TUBERCULOSE
TUBERCULOSE
TUBERCULOSE
AIT-OUDHIA
TUBERCULOSE
I. Définition
La tuberculose est une maladie infectieuse, contagieuse, de répartition mondiale,
commune à de nombreuses espèces animales et à l'Homme, due à diverses espèces
bactériennes, appartenant au genre Mycobacterium.
Se caractérise cliniquement par une évolution chronique, pouvant revêtir diverses
formes : pulmonaire, lymphatique, intestinale, osseuses, mammaire…. Anatomiquement elle
se caractérise par des lésions inflammatoires appelées : Tubercules
II. Importance
Son importance et liée
- A la gravité et la fréquence des cas humains contractés à partir de l'animal et de ses
productions, une zoonose majeure
- A ses conséquences économiques: pertes en viande (par saisies aux abattoirs), perte
en lait, entrave aux échanges commerciaux (exportation) d’animaux et produits dérivés.
A. Mycobactéries Pathogènes :
Bacille Tuberculeux :
- M. Tuberculosis : retouvé chez l’homme, singes, chiens, et psittacidés
- M. Bovis : bovins, chats et chiens.
- M. Avium : Volaille (sauf psyttacidés), porc (forme digestive)
- M. Africanum : homme (retrouvée uniquement en Afrique).
Bacille de la Lèpre : M. Leprae
Bacille de JOHN ou Bacille de l’entérite paratuberculeuse : M.
paratuberculosis
C. Mycobactéries Saprophytes:
Elles sont très nombreux dans la nature, ne provoquent aucune pathologie, et donnent
lieu à des erreurs de laboratoire, car entraînent des faux positifs, telles que : M. Vaccum, M.
Terrae, M. Gastri…
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V. Pouvoir Pathogène
Il s’exprime par le développement d’une maladie chronique définie par une atteinte
constante des tissus du système réticulo-histiocytaire et l’évolution quasi spécifique vers : le
follicule tuberculeux. Il est du à sa faculté de multiplication (virulence), et à son aptitude à
libérer divers facteurs toxiques (Toxicité).
Il varie dans les conditions naturelles selon le type de bacille, la nature de l’hôte et la
nature des souches (très, peu ou pas pathogènes).
Le rôle pathogène résulte de la combinaison de réceptivité et sensibilité des hôtes
(Tableau : pouvoir pathogène des différents bacilles tuberculeux pour les différentes espèces
animales et humaine ; p = pouvoir élevé, o = pouvoir exceptionnel).
VIII. Pathogénie
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NB : les bacilles tuberculeux détruits durant cette étape vont entraîner une
libération locale d’antigène (hypersensibilité spécifique), qui est le premier
signe de l’infection tuberculeuse.
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IX. Symptomatologie
IX. 1. Symptômes
IX. 1. 1. Bovins
La période d’incubation est variable, souvent lente et supérieur à 15 jours.
Infection caractérisée par la cœxistence de des symptômes généraux et locaux,
Symptômes généraux :
- Fièvre modérée (39.5°C), intermittente
- Amaigrissement, poils ternes, peau collée aux côtes
Symptômes locaux
- Respiratoires : Tuberculose pulmonaire : toux, jetage, dyspnée…
- Mamelle : mammites discrètes (diminution de la lactation), avec un ou
plusieurs nodules à la palpation, hypertrophie des ganglions retro-mammaires.
- Organes génitaux : tuméfaction des testicules (Bosselés et dures), métrites
chroniques, stérilité.
- Atteinte d’autres organes: tube digestif, méninges, articulations, œil, reins, os...
IX. 1. 3. Volailles
Les symptômes ne s’expriment qu’à un stade avancé :
Amaigrissement et crête pâle
Ralentissement ou arrêt de la ponte.
Diarrhées persistantes
Boiteries
IX. 1. 5. Equins
Exceptionnelle
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IX. 1. 6. Porc
Difficile à caractériser sur animal vivant : baisse d’appétit, et de la vivacité. Hypertrophie des
ganglions de la tête et du cou, car l’infection se fait par voie alimentaire.
IX. 2. Lésions
Les lésions macroscopiques sont :
1 - soit localisées et bien délimitées : les tubercules ;
2 - soit étendues et mal délimitées : infiltrations et épanchements tuberculeux.
