Ordre Public Economique Privé
Ordre Public Economique Privé
Ordre Public Economique Privé
Exemples :
• Les nationalisations ont pour effet de réaliser des contrats forcés, au
nom de l’ordre public économique de direction, dont le fonctionnement
équivaut à une expropriation :
- soit directe,
- soit par l'achat de l'État de cette entreprise,
- soit des parts sociales détenues par les associés et actionnaires de
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celle-ci.
• Les « monopoles d’État » ont été créés dans certains domaines pour
intervenir dans ce qui paraîtrait relever du service public. Ainsi
l’ordonnance du 30 septembre 1945 permettait à l’État de bloquer les
prix ou de taxer. Il aura fallu attendre l’ordonnance du 1er décembre 1986
(modifiée par la loi du 1er juillet 1996) pour que les prix se libéralisent.
Aujourd’hui, les monopoles sont de plus en plus contestés que ce soit au
niveau national (exemple : EDF), européen (exemple : EDF/Suez) ou
international (exemple : Microsoft).
b. Les restrictions à la liberté du commerce et d'industrie
Certaines restrictions à la liberté du commerce et d’industrie peuvent
être réalisées au nom de cet ordre public économique. Ainsi en va-t-il
pour la liberté d’entreprendre, d’établissement ou de concurrence.
Exemples :
• Obligation de tenir une comptabilité en partie double, de respecter les
règles relatives à l’environnement (Cf. Charte de l’environnement) =
restriction à la liberté d’entreprendre.
• En 1945, l’État veillait à ce que les prix ne soient pas fixés abusivement
à la hausse. En 1986, avec l’inflation, le gouvernement fixait le principe
de la liberté des prix.
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dénigrement, la désorganisation, l’atteinte à un brevet déposé ou une
marque protégée. Sous l’influence des règles communautaires, les
ententes et les abus de positions dominantes sont prohibés et les
concentrations strictement réglementées = restriction à la liberté de
concurrence.
2. L’ordre public économique de protection
Cet ordre public a pour objectif de préserver les intérêts particuliers
des personnes en situation d'inégalité, c'est-à-dire de protéger les
parties les plus faibles lorsqu’elles entrent en relation avec
l’entreprise.
Exemples :
• Le professionnel doit informer le consommateur sur les prix, les
conditions de vente ou sur ses prestations de services. Il s’agit d’une
obligation légale. De plus, certaines activités sont strictement
réglementées comme le démarchage à domicile (loi du 22 décembre
1972), la vente à distance (loi du 6 janvier 1988) ou la publicité (loi du 29
janvier 1993 dite « Sapin »).
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Pour le salarié, les protections sont multiples afin de régir au mieux ses
conditions de travail face à son employeur, que ce soit à titre individuel
ou collectif.
Exemples :
• L’aménagement de la durée du temps de travail par les lois Aubry I (loi
13 juin 1998), Aubry II (loi du 19 janvier 2000) mais aussi ses
assouplissement (loi du 31 mars 2005).
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I – La concurrence dans l’ordre public économique : ordre public économique et
ordre public concurrentiel
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Thomas PEZ - Professeur à l'Université Paris-Dauphine
Résumé : L'ordre public économique est lié à la défense d'une concurrence suffisante sur les
marchés comme en atteste la jurisprudence constitutionnelle, administrative et judiciaire en
matière de concentrations économiques et de pratiques anticoncurrentielles. Mais l'ordre
public économique va au-delà de la concurrence. D'autres impératifs que doivent prendre en
considération les régulateurs enrichissent son contenu et sa fonction. La préservation et le
rétablissement de l'ordre public économique constituent l'objet même de la régulation
économique. De même que l'ordre public est indissociable de la police, l'ordre public
économique fait le lien entre la notion de police appliquée à l'économie et la notion juridique
de régulation.
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en droit privé semble répondre une certaine stabilité de l’ordre public en droit public. Ce
constat relatif à l’ordre public général, celui de la police, semble transposable à l’ordre public
économique : son contenu est plus stable et moins indéterminé que le pensent certains(8) .
3. L’ordre public, économique ou non, celui du juge comme celui de la police, a toujours
la même fonction : contraindre des volontés particulières, limiter la liberté(9) .
L’opposition trop souvent admise entre ordre et liberté doit être dépassée : ils sont au
contraire consubstantiels l’un à l’autre(10) . L’ordre public économique est spécialement
invoqué pour justifier des limites à la liberté contractuelle, à la liberté d’entreprendre,
aux libertés économiques. Ordre public économique et liberté économique sont
inséparables. Cette idée est bien présente dans la jurisprudence.
4. L’ordre public économique a acquis un sens en droit privé avant d’être utilisé en droit
public. L’ordre public économique, utilisé depuis longtemps par le juge judiciaire pour
désigner l’ensemble des normes qu’il fait prévaloir sur la volonté des parties, ne l’est
que depuis récemment par le Conseil constitutionnel et le Conseil d’État et dans un
sens quelque peu différent.
La doctrine l’a déjà étudié, particulièrement en droit privé(11) mais aussi plus récemment en
droit public(12) . Ces études doctrinales et théoriques peuvent être éclairées par la jurisprudence
constitutionnelle et administrative récente qui se réfère désormais expressément à l’ordre
public économique. Les décisions qui emploient l’expression et la notion se sont multipliées
depuis sa première apparition dans la jurisprudence constitutionnelle en 2011. Au-delà de la
construction théorique de la notion, l’étude de la jurisprudence permet de préciser la fonction
de l’ordre public économique et d’en identifier les composantes. L’ordre public économique
est lié au fonctionnement concurrentiel du marché mais ne se réduit pas à lui.
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concentration qui a « pour objet d’assurer un fonctionnement concurrentiel du marché
dans un secteur déterminé ». Le « fonctionnement concurrentiel du marché » apparaît
comme la première composante de l’ordre public économique. Le juge s’approprie
ainsi les termes de la loi selon laquelle l’Autorité de la concurrence « apporte son
concours au fonctionnement concurrentiel des marchés aux échelons européen et
international »(15) et « peut également recommander au ministre […] de mettre en
œuvre les mesures nécessaires à l’amélioration du fonctionnement concurrentiel des
marchés »(16) . La décision du 12 octobre 2012 inaugure un courant jurisprudentiel qui
n’a cessé de s’enrichir et dans lequel d’autres juges se sont rapidement inscrits. Le
Conseil constitutionnel en a repris les termes et le Conseil d’État s’y réfère
expressément.
8. Dans une décision du 1er octobre 2013 concernant la loi du pays relative à la
concurrence en Nouvelle-Calédonie(17) , le Conseil constitutionnel apprécie la
constitutionnalité du dispositif mis en place localement par le « congrès » qui « a
entendu soumettre les opérations de concentration […] à un contrôle dans tous les
secteurs d’activité afin d’assurer un fonctionnement concurrentiel du marché ». Et
c’est « eu égard aux particularités économiques de la Nouvelle-Calédonie et aux
insuffisances de la concurrence sur de nombreux marchés » que le Conseil
constitutionnel considère que « l’atteinte à la liberté d’entreprendre qui résulte des
dispositions contestées […] est justifiée par les objectifs de préservation de l’ordre
public économique que le législateur s’est assignés et proportionnée à cette fin ».
Il faut comprendre que c’est le contrôle des concentrations qui permet d’assurer un
fonctionnement concurrentiel du marché par une limitation de la liberté d’entreprendre.
Assurer le fonctionnement concurrentiel du marché en soumettant à un contrôle les opérations
de concentration concourt aux objectifs de préservation de l’ordre public économique. L’ordre
public économique permet de limiter la liberté économique(18) .
9. Le Conseil d’État, dans sa décision d’Assemblée du 21 décembre 2012, Sociétés Groupe Canal
Plus et Vivendi Universal(19) , reprend à son compte le raisonnement du Conseil
constitutionnel et se réfère expressément à sa jurisprudence. Le juge administratif suprême
considère qu’il résulte de la décision n° 2012-280 QPC du 12 octobre 2012 que les
dispositions du IV de l’article L. 430-8 du code de commerce, qui visent à garantir le respect
effectif des mesures correctives assortissant une autorisation de concentration, ont « pour
objet d’assurer un fonctionnement concurrentiel du marché dans les secteurs affectés par
l’opération de concentration ». Ainsi, « eu égard à leur objet qui, outre sa portée punitive,
est la préservation de l’ordre public économique, les sanctions prévues par le 1° et le 2° du IV
de l’article L. 430-8 du code de commerce, qui sont distinctes de la sanction pécuniaire
prévue au quatrième alinéa de ce IV, doivent être proportionnées à la gravité des
manquements constatés et aux exigences de maintien ou de rétablissement d’un niveau de
concurrence suffisant sur les marchés concernés ».
Les sanctions de l’irrespect des mesures correctives qui assortissent la décision autorisant une
opération de concentration (spécialement le retrait de l’autorisation en cas d’inexécution des
engagements(20) pris par les parties) ont donc « pour objet d’assurer un fonctionnement
concurrentiel du marché » autant qu’elles ont pour « objet » la « préservation de l’ordre public
économique ». Pour le Conseil d’État, comme pour le Conseil constitutionnel, la préservation
de l’ordre public économique passe par le fonctionnement concurrentiel du marché. « Assurer
un fonctionnement concurrentiel du marché » c’est contribuer à « la préservation de l’ordre
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public économique ». Le fonctionnement concurrentiel du marché est une des composantes –
la première composante – de l’ordre public économique.
