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1
1
11
1 Pénétration statique
1
11
1 dans les graviers sableux
1
1
1
1
1
1
m
denses, la molasse
111 et les marnes compactes
11
G. SANGLERAT
Expert honoraire agréé
111
~
Une légende tenace voudrait faire croire que la
pénétration statique ne peut être utilisée ni dans les
par la Cour de Cassation
Lyon
1
1
graviers, ni dans la molasse, ni dans les marnes
compactes.
11 Les auteurs décrivent un nouveau pénétromètre statique,
qui permet de traverser de tels sols. Ils donnent des
M. PETIT-MAIRE 1 exemples où la résistance de pénétration statique qc
PDG d"AMAP"sols 1
1
dépasse 85 MPa dans des marnes et peut atteindre
148MPa dans les graviers compacts ou la molasse dense.
Saint-Héand (Loire) 1
f. BARDOT •
Il
1
1
Expert agréé
par la Cour de Cassation
1
1
Lyon 1
1
P. SAVASTA 11
1
Président de SETSOL 1
Velaux (Bouches-du-Rhône)
11
1
1
1
111
1:--------------------------------------
1
111
1
1
1
1
1
1
1
Static penetration in dense gravel,
1 sandstone and hard claystone
1
1
11
1
1
1~
11 tJl There is a long-established belief that supposes static
1
1 ~I penetration cannat be used in gravels, sandstones, claystones or
soft rock.
1 1;;1
11 .01 The authors describe a new static penetrometer which does

1 <CI penetrate these types of soils. They give examples where the
~ static cone resistance, qc' exceeds 85 MPa in claystone and
1
1 1 capable of reaching 148 MPa in dense gravels or in sandstone.
1Il
~
1
1
1
1
~
1
1
11
1
11 43
11 REVUE FRANÇAISE DE GÉOTECHNIQUE
N° 87
2e tn mestre 1999

11
1 Installation:
L'appareil est n10nté sur un camion Mercedes 6 x 6
Introduction de 250 kN (Fig. 1).
Les réglages de mise à niveau de l'appareil, pour
Depuis des années, il était communément admis enfoncer verticalen1ent les tiges, s'effectuent très rapi-
que la pénétration statique n'était pas possible pour dement, grâce à cinq vérins hydrauliques cOlnn1andés
reconnaître ni les couches de graviers, ni les couches par des électrodistributeurs contrôlés électriquement.
de marne, ni la molasse. Quatre de ces vérins sont ceux appartenant au disposi-
Cette opinion provenait de ce que, avec la plupart tif du train de chenilles auxiliaire dont est muni le véhi-
des pénétromètres statiques, ces couches, rencontrées cule porteur (Fig. 2) ; ce dispositif lui confère des possi-
même à faible profondeur, bloquaient l'appareil et pro- bilités d'accès et d'évolution sur des sols très mous où
voquaient, par ailleurs, des détériorations graves dans tous les autres véhicules s'enlisent, ainsi que sur des
les cônes électriques, ce qui était très coûteux. terrains en forte pente.
De ce fait, certains géotechniciens ont limité l'utili- Le système de pénétration statique-dynalnique a été
sation du pénétromètre statique aux couches molles, conçu et construit à Lyon (Fig. 3) et monté en Hollande,
alors que d'autres acceptaient son utilisation dans les sur un camion Mercedes, par Van den Berg, grand spé-
sables (Begemann, 1965; Schmertmann, 1967) mais, en cialiste du pénétromètre statique depuis de longues
général tous l'excluaient pour l'étude des graviers (Mit- années, qui a apporté sa technicité et notamment son
chell' 1998). expérience dans l'ensemble des applications de
Cependant, cette restriction n'a plus de raison d'être l'hydraulique et de l'acquisition nUInérique des don-
depuis 1992 (Sanglerat, 1994; Sanglerat et al., 1995). nées.
Les exemples caractéristiques ci-dessous, obtenus
avec le pénétromètre AMAP'sols ouvrent de nouvelles
perspectives à la pénétration statique.
Le nom AMAP'sols est une contraction de Ateliers
Mobiles d'Auscultation par Pénétration des Sols.

'1
Le pénétromètre statique-dynamique
AMAP'sols

Principe
L'histoire de la pénétration statique-dynamique a
été présentée par Sanglerat en 1979 [6].
Vue générale du véhicule AMAP'sols.
En 1992, des géotechniciens de Lyon et de Saint- The AMAP'sols vehicle.
Étienne décidèrent de créer un nouveau pénétron1ètre
statique-dynan1ique, afin de perfectionner ce type de
reconnaissance des sols.
Les améliorations très Ïlnportantes apportées peu-
vent être résumées comlne suit:
En statique:
Fonctionnelnent entièrelnent automatique. Enfonce-
ment à une vitesse rigoureusement constante de
2 cm/seconde, avec enregistrement numérique en continu
des mesures sur carte mémoire, avec sortie simultanée
des diagrammes des efforts tracés en temps réel
permettant le contrôle instantané des opérations.
Les données enregistrées sont transInises par
modem, ce qui permet de tracer très rapidement les
courbes représentatives des essais dans le bureau de
l'Ingénieur chargé du projet et d'extraire, si besoin est,
toutes les valeurs numériques nécessaires aux calculs
de force portante ou de tassements [Mitchell et al.,
1998; Sanglerat et al., 1984; Lunne et al., 1998].
En dynamique:
Le battage par chute d'un mouton a été remplacé
par un très puissant marteau hydraulique à frappes
rapides et réglables, par série de coups rapprochés, per- Vérins de stabilisation sur train de
chenilles.
mettant de traverser des couches extrêmement dures Hydraulic stabilisers on caterpillar track.

44 ou de pénétrer le substratum rocheux altéré.

