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1
1
11
1 Pénétration statique
1
11
1 dans les graviers sableux
1
1
1
1
1
1
m
denses, la molasse
111 et les marnes compactes
11
G. SANGLERAT
Expert honoraire agréé
111
~
Une légende tenace voudrait faire croire que la
pénétration statique ne peut être utilisée ni dans les
par la Cour de Cassation
Lyon
1
1
graviers, ni dans la molasse, ni dans les marnes
compactes.
11 Les auteurs décrivent un nouveau pénétromètre statique,
qui permet de traverser de tels sols. Ils donnent des
M. PETIT-MAIRE 1 exemples où la résistance de pénétration statique qc
PDG d"AMAP"sols 1
1
dépasse 85 MPa dans des marnes et peut atteindre
148MPa dans les graviers compacts ou la molasse dense.
Saint-Héand (Loire) 1
f. BARDOT •
Il
1
1
Expert agréé
par la Cour de Cassation
1
1
Lyon 1
1
P. SAVASTA 11
1
Président de SETSOL 1
Velaux (Bouches-du-Rhône)
11
1
1
1
111
1:--------------------------------------
1
111
1
1
1
1
1
1
1
Static penetration in dense gravel,
1 sandstone and hard claystone
1
1
11
1
1
1~
11 tJl There is a long-established belief that supposes static
1
1 ~I penetration cannat be used in gravels, sandstones, claystones or
soft rock.
1 1;;1
11 .01 The authors describe a new static penetrometer which does
1 <CI penetrate these types of soils. They give examples where the
~ static cone resistance, qc' exceeds 85 MPa in claystone and
1
1 1 capable of reaching 148 MPa in dense gravels or in sandstone.
1Il
~
1
1
1
1
~
1
1
11
1
11 43
11 REVUE FRANÇAISE DE GÉOTECHNIQUE
N° 87
2e tn mestre 1999
11
1 Installation:
L'appareil est n10nté sur un camion Mercedes 6 x 6
Introduction de 250 kN (Fig. 1).
Les réglages de mise à niveau de l'appareil, pour
Depuis des années, il était communément admis enfoncer verticalen1ent les tiges, s'effectuent très rapi-
que la pénétration statique n'était pas possible pour dement, grâce à cinq vérins hydrauliques cOlnn1andés
reconnaître ni les couches de graviers, ni les couches par des électrodistributeurs contrôlés électriquement.
de marne, ni la molasse. Quatre de ces vérins sont ceux appartenant au disposi-
Cette opinion provenait de ce que, avec la plupart tif du train de chenilles auxiliaire dont est muni le véhi-
des pénétromètres statiques, ces couches, rencontrées cule porteur (Fig. 2) ; ce dispositif lui confère des possi-
même à faible profondeur, bloquaient l'appareil et pro- bilités d'accès et d'évolution sur des sols très mous où
voquaient, par ailleurs, des détériorations graves dans tous les autres véhicules s'enlisent, ainsi que sur des
les cônes électriques, ce qui était très coûteux. terrains en forte pente.
De ce fait, certains géotechniciens ont limité l'utili- Le système de pénétration statique-dynalnique a été
sation du pénétromètre statique aux couches molles, conçu et construit à Lyon (Fig. 3) et monté en Hollande,
alors que d'autres acceptaient son utilisation dans les sur un camion Mercedes, par Van den Berg, grand spé-
sables (Begemann, 1965; Schmertmann, 1967) mais, en cialiste du pénétromètre statique depuis de longues
général tous l'excluaient pour l'étude des graviers (Mit- années, qui a apporté sa technicité et notamment son
chell' 1998). expérience dans l'ensemble des applications de
Cependant, cette restriction n'a plus de raison d'être l'hydraulique et de l'acquisition nUInérique des don-
depuis 1992 (Sanglerat, 1994; Sanglerat et al., 1995). nées.