10. Le Conseil d’État a également jugé, dans un arrêt d’Assemblée du 23 décembre 2013, Société
Métropole Télévision (M6)(21) , que « compte tenu des effets excessifs pour l’ordre public
économique d’une annulation immédiate » d’une décision entachée d’une erreur
d’appréciation autorisant une opération de concentration, « et au regard de l’intérêt général
qui s’attache à la préservation d’une concurrence suffisante, il y a lieu […] de différer
l’annulation de la décision de l’Autorité de la concurrence ».
De cet arrêt il faut retenir « l’intérêt général qui s’attache à la préservation d’une concurrence
suffisante » que le Conseil d’État raccorde à l’ordre public économique(22) . La formule éclaire
le sens du « fonctionnement concurrentiel des marchés » auquel le Conseil constitutionnel
comme le juge administratif ont pris l’habitude de se référer avec le législateur depuis
quelques années. Qu’est-ce qu’« un fonctionnement concurrentiel des marchés » ? Comme le
rappelle le Conseil d’État qui reprend une formule de la loi(23) , l’Autorité de la concurrence
n’est pas tenue, lorsqu’elle identifie un effet anticoncurrentiel d’une opération de
concentration, d’adopter des mesures correctives de nature à le supprimer intégralement, «
pourvu que ces mesures permettent d’assurer le maintien d’une concurrence suffisante »(24) .
La concurrence pure et parfaite n’est pas exigée pour que l’ordre public économique soit
assuré. Le maintien d’une « concurrence suffisante » suffit à assurer « un fonctionnement
concurrentiel du marché » et garantit la préservation de l’ordre public économique. La
concurrence suffisante, autre nom du fonctionnement concurrentiel du marché, est
certainement la première composante de l’ordre public économique.
11. Dans une dernière décision le Conseil d’État réitère d’une manière particulièrement claire le
lien direct qui unit le contrôle des opérations de concentration et l’ordre public économique.
Dans l’arrêt du 16 juillet 2014, Société Copagef(25) , le juge administratif considère en effet «
qu’un manquement à l’obligation de notification d’une opération de concentration constitue,
en tant que tel, que l’opération ait ou non des effets anticoncurrentiels sur le ou les marchés
pertinents concernés et, si elle en a, quelle que soit leur importance, un manquement grave
aux obligations prévues par le code de commerce, dès lors qu’il nuit à la mise en œuvre des
pouvoirs de contrôle des opérations de concentration dévolus à l’Autorité de la concurrence
et, par suite, à la mission de préservation de l’ordre public économique qui lui incombe ».
Une atteinte aux pouvoirs de contrôle des opérations de concentration correspond à une
atteinte à la mission de préservation de l’ordre public économique. Cela ne signifie par pour
autant que le champ de l’ordre public économique se restreindrait à ce seul aspect de la
défense de la concurrence : l’ordre public économique se maintient en dehors du contrôle
des opérations de concentration.
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13. Les arrêts de la Cour de cassation et de la Cour d’appel de Paris(27) , compétentes pour
juger de la légalité des décisions de l’Autorité de la concurrence relatives aux pratiques
anticoncurrentielles ou en matière de règlement des différends, s’inscrivent dans le même
courant jurisprudentiel que celui relatif au contrôle des concentrations ; peut-être d’ailleurs
l’ont-ils inspiré. La juridiction judiciaire affirme de manière significative, dans une affaire
dans laquelle était suspecté un abus de position dominante, que « l’Autorité de la
concurrence, qui a pour mission de garantir le bon fonctionnement de la concurrence sur les
marchés et de défendre l’ordre public économique, est habilitée à rendre des décisions pour
remédier aux situations susceptibles d’être préjudiciables à la concurrence »(28) . De même,
l’Assemblée plénière de la Cour de cassation(29) mentionne-t-elle la « mission de protection
de l’ordre public économique » du Conseil de la concurrence à propos d’une entente relative à
l’application de prix conseillés. Le lien entre les ententes prohibées et l’ordre public
économique est encore établi lorsque la Chambre commerciale de la Cour de cassation parle
de « trouble à l’ordre public économique engendré par une entente comme celle alors
suspectée dans le secteur des travaux ferroviaires »(30) .
16. En définitive, les atteintes à l’ordre public économique peuvent résulter de toutes les
formes d’entraves au libre jeu de la concurrence(34) . Le fonctionnement concurrentiel du
marché est bien un des éléments essentiels de l’ordre public économique et il ne se limite pas
au contrôle des concentrations. Fonctionnement concurrentiel du marché, ordre public
économique : les deux se rejoignent mais se confondent-ils ?
II – L’ordre public économique au-delà de la
concurrence : ordre public économique et
régulation
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17. L’ordre public économique a pu être confondu avec un « ordre public concurrentiel »(35) .
Cette présentation de l’ordre public économique n’emporte pas entièrement la conviction. Elle
est trop réductrice. L’ordre public économique va au-delà de la défense de la concurrence et
est au cœur de la régulation qu’il rapproche de la police.
A - Les autres composantes de l’ordre public économique
18. Pas plus que l’ordre public général ne saurait être circonscrit à la seule sécurité – la
tranquillité, la salubrité et la dignité de la personne humaine viennent s’y ajouter –, l’ordre
public économique ne saurait être réduit au seul fonctionnement concurrentiel du marché. Il
ne s’agit pas de nier l’importance de l’impératif de concurrence suffisante au sein de l’ordre
public économique mais simplement de constater que d’autres composantes s’y ajoutent. La
jurisprudence et la loi sont établies en ce sens et permettent d’identifier les autres objectifs
d’intérêt général qui composent l’ordre public économique.
19. Les autorités de régulation sectorielle, qui veillent également au respect de la concurrence
et donc à la préservation de l’ordre public économique, ce qui autorise à les qualifier de
régulateurs sectoriels de la concurrence, ont aussi et peut-être surtout d’autres
préoccupations(36) . Les régulateurs sectoriels n’ont pas pour première ou pour seule fonction
de veiller au respect de la concurrence. Les textes leur assignent un cadre d’action plus large
et des missions spéciales qui dépendent du secteur qu’ils ont la charge de réguler et qui vont
au-delà de cette seule préoccupation(37) . Ainsi l’ARCEP qui exerce « la fonction de
régulation du secteur des communications électroniques »(38) précise les règles concernant
les conditions d’utilisation des fréquences, délivre les autorisations d’utilisation des
fréquences qui lui sont attribuées(39) en veillant à la réalisation d’objectifs d’intérêt général
parmi lesquels figurent la fourniture et le financement du service public des communications
électroniques, le développement de l’emploi, la protection de l’environnement et de la santé,
la défense et la sécurité publique(40) ainsi que l’aménagement du territoire(41) . Le CSA qui
est en charge de la régulation de la communication audiovisuelle autorise et contrôle l’usage
des fréquences attribuées à des usages de radiodiffusion(42) en veillant à des « impératifs
prioritaires » parmi lesquels « la sauvegarde du pluralisme des courants d’expression socio-
culturels »(43) . La CRE a qui incombe la fonction de régulation du secteur de l’énergie a
pour mission de concourir au bon fonctionnement des marchés de l’électricité et du gaz
naturel au bénéfice des consommateurs finals(44) en cohérence avec certains objectifs dont
l’indépendance stratégique de la Nation, la sécurité d’approvisionnement, la préservation de
la santé humaine et de l’environnement en particulier en luttant contre l’aggravation de l’effet
de serre, la cohésion sociale et territoriale en assurant l’accès de tous à l’énergie(45) .
L’ACPR est l’organe de supervision français de la banque et de l’assurance qui « veille à la
préservation de la stabilité du système financier et à la protection des clients, assurés,
adhérents et bénéficiaires des personnes soumises à son contrôle »(46) . L’AMF « veille à
la protection de l’épargne investie dans les instruments financiers et tous autres placements
donnant lieu à appel public à l’épargne, à l’information des investisseurs et au bon
fonctionnement des marchés d’instruments financiers »(47) .
Que les régulateurs sectoriels aient des objectifs autres que le fonctionnement concurrentiel
du marché explique leur complémentarité avec l’Autorité de la concurrence : ils interviennent
à des moments différents de l’évolution des marchés(48) . Ils n’en contribuent pas moins à la
préservation de l’ordre public économique aux côtés de l’Autorité de la concurrence et
contribuent à l’enrichissement de son contenu.
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20. Le cas de l’Autorité des marchés financiers est significatif. Dans son importante décision
du 18 mars 2015 relative au principe ne bis in idem (décision n° 2014-453/454 QPC et n°
2015-462 QPC, M. John L. et autres(49) ), le Conseil constitutionnel considère « qu’aux
termes de l’article L. 621-1 du code [monétaire et financier], l’Autorité des marchés
financiers veille à « la protection de l’épargne investie » dans les instruments financiers,
divers actifs et tous les autres placements offerts au public ; qu’ainsi, la répression du
manquement d’initié et celle du délit d’initié poursuivent une seule et même finalité de
protection du bon fonctionnement et de l’intégrité des marchés financiers ; que
ces répressions d’atteintes portées à l’ordre public économique s’exercent dans les deux cas
non seulement à l’égard des professionnels, mais également à l’égard de toute personne ayant
utilisé illégalement une information privilégiée ».