REVUE FRANÇAISE DE GÉOTECHNIQUE


W87
2e tri mestre 1999
Lorsque les cônes de 44 cn1 2 ou 50 Cl11 2, avec lTIan-
chon de frottelTIent sont arrêtés par une couche dure,
on poursuit la pénétration statique avec une
pointe plus petite, d'un dian1ètre de 39 111n1, dite de
12 cm 2 (sans n1anchon de frottementt qui perll1et d'obte-
nir des valeurs de résistance de pointe très élevées
pouvant atteindre jusqu'à 148 MPa (on appelle sou-
vent cette résistance de pointe qc12 pour la différencier
de qc50 ou de qe44) ; au-delà, on passe en dynan1ique.
Lors de la pénétration dynan1ique, à titre d'inforn1a-
tion, on procède tous les 25 cn1 à une lTIeSUre de
contrôle en statique de l'effort total (pointe et frotte-
lTIent latéral) que l'on lin1ite volontairel11ent à 180 kN.
Cela correspond, dans les n1ilieux pulvérulents, à une
résistance statique de pointe qc12 généralelTIent de
Vue du marteau hydraulique et des appareils l'ordre de 130 à 140 MPa (ce qui est considérable et
de mesures et de contrôles de pénétration n'est atteint par aucun autre pénétron1ètre).
statique-dynamique AMAP'sols. Naturellen1ent chaque fois que l'on constate que
View of the hydraulic hall1nler and nleasuring
equipnlent for the static-dynanlic penetration of l'effort total statique QSl est inférieur à 160 ou 170 kN,
AMAP'sols. on reprend la pénétration en statique puisqu'alors qC12
est inférieur à 130 ou 140 MPa.
En cas de chute JJrutale de la résistance le dis]Jositif
l

de JJattage s'arrête autorn,atiquernent et instantanérnent


au toit de la couche l'noins résistante. Cette dernière est
Caractéristiques alors reconnue en pénétration statique sur toute son
épaisseur, ce qui n'était pas toujours possible avec les
Ce pénétromètre permet de réaliser tous les sys- anciens pénétron1ètres statiques-dynan1iques qui sou-
tèmes de pénétration dans le sol, ainsi que des essais vent poinçonnaient brutalement les pren1iers déci-
spéciaux associés à la pénétration. Il peut utiliser tous mètres de ces couches de moindre résistance.
les cônes de pénétration connus actuellement de
10 cn1 2 à 50 cm 2, à transrnission mécanique ou à acqui- Un dispositif d'alerte sonore pern1et d'éviter de
sition électrique, ainsi que les piézocônes. dépasser les charges lTIaxÎl11ales prévues pour les dif-
férentes tiges assurant la transn1ission des efforts
En pénétration statique, on utilise d'une n1anière jusqu'aux capteurs de mesures.
courante soit une pointe de 80 mm de diamètre (cône
dit de 50 C1TI 2) avec un manchon de frottement latéral
de 250 mm de long (Fig. 4t soit une pointe de 75 mm IWl• • • DII
(cône dit de 44 cm 2) avec n1anchon de 200 lTIm.
Utilisations complémentaires
Il est possible d'utiliser sur le 111ên1e appareil d'autres
cônes, en particulier le piézocône et l'envirocône Van
den Berg [8, 9]. Naturellen1ent dans ces deux cas, on uti-
lise des logiciels spécifiques élaborés par Van den Berg.
Le piézocône pern1et selon l'usage, de déterl11iner
qe' f s et la pression interstitielle u.
Avec l'envirocône, on n1esure, outre qe' les caracté-
ristiques suivantes:
- conductivité;
- teneurs en 0++ et H- ;
- potentiel Redox ;
- ten1pératures ;
-pH;
- pression interstitielle.
L'ensel11ble de ces possibilités constitue une an1é-
Cône AMAP'sols de 50 cm 2 avec manchon lioration considérable des lTIoyens de reconnaissance
de frottement latéral. et pern1et de traiter de nombreux problèn1es d'envi-
AMAP'sols 50 cm 2 cone with lateral friction ronnement ou de waste nlanagelYlent grâce à la qualité
sleeve. et à la fiabilité des renseignelTIents recueillis [3, 9, 10].
On peut par ailleurs utiliser un cône sisn1ique.
Naturellement on mesure en continu:
On peut également dans les sols cohérents, préle-
- qe résistance de pointe Uusqu'à 30 MPa) ; ver des échantillons intacts sous gaine PVC de gros
- f s frottement latéral unitaire sur manchon ce qui per- diamètre (0 70 mm).
met de calculer le friction ratio FR ; Ce nouveau pénétromètre statique-dynamique a
- Qst effort total d'enfoncement Uusqu'à 220 kN lTIais déjà fait l'objet de deux communications lors de confé-
limité généralement à 180 kN). rences internationales [4, 5].
Les mesures sont enregistrées tous les 2 cm. Différents cas d'utilisation sont rapportés ci-dessous.
45
REVUE FRANÇAISE DE GÉOTECHNIQUE
N° 87
22lillT1(~stle 1999
Pour faciliter la lecture de certains diagrammes,
figurent les mentions:
Pénétration dans la molasse à Lyon - qc50 pour la résistance statique de pointe en 50 cm 2;
- qc12 pour la résistance statique de pointe en 12 cm 2.
Dès la mise en service du nouveau pénétromètre, il
a été réalisé des essais comparatifs dans les sols lyon-
nais dont la géologie est bien connue. Généralement,
dans ces sols, la pénétration statique avec un cône élec-
trique ou mécanique est bloquée entre 3 et 4 m de pro- Essais comparatifs au port autonome
fondeur. De son côté, la pénétration statique-dyna-
mique lourde ancienne [Sanglerat, 1979] est arrêtée soit
du Havre
dans les alluvions compactes ou cimentées, soit, au Le fonctionnement en statique du cône de 12 cm 2 du
mieux, en tête de la molasse, vers 20 m de profondeur. nouveau pénétromètre est différent de celui du péné-
Les premiers essais réalisés avec le nouveau péné- tromètre électrique hollandais classique de 10 cm 2. Il
tromètre statique-dynamique ont permis d'atteindre, à était donc nécessaire de prouver la validité de la résis-
Lyon, en 1993, une profondeur de 35 m dont 15 m tance de pointe calculée avec le cône de 12 cm 2, en la
dans la molasse, ce qui constitue une amélioration comparant à la résistance mesurée tant par le cône
remarquable des performances. électrique de 10 cm 2 que par le cône mécanique de
En 1994, sur un autre site lyonnais, le long de l'avenue 50cm 2 du nouveau pénétromètre.
Foch, les alluvions denses composées de graviers plus ou Des essais comparatifs ont pu être réalisés d'une
moins sableux ont été traversées sur 21 m et ensuite la manière facile car ces trois types de cônes ont pu être
pénétration a été poursuivie sur 24 m de profondeur utilisés pour une étude réelle de fondations au port
dans la molasse; ce qui constitue un record jamais autonome du Havre en 1993.
atteint dans ce type de milieu par aucun autre pénétro- Ces essais comparatifs très intéressants ont été
mètre, qu'il soit dynamique ou statique-dynamique. obtenus dans les dépôts sédimentaires du delta de la
Le diagramme de la figure 5 représente les résultats Seine où l'on trouve des sables fins avec quelques inter-
obtenus lors de cette pénétration. Il est bien évident calations de tourbe et de petites couches graveleuses.
que ce type de reconnaissance, qui donne de pré- Ces essais [Sanglerat et al., 1995] ont montré que:
cieuses indications sur les caractéristiques de la
molasse, est beaucoup moins coûteux que les a) Sur le plan pratique, les résultats obtenus sont ana-
méthodes usuelles par carottage avec prélèvement logues, quel que soit le cône utilisé, électrique de 10cm2
d'échantillons et essais de laboratoire. ou mécanique de 12 cm 2 ou de 50 cm 2.
b) Il est évident, cependant, que plus le cône est large, plus
a 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140 150 qc (MPa)
il a tendance à adoucir les crêtes des diagrammes dues
soit à la présence de graviers, soit aux chutes de résistance
J
1-------
Remblai résultant de couches minces très compressibles.
- qcSO
~ iiiiIIiiIIIiL__ r-- 26,2 ---- =- -
c) Les résultats obtenus prouvent la validité de la
r--- t::::::::: =--
112 méthode de détermination de qc avec le cône de 12 cm 2.
::= l \ 129 - f- d) Le cône de 12 cm 2, grâce à sa puissance de pénétra-
DYNATQUf~ ---- --- --- .
~ 132
- f--
tion, permet d'atteindre en statique des profondeurs
10 104 Graviers
beaucoup plus grandes que le cône électrique classique
12
I~ I~
~
==--t
galets
t- de 10 cm 2 .
.....J~ sableux
14
1
fc::::::
'--- ~ qC12
16
..or
/ ~
1

