Politique Maintenance
Politique Maintenance
Politique Maintenance
Deux normes définissent les différents types de maintenance
la norme X 60-000: Maintenance - « Fonction Maintenance » -Principes généraux de mise en place ou
d'organisation dans l'entreprise,
la norme X 60-010: Maintenance - Vocabulaire de maintenance et de gestion des biens durables.
Les différentes méthodes de maintenance, décrites dans ces normes, y sont présentées de la façon suivante
la maintenance corrective (dépannage ou réparation) qui correspond à une attitude de réaction à des événements
plus ou moins aléatoires,
la maintenance préventive qui correspond à une volonté de programmation et de planification des travaux,
elle-même décomposée en maintenance préventive systématique et maintenance préventive conditionnelle
maintenance systématique: maintenance préventive effectuée selon un échéancier établi selon le temps ou le
nombre d'unité d'usage;
maintenance conditionnelle: maintenance préventive subordonnée à un type d'événement prédéterminé
(autodiagnostic, information d'un capteur, mesure d'une usure, etc.) révélateur de l'état de dégradation du bien.
La norme X 60000 précise
que les choix des méthodes de maintenance dépendent de l'utilisation du matériel et du type de matériel;
que si un historique suffisant n'est pas disponible, le choix des méthodes à appliquer doit être effectué d'un commun
accord entre les fonctions maintenance et fabrication, à charge pour la première de vérifier le bien fondé de ce
choix en fonction de l'historique du matériel, et de modifier si nécessaire la méthode pour arriver dans chaque cas,
à la solution la plus économique.
Compte tenu des définitions linguistiques des mots « curatif » et « correctif », l'utilisation pratique des définitions
recouvrira les actions suivantes
maintenance curative : toutes les actions pour remettre en fonctionnement un matériel dont l'état actuel génère un
coût de défaillance maintenance (CDM) ;
maintenance corrective : toutes les actions de modification d'un matériel pour en réduire son coût global
maintenance futur;
maintenance réparative : toutes les actions de remise en état d'une partie des constituants d'un matériel
(ensembles ou sous ensembles) sans que l'état actuel du matériel entraîne un coût de défaillance maintenance;
maintenance préventive : ensemble des actions décrites de manière « volontariste» dans les plans d'entretien
préventif des matériels. On trouve comme actions
les visites et les contrôles imposés par la législation,
toute la lubrification y compris les analyses d'huile,
les visites sensorielles de bon fonctionnement apparent,
les contrôles d'état d'usure avec interprétation conditionnelle ou prédictive,
les changements systématiques de constituants.
La différence que l'on peut établir entre maintenance curative, maintenance
Remarque
réparative et maintenance corrective n'est pas seulement un problème linguistique. La
Il est important que ces
raison essentielle est de penser en terme de gestion technicoéconomique en fonction
définitions soient connues et
assimilées par tous les
du type de maintenance:
partenaires de la fonction à la notion de maintenance curative, il faut systématiquement associer la
notion de coût de défaillance maintenance (CDM) ;
maintenance du site afin
les gains économiques en maintenance curative portent essentiellement sur le
d'éviter des contresens CDM du matériel alors qu'en maintenance réparative, il concerne le CIM (Coût
générateurs de quiproquos de l'intervention maintenance: main d'oeuvre interne et/ou externe + pièces
lors des réunions de décision de rechange);
ou des interprétations quant à la maintenance corrective, elle doit déclencher de suite un réflexe de
rentabilité du projet de modification.
1. Le critère de rentabilité
Définir la politique maintenance d'un matériel consiste à décider de façon volontaire:
quelle maintenance préventive il est rentable de faire?
quels sont les moyens économiquement rentables pour minimiser les coûts de défaillance maintenance de la
maintenance curative :
pièces ou sous ensembles ou ensembles de rechange à mettre en stock,
documents d'assistance au diagnostic des pannes,
modes opératoires d'intervention pour mener rapidement et efficacement les dépannages.
Cette définition de la politique de maintenance d'un matériel pourrait être comparée à l'écriture d'une partition musicale
dont la gamme des notes irait:
de la maintenance curative improvisée: on attend la panne et on voit ce qu'on peut faire alors pour s'en sortir,
à la maintenance préventive systématique: on change systématiquement les sous-ensembles estimés fragiles, en
passant par toutes les étapes intermédiaires du type
pièces ou sous ensembles ou ensembles de rechange en stock,
documents d'assistance au diagnostic des pannes,
modes opératoires d'intervention pour mener rapidement et efficacement les dépannages,
contrôles sensoriels de la maintenance conditionnelle,
mesures d'état d'usure liées à la maintenance prédictive ou conditionnelle.
Recommandation
Une définition de la politique de maintenance d'un matériel doit se traduire par un accord «contractuel» entre
le mainteneur, expert dans les opérations de maintenance à réaliser,
et le « propriétaire utilisateur du matériel.
Exemple de rentabilité
Soit un matériel de 8 MF de valeur à neuf (VN) avec un ratio CIM/VN de 5 % et une durée de vie prévisionnelle d'utilisation de 10 ans.
Le coût d'intervention maintenance (CIM) annuel est de : 8 000 KF x 5 % = 400 KF
Le CIM pour la durée de vie du matériel est de: 400 KF x 10 ans = 4 000 KF
Le coût d'établissement de la politique de maintenance, dans le cas le plus défavorable, est de 8000KFx0,5%=40KF
soit 40 KF/4 000 KF = 1 % du CIM total.
Ceci signifie que pour être rentable, le coût d'établissement de la politique maintenance du matériel doit entraîner une économie d'au
moins 1 % sur le CIM total correspondant à la durée de vie du matériel. II faut ajouter aussi, mais est ce nécessaire, les enjeux sur le
CDM et sur le CSM du matériel.
