Excavation Sout
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Faculté Polytechnique
In génieur Civil
1. Egger P. 1996. Tunnel construction in stuggart : problem of settlement of swelling rock; Mair
and Taylor edition.
3. Brady BHT and Brown B.T (1994). Rock Mechanicis for underground excavations, Springer.
Ainsi, nous a voulu rappeler les notions de mécanique des milieux continu dans la suite de ce texte.
I. Contraintes autour d’un ouvrage souterrain
Une science cinquantenaire, les premiers à avoir étudié et pratiqué la mécanique des
roches, de façon empirique certes, mais efficace, furent les ingénieurs des mines
confrontés à la stabilité des épontes rocheuses de leur exploitation. Les premiers traités
d’exploitation des mines — De Re Metallica (1566) ou l’Encyclopédie (1751) — ne
mentionnent guères les techniques d’excavation et de stabilité des terrains. Les cours des
mines publiés par la suite (H. De La Goupillère par exemple en 1911) ne furent guères plus
précis dans la conception des soutènements.
Une idée générale conduit à considérer que "construire sur le roc" est un gage de
sécurité. Le développement de grandes infrastructures en altitude (stations de
ski, passage de cols) et la construction des barrages hydro-électriques de
montagne ont nuancé cette considération. La chute de blocs, les glissements de
talus rocheux et l’importance de l’eau dans les fractures (catastrophe du barrage
de Malpasset en 1959) ont poussé les ingénieurs à étudier plus en détail le
comportement du massif rocheux dans sa globalité.
Le Comité International des Grands Barrages, créé en 1927, fut le premier à
réfléchir sur le problème, et son congrès de 1964 marque le début de ce que l’on
appelle la mécanique des roches. Les français ont toujours été partie prenante
des recherches et discussions, en témoigne l’actuel Comité Français de
Mécanique des Roches fondé en 1967. La discipline est donc récente et laisse
encore présager des découvertes majeures ces prochaines années. Applications
La mécanique des roches trouve ses applications dans divers domaines de l’ingénierie
et de la recherche :
FIG. 1. Quelques
domaines
d’application de la
mécanique des
roches, sur un
diagramme bi
logarithmique
longueur-temps.
– Géologie : déformations tectoniques entraînant plissements, diaclases et failles ;
– Physique du globe : comportement sous haute pression et température, séismes
;
– Mine : stabilité des excavations, des tailles, galeries et puits ;
– Pétrole : extraction des fluides en milieu poreux, stabilité des forages profonds ;
– Stockages souterrains : stabilité, transport des polluants, perméabilité,
couplages thermo-mécaniques ;
– Géothermie : échange de chaleur entre fluides et massif rocheux fracturé, durée
de vie d’un pompage ;
– Génie Civil : fondations des grands ouvrages (barrages, centrales électriques,
viaducs), terrassements routiers, stabilité des talus et versants, travaux
souterrains, concassage et travaux de carrière, utilisation comme matériau
(enrochements, pierre de construction, granulats).
1.1.4 Couplage géologie / mécanique des roches
Pour la mécanique des sols, connaître l’histoire de la formation du terrain que l’on
étudie n’est pas toujours indispensable. Les formations de surface considérées comme
"sols" sont presque exclusivement du quaternaire et sont issues de l’altération des
roches. A contrario, le mécanicien des roches doit être également géologue, ou tout
au moins avoir des bonnes bases en géologie. L’étude des discontinuités (localisation,
propriétés mécaniques des joints, hydrologie) et la détermination des contraintes in
situ sont deux exemples parmi tant d’autres illustrant la complémentarité des deux
disciplines. Ce cours n’étant pas seulement destiné à des géologues, des notes de bas
de page expliqueront, lorsque nécessaire, les termes issus de la littérature géologique.
Les exercices à la fin de ce chapitre proposent également quelques applications
concrètes de la géologie.
