These PDF
These PDF
These PDF
THESE
Présentée devant
Par
Badr ASSOULI
Résumé
Je ne saurais oublier tous ceux qui, de près ou de loin, par leur compétence, leur aide
technique et leurs conseils ont contribué à la réalisation de ce travail. Que MM R.
DIEMIASZONEK, R. DI FOLCO et Mme E. ECCIDIO veuillent accepter l’expression de ma
vive gratitude.
J’adresse également mes remerciements à tous les chercheurs et à mes compagnons de thèse
qui, de près ou de loin m’ont aidé par leur compétence technique et leur amitié :
F. BELLENGER, C. MONDIBIDE, Y-P. KIM, A. SAAOUDI, Z.A. AIT CHIKH et
B. TRACHLI.
SOMMAIRE
INTRODUCTION
CHAPITRE IV : ELECTROPOLYMERISATION
DU 2-MERCAPTOBENZIMIDAZOLE SUR SUBSTRATS D’ALLIAGE
CUIVRE-ZINC (60/40)
ANNEXES
INTRODUCTION
Les alliages de cuivre et de zinc portent le nom de laitons. Ils forment une grande série
d'alliages ayant de bonnes propriétés mécaniques associées à une bonne résistance à la
corrosion. Ils offrent une large gamme de propriétés intéressantes qui dépendent de la
concentration en zinc. Néanmoins, ces alliages subissent, dans certain cas, une corrosion
sélective. Lors de cette corrosion, le zinc est le siège d'une réaction anodique, alors que le
cuivre est le siège de la réaction cathodique. Les produits de corrosion forment une couche
poreuse et friable de cuivre. La susceptibilité de ces alliages vis-à-vis de cette corrosion
augmente avec la teneur en zinc. Les alliages cuivre-zinc (70/30) et (60/40) (laiton jaune) sont
très sensibles à cette corrosion, alors que, les alliages (85/15) (laiton rouge), le sont beaucoup
moins.
Parmi les techniques de contrôle non destructif, l’une d’entre elle, l’émission acoustique, a
montré de fortes potentialités pour les études, en laboratoire et sur site industriel, des
phénomènes de corrosion. Ainsi, depuis quelques années, des tests d’émission acoustique sont
couramment réalisés dans certaines industries. L’intérêt de cette technique n’est donc plus à
démontrer.
L’objet de ce travail est d’étudier, par la technique d’émission acoustique couplée aux
méthodes électrochimiques, d’une part, le mécanisme de corrosion de l’alliage cuivre-zinc
(60/40) en milieu chloruré neutre et alcalin, et d’autre part, le pouvoir protecteur du
2-mercaptobenzimidazole (MBI) et de son film polymère poly(2-mercaptobenzimidazole)
(p-MBI) préparé par oxydation anodique de ce composé MBI sur cet alliage.
8
Introduction
Dans le cinquième chapitre, nous avons examiné et comparé l’effet direct du MBI, en tant
qu'inhibiteur, et de son film polymère (p-MBI) préparé par électropolymérisation du MBI, en
milieu ammoniacal chloruré (pH 9,2) et en milieu salin. L’émission acoustique couplée aux
méthodes électrochimiques (potentiodynamiques et spectroscopie d’impédance
électrochimique) a été également utilisée pour cette étude.
9
Etudes bibliographiques
CHAPITRE I
ETUDEBIBLIOGRAPHIQUE
10
Etudes bibliographiques
L'alliage cuivre-zinc le plus répandu est l’alliage 60/40. Il est généralement utilisé en fonderie
et convient particulièrement à la coulée en coquille. Cet alliage présente une excellente
ductibilité aux températures de déformation à chaud et existe dès lors aussi à l'état forgé par
extrusion et laminage à chaud. Parmi les applications de cet alliage on note les échangeurs
thermiques et les plaques tubulaires des condenseurs des centrales thermiques.
Le processus de corrosion est le résultat des réactions intervenant entre un métal et son
environnement. En milieux aqueux, les phénomènes de corrosion des métaux et alliages sont
principalement de nature électrochimique : un échange de charges électriques libres
(électrons) a lieu à l'interface métal/électrolyte. Cet échange implique obligatoirement l'action
simultanée de deux réactions élémentaires : réaction anodique (oxydation) et réaction
cathodique (réduction). Les deux réactions élémentaires se passent en même temps et avec la
même vitesse. Ainsi les principes d’électroneutralité et de conservation de la matière sont
respectés.
11
Etudes bibliographiques
Pourbaix [1] a montré, à partir des données thermodynamiques, que le comportement d’un
métal dans un système simplifié tel que l’eau à 25°C peut être prévu à l’aide du tracé des
diagrammes potentiel-pH. Dans le cas du zinc et du cuivre, les diagrammes potentiel-pH des
systèmes zinc-H2O et cuivre-H2O à 25°C font apparaître trois domaines (Fig.I-1 et I-2) :
12
Etudes bibliographiques
Contrairement au zinc, l’existence d’un domaine de stabilité du cuivre commun avec celui de
l’eau fait apparaître le caractère noble du métal. En présence d’oxydants, il est attaqué en
milieu acide ou fortement alcalin, par contre il est passivé en solutions sensiblement neutres
ou légèrement alcalines. En présence d’oxygène dissous, le cuivre se recouvre d’oxydes. Cette
couche d’oxyde devient poreuse de couleur brune-verte. Une oxydation prolongée rend le
cuivre vulnérable à la corrosion [1].
En milieu ammoniacal et en présence de sels ammoniacaux, les ions Cu+, Cu2+ et Zn2+
forment des complexes très stables. Le domaine de corrosion du cuivre et du zinc sont
considérablement plus étendus comme le montre la figure I-3 ; les domaines de passivité
disparaissent presque totalement et les limites supérieures des domaines d’immunité sont
ramenés à des tensions plus basses (figure I-3). Ce milieu provoque donc une forte dissolution
du cuivre et du zinc.
En ce qui concerne le cuivre, sa dissolution est représentée par les réactions (1,2) [3-6] :
Cu + 2NH3 ⎯→ Cu(NH3)2+ + 1e- E° = -0,1015 V/ENH (1)
2Cu(NH3)2+ + 1/2O2 + H2O + 6NH3 ⎯→ 2Cu(NH3)52+ + 2OH- pk = 0,251 (2)
13
Etudes bibliographiques
la présence des ions chlorure dans le milieu peut conduire à la formation des complexes et
notamment le complexe CuCl2- suivant les réactions (3,4) [7]:
D’autres formes de complexe peuvent également exister dans ce milieu, les complexes
hydroxylés, Cu2(OH)22+, Cu2(OH)3- et Cu(OH)42- [1].
Par contre, pour le zinc, les complexes les plus dominants sont Zn(NH3)42+ et Zn(OH)42-
14
Etudes bibliographiques
0,6
0,5
(b)
0,4 2+
Cu(NH 3 ) 5 (b)
0,2 CuO 0,0
2-
CuO 2
0,0 2+
E (V ENH )
Zn(NH 3 ) 4
E (V ENH )
-0,5 Zn(OH) 4
2-
-0,2 +
Cu(NH 3 ) 2 (a)
-0,4 -1,0
-1
Cu 10
-0,6
-1,5 10
-6
-0,8
(a)
Zn
-1,0 -2,0
12 13 14 15 12 13 14 15
pH pH
Figure I-3 : Diagramme d’équilibre potentiel-pH des système :
(a) Cu-NH3-H2O et (b) Zn-NH3-H2O , à 25°C [5]
En effet, cette explication est trop simpliste, elle tient compte seulement des potentiels
d'abandon de chaque métal à l’état "brut". On souligne aussi que le domaine de passivation du
zinc est très sensible à la nature du milieu : la présence éventuelle de gaz carbonique,
d'anhydride sulfureux dissous, de l'élévation de température, du manque d’aération, de la
stagnation et de la présence de chlorure sont autant de facteurs aggravant la dézincification
des alliages cuivre-zinc.
15
Etudes bibliographiques
Dans la littérature deux mécanismes ont été proposés pour décrire la corrosion des alliages
cuivre-zinc [6,8-12] :
Ce mécanisme a été proposé initialement par Pickering [12] à partir d'observations sur un
alliage Au-Cu pour lequel il n’a pas pu mettre en évidence la dissolution puis le redépôt de
l'or. Il a été confirmé par la suite avec d'autres alliages à base de cuivre [8], en particulier avec
un alliage Cu-Mn pour lequel Keir et Pryor ont observé l'attaque sélective du manganèse [13].
Dans le cas des alliages Au-Cu d'autres mécanismes de corrosion sélective ont été proposés.
Burzynska, par exemple, signale des mécanismes faisant appel à la diffusion superficielle
d'atomes métalliques selon un processus de percolation ou de germination et croissance
superficielle d'îlots d'or [10].
Dans le cas des alliages cuivre-zinc, la dissolution sélective du zinc ne nécessite pas
obligatoirement la présence d'oxygène puisque la réaction directe du zinc avec l'eau est
possible avec un dégagement d'hydrogène. La présence d'oxygène ne peut qu'accélérer le
mécanisme en introduisant une réaction cathodique supplémentaire accompagnée de
formation d'oxyde de cuivre poreux et conducteur permettant ainsi la poursuite de la réaction.
En effet, dans une solution aérée, la dissolution de l’alliage Cu-Zn est accompagnée d’une
rapide formation de l’ion cuivreux (Cu+) [14,15], provoquant ainsi une accumulation du
composé Cu(I) à la surface. Le film formé à base de Cu(I) est instable et se transforme en
16
Etudes bibliographiques
Cu(II) plus stable avec une déposition du Cu à la surface de l'alliage [15-17]. Cette réaction
est favorisée en présence d’oxygène et conduit à la formation d’oxyde cuivreux (Cu2O) [16] :
8 Cu(I) + O2 ⎯⎯⎯⎯→ 2 Cu2O + 4 Cu(II) (7)
Cu2O représente la forme stable de l’espèce Cu(I) dans une solution aérée, sa présence est
responsable à la fois de la passivité de l’alliage et du déplacement de la réaction [15-19]
Cu(II) + Zn ⎯⎯⎯⎯→ Zn(II) + Cu (8)
En milieu ammoniacal, les réactions anodiques qui peuvent se produire à la surface au cours
de la corrosion des alliages cuivre-zinc sont [1,3,5] :
L’ion complexe cuivreux est instable en présence d’oxygène, il s’oxyde en ion cuivrique
selon la réaction :
17
Etudes bibliographiques
En effet, Badawy et al. [18] ont montré que la dissolution sélective du zinc dans l’alliage
cuivre-zinc α, dans un milieu chloruré, est limitée par la diffusion des atomes de zinc vers
l’interface. Zou et al [20] ont trouvé une relation entre la vitesse de dézincificatin et celle de la
production des lacunes issues par le départ des atomes de zinc vers la surface, qui se fait sous
contrôle diffusionel. En milieu ammoniacal, de nombreux auteurs ont mesuré des contraintes
résiduelles provoquées par cette dézincification dans le cas de la corrosion sous contrainte [6]
et dans le cas de la corrosion sélective [6,9]. En effet, le volume molaire d'un alliage change
avec sa composition. Par conséquent, chaque changement de composition dans la zone de
diffusion de l’alliage qui a subi une dissolution sélective, induit un champ de contraintes
superficielles. La déformation est élastique lorsque les contraintes sont faibles, elle devient
plastique si les contraintes dépassent une valeur critique. Ces déformations génèrent des
boucles de dislocations qui peuvent démarrer à partir de la surface ou dans les régions où les
alliages sont plus fragiles. La diffraction des rayons X est particulièrement bien adaptée pour
les études de ce type de problèmes, puisqu’elle prend comme jauge de déformation la distance
interréticulaire dhkl, dont les variations de longueur sont imposées par les contraintes [21-23].
Cette déformation (ε) est donnée par dérivation de la loi de Bragg : ε = -1/2 cotg θo ∆2θ
Les alliages monophasés à forte teneur en zinc, ainsi que les alliages biphasés sont très
sensibles à ce mode d'attaque. La présence du fer et/ou du manganèse dans l'alliage accélère le
processus [8]. La présence du plomb (1,8 à 3,5%) améliore nettement la résistance de l’alliage
cuivre-zinc à la corrosion en présence de Cl- et SO42- [18]. Une solution simple et efficace
consiste donc à abaisser la teneur en zinc de l'alliage jusqu'à des valeurs inférieures à 15% en
poids. Industriellement, on utilise aussi de faibles additions d'étain (#1%), de phosphore,
d'antimoine ou d'arsenic (de 0,05 à 0,1%) (amirauté), très bénéfiques en particulier pour les
alliages monophasés. L'arsenic est certainement "l'inhibiteur" le plus efficace et le plus utilisé
(0,05% dans l’alliage cuivre-zinc amirauté contenant 1% d'étain) ; selon certains auteurs, une
teneur même faible serait suffisante pour permettre la formation d'une fine couche d'éléments
18
Etudes bibliographiques
redéposés, bloquant ainsi la dissolution du zinc [24]. D'autres mécanismes ont aussi été
proposés [8]. Cependant on ne comprend toujours pas pourquoi l'arsenic, le phosphore ou
l'antimoine ont un rôle favorable, alors que le bismuth, pourtant proche chimiquement,
accélère la dézincification de l'alliage Muntz [8].
L’étude de la corrosion des matériaux par EA peut être analysée d’un point de vue
macroscopique et d’un point de vue microscopique. En effet, les processus irréversibles
d’amorçage de la corrosion sont des sources d’EA (microscopiques). Quant à la propagation
de cette corrosion, elle est souvent associée à un événement macroscopique détectable par
EA.
Dans la littérature, parmi les divers cas de corrosion étudiés par EA, on trouve la propagation
des fissures [25], la corrosion généralisée [26], la corrosion abrasion [27], la corrosion sous
contraintes [28], la fragilisation par hydrogène [29], la corrosion par piqûre [30], la corrosion
feuilletante [31-33], la corrosion des alliages cuivre-zinc [34] et la corrosion des armatures du
béton armé [35]. L’analyse fréquentielle et le traitement de certains paramètres acoustiques,
ont permis de caractériser ces phénomènes d’endommagement et d’évaluer l’importance de
leur évolution [25-35].
19
Etudes bibliographiques
Un phénomène ne peut être étudié par EA que si des ondes ultrasonores sont générées lors de
son amorçage ou sa propagation. Dans le cas des alliages de cuivre, à notre connaissance, mis
à part notre étude [34], aucun travail n’a fait le lien entre l’EA et la dissolution sélective.
Néanmoins, plusieurs travaux montrent le rôle qui peut jouer la dézincification d’une part,
dans le cas de l’amorçage et la propagation des fissures lors de la corrosion sous contrainte
[27,36] ou transgranulaire, et d’autre part, pour la formation des pores sur la surface de ces
alliages qui peuvent induire des contraintes supplémentaires [37].
Chatterjee et al. [25] ont observé des signaux d’émission acoustique (Tension efficace RMS)
durant la fissuration de la phase α et de la phase α,β de l’alliage Cu-Zn, dans une solution de
nitrate de mercure et dans une solution ammoniacale. Des signaux d’EA ont été détectés
durant l’amorçage et à la propagation des fissures.
Dans les nitrates du mercure, des pics (VRMS) qui ont apparu à hautes fréquences, ont été
attribués à la formation des fissures. Ces pics disparaissent après un certain temps, du fait que
l’extension de chaque fissure est limitée par la relaxation des contraintes locales.
Par ailleurs, en milieu mercureux, une activité acoustique a été observée à hautes fréquences,
plus discrète comparée au milieu HgNO3. L’observation visuelle a montré une parfaite
corrélation entre l’activité acoustique et la propagation de la fissure.
Newman et Sieradzki [36] ont corrélé l’émission acoustique à la corrosion sous contrainte
transgranulaire de la phase α. Ils ont montré le rôle de la couche dézincifiée dans l’amorçage
de la fissure qui se propage ensuite dans la matrice.
La figure I-4 montre les amplitudes des signaux acoustiques détectés en fonction du temps
lors de la corrosion sous contrainte transgranulaire CSCTG de la phase α dans une solution de
NaNO3 1M, en appliquant un potentiel de 0 VECS.
20
Etudes bibliographiques
50
Amplitude (dB)
40
30
20
10
0
0 10 20 30 40 50 60
Temps (s)
Figure I-4 : Amplitude de l’activité acoustique en fonction du temps lors de la CSCTG,
seuil 24 dB [36]
Les travaux de recherche publiés pendant les quinze dernières années recensent plusieurs
dizaines d'inhibiteurs de la corrosion des alliages Cu-Zn (Tableau I-1). La très grande variété
des produits, des milieux étudiés (acides, neutres ou alcalins, aérés ou désaérés) et des modes
opératoires rend difficile leur systématisation. La classification des inhibiteurs par leur mode
d'action et leur mécanisme de réduction de la vitesse des réactions électrochimiques s'avère
plus adaptée et pertinente. Lorenz et Mansfeld [38] proposent une classification en deux types
d'inhibition : inhibition d'interface et inhibition d’interphase.
21
Etudes bibliographiques
Inhibition 0 ≤ ε (θ) ≤ 1
(15)
Stimulation ε (θ) < 0
Ce mode d'inhibition est particulièrement observé dans des milieux acides où la dissolution du
métal est très active avec la libération de produits de corrosion en solution.
22
Etudes bibliographiques
i - (t) et i - , inh (t) représentent respectivement, les densités de courant cathodique mesurées à
potentiel constant et aux conditions hydrodynamiques bien définies, en absence et en présence
d’inhibiteur.
Le benzotriazole (BTA) est un des inhibiteurs organiques les plus utilisés. La première
utilisation du benzotriazole remonte à Poter en 1947 [39]. Le mécanisme de son action et la
nature des films protecteurs formés a fait l'objet de plusieurs recherches. La majorité des
travaux affirme la formation d'un film chimisorbé sur le cuivre lors de son contact avec la
solution corrosive. Il a été admis que la présence d’une couche d’oxyde Cu2O sur la surface
métallique est un facteur précurseur nécessaire pour la formation et la propagation du
complexe Cuivre-BTA. Chadwick et Hashemi [40] ont étudié l’adsorption du BTA sur le
cuivre et ses alliages par spectroscopie du photo-électron X (XPS). Ils ont mis en évidence la
formation d’un complexe Cu (I)-BTA sur le cuivre et ses alliages. L'action inhibitrice de ce
composé est attribuée à la formation d'un complexe polymère, semi-perméable [Cu (I)-BTA]n
à la surface du métal, qui renforce le film d'oxyde cuivreux normalement présent à la surface.
En milieu chloruré, Modestov et al. [41] proposent le mécanisme suivant pour la formation du
Cu-BTA :
Cu + 2Cl- ←⎯→ CuCl2- + 1e- (17)
23
Etudes bibliographiques
D'après Sutter et al. [42] et Roberts [43], le complexe cuivrique Cu(II)-BTA existe aussi dans
le film d'inhibiteur, mais il paraît qu'il est moins protecteur que le complexe cuivreux [44].
D'après Lewis [45] le BTA ne forme plus de complexe avec le cuivre lorsque sa concentration
est inférieure à 5.10-3M. II n'agit plus que par adsorption, et en présence d'ions Cl- dont
l'adsorption est également très facile sur les surfaces métalliques, le BTA ne joue plus un rôle
inhibiteur marqué.
Le mécanisme par lequel le complexe est formé peut être soit une réaction de surface /
électrolyte, soit une réaction dans la solution suivie par une précipitation sur la surface. Une
des questions soulevées concerne la stœchiométrie du complexe, à savoir le nombre d'atomes
de cuivre par molécule de BTA. L'analyse par photo-émission du film formé par évaporation
du benzotriazole à 100°C sur du cuivre, montre que deux atomes de ce dernier sont liés par
une molécule de BTA [46,47]. D'un autre côté, Nilsson qui a formé un film de BTA dans des
solutions désaérées de NaCl 0.5M additionnées du BTA sur du cuivre nu ou des oxydes de
cuivre, a identifié par spectroscopie d'absorption infrarouge une stœchiométrie 1/1 [48].
Cotton [49] a constaté que le film Cu-BTA agit comme inhibiteur de la réaction de réduction
d'oxygène dans les solutions neutres. En milieu acide, ce film agit comme barrière physique
contre la dissolution anodique et inhibe à la fois les réactions de réduction de l'hydrogène et
de l'oxygène [50]. Ces résultats ont été confirmés par Altura et Nobe [51,52] en étudiant la
réaction de dégagement d'hydrogène sur le cuivre dans une solution d'acide sulfurique, en
présence du BTA.
Dans l'acide sulfurique 2M, Otieno a montré que le (N.N-bis (hydroxyéthyle) aminométhyte)-
benzotriazole (BTLY) présente le même pouvoir inhibiteur que le benzotriazole sur la
corrosion du cuivre [53]. Otieno et col.[53] ont étudié l'effet de ce composé sur la corrosion
de l’alliage cuivre-zinc 60/40 dans une solution de H2SO4 0.5M à 30°C. L'efficacité
inhibitrice est obtenue à 5.10-4M du BTLY, elle est évaluée à 63,1%, du même ordre que celle
obtenue par le BTA dans les mêmes conditions. Les analyses de la solution ont montré que le
BTLY n'inhibe pas la dézincification de l’alliage cuivre-zinc.
H. Shih et coll [54] ont étudié l'effet du benzotriazole sur l'alliage 70Cu-30Zn soumis à une
corrosion sous-contrainte en milieu NaF à 20°C. Dans cette étude ils ont montré que :
24
Etudes bibliographiques
L’analyse de ces données bibliographiques montre un grand nombre de travaux relatifs aux
inhibiteurs d’interface. Parmi ces travaux, on trouve les études réalisées par P. Gupta et al.
[55] sur l’effet inhibiteur de quelques composés “ Azoles ” lors de la corrosion de l’alliage
70Cu-Zn en milieu ammoniacal. Ces auteurs montrent que ces composés s’adsorbent à la
surface de l’alliage suivant l’isotherme de Langmuir et que l’ordre de leur efficacité
inhibitrice contre la corrosion et la dezincification est la suivante :
Dans les molécules de ces inhibiteurs, l’atome d’azote est un centre réactif qui forme des
complexes avec les ions métalliques du cuivre. Le complexe Cu(I) s’oxyde rapidement pour
former le complexe Cu(II) plus stable. En effet, l’action du BTA, dans le cas de la corrosion
de l’alliages 70Cu-Zn en milieu ammoniacal, la dezincification n’est pas totalement arrêtée,
par contre, le 2-MBT inhibe mieux la dissolution de cet alliage, puisqu’il possède deux atomes
polaires, le soufre et l’azote. Quant au BIM, il présente une inhibition efficace à la fois de la
corrosion et de la dézincification de l’alliage 70Cu-Zn dans une solution 13,4N NH4OH.
Cet inhibiteur est largement utilisé pour la protection du cuivre et de ses alliages, son
mécanisme d’adsorption [56], montre une couche chimisorbée lors d’une simple immersion
du cuivre dans une solution aérée contenant ce dernier. En effet, le BIM forme tout d’abord
des ligands avec l’atome de cuivre via les azotes du pyridine (adsorption latérale) pour former
le complexe Cu(0)BIMH; comme la solution est aérée, ce complexe s’oxyde et se déprotonne
pour former le bis(benzimidazolato)cuivre(II).
25
Etudes bibliographiques
O2 O2 O2
+ -
BIMH + Cu(0) Cu(0)BIMH Cu BIM Cu2+ (BIM)2-
Par ailleurs, l’application de la voltamètrie cyclique sur une électrode de cuivre immergée
dans une solution aérée d’acétate contenant 0.05 M de cet inhibiteur (BIM) conduit à une
diminution des densités de courant en fonction de l’augmentation du nombre de cycle. Cette
diminution de la densité de courant résulte d’une réaction chimique à l’interface métal /
solution qui entraîne la formation d’un film compact et isolant. Ce dernier inhibe l’oxydation
du cuivre et anoblit son potentiel. En effet, le BIM est un acide faible (pKa 13,2), il se
déprotone en milieu aqueux pour former le BIM- suivant la réaction :
N N
- + H+
Schéma 1 N N
H
ce dernier réagit avec les cations cuivreux pour former Cu+BIM- à la surface du cuivre. Par
ailleurs, l’effet de l’agitation active la formation d’un polymère infini dans lequel l’anion
benzimidazolato (BIM -) peut constituer le monomère de pontage (Schéma 2) du fait qu’il
possède deux sites de coordination.