Seuls les 20 % des matériels qui représentent 80 % du coût global maintenance du Le coût d'établissement de la politique
site (matériels 20/80) feront l'objet d'une réflexion structurée de politique de maintenance des matériels existant sur
maintenance. un site sera égal à
Pour les autres matériels, il ne sera défini que le graissage et les interventions
obligatoires imposées par la législation. VAN x 20 x (0,15 à 0,70%) /
Coefficient similitude
c) Remarques
Pour choisir de manière rentable les matériels concernés sur un site existant, il faut pouvoir identifier les matériels 20/80.
S'il existe un tableau de bord présentant ce classement 20/80, il n'y a aucun problème, mais si ce tableau de bord n'existe
pas, la solution à mettre en oeuvre est du type qualitatif. Elle va consister à faire assurer:
par les responsables de production, un classement de leur matériel en quatre catégories:
catégorie A: matériels dont l'arrêt non programmé provoque un arrêt total de la production ou une perte de production
supérieure à 75 %,
catégorie B : matériels dont l'arrêt non programmé provoque une baisse de production comprise entre 40 % et 75 %,
catégorie C : matériels dont l'arrêt non programmé provoque une baisse de production inférieure à 40 %,
catégorie D : matériels dont l'arrêt non programmé n'entraîne aucune perte de production,
par l'encadrement maintenance, un classement des matériels à entretenir en trois catégories
catégorie A: matériels considérés comme les plus onéreux en maintenance,
catégorie B : matériels considérés comme moyennement chers en dépenses maintenance,
catégorie C : matériels ayant un coût de maintenance considéré faible.
Le choix de politique maintenance se fera en priorité et de façon détaillée sur les matériels classés A en catégorie finale.
Sur les matériels classés B, il sera effectué une réflexion allégée. Pour les matériels C, il ne sera défini que la maintenance
légale et la lubrification.
Le synoptique général des différentes étapes pour choisir technico économiquement la politique maintenance d'un
matériel est présenté en onze étapes
1. Identifier les conditions d'utilisation du matériel
2. Définir les opérations de maintenance légale
3. Élaborer les plans de lubrification
4. Définir les opérations de maintenance préventive
5. Définir les pièces de rechange à stocker
6. Définir les aides à la maintenance curative
7. Structurer les documents de mise en oeuvre
8. Estimer le coût du choix de politique de maintenance effectué
9. Démontrer la rentabilité du choix de politique de maintenance effectué
10. Vendre le choix de politique de maintenance effectué
11. Mesurer les résultats obtenus et actualiser le choix si nécessaire
modifiant la conception du matériel, sans être certain de l'arrivée de pannes, voire
même la destruction complète d'un sousensemble ou ensemble du matériel.
Toutefois, dans ce domaine, les réflexions de politique de maintenance doivent apporter des progrès sur
les quantités de points à graisser,
les fréquences de passage,
la diversité des huiles et graisses à stocker.
Exemple
Machine de conditionnement en industrie agroalimentaire (durée de vie 5 ans) avec 20 points de graissage
hebdomadaire d'accessibilité plus ou moins évidente.
Ceci représente un coût main-d'oeuvre sur la durée de vie du matériel de:
20 pts x (1,5’ /pt) x 45 sem. x 5 ans x (150F/h) = 16,9KF. Graissage centralisé : 5’ /mois, soit un coût main
d’oeuvre de : 5' x 11 mois x 5 ans x 150 F/h =~ 0, 75 KF
soit une économie en CIM de 16 KF
Des exemples de documents nécessaires à la présentation des choix effectués et à la mise en oeuvre de ces choix sont présentés au
paragraphe G.
Ces techniques sont présentées de façon détaillée en partie 10. Dans cette partie, nous donnerons simplement la liste des différentes
techniques et leurs objectifs essentiels.
En ce qui concerne le T du vieillissement des huiles et graisses, les fournisseurs de ces produits ont pu constituer des
bases de données qui permettent une bonne approche des fréquences pour ces opérations.
Pour les autres phénomènes, le bon sens et l'expérience doivent permettre une première approche qui sera améliorée
ensuite par les retours d'expérience de maintenance préventive et de maintenance curative avec en particulier:
les relevés de mesures et de contrôles sensoriels de maintenance préventive. Si l'on ne constate aucune anomalie
lors de trois visites consécutives de maintenance préventive, la périodicité de ces visites peut être augmentée de
25 % à 30 % sans risque majeur;
les analyses de défaillance de maintenance curative peuvent montrer que la périodicité de passage est trop grande
et dans ce cas, elle doit être diminuée compte tenu des résultats de l'analyse. En général, le temps T d'évolution du
phénomène est plus court que ce qui avait été retenu du fait de conditions d'utilisation plus sévères du matériel.
la gamme est définie sans tenir compte des effectifs qui seront disponibles car il n'est pas possible de le savoir lors de
l'établissement de la gamme;
les opérations sont enclenchées de telle sorte
que la durée d'immobilisation du matériel soit la plus courte possible compte tenu des
contraintes d'intervention. Cette recherche de durée d'arrêt minimal permet de démontrer
le souci du technicien méthodes maintenance d'adapter la maintenance aux contraintes de
production,
que les contraintes de sécurité soient prises en compte
consignation et déconsignation des installations sont des phases du mode opératoire
d'intervention,
éviter de mener des opérations ayant lieu sur un même plan vertical pour des raisons de
chutes d'objets: pièces ou outillages,
que les contraintes d'accessibilité et de place pour intervenir ne soient pas ignorées.