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La lésion microscopique la plus représentative, considérée comme « spécifique » est
le follicule tuberculeux, constitué :
0 - d’un centre nécrotique homogène (caséum) ;
1 - d’une première couronne de cellules (histiocytes, macrophages) ;
2 - d’une seconde couronne purement lymphocytaire.
4 L’évolution de cette lésion peut se réaliser dans le sens d’une calcification du caséum,
avec fibrose périphérique.
XI. Epidémiologie
XI. 1. Source de contagion
A. Malades
Sont les animaux infectés et leurs produits et le milieu extérieur. Les individus
tuberculeux constituent une source importante de contagion. L’excrétion de bacille
tuberculeux est :
1 - Précoce : pendant la période d’infection cliniquement muette.
1 - Durable : durant toute l’évolution de la maladie.
1 - Importante : surtout dans les formes ouvertes.
1 - Irrégulière : l’excrétion varie en intensité dans le temps.
B. Matières virulentes
1 a) Tissus divers
1 - Organes et ganglions, siège du foyer tuberculeux.
2 - Sang : la bacillémie est rare et transitoire. Elle survient lors d’épisodes
aigus et surtout à la phase terminale de la maladie.
3 - Muscles, viandes : virulence conditionnée :
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3 b) Excrétion
Rôle variable selon la localisation du processus tuberculeux.
1 - Jetage, salive, expectorations : provoquent la dispersion dans l’atmosphère de
gouttelettes contenant quelques bacilles tuberculeux et responsables d’une
transmission aérienne (rôle important dans la tuberculose bovine).
2 - Excréments : parfois très riches en bacilles tuberculeux (matière virulente essentielle
dans la tuberculose aviaire).
3 - Lait : virulence du lait lors d’infection mammaire, même en l’absence de lésion
macroscopique (ex : 5 à 7 % des vaches à tuberculination positive excrètent du bacille
dans le lait en l’absence de lésion mammaire apparente).
4 - Urines : virulentes lors de tuberculose rénale ou de tuberculose généralisée.
5 - Lésions cutanées : parfois riches en bacilles.
6 - Sperme : virulent lors de lésions du testicule ou de l’épididyme.
7 - Sécrétions utérines : importance lors de métrite tuberculeuse (bovins).
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X. Diagnostic
La tuberculose est une maladie chronique pouvant affecter des organes variés.
A l’autopsie : recherche des tubercules au niveau des organes et des ganglions
satellites.
En raison de la fréquence de l’infection inapparente et de l’absence de spécificité des
symptômes observés, il est nécessaire d’associer l’examen clinique à des épreuves de
diagnostic expérimental telle que : Dépistage allergique de la tuberculose :
« Test de Tuberculination »
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B. Test de Tuberculination
1. Les tuberculines
Une tuberculine est une substance extraite d’une culture de bacille tuberculeux,
capable de révéler l’état d’hypersensibilité retardée d’un organisme infecté et ce, à des doses
ne provoquant aucune réaction chez des sujets sains et incapables de les sensibiliser (il s’agit
d’un allergo-haptène). Les tuberculines en usage chez les bovins sont la tuberculine bovine,
préparée à partir de M. bovis et la tuberculine aviaire (à partir de M. avium). La tuberculine
humaine (à partir de M. tuberculosis) n’est pas utilisée chez les bovins. Leur appellation «
P.P.D. » évoque leur mode de préparation (Purified Protein Derivated ou dérivé protéique
purifié).
Propriétés immunologiques :
- Pouvoir antigène : faible ;
- Pouvoir immunigène : nul ;
- Pouvoir allergène : nul (la tuberculine ne peut provoquer l’état d’H.S.R. ; elle a
seulement la propriété de le révéler).
2. Tuberculination
Intra-dermo-tuberculination simple ou unique (I.D.S.)
a. Principe :
Consiste à injecter dans l’épaisseur du derme de l’encolure une certaine quantité de
tuberculine et à apprécier, au bout de 72 heures, la réaction obtenue au point d’inoculation.
