Element Fini Poutre Grand Rotation
Element Fini Poutre Grand Rotation
Element Fini Poutre Grand Rotation
RESUME . Un modèle théorique de calcul des poutres à parois minces et à sections ouvertes
est développé dans le cas des grandes torsions. Dans le modèle numérique, des éléments
poutres 3D à 14 degrés de liberté sont considérés. Au niveau théorique et numérique aucune
approximation n’est faite sur l’amplitude de l’angle torsion. Les équations d’équilibre sont
non linéaires et toutes couplées en présence de la torsion. Les méthodes itératives sont
utilisées dans la solution. Les applications données concernent le comportement non linéaire
en torsion et le comportement post-critique sous charges axiales (flambement) ou
transversales (déversement).
ABSTRACT : A theoretical model for thin-walled beams with open section is investigated in
large torsion. This model is extended to finite element method where beam elements with 14
degrees of freedom are considered. Equilibrium equations are non linear and highly coupled.
Iterative methods are used in solution procedure. Some applications are reported. They
concern torsion response and post buckling behaviour of columns under compressive loads
or beams in lataral-buckling behaviour.
MOTS-CLES : élément fini, gauchissement, instabilité, section ouverte, torsion non uniforme
KEYWORDS : finite element, warping , instability, open section, non uniform torsion
1. INTRODUCTION
2. Modèle théorique:
2.1 Cinématique
u M = u − yα z − zα y − ωθ x ' ; (1)
Les rotations couplées en grands torsion αy et αz autour des axes y et z sont données
par:
α y = w '+ w ' (cos θ x − 1) − v ' sin θ x et α z = v '+ v ' (cos θ x − 1) + w ' sin θ x (4,5)
Les relations (1-3) sont non linéaires et dépendent de l'approximation donnée aux
fonctions cos θ x et sin θx . On rappelle que les relations linéaires utilisées dans le
modèle de Vlasov peuvent être déduites facilement de (1-3) en adoptant un calcul au
1er ordre.
Le tenseur de Green incluant les grands déplacements est défini par :
1 ∂u i ∂u j ∂u k ∂u k
ε = ( + + ) (6)
2 ∂x j ∂xi ∂xi ∂x j
ij
En utilisant les relations (1-3), on arrive aux expressions suivantes des composantes
εxx, εxy et εxz du point M de la poutre :
1 2 '2 (7)
ε xx = ε − yk z − zk y − ωθ x " + R θx
2
∂ω 1 ∂ω (8-9)
ε = −
1
(z − zC + )θ x ' ε xz = ( y − yC − )θ x '
xy
2 ∂y 2 ∂z
1 (10a)
ε = u '+ ( v ' 2 + w ' 2 ) − ψθ x '
2
R 2 = ( y − yC ) 2 + (z − zC ) 2 (10d)
ψ = yCα y − zCα z
(10e)
Les équations d'équilibre sont dérivées dans les directions principales d’inertie
en utilisant les conditions de stationnarité δ (U −W ) = 0 , où U note l’énergie de
déformation et W est le travail des forces extérieures. Celles-ci sont limitées à des
charges réparties centrées qx, qy, qz et à un moment de torsion mx (fig.1b). Ci-après la
notation matricielle sera adoptée systématiquement. Pour écrire les équations
d’équilibre, on introduit dans une première étape les vecteurs suivants :
{F }t = qx { q y qz m x } (11a)
{q }t = u { v w θx } (11b)
{S }t = N { My M z M sv Bω MR } (11c)
1 '2
{γ }t = ε − ky − k z θ x' θ x" θx (11d)
2
{F} et {q} sont les vecteurs forces et déplacements.{γ} est le vecteur déformation.