Mettre deux personnes pour aller deux fois plus vite quand il n'y a pas de place est inutile.
les opérations de contrôle en marche doivent être réalisées avant la consignation du matériel afin de permettre de
mener, pendant l'arrêt du matériel, les travaux complémentaires éventuels qui sont la conséquence des observations
des contrôles effectués. Ceci est particulièrement important pour les mesures de maintenance prédictive (analyse
d'huile, mesure de vibration, thermographie, etc.) et cela évitera de demander un nouvel arrêt du matériel à
« l'utilisateur propriétaire » du matériel.
agent de maîtrise responsable) donnent leur avis et accord sur le choix de L'élaboration du choix de politique
maintenance d'un matériel n'est
politique de maintenance prévue afin d'engager leur responsabilité sur sa mise en
pas une science exacte.
oeuvre.
L'expérience vécue d'audits de la fonction maintenance sur de nombreux sites montre que sur ces sites, on est passé souvent:
par de la maintenance préventive
qui ensuite a été quasiment supprimée par manque de moyens
pour y revenir quand les pannes ont entraîné des dysfonctionnements importants de la production
puis a été de nouveau arrêtée pour des raisons budgétaires, etc.
De telles situations créent une démotivation importante de l'ensemble des professionnels qui se mettent alors en position d'attente
persuadés que l'arrivée future d'un nouveau responsable amènera une remise en cause de ce qui est fait avec le chef actuel
En étant peut-être légèrement caricatural les situations vécues montrent
qu'il y a d'abord le « chef maintenance préventive » qui fait sa renommée sur la diminution du taux de
dysfonctionnement des matériels
qu'il arrive ensuite le « chef maintenance curative » qui obtient sa renommée sur la diminution du CIM de 20 % et
diminuant fortement pour cela, voire en supprimant la maintenance préventive.
C'est pourquoi la mise en oeuvre de choix de politique de maintenance structurée technico-économiquement selon l'utilisation
prévisionnelle des matériels doit arrêter cet effet de pendule aléatoire, source de gaspillage, de perte d'énergie et de démotivation.
1. L'évaluation quantitative
Pour évaluer les moyens humains nécessaires à l'élaboration du choix de Exemple
politique maintenance des matériels, il faut considérer deux phases :
la phase de création du dossier de choix de politique maintenance Pour un matériel de 5 MF de valeur à neuf, de
des matériels complexité dite « normale » et avec une
la phase de mise à jour des dossiers compte tenu des variations documentation constructeur classique, la
des conditions d'utilisation des matériels et des retours charge de technicien méthodes maintenance
d'expérience. sera de (5 000 KF/25) x 0, 3 % = (0,6 homme
x mois), soit une quinzaine de jours environ
a) En phase de création
L'évaluation des moyens humains peut se faire à partir des ratios suivants:
Exemple
• pour des matériels nouveaux et selon la complexité technologique du matériel et
des documents fournis par le constructeur, la charge de technicien méthodes Pour un matériel de 2 MF de valeur à neuf, de
maintenance, en homme x mois, varie entre (0,1 % x VN / 25) et (0,5% x VN / complexité dite n « normale », avec une
25) où VN = valeur à neuf du matériel exprimée en KF documentation constructeur classique
• pour des matériels ayant déjà fonctionné, et selon la complexité tech- existante et deux ans d'historique mémorisé
nologique du matériel, la présence des documents fournis par le constructeur et par les professionnels, la charge de
l'accessibilité aux historiques maintenance, la charge de technicien méthodes technicien méthodes maintenance sera de :
maintenance, en homme x mois varie entre (0,15% x VN / 25) et (0,7% x VN / (2000 KF/25) x 0'5 % = 0, 4 homme x mois.
25)
2. Evaluation qualitative
La question classique se pose : « Faut-il un technicien expérimenté de niveau CAP ou un jeune technicien de niveau BTS pour
effectuer ce travail? » . Les actions de formation menées auprès de nombreux techniciens à la démarche structurée de choix de la poli-
tique de maintenance d'un matériel, ont montré qu'il n'existe pas de réponse toute faite car :
si l'expérience facilite beaucoup les analyses du type AMDEC (Analyse des Modes de Défaillance, de leurs Effets et
de leur Criticité) et la connaissance dans les évolutions des phénomènes d'usure, elle freine en revanche l'utilisation
de nouvelles solutions en maintenance prédictive et conditionnelle, par réflexe de suspicion vis-à-vis de ces
nouvelles techniques;
pour un jeune BTS, le constat des avantages et inconvénients est inverse : en particulier, il est observé un manque
certain d'expérience et une croyance que les nouvelles techniques peuvent tout résoudre, ce qui malheureusement
n'est pas le cas à ce jour.
La solution qui semble la plus efficace est de faire travailler ensemble les deux profils de population afin de cumuler leurs avantages.
Par exemple, avoir une équipe de techniciens méthodes maintenance constituée à 50 % par des professionnels confirmés et par 50 %
de jeunes BTS ou DUT Maintenance.
Une autre solution consiste à avoir des techniciens méthodes maintenance de formation BTS ou DUT Maintenance très motivés à
travailler avec les agents de maîtrise d'intervention, professionnels expérimentés en maintenance. Ces jeunes pourront améliorer leur
expérience s'ils sont mis en situation de suivre sur le terrain certaines interventions de maintenance préventive et particulièrement lors
des travaux de gros arrêts des congés.
II revient aux responsables des services concernés et au responsable du site, compte tenu du poids économique que représente le coût
global maintenance, de décider de gérer les aspects moyen et long termes maintenance.
II est évident que pour un site dont le coût global maintenance représente moins de 2 % de sa valeur ajoutée, la gestion moyen et long
termes de la fonction maintenance ne soit pas une priorité des responsables, mais encore faut-il ne pas avoir à mettre en place un
système qualité de type ISO 9000 ou autre.
Cette volonté doit se traduire par la mise en place de moyens humains et organisationnels rentables par rapport aux gains et/ou risques
potentiels existant sur le site.