Les exemples caractéristiques ci-dessous, obtenus
avec le pénétromètre AMAP'sols ouvrent de nouvelles
perspectives à la pénétration statique.
Le nom AMAP'sols est une contraction de Ateliers
Mobiles d'Auscultation par Pénétration des Sols.
'1
Le pénétromètre statique-dynamique
AMAP'sols
Principe
L'histoire de la pénétration statique-dynamique a
été présentée par Sanglerat en 1979 [6].
Vue générale du véhicule AMAP'sols.
En 1992, des géotechniciens de Lyon et de Saint- The AMAP'sols vehicle.
Étienne décidèrent de créer un nouveau pénétron1ètre
statique-dynan1ique, afin de perfectionner ce type de
reconnaissance des sols.
Les améliorations très Ïlnportantes apportées peu-
vent être résumées comlne suit:
En statique:
Fonctionnelnent entièrelnent automatique. Enfonce-
ment à une vitesse rigoureusement constante de
2 cm/seconde, avec enregistrement numérique en continu
des mesures sur carte mémoire, avec sortie simultanée
des diagrammes des efforts tracés en temps réel
permettant le contrôle instantané des opérations.
Les données enregistrées sont transInises par
modem, ce qui permet de tracer très rapidement les
courbes représentatives des essais dans le bureau de
l'Ingénieur chargé du projet et d'extraire, si besoin est,
toutes les valeurs numériques nécessaires aux calculs
de force portante ou de tassements [Mitchell et al.,
1998; Sanglerat et al., 1984; Lunne et al., 1998].
En dynamique:
Le battage par chute d'un mouton a été remplacé
par un très puissant marteau hydraulique à frappes
rapides et réglables, par série de coups rapprochés, per- Vérins de stabilisation sur train de
chenilles.
mettant de traverser des couches extrêmement dures Hydraulic stabilisers on caterpillar track.
1 102
avec
passages
J
"f----
~ 18
a:
,ti320
""'"==
-
sableux
126 intercalés
115
Pont sur l'Arve à Cluses
(Haute-Savoie)
::E - -
ifl 22 , - ----
a: / Molasse
:::::l
DYNAMIQUE < , compacte
~ 24
:z
---- ~.- --- --- -- -- --- -- - -- -,
En 1993, un pont à trois travées hyperstatiques de
----
o - -
1---""-
~ 26 <::: 32 m, 19 m et 32 m, a été construit sur l'Arve lors de la
0..
28
~
-
~-;;;::-
f=:=- 82
création d'une nouvelle route reliant Marnaz à Thiez,
< -~ près de Cluses (Haute-Savoie).
30
32
- t;::
.....c
L
QC12
1
70
A la suite d'une étude de sols basée sur deux essais
-::::;;: pressiométriques descendus respectivement à 30,50 m
Molasse
34 ...c::.
~
et 33 m, il avait été décidé d'appuyer les fondations de
36
-~
====- 68
cet ouvrage d'art important sur des pieux métalliques
38
r:::.
:::. battus de 25 m de longueur, travaillant essentiellement
40 -~ :::::= au frottement latéral.
Le terrain est constitué par des couches sablo-gra-
42
44
'" -= ;:::;::::-
100
veleuses plus ou moins compactes, avec des intercala-
tions de limons et silts, surmontées de remblais super-
f.--- ~- '---- _.~ _ _. _ _ '<r::::-:-~"",,_ __________ L-._ - -
ARRÊTÉ À 45,00 M EN STATIQUE qc ficiels. Sur 10 m d'épaisseur, existent des lentilles de
sols organiques et tourbe.
Record de pénétration dans la molasse Un artésianisme important avait été détecté entre
lyonnaise (avenue Foch à Lyon).
Penetration record in dense sandstone. 20 m et 28 m de profondeur, dans des couches sablo-
46
REVUE FRANÇAISE DE GÉOTECHNIQUE
graveleuses moyennement compactes.