Schéma 2 + -- N +
N +
Cu N Cu -- N Cu
N -- N
2+
Cu
Schéma 3
N -- N
26
Etudes bibliographiques
Bag et al. [59] ont étudié l'inhibition de la corrosion de l’alliage cuivre-zinc 70/30 dans une
solution d'ammoniaque 1M par le 2-aminobenzimidazole (2-ABZ). Ils ont montré que ce
composé agit comme inhibiteur mixte en affectant les réactions anodique et cathodique. Son
efficacité augmente avec la concentration, la température et la durée d'immersion, et atteint
une valeur de 94% à l0-3M après 144 h d'immersion dans une solution maintenue à 303°K.
Cette protection est due à la formation d'un film de complexes Cu(II)-ABZ et Zn(II)-ABZ qui
bloque les sites des réactions de la corrosion.
Dans le même contexte Gupta et col. [61,62] ont examiné l'effet inhibiteur du BIM, BTA et
2MBT (2-mercaptobenzotriazole) sur la corrosion de l’alliage cuivre-zinc 70/30 dans l'acide
sulfurique à 1%. Les résultats obtenus permettent de classer ces inhibiteurs selon l'ordre
d'efficacité décroissant suivant : MBTA > BTA > BIM
Le Tolyltriazole (TTA), agit par formation d'un film qui inhibe à la fois les réactions anodique
et cathodique du processus de corrosion [63]. Selon les même auteurs, ce film est formé d'une
monocouche mince de complexe Cu(TTA). O'Neal et Borger [64] ont fait une étude
27
Etudes bibliographiques
comparative entre l'effet du BTA et du TTA sur quelques alliages de cuivre. L'analyse de ces
travaux montre que les deux composés présentent le même pouvoir inhibiteur qui est
indépendant du pH pour des valeurs variant entre 6,5 et 7,5. Dans un autre travail, ces mêmes
auteurs [65] ont constaté que la présence du chlore n'affecte pas les propriétés inhibitrices du
BTA et du TTA par contre il détruit celles du mercaptobenzothiazole (MBT). L'étude de l'effet
inhibiteur du BTA et du TTA sur l'alliage Cu-Zn montre que le film formé en présence du TTA
est très mince mais plus hydrophobe que celui formé avec le BTA [66]. Cette différence
d'épaisseur est attribuée aux effets stériques liés au groupement méthyle du TTA qui empêche
la superposition des plans de polymères Cu-TTA. Ces deux composés doivent, en partie, leur
pouvoir inhibiteur à la stabilisation de l'ion cuivreux par le cycle triazole. Par ailleurs, une
étude comparative menée sur le BTA et le TTA a montré quelques différences de
comportement [67]. Ainsi, l'épaisseur du film d'oxyde superficiel dans les deux cas est
sensiblement identique; et le pouvoir protecteur du TTA est plus faible que celui du BTA.
D'après Hollander et May [68], le film du BTA se dégrade après une centaine d'heures tandis
que le film du TTA n'est pas du tout affecté pendant toute la durée d'essai.
Par ailleurs Gad-Allah et al. [73] ont étudié l'inhibition de la corrosion d'un alliage
67Cu-33Zn dans HCI 0.1M, par une série de composés de la famille aminopyrazole. Les
résultats obtenus montrent que ces composés agissent principalement comme des inhibiteurs
cathodiques. L'influence des groupements substitués sur l'efficacité inhibitrice a été expliquée
en se basant sur les valeurs de la densité électronique mesurée sur le cycle du pyrazole. Ainsi
ils ont pu montrer que l'efficacité inhibitrice augmente avec l'augmentation de la densité
électronique.
28
Etudes bibliographiques
Healy et al. [75], ont entrepris l'étude de l'effet inhibiteur des amines alkylées en milieu NaCl
4% sur la corrosion d'un alliage Cu-Ni ou du cuivre à l'aide d'électrode à cylindre tournant.
Ces travaux, menés à l'aide de techniques stationnaires de l'étude du transport (relevé du
courant diffusionnel en fonction de la vitesse de rotation de l'électrode ) mettent en évidence
l'effet barrière de diffusion engendré par le dépôt d'un film d'amine sur la surface métallique.
Lafont et aI. [76] ont réalisé des mesures électrochimiques pour caractériser le comportement
de l’alliage cuivre-zinc amirauté dans une solution de chlorure de sodium 0,5 M en l'absence
d'inhibiteur et en présence d'un mélange d'amines à longue chaîne et de dérivés thiazolés.
Cette formulation est utilisée pour le traitement des eaux des circuits de refroidissement. Les
courbes courant-tension stationnaires et les diagrammes d'impédance électrochimique ont été
obtenus avec une électrode tournante. Les essais électrochimiques ont montré que l'effet
inhibiteur est d'autant plus marqué que la concentration augmente. Une légère diminution de
la protection de la surface de l’alliage cuivre-zinc amirauté a été observée avec
l'augmentation du temps de maintien au potentiel de corrosion. Pour la concentration de 0,1
mg/l l'action inhibitrice des dérivés thiazolés n'a pas été clairement mise en évidence. Ainsi, la
protection contre la corrosion des circuits de refroidissement en alliage cuivre-zinc amirauté
avec le mélange est apportée principalement par les alkylamines. Celles-ci forment un film
compact très protecteur à la surface de l'électrode. Pour des valeurs de concentration plus
importantes, l'addition de 0,5 mg/l de dérivés thiazolés à 5 mg/l d'alkylamines améliore la
protection du matériau.
Zucchi et aI. [77] ont étudié l'action inhibitrice de certains composés organiques de la famille
de la quinoline sur l'alliage Cu-21Zn-2A1 dans une solution de HCl 2M. Les résultats obtenus
par perte de poids montrent que ces inhibiteurs sont efficaces et présentent une efficacité
inhibitrice supérieure à 90%. Ils ont montré aussi que pour certains composés on assiste à une
dissolution sélective de l'alliage, ceci a été expliqué par la tendance de ces composés à former
des complexes insolubles avec le cuivre.
Récemment Aries et col. [78] ont proposé une nouvelle classe de composés organiques
chélatants, dérivés de la bromo-2-one, en vue de la protection du zinc contre la corrosion. Le
taux d’inhibition atteint 99% et la réduction de la vitesse des réactions électrochimiques
s’effectue par un mécanisme d’inhibition d’interphase. Ils ont mis en évidence la formation
29
Etudes bibliographiques
d’un réseau surfacique tridimensionnel, homogène et compact, constitué d’une part d’oxyde /
hydroxyde de zinc et d’autre part, d’un complexe ‘zinc-inhibiteur organique’.
Ce film protecteur, compact non poreux, empêche le développement de la couche poreuse de
produits de corrosion à la surface du zinc. La cinétique de réaction de réduction de l’oxygène
se trouve modifiée.
Les analyses de surface ont démontré l’établissement de liaison Zn-S, une liaison de
coordination de type Zn←N (structure chélate) et également la formation de liaisons pontales
soufre-zinc-soufre entre deux ligands conduisant à une structure polymérique.
Ce complexe polymérique participerait à la croissance à la surface du métal d’un réseau
surfacique tridimentionnel incorporant ainsi des produits oxydés du zinc pour constituer une
barrière à la réduction de l’oxygène et par conséquent à la dissolution du métal. Le complexe
avec le zinc se formerait par déprotonation du groupement NH et l’établissement d’une liaison
Zn-N, tandis que la liaison donneur-accepteur Zn←N serait avec l’atome de soufre du
groupement C=S.
30
Etudes bibliographiques
31
Etudes bibliographiques
32
Etudes bibliographiques
33
Etudes bibliographiques
34
Etudes bibliographiques
-inhibiteurs cathodique
-≤ 91%
-chimisorption selon l’isotherme de Temkin
-Efficacité augmente avec la densité
électronique du groupement pyrazole
Mélange des dérivées d’amines à -Cuivre-zinc amirauté -E (%) augmente lorsque C augmente [76]
longue chaîne et les dérivés de -NaCl 0,5M -film compacte protecteur
thiazoles -Cm= 0,5 M (A) + 0,5M (TH)
aminoaméthylmercaptotriazoles S N -Cuivre-zinc 70/30 -E%=91,5 [90]
N
(AMMT) -NaCl 3% -efficace contre la dissolution sélective du Zn
N
NH2 -Complexe de Cu(II) oxychloride-triazole
aminoethylmercaptotriazole S N -E%=93,6
N
(AEMT), N -efficace contre la dissolution sélective du Zn
NH2
aminopropylmercaptotriazole S N -E%=94,5
N
(APMT) N -efficace contre la dissolution sélective du Zn
NH2
D-Gluconic acide sodium salt OH OH O -70Cu/30Zn -95 % pour 4 jours et Cm=10-2 M [74]
HO - +
(GASS) O Na -VNSS, pH 7,5
OH OH +NaCl 3%
Thiourea S -Cuivre-zinc 60/40 -HNO3<0.1 M: la protection se dais par [91]
H2N NH2 -acide nitrique 0.1-5.0 M adsorption des complexe
-HNO31.0-5.0 M: la protection se dais par
destruction du HNO2 par l’inhibiteur.
-Cuivre-zinc 63/37 -Adsorption de Langmuir [92]
-NH4OH 13,4 N -Inhibiteur mixte
-30°C -efficace contre la corrosion mais pas contre
la dezincification
35
Etudes bibliographiques
36
Etudes bibliographiques
I-3. L’électropolymérisation
La formation de films polymères sur des surfaces métalliques par voie électrochimique a été
largement étudiée depuis 1970. Cette procédure s'appelle l'électropolymérisation in situ. Elle
présente plusieurs avantages : le film peut se former in situ, il est souvent uniforme et
adhérent à la surface métallique. En plus l'électropolymérisation peut s'effectuer sur des
surfaces de différentes formes géométriques.
Cependant, les applications anticorrosion ont été consacrées en majorité aux polymères
isolants. L'élaboration de films organiques possédant des propriétés anticorrosion a été
réalisée par plusieurs auteurs, et plus particulièrement les travaux des équipes de Mengoli
[100,101] et de Lacaze [102,103].
Pham et al. [107] ont étudié les films polymères à base de phénol. Ils ont préparé une série de
films polymères qui possèdent des propriétés protectrices importantes pour le fer et l'acier.
Ces films sont préparés par oxydation anodique du phénol substitué par des groupements
fonctionnels ester. Des films polymères préparés par électropolymérisation cathodique ont été
également étudiés. Fauvarque et Shiavon [108,109] ont étudié la synthèse du poly (1,4-
phenylène) et du poly (2,5,-thienylène). Sekine et al [110] ont préparé différents polymères sur
l'acier par électro-oxydation et électro-réduction et la meilleure résistance à la corrosion est
obtenue par le poly (2-vinylpyridine) préparé cathodiquement et traité thermiquement à 120°C
36
Etudes bibliographiques
Récemment, des études sur la résistance à la corrosion du cuivre recouvert de films polymères
ont été réalisées [112]. Pagetti et al. [113] ont étudié le mécanisme de formation d'un nouveau
polymère isolant à base du 2-hydroxybenzothiazole (2-OHBT) sur des électrodes de platine,
fer et de cuivre. L'électropolymérisation de ce composé est réalisée par oxydation anodique en
milieu eau-méthanol (50% vol) alcalin. L'observation de la surface montre la formation d'un
film transparent d’environ 0,1 µm d’épaisseur. Les propriétés isolantes de ce film polymère
sont plus importantes sur le cuivre et le fer que sur le platine. Le mécanisme
d'électropolymérisation proposé repose sur un couplage C-0 qui conduit à une propagation de
la chaîne polymérique.
Les propriétés anticorrosion de ce nouveau film ont été examinées sur une électrode de cuivre
dans une solution aérée de NaCl 0,5M par des méthodes stationnaires et des mesures
d'impédance électrochimique. Les courbes de polarisation anodique pour une électrode de
cuivre recouverte de ce film polymère montrent un large domaine de passivation, s'étendant
de -0,180 VECS à 0,125 VECS, suivie d'une région de transpassivité aux potentiels élevés due à
la détérioration du film. Par les mesures d'impédance électrochimique, l'évaluation de la
résistance de polarisation montre une décroissance du pouvoir protecteur du film polymère
avec le temps [114].
Genbour et al. ont étudié les propriétés anticorrosion du poly-aminophénol (PAP) dans NaCl
0,5M par la spectroscopie d'impédance électrochimique et la perte de masse [115]. Le
polymère est formé par oxydation électrochimique du 2-aminophénol dans un mélange eau-
méthanol alcalin. Ce film polymère réduit considérablement la vitesse de corrosion du cuivre.
Kertit et al. [116] ont été les premiers à proposer la possibilité d'électropolymérisation du
3-amino 1,2,4 triazole (ATA) sur des substrats métalliques. Leur étude a été menée sur des
substrats de platine et de cuivre dans une solution alcaline de mélange eau-méthanol à 50%
en volume. La voltammétrie cyclique, la chronoampérommétrie, le microscope électronique à
balayage ont été utilisés d'une part pour caractériser la formation du film polymère et d'autre
part pour évaluer son pouvoir protecteur. Ils ont mis en évidence la formation, sur l'électrode
de cuivre, d'un film mince et isolant de couleur jaunâtre. Le film ainsi formé subit un
37
Etudes bibliographiques
traitement thermique à 100°C durant 30 min avant de l'exposer au milieu agressif pour évaluer
ses propriétés anticorrosion. La présence du poly-ATA sur l'électrode de cuivre diminue les
courants anodiques et cathodiques. Ils proposent un mécanisme d'électropolymérisation par
déprotonation de la fonction aminé -NH2 en milieu basique comme dans le cas de l'aniline
[117] et l'anion ainsi formé subit une oxydation in situ à la surface de l'électrode conduisant à
la formation du radical libre. Récemment, Trachli et al. [118] ont étudié
l'électropolymérisation du 3-amino 1,2,4 triazole sur substrats de cuivre dans une solution
alcaline de méthanol. La cinétique d'électropolymérisation ainsi que le pouvoir protecteur du
film formé ont été étudiés par la voltammétrie cyclique, la microbalance à cristal de quartz et
la spectroscopie d'impédance électrochimique.
Le MBI a été utilisé comme inhibiteur de corrosion en milieu acide pour divers matériaux :
acier en milieu sulfurique [122], ou hydrochlorique [123], cuivre et de ses alliages en milieu
hydrochlorique [124].
Récemment, Wang [125] a étudié l’effet inhibiteur du MBI sur la corrosion des aciers doux en
milieu phosphorique (H3PO4) à différentes concentrations (1 à 9 M) et à différentes
températures (30 à 70°C). Ces auteurs ont monté que le MBI agit comme un inhibiteur
anodique et ne change pas le mécanisme des étapes intermédiaires qui contrôlent la vitesse de
corrosion. Les isothermes de Langmuir n’ont pas été vérifiées dans cette étude montrant ainsi
que le MBI n’agit pas avec une simple chimisorption. L’énergie d’activation calculée est de
l’ordre de 73,2 kJ.mol-1 pour 10-5 M en MBI.
38
Etudes bibliographiques
Al-Mayouf [126] a travaillé en milieu acide tannique pour étudier l’effet inhibiteur du MBI sur
la corrosion de l’acier. La spectroscopie d’impédance électrochimique a montré, dans cette
étude, que MBI réduit la vitesse de la corrosion de l’acier à différents pH spécialement à pH
neutre. Cet effet est accompagné par un déplacement de potentiels de corrosion vers des
valeurs négatives.
Quant à Wahdan [127], il a étudié, l’effet de synergie entre le MBI et quelques cations
métalliques (Na+, Al3+ et Zn2+) sur la protection de la corrosion de l’acier doux en milieu
acide sulfurique 1M. il a montré que la présence de ces cations (10-3 – 10-6 M) augmente
l’efficacité inhibitrice de MBI pour différentes températures (30-50°C) et diminue
considérablement les densités de courants de corrosion avec l’anoblissement de leurs
potentiels de corrosion. Contrairement au milieu acide phosphorique [125-127], MBI agit
comme un inhibiteur anodique et suit les isothermes d’adsorption de Langmuir en présence de
ses cations métalliques. L’énergie d’activation calculée est de l’ordre de 56,36 kJ.mol-1 pour
10-3 M en MBI [128].
En ce qui concerne les alliages de cuivre-zinc peu de travaux ont été consacrés à l’utilisation
de MBI pour la protection de ces alliages contre la corrosion. Patel a surtout testé l’effet
inhibiteur de ce composé dans divers milieux acides : chlorhydrique, nitrique, acétique [128],
citrique [129], trichloracétique [130], Il a mis en évidence particulièrement l’effet inhibiteur
de MBI sur la corrosion des alliages de cuivre dans ces milieux et la présence d’un film
insoluble adhérent et visible.
H
N N
SH S
Schéma 4
N N
H H
39
Etudes bibliographiques
En effet, les composés organiques contenant des atomes de soufre, comme les thiols et les
disulfures, sont connus pour leur grande réactivité et pour leur capacité à former des
complexes avec les ions des métaux de transition. Ils sont largement utilisés dans le domaine
de l’anticorrosion et le traitement de surface des matériaux, bien que leur réactivité chimique
ne soit pas totalement comprise [125,132].
Récemment, Xue et col. [133] ont étudié le mécanisme d’adsorption du MBI sur des surfaces
d’or et d’argent avec ou sans traitement thermique. En effet, lors d’une simple immersion de
ces métaux dans une solution éthanolique, à température ambiante et sans traitement
thermique préalable, l’adsorption s’effectue entre l’atome de soufre et la surface des
matériaux (Schéma 5A). Par contre, lorsque ces échantillons ont subi avant immersion un
traitement thermique à 80°C pendant 20 min, le MBI réagit chimiquement avec l’argent pour
former Ag+MBI-, tandis qu’il change d’orientation sur l’or (Schéma 5B).
H
N
HN NH C
C S
N
(A) S H (B)
Au
Dans le cas du cuivre, MBI se déprotone successivement en MBI- et MBI2- (Schéma 6) pour
donner ensuite avec les ions de cuivre, formés en présence de l’oxygène dissous, les
complexes Cu2+MBI2- et/ou Cu+MBI-.
H
N N N
-
Schéma 6 C S C S -- C S -
N N N
H H
MBI MBI- MBI2
40
Etudes bibliographiques
+
Cu
N
Schéma 7 -- C S-
N
+
Cu
Ces résultats ont été comparés avec ceux du cuivre non décapé (oxydé à l’air). Ils ont montré
que cette structure polymérique est uniquement formée lorsque le cuivre est décapé. En effet,
l’IR a montré que la réaction entre le cuivre métallique et le MBI se fait à l’aide de la
déprotonation et de l’ouverture de la liaison C=S du MBI, alors que ces mécanismes ne se
produisent pas sur les oxydes de cuivre [134]. Par ailleurs, des tests de corrosion en milieu
HCl 10% à 50°C, ont confirmé le bon comportement anticorrosion de cuivre décapé et traité
par MBI.
Récemment, Pour tirer profit des propriétés intéressantes du MBI (grande solubilité en milieu
alcalin, sa faible solubilité en milieu aqueux neutre et sa stabilité thermique élevée Tf = 301-
305°C), Pagetti et al. [145] ont proposé l'électropolymérisation de ce composé en milieu
alcalin sur des substrats de cuivre et de fer. Ils trouvent que la protection assurée par ce
polymère est meilleure sur le cuivre que sur le fer, ceci s'explique par la grande affinité du
MBI pour le cuivre. Leurs films étaient formés dans un mélange eau/méthanol à 50% en
volume en présence de KOH 0,1 M et du monomère à 0,1 M. Un mécanisme est proposé après
l'identification de l'espèce polymérisée par la spectroscopie IR et la spectroscopie de masse.
Les résultats obtenus par ces méthodes montrent que l'électro-oxydation du MBI procède par
un clivage de la liaison C=S et une déprotonation partielle du pyrrole. La propagation de la
chaîne polymérique relève de l'oxydation du groupe amino de l'hétérocycle, cette oxydation
est confirmée par le deuxième pic observé sur les voltamogrammes. Le disulphide est le
produit majoritaire de cette réaction et le couplage C-S est mis en évidence. Le mécanisme
d'électropolymérisation est le suivant :
41
Etudes bibliographiques
H H H
N N N
OH- -- - 1e
-
SH S S*
N N N
H H
N N N
S* + S* S N
N N N S
N
H
H
H
H
N
N - N
S - 1e
S N *
N S -
OH N S
N
N
H
H +
Schéma 8 N
H
S N
N S N
N
N S*
S
N
H N
- ne- H
Polymère
42
Etudes bibliographiques
43
Méthodes et procédure expérimentales
CHAPITRE II
43
Méthodes et procédure expérimentales
Le matériau utilisé dans cette étude est un alliage de cuire-zinc. Sa composition chimique est
donnée dans le tableau II-I.
Elément Cu Zn Al Si
Teneur, % 61,61 38,19 0,12 0,08
La microstructure du métal a été révélée après polissage au papier abrasif (SiC, grade 1200),
suivie d’une attaque métallographique avec un réactif de composition : 3,5g chlorure ferrique,
25 cm3 d’acide chlorhydrique et 75 cm3 d’alcool éthylique à 95°. Cette attaque a mis en
évidence deux phases : α et β’ (Fig. II-1). La phase β’ est attaquée préférentiellement par
rapport à la phase α puisqu’elle contient plus de zinc.
(a) (b)
β’
α
20 µm
Figure II-1 : (a) Observation au MEB, (b) analyse EDX, de la surface d’alliage de cuivre-zinc (60/40)
après attaque métallographique
Le spectre obtenu d’analyse EDX (Fig. II-1b) indique la présence du cuivre, du zinc, du
silicium et des traces d’oxygène. Le spectre de diffraction des rayons X, présente les raies
caractéristiques des phases α et β’ de l’alliage de cuivre-zinc (60/40) (Fig. II-2).
Les raies observées relatives aux phases α,β’ sont en accord avec celles observées lors de
l‘élaboration de l’alliage cuivre-zinc (60/40) par S. Gialanella [136]. Il a utilisé la technique
de solidification rapide à travers une filière et par le broyage à haute énergie.
44
Méthodes et procédure expérimentales
α Cu-Zn [111]
30
β ' Cu-Zn [111]
25
3
Intensité x 10
20 α Cu-Zn [200]
15
α Cu-Zn [331]
β' Cu-Zn [222]
α Cu-Zn [222]
α Cu-Zn [311]
α Cu-Zn [400]
0
40 60 80 100 120 140
2-Thêta
Figure II-2 : Spectre de diffraction des rayons X de l’alliage cuivre-zinc(60/40).
45
Méthodes et procédure expérimentales
Le tracé des courbes de polarisation renseigne sur la cinétique de l’étape la plus lente du
processus global de corrosion qui se compose de différentes réactions élémentaires (transfert
de charge, transfert de matière, adsorption des espèces sur l’électrode…). Etant donnée que la
vitesse de la réaction globale est déterminée par celle de l’étape la plus lente, le tracé des
courbes de polarisation peut être exploité pour mesurer la vitesse de corrosion.
Trois types de courbes de polarisation sont observés en fonction de la cinétique de la
réaction :
o Cinétique d’activation (ou transfert de charge) : dans ce cas on obtient une relation
linéaire entre le potentiel et le logarithme du courant mesuré E =b log I + a (loi de
Tafel). L’extrapolation de la droite de Tafel au potentiel de corrosion fournit le
courant de corrosion (Fig II-3a). la densité de courant de corrosion n’est pas affectée
par la rotation de l’électrode de travail.
o Cinétique de diffusion (ou transfert de matière) : les courbes de polarisation font
apparaître un palier de diffusion auquel correspond un courant limite IL. La vitesse de
corrosion est égale à la densité du courant limite de diffusion. Dans ce cas la vitesse de
corrosion est affectée par l’agitation de la solution ou de la rotation de l’électrode
(Fig II-3b).
o Cinétique mixte : grâce à une correction de diffusion à l’aide de la formule
1 1 1
= +
I I* IL
où I est le courant mesuré, correspondant au processus mixte, I* le courant corrigé de la
diffusion et IL le courant du palier de diffusion, on obtient une relation linéaire de type Tafel
et Icorr est obtenu par extrapolation au potentiel de corrosion, comme dans le cas d’une
cinétique d’activation pure (Fig II-3c).
46
Méthodes et procédure expérimentales
∆E ba bc 1 k
= Rp = 2,3 (b + b ) I =I
∆I a c corr corr
47
Méthodes et procédure expérimentales
Figure II-4 : Perturbation d’un système électrochimique non linéaire en un point de fonctionnement
stationnaire (Io, Eo).