1 102
avec
passages
J
"f----
~ 18
a:
,ti320
""'"==
-
sableux
126 intercalés
115
Pont sur l'Arve à Cluses
(Haute-Savoie)
::E - -

ifl 22 , - ----
a: / Molasse
:::::l
DYNAMIQUE < , compacte
~ 24
:z
---- ~.- --- --- -- -- --- -- - -- -,
En 1993, un pont à trois travées hyperstatiques de
----
o - -
1---""-
~ 26 <::: 32 m, 19 m et 32 m, a été construit sur l'Arve lors de la
0..

28
~
-
~-;;;::-
f=:=- 82
création d'une nouvelle route reliant Marnaz à Thiez,
< -~ près de Cluses (Haute-Savoie).
30

32
- t;::
.....c
L
QC12
1

70
A la suite d'une étude de sols basée sur deux essais
-::::;;: pressiométriques descendus respectivement à 30,50 m
Molasse
34 ...c::.
~
et 33 m, il avait été décidé d'appuyer les fondations de
36
-~
====- 68
cet ouvrage d'art important sur des pieux métalliques
38
r:::.
:::. battus de 25 m de longueur, travaillant essentiellement
40 -~ :::::= au frottement latéral.
Le terrain est constitué par des couches sablo-gra-
42

44
'" -= ;:::;::::-
100
veleuses plus ou moins compactes, avec des intercala-
tions de limons et silts, surmontées de remblais super-
f.--- ~- '---- _.~ _ _. _ _ '<r::::-:-~"",,_ __________ L-._ - -
ARRÊTÉ À 45,00 M EN STATIQUE qc ficiels. Sur 10 m d'épaisseur, existent des lentilles de
sols organiques et tourbe.
Record de pénétration dans la molasse Un artésianisme important avait été détecté entre
lyonnaise (avenue Foch à Lyon).
Penetration record in dense sandstone. 20 m et 28 m de profondeur, dans des couches sablo-

46
REVUE FRANÇAISE DE GÉOTECHNIQUE
graveleuses moyennement compactes.

W87
2e trimestre 1999
En cours de chantier, il est apparu que les pieux
s'enfonçaient pratiquement sous leur propre poids, les
essais de chargement ont montré que la force portante
prévue n'était pas atteinte. Il a donc été décidé d'allon-
Pénétration statique en milieux
ger les pieux de 13 111, ce qui n'a pas été suffisant. pulvérulents très denses
Il a donc fallu allonger à nouveau les pieux de 13 m
pour atteindre ainsi une longueur totale de 51 m. L'un des reproches qui est COUraIlln1ent fait à la
pénétration, surtout à la pénétration statique et quel-
Si les renforcements ainsi apportés aux pieux ont quefois même à la pénétration dynamique, est que ces
donné satisfaction pour les deux piles en rivière et pour essais in situ sont bloqués sur des couches très COlll-
la culée rive droite, par contre, dès la mise en service pactes et que l'on ne peut savoir ce qui se passe au-des-
de l'ouvrage, la culée rive gauche a subi très rapide- sous de ces horizons résistants.
111ent des déformations importantes, ce qui a déclenché
une expertise judiciaire pour déterminer la cause des Effectivelllent, ce reproche est souvent justifié, n1ais
désordres et les travaux confortatifs à réaliser. cet inconvénient n'existe plus avec le nouveau pénétro-
Illètre statique-dynamique.
Pour déterrniner les caractéristiques géotechniques
des couches traversées par les pieux et des couches Nous avons montré, dans les pages qui précèdent,
sous-jacentes, il a été alors exécuté quatre essais de que cet appareil permet de pénétrer, sur de grandes
pénétration statique Amap'sols qui ont atteint aisélllent profondeurs, la molasse lyonnaise, pourtant très con1-
les profondeurs 70, 75 et 75 m et Illême 82 m [Sanglerat pacte et présentant souvent une cohésion non négli-
et al., 1995].
geable. Pour prouver l'efficacité de la pénétration sta-
tique dans les milieux pulvérulents très denses, nous
A la suite de ces essais, le pont a été fermé à la cir- ne pouvons mieux faire que présenter, à titre
culation pendant trois mois, pour perlllettre d'amélio- d'exemples, six chantiers de la région Rhône-Alpes.
rer la sécurité de la culée rive gauche par les travaux
suivants: • Sassenage (Isère) (Fig. 6)
- enlèvement des remblais sur une hauteur de 6 m pour • Lyon-La Guillotière (Fig. 7)
les remplacer par des remblais allégés en polystyrène • Golf de Villette d'Anthon (Isère) (Fig. 8)
expansé; • Pont autoroutier à Jarrie (Isère) (Fig. 9)
- mise en place de 8 drains de décharge à débit • Échirolles (Isère) (Fig. 10)
contrôlé dans la nappe artésienne. • Lyon-Porte Dauphine (Fig. 11)
Naturellelllent, ces travaux confortatifs ont été exé- Les valeurs très élevées de qc12 n1ises en évidence
cutés sous la direction d'un maître d'œuvre assisté par par ces différents diagrammes, peuvent COUralllme:1t
un géotechnicien. être rencontrées dans les sols sablo-graveleux, tres
compacts.