W87
2e trimestre 1999
En cours de chantier, il est apparu que les pieux
s'enfonçaient pratiquement sous leur propre poids, les
essais de chargement ont montré que la force portante
prévue n'était pas atteinte. Il a donc été décidé d'allon-
Pénétration statique en milieux
ger les pieux de 13 111, ce qui n'a pas été suffisant. pulvérulents très denses
Il a donc fallu allonger à nouveau les pieux de 13 m
pour atteindre ainsi une longueur totale de 51 m. L'un des reproches qui est COUraIlln1ent fait à la
pénétration, surtout à la pénétration statique et quel-
Si les renforcements ainsi apportés aux pieux ont quefois même à la pénétration dynamique, est que ces
donné satisfaction pour les deux piles en rivière et pour essais in situ sont bloqués sur des couches très COlll-
la culée rive droite, par contre, dès la mise en service pactes et que l'on ne peut savoir ce qui se passe au-des-
de l'ouvrage, la culée rive gauche a subi très rapide- sous de ces horizons résistants.
111ent des déformations importantes, ce qui a déclenché
une expertise judiciaire pour déterminer la cause des Effectivelllent, ce reproche est souvent justifié, n1ais
désordres et les travaux confortatifs à réaliser. cet inconvénient n'existe plus avec le nouveau pénétro-
Illètre statique-dynamique.
Pour déterrniner les caractéristiques géotechniques
des couches traversées par les pieux et des couches Nous avons montré, dans les pages qui précèdent,
sous-jacentes, il a été alors exécuté quatre essais de que cet appareil permet de pénétrer, sur de grandes
pénétration statique Amap'sols qui ont atteint aisélllent profondeurs, la molasse lyonnaise, pourtant très con1-
les profondeurs 70, 75 et 75 m et Illême 82 m [Sanglerat pacte et présentant souvent une cohésion non négli-
et al., 1995].
geable. Pour prouver l'efficacité de la pénétration sta-
tique dans les milieux pulvérulents très denses, nous
A la suite de ces essais, le pont a été fermé à la cir- ne pouvons mieux faire que présenter, à titre
culation pendant trois mois, pour perlllettre d'amélio- d'exemples, six chantiers de la région Rhône-Alpes.
rer la sécurité de la culée rive gauche par les travaux
suivants: • Sassenage (Isère) (Fig. 6)
- enlèvement des remblais sur une hauteur de 6 m pour • Lyon-La Guillotière (Fig. 7)
les remplacer par des remblais allégés en polystyrène • Golf de Villette d'Anthon (Isère) (Fig. 8)
expansé; • Pont autoroutier à Jarrie (Isère) (Fig. 9)
- mise en place de 8 drains de décharge à débit • Échirolles (Isère) (Fig. 10)
contrôlé dans la nappe artésienne. • Lyon-Porte Dauphine (Fig. 11)
Naturellelllent, ces travaux confortatifs ont été exé- Les valeurs très élevées de qc12 n1ises en évidence
cutés sous la direction d'un maître d'œuvre assisté par par ces différents diagrammes, peuvent COUralllme:1t
un géotechnicien. être rencontrées dans les sols sablo-graveleux, tres
compacts.
R~:~i j
- ......... """"~ q 7,76
14t.'-.... L!1 C 50
~
On sait depuis 10ngten1ps qu'il faut absolument ~~ 46,0
<:
proscrire la pénétration dynamique en milieu cohérent t--I--.
