Element Fini Poutre Grand Rotation

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Un modèle éléments finis pour le calcul non

linéaire des poutres à parois minces et à


sections ouvertes

Foudil Mohri *,***- Nouredine Damil**- Michel Potier-Ferry ***


*
IUT Nancy-Brabois, UHP, Nancy 1, France < mohri@iutnb.uhp-nancy.fr>
**
Laboratoire de Calcul Scientifique, Université Hassan II, Casablanca, Maroc
***
LPMM, UMR CNRS 7554, ISGMP, Université Paul Verlaine, Metz, France

RESUME . Un modèle théorique de calcul des poutres à parois minces et à sections ouvertes
est développé dans le cas des grandes torsions. Dans le modèle numérique, des éléments
poutres 3D à 14 degrés de liberté sont considérés. Au niveau théorique et numérique aucune
approximation n’est faite sur l’amplitude de l’angle torsion. Les équations d’équilibre sont
non linéaires et toutes couplées en présence de la torsion. Les méthodes itératives sont
utilisées dans la solution. Les applications données concernent le comportement non linéaire
en torsion et le comportement post-critique sous charges axiales (flambement) ou
transversales (déversement).

ABSTRACT : A theoretical model for thin-walled beams with open section is investigated in
large torsion. This model is extended to finite element method where beam elements with 14
degrees of freedom are considered. Equilibrium equations are non linear and highly coupled.
Iterative methods are used in solution procedure. Some applications are reported. They
concern torsion response and post buckling behaviour of columns under compressive loads
or beams in lataral-buckling behaviour.

MOTS-CLES : élément fini, gauchissement, instabilité, section ouverte, torsion non uniforme

KEYWORDS : finite element, warping , instability, open section, non uniform torsion
1. INTRODUCTION

Le comportement des poutres à sections minces et ouvertes est dominé par la


torsion et les instabilités. Le modèle de Vlasov développé au premier ordre est
couramment adopté dans les calculs théoriques et numériques (éléments finis) [1,2].
Cependant, ces modèles ne permettent pas la prise en compte des phénomènes
importants tel que le gauchissement non linéaire, l'effet des pré-déflections et le
comportement post-critique. Des modèles en torsion modérée ont été développés
récemment et ont donné des résultats meilleurs tant pour la stabilité que pour le
comportement non linéaire [3-6]. Un modèle élément fini pour le calcul non linéaire
des treillis spatiaux utilisant le modèle de Vlasov est développé dans [7].
L’ensemble de ces modèles a permis un développement important et une
compréhension meilleure et raffinée du comportement des poutres spatiales à
sections ouvertes. Cependant, en présence de la torsion, ces modèles sont valables
en torsion modérée. Le modèle théorique développé [5] pour les éléments poutres en
torsion est étendu aux éléments finis en grande torsion. Dans le développement,
aucune approximation n’est faite sur l'angle de torsion. Un élément poutre à sections
asymétriques ayant deux nœuds et 14 ddl est utilisé.

2. Modèle théorique:

2.1 Cinématique

On considère un élément à parois minces et à section ouverte dans un repère 3D


(fig.1a). Les axes y et z sont les axes principaux d’inertie. Pour une section, le centre
de torsion C est repéré par ses coordonnées (yc, zc). Un point M est défini sur le
contour par ses coordonnées y, z et ω où ω la coordonnée sectorielle, définit le
gauchissement de la section en ce point. Les déplacements uM, vM, et wM, du point
M peuvent être exprimés en fonction de ceux du centre de torsion C (notés u, v, w et
θx ) par les relations suivantes [5].

u M = u − yα z − zα y − ωθ x ' ; (1)

v M = v − ( z − z c ) sin θ x + ( y − y c )(cos θ x − 1) ; (2)

w M = w + ( y − y c ) sin θ x + ( z − z c )(cos θ x − 1) (3)

Les rotations couplées en grands torsion αy et αz autour des axes y et z sont données
par:
α y = w '+ w ' (cos θ x − 1) − v ' sin θ x et α z = v '+ v ' (cos θ x − 1) + w ' sin θ x (4,5)

Les relations (1-3) sont non linéaires et dépendent de l'approximation donnée aux
fonctions cos θ x et sin θx . On rappelle que les relations linéaires utilisées dans le
modèle de Vlasov peuvent être déduites facilement de (1-3) en adoptant un calcul au
1er ordre.
Le tenseur de Green incluant les grands déplacements est défini par :
1 ∂u i ∂u j ∂u k ∂u k
ε = ( + + ) (6)
2 ∂x j ∂xi ∂xi ∂x j
ij