L’étude des phénomènes de corrosion, surtout ceux qui sont sous contrôle d’une cinétique de
diffusion, est très sensible vis-à-vis de l’épaisseur de la couche diffusionnelle dépendant elle-
même des conditions hydrodynamiques. Il convient alors d’utiliser une électrode à disque
tournant afin d’assurer une parfaite reproductibilité des conditions de transport de matière à la
surface de l’électrode. Ces dispositifs assurent, en effet, un écoulement laminaire du fluide
selon la vitesse de rotation avec une vitesse constante sur toute la surface du disque,
l’épaisseur de la couche de diffusion ne varie sensiblement pas, le transport de matière peut
être supposé uniforme.
Pour un potentiel correspondant à un palier de diffusion (concentration nulle du réactant à
l’interface) le courant limite de diffusion est proportionnel à la racine carrée de la vitesse de
rotation de l’électrode et sa valeur est donnée par la loi de Levich [138]:
I = 0,62 n F C∞ D2/3 ν-1/6 ω1/2
où n est le nombre d’électrons mis en jeu, F la consta nte de Faraday, C∞ la concentration au
sein de la solution de l’espèce électroactive (mole.cm-3), D le coefficient de diffusion de
l’espèce électroactive (cm2.s-1), ν- la viscosité cinématique de la solution (cm2.s-1) et ω la
vitesse de rotation du disque tournant (rad.s-1).
48
Méthodes et procédure expérimentales
Le tracé des courbes I = f(ω1/2) pour un potentiel donné, permet de confirmer l’existence
éventuelle d’un phénomène de diffusion pouvant contrôler partiellement ou totalement la
vitesse de corrosion. Il permet aussi, à potentiel anodique imposé, de distinguer les
phénomènes de "passivation" par couche barrière (produits de corrosion insolubles mais peu
adhérents) d’un vrai phénomène de passivité, pour lequel le film superficiel est insensible à
l’agitation.
La spectroscopie d’impédance électrochimique est une méthode non stationnaire qui permet
d’avoir des informations sur les étapes élémentaires qui constituent le processus
électrochimique global. Son principe consiste à superposer au potentiel de l’électrode une
modulation de potentiel sinusoïdale de faible amplitude et à suivre la réponse en courant pour
différentes fréquences du signal perturbateur (Fig. II-5).
A l’instant t, la valeur du potentiel de l’électrode est exprimée en fonction de sa composante
stationnaire Eo et d’un terme sinusoïdal :
Et = Eo + |∆E| sin ωt
où ωt représente la pulsation du signal (reliée à la fréquence par ω = 2πf) et ∆E son
amplitude.
La perturbation sinusoïdale du potentiel induit un courant sinusoïdal, superposé au courant
stationnaire et déphasé d’un angle φ. Sa valeur est donc donnée par :
It = Io + |∆I| sin (ωt - φ)
I
∆I I = f(E)
Io
∆E
E
Eo
49
Méthodes et procédure expérimentales
Pour une fréquence donnée, l’impédance électrochimique est définie par le rapport :
Et
Z(ω) = I qui après réarrangement mathématique devient :
t
|∆E|
Z(ω) = (cos φ + j sin φ) = |Z| exp jφ.
|∆I|
Dans le plan complexe l’impédance représente un vecteur, caractérisé par le module |Z| et
l’angle de déphasage φ. On peut aussi l’écrire comme une somme vectorielle d’une partie
réelle et d’une partie imaginaire Z = Zre + j Zim. On démontre que |Z| = ,Z2re + Z2im et
Zim
tanφ. = Z .
re
La représentation graphique d’une impédance Z = Zre + j Zim dans le plan complexe pour
différentes fréquences est appelée diagramme de Nyquist. Dans ce cas la fréquence n’apparaît
qu’indirectement sur le diagramme.
Dans certains cas, notamment lorsque les constantes de temps des étapes élémentaires sont
mal découplées, il est utile de modéliser l’impédance d’un système électrochimique par celle
d’un circuit électrique équivalent composé d’éléments passifs. Le circuit équivalent de la
figure II-6 décrit une interface électrochimique simple : Re représente la résistance de
l’électrolyte, Rct la résistance de transfert de charge et Cdl la capacité de double couche. Le
diagramme de l’impédance de ce système dans le plan complexe (diagramme de Nyquist) et
en représentation Bode est indiqué sur la figure II-6.
50
Méthodes et procédure expérimentales
Dans le cas idéal, un revêtement polymère protège le substrat métallique contre la corrosion
car il est isolant, adhérent et étanche. Aucun contact n’est alors possible entre une électrode
recouverte de polymère et la solution d’électrolyte. Et on ne peut pas effectuer de mesure de
type électrochimique. L’interface se comporte alors comme un condensateur plan dont les
armatures sont le métal et l’électrolyte, le polymère constituant le diélectrique.
51
Méthodes et procédure expérimentales
Figure II- 7 : Modélisation d’un revêtement organique par spectroscopie d’impédance [139,143].
L’étude des revêtements organiques par impédancemétrie fait parfois apparaître des
phénomènes de diffusion. En effet, si l’on suppose un substrat métallique recouvert d’une
couche polymère protectrice et si l’on suppose que le phénomène de corrosion résulte de la
réaction de l’électrolyte avec le métal, alors il faut tenir compte du transport des espèces
réactives dans ce même électrolyte. Ce transport de matière peut se manifester par trois
phénomènes : la convection, la migration ou la diffusion due au gradient de concentration qui
s’établit dans l’électrolyte du fait de l’appauvrissement ou l’enrichissement en réactif au
voisinage de la surface de l’électrode.
Dans la pratique, l’électrolyte est immobile et nous pourrons négliger les phénomènes de
convection. De plus ; si nous disposons d’un électrolyte support, nous pourrons nous
affranchir du terme de migration. Le processus est alors contrôlé par la diffusion.
La figure II-8 représente le schéma électrique équivalent d’une électrode lorsque celle-ci est le
siège simultané d’une réaction de transfert de charge et d’un transport de matière par
diffusion.
52
Méthodes et procédure expérimentales
⎪⎧ jωδ2⎪⎫⎬
th⎨
⎪⎩ Di ⎪⎭
L’impédance de Warburg Zω est définie par [7]: Zω = RD
jωδ2
Di
Avec RD terme réel dépendant de la concentration au sein de la solution Ci, du
coefficient de diffusion Di et de la cinétique à l’interface métal/film
δ épaisseur du film
Di coefficient de diffusion de l’espèce i
A basses fréquences, l’impédance de diffusion tend vers RD, appelée résistance de diffusion,
la connaissance de Fmax de cette boucle permet de calculer l’épaisseur de la couche de
Di
diffusion de Nernst δ selon la formule suivante [144] : Fmax = 2,5 .
2πδ2
53
Méthodes et procédure expérimentales
La vitesse de corrosion est déterminée aussi à partir de l’exploitation des courbes intensité-
potentiel (voir Fig. II-3).
54
Méthodes et procédure expérimentales
II-2-2-1. Définition
Selon la norme ASTM, l’émission acoustique (EA) se définit comme “l’ensemble des
phénomènes dans lesquels des ondes élastiques transitoires sont générées par des dissipations
d’énergie provenant de sources localisées à l’intérieur d’un matériau, où les ondes transitoires
élastiques ainsi générées” [146]. Par extension l’EA désigne également la discipline
scientifique étudiant et utilisant ces phénomènes. L’ensemble des fréquences des ondes
concernées s’étend dans le domaine ultrasonore, entre quelques kHz et quelques MHz.
II-2-2-2. Historique
La première manifestation du phénomène d’EA dans les matériaux a sans doute été le fameux
“cri” de l’étain. En effet, les spécialistes estiment que ce dernier a pu être entendu dès 2600
avant J.C.. A partir du huitième siècle, de nombreux alchimistes ont décrit le “cri” de l’étain
ainsi que des bruits similaires entendus lors de la déformation des métaux tels que le zinc et le
cadmium. Au tournant du vingtième siècle, le développement de la métallurgie en tant que
science à part entière, a engendré une grande quantité de travaux consacrés à l’étude du
maclage et de la transformation martensitique. Au cours de ces études, beaucoup de
chercheurs constatèrent les sons émis par les métaux tels que l’étain, le zinc, le cadmium et
certains alliages de fer. En 1936 Förster et Scheil [147] effectuent la première expérience
réellement consacrée à l’utilisation de l’EA pour étudier les bruits générés lors de la
déformation de martensite. Les études réalisées à cette époque ont permis la transition entre
les observations accidentelles du phénomène d’EA et son étude délibérée. Enfin, dès 1950, à
la suite des travaux de thèse de Kaiser [148], la technique d’EA prend réellement son essor.
Les recherches se sont attachées d’une part, à l’étude des mécanismes physiques, sources
d’EA et d’autre part, à l’application de la technique comme moyen d’analyse du
comportement des matériaux. En 1970, après une période de fort enthousiasme, quelques
échecs d’application de la technique ont provoqué un désenchantement chez les utilisateurs
[149] et le retour de la méthode au sein des laboratoires universitaires pour l’étude plus
approfondie de ses potentialités. Depuis le début des années 80, l’EA connaît à nouveau un
essor important. Les progrès de l’électronique (numérisation rapide des données) et de
l’informatique (facilité de traitement des données) ont largement contribué à ce regain
d’intérêt.
55
Méthodes et procédure expérimentales
La figure II-9 montre qu’en corrosion, d’un point de vue microscopique [150], les sources
potentielles d’EA sont nombreuses. Selon le phénomène étudié, les sources d’EA peuvent par
exemple être le mouvement de dislocation, le phénomène de maclage, des micro-fractures de
clivage, des micro-fractures intergranulaires, des décohésions d’inclusions, des
transformations de phase à l’état solide [151], des dégagements gazeux [152], des impacts
mécaniques, du frottement, des fuites (gaz ou liquide), de la cavitation,… [27,150,154].
Figure II-9 : Sources potentielles d’EA dans les phénomènes de corrosion [150]
Lorsqu’une source d’EA émet, elle génère des ondes de plusieurs types [153] : ondes
longitudinales, ondes transversales, ondes de surface (ou de Rayleigh) et ondes de plaque (ou
de Lamb). Toutes ces ondes se propagent à des vitesses différentes et dépendent du matériau
étudié. Le signal fourni par le capteur d’EA est un signal complexe résultant du produit de
convolution de trois fonctions de transfert selon la relation suivante :
56
Méthodes et procédure expérimentales
Ces possibilités présentent un grand intérêt, en particulier pour le suivi des processus de
fabrication et de contrôle non destructif des installations industrielles [155]. Aujourd’hui,
l’EA est appliquée dans des domaines variés [156]. Dans le pétrole et la chimie, elle permet
de vérifier l’intégrité des réservoirs et réacteurs sous pression, des conduites et réservoirs de
stockage. Dans l’industrie nucléaire, elle est utilisée pour signaler la présence de
discontinuités dans les structures des générateurs nucléaires ou, par exemple, pour étudier
l’endommagement physico-chimique d’alliages nobles (base nickel, zirconium,…). Elle est
également couramment appliquée dans des domaines tels que la construction chaudronnée,
l’industrie électronique ou le génie civil [26,27,30,31,34,35,154].
En principe, l’acquisition des signaux d’EA nécessite simplement l’utilisation d’un capteur et
d’un oscilloscope. En réalité, depuis quelques années, du fait du regain d’intérêt pour cette
technique, des dispositifs commerciaux d’acquisition et de traitement sont disponibles. Ces
appareils, de plus en plus performants, peuvent être utilisés aussi bien en recherche qu’en
essai de routine. Pour mesurer des signaux d’EA, il suffit donc de relier un ou plusieurs
capteurs au système d’acquisition (Fig. II-10).
57
Méthodes et procédure expérimentales
Les capteurs utilisés pour l’EA sont souvent des capteurs de type piézo-électrique. Ils ont la
propriété de convertir des ondes mécaniques qui les excitent en ondes électriques. Selon le
domaine des fréquences ultrasonores des ondes générées par le phénomène qu’il étudie,
l’utilisateur peut choisir un capteur de type résonant ou de type à large bande. L’utilisation de
plusieurs capteurs permet de localiser les sources d’EA au sein du matériau. Chaque capteur
est mis en contact avec le matériau étudié par l’intermédiaire d’un couplant. Ce dernier assure
la bonne transmission des ondes mécaniques entre les deux parties. En général, le couplant est
une huile ou une graisse visqueuse.
Les ondes reçues par les capteurs sont transformées en ondes électriques, puis transmises au
système d’acquisition par le biais d’un préamplificateur. Ce dernier permet d’une part de
mettre en valeur les signaux les plus importants par rapport au bruit de fond et d’autre part, de
filtrer les fréquences indésirables.
Lorsqu’une source d’EA émet, elle génère des ondes de plusieurs types [153] : ondes
longitudinales, ondes transversales, ondes de surface (ou de Rayleigh) et ondes de plaque (ou
de Lamb), toutes ces ondes se propagent à des vitesses différentes et dépendent du matériau
étudié. Le signal fourni par le capteur d’EA est un signal complexe résultant du produit de
convolution de trois fonctions de transfert : la fonction de Green (réponse impulsionnelle),
une fonction liée au capteur et une fonction liée au système d’acquisition (préamplificateurs et
filtres) [154],
L’objectif d’un test d’EA est de détecter la présence de sources émissives et de tirer un
maximum d’informations sur leur évolution. Pour cela, il est nécessaire de suivre des
58
Méthodes et procédure expérimentales
procédures d’étude bien établies. En particulier, pour caractériser avec exactitude la majorité
des salves d’EA acquises pendant un essai : le seuil, le gain du préamplificateur et les
paramètres permettant de déterminer les dépassements du seuil et les amplitudes maximales
rencontrées au cours du temps
Le seuil est un paramètre déterminant pour effectuer une acquisition correctement exploitable
d’émission acoustique. Un ajustement adéquat du seuil permet en effet de s’affranchir des
bruits parasites dus à l’environnement. Dans notre cas, une valeur trop faible induit une
acquisition polluée par du bruit parasite, et une valeur trop élevée implique qu’on se prive
d’une partie des signaux et donc de l’information disponible. Le seuil utilisé lors des études
préliminaires était de 31dB. De plus, l’application d’un filtre analogique en fréquence, en
parfait accord avec la plage fréquentielle de sensibilité du capteur WD utilisé (100kHz – 1000
kHz), permet d’éliminer totalement les signaux parasites basse fréquence ( < 100 kHz).
Le PDT (Peak Definition Time) est une fenêtre temporelle glissante qui se déclenche au
premier dépassement de seuil du signal. Le système détecte l’amplitude maximale atteinte par
le signal sur cette fenêtre. Chaque fois que cette amplitude maximale est atteinte ou dépassée
sur la durée de la fenêtre, le système réinitialise la fenêtre temporelle dont l’origine est alors la
date d’apparition de la nouvelle alternance d’amplitude maximale. Cette opération est ainsi
répétée pour chaque maximum atteint sur la fenêtre. Lorsque, sur toute la durée de la fenêtre,
l’amplitude de l’alternance maximale n’est pas dépassée, le système enregistre ce pic
d’amplitude comme étant l’amplitude maximale de la salve. Le PDT est donc essentiel pour la
définition des temps de montée, de l’amplitude maximale et du nombre de coups au pic. Si le
PDT est trop court, on enregistre un maximum local du signal qui n’est pas représentatif de
l’amplitude maximale réelle de la salve enregistrée. En revanche, un PDT trop long peut
conduire à une mauvaise séparation des signaux et à l’obtention artificielle d’émission
continue. Le PDT est fixé dans notre étude à 100µs.
59
Méthodes et procédure expérimentales
Le HDT (Hit Definition Time) est la seconde fenêtre glissante temporelle utilisée pour définir
la durée les salves. Cette fenêtre se déclenche aussi au premier dépassement de seuil. A
chaque dépassement de seuil observé sur la fenêtre, celle-ci est déplacée et prend pour origine
la date de cet ultime événement. Le HDT est essentiel pour définir par exemple la durée,
l’énergie et le nombre de coups de chaque salve. Si ce paramètre est trop petit, les
caractéristiques des signaux sont sous-évaluées. Si le HDT est trop grand, ces caractéristiques
sont par contre surestimées, et une émission artificiellement continue peut ainsi être induite.
Le HDT choisi ici est de 300µs.
Le HLT (Hit Lockout Time) est un temps mort qui suit l’acquisition de chaque salve. Ce
temps permet l’enregistrement des données. Il impose d’avoir une démarche statistique dans
l’utilisation de l’EA et est fixée dans le cadre de ce travail à 1000µs.
La fréquence d’échantillonnage utilisée dans cette étude est de 4MHz. Cette fréquence permet
en effet d’obtenir une excellente définition des signaux en évitant toutefois de trop encombrer
la carte d’acquisition.
Dans la plupart des cas, l’EA se manifeste par des signaux électriques transitoires ayant un
début bien précis et dont l’amplitude diminue assez rapidement pour se noyer dans le bruit de
fond électronique situé sous le seuil. On parle alors d’émission par salves (Fig. II-11a).
Lorsque l’activité acoustique d’une ou plusieurs sources est très importante, l’EA peut se
manifester de telle façon que le signal soit continuellement au-dessus du seuil. Dans ce cas, on
parle d’émission continue (Fig. II-11b).
Lorsque l’émission acoustique se fait par salves, les systèmes d’exploitation permettent de
calculer en temps réel et pour chacune des salves l’ensemble des paramètres représentés sur la
figure II-12 et définis de la façon suivante :
o Seuil de référence (dBEA 2) : tension électrique prédéfinie devant être dépassée pour
qu’il y ait détection d’une salve. Il est réglable et peut être fixe ou flottant.
o Nombre de coups ( sans dimension) : nombre de fois où l’amplitude du signal excède
la valeur du seuil.
o Durée (µs) : résultat de la mesure du temps qui sépare le premier et le dernier
dépassement du seuil dans chaque salve.
60
Méthodes et procédure expérimentales
o Tension efficace moyenne (µV) : notée aussi RMS, il s’agit de la racine carrée de
l’amplitude de l’intégrale du carré de l’amplitude de la salve sur une durée
correspondante à une constante de temps prédéfinie.
Enfin, en utilisant en particulier la transformée de Fourier, l’EA peut être caractérisée par
analyse spectrale (annexe 2).
(a)
(b)
Figure II-11 : Types de signaux d’émission acoustique : (a) par salve, (b) continue [157]
1
dBAE :unité acoustique utilisée en émission acoustique, référencée au microvolt-capteur :
61
Méthodes et procédure expérimentales
Temps de montée 54 µs
0,2
amplitude
Amplitude (mV)
Coups
0,1
Seuil
0,0
-0,1
Il en résulte que le contraste des images observées par MEB est un contraste d'émission
d'électrons : pour un matériau conducteur, les parties claires sur l'image correspondent à des
zones de fortes émissions et inversement pour les zones sombres. Dans le cas d'une image en
électrons secondaires, une forte émission d'électrons est la conséquence combinée d'un effet
de relief (contraste topographique), du numéro atomique moyen élevé possédant un grand
nombre d'électrons périphériques (contraste chimique) ou d'un effet de conduction
électronique ( contraste de charge). Pour une image en électrons rétrodiffusés, le contraste est
essentiellement d'ordre chimique.
62
Méthodes et procédure expérimentales
Le principe de l'analyse X sur MEB est de recueillir et de classer les rayons X issus des
interactions entre l'échantillon observé et les électrons primaires incidents du MEB. Ces
rayons sont ensuite collectés à travers un détecteur qui émet un signal proportionnel à
l'énergie du photon X incident. Ce signal est ensuite amplifié jusqu'à être incrémenté sur le
spectre X par l'intermédiaire d'un système à impulsion de type "analyseur multicanal".
L'obtention d'un spectre X en énergie se présente sous forme d'un histogramme avec, en
abscisse l'énergie et, en ordonnée, le nombre d'impulsion détectée par canal d'énergie.
Plusieurs pics caractéristiques apparaissent correspondant aux éléments chimiques de
l'échantillon. L'appareillage utilisé est un JEOL 5800 auquel est adjoint un système d'analyse
des signaux X émis par le matériau.
Un microscope optique de marque REICHERT a aussi été utilisé dans cette étude pour
observer les surfaces étudiées.
63
Méthodes et procédure expérimentales
Cette relation montre que la mesure de la déformation est reliée à la détermination de ∆2θ,
c’est-à-dire à la mesure du déplacement de la raie de diffraction correspondant à la famille de
plans hkl que l’on étudie. Pour augmenter la précision de cette mesure il est nécessaire de
choisir des plans hkl correspondant à des angles θ les plus grands possible (facteur cotg θo).
Si l’on considère le cas d’un matériau biphasé, chaque phase conduit à des anneaux de
diffraction qui lui sont propres. Pour chaque phase, on peut définir des contraintes
macroscopiques à l’échelle de la phase (σIIM), des contraintes microscopiques à l’échelle du
grain (σIIm) et enfin des contraintes à l’échelle du réseau cristallin (σIII). Le déplacement des
rais de diffraction résulte du σIIM et son élargissement de la somme σIIm + σIII [149,150]
(Fig. II-15).
64
Méthodes et procédure expérimentales
Déformation uniforme
ou
marocontrainte
Figure II-15 : Influence des ordres de contraintes sur la diffraction des rayons X :
cas d’un matériau biphasé[151].
65
Méthodes et procédure expérimentales
Le dispositif expérimental utilisé dans cette étude est constitué de deux systèmes, une chaîne
d’acquisition des paramètres acoustiques couplée à un montage électrochimique
(Fig. II-16).
La chaîne d’acquisition acoustique est composée d’une carte d’acquisition MISTRAS, d’un
préamplificateur et d’un capteur.
Le système électrochimique comporte un potentiostat de type RADIOMETER PGZ 30 et une
cellule électrochimique dans laquelle est placée l’électrode de référence (ECS ou Ag/AgCl) et
l’électrode de travail, la contre électrode (Pt) est placée à extérieur pour éviter tout
perturbation acoustique de l’échantillon.
Electrolyte support
préamplificateur ECS
Cellule
66
Méthodes et procédure expérimentales
67
Etude acoustique et électrochimique de la dissolution sélective de l’alliage cuivre-zinc (60/40)
CHAPITRE III
67
Etude acoustique et électrochimique de la dissolution sélective de l’alliage cuivre-zinc (60/40)
Ce chapitre est divisé en trois parties principales : dans la première partie, nous allons suivre
l’évolution avec le temps du système alliage cuivre-zinc / électrolyte au potentiel de circuit
ouvert. Pendant cette période, nous mesurerons l’évolution du potentiel et de l’impédance
électrochimique. Dans la deuxième partie, nous allons étudier le comportement de cet alliage
dans le domaine anodique et cathodique. La dernière partie sera consacrée au suivi par
émission acoustique de cette corrosion sélective.
68
Etude acoustique et électrochimique de la dissolution sélective de l’alliage cuivre-zinc (60/40)
-150 -900
cuivre
-200
-1000
E (mV/ECS)
EZn (mV/ECS)
-250 cuivre-zinc (60/40)
-1100
-300
-1200
-350
zinc
-400 -1300
0 10 20 30 40 50 60 70 80
Temps (h)
Figure III-1 : Evolution du potentiel d’abandon du cuivre, du zinc et de l’alliage cuivre-zinc (60/40)
en milieu ammoniacal tamponné à pH 9,2 et chloruré à 0,1 M en NH4Cl
10 µm
1
Faire varier la vitesse de balayage en potentiel revient à explorer différentes régions de l’espèce des phases tout
en restant loin d’un état stationnaire même pour des faibles vitesses.
69
Etude acoustique et électrochimique de la dissolution sélective de l’alliage cuivre-zinc (60/40)
Les courbes de polarisation obtenues en milieu tamponnée montrent que les réactions
électrochimiques en régime de polarisation dynamique sont très sensibles à la vitesse de
balayage ν (figure III-3). A grande vitesse, le domaine anodique présente un palier de
passivation correspondant à une densité de courant d’environ 1mA.cm-2. Par contre, lorsque
cette vitesse de balayage est faible, trois domaines de potentiel sont mis en évidence.
Dès le début de l’essai, la polarisation à -0,5 V/ECS montre que la dissolution sélective du
zinc n’est pas exclue en vertu du fait que le potentiel standard du zinc est très bas1
(diagramme de Pourbaix cf. Fig. I-2), alors que le cuivre se trouve dans son domaine
d’immunité. Cette observation est confirmée par le déplacement progressif vers des valeurs
plus élevées du potentiel d’abandon avec le temps d'immersion, et plus particulièrement
quand la vitesse de balayage ν est fixée à des valeurs plus faibles (Fig. III-1).