Le lien est ainsi tracé par le Conseil constitutionnel entre « la protection de l’épargne investie
», la « protection du bon fonctionnement et de l’intégrité des marchés financiers » et l’« ordre
public économique ». L’AMF reprend à son compte ce raisonnement dans son rapport sur
l’application du principe ne bis in idem dans la répression des abus de marché(50) . C’est bien
la preuve que l’ordre public économique ne saurait être réduit au seul « ordre public
concurrentiel », au seul fonctionnement concurrentiel des marchés. Le bon fonctionnement et
l’intégrité des marchés financiers ne se limitent pas au fonctionnement concurrentiel de ces
marchés mais inclut également la protection de l’épargne investie. Rattacher ces impératifs à
un « ordre public concurrentiel »(51) ne peut être admis sans faire perdre au mot «
concurrence » une partie de sons sens. Mieux vaut admettre que ces missions qui incombent à
l’AMF sont des composantes de l’ordre public économique qui viennent s’ajouter au «
fonctionnement concurrentiel du marché » sans se confondre avec lui.
Une décision de l’AMF du 17 mars 2005(52) illustre cette nécessité de distinguer, au sein de
l’ordre public économique, le bon fonctionnement et l’intégrité des marchés financiers, d’une
part, du fonctionnement concurrentiel des marchés, d’autre part. La commission des sanctions
de l’AMF qualifie de « trouble à l’ordre public économique » les « dysfonctionnements »
ayant pour source « l’absence d’un système de comptabilisation des opérations sur titres en
partie double ». L’absence d’un tel système de comptabilisation semble difficile à rattacher à
l’exigence d’une concurrence suffisante. Le bon fonctionnement et l’intégrité des marchés
financiers sont une autre composante de l’ordre public économique.
21. Les autorités de régulation sectorielle se réfèrent parfois dans leurs décisions à l’ordre
public économique. Se faisant elles combinent au sein de l’ordre public économique la
nécessité d’une concurrence suffisante avec d’autres impératifs. Ainsi, l’ARCEP a-t-elle eu
l’occasion de reprendre à son compte le raisonnement de la Cour d’appel de Paris(53) selon
lequel « le régulateur doit exercer sa mission au regard des objectifs de la régulation en
matière de communications électroniques définis par l’article L. 32-1 du CPCE, en se
fondant, au-delà de la situation particulière d’un opérateur [ ], sur__des considérations
touchant__à__l’ordre public économique ». Et l’ARCEP de poursuivre : « parmi ces
objectifs, figure “l’exercice au bénéfice des utilisateurs d’une concurrence effective et loyale”,
qui garantit à la fois la concurrence entre opérateurs et les intérêts des utilisateurs »(54) . La
concurrence n’est clairement pas la seule « des considérations touchant à l’ordre public
économique », les « intérêts des utilisateurs » en font également partie. N’est-ce d’ailleurs pas
le propre de la régulation de concilier la concurrence avec d’autres objectifs
économiques(55) ?
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Dans le même ordre d’idée, la Cour d’appel de Paris(56) a jugé, dans un arrêt relatif au
règlement de différends auquel l’ARCEP se réfère également(57) , que « la mission
régulatrice confiée par la loi à l’ARCEP lui donne notamment le pouvoir d’imposer aux
opérateurs relevant de son autorité des prescriptions et des injonctions ayant une incidence sur
la conclusion, le contenu ou l’exécution de leurs conventions et de restreindre ainsi, pour des
motifs d’ordre public économique, le principe de liberté contractuelle dont ils bénéficient ».
C’est bien la preuve, d’une part, que l’ordre public économique ne se limite pas à la
préservation de la concurrence et, d’autre part, qu’il permet de restreindre la liberté d’une
manière que ne renieraient ni le juge ni la doctrine de droit privé(58) .
22. Quelles sont donc les autres composantes de l’ordre public économique qui viennent
s’ajouter à une concurrence « suffisante » ? Le service public (son fonctionnement et son
financement) fait souvent partie des considérations que les régulateurs sectoriels doivent
retenir de même que la protection de l’environnement ou le développement durable, la
protection des usagers ou des consommateurs, la santé, la sécurité et la défense. On ajoutera
aussi le pluralisme des courants d’expression. Les régulateurs doivent veiller au respect de ces
« impératifs » comme les appellent parfois les textes. Peut-être peuvent-ils être réunis sous la
bannière du « bon fonctionnement du marché ». Pour l’Autorité de la concurrence, le bon
fonctionnement du marché rejoint certainement le fonctionnement concurrentiel du marché.
Pour les régulateurs sectoriels, le contenu du « bon fonctionnement du marché » des
communications électroniques, de l’audiovisuel, de l’énergie, des transports, des marchés
financiers, des banques et des assurances, celui des jeux en ligne, varie partiellement d’un
secteur à l’autre. Il y a néanmoins une base commune. Dans tous les cas, il s’agit pour les
autorités publiques de prévenir les troubles à l’ordre public qui peut être appelé économique
en ce qu’il encadre spécifiquement le fonctionnement d’un marché(59) . Le bon
fonctionnement du marché décliné selon les différents marchés ou les différents secteurs en «
fonctionnement concurrentiel », ou en protection de l’un des « impératifs » précédemment
mentionnés, fait l’unité de la notion d’ordre public économique.
23. Parfois, même fréquemment, les objectifs poursuivis par les régulateurs sectoriels au titre
de l’ordre public économique relèvent également de l’ordre public général. Le lien est alors
tracé entre ordre public économique et ordre public général(60) . L’activité économique des
entreprises est en effet susceptible de provoquer des troubles à l’ordre public classique(61) .
Le risque que présentent pour la santé publique les ondes électromagnétiques des antennes
relais de téléphonie mobile a ainsi pu être considéré comme un trouble à l’ordre public
général(62) . Toutefois, le Conseil d’État(63) a jugé que seules les autorités de l’État (le
ministre chargé des communications électroniques, l’ARCEP et à l’ANFR) sont compétentes
pour réglementer de façon générale l’implantation des antennes relais de téléphonie mobile.
La police spéciale des communications électroniques ainsi confiée à l’État, qui veille à un
niveau élevé et uniforme de protection de la santé publique contre les effets des ondes
électromagnétiques émises par les réseaux de communications électroniques et au «
fonctionnement optimal de ces réseaux notamment par une couverture complète » du
territoire, exclut que le maire réglemente par arrêté l’implantation des antennes relais sur le
territoire de sa commune, sur le fondement de son pouvoir de police générale.
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préserver les trois premières de ces autorités. Des considérations économiques peuvent donc
jouer en liaison avec celles de l’ordre public général(64) .
24. Il n’est pas toujours aisé de distinguer l’ordre public économique de l’ordre public
général. Faut-il considérer que « ce qui caractérise l’ordre public économique par rapport aux
autres aspects de l’ordre public, c’est qu’il est un instrument de la politique économique
»(65) ? Quel est le critère du caractère économique de l’ordre public ? La réponse à cette
question n’a rien d’une évidence. La difficulté tient aux incertitudes que peut connaître la
notion même d’économie(66) . Il y a une part d’arbitraire à décréter qu’un phénomène est «
économique »(67) . Le critère de l’économie a pu être découvert dans l’accumulation des
richesses. Il apparaît désormais davantage dans la rareté des ressources(68) . Dans cette
perspective, les impératifs auxquels doivent veiller les régulateurs sectoriels n’apparaissent
pas sans rapport avec l’économie : leur objet autant que leur but est, pour l’essentiel,
économique(69) . L’ordre public général et l’ordre public économique se rejoignent parfois et
la mission des régulateurs s’apparente encore un peu plus à la police, la police de
l’économie(70) .
B - L’ordre public économique, objet de la régulation
économique
25. Au sein de l’ordre public économique doivent être conciliées différentes considérations et
la nécessité d’une concurrence suffisante n’est que l’une d’elles. Si la régulation consiste, au
premier sens du terme, à rendre régulier, à assurer le fonctionnement régulier, le bon
fonctionnement, la régulation économique vise alors à assurer le bon fonctionnement du
marché. Et le bon fonctionnement du marché, même dans une économie libérale, ne saurait
être réduit au seul « fonctionnement concurrentiel du marché ». Au-delà de la nécessité d’une
concurrence suffisante, d’autres impératifs, d’autres « considérations touchant__à__l’ordre
public économique »(71) doivent être pris en compte par les régulateurs qui ont pour mission
de concilier l’ensemble.
Cette définition qui unit la régulation à l’ordre public économique appelle certainement des
précisions et certains tempéraments, elle présente toutefois le mérite d’être simple autant à
énoncer qu’à retenir. À cet égard, il faut certainement s’inspirer de la jurisprudence et la
jurisprudence récente qui vient d’être rappelée, spécialement celle du Conseil constitutionnel
et du Conseil d’État, a ouvert la voie en ce sens. La définition proposée poursuit une opinion
doctrinale(73) , parfois contestée(74) , mais qui semble confirmée(75) et qui rapproche la
régulation économique de la police de l’économie.
26. La corrélation est clairement établie par le Conseil d’État entre l’ordre public
économique et la police en ce qui concerne le contrôle des concentrations économiques. Le
juge administratif suprême, dans ses décisions Canal Plus, considère que « lorsqu’elle se
prononce sur une opération de concentration qui lui a été notifiée, l’Autorité de la concurrence
[ ] exerce un pouvoir de police »(76) . Il parle également « des pouvoirs de__police en
matière de concentrations antérieurement détenus par le ministre chargé de l’économie et
transférés à l’Autorité de la concurrence » et retient que l’objet de ces pouvoirs est « la
préservation de l’ordre public économique »(77) . La formule selon laquelle la police de la
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concurrence « désigne, comme toute activité de police, le maintien d’un certain ordre
»(78) prend tout son sens. Même la doctrine la plus réticente à l’assimilation de la régulation à
la police adhère à cette présentation(79) .