En utilisant les relations (1-3), on arrive aux expressions suivantes des composantes
εxx, εxy et εxz du point M de la poutre :

1 2 '2 (7)
ε xx = ε − yk z − zk y − ωθ x " + R θx
2

∂ω 1 ∂ω (8-9)
ε = −
1
(z − zC + )θ x ' ε xz = ( y − yC − )θ x '
xy
2 ∂y 2 ∂z

Dans la composante axiale εxx , on peut remarquer la contribution de l’effet de


membrane ε, de la flexion autour des axes y et z où ky et kz notent les courbures non
linéaires. Le 4ème terme est lié au gauchissement. Le dernier terme est souvent omis
dans la littérature. Il est responsable du gauchissement non linéaire. Ces termes sont
non linéaires dans notre cas et sont définis par :

1 (10a)
ε = u '+ ( v ' 2 + w ' 2 ) − ψθ x '
2

k y = w " + w " (cos θ x − 1 ) − v " sin θ x


(10b)

k z = v " + v " (cos θ x − 1) + w " sin θ x (10c)

R 2 = ( y − yC ) 2 + (z − zC ) 2 (10d)

ψ = yCα y − zCα z
(10e)

2.2. Equations d’équilibre élastiques

Les équations d'équilibre sont dérivées dans les directions principales d’inertie
en utilisant les conditions de stationnarité δ (U −W ) = 0 , où U note l’énergie de
déformation et W est le travail des forces extérieures. Celles-ci sont limitées à des
charges réparties centrées qx, qy, qz et à un moment de torsion mx (fig.1b). Ci-après la
notation matricielle sera adoptée systématiquement. Pour écrire les équations
d’équilibre, on introduit dans une première étape les vecteurs suivants :
{F }t = qx { q y qz m x } (11a)

{q }t = u { v w θx } (11b)

{S }t = N { My M z M sv Bω MR } (11c)

 1 '2
{γ }t = ε − ky − k z θ x' θ x" θx  (11d)
 2 

{F} et {q} sont les vecteurs forces et déplacements.{γ} est le vecteur déformation.
{S} est le vecteurs efforts généralisés calculés dans l’état déformé (fig.1c). Ces
efforts sont définis par :

(12a)
N = ∫σ
A
xx dA

(12b,c)
M y = ∫σ
A
xx zd A M z = ∫σ
A
xx y dA

∂ω ∂ω (12d)
M sv = ∫ (σ
A
xz ( y − yC −
∂z
)−σ xy (z − zC +
∂y
)) d A

Bω = − ∫ σ ω dA (12e,f)
A
xx M R = ∫σ
A
xx R 2dA

N est l’effort normal, My et Mz sont les moments de flexion autour des axes
principaux y et z , Bω et Msv sont le bimoment, le moment de St-Venant. La
dernière composante MR est responsable du gauchissement non linéaire et joue un
rôle important dans la stabilité et le comportement non linéaire. Dans le cas d’une
loi de comportement élastique linéaire avec E et G les modules d’élasticité
longitudinale et transversale, on a:

1
N = ∫ Eε
A
xx dA = EA ε +
2
EAI 0 θ x ' 2 (13a)

'2
M y = ∫ Eε
A
xx zdA = − EI y ( k y − β z θ x ) (13b)

'2
Mz = ∫ Eε
A
xx ydA = − EI z ( k z − β y θ x ) (13c)
Bω = ∫ E ε xx ω dA = EI ω (θ x "− β ω θ x ' 2 ) (13d)
A

∂ω ∂ω
M sv = 2∫ (Gε xz ( y − yc − ) − Gε xy ( z − yc + ))dA = GJθ x ' (13e)
A
∂z ∂y
1
M R = EAI 0ε − 2 EI z β y k z − 2 EI y β z k y − 2EI ω β ωθ x "+ EI Rθ x ' 2 (13f)
2
A, Iy, Iz Iω et J notent les caractéristiques géométriques classiques de la section
droite, à savoir, l’aire, les moments d’inertie de flexion autour des axes y et z, le
moment d’inertie de gauchissement et le moment d’inertie de St-Venant. I0 est le
moment d’inertie polaire de la section droite. IR est le moment d’inertie de
gauchissement non- linéaire. βy, βz et βω sont les coefficients de Wagner. La
définition de ces caractéristiques géométriques ainsi qu’une méthode numérique de
calcul efficace sont développées dans (Mohri & al, 2001). En notation matricielle, le
vecteur contrainte {S} peut s’écrire :

