on voit que cette condition pour une longueur d’onde λ = 0.5µm
−−→ −
→ −
→ conduit à
MO = −(x i + y j ) (5.27)
−−→ −
→ −
→ −
→
OP = X i + Y j + D k (5.28) 2510−8
D >> = 0.5m (5.35)
0.510−6
Il s’ensuit que
Dans l’hypothèse où la condition 5.35 n’est pas vérifiée on dit que l’on observe
2 2 1/2 de la diffraction à distance finie ou diffraction de Fresnel. Si au contraire cette
X −x Y −y condition est vérifiée il est possible de simplifier considérablement l’intégrale de Fresnel.
MP = r = D 1 + + (5.29)
D D
5.3.4 La diffraction à distance infinie : diffraction de Fraunhofer.
L’expression générale est donc obtenue en reportant la valeur de MP dans l’équation
donnant l’amplitude diffractée. Il importe de remarquer que le calcul de l’intégrale dans L’approximation de Fraunhofer consiste à se placer à distance infinie du diaphragme.
ces conditions est difficile à faire voir impossible sans faire d’approximations sur la Dans ce cas, la première exponentielle sous l’intégrale tend vers 1 et l’expression de
fonction de transfert h(M → P ). l’amplitude au point P devient beaucoup plus simple.
5.3. DIFFRACTION D’UNE ONDE PLANE PAR UN DIAPHRAGME PLAN. 105 106CHAPITRE 5. DIFFRACTION DE LA LUMIÈRE. PRINCIPE D’HUYGENS-FRESNEL
−−→ −
→ −
→ −
→
ieikd D ikd X 2 +Y 2 −iωt −
→ OP X i +Y j +Dk
E(P, t) = e e t(M)E(M)e −ikd xX+yY
d S2
(5.36) u = ≃ (5.42)
λD
2D D
OP D
espace
il est facile de voir que
On notera à l’issue de ce calcul le signe de la phase l’onde (le même que celui
de l’exponentielle temporelle comme si l’onde considérée était régressive) ainsi que la xX + yY −−→
phase additionelle liée à i. D’autre part si l’on considère l’équation aux dimensions nous =−
→
u .OM (5.43)
D
voyons que
— les exponentielles sont sans dimensions Cette quantité représente la différence de marche entre les ondes provenant du centre
— l’intégrale est homogène à une surface O de la pupille et celles issues d’un point M quelconque dans l’ouverture.
— le produit λD homogène à une surface assure la cohérence des dimensions
L’expression ci-dessus est simplifiable si l’on tient compte du fait que l’écran est −−→
δ(P ) = OP − MP = −
→
u .OM (5.44)
supposé fixe et que l’onde incidente est plane. En effet on a alors :
Il s’ensuit que l’argument de l’exponentielle peut s’écrire
ieikd D ikd X 2 +Y 2 −iωt xX+yY
E(P, t) = e 2D Ae t(M)e−ikd D d2 S (5.37)
λD espace xX + yY −
→ −−→
kd = kd .OM (5.45)
et le préfacteur qui se situe devant l’intégrale peut être considérer comme constant D
puisque les exponentielles complexes disparaîtront dans le calcul de l’intensité diffractée
ce qui correspond à la différence de phase φ(P ) :
lorsqu’il sera multiplié par son conjugué. On obtient donc pour une distance D et une
longueur d’onde fixes l’expression suivante :
2πδ(P ) −
→ −−→
Φ(P ) = = kd δ (P ) = k d .OM (5.46)
xX+yY λ
E(P, t) = Ke−iωt t(M)e−ikd D d2 S (5.38)
espace
Le calcul de l’amplitude diffractée passe donc par l’évaluation de l’intégrale ci-dessus 5.4 Etude de divers systèmes expérimentaux.
pour différents types de surface diffractante.
En introduisant les fréquences spatiales u et v définies par : 5.4.1 La réalisation de l’onde plane.
X Y Pour bien aborder le problème de la diffraction d’un point de vue expérimental,
u= v= (5.39)
λD λD il importe avant tout de pouvoir fabriquer une onde plane incidente qui arrivera sur
qui s’expriment en m−1 et sont bien homogènes à des fréquences, il vient : l’ouverture.
La réalisation expérimentale de l’onde plane est possible au moyen des deux sys-
tèmes suivants :
E(P ) = KAe−iωt t(M)e−2iπ(ux+vy) dxdy (5.40)
espace — un laser (en assez bonne approximation)
Cette expression peut se réécrire sous la forme : — une source ponctuelle placée au foyer d’une lentille convergente
Dans ces deux cas, il importe de noter que dans l’onde plane obtenue il y a une
∞ ∞ infinité de trains d’onde de durée de vie finie et que la lumière que peut percevoir un
E(u, v) = KAe−iωt t(x, y)e−2iπ(ux+vy) dxdy (5.41) détecteur est en fait la superposition d’une énorme quantité de trains d’ondes qui n’ont
−∞ −∞ pas tous le même état de polarisation.
ce qui conduit au théorème suivant :
”A distance infinie l’amplitude diffractée par une pupille dans le plan d’observation 5.4.2 Diffraction par une fente rectiligne de largeur finie a.
est à une constante K près la transformée de Fourier bidimensionnelle de la transpa-
rence pupillaire”. Nous considérons dans cet exemple le calcul de la figure de diffraction d’une onde
Remarques : plane par une fente de largeur finie a. L’onde incidente est supposée être une onde plane
Si nous faisons apparaître le vecteur unitaire dans la direction moyenne d’observa- progressive ce qui impose que tous les points lumineux arrivant sur la fente y arrivent
tion pour un point d’observation P peu éloigné du centre de l’écran en phase car ils sont tous contenus dans le même plan d’onde.
5.4. ETUDE DE DIVERS SYSTÈMES EXPÉRIMENTAUX. 107 108CHAPITRE 5. DIFFRACTION DE LA LUMIÈRE. PRINCIPE D’HUYGENS-FRESNEL
Faisceau Y
monochromatique y
incident P(0,Y,D)
M (0,y,0) r
a θ H θ
O
r C
kd D
r
k
Plan d’observation
L.A.S.E.R
.
Plan d’onde r Plan de l’ouverture
k
Source ponctuelle
au foyer de la F. 5.11 —
lentille
A la traversée de la fente, la présence des bords de la fente conduisent au phénomène
de diffraction c’est à dire que l’onde plane progressive perd son caractère d’onde plane
F pour se transformer en onde sphérique. Un point P de l’écran d’observation recevra une
infinité de rayons lumineux provenant de tous les points du diaphragme. Ces points
émettent des ondes sphériques synchrones. Comme la distance qui sépare deux points
Lentille mince distincts du diaphragme au point P n’est pas la même les ondes issues de ces deux
convergente points vont arriver en P avec un certain déphasage. Nous avons vu que le déphasage en
P entre l’onde issue du point O et cette même onde issue du point M est donné par :
−
→ −−→
Φ(P ) = k d .OM (5.47)
F. 5.10 — La réalisation pratique de l’onde plane ; l’onde émise par le LASER n’est
L’expression de la diffraction à distance infinie conduit à :
pas rigoureusement plane mais s’y apparente fortement.
∞ ∞
E(u, v) = KAe−iωt t(x, y)e−2iπ(ux+vy) dxdy
−∞ −∞
l/2 ∞ ∞ (5.48)
E(u) = KAe−iωt t(y)e−2iπvy dxdy = KAe−iωt d t(y)e−2iπ(vy) dy
−l/2 −∞ −∞
En effet nous supposons que le trajet du faisceau ne soit pas altéré dans la direction
x parallèle aux arêtes de la fente et que le diamètre du faisceau soit l. Il n’y a donc
pas de diffraction dans la direction x et le terme de phase disparaît ipso facto. La
transparence de la pupille est nulle en tout point de la fente se situant en dehors de
l’intervalle [−a/2, a/2] et vaut 1 dans cet intervalle. Il en résulte que :
5.4. ETUDE DE DIVERS SYSTÈMES EXPÉRIMENTAUX. 109 110CHAPITRE 5. DIFFRACTION DE LA LUMIÈRE. PRINCIPE D’HUYGENS-FRESNEL
la 2
a=0.5mm D’autre part l’intensité au centre de la figure est proportionnelle à K 2 (la)2 = λR
1
ce qui montre que l’intensité au centre décroît comme le carré de la distance de la fente
X (mm) à l’écran et croît comme le carré de la surface de l’ouverture. Une figure de diffraction
sera donc d’autnat plus lumineuse que l’ouverture de la fente sera grande.
0.5
0.5 1 si M ∈ F
t(x, y) = (5.53)
0 si M ∈
/F
0 Il est facile de voir que l’on peut séparer les varibales x et y ce qui conduit à
-0.01 -0.005 0 0.005 0.01
Y (m)
t(x, y) = t(x)t(y) (5.54)
avec
F. 5.12 — Figure de diffraction par une fente infinie de largeur a=0.5mm. La distance
de la fente à l’écran est D=2m ; la longueur d’onde λ = 0.5µm 1 si M ∈ I = [−a/2, a/2]
t(x) = (5.55)
0 si M ∈ /I
et
a/2 a/2
e−2iπvx
E(v) = KAe−iωt l e−2iπvy dy = KAe−iωt l −2iπv −a/2
(5.49) 1 si M ∈ I ′ = [−b/2, b/2]
−a/2 t(y) = (5.56)
E(v) =
−iπva
−KAe−iωt la( e2iπva − eiπva
= AKe−iωt la sin c(πva) 0 si M ∈ / I′
2iπva )
Si l’on revient à la variable de position Y sur l’écran qui s’écrit à partir de v : L’amplitude diffractée en P est donnée par :
∞ ∞
Y E(u, v) = KA t(x)t(y)e−2iπ(ux+vy) dxdy
v= (5.50)
λD −∞ −∞
(5.57)
a/2 b/2
nous obtenons l’amplitude diffractée en P suivante : E(u, v) = KA e−2iπ(ux+vy) dxdy
−a/2 −b/2
πY a
E(Y ) = KAe−iωt la sin c( ) (5.51) Les variables x et y sont indépendantes ce qui permet d’effectuer séparément le
λD
calcul des deux intégrales d’ou :
L’intensité diffractée en P est donc égale à :
a/2 b/2
πY a
I(Y ) = I0 K 2 (la)2 sin c2 ( ) (5.52) E(u, v) = KA e−2iπux dx e−2iπvy dy (5.58)
λD
−a/2 −b/2
La figure 5.12 représente l’intensité diffractée par la fente dans le plan de l’écran.