C'est une des causes essentielles d'échec ou d'arrêt de la procédure de choix de politique maintenance des matériels clés du site.
Effectivement, si les techniciens méthodes maintenance sont seuls décisionnaires, sans prise en compte des aspects
technico-économiques des choix, il s'avère que les opérations de maintenance préventive retenues sont souvent :
non justifiées techniquement car les techniciens méthodes maintenance veulent surveiller des événements dont la
rapidité d'apparition est telle que la visite sera toujours effectuée soit trop tard, soit trop tôt. Ils veulent en fait se
couvrir à 100 % contre tous les risques de peur d'être critiqués dans leur travail et d'être considérés comme
incompétents, ce qui ne fait jamais plaisir;
non justifiées en terme de rentabilité économique. II est fréquent de constater qu'après avoir fait estimer le coût de
la maintenance préventive prévue, celui-ci est équivalent au coût de l'ensemble neuf
La maintenance préventive qui est un travail de routine et de rigueur n'est pas, en général, perçue comme étant un travail enrichissant
par les professionnels de maintenance. Ils préfèrent nettement les interventions de dépannage et les travaux de modification des
matériels qui font beaucoup plus appel à leurs connaissances techniques.
Une fois établis les choix de politique de maintenance des matériels clés, il s'avère souvent que ceux-ci ne sont pas remis à jour
malgré des variations importantes dans les conditions d'exploitation de ces matériels. La raison en est souvent qu'une fois les choix de
politique de maintenance des matériels clés réalisés et ainsi obtenus des résultats en terme de CGM, les techniciens méthodes
maintenance sont détournés des activités initiales de leur poste pour en mener d'autres, certes utiles, mais ne permettant plus ainsi la
mise à jour des choix effectués alors que les conditions d'utilisation des matériels ont fortement évolué.
Vue le contexte économique très concurrentiel, il est à la mode de baser sa réputation de gestionnaire sur des économies budgétaires.
Pour réduire le CIM, il est donc plus facile de réduire la maintenance préventive actuellement en place pour ne laisser que la
maintenance « légalement obligatoire ». Ce choix n’a pas de conséquence à court-terme, mais il suffit d’attendre un à deux ans pour
mesurer les conséquences d’une telle décision.
Pour les matériels qui seront revendus d'occasion en cas d'arrêt de la production ou utilisés ailleurs, il doit être établi un choix de
politique de maintenance structuré afin de conserver toute sa valeur au patrimoine. Pour les matériels qui seront définitivement
arrêtés, le choix de politique de maintenance consistera uniquement à prévoir les opérations obligatoires et la lubrification minimale.
Le futur n'étant pas connu, il faut se mettre en position de dépenses minimales.
A. La démarche participative
La mise en place de la démarche doit se faire par une organisation en groupes de projets
dans laquelle différents acteurs sont impliqués pour la mise en place de la méthode MBF. Remarque
La direction présente les objectifs du projet, la politique qu'elle compte appliquer pour La MBF est avant tout un exercice dont
favoriser la participation de l'ensemble des services production, qualité et maintenance. le but est de reconstituer le patrimoine
Elle décide, dans chaque site, des priorités respectives entre productivité, qualité, sécurité de connaissances sur les équipements
et sûreté de fonctionnement (disponibilité avec maintenabilité, fiabilité et logistique de critiques d'une installation. Cette
maintenance). Ces décisions sont nécessaires au bon déroulement et à la bonne fin du connaissance peut être diffuse dans la
projet. tête des agents de production et des
techniciens. Le processus participatif
1. La constitution des groupes vise à faciliter cette démarche.
Un certain nombre de groupes vont être créés. On en distingue trois de durée de vie très
différente
le « MBF groupe management »,
le « MBF groupe pilote » ,
le < MBF groupe équipement ».
c) LE MBF
GROUPE
ÉQUIPEMENT
Le MBF groupe équipement est chargé du recueil des données sur le terrain. II comprend les personnes venant des
services production et maintenance qui connaissent le mieux l'équipement étudié. Après analyse de l'équipement par le
groupe pilote, il valide et définit les actions de maintenance à entreprendre et élabore les actions préventives à mettre en
place ainsi que leur répartition entre la production et la maintenance.
La mise en place d'un programme de maintenance planifiée se fait en quatre étapes. Ces étapes utilisent bon nombre
d'informations et de supports faisant référence à la Production, à la Qualité et à la Maintenance. Au travers de ces
différentes étapes, les groupes impliqués doivent en permanence déterminer les objectifs qui sont prioritaires et valider les
résultats à toutes les phases pour permettre de poursuivre sans une dispersion excessive.
La première étape correspond à l'étude de l'ensemble des différents équipements de production de l'entreprise. Elle a pour
but de déterminer quels sont les sites à prendre en compte et les équipements à privilégier pour l'étude.
La seconde étape permet une analyse des défaillances des
différents équipements étudiés. Les défaillances
fonctionnelles sont étudiées et reliées aux défaillances des
différents équipements qui les composent. Ces défaillances
sont analysées du point de vue du mode de défaillance, de
ses causes possibles et de ses effets sur les différentes
fonctions de l'équipement.
La troisième étape permet de définir le type d'action qu'il
faut mettre en place pour améliorer la sûreté de
fonctionnement des équipements. Ceci conduit à
l'élaboration d'un planning et à la personnalisation des
différentes tâches de maintenance.
Ces trois premières étapes se font séquentiellement dans un délai très court (la durée d'une semaine par équipement est
recommandée). Elles permettent la mise en place d'un programme de maintenance préventive initial. Un retour
d'expérience (étape 4) au niveau de l'analyse des défaillances fonctionnelles améliore et permet d'affiner ce programme de
maintenance planifiée au cours du temps.