 N   EA 0 0 0 0 EAI 0   ε 
M   0  
EI y 0 0 0 2 EI y β z   − k y 
 y 
 M z   0 0 EI z 0 0 2 I z β y   − k z 
 (14)
 =  θ ' 
 M sv   0 0 0 GJ 0 0   x" 
 Bω   0 0 0 0 EI ω − 2 EI ω β ω   θ x 
    1 ' 2 
 M R   EAI 0 2I y β z 2I z β y 0 − 2 EI ω β ω EI R   2 θ x 

Après développement, on aboutit aux équations d’équilibre avec une loi de


comportement de type élastique linéaire:

(15)
∫ {δγ } {S }dx ∫ {δ q } {F }dx ∀ {δ q }
t t
− λ = 0
L L

{S } = [D ]{γ } (16)

λ est le facteur de charge. [D] est la matrice de comportement donnée dans (14). Elle
est fonction des constantes élastiques et des caractéristiques géométriques de la
section ouverte.

Dans les équations d’équilibre (15) et la loi de comportement (16), un


développement supplémentaire est nécessaire afin d’expliciter le vecteur {γ} et sa
variation {δ γ}. Pour cet effet, on introduit les vecteurs supplémentaires suivants:

{ϕ }t = u'{ v' w ' θ x' v" w" θ x" θ x } (17)


{α }t = {cos sin ψ } (18)

avec :

cos = cos (θx) - 1 (19)


sin = sin (θx) (20)

La variable ψ a été définie dans (10e). En se référant aux relations (10a-c), on peut
séparer la contribution des termes linéaires et des termes non linéaires intervenant
dans ε, ky et kz. Les termes non linéaires proviennent des non linéarités de flexion,
fonction des composantes du vecteur gradient {ϕ} seulement et des termes de
couplages flexion-torsion faisant intervenir les vecteurs{ϕ} et {α}. Le vecteur {γ}
s’écrit alors :

1 2 ' 
 u '   (v ' + w' ) − ψθ x 
2

− w"  2

   − w" cos + v" sin 
 − v" 
{γ } =  '  +  − v" cos − w" sin  (21a)
 θx   0 
 θ x"   0 
   1 
 0   θ 'x
2

 2 
Soit :

{γ } = {γ l } + {γ nl } (21b)

où {γ l}et { γ nl} notent les parties linéaires et les parties non linéaires du vecteur
{γ}. Le vecteur { γ nl} se décompose à son tour en :

1   ψθ x' 
 2 (v ' + w'
2 2
)  
 0   w" cos − v" sin 
  v" cos + w" sin 
  − 
{γ nl } =  0
  0
 (21c)
 0   
 0   0 
 1 2   
 θ 'x   0 
 2 

Soit:

{γ nl } = {γ nc ( ϕ ) } − {γ ns ( ϕ , α ) } (21d)
{γ nc}et { γ ns} notent les parties non linéaires quadratiques et non linéaires
trigonométriques de { γ nl}. Chacun des vecteurs {γ l},{ γ nc} et { γ ns} est exprimé
ensuite en fonction du vecteur {ϕ}. On aboutit alors :

 
{γ } =  [H ] + 1
[A (ϕ ) ] − [C ( α ) ] {ϕ } (21e)
 2 

La matrice [H] est une matrice constante. Les autres matrices [A(ϕ)] et [C(α)] sont
non linéaires et dépendent des composantes des vecteurs {ϕ} et {α}. A partir de
(21e), on peut calculer {δγ}. Les expressions de {γ} et {δγ} sont utilisées dans les
équations d’équilibre (15) et la loi de comportement (16) pour obtenir :

  ∧ 
t
 ∫ {δϕ }t  [H ] + [A ( ϕ ) ] − [C ( α ) ] −  C ( α , ϕ )   {S }dx − λ ∫ {δ q }t {F }dx = 0 ∀ {δ q } (22-23)
L  
   L

  
 {S } = [ D ]  [ H ] + [A (ϕ ) ] − [C ( α ) ] {ϕ }
1
  2 

Le système (22-23) a été dérivé sans considération de l’amplitude de l’angle de


torsion. Les fonctions trigonométriques cos et sin sont considérées dans le modèle
sans aucune approximation. Des relations cinématiques couplées et fortement non
linéaires ont été obtenues. A notre connaissance, cette formulation n’a jamais été
considérée dans la littérature et constitue une contribution originale à la théorie des
poutres à parois minces. Dans ce qui suit, un modèle poutre par éléments finis est
présenté dans les mêmes conditions.

