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PEDOLOGIE-PEDOGENESE

SUPPORT DE COURS
Version 2019

Dr. LOMPO Désiré Jean-Pascal


Maître-Assistant en Agronomie-Pédologie/ Gestion des Ressources Naturelles
Université de Dédougou
E-mail: lompodesire@yahoo.fr
OBJECTIFS DU COURS
A la fin de ce cours les étudiants doivent disposer de
connaissances sur:
• Les généralités et principes fondamentaux de la pédogenèse
• Le sol selon différentes perceptions

• Les constituants du sol, leur agencement,


• les propriétés physiques et chimiques, biologiques des sols
• Notions de base sur la classification des sols

• Les classes des sols du Burkina Faso


• Informations diverses 2
Plan du cours
• Chapitre 1. Généralités sur le sol
• Définitions: Pédologie, sol
• Le sol selon différentes perceptions
• Notions introductives à la pédogénèse
• Constituants du sol
• Importance des sols
• Chapitre 2. Caractéristiques de sols
• Caractéristiques physiques des sols
• Caractéristiques chimiques des sols
• Caractéristiques biologiques des sols
• Chapitre 3. Classification et types de sols du Burkina Faso
• Notions de base sur la classification
• Les grandes familles de sols
• les sols du Burkina Faso 3
Chapitre 1. Généralités sur le sol

1. Définitions: Pédologie, sol


2. Le sol selon différentes perceptions
3. Notions introductives à la pédogénèse
4. Constituants du sol
5. Importance des sols

4
1- Définitions
1.1. Définition de la pédologie

• Le mot «Pédologie » vient du grec: Pedon = sol et Logos =


science,

• C’est la science donc qui étudie les sols, leur formation,


leur constitution et leur évolution.

• La pédologie examine les constituants du sol, leur


proportions et leur agencement, leurs propriétés
physiques et leurs propriétés chimiques

• La pédologie classifie les sols, les cartographie et


détermine leurs utilisations. 5
1.2. Le sol
Traditionnellement, le sol est la mince couche de
terre dans laquelle les plantes fixent leurs racines
et puisent une partie de leur nourriture

Le sol n'est pas un milieu stable


Il naît, il évolue, il atteint un état d'équilibre ou
bien il se dégrade.
C'est donc un milieu dynamique

Il est aussi très complexe et très hétérogène.


6
1.3. Le sol selon différentes perceptions
La définition du sol dépend de chaque discipline.

•Ingénieur civil : le sol est la terre non consolidée


par rapport au roc solide. C’est un matériel qui est
enlevé lors de la construction des routes ou des
édifices.

•Physicien des sols : le sol est un milieu poreux qui


peut être analysé mathématiquement

7
•Aménagiste : les sols sont une collection de corps
occupant des portions de territoire.

Une attention particulière est accordée à leur


utilisation.

•Spécialistes en drainage : le sol est un milieu


poreux, vivant et permettant la circulation de
l’eau,
supporte une végétation, une culture et permettant
la circulation des machines
8
•Chimiste des sols : le sol est une poudre, plus ou
moins colorée, avec des grains plus ou moins
grossiers (<2 mm) ayant des propriétés chimiques
et physiques complexes.

•Pédologue : le sol est un corps naturel qui a subit une


évolution
Le sol c’est le résultat d’une dégradation de la Roche mère.
Il classifie les sols en regard de leur environnement naturel
avec une attention particulière à leur utilisation pratique
en agriculture et foresterie. 9
•Agronomes : le sol est un milieu de
croissance pour les plantes.
Les agronomes s’intéressent surtout à la
couche des racines et aux relations sol-eau-
plante

10
1.4. Notions introductives à la pédogénèse

1.4.1. Définition de la Pédogénèse


La pédogenèse, ou la formation du sol regroupe l’ensemble
des phénomènes physico-chimiques et des phénomènes
biologiques qui réorganisent et structurent les minéraux en
agrégats, sous l’effet des agents du pédoclimat et de
l’activité de la faune et de la flore

Phénomènes physico-chimiques: dissolution, précipitation, oxydo-


réduction, lessivage, lixiviation, induration…
phénomènes biologiques: bioturbation, transport …