On retrouve bien le fait que l’intensité observée sur l’écran est constituée d’un lobe Après un calcul similaire à celui effectué dans le paragraphe précédent nous obte-
principal deux fois plus large que les lobes latéraux et que l’intensité des lobes latéraux nons :
est beaucoup plus faible que celle du lobe principal.
Il importe de remarquer que la figure de diffraction est d’autant plus étalée que la πXa πY b
E(X, Y ) = KAab sin c( ) sin c( ) (5.59)
largeur de la fente est petite. L’étalement de la figure de diffraction est inversement λD λD
proportionnel à l’ouverture de la fente. ce qui conduit à l’intensité diffractée suivante :
5.4. ETUDE DE DIVERS SYSTÈMES EXPÉRIMENTAUX. 111 112CHAPITRE 5. DIFFRACTION DE LA LUMIÈRE. PRINCIPE D’HUYGENS-FRESNEL
0
Nous utilisons ensuite la définition de la fonction de Bessel d’ordre 0 donnée par
5 2π
5 1
0
J0 (q) = eiq sin θ dθ (5.66)
x 10
-3
0 -3
2π 0
x 10
-5 -5
ce qui nous amène à
Y (m) X (m)
ρ
E(0, v) = 2πKA J0 (2πνr) rdr (5.67)
F. 5.13 — Figure de diffraction d’une fente rectangulaire de dimension ab. 0
L’intégrale de la fonction de Bessel d’odre zéro s’obtient ensuite en utilisant la
propriété suivante de cette fonction
πXa πY b q
I(X, Y ) = A2 a2 b2 K 2 sin c2 ( ) sin c2 ( ) (5.60) qJ1 (q) = J0 (u)udu (5.68)
λD λD
0
qui est l’analogue à deux dimensions de la figure précédente. La figure 5.13 montre soit en posant u = 2πrv
ce qui se produit pour une fente de 500x250µm2 éclairée par une onde de longueur
d’onde 0.5µm sur un écran placé à 1.5m de la fente.
ρ 2πρv
1 2πρvJ1 (2πρv) J1 (2πρv)
J0 (2πνr) rdr = J0 (u)udu = = ρ2 (5.69)
5.4.4 Diffraction par une pupille circulaire 4π2 v 2 0 4π 2 v2 2πρv
0
Le calcul de la diffraction par une pupille circulaire est basé sur le même principe Il s’ensuit que
que celui d’une pupille rectangulaire. Toutefois il importe d’utiliser la symétrie de la
pupille pour parfaire le calcul. En partant de la relation générale J1 (2πρv) X
E(0, v) = KA2πρ2 avec v = (5.70)
2πρv λD
∞ ∞
L’intensité qui est observée sur l’écran distant de D de la pupille circulaire s’écrit
E(u, v) = KA t(x, y)e−2iπ(ux+vy) dxdy (5.61) donc
−∞ −∞
J1 (2πρv) 2
nous introduisons les coordonnées cylindriques r, α pour décrire la position du point I(v) = KA2πρ2 (5.71)
M de sorte que 2πρv
Les fonctions de Bessel sont tabulées2 et le premier zéro de la fonction J1 (s) est
localisé en s = 3.83171. Il s’ensuit que l’intensité s’annule en Xz
x = r cos α (5.62)
2πρXz 0.61λD 1.22λD
y = r sin α (5.63) = 3.83171 =⇒ Xz = = (5.72)
λD ρ 2ρ
Nous avons donc 2
Voir par exemple Abramowitz and Stegun, Handbook of Mathematical Functions, page 398.
5.4. ETUDE DE DIVERS SYSTÈMES EXPÉRIMENTAUX. 113 114CHAPITRE 5. DIFFRACTION DE LA LUMIÈRE. PRINCIPE D’HUYGENS-FRESNEL
La figure ?? illustre le comportement de la fonction de Bessel au carré. On constate 5.5 Théorème de Babinet
que la figure de diffraction est représentée par un lobe principal très intense et des lobes
secondaires très très faibles. Le premier lobe secondaire culmine à 1.75% de l’intensité Ce théorème décrit ce que l’on peut attendre des figures de diffraction de deux pu-
du lobe principal. Les autres lobes ne sont pas visibles sur un dessin présenté en échelle pilles complémentaires. Des ouvertures sont dites complémentaires si la partie ouverte
linéiare. La lumière diffractée par un trou circulaire est donc presque intégralement (resp. fermée) de l’une des ouveretures épouse parfaitement la partie fermée (resp. ou-
concentrée dans le lobe principal délimité par un anneau sombre de diamètre angulaire verte) de l’autre ouverture. Ainsi un cheveu d’épaisseur e est la pupille complémentaire
d’une fente de même ouverture e. Un disque de rayon R est l’ouverture complémentaire
d’une pupille circulaire de même rayon (voir figure 5.15).
Xz 1.22λ
θ≃ = (5.73)
D 2ρ
Nous venons de calculer l’amplitude diffractée par une fente simple d’épaisseur a
selon l’axe des y. Nous avions trouvé
πY a
E(Y ) = KAe−iωt la sin c( ) (5.74)
λD
avec l largeur du faisceau incident.
Nous allons procéder au calcul de l’amplitude diffractée par un cheveu de même
épaisseur. Nous supposerons qu’il est parfaitement opaque et qu’il est éclairé par une
onde plane de section carrée d’arête finie l. Il s’ensuit que
F. 5.14 — Diffraction par une ouverture circulaire de rayon 50µm placée à 1m de ∞ ∞
l’écran d’observation et éclairée par un rayonnement monochromatique de longueur E(u, v) = KAe−iωt T0 (x, y)t(y)e−2iπux dxdy (5.75)
d’onde λ =0.5µm
−∞ −∞
5.5. THÉORÈME DE BABINET 115 116CHAPITRE 5. DIFFRACTION DE LA LUMIÈRE. PRINCIPE D’HUYGENS-FRESNEL
l/2 l/2 −a/2
l/2
E(v) = KAe−iωt t(y)e−2iπvy dxdy = KAe−iωt l e−2iπvy dy + e−2iπvy dy
−l/2 −l/2 −l/2 a/2
(5.76)
On obtient donc
−a/2 l/2
e−2iπvy e−2iπvy
E(v) = KAe−iωt l + (5.77)
−2iπv −l/2 −2iπv a/2
soit
−iπvl
eiπva − e−iπva e − eiπvl
E(v) = KAe−iωt l + (5.78)
−2iπv −2iπv
nanosecondes. Ainsi notre observateur ne perçoit-il que la moyenne temporelle des in-
tensités provenant de milliards de trains d’onde. La moyenne temporelle de l’intensité
est donnée par :
Im =< I(P, t) >= 2I0 (1+ < cos(φ(P, t)) >) (6.5)
Chapitre 6 ce qui montre que le terme de phase qui est la source de l’observation des inter-
férences ne persistera que si la différence de phase entre les deux ondes est constante
dans le temps. Dans ce cas, l’intensité résultante en P est donnée par :
DIFFRACTION ET Im =< I(P, t) >= 2I0 (1 + cos(φ(P ))) = 4I0 cos2
φ(P )
(6.6)
2
INTERFERENCES L’expression écrite ci-dessus ne prend pas en compte l’origine même de la superpo-
sition des ondes à savoir la diffraction.
La figure d’interférence qui résulte de la superposition des ondes diffractées par les
fentes d’Young peut être calculée à partir du formalisme général de la diffraction. Nous
6.1 Rappels sur les interférences. allons montrer dans le calcul qui suit comment il est possible d’analyser la contribution
des interférences et de la diffraction dans l’expérience d’Young.
Deux ondes lumineuses arrivant en un point P de l’espace peuvent interférer en
ce point si il existe au cours du temps une relation de phase constante entre ces deux
ondes. Quand cela est vérifié l’intensité mesurée au point d’interférence n’est pas égale 6.2 Intensité diffractée par les fentes d’Young.
à la somme des intensités lumineuses de chacune des ondes qui arrivent en P mais au
module au carré de la somme des amplitudes des deux ondes. 6.2.1 Utilisation de la transparence
Si l’amplitude instantanée de chaque onde est donnée par : En prenant l’origine des phases sur le plan d’onde arrivant sur les fentes d’Young,
on peut écrire que les champs électriques en S1 et S2 sont :
E1 (P ) = E01 ei(ωt−φ1 )
(6.1)
E2 (P ) = E02 ei(ωt−φ2 ) E(S1 ) = E(S2 ) = E0 e−iωt (6.7)
l’intensité de chaque onde prise séparément est alors donnée par : Les deux champs ont exactement la même phase et la même amplitude puisque :
2 — ils proviennent du même plan d’onde
I1 = E01
2 (6.2) — ils sont issus de fentes de même ouverture
I2 = E02
L’amplitude du champ résultant en P est donnée par la transformée de Fourier de
et l’intensité résultant de la superposition de ces ondes en P est donnée par : la transparence des fentes d’Young multipliée par l’amplitude du champ incident soit :
∞
I(P, t) = I1 + I2 + 2 I1 I2 cos(φ(P, t)) (6.3)
E(P ) = lKE0 e−iωt T.F.(t(x)) = lKE0 eiωt t(x)e−iux dx (6.8)
Par la suite, nous ne considérerons que des ondes de même état de polarisation et −∞
se superposant sous un angle faible ce qui revient à utiliser des ondes scalaires. De plus
En introduisant la fréquence spatiale u = X/λD dans le calcul de l’intensité, il
nous ferons l’hypothèse que les ondes ont la même amplitude. Dans ce cas, l’intensité
vient :
résultant en P à l’instant t donné est :
∞
Xx
I(P, t) = 2I0 (1 + cos(φ(P, t))) (6.4) E(X) = lKeiωt E0 t(x)e−i λD dx (6.9)
−∞
Il importe de remarquer alors que si l’on considère un observateur regardant l’in-
tensité lumineuse en P , celui-ci n’est capable de percevoir l’intensité lumineuse que sur La transparence des fentes d’Young est nulle partout sauf à la position des ouver-
un temps de quelques secondes voir au mieux de quelques dixièmes de secondes. Or tures où elle vaut 1.
nous avons vu que le temps d’émission d’un train d’onde est de l’ordre de quelques Comme le montre la figure 6.1 nous avons ainsi :
117
6.2. INTENSITÉ DIFFRACTÉE PAR LES FENTES D’YOUNG. 119 120 CHAPITRE 6. DIFFRACTION ET INTERFERENCES
1.0
b+a/2 D=1m
a λ=0.632µm
0.8 Diffraction par une fente
b-a/2 a=100µm
b=800µm
b 1 0.6
I/I0
t(x)
-b+a/2 0.4
-b-a/2
0.2
0.0
-0.015 -0.010 -0.005 0.000 0.005 0.010 0.015
F. 6.1 — Représentation de la fonction de transparence des deux fentes d’Young. X (m)
'b ( ) ' b a b a(
1 si x ∈ I = − a2 , 2b + a2 −2 − 2, −2 + 2
t(x) = 2 (6.10) F. 6.2 — Figure d’interférence d’une bifente d’Young.