15 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 200 qc (MPo)


Pénétration dynamique -~~~.....T

R~:~i j
- ......... """"~ q 7,76
14t.'-.... L!1 C 50
~
On sait depuis 10ngten1ps qu'il faut absolument ~~ 46,0
<:
proscrire la pénétration dynamique en milieu cohérent t--I--.
~
saturé [Sanglerat, 1979; Sanglerat et al., 1984]. r--I--.
r--,
120
Dans les cas où ce type de pénétration est admis- lr~
L---~

sible, l'un des problèn1es Illajeur et délicat est la trans- .~ 36,8


position des IlleSUres faites en valeur de résistance 1<-. 30,9
dynan1ique conventionnelle en utilisant, par exemple, la ~r--. 80.0
5
formule des Hollandais. Par ailleurs, l'interprétation de L-I..-
r--.... 93,6

ces résistances dynallliques conventionnelles constitue 6


k;:: ..... 49,3
789
un sujet qui peut prêter à discussions et à controverses. V
<~ QC12 65,8

Tout problème à ce propos est évité avec le nouveau 7 ~f--


I,.-V
121

pénétromètre statique-dynalllique. <h r-, 63,1

106 GRAVIERS
8
En effet, grâce à sa puissance, la pénétration sta- <v 84,2 GALETS
±SABLEUX
tique avec le cône de 12 cm 2 peut atteindre :40 à ~
~
102
9
146 MPa et même 148 MPa (cf. § 7). De ce faIt, la
pénétration dynamique n'est jamais utilisée que D 133

pour traverser des couches extrê~eme,nt r~sis­ fe::~


I--L-i.--"'"
28,5
tantes. Les contrôles statiques effectues systematIque- 11
~:::=
~
ment permettent d'ailleurs de reprendre la pénétratior: ~L-'
C::t> 88,S

statique dès que celle-ci chute au-dessous de 130 a 2


v""'- 241

140MPa. i'-r-. r-t--


108
r-t--t--
957
En conséquence, lorsque l'on réalise de la pénétra- 13

tion dynamique, on sait que la résistance statique est


toujours très élevée et supérieure en général à 130 ou 14
ARRETE A 14{00 M EN STATIQUE
b 137

140 MPa ; il n'y a donc plus lieu de se préoccuper de la


résistance dynamique conventionnelle, ni de sa trans- Pénétration statique dans un gravier
position en contraintes admissibles. Ceci constitue un sableux très dense à Sassenage (Isère).
Static penetration in very dense sandy gravel in
avantage important du nouveau pénétromètre statique- Sassenage (Isère).
dynamique.
47
REVUE FRANCAISE DE GÉOTECHNIQUE
> N° 87
2c trrlîiestre 1999
FR en % •••••••••••

10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140 150 qc (MPa)


fs
5
05
10
1
15
1,5
20
2 3
40
4 5
60
6 7
80 100 200 400 600
8 9 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
800 1000 (k Pal - - - -
200 qc (HP a) - -
qcso 1
Avant-trou
1m
J
6,08 Remblai
--..~'"
~l>- (RN 851-
" - - -1- ---.,._ ENROBE 1

L-;..iI-~W REMBLAI 16
~ ~ - -~-
rl:.:-;;:::.~
-r - - L'f
1

5
-+--+--+------1f---t-+--+-----+-----t-+---r--.-r-----1~•.. r"0~,2BI
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2,44
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0,64 ~
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16 Sable
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~ .... - J ~;~~ SAB-i: E
caillouteux

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...~4-+-+-f-----t-+-+-+--+-+--+-t-I"-t----t--Jt--j
1-t---J..&..-.!o-4-......j-~I__~~-h~l.'::d..- GRAVIERS
~~m~
IL 17,5 ------

~
Ic~~~
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'( Limon

~ 51-t---J-+---+--+--+--+--l-+-hL..r-1r~Lr--d:c....
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~ 6
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1-
- [:::::::~ 32,2
------
Graviers

~ h ~~~~
~ GI-+--.j-+---+--+--I---+-+-+:-~f-+-+-+-+--+--+-+-t---1V~-+;:-;FR~('Yc::-;-oJO~2~4-6~47;:;",';,9--j1
~ '~ 7
a:i
a:
--'>
-- l--- r--- r---
r - I--- /
qC12 18,6
galets
sableux

~ r-r-~ ! 75,3 :::> ---. 139,3


~ 8
1

~Q::7
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f<~ J"'-.t\~c12 - ~
95,5
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~ 1-===
_Do 147,5
o
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0.. 89 -
1\ GRAVIERS \
I-t---J---l--+--+--+---+--l-+-l--I-+-+-+-+--+--+-+-t-t-+-+--+--+--t-\+
\-Jt-:-:-::6-j GALETS
\

l
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10 1
1
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\ avec
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60,2~1 \
gros
1

DYNAMIQUE 1
1

.......' )
1'-_- 11
1

\
éléments
épars
121 \

o1-!-----+-----+-+--+-+--+-+-+-1--t-+-+-+-+--+-+-±-t-t-+-+-+--+-~--r--tt-:::10::;-1~I 12
1 1
1