L’I.D.S. est réalisée avec la tuberculine bovine Normale (20.000 UCT/ml).
b. Réalisation
Lieu d’injection : situé au tiers moyen d’une des faces de l’encolure et
approximativement à égale distance des bords supérieur et inférieur de celle-ci.
Repérage préalable du lieu d’injection : Vérification préalable de l’absence de
grosseur, de lésion quelle qu’elle soit pouvant fausser le diagnostic (tonte aux ciseaux,
à la tondeuse de préférence au rasage, plus irritant.
Mensuration du pli cutané (cutimètre à ressort) : dans le cas où l’on désire réaliser
une appréciation quantitative de la réaction
Quantité de tuberculine à injecter : 0,1 ml.
Injection strictement intradermique : vérifier aussitôt la formation d’une vésicule de la
grosseur d’un pois.
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Lecture : Dans les heures qui suivent la 72 ème heure (soit pratiquement le 3ème jour qui
suit celui de l’injection). S’il est impossible de lire à ce moment, il vaut mieux retarder
l’instant de la lecture plutôt que de l’avancer, en raison des caractéristiques de la
réaction.
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1 Caractéristiques de la réaction tuberculinique.
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a. Principe :
Il consiste à comparer la réaction présentée par l’animal à une injection de tuberculine
bovine, à celle présentée à une injection de tuberculine aviaire pratiquée simultanément.
b. Réalisation
Préparation : Tuberculine bovine P.P.D. normale 20.000 UCT/ml et Tuberculine
aviaire P.P.D. titrant 25.000 U.I./ml. La tuberculine forte est totalement proscrite pour
l’I.D.C.
Matériel : Ciseaux, cutimètre ; disposer en outre de deux seringues destinées l’une à la
tuberculose bovine, l’autre à la tuberculine aviaire.
Lieux d’injection : face latérale de l’encolure, repérage préalable (tonte avec ciseaux)
des lieux d’injection : sur la même face de l’encolure, en deux points distants de 10 à 15
cm, milieu de l’encolure pour l’injection de tuberculine, en avant du premier pour
l’injection de tuberculine aviaire.
Mensuration de chacun des plis de peaux, notés A0 (aviaire) et B0 (bovine). Injection de
0,1 ml de tuberculine bovine et de même quantité de tuberculine aviaire à chacun des
points prévus.
2 Résultats de l’I.D.C.
d. Interpretation
On s’aide pour cela d’une représentation graphique dont les axes portent
conventionnellement, pour les abscisses les épaississements à la tuberculine bovine (DB) et
pour les ordonnées les épaississements à la tuberculine aviaire (DA). Les seuils sont ceux
définis par la C.E.E. (2 droites, y = x-1 et y = x-4) : secteur supérieur = résultat négatif ;
inférieur = positif ; intermédiaire = douteux
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Si plusieurs points sont dispersés en nuage dans la zone de positivité, le résultat est
positif (1). Si les points sont répartis uniquement dans le secteur négatif, le résultat est négatif
(2). Si les points occupent les secteurs négatif et douteux, le résultat est douteux.
En cas de doute, une nouvelle I.D.C. peut être pratiquée au moins 6 semaines plus tard
: les réactions spécifiques ont tendance à demeurer relativement stables (à l’échelle du
cheptel), tandis que les réactions non spécifiques ont tendance à évoluer.
XI. Prophylaxie
Le traitement antibiotique est réservé à l’Homme, de même que la prophylaxie
médicale (vaccination par le BCG). La prophylaxie animale est exclusivement sanitaire.
La prophylaxie doit tenir compte de toutes les espèces vivant dans l’exploitation (y
compris l’homme).
A. Mesures Défensives
Interdire le contact avec des animaux tuberculeux, ou même des hommes tuberculeux,
Eviter l’introduction anarchique des nouveaux animaux dans un élevage.
Contrôler les taureaux d’insémination artificielle et la montée publique.
Ebullition du lait et inspection aux abattoirs.
B. Mesures Offensives :
Dépistage des troupeaux infectés (Tuberculination et inspection aux abattoirs).
Elimination des animaux réagissant (Infectés).
Abattage des animaux de compagnie infectés (Chat, Chien…)
Désinfection des locaux et du matériel.
Examiner les éleveurs (Radiographies : rein, poumon), et les traiter éventuellement.
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