(1a) (1c)
(1b)
z z
M(x,y,z,ω) qz Mz
qy
ω/2 C y Msv
w mx G C G
v My
C G y qx Bω
x θx x
u

Figure 1 : poutre à section ouverte : cinématique (1a), charges (1b), efforts (c)
3. Modèle numérique

Une poutre à section ouverte de longueur L est divisée en plusieurs éléments


finis poutre de longueur l (fig.2). Un élément poutre à deux nœuds et 7 degrés de
{
liberté par nœud ( {r }i t = u v w θ x v ' w ' θ x' i i=1,2) est utilisé pour la }
discrétisation des déplacements u, v, w et θx. Au niveau élémentaire, deux références
sont utilisées. La première utilise la coordonnée naturelle x, a son origine au nœud 1
( 0 ≤ x ≤ l ). La deuxième utilise la coordonnée de référence ξ ayant pour origine le
centre de l’élément ( − 1 ≤ ξ ≤ 1 ). Des fonctions de forme linéaires utilisant la
coordonnée ξ sont choisies pour le déplacement axial u. Les fonctions cubiques
d'Hermite sont adoptées pour les autres composantes v, w et θx . Leurs expressions
sont données dans [8].

1 l 2 x=l ξ =-1 ξ = 0 ξ =1
1 x=0 2 2
1
L {r}1 {r}2 {r}1 {r}2

Figure 2 : élément poutre et définition de la coordonnée naturelle x et de référence ξ

Ci-après, les équations d’équilibre et la loi de comportement sont d’abord dérivées


au niveau élémentaire, la matrice tangente est ensuite obtenue par assemblage. Au
niveau élémentaire, en notant les déplacements nodaux {r }e t = {{r }1 {r }2 }, on arrive
aux relations suivantes liant {ϕ}, {q} et leur variation à {r }e et {δ r }e :

{q } = [N ]{r }e {ϕ } = [G ]{r }e (24a,b)

{δ q } = [N ]{δ r }e {δϕ } = [G ]{δ r }e (24c,d)

En appliquant ces relations aux équations d’équilibre et la loi de comportement


obtenues dans le système (22-23) et après assemblage sur les éléments, on arrive à:

 l 1 1
 ∑ e ∫ {δ r } [B (α , ϕ ] {S }d ξ − λ ∑ e ∫ {δ r } { f }d ξ = 0
t t t

 2 −1 −1 ∀ {δ r } (25-26)
 {S } = [ D ][ BS (α , ϕ )] {r }

∧α
[B(α , ϕ )] = [Bl ] + [Bnl (ϕ )] − [Bnlα (α )]−  B nl (α , ϕ )

où: (27a)
 

et [ BS (α , ϕ )] = [ B l ] +
1
2
[
[B nl (ϕ ) ] − B nlα (α ) ] (27b)
Ces matrices sont telles que :

[B l ] = [H ] [G ] [B nl (ϕ ) ] = [A ( ϕ ) ] [G ] (28a,b)

[B α
nl (α ) ] = [C (α ) ][G ] [Bˆ α
nl ]
∧
(α , ϕ ) =  C (ϕ

)  [G ] (28c,d)
 

Les équations d’équilibre sont toutes non linéaires et fortement couplées. Les
méthodes itératives sont adoptées. Pour la solution, on pose comme inconnues du
problème général le vecteur : {U ,λ} =
t
{{r } {S } {α } λ }. En partant d’un point

initial connu {{U0}, λ0}t, le vecteur solution en un point voisin {{U1}, λ1}t est obtenu par
une procédure de prédiction correction avec un paramètre de contrôle. La matrice
tangente du problème est obtenue. On arrive à la forme compacte suivante au niveau
élémentaire du résidu:

{R1}e = l ∫−11 [B(α, r) 0 ] [D] [B(α , r) 0 ] {r1}dξ + l ∫−11 [G]t [S (α , r) 0 ] [G] {r1}dξ − λ1{ f }
t
(29)
2 2