Or l’ordre public économique n’est pas seulement un objectif du contrôle des concentrations
ni même, plus largement, des dispositifs visant à maintenir une concurrence suffisante.
L’ordre public économique est une préoccupation de tous les régulateurs sectoriels autant que
de l’Autorité de la concurrence. Le lien établi par le Conseil d’État entre cet ordre et la police
doit encore valoir entre celui-là et la régulation. Le régulateur veille au maintien de l’ordre
public économique et la police (économique) est la mission qui consiste à maintenir l’ordre
public (économique). L’ordre public économique est au cœur du rapprochement de ces deux
notions, celle classique de police, celle plus récente de régulation.
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DE L’« ORDRE PUBLIC CONCURRENTIEL »
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économique, qui repose sur l’idée que la conjonction des intérêts privés avec l’intérêt
général n’est possible que par la concurrence, ne peut fonctionner sans le « politique »
qui doit provoquer des transformations pour assurer la continuité du marché. Le
comportement « anticoncurrentiel » de l’acteur économique renvoie à l’idée que l’État
doit combattre la tendance à l’autodestruction du marché, en protégeant la compétitivité
contre elle-même par la création des conditions de sa reproduction[2]. C’est l’esprit du
droit public économique[3], qui s’impose comme un ensemble de constructions juridiques
qui correspondent à la consécration du cadre systémique du capitalisme. On assiste à la
construction d’un droit censé être le plus attractif pour les investisseurs et les
consommateurs et en même temps rester protecteur du marché contre sa tendance à «
sécréter » le monopole privé. Cette conscience a émergé dans le droit américain à la fin
du 19ème siècle via le « Sherman Act », appliqué contre la « Standard Oil » par une
justice qui a ordonné le démantèlement du géant énergétique à cause des effets négatifs
de son monopole sur le marché et la société. En droit français, l’Ordonnance de 1945
avait mis en place des sanctions pénales contre les pratiques anticoncurrentielles pour
garder une certaine idée du marché au service de l’intérêt général. Cet interventionnisme
du 20ème siècle est désormais prescrit, vu que la régulation de l’économie n’est plus le
fait de la diriger, mais d’instaurer un fonctionnement qui permet un dosage habile de
différents pouvoirs dans la gestion d’un environnement ou la résolution d’un conflit. «
Intervenir » dans le marché, pour y maintenir une pluralité positive et répondre aux
impératifs du « développement », nécessite une action étatique qui s’exprime par une
régulation basée sur le droit, qui se transforme d’un outil protégeant la concurrence libre,
tentée par le monopole, en un instrument qui régule la concurrence utile. Au-delà d’un «
droit de la pratique concurrentielle », la régulation du marché doit reposer sur un
système juridique qui englobe aussi bien la consommation, la communication ou le
marché public, que le fonctionnement de la para-structure censée privilégier le jeu « pluri
acteur » de l’économie. Dans ce sens, la régulation influence les pouvoirs traditionnels
de l’État par la mise en place d’« Autorités Administratives Indépendantes ». Ces
autorités concentrent des prérogatives, qui contrastent avec la « séparation des pouvoirs
», au service d’une régulation sectorielle[4] ou transversale, confirmant le pluralisme
comme source de légitimité des nouveaux espaces de l’« autonomie normative ».
Le « droit de la régulation », qui s’examine à travers l’action de ces autorités, est donc un
ensemble de prérogatives déléguées par l’État à des institutions dotées d’une autonomie
fonctionnelle par rapport au gouvernement[5] ou à la justice. Ce redéploiement obéit à
une logique d’efficacité[6] justifiée à la fois par l’expertise technique du régulateur, le
rythme des procédures et le respect des normes de « bonne gouvernance ».
Contrairement aux pouvoirs judiciaire ou exécutif, les agences de régulation proposent
des solutions qui ne se réduisent pas à la seule application de la « norme », mais
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intègrent la rationalité du marché par de nouvelles formes d’interprétation. Ils adoptent
une analyse juridique qui permet de mesurer un effet anticoncurrentiel, d’établir un bilan
économique, d’apprécier un fait dommageable à la concurrence ou de proportionner des
sanctions. Cohabitant avec l’organisation judiciaire compétente en matière commerciale,
pénale, civile ou administrative pour intervenir sur la concurrence, les autorités de
régulation tirent leur légitimité de l’indépendance vis-à-vis de l’État et du secteur
contrôlé. Elles sont censées contribuer à l’harmonisation de l’« action régulatrice » par le
dépassement du « polycentrisme » institutionnel et la dispersion des sources juridiques.
La difficulté réside aussi dans le fait que le droit de la concurrence mobilise le droit pénal
considérant que le marché est une institution qui dépend de la confiance. La « sanction »
vise à assurer les conditions d’une concurrence effective qui respecte l’autonomie des
acteurs, la liberté d’accès au marché, la transparence de l’offre et l’absence de
discrimination. Cette représentation de l’« ordre public concurrentiel »[7] élabore ainsi un
droit répressif qui synthétise les formes de sanction existantes pour s’adapter au contenu
indéterminé des infractions à la concurrence, qui vont du délit d’initié aux ententes illicite
en passant par la publicité mensongère. Toutefois, au risque que les entreprises
s’inscrivent dans la défiance, le « droit pénal de la concurrence » élabore un système
hybride qui n’atteint pas la réprimande morale, et instaure la différenciation coercitive via
l’application de sanctions administratives comme les amendes fiscales, douanières[8] ou
celles relatives aux prix. Les autorités de régulation, résultat d’un discrédit du rôle
réglementaire de l’État, doivent être dotées de ces pouvoirs au-delà des prérogatives de
recommandation, de production normative, de surveillance ou d’injonction.
[3] A. Delaubadère, P. Delvolvé, Droit public économique, 5ème éd, Dalloz, 1986 ; G.
Farjat, Pour un droit économique, PUF, 2004.
[5] T. Juot : « Il n’y aura pas de marché ouvert sans régulateur », les petites affiches,
23/10/2002.
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[7]M.-A. Frison Roche, Les enjeux de la pénalisation de la vie économique, Dalloz, 1997.
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Le Maroc Juridique
M. Ahmed Zejjari est docteur d'Etat en droit public de l'université des sciences sociales de Toulouse
(France), chercheur universitaire et auteur de plusieurs articles juridiques publiés dans les revues
spécialisées et dans des quotidiens nationaux. Il a également publié deux ouvrages de référence, l'un
sur le domaine public et le second sur les techniques d'élaboration des textes législatifs et
réglementaires. Il est enseignant animateur de sessions de formation continue notamment sur de
thèmes du contentieux administratif, marchés publics, concessions de service public élaboration des
textes juridiques, gestion du patrimoine foncier de l’Etat. Comme activité parallèles, M. Zejjari est,
entre autres, secrétaire général de l'association marocaine des professionnels des marchés publics.
Actuellement, M. Zejjari est le Directeur de la législation et de la réglementation au Secrétariat général
du gouvernement marocain ( Site web).
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2.1. Le Roi
2.1.1. Principales attributions du Roi
2.2. Le gouvernement
2.2.1. Le chef du gouvernement
2.2.1.1. Principales compétences du chef du Gouvernement
2.2.2. Le Parlement
2.2.2.1. Pouvoirs du Parlement
2.2.2.1.1. L’exercice du pouvoir législatif
2.2.2.1.2. Le contrôle de l’action du gouvernement
3. L’organisation judiciaire
4. Les collectivités territoriales
5. Les droits et les libertés publiques
6. Les institutions et instances indépendantes
7. L’économie et l’investissement au Maroc
8. L’accès à la législation et à la jurisprudence marocaine
9. Principaux sites officiels
1.1. Histoire :
Le Maroc, en tant qu’Etat, existe depuis l’an 788, date d’intronisation d’Idriss 1 er . Il fût régné par
plusieurs dynasties (les Idrisside de 788 à 1055, les Almoravides de 1055 à 1130, les Almohades de 1130
à 1258, les Mérinides de 1258 à 1554, les Saadiens de 1554 à 1664, les Alaouites de 1664 à nos jours).
Le Maroc a été mis sous protectorats espagnole (au Nord et au fin sud) et Français (dans le reste du
pays) et de 1912 à 1956, année où il a recouvré son indépendance.
Le Maroc a récupéré ses provinces sahariennes grâce à une marche pacifique « La Marche Verte » à
laquelle ont participé 350.000 marocains et marocaine sur appel de Feu Hassan II.
Depuis l’indépendance, trois rois se sont succédés sur le trône marocain, Mohamed V, Hassan II et
Mohamed VI.
1.2. Géographie :
Le Maroc dispose de quatre principales chaînes de montagnes : le Rif au Nord, et à l'intérieur du pays,
le Moyen Atlas, le Haut Atlas et l'Anti-Atlas.