{S} est le vecteurs efforts généralisés calculés dans l’état déformé (fig.1c). Ces
efforts sont définis par :
(12a)
N = ∫σ
A
xx dA
(12b,c)
M y = ∫σ
A
xx zd A M z = ∫σ
A
xx y dA
∂ω ∂ω (12d)
M sv = ∫ (σ
A
xz ( y − yC −
∂z
)−σ xy (z − zC +
∂y
)) d A
Bω = − ∫ σ ω dA (12e,f)
A
xx M R = ∫σ
A
xx R 2dA
N est l’effort normal, My et Mz sont les moments de flexion autour des axes
principaux y et z , Bω et Msv sont le bimoment, le moment de St-Venant. La
dernière composante MR est responsable du gauchissement non linéaire et joue un
rôle important dans la stabilité et le comportement non linéaire. Dans le cas d’une
loi de comportement élastique linéaire avec E et G les modules d’élasticité
longitudinale et transversale, on a:
1
N = ∫ Eε
A
xx dA = EA ε +
2
EAI 0 θ x ' 2 (13a)
'2
M y = ∫ Eε
A
xx zdA = − EI y ( k y − β z θ x ) (13b)
'2
Mz = ∫ Eε
A
xx ydA = − EI z ( k z − β y θ x ) (13c)
Bω = ∫ E ε xx ω dA = EI ω (θ x "− β ω θ x ' 2 ) (13d)
A
∂ω ∂ω
M sv = 2∫ (Gε xz ( y − yc − ) − Gε xy ( z − yc + ))dA = GJθ x ' (13e)
A
∂z ∂y
1
M R = EAI 0ε − 2 EI z β y k z − 2 EI y β z k y − 2EI ω β ωθ x "+ EI Rθ x ' 2 (13f)
2
A, Iy, Iz Iω et J notent les caractéristiques géométriques classiques de la section
droite, à savoir, l’aire, les moments d’inertie de flexion autour des axes y et z, le
moment d’inertie de gauchissement et le moment d’inertie de St-Venant. I0 est le
moment d’inertie polaire de la section droite. IR est le moment d’inertie de
gauchissement non- linéaire. βy, βz et βω sont les coefficients de Wagner. La
définition de ces caractéristiques géométriques ainsi qu’une méthode numérique de
calcul efficace sont développées dans (Mohri & al, 2001). En notation matricielle, le
vecteur contrainte {S} peut s’écrire :
N EA 0 0 0 0 EAI 0 ε
M 0
EI y 0 0 0 2 EI y β z − k y
y
M z 0 0 EI z 0 0 2 I z β y − k z
(14)
= θ '
M sv 0 0 0 GJ 0 0 x"
Bω 0 0 0 0 EI ω − 2 EI ω β ω θ x
1 ' 2
M R EAI 0 2I y β z 2I z β y 0 − 2 EI ω β ω EI R 2 θ x
(15)
∫ {δγ } {S }dx ∫ {δ q } {F }dx ∀ {δ q }
t t
− λ = 0
L L
{S } = [D ]{γ } (16)
λ est le facteur de charge. [D] est la matrice de comportement donnée dans (14). Elle
est fonction des constantes élastiques et des caractéristiques géométriques de la
section ouverte.
avec :
La variable ψ a été définie dans (10e). En se référant aux relations (10a-c), on peut
séparer la contribution des termes linéaires et des termes non linéaires intervenant
dans ε, ky et kz. Les termes non linéaires proviennent des non linéarités de flexion,
fonction des composantes du vecteur gradient {ϕ} seulement et des termes de
couplages flexion-torsion faisant intervenir les vecteurs{ϕ} et {α}. Le vecteur {γ}
s’écrit alors :
1 2 '
u ' (v ' + w' ) − ψθ x
2
− w" 2
− w" cos + v" sin
− v"
{γ } = ' + − v" cos − w" sin (21a)
θx 0
θ x" 0
1
0 θ 'x
2
2
Soit :
{γ } = {γ l } + {γ nl } (21b)