-2
10
3
-3 2
10
log I (A.cm )
-2
1
-4
10
-1
1 : 0.1 mVs
-5
10 -1
2 : 0.5 mVs
-1
-6 3 : 25 mVs
10
-7
10
-0,4 -0,2 0,0 0,2 0,4
E (V/ECS)
Dans le premier domaine anodique (< 0,138 V/ECS), en plus de l’oxydation du zinc suivi de
la formation du complexe Zn(NH3)42+ en surface, NH4OH peut s’oxyder selon la réaction
[162] :
1
Le potentiel standard du zinc étant EOZn = -1000 mV/ECS.
70
Etude acoustique et électrochimique de la dissolution sélective de l’alliage cuivre-zinc (60/40)
Le troisième domaine (> 0,324 V/ECS) correspond à une deuxième oxydation du cuivre et de
Cu(NH3)2+ sous forme de Cu(NH3)52+, selon la réaction :
Afin de vérifier le dégagement gazeux, observé et corrélé à la dissolution de l’un des deux
éléments d’alliage, nous avons effectué trois essais potentiodynamiques sur zinc, cuivre et
platine pur (Fig. III-4). Les résultats obtenus ont permis de mettre en évidence un dégagement
gazeux sur l’électrode de cuivre1 et sur le zinc, et non pas sur le platine. La dissolution du zinc
et du cuivre, lors de la polarisation anodique, entraîne une acidification locale au voisinage de
l’interface du fait de l’hydrolyse des cations métalliques. L’absence de dissolution de platine
n’entraîne aucune variation de pH. Par contre, dans le cas de l'alliage cuivre-zinc, la mesure
du pH global de la solution montre une augmentation sensible de l’acidité (le pH passe de
9,2 à 6,2).
Dans le même contexte, Malki et al [163] ont mis en évidence le dégagement gazeux du
monoxyde d’azote lors de la dissolution anodique de l'alliage cuivre-zinc en milieu de nitrate
de sodium. Ce dégagement a été corrélé à la dissolution du zinc et du cuivre.
1
Il faut retenir qu’il s’agit d’une expérience potentiodynamique, car un dégagement gazeux de N2 n’est pas
forcement visible lorsqu’on effectue une expérience potentiostatique.
71
Etude acoustique et électrochimique de la dissolution sélective de l’alliage cuivre-zinc (60/40)
-1
10
zinc
-2
10
-3
log I (A.cm )
10
-2
cuivre
-4
10 platine
-5
10
-6
10
-7
10
-1500 -1000 -500 0 500 1000 1500
E (mV/ECS)
Figure III-4 : Courbes potentiodynamiques du cuivre, du zinc et du platine, obtenues dans une
solution ammoniacale à pH tampon 9,2
72
Etude acoustique et électrochimique de la dissolution sélective de l’alliage cuivre-zinc (60/40)
-2
10
-3
10
-4
10 2
log I (A.cm )
-2
-5
10 1
-6
10
-7
10 1 : milieu désaéré
2 : milieu aéré
-8
10
-9
10
-600 -400 -200 0 200 400
E (mV/ECS)
Figure III-5 : Courbes potentiodynamiques de l’alliage cuivre-zinc (60/40) enregistrées dans une
solution ammoniacale à pH tampon 9.2, aérée et désaérée.
600
i = 400 exp (-t / 120) + 150 exp (-t / 650)
500
400
I (µA.cm )
-2
300
200
100
0
-500 0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000
temps (s)
Figure III-6 : Courbe potentiostatique obtenue à –210 mV/ECS, de l’alliage cuivre-zinc(60/40) dans
une solution ammoniacale à pH tampon 9.2
-1/2
200 i = (4100 ± 51) t
150
I (µA.cm )
-2
100
50
0
0,00 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05
-1/2 -1/2
t (sec )
Figure III-7 : Représentation de i en fonction de t-1/2, dans les mêmes conditions que la figure III-6
73
Etude acoustique et électrochimique de la dissolution sélective de l’alliage cuivre-zinc (60/40)
Pour étudier la dissolution sélective du zinc de l’alliage cuivre zinc (60/40) de structure
métallographique α-β’, nous nous sommes placés dans différents domaines de potentiel dans
lesquels le zinc est préférentiellement dissout. La figure III-6 représente le
chronoampérogramme de l’alliage cuivre-zinc en milieu ammoniacal chloruré, obtenu au
potentiel -210 mV/ECS.
D’après la figure III-6, la densité de courant anodique (i) diminue durant cette polarisation et
le tracé i-t-1/2 (Fig. III-7), est une droite qui passe par l’origine. La linéarité de i en fonction du
t-1/2 montre que la dissolution préférentielle du zinc se fait avec la création de lacunes non
seulement en surface, mais aussi dans le volume [164-168]. Un double mécanisme diffusionel
inverse se met en place qui correspond, d'une part, à la diffusion en volume des atomes de
zinc à travers la couche “ désalliée ” jusqu’à la surface, et d'autre part, à la diffusion en sens
inverse des bilacunes. Ceci permet d'expliquer l'apparition des gradients de concentration avec
l’enrichissement progressif en cuivre, voire la formation de nouvelles phases riches en cuivre
[166].
Selon la deuxième loi de Fick [169], le flux des atomes de zinc vers la surface (JZn), se fait
selon :
N°Zn D
JZn = V [2(1 - N° ) t ]1/2 (6) avec i = 2F JZn (7)
m Zn
F (C) 96500
N°Zn (%) 0,38
ρ (g.cm3) 8,27
Vm (cm3) 15,57
D (cm2s-1) 9,28 10-12
Tableau III-1 : Coefficient de diffusion du zinc en milieu ammoniacal obtenu à –210 mV/ECS
74
Etude acoustique et électrochimique de la dissolution sélective de l’alliage cuivre-zinc (60/40)
Cette valeur du coefficient de diffusion est tout à fait en accord avec les valeurs trouvées en
littérature [169]. Lu et al. ont pu calculer cette constante de diffusion pour l’alliage cuivre-
zinc de phase α et α-β, en milieu acide sulfurique, en utilisant une électrode à disque
tournant. Ils ont trouvé des valeurs comprises entre 10-12 et 10-14 cm2s-1 [169].
Des mesures d’impédance électrochimique en mode potentiostatique ont été effectuées pour
caractériser le comportement électrochimique de l’alliage cuivre-zinc en milieu ammoniacal
tamponné à pH 9,2 et chloruré à 0,1 M en NH4Cl.
Badawy et col. [145], pour un système similaire, ont attribué cette boucle à la capacité de la
double couche (Cd) en parallèle avec la résistance de transfert de charge (Rt). L’ensemble est
en série avec la résistance de l‘électrolyte (Re) (Fig. III-10). La déviation, par rapport au
modèle proposé, a été expliquée par la présence des régions défectueuses sur la surface [145].
Dans notre cas, nous avons utilisé le même circuit pour simuler notre système après 115
heures. L’impédance peut s’écrire dans ce cas :
Rp
Z= (8)
1 + (jCωRp)α
75
Etude acoustique et électrochimique de la dissolution sélective de l’alliage cuivre-zinc (60/40)
800
(A)
600
rg
- Z'' (Ω cm )
2
bu
400 ar
W
10 Hz
200
10 mHz
100 Hz
0 1 Hz
0,1 Hz
-200
0 200 400 600 800 1000
Z' (Ω cm )
2
10
0 (B)
Phase (ϕ / degré)
100
log |Z| (Ω cm )
-10
2
-20
-30
-40
10 le module
la phase -50
Figure III-8 : SIE de l’alliage cuivre-zinc (60/40) dans une solution ammoniacale à pH tampon 9.2,
0.1 molL-1 d’ammoniaque et 0,1 molL-1 de chlorure d’ammonium après 1h d’immersion :(A)
représentation Nyquist, (B) représentation Bode
76
Etude acoustique et électrochimique de la dissolution sélective de l’alliage cuivre-zinc (60/40)
(C > 1µFcm-2) est expliquée par une grande porosité de cette couche de produits de
corrosion [170-172].
600
1mHz
450
- Z'' (Ω cm )
2
1H
300 4H
47 H
150 69 H
91 H
115 H
0 0.1Hz
139 H
1Hz
-150
0 150 300 450 600 750 900 1050 1200 1350 1500
Z' (Ω cm )
2
10
-10
-20
Phase
1h
4h
-30
47h
69h
-40
91h
115h
-50
139h
-60
1E-3 0,01 0,1 1 10 100 1000 10000 100000
Fréquences (Hz)
Figure III-9 : SIE de l’alliage cuivre-zinc (60/40) dans une solution ammoniacale à pH tampon 9.2,
0.1 molL-1 d’ammoniaque et 0.1 molL-1 de chlorure d’ammonium enregistrées à différents temps de
maintien au potentiel libre de corrosion :(A) représentation Nyquist, (B) représentation Bode
Figure III-10 : Circuit électrique équivalent proposé pour le système cuivre-zinc (60/40)/solution
ammoniacale
77
Etude acoustique et électrochimique de la dissolution sélective de l’alliage cuivre-zinc (60/40)
Les diagrammes d’impédance enregistrés aux potentiels imposés dans le domaine anodique
(Fig. III-11), montrent un comportement capacitif de l’interface dans tout le domaine
fréquentiel examiné, et trois boucles bien séparées sont observées.
Tribollet et al. [173], pour un système similaire, ont attribué la boucle en haute fréquence à la
capacité de double couche en parallèle avec la résistance de transfert de charge. La boucle en
moyenne fréquence est attribuée au film CuCl et à basse fréquence, la boucle est attribuée au
transfert de masse. Dans notre cas, en milieu ammoniacal, ce domaine
(-150 mV/ECS) pourrait correspondre à la dissolution du cuivre en cuivre monovalent avec la
formation du film Cu(NH3)2Cl.
140 -150 mV
-250 mV
120
- Z '' (Ω cm )
2
100
80
60 0.1kHz
40 1kHz
20
10kHz
0
0 50 100 150 200 250 300
Z ' (Ω cm )
2
Figure III-11 : SIE de l’alliage cuivre-zinc(60/40) dans une solution ammoniacale à pH tampon 9.2,
0.1 molL-1 d’ammoniaque et 0.1 molL-1 de chlorure d’ammonium enregistrés aux potentiels imposés
dans le domaine anodique -250 et -150 mV/ECS
78
Etude acoustique et électrochimique de la dissolution sélective de l’alliage cuivre-zinc (60/40)
-100 -940
cuivre
-150
-950
E (mV/ECS)
EZn (mV/ECS)
-200
cuivre-zinc (60/40)
-960
-250
-970
-300 zinc
-350 -980
0 3000 6000 9000 12000 15000
Temps (s)
Figure III-12 : Evolution du potentiel d’abandon en milieu NaCl 3% du cuivre, du zinc et de l’alliage
cuivre-zinc (60/40).
On constate, comme en milieu ammoniacal, que pour les premiers temps d’immersion, le
potentiel de corrosion de l'alliage cuivre-zinc évolue rapidement vers les potentiels positifs
(vers celui du cuivre) pour atteindre une valeur quasi-stationnaire de
-229 mV/ECS après 1 heure d’immersion. Le diagramme potentiel-pH présenté sur
la figure I-3, montre que le potentiel de -229 mV/ECS en solution neutre indique la formation
de la couche d’oxyde de cuivre Cu2O. Ainsi le potentiel observé au-delà d’une heure est due à
la formation de la couche d’oxyde cuivreux qui protège l’alliage.
79
Etude acoustique et électrochimique de la dissolution sélective de l’alliage cuivre-zinc (60/40)
-1
10
-2
10
-3
10
log I (A.cm )
-2
-4
10
-5
10
-6
10
-7
10
-800 -600 -400 -200 0 200 400 600 800 1000
E (mV/ECS)
• Quand la surface est recouverte par le ZnO et le Cu2O, le CuCl est formé ensuite sur la
surface selon la réaction :
Cu+ + Cl-→ CuCl (13)
ce dernier peut se transformer en CuCl2 selon la réaction (14), [7,17,118,145] :
2 CuCl → Cu + CuCl2 (14)
ou se dissout avec la formation du complexe CuCl2- via [7,17,118,145] :
CuCl + Cl- → CuCl2- (15)
80
Etude acoustique et électrochimique de la dissolution sélective de l’alliage cuivre-zinc (60/40)
20
(a) Exp.
Ajusté
15
-Z'' (kΩ.cm )
2
10
5 1 Hz 0.1 Hz
10 mHz
10 Hz
0
0 5 10 15 20 25
Z ' (kΩ.cm )
2
20
Exp.
(b) Ajusté
16
-Z'' (kΩ.cm )
2
12
10 mHz
8
4
0.1 Hz
1 Hz
0
0 5 10 15 20 25
Z ' (kΩ.cm )
2
La figure III-14 montre les diagrammes d’impédance représentés dans le plan de Nyquist
d’une électrode de cuivre-zinc (60/40) dans une solution aérée de NaCl 3% après 1 et 20
heures d’immersion.
Ces mesures montrent un comportement capacitif de l’interface dans tout le domaine de
fréquences utilisé. Les diagrammes présentent deux boucles capacitives mal séparées. En
effet, le diagramme de Bode permet de mettre en évidence l’existence de plusieurs constantes
81
Etude acoustique et électrochimique de la dissolution sélective de l’alliage cuivre-zinc (60/40)
de temps. La boucle haute fréquence est reliée à la capacité de double couche en parallèle
avec la résistance de transfert de charge. La boucle basse fréquence est liée au transport de
matière. Ce comportement a été déjà observé par d’autres auteurs, qui ont attribué le transport
de matière à l’espèce CuCl2- selon les équilibres § II (10 et 12). Ce transport se fait à travers
une couche poreuse de Cu2O. Trachli et al. [118], ont utilisé le circuit équivalent
(Fig. III-15) pour décrire ces phénomènes. Le schéma présente trois circuits en parallèles. :
Ainsi, nous avons utilisé ce circuit pour représenter ces diagrammes d’impédance, Les
éléments du circuit électrique équivalent sont attribués selon leurs valeurs de capacité [118].
Comme les résultats expérimentaux révèlent des boucles aplaties avec des dispersions à basse
fréquence, nous avons utilisé l’impédance de type Cole-Cole en introduisant le paramètre α
(Eq. 16).
Figure III-15 : Circuit électronique équivalent utilisé pour ajuster les diagrammes d’impédance
expérimentaux de la figure III-14.
Rp
Z= (16)
1 + (jCωRp)α
α représente l’inhomogénéité de la surface [145] associée à la dissolution sélective des
composés actifs présents sur la surface de l’alliage (0 <α < 1).
82
Etude acoustique et électrochimique de la dissolution sélective de l’alliage cuivre-zinc (60/40)
Les mesures acoustiques ont été réalisées aux potentiels imposés de –210 et 0 mV/ECS. La
figure III-16 illustre la corrélation entre l’activité acoustique et le courant anodique enregistré
aux potentiels imposés –210 et 0 mV/ECS. L’analyse de cette figure montre que :
83
Etude acoustique et électrochimique de la dissolution sélective de l’alliage cuivre-zinc (60/40)
600 600
1 : nombre de salves cumulées 1
2 : densité de courant
400 400
I (µA.cm )
-2
300 300
(a)
200 200
100 100
2
0 0
0 500 1000 1500 2000 2500 3000
Temps (s)
800 800
Nombre de salves cumulées (x 4)
600 600
1
I (µA.cm )
-2
400 400
(b)
200 200
0 0
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500
Temps (s)
84
Etude acoustique et électrochimique de la dissolution sélective de l’alliage cuivre-zinc (60/40)
Lors de cette corrosion sélective, plusieurs types de salves sont détectés. Leur caractérisation
nécessite une analyse temporelle et/ou fréquentielle. Ainsi le logiciel NOESIS permet, à partir
des paramètres acoustiques classiques (amplitude, énergie, durée…), de caractériser les
populations de salves les plus représentatives.
La figure III-17 regroupe les différents paramètres des signaux acoustiques enregistrés lors de
la polarisation anodique (–210 mV/ECS) de l’alliage cuivre-zinc en milieu ammoniacal.
L’analyse de ces paramètres nous a permis d’extraire deux populations de salves dont les
principales caractéristiques sont réunies dans le tableau III-3.
Amplitude (mV)
Figure III-17 : Caractéristiques des salves enregistrées lors de la polarisation anodique de l’alliage
cuivre-zinc (60/40) à –210 mV/ECS, en milieu ammoniacal.
85
Etude acoustique et électrochimique de la dissolution sélective de l’alliage cuivre-zinc (60/40)
Le tableau III-3 : Principales caractéristiques acoustiques des salves d’EA enregistrées au cours de la
polarisation anodique à –210 mV/ECS.
A –210 mV/ECS, l'analyse temporelle montre que les deux salves détectées sont distinctes par
leurs paramètres acoustiques (durée, temps de montée, nombre de coups et fréquences
moyenne), on trouve ainsi :
• une salve notée (A) de grande amplitude, caractérisée par une durée de (242 µs), un
temps de montée de (54 µs) et le nombre de coups aux pics égal à (12),
• une salve notée (B) de faible amplitude, plus courte que (A) et qui présente des
caractéristiques différentes de celles de (A). Elle est caractérisée par une durée de
(57 µs), un temps de montée de (18 µs) et un nombre de coups aux pics égal à (5).
Quant à l'analyse fréquentielle, elle permet la séparation de ces salves à partir de leurs
fréquences caractéristiques. En effet, bien que l’amplitude, le temps de montée et la durée des
deux salves ne soient pas de même ordre, la fréquence au pic de la densité spectrale de ces
salves reste le meilleur paramètre permettant leur identification. Elle est de l’ordre de 250 kHz
pour les salves de type A et de l’ordre de 300 kHz pour les salves de type B.
1
Fréquence moyenne = Nombre de coups / durée
86
Etude acoustique et électrochimique de la dissolution sélective de l’alliage cuivre-zinc (60/40)
A 0 mV/ECS, l'analyse à partir de la densité spectrale moyenne des salves détectées, montre
l'existence, en plus des deux populations enregistrées à –210 mV/ECS, d'une troisième
population notée (C), localisée à 125 kHz (Fig. III-19).
0,04
0,1
0,02
Amplitude (V)
Amplitude (V)
0,0 0,00
-0,02
-0,1
-0,04
-0,06
-0,2
0 100 200 300 400 0 40 80 120 160 200 240 280
temps (µs) temps (µs)
30 0,4
A
25
B
0,3
Amplitude (mV)
20
Amplitude (mV)
15 0,2
10
0,1
5
0 0,0
0 200 400 600 0 100 200 300 400 500 600
Fréquence (kHz) Fréquence (kHz)
Figure III-18 : Formes d'onde des salves enregistrées lors de la corrosion sélective et leurs densités
spectrales associées.
25 25
C
20 (a) 20 (b)
Amplitude (mV)
15 15
Amplitude (mV)
B A
10 10
A
B
5 5
0 0
0 100 200 300 400 500 0 100 200 300 400 500
Fréquences (kHz) Fréquences (kHz)
Figure III-19 :Densités spectrales moyenne des salves enregistrées lors de la polarisation anodique de
l’alliage cuivre-zinc (60/40) en milieu ammoniacal à : -210 mV/ECS (a), 0 mV/ECS (b).
87
Etude acoustique et électrochimique de la dissolution sélective de l’alliage cuivre-zinc (60/40)
L’origine de l’activité acoustique caractérisée à partir de sa fréquence située à 125 kHz nous
semble liée à un dégagement gazeux. En effet, lorsque le potentiel de polarisation de
l'échantillon est de l'ordre de 0 mV/ECS, le milieu ammoniacal utilisé peut s'oxyder (§ éq. 2)
et donner naissance à un dégagement de diazote N2. Ceci est en accord avec la littérature
[27,154,175] qui montre que tous les phénomènes de dégagement gazeux ont une signature
acoustique située à une fréquence d'environ 150 kHz. Quant à l’origine de l’activité
acoustique caractérisée à 250 et 300 kHz, nous l’avons attribuée aux relaxations des
contraintes engendrées lors de la dissolution sélective de l’alliage étudié. Là encore, plusieurs
travaux ont fait allusion à l’existence de ces contraintes, notamment les travaux de Heusler
[165], qui a montré l’existence des déformations plastiques dans la zone de diffusion des
atomes de zinc. De même, Lu et al. [169] ont mesuré des contraintes résiduelles de l’ordre de
24,4 Mpa lors de la corrosion du laiton en milieu ammoniacal.
Cette étude a été complétée par des mesures d’activités acoustiques lors des polarisations
anodiques à –210 et 0 mV/ECS des échantillons de cuivre et de zinc bruts (Fig. III-23).
A 0 V/ECS, l’analyse fréquentielle des salves détectées pour les deux matériaux (Fig. III-24)
montre l’existence d’un seul phénomène émissif dans l’intervalle de fréquences situé entre
100-170 kHz. Nous avons attribué ce phénomène, comme dans le cas de l’alliage
cuivre-zinc, à l’oxydation du milieu qui conduit au dégagement gazeux de N2 selon la
réaction 2.
88
Etude acoustique et électrochimique de la dissolution sélective de l’alliage cuivre-zinc (60/40)
A –210 mV/ECS, aucune activité acoustique n’a été détectée, ni sur le cuivre, ni sur le zinc.
Ceci confirme que les deux phénomènes émissifs dont les fréquences caractéristiques situées
à 250 et à 300 kHz sont liées uniquement aux phénomènes de relaxation de contraintes
engendrés lors de la dissolution sélective de la phase β’ de l’alliage cuivre-zinc (60/40).
50 µ 5 µm
Figure III-20 : Observation au microscope électronique à balayage de l’alliage cuivre-zinc (60/40)
attaqué en milieu ammoniacal.
50 µm
Figure III-21 : Observation au microscope optique de l’alliage cuivre-zinc (60/40) attaqué en milieu
ammoniacal.
89
Etude acoustique et électrochimique de la dissolution sélective de l’alliage cuivre-zinc (60/40)
1,4
∆2θ
1,2
α Cu-Zn [311]
1,0
0,8
Agrandissement du pic de diffraction [311] hh1/2
1
de la phase alpha. 0,6 2
hh1/2
0,4
86 87 88 89
2,0
1 : cuivre-zinc
α Cu-Zn [311]
2 : cuivre-zinc polarisé
1,5 1
3
Intensité x 10
2
1,0
0,5
50 60 70 80 90 100 110
2θ°
2000
1 Cuivre-zinc 1
2 Cuivre
Nombre de salves cumulé
3 Zinc
1500
1000
3
500
2
0
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000
Temps (s)
90
Etude acoustique et électrochimique de la dissolution sélective de l’alliage cuivre-zinc (60/40)
20
100-170 kHz 1 Cuivre-zinc
2 Cuivre
3 Zinc
15 3
2 230-330 kHz
Ampiltude (mV)
10
1
0
0 100 200 300 400 500
Fréquence (kHz)
Figure III-24:Densités spectrales des salves enregistrées lors de la polarisation anodique (0 mV/ECS)
respectivement du cuivre, du zinc et de l’alliage cuivre-zinc(60/40) en milieu ammoniacal
14
n1 = 1 à 100 salves (B)
12 n2 = 101 à 200 salves
n3
n3 = 500 à 600 salves
(A)
10 n4 = 1000 à 1100 salves n2
Amplitude (mV)
n3
n5 = 1500 à 1600 salves
n2
8 n1
n1
6 n4
n5 n4
4
n5
2
0
0 100 200 300 400 500
Fréquences (kHz)
Figure III-25 : Evolution de la densité spectrale des salves en fonction du temps enregistrées au cours
de la polarisation anodique de l’alliage cuivre-zinc (60/40) en milieu ammoniacal.
350
300
FCOG (kHz)
n3 n4 n5
n1
n2
250
200
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500
temps (s)
Figure III-26 : Evolution du barycentre fréquentiel des salves en fonction du temps enregistrées au
cours de la polarisation anodique de l’alliage cuivre-zinc (60/40) en milieu ammoniacal.
91
Etude acoustique et électrochimique de la dissolution sélective de l’alliage cuivre-zinc (60/40)
92
Etude acoustique et électrochimique de la dissolution sélective de l’alliage cuivre-zinc (60/40)
III-4. Conclusion
Dans cette étude, l'application de l'émission acoustique a montré son efficacité pour la
caractérisation et le contrôle de la corrosion sélective de la phase β' de l'alliage cuivre-zinc en
milieu chloruré neutre (NaCl 3%) et ammoniacal à pH tampon (pH 9,2).
93
Etude acoustique et électrochimique de la dissolution sélective de l’alliage cuivre-zinc (60/40)
94
Electropolymérisation du 2-mercaptobenzimidazole sur substrats d’alliage cuivre-zinc (60/40)
CHAPITRE IV
ELECTROPOLYMERISATION
DU 2-MERCAPTOBENZIMIDAZOLE SUR SUBSTRATS
D’ALLIAGE CUIVRE-ZINC (60/40)
94
Electropolymérisation du 2-mercaptobenzimidazole sur substrats d’alliage cuivre-zinc (60/40)
Dans ce présent chapitre, nous allons réaliser des films polymères à partir du
2-mercaptobenzimidazole. La formation de ces films et la cinétique de l’électropolymérisation
seront étudiées d’une part, en régimes potentiodynamique et potentiostatique et, d’autre part,
par spectroscopie d’impédance électrochimique.