0 si x ∈ /I
Il en résulte que le champ en P est égal à :
(b/2+a/2)
(−b/2+a/2)
πXb πaX
Xx Xx I(X) = 4a2 l2 E02 K 2 cos2 sin c2 (6.15)
E(X) = E0 e−i λD dx + E0 e−i λD dx (6.11) λD λD
(b/2−a/2) (−b/2−a/2) ce qui peut aussi se mettre sous la forme
L’intégration des exponentielles est immédiate et conduit à :
2πXb πaX
I(X) = 2a2 l2 E02 K 2 1 + cos sin c2 (6.16)
λD λD
− iπX(b+a) − iπX(b−a) iπX(b−a) iπX(b+a)
e λD −e λD e λD −e λD
On retrouve dans cette expression un terme d’interférence représenté par le cosinus
E(X) = lKE0 e−iωt ( −2iπX
+ −2iπX
) (6.12)
λD λD au carré qui résulte de la superposition des ondes issues des sources synchrones S1 et
S2 distantes de b, et un terme de diffraction par une fente de largeur a représenté par
soit le sinus cardinal au carré.
La figure ci-dessous est un exemple de la figure de diffraction obtenue pour des
iπXb e−
iπXa
λD −e
iπXa
λD iπXb e−
iπXa
λD −e
iπXa
λD fentes d’Young distantes de 0.8mm d’ouverture 0.1mm éclairées à l’aide d’un Laser
E(X) = lKE0 e−iωt (e− λD
−2iπX
+e λD
−2iπX
) (6.13) He-Ne à un mètre de distance.
λD λD
La fonction d’interférence évolue entre 0 et 1 et s’annule à chaque fois que :
ce qui conduit à :
2k + 1 λD
X(k) = (6.17)
2 b
− iπXa iπXa
iπXb iπXb e λD −e λD πXb πaX ce qui conduit à un interfrange i donné par :
E(X) = lKE0 e−iωt (e− λD +e λD ) −2iπX
= 2aE0 cos sin c (6.14)
λD
λD λD
λD
L’intensité diffractée en P est donc égaleà : i = X(k + 1) − X(k) = (6.18)
b
6.2. INTENSITÉ DIFFRACTÉE PAR LES FENTES D’YOUNG. 121 122 CHAPITRE 6. DIFFRACTION ET INTERFERENCES
La fonction de diffraction par une fente de largeur a caractérisée par le sinus cardinal et il s’ensuit que
est par contre une fonction décroissante de X qui s’annule à chaque fois que :
2π X ξ
λD I(X) = 2I0 1 + cos b{ + } (6.24)
X(p) = p (6.19) λ D f
a
On voit ainsi que la figure d’interférences qui, si l’on ne tenait pas compte de la La figure d’interférences est donc décalée du centre de l’écran de - ξD
f .
diffraction s’étendrait à l’infini, est sérieusement limitée par la diffraction. En effet nous
savons déjà que l’intensité maximale du premier lobe latéral de diffraction ne représente
que 4.7% de l’intensité maximale du premier ; il s’ensuit que la figure d’interférences 6.3 Diffraction par un réseau.
est de moins en moins visible au fur et à mesure que l’on s’éloigne du centre de l’écran
(figure 6.2). Nous déterminons maintenant l’intensité diffractée par un réseau de N traits éclairés
de façon cohérente. Chaque trait du réseau est séparé de son voisin de la période b du
6.2.2 Cas particulier de fentes très fines réseau. Il suffit pour faire le calcul complet de repartir de l’équation fondamentale de
la diffraction à l’infini qui s’écrit pour des fentes rectilignes infinies :
Nous supposons maintenant que les fentes sont extrêmement fines a << b. Dans ce
cas il est clair que le lobe principal de diffraction sera très étendu et que le phénomène ∞
d’interférences sera assez visibles sur une large étendue de l’écran. On notera quand E(P ) = A t(x)e−2iπux dx (6.25)
même que réduire l’ouverture des fentes a pour effet de réduire l’intensité lumineuse −∞
sur l’écran puisque l’intensité au centre est proportionnelle à a2 . Si a est suffisamment
petit, la diffraction peut êtr négligée et on ne voit plus que la figure d’interférences Il importe donc d’exprimer la fonction de transparence du réseau. La transparence
Nous nous plaçons donc dans cette hypothèse et nous examinons successivement totale peut être considérée comme étant la somme des fonctions de transparence de
ce qui va se produire si l’on incline les rayons lumineux sur l’axe principal et s’il l’on chaques fentes prises individuellement soit :
utilise une source polychromatique. N−1
T (x) = t(x − pb) (6.26)
Rayons inclinés sur l’axe principal. p=0
Si l’inclinaison est nulle nous avons L’amplitude diffractée est la transformée de Fourier de la transparence des fentes
soit :
2πXb
I(X) = 2I0 1 + cos (6.20) ∞ N−1
λD
L’argument du cosinus n’est rien d’autre que la différence de phase entre les ondes E(P ) = Aeiωt t(x − pb)e−2iπux dx (6.27)
issues des sources S1 et S2 . Si maintenant on incline les rayons incidents d’un angle α par −∞ p=0
rapport à l’axe principal passant par le centre des fentes nous sommes tenus d’introduire D’après la propriété de linéarité de l’intégrale, l’intégrale d’une somme est la somme
un déphasage supplémentaire qui tient compte du fait que l’onde qui arrive en S1 n’est des intégrales ce qui conduit à :
pas en phase avec celle qui arrive en S2 mais présente un déphasage égal à
N−1 ∞
2π E(P ) = Aeiωt t(x − pb)e−2iπux dx (6.28)
Φ= b sin α (6.21)
λ p=0 −∞
Nous notons que ce déphasage est constant pour autant que l’angle α le soit. Il en
On utilise ensuite le changement de variable suivant :
résulte que l’intensité en un point P de l’écran devient égale à
dr = dx
2πXb 2π r = x − pb ⇒ (6.29)
I(X) = 2I0 1 + cos{ + b sin α} (6.22) x = r + pb
λD λ
Si l’on suppose que l’onde plane inclinée est obtenue en positionnant une source ce qui conduit à :
ponctuelle au foyer d’une lentille convergente de focale f, nous avons alors
N−1
∞
ξ E(P ) = Aeiωt e−2iπupb t(r)e−2iπur dr (6.30)
sin α ≈ (6.23) p=0
f −∞
6.3. DIFFRACTION PAR UN RÉSEAU. 123 124 CHAPITRE 6. DIFFRACTION ET INTERFERENCES
Comme la fonction t(r) n’est non nulle que si r est compris entre −a/2 et a/2 il
s’ensuit que
N−1
a/2
E(P ) = Aeiωt e−2iπupb e−2iπur dr (6.31)
p=0
−a/2
répartition en fréquence de l’intensité lumineuse émise par une source. Pour ce faire
on peut analyser la lumière issue de la source au moyen d’un réseau ou d’un prisme
dont la fonction sera de décomposer la lumière incidente. Cette technique est difficile à
appliquer de façon absolue et on utilise alors la méthode de spectroscopie interférentielle
qui permet d’obtenir directement la densité spectrale d’énergie D(f ) contenue dans le
signal lumineux. La connaissance de cette fonction permet ensuite de remonter à la
Chapitre 7 nature du signal lumineux émis par la source. Pour comprendre cette démarche il nous
faut introduire tout d’abord quelques notions d’analyse des signaux. En effet toute la
difficulté de conceptualisation des signaux lumineux repose sur le fait que l’on ne peut
COHERENCE TEMPORELLE pas accéder directement à l’expression du signal s(t) ou même à sa transformée de
Fourier S(f ) dont nous donnons la définition dans le paragraphe suivant.
125
7.1. DESCRIPTION MATHÉMATIQUE DES ONDES LUMINEUSES 127 128 CHAPITRE 7. COHERENCE TEMPORELLE
Ainsi que nous l’avions déjà souligné, il se trouve que le signal lumineux s(t) n’est
pas directement accessible à l’expérience et il en va de même pour S(f). Les récepteurs D(f)
P (f) = ∞ ∗
lumineux mesurent la moyenne du module au carré de s(t) et sont aussi sensibles au −∞ S(f)S (f)df
module au carré de la transformée de Fourier appelée densité spectrale.
pour représenter la probabilité de trouver une intensité comprise entre f et f + df
dans le spectre.