1.2 Discontinuités du massif rocheux
1.2.1 Typologie
Tout massif rocheux, quelle que soit son histoire et sa localisation, possède des
discontinuités. Celles-ci peuvent être prononcées, invisibles, cimentées ou bien ouvertes,
mais elles existent. Elles possèdent en commun les caractéristiques suivantes : faible
résistance au cisaillement, résistance à la traction négligeable et grande conductivité
hydraulique, tout ceci en comparaison de la matrice rocheuse environnante. En géologie
on les regroupe par catégories :
– Les diaclases : ce sont des fractures de la roche, issues d’une rupture par compression,
traction ou cisaillement liée aux mouvements tectoniques. Les deux parties de la roche
qui se sont constituées n’ont cependant pas bougé ;
– Les failles : ce sont des fractures identiques aux diaclases mais qui ont entraîné un
mouvement relatif des deux parties de la roche encaissante. Un glissement a donc eu
lieu le long de cette faille. Leur longueur varie d’une dizaine de centimètres à plusieurs
centaines de kilomètres ;
– Les joints sédimentaires : dans les roches sédimentaires, ce sont les joints
séparant deux couches d’époques et de conditions de dépôt différentes. Chaque
couche – ou strate – constitue une "dalle" susceptible de se séparer de ses
voisines ;
– La schistosité : dans les roches métamorphiques, la forte compression a
perturbé et transformé l’organisation des minéraux internes. Ceux-ci se sont
alignés selon une direction orthogonale à la compression et ont entraîné la
formation de plans de rupture préférentiels. L’ardoise, qui est fendue selon cette
schistosité, en est une bonne illustration.
Les discontinuités sont généralement des lieux de grande déformabilité, où la
rupture est plus facile et où l’eau circule plus facilement. Elles transforment l’état
de contrainte du massif à leur proximité.
1.2.2 Description et représentation
Description géométrique
Une discontinuité est, au moins localement, plane. On définit complètement ce
plan par deux angles : la direction (azimut α de l’horizontale du plan) et le
pendage (angle β entre l’horizontale et la droite de plus grande pente, en
précisant le sens par rapport à la direction de l’horizontale). La figure 1.2.a illustre
la notation.
•En mécanique des roches, on préfère utiliser la notation de l’AFTES et de l’ISRM
basée sur les coordonnées du vecteur-pendage p~ tel qu’il est représenté sur la
figure 1.2.a :
• Azimut : angle de la projection horizontale du vecteur p~ avec le Nord en
tournant vers l’Est. Il vaut α + 90◦ ;
FIG. 2 – Représentation géométrique d’une
discontinuité
– Pendage : angle β que fait p~ avec le plan horizontal.
Un plan répertorié 210/60 selon l’AFTES signifie donc : sa direction est
de 120˚par rapport au Nord en tournant vers l’Est (210-90) et le
pendage est de 60˚vers l’ouest. Le même plan sera répertorié N120E
60W pour la notation géologique traditionnelle.
Bien qu’apparemment désordonnées dans le détail, les discontinuités d’un massif
constituent le plus souvent un ensemble structuré, et leurs orientations observées
en un site donné se répartissent en un petit nombre de familles (2 à 5 en général).
Pour isoler ces familles, il faut pouvoir représenter chaque discontinuité sur un
même graphique. L’outil le plus utilisé est la projection stéréographique. Sur la
figure 2b, le plan considéré passe par le centre 0 de la sphère. Soit M un point de
l’intersection entre ce plan et l’hémisphère supérieur et π le pôle de notre système.
Pour M variant de A à B, la trace que laisse la droite (πM) dans le plan H équatorial
est la projection. En pratique, on oriente le plan H suivant l’horizontale du lieu et on
y place le Nord. Chaque plan de discontinuité est virtuellement déplacé pour qu’il
passe par O puis on trace la projection. Le dessin réalisé avec tous ces arcs de
cercle deviendrait vite illisible. Plutôt que de représenter la trace du plan, on
préfère utiliser la trace du vecteur normal au plan, passant par O, que l’on nomme
pôle du plan. La projection stéréographique de ce vecteur donne un seul point.
Celle de tous les plans de discontinuité d’un massif engendre un nuage de points. Il
est ensuite possible de localiser des zones plus concentrées et donc des familles.
•Cette projection possède toutefois des défauts, elle dilate ou comprime les angles selon
l’orientation. Par exemple, il sera très difficile de séparer deux familles proches de la verticale (Fig
3), alors que pour des discontinuités presque horizontales, la chose sera plus aisée.
•Le relevé des discontinuités commence toujours par des observations sur le terrain, avec
topographie des affleurements. Lorsqu’il existe déjà des ouvrages souterrains à proximité (galerie
de reconnaissance) ou des talus affleurant, c’est idéal. Une étude de mécanique des roches est
donc indissociable d’une campagne de reconnaissances basée sur des sondages carottés ou des
photos internes au forage. Par extrapolation aux dimensions du futur ouvrage, il est commode de
représenter la trace que feront les discontinuités sur les parois du tunnel. Cette projection
développée sur un linéaire de 25m et vue de dessus porte le nom de DS 25.
