M211: Mathématiques Discrètes
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1 Ensembles 3
1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 Relation d’équivalence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.3 Cardinalité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.3.1 Ensembles finies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.3.2 Ensembles infinis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.4 Résumé sur la combinatoire (Voir Feuille TD) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.5 Bijections et groupes de permutations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.5.1 Représentations des permutations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2 Graphes et arbres 9
2.1 Introduction des graphes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.2 Premières définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.3 Exemples de graphes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.4 Etude de graphes planaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.4.1 Démonstration du théorème d’Euler . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.4.2 Quelques astuces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.5 Homomorphismes de graphes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.5.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.5.2 Lien entre groupes et graphes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.5.3 Lien entre graphes et groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.6 [TD] Modélisation de jeux combinatoires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.6.1 Taquin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.7 Chemins dans un graphe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.8 Représentation matricielle pour les graphess . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
2.9 Rappel sur les graphes planaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
3 Groupes 31
3.1 Introduction sur les groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
3.2 Actions de groupes - Exemples de groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
3.3 Sous-groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
3.4 Homomorphisme de groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
3.5 Groupe quotient . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
3.5.1 Quotient d’un espace vectoriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
3.5.2 Quotient de groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
3.6 Homomorphismes non-triviaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
2
Chapitre 1
Ensembles
1.1 Introduction
Paradoxe de Russel Soit X l’ensemble de tous les ensembles qui ne se contiennt pas.
Est-ce que x ∈ X ? Les membres de cet ensemble n’appartiennent pas à eux-mêmes, il
n’appartient pas à lui-même. Est-ce que x 6∈ X, il a la propriété requise pour appartenir à
lui-même. Donc tout cela amène à des contradictions.
X ∪ Y = {a; a ∈ X ou a ∈ Y }
X ∩ Y = {a; a ∈ X et a ∈ Y }
X × Y = {(x, y), x ∈ X, y ∈ Y }
r : X × X → {vrai, faux}
Proposition 1.2.1. Si :
1. a ∼ b ⇒ b ∼ a
2. a ∼ a
3. a ∼ b et b ∼ c ⇒ a ∼ c.
3
4 Chapitre 1. Ensembles
◦ ◦
Exemple 1.2.2. Soit X un cercle. Si a ∈X , a ∼ a. Si a et b ∈ X\ X . X/ ∼ est une sphère.
1.3 Cardinalité
1.3.1 Ensembles finies
Définition 1.3.1. X est un ensemble fini s’il existe une fonction entre X et l’ensemble {1, ..., n}
pour un certain n ∈ N.
Corollaire. Il n’existe pas une bijection entre un ensemble fini et un sous-ensemble propre.
k=0
k−1
7. Cnk = Cn−1 k
+ Cn−1 avec Cnn = Cn0 = 1.
8 Chapitre 1. Ensembles
Définition 1.5.2. Si X = {1, ..., n}. Sn := Bij(X) alors Sn est le groupe des permutations à n
éléments.
Il y a 6 éléments dans S3 .
2. Représentation d’un produit :
! ! !
1 2 3 1 2 3 1 2 3
=
3 2 1 3 1 2 2 1 3
−→
! ! !
1 2 3 1 2 3 1 2 3
=
3 1 2 3 2 1 1 3 2
−→
! ! !
1 2 3 1 2 3 1 2 3
=
1 3 2 3 1 2 3 2 1
−→
Graphes et arbres
9
10 Chapitre 2. Graphes et arbres
Exemple 2.1.3. 1) On peut relier les capitales européennes pour construire un graphe.
2) Soit S examens et A : "deux examens sont liés si un étudiant prend les deux examens. On
peut colorier les arrêtes tel qu’un jour représente une couleur.
3) Les ponts de Koningsberg :
Le problème est de passer sur les 7 ponts une et une seule fois en partant d’un sommet
donnée. On peut représenter par un graphe le problème :
Définition 2.1.2. Soit S des sommets. On considère (S × S, ∼) et on dit que (a, b) ∼ (b, a) si
a et b sont reliés. (S × S/ ∼) = Σ. Un ensemble (S, E) avec E ⊂ Σ est un graphe non orienté.