où {γ l}et { γ nl} notent les parties linéaires et les parties non linéaires du vecteur
{γ}. Le vecteur { γ nl} se décompose à son tour en :
1 ψθ x'
2 (v ' + w'
2 2
)
0 w" cos − v" sin
v" cos + w" sin
−
{γ nl } = 0
0
(21c)
0
0 0
1 2
θ 'x 0
2
Soit:
{γ nl } = {γ nc ( ϕ ) } − {γ ns ( ϕ , α ) } (21d)
{γ nc}et { γ ns} notent les parties non linéaires quadratiques et non linéaires
trigonométriques de { γ nl}. Chacun des vecteurs {γ l},{ γ nc} et { γ ns} est exprimé
ensuite en fonction du vecteur {ϕ}. On aboutit alors :
{γ } = [H ] + 1
[A (ϕ ) ] − [C ( α ) ] {ϕ } (21e)
2
La matrice [H] est une matrice constante. Les autres matrices [A(ϕ)] et [C(α)] sont
non linéaires et dépendent des composantes des vecteurs {ϕ} et {α}. A partir de
(21e), on peut calculer {δγ}. Les expressions de {γ} et {δγ} sont utilisées dans les
équations d’équilibre (15) et la loi de comportement (16) pour obtenir :
∧
t
∫ {δϕ }t [H ] + [A ( ϕ ) ] − [C ( α ) ] − C ( α , ϕ ) {S }dx − λ ∫ {δ q }t {F }dx = 0 ∀ {δ q } (22-23)
L
L
{S } = [ D ] [ H ] + [A (ϕ ) ] − [C ( α ) ] {ϕ }
1
2
(1a) (1c)
(1b)
z z
M(x,y,z,ω) qz Mz
qy
ω/2 C y Msv
w mx G C G
v My
C G y qx Bω
x θx x
u
Figure 1 : poutre à section ouverte : cinématique (1a), charges (1b), efforts (c)
3. Modèle numérique
1 l 2 x=l ξ =-1 ξ = 0 ξ =1
1 x=0 2 2
1
L {r}1 {r}2 {r}1 {r}2
l 1 1
∑ e ∫ {δ r } [B (α , ϕ ] {S }d ξ − λ ∑ e ∫ {δ r } { f }d ξ = 0
t t t
2 −1 −1 ∀ {δ r } (25-26)
{S } = [ D ][ BS (α , ϕ )] {r }
∧α
[B(α , ϕ )] = [Bl ] + [Bnl (ϕ )] − [Bnlα (α )]− B nl (α , ϕ )
où: (27a)
et [ BS (α , ϕ )] = [ B l ] +
1
2
[
[B nl (ϕ ) ] − B nlα (α ) ] (27b)
Ces matrices sont telles que :
[B l ] = [H ] [G ] [B nl (ϕ ) ] = [A ( ϕ ) ] [G ] (28a,b)
[B α
nl (α ) ] = [C (α ) ][G ] [Bˆ α
nl ]
∧
(α , ϕ ) = C (ϕ
) [G ] (28c,d)
Les équations d’équilibre sont toutes non linéaires et fortement couplées. Les
méthodes itératives sont adoptées. Pour la solution, on pose comme inconnues du
problème général le vecteur : {U ,λ} =
t
{{r } {S } {α } λ }. En partant d’un point
initial connu {{U0}, λ0}t, le vecteur solution en un point voisin {{U1}, λ1}t est obtenu par
une procédure de prédiction correction avec un paramètre de contrôle. La matrice
tangente du problème est obtenue. On arrive à la forme compacte suivante au niveau
élémentaire du résidu:
{R1}e = l ∫−11 [B(α, r) 0 ] [D] [B(α , r) 0 ] {r1}dξ + l ∫−11 [G]t [S (α , r) 0 ] [G] {r1}dξ − λ1{ f }
t
(29)
2 2
[K t ] = ∑ l 1
[B(α , r ) 0 ] [D] [B(α , r ) 0 ] dξ + ∑ l ∫−11 [G]t [S (α , r ) 0 ] [G] dξ
t
2
∫−1
2
(30)
e e
4. Applications
Ci-après les résultats de notre modèle sont nommés B3Dw. Dans un premier
temps, on étudie le comportement non linéaire en torsion d'une console. La stabilité
des poutres sous charges axiales avec flambement est ensuite discuté. A la fin, la
stabilité non linéaire des poutres sous charges transversales avec le phénomène
déversement est présentée.