~
saturé [Sanglerat, 1979; Sanglerat et al., 1984]. r--I--.
r--,
120
Dans les cas où ce type de pénétration est admis- lr~
L---~
106 GRAVIERS
8
En effet, grâce à sa puissance, la pénétration sta- <v 84,2 GALETS
±SABLEUX
tique avec le cône de 12 cm 2 peut atteindre :40 à ~
~
102
9
146 MPa et même 148 MPa (cf. § 7). De ce faIt, la
pénétration dynamique n'est jamais utilisée que D 133
L-;..iI-~W REMBLAI 16
~ ~ - -~-
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-r - - L'f
1
5
-+--+--+------1f---t-+--+-----+-----t-+---r--.-r-----1~•.. r"0~,2BI
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2,44
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..., : : _ _ ~l, q :.----- 115,8
----
0,64 ~
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4,61
r
l--"'"
C
16 Sable
+-
~ .... - J ~;~~ SAB-i: E
caillouteux
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'( Limon
~ 51-t---J-+---+--+--+--+--l-+-hL..r-1r~Lr--d:c....
-+~-+-~-+--+-+-t-t-+--+--+-~-r-+--tt-::-9,:-:14-j1 _
~ 6
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1-
- [:::::::~ 32,2
------
Graviers
~ h ~~~~
~ GI-+--.j-+---+--+--I---+-+-+:-~f-+-+-+-+--+--+-+-t---1V~-+;:-;FR~('Yc::-;-oJO~2~4-6~47;:;",';,9--j1
~ '~ 7
a:i
a:
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-- l--- r--- r---
r - I--- /
qC12 18,6
galets
sableux
~Q::7
~
f<~ J"'-.t\~c12 - ~
95,5
z
~ 1-===
_Do 147,5
o
a: t:::::=r-
0.. 89 -
1\ GRAVIERS \
I-t---J---l--+--+--+---+--l-+-l--I-+-+-+-+--+--+-+-t-t-+-+--+--+--t-\+
\-Jt-:-:-::6-j GALETS
\
l
V 14 :!:SABLEUX
10 1
1
1
\ avec
91--!-----+-----+-+--+-+--+-+_+-I--t-+-+--+--+--+-+-+---t-t-tc"""'t---+--.---j~__j_,_t___tt_-==-
60,2~1 \
gros
1
DYNAMIQUE 1
1
.......' )
1'-_- 11
1
\
éléments
épars
121 \
o1-!-----+-----+-+--+-+--+-+-+-1--t-+-+-+-+--+-+-±-t-t-+-+-+--+-~--r--tt-:::10::;-1~I 12
1 1
1
~f--~i--i-'- 23,7
--- --- --- ---
~~~
1 1
...::::!:!l~-- -
48,4
11--~-----+-+--1--1--+-+-+-l----l--+-+--+--t--+-+-+-r---f"'-<;;t~--t--+--r--j---r--1t'771;-;:-,511 13 __ L _____
1 . . . ., qc 12
-- _J ____ L- __
------~--- 131,6 -
;> 68.5
ARRÊTÉ À 13,26 M EN STATIQUE
21-t-1--1--+-+--+-++-+-t-I-+-+-++++-+-H--4-(±D~Y+'O,~OO±)+--tr54:!j.<9~1------->'L-.J
AR~E E A 1200 t1 El'. S"AT QU qc
Figure 9 - Pénétration dans un gravier sableux très dense
Ji
1 1 1
33
r-~
~~ ~~ .... qlso 2,88
'ELOUS' ~ J
t--r--r---+--..
1 1 1
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8,26
REMBLAI
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1 l / 90.4
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Q. ,! 81.7 vt> qC 12
GRAVIERS
GALETS
~I [(v 11}3 !SABLEUX
1 C[:::::I> 133.Î
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I--I--~
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--_1/
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- - 67,5
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j 1--1-- I--~V 3,91
~~
-----
6,33
68,3 V 483
9 t'-I-- 1--1-- SABLE
~:--.. ±CAILLOUTEU
34,0
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vt> 18C
- r - t--t-- 95,7
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! GRAVIERS
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A RE E A 11,96 H EN S ymRut
UYNAMIUUl::. 1
1 1 1: qc
15,00 M EN DYNAMIQUE
48
REVUE FRANCAISE DE GÉOTECHNIQUE
N° 87 '
2e tr'imestre 1999
5 10 15 20 40 60 80 100 200 400 600 800 1000
FR en %
fs
..