Densité spectrale Les opticiens ont souvent recourt à l’utilisation du nombre d’onde
La densité spectrale d’un signal lumineux est obtenue en considérant le module au
carré de la transformée de Fourier. Dans le cas d’un signal lumineux, la densité spectrale 1 f
σ= = (7.7)
est aussi appelée la brillance du signal et est définie par λ c
pour matérialiser la fréquence de l’onde et la brillance peut aussi s’exprimer en
D(f) = S(f)S ∗ (f ) (7.6) fonction de ce nombre par
Cette fonction représente la répartition de l’intensité lumineuse en fonction de la
fréquence de l’onde (ou de sa longueur d’onde). Un signal idéalement cohérent a une D(σ) = S(σ)S ∗ (σ) (7.8)
densité spectrale définie par une distribution de Dirac centrée sur la fréquence f0 = λc0
du signal lumineux. Le doublet du sodium présente une densité spectrale composée de Théorème de Parseval
deux distributions de Dirac centrées sur chacunes des fréquences f1 et f2 qui composent
Ce théorème permet de coupler l’énergie d’un signal dans les domaines temporels
le doublet.
et fréquentiels. Pour un signal d’énergie finie nous avons
t
∞ ∞ ∞ ∞ ∗
E= S(f ) s∗ (t)e2πjf t dt df = S(f) s(t)e−2πjf t dt df
−∞ −∞ −∞ −∞
f0 f Il s’ensuit que
∞ ∞ ∞
ce qui constitue le théorème de Parseval qui démontre que l’énergie totale contenue
dans un signal peut s’exprimer indifféremment dans l’espace temporel ou fréquentiel.
Pour un signal périodique de puissance moyenne finie le théorème de Parseval s’écrit
T ∞ ∞
t 1
E= s(t)s∗ (t)dt = S(f)S ∗ (f)df = D(f )df
T 0 −∞ −∞
f1 f2 f
Il s’ensuit que l’intensité mesurée par le détecteur définie par
Im = E = |s(t)|2 (7.9)
F. 7.1 — Représentation temporelle et densités spectrales de la cosinusoïde éternelle est aussi déterminée par l’intégrale de la densité spectrale sur toutes les fréquences
et du doublet qui composent le spectre de la lumière. Cela signifie en particulier que l’oeil qui observe
une source de luminère polychromatique perçoit l’intégrale de la densité spectrale. C’est
On utilise également la densité spectrale normalisée P (f) définie par pour cela que la lumière du soleil nous parâit blanche.
7.1. DESCRIPTION MATHÉMATIQUE DES ONDES LUMINEUSES 129 130 CHAPITRE 7. COHERENCE TEMPORELLE
7.1.3 Fonction de corrélation Nous remarquons que l’approche en terme de fonction de corrélation permet de
préciser que l’intensité mesurée par un détecteur pour un signal lumineux unique s(t)
Soient deux signaux s(t)et r(t) d’énergie finie ; on appelle fonction de corrélation
n’est rien d’autre que
entre ces deux signaux, la fonction de τ définie par :
t+Tr
1
Im = s(θ)s∗ (θ)dθ = Css (0) = s(t)s∗ (t)
(7.16)
Tr t
∞ ∞
Csr (τ ) = s(t) ⊗ r(t) = s(t)r∗ (t − τ )dt = s(t + τ )r∗ (t)dt (7.10) ce qui représente la puissance moyenne reçue par le détecteur sur son temps d’inté-
−∞ −∞ gration Tr . De plus si le signal s(t) est superposé à lui-même avec un décalage temporel
τ nous mesurons alors
Cette fonction s’appelle aussi fonction d’intercorrélation entre les signaux s(t) et
r(t). Physiquement la fonction de corrélation est obtenue en décalant l’un des signaux, t+Tr
1
en multipliant le signal décalé par l’autre signal et puis en intégrant le produit obtenu. Css (τ ) = s(θ)s∗ (θ − τ )dθ (7.17)
Tr t
Si le signal s(t) = r(t) quel que soit t alors on obtient la fonction d’autocorréla-
tion du signal soit :
7.1.4 Degré de cohérence
On définit le degré de cohérence (d’intercorrélation) de deux signaux par la
∞ fonction γ (τ ) telle que
∗
Css (τ ) = s(t)s (t − τ )dt = s(t) ⊗ s(t) (7.11)
−∞ Csr (τ )
γ (τ ) = (7.18)
Dans le cas particulier ou τ est nul, la fonction d’autocorrélation du signal donne : Css (0)Crr (0)
Pour un signal unique on parle de degré d’autocorrélation défini par
∞ Css (τ )
Css (0) = s(t)s∗ (t)dt (7.12) γ (τ ) = (7.19)
Css (0)
−∞
Nous avons vu en 7.13 que Css (0) est toujours supérieure ou égale à la fonction
qui n’est rien d’autre que l’énergie contenue dans le signal. On peut démontrer que Css (τ ). On peut donc en déduire que le dégré de cohérence est donc un nombre dont
la fonction d’autocorrélation vérifie : le module est compris entre 0 et 1. Le degré de cohérence peut être une quantité
complexe.Son module définit ce que l’on appelle la fonction de contraste ou de
visibilité notée V.
Css (τ ) < Css (0) (7.13)
V = |γ (τ )|
Si les signaux ne sont pas à énergie finie mais à puissance moyenne finie, on définit Si cette fonction est toujours nulle pour τ = 0 cela signifie que la lumière est
la fonction de corrélation sur un intervalle T par : totalement incohérente. Dans le cas contraire si |γ (τ )| = 1, la lumière peut être qualifiée
d’idéalement cohérente.
Les fonctions dont le contraste est constamment égal à 1 sont la fonction constante
t+T dans le temps vérifiant γ (τ ) = 1, et la fonction idéalement cohérente dont le fonction
1
Csr (τ ) = limT →∞ s(θ)r∗ (θ − τ )dθ = s(t)r∗ (t − τ )
(7.14) d’autocorrélation est un phaseur γ (τ ) = eiωτ . Ce dernier cas est évidemment plus
T t
intéressant en optique que le cas précédent qui n’a pas de signication physique en
De même pour des signaux périodiques (comme c’est le cas d’une sinusoïde éter- terme de champ électrique associé à une onde dans le visible.
nelle), on définit la fonction de corrélation par :
7.1.5 Théorème de Wiener-Khintchine
Ce théorème est particulièrement important pour tous les processus de diffusion ou
t+T
1 de diffraction. Il définit la valeur de la transformée de Fourier de la fonction d’intercor-
Csr (τ ) = s(θ)r∗ (θ − τ )dθ (7.15)
T t rélation ou d’autocorrélation de deux signaux :
7.1. DESCRIPTION MATHÉMATIQUE DES ONDES LUMINEUSES 131 132 CHAPITRE 7. COHERENCE TEMPORELLE
corréler dans le temps périodiquement avec lui-même. Nous verrons que cette propriété T0
est l’essence même du phénomène d’interférence lumineuse. En effet dans une expérience
d’interférence, on superpose un signal lumineux à un autre signal décalé dans le temps.
Si les signaux qui se superposent sont des signaux idéalement cohérents nous voyons que
quel que soit τ il sera possible de corréler ces signaux et que la fonction de corrélation
passera par des maxima et minima d’intensité selon la valeur de τ .
Si nous considérons maintenant la fonction de corrélation au temps τ = 0, nous
avons
A2
Css (0) = = Im
2
Nous voyons d’autre part que le théorème de Wiener est bien vérifié puisque la
transformée de Fourier de la fonction d’autocorrélation du signal est bien égale au
module au carré de la transformée de Fourier du signal. En effet nous avons
τc
A2 A2
T.F. [Css (τ )] = T.F. [cos 2πf0 τ ] = [δ (f − f0 ) + δ (f + f0 )]
2 4
Nous remarquerons que si le signal sinusoïdal est décrit par une exponentielle com- F. 7.2 — Représentation d’un train d’onde sinusoïdal d’extension finie dans le temps
plexe alors
L’utilisation d’un train d’onde est justifiée par le fait que les atomes n’émettent de
la lumière de façon cohérente que pendant un temps fini. Nous rappelons que le méca-
nisme d’émission radiative repose sur l’excitation de niveaux électroniques d’un atome.
s(t) = Aei2πf0 t
L’atome se désexcite en émettant pendant un temps fini un train d’onde lumineux
S(f) = Aδ (f − f0 ) présentant une fréquence propre f0 .
D(f) = A2 δ (f − f0 ) =⇒ P (f) = δ (f − f0 ) La largeur de la porte définit ce qu’on appelle le temps de cohérence τ c du signal ce
Css (τ ) A2 ei2πf0 τ = T.F.−1 [D(f)]
= que nous allons justifier au moyen des calculs qui vont suivre.
La transformée de Fourier de ce signal nous indique immédiatement que la tron-
Css (0) = A2 = D(f)df =⇒ γ (τ ) = e−2iπf0 τ cature temporelle du signal idéalement cohérent a d’importantes répercussions sur le
spectre du signal. Il est facile de vérifier en utilisant le théorème de Plancherel (sur la
transformée de Fourier d’un produit) que
7.2.2 Train d’onde sinusoïdal
A
S(f ) = [δ (f − f0 ) + δ (f + f0 )] ∗ τ 0 sin c (πτ c f) e−iπf τ c (7.30)
Il s’agit d’un signal sinusoïdal d’extension finie dans le temps. Compte tenu de 2
l’existence de ce signal pendant un temps fini, on parle de train d’onde dont les carac- En remarquant que la distribution de Dirac est le neutre de la convolution, il vient
téristiques importantes sont sa durée τ c et la période T0 = f10 du signal sinusoïdal à
A −iπf τ c
partir duquel il est construit. L’expression mathématique du train d’onde est obtenue S(f ) = τ c e [sin cπτ c (f − f0 ) + sin cπτ c (f + f0 )] (7.31)
2
en faisant le produit d’un signal idéalement cohérent par un porte de largeur finie τ c
La conséquence immédiate d’un tel résultat est que le spectre d’un train d’onde
ce qui aboutit à
sinusoïdal n’est pas décrit par une fréquence unique mais par la fonction sinus cardinal
qui décroît rapidement quand on s’éloigne de la fréquence propre du signal. Le premier
s(t) = A cos 2πf0 t.Πτ c (t − τ c /2) (7.29) zéro de cette fonction est localisé en
1
L’allure du train d’onde est représentée sur la figure f − f0 = ± (7.32)
τc
7.2. APPLICATION AUX SIGNAUX LUMINEUX 135 136 CHAPITRE 7. COHERENCE TEMPORELLE
Nous voyons sur la figure que la fonction de corrélation est non nulle si le signal
λ=500nm, f0=6Thz, τ=310-12s s(t) se recouvre avec le signal s(t − τ ).