11
1.4.2. Principaux stades de la pédogénèse

3 stades principaux dans la formation et de


l'évolution du sol:

• Stade 1: Désagrégation et décomposition de la roche-


mère

• Stade 2: Enrichissement des débris de roches en


matières organiques

• Stade 3: Migrations et accumulations ou différenciation


du profil

12
1.4.2.1. Stade 1: Désagrégation et décomposition de la
roche-mère
La décomposition de la roche mère est assurée par 02
processus:
a) La dégradation physique ou fragmentation de la roche
est causée par :
• Action des écarts de températures
• Corrosion du vent
• Ecartèlement des fissures à cause du gel et des racines

La dégradation physique conduit à la formation du


squelette du sol composé de:
 Cailloux
 Graviers
 Sables grossiers et fins
 Limons 13
b) L’altération chimique ou transformation des
minéraux de la roche

Elle se réalise par:


• La dissolution
• L’hydrolyse

L’altération chimique forme un complexe


d’altération constitué par les argiles, la silice, les
oxydes de fer et d’alumine, des sels plus moins
solubles de Ca, Mg, K, Na, …

14
Résumé: Désagrégation et décomposition de la roche-
mère
La décomposition de la roche mère est assurée par 02
processus:
a) La dégradation physique/fragmentation
b) Altération chimique/décomposition

La dégradation physique produit des fragments de roches


encore appelés altérites (Cailloux, Graviers, Sables et
Limons) = destruction partielle de la roche mère

L’altération chimique/décomposition chimique produit un


complexe d’altération (destruction complète de la roche
mère)
15
1.4.2.2. Stade 2: Enrichissement en matières organiques

Ce stade correspond à :
•la colonisation des produits du 1er stade (les
altérites) par des organismes vivants
végétaux (bactéries, algues, champignons,
lichens, végétaux supérieurs) et animaux
(protozoaires, vers, insectes, …)

•La décomposition de la matière organique


forme l’humus

16
• L’humus s’associe à l’argile pour former le complexe
argiles+humus (argilo-humique)

• Le complexe Argile+Humus se coagule ensuite sous


l’effet des bases du sol (Ca, Mg, …) pour former
« sol jeune » ou « sol non évolué »

Le déroulement des 2 premiers stades abouti


donc à la formation d’un sol jeune ou sol
non évolué 17
1.4.2.3. Stade 3: Migrations et accumulations ou
différenciation du profil
• Le « sol jeune » ou « sol non évolué » formé à la fin des
2 stades va évoluer par des processus de migrations et
accumulation pour constituer les différents profils de sol
Ce processus aboutit en fait à la naissance des horizons A / E / B
Horizon A: organo-minéraux
Horizon E: appauvris en fragments de roches
Horizon B: enrichis en fragments de roches

Le climat est responsable des phénomènes de migrations


ascendantes ou Descendantes.

C’est ainsi que se forment les croûtes et les horizons


d’accumulation suite au lessivage des colloïdes (argiles, oxydes de
fer et d’aluminium).
18
Fosses pédologiques

19
Profile d‘un sol: illustration des horizons

20
Résumé
• La roche mère est indispensable dans la formation des
sols
• C’est le mélange des minéraux secondaires (argiles,
oxydes,…) issus de l’altération de la roche-mère avec les
produits dérivés de la décomposition de la matière
organique et de son humification qui va former le
complexe argilo-humique constitutif des sols
• Cependant, même si le rôle de la roche-mère est
important dans la formation et l’évolution des sols, il
reste secondaire par rapport aux conditions climatiques
et au type de végétation qui les recouvrent

21
1.4.3. Facteurs de la pédogénèse

Il y a 5 groupes de facteurs de la pédogenèse :


- Trois groupes indépendants :
- Lithologie: nature des roches
- Climat (température, pluies,…)
- Temps, la durée

- Deux autres groupes liés au précédent :


- Topographie (potentiels gravitaires)
- Facteurs biotiques (dont l'homme)

22
Le sol, en un endroit donné est le produit de l'ACTION
COMBINEE DES FACTEURS PEDOGENETIQUES: climat,
roche-mère, géomorphologie, organismes vivants, temps:

SOL = F(cl, r m, g, o, t)

On conçoit, dès lors, très facilement, que les types de


profils soient très diversifiés, suivant les combinaisons des
facteurs pédologiques.