(kPa) - - - - -
Le sol est constitué de la façon suivante:
0,5 1 1,5 2 3 4 5 6 7 8 9 1 0 2 0 3 0 405060708090100 2OOQc(MPal--
- 0 à 2 n1 : relTIblais divers;
- de 2 à 8 m : alluvions lTIodernes de très n1auvaise qua-
lité, pouvant comporter des vases et des tourbes;
- au-dessous, nlarnes du Stanlpien conlpactes dont la
partie supérieure est altérée ou très altérée.
Pour réaliser, dans un tissu urbain fort dense, un
parking de 48 n1 x 77 n1, profond de 17 111 environ, il a
été prévu une paroi n10ulée de 60 cn1 d'épaisseur, avec
trois lits d'ancrage précontraints en partie courante
(Fig. 12) et des bracons horizontaux à 45 degrés dans
_ _ _I---f-- ~~oi
les angles.
10i-+---+-+-+-+-t--+---t--4t--+--+-r-+---+--+-+-...p...j.~+-+-+-+-+-+-+-tt---,,-,5""'-'---l71
- + - 1 - j - - I - - + - - 1----11-- -\--+--+--1 _f---'j-_~--+r--_I_~:::::: -=t 114,83
:1
Cas des milieux cohérents compacts
La pénétration statique n'a jan1ais posé aucun pro-
blème pour reconnaître les sols cohérents compres-
sibles (argile molle, vase, tourbe, limon, silt). C'est
n1êl11e le meilleur essai in situ pour ces types de sol, en FJG.12 Coupe de la paroi avec trois lits d'ancrages
particulier lorsqu'ils sont sous la nappe phréatique. précontraints.
Par contre, le grand reproche que l'on pouvait faire Cross-section of concrete slurry \vall shovving
jusqu'en 1992 aux pénétrol11ètres statiques, c'était 31evels of pre-stressed anchors.
d'être bloqués sur des couches résistantes, n1êl11e
111inces, qui pouvaient surn10nter des zones beaucoup
plus faibles. Cela constituait un handicap indéniable.
Deux in1n1eubles in1portants, en n1açonnerie de
Par ailleurs, jusqu'à présent, tous les pénétron1ètres
pierre du XVIe siècle, se trouvaient à proxin1ité de la
statiques rencontraient le refus sur le toit des sols cohé-
fouille, côté est et côté nord.
rents cOl11pacts soit en raison d'une résistance de
pointe élevée, soit le plus souvent, en raison du frotte- L'étude géotechnique initiale c0111portait très peu de
111ent latéral total cun1ulé très in1portant. sondages profonds 111ais il était spécifié dans les pièces
écrites du n1arché des entreprises, que le site était bien
Si dans le cas des n1ilieux pulvérulents, la pénétra-
connu grâce à de n0111breuses reconnaissances dans le
tion dynan1ique peut être nécessaire pour traverser des
cadre du creusen1ent de plusieurs tunnels à proxin1ité.
couches indurées ou con1portant de gros élén1ents, par
De ce fait, les caractéristiques géotechniques des diffé-
contre il faut reconnaître que dans les 111ilieux cohé-
rentes couches existant sur le site étaient définies dans
rents très cOl11pacts (type marne surconsolidée), parti-
le CCTP par un tableau, tel que le tableau l reproduit
culièren1ent sous la nappe phréatique, la pénétration
ci-après.