1
s(t)
0.9
0.8
τc
fenêtre de recouvrement de
s(t) et s(t-τ1)
0.7
0.6
1
∆f 1 / 2 = t
P(f)
0.5 τc
0.4 1
f − f0 = s(t-τ1)
τ1 < τc ⇒ Css(τ1)≠0
0.3 τc
0.2
0.1 τ1
0
5.98 5.985 5.99 5.995 6 6.005 6.01 6.015 6.02
f (Thz) s(t-τ2) τ 2 > τc ⇒ Css(τ2)= 0
F. 7.3 — Densite spectrale normalisée P(f) pour un train d’onde sinusoïdal. τ2
∞ τc L’utilisation de la relation 7.32 montre que la longueur de cohérence est aussi donnée
Css (τ ) = s(t)s∗ (t − τ )dt = s(t)s∗ (t − τ )dt si τ < τ c par
−∞ τ
Css (τ ) = 0 si |τ | > τ c c
Lc = (7.34)
|∆f |
1
On utilise ici le fait que la fonction sinus cardinal décroît rapidement avce la fréquence et que suel
le premier lobe de cette fonction est important dans la représentation fréquentielle. et comme
7.2. APPLICATION AUX SIGNAUX LUMINEUX 137 138 CHAPITRE 7. COHERENCE TEMPORELLE
oscillante dont l’enveloppe décroît linéairement. Le train d’onde sinusoïdal n’est donc
c ∆λ df pas la seule façon de se représenter un siganl lumineux quasi-monochromatique.
λ= ⇒ =−
f λ f De façon analogue à ce que nous avions fait pour le signal idéalement cohérent on
il s’ensuit que peut décrire le train d’onde par une exponentielle complexe ce qui conduit à
0 d’émission est alors interrompu. La durée du train d’onde est donc limitée par le temps
-0.2
qui s’écoule entre deux collisions. Si l’on considère une assemblée d’atomes émettant de
la même manière (même amplitude et même fréquence) on peut montrer que le degré
-0.4
de cohérence au lieu de décroître linéairement décroît de façon exponentielle à cause
-0.6 des collisions et est donné par
-0.8 − ττ
γ (τ ) = e−2iπf0 τ e c
-1
-5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5
F. 7.5 — Fonction d’autocorrélation d’un train d’onde sinusoïdal. On suppose que la lumière étudiée est quasi-monochromatique, de fréquence centrale
f0 et de largeur ∆f. La densité spectrale s’écrit
Cette décroissance linéaire résulte de l’utilisation d’une fonction porte pour limi-
ter l’expansion temporelle du signal. En particulier cela signifie que si l’on est capable D(f) = d(f − f0 ) = d(f) ∗ δ (f − f0 ) (7.35)
d’accéder à la représentation graphique de Css (τ ) et que l’on observe dans cette repré- avec d(f) une fonction décrivant la façon dont le spectre est centré sur f0 . Par
sentation une décroissance linéaire d’une fonction oscillante on pourra alors affirmer que exemple si la densité spectrale a une allure gaussienne alors
le signal émis par la source est un train d’onde sinusoïdal. Nous verrons par la suite que f2
−
la mesure de la fonction d’autocorrélation de conduit pas nécessairement à une fonction d(f) = e 2(∆f )2
7.3. APPLICATION AUX INTERFÉRENCES 139 140 CHAPITRE 7. COHERENCE TEMPORELLE
Il s’ensuit que
1
0.9
0.6
D (f)
0.5
Im (τ ) = 2I0 (1 + 2 Re [γ ss (τ )]) (7.42)
0.4
0.3
soit
0.2
0.1
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 2 Im (τ ) = 2I0 + 2 d*(τ ) cos ((2πf0 τ + Φ (τ )) = 2I0 [1 + |γ (τ )| cos (2πf0 τ + Φ (τ ))]
f/f0
(7.43)
F. 7.6 — Densité spectrale d’une source lumineuse. Dans cet exemple nous avons pris
une densité sepctrale gaussienne centrée surf = f0 . 7.3.2 Contraste des franges
Nous supposons que l’onde issue de cette source lumineuse peut être divisée en Examinons les différents termes de cette expression :
amplitude ou en front d’ont d’onde de façon à faire interférer les signaux lumineux s(t)
— cos (2πf0 τ + Φ (τ )) est l’expression d’un système de franges à la fréquence f0 ,
et s(t − τ ) qui résultent de cette division. On pourra considérer par exemple le montage
le terme Φ (τ ) désigne un décalage d’origine des franges lié à la dissymétrie du
des fentes d’Young : s(t) et s(t − τ )sont les signaux arrivant au point P d’observation
profil de densité spectrale. En effet une fonction symétrique à une transformée de
issus respectivement de la fente supérieure et inférieure.
Fourier réelle. Pour un siganl gaussien centré sur f = f0 la phase Φ (τ ) = 0.
La fonction de corrélation de l’amplitude complexe de ces deux signaux s’écrit alors — |γ (τ )| est un terme de contraste qui dépend de la forme du profil de densité
spectrale D(f ). Ce terme s’appelle la visibilité des franges d’interférences.
Css (τ ) = T.F.−1 [D(f)] = T.F −1 (d(f))e−2iπf0 τ = d
(τ )e−2iπf0 τ (7.36)
Dans le cas où l’onde est quasi-monochromatique, la largeur du profil de raie est
Posons petite devant la fréquence moyenne :
d*(τ ) = d*(τ ) e−iΦ(τ ) (7.37)
∆f << f0 (7.44)
L’intensité moyenne produite par l’interférence de deux signaux lumineux s(t) et
s(t − τ ) se superposant avec un décalage τ , s’écrit alors
Le contraste des franges |γ (τ )| est proportionnel au module de la transformée de
Fourier du profil de raie, γ (τ ) . En vertu des propriétés de la transformée de Fourier la
∗ ∗ ∗ ∗
Im (τ ) = s(t)s (t)
+ s(t − τ )s (t − τ )
+ s(t)s (t − τ )
+ s (t)s(t − τ )
(7.38) largeur ∆τ de cette fonction doit vérifier
Nous supposons que le signal lumineux s(t) est stationnaire ce qui impose
1 1
∆τ = >> (7.45)
s(t)s∗ (t)
= Css (0) = s(t − τ )s∗ (t − τ )
= I0 (7.39) ∆f f0
D’autre part nous avons
Pour une onde quasi-monochromatique, le contraste est donc une fonction lentement
s(t)s∗ (t − τ )
= Css (τ ) (7.40) variable devant la période des franges.
7.3. APPLICATION AUX INTERFÉRENCES 141 142 CHAPITRE 7. COHERENCE TEMPORELLE
alors les franges ne sont plus visibles. On en déduit que le nombre de franges visibles
est le rapport entre la longueur de cohérence sur la longueur d’onde :
2.00
Lc λ0
1.75
τc=1/∆f
N= = (7.48)
λ0 ∆λ
1.50 On peut ainsi constater que plus la largeur spectrale est fine et plus le champ
1.25
d’interférence sera grand. Réciproquement une source lumineuse dont le spectre sera
largement étendu ne peut pas produire de figure d’interférence contenant un grand
nombre de franges.
I(τ)/2I0
1.00
df τ (s) Lc = cτ
F. 7.7 — Raie D du sodium 10GHz 10−10 3cm
Laser He-Ne multimode 1.5GHz 6.710−10 20cm
7.3.3 Temps et longueur de cohérence Raie verte du Hg 1GHz 10−9 30cm
On appelle temps de cohérence la quantité Raie jaune du Kr 400MHz 2.510−9 75cm
Laser monomode 1MHz 10−6 300m
1 Laser He-Ne monomode stabilisé 100kHz 10−5 3km
τ c = ∆τ = (7.46)
∆f
C’est une mesure de la largeur de la fonction contraste . Si le retard entre les deux On peut remarquer que toutes ces quantités sont des propriétés intrinsèques de
fronts d’onde qui se superposent est grand devant τ c alors et les l’onde et ne dépendent pas de l’interféromètre utilisé. Remarquons aussi qu’il est im-
franges disparaissent. Les deux fronts d’onde ne produisent plus d’interférence : possible d’obtenir des interférences avec la lumière blanche du Soleil (1 frange visible
ils sont devenus mutuellement incohérents. L’onde perd sa capacité à interférer avec seulement), mais que la traversée d’un filtre permet d’augmenter le temps de cohérence
elle-même retardée d’un temps supérieur au temps de cohérence. en réduisant la largeur de bande.
On appelle longueur de cohérence la quantité
c λ2
7.4 Grandeurs mesurables
= 0
Lc = cτ c = (7.47)
∆f ∆λ 7.4.1 Intensité lumineuse.
C’est la distance que parcourt l’onde à la vitesse de lumière pendant le temps τ c .
C’est une mesure de la distance maximun entre deux fronts d’onde cohérents. La lon- L’analyse mathématique que nous avons entreprise n’est utile que si l’on peut faire
gueur de cohérence est un paramètre commode pour évaluer par exemple la différence de le lien entre les quantités décrites et celles qui sont réellement mesurables. Nous avons
marche maximale entre les deux bras d’un interféromètre de Michelson : cette différence déjà souligné à plusieurs reprises que les signaux s(t) et S(f) ne sont pas mesurables
de marche ne devra pas excéder la longueur de cohérence. en optique. En effet les récepteurs optiques sont dits quadratiques et on ne peut donc
accéder qu’à la moyenne énergétique du signal sur le temps de réponse du détecteur.