~f--~i--i-'- 23,7
--- --- --- ---
~~~
1 1
...::::!:!l~-- -
48,4
11--~-----+-+--1--1--+-+-+-l----l--+-+--+--t--+-+-+-r---f"'-<;;t~--t--+--r--j---r--1t'771;-;:-,511 13 __ L _____
1 . . . ., qc 12
-- _J ____ L- __
------~--- 131,6 -
;> 68.5
ARRÊTÉ À 13,26 M EN STATIQUE
21-t-1--1--+-+--+-++-+-t-I-+-+-++++-+-H--4-(±D~Y+'O,~OO±)+--tr54:!j.<9~1------->'L-.J
AR~E E A 1200 t1 El'. S"AT QU qc
Figure 9 - Pénétration dans un gravier sableux très dense

Pénétration dans un gravier sableux très


Pénétration statique dans un gravier dense, pont autoroutier à Jarrie (Isère).
sableux très dense, ZAC de la Porte-de-la- Penetration in very dense sandy gravel with
Guillotière à Lyon (Rhône). cobbles in Jarrie (Isère).
Penetration in very dense sandy gravel with
cobbles in Lyon (Rhône).

10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140 150 qc (MPa)


4,4 05 15 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 200 qc (MPo)

Ji
1 1 1

33
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'ELOUS' ~ J
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1 1 1

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10,5
8,26
REMBLAI

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1 l / 90.4
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1 88,6 v~
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~12_116.4 K::: 6.91

\
~ 133,6 1\-1--
:r:::::::. 72,0 :

Q. ,! 81.7 vt> qC 12
GRAVIERS
GALETS
~I [(v 11}3 !SABLEUX

1 C[:::::I> 133.Î
r--_ 1---
I--t-- r-r-

I--I--~
104

615
--_1/
- - i".
- - 67,5
r---r--- _ 1 - - - <l/
144.5
7 r-..... ~~.~
,..>'v 56,0
v~
144,5 1
j 1--1-- I--~V 3,91
~~
-----
6,33
68,3 V 483
9 t'-I-- 1--1-- SABLE
~:--.. ±CAILLOUTEU
34,0

10
vt> 18C
- r - t--t-- 95,7
1-1-- "-\
65 111

136.6 1
/ 96,1
! GRAVIERS
GALETS
146
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±SABLEUX
1 1

!\ 12
I} 131
1

A RE E A 11,96 H EN S ymRut
UYNAMIUUl::. 1

1 1 1: qc
15,00 M EN DYNAMIQUE

Figure 8 - Pénétration dans un gravier sableux très dense

Pénétration dans un gravier sableux très Pénétration statique en milieu pulvérulent


dense à Villette-d'Anthon (Isère). très dense à Échirolles (Isère).
Penetration in very dense sandy gravel in Penetration in very dense sandy gravel with
Villette-d'Anthon (Isère). cobbles in Échirolles (Isère).

48
REVUE FRANCAISE DE GÉOTECHNIQUE
N° 87 '
2e tr'imestre 1999
5 10 15 20 40 60 80 100 200 400 600 800 1000
FR en %
fs
..

(kPa) - - - - -
Le sol est constitué de la façon suivante:
0,5 1 1,5 2 3 4 5 6 7 8 9 1 0 2 0 3 0 405060708090100 2OOQc(MPal--
- 0 à 2 n1 : relTIblais divers;
- de 2 à 8 m : alluvions lTIodernes de très n1auvaise qua-
lité, pouvant comporter des vases et des tourbes;
- au-dessous, nlarnes du Stanlpien conlpactes dont la
partie supérieure est altérée ou très altérée.
Pour réaliser, dans un tissu urbain fort dense, un
parking de 48 n1 x 77 n1, profond de 17 111 environ, il a
été prévu une paroi n10ulée de 60 cn1 d'épaisseur, avec
trois lits d'ancrage précontraints en partie courante
(Fig. 12) et des bracons horizontaux à 45 degrés dans
_ _ _I---f-- ~~oi
les angles.
10i-+---+-+-+-+-t--+---t--4t--+--+-r-+---+--+-+-...p...j.~+-+-+-+-+-+-+-tt---,,-,5""'-'---l71
- + - 1 - j - - I - - + - - 1----11-- -\--+--+--1 _f---'j-_~--+r--_I_~:::::: -=t 114,83

ARRETE A 10,50 M EN STATIQUE (DYN:O,oOM)

Pénétration dans un gravier sableux très


dense, porte Dauphine à Lyon.
Static penetration in very dense gravel and +0.20 NGF
r---
sandy cobbles in Lyon.

:1
Cas des milieux cohérents compacts
La pénétration statique n'a jan1ais posé aucun pro-
blème pour reconnaître les sols cohérents compres-
sibles (argile molle, vase, tourbe, limon, silt). C'est
n1êl11e le meilleur essai in situ pour ces types de sol, en FJG.12 Coupe de la paroi avec trois lits d'ancrages
particulier lorsqu'ils sont sous la nappe phréatique. précontraints.
Par contre, le grand reproche que l'on pouvait faire Cross-section of concrete slurry \vall shovving
jusqu'en 1992 aux pénétrol11ètres statiques, c'était 31evels of pre-stressed anchors.
d'être bloqués sur des couches résistantes, n1êl11e
111inces, qui pouvaient surn10nter des zones beaucoup
plus faibles. Cela constituait un handicap indéniable.
Deux in1n1eubles in1portants, en n1açonnerie de
Par ailleurs, jusqu'à présent, tous les pénétron1ètres
pierre du XVIe siècle, se trouvaient à proxin1ité de la
statiques rencontraient le refus sur le toit des sols cohé-
fouille, côté est et côté nord.
rents cOl11pacts soit en raison d'une résistance de
pointe élevée, soit le plus souvent, en raison du frotte- L'étude géotechnique initiale c0111portait très peu de
111ent latéral total cun1ulé très in1portant. sondages profonds 111ais il était spécifié dans les pièces
écrites du n1arché des entreprises, que le site était bien
Si dans le cas des n1ilieux pulvérulents, la pénétra-
connu grâce à de n0111breuses reconnaissances dans le
tion dynan1ique peut être nécessaire pour traverser des
cadre du creusen1ent de plusieurs tunnels à proxin1ité.
couches indurées ou con1portant de gros élén1ents, par
De ce fait, les caractéristiques géotechniques des diffé-
contre il faut reconnaître que dans les 111ilieux cohé-
rentes couches existant sur le site étaient définies dans
rents très cOl11pacts (type marne surconsolidée), parti-
le CCTP par un tableau, tel que le tableau l reproduit
culièren1ent sous la nappe phréatique, la pénétration
ci-après.
dynal11ique ne pern1et pas de progresser d'une manière
significative par rapport à la pénétration statique Lorsque la fouille a été excavée, la paroi 1110ulée
usuelle. Donc, seule la puissance du pénétrol11ètre en s'est défor111ée beaucoup plus que prévu, elle s'est
statique perl11et de reconnaître ces types de sol. Or, 111êl11e fissurée à certains endroits, et des tasSe111ents
force est de constater que, jusqu'à présent tous les Ïl11portants, de 30 n1111 à 60 n1111 sont survenus à proxi-
pénétromètres étaient bloqués sur le toit des 111arnes mité de l'angle nord-est du parking, entraînant des
compactes. Par contre, le nouveau pénétron1ètre sta- désordres graves dans l'un des bâti111ents anciens en
tique, compte tenu de sa puissance et de sa conception, n1açonnerie de pierres très proches.
fonctionnant tout d'abord avec une ]Jointe de grand dia- Après le sinistre, des essais in situ ont été réalisés,
lTIètre, puis ensuite avec une pointe de petit dianlètre, notan1111ent avec le pression1ètre Ménard et avec deux
perlTIet de s'affranchir en très grande partie de J'effet types de pénétrol11ètres statiques: un pénétro111ètre
néfaste du frottelTIent latéral cunlulé et perlTIet de pour- n1écanique et un pénétron1ètre électrique.
suivre la pénétration sur de plus grandes profondeurs. Le pressiol11ètre n'a pas pern1is de détern1iner avec
Citons un exel11ple récent survenu dans la région précision ni le toit exact du Stal11pien altéré, ni celui du
111éditerranéenne. On se trouve dans un port où les Stal11pien sain, et les deux pénétro111ètres n'ont pas pu
Grecs et les ROl11ains ont exercé une activité con1mer- atteindre le Stampien sain car ils ont été bloqués entre
ciale intense et où subsistent des vestiges archéolo- 8 n1 et 12 111 de profondeur dans les pren1iers déci-
giques intéressants. mètres du Stampien altéré.
49
REVUE FRANÇ,AJSE DE GÉOTECHNIQUE
N° 87
2c trimestre 1999
Or, il fallait reconnaître exactement, dans la zone Le tableau II ci-dessous donne les caractéristiques
des tassements les plus importants et des déforlnations pénétrométriques de ces couches.
anor111ales de la paroi, quelles étaient les épaisseurs La figure 12 donne une coupe nord-sud du chantier
exactes des couches de terrain qui exerçaient des pous- avec les toits prévus et réels du stampien altéré, ainsi
sées sur la paroi litigieuse. que les toits prévus et réels du stampien sain.
On a donc del11andé la réalisation de quatre essais Naturellement, lorsqu'il y a des erreurs de niveau
avec le nouveau pénétromètre statique qui ont atteint aussi Ïlnportantes, les poussées sont beaucoup plus
sans difficulté les profondeurs de 15,75 m, 20,02 111, grandes que prévu. Il n'est donc pas étonnant que les
20,18 111 et 21,14 n1, en traversant sur plusieurs l11ètres parois aient été fortement déformées et que cela ait
non seule111ent le Stampien altéré, mais également le entraîné des tassements importants dans les zones
Sta111pien sain. adjacentes très compressibles, d'où des tassements dif-
Le diagran1111e de la figure 13 est fort explicite. Il férentiels Ïlnportants ayant provoqué des désordres
montre que, jusqu'à 10 m de profondeur, on est dans graves dans des maçonneries de pierre fort vétustes
les alluvions modernes de très médiocre qualité, fort (XVIe siècle).
c0111pressibles, donc que le toit du sta111pien altéré est
beaucoup plus bas que prévu puisqu'il était annoncé à
7,50 In de profondeur. Caractéristiques pénétrométriques.

Par ailleurs, entre 10 m et 13,50 111, on constate que Stalnpien altéré


la résistance de pointe qc50 et le frottement latéral fs
aug111entent régulière111ent, mais sans être très élevés. 4< QC50 < 9 MPa

On se trouve donc dans le Stampien altéré. Enfin? le 100 < f s < 400 kPa
Starn]Jien sain? qui était annoncé à 101TI de profondeur? 2 < FR < 5 0/0
se trouve en réalité 13.150 nl de profondeur.
Stampien sain
a 100 200 300 400 500 600 700 800 fs (kPa) ------
10 < Qc12< 85 MPa
o 10 20 30 40 50 60 70 80 qc (MPa) - -
OI2 FRJ'/o)68
vant trou
I~
1 1,52 m
L~I 0,86

3 H-,--I.r--l--------!--+---+----I---+---t---I
--L-L.,
/ J
2,48
-1
_,J
1
L
: 1,45
Contrôle des remblais
~J
~S
L~
8,09 Alluvions
modernes sablo-graveleux
1
1
1,65
L: La pénétration statique est un excellent moyen pour
1,
L, contrôler la compacité, donc la qualité, d'un remblai
~ :." l, -: 1,73
g: 9' ~
,_.-J sablo-graveleux, que ce soit à terre ou, a fortiori, sous
.~ 1
1FR l'eau.
~10 \,

c::
~ 11 ......-~--+---....Jt=----
__
..r-~
-_-+_-__
- 1- - + - - - f - - - t - - - - - - - - i
\, 11,3
Marnes
Rappelons les critères de contrôle que l'expérience
:z
f212 ......--I+-----+--+-----+-+.--I---+---t---I
r- 1':'_1 10,9 altérées nous a permis d'établir il y a de longues années [San-
o J , __ J 1 glerat, 1979].
g:13 ~~~..d:::__-+--T--t---+-~r___----i LI~~ 25,8
14 l Relation entre compactage et qc.
1.,
,.1 19,2
1
15

16
~~~~===r-\ 85 Marnes
Il compactes
l 16,0
17 1
1
1
34,2
18 I{I/,:
19 '. Gravier propre Lâche
25,9
20 ~.~~--+----+---+--j----L-----'----------i 1
-- --AR~TEA~D:i8-MENSTAiiQuË-----(DYN.tooM;' qc
Gravier sableux Lâche