Au cours des différentes étapes de la méthode, il est nécessaire d'aller du général au particulier. Le problème se pose alors
de découper l'ensemble de l'équipement de production en niveaux de plus en plus fins pour atteindre l'élément que l'on
veut maintenir.
Deux approches s'enchevêtrent traditionnellement
l'une fonctionnelle,
l'autre géographique ou organique.
En fonction de la nature de l'équipement, par exemple un process continu ou une production manufacturière, il est
difficile d'avoir une approche de découpage unique. Quel que soit le découpage, il doit être relié à la notion de valeur
ajoutée, cette notion pouvant être très différente selon le type de production.
Les schémas ci contre donnent l'exemple d'un découpage tout
d'abord géographique et ensuite fonctionnel.
Ce premier découpage sera suivi par un second permettant de
descendre au niveau de l'équipement, s'il peut être isolé simplement.
Chaque équipement sera alors découpé en différentes fonctions
qui sont remplies par différents « organes ». Le nombre de
niveaux ne doit pas être trop important pour que les opérateurs
impliqués dans le processus puissent se le représenter facilement.
Dans la plupart des cas, une entreprise manufacturière ou de process n'a pas les contraintes de fiabilité que peuvent avoir
les sociétés d'aviation, les militaires ou les producteurs d'énergie d'origine nucléaire. La sécurité du grand public n'est pas
en cause et un optimum technico économique de la sûreté de fonctionnement de l'outil de production est recherché plutôt
qu'une fiabilité maximale.
De ce fait, à chaque étape de la méthode, un classement basé sur la criticité des éléments qui sont analysés sera réalisé et
seuls les éléments les plus critiques seront conservés pour la suite de l'étude.
En particulier, une approche simplifiée de la méthode AMDEC (Analyse des modes de défaillance, de leurs effets et de
leur criticité) pour les défaillances fonctionnelles est utilisée pour chaque moyen de production.
L'élimination de ce qui paraît le moins critique pour les différents groupes de décision est utile pour faciliter l'assimilation
de la méthode et évaluer les résultats d'un plan très ciblé.
Une approche globale est pourtant souhaitable pour éliminer tout
risque d'oubli qui ferait croire à l'inadaptation de la méthode MBF II
est vrai que la mise à l'écart de certaines défaillances
fonctionnelles (après classement) peut en effet laisser de côté
plusieurs causes de défaillances qui pourraient être critiques.
Mais cette façon de procéder permet en priorité la mise en oeuvre
d'un programme de maintenance préventive réduit et donc plus
facilement applicable dans une phase d'organisation initiale.
Néanmoins, en cas d'oubli, la mise en place d'un retour
d'expérience permettra de pallier cette conséquence.
Le choix du premier site à étudier est très important, car c'est sur cette première expérience que se fera la première
évaluation de la méthode MBF. II est donc primordial de faire un choix judicieux.
Dans un premier temps, les équipements sont listés dans un ordre logique.
a) LA NOTION DE CHEMIN
FONCTIONNEL
Chaque élément est conventionnellement classifié selon une notion de
chemin fonctionnel
chemin critique de sécurité (CCS) si S = l
chemin critique de production (CCP) si D = 1
chemin critique de qualité (CCQ) si Q = l
chemin sous critique de production (CSCP) si D = 0
chemin sous critique de qualité (CSCQ)si Q = 0
chemin à défaillance tolérée (CDT) si Q et D = - 1
Politique de Maintenance.dd/11/yyyy 16:03 27
Concrètement, il suffit pour le MBF groupe management de placer tous les équipements listés dans la fiche 2 dans une
des cases correspondant à une valeur de criticité en s'appuyant sur une liste de critères définis auparavant.
b) APPLICATION
Par exemple, le groupe prendra en compte
pour le critère sécurité
l'influence de la panne sur l'environnement de travail,
les directives réglementaires,
les préconisations et expériences malencontreuses ;
pour le critère disponibilité lié à la production et à la maintenance
l'influence des arrêts,
l'existence d'un équipement redondant,
l'influence sur les autres équipements en cas de panne (défaillances engendrées),
les fréquences de pannes
les temps d'arrêts dûs aux pannes et aux remises en état
pour le critère de qualité
le pourcentage de pertes dues aux équipements
l'influence sur la qualité finale du produit.
La sécurité est mise à part ; tout équipement dont la défaillance pose un problème de sécurité doit être placé dans la case
de criticité 10 (S = 1). Trois niveaux sont utilisés pour les critères qualité et disponibilité de l'équipement:
inacceptable (D et/ou Q = 1) : tous les efforts doivent être faits pour éviter que la défaillance de cet équipement ne se
produise'
à contrôler (D et/ou Q = 0) : cette défaillance sera évitée en faisant des rondes d'inspection
négligeable (D et Q = 1) : la défaillance de cet équipement a des conséquences négligeables et elle ne se produit pas
fréquemment.
Le MBF groupe management, dans cet exemple, a décidé de privilégier au niveau de la criticité globale la qualité du
produit fabriqué par rapport à la disponibilité de l'équipement. Pour un choix inverse, il suffit d'inverser les cases de la
matrice par rapport à sa première diagonale (échange des cases 87, 64 et 32). Lorsque tous les équipements sont
affectés d'un coefficient de criticité, il suffit d'en faire la liste classée dans une fiche intitulée « Décomposition en grandes
fonctions de production ».
Cette seconde étape comporte également plusieurs phases qui vont être suivies en Remarque
utilisant les fiches 3, 4 et 5. C'est la phase la plus délicate. En effet, il faut veiller à ne L'objectif doit être d'éliminer par le bas
les équipements secondaires et non pas
pas oublier des paramètres importants pour la sûreté de fonctionnement de de chercher à tout prix à classer
strictement les équipements critiques.
l'équipement étudié. Cette étape prend beaucoup de temps; on admet que la définition
des fonctions corresponde à 30 % du temps total d'une MBF.