•L’observation des carottes permet de déterminer un paramètre empirique proposé par D.
Deere en 1964 , le Rock Quality Designation, rapport en pourcentage entre la longueur cumulée
des carottes supérieures à 10 cm et la longueur totale de carotte considérée (1m pour l’AFTES) :
Un RQD de 80 à 100% signifie donc que l’on a affaire à une roche peu ou pas
fracturée.
τ = σtan(ϕ + i)
i est appelé l’angle de dilatance et ϕ l’angle de frottement intrinsèque pouvant varier de
20 ˚à 40˚selon le degré d’humidité et d’argilosité des épontes.
– Cas des contraintes normales fortes : la dilatance est empêchée et il faut cisailler les
aspérités avant de pouvoir enregistrer un déplacement significatif. Le critère prend alors
la forme d’une droite de Mohr-Coulomb :
τ = c + σtanϕ
En définitive, les discontinuités naturelles peuvent présenter deux types de
cohésion c : – Cohésion réelle : due au remplissage argileux ou à des cimentations
entre épontes ;
– Cohésion apparente : sous fortes contraintes, il faut rompre les aspérités avant
de mesurer un déplacement (cf. ci-dessus). Cela se traduit par une cohésion qui
n’est qu’apparente.
La dilatance — ou augmentation de volume lié à un cisaillement — engendrée par les
mouvements relatifs entre masses rocheuses permet d’expliquer bon nombre de situations
rencontrées dans la nature. Par exemple, un bloc de roche qui semble susceptible de
tomber sous son seul poids-propre peut très bien rester en place et être stable si on intègre
le phénomène de dilatance. En effet, suite à un petit déplacement du bloc, l’augmentation
de volume dans les discontinuités adjacentes qui en découle augmente l’étreinte latérale et,
par conséquent, la force résistante transversale. Le rocher se bloque de lui-même et rien ne
tombe : c’est souvent ce qui est observé.
1.2.4 Hydraulique des roches
𝜇 𝑣2
h= 𝑧+ +
𝛾 𝑤 (2 𝑔)
Juste après une première phase dite de serrage, où les fissures et microfissures internes
orientées orthogonalement à la direction du chargement se referment, on observe une
phase quasi-linéaire ( de à ). On définit alors un module d’Young E et un
coefficient de Poisson ν. La plage de variation de E est très grande, allant de quelques
milliers de MPa pour des marnes à plus de 100 GPa pour certains grès siliceux. Le
coefficient de Poisson est quant à lui le plus souvent pris égal à 0,2 ou 0 , 3.
Avec
Dans le plan des contraintes principales, ce critère ne prend pas en compte la forme
arrondie de la courbe de rupture observée expérimentalement aux faibles contraintes et
pour les sollicitations en traction.
Critère de Hoek et Brown
En 1980, Hoek et Brown, deux ingénieurs anglo-saxons, proposent un nouveau critère de
plasticité, empirique mais respectant la forme "optimale" de parabole dans le plan des
contraintes principales. Il s’écrit de la manière suivante :
σ1 − σ3 = √(mσ3Rc + sRc2)
Avec :
– Rc la résistance en compression simple de la roche saine ;
– s un paramètre définissant le degré de fissuration (1 pour un échantillon intact et 0
pour un matériau complètement granulaire) ;
– m un paramètre lié à la nature de la roche (notion de cohésion, typiquement de 0.1 à
5).
• critère de rupture a été conçu pour pouvoir s’appliquer à l’échelle du massif (rôle du
Ce
paramètre s qui prend en compte la fracturation micro et macroscopique). On notera que
la résistance en compression
Simple prise ici — calculable en prenant σ3 = 0 — est Rc . Elle est donc affaiblie par
rapport à Rc, valeur mesurée en labo pour la roche supposée saine.
Le critère de Hoek et Brown modélise donc le massif rocheux dans sa globalité, nous en
reparlerons si possible plus tard.
1.3.3 L’essai dilatométrique
A l’instar du célèbre essai pressiométrique pour les sols, l’essai dilatométrique permet
d’accéder directement à la courbe de chargement de la paroi d’un forage dans un milieu
rocheux.
Le principe est le suivant : on descend dans un forage, au bout d’un train de tige, la sonde
dilatométrique qui permet d’appliquer au terrain une pression orthotrope sur une
longueur d’environ 1m. Au milieu de la sonde sont disposés 3 capteurs de déplacement
diamétral — en général — régulièrement espacés sur le pourtour de la manchette
gonflante. En mesurant la pression de gonflement et le déplacement radial
indépendamment, on obtient une courbe de charge-décharge comme sur la Fig. 7.