En l'absence du MBI, les courbes montrent que le courant d'oxydation augmente de façon
continue. Cette augmentation est due à l'oxydation de l'électrolyte. Lorsque la surface est
95
Electropolymérisation du 2-mercaptobenzimidazole sur substrats d’alliage cuivre-zinc (60/40)
recouverte par le film de polymère, ce courant décroît mais il ne disparaît pas complètement.
L’oxydation du milieu se produit donc même en présence du film polymère. La figure IV-2
montre la morphologie du film polymère poly(MBI) déposé sur une électrode de platine et sa
croissance en fonction du temps. Celui déposé sur l’alliage cuivre-zinc (60/40) est représenté
sur la figure IV-3.
0,08 A (a)
0,06
I / mA.cm-2
avec MBI
B
0,04
sans
0,02
0,00
C
0,8
1
0,4 2
5
0,0
1,5
sans
avec 2-M BI
1,0
-2
I / mA.cm
1
0,5 (c)
2
3
4
0,0
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0
E / V ECS
Figure IV-1 :Voltampérogrammes obtenus dans une solution méthanolique alcalin (0,1 M KOH) avec
0,1M MBI à 25 °C. (a) :platine; (b) : cuivre ; (c) cuivre-zinc (60/40)
96
Electropolymérisation du 2-mercaptobenzimidazole sur substrats d’alliage cuivre-zinc (60/40)
Ip1 - Ip2
L'efficacité du film est estimée à l'aide du rapport Ip1 (1), où Ip1 et Ip2 correspondent aux
valeurs du courant de pic lors du premier et du deuxième balayage, elle atteint 99% pour le
cuivre-zinc (60/40).
Selon Perrin et Pagetti [179], cette efficacité change selon la nature du métal, dans le cas du
platine, du fer et du cuivre, elle diminue selon l’ordre suivant Pt < Fe < Cu. Dans notre cas,
nous avons trouvé une efficacité protectrice du film déposé sur une électrode cuivre-zinc
(60/40) comparable à celle du cuivre. Cela est expliqué par la grande affinité du MBI par
rapport au cuivre [180].
50 µm 50 µm 50 µm
(a)
(b)
50 µm 50 µm
Figure IV-3 : Morphologie : (a) d’une électrode de cuivre-zinc (60/40) nu, (b) du film poly(MBI)
déposé sur cuivre-zinc (60/40).
97
Electropolymérisation du 2-mercaptobenzimidazole sur substrats d’alliage cuivre-zinc (60/40)
IV-1-2. Chronoampérométrie
-2 2V
2
I / mA.cm
1.1V
0.9V
0.5V
1
0
0 200 400 600 800 1000 1200
Temps / s
Figure IV-4 : Courbes chronoampérométriques obtenues à différents potentiels qui se situent avant et
après le potentiel du pic d'oxydation du MBI
(a) (b)
50 µm 50 µm
Figure IV-5 : Morphologie du film poly(MBI) déposé sur Pt : (a) E > 2V et (b) E < 0.2 V
Une étude chronoampérométrique a été réalisée à différents potentiels qui se situent avant et
après le potentiel du pic d'oxydation du monomère. La figure IV-4 illustre la variation de la
densité de courant en fonction du temps pour l'alliage cuivre-zinc (60/40).
98
Electropolymérisation du 2-mercaptobenzimidazole sur substrats d’alliage cuivre-zinc (60/40)
Les courbes I(t) obtenues peuvent être représentées par la somme de deux fonctions
d’amortissement exponentielles [118] :
Pour tous les potentiels, τ1 est constante, elle est de l’ordre de 20 s pour le cuivre et de 25 s
pour l’alliage cuivre-zinc (60/40). La première constante de temps n’est donc pas reliée
directement au processus d’oxydation du MBI alors que la seconde peut être associée à la
formation du film pMBI puisque qu’il est dépendant du potentiel imposé
Pour examiner plus précisément la cinétique d’électropolymérisation nous avons étudié l’effet
de la vitesse de balayage sur la cinétique de la réaction et réalisé des mesures d’impédance
électrochimique au cours de l’électropolymérisation.
IV-2. Identification du film formé par oxydation du MBI sur substrat d’alliage cuivre-
zinc (60/40)
Afin d’accéder à la composition du film déposé, nous avons réalisé une analyse de la surface
par spectroscopie d’infrarouge à transformée de Fourier (IRTF).
La figure IV-6 représente les spectres IR du MBI pur et du MBI oxydé anodiquement,
respectivement, sur une électrode de cuivre-zinc (60/40), au cours des trois balayages
cycliques dans un intervalle de potentiel compris entre 0V et 1,5V/ECS.
99
Electropolymérisation du 2-mercaptobenzimidazole sur substrats d’alliage cuivre-zinc (60/40)
Les pics localisés à 740 et 1400 cm-1 sur le spectre sont attribués à la déformation hors du plan
des C-H appartenant à des benzènes 1,2-disubstitués [179,185,187-189] dans le cas du MBI
brut, alors que les pics se trouvant dans la région 800-860 cm-1 sont caractéristiques de la
même vibration pour des cycles benzènes 1,2,4-trisubstitués [179,183,186-189], prouvant
ainsi l'existence da la liaison C-S dans le cas du film polymère.
(a)
(b)
Figure IV-6 : Spectres infrarouges du (a)MBI et (b) film poly (MBI) déposé sur une
électrode de cuivre-zinc (60/40).
100
Electropolymérisation du 2-mercaptobenzimidazole sur substrats d’alliage cuivre-zinc (60/40)
Ainsi, pour un transfert irréversible sous contrôle diffusionnel, Ipic est proportionnel à ν1/2
(Fig. IV-8a) et Epic dépend de la vitesse de balayage (Fig. IV-9a). L’expression du Ipic est alors
[190] :
αnaF
Ip = 0.227nFACokoexp - ( RT ) (Ep – Eo) (4)
101
Electropolymérisation du 2-mercaptobenzimidazole sur substrats d’alliage cuivre-zinc (60/40)
4 -1
50 mVs
0,20 70 m Vs
-1
-1
40 mVs
60 m Vs
-1 (a) 3
(b) -1
0,15 -1
30 mVs
50 m Vs
-2
I (mA.cm )
-1
I / m A. c m
20 mVs
-2
-1
40 m Vs
0,10 30 m Vs
-1
2 10 mVs
-1
-1 -1
20 m Vs 0,5 mVs
0,05 10 m Vs
-1
05 m Vs
-1 1
-1
0,00 01 m Vs
0
-1,0 -0,5 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0
E / V ECS E / V ECS
Figure IV-7 : Voltampérogrammes en milieu méthanolique (100%) alcalin (KOH 0,1M) en présence
du monomère (MBI 0.1M) enregistrés à différentes vitesses de balayage : (a) Pt, (b) Cu-Zn (60/40)
10 8
pic A (a) 7 (b)
8
Ipic (mA.cm )
6
-2
pic B
-2
Ipic / mA.cm
6 5
4
4
3
2 2
1
0 0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 0 1 2 3 4 5 6 7 8
1/2 1/2 -1/2 1/2 1/2 -1/2
ν / mV s ν (mV s )
Figure IV-8 :Variation de courant de pic en fonction de la racine carrée de la vitesse de balayage :
(a) Pt, (b) Cu-Zn (60/40).
1,0 1,4
pic A pic B 1,3
(b)
0,8 1,2
Epic / V ECS
E pic / V ECS
1,1
0,6 1,0
0,9
0,4 0,8
(a)
0,7
0,2 0,6
10 100 0 1 2 3 4 5 6 7 8
-1
log (ν ) / mVs log ( ν ) / mVs
-1
102
Electropolymérisation du 2-mercaptobenzimidazole sur substrats d’alliage cuivre-zinc (60/40)
Les variations de Ipic en fonction ν1/2 et log (Ipic) en fonction Epic respectivement obtenues
pour différentes vitesses de balayage, ont une pente égale à (2,99 x 105)n(αna)1/2ACoDo1/2 et
αnaF
2.3.RT . Pour n=1 et α=0.5 on a :
Pic A Pic B
Eo (V/ECS) 0,188 0,367
na 0,346 0,354
Do (cm2.s-1 ) 36.10-10 15,3.10-10
ko (cm.s-1 ) 2.10-8 3,5610-10
103
Electropolymérisation du 2-mercaptobenzimidazole sur substrats d’alliage cuivre-zinc (60/40)
Les diagrammes d’impédance, enregistrés aux potentiels qui se situent avant et après les pics
d’oxydation du monomère, sont représentés sur la figure IV-10. Les caractéristiques
électrochimiques sont regroupées dans le tableau IV-3.
Dans le domaine anodique ( < 0,2V et > 0,75) les diagrammes se caractérisent par une seule
boucle capacitive apparente, du fait des difficultés liées à l’obtention d’un état stationnaire
bien défini, les dispersions sont observées dans le domaine BF, surtout aux plus fortes
densités de courant (Figure IV-10b).
Notons que pour les faibles surtensions anodiques pour lesquelles la réaction cathodique
inverse se manifeste encore, les valeurs de la capacité C sont très élevées, d’un ordre de
grandeur comparable à celui observé au potentiel d’abandon (Figure IV-10a). Ces valeurs
peuvent être justifiées par le fait que la boucle capacitive peut représenter à la fois le
processus anodique contrôlé par le transfert de charge, et le processus cathodique sous
contrôle du transport de matière.
A partir de – 0,2 V, la capacité décroît fortement et régulièrement avec la surtension
(Figure IV-11), atteignant une valeur très faible (1,79 µF.cm-2) à 0,7V. De plus, le produit RxI
varie en fonction de la surtension. Ces observations suggèrent l’établissement d’un film
superficiel relativement épais à la surface de l’électrode. La boucle capacitive observée
représente donc à la fois l’effet du film et le transfert de charge.
104
Electropolymérisation du 2-mercaptobenzimidazole sur substrats d’alliage cuivre-zinc (60/40)
1,0 -100 mV 20
0 mV E = -244 mV
(b)
0,8 100 mV (a)
15
200 mV
-Z'' (k Ω .cm )
-Z'' (k Ω .cm )
2
2
0,6 250 mV
10
300 mV
0,4 10 Hz 0.1 Hz
400 mV 10 mHz
450 mV 5
0,2
500 mV 1 Hz
0,0 550 mV 0
0,0 0,4 0,8 1,2 1,6 2,0
700 mV 0 5 10 15 20 25 30
2
Z' (k Ω .cm )
2 Z' (k Ω .cm )
20 0,03
5 mHz E = 350mV
15
0,02
-Z'' (M Ω .cm )
2
10 (c)
0,01
10 kHz
5
10 mHz
0 0,00
1 Hz
-5
-0,01
-0,50 -0,25 0,00 0,25 0,50
2
0,00 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05
Z' (M Ω .cm )
Figure IV-10 : Evolution des diagrammes de Nyquist en fonction du potentiel imposé à une l’électrode
de cuivre-zinc (60/40) dans la solution d’électrodéposition. (a) au potentiel d’abandon ; (b) Boucle
haute fréquence –244 mV< E < 700 mV (c) E = 350 mV
8 A C 80
R
6 60
R (Ω .cm )
C (µ F.cm )
2
4 40
B
2 20
C
-2
D
0 0
105
Electropolymérisation du 2-mercaptobenzimidazole sur substrats d’alliage cuivre-zinc (60/40)
La figure IV-7b montre l'influence de la vitesse de balayage sur les voltampérogrammes pour
l'alliage cuivre-zinc (60/40) dans la solution d'électropolymérisation.
Nous constatons que l'intensité du pic Ip varie proportionnellement avec la racine carrée de la
vitesse de balayage de potentiel ν1/2, et l'extrapolation de cette courbe passe par l'origine
(Figure IV-8b). Le potentiel du pic Ep présente aussi une variation linéaire avec ν1/2, mais qui
présente une ordonnée à l'origine différente de zéro (Figure IV-9b). Ce résultat suggère,
comme dans le cas du platine, que le processus anodique est sous contrôle diffusionnel c’est à
dire, contrôlé par la diffusion de MBI, et que le système est totalement irréversible [190].
Paramètres
E (ECS) 0,267
α 0,55
Dο (cm2s-1) 1,9 10-8
K° (cms-1) 5,57 10-8
L'exploitation de ces courbes ainsi que la variation de log (Ip) en fonction de Ep, permettent
de déterminer les différents paramètres de la réaction d'oxydation du polymère.
Ainsi, nous avons pu vérifier les conditions de Matsuda et Ayabe1 [190] qui considèrent
qu’un système est irréversible lorsque K° ≤ 2 10-5 ν1/2 cms-1
1
Les valeurs de ko sont données en supposant les systèmes monoélectronique, α = 0,5 ; T = 25°C.
106
Electropolymérisation du 2-mercaptobenzimidazole sur substrats d’alliage cuivre-zinc (60/40)
Nous avons enregistré des diagrammes d’impédance, aux potentiels qui se situent avant et
après le potentiel du pic d’oxydation du MBI, pour une électrode de cuivre-zinc (60/40) dans
la solution d’électropolymérisation. Les résultats obtenus, donnés dans la représentation de
Nyquist, sont représentés sur la figure IV-12. Ces diagrammes sont caractérisés généralement
par deux boucles capacitives.
En ce qui concerne la boucle capacitive à basse fréquence (figure IV-12), les fréquences
caractéristiques conduisent à des valeurs très élevées > 1mFcm-2 de la capacité parallèle
associée, qui ne peut être assimilée à une capacité de double couche. En plus, lorsque le
potentiel devient de plus en plus positif, le diagramme d'impédance présente une résistance de
polarisation négative qui tend vers l’infini. Ce résultat est en concordance avec la chute de
107
Electropolymérisation du 2-mercaptobenzimidazole sur substrats d’alliage cuivre-zinc (60/40)
courant observée sur les courbes de polarisation, traduisant ainsi la formation d’un film sur le
substrat [191,192].
Cette valeur élevée de la capacité peut être liée à l’augmentation de la surface spécifique due
à la formation d’un film [170].
300 300
400 mV AgCl 500 mV AgCl
250 250
200 200
-Z'' ( Ω .cm )
-Z'' ( Ω .cm )
2
2
150 150
800 1200
700 mV AgCl 900 mV AgCl
1000 63 mHz
600
-Z'' ( Ω .cm )
800
2
-Z'' ( Ω .cm )
2
400 600
400
200
40 Hz 63 mHz 40 Hz
200
0 0
0 200 400 600 800 1000 0 200 400 600 800 1000 1200
2
Z' ( Ω .cm )
2
Z' ( Ω .cm )
1200
800
-Z'' ( Ω .cm )
2
600
400
40 Hz
200
0
0 200 400 600 800 1000
2
Z' ( Ω .cm )
Figure IV-12 : Spectres d’impédance électrochimique obtenus à différents potentiels qui se situent
avant et après le potentiel du pic d'oxydation du MBI
108
Electropolymérisation du 2-mercaptobenzimidazole sur substrats d’alliage cuivre-zinc (60/40)
IV-4. Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons montré que le MBI peut s’oxyder anodiquement pour former un
film polymère à la surface de l’alliage cuivre-zinc (60/40) en présence de 0,1 M de MBI dans
le méthanol (100%) avec 0,1M de KOH. Ce film peut être formé par voltammétrie cyclique
ou à potentiel constant. Dans les deux cas, le film est de nature isolante. L’efficacité
inhibitrice du film polymère en milieu alcalin diminue avec la nature du substrat selon :
cuivre-zinc (60/40) > cuivre > fer > platine. La spectroscopie d’infrarouge a permis de
confirmer l’existence sur la surface de l’alliage cuivre-zinc (60/40) d’un film polymère de
même nature que celui obtenu par Pagetti et al. [135], déposé sur substrats de cuivre. Les
courbes chronoampéromètriques sont ajustées avec une somme de fonctions de décroissance
exponentielle selon la relation : I(t) = I∞ + A1 exp(-t/τ1) + A2 exp(-t/τ2).
L’oxydation du MBI se fait en deux étapes sur substrat de platine et en une seule étape sur
l’alliage cuivre-zinc (60/40). Ces oxydations sont irréversibles et sous contrôle diffusionnel.
La spectroscopie d’impédance électrochimique a mis en évidence, d’une part, la contribution
du transport de masse à travers le film polymère et, d’autre part, le blocage de la surface par
ce film traduit par une résistance de polarisation infinie.
109
Electropolymérisation du 2-mercaptobenzimidazole sur substrats d’alliage cuivre-zinc (60/40)
110
Inhibition de la corrosion de l’alliage cuivre-zinc (60/40) en milieu chloruré, neutre et alcalin
CHAPITRE V
110
Inhibition de la corrosion de l’alliage cuivre-zinc (60/40) en milieu chloruré, neutre et alcalin
La figure V-1 présente l’évolution du taux d’inhibition (E) de la molécule MBI en fonction du
pH.
100
Taux d'inhibition E(%)
95
90
85
6 7 8 9 10 11 12
pH
(Icorr)o - Icorr
E(%) = (Icorr)o × 100
Sur la figure V-1 il apparaît clairement que l’efficacité de l’inhibiteur est maximale pour des
pH supérieurs à 9 et varie peu dans la plage 8-12. La diminution du pH en-dessous de 9 a pour
conséquence une baisse rapide de E(%).
111
Inhibition de la corrosion de l’alliage cuivre-zinc (60/40) en milieu chloruré, neutre et alcalin
Des mesures d’impédance électrochimique rapportées sur la figure V-2 et effectuées dans les
mêmes conditions expérimentales viennent confirmer ce résultat.
pH 6 7 pH 10 pH 12
0 pH 7 10
pH 9
6
-20 10
pH 8
phase (degré)
-60 pH 6
pH 10
3
pH 12 10
-80
2
10
-100
-3 -2 -1 0 1 2 3 4 5 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5
10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10
log (F) (Hz) log (F) (Hz)
Figure V-2 : Diagrammes d’impédance électrochimique obtenus au potentiel de corrosion du cuivre-
zinc (60/40) / ammoniaque 0,1 M NH4Cl 0,1 M./ 2.10-3 M MBI à 25 °C, sans agitation.
112
Inhibition de la corrosion de l’alliage cuivre-zinc (60/40) en milieu chloruré, neutre et alcalin
113
Inhibition de la corrosion de l’alliage cuivre-zinc (60/40) en milieu chloruré, neutre et alcalin
Bien que la valeur du Ecorr varie peu au cours du temps (après 24 heures), on constate la
présence de fluctuation de potentiel, essentiellement vers des potentiels négatifs. Yamamoto
et al. [196] ont observé le même phénomène dans le cas de l’inhibition du fer pur dans des
solutions de 0,5 M NaCl (pH 7) par le 3-n-3-n-octylmercaptopropionate de sodium
(n-C8H17SCH2CH2COONa). Ils considèrent que ceci est l’effet de ruptures locales du film
protecteur formé par l’inhibiteur à la surface de l’électrode, qui agissent comme des sites
préférentiels de dissolution (microanodes), le potentiel devient alors plus négatif. Ces
ruptures, dues sans doute à l’action agressive de l’ion chlorure, sont rapidement réparées par
l’inhibiteur, le potentiel de corrosion retrouve des valeurs plus nobles, autour de son état
d’équilibre.
0
1
-70
Potentiel (mV/ECS)
-140
-210
-280
2
-350
-3
1 : 2.10 M
-420 2 : témoin
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
Temps (heures)
Figure V-3 : Evolution du potentiel de corrosion de l’alliage cuivre-zinc (60/40) avec le temps,
pH 9,2 ; dans une solution ammoniacale 0,1 M et contenant 0,1 M de NH4Cl en présence et en
absence de MBI.
La figure V-4 présente les courbes de polarisation pour l’alliage cuivre-zinc (60/40) dans un
milieu ammoniacal 0,1 M + 0,1 M NH4Cl à pH 9,2 en l’absence et en présence du composé
MBI à différentes concentrations comprises entre 10-4 M et 2.10-3 M.
La présence de cet inhibiteur dans le milieu corrosif induit un abaissement général des
courants cathodiques et anodiques. Cet effet est davantage marqué, comme attendu, à de
fortes concentrations et diminue progressivement avec la dilution, en restant toutefois
important jusqu’à 7.10-4 M. Au vue de ces résultats, on peut conclure que le composé agit
comme un inhibiteur plutôt de caractère mixte.
114
Inhibition de la corrosion de l’alliage cuivre-zinc (60/40) en milieu chloruré, neutre et alcalin
-2
10
7 6
5
4
-500 0 500
E (mV/ECS)
Figure V-4 : Courbes de polarisation de l’alliage cuivre-zinc (60/40) dans un milieu ammoniacal
0.1 M + 0.1 M NH4Cl, pH 9,2 pour différentes concentrations en inhibiteur MBI ; après 1h. à Ecorr ;
0.1 mV.s-1
Dans le domaine anodique, on constate pour des concentrations supérieures CME, une
diminution notable du coefficient anodique de Tafel par rapport à l’alliage cuivre-zinc
(60/40) sans inhibiteur (Fig. V-5). Cet effet est attribué à la modification du processus
115
Inhibition de la corrosion de l’alliage cuivre-zinc (60/40) en milieu chloruré, neutre et alcalin
réactionnel dû à la formation d’un film protecteur à la surface de l’électrode plutôt qu’à une
simple adsorption sur les sites actifs, qui aurait pour conséquence une diminution des
courants, mais sans changement de la pente anodique. Sans que ce film soit de nature passive
au sens habituel du terme, il semble inhiber efficacement la réaction anodique au potentiel de
corrosion ainsi que dans son voisinage. En effet, bien qu’en présence de la molécule MBI les
courants cathodiques sont fortement abaissés, le potentiel de corrosion est déplacé dans le
sens anodique, indiquant l’important blocage de la réaction anodique.
-50 -50
50
350
Ecorr (mV/ECS)
-150 (a) -150 (b)
ba (mV.dec )
250
bc (mV.dec )
-50
-1
-1
-250 -250
-150 ba
100
-300 -300
-200
50
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0
-1 -1
Cinb (mmol.L ) Cinb (mmol.L )
La différence marquée entre les courbes de polarisation 4 à 3 (Fig. V-4) peut être expliquée
par le changement de conformation de la molécule [197], c’est-à-dire le mode d’adsorption.
On peut aussi avancer qu’à partir de la courbe 4 (Fig. V-4), un complexe commence à
précipiter et renforce le pouvoir inhibiteur de ce composé. Le changement du coefficient
directeur des droites de tafel anodique, peut être lié à l’évolution de l’épaisseur du film
associé au complexe, dû aux conditions favorables de pH interfacial acide.
Dans le tableau V-1 sont indiqués les courants de corrosion mesurés à partir des branches
cathodiques des courbes de polarisation relevées en présence d’inhibiteur MBI. Ce moyen de
116
Inhibition de la corrosion de l’alliage cuivre-zinc (60/40) en milieu chloruré, neutre et alcalin
détermination de Icorr est utilisé par plusieurs auteurs [72,198,199] lorsque la branche
anodique est difficilement exploitable.
Lorenz et Mansfeld [198] ont évalué ainsi l’effet inhibiteur de l’alcool propargylique contre la
corrosion du fer dans 0,5 M H2SO4. Les branches anodiques présentent une très rapide montée
des courants avec la polarisation (les auteurs parlent d’un système électrochimique
impolarisable anodiquement), expliquée par la valeur du potentiel de désorption de
l’inhibiteur située au voisinage du potentiel de corrosion. Dans ces conditions, l’extrapolation
des branches anodiques au potentiel de corrosion n’est pas représentative de la vitesse de
dissolution du métal à Ecorr c’est-à-dire de la vitesse de corrosion "naturelle".
La détermination du Icorr à partir des courbes de polarisation cathodiques a été utilisée par
Pagetti et al. [199] dans le cas de l’inhibition de la corrosion du zinc par des sels de
phosphonium. Aries et al. [73] y font appel pour déterminer l’efficacité du 2-hydrazono-3-
bornaneméthylènedithiolate de sodium (MDS) en tant qu’inhibiteur de la corrosion du zinc en
milieu salin.
Les changements importants qui interviennent lors de la polarisation anodique, et notamment,
la modification de la surface spécifique due à la dissolution, vraisemblablement "externe" à la
réaction électrochimique, mais aussi le fait que la corrosion de l’alliage cuivre-zinc (60/40)
est globalement sous contrôle cathodique [73], sont des arguments supplémentaires pour
utiliser l’extrapolation des branches cathodiques afin d’évaluer les courants de corrosion.