Pénétration statique dans les marnes Gravier sableux Moyennement compact 8 à 12


compactes (Marseille).
Static penetration in hard claystone. Gravier sableux Très bien conlpacté > 20

TABLEAU! ' Caractéristiques géotechniques des différentes couches selon le CCTP.

Remblais 2 5000 30 0 30 0

Fornlations littorales 1,8 0,8 5000 25 15 30 0

Stampien altéré 2,1 1,1 25000 20 80 25 40

Stanlpien sain 2,1 1,1 50000 25 200 30 130

50
REVUE FRANÇAISE DE GÉOTECHNIQUE
WB7
2e trimestre 1999
Naturellement, lorsque les remblais sablo-graveleux qc MPa
sont très denses, le pénétromètre électrique ne peut 5 10 15 20 25 30 35 40
être utilisé, car sa pointe risquerait d'être endomma-
~'T
gée. Par contre, le nouveau pénétromètre statique-
mécanique est très efficace.
0,2

---
P4 ...... ...-.",....- -y-- ~
v---

---- ---
0,4
Nous avons eu l'occasion de l'utiliser à plusieurs
reprises, comme plusieurs de nos confrères, lors
d'expertises judiciaires, pour déterminer notamment
CI)

~ 0,6 ....
.....
.............. ~ V
~~ ~
'~ ..... .....
r
l'épaisseur et la qualité de remblais sablo-graveleux sous
dallage de béton (entrepôts, usines, etc.). Il s'agissait en
général de rechercher à qui pouvaient être imputés les
z
~ 0,8
::J
w
Q

~ 1,0
1
1
'/
1

~ ----
7
~-

tassements différentiels survenus dans les dallages.