Le sol est un des composants de l'ecosysteme, ensemble


d'êtres vivants ( biocénose ) en interrelation avec les
facteurs du milieu ( écotope ), essentiellement le climat
local et le sol.
23
1.5. Constituants des sols
• Le sol est constitué de :
• Matières solides : particules minérales + matière
organique
• Des pores contenants de l’eau + de l’air

24
1.6. Rôles des composants du sol
• Les phases solide (particules minérales + matière organique)
Elles est la principale source des éléments chimiques

• La phase gazeuse
Elle joue un rôle important par les échanges de dioxygène,
de dioxyde de carbone et autres gaz entre la surface et
l'atmosphère

• La phase aqueuse
C’est le carrefour :
• de la plupart des changements d'état de la matière,
• des échanges d'éléments chimiques entre phases
• et des échanges chimiques entre domaines abiotiques et le système
racinaire ou les micro-organismes
25
Importance des sols
• Les fournissent des services écosystémiques essentiels à
la vie sur terre
• Fournitures d’aliments
• Matériaux de construction
• Combustible
• Régulation du climat
• Source de composants pharmaceutiques
• Purification de l’eau
• Cycle des éléments nutritifs
• Habitats pour les organismes vivants
• Séquestration du carbone
• ….

26
5. Importance des sols

27
Chapitre 2. Caractéristiques de sols

2.1. Caractéristiques physiques des sols


2.2. Caractéristiques chimiques des sols

28
2.1. Caractéristiques physiques

2.1.1. La structure d’un sol


•La structure du sol est le mode d’arrangement
macroscopique des particules solides entre elles
•La structure détermine des propriétés importantes
du sol notamment la porosité :
La porosité texturale: due à l’agrégation des
particules
la porosité structurale: qui correspond aux vides
laissés entre les agrégats
La porosité structurale joue un rôle majeur dans la
perméabilité du sol à l’air et à l’eau. 29
Les principales structures

Structure massive cohérente


•Il s’agit d’un assemblage de grains soudés en
une masse continue
•Il y a absence d’agrégats visibles
•Cette structure est peu favorable aux
transferts d’eau et d’air
•Elle est impropre aux cultures
30
Structure particulaire
•C’est une coexistence de grains sans relation
entre eux,
•Il y a peu de matière organique pour créer
des liaisons entre les particules (ex: grains de
sables) qui sont donc non soudés.
•Cette « non structure » est habituellement
assez fragile mais perméable aux fluides du
sol.

31
Structure grumeleuse
•C’est une structure constituée d’agrégats
arrondis et poreux,
•Elle est assez caractéristique des horizons
superficiels riches en matières organiques,
•Cette structure facilite les échanges d’eau et
d’air,
•Elle est très favorable au développement du
système racinaire des plantes et à l’activité
des micro-organismes aérobies
32
2.1.2. La texture d’un sol (granulométrie)

•La texture se définit par les proportions relatives


de particules de dimensions différentes qui
constituent le sol

•Elle est généralement décrite par les proportions


(%) de sables, limons et argiles

•La texture peut s'apprécier sur le terrain ou être


déduite de l'analyse granulométrique au
laboratoire
33
Les différentes fractions d’éléments

- Argiles (ou colloïdes argileux)= 0 à 2µ (Éléments fins)

- Limons fins: 2 à 20µ


- Limons grossiers: 20 à 50µ
- Sables fins: 50 à 200µ
- Sables grossiers: 200µ à 2mm
- Graviers; 2 à 20mm (Éléments grossiers)
- Cailloux:  20mm
34
Triangle de classification textural des sols

35
NB
• La texture d’un sol ne peut être modifiée que par un
apport de matériau de texture différente

• en revanche, la structure d’un sol peut être fortement


modifiée par de nombreuses actions anthropiques
(labours, terrassements, passage d’engins chargés comme
les remorques ou les tracteurs, piétinement de
troupeaux,…).

• La structure peut donc être dégradée par l’action


humaine.