[B(α,r)0] est la matrice géométriques incluant les grands déplacements et le couplage


flexion et grande torsion. La matrice [S(α,r)0] inclut les contraintes initiales et tient
compte des grandes torsions. Elles sont calculées au point initial. La matrice
tangente est assemblée à partir des matrices élémentaires. Elle est calculée par
intégration numérique sur les points de Gauss et stockée en ligne da ciel. Elle est
donnée par :

[K t ] = ∑ l 1
[B(α , r ) 0 ] [D] [B(α , r ) 0 ] dξ + ∑ l ∫−11 [G]t [S (α , r ) 0 ] [G] dξ
t

2
∫−1
2
(30)
e e
4. Applications

Ci-après les résultats de notre modèle sont nommés B3Dw. Dans un premier
temps, on étudie le comportement non linéaire en torsion d'une console. La stabilité
des poutres sous charges axiales avec flambement est ensuite discuté. A la fin, la
stabilité non linéaire des poutres sous charges transversales avec le phénomène
déversement est présentée.

4.1 Comportement en torsion d'une poutre à section ouverte

La torsion dans les poutres à sections ouverte est non uniforme à cause de la
présence du gauchissement. En appliquant le modèle de Vlasov, on arrive à une
solution linéaire pour l'angle de torsion en fonction du moment. En torsion non
linéaire, le comportement de la poutre à parois minces est fortement influencé par le
gauchissement non linéaire du à la présence d'un terme cubique. L'équation
d'équilibre s'écrit:

3 où I t = I R − AI 0
2
EI ω θ x − GJ θ x "−
EI t θ x ' 2 θ x " = m x
(4)
(31)
2
Ascione &al [3] ont étudié le comportement en torsion d'une poutre en aluminium à
section en I bi-symétrique (figure 3a) Des dimensions impériales ont été utilisées
pour cette étude avec : b =2.0; h=2.5; tf = tw = 0.125 in (1in =25.4 mm).

La figure 3b montre la variation de l'angle de torsion à l'extrémité libre en fonction


du moment adimensionnel. Le modèle de Vlasov est représenté par la courbe
linéaire. En petite torsion, les courbes de réponse sont les mêmes. En grande torsion,
la courbe de réponse east non linéaire due à la présence du gauchissement non
linéaire [5]. En petite torsion, la courbe de Vlasov est tangente à notre courbe au
point A. Par contre, elle est sécante à la courbe d'Ascione en deux points A et B.

1 MxL3/EIω
Mx
E = 8.32 lb/in2 x B3Dw
B Linéaire
8

L=36 in
6
Réf [3]

tw 4
h
tf Mx
2
b A θx
0
- 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8

Fig.3a : torsion d'une poutre en I Fig.3b : courbe de réponse en torsion


de l'extrémité libre.
4.2 Comportement post-critique sous charge axiale

Le 2ème exemple concerne le flambage élastique d'une poutre en Croix sollicitée


en compression. Cette section a été étudiée par Battini &al [9]. Les caractéristiques
dimensionnelles et élastiques de la poutre sont données en fig. 4a. Les
caractéristiques géométriques utilisées dans les calculs sont:

A = 12.8 cm2; Iy = 136.62; Iz = 136.62; J = 0.683 cm4 ; Iω =3.641; IR =10493 cm6

La première charge critique est en torsion pure. Dans [9], la charge critique de
flambage parfaite en torsion pure est 272,57 kN (Solution par valeurs propres). Nous
trouvons par un calcul non linéaire avec imperfection en torsion mx =10-4, une charge
de bifurcation égale à 266 kN. Les courbes de réponse (P,θx) obtenues sont
identiques (fig.4).

E = 210; G= 80.7GPa
P t=4mm

L=1m
16 cm
Fig.4a: Dimensions de la poutre

700
P(kN)

600 P

1m
500

400

300

θx
200
- 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60

Fig.4b: comportement post-critique de la poutre en croix en compression


4-3 Comportement post-critique d'une poutre sous charges latérales

Le dernier exemple concerne le comportement post-critique de poutres sous


charges latérales provocant l'instabilité de la poutre en flexion torsion couramment
appelée déversement. Des solutions analytiques pour le calcul des charges critiques
de déversement existent. La plupart sont dérivées de la stabilité linéaire. Cependant,
ces solutions sont valables pour les sections en I à semelles courtes pour lesquelles
les déformations pré-critiques sont négligeables et les moments d'inertie de flexion
sont tels que (Iz << Iy). Nous avons aussi développé récemment des solutions
analytiques à partir de la stabilité non linéaire. Ces solutions tiennent en compte du
point d'application des charges par rapport au centre de torsion et de l'effet des
déformations pré-critiques représentées par le rapport Iz/Iy. Dans cas d’une poutre
simplement appuyée en flexion et en torsion, l'expression générale de la charge
critique de déversement (ou moment critique de déversement) est donnée par la
relation compacte suivante pour une section en I bi-symétrique (fig.5):