Pour chacun des équipements classés dans la fiche 2,
jusqu'au niveau choisi par le groupe, on effectue alors une
analyse des défaillances qui sont critiques pour l'équipement.
On peut distinguer trois phases à cette étape :
l'analyse fonctionnelle de l'équipement;
les mises en évidence des équipements qui
interviennent dans les défaillances fonctionnelles
critiques ;
l'étude AMDEC de ces équipements.
On obtient alors la liste hiérarchisée des causes de
défaillance des équipements qui conduisent à une défaillance
fonctionnelle critique de l'équipement.
1. L'analyse fonctionnelle de
l'équipement
Les méthodes d'analyses fonctionnelles sont nombreuses.
Pour une utilisation dans un milieu industriel et pour des
personnels proche du terrain, la méthode de l'inventaire Remarque
L'utilisation de ce type de méthode est lourde en réunion avec des
systématique du milieu environnant (conforme à la norme opérateurs. Cette analyse peut être faite préalablement à la réunion du
groupe équipement par le pilote de la méthode. Le résultat servira de guide
X50153 AFN92 dite méthode des interacteurs) paraît la d'animation.
plus facile à mettre en oeuvre.
a) OBJECTIFS
Les objectifs de cette méthode sont
de fournir une description de chaque moyen de production,
d'établir une liste de toutes les fonctions et interfaces avec
d'autres équipements et le milieu environnant qui leur sont
directement rattachés
de permettre l'identification de toutes les défaillances
fonctionnelles potentielles (en incluant les défaillances des
interfaces de sortie).
Cette analyse doit également définir clairement les fonctions cachées
(fonctions en état de veille), ainsi que les défaillances fonctionnelles
cachées qui peuvent avoir une influence critique sur la sécurité des
équipements et sur certains paramètres économiques. Autrement dit,
les fonctions dites de conception doivent apparaître au niveau de
l'analyse.
Succinctement, cette méthode permet d'identifier la totalité des fonc
tions d'un système à partir des relations de celuici avec son environ
nement. Les trois phases de la méthode sont
l'analyse du besoin,
l'étude de l'environnement,
la détermination des fonctions de l'équipement.
Le mode de défaillance s'exprime par la manière dont un équipement vient à ne plus remplir sa fonction. Le tableau
cidessus donne des exemples de causes de défaillances en fonction de la spécialité et des modes génériques classiques
(norme X60510).
Les modes de défaillances fonctionnelles sont donc associés à chaque machine de production en spécifiant au mieux
l'impact de la défaillance sur la sécurité, la production et la qualité,
la fréquence des défaillances,
les défaillances non détectées ou ayant peu de chances d'être détectées pendant l'exploitation
les effets induits, par exemple :
l'influence sur la sécurité
avec un effet significatif du point de vue économique.
Dans le but de limiter l'étude à l'essentiel, la liste des modes de défaillance est hiérarchisée en utilisant plusieurs critères.
En s'inspirant des éléments du logigramme de décision décrit ciaprès et en utilisant une grille de criticité faisant
intervenir la fréquence (F) et la gravité (G) de chaque défaillance fonctionnelle, on définit une criticité globale de chaque
défaillance fonctionnelle pour effectuer un classement simultané selon
la sécurité (S) : 1er` critère,
la non détection (ND) : 2ième critère,
la criticité (CR = F x G) : 3ième critère.
La fiche 5 permet de recueillir les différents éléments d'analyse. Elle est préparée par le groupe pilote puis complétée par
le groupe équipement. II est important que les notions de mode, cause et effet soient prises à un même niveau d'analyse
organique. En effet, pour des niveaux successifs, il est très probable qu'un même terme soit successivement interprété
comme cause, mode et effet d'une défaillance. Nous resterons donc au niveau le plus bas de la fiche 4 (élément
maintenable). Pour chaque mode de défaillance, on peut trouver plusieurs causes de défaillance ainsi que plusieurs effets.
Le mode de défaillance a été défini au niveau des fonctions et on peut s'inspirer des différents tableaux donnés
précédemment.
La cause de défaillance est l'anomalie
initiale susceptible de conduire au mode
de défaillance. Elle s'exprime en termes
d'écart par rapport à une norme fixée par
avance. Le tableau précédent donne
quelques exemples de causes liées à
différents domaines pour plusieurs spé
cialités. L'effet d'une défaillance est la
concrétisation de la conséquence de
cette défaillance sur le client de
l'équipement étudié. Cet effet peut être
local ou agir sur son environnement
(défaillances engendrées).
En fonction de l'axe dans lequel est fait l'AMDEC, les effets peuvent être pris dans des domaines différents. Le schéma
cicontre donne quelques types d'effets pour les différentes composantes de la sûreté de fonctionnement d'un système.
C'est au niveau de l'effet que se mesure la gravité de la défaillance de l'équipement. On peut donc parler de criticité pour
chaque triplet (cause mode effet) d'une défaillance en utilisant une matrice de criticité.
Le tableau ciaprès donne un exemple de niveaux de fréquence et de gravité pour un système donné en orientant la gravité
sur un arrêt de production.
Indice de Critère G Indice de Critère F
gravité fréquence
1 Temps d'arrêt 1 Moins d'une fois
inférieur à 12 heures par an
2 Temps d'arrêt 2 Moins d'une fois
inférieur à 24 heures par mois
3 Temps d'arrêt 3 Moins d'une fois
inférieur à 1 semaine par semaine
4 Temps d'arrêt 4 Plus d'une fois
supérieur à 1 semaine par semaine
Là encore, la valeur de la criticité sera donnée par le produit de la gravité par le niveau de fréquence. Cette valeur,
reportée dans la colonne « C » de la fiche 5 va permettre une hiérarchisation et une limitation de l'étude des différents
modes de défaillance et des causes associées.