36
2.1.3. La porosité d’un sol

C’est le volume des vides occupé par l’air et


l’eau
On utilise la formule p ci-dessous:

Va  Vp
p 
Va
Va : Volume apparent de l’échantillon ou volume total
Vp : Volume des particules seules
Va – Vp : représente le volume des vides ;

37
2.1.4. La rétention de l’eau par le sol

Humidité pondérale:
Poids de l’eau
Hp =
Poids du sol sec

Humidité volumique:
Volume de l’eau
Hv =
Volume total du sol

Humidité volumique = Densité apparente x Humidité pondérale


38
La capacité maximale ou humidité maximale:
Les vides sont occupés par de l’eau.

Un sol qui est à la capacité maximale pendant longtemps est


impropre aux cultures

La capacité de rétention Hr ou humidité de rétention, ou


capacité au champ:
c’est la quantité maximale d’eau que peut contenir un sol
quand l’eau a disparu par gravité

Elle correspond à l’humidité du sol après une pluie ou un


arrosage abondant suivie d’un ressuyage de 24 à 48 heures
39
• Le point de flétrissement est l’humidité du sol à partir de
laquelle les plantes ne peuvent plus s’alimenter en eau et
flétrissent.
L'eau est trop fortement liée aux particules du sol

Le point de flétrissement permanent: c’est l’humidité du sol à


partir de laquelle les plantes ne peuvent plus s’alimenter en
eau et flétrissent de manière irréversible

• La réserve utile en eau du sol est la quantité d'eau entre la


capacité au champ et le point de flétrissement.
40
Classification de l‘eau du sol

•Eau gravitaire: eau non liée; le sol est saturée d‘eau

•Eau des capilaires: après drainage; eau retenue


dans les capilaires; disponible pour les plantes

•Eau hygroscopique: c‘est l‘eau liée, non disponible


pour les plantes

41
LA CIRCULATION DE L’EAU DANS LE SOL

L’eau circule dans le sol selon deux mouvements :

 la percolation:
• déplacement de l'eau soumise à l'effet de la
pesanteur.
• Il s'agit de mouvements descendants ou latéraux

 la diffusion capillaire:
• déplacement de l’eau de rétention dans tous les
sens
• L'eau se déplace du point le moins sec au point le
plus sec
42
2.2. Propriétés chimiques des sols
Les principales propriétés chimiques des sols qui
nous intéressent sont la capacité d’échange
cationique du sol (C.E.C.), le pH, la MO et le C/N.
2.2.1. La capacité d’échange cationique du sol (C.E.C.)

C’est la quantité de cations que celui-ci peut retenir


sur son complexe absorbant à un pH donné.
La CEC correspond donc au nombre de sites négatifs
dans la matrice du sol où peuvent être stockés les
principaux cations : Ca2+, K+, Mg2+, Na+ et NH4+.

43
Plus le sol est riche en argile et matière
organique, plus sa CEC est importante car les
argiles et la matière organique offrent de
grandes surfaces d’échanges par rapport à leur
poids.
La CEC est exprimé en milliéquivalents par 100
grammes (mEq/100 g) de sol.
La CEC est un indice du potentiel de fertilité et
de productivité d’un sol.

44
Comment interpréter les valeurs de la CEC des sols?

CEC
<5 5 - 10 10 - 15 15 - 20 > 20
(Méq/ 100 g)
Très bas
Appréciation (Défavorable) Bas Moyen Elevé Très élevé
(Favorable)
Cotation 2 2,5 3 3,5 4
(BUNASOLS, 1990)

45
2.2.2. Le pH
•Le pH ou potentiel hydrogène mesure
l’activité chimique des ions hydrogènes (H+).
•La majorité des plantes agricoles exige des
sols avec un pH entre 6,5 et 7 pour offrir une
bonne productivité.
•Au Burkina Faso, les sols sont acides
(pH<6,5) et ils doivent être chaulés.