Chapitre 2. Graphes et arbres 11
Définition 2.1.3. Un graphe simple est un ensemble (S, E) tel que S sommets et E ⊂ ((S ×
S\∆)/ ∼) avec ∆ = {(s, s), s ∈ S}.
f (1) = (w, w)
f (2) = (w, u)
f (3) = (v, x)
f (4) = (x, y)
f (5) = (y, x)
Définition 2.2.2. Soit S un ensemble et Π : S × S → {0, 1}. On dit que x ∈ S est adjaçant à
y ∈ S ⇔ Π(x, y) = 1.
Définition 2.3.1. Un circuit eulérien est un circuit qui contient toutes les arrêtes une seule
fois.
Ici le problème des ponts de Koningsberg ne peut se résoudre car il n’existe pas de chemin
eulérien (il n’existe pas plus de deux sommets de degré1 impair).
Exemple 2.3.2. Peut-on passer par un et un seul sommet en revenant par le point de départ ?
Définition 2.3.2. Un circuit hamiltonien est un circuit qui contient tous les sommets une seule
fois.
Définition 2.3.3. Un graphe simple est dit planaire si il peut être représenté sur le plan de
façon à ce que les arrêtes ne se coupent pas.
On peut représenter le graphe sur une sphère puis sur un plan grâce à la projection stéréogra-
phique.
1
Le degré d’un sommet est le nombre d’arrêtes admettant le sommet pour extrémité
Chapitre 2. Graphes et arbres 13
s−a+f =2
avec
• s : nombre de sommets
• a : nombre d’arrêtes
• f : nombre de faces
Exemple 2.3.3 (Les graphes Kn , Kn,m ). Les graphes Kn sont les graphes complets à n som-
mets.
so − sa + p = 2
avec :
• so = nombre de sommets
• se = nombre de selles
• p = nombre de puits
14 Chapitre 2. Graphes et arbres
Définition 2.3.6. Γ est connexe si deux sommets quelconques peuvent être réliés par un
chemin.
Proposition 2.3.2. Γ est un arbre si s − a = 1 avec :
• s = nombre de sommets
• a = nombre d’arretes
Chapitre 2. Graphes et arbres 15
s−a+f =2
avec :
• s : nombre de sommets.
• a : nombre d’arrêtes.
• f : nombre de faces.
Démonstration. On note les arrêtes bleues T1 et les arrêtes rouges T2 . Pour Γ :
• sT1 = sΓ
• sT2 = fΓ
• aT1 + aT2 = aΓ
• sT1 − aT1 + aT2 − aT2 = 2
On a alors :
Zr1 = Zr2 + vZr3
Exemple 2.4.1. Soient :
alors :
Zr1 (q, v) = Zr2 (q, v) + vZr3 q, v = qZr3 (q, v) + vq = q 2 + vq
Exemple 2.4.2. Soient :
alors :
Zr1 (q, v) = Zr2 (q, v) + vZr2 (q, v) = (1 + v)Zr2 (q, v)
18 Chapitre 2. Graphes et arbres
alors :
Zr1 (q, v) = Zr2 (q, v) + vZr5 (q, v) = Zr3 (q, v) + vZr3 (q, v) + vZr3 (q, v) + v 2 Zr4 (q, v)
Theorème 2.4.8. Si k ∈ N alors ZΓ (k, −1) est le nombre de façons de colorier Γ avec k
couleurs.
ZΓ (q, −1) = q n
f (s1 ) = σ1 g(a1 ) = α1
f (s2 ) = σ g(a2 ) = α2
f (s3 ) = σ2 g(a3 ) = α1
Chapitre 2. Graphes et arbres 19
f : S1 → S2
g : A1 → A2
tel que le diagramme suivant est commutatif4 :
a1 −
→ (s1 , s2 ) −−→ (σ1 , σ2 )
i1 f ×f
a1 →
−
g
(α1 ) −
→ (α1 , α2 )
i2
Pour a2 :
a2 −
→ (s2 , s3 ) −−→ (σ1 , σ2 )
i1 f ×f
a2 →
− α2 −
→ (σ1 , σ2 )
g i2
Pour a3 :
a3 −
→ (s1 , s3 ) −−→ (σ1 , σ2 )
i1 f ×f
a3 →
− α1 −
→ (σ1 , σ2 )
g i2
f : S1 → S2
g : A1 → A2
est un homomorphisme de graphes (non-orientés) si pour toute paire de sommets, x, y ∈ S1 et
arrête a ∈ A1 joignant x et y, l’arrête g(a) joint f (x) et f (y). Si f et g sont des bijections alors
les graphes (non-orientés) sont isomorphes.
f : S → S définie par :
f (s1 ) = s2
f (s )
2 = s3
f (s3 ) = s4
f (s4 ) = s1
et g : A → A définie par :
g(a1 ) = a2
g(a )
2 = a3
g(a3 ) = a4
g(a4 ) = a1
(f, g) est un automorphisme de graphes.