En particulier au cours d’une expérience, cette moyenne est effectuée généralement par
7.3.4 Nombre de franges dans le champ d’interférences
l’oeil de l’observateur (temps d’intégration 1/10ème de seconde) où par le récepteur
La distance de marche qui sépare deux franges consécutive est égale à la longueur optique utilisé pour mesurer l’intensité (photodiode, phototransistor...). Nous pouvons
d’onde. Si la différence de marche entre deux ondes excède la longueur de cohérence donc mesurer la quantité
7.4. GRANDEURS MESURABLES 143 144 CHAPITRE 7. COHERENCE TEMPORELLE
la source mais représente la convolution du spectre vrai par la fonction de résolution Im (τ ) = |s(t) + s(t − τ )|2
du spectroscope. Le spectre d’une source lumineuse est une signature de la source et
sa connaissance permet de remonter par le calcul à la transformée de Fourier inverse à En effet le signal incident se divise en amplitudes égales en passant par la séparatrice.
la fonction d’autocorrélation Css (τ ) du signal lumineux. Nous verrons cependant que Les deux ondes ainsi séparées ont exactement les mêmes caractéristiques à la sortie de
la fonction Css (τ ) est accessible de façon beaucoup plus fine par une autre méthode. la séparatrice qui a pour effet de cloner l’onde incidente. Les deux clones cheminent
Nous présentons quelques exemples de spectres en précisant leur domaine de validité. vers les deux miroirs M1 et M2 et se recombinent après un aller-retour sur leurs trajets
respectifs comme on peut le voir sur la figure 7.8.
Onde plane monochromatique idéalement cohérente
Si les deux miroirs sont à égale distance de la séparatrice les deux ondes clonées par-
Le densité spectrale est composée d’un pic de Dirac localisé à la fréquence de la courent la même distance avant de se recombiner. Par contre si les deux miroirs ne sont
radiation utilisée pas à égale distance mais présentent un écart e, l’une des deux ondes va parcourir une
distance égale au double de cet écart et arrivera au point de recombinaison avec un dé-
D(f) = A2 δ (f − f0 ) (7.51) calage temporel τ = 2e/c par rapport à l’autre onde. L’interféromètre de Michelson agit
Ce type de spectre est idéal et ne peut jamais être mesuré. C’est la représentation comme un diviseur, déphaseur et sommateur d’onde lumineuse. Le récepteur lumineux
limite du spectre issu d’un laser monomode. joue le rôle de corrélateur car il est sensible à Css (τ ). Un interféromètre de Michelson
est donc un corrélateur d’ondes lumineuses et il permet d’accéder à la fonction Css (τ ).
Doublet idéalement cohérent Nous avons en effet vu que
C’est la superposition de deux ondes monochromatiques idéalement cohérentes. Le Im (τ ) = 2I0 + 2 Re [Css (τ )] = 2I0 (1 + Re [γ (τ )]) (7.54)
spectre est composé de deux distributions de Dirac centrées sur les fréquences d’émission
des deux ondes. Ces deux fréquences sont supposées en général très proches l’une de Pour une onde plane monochromatique incidente idéale γ (τ ) = eiω0 τ . L’intensité
l’autre mesurée est donc
M1 ∞
Im (τ ) = 2 D(f)(1 + cos (2πf τ ))df (7.59)
0
Le coefficient de cohérence peut donc être obtenu en effectuant l’opération suivante
Im (τ ) − 2I0
γ (τ ) =
2I0
Il est remarquable de noter que l’interféromètre de Michelson est l’instrument le
O plus approprié à cette mesure du coefficient de cohérence. En effet on peut imaginer que
dans toute expérience d’interférence il est possible d’accéder à cette quantité puisque
s(t-τ) l’on superpose des signaux décalés dans le temps. Ce serait méconnaître les limitations
expérimentales des dispositifs utilisant la division du front d’onde que de croire qu’il
M2 peuvent permettre la mesure de γ (τ ) . En effet ces dispositifs sont d’une part très
s(t)
sensibles à la cohérence spatiale de la source (voir chapitre suivant) et à la diffraction par
de petites ouvertures qui masquent le contraste des franges d’interférence. D’autre part
le décalage temporel que l’on peut raisonnablement mesurer dans ce type d’expérience
reste toujours très faible. A titre d’exemple on peut considérer l’expérience des trous
F. 7.8 — Illustration du cheminement de 2 trains d’ ondes issus de la division d’un d’Young. Dans une expérience de ce type les franges d’interférences sont rarement
rayon incident en amplitude. Comme OM2 > OM1 les deux ondes sont décalées de τ mesurables au delà de l’ordre 100 à cause du phénomène de diffraction. Le champ est
donc de l’ordre de 100λD/a et les ondes qui interfèrent à l’ordre 100 subissent une
différence de chemin optique de 100λ ≃ 50µm. Pour de nombreuses sources lumineuses
Pour le train d’onde sinusoïdal, nous avons γ (τ ) = eiω0 τ 1 − ττc si τ < τ c . Il la longueur de cohérence temporelle est nettement supérieure (de l’ordre de 30cm pour
s’ensuit que l’intensité mesurée s’écrit un laser He-Ne) et la cohérence temporelle n’est donc pas réellement mesurable car son
effet n’est pas visible.
τ Dans une expérience de division d’amplitude utilisant l’interféromètre de Michelson,
Im (τ ) = 2I0 1 + 1 − cos (2πf0 τ ) (7.56)
τc la cohérence spatiale de la source ne joue pas vraiment et le déplacement du chariot
porteur de l’un des miroirs peut se faire sur une large course. Avec cet instrument
Le facteur de contraste |γ (τ )| = 1 − ττc ce qui montre qu’il diminue avec τ = 2e
c . on peut donc mesurer l’intensité sur une grande plage de valeurs de τ ce qui permet
Les franges sont sont initialement bien contrastées puis de moins en moins visibles au d’accéder à la cohérence temporelle de la source.
fur et à mesure que l’on déplace le chariot. Quand la valeur de τ atteint la valeur
τ c = L/c la visibilité des franges s’annule et l’intensité devient alors uniforme pour
toute augmentation ultérieure de e : les deux trains d’onde ne peuvent plus interférer.
Si l’on suppose maintenant que le Michelson n’est pas éclairé par une onde mono-
chromatique mais par une distribution d’ondes de différentes fréquences on peut voir
que dans l’expression générale
∞
I0 = D(f)df (7.58)
0 ∞
Re [Css (τ )] = D(f) cos (2πf τ ) df
0
le faisceau lumineux était parfaitement collimaté c’est à dire qu’il pouvait être assimilé Im (P ) = e(P, t)e∗ (P, t)
= |e1 (S1 , t − τ 1 ) + e2 (S2 , t − τ 2 )|2 (8.5)
à une onde quasi-plane. Dans ce cas la phase de l’onde est la même en tous points d’un Im (P ) = |e1 (P, t) + e2 (P, t)|2 (8.6)
plan perpendiculaire à la direction de propagation et l’on admet alors que la cohérence
du faisceau est parfaite dans ce plan. La cohérence dans le plan perpendiculaire à la di- Le calcul direct a déjà été fait au premier chapitre et il est facile de montrer que
rection de propagation est appelée cohérence spatiale du faisceau. Si le faisceau n’est
pas collimaté ou si l’on utilise une source étendue, l’onde lumineuse présente une phase Im (P ) = I1 + I2 + 2 I1 I2 cos (2πf0 τ ) avec τ = τ 2 − τ 1 (8.7)
qui varie dans un plan perpendiculaire à la direction de propagation. Tant que cette
Nous pouvons aussi procéder de façon plus formelle en utilisant les fonctions de
variation de phase reste faible par rapport à 2π on admet que les ondes restent corré-
corrélation définies au cahpitre précédent. En effet observer des inetrférences en un
lées. La distance qu’il faut parcourir pour perdre cette corrélation est appelée longueur
point P quelconque d’un écran n’est rien d’autre que de superposer deux signaux décalés
de cohérence spatiale ou longueur de cohérence transversale. Nous allons examiner
dans le temps. Comme seule l’intensité est mesurable la figure d’interférences contient
dans ce chapitre comment définir cette longueur et comment la mesurer. Nous établirons
directement l’information sur la fonction de corrélation entre les deux signaux qui se
ensuite quelles sont les conditions optimales d’observation d’une figure d’interférences.
superposent.
Im (P ) = e1 e∗1
+ e2 e∗2
+ e1 e∗2
+ e2 e∗1
(8.8)
8.2 Retour sur les fentes d’Young.
Nous avons vu dans le chapitre précédent que
8.2.1 Source ponctuelle t+Tr
1
Nous reprenons les fentes d’Young en supposant que la source qui éclaire les fentes Ce1 e2 (τ ) = e1 (t) e∗2 (t − τ )
= e1 (θ)e∗2 (θ − τ )dθ (8.9)
Tr t
est ponctuelle et parfaitement monochromatique (cohérence temporelle parfaite) de et nous avons à calculer e1 (t − τ 1 ) e∗2 (t − τ 2 )
. En posant u = t − τ 1 , il est facile
fréquence f0 . Elle est située sur l’axe optique du système ce qui fait que la différence
de voir que
de marche qui existe au point P d’observation provient uniquement de la différence
de trajet optique S2 P-S1 P. Nous supposons en outre que les fentes sont très fines ce e1 (t − τ 1 ) e∗2 (t − τ 2 )
= e1 (u) e∗2 (u − (τ 2 − τ 1 ))
= e1 (u) e∗2 (u − τ )
(8.10)
147
8.2. RETOUR SUR LES FENTES D’YOUNG. 149 150 CHAPITRE 8. COHERENCE SPATIALE
ξ
Il s’ensuit que
X
Im (P ) = I1 + I2 + Ce1 e2 (τ ) + Ce∗1 e2 (τ ) = I1 + I2 + 2 Re [Ce1 e2 (τ )] (8.11)
S1
En faisant apparaître le degré de corrélation γ (τ ) il vient
A P
Im (P ) = I1 + I2 + 2 I1 I2 Re [γ (τ )] (8.12) h b
Pour des fentes de même ouverture il est clair que
I/I0
I(X) = 2I0 1 + sin c cos (8.22)
λf λD 1
La figure d’interférence est donc altérée par l’extension de la source. Si l’on compare
0
cette expression avec le résultat obtenu au chapitre précédent où nous avons démontré 5
que 4
3 0.03
-4
0.02
x 10 2 0.01
I(X) = 2I0 (1 + Re (γ (τ ))) (8.23) 1 -0.01
0
-0.02
0 -0.03
on voit que h X
πhb 2πbX
Re (γ) = sin c cos (8.24)
λf λD
F. 8.2 — Influence de la taille de la fente source sur le contraste des franges d’inter-
Le facteur de contraste est donné par férences
Imax − Imin πhb
V = = |γ (τ )| = sin c (8.25)
Imax + Imin λf Si l’on introduit l’angle α = hf encore appelé le rayon angulaire sous lequel on
La présence de la fonction sinus cardinal dans l’expression de la visibilité des franges voit la fente source du centre des fentes d’Young (ou du centre optique de la lentille),
laisse penser que ce facteur est lié à la transformée de Fourier de la fente source. Nous la condition de bonne visiblité s’écrit
verrons que cela est en effet prédit par le théorème de Zernicke et Van Cittert.
bα
En particulier, les franges deviennent complètement brouillées si V = 0. L’équation << 1 (8.28)
8.25 montre que cette condition est vérifiée si λ
Cette inégalité fait intervenir une longueur caractéristique
λf
h= (8.26)
b λ λf
Ls = = (8.29)
On peut remarquer que le brouillage des franges se produit quand la distance b de α h
séparation des fentes d’Young est égale à la valeur du premier lobe de diffraction généré
appelée longueur de cohérence spatiale de la source vue du système interféren-
par la source de dimension h. Les franges seront bein visibles si le lobe de diffraction
tiel. Cette quantité n’est évidemment pas intrinsèque à la source mais dépend essen-
est beaucoup plus large que la distance de séparation des fentes.
tiellement de la façon dont la source est collimatée. Pour observer une bonne visibilité
La figure 8.2 représente l’évolution du contraste (de la visibilité) des franges d’in-
des franges il faut une source lumineuse quasi ponctuelle puisqu’il faut imposer
terférences en fonction de la hauteur h de la source avec D=2m, f =0.1m, λ = 0.5µm
et b=100µm. On constate sur cette figure qu’au delà d’une certaine valeur, les franges
se brouillent. LS >> b (8.30)
Cette étude montre que la visibilité des franges d’interférences dépend de l’étendue
Pour augmenter la longueur de cohérence spatiale dans un dispositif interférentiel
spatiale de la source. Quand la source présente un diamètre angulaire très faible hf << 1,
il faut clairement diminuer le rayon angulaire α = hf de la source ce qui peut se faire
les ondes issues de la source sont spatialement cohérentes.
en :
Il n’y aura pas brouillage des franges si l’argument de la fonction sinus cardinal est
— diminuant la taille h de la source
faible devant π soit
— éloignant la source du dispositif interférentiel.
πhb Dans notre exemple la visibilité sera bonne si LS > 100µm, ce qui impose comme
<π (8.27) l’indique la figure8.2 une source d’extension h vérifiant
λf
8.3. THÉORÈME DE ZERNIKE-VAN CITTERT 153 154 CHAPITRE 8. COHERENCE SPATIALE
avec
ξ y
η e1 (Q, t) =
CAm (t −
Sm P1 + P1 Q
)
1 1 i2πυ(t− Sm P1 +P1 Q )
e c (8.33)
Sm Rm1 m
c Sm P1 P1 Q
AP11 x Sn P2 + P2 Q 1 1 i2πυ(t− Sn P 2+P2 Q )
Sn e2 (Q, t) = CAn (t − ) e c (8.34)
c Sn P2 P2 Q
Rm2 n
Source Q Il est clair que dans l’expression du champ en Q on peut sortir du signe somme les
P termes indépendant de l’indice de sommation soit
étendue PA22
1 i2πυ(t− R1 ) Sm P1 + R1 1 S m P1
e1 (Q, t) = C e c Am (t − ) ei2πυ c (8.35)
Objet R1 m
c Sm P1
diffractant 1 R2 Sn P2 + R2 1 i2πυ Sn P 2
e2 (Q, t) = C ei2πυ(t− c ) An (t − ) e c (8.36)
R2 n
c Sn P2
F. 8.3 — Représentation du cheminement des rayons lumineux issus de 2 points Sn Im (Q) = |e1 (Q, t) + e2 (Q, t)|2
et Sm d’une même source jusqu’à leur superposition au point d’observation P.
soit
Nous faisons l’hypothèse que τ m2 − τ m1 est une quantité petite devant le temps de (x1 − η)2 + (y1 − ξ)2
cohérence de la source. Il s’ensuit que Rm1 ≃ R + (8.49)
2R
Nous pouvons donc donner une expression approchée de l’intégrale car
Am (t) A∗m (t − [τ m2 − τ m1 ])
≃ Am (t) A∗m (t)
(8.41)
ce qui conduit à Rm1 Rm2 ≃ R2 (8.50)
2
R −R x2 + y22 − x21 + y12 (x2 − x1 ) η + (y2 − y1 ) ξ
C2 e 2iπf ( m2 c m1 )
Rm2 − Rm1 ≃ − (8.51)
J(P1 , P2 ) = Am (t) A∗m (t)
(8.42) 2R R
R1 R2 m n Rm1 Rm2
Ces approximations conduisent à
Nous considérons à juste titre que la somme discrète sur l’ensemble des points de
la source peut être remplacée par une intégrale sur sa surface. Pour cela nous posons eiψ dηdξI(η, ξ)e c
2iπf
(pη+qξ)
γ(P1 , P2 ) = (8.52)
dηdξI(η, ξ)
I(S)dS = Am (t) A∗m (t)
(8.43)
avec
Il s’ensuit que
2πf x22 + y22 − x21 + y12
R −R
2iπf ( m2 c m1 ) ψ=
C2 e c 2R
J(P1 , P2 ) = dSI(S) (8.44)
R1 R2 Rm1 Rm2 et
Nous pouvons évidemment considérer la fonction de cohérence mutuelle d’un point (x2 − x1 ) (y2 − y1 )
avec lui même donnée par p= ,q =
R R
8.3. THÉORÈME DE ZERNIKE-VAN CITTERT 157 158 CHAPITRE 8. COHERENCE SPATIALE
Nous voyons ainsi que le degré de cohérence mutuelle est égal à la transformée de
Fourier normalisée de la distribution d’intensité de la source. Ceci constitue le théorème
de Zernike-Van Cittert1 .
Il est clair que si les points qui diffractent sont à égale distance de l’axe optique du
système ψ = 0. Dans ce cas nous avons
2iπf
dηdξI(η, ξ)e c (pη+qξ)
γ(P1 , P2 ) = (8.53)
dηdξI(η, ξ)
Le degré de cohérence mutuelle entre les ondes issues de la source étendue passant
par les points P1 et P2 est alors égal à la transformée de Fourier normalisée de la
distribution d’intensité dans la source. La transformation de Fourier est effectuée en
fonction des fréquences spatiales
x2 − x1 p
u= = (8.54)
λR λ
et
y2 − y1 q
v= = (8.55)
λR λ
Nous concluons ainsi que l’intensité mesurée au point P peut s’écrire
R2 −R1
Im = J(P1 , P1 ) + J(P2 , P2 ) + 2 Re J(P1 , P2 )e2πjυ c (8.56)
1
P.H. Van Cittert, Physica 1, (1934), 201
F. Zernike, Physica, 5, (1938), 785
160 CHAPITRE 9. HOLOGRAPHIE
159
9.3. PRINCIPE DE L’HOLOGRAPHIE 161 162 CHAPITRE 9. HOLOGRAPHIE
d’exposition trop court produit une image peu contrastée qui est qualifiée de sous- Miroir
exposée. Il existe un régime intermédiaire pour lequel l’intensité mesurée sur la plaque Laser
variera linéairement avec le temps d’exposition et l’intensité lumineuse. C’est dans ce
régime qu’il faut se situer pour enregistrer correctement la lumière issue de l’objet.
En envoyant de la lumière réfléchie par un objet sur une plaque photographique on
peut réaliser une image de cet objet. Miroir
Séparatrice
Diffuseur
Objet
Diffusion
Plaque
Miroir Plaque holographique
Source Diffuseur
F. 9.2 — Illustration de l’impression d’une plaque photographique par réflexion d’une F. 9.3 — Principe de fonctionnement d’un hologramme en réflexion. L’onde issue d’un
onde lumineuse sur un objet réfléchissant. laser est séparée en deux composantes sur la séparatrice. Une partie de l’onde illumine
directement la plaque photographique alors que l’autre partie est d’abord diffusée par un
objet avant d’atteindre la plaque. C’est l’interférence entre ces deux ondes qui engendre
Au cours de l’impression, la plaque photographique enregistre l’intensité de l’onde
l’hologramme.
réfléchie par l’objet et l’information sur la phase de l’onde est perdue. En effet la plaque
photographique est un récepteur quadratique qui mesure le module au carré du champ.
Comme c’est la phase de l’onde qui traduit le temps que met l’onde pour aller du point 9.3.2 Principe mathématique
de réflexion à la plaque, il n’y a aucune information sur le relief de l’objet. De plus
pour observer une image de l’objet réfléchissant il est nécessaire d’utiliser une lentille La plaque photographique qui reçoit l’onde issue du faisceau de référence et celle
et d’imposer à l’objet d’être dans le plan conjugué de la plaque par rapport à la lentille. diffusée par l’objet est placée dans le plan xOy. On admet que l’onde de référence est
L’objet de l’holographie est pouvoir restituer la phase au cours de l’enregistrement et en plane et que sa phase φref dans le plan de la plaque est nulle. L’onde réfléchie par
conséquence de permettre un enregistrement qui contient une information sur le relief l’objet arrivant sur la plaque s’écrit
de l’objet.
o(x, y) = O(x, y, z)eiφ(x,y,z) (9.9)
C’est le physicien bitannique D. Gabor qui a eu le premier l’idée de faire un enre- Il est clair que l’on peut écrire cette relation à la seule condition que les ondes
gistrement en gardant une information sur la phase. Son intention était d’améliorer la de référence et réfléchies soient cohérentes entre elles ce qui impose une longueur de
résolution des microscopes électroniques. Il inventa le terme hologramme qui utilise le cohérence temporelle suffisamment grande pour réaliser l’enregistrement. L’absence de
préfixe grec holos signifiant dans sa totalité. Il proposa vers 1940 une technique d’enre- sources lumineuses très cohérentes a posé d’énormes problèmes à Gabor pour enregis-
gistrement sur plaque photographique permettant de conserver l’information à la fois trer des hologrammes de bonne qualité. Aujourd’hui les sources laser qui ont de grandes
sur l’amplitude et la phase de l’onde. Pour ce faire il imagina d’utiliser l’interférence longueurs de cohérence temporelle sont utilisées pour réaliser les enregistrements holo-
entre une onde de référence et l’onde diffusée par l’objet réfléchissant selon le principe graphiques.
de la figure 9.3 Il s’ensuit que l’intensité au point M de la plaque s’écrit
9.3. PRINCIPE DE L’HOLOGRAPHIE 163 164 CHAPITRE 9. HOLOGRAPHIE
Le noircissement de la plaque (qui est aussi sa transmission optique) est défini par
soit
On distingue dans cette somme les termes suivants
— Ap (x, y) = c1 ar a∗r O(x, y, z)eiφ(x,y,z) reconstruction primaire
h(x, y) = β 1 τ a∗r O(x, y, z)eiφ(x,y,z) + ar O∗ (x, y, z)e−iφ(x,y,z) (9.16)
— Ac (x, y) = c1 ar ar O (x, y, z)e
∗ −iφ(x,y,z) reconstruction conjuguée
Sa présence dans l’intensité montre indubitablement que l’on enregistre sur la plaque
photographique des franges d’interférences qui contiennent l’information sur la diffé-
rence de phase entre l’onde de référence et l’onde diffusée.
Si l’on utilise le montage 4f dans lequel l’objet est dans le plan focal de L1 et L2 On obtient alors
est à 2f de L1 , l’image se forme à la distancef de L2 et est de grandissement -1. On
**
obtient donc dans ce type de montage t(x′ , y ′ ) = K 2 p x′ − x, y′ − y dxdy
t(−x, −y)* (9.27)
La mise en place d’une fente coupant toutes les fréquences spatiales dans la direction
**
t(x′ , y ′ ) = K 2 t(−x, −y) ∗ p*(x, y) (9.29) X conduit à ne conserver que les fréquences spatiales selon Y (voir figure ).
L’image est donc le produit de convolution de la fonction de transparence de l’objet
renversé par la réponse impulsionelle de ce qui se passe dans le plan de Fourier en Plan de Fourier
l’absence de la figure de diffraction dans ce plan. Dans le cas particulier où il n’y a rien -30
Y (mm-1)
** 0
t(x′ , y ′ ) = K 2 λ2 f 2 t(−x′ , −y ′ ) (9.31)
soit à une constante près la transparence de l’objet renversé. 10
λf λf
10 0
y (mm)
soit
10
15
x′ y ′ −2iπ Yλf
y ′
−2iπ Xx
′
20
p* , = e dY recta (X)e λf dX (9.33)
20 λf λf
30
-30 -20 -10 0 10 20 30 Par changement de variable on aboutit à
25 X (mm-1)
5 10 15 20 25
x (mm) ′ −2iπU x′
p*(x′ , y ′ ) = λ2 f 2 e−2iπV y dV rect λf
a (U )e dX (9.34)
0 1 2 3 4
ce qui entraîne
πx′ a
p*(x′ , y ′ ) = aλfδ(y ′ ) sin c (9.35)
λf
F. 9.7 — Réseau de diffraction carré contenu dans le plan objet et sa transformée de Il s’ensuit que l’image formée dans le plan image n’est pas altérée selon Oy’ en raison
Fourier observable dans le plan de Fourier de la présence de la distribution de Dirac dans cette direction mais est sérieusement
9.4. DOUBLE DIFFRACTION 169 170 CHAPITRE 9. HOLOGRAPHIE
modifiée selon Oy. Si l’onde éclairant l’objet est plane d’amplitude A0 , l’amplitude de
l’onde dans le plan image est donnée par A(x, y) = A0 t(x, y) = A0 e−iφ(x,y) (9.37)
πxa L’amplitude mesurée dans le plan image en absence de masque dans le plan de
A(x′ , y ′ ) = A0**
t(x′ , y ′ ) = A0 aλfK 2 t(−x, −y) ∗ sin c (9.36)
λf Fourier est donc
Nous montrons par exemple ce qui se passe si l’objet est constitué de deux réseaux
de traits accolés l’un à l’autre perpendiculairement. Les 4 photos suivantes montrent le A(x′ , y ′ ) = **
t(x′ , y ′ )A0 = A0 λ2 f 2 K 2 t(−x, −y) = A0 λ2 f 2 K 2 e−iφ(−x,−y) (9.38)
parallèle entre la figure de Fraunhofer (à gauche), filtrée ou non, et l’image obtenue (à
droite) : en resserrant la fente verticale, le réseau vertical a disparu. et l’intensité qui en résulte est bien constante et vaut
2
I(x′ , y ′ ) = A0 λ2 f 2 K 2 (9.39)
Supposons maintenant que l’on place une lame d’épaisseur variable dans le plan
objet (voir figure ??).
fréquences très élevées pour peu que b soit assez petit. Ces fréquences ne seront pas
A(x, y) = A0 e−iφ1 − e−iφ2 rectb (y − y0 ) + A0 e−iφ2 (9.42) altérées par le filtre et il s’ensuit que nous mesurerons dans le plan image
On voit ainsi que
2
Il s’ensuit que l’intensité mesurée sur l’écran du plan image devient ,1 (u, v) = 2 A0 λ2 f 2 K 2 2 [1 − cos (φ1 − φ2 )] (rectb (y0 − y) (9.51)
I(x′ , y ′ ) = T.F.(A
2 2
soit encore
I(x′ , y ′ ) = A0 λ2 f 2 K 2 e−iφ1 − e−iφ2 rectb (y0 − y ′ ) + e−iφ2 (9.43)
2 2π(n − 1)e
Le produit de deux portes étant une porte il vient I(x′ , y ′ ) = 2 A0 λ2 f 2 K 2 1 − cos (rectb (y0 − y) (9.52)
λ
Si l’on admet que le changement de phase est faible alors
2
I(x′ , y ′ ) = A0 λ2 f 2 K 2 (1 + e−iφ1 − e−iφ2 eiφ2 + eiφ1 − eiφ2 e−iφ2 rectb (y0 − y ′ ) + 2
2π(n − 1)e 1 2π(n − 1)e
cos =1− (9.53)
eiφ1 − eiφ2 e−iφ1 − e−iφ2 rectb (y0 − y ′ )) (9.44) λ 2 λ
et l’intensité devient
soit
2
2 2π(n − 1)e
2 I(x′ , y′ ) = A0 λ2 f 2 K 2 (rectb (y0 − y ′ ) (9.54)
I(x , y ) = A0 λ2 f 2 K 2 (1 + 2 [cos (φ1 − φ2 ) − 1] (rectb (y0 − y ′ ) +
′ ′ λ
On observe sur l’écran une intensité très faiblement contrastée de même étendue
eiφ1 − eiφ2 e−iφ1 − e−iφ2 rectb (y0 − y ′ )) (9.45) 2
que le défaut de phase. Le faible contraste est dû au terme 2π(n−1)e λ << 1 dont la
où encore valeur est extrèmement petite.
En filtrant la composante de Fourier de fréquence nulle (fond continu), on montre
2 que l’on peut rendre visible un objet de phase, et améliorer le contraste d’un objet quasi-
I(x′ , y ′ ) = A0 λ2 f 2 K 2 (1 + 2 [cos (φ1 − φ2 ) − 1] (rectb (y0 − y) + transparent. C’est ce qu’on appelle la strioscopie. On utilise pour cela un cache noir
2 [1 − cos (φ1 − φ2 )] (rectb (y0 − y) (9.46) circulaire de petite dimension (juste assez grande pour couper entièrement le faisceau
en l’absence d’objet diffractant : l’écran doit être noir), placé au centre du plan de
ce qui conduit à Fourier. L’image ci-dessous montre un goutte de glycérol placée dans l’eau, sans et avec
2 filtrage(expérience réalisée avec une source de lumière blanche) :
I(x′ , y′ ) = A0 λ2 f 2 K 2 (9.47)
La petite variation de phase ne produit donc aucun effet sur l’écran qui est éclairé
de façon uniforme.
Si par contre on place dans le plan de Fourier un petit écran qui coupe les fréquences
spatiales voisines de v=0 il en est tout autrement. En effet on mesure dans le plan de
Fourier la T.F. de A(x, y) donnée par 9.42. Cette T.F. contient deux termes
* v) = A
A(u, ,1 (u, v) + A
,2 (u, v) (9.48)
avec
,1 (u, v) = T.F. A0 e−iφ1 − e−iφ2 rectb (y − y0 )
A (9.49)
,2 (u, v) = T.F. A0 e−iφ2
A (9.50)
F. 9.10 —
Le deuxième terme ne contient que des fréquences spatiales proches de u=0 et v=0
qui seront filtrées (éliminées) par le masque alors que le premier fait apparaître des
9.4. DOUBLE DIFFRACTION 173 174 CHAPITRE 9. HOLOGRAPHIE
2
I(x′ , y ′ ) = A0 λ2 f 2 K 2 (1 + ... (9.58)
e−iφ1 − e−iφ2 ei(φ2 +π/2) + eiφ1 − eiφ2 e−i(φ2 +π/2) rectb (y0 −(9.59)
y′)
+ eiφ1 − eiφ2 e−iφ1 − e−iφ2 rectb (y0 − y ′ )) (9.60)
soit
2
I(x′ , y ′ ) = A0 λ2 f 2 K 2 (1 + ... (9.61)
e−iφ1 − e−iφ2 ei(φ2 +π/2) + eiφ1 − eiφ2 e−i(φ2 +π/2) rectb (y0 −(9.62)
y′)
+2(1 − cos (φ2 − φ1 ) rectb (y0 − y′ )) (9.63)
Il s’ensuit que
2
I(x′ , y ′ ) = A0 λ2 f 2 K 2 (1 + 2 cos (φ2 − φ1 − π/2) rectb (y0 − y ′ ) + (9.64)
2(1 − cos (φ2 − φ1 ) rectb (y0 − y ′ )) (9.65)
Si l’on analyse l’ensemble de ces trois termes on voit que le dernier est négligeable
par rapport aux précédents ce qui permet d’écrire que