Tableau V-1 : Valeurs des paramètres relevées à partir des courbes de polarisations
de la figure V-4
On constate que dans les deux domaines, les densités du courant de corrosion en présence
d’inhibiteur sont fortement abaissées, d’environ 100 fois dans le domaine cathodique et
d’environ 104 fois dans le domaine anodique. Leurs valeurs diminuent rapidement avec
l’augmentation de la concentration de l’inhibiteur et deviennent inférieures à 0,1µA.cm-2 à
partir de CME. Par conséquent, le taux d’inhibition atteint 99%.
117
Inhibition de la corrosion de l’alliage cuivre-zinc (60/40) en milieu chloruré, neutre et alcalin
Rt - Rt,o
P(%) = 100 × Rt (1)
Dans notre cas, l’efficacité de MBI ajouté au milieu ammoniacal en utilisant la formule 1,
dépasse les 99% pour cet alliage.
-3
avec MBI 2.10 M sans MBI
5
10
0
4
10
-20
Log⏐Z⏐ (Ω.cm )
2
Phase (degré)
3
10 -40
2
10 -60
1 -80
10
-2 -1 0 1 2 3 4 5
10 10 10 10 10 10 10 10
log f (Hz)
Figure V-6 : Diagrammes SIE de l’alliage cuivre-zinc (60/40) dans une solution à pH tampon 9.2, 0.1
M d’ammoniaque et,0.1M de chlorure d’ammonium avec et sans inhibiteur 2 10-3 M., 1h
118
Inhibition de la corrosion de l’alliage cuivre-zinc (60/40) en milieu chloruré, neutre et alcalin
L’émission acoustique a été utilisée aussi pour évaluer le pouvoir inhibiteur de MBI en milieu
ammoniacal sur l’alliage cuivre-zinc (60/40). En effet, nous avons réalisé des mesures
acoustiques dans les mêmes conditions, pour lesquelles l'activité acoustique détectée est la
signature, d'une part des macro et microcontraintes engendrées lors de la corrosion, et d’autre
part, du dégagement du diazote N2.
Il y a peu de travaux consacrés à l’utilisation de l’EA pour le contrôle et l’évaluation du
pouvoir inhibiteur d’un produit. Rettig et al. [202] ont utilisé des ions chromates, tungstates,
permanganates et des amines pour l’inhibition de la corrosion de l’aluminium dans un milieu
NaCl à 5%. Pour 1 ppm du CrO42-, l’activité acoustique mesurée diminue d’environ 100 fois.
Braginskij et al. [203], ont montré que les résultats de l’EA peuvent être employés pour le
choix du matériel pour l'équipement et pour l'évaluation de l'efficacité d'inhibition des
produits protégeant la surface de ces matériaux.
La figure V-7 présente l’activité acoustique mesurée en absence et en présence de MBI aux
potentiels imposés à l’alliage cuivre-zinc (60/40) en milieu ammoniacal. On note une faible
activité acoustique en présence de MBI, même à de fortes polarisations anodiques
(0mV/ECS). Ceci traduit l’absence à la fois de tout dégagement gazeux et des contraintes
engendrées par la corrosion sélective de la phase β’. L’efficacité inhibitrice a été calculée à
partir de la relation suivante :
NSCo - NSC
P(%) = 100 × NSCo (2)
On note que le pouvoir protecteur de MBI a été vérifié par les trois méthodes
(potentiodynamique, SIE et EA). Dans ces conditions, l’EA peut être utilisée comme un
119
Inhibition de la corrosion de l’alliage cuivre-zinc (60/40) en milieu chloruré, neutre et alcalin
2000
sans MBI, à 0 mV/ECS
Nombre de salves cumulées
1500
1000
Figure V-7 : Activité acoustique mesurée lors de la polarisation anodique de l’alliage cuivre-zinc
(60/40) en milieu ammoniacal, en présence et en absence de MBI
1000
600
I (µA.cm )
-2
400
200
sans MBI, à -210 mV/ECS
0
-3
2.10 M MBI à 0 mV/ECS
-200
-500 0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000
Temps (s)
3,0
2,5
2,0 -3
2.10 M MBI à 0 mV/ECS
I (nA.cm )
-2
1,5
1,0
0,5
0,0
-500 0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000
Temps (s)
Figure V-8 : Densités de courant mesurées lors de la polarisation anodique de l’alliage cuivre-zinc
(60/40) en milieu ammoniacal, en présence et en absence de MBI
120
Inhibition de la corrosion de l’alliage cuivre-zinc (60/40) en milieu chloruré, neutre et alcalin
Afin de confirmer ou d’infirmer l’hypothèse que l’action de l’inhibiteur MBI est basée sur un
mécanisme d’action par simple adsorption à la surface du métal, bloquant ainsi les sites actifs
et par conséquent, diminuant les courants mesurés lors du relevé des courbes de polarisation,
nous avons essayé de corréler les résultats expérimentaux avec le tracé des isothermes
d’adsorption. En effet, différents auteurs [73,92,204] évoquent dans le cas des alliages de
cuivre-zinc (60/40), des mécanismes d’inhibition qui obéissent aux isothermes de Langmuir et
de Temkin. Ainsi Gad Allah et al. trouvent que les dérivés des aminopyrazoles s’adsorbent
suivant l’isotherme de Temkin [73], tandis que les composés de la famille de la thiouré [92] et
la famille des Azoles [204] suivent l’isotherme de Langmuir.
121
Inhibition de la corrosion de l’alliage cuivre-zinc (60/40) en milieu chloruré, neutre et alcalin
3
10
2
10
-4 -3
10 10
-1
log Cinh (mol.L )
Figure V-9: Isotherme d’adsorption de Langmuir à 25°C pour l’inhibiteur MBI en solution à
pH tampon 9.2, 0.1M d’ammoniaque + 0.1M de chlorure d’ammonium.
θ > 0,98
1,00
0,98
θ
0,96
0,94
-4 -3
10 10
-1
log Cinh (mol.L )
Figure V-10 : Isotherme d’adsorption de Temkin à 25°C pour l’inhibiteur MBI en solution à
pH tampon 9.2,
0.1M d’ammoniaque + 0.1M de chlorure d’ammonium.
122
Inhibition de la corrosion de l’alliage cuivre-zinc (60/40) en milieu chloruré, neutre et alcalin
Les systèmes n’obéissent pas toujours à l’isotherme de Langmuir car certaines hypothèses de
base de ce modèle ne sont parfois pas vérifiées. On constate notamment que l’énergie
d’adsorption varie souvent avec θi. Afin d’en tenir compte, l’isotherme de Temkin suppose
que l’énergie d’adsorption décroît linéairement en fonction du recouvrement. Cela donne une
relation de type 7 :
1
θi = f lnl C (éq. 7)
o i
où lo est la constante de Langmuir et f une constante qui tient compte des interactions
moléculaires dans le film adsorbé et de l’hétérogénéité de la surface.
C (mM) I θ θ /1 - θ
0.1 56,53 0,98562 68,5497
0.5 0,775 0,995 198,89392
0.75 0,092 0,99838 615,46674
1 0,016 0,99971 3488,50617
2 0,004 0,99993 14131,5
123
Inhibition de la corrosion de l’alliage cuivre-zinc (60/40) en milieu chloruré, neutre et alcalin
θ Q
log = log A + log C - 2,3RT (éq. 8)
1-θ
θi 1 Q
La variation log νs T est linéaire, de pente égale à -2,3R , par contre l’énergie libre
1 - θi
d’adsorption ∆G peut être calculée en utilisant l’équation 9 :
θ ∆G
log C = log - log B (éq. 9) avec log B = -1,74 - 2,303RT (éq. 10)
1-θ
Les résultats montrent que le benzotriazole est plus efficace que le tolytriazole et l’imidazole
dans le domaine de température compris entre 30 et 65°C. La valeur négative de son enthalpie
libre d’adsorption (entre –28 et –26,41 kJmol-1) montre qu’il s’adsorbe fortement sur la
surface du cuivre. Par ailleurs, la valeur élevée de l’énergie d’activation (Ea = 45 kJmol-1) du
benzotriazole, calculée à partir de la loi d’Arrhenius, montre qu’il agit comme un catalyseur
de surface du cuivre [206].
Ea
La loi d’Arrhenius est définie par l’équation 11 : v = A exp (RT ) (éq. 11)
Le tableau V-4 rassemble les résultats de l’effet de la température (20-80°C) du composé MBI
(2.10-3 M) sur la vitesse de la corrosion de l’alliage cuivre-zinc (60/40) en milieu ammoniacal.
On constate que l’efficacité inhibitrice du MBI dépasse les 99% pour la gamme de
θi 1
température étudiée. Le tracé log νs T n’est pas linéaire (Fig. V-11), donc MBI ne
1 - θi
vérifie pas l’isotherme de Langmuir et les résultats précédents sont confirmés (l’effet de la
concentration)
124
Inhibition de la corrosion de l’alliage cuivre-zinc (60/40) en milieu chloruré, neutre et alcalin
3,8
3,7
3,6
log ( θ / 1 - θ )
3,5
3,4
3,3
3,2
3,1
3,0
2,8 2,9 3,0 3,1 3,2 3,3 3,4 3,5
-1
1 / T (K )
θ, 1
Figure V-11 : Variation de log νs pour 2 10-3 M en MBI sur
1 - θi T
l’alliage cuivre-zinc (60/40) en milieu ammoniacal
1,2
1
Rp (MΩ.cm )
2
2
0,8
0,4
60°C
20°C
0,0
0 1 2 3
Temps (jours )
125
Inhibition de la corrosion de l’alliage cuivre-zinc (60/40) en milieu chloruré, neutre et alcalin
Les ions chlorure sont, comme les ions sulfate, susceptibles d’accélérer la corrosion, des
alliages de cuivre-zinc (60/40) [16]. Selon Rajaskharan et al., l’ajout d’une faible
concentration des ions chlorure n’affecte pas significativement la corrosion d’alliage 63Cu-
37Zn en milieu ammoniacal 15.7M. Cependant, une forte concentration en Cl- accélère la
corrosion et empêche la formation d’un film passif [207]. Abd El-Rahman et al. [208] ont
montré que seulela dézincification de l’alliage 63Cu-37Zn se produisait en absence des ions
chlorure. Par contre, en présence de ces ions, en plus de la dezincification, une corrosion par
piqûre a été observée à fort potentiel anodique. La présence du benzotriazole (BTA), favorise
la formation du film complexe sur la surface du cuivre selon la réaction (éq. 13) [209,210] :
cette réaction se produit localement, avec une grande énergie (∆G = -258,8kJ.mol-1),
provoquant une destruction locale du film.
Dans notre étude, le tracé des courbes de la résistance de polarisation, enregistrées lors de la
corrosion de l’alliage cuivre-zinc (60/40) en milieu ammoniacal chloruré NaCl à 3%
(Fig. V-13), en présence de 2 10-3 M de MBI montre que l’ajout des ions chlorure, diminue la
126
Inhibition de la corrosion de l’alliage cuivre-zinc (60/40) en milieu chloruré, neutre et alcalin
résistance de polarisation d’environ 68% à 20°C et d’environ 32% à 60°C. Dans les deux cas,
l’efficacité inhibitrice de MBI reste supérieure à 98% après trois jours. D’après cette
comparaison préliminaire, il paraît probablement que les anions chlorure, grâce à leurs forte
tendance à l’adsorption spécifique, s’incorporent dans la couche tridimensionnelle, et
commence à la décomposer. Cet effet est moins marqué à haute température. Le facteur
[Cl-]
d’agressivité f = [MBI] , égal à 250 en ne tenant compte que des chlorures provenant du
chlorure de sodium, reste insuffisant pour détruire le film protecteur 3D, puisque même après
trois jours, à température élevée, l’efficacité inhibitrice reste toujours supérieure à 98%. On
peut parler dans certains cas de l’effet synergique entre les ions sulfate, chlorure et les
molécules d’inhibiteurs. Dinnappa et al [211] ont remarqué cet effet entre ces ions et la
thiouré, l’acide hioglycolique, le thioglycol et l’acide haloacetique. Une augmentation de
l’efficacité inhibitrice de ces composés contre la dezincification de l’alliage 60Cu-40Zn en
milieu HCl et H2SO4, a été observée dans ce cas.
1,6
1,2
1
Rp (MΩ.cm )
2
0,8
3
0,4 2
0,0 1 20°C
2 + 3% NaCl, 20°C
3 + 3% NaCl, 60°C
-0,4
0 1 2 3
Temps (jours)
Tableau V-6 : Effet de la température sur l’efficacité inhibitrice du MBI en présence des chlorures.
Rp du cuivre-zinc (60/40) nu = 1 kΩ.cm2
127
Inhibition de la corrosion de l’alliage cuivre-zinc (60/40) en milieu chloruré, neutre et alcalin
L’influence de l’état de surface sur l’efficacité inhibitrice du MBI a été mise en évidence par
les mesures de résistance de polarisation (Fig. V-14). En effet, les résistances de polarisation
enregistrées respectivement après un polissage au papier abrasif de grade 120 et 4000 en
fonction du temps, montrent que la résistance de polarisation diminue de 25% en présence de
2.10-3M de MBI. Malgré cette diminution, le pouvoir protecteur de MBI reste inchangé et
supérieur à 99%.
1,2
2
Rp (MΩ.cm )
2
0,8
1
0,4
1 pol. °120
2 pol. °4000
0,0
0 1 2 3
Temps (jours)
Afin de vérifier que la protection de l’alliage par l’inhibiteur MBI ne conduit pas à une
corrosion plus sévère de l’acier utilisé dans les installations industrielles, nous avons étudié le
couplage galvanique entre l’alliage cuivre-zinc (60/40) phase α,β’ et l’acier E24. La
superposition des courbes individuelles de polarisation d’un acier ordinaire E24 et de cet
128
Inhibition de la corrosion de l’alliage cuivre-zinc (60/40) en milieu chloruré, neutre et alcalin
alliage montre que lorsque le milieu est non inhibé (Fig. V-15), il n y a pas de couplage entre
les deux matériaux. Par contre, en présence de l’inhibiteur MBI dans le milieu (Fig. V-16), le
potentiel de corrosion de l’alliage cuivre-zinc (60/40) s’anoblit de 325 mV. Dans ce cas,
l’alliage est plus noble et se comporte comme cathode et l’acier comme anode. Compte tenu
de l’effet inhibiteur du MBI qui entraîne une diminution de la densité de courrant de corrosion
de l’alliage cuivre-zinc (60/40) d’un facteur 103, le courant du couplage galvanique est
inférieur à la densité du courant de corrosion de l’acier seul. Dans ces conditions, la vitesse de
corrosion de ce dernier reste identique à celle de l’acier en absence de MBI. Ce couplage
galvanique n’a aucun effet ni sur la corrosion de l’acier ni sur la corrosion de l’alliage cuivre-
zinc (60/40).
-1
10
2
-2
10 1
-3
10
log I (A.cm )
-2
-4
10
-5
10
10
-6 1 cuivre-zinc (60/40)
2 acier (E24)
-7
10
-8
10
-1000 -500 0 500 1000 1500
E (mV/ECS)
Figure V-15 : Couplage galvanique entre l’alliage cuivre-zinc (60/40) et l’acier E24 en milieu
ammoniacal, en absence de MBI
-1
10
2
-3
10
1
-5
10
log I (A.cm )
-2
-7
10
-9
10
-11
1 cuivre-zinc (60/40) + MBI
10 2 acier (E24) + MBI
-13
10
-600 -400 -200 0 200 400 600 800
E (mV/ECS)
Figure V-16 : Couplage galvanique entre l’alliage cuivre-zinc (60/40) et l’acier E24 en milieu
ammoniacal, en présence de MBI
129
Inhibition de la corrosion de l’alliage cuivre-zinc (60/40) en milieu chloruré, neutre et alcalin
-2
10
-4 1
10
2
-6
I (A.cm )
10
-2
-8
10
-10
10
1 témoin
-12
2 p-MBI
10 3 MBI
Figure V-17 : Courbes de polarisation enregistrées en milieu ammoniacal 0.1 M + 0.1 M NH4Cl
pH 9,2 : témoin (a), p-MBI (b) et MBI (b) après 1h.d’immersion à Ecorr ; 0.1 mV.s-1
2000
(a)
témoin
Nombre de salves cumulées
1500
p-MBI (b)
1000
500
-3
2.10 M MBI
(c)
0
Figure V-18 : Activité acoustique mesurée lors de la polarisation anodique en milieu ammoniacal du :
témoin (a), p-MBI (b) et MBI (c)
130
Inhibition de la corrosion de l’alliage cuivre-zinc (60/40) en milieu chloruré, neutre et alcalin
Tableaux V-9 : Pouvoir protecteur du p-MBI en milieu ammoniacal, déterminé par EA et par
potentiodynamique.
131
Inhibition de la corrosion de l’alliage cuivre-zinc (60/40) en milieu chloruré, neutre et alcalin
Cette partie du travail a été consacrée à l’étude du pouvoir inhibiteur du MBI sur l’alliage
cuivre-zinc (60/40) en milieu neutre chloruré contenant 3% de NaCl.
La présence du MBI dans le milieu n’induit pas un abaissement important de la densité du
courant de corrosion, néanmoins, il provoque un changement important dans la cinétique de
corrosion. En effet, dans le domaine cathodique, le palier diffusionnel disparaît en cédant sa
place à une droite finie. Dans le domaine anodique, le matériau devient directement
passivable. A –100 mV/ECS la densité du courant anodique passe de
-4 -2
5 à 3.10 µA.cm , nous avons donc un important effet anodique.
Les courbes de polarisation (Fig. V-19) montrent que l’efficacité inhibitrice du MBI ne
dépasse pas les 50% après 1 heure d’immersion et devient nulle après 3 heures d’immersion
(Tab. V-10). Il est a noté aussi que l’ajout de l’inhibiteur déplace le potentiel de corrosion
dans le sens négatif d’environ 150 mV.
-2
10
log I (A.cm )
-2
-4
10
1 témoin
-6 -3
10 2 3.10 M
1 -3
3 10 M
-4
4 10 M
-8
34 2
10
-600 -400 -200 0 200 400 600
E (mV/ECS)
Figure V-19 : Courbes de polarisation de l’alliage cuivre-zinc (60/40) dans un milieu neutre salin
(NaCl 3%) pour différentes concentrations en inhibiteur MBI ; après 1h. à Ecorr ; 0.1 mV.s-1
Tableaux V-10 : Pouvoir protecteur du MBI en milieu salin, déterminé par potentiodynamique
132
Inhibition de la corrosion de l’alliage cuivre-zinc (60/40) en milieu chloruré, neutre et alcalin
L’utilisation de la spectroscopie d’impédance pour étudier les films polymères a pour but
d’élucider les problèmes de diffusion et de transfert à travers les revêtements et de mettre en
évidence les mécanismes responsables de la corrosion. Différentes études ont été menées sur
des revêtements organiques déposés sur des substrats métalliques. Elles ont montré, comme
l’illustre la figure (V-20), qu’un revêtement organique peut être modélisé par un schéma
électrique équivalent [38,139-142,212-216].
Selon Walter [143], la résistance Rfilm est contrôlée par la pénétration d’ions au travers le
revêtement. Ces ions diffusent par l’intermédiaire de chemins préexistants (pores, et défauts à
travers le film).
133
Inhibition de la corrosion de l’alliage cuivre-zinc (60/40) en milieu chloruré, neutre et alcalin
tracé en mode Nyquist (Fig. V-23). A haute fréquence le diagramme de Bode met en évidence
une constante de temps bien définie vers 65°.
Tableau V-11 : Caractéristiques électriques, déduites des diagrammes de Nyquist pour le système
cuivre-zinc (60/40) / poly(2-mercaptobenzimidazole),
après différents temps d’exposition dans NaCl à 3%
-70
logZ la phase
5
-60
4 -50
Phase (degree)
log /Z/ (Ω.cm )
2
-40
3
-30
2
-20
1 -10
-4 -2 0 2 4 6
log (F) (Hz)
Figure V-22 : Diagrammes de Bode du système cuivre-zinc (60/40) / poly(2-mercaptobenzimidazole) /
NaCl 3% enregistrés à 43 heures.
134
Inhibition de la corrosion de l’alliage cuivre-zinc (60/40) en milieu chloruré, neutre et alcalin
Le modèle électrique de la figure V-20 ne permet donc pas de représenter correctement Z(ω)
dans le cas du système CuZn / p-MBI / NaCl 3%. Ceci est confirmé par l’apparition d’une
troisième boucle aux moyennes fréquences (1-100Hz) sur le spectre d’impédance
après 4 jours d’exposition (Fig. V-24).
L’apparition d’une boucle similaire a déjà été observée dans les travaux concernant des
résines époxydes déposées sur les tôles d’acier zingué [217], elle a été attribuée aux produits
de corrosion (du fer, du chrome, du zinc…)
Dans le cas de l’aluminium et de ses alliages protégés par oxydation anodique, Celati et
al. [218-220] ont expliqué l’apparition de ce genre de boucle au colmatage du film par la
présence d’oxy-hydroxides résultant de traitements chimiques initialement poreux.
Creus [171] attribue le domaine HF aux propriétés du film d’oxyde Al2O3 développé en fin de
traitement PVD. Le domaine MF a été attribué à la corrosion de l’aluminium à travers la
porosité de cette couche d’alumine et le domaine BF au film de produits de corrosion formé
pendant l’immersion.
L’introduction de deux paramètres supplémentaires Rsl et Csl permet de tenir compte de ces
produits de corrosion [221,222]
Les modifications apportées sont illustrées sur la figure V-25. La résistance Rsl décrit
l’existence de chemins ioniques à travers les produits de corrosion mettant en contact le métal
et l’électrolyte. La capacité Csl correspond à la réponse diélectrique des produits bloquant
135
Inhibition de la corrosion de l’alliage cuivre-zinc (60/40) en milieu chloruré, neutre et alcalin
(obstruant) totalement le fond des pores. Elle est en série avec la résistance Rf qui représente
la zone non modifiée des pores.
Ces diagrammes d’impédance ont été ajustés (méthode de symplexe) par le circuit électrique
équivalent représenté sur la figure V-25. La superposition des diagrammes expérimentaux et
de ceux déterminés par le calcul d’ajustements de paramètres, montre que le modèle proposé
est convenable (Figure V-26).
6 -80
195H
5 -70
-60
4
Phase (degree)
log /Z/ (ohm cm )
2
-50
3
-40
2
-30
1
Phase
logZ -20
0
-4 -2 0 2 4 6
log(F) (Hz)
FigureV-24 : Diagrammes de Bode du système cuivre-zinc (60/40) / poly(2-mercaptobenzimidazole) /
NaCl 3% enregistrés à 137 heures.
136
Inhibition de la corrosion de l’alliage cuivre-zinc (60/40) en milieu chloruré, neutre et alcalin
90
Exp. Ajusté
70
Ajusté Exp.
(b)
60
Phase (ϕ degree)
60 0.01 Hz
-Z '' (MΩ.cm )
2
50
40
30
30
0.1 Hz
20 0
10
-4
10
-2
10
0
10
2
10
4
10
6 0 30 60 90 120
Z ' (kΩ.cm )
2
Fréquence (Hz)
Figure V-26 : SIE de l’alliage cuire-zinc (60/40) en milieu neutre contenant NaCl à 3%
respectivement en mode Bode et Nyquist à 452 (b).
700
Cpf Rpf
1,2
600
1,0
500
Cpf (nF.cm )
Rpf (kΩ.cm )
-2
400 0,8
300
0,6 2
200
0,4
100
0 100 200 300 400 500 600 700
Temps (heures)
15
10
Φt (%)
Figure V-28 : Variation de la fraction volumique d’eau adsorbée (φt) en fonction du temps
d’exposition du film dans NaCl à 3%.
137
Inhibition de la corrosion de l’alliage cuivre-zinc (60/40) en milieu chloruré, neutre et alcalin
L’évaluation de la quantité d’eau adsorbée par le film polymère permet d’expliquer cette
augmentation de la capacité du film en utilisant la formule de Brasher et Kingsbury [224,225].
La figure V-28 présente la variation de la quantité d’eau adsorbée en fonction du temps
d’exposition dans NaCl à 3%. Elle indique une valeur moyenne de 7%, cette valeur est
considérée comme une anomalie par certain auteurs [225].