dynal11ique ne pern1et pas de progresser d'une manière
significative par rapport à la pénétration statique Lorsque la fouille a été excavée, la paroi 1110ulée
usuelle. Donc, seule la puissance du pénétrol11ètre en s'est défor111ée beaucoup plus que prévu, elle s'est
statique perl11et de reconnaître ces types de sol. Or, 111êl11e fissurée à certains endroits, et des tasSe111ents
force est de constater que, jusqu'à présent tous les Ïl11portants, de 30 n1111 à 60 n1111 sont survenus à proxi-
pénétromètres étaient bloqués sur le toit des 111arnes mité de l'angle nord-est du parking, entraînant des
compactes. Par contre, le nouveau pénétron1ètre sta- désordres graves dans l'un des bâti111ents anciens en
tique, compte tenu de sa puissance et de sa conception, n1açonnerie de pierres très proches.
fonctionnant tout d'abord avec une ]Jointe de grand dia- Après le sinistre, des essais in situ ont été réalisés,
lTIètre, puis ensuite avec une pointe de petit dianlètre, notan1111ent avec le pression1ètre Ménard et avec deux
perlTIet de s'affranchir en très grande partie de J'effet types de pénétrol11ètres statiques: un pénétro111ètre
néfaste du frottelTIent latéral cunlulé et perlTIet de pour- n1écanique et un pénétron1ètre électrique.
suivre la pénétration sur de plus grandes profondeurs. Le pressiol11ètre n'a pas pern1is de détern1iner avec
Citons un exel11ple récent survenu dans la région précision ni le toit exact du Stal11pien altéré, ni celui du
111éditerranéenne. On se trouve dans un port où les Stal11pien sain, et les deux pénétro111ètres n'ont pas pu
Grecs et les ROl11ains ont exercé une activité con1mer- atteindre le Stampien sain car ils ont été bloqués entre
ciale intense et où subsistent des vestiges archéolo- 8 n1 et 12 111 de profondeur dans les pren1iers déci-
giques intéressants. mètres du Stampien altéré.
49
REVUE FRANÇ,AJSE DE GÉOTECHNIQUE
N° 87
2c trimestre 1999
Or, il fallait reconnaître exactement, dans la zone Le tableau II ci-dessous donne les caractéristiques
des tassements les plus importants et des déforlnations pénétrométriques de ces couches.
anor111ales de la paroi, quelles étaient les épaisseurs La figure 12 donne une coupe nord-sud du chantier
exactes des couches de terrain qui exerçaient des pous- avec les toits prévus et réels du stampien altéré, ainsi
sées sur la paroi litigieuse. que les toits prévus et réels du stampien sain.
On a donc del11andé la réalisation de quatre essais Naturellement, lorsqu'il y a des erreurs de niveau
avec le nouveau pénétromètre statique qui ont atteint aussi Ïlnportantes, les poussées sont beaucoup plus
sans difficulté les profondeurs de 15,75 m, 20,02 111, grandes que prévu. Il n'est donc pas étonnant que les
20,18 111 et 21,14 n1, en traversant sur plusieurs l11ètres parois aient été fortement déformées et que cela ait
non seule111ent le Stampien altéré, mais également le entraîné des tassements importants dans les zones
Sta111pien sain. adjacentes très compressibles, d'où des tassements dif-
Le diagran1111e de la figure 13 est fort explicite. Il férentiels Ïlnportants ayant provoqué des désordres
montre que, jusqu'à 10 m de profondeur, on est dans graves dans des maçonneries de pierre fort vétustes
les alluvions modernes de très médiocre qualité, fort (XVIe siècle).
c0111pressibles, donc que le toit du sta111pien altéré est
beaucoup plus bas que prévu puisqu'il était annoncé à
7,50 In de profondeur. Caractéristiques pénétrométriques.
On se trouve donc dans le Stampien altéré. Enfin? le 100 < f s < 400 kPa
Starn]Jien sain? qui était annoncé à 101TI de profondeur? 2 < FR < 5 0/0
se trouve en réalité 13.150 nl de profondeur.