1.3. Climat :
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Le climat marocain est à la fois méditerranéen et atlantique, avec une saison sèche et chaude doublée
d’une saison froide et humide, la fin de la période chaude étant marquée par les pluies d’octobre. L’été
est chaud et sec, les températures moyennes sont de 22° C à 24° C. Les hivers sont froids et pluvieux
avec gel et neige fréquents. La température moyenne évolue alors de 12° C à 14° C et peut descendre
exceptionnellement jusqu’à – 20° C. Le Maroc présaharien et saharien a un climat désertique sec.
1.4. Population :
1.5. Religion :
L’Islam est la religion officielle du pays. Cependant, le préambule de la Constitution de 2011 dispose
que « la prééminence accordée à la religion musulmane dans ce référentiel national va de pair avec
l'attachement du peuple marocain aux valeurs d'ouverture, de modération, de tolérance et de dialogue
pour la compréhension mutuelle entre toutes les cultures et les civilisations du monde ». De même,
l’article 3 de la constitution, tout en affirmant que « l'Islam est la religion de l'Etat » dispose que l’Etat
«garantit à tous le libre exercice des cultes ».
1.6. Langue :
La langue officielle du Pays est la langue arabe. Cependant, l’article 5 de la constitution de 2011 a
reconnu, pour la première fois, à la langue Amazigh son statut de « langue officielle de l'Etat, en tant
que patrimoine commun de tous les Marocains sans exception ».
Le même article dispose que « l’Etat œuvre à la préservation du Hassani, en tant que partie intégrante
de l'identité culturelle marocaine unie, ainsi qu'à la protection des parlers et des expressions
culturelles et pratiqués au Maroc ».
En outre, cet article prévoit que « l’Etat veille à la cohérence de la politique linguistique et culturelle
nationale et à l'apprentissage et la maîtrise des langues étrangères les plus utilisées dans le monde, en
tant qu'outils de communication, d'intégration et d'interaction avec la société du savoir, et d'ouverture
sur les différentes cultures et sur les civilisations contemporaines ».
Il y a lieu de signaler que les langues étrangères les plus parlées au Maroc sont le français et
l’espagnole.
L'emblème du Royaume est le drapeau rouge frappé en son centre d'une étoile verte à cinq branches.
1.8. Monnaie :
La monnaie marocaine est le dirham (1 dollar US = 8 dh environ selon les cours de change).
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1.9. Fêtes nationales
Fête du trône, C’est la plus importante fête civile au Maroc, cette cérémonie
traditionnelle avait lieu le 3 mars à l’époque d’Hassan II, cette fête a été
30 Juillet :
inaugurée en 1934 par des nationalistes marocains voulant défier les
autorités françaises qui gouvernaient le Maroc.
2. L’Organisation politique :
En vertu de l’article 1 er de la constitution de 2011 [1] , le Maroc est une monarchie constitutionnelle,
démocratique, parlementaire et sociale.
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Le régime constitutionnel du Royaume est fondé sur la séparation, l'équilibre et la collaboration des
pouvoirs, ainsi que sur la démocratie citoyenne et participative, et les principes de bonne gouvernance
et de la corrélation entre la responsabilité et la reddition des comptes.
2.1. Le Roi :
Au Maroc, le Roi occupe une place de choix dans le système politique marocain, en ce sens qu’il
cumule deux qualités et assume deux fonctions :
La première est d’ordre religieux. A ce titre, le Roi est Amir Al Mouminine (commandeur des
croyants), Il veille au respect de l'Islam et garantit le libre exercice des cultes.
Il préside le Conseil supérieur des Ouléma, qui est la seule instance habilitée à prononcer les
consultations religieuses (Fatwas) devant être officiellement agréées, sur les questions dont il
est saisi et ce, sur la base des principes, préceptes et desseins tolérants de l'Islam. (article 41 de
la constitution) ;
la seconde est temporelle, à savoir que le Roi est « Chef de l'Etat, son Représentant Suprême,
Symbole de l'unité de la Nation, Garant de la pérennité et de la continuité de l'Etat et Arbitre
Suprême entre ses institutions, veille au respect de la Constitution, au bon fonctionnement des
institutions constitutionnelles, à la protection du choix démocratique et des droits et libertés
des citoyennes et des citoyens, et des collectivités, et au respect des engagements
internationaux du Royaume.
Il est le Garant de l'indépendance du pays et de l'intégrité territoriale du Royaume dans ses frontières
authentiques » (article 42 de la Constitution).
Le Roi est le Chef Suprême des Forces Armées Royales. Il nomme aux emplois militaires et peut
déléguer ce droit (article 53 de la Constitution).
Comme toute monarchie, la Couronne du Maroc et ses droits constitutionnels sont héréditaires et se
transmettent de père en fils aux descendants mâles en ligne directe et par ordre de primogéniture de
Sa Majesté Le Roi Mohamed VI, à moins que le Roi ne désigne, de Son vivant, un successeur parmi Ses
fils, autre que Son fils aîné. Lorsqu'il n'y a pas de descendants mâles en ligne directe, la succession au
Trône est dévolue à la ligne collatérale mâle la plus proche et dans les mêmes conditions.
Le Roi est mineur jusqu'à l'âge de dix-huit ans accomplis. Durant la minorité du Roi, un Conseil de
Régence exerce les pouvoirs et les droits constitutionnels de la Couronne, sauf ceux relatifs à la
révision de la Constitution. Le Conseil de Régence fonctionnera comme organe consultatif auprès du
Roi, jusqu'au jour où il aura atteint l'âge de vingt ans accomplis. (article 43 et 44 de la Constitution).
La personne du Roi est inviolable, et respect Lui est dû (article 46 de la Constitution). Il est à signaler
que les précédentes constitutions disposaient que « la personne du Roi n’est inviolable et sacrée ».
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2.1.1. Principales attributions du Roi :
2.2. Le gouvernement :
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Sous l'autorité du Chef du Gouvernement, le gouvernement met en œuvre son programme
gouvernemental, assure l'exécution des lois, dispose de l'administration et supervise les établissements
et entreprises publics et en assure la tutelle.
Les ministres peuvent recevoir délégation de la part du chef du gouvernement pour exercer certains
pouvoirs relevant de ce dernier.
Les membres du gouvernement sont pénalement responsables devant les juridictions du Royaume
pour les crimes et délits commis dans l'exercice de leurs fonctions.
Le gouvernement tient une réunion hebdomadaire sous la présidence du chef du gouvernement (en
principe, chaque jeudi). Cette réunion prend l’appellation de « Conseil du gouvernement ».
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Le Chef du Gouvernement est nommé par le Roi au sein du parti politique arrivé en tête des élections
des membres de la Chambre des Représentants, et au vu de leurs résultats.
Les actes réglementaires du Chef du Gouvernement sont contresignés par les ministres chargés de leur
exécution.
2.2.2. Le Parlement :
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La chambre des représentants [6] :
Cette chambre se compose de 395 membres élus pour cinq ans au suffrage universel direct.
Le Président de la Chambre des Représentants et les membres du Bureau ainsi que les présidents des
Commissions permanentes et leurs bureaux, sont élus en début de législature, puis à la troisième
année, de celle-ci lors de la session d'avril, et pour la période restant à courir de ladite législature.
trois cinquièmes des membres représentant les collectivités territoriales. Cet effectif est réparti
entre les régions du Royaume en proportion de leurs populations respectives et en observant
l'équité entre les régions.
Le tiers réservé à la région est élu au niveau de chaque région par le Conseil régional parmi ses
membres. Les deux tiers restants sont élus par un collège électoral constitué au niveau de la région par
les membres des conseils communaux, préfectoraux et provinciaux ;
deux cinquièmes des membres élus dans chaque région par des collèges électoraux composés
d'élus des Chambres professionnelles et des organisations professionnelles des employeurs les
plus représentatives, et de membres élus à l'échelon national par un collège électoral composé
des représentants des salariés.
Les matières relevant du domaine législatif (vote du parlement) sont limitativement énumérées par la
constitution. Les autres matières relèvent du pouvoir réglementaire.
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La loi peut être d’origine parlementaire (proposition de loi), ou d’origine gouvernementale (projet de
loi).
La procédure législative :
Les projets et propositions de lois sont soumis pour examen aux commissions de chaque chambre.
Tout projet ou proposition de loi est examiné successivement par les deux Chambres du Parlement
pour parvenir à l'adoption d'un texte identique.
La Chambre des Représentants délibère la première et successivement sur les projets de loi et sur les
propositions de loi initiées par ses membres ; la Chambre des Conseillers délibère en premier et
successivement sur les projets de loi ainsi que sur les propositions de loi initiées par ses membres.
Une Chambre saisie d'un texte voté par l'autre Chambre, délibère sur le texte tel qu'il lui a été
transmis.
La Chambre des Représentants adopte en dernier ressort le texte examiné. Le vote ne peut avoir lieu
qu'à la majorité absolue des membres présents, lorsqu'il s'agit d'un texte concernant les collectivités
territoriales et les domaines afférents au développement régional et aux affaires sociales.
Les projets et propositions de lois organiques ne sont soumis à la délibération de la Chambre des
Représentants qu'à l'issue d'un délai de dix jours après leur dépôt sur le bureau de la Chambre et
suivant la même procédure visée à l'article 84. Ils sont définitivement adoptés à la majorité absolue
des membres présents de ladite chambre. Néanmoins, lorsqu'il s'agit d'un projet ou d'une proposition
de loi organique relatif à la Chambre des Conseillers ou concernant les collectivités territoriales, le vote
a lieu à la majorité des membres de la Chambre des représentants.