Proposition 2.5.1. L’ensemble d’automorphismes d’un graphe (avec la loi de composition) est
un groupe.
Remarque. On peut écrire la définition d’homomorphisme de groupes avec des diagrammes
commutatifs.
Chapitre 2. Graphes et arbres 21
sont deux diagrammes commutatifs. On considère (f1 ◦ f2 , g1 ◦ g2 ). il faut vérifier que f1 ◦ f2 est
une bijection g1 ◦ g2 est une bijection (immédiat car une composition d’une bijection est une
bijection) et que :
soit commutatif. On a :
1) G = Z5 et X = {1}
2) G = Z5 et X = {2}
3) G = Z5 et X = {1, 2}
Exemple 2.5.5 (Graphe de Cayley). On étudie les graphes de Cayley associés aux ensembles
générateurs et aux groupes qui sont engendrés par ces ensembles.
1) G = Z5 , X = {1}
2) G = Z5 et X = {2}
3) G = Z5 et X = {1, 2}
5
On dit que X est un ensemble générateur de G
Chapitre 2. Graphes et arbres 23
Définition 2.6.1. Une numérotation de Γ est une bijection {1, ..., 16} → SΓ
Définition 2.6.4. Une position légale est une numérotation dont le 16 est en bas à droite de
Γ.
Theorème 2.6.1. 1) Le sous-graphe du jeu engendré par les positions légales a deux compo-
santes connexes.
2) La composante connexe qui contient la numérotation standard consiste de toutes les permu-
tations paires de 15 éléments.
Définition 2.6.5. Une permutation est paire si elle est produit de transpositions paires.
Remarque. Pour une promenade aléatoire (les probabilités sur chaque arrête est 1/ deg s), on
est presque sûr de revenir au point de départ.
Définition 2.7.2. 1) Un chemin est une promenade dont tous les sommets sont distincts.
2) Un cycle est une promenade dont tous les sommets sont distincts sauf le premier et le chemin
qui coïncide
Définition 2.7.3. Un graphe est connexe si chaque paire de sommets peut être joint par un
chemin.
Définition 2.7.4. Un arbre est un graphe connexe sans cycles.
Theorème 2.7.1. Si Γ est un arbre, deux sommets quelconques distincts sont liés par un seul
chemin.
Démonstration. Il y a au moins un chemin (connexité). On suppose qu’il y a deux chemins
qui relient deux sommets distincts quelconque sur un arbre. Soient P , P 0 ces deux chemins
reliant x et y. Soit u un sommet dans les chemins P et P 0 tel que les successeurs par P et
P 0 sont différents. Soit v le premier sommet après u tel que les successeurs par P et P 0 sont
identiques. Mais ceci est impossible car un arbre est un grape sans cycle.
Définition 2.7.5. Un circuit eulérien sur un graphe Γ est un circuit qui passe par chaque
arrête une fois.
Définition 2.7.6. La matrice d’incidence associé à un graphe Γ est la matrice :
a
1
a2 · · · ak
..
s1 . . . .
s2 ..
. . . .
..
. · · · · · · mij · · ·
sn
..
. . . .
avec :
0
si si 6∈ aj
mij =
1 si si ∈ aj
2 si aj est une boucle sur si
Définition 2.7.7. On définit l’ordre de si :
k
X
Ord(si ) = mij
j=1
sn
tel que :
0
si si 6∈ aj
mij =
1 si si ∈ aj
2 si aj est une boucle pour si
Définition 2.8.2. Soit Γ = (S, A) un graphe non orienté (boucles permises). La matrice
d’adjacence de Γ est :
s1 · · · sn
s1
..