Stampien sain
a 100 200 300 400 500 600 700 800 fs (kPa) ------
10 < Qc12< 85 MPa
o 10 20 30 40 50 60 70 80 qc (MPa) - -
OI2 FRJ'/o)68
vant trou
I~
1 1,52 m
L~I 0,86
3 H-,--I.r--l--------!--+---+----I---+---t---I
--L-L.,
/ J
2,48
-1
_,J
1
L
: 1,45
Contrôle des remblais
~J
~S
L~
8,09 Alluvions
modernes sablo-graveleux
1
1
1,65
L: La pénétration statique est un excellent moyen pour
1,
L, contrôler la compacité, donc la qualité, d'un remblai
~ :." l, -: 1,73
g: 9' ~
,_.-J sablo-graveleux, que ce soit à terre ou, a fortiori, sous
.~ 1
1FR l'eau.
~10 \,
c::
~ 11 ......-~--+---....Jt=----
__
..r-~
-_-+_-__
- 1- - + - - - f - - - t - - - - - - - - i
\, 11,3
Marnes
Rappelons les critères de contrôle que l'expérience
:z
f212 ......--I+-----+--+-----+-+.--I---+---t---I
r- 1':'_1 10,9 altérées nous a permis d'établir il y a de longues années [San-
o J , __ J 1 glerat, 1979].
g:13 ~~~..d:::__-+--T--t---+-~r___----i LI~~ 25,8
14 l Relation entre compactage et qc.
1.,
,.1 19,2
1
15
16
~~~~===r-\ 85 Marnes
Il compactes
l 16,0
17 1
1
1
34,2
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19 '. Gravier propre Lâche
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Gravier sableux Lâche
Remblais 2 5000 30 0 30 0
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Naturellement, lorsque les remblais sablo-graveleux qc MPa
sont très denses, le pénétromètre électrique ne peut 5 10 15 20 25 30 35 40
être utilisé, car sa pointe risquerait d'être endomma-
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gée. Par contre, le nouveau pénétromètre statique-
mécanique est très efficace.
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Nous avons eu l'occasion de l'utiliser à plusieurs
reprises, comme plusieurs de nos confrères, lors
d'expertises judiciaires, pour déterminer notamment
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l'épaisseur et la qualité de remblais sablo-graveleux sous
dallage de béton (entrepôts, usines, etc.). Il s'agissait en
général de rechercher à qui pouvaient être imputés les
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Mais trop souvent, les cônes de petite section (10 à
Contrôle des colonnes ballastées 15 cm 2) des pénétromètres usuels sont déviés, par cer-
tains graviers, hors de la colonne elle-même. Ainsi qc
La réglementation française (DTD 13.2 Fondations chute car la pointe pénètre alors dans le sol naturel
profondes) stipule que les colonnes ballastées peuvent adjacent non densifié.
être réceptionnées grâce au pénétromètre statique, dès Les mesures obtenues sont donc sans signification;
lors que: elles peuvent lTIême conduire à des conclusions erro-
qc> 10 MPa. nées (colonne jugée mal densifiée).
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o 50 100 150 200 250 300 350 400 500 fs (kPa)
o 5 10 15 20 25 30 35 40 50 qc (MPa)
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ARRÊTÉ À 9 50 M EN STATIQUE
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qc -~-
Ne 87
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Les couches du terrain étant généralement molles 10 15 20 25 30 35 40 45 50 qc (MPa) -
aux Pays-Bas, on utilise le pénétromètre pour 111ettre en -,..~
place les échangeurs jusqu'à la profondeur désirée. ~
~
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Pour ce faire, on enfonce tout d'abord des tubes four-
reaux métalliques 0 56/40 mm, avec une pointe perdue \ :-
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QC50
10
064 mm. Dans ces tubes, on introduit les échangeurs """'lIIIliI_
--...
en polyéthylène 0 30 mm. Puis on arrache les tubes
ff3 15 ~ ~
fourreaux en laissant les échangeurs en place, ainsi que a::
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la pointe perdue. .~
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~~
1\
Mais, à NÜ11ègue, le terrain est constitué de sable de
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a:: QC12
\
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-- r---- ::::::=--
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