Les lois organiques relatives à la Chambre des Conseillers doivent être votées dans les mêmes termes
par les deux Chambres du Parlement.
Les lois organiques ne peuvent être promulguées qu'après que la Cour Constitutionnelle se soit
prononcée sur leur conformité à la Constitution.
Bien que la Constitution prévoie que le Parlement exerce le pouvoir législatif, cette même constitution
permet au gouvernement d’exercer ce pouvoir dans deux cas et selon deux procédés :
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Le cas des décrets-lois : en vertu de l’article 81 de la constitution, le gouvernement peut
prendre, dans l'intervalle des sessions, avec l'accord des commissions concernées des deux
Chambres, des décrets-lois qui doivent être, au cours de la session ordinaire suivante du
Parlement, soumis à la ratification de celui-ci.
Le projet de décret-loi est déposé sur le bureau de la Chambre des Représentants. Il est
examiné successivement par les commissions concernées des deux Chambres en vue de
parvenir à une décision commune dans un délai de six jours. A défaut, la décision est prise par
la commission concernée de la Chambre des Représentants.
Le cas des décrets pris sur habilitation législative : en vertu de l’article 70 de la Constitution,
une loi d'habilitation peut autoriser le gouvernement, pendant un délai limité et en vue d'un
objectif déterminé, à prendre par décret des mesures qui sont normalement du domaine de la
loi. Les décrets entrent en vigueur dès leur publication, mais ils doivent être soumis, au terme
du délai fixé par la loi d'habilitation, à la ratification du Parlement. La loi d'habilitation devient
caduque en cas de dissolution des deux Chambres du Parlement, ou de l'une d'elles.
Le contrôle de la constitutionnalité des lois est dévolu à la Cour Constitutionnelle [8] qui remplace le
Conseil constitutionnel. Son objet est de vérifier la conformité de la loi à la Constitution.
Le contrôle d’office : Ce contrôle est exercé sur les lois organiques avant leur promulgation par
le roi.
Le contrôle sur demande : les lois, avant leur promulgation, peuvent être déférées devant la
cour constitutionnelle pour en vérifier la conformité à la constitution. La demande peut être
faite par le Roi, le Chef du Gouvernement, le Président de la Chambre des Représentants, le
Président de la Chambre des Conseillers, ou par le cinquième des membres de la Chambre des
Représentants ou par quarante membres de la Chambre des Conseillers.
La cour statue dans un délai d'un mois à compter de sa saisine. Toutefois, à la demande du
gouvernement, s'il y a urgence, ce délai est ramené à huit jours. (Article 132 de la Constitution).
Il est à signaler qu’en vertu de l’article 130 de la constitution, la cour constitutionnelle se compose de
12 membres nommés pour un mandat de neuf ans non renouvelable. Six membres sont désignés par le
Roi, dont un membre proposé par le Secrétaire général du Conseil supérieur des Oulémas, et six
membres sont élus, moitié par la Chambre des Représentants, moitié par la Chambre des Conseillers
parmi les candidats présentés par le Bureau de chaque Chambre, à l'issue d'un vote à bulletin secret et
à la majorité des deux tiers des membres composant chaque Chambre.
Chaque catégorie de membres est renouvelable par tiers tous les trois ans.
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Le Président de la Cour Constitutionnelle est nommé par le Roi, parmi les membres composant la
Cour.
Les membres de la Cour Constitutionnelle sont choisis parmi les personnalités disposant d'une haute
formation dans le domaine juridique et d'une compétence judiciaire, doctrinale ou administrative,
ayant exercé leur profession depuis plus de quinze ans, et reconnues pour leur impartialité et leur
probité.
Fonctionnement du Parlement :
Le parlement siège pendant deux sessions par an. Le Roi préside l'ouverture de la première session qui
commence le deuxième vendredi d'octobre. La seconde session s'ouvre le deuxième vendredi d'avril.
L'ordre du jour de chaque Chambre est établi par son bureau. Il comporte les projets de loi et les
propositions de loi, par priorité et dans l'ordre que le gouvernement a fixé.
Une journée par mois au moins est réservée à l'examen des propositions de loi dont celles de
l'opposition.
Lorsque le Parlement a siégé quatre mois au moins, au cours de chaque session, la clôture peut être
prononcée par décret.
Il peut être réuni en session extraordinaire, soit par décret, soit à la demande du tiers des membres de
la Chambre des Représentants ou de la majorité de ceux de la Chambre des Conseillers.
Les sessions extraordinaires du Parlement se tiennent sur la base d'un ordre du jour déterminé.
Lorsque ce dernier est épuisé, la session est close par décret.
Les deux chambres du parlement siègent séparément. Cependant, la constitution a prévu des cas où
ces chambres se réunissent en congrès (réunion commune), à savoir :
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l'ouverture par le Roi de la session parlementaire, le deuxième vendredi du mois d'octobre, et
l'adresse des messages Royaux destinés au Parlement ;
l'adoption de la révision de la Constitution conformément aux dispositions de l'article 174 ;
les déclarations du Chef du Gouvernement ;
la présentation du projet de loi de finances de l'année ;
les discours des Chefs d'Etat et de Gouvernement étrangers.
à la demande du Chef du Gouvernement, pour la présentation d'informations portant sur des
affaires revêtant un caractère national important.
Les réunions communes se tiennent sous la présidence du Président de la Chambre des Représentants.
Les règlements intérieurs des deux Chambres déterminent les modalités et les règles de la tenue de ces
réunions.
Outre les séances communes, les Commissions permanentes du Parlement peuvent tenir des réunions
communes pour écouter des informations portant sur des affaires revêtant un caractère national
important et ce, conformément aux règles fixées par les règlements intérieurs des deux Chambres.
La constitution garantit a l'opposition parlementaire un statut lui conférant des droits à même de lui
permettre de s'acquitter convenablement de ses missions afférentes au travail parlementaire et à la vie
politique (article 10), à savoir la liberté d'expression, temps d’antenne, financement public,
participation au contrôle du travail gouvernemental à travers les motions de censure et
d’interpellation, les questions orales, participation aux commissions d'enquête parlementaires,
présidence de la commission de la législation a la chambre des représentants.
L’article 60 de la Constitution qualifie l'opposition de «composante essentielle des deux chambres. Elle
participe aux fonctions de législation et de contrôle ».
L’article 69 de la constitution dispose que le règlement intérieur fixe notamment les droits spécifiques
reconnus aux groupes d'opposition et la réservation de la présidence d'une ou deux commissions
permanentes à l'opposition.
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Les questions au gouvernement :
Les membres du parlement peuvent adresser des questions écrites aux membres du
gouvernement qui doivent y répondre par écrit ;
En outre, en vertu de l’article 100 de la constitution, une séance par semaine est réservée dans
chaque Chambre par priorité aux questions des membres de celle-ci et aux réponses du
gouvernement. Le gouvernement doit donner sa réponse dans les vingt jours suivant la date à
laquelle il a été saisi de la question ;
Les questions de politique générale sont adressées au chef du gouvernement. Une séance par
mois est réservée à ces questions et les réponses y afférentes sont présentées par le chef du
gouvernement devant la Chambre concernée dans les trente jours suivant la date de leur
transmission.
L’évaluation des politiques publiques : en vertu de l’article 101 de la Constitution, le Chef du
Gouvernement présente devant le Parlement un bilan d'étape de l'action gouvernementale, à
son initiative ou à la demande du tiers des membres de la Chambre des Représentants ou de la
majorité des membres de la Chambre des Conseillers. Une séance annuelle est réservée par le
Parlement à la discussion et à l'évaluation des politiques publiques ;
L’audition des responsables des administrations et des établissements et entreprises
publics : en vertu de l’article 102 de la Constitution, les commissions concernées dans chacune
des deux Chambres peuvent demander à auditionner les responsables des administrations et
des établissements et entreprises publics, en présence et sous la responsabilité des ministres
concernés ;
Les commissions d’enquête parlementaires [9] : en vertu de l’article 67 de la Constitution,
peuvent être créées à l'initiative du Roi ou à la demande du tiers des membres de la Chambre
des Représentants, ou du tiers des membres de la Chambre des Conseillers, des commissions
d'enquête formées pour recueillir les éléments d'information sur des faits déterminés ou sur la
gestion des services, établissements et entreprises publics, et soumettre leurs conclusions à la
Chambre concernée. La mission de ces commissions prend fin par le dépôt de leur rapport
auprès du Bureau de la Chambre concernée et, le cas échéant, par la saisine de la justice par le
Président de ladite Chambre. Une séance publique est réservée par la Chambre concernée à la
discussion des rapports des commissions d'enquête.
La mise en cause de la responsabilité du gouvernement : cette mise en cause peut avoir lieu
selon trois procédés :
3. L’organisation judiciaire :
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La constitution de 2011 a érigé la justice en POUVOIR, alors que les précédentes constitutions ne lui
conféraient qu’un simple statut de simple « AUTORITE ».
Ainsi, en vertu de l’article 107 de la Constitution, « le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir
législatif et du pouvoir exécutif. Le Roi est le garant de l'indépendance du pouvoir judiciaire ».
Pour sa part, l’article 109 dispose ce qui suit : « est proscrite toute intervention dans les affaires
soumises à la justice. Dans sa fonction judiciaire, le juge ne saurait recevoir d'injonction ou
instruction, ni être soumis à une quelconque pression.