Le schéma suivant donne les principales phases de cette étape.
Étape 3 : décisions des tâches de maintenance
1. Le logigramme de décision
Les étapes précédentes nous ont permis de définir pour chaque cause de défaillance la valeur des critères S, D et Q
(sécurité, disponibilité, qualité).
Le processus logique conduit à l'une des conséquences ou catégories d'effets suivants (en fonction des critères S, D, Q)
impact sur la sécurité (CCS) : cette catégorie doit être abordée sachant qu'il doit être compris qu'une action est
nécessaire afin d’en assurer un fonctionnement sûr. Toutes les questions pour cette catégorie doivent être posées.
Si, pour cette analyse dans cette catégorie, il ne résulte aucune action(s) efficace(s), alors une reprise de la
conception est obligatoire ;
impact direct sur la production (CCP) ou sur la qualité (CCQ) : une action (ou des actions) est souhaitable si elle
réduit le risque de défaillance à un niveau acceptable. Si, au sein du processus logique, toutes les réponses sont «
Non » et si les pénalités opérationnelles sont sévères, une reprise de la conception est souhaitable ; autrement,
aucune action de maintenance préventive n'est créée.
Logigramme de décision des tâches de maintenance
Dans le cas où la défaillance n'est pas détectée
de manière évidente, le traitement précédent
doit être modifié et une action de maintenance
est obligatoire.
Dans le cas où l'élément défaillant est sur un
CSCP ou un GSCQ, alors il convient de faire
intervenir la notion du coût de la prévention
par rapport au coût engendré par l'apparition de
la défaillance.
Une étude de la maintenabilité de l'élément est
souvent souhaitable.
Le programme de maintenance initial est basé sur l'information disponible au moment de l'analyse. L'équipement
nécessite un programme de maintenance dynamique ainsi qu'une logistique de maintenance capable de recueillir et d'ana
lyser les données d'exploitation tout au long de sa vie. L'expérience peut alors être utilisée afin d'améliorer le programme
de maintenance en examinant l'efficacité de chaque action et en déterminant son coût par rapport au coût de la défaillance
qu'elle évite.
Tableau d'aide à la décision pour le retour d'expérience
Défaillance
sur CCS, CCP Défaillance Existence d'un plan Stratégie
ou CCQ vécue de maintenance
Oui Oui Oui Maintenir ou optimiser le plan de maintenance.
Oui Oui Non Élaborer un plan de maintenance.
Oui Non Oui Simplifier le plan de maintenance.
Oui Non Non Évaluer l'intérêt d'un plan de maintenance.
Non Oui Oui Revoir la criticité et supprimer le plan de maintenance.
Non Oui Non Revoir la criticité et maintenir une maintenance corrective.
Non Non Oui Supprimer le plan de maintenance.
Non Non Non Confirmer la maintenance corrective existante.
Le retour d'expérience est constitué d'un recueil d'informations relatives au fonctionnement des différents équipements,
que l'on peut stocker dans une base de données, dans quatre parties bien distinctes
les données liées à la fiabilité,
les événements,
l'historique des équipements,
les informations spécifiques détenues par le département maintenance.
Chaque partie a un contenu spécifique à l'entreprise, qui peut être comparé aux données extérieures ou spécifiques du
secteur industriel (la méthode de benchmarking peut être utilisée). Le tableau ciaprès essaie de balayer complètement les
tâches au cours de cette remise en cause du PMT. Le délai entre deux reprises est généralement de six mois.
La prise en compte des rapports d'interventions des travaux de maintenance, et plus particulièrement des relevés de
maintenance préventive (échange standard, surveillance préventive, révision,
Remarque
rénovation, reconstruction, inspection, contrôle, visite, test) est utile pour valider ou
Le choix des fréquences et des
infirmer le programme de maintenance planifiée. responsables d'intervention doit
être réalisé avec le groupe
Le détail des défaillances collectées permet de préparer des analyses de défaillances équipement et validé par le groupe
de systèmes non encore traitées ou d'optimiser celles qui existent déjà. management..
L'utilisation de bases de données techniques génériques est recommandée dans le cas de la mise en place d'un outil de
retour commun à plusieurs entreprises du même domaine.
Dans le cas de la persistance d'une défaillance, un certain
nombre de questions doivent être posées, par exemple
Existetil une tâche de maintenance préventive prévue ?
si oui : est-elle bien adaptée ?
si oui : augmenter la fréquence
si non : modifier la tâche.
si non : ajouter une action de maintenance
préventive, si possible :
simple à mettre en place'
en prenant en compte l'expérience des
personnels et l'historique des défaillances
évolutive.
La prise en compte des feuilles de suivi des opérateurs
de production est à étudier si elles tiennent compte des
arrêts et des actions préventives des opérateurs.
L'approche simplifiée ou globale que propose la méthode MBF s'inscrit dans une Remarque
De bons indicateurs reposent sur
démarche à court ou long terme pour une étude rapide d'un équipement qui pose des données fiables, issues des
relevés d'interventions. Cette étape
problème ou pour une analyse sélective ou générale des équipements, des reste un des points délicats dont
défaillances et des causes de défaillances rencontrées dans l'entreprise. dépend la qualité du retour
d'expérience.
Les résultats escomptés de l'analyse sont de quatre types
connaître les fonctions utilisées
avoir une meilleure connaissance des défaillances et des causes de défaillances,
définir un programme de maintenance préventive pour chaque équipement,
responsabiliser le personnel.