. mij
sn
tel que :
0
si (si , sj ) n’existe pas
mij =
1 si (si , sj ) existe
Exemple 2.8.1. Soit le graphe qui modélise les ponts de Koningsberg :
6
AC représente les arrêtes du sous-graphe C
28 Chapitre 2. Graphes et arbres
s s s s
1 2 3 4
s1 0 1 0 1
s2 1 0 1 1
s3 0 1 0 1
s4 1 1 1 0
A B C D E F G H
A 0 1 0 1 1 0 0 0
B 1 0 1 0 0 1 0 0
C 0 1 0 1 0 0 1 0
M= D 1 0 1 0 0 0 0 1
E 1 0 0 0 0 1 0 1
F 0 1 0 0 1 0 1 0
G 0 0 1 0 0 1 0 1
H 0 0 0 1 1 0 1 0
Chapitre 2. Graphes et arbres 29
On calcule ensuite M 2 :
A B C D E F G H
A 3 0 2 0 0 2 0 2
B 0 3 0 2 2 0 2 0
C 2 0 3 0 0 2 0 2
M2 = D 0 2 0 3 2 0 2 0
E 0 2 0 2 3 0 2 0
F 2 0 2 0 0 3 0 2
G 0 2 0 2 2 0 3 0
H 2 0 2 0 0 2 0 3
Theorème 2.8.1. Si A est la matrice d’adjacence de Γ alors les coeficients aij de An est le
nombre de chemin de longueur n qui lient si à sj .
Démonstration. n
(2) X
mij = mik mkj
k=1
(p+1) (p)
On a ainsi que mij est le nombre total de chemin de longueur p + 1 car mik donne le nombre
de chemins possibles de longueur p.
Question 2.9.1. Peut-on dessiner sur la sphère un graphe simple avec 7 sommets et 16 arrêtes
sans que les arrêtes se croisent ?
On a aussi que K3,3 n’est pas planaire. En faisant le graphe bipartit faces-arrêtes, on trouve
les relations suivants :
• a ≥ 3f
• a ≤ 2a Pour K3,3 , on a : 2a ≥ 4f
• a = 16
• f = 11
mais 32 ≥ 33. On peut comparer une sphère à un plan en projettant chaque point de la sphère
par projection stéréographique.
Groupes
f ◦e=e◦f =f
f ◦ f −1 = f −1 ◦ f = e
Exemple 3.1.1 (Concept de symétrie). La propriété de symétrie est une propriété de groupe.
Ici, on dit que le cercle est plus symétrique que le carré car il existe plus de transformations
qui préserve le cercle que de transformations qui préserve le carré.
Fig. 3.1 – On dit que le cercle est plus symétrique que le carré car il existe plus de transfor-
mations qui préserve le cercle que de transformations qui préserve le carré.
31
32 Chapitre 3. Groupes
µ:G×X →X
Exemple 3.2.1. Soit G les matrices inversibles n × n. On a que G est un groupe. Soit X les
matrices n × n. Soit A ∈ G et B ∈ X. Soit µ une application telle que µ(A, B) = ABA−1 . On
montre alors que µ est une action de groupe :
1. évident
2. µ(A1 , µ(A2 , B)) = µ(A1 , A2 BA−1 −1 −1
2 ) = A1 (A2 BA2 )A1 = A1 A2 B(A1 A2 )
−1
= µ(A1 .A2 , B).
Exemple 3.2.2. Une autre action de groupes peut être les transformations euclidiennes du
plan.
7.8 ≡ 1[11]
5.9 ≡ 1[11]
3.4 ≡ 1[11]
Chapitre 3. Groupes 33
ap ≡ a[p]
Démonstration (Voir TD). Si a n’est pas premier avec p, comme p est un nombre premier,
alors a est un multiplie de p, donc a et ap ont le même reste nul dans la division par p donc
ap ≡ a[p]. Supposons donc a premier avec p, donc a n’est pas multiple de p. Démontrons d’abord
le résultat suivant :
(a + 1)p ≡ ap + 1[p]
La formule du binôme de Newton donne :
p p−1
(a + 1)p = Ckp ak = ap + 1 + Ckp ak
X X
k=0 k+1
p(p − 1)...(p − k + 1)
avec Ckp = donc k!Ckp = p(p − 1)...(p − k + 1). p divise k!Ckp or p premier
k! p
avec k! donc p divise Ck . Donc p divise (a + 1)p − ap − 1 par conséquent :
Il ne suffit plus que démontrer par réccurence que ap ≡ a[p] en utilisant la propriété précédente.
Supposons que l’on a : ap ≡ a[p] pour un certain rang a et démontrons que l’on a alors :
(a + 1)p ≡ a + 1[p]. On a :
(a + 1)p ≡ ap + 1p [p]
puisque p est premier. Or ap ≡ a(p) donc ap + 1 ≡ a + 1[p] donc (a + 1)p ≡ a + 1[p].