Chaque fois qu'il estime que son indépendance est menacée, le juge doit en saisir le Conseil supérieur
du pouvoir judiciaire.
Tout manquement de la part du juge à ses devoirs d'indépendance et d'impartialité, constitue une
faute professionnelle grave, sans préjudice des poursuites judiciaires éventuelles ».
L’indépendance du pouvoir judiciaire est assurée par le Roi et par le Conseil Supérieur du pouvoir
judiciaire qui a pour compétence, de veiller à l'application des garanties accordées aux magistrats,
notamment quant à leur indépendance, leur nomination, leur avancement, leur mise à la retraite et
leur discipline. A son initiative, il élabore des rapports sur l'état de la justice et du système judiciaire, et
présente des recommandations appropriées en la matière (article 113).
Les tribunaux de première instance constituent la juridiction de droit commun, en ce sens qu’ils sont
compétents pour statuer sur tous les litiges qui ne relèvent pas de la compétence des autres
juridictions.
Il y a lieu de signaler la création d’une juridiction militaire en vertu de la loi n°108.13 promulguée par
le dahir n° 1.14.187 du 10 décembre 2014) chargée de juger les militaires et assimilés des crimes et
délits liés à leur qualité de militaire (les crimes et délits d droit commun sont soumis aux juridictions
compétentes).
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Le Maroc a opté pour une organisation décentralisée de la gestion des affaires publiques et ce depuis
son indépendance.
L'organisation régionale et territoriale repose sur les principes de libre administration, de coopération
et de solidarité (article 136).
Les lois organiques relatives aux régions, provinces et préfectures, et aux communes viennent d’être
adoptées par le conseil des ministres (le 29/01/2015) et seront transmises au parlement pour
adoption.
Les collectivités territoriales prévues par la constitution sont les régions, les provinces et les
préfectures, les communes ;
Toute autre collectivité territoriale est créée par la loi ;
Les Conseils des régions et des communes sont élus au suffrage universel direct ;
Les présidents des Conseils des régions et les présidents des autres collectivités territoriales
exécutent les délibérations et décisions de ces Conseils ;
Les régions et les autres collectivités territoriales disposent de ressources financières propres
et de ressources financières affectées par l'Etat ;
Tout transfert de compétences de l'Etat vers les régions et les autres collectivités territoriales
doit s'accompagner d'un transfert des ressources correspondantes.
Le Maroc a, depuis l’aube de son indépendance, reconnu aux citoyens un certains nombre de droits
fondamentaux.
C’est ainsi qu’ont été promulgués plusieurs dahirs réglementant le droit d’association [15] , les
rassemblements publics [16] , la presse [17] et les syndicats [18] .
Les différents constitutions marocaines, depuis celle de 1962 à celle de 2011 ont toutes prévu ou
confirmé les droits et libertés publiques reconnus aux citoyens.
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Le champ des droits et libertés publiques a été sensiblement élargi par la constitution de 2011, en
affirmant dans son préambule, que le Maroc «réaffirme son attachement aux droits de l'Homme tels
qu'ils sont universellement reconnus, ainsi que sa volonté de continuer à œuvrer pour préserver la paix
et la sécurité dans le monde », et qu’il s’engage à «bannir et combattre toute discrimination à
l'encontre de quiconque, en raison du sexe, de la couleur, des croyances, de la culture, de l'origine
sociale ou régionale, de la langue, du handicap ou de quelque circonstance personnelle que ce soit ».
C’est ainsi que les citoyens, et même les étrangers, se voient reconnaître un certains nombre de droits
individuels et collectifs dont on cite à titre d’exemples :
droit à la vie comme étant « le droit premier de tout être humain » (article 20) ;
droit à la sécurité de sa personne et de ses proches, et à la protection de ses biens.
Droit à l'intégrité physique ou morale, avec incrimination de la pratique de la torture, sous
toutes ses formes et par quiconque ;
droit à la présomption d'innocence et à un procès équitable ;
protection de la vie privée ;
inviolabilité du domicile et secret des communications privées ;
liberté de circuler et de s’établir sur le territoire national, d'en sortir et d'y retourner,
conformément à la loi ;
libertés de pensée, d'opinion et d'expression sous toutes ses formes ;
libertés de création, de publication et d'exposition en matière littéraire et artistique et de
recherche scientifique et technique ;
droit d'accéder à l'information détenue par l'administration publique, les institutions élues et
les organismes investis de mission de service public ;
la liberté de presse ;
droit d’être électeur et éligibles pour tous les citoyennes et les citoyens majeurs jouissant de
leurs droits civils et politiques, et droit d'égal accès aux fonctions électives ;
droit de propriété et liberté d’entreprendre [19] .
droits aux soins de santé, à la protection sociale, à la couverture médicale et à la solidarité
mutualiste ou organisée par l'Etat; à une éducation moderne, accessible et de qualité, à
l'éducation, à la formation professionnelle et à l'éducation physique et artistique, à un
logement décent, au travail et à l'appui des pouvoirs publics en matière de recherche d'emploi
ou d'auto-emploi, à l'accès aux fonctions publiques selon le mérite, à l'accès à l'eau et à un
environnement sain et au développement durable.
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droit au traitement et à la prévention de la vulnérabilité de certaines catégories de femmes et
de mères, d'enfants et de personnes âgées ;
droit à la réhabilitation et l’intégration dans la vie sociale et civile les handicapés physiques
sensorimoteurs et mentaux ;
facilités pour la jouissance des droits et libertés reconnus à tous.
Les jeunes:
Les étrangers :
Enfin, il est à signaler que l’article 37 de la Constitution insiste sur le fait que tous les
citoyennes et les citoyens doivent exercer les droits et les libertés garantis par la Constitution
dans un esprit de responsabilité et de citoyenneté engagée, où l'exercice des droits se fait en
corrélation avec l'accomplissement des devoirs ».
La constitution de 2011 a prévu un certains nombre d’instances et institutions autonomes, dont les
unes ont une compétence décisionnelle, d’autres ont caractère consultatif.
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Le Conseil de Régence : Durant la minorité du Roi [21] , le Conseil de Régence exerce les
pouvoirs et les droits constitutionnels de la Couronne, sauf ceux relatifs à la révision de la
Constitution. Le Conseil de Régence fonctionnera comme organe consultatif auprès du Roi,
jusqu'au jour où il aura atteint l'âge de vingt ans accomplis.
Le Conseil économique, social et environnemental : en vertu de l’article 151 de la
constitution, ce conseil peut être consulté par le gouvernement, par la Chambre des
Représentants et par la Chambre des Conseillers sur toutes les questions à caractère
économique, social ou environnemental. Il donne son avis sur les orientations générales de
l'économie nationale et du développement durable.
Une loi organique a fixé la composition, l'organisation, les attributions et les modalités de
fonctionnement de conseil [22] .
Le Conseil national des droits de l'Homme [23] : C’est une institution nationale pluraliste et
indépendante, chargée de connaître de toutes les questions relatives à la défense et à la
protection des droits de l'Homme et des libertés, à la garantie de leur plein exercice et à leur
promotion, ainsi qu'à la préservation de la dignité, des droits et des libertés individuelles et
collectives des citoyennes et citoyens, et ce, dans le strict respect des référentiels nationaux et
universels en la matière (Article 161) ;
Le Médiateur [24] : C’est est une institution nationale indépendante et spécialisée qui a pour
mission, dans le cadre des rapports entre l'administration et les usagers, de défendre les
droits, de contribuer à renforcer la primauté de la loi et à diffuser les principes de justice et
d'équité, et les valeurs de moralisation et de transparence dans la gestion des administrations,
des établissements publics, des collectivités territoriales et des organismes dotés de
prérogatives de la puissance publique (article 162) ;
Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger : est chargé notamment d'émettre des
avis sur les orientations des politiques publiques permettant d'assurer aux Marocains résidant
à l'étranger le maintien de liens étroits avec leur identité marocaine, de garantir leurs droits,
de préserver leurs intérêts, et de contribuer au développement humain et durable de leur
Partie, le Maroc, et à son progrès (article 163) ;
L'autorité chargée de la parité et de la lutte contre toutes formes de discrimination : Créée en
vertu de l'article 19 de la Constitution, cette autorité veille notamment au respect des droits et
libertés prévues audit article, sous réserve des attributions dévolues au Conseil national des
droits de l'Homme (article 164).
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Les Instances de promotion du développement humain et durable et de la démocratie participative :
L’économie du Pays repose principalement sur les phosphates (dont le Maroc est le
1 er producteur mondial et dispose de 75% des réserves mondiales) , l’agriculture, le tourisme. De
même, l’activité industrielle et off-shoring ont connu un essor considérable ces dernières années.
Elle se distingue par des diminutions ou exonérations fiscales, lors de la phase de création d’une
entreprise et en cours d’exploitation :
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pour l’acquisition de terrains destinés à la réalisation de projets industriels,
dans l’apport en société, quel que soit sa nature,
lors de l’importation de biens d’équipement, de matériel et d’outillage pour toute
création d’entreprise,
en cours d’exploitation, d’importants avantages fiscaux relatifs à l’impôt sur les Sociétés
(I.S) et l’Impôt sur les Revenus (IR) sont prévus,
les entreprises exportatrices bénéficient quant à elles d’une réduction totale de l’IS et de l’IR
pendant les 5 premières années consécutives à leur création, et de 50% au-delà de cette
période.