Selon Brasher et Kingsbury, le pourcentage d’eau adsorbé par le revêtement est défini par
l’équation :
Cpf(t)
Log(C (t = 0) )
pf
φt = Log(80) (16)
avec :
dans le cas de l’eau, la permittivité diélectrique est égale à 80 F.cm-1,
φt la fraction volumique d’eau adsorbée,
Cpf(t) la capacité mesurée du film au temps t,
Cpf(t = 0) la capacité mesurée du film au début de l’immersion.
Elle permet d’évaluer la quantité d’eau adsorbée par le revêtement.
La constante diélectrique du film est une caractéristique intéressante car elle augmente si le
revêtement polymère adsorbe le solvant (eau).
On a :
Cpf (t ) ε (t)
=
Cpf (t = 0) ε (t = 0)
F. Deflorain et al. [141] ont expliqué cette anomalie par la pénétration de l’eau entre le
revêtement et le substrat métallique dans les périmètres des défauts du film.
138
Inhibition de la corrosion de l’alliage cuivre-zinc (60/40) en milieu chloruré, neutre et alcalin
Tableau V-12 : Pouvoir protecteur de p-MBI au cours du temps en milieu NaCl à 3%.
139
Inhibition de la corrosion de l’alliage cuivre-zinc (60/40) en milieu chloruré, neutre et alcalin
V-5. Conclusion
Dans un premier temps nous nous sommes intéressés aux propriétés inhibitrices du MBI et du
p-MBI. Les essais électrochimiques (tracé des courbes de polarisation et des diagrammes
d’impédance électrochimique) couplés à l’émission acoustique ont montré que la molécule
MBI, ajoutée au milieu ammoniacal et chloruré, est un inhibiteur efficace de la corrosion
d’alliage cuivre-zinc (60/40) constitué de deux phases α et β’. Le taux d’inhibition du MBI
atteint 99% pour différents états de surface de l'électrode, des concentrations du MBI allant de
7.10-4 à 2.10-3 M et des températures du milieu comprises entre 20-80°C, en présence et en
absence des chlorures.
En milieu neutre chloruré (NaCl 3%), le comportement du MBI n’est pas le même, puisque
son pouvoir protecteur est très faible et s’annule après quelques heures d’immersion. Ceci
confirme la difficulté de former un film protecteur dans un milieu neutre, comme l’indique la
variation du pouvoir protecteur du MBI en fonction du pH.
Dans ce chapitre, nous avons mis en évidence l’importance de l’émission acoustique comme
moyen de suivi et de contrôle non destructif du pouvoir protecteur à la fois des inhibiteurs
organiques et des revêtements polymères p-MBI, dans les milieux agressifs neutre et alcalin.
Contrairement aux tests classiques tels que la potentiodynamique et la spectroscopie
d’impédance électrochimique dont l’utilisation reste limitée dans les laboratoires, l’émission
acoustique peut être utilisée sans difficulté pour les dispositifs expérimentaux dans les
laboratoires de recherches ou dans les structures industrielles.
140
Inhibition de la corrosion de l’alliage cuivre-zinc (60/40) en milieu chloruré, neutre et alcalin
141
Conclusion générale
CONCLUSION GENERALE
141
Conclusion générale
résiduelles présentes initialement dans la phase α de cet alliage. En effet, la diffraction des
rayons X, avant et après corrosion, a mis en évidence le déplacement et l’élargissement du pic
de diffraction correspondant au plan [311] de cette phase α. Le déplacement de ce pic est lié,
habituellement, à des micro-déformations (micro-contraintes), alors que son élargissement est
lié à des macro-déformations (macro-contraintres). Ces micro et macro-déformations (sources
émissives) sont assez énergétiques pour générer, dans l'échantillon, des ondes élastiques
détectables par émission acoustique.
Cette étude nous a permis de montrer que le MBI peut s’oxyder anodiquement sur la surface
de l’alliage cuivre-zinc (60/40) pour former un film polymère protecteur. Cette oxydation est
irréversible et sous contrôle diffusionnel. Elle se fait en deux étapes sur substrat de platine et
en une seule étape sur substrat d’alliage cuivre-zinc. Ce film peut être déposé par
voltammétrie cyclique ou par chronoampérométrie. Dans les deux cas, la spectroscopie
d’infrarouge confirme bien l’existence, sur la surface de cet alliage, d’un film polymère. Il est
de nature isolante et son pouvoir protecteur en milieu alcalin change en fonction de la nature
du substrat (cuivre-zinc 60/40 > cuivre > platine). Dans tous les cas, lorsque le composé
(MBI) est utilisé comme inhibiteur, son efficacité est élevée en milieu alcalin chloruré (99%)
alors qu'elle est médiocre en milieu neutre chloruré (44%). A l’inverse, le film p-MBI est
moins efficace en milieu alcalin chloruré, alors qu’il a une importante efficacité en milieu
neutre chloruré (98%).
142
Conclusion générale
En conclusion, l'inhibiteur MBI est un composé bien adapté pour lutter contre la corrosion
sélective de l'alliage cuivre-zinc étudié, et plus particulièrement, en milieu alcalin chloruré ou
non chloruré. Pour le contrôle de cette corrosion et de l'efficacité de cet inhibiteur,
l'application de l’émission acoustique, là encore, constitue un moyen très puissant en
laboratoire qui peut être très prometteur sur site industriel.
En effet, pour la suite de l’étude, il conviendrait de poursuivre les essais sur site industriel, en
particulier sur des installations dans lesquelles le phénomène de corrosion sélective a été
observé (échangeurs thermiques ou condenseurs...), afin de corréler les résultats obtenus en
laboratoire avec ceux qui seront obtenus sur site industriel. Un retour en laboratoire permettra
sans doute par la suite de se rapprocher des conditions réelles rencontrées sur sites,
(température, morphologie, épaisseur de paroi…), ce qui sera certainement nécessaire pour
définir définitivement les conditions optimales de contrôle et de quantification de ce mode de
corrosion, et de l'efficacité inhibitrice du composé MBI.
143
Références Bibliographiques
REFERENCES
144
Références Bibliographiques
[20] ZOU J.Y., WANG D.H., QIU W.C. Solid-state diffusion during the selective dissolution
of brass: chronoamperometry and position annihilation study. Electrochimica Acta, 1997, vol.
42, n°11, pp. 1733-1737.
[21] HAUK V.M. Evaluation of macro- and micro-residual stresses on textured materials by
x-ray, neutron diffraction and deflection measurements. Adv. X-Ray Anal., 1986, vol. 29,
pp. 1-15.
[22] JIANG H.G., RUHLE M., LAVERNIA E.J. On the applicability of the x-ray diffraction
line profile analysis in extracting grain size and microstrain in nanocrystalline materials.
J. Mater. Res., 1999, vol. 14, n°2, pp. 549-559.
[23] DAVID D., CAPLAIN R. Méthodes usuelles de caractérisation des surfaces. Ed. Société
française de métallurgie. Paris, 1988, 259 p.
[24] ZUCCHI F., TRABANELLI G., FONSATI M., GIUSTI A. Influence of P, As and Sb on
the susceptibility to SCC of alpha - beta' brasses. Materials and Corrosion, 1998, vol.49, n°12,
pp. 864-869.
[25] CHATTERJEE U.K., SIRCAR S.C., AGRAWAL G.S. Acoustic emission studies on
environmental craking in brasses. Proceeding of the 6th international conference on fracture,
1984, vol. 4, pp. 2379-2385.
[26] FERRER F., IDRISSI H., MAZILLE H., FLEISCHMANN P., LABEEUW P. On the
potential of acoustic emission for the characterization and understanding of mechanical
damaging during abrasion-corrosion processes. Wear, 1999, vol. 231, n°1, pp. 108-115.
[27] OLTRA R., CHAPEY B., RENAUD L. Abrasion-corrosion studies of passive stainless
steels in acidic media: combination of acoustic emission and electrochemical techniques.
Wear, 1995, vol. 186-187, n°2, pp. 533-541.
[28] KNOWLTON B., SIDDIQUI A.M., JIHAN S. Stress corrosion monitoring of 7000
series aluminum alloy welded specimens using acoustic emission. Br. Corrosion J., 1997, vol.
32, n°4, pp. 249-253.
[29] WENG C.C., LIN G.C., CHEN R.T. Acoustic emission characterization of a medium
strength steel during hydrogen permeation processes. Mater. Sci. Eng., A., 1992, vol. 154,
n°1, pp. 51-57.
[30] IDRISSI H., DERENNE J., MAZILLE H. Detection of pitting corrosion of aluminium
alloys by acoustic emission technique. J. of acoustic emission, 2000, vol. 18, pp. 409-416.
[31] BELLENGER F., MAZILLE H., IDRISSI H. Use of acoustic emission technique for the
early detection of aluminium alloys exfoliation corrosion. NDT&E International, 2002, vol.
35, pp. 385-392.
[32] FERRER F., IDRISSI H., MAZILLE H., FLEISCHMANN P., LABEEUW P. A study of
abrasion-corrosion of AISI 304L austenitic stainless steel in saline solution using acoustic
emission technique. NDT&E International, 2000, vol. 33, n°6, pp. 363-371.
[33] BELLENGER F., HOERLE S., BAROUX B., MAZILLE H., IDRISSI H.
Characterization and detection of aluminium alloys exfoliation corrosion. In: Eurocorr 2001,
[CD-ROM].
[34] ASSOULI B., IDRISSI H., SRHIRI A. Caracterization and control of selective corrosion
of brass by acoustic emission. NDT&E International, 2002, 10 p. Acceptée pour publication
[35] IDRISSI H., LIMAM A. Reliability of acoustic emission technique to assess corrosion of
reinforced concrete. Journal of Acoustic Emission, 2000, vol. 18, pp. 307-313.
[36] NEWMAN R.C., SIERADZKI K. Corrosion of acoustic and electrochemical noise in the
stress corrosion cracking of α-brass. Scripta Metallurgica, 1983, vol. 17, pp. 621-624.
[37] KUPERMAN M.N., TROIANI H.E. Pore formation during dezincification of Zn-based
alloys. Applied Surface Science, 1999, vol. 148, n°1-2, pp. 56-63.
[38] MANSFELD F., KENDIG M.W., LORENZ W.J. Corrosion inhibition in neutral, aerated
media. J. Electrochemical Society, 1985, vol. 132, n°2, pp. 290-296.
145
Références Bibliographiques
146
Références Bibliographiques
[58] PATEL N.K., MAKWANA S.C., PATEL M.M. Action of benzimidazoles on the
corrosion of 63/37 brass in sodium hydroxide solution. Corrosion Science, 1974, vol. 14, n°1,
pp. 91-94.
[59] BAG S.K., CHAKRABORTY S.B., ROY A., CHAUDHURI S.R.
2-aminobenzimidazole as corrosion inhibitor for 70-30 brass in ammonia. British Corrosion
Journal, 1996, vol. 31, n°3, pp. 207-212.
[60] ELWARRAKY A.A. Dissolution of brass 70/30 (Cu/Zn) and its inhibition during the
acid wash in distillers. Journal of Materials Science, 1996, vol. 31, n°1, pp. 119-127.
[61] GUPTA P, CHAUDHARY R.S., NAMBOODHIRI T.K.G., PRAKASH B. Effect of
mixed inhibitors on dezincification and corrosion of 63/37 brass in 1% sulfuric acid.
Corrosion, 1984, vol. 40, n°1, p. 33-36.
[62] GUPTA P., CHAUHARY R.S., NAMBOODHIRI T.K.G., PRAKASH B. Mechanism of
dezincification and the inhibitive efficiency of some azoles for the corrosion of 70/30 brass in
sulphuric acid. British Corrosion Journal, 1982, vol. 17, n°3, pp 136-141.
[63] NOTOYA T., POLING G.W. Benzotriazole and tolyltriazole as corrosion inhibitors for
copper and brasses. Boshoku Gijutsu, 1981, vol. 30, n°7, pp. 381-389.
[64] O'NEAL C.Jr., BORGER R.N. The effect of chlorine on the performance of cuprous
metal corrosion inhibitors. Mater. Perform., 1977, vol. 16, n°11, pp. 12-16.
[65] O'NEAL C.Jr., BORGER R.N. Corrosion inhibiting synergism by triazoles in aqueous
multimetal systems. Mater. Perform., 1976, vol. 15, n°2, pp. 9-13.
[66] KURON D., ROTHER H. J., HOLM R.; STORP S. Corrosion inhibitors for copper - a
comparative study with emphasis on surface analysis methods. Werkst. Korros., 1986, vol. 37,
n°2, pp. 83-93.
[67] AMMELOOT F. Etude des conditions de formation et de croissance de films minces a la
surface du cuivre, de l'étain et d'un alliage Cu-13 Sn, en présence de molécules inhibitrices de
la corrosion. Thèse. Université Paris VI, 1997.
[68] HOLLANDER O., MAY R.C. The chemistry of azole copper corrosion inhibitors in
cooling water. Corrosion, 1985, vol. 14, n°1, pp. 39-45.
[69] LAACHACH A., AOUIAL M., SRHIRI A., BEN BACHIR A. Corrosion inhibition of a
70/30 cupronickel in a 3% sodium chloride medium by various azoles. J. Chim. Phys., 1992,
vol. 89, n°10, pp. 2011-2017.
[70] TAKENOUTI H. Utilisation des mesures d’impédance faradique à l’étude du mécanisme
électrochimique de la corrosion du fer et de son inhibition. Thèse. Paris IV, 1972.
[71] QAFSAOUI W., BLANC C.H., ROQUES J., PEBERE N., SRHIRI A., MIJOULE C.,
MANKOWSKI G. Pitting corrosion of copper in sulphate solutions: inhibitive effect of
different triazole derivative inhibitors. Journal of Applied Electrochemistry, 2001, vol. 31,
n°2, pp. 223-231.
[72] SRHIRI A., TRACHLI B., HAJJAJI N., KEDDAM M., TAKENOUTI H.,
FRIGNANI A., ZUCCHI F. Corrosion inhibition of copper in chloride solution by triazole
derivatives. 9th European Symposium on Corrosion Inhibitors, 2000, suppl. 11, vol. 2,
pp. 627-637.
[73] GAD ALLAH A.G., BADAWY M.W., REHAN H.H., ABOU ROMIA M.M. Inhibition
of corrosion of α-brass (copper-zinc, 67/33) in acid chloride solutions by some aminopyrazole
derivatives. J. Appl. Electrochem., 1989, vol. 19, n°6, pp. 928-932.
[74] NAGIUB A. MANSFELD F. Evaluation of corrosion inhibition of brass in chloride
media using EIS and ENA. Corrosion Science, 2001, vol. 43, n°11, pp. 2147-2171.
[75] KAR G., HEALY T. W., FUERSTENAU D. W. Effects of alkylamine surfactants on the
corrosion of a rotating copper cylinder. Corrosion Science., 1973, vol. 13, n°5, pp. 375-385.
147
Références Bibliographiques
[76] LAFONT M. C., PEBERE N., MORAN F., BLERIOT P. Inhibition effect of
alkylamines and thiazole-derived products on Admiralty Brass corrosion. Rev. Sci. Eau, 1995,
vol. 8, n°1, pp. 57-75.
[77] ZUCCHI F., FONSATI M., FAGIOLI F., TRABANELLI G. Corrosion and corrosion
inhibition of copper and copper alloys in chemical cleaning treatments. 8th European
Symposium on Corrosion Inhibitors, 1995, suppl. 10, vol. 2, p.975-988.
[78] MANOV S., LAMAZOUÈRE A. M., ARIÈS L. Electrochemical study of the corrosion
behaviour of zinc treated with a new organic chelating inhibitor. Corrosion Science, 2000,
vol. 42, n°7, pp. 1235-1248.
[79] SAYED S.M., ASHOUR E.A., ATEYA B.G. Inhibitive effects of benzotriazole on the
stress corrosion cracking of α-brass in nitrite solution. Corrosion Science, 1994, vol. 36, n°2,
pp. 221-230.
[80] JINTURKAR P.Y.C., HAN K.N. Dissolution and corrosion inhibition of copper, zinc,
and their alloys. Corrosion, 1998, vol. 54, n°2, pp. 106-114.
[81] SANAD S.H., ABBAS H., ISMAIL A.A., EL SOBKI K.M. Benzotriazole as a corrosion
inhibitor for brass. Surface Technology, 1985, vol. 25, n°1, pp 39-48.
[82] RUBIM J.C. Surface enhanced Raman scattering (SERS) from benzotriazole adsorbed on
brass electrodes. Chem. Phys. Lett., 1990, vol. 167, n°3, pp. 209-214.
[83] VISHWANATHAM S., RAWAT N.S. Corrosion control of phosphor bronze by
pretreatment with tolyltriazole and 2-mercaptobenzimidazole. Indian J. Technol., 1990,
vol. 28, n°10, pp. 597-603.
[84] NOTOYA T., ISHIKAWA T. Evaluation of corrosion inhibitors for dezincification of
60/40 brass. Proc. - Int. Congr. Met. Corrosion, 1984, vol. 1, pp. 333-337.
[85] SONI K.P., BHATT I.M. Some azoles as corrosion inhibitors for copper, brass and
aluminium. J. Electrochem. Soc., 1983, vol. 32, n°2, pp. 197-199.
[86] PATEL N.K. Inhibiting effect of 2-mercaptobenzimidazole on 63/37 brass in acid media.
Korroz. Figy., 1976, vol. 16, n°1, pp. 21-22.
[87] PATEL N.K., FRANCO J., PATEL I.S. Corrosion of 63/37 brass in citric acid solution
and its inhibition by azole-type compounds. J. Indian Chem. Soc., 1977, vol. 54, n°8,
pp. 815-816.
[88] El RAHMAN H.A.A. Evaluation of AHT as corrosion inhibitor for alpha -brass in acid
chloride solutions. Corrosion, 1991, vol.47, n°6, pp. 424-428.
[89] PRAJAPATI S.N., BHATT I.M., SONI K.P. 2-Mercaptobenzimedazole as a corrosion
inhibitor for copper and brass in chloro-substituted acetic acids. J. Indian Chem. Soc., 1975,
vol. 52, n°1, pp. 64-66.
[90] QURAISHI M.A., FAROOQI I.H., SAINI P.A. Inhibition of dezincification of 70-30
brass by aminoalkyl mercaptotriazoles. British Corrosion Journal, 2000, vol. 35, n°1,
pp. 78-80.
[91] DINNAPPA R.K., MAYANNA S.M. Effect of thioureas on corrosion of brass in nitric
acid. Society for Advancement of Electrochemical Science and Technology, 1984, vol. 19,
n°2, pp. 93-104.
[92] GUPTA P., CHAUDHARY R.S., PRAKASH B. Effect of some thioureas on the
corrosion and dezincification of 63/37 brass in ammonia solution. British Corrosion Journal,
1983, vol. 18, n°2, pp.98-101
[93] DUBOIS J.E., TOURILLON G., PHAM M.C., LACAZE P.C. Electrical properties of
electrochemically prepared thin polyphenylene oxide films on a platinum surface: the role of
ionic impurities in electroforming and conduction. Thin Solid Films, 1980, vol. 69, n°2,
pp. 141-148.
[94] MESSIER J. Organic polymer conductors and semiconductors. Mater. Tech., 1991,
vol. 79, n°3-4, pp. 37-40.
148
Références Bibliographiques
[95] GAZZARD M. Handbook of conducting polymers. New York: Marcel Dekker, 1986,
673 p.
[96] MUNSTEDT H., KOHLER G., MOHWALD H., NAEGELE D., BITTHIN R., ELY G.,
MEISSNER E. Rechargeable polypyrrole/lithium cells. Synthetic-Metals, 1987, vol. 18,
n°1-3, pp. 259-264.
[97] DEBERRY D.W. Modification of the electrochemical and corrosion behavior of stainless
steels with an electroactive coating. Journal of the Electrochemical Society, 1985, vol. 132,
n°5, pp.1022-1026.
[98] BRUSIC V., ANGELOPOULOS M., GRAHAM T. Use of polyaniline and its
derivatives in corrosion protection of copper and silver. Journal of the Electrochemical
Society, 1997, vol. 144, n°2, pp.436-442.
[99] BECK F., MICHAELIS R. Strongly adherent, smooth coatings of polypyrrole oxalate on
iron. Journal of Coatings Technology, 1992, vol. 64, n°808, pp 59-67.
[100] MENGOLI G., MUSIANI M.M. PAGURA C., PAOLUCCI F. Inhibition of the
corrosion of mild steel in aqueous acids by in situ polymerization of unsaturated compounds.
Corrosion Science, 1991, vol. 32, n°7, pp. 743-753.
[101] MENGOLI G., MUSIANI M.M., PELLI B., FLEISCHMANN M., HILL I.R. Effect of
triton on the electropolymerization of phenol; an investigation of the adhesion of coatings
using surface enhanced raman scattering (SERS). Electrochimica Acta, 1983, vol. 28, n°12,
pp 1733-1739.
[102] MENEGUZZI A., FERREIRA C.A., PHAM M. C., DELAMAR M., LACAZE P.C.
Electrochemical synthesis and characterization of poly(5-amino-1-naphthol) on mild steel
electrodes for corrosion protection. Electrochimica Acta, 1999, vol. 44, n°12, pp. 2149-2156.
[103] CAMALET J.L., LACROIX J.C., AEIYACH S., CHANE CHING K., LACAZE P.C.
Electrosynthesis of adherent polyaniline films on iron and mild steel in aqueous oxalic acid
medium. Synthetic Metals, 1998, vol. 93, n°2, pp. 133-142.
[104] CZARDYBON A., LAPKOWSKI M. Synthesis and electropolymerisation of 3,4-
ethylenedioxythiophene functionalised with alkoxy groups. Synthetic Metals, 2001, vol.119,
n°1-3, pp.161-162.
[105] WARREN L.F., ANDERSON D.P. Polypyrrole films from aqueous electrolytes. The
effect of anions upon order. Journal of the Electrochemical Society, 1987, vol.134, n°1,
pp.101-105.
[106] BARGON J., MOHMAND S., WALTMAN R.J. Electrochemical synthesis of
electrically conducting polymers from aromatic compounds. IBM Journal of Research and
Development, 1983, vol.27, n°4, pp. 330-341.
[107] PHAM M.C., LACAZE P.C., MOURCEL Ph., DUBOIS J.E. The role of amines as
complexing agents in film growth during electropolymerization of ester substituted phenols
onto mild steel. J. Appl. Electrochem., 1986, vol. 16, n°3, pp. 393-402.
[108] FROYER G., PELOUS Y., MAURICE F., PETIT M.A., DIGUA A.,
FAUVARQUE J.F. Optical studies on poly(paraphenylene) thin film prepared by
electroreduction. Synthetic Metals, 1986, vol. 21, n°2, pp. 241-247.
[109] ZOTTI G., SCHIAVON G. poly(2,5-thienylene)-coated electrodes formed by
electroreduction of a nickel adduct with 2,5-dibromothiophene. Journal of Electroanalytical
Chemistry and Interfacial Electrochemistry, 1984, vol. 163, n°1-2, pp. 385-388
[110] SEKINE I., KOHARA K., SUGIYAMA T., YUASA M. Syntheses of polymerized
films on mild steels by electro-oxidation and electroreduction and their corrosion resistance.
Journal of the Electrochemical Society, 1992, vol. 139, n°11, pp. 3090-3097.
[111] DE BRUYNE A., DELPLANCKE J.L., WINAND R. Electropolymerization of poly(2-
vinylpyridine) films on zinc. Journal of Applied Electrochemistry, 1995, vol. 25, n°3,
pp. 284-290.
149
Références Bibliographiques
[112] KERTIT S., ARIDE J., SRHIRI A., BEN-BACHIR A., EL-KACEMI K., ETMAN M.
Elctropolymerization of monomeric 3-amino-1,2,4-triazole on a copper electrode and the
effect of the polymer on electrode corrosion in a 3% sodium chloride. Journal of Applied
Electrochemistry, 1993, vol. 23, n°8, pp. 835-840.
[113] PERRIN F.X., WERY M., PAGETTI J. Electropolymerization of
2-hydroxybenzothiazole (2-OHBT) in water-methanol media: Electrochemical behaviour in
NaCl (3%) solution. Journal of Applied Electrochemistry, 1997, vol. 27, n°7, pp. 821-830.
[114] MOUTARLIER V., GIGANDET M.P., RICQ L., PAGETTI Electrochemical
characterization of anodic oxidation films formed in presence of corrosion inhibitors.
J. Applied Surface Science, 2001, vol. 183, n°1-2, pp. 1-9.
[115] GUENBOUR A., KACEMI A., BENBACHIR A. Corrosion protection of copper by
polyaminophenol films. Progress in Organic Coatings, 2000, vol. 39, n°2-4, pp. 151-155
[116] KERTIT S., ARIDE J., SRHIRI A., BEN BACHIR A., EL KACEMI K., ETMAN M.