46
Comment apprécier les valeurs de pH des sols?

> 9,0 8,5- 9,0 7,9 – 8,4 7,4 – 7,8


pH < 4,5 4,6 – 5,0 5,1 – 5,5 5,6 – 6,0
6,1 – 7,3

Très bas Bas


Appréciation (Défavorable) Moyen Elevé Très élevé
(Favorable)
Cotation 1 2 3 4 5

(BUNASOLS, 1990)

47
2.2.3. La matière organique (MO)

• La MO joue un rôle prépondérant pour les propriétés


physique chimique et biologique des sols

MO
< 0,5 0,5-1,0 1,0-2,0 2,0 - 3,0 > 3,0
(%)
Très bas
Appréciation (Défavorable) Bas Moyen Elevé Très élevé
(Favorable)
Cotation 1 2 3 4 5
(BUNASOLS, 1990)

48
2.2.4. Rapport Carbone / Azote
• Le rapport C/N renseigne donc sur la richesse de l'humus
en azote: il varie suivant les sols et l'horizon du sol

• C/N élevé, de 15 à 25, correspond à une matière


organique mal décomposée;

• C/N compris entre 8 à 12, indique que la matière


organique bien décomposée. la presque totalité de la
matière organique est sous forme d'humus;

• C/N en dessous de 8, indique un sol minéralisé dont la


réserve est faible en matière organique.
49
Autres paramètres chimiques des sols?

Caractéristique Très bas Bas Moyen Elevé Très élevé


Défavorable Favorable

N total (%) < 0,02 0,02 - 0,06 0,06 - 0,10 0,10 - 0,14 > 0, 14
P ass. (ppm) <5 5 - 10 10 - 20 20 – 30 > 30
P total (ppm) < 100 100 - 200 200 - 400 400 – 600 > 600
K dispo (ppm) < 25 25 - 50 50 - 100 100 – 200 > 200
K total (ppm) < 500 500 - 1000 1000 - 2000 2000 – 4000 > 4000

50
Chapitre 3. Classification et types de sols du
Burkina Faso

3.1. Classification des sols


• La classification des sols= regroupement des sols ayant des
propriétés physiques, chimiques et biologiques similaires
• Il existe plusieurs systèmes de classifications des sols
• Ces systèmes ont été organisés en 2 groupes de systèmes de
classifications:
1. Le groupe de systèmes de classification de type génétique
2. Le groupe de systèmes de classification de type objective

51
3.1.1. Le groupe de systèmes de classification
de type génétique

- Ces systèmes tiennent compte de l’importance


des facteurs pédogénétiques pour classer les sols:
(climat, roche mère, géomorphologie, organismes
vivants, temps )
- Ex: le système de classification française

52
3.1.2. Le groupe de systèmes de
classification de type objective
-Ils considèrent les critères morphologiques
et/ou analytiques pour classer les sols

Ex: système de classification américain

53
3.1.3. Classification des sols en Afrique de l’Ouest

Les systèmes de classification généralement utilisés en


Afrique de l’Ouest sont au nombre de 5 :
le système de classification française (CPCS, 1967),
la Soil Taxonomy (1975),
le Système portugais rencontré en Guinée Bissau
les systèmes traditionnels de classification des sols
Le système FAO (1990),

54
3.1.4. Les grandes familles de sol au monde
1) La famille des sols se développant sur roche carbonatée

2) Les sols tempérés (sols bruns, sols bruns acides)

3) Les sols méditerranéens et sols tropicaux

4) Les sols des régions continentales à climat contrasté

5) Les sols des zones arides

6) Les séries de sols acides

55
3.2. Principaux sols dominants au Burkina Faso
•Le Burkina Faso, d'une superficie de 274 000 km²,
est caractérisé par une hétérogénéité pédologique
•Les études ont été réalisées par l'ORSTOM, la
SOGREAH, la SOGETHA, l'INERA et le BUNASOLs,
• A ce jour, les sols de 42/45 provinces ont été étudiés et les
cartes morpho-pédologiques et des aptitudes culturales
sont disponibles
• Il reste donc à couvrir les provinces de l’Oudalan, du Séno
et du Yagha qui représentent 8,6% du territoire
•9 classes de sols dominants ont été identifiées sur
la base de la CPCS (1967)
56
Les 9 classes des sols sont:
Classe des sols à minéraux bruts
Classe des sols peu évolués
Classe des vertisols
Classe des sols isohumiques
Classe des sols brunifiés
Classe des sols à sesquioxydes de
fer et de manganèse
Classe des sols ferrallitiques
Classe des sols sodiques
Classe des sols hydromorphes 57
Carte des sols du Burkina Faso

58
Quels sont les enjeux actuels liés aux sols?
•Dégradation continue des sols: érosion, baisse de
fertilité, acidification, …

•Diminution des terres agricoles: pression de


l'urbanisation, …

59
Vers une politique de protection des sols
l'agriculture de conservation
l'agriculture biologique
L’agriculture durable
La gestion intégrée de la fertilité des sol
La gestion durable des sols
….