Les mesures qc enregistrées tous les 2 cm permet-
o
a:
0.. 1,2
i}V-
tent de tracer des diagrammes tels que ceux reproduits
1,4
~~~
sur la figure 14. Cette figure lTIOntre immédiatement \- !"-o~_
que si dans la couche supérieure du remblai la compa-
cité est très bonne (qc > 20 MPa), par contre ce n'est
plus le cas en partie inférieure. On constate également Contrôle de la compacité d'un remblai
que l'épaisseur du gravier est fort irrégulière selon les sablo-graveleux sous dallage béton
emplacements. (Verdun-sur-le-Doubs).
Fill density check under concrete floor.
Il est bien évident qu/aucun autre type d/essais n/est
capable de fournir une telle précision/ ni jJour les épais-
seurs/ ni pour les variations de compacité à différentes
profondeurs.

I.i
Mais trop souvent, les cônes de petite section (10 à
Contrôle des colonnes ballastées 15 cm 2) des pénétromètres usuels sont déviés, par cer-
tains graviers, hors de la colonne elle-même. Ainsi qc
La réglementation française (DTD 13.2 Fondations chute car la pointe pénètre alors dans le sol naturel
profondes) stipule que les colonnes ballastées peuvent adjacent non densifié.
être réceptionnées grâce au pénétromètre statique, dès Les mesures obtenues sont donc sans signification;
lors que: elles peuvent lTIême conduire à des conclusions erro-
qc> 10 MPa. nées (colonne jugée mal densifiée).

o 50 100 150 200 250 300 350 400 500 fs (kPa)


o 5 10 15 20 25 30 35 40 50 qc (MPa)
1
FR (%) 0 2 4 fi B
,
\

1
Il 6,46
1,
1
1
10,77
~
,,--FR1_,
,---- 9,24
----,._----,
1

,---
1
1
1
"
I---::--~
,-' .- 11,75
1

,, 12,00
1

,1
1
1

,, 12,10
1

------. 17,27

Terrain non traité.


Untreated sail.

51
REVUE FRANÇAISE DE GÉOTECHNIQUE
N° 87
2e trimestre 1999
o 50 100 150 200 250 300 350 400 500 fs (kPa)
o 5 10 15 20 25 30 35 40 50 qc (MPa)
4 6 a
1
\ ,
===i:... -/ 1
\,
19,30
- 2 I-- 4 - - .-H
... ;;;;...;...;;..l._.....-.,;,..:.
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-. --f
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1
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12,07
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_J
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~~ 4 r----r---r-.--r~----:::=.~---~t=::==__t_-___t-__r-~ 28,30
ffi ;'~~qc12 18,71
~ 5,,_ ,
LU ~r-----........
~6 .. i~ 47,35
c ~~
~ 7 I----l---'-~--+----_+-~_+--_+____::== --.,..---------~-_+--_+_--_I
a:: . -=::::~
0..
8
r-<::(
62,77
9
i - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - .... - - - - - -
ARRÊTÉ À 9 50 M EN STATIQUE
- - _ ..... - - -------
qc -~-

FIG. 158 Pénétration statique dans colonne ballastée (région parisienne).


Static penetration in densified stone colun1n.

Mais le nouveau pénétron1ètre avec sa grande


pointe de 50 cn1 2, grâce à sa grande rigidité et à sa
'EPI
grande puissance, est capable de traverser la totalité
des colonnes ballastées sans être dévié, ni bloqué par
Pénétration dans les graviers
un gravier de grandes din1ensions. On peut citer par
exen1ple un résultat obtenu récen1n1ent en région pari-
hollandais
sienne (Fig. 15). La colonne testée est continue et A l'occasion du 12 e Congrès européen de Méca-
d'excellente qualité: nique des Sols à An1sterdan1, du 7 au 10 juin 1999, le
12 < qe < 47 MPa pénétrolTIètre AMAP'sols a été présenté aux partici-
pants. De très nOlTIbreux géotechniciens ont été inté-
Le nouveau pénétron1ètre statique pern1et de dis- ressés par ses possibilités.
tinguer rapiden1ent et sûren1ent les colonnes n1al den- En cette n1ên1e période, la Société Van den Berg de
sifiées qui doivent être reprises, et les colonnes bien Heerenveen était confrontée à un problèn1e difficile,
densifiées qui peuvent être réceptionnées. dans l'Est de la Hollande, à Nijn1egen. Cette ville, que

1. les Français appellent NilTIègue, est située près de la


frontière allen1ande, à proxin1ité du Rhin.
Pour éviter tous les désagrélTIents dus à la neige, au
Coût des essais givre et aux conséquences catastrophiques du dégel, le
grand club de football NEC a décidé d'installer des
L'expérience pratique de ces dernières années en tubes de chauffage encastrés horizontalelTIent à 25 cn1
France a n10ntré que les reconnaissances faites avec le sous sa pelouse, les apports calorifiques provenant
pénétron1ètre statique-dynan1ique étaient d'une d'échangeurs de chaleur foncés verticalen1ent à grande
n1anière générale beaucoup n10ins coûteuses que les profondeur, et d'une pOlTIpe à chaleur. NaturellelTIent,
autres n1éthodes souvent utilisées, tout en fournissant en été, le n1êlTIe systèn1e pourrait être utilisé pour cc cli-
beaucoup plus de renseignen1ents, puisque les n1atiser)) les bâtin1ents ou sin1plement pour restituer
n1esures sont faites en continu et enregistrées tous les des calories dans le sol afin de ne pas perturber son
deux centin1ètres. Nous avons constaté que le prix par équilibre thern1ique global à long tern1e (héliogéother-
mètre de pénétration d'une reconnaissance est en lTIie).
général: Les avantages de ce systèlTIe non polluant sont:
- n10itié n10ins élevé que celui d'une reconnaissance - diminution d'utilisation de cOlTIbustible fossile;
avec des essais pression1étriques exécutés selon les
règles de l'art; - n10ins de CO 2 dans l'atlTIosphère ;
- de 30 à 33 % du coût d'un sondage carotté avec prise - au lTIoins 50 % d'éconOlTIie sur les frais de chauffage;

52 d"échantillons et enregistrelTIent de paralTIètres.

REVUE FRANÇAISE DE GÉOTECHf'>lIQUE


- 1110ins d'entretien.

Ne 87
2.:: trimestre 1999
Les couches du terrain étant généralement molles 10 15 20 25 30 35 40 45 50 qc (MPa) -
aux Pays-Bas, on utilise le pénétromètre pour 111ettre en -,..~
place les échangeurs jusqu'à la profondeur désirée. ~
~

:s.......
Pour ce faire, on enfonce tout d'abord des tubes four-
reaux métalliques 0 56/40 mm, avec une pointe perdue \ :-
~
QC50
10
064 mm. Dans ces tubes, on introduit les échangeurs """'lIIIliI_
--...