Les meilleurs dilatomètres peuvent aller jusqu’à 30 MPa de pression et descendre à plus
de 1000 m sous terre. Ils sont très utiles pour étudier le comportement du massif rocheux
à l’échelle de la sonde (métrique) et dans des conditions in-situ. La formule d’élasticité
isotrope d’un trou pressurisé permet d’approcher la valeur du module d’Young du massif :
Le principe est le suivant : on descend dans un forage, au bout d’un train de tige, la sonde
dilatométrique qui permet d’appliquer au terrain une pression orthotrope sur une longueur
d’environ 1m. Au milieu de la sonde sont disposés 3 capteurs de déplacement diamétral —
en général — régulièrement espacés sur le pourtour de la manchette gonflante. En
mesurant la pression de gonflement et le déplacement radial indépendamment, on obtient
une courbe de charge-décharge comme sur la Fig 6.
Les meilleurs dilatomètres peuvent aller jusqu’à 30 MPa de pression et descendre à plus de
1000 m sous terre. Ils sont très utiles pour étudier le comportement du massif rocheux à
l’échelle de la sonde (métrique) et dans des conditions in-situ. La formule d’élasticité
isotrope d’un trou pressurisé permet d’approcher la valeur du module d’Young du massif :
ν est pris égal à 0,25 ou 0,3 et D est le diamètre du forage. Les ∆P et ∆u sont estimés pour
chaque cycle mais c’est souvent uniquement la deuxième charge-décharge qui est utilisée.
1.3.4 Fluage et effets différés
Avec de nombreuses roches tendres , on peut observer, sous charge maintenue constante,
des ruptures à long terme. Ce sont les effets différés dus au phénomène de fluage.
Trois principaux mécanismes sont à l’œuvre :
1. Mouvements de dislocations dans les cristaux — favorisés par les températures élevées
— assez courant dans le sel, le gypse et la calcite ;
2. Développement d’une microfissuration, notamment aux joints de grains, et pour des
contraintes supérieures au seuil ;
3. Altération chimique du ciment minéral entre les grains de roche. Cette dégradation
peut agir sur des milliers, voire des millions d’années.
Le fluage des roches est encore mal connu, et fait l’objet de nombreux travaux de
recherche. L’enjeu est de taille pour les ouvrages souterrains — les cavités de stockage de
déchets radioactifs en particulier — où les calculs à long terme sont souvent
dimensionnants.
Dans les zones d’infiltrations et où l’eau peut s’accumuler — en radier par exemple — on
peut observer un tout autre phénomène aboutissant au même résultat : une
augmentation de la pression de confinement. Il s’agit du gonflement, qui survient en
présence de certaines argiles, comme les smectites par exemple. Les dégâts occasionnés
par cette augmentation de volume du terrain peuvent être spectaculaires si le
dimensionnement n’a pas été suffisant (ruptures du radier).
1.4 Modélisation du massif rocheux
Après avoir présenté les deux composantes du massif rocheux
— roche et discontinuités
— il convient de s’intéresser maintenant à leur assemblage pour appréhender le
comportement global autour de l’ouvrage à construire.
1.4.1 Effet d’échelle
Pour l’échantillon de laboratoire, nous avons vu qu’un paramètre
— typiquement la résistance Rc
— dépendait fortement de la taille de l’éprouvette. Cela est dû aux défauts du matériau,
répartis de façon aléatoire : la probabilité de rencontrer un défaut augmente avec la dimension.
Pour l’ouvrage projeté, l’effet d’échelle se fait également sentir. On en distingue deux : effet sur
la dispersion des valeurs et sur la moyenne mesurée.
Dispersion
Supposons que l’on cherche à évaluer une propriété, telle que le module d’Young ou la
perméabilité équivalente d’un massif rocheux (Fig. 1.7). On réalise plusieurs essais sur plusieurs
éprouvettes de tailles différentes. Pour les petites tailles, la dispersion des résultats sera grande.
Ils varient en effet selon que l’on se place sur une discontinuité ou complètement dans la
matrice rocheuse. La dispersion diminue avec la taille des échantillons, pour se stabiliser à une
valeur moyenne, au-delà d’un volume dit Volume Elémentaire Représentatif (VER) qui contient
statistiquement un nombre à peu près constant de discontinuités.
FIG. 7 – Dispersions des mesures et Volume Elémentaire Représentatif.