Elle garantit aux investisseurs étrangers, le transfert de leurs bénéfices ainsi que le produit de
cession ou de liquidation de l’investissement.
Tout investissement sain est ainsi fortement encouragé.
Des accords bilatéraux, multilatéraux et préférentiels de commerce ont été conclus avec de nombreux
pays, dont :
La réglementation des marchés publics offre des garanties d’égalité d’accès à la commande publique, à
la transparence [29] .
De même, le partenariat public-privé vient d’être doté d’un cadre juridique attrayant pour les
investisseurs [30] .
Il y a lieu de signaler également que le >Maroc s’est dirigé vers l’expérience du guichet unique en
matière d’investissement et ce à travers les Centres régionaux d’investissement créés en vertu de la
Lettre Royale au premier ministre relative à la gestion déconcentrée de l'investissement du 9 janvier
2002 [31] .
Au niveau institutionnel :
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En matière de législation :
Chaque département ministériel dispose d’un site où sont mis en ligne les textes qui ont un rapport
avec leurs domaines de compétence. Mais les plus fiables sont les suivants :
On peut également, avoir accès aux projets de textes législatifs et réglementaires mis dans le
circuit d’approbation, ainsi qu’aux compte-rendu des conseils des ministres [33] et des
conseils de gouvernement [34] .
Le site de la direction générale des impôts : offre l’accès aux textes régissant l’impôt et la
fiscalité ;
Le site de la direction des douanes et des Impôts Indirects donne tous les textes régissant la
douane.
Le portail des marchés publics donne accès à tous les textes régissant les marchés publics et la
commande publique.
En matière de jurisprudence :
Les décisions de justice ne sont pas systématiquement publiés sur les sites officiels, mais ce travail
verra le jour bientôt.
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Il faut signaler cependant que les décisions rendues par le conseil constitutionnel (qui devient la cour
constitutionnelle) sont obligatoirement publiées au Bulletin officiel et également sur le site du
conseil [36] .
Cependant, on peut trouver des jurisprudences sur les sites officiels suivants:
Ce secteur s’est également investi dans le domaine de la publication des textes juridiques et de la
jurisprudence. Cependant, en matière de législation, il est recommandé de vérifier la conformité de
leurs publications aux textes officiels dûment publiés sur le site du secrétariat général du
gouvernement.
La publication en ligne :
Il existe beaucoup de portails juridiques, mais seuls quelques uns ont un certaine crédibilité, dont
notamment :
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la revue marocaine d’administration locale et de développement (REMALD) ;
Revue marocaine de droit des affaires et des entreprises (REMADAE) ;
revue de droit civil ;
revue de droit et de jurisprudence ;
revue de jurisprudence de la cour suprême ;
revue de droit et des sciences administratives ;
revue marocaine du contentieux administratif ;
gazette des tribunaux du Maroc.
revue marocaine des études et des consultations juridiques ;
revue de jurisprudence .
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[6] ) Consulter la loi organique n° 27-11 relative à la chambre des représentants sur le site :
http://www.sgg.gov.ma/Portals/0/lois/Loi_27-11_Fr.pdf
[7] ) Consulter la loi organique n° 28-11 relative à la Chambre des conseillers au Bulletin officiel du
9/07/2012. http://81.192.52.100/BO/Fr/2012/BO_6066_Fr.pdf.
[8] ) Voir la loi organique n° 066-13 relative à la Cour
constitutionnelle. http://www.sgg.gov.ma/Portals/0/lois/Loi-organique_066.13_Fr.pdf
[9] ) Voir la loi organique n° 085-13 relative aux modalités de fonctionnement des commissions
d’enquête parlementaires, à consulter sur le site : http://www.sgg.gov.ma/Portals/0/lois/Loi-
organique_085.13_Fr.pdf
[10] ) voir la loi n° 41-90 instituant des tribunaux administratifs, au bulletin officiel du 3 nov. 1993,
[11] ) Voir la loi n° 53-95 Instituant des juridictions de commerce au Bulletin officiel du 15 mai 1997).
[12] )
voir la loi n° 80-03 instituant des cours d'appel administratives, au Bulletin officiel n° 5400 du 2
mars 2006.
[13] ) Voir la loi n° 53-95 Instituant des juridictions de commerce au Bulletin officiel du 15 mai 1997).
[14] ) Pour plus de détails, voir le titre IX de la constitution.
[15] ) Dahir n° 1-58-376 du 15 novembre 1958 réglementant le droit d'association (Bulletin officiel du
27 novembre 1958).
[16] ) Dahir n° 1-58-377 du 15 novembre 1958 relatif aux rassemblements publics (Bulletin officiel du 27
novembre 1958).
[17] ) Dahir n° 1-58-378 du 15 Novembre 1958 formant Code de la presse au Maroc (Bulletin officiel du
27 Novembre 1958), abrogé et remplacé par la loi n° 36-04 relative aux partis politiques (Bulletin
officiel du n° 5400 du 2 mars 2006).
[18] ) Dahir n° 1-57-119 du 16 juillet 1957 sur les syndicats professionnels (Bulletin officiel du 23 août
1957).
La loi peut en limiter l'étendue et l'exercice si les exigences du développement économique et social du
pays le nécessitent. Il ne peut être procédé à l'expropriation que dans les cas et les formes prévus par la
loi.
[21] ) En vertu de l’article 44 de la constitution, le Roi est mineur jusqu'à l'âge de dix-huit ans
accomplis.
[22] ) Voir la loi organique n° 128-12 relative au Conseil économique, social et environnemental, à
consulter sur le site : http://www.sgg.gov.ma/Portals/0/lois/Loi-organique_128.12_Fr.pdf .
[23] ) voir le dahir n° 1.11.19 du 1 er mars 2011 portant création du Conseil national des droits de
l’Homme (B.O du 03/03/2011) sur le site : http://www.sgg.gov.ma/Portals/0/lois/CNDH_Fr.pdf .
[24] ) Voir le dahir n° 1.11.25 du 17 mars 2011 (B.O du 17/03/2011) sur le
site : http://www.sgg.gov.ma/Portals/0/lois/Mediateur_Fr.pdf
[25] ) Cette autorité a été initialement créée par le dahir n° 1.02.212 du 31 août 2002, à consulter sur
le site : http://81.192.52.100/BO/Fr/2002/BO_5036_Fr.pdf .
[26] ) Voir la loi n° 20-13 relative au Conseil de la concurrence (BO du 07/08/2014) sur le
site : http://www.sgg.gov.ma/Portals/0/lois/Loi_20.13_Fr.pdf .
[27] ) Consulter la loi n° 105-12 relative au Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la
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[29] ) voir le décret n° 2.12.349 du 20 mars 2013, (Bulletin officiel du 4/04/201), à consulter sur le
site : http://www.marchespublics.gov.ma/pmmp/IMG/pdf/Decret_MP_Francais_BO-2.pdf
[30] ) voir la loi n° 86.12 relative aux contrats de partenariat public-privé, promulguée par le dahir n°
1.14.192 du 24 décembre 2014).
[31] ) Bulletin officiel n° 4970 du 17 janvier 2002.
[32] ) Le Bulletin officiel est l’équivalent du journal officiel en France, c’est l’édition où sont publiés
tous les textes officiels (Constitution, lois , décrets, arrêtés et décisions.
[33] ) C’est la réunion du gouvernement sous la présidence du roi (voir supra).
[34] ) c’est la réunion (en principe hebdomadaire) du gouvernement sous la présidence du chef du
gouvernement (voir supra).
[35] ) C’est-à-dire, mis à jour par l’introduction des modifications apportées au texte.
[36] ) http://www.conseil-constitutionnel.ma .
Hauser Global Law School Program, New York University School of Law
40 Washington Square South, New York, New York 10012-1099
Telephone: (212) 998-6691, Facsimile: (212) 995-
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Le droit public économique forme une branche du droit qui
permet de décrire les relations, nécessaires, entre les
représentants de la volonté générale et les acteurs du
secteur économique. Il donne les clefs de lecture des
causes et effets de l’action publique des organismes dotés
d’une mission d’intérêt général intervenant dans la sphère
économique.
La réactivité des acteurs économiques implique une action
publique qui sache faire elle aussi preuve de souplesse et
de rapidité de réaction. Le droit public économique fournit
des outils juridiques adaptés à la spécificité économique,
qu’il faut sans cesse renouveler.
Les pouvoirs publics doivent donc trouver une
organisation spécifique au monde de l’économie, pour lui
donner des interlocuteurs dédiés (p. ex. l’Autorité des
marchés financiers). Leur action est profondément
influencée, voire modifiée par les impératifs d’une bonne
gestion économique. L’influence du droit de l’Union
européenne va même jusqu'à réformer en partie la
conception française du service public.
Autrement dit, la période contemporaine se caractérise par
une propagation des considérations économiques au sein
du droit public. Elle conduit à s’interroger sur la pertinence
de solutions anciennes comme l’action administrative
unilatérale ou l’octroi de monopoles, et porte à développer
des instruments juridiques nouveaux ou offrant plus de
souplesse : on pense notamment à la contractualisation de
l’action administrative ou au développement du
comportement d’actionnaire de l’État.
Le droit public économique est donc nécessaire pour une
bonne compréhension des mécanismes de l’action
économique publique.
Frédéric colin est maître de conférences HDR de droit
public à Aix-Marseille Université, centre de recherches
administratives (EA893). Il est auteur de plusieurs
ouvrages en droit public.
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