en polyéthylène 0 30 mm. Puis on arrache les tubes
ff3 15 ~ ~
fourreaux en laissant les échangeurs en place, ainsi que a::
1-
la pointe perdue. .~

ffi 20
~~
1\
Mais, à NÜ11ègue, le terrain est constitué de sable de
~
a:: QC12

très grande épaisseur, con1portant localement, à diverses ffi


c t...,...oo-
~ 25 :----
profondeurs, soit des couches peu résistantes de loess, ====-
argile et tourbe, soit des couches de graviers denses,
avec des zones indurées. L'épaisseur de ces couches
o
a::
c..
30
......-::::::;:

\
--
r---
-- r---- ::::::=--

intercalées peut varier de 1 à 3 ou 4111. Il s'agit des allu-


---
-~
35
vions du Rhin. La nappe phréatique, située vers 9 mètres ~
~
de profondeur, peut fluctuer de plusieurs 111ètres. ~
40 ------- -~=----------'------------ --- - -
Il avait été décidé d'utiliser deux pénétron1ètres sta- ARRÊTÉ À 40 M EN STATIQUE

tiques hollandais pour foncer ces tulJes fourreaux verti-


calel11ent, 111ais ceux-ci ont été bloqués, en certaines Pénétration statique dans les graviers
zones, à 16111ètres de profondeur environ sur une sableux denses du Rhin à Nimègue.
couche de graviers compacts du Rhin. Or, il fallait des- Static penetration in very dense sandy gravel in
cendre impérativen1ent à au n10ins 28 n1ètres pour Nijn1egen.
avoir un écart de température suffisant pour l'eau des
pompes à chaleur.
Van den Berg, qui a construit en grande partie le
nouveau pénétrol11ètre, en 1992, sachant que ce dernier Il n'est donc pas étonnant que le fonçage initial des
était plus puissant que tous les autres pénétron1ètres fourreaux provisoires des échangeurs de chaleur, équi-
statiques existants, a proposé d'essayer le pénétro- pés d'une pointe perdue 0 64 n1111, n'ait pu, cOl11pte
111ètre français pour résoudre son problèn1e. tenu de l'effort de pointe et du frottement latéral total,
être poursuivi jusqu'à 40 n1 de profondeur par les péné-
Non seulement le nouveau pénétrol11ètre a pern1is trol11ètres locaux.
d'atteindre la profondeur prescrite de 28 n1ètres, n1ais il
a pu, en outre, enfoncer sans difficulté, alternativen1ent Cette expérience de Nimègue n10ntre que ces der-
en statique et en dynan1ique quand cela était néces- niers n'ont pas été utilisés dans leur don1aine d'appli-
saire, les tubes fourreaux 056/40 ml11 jusqu'à 40 mètres cation classique où ils conservent toutes leurs qualités.
de profondeur. Cela a constitué un grand succès qui,
en outre, est plus favorable pour la ten1pérature de Remarque:
l'eau recherchée (11 ° à 28 n1 et 12° à 40 n1). La pointe
perdue de 064 mn1 est pourvue d'un clips qui retient le Dans le cas d'un terrain pollué en surface, si l'on
polyéthylène 0 30 n1111 lors de la rel110ntée du tube doit recourir au forage d'un avant-trou pour la n1ise en
o 56/40 I11m. place d'échangeurs de chaleur, il faut, afin d'éviter la
transl11ission de la pollution aux couches profondes,
C"est ainsi qu"en juin 1999" le nouveau pénétro-
utiliser des techniques spéciales qui sont bien connues
mètre a pu enfoncer" dans des délais très courts"
aujourd'hui n1ais onéreuses.
44 tubes de 40 mètres dans les graviers compacts du
Rhin qui avaient souvent bloqué" vers 16 mètres" les Naturellel11ent, foncer alors des tulJes fourrea ux
autres appareils. équipés d'une pointe perdue, à l'aide d'un pénétro-
Le succès de ce pénétron1ètre, dans le pays qui a vu l11ètre, constitue une l11éthode sûre et beaucoup plus
la naissance de la pénétration et son large développe- éconol11ique.
ment, méritait d'être signalé aux lecteurs de la RFG, car
il confirn1e les résultats exceptionnels obtenus par cet
appareil dans les graviers du Rhône et autres rivières
FI
des Alpes.
Précisons qu'un essai de pénétration statique l11éca-
Conclusion
nique a été réalisé pour déterl11iner les caractéristiques Les résultats présentés ci-dessus montrent que trois
des différentes couches alluvionnaires du Rhin. Il est in1portantes conclusions peuvent être tirées.
représenté sur la figure 16. Il 111et en évidence les faits 1) Le nouveau pénétrolTlètre statique-dynanlique ]Jernlet
suivants: d'atteindre des pénétrations record dans les sols denses
1. la pointe l11écanique 0 80 I11m, donnant qc50, a été ou conlpacts, qu'i1s soient pulvérulents ou cohérents.
bloquée à 15,50 n1 sur le toit des graviers denses du 2) Toutes les variations de résistance sont très bien nlises
Rhin qui avait arrêté initialement les tubes fourreaux en évidence, aussi bien dans les sols denses ou nloyen-
sensiblement à cette profondeur; nenlent denses que dans les sols très compressibles.
2. la pointe mécanique 0 39 mn1, donnant qc12' a
3) Une reconnaissance à raide du nouveau ]Jénétromètre
atteint sans difficulté, en statique, 40 111 de profondeur.
statique-dynanlique correspond au meilleur rapport
Les graviers du Rhin, entre 15,50 m et 18,50 111, ont qua1ité/]Jrix.
pour caractéristiques pénétrol11étriques :
Il est évident que ce nouveau pénétron1ètre sta-
18 < qc12 < 46 MPa tique-dynan1ique perl11et, par la large gamme des
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pointes pouvant être utilisées, de reconnaître des sols, antipollution, ainsi que dans la détermination des ter-
même très résistants, d'une manière efficace et rapide. rains liquéfiables sous l'action des séismes [Robertson,
Ses déplacements et sa mise en place sont grandement 1995; Robertson et al., 1998].
facilités par le chenillard et ses vérins (Fig. 2). Nul doute que cet appareil ne soit appelé à un large
Par ailleurs, il met à la disposition de l'utilisateur le développement, non seulement en France mais égale-
piézocône et l'envirocône qui permettent de recueillir ment dans de nombreux autres pays, car il constitue, à
des données complémentaires extrêmement utiles dans notre avis, un grand progrès de la technique de péné-
certains cas particuliers et notamment dans la lutte tration en 1999.

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