Démonstration. PGCD(a, p) = 1 ⇒ ∃(x, y) ∈ Z2 , xa + yp = 1 ⇒ xa ≡ 1[p]. Donc x = a−1
Les ensembles suivants sont des groupes :
• (R, +), (R\{0}, .)
• (Z, +)
• (C, +), (C\{0}, .)
• (Q, +), (Q\{0}, .)
• Soit V un espace vectoriel alors (V, +) est un groupe
Les groupes de tresses.
La tresse identité :
34 Chapitre 3. Groupes
La tresse inverse :
{µ(g, x), g ∈ G}
Theorème 3.2.2. Deux orbites différentes sont disjointes. C’est-à-dire que si θ(x) ∩ θ(y) 6= ∅
alors θ(x) = θ(y).
3.3 Sous-groupes
Définition 3.3.1. H ⊂ G est un sous-groupe si et seulement si :
1. h1 ∗ h2 ∈ H si h1 , h2 ∈ H
2. h−1 ∈ H si h ∈ H.
Remarque. 1. eG ∈ H
2. (H, ∗) est lui-même groupe.
Définition 3.3.2 (Ordre d’un groupe). L’ordre d’un groupe est le nombre d’éléments dans le
groupe. Soit G ce groupe alors on note Ord(G) l’ordre de G.
Theorème 3.3.1 (Théorème de Lagrange). L’ordre d’un sous-groupe divise l’ordre d’un groupe.
H ×G→G
(h × g) 7→ h ∗ g
Démonstration (Théorème de Lagrange). (1) Les orbites de cette action ont toutes le même
nombre d’éléments = card(H).
Chapitre 3. Groupes 35
θ(g) → H
f 7→ f ∗ g −1
[
⇒ card(θ(g)) = card(H). On a G = θ(g).
g∈G
g1 · · · · · · · · · · · · → θ(g1 )
θ(gi1 )
g2 · · · · · · · · · · · · → θ(g2 )
.. .. θ(gi )
2
G: . . , . disjoints
.. ..
.
.
. .
θ(g )
in
gn · · · · · · · · · · · · → θ(gn )
k
[
θ(gij ) = G θ(gij ) 6= θ(gin ) si j 6= n
j=1
Or card(gi1 ) = card(H)
······ θ(gi1 ) · · · · · ·
..
. k
······ θ(gik ) ······
| {z }
card(H)
card(H) × k = card(G).
f :G→K
est un homomorphisme si :
1) f (g1 ∗ g2 ) = f (g1 ) ◦ f (g2 )
2) f (g −1 ) = (f (g))−1
K→G
Exemple 3.4.1.
0 1 a b
Z2 : 0 0 1 G: a a b
1 1 0 b b a
Alors G est isomorphe à Z2 :
G→Z
f:
(a, b) 7→ (0, 1)
est un isomorphisme.
Ker f : {g ∈ G, f (g) = eK }
k ∈ Im f ⇒ ∃g ∈ G, f (g) = k
k −1 = f (g)−1 = f (g −1 )
f : G → K homomorphisme
⇒ g1 ∗ g2−1 = eG ⇒ g1 = g2 .
Exemple 3.4.3.
+ (0, 0) (1, 0) (0, 1) (1, 1) + 0 1 2 3
(0, 0) (0, 0) (1, 0) (0, 1) (1, 1) 0 0 1 2 3
Z22 : (1, 0) (1, 0) (0, 0) (1, 1) (0, 1) Z4 : 1 1 2 3 0
(0, 1) (0, 1) (1, 1) (0, 0) (1, 0) 2 2 3 0 1
(1, 1) (1, 1) (0, 1) (1, 0) (0, 0) 3 3 0 1 2
Z22 n’est pas isomorphe à Z4 car il n’existe pas de sous-groupe d’ordre 2 pour Z4 .
Définition 3.4.3. Soit G un groupe, g ∈ G, < g >= {g k , k ∈ Z} ⊂ G. < g > est un
sous-groupe (commutatif) engendré par G.
Notation. Ord(< g >) = ordre de l’élément g.
Démonstration. On peut voir g k comme g ◦ g ◦ ... ◦ g . Donc :
| {z }
k fois
– g k − g m = g k+m ∈< g >
– (g k )−1 = g −k ∈< g >.