60
1. Situation de référence de la dégradation
des terres au Burkina Faso

Proportion des terres dégradées en fonction des zones:

Superficies des
Zone concernée terres dégradées
(ha)
Zone du Centre 4 225 634
Zone du Sahel 2 468 018
Zone de l’Est 2 613 664
Zone du Sud 2 936 300
Zone de l’Ouest 3 102 696
Zone du Sud-Ouest 3 489 459
Total 18 835 771
1. Situation de référence de la
dégradation des terres au Burkina Faso
Estimation des coût de récupération des terres dégradées
• Les superficies à récupérer sont estimées à 18 835 771 ha

• Si l’on estime à environ 200 000 FCFA le coût des actions de


récupération à l’ha, le coût total s’élèverait à 3 907 816
millions FCFA ( env. 3 907 Milliards FCFA )

• En se donnant une durée de 20 ans à partir de 2018, soit à


l’horizon 2038, pour récupérer toutes les superficies
concernées, cela nécessiterait un niveau d’effort annuel de
941 789 ha ou de 195 391 millions FCFA (Env. 195 Milliards)
Sensibilité à la désertification en
fonction des zone
Distribution géographique de l’érosion
hydrique
Distribution géographique de
l’érosion éolienne
3. Causes et conséquences de la
dégradation des terres au Burkina Faso

Causes biophysiques:
• Elles proviennent principalement de pressions anthropiques et
endommagent gravement, non seulement, la qualité et la stabilité
du substrat principal qu’est le sol, mais conduisent également à une
modification de la couverture végétale des sols, et à une baisse de
la diversité (interspécifique et génétique), de la flore et de la faune,
• L’origine de ces pressions anthropiques se trouve principalement
dans la forte croissance démographique (humaine et animale
domestique), la pauvreté et les méthodes culturales et d’élevage
traditionnelles en vigueur avec notamment des besoins toujours
accrus d’espace (migration) pour la satisfaction en énergie (bois de
chauffe), en aliments (alimentation humaine et animale), et santé.
3. Causes et conséquences de la dégradation des
terres au Burkina Faso (suite)

Causes socio-économiques:
1. faible niveau d’intensification des systèmes d’exploitation ; la
faiblesse des revenus des ménages et la pauvreté, qui en découlent,
poussent les exploitants (pour survivre) à accentuer la pression sur
les ressources;
2. insécurité qui, couplée à la pression démographique (besoins
alimentaires, énergétiques domestiques et médicaux accrus),
conduisent à l’invasion de zones protégées, la parcellisation des
terres dans les zones à haut potentiel, l’abandon de pratiques
traditionnelles de régénération des terres (jachère);
3. politiques de développement qui n’accordent pas une priorité
« réelle » à la protection et la valorisation des ressources
naturelles;
4. dysfonctionnement des marchés qui décourage les investissements
dans des pratiques bonifiantes de gestion des terres.
3. Causes et conséquences de la dégradation
des terres au Burkina Faso (suite)

Causes climatiques:
1. agressivité des pluies (quantités généralement supérieures
au régime d'infiltration de la majeure partie des sols) qui
entraine des phénomènes de ruissellement et d'érosion
sur les sols mal drainés et des pertes de nutriments par
lixiviation dans les milieux bien drainés;

2. fortes températures et évaporations qui induisent un


dessèchement et une minéralisation rapide des sols et une
diminution des réserves d’eau.
3. Causes et conséquences de la dégradation
des terres au Burkina Faso (suite)