Les bénéfices à retirer du programme de maintenance planifié sont
une plus grande vigilance de la sécurité des hommes,
une amélioration du fonctionnement des équipements,
une meilleure approche des coûts effectifs de maintenance,
une durée de vie allongée pour les équipements onéreux à l'achat,
de faire participer la production au bon état de l'équipement,
d'obtenir la coopération Production/Maintenance et de responsabiliser le personnel.
Lors de l'utilisation de données d'historiques, une attention particulière doit être portée sur le niveau de confiance de
cellesci et sur leur interprétation. En effet, une utilisation erronée du retour d'expérience entraîne une dégradation de la
MBF. Dans le cas où les données n'existent pas, la méthode MBF peut être utilisée avec bénéfice, le jugement d'expert y
étant plus important.
Les historiques sont généralement obtenus à partir des rapports d'interventions remplis par les intervenants. Ces données
sont donc plus orientées réparation et il est difficile d'en extraire les causes, modes et effets de défaillances. Le critère
détection n'est pas souvent noté et les défaillances sont donc déduites des historiques par l'interprétation d'une personne
qui ne connaît donc plus les conditions d'exploitation au moment de la défaillance.
Dans ce tableau figurent les équipements majeurs de chaque site et il a été fait une notation de la criticité des équipements
avec comme définition de criticité
note criticité = note de sécurité x note de disponibilité x note de qualité x note de maintenance
La notation est effectuée par le groupe management désigné au sein de la société. La signification de chaque note est la
suivante
Sécurité Disponibilité Qualité Maintenabilité
1. pas de problème 1. pas d'incidence 1. pas d'incidence, 1. pas d'importance
2. risques d'accidents 2. ralentissement faible mais gêne dans la 2. perte du produit en cours 2. bonne connaissance des équipements, quelques pannes,
production existence de pièces de rechange
3. ralentissement et au bout d'un certain 3. perte des produits et retouches 3. pas trop de connaissances, pas de pièces de rechange,
temps (> 10') : arrêt documentation incomplète
4. arrêt de la ligne. 4. gros rebut 4. pas d'information, pas d'outillage adapté aux
dépannages, « on passe trop de temps à dépanner »
Un suivi continu des performances de la machine est conseillé pour assurer le retour d'expérience et la revue du plan.
Celuici doit être basé sur l'enregistrement de toutes les défaillances de la machine
arrêt par panne, micro arrêt, changement d'outillage. II doit permettre de produire des indicateurs tels que le MTBF
(Moyenne des temps de bon fonctionnement), le MTTR (Moyenne des temps techniques de réparation) et le TRS (Taux
de rendement synthétique), ce dernier étant l'indicateur de performance global de la machine.
La mise en oeuvre de plans de maintenance sur la scie Quad pose le même problème que pour les autres équipements,
celui de l'enregistrement des actions déjà réalisées par les intervenants. Nous proposons dans ce dossier un modèle de
fiche de maintenance préventive pour les mécaniciens et un autre pour les opérateurs de production. Un test de ces
documents est indispensable pour valider leur utilité et apporter des améliorations.
La reconstitution du dossier machine peut démarrer par les documents issus de la première analyse MBF et des schémas
de fonctionnement associés, ainsi que par la décomposition organique réalisée. Si nécessaire, des schémas (zoom) plus
détaillés pourront être réalisés pour montrer des éléments particuliers difficiles à mettre sur un seul schéma. Le projet de
mise en place d'une gestion de stock doit être mené en parallèle avec celui de la mise en place de la maintenance
préventive et de la planification des achats.
L'intérêt de rapports d'interventions plus précis est de pouvoir conduire à des analyses plus fines sur les défaillances de
l'équipement et d'élaborer ainsi des tableaux de suivi comme celui cidessous
Ces tableaux, ainsi que d'autres éléments de suivi de la maintenance, peuvent être obtenus automatiquement grâce à une première informatisation
(tableur).
Pour aller plus loin, un logiciel de GMAO peut être utilisé. L'intégration du plan de maintenance se fera au travers des fonctionnalités
de gestion des interventions.
Élaboration des fiches d'analyse
Procédure MBF - Fiche 5 : Hiérarchisation des modes de défaillances et des causes associées
ANALYSE DES MODES ET CAUSES DE DÉFAILLANCES ET LEURS EFFETS F5
Projet : LaForet Site: Sciage secondaire Équipement: Quad Date: 01.01.98
EM Éléments MD Modes de défaillance CD Causes de défaillance non classées Effets de la défaillance Criticité
G F C
1.1.D Motoréducteur 3.1 Absence d'alimentation 3.1.A Disjonction du moteur Arrêt machine 4 4 16
1.1.E Vérin de montée/descente 3.1 Absence d'alimentation 3.1.B Fuite du vérin (joints) Arrêt ou ralentissement 3 4 12
1.1.A Chaînes de convoyage 3.2 Absence d'alimentation 3.1.C Chaine coupée Arrêt machine 4 4 16
2.3.A Taquets 1121une 3.3 Mauvais centrage 3.3.A Mauvais réglage taquets retournez demi Microarrêt 2 4 8
lune
3.2.A Capteur ultrason 4.3 Mauvais sciage 4.3.A Sonde ultrason H.S. Gêne pour choix du schéma de 4 4 16
sciage
3.2.8 Cellule photo. 4.3 Mauvais sciage 4.3.8 Cellule arrachée Arrêt machine 3 4 12
3.1.A Rouleaux centreur mobile 3.2 Absence de centrage 31A Support rouleaux centreurs mobile arraché Arrêt machine 4 4 16
3.1.C Vérin de serrage des 3.2 Absence de centrage 32B Pas de force sur rouleau centreur mobile Gêne production 4 4 16
rouleaux
34B Vérin des rouleaux 4.1 Absence de sciage 4.1 A Insuffisance d'air pour le premier rouleau Risque de casse et dér, la e 4 4 16
presseurs presseur