Le VER peut être assez difficile à estimer lorsque plusieurs familles de discontinuités
existent. Valeur moyenne
Pour l’échantillon de labo, c’est typiquement le cas de Rc qui diminue avec la taille de
l’éprouvette.
De façon analogue, du fait de la présence des discontinuités dans le massif, on peut aussi
dire: très schématiquement que les ouvrages (galeries, talus,...) de grandes dimensions
sont moins stables que ceux de petites dimensions. Ils ont en effet plus de chance de
rencontrer des discontinuités défavorables pour leur stabilité. La résistance du massif
n’est pas la moyenne des résistances de la matrice et des discontinuités, mais plutôt le
minimum des deux ! C’est la notion de maillon faible.
Faire attention aussi aux différentes échelles des discontinuités, des aspérités, des
porosités... qui n’interviendront pas de la même façon selon la grosseur de l’ouvrage.
1.4.2 Milieu continu / milieu discontinu
Une notion très importante qui sera reprise de nombreuses fois dans le chapitre 3 est la
distinction entre milieu continu et discontinu. A chacun de ces milieux correspondra une
branche de la mécanique adaptée à l’étude. Hoek a très justement représenté la nuance
entre milieu continu et milieu discontinu sur sa célèbre figure (Fig. 9) où l’effet d’échelle
est mis en évidence avec deux ouvrages au rocher.
Lorsque le VER n’est pas facile à estimer, une aide supplémentaire peut s’avérer très utile
pour les parties de tunnel où le nombre de stabilité est faible (2σ0/RC < 1). Pour des états
de contrainte plus forts vis-à-vis de la résistance de la matrice rocheuse, la plastification
du terrain impose l’approche continue excepté peut-être lorsque l’orientation des
fractures et la taille des blocs isole des dièdres évidents. Le tableau 1.2 a donc été
élaboré pour classer les différents tronçons géotechniques du point de vue du
comportement du rocher autour de l’excavation . D est le diamètre moyen du tunnel et
les classes AFTES se réfèrent à la recommandation sur la caractérisation du massif
rocheux.
FIG. 8 – La célèbre figure de Hoek qui représente les différentes échelles de modélisation et
de représentation du massif rocheux : milieu continu ou discontinu ?
Classes AFTES Taille moyenne D<5m 5<D<20 D>20m
du bloc m
N1 CONTIN
ID1 >3 m U
N1-N2 DISCON
N2 ID1-ID2 TINU
1à3m TRANSIT
ION
N3-N4 ID3-ID4
20cm à 1m TRANSIT
ION
N3-N4-N5 TRANSIT
ION CONTIN
ID5 <20cm
N2 U
N1
TAB. 1.2 – Limites entre milieux continus et discontinus pour 2σ0/RC < 1 et les classes AFTES
1.4.3 Mode de rupture en fonction des discontinuités
Mieux qu’un long discours, un tableau synthétique présente les différents modes de rupture en En
travaux souterrains, les ruptures envisagées dans le cas d’un milieu continu sont identiques à celles
rencontrées en mécanique des sols, à la distinction près que le matériau est parfois fragile et que la
rupture intervient brutalement. Ces modes de ruine dépendent fortement de l’état de contrainte
initial, de son degré d’anisotropie, de sa dilatance, de son degré d’endommagement, de sa teneur
en eau...
Pour les milieux discontinus, la rupture ne sera pas la même selon la densité de fracturation et
l’orientation de la galerie par rapport à ces discontinuités. On distingue les grandes familles
suivantes :
– La galerie traverse une famille de discontinuités perpendiculairement à leur plan. On dit que l’on
est en travers-banc. C’est une situation idéale que l’on recherche en priorité lorsque la
configuration le permet ;
– La galerie traverse une famille de discontinuités en étant parallèle à leur plan. On dit qu’elle est
en direction. Si les strates formées par ces discontinuités ne sont pas assez résistantes, alors il y
aura
stabilité de pentes (Fig. 9).
FIG. 10 – Différents modes de rupture pour un
talus rocheux (d’après Rainer Poisel et
Alexander Preh)
Dans les projets il est possible de prévoir ces modes de rupture, et de dimensionner les
ouvrages en conséquence. C’est vrai pour l’étude des fondations au rocher et pour la
stabilité des talus, mais un peu moins pour les travaux souterrains qui nécessitent une
campagne de reconnaissances préalable beaucoup plus détaillée. Dans ce dernier cas, c’est
sur le chantier qu’il faut réagir face à un risque de rupture avéré.