Electropolymerisation de monomere 3-amino-1,2,4-triazole sur une electrode de cuivre et
effet du polymere sur la corrosion de l'electrode en milieu NaCl 3%. Journal of Applied
Electrochemistry, 1993, vol. 23, n°8, pp. 835-840.
[117] MENGOLI G., MUNARI M.T., BIANCO P., MUSIANI M.M. Anodic synthesis of
polyaniline coatings onto iron sheets. J. Appl. Polym. Sci., 1981, vol. 26, n°12, pp. 4247-
4257.
[118] TRACHLI B. Etudes de la corrosion u cuivre en milieu NaCl 0,5M et sa protection par
des inhibiteurs organiques et des films polymères obtenus par électropolymérisation. Thèse.
Paris VI, 2001.
[119] POLING G.W. Reflection infra-red studies of film formed by benzotriazole on Cu.
Corrosion Science, vol. 10, n°5, 1970, pp. 359-370.
[120] MANSFELD F, SMITH T., PARRY E.P. Benzotriazole as corrosion inhibitor for
copper. Corrosion, 1971, vol. 28, n°7, pp. 289-294.
[121] XUE G., HUANG X.Y., DONG J., ZHANG J. The formation of an effective anti-
corrosion film on copper surface from 2-mercaptobenzimidazole. J. Electroanal. Chem., 1991,
vol. 310, pp. 139-148.
[122] MAKHLOUF M.T., EL SHATORY S.A., EL SAID A. The synergistic effect of halide
ions and some selected thiols as a combined corrosion inhibitor for pickling of mild steel in
sulfuric acid solution. Mater. Chem. Phys., 1996, vol. 43, n°1, pp. 76-82.
[123] MAKOVEI G.L., USHAKOV V.G., BAGIN V. K., SHEMSHEI V.P. Inhibition of acid
corrosion of iron by gamma-irradiated 2-mercaptobenzimidazole. Zashch. Met., 1986, vol. 22,
n°3, pp. 470-472.
[124] THIBAULT S., TALBOT J. Application of multiple reflection infrared spectrometry to
the study of several corrosion problems. Met. Corros.-Ind., 1975, vol. 50, n°594, pp. 51-55.
[125] WANG L. Evaluation of 2-mercaptobenzimidazole as corrosion inhibitor for mild steel
in phosphoric acid. Corrosion Science, 2001, vol. 43, n°12, pp. 2281-2289.
[126] AL MAYOUF A.M. Inhibitors for chemical cleaning of iron with tannic acid.
Desalination, 1999, vol. 121, n°2, pp. 173-182.
[127] WAHDAN, M.H. The synergistic inhibition effect and thermodynamic properties of 2-
mercaptobenzimidazol and some selected cations as a mixed inhibitor for pickling of mild
steel in acid solution. Materials Chemistry and Physics, 1997, vol. 49, n°2, pp. 135-140.
[128] PATEL M.M., PATEL N.K., VORA J.C. Azoles as corrosion inhibitors for 63/37 brass
in acidic media. India. Chem. Era., 1975, vol. 11, n°5, pp. 4-7.
[129] PATEL N.K. Corrosion of 63/37 brass in citric acid solution and its inhibition by azole-
type compounds. J. Indian Chem. Soc., 1977, vol. 54, n°8, pp. 815-816.
[130] PATEL N.K. Azoles as corrosion inhibitors for 63/37 brass in trichloroacetic acid.
J. Inst. Chem., 1974, vol. 46, pp. 137-139.
150
Références Bibliographiques
[131] REBSTOCK T.L., BALL C.D., HAMNER C.L., SELL H.M. Synthesis of several acid
analogs of 2-mercaptobenzimidazole. J. Am. Chem. Soc., 1956, vol. 78, pp. 5831-5832.
[132] WANG M.L., LIU B.L. Catalyzed reaction of carbon disulfide and o-phenylene
diamine by tertiary amine. Journal of Molecular Catalysis A: Chemical, 1996, vol. 105,
n°1-2, pp. 49-59.
[133] XUE G., LU L. Various adsorption states of 2-mercaptobenzimidazole on the surface of
gold and silver studied by surface enhanced ramn scattering. Langmuir, 1994, vol. 10,
pp. 967-969.
[134] XUE G., HUANG X.Y., DONG J., ZHANG J. The formation of an effective anti-
corrosion film on copper surface from 2-mercaptobenzimidazole. J. Electroanal. Chem., 1991,
vol. 310, pp. 139-148.
[135] PERRIN F.X ., PAGETTI J. Characterization and mechanism of direct film formation
on a Cu electrode through electrooxidation of 2-mercaptobenzimidazole. Corrosion Science,
1998, vol. 40, n°10, pp.1647-1662.
[136] GIALANELLA S., LUTTEROTTI L. Metastable structures in α-β’brass. Journal of
Alloys and Compounds, 2001, vol. 317-318, pp. 479-484.
[137] EPELBOIN I., GABRIELLI G., KEDDAM M., TAKENOUTI H. Alternating current
impedance measurments applied to corrosion studies and corrosion rate determination. In:
MANSFELD F., BERTOCCI U. Electrochemical corrosion testing, ASTM STP 727,
American Society for Testing and Materials, 1981, pp. 150-166.
[138] BARD A.J., FAULKNER.R. Electrochimie : principes, méthodes et application. Paris:
Masson, 1983, 791 p.
[139] WALTER G.W. Preview of impedance plot methods used for corrosion performance
analysis of painted metals. Corrosion Science, 1986, vol. 26, n° 9, pp. 681-703.
[140] MANSFELD F., KENDIG M.W., TSAI S. Evaluation of corrosion behavior of coated
metals with AC impedance measurements. Corrosion Nace, 1982, vol. 38, n° 9, pp. 478-485.
[141] DEFLORIAN F., MISKOVIC STANKOVIC V.B., BONORA P.L., FEDRIZZI L.
Degradation of epoxy coatings on phosphatized zinc-electroplated steel. Corrosion, 1994,
vol. 50, n° 6, pp. 438-446.
[142] MANSFELD F., TSAI C.H. Determination of coating deterioration with EIS. I. Basic
relationships Corrosion, 1991, vol. 47, n°12, pp. 958-963.
[143] WALTER G.W. Application of impedance spectroscopy to study the uptake of sodium
chloride solution in painted metals. Corrosion Science, 1991, vol. 32, n°10, pp. 1041-1158.
[144] MACDONALD R.J. Impedance Spectroscopy. Ed. Wiley, New York, 1987, 320 p.
[145] BADAWY W.A., AL KHARAFI F.M. Corrosion behavior of brass alloys in aqueous
solutions of different pH. Corrosion, 1999, vol. 55, n°3, pp. 268-277.
[146] American Society for Testing and Materials, Standard definition of terms relating to
AE, ASTM, E610-82.
[147] FORSTER F., SCHEIL E. Akustische untersuchung der bildung von martensitnadein
(Acoustic study ofthe formation ofmartensite needies). Zeitschrift fur Metallhmde, 1936,
vol. 29, n°9, pp. 245-247.
[148] KAISER J. Untersuchung uber das auftreten gerâuchen beim zugversuch (An
investigation into the occurrence of noises in tensile tests or a study of acousticphenomena in
tensile test). Thèse. Munich, 1950.
[149] ROGET J. Applications de l'émission acoustique dans le contrôle industriel des
matériaux métalliques In : Essais non destructifs. L'émission acoustique, Mise en oeuvre et
applications, Lyon : CAST- INSA, 1992, 48 p.
[150] Yuyama S., Kishi T., Hisamatsu Y. Fundamental aspects of AE monitoring on
corrosion fatigue processes in austenitic stainless steel. J. Mater. Energy Syst., 1984, vol. 5,
n°4, pp. 212-221.
151
Références Bibliographiques
[151] ROSAKIS R., KNOWLES J.K. Unstable kinetic relations and the dynamics of solid-
solid phase transitions. Journal of the Mechanics and Physics of Solids, 1997, vol. 45,
n°11-12, pp. 2055-2081.
[152] FREGONESE M., IDRISSI H., MAZILLE H., RENAUD L., CETRE Y. Initiation and
propagation steps in pitting corrosion of austenitic stainless steels: monitoring by acoustic
emission. Corrosion Science, 2001, vol. 43, n°4, pp. 627-641.
[153] PERDRIX M. Propagation des ondes ultrasonores In : Essais non destructifs.
L'émission acoustique, Mise en oeuvre et applications, Lyon : CAST- INSA, 1992, p. 31.
[154] FERRER F. “Etude et contrôle de l’abrasion-corrosion de matériaux métalliques en
milieu aqueux. Caractérisation de l’endommagement par émission acoustique et techniques
électrochimique”. Thèse LPCI. LYON : INSA de Lyon, 1998.
[155] FLEISCHMANN P. Emission acoustique et endommagement des matériaux
métalliques In : contrôle non destructif, Lyon : CAST, INSA, 1992, 33 p.
[156] DROUILLARD T.F. Introduction to acoustic emission technology. Nondestructive
Testing Handbok. In : MILLER, K., McINTIRE, P. American Society for Nondestructive
Testing, 1987, vol. 5, p.1-10.
[157] IDRISSI H., DERENNE J., MAZILLE H. Detection of pitting corrosion of aluminium
alloys by acoustic emission technique. J. of Acoustic Emission, 2000, vol. 18, pp. 409-416.
[158] HAGEGE R. La pratique du microscope électronique conventionnel. New York:
Masson, 1980, 123 p.
[159] SELME P. Le microscope électronique. Paris : Presses universitaires de France, 1970,
126 p.
[160] HAUK V.M., MACHERAUCH E. A useful guide for x-ray stress evaluation (XSE).
Adv. X-Ray Anal. 1984, vol. 27, p. 81-99.
[161] JIANG H.G., RUHLE M., LAVERNIA E.J. On the applicability of the x-ray diffraction
line profile analysis in extracting grain size and microstrain in nanocrystalline materials.
J. Mater. Res., 1999, vol. 14, n°2, pp. 549-559
[162] CHARLOT G., BADOZ L.J., TREMILLON B. Voltammetric analysis of chemical and
electrochemical reactions in various solvents. Rev. Chim. Miner., 1968, vol. 5, n°2,
pp. 337-51
[163] MALKI M., LEGRIS A., PASTOL J. L., GORSE D. A Study of dealloying of Cu-Au
alloys in aqueous solution by electrochemical noise measurements. In: Proceedings of the
Symposium on Critical Factors in Localized Corrosion II. Electrochem. Soc., 1996, vol. 456,
p. 391-402.
[164] QAFSAOUI W., MANKOWSKI G., DABOSI F. The pitting corrosion of pure and low
alloyed copper in chloride-containing borate buffered solutions. Corrosion Science, 1993,
vol. 34, n°1, pp. 17-25.
[165] HEUSLER K.E. Fundamental aspects of the corrosion of alloys. Corrosion Science,
1997, vol. 39, n°7, pp. 1177-1191.
[166] BURZYNSKA, L. Comparison of the spontaneous and anodic processes during
dissolution of brass. Corrosion Science, 2001, vol. 43, n°6, pp. 1053-1069.
[167] LEIDHEISER H. The corrosion of copper, tin, and their alloys. New York: Wiley,
1971, 411 p.
[168] PICKERING H.W. Characteristic features of alloy polarization curves. Corrosion
Science, 1983, vol. 23, n°10, pp 1107-1120.
[169] LU H., GAO K., CHU W. Determination of tensile stress induced by dezincification
layer during corrosion for brass. Corrosion Science, 1998, vol. 40, n°10, pp.1663-1670.
[170] DUPRAT M. Approche des mécanismes de la corrosion d’un acier au carbone en
solution de chlorure de sodium à 3% et de son inhibition au moyen de molécules organiques ;
152
Références Bibliographiques
153
Références Bibliographiques
[189] CAMALET J.L., LACROIX J.C., NGUYEN T.D., AEIYACH C., PHAM M.C.,
PETITJEAN J., LACAZE P.C. Aniline electropolymerization on platinum and mild steel
from neutral aqueous media. J. Electroanalytical Chemistry, 2000, vol. 485, n°1, pp. 13-20.
[190] BARD A.J., FAULKNER L.R. Electrochemical methods: fundamentals and
applications. Ed. Wiley. New York, 1980, 718 p.
[191] ANNERGREN I., KEDDAM M., TAKENOUTI H., THIERRY D. Application of
electrochemical impedance spectroscopy and rotating ring-disk measurements on iron-
chromium alloys. Electrochimica Acta, 1993, vol. 38, n°6, pp. 763-71.
[192] BEAUNIER L., EPELBOIN I., LESTRADE J.C., TAKENOUTI H. Electrochemical
study with a scanning electron microscope of paint coated iron. Surface Technology, 1976,
vol. 4, n°3, pp. 237-254.
[193] MÜLLER B., KUBITZKI G., KINET G. Aromatic 2-Hydroxy-Oximes as corrosion
inhibitors for aluminium and zinc pigments. Corrosion Science, 1998, vol. 40, n°9,
pp. 1469-1477
[194] PARKS G.A., BROWN Jr., GORDON E., TRAINOR T.P. Adsorption and
Precipitation of Aqueous Zn(II) on Alumina Powders. Journal of Colloid and Interface
Science, 2000, vol. 231,n°2, pp. 359-372.
[195] PEARSON R.G. Soft acids and bases (HSAB) I. Fundamental principles, J. Chem.
Educ., 1968, vol. 45, n°9, pp. 581-587.
[196] YAMAMOTO Y., NISHIHARA H., ARAMAKI K. Inhibition mechanism of sodium 3-
n-octylmercaptopropionate for iron corrosion in 0.5 M NaCl solution. Corrosion, 1992, vol.
48, n°8, pp. 641-648.
[197] SRHIRI A. Etude au moyen du couplage des méthodes électrochimiques stationnaires et
transitoires et sur la base de considérations structurales, de l'influence de l'addition de
composes organiques de type "thiol" et "imidazole sur le comportement du nickel. Thèse. INP
Toulouse, 1985.
[198] LORENZ W. J., MANSFELD F. Determination of corrosion rates by electrochemical
dc and ac methods. Corrosion Science, 1981, vol. 21, n°9-10, pp 647-672.
[199] TROQUET M. LABBE J.P.;PAGETTI J. Mechanism of the inhibition of zinc corrosion
in 1n hcl solution by tetraphenylphosphonium bromide. Corrosion Science, 1981, vol. 21, n°2,
pp 101-117.
[200] TRACHLI B., KEDDAM, M. TAKENOUTI H., SRHIRI A. Protective effect of
electropolymerized 3-amino 1,2,4-triazole towards corrosion of copper in 0.5 M NaCl.
Corrosion Science, 2002, vol.44, n°5, pp.997-1008.
[201] TRACHLI B., KEDDAM M., TAKENOUTI H., SRHIRI A Protective effect of
electropolymerized 2-mercaptobenzimidazole upon copper corrosion. Progress in Organic
Coatings, 2002, vol. 44, n°1, pp. 17-23.
[202] RETTIG T.W., FELSEN M.J. Acoustic emission method for monitoring corrosion
reactions. Corrosion, 1976, vol. 32, n°4, pp 121-126.
[203] BRAGINSKIJ A.P., UZENBAEV F.G.; ZDAN'SKI A.K. Acoustic emission under
near-surface hydrogen demaging of steels for petroleum and gas equipment. Defektoskopiya,
1991, vol. 10, pp 13-21.
[204] GOMMA G.K. Effect of azole compounds on corrosion of copper in acid medium.
Materials Chemistry and Physics, 1998, vol. 56, n°1, pp. 27-34.
[205] DAMASKIN B.B. Adsorption of organic compounds on electrodes. Ed. Plenum press.
New York, 1971, 502 p.
[206] GOMMA G.K. Corrosion inhibition of steel by benzotriazole in sulfuric acid. Materials
Chemistry and Physics, 1998, vol. 55, n°3, pp. 235-240.
154
Références Bibliographiques
155
Diagramme de phase du système cuivre-zinc
Au-delà de 37,6% en zinc, la solidification se fait par formation de dendrites bêta et après
solidification complète, la structure n'est composée que de cette phase. L'intervalle de
solidification est étroit, de sorte que les dendrites bêta sont pratiquement homogènes en
composition. Au refroidissement, la phase bêta ne peut contenir autant de cuivre. Aux
environs de 770°C, la phase alpha commence à se séparer de la phase bêta et augmente en
quantité lorsque la température diminue.
Cette réaction est contrôlée par la diffusion et peut être supprimée par refroidissement rapide.
La phase alpha précipite aux joints de grains ainsi que selon des plans cristallographiques
préférentiels de la phase mère (plans octaédraux). Ce mode de séparation au sein des grains
est appelé "structure de WIDMANSTATTEN".
156
Diagramme de phase du système cuivre-zinc
La microstructure montre des gros grains à structure dendritique rendue visible par attaque
poussée au moyen de la solution alcoolique de chlorure ferrique. Ce réactif révèle les
différences de composition dues à la ségrégation.
Aux environs de 450-470°C, la phase bêta se transforme pour donner la phase bêta prime.
Cette modification de structure est liée au passage des atomes de zinc d'une structure aléatoire
à une structure ordonnée dans le réseau (transformation ordre-désordre). L'aspect de la micro-
structure n'est pas affecté par ce changement dont l'influence sur les propriétés mécaniques est
négligeable.
L'alliage de type alpha, le plus largement utilisé, est l'alliage 64/36 (common brass). Il est
l'alliage le meilleur marché (le zinc étant généralement moins cher que le cuivre).Toutefois,
I'alliage à 30% de zinc ("Cartridge brass") offre une meilleure ductilité et une résistance à la
corrosion supérieure. Des alliages commerciaux intéressants sont disponibles jusqu'à des
concentrations minimales en zinc de 5%. Ces alliages riches en cuivre présentent une jolie
couleur dorée et sont connus comme métal pour dorure. Les alliages sont fournis sous forme
coulée soit sous forme de feuilles, tubes ou fils.
L'alliage à deux phases le plus répandu est le laiton 60/40. Il est généralement utilisé en
fonderie et convient particulièrement à la coulée en coquille. Les laitons duplex présentent
une excellente ductibilité aux températures de déformation à chaud et existent dès lors aussi à
l'état forgé par extrusion et laminage à chaud.
D'autres éléments d'addition sont fréquemment ajoutés aux laitons pour modifier les
propriétés mécaniques, la résistance à la corrosion ou l'usinabilité en vue d'une application
157
Diagramme de phase du système cuivre-zinc
donnée. Ces éléments ont tous un effet sur la solubilité du zinc dans le cuivre. Bien que la
plupart des laitons dont la structure ne soit pas modifiable par traitement à chaud, certains
d'entre eux de composition très contrôlée sont coulés et déformés à chaud à l'état duplex
alpha/bêta. Ils sont ensuite recuits aux environs de 450°C de manière à transformer la
microstructure en une phase alpha unique. Celle-ci présente alors une bien meilleure
résistance à la corrosion par dézincification en particulier dans les conduites d'eaux très
agressives.
70/30 laiton, déformé à froid et recuit, solution alcoolique de chlorure ferrique, x200
La microstructure montre des grains alpha équiaxes. L'attaque uniforme de l'échantillon par
le réactif indique que la structure est homogène. La ségrégation persiste nettement moins
dans les laitons que dans les alliages cuivre-étain ou cuivre-nickel
Cet échantillon montre des grains ß assez larges contenant la phase alpha sous forme de
précipités à structure de WIDMANNSTATTEN. Celle-ci se présente après l'attaque sous une
couleur légèrement moins foncée.
158
Diagramme de phase du système cuivre-zinc
Laiton 60/40 plombé, déformé à chaud, Persulfate d'ammonium en milieu ammoniacal, x200
Cet échantillon montre des zones de phase alpha légèrement allongées dans la direction de la
déformation et situées dans une matrice de phase bêta. La phase bêta cubique centrée ne
développe pas de macles de recuit. Toutefois, les mades sont présentes dans la phase alpha et
seraient révélées par une attaque métallographique plus poussée. Le plomb est ajouté pour
améliorer l'usinabilité. Il apparaît sous forme de particules sombres allongées.
Laiton à haute ductibilité, coulé en sable, solution alcoolique de chlorure ferrique, x250
La microstructure est fort semblable à celle des laitons 60/40 coulés en sable. La structure de
WIDMANSTATTEN de la phase alpha et la mabrice de phaæ bêta sont toutefois plus fines
que dans l'alliage binaire. Une phase riche en fer est aussi visible sous forme de pebtes
particules, disbribuées uniformément. Elles ont été noircies par l'attaque. Un grand nombre
d'enbre elles se présentent sous forme de rosettes. En absence d'attaque métallographique, ce
constituant est gris, ce qui permet de le distinguer du plomb souvent présent dans les laitons
de haute ductilité et qui est de couleur plus foncée.
159
Diagramme de phase du système cuivre-zinc
160
Transformation de Fourier discrète
Les signaux réels sont toujours de durée finie D et de bande passante limitée B2. si un tel
signal, x(t), est échantillonné à la période d’échantillonnage Te, respectant la condition de
Shannon, x(t) est formé de :
D
N = T échantillons,
e
1
avec Te = F , Fe représente la fréquence d’échantillonnage du signal
e
X(f)
x(t)
t
f
-B Bande +B
du signal
Pour décrire tout le signal en fréquence il faut donner ses composantes fréquentielles sur une
1 D
bande totale de T Hertz, il faut donc disposer de T échantillons.
e e
Un signal échantillonné de durée finie, prolongé par périodisation, est représenté en temps par
N échantillons x(t) : 0≤t≤N
et en fréquence par N échantillons X(f) : 0≤f≤N
La TFD est la transformation faisant passer du signal temporel, x(t), au signal fréquentiel,
X(f) :
X(f) = TFD [x(t)]
N −1 2πjtf
∑ x(t)e
−
X(f) = θ N
0
161
Transformation de Fourier discrète
par exemple pour N = 1024 (210), la FFT est environ 100 fois plus rapide que ce que pourrait
donner un calcul discret à partir de la définition de la TFD. La FFT est une version rapide de
la TFD.
En supposant que N est une puissance de 2, nous pouvons réécrire la TFD en distinguant la
somation sur les échantillons de rang pair et sur les échantillons de rang impair. On obtient
N
pour 0 ≤ f ≤ 2 :
2πjf
−
XN(f) = Xp N (f) +
2
e N XI N (f)
2
N 2πjf
−
XN(f + 2 ) = Xp N (f) -
2
e N XI N (f)
2
avec
N −1
N 2 2πjkf
∑ x(2k)e
−
TFD sur les 2 : échantillons de rang pair : Xp N (f) = θ N
2
2 k =0
N −1
N 2 2πjkf
∑x(2k +1)e
−
TFD sur les 2 : échantillons de rang impair : XI N (f) = θ N
2
2 k =0
N
On voit que l’on peut construire la TFD sur N ponts à partir de 2 TFD sur 2 points. N étant
N
une puissance de 2, on peut continuer la procédure et calculer les TFD sur 2 points à partir de
Le gain du temps de calcul est considérable, pour N = 2048 (211), la FFT est environ
186 fois plus rapide que ce que pourrait donner un calcul discret à partir de la définition de la
TFD.
162
Transformation de Fourier discrète
D’une façon générale, on appelle fenêtre la suite des coefficients utilisés pour pondérer un
signal. La résolution en fréquence est d’autant meilleur :
• que le lobe principal (central) est étroite,
• et que les lobes secondaires (latéraux) sont bas.
L’application d’une fenêtre rectangulaire à un signal de N échantillons, peut être vu comme la
multiplication terme à terme de la totalité du signal par la suite :
ωN(t) = {0,…,N-1}(t)
Cette opération de convolution a pour effet d’introduire des ondulations parasites dans le
spectre.
Exemple
0,1
seuil
0,0
-0,1
-0,2 D = 242 µs
163
Transformation de Fourier discrète
Le nombre d’échantillons du signal (Ns) est égal à D x Fe = 242 x 4 = 968, le traitement par
Mathlab se fait avec la première puissance de 2 supérieur à Ns càd 1024 = 210.
1 1
o fo = Durée totale de la fenêtre = 512 µs = 1,953 kHz
2000 - 1,953
donc pour i≠0, fi = 1,953 + i ( 2048 ) kHz
Vu le grand nombre de salves enregistrées dans chaque essai, l’ensemble des salves est traité
de façon statistique en faisant la moyenne des résultats obtenus. D’où viens l’intérêt du FCOG
« barycentre de la densité spectrale ». il a été calculé à partir de l’aire correspondant aux
composantes fréquentielles da la densité spectrale des salves.
FCOG (kHz) =
∑ X (f)x f
k k
∑X k
164