π 2 EI z  Iω GJL 2 
M b = C1 (C 2 e z ) ± (C 2 e z )2 + (1 + 2 ) (32)
L 2
 Iz π EI ω 

Les coefficients C1 et C2 dépendent du cas de charge appliqué à la poutre. Par


exemple, dans le cas d'une poutre sollicitée par une charge concentrée appliquée à
mi travée, la relation entre le moment critique Mb et la charge Qz ainsi que les
coefficients C1 et C2 sont:

Iz
M b = Qz
L ;
C1 =
1 . 36 ;
C2 =
0 . 55 ; où k1 = 1 − (33a,d)
4 k1 k1 Iy

Avec la stabilité linéaire, la même solution analytique est trouvée, mais les
coefficients C1 et C2 sont constants et indépendants du rapport Iz/Iy , respectivement
C1 =1.36 et C2 = 0.55. La différence entre la stabilité linéaire et non linéaire est
donc d’autant plus importante que le rapport Iz/Iy est grand.

z
qz

ez
x C
y
L
z
Fig.5: Poutre à section bi-symétrique sous charges latérales
Pour cette étude, on présente à la figure 6, les dimensions de la poutre étudiée. La
section est un profilé en acier standard appelé HEA200. Les caractéristiques
géométriques utilisées dans les calculs sont:
A= 51,7 cm2, Iy = 3556 ; Iz = 1333; J = 15 cm4; Iω = 108 103; It = 574 103 cm6
La poutre est sollicitée par une charge concentrée appliquée à mi-travée. La figure
7a présente la réponse en torsion d’une poutre en acier HEA 200 sollicitée par une
charge concentrée au milieu. La flèche transversale v est donnée dans la figure 7b et
comparée aux résultats du modèle coque d’Abaqus. On remarque un bon entre les
deux modèles. Ces déplacements (θx et v) sont présents seulement dans le domaine
post-critique. L’état déformé de la poutre dans le domaine post-critique est
représenté dans la figure 8, à partir du modèle coque.
Pour la section étudiée, la rapport Iz/Iy est de l’ordre de 0.38. La bifurcation est
observée pour une valeur de la charge égale à 136 kN. Cette valeur correspond
exactement à la charge critique prévue par la stabilité non linéaire. Les calculs par la
stabilité linéaire ou valeurs propres donnent une charge critique proche de 107 kN,
valeur nettement inférieure par rapport à la valeur observée numériquement. Cet
exemple montre les limites des solutions développées à partir de la stabilité linéaire
pour les sections à rapport Iz/Iy élevé (supérieur à 0.15).

Qz
Qz 10

190 6,5 y
L=6m
E = 210; G= 80.7GPa 200
Figure 6: dimensions de la poutre HEA200 (dimensions en mm)

200 500
Q(kN) Q(kN)

400
Q
150 Q B3Dw

300 v
Q 6m
100
Q

200
6m θx
50
Coque
100

θ(rad) v(m)
0 -
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 - 0,02 0,04 0,06 0,08 0,10

fig.7a : réponse en torsion fig.7b: déplacement transversal v

Figure 7: comportement post-critique d’une poutre en I en présence du déversement


Fig.8 : Etat initial et déformé de la poutre après déversement (modèle coque)

Conclusions

Un modèle théorique et numérique pour le calcul des poutres à parois minces et à


sections ouvertes en grandes torsion a été présenté. Les équations d’équilibre ont été
établies sans aucune approximation sur l’angle de torsion. Le coulage flexion-
torsion est pris en compte. Le modèle numérique utilise des poutres 3D à 7 ddl par
nœud. La matrice de rigidité tangente a été calculée avec l’hypothèse des grandes
torsions. Les exemples présentés ont permis de valider le modèle et apportent une
compréhension plus raffinée de ces structures à priori simples mais à comportement
fort complexe.

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