La torsion dans les poutres à sections ouverte est non uniforme à cause de la
présence du gauchissement. En appliquant le modèle de Vlasov, on arrive à une
solution linéaire pour l'angle de torsion en fonction du moment. En torsion non
linéaire, le comportement de la poutre à parois minces est fortement influencé par le
gauchissement non linéaire du à la présence d'un terme cubique. L'équation
d'équilibre s'écrit:
3 où I t = I R − AI 0
2
EI ω θ x − GJ θ x "−
EI t θ x ' 2 θ x " = m x
(4)
(31)
2
Ascione &al [3] ont étudié le comportement en torsion d'une poutre en aluminium à
section en I bi-symétrique (figure 3a) Des dimensions impériales ont été utilisées
pour cette étude avec : b =2.0; h=2.5; tf = tw = 0.125 in (1in =25.4 mm).
1 MxL3/EIω
Mx
E = 8.32 lb/in2 x B3Dw
B Linéaire
8
L=36 in
6
Réf [3]
tw 4
h
tf Mx
2
b A θx
0
- 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8
La première charge critique est en torsion pure. Dans [9], la charge critique de
flambage parfaite en torsion pure est 272,57 kN (Solution par valeurs propres). Nous
trouvons par un calcul non linéaire avec imperfection en torsion mx =10-4, une charge
de bifurcation égale à 266 kN. Les courbes de réponse (P,θx) obtenues sont
identiques (fig.4).
E = 210; G= 80.7GPa
P t=4mm
L=1m
16 cm
Fig.4a: Dimensions de la poutre
700
P(kN)
600 P
1m
500
400
300
θx
200
- 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60
π 2 EI z Iω GJL 2
M b = C1 (C 2 e z ) ± (C 2 e z )2 + (1 + 2 ) (32)
L 2
Iz π EI ω
Iz
M b = Qz
L ;
C1 =
1 . 36 ;
C2 =
0 . 55 ; où k1 = 1 − (33a,d)
4 k1 k1 Iy
Avec la stabilité linéaire, la même solution analytique est trouvée, mais les
coefficients C1 et C2 sont constants et indépendants du rapport Iz/Iy , respectivement
C1 =1.36 et C2 = 0.55. La différence entre la stabilité linéaire et non linéaire est
donc d’autant plus importante que le rapport Iz/Iy est grand.
z
qz
ez
x C
y
L
z
Fig.5: Poutre à section bi-symétrique sous charges latérales
Pour cette étude, on présente à la figure 6, les dimensions de la poutre étudiée. La
section est un profilé en acier standard appelé HEA200. Les caractéristiques
géométriques utilisées dans les calculs sont:
A= 51,7 cm2, Iy = 3556 ; Iz = 1333; J = 15 cm4; Iω = 108 103; It = 574 103 cm6
La poutre est sollicitée par une charge concentrée appliquée à mi-travée. La figure
7a présente la réponse en torsion d’une poutre en acier HEA 200 sollicitée par une
charge concentrée au milieu. La flèche transversale v est donnée dans la figure 7b et
comparée aux résultats du modèle coque d’Abaqus. On remarque un bon entre les
deux modèles. Ces déplacements (θx et v) sont présents seulement dans le domaine
post-critique. L’état déformé de la poutre dans le domaine post-critique est
représenté dans la figure 8, à partir du modèle coque.
Pour la section étudiée, la rapport Iz/Iy est de l’ordre de 0.38. La bifurcation est
observée pour une valeur de la charge égale à 136 kN. Cette valeur correspond
exactement à la charge critique prévue par la stabilité non linéaire. Les calculs par la
stabilité linéaire ou valeurs propres donnent une charge critique proche de 107 kN,
valeur nettement inférieure par rapport à la valeur observée numériquement. Cet
exemple montre les limites des solutions développées à partir de la stabilité linéaire
pour les sections à rapport Iz/Iy élevé (supérieur à 0.15).
Qz
Qz 10
190 6,5 y
L=6m
E = 210; G= 80.7GPa 200
Figure 6: dimensions de la poutre HEA200 (dimensions en mm)
200 500
Q(kN) Q(kN)
400
Q
150 Q B3Dw
300 v
Q 6m
100
Q
200
6m θx
50
Coque
100
θ(rad) v(m)
0 -
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 - 0,02 0,04 0,06 0,08 0,10
Conclusions
Bibliographie