Conséquences écologiques:
1.régression ou disparition du couvert végétal et fragilisation des
écosystèmes: changements d’états du couvert végétal, raréfaction
ou disparition de certaines espèces végétales ou animales (perte de
la biodiversité).
2.érosion (hydrique et éolienne de types variés) généralisée des sols:
décapage des horizons de surface, formation de rigoles et de ravines
profondes, destruction des berges dénudées et ensablement des
cours d’eau du Burkina Faso.
3.changements climatiques: disparition progressive du couvert végétal
(couplée avec la diminution du taux de matière organique) qui
affectent de façon significative leur fonction de puits de captage de
dioxyde de carbone , et persistance et ampleur des feux de brousse
qui émettent d’importantes quantités de dioxyde de carbone dans
l’atmosphère et contribuent au réchauffement global de la terre
3. Causes et conséquences de la dégradation
des terres au Burkina Faso (suite et fin)
Conséquences socio-économiques:
1. réduction très significative des avantages économiques,
sociaux et écologiques dérivés d’une bonne gestion des
ressources en terres à des fins de production agricole,
animale et forestière
2. baisse de la sécurité alimentaire, accroissement des flux
migratoires internes et externes, accroissement de
l’insécurité foncière et des conflits d’accès et d’utilisation
3. régression de la contribution du secteur rural au PIB
pouvant entrainer de fortes tensions de nature politique
(au plan national, sous-régional et même global).
5. Quelques initiatives en cours en matière de
lutte contre la dégradation des terres au Burkina
Faso

• PNGT, 2007 : Référentiel technique pour les actions de gestion intégrée des
écosystèmes
• CPP, 2011 : Les bonnes pratiques de gestion durable des terres au Burkina Faso.
• UICN, 2011 : Catalogue des bonnes pratiques d’adaptation aux risques
climatiques au Burkina Faso
• 2014: Plan national d’adaptation aux changements climatiques au Burkina Faso
• 2014: Cadre stratégique d’investissement en gestion durable des terres au
Burkina Faso (CSI-GDT).
• 2018, 2019: Stratégie nationale et Plan d’action de restauration, conservation et
récupération des sols au Burkina Faso
• 2019: Etude sur l’Economie de la Dégradation des Terres au Burkina Faso
• Projets et programmes de CES/DRS en cours
• Etc.
Les mesures de CES/DRS

72
Digues filtrantes

73
Digue filtrante
• C’est un ouvrage construit généralement dans des ravins
• Elle est réalisée au moyen de pierres lâches et est parfois renforcée par
des gabions

74
Digue filtrante

75
Le zaï

76
6. Perspectives pour la recherche

• Mise au point de systèmes d’alerte précoce concernant la:

La désertification
Les inondations

• Approfondissement de la question de l’économie de la


dégradation des terres
Gap de rendement et causes

Contraintes biophysiques
Rendement - Fertilité des sols
potentiel - Eau
(Experimentation) - Variétés
-etc
Inputs manquants?
Gap de Rdt Contraintes socioéconomiques et
politiques
- Connaissances
- Disponibilité de crédit
- Accès aux marchés des intrants
Rendement et des produits
actuel - Politiques
Pourquoi les intrants ne sont pas utilisés?
Conclusion
• L’économie du Burkina Faso est fondée essentiellement sur
l’exploitation des ressources naturelles. L’activité des hommes
(production agricole et alimentaire, satisfaction des besoins
énergétiques) et parfois même leur survie dépendent en très grande
partie des capacités de la nature, c’est-à-dire des réserves en
ressources naturelles.
• Malheureusement, depuis plusieurs décennies, les terres connaissent
une dégradation accélérée due notamment à des facteurs naturels et
anthropiques, ce qui compromet fortement les rendements des
productions agro-sylvo-pastorales et partant la sécurité alimentaire de
la population
• La gestion durable des terres apparait alors comme l’une des solutions
les plus efficaces pour accroitre, les capacités productives des sols du
Burkina Faso pour permettre de pratiquer une agriculture moderne,
plus compétitive, durable, résiliente, et en mesure d’assurer à tous les
Burkinabè un accès aux aliments nécessaires pour mener une vie
saine et active.
SOURCES DOCUMENTAIRES
• CILSS, 2012. Bonnes pratiques agro-sylvo-pastorales d’amélioration durable de la
fertilité des sols au Burkina Faso. 192p
• ABIOL B., BRETHES A., PONGE J.F., TOUTAIN F. & BRUN J.J., 1995. L'humus sous
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• AFNOR. 2000 - Qualité des sols. 2 volumes, AFNOR, réf. 321 31 41

• ASSA A. 1977 : Relation sol-plante Université d'Abidjan

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