Fig. 3.2 – x ∼ y
Démonstration. On monte que ([~x + ~y ] =)[~x + w~1 ] + [~y + w~2 ] = [~x + w~1 + ~y + w~2 ] avec
w~1 , w~2 ∈ W . Mais w~1 + w~2 ∈ W donc l’égalité est vérifiée.
Proposition 3.5.2. On peut vérifier que V /W = V / ∼ a une propriété d’espace vectoriel.
Proposition 3.5.3. Si (G, ∗) groupe et H C G, on peut munir G/H d’une structure de groupe
de façon naturelle. Cela veut dire que si g1 , g2 ∈ G alors :
Démonstration. Si h1 , h2 ∈ H :
?
|g1 ∗ h1 ](= [g1 ]) ◦ [g2 ∗ h2 ](= [g2 ]) = [g1 ∗ h1 ∗ g2 ∗ h2 ] = [g1 ∗ g2 ]
g1 ∗ g2 ∗ h = g1 ∗ h1 ∗ g2 ∗ h2 (3.1)
g −1 hg = gh0 ⇔ hg = gh0
(3.1) = g1 ∗ g2 ∗ h01 ∗ h2 = g1 ∗ g2 ∗ h
On a donc vérifier que l’opération de la Proposition 3.5.3 est bien définie. On montre en suite
les propriétés de groupe :
1. ([g1 ] ◦ [g2 ]) ◦ [g3 ] = [g1 ∗ g2 ] ◦ [g3 ] = [(g1 ∗ g2 ) ∗ g3 ] = [g1 ∗ (g2 ∗ g3 )] = [g1 ] ◦ ([g2 ] ◦ [g3 ])
2. [e] ◦ [g] = [e ∗ g] = [g] et [g] ◦ [e] = [g ∗ e] = [g]
3. [g]−1 = [g −1 ] ? [g]−1 ◦ [g] = [g −1 ] ◦ [g] = [g −1 ∗ g] = [e].
Theorème 3.5.4. H < G est distingué si et seulement si il est le noyau d’un homomorphisme
de groupes :
f :G→K
Ker f = {g ∈ G | f (g) = eK }
Démonstration. A) Soit f : G → K un homomorphisme et H := Ker f = {g ∈ G | f (g) =
eK }
1) On montre alors que H est un sous-groupe : c’est-à-dire si h1 , h2 ∈ H, i lfaut montrer
que h1 ∗ h2 ∈ H et que h−1 ∈ H.
Donc h1 ∗ h2 ∈ Ker f = H et :
f : G → G/H
g 7→ [g]
?
1) f (g1 ∗ g2 ) = f (g1 ) ◦ f (g2 )
f : B3 → S3
est un homomorphisme et :
Exemple 3.5.4. Soit H < G, on appelle indice de H (dans G), le nombre de classes latérales.
Groupes cycliques Les groupes cycliques sont les groupes (Zn , +) = {0, ..., n − 1} dont
l’addition des éléments se fait modulo n.
e 7→ 0, g 7→ 1, g 2 7→ 2
ou plus généralement,
∀k ∈ 1, ..., n − 1, g k 7→ k
Chapitre 3. Groupes 41
1) Z4 →
− Z6 : il existe un homomorphisme non-trivial. On prend l’élément 1 dans Z4 , il est
f
d’ordre 4. On cherche alors des éléments d’ordre 1, 2 ou 4 dans Z6 . Il n’existe pas des
éléments d’ordre 4 dans Z6 . Si on prend un élément d’ordre 1, on a un homomorphisme
trivial. Soit un élément d’ordre 2 dans Z6 (cela correspond au 3 car 3 + 3 = 0). On a alors
l’homomorphisme non-trivial suivant :
0→0
1→3
f:
2→0
3→3
et on vérifie que f (a + b) = f (a) + f (b).
Question 3.6.1. Existe-il un homomorphisme injectif de Z4 à Z6 ?
2) Z4 → Z5 . Si g ∈ Z4 , g 4 = e ⇒ f (g)4 = e mais le seul élément de Z5 qui vérifie cela, est 0.
f (g) = 0. Tout est envoyé sur 0 donc l’homomorphisme est trivial.
Proposition 3.6.4. Il existe un homomorphisme non-trivial entre Za → Zb si PGCD(a, b) 6=
1.
3) Z6 → S3
42 Chapitre 3. Groupes