Thesis
Thesis
Thesis
by
KALEMBA MWAMBAZAMBI
DOCTOR OF THEOLOGY
in the subject
MISSIOLOGY
at the
April 2008
1
DEDICACE
A mon promoteur, professeur TS Maluleke, qui a accepté de diriger ce travail avec amour
malgré ses multiples occupations. J’exprime également ma profonde gratitude au Dr.
Nsiku-Kitoko et à sa chère famille, pour m’avoir assisté moralement et scientifiquement
pendant la rédaction de la thèse.
A mes enfants: Fanny-Mulanga, Joël Mpoyi, Déborah Mbwaya, Baby Lenga, Don de
Dieu Kalemba et Esther Nsanga.
Je dédie ce travail
2
Student number: 3527-496-4
SIGNATURE DATE
3
Sommaire
En plus, la théologie africaine peut également stimuler la vraie démocratisation des pays
africaines comme principal enjeu de la pastorale théologique et politique des églises chrétiennes
et religions traditionnelles africaines. Parce qu’au nom de la dignité de chaque personne, de
l’amour de Dieu et l’amour du prochain, de la foi et du salut de tout homme, la théologie
africaine ne peut négliger l’identité culturelle et anthropologique du terroir africain et le construit
socioculturel inspiré de l’évangile. Cette théologie africaine peut également motiver la remise en
question du néocolonialisme africain sous toutes ses formes.
Dès lors, le résultat de cette étude peut aider le missiologue/théologien africain qui est
l’église de Dieu à bien accomplir sa mission prophétique selon la vision de Dieu, dans le but de
transformer spirituellement et physiquement l’Afrique, aussi reconstruirer positivement la société
africaine. Evidemment, le développement intégral de l’homme africain, selon moi, suppose le
respect de la dignité humaine qui ne peut se réaliser que dans la justice, la paix, l’auto-
transformation personnelle, l’éthique et une inculturation personnifiante.
Summary
4
The mission of african theology facing African socio-polical, cultural and economic catastrophe
that due mainly to social spirituality, social intelligence and cultural alienation, is to revitilise
christian mission, stimulate spiritual african renaissance and to defend the poor and oppressed,
people by whom God always stands. Of course, the african and their community should always
be at the heart of the theological engagement and of the action of the African church concerning
evangelism as well ass social promotion. For the African embodies both his or her society and
culture. Therefore, the African church and all their different theologies do not exist for their on
sake, but rather for the African people to whom they should bring the good news. This good
news is not relevant for the Africans as long as it does not deal with their main concern. In other
words, whatever the forms of African theology, as long as it overlooks the complete liberation of
the Africans, freeing them spirituality, promoting their spiritual and physical liberation and
motivating the reconstruction of Africa as promoted by Kä Mana here, it will serve no practical
purpose.
Besides, African theology has also to stimulate the democratisation of African countries as one
of the targets of the African Christian churches and traditional religions. In the name of the
dignity of each and every person, of the love of God and the love for the neighbour, that of faith
and salvation of the humankind, African theology is not expected to neglect cultural and
anthropological identity of the Africans terror and the sociocultural construct inspired by the
Gospel. African theology can thus motivate the questioning of African neocolonialism in all its
forms.
The result of this study can help African missiologists and theologians that are the church of God
to fulfil well the prophetic mission after the vision of God, so as to bring about spiritual and
physical transformation, and positively reconstruct the African society. As for me, the integral
development of the African supposes the respect of their human dignity that can be materialised
through peace, justice, personal sel-transformation, ethics and personifying inculturation.
5
Key terms
Faith and christian mission; Theology of African reconstruction ; Church and liberation;
African theology; Kä Mana; Personal-transformation; African christianity; African
spirituality renaissance; Egyptology; Current context.
Abréviations
6
AACC: All Africa Church Conference
Col: Colossiens
Dan: Daniel
Deut: Deutéronome
Es: Esaïe
Eph: Ephésiens
Ex: Exode
Ez: Ezéchiel
7
Gen: Genèse
Hab: Habakuk
Jn: Jean
Jér: Jérémie
Job: Job
Lc: Luc
Lév: Lévitique
Mat: Matthieu
Mc: Marc
Ps: Psaumes
Nomb: Nombres
US: Etats-Unis
Rév: Réverend
8
Rom: Romains
St: Saint
Thes: Thessaloniciens
Tim: Timothé
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Dédicace
Déclaration
Sommaire
Summary
Key terms
Abréviations
Curriculum-Vitae
Préface ………………….. 1
10
3.4 L’égyptologie africaine dans le champ théologique selon Kä Mana … 164
3.5 Christologie africaine … 172
3.6 L’ecclésiologie africaine … 195
3.7 Conclusion partielle … 222
BIBLIOGRAPHIE … 332
Préface
La thèse que je présente aux lecteurs ce jour s’intitule: «La contribution de l’Afrique
11
francophone à la théologie africaine: Particulièment le travail de Kä Mana (1990-2006)».
Ce travail marque la fin de mes études doctorales en théologie, et plus
spécifiquement en Missiologie, à l’Université de l’Afrique du Sud (University of South
Africa) Pretoria.
En effet, je suis parti d’une préoccupation réelle formulée sous forme d’hypothèse,
et pour vérifier cette hypothèse un certain nombre de points ont retenu mon attention,
entre autres: le problème de la réelle contribution de Kä Mana au développement de la
théologie africaine, de la reconstruction de l’Afrique, de l’acculturation et
l’inculturationla, de la renaissance spirituelle africaine, l’injustice sociale et la libération,
du chritianisme africain, de la théologie morale et l’éthique africaine, de l’église
d’Afrique et sa mission chrétienne dans le contexte africain d’aujourd’hui, afin de
l’egyptologie dans le champ théologique africain. Il est cependant nécessaire d’avertir le
lecteur qu’il y trouvera les espoirs et la foi, le patriotisme et perspectives missiologiques.
Evidemment, je voudrais découvrir une théologie africaine qui guide le monde
africain et qui ne soit plus guidée par lui. Parce qu’à mon avis, une bonne théologie ne
peut pas être naïve et réfuser de transformer socialement, économiquement,
culturellement et politiquement son environnement direct sous prétexte de sa spiritualité.
Je pense qu’elle peut être là et guider le peuple; une théologie africaine qui réponde
spirituellement et physiquement aux problèmes de l’homme africain et de sa société.
Par ailleurs, à travers cette thèse, j’adresse mes sincères remerciements à toutes les
personnes qui ont contribué à ma formation tant spirituelle, morale et intellectuelle.
D’abord, ma reconnaissance va tout droit à l’Eternel Dieu, mon créateur, qui m’a accordé
sa grâce et a permis que j’arrive à la fin de mes études doctorales. En effet, aucun travail
scientifique ne s’accomplit dans la solitude. Raison pour laquelle, je voudrais remercier
encore le professeur TS Maluleke, pour la bonne grâce avec laquelle il a accepté de
prendre la direction de cette thèse. Ses conseils éclairés et son expérience des problèmes
théologiques m’a été d’un grand soutien dans l’élaboration de cette thèse. Rev. Dr
Christof Sauer qui fut le premier à m’enseigner la rigueur du travail académique et l’ABC
d’une méthode de citation Harvard.
12
Ngoyi Mwaka. Aussi, mes frères et amis: Prof. Kä Mana, Prof. Kalambayi-Banza, Prof.
Kanda Pascal, Rev. Dr. Tshilenge, Dr. Mulemfo, Muntuabo-Martin et J.P, Ir. Kabunda,
Ir. Diba-Kazolo, Drs Albert Banza, Drs Emmanuel Muamba, Drs Philemon Benghela,
Drs Vincent Muderwa, Drs Desire Inganga –Wa-Inganga, Drs Tshilombo, Drs Kenedy-
Bindu, Drs Timothée, Drs Eale Bosele, Maître Mpinga, Maître Credo-Mangaya, Maître
Kamanda-Kabintu, Rev. Bolandza, Rev. Charles, Rev. Esaïe Lawman, Rev. Makubidi,
Rev. Alexis Tshimanga, Rev. Pierrot, Rev. Sambwa Samar, Rev. Bejamin Tshibambe,
Rev. Ndjibu, Rev Tshianyi Justin, pasteur Bakasamua, Mushiya-Manyonga, Nkhahleng
Ngaka, Kapay-Nzey, Müller Ndunzi, Bernard-Nsamba, Emmanuel Kongolo et
Véronique-Anunga, pour leurs encouragements, leurs conseils et initiation.
Enfin, que tous ceux qui de loin ou de près ont été les agents dans l’ombre pour ma
formation, et qui ont rendu possible l’élaboration de cette étude se sentent implicitement
remerciés.
13
CHAPITRE 1: INTRODUCTION DE LA THESE
1.1 Introduction
l’Afrique traverse toute l’œuvre de Kä Mana, pourtant l'Afrique a toujours des problèmes
de sa reconstruction. Mugambi (1995:17) pense de son côté que «l’église est un cadre
célébrée…» et «la théologie est un moyen par lequel l’église conçoit son processus de
peut être un «catalyseur – un facilitateur» qui le rend possible afin que «l’église
14
Evidemment, la reconstruction de l’Afrique signifie selon Kä Mana (2005b:13-14)
que les missiologues et autres africains peuvent développer dans le christianisme africain
comme instrument de reconstruction d’une nouvelle société africaine. Elle trace les lignes
génération d’hommes capables d’être les leviers de grands changements dont l’Afrique a
besoin pour sortir de la crise et se recréer dans son être» (Kä Mana 2005:201). En effet,
plus en plus académique et non pragmatique, parfois son discours passe difficilement
dans la classe moyenne ou moins instruite. C’est aussi pour cette raison que je pense
reconstruction au travers cette thèse, aussi, réléver quelques défis théologiques longtemps
reconstruction de l’Afrique dans l’actuel contexte africain, parce qu’elle peut être utilisée
comme véhicule missionnaire à l’exemple des anciens Egyptiens pour une transformation
15
pharaonique peut être une source de référence culturelle dans le domaine historique de
la civilisation africaine».
l’Afrique francophone, et pense aussi que ces problèmes ont des répercutions négatives
dans le domaine théologique ainsi que dans la vie des Africains en général.
l’Afrique qu’il prône depuis 1990, l’Afrique francophone se trouve jusqu’à ce jour dans
politiquement.
en sol et sous-sol.
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En effet, lorsque je décortique le contenu des livres et articles écrits par Kä Mana,
spiritualité sociale et une intelligence sociale, qui peut se résumer en culture de paix et
d’amour du prochain.
Parce que la souffrance de la majorité du peuple africain qui est caractérisée par
une ironie d’un peuple très pauvre dans un continent très riche en sol et sous-sol est une
ainsi que d’autres théories et pratiques acquises à travers l’histoire coloniale et post-
De ce fait, je pense que sans une bonne culture de développement, une spiritualité
sociale et une intelligence africaine au service de la société africaine, l’Afrique dans son
ensemble ne se développera presque pas. Aussi, sans une bonne culture politique
l’Afrique francophone tout comme anglophone ne sera pas compétante en politique sans
une bonne culture économique et de la paix, l’Afrique n’ira pas loin dans ce domaine;
sans une bonne culture d’amour de Dieu et d’amour du prochain personne ne verra la
C’est pour cette raison que la présente étude qui a comme l’objet principal de
d’Afrique énumérés par Kä Mana dans sa théologie, mais, de procéder aussi à une
17
de fournir quelques pistes missiologiques susceptibles d'aider l'Afrique à se reconstruire
réellement et intégralement.
important dans l’actuel contexte africain. Parce que la théologie africaine se trouve dans
Rwanda) avec l’acculturation, et elle a besoin d’être redynamiser, dans une perspective
plus vaste et plus ouverte, centrée sur la responsabilité missiologue dans la lutte contre la
africains.
de Kä Mana (2005:7), il est nécessaire de saisir au préalable son langage et ses sujets de
prédilection tels que «la foi et l’éthique chrétienne pour une meilleure reconstruction
cet auteur utilise parfois des «métaphores» pour faire comprendre certaines réalités
africaine en particulier:
des outils conceptuels ci-après: la foi, le salut, l’éthique et la morale, la place de Dieu
18
Aussi, m’appuyant sur la théorie de changement des paradigmes de David Bosch
Mana, parce qu’il est la personne principale dans cette thèse, avant d’entrer dans le vif du
sujet. C’est pour cette raison que je m'en vais illustrer sa brève biographie dans les lignes
qui suivent.
1.2.1 De la naissance
Comme je l’ai démontré dans le premier point introductif de cette thèse, Kä Mana la
personne principale de cette thèse, est l’un des grands théologiens africains francophones.
Selon Kä Mana (2005:XII) «son village d’origine est Bakwa Boya, et c’est là
qu’il a passé une partie de son enfance. Sa famille maternelle habitait Dibaya-Lubue
tandis que sa famille paternelle vivait à Tshimbulu au Kasaï Occidental». Kä Mana est
une famille de cinq enfants (même père et même mère), trois filles et deux garçons dont
deux de ses soeurs et un petit frère sont déjà morts. Kä Mana est «le deuxième enfant de
la famille, mais son père ayant été polygame, il a aussi sept demi-soeurs et cinq demi-
19
Kä Mana (2005b:8) souligne «qu’à sa naissance, la famille le nomma Kangudie
Tshibemba, nom d’un de ses illustres ancêtres. Le 08 novembre de la même année, jour
propre identité au sein de sa famille. Il se fait que «parmi les noms de gloire de son
illustre ancêtre dont il avait hérité le nom comme symbole d’une appartenance collective,
il y avait un nom de force qui lui plaisait: Mana Bintu» (Interview du 09 avril 2007).
ce nom de force peut se traduire soit par celui qui finit les choses, soit par celui qui va
jusqu’au bout de la logique des réalités. C’est ce nom de force «Mana Bintu» qu’il abrège
par Kä Mana. Kä Mana (2005b:10) affirme pendant un temps qu’il «a eu aussi quelques
penchants pour la musique, mais ils furent vite brimés par ceux qui trouvaient que ses
1.2.2 De sa formation
Après ses études primaires à Boya entre 1961-1966, et secondaires au petit séminaire de
poète et théologien congolais Kä Mana avait l'ambition d'être prêtre dans l'ordre des
Jésuites à Mbuji-mayi, l’affirme Kasereka (2005:2) Kä Mana a fait ses études supérieures
20
entre 1975-1980». Après, il est allé en Europe pour ses études doctorales dont il a
Après ses études doctorales, Kä Mana a travaillé comme Pasteur Luthérien en France, au
21
En plus, Kä Mana est actuellement Prédicateur dans l’Eglise Harriste, Pasteur de l’Eglise
contemporaine et les fibres des cultures. Kä Mana Mana (2005b:1) est un théologien
l’essentiel et l’écrit avec vigueur et sagesse, en vue de guider «la renaissance africaine et
féconder le génie africain dans le concert des civilisations». Il a également une vision
politique et économique globale pour l’Afrique et il s’interpelle pour y poser des bases
théoriques et stratégiques.
Kä Mana (2005b:VI) est l’un des théologiens africains francophones qui comptent
dans le contexte actuel parce qu’il est le seul qui, en Afrique francophone a, dans le cadre
spirituellement désespérée».
22
Il peut aussi être considéré actuellement dans la vie théologique africaine
cette partie du continent. Et cette théologie se base sur la nécessité des énergies
formation d’une nouvelle génération d’hommes capables d’être les leviers de grands
changements dont l’Afrique noire a besoin pour sortir de la crise et se recréer dans son
être». En plus, toujours dans sa théologie, Kä Mana (2005:202) envisage aussi des
continent».
Mon objectif, à travers cette étude, est d'abord d’analyser, de montrer, d’évaluer et de
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qui sera enrichie par ma propre conception basée sur un outil conceptuel et missiologique
afin de faire la symbiose d’une théologie africaine cohérente. Autrement dit, je vais faire
espère réléver les défis actuels et les exigences de la mission chrétienne en Afrique, parce
que l’homme africain s’expérimente en effet comme «vie» et participe à la vie. C’est-à-
dire, mupeta moyi ne udi ne tshia buakufila moyi eu kudi bakuabu {Il a reçu la vie et a
l’obligation de la transmettre valablement aux autres}. En plus, Tatu ndi nkupesha moyi,
mamu, muanetu ndi nkuela moyi, ndi kupesha moyi {Toute sa vie est au service de la
Vivre bien, vivre fort, vivre toujours, voilà le souci constant et quotidien de
l’homme africain. Intensifier la vie, la fortifier, la défendre contre les
malveillances et les forces occultes qui tendent à l’affaiblir, telles sont les
préoccupations primordiales de l’homme africain.
Dans ce cadre, les missiologues africains ont le droit et le devoir comme tous les
défendre par tous les moyens légaux, les vérités morales/éthiques sur la vie sociale, la
justice, la liberté, et le respect de la vie humaine qui est un don de Dieu ainsi que les
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Dieu et l’amour du prochain, les traditions et l’histoire en vue d’amener les missiologues
africains à vivre dans la société, sur une grande échelle, avec l’éthique et le
comportement appréciable calqués sur le modèle de Jésus-Christ qui est le chef suprême
de la mission chrétienne.
ainsi que l’homme africain en général, auquel j’espère répondre à travers cette thèse. Et à
ce propos, quelques interrogations pertinentes ont jailles de mon esprit, mais avec comme
Cependant, quelques questions secondaires ont également bouyonnées mon esprit telles
que:
25
Ce sont ces questions cruciales auxquelles j’essaie de répondre au cours de mes
critique nouveaux.
En effet, le sujet étant vaste, je pense qu’il n’est pas du tout facile d’écrire sur la
thèse. Parce que comme le souligne aussi Ndjate (1984:61) chaque pays d’Afrique à son
fait que les sociétés africaines dans leur évolution contemporaine sont souvent en
paradoxe et sont «marquées par une complexité croissante» qui risque de les faire traiter
de superficielles. Raison pour laquelle, je pense me limiter dans le cadre de cette thèse à
«contribution théologique de Kä Mana à la théologie africaine» ainsi que les apports des
de la théologie africaine. Toutefois, avec comme base d’étude, les oeuvres théologiques
Evidemment, j’ai choisi l’année 1990 parce que Kä Mana a commencé à prôner sa
trouve dans la nécessité d’une mission chrétienne adaptée aux réalités d’aujourd’hui et
26
d’une nouvelle forme d’évangélisation de la société africaine si l’Afrique veut être libre
et prospère.
nécessaire dans le cadre de la présente thèse, parce que je ne peux prétendre tout
analyser, raison pour laquelle je vais me limiter aux thèmes suivant: la reconstruction de
Cependant, des thèmes apparents existent, mais je ne vais pas les examiner dans le
cadre de cette étude. Il s’agit entre autres du tribalisme; des conséquences néfastes de la
liberté religieuse en Afrique; des problèmes de l’égalité devant la loi; des sectes africains;
de l’idolâtrie des personnes en Afrique; du sort des réfugiés et des déplacés africains; de
En effet, je ne pense pas entrer dans une analyse et une discussion détaillées de
27
lorsqu’elle s’avère pertinente pour la théologie africaine et surtout pour l’analyse et
Car, c’est là où repose l’esprit par lequel les occidentaux tiennent encore aujourd’hui les
africains sous leur joug. Ensuite, il est important d’avoir une notion claire de la réalité
le cadre de cette thèse, parce que cette théorie a joué un rôle important comme un outil
pas de manière cumulative, mais plutôt par révolutions». En d’autres termes, la solution
aux différents problèmes théologiques en Afrique «ne se trouve pas dans l’accumulation
des connaissances et des recherches». Mais par contre «elle tient aux révolutions qui se
recherche d’un nouveau modèle ou d’une nouvelle structure théorique pour remplacer
mais après les indépendances politiques des pays d’Afrique francophone, les défenseurs
28
de cette théologie de l’inculturation devaient contextualiser leur discours et vulgariser en
contexte et d’époque, donc pour une bonne transformation positive de l’Afrique selon Kä
implicitement impliqué quand il peut passer d’un cadre de référence à un autre». Cela
C’est dans ce sens que Hiebert (1985:12) souligne que les «partisans de l’ancien
paradigme ont souvent tendance à se fermer aux arguments des tenants du nouveau
modèle». Et aussi, resistent de manière «profondément emotive aux défis posés par le
nouveau modèle». Ce que ces «défis menacent la façon dont les partisans de l’ordre
ancien perçoivent la réalité ou en font l’expérience, car le monde que ces défenseurs se
Bosch (1995:247) «constitue une illusion, quels que soient les sciences étudiées aussi
29
donnée, et elle est influencée par les courants à l’oeuvre dans celle-ci». Un tel
raisonnement implique «qu’on peut mettre à l’épreuve non seulement les données
scientifiques, mais aussi les scientifiques eux-mêmes». C’est pourquoi Kä Mana pensait
C’est pour cette raison que, je vais analyser, critiquer et contextualiser l’apport
Evidemment, cette théorie de changement des paradigmes de Bosch est utile dans
le cadre de cette thèse, parce qu’en missiologie comme dans les autres disciplines
théologiques, les missiologues et théologiens africains peuvent noter qu’il est grand
temps de changer leurs conceptions dans des analyses et critiques théologiques, souligne
Bosch (1995:247):
En effet, je pense qu’il est nécessaire d’utiliser dans le contexte actuel, le changement des
paradigmes pour l’étude, analyse et critique missiologique en Afrique. Aussi, je note que
30
mutuellement exclusives, en opposant, selon Hiebert (1985:9) celles qui sont «absolues»
à celles qui sont «relatives». Parce que nos pensés théologiques sont parfois «partiales, et
souvent influencées par des facteurs de culture et de société». Mais cela ne les rend pas
pour autant «relatives, comme s’il était possible de suggérer qu’en missiologie, où rien
C’est pour cette raison que j’accepterai sans préjudice ni contrainte des avis et
considérations, dans cette thèse, par des modalistes: «Je pense que…, j’estime que…, je
seulement à partir des grands thèmes habituels tels que l’inculturation, l’adaptation, la
libération, la reconstruction mais aussi à travers les pionniers qui ont fait de la théologie
dans la théologie africaine qui se laisse appréhender dans l’analyse et la critique des
sociétés africaines. C’est-à-dire, poser les problèmes dans le contexte africain et essayer
qui est à la foi porteuse de conscience et de confusions dans la vie éthique et morale des
31
missiologues africains. Ainsi, j'apporte également des éclaircissements biographiques et
1.6.2 De la recherche
Je ne connais pas d’autres études faites avant moi sur «la contribution théologique de Kä
Mana au développement de la théologie africaine». Parce que les études faites par
2005, sur Kä Mana dans le cadre de la reconstruction africaine étaient des études
Pour ce faire, je pense m’appuyer aussi sur les écritures bibliques et les écrits
que, qui dit mission chrétienne dit aussi relecture des Ecritures, et sans les Ecritures
non missiologique.
1.6.3 Sources
Les sources majeures que je vais utiliser pour décrire la contribution théologique de Kä
particulières/interviews, les enquêtes sur terrain et les articles liés à mon étude.
32
particulière/interview et l’enquête sur le terrain m’ont permis de cerner la vie théologique
confirme «interview/conversation est l’une des sources» nécessaire parce qu’il «procure
des informations complémentaires et est un travail sur terrain» important pour un travail
académique.
partis politiques, des ONG, des websites des églises et de différentes ONG, des
De plus, le voyage d’études effectué au Congo Démocratique fut pour moi d’un
apport considérable en ce sens qu’il m’a permis d’effectuer des recherches aux Facultés
Protestante au Congo dont les bibliothèques renferment une documentation plus au moins
fournie sur la matière qui me préoccupe. Et, ce fut également pour moi l’opportunité de
rencontrer personnellement l’un ou l’autre chercheur dont les travaux sur la théologie
33
Congo-Brazzaville, au Burundi, en Angola, en Afrique du Sud, au Mozambique, en
l’Eglise des Frères en Christ Gareganze seront aussi exploitées pour l’élaboration de ce
travail. Parce que, souligne Mouton (2001:63) «l’expérience personnelle est une source
chapitre porte dans sa première section sur l’aperçu historique et les grands points de la
Démocratique, Cameroun francophone, Côte d’Ivoire et Rwanda que j’ai choisie comme
du Sud que j’ai pris encore comme échantillon), entre autres: la théologie africaine de
des points ci-après: ses œuvres scientifiques, son discours théologique et ses avis sur
34
l’égyptologie africaine dans le champ théologique; les religions traditionnelles et la
sélectionnés tels que Bediako-Kwame, Emmanuel Milingo, John Mbiti, JNK Mugambi
et Tinyiko Sam Maluleke. Et, enfin une conclusion générale qui est considérée comme
35
de l’importance de la théologie de la reconstruction de l’Afrique que j’ai choisi Kä Mana
comme la personne principale de cette thèse par rapport aux autres théologiens africains
africains. En plus, j’ai aussi démontré une brève biographie de Kä Mana. De la base
utilisé la théorie de changement des paradigmes de David Bosch qui tient compte de
systèmes, d’expériences, de temps et d’espace. J’ai aussi souligné que j’ai utilisé des
l’homme africain parce qu’il est difficile de reconstruire l’Afrique avec l’homme africain
Cependant, le deuxième chapitre qui suivra portera dans sa première section sur
francophone, tandis que sa seconde section examinera les grands points de la théologie
36
CHAPITRE 2:
Evidemment, avec comme points: sa genèse, son évolution, ses sources, ses pertinences,
allusion dans cette thèse, comprend des pays d’Afrique centrale et de l’ouest dont la
langue officielle et principale d’enseignement est Français, et qui ont joué un grand rôle
reconstruction. Sur ce, les lignes qui suivent peuvent relèver quelques-uns des aspects
furent plus ou moins accentués selon les époques et dont quelques uns sont encore en
vogue en Afrique centrale et de l’ouest, malgré une évolution positive des théologiens
africains et dont il est important d’espérer qu’ils seront dépassés dans l’avenir.
37
2.2 Théologie africaine en Afrique francophone
chose aisée affirme Ndjate (1984:61), «car c'est un sujet immense» qui ne peut
évidemment pas être présenté en «détail en quelques pages». Cela m'oblige à recourir à
une grille d'analyse trop large qui risquerait de laisser passer des faits de portée limitée
colonisation et de la traite des noirs, les Africains en général ont été dépouillés de leur
âme culturelle, c’est-à-dire de leur identité par des Occidentaux, notamment, «des
n’aurait pas un caractère purement révolutionnaire à son début, tel que je vais illustrer
même pour démontrer que cette théologie africaine était indispensable pour les
africains, et l’expression théologie africaine, selon Lubo (2004:81) «s’appliquait vers les
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l’exception de l’Afrique du Sud, au sein des traditions ecclésiales catholiques romaines
et protestantes».
(1999:125-126):
Nous n’avons d’autre désir que de promouvoir ce que vous êtes: chrétiens et
Africains... Le langage, la façon de manifester l’unique foi, peut être multiple et
par conséquent originale, conforme à la langue, au style, au tempérament, au
génie, à la culture de qui professe cette unique foi.
Sous cet aspect, ils pensaient qu’un pluralisme théologique est légitime, même
souhaitable. En ce sens, que les africains peuvent demeurer dans la théologie universelle
sans avoir une théologie proprement-africain. Mais, malgré cela, Bujo (1990:287, 296)
affirme que «les pionniers de cette théologie africaine étaient des hommes courageux»
africaine, note Ndjate (1984:67) «est née dans le contexte de la recherche d’un
indigeniser ou contextualiser le processus par lequel le christianisme est accepté dans les
39
modèles africains de pensée et de comportement, aussi établir un rapport de foi
Ceci est clairement souligné par Pobée (1979:22) quand il écrit que la théologie
africaine «peut être capable d'interpréter l’essentiel de foi chrétienne dans le langage
authentic africain dans le changement continuel et le trouble de notre temps, afin que ça
Et Tutu (1987:49) appuie que «l’évangile était apporté au continent africain par les
missionnaires occidentaux sur les vagues de la culture occidentale dans une teinte
associaient toute chose en Afrique avec le mal, surtout dans les voies traditionnelles de
culture de valeur en Afrique. Pour eux, l’Afrique n’avait aucune culture ou religion autre
que ces théologiens africaines francophones pensent trouver une manière propre
service chrétien selon la situation culturelle, économique et politique qu'est la leur. C’est
pour cette raison, réunis à Madagascar en 1974, les évêques africains et malgaches
40
Les jeunes églises d'Afrique et de Madagascar ne peuvent se dérober à cette
exigence fondamentale. Admettant effectivement le pluriel théologique dans
l'unité de la foi, elles doivent encourager, par tous les moyens, la recherche
théologique africaine. Une théologie africaine ouverte aux aspirations
fondamentales des peuples africains amènera le christianisme à s'incarner
efficacement dans la vie des peuples du continent noir.
Mais, pour obtenir ce résultat, les jeunes églises africaines et malgaches devaient se
responsable.
par l'homme africain. L'unique vérité chrétienne devait être assumée par chaque type
laquelle peut d'une part, trouver son point d'appui dans la Bible et la tradition, et d'autre
part, favoriser une prise de conscience de ses valeurs propres par l'homme africain.
Ndjate (1984:67) affirme que «le devoir impérieux des africains est de rester fidèles au
patrimoine spirituel et culturel qu'ils ont hérité de leurs ancêtres». Cest ce qui requiert
une «expérience immédiate de ces valeurs et aussi une réflexion sur elles». En plus, une
«étude approfondie de ces deux exigences et une confrontation des deux dans un
discours élaboré en étroite connexion avec la vie s'impose pour que la théologie
En effet, les communautés africaines croyantes fondent leur espoir dans cette
avec la sagesse des peuples africains naîtra une nouvelle théologie chrétienne,
41
profondément originale par rapport à la pensée chrétienne traditionnelle». Fort de cette
en Afrique francophone.
Parce qu’une portion des théologiens africains pensent que la théologie africaine
a commencé avec Kimpa Vita; les autres soulignent le moment «Des prêtres noirs
s’interrogent»; une autre portion l’accrédite avec le deuxième congrès des écrivains et
artistes noirs; et une autre portion soutient qu’avec le débat sur la possibilité d’existence
commencé à partir du 1960 avec le débat sur la possibilité d’existence d’une théologie
authentiquement africaine. Parce que, selon moi, c’est Tshibangu Tshishiku qui a
débat théologique entre Vanneste et Tshibangu, comme le grand temps fort de cette
De ce fait, je vais ramener à trois, les moments forts qui ont préparé l’existence
s’interrogent, le deuxième congrès des écrivains et artistes noirs, et enfin, le débat sur
42
2.2.1.1 Livre Des prêtres noirs s'interrogent (1955-1959)
Des prêtres noirs s’interrogent est l’oeuvre commune de treize prêtres noirs (africains et
haïtiens) de trentenaires d’âges, qui prend place dans l’effervescence d’un contexte
tôt, et la mise en cause radicale d’une colonisation occidentale qui, de toute évidence,
touché à son terme. Comme affirme Poucouta (2006:2) «Des prêtres noirs, jeunes
encore, et attentifs à une actualité qui touche de fort près, s’interrogeraient sur leur
avenir et, plus encore, sur l’avenir d’un christianisme venu tout droit d’Occident et dont
En effet, ces prêtres africains francophones et haïtiens qui ont participé à cette
conférence et qui avaient fait une déclaration commune, entre autres: Meinrad Hebga, G.
Mulago, Ondia et L. Dosseh se sont pour la toute première fois exprimés collectivement
1989:23). En plus, cette manifestation collective, selon Ndjate (1984:68) est un «premier
Mais, selon Poucouta (2006:1) ce livre Des prêtres noirs s’interrogent peut être
considéré comme «l’acte de naissance de la théologie africaine». Parce que le point fait
sur le contexte historique de cet ouvrage, peut être considéré aujourd’hui comme
comme un haut lieu de mémoire pour les chrétiens africains. En effet, c’est à Bandoeng
43
que des prêtres africains francophones se sont penchés sur différents problèmes
dire, ils observaient de la part des chrétiens africains une certaine gêne, une certaine
messianisme racial auprès des masses africaines. Pour eux, le christianisme était plutôt
(4:4) «Soyez toujours joyeux/Réjouissez-vous toujours». D’où, les uns et les autres
vivaient dans un perpétuel malaise, écartelés entre la volonté de vivre profondément les
valeurs évangéliques et le fait d'être privés des valeurs de sa propre culture, comme
l’atteste Ndjate (1984:69) dans l’affirmation suivante «ce double phénomène a amené le
En ce sens que cette théologie africaine prônée par les prêtres était la théologie
leurs contacts avec le milieu africain pour en scruter les valeurs et les déficiences, et les
44
confronter avec le message chrétien. Il est également utile de noter que cette orientation
d'adaptation débouchera plus tard, souligne Ndjate (1984:69) «sur la théologie des
pierres d'attente». Et Hebga (1957:10) exprime les problèmes éminent et l’angoisse des
prêtres noirs qui résident dans le dépouillement de l’âme culturelle ou l’identité africaine
termes:
En vérité Jésus-Christ est nôtre et tout proche de nous par la profondeur de son
humiliation d’homme. Je n’ai pu m’empêcher de l’aimer. Ce faisant je ne suis
pas un transfuge, je ne suis pas un dégénéré. Je suis un fils de mon peuple. Si
jamais je me renie, si j’ai honte d’appartenir à la race tombée, que les ancêtres
me frappent à la pleine lune avant la deuxième récolte de maïs! Mais, une vérité
s’impose: quelles qu’aient été les vicissitudes historiques du Christianisme, il est
l’oeuvre d’un Serviteur qui se fut adorer jusque dans la métropole orgueilleuse.
Nous avons avec le Christ une parenté dans l’humiliation. Ne lui imputons pas
la faiblesse des hommes.
Bimwenyi (1981:228) ces prêtres et laïcs noirs qui s’interrogent «faisaient écho aux
Evidemment, ces prêtres pensaient que le salut ne peut être dans l’aliénation socio-
chrétiennes d’Afrique.
l’ouverture de la porte théologique et qui, depuis lors, ne s’est referme pas. Ainsi, cette
45
universelle. Ainsi, personne ne doute actuellement que la préoccupation et
peut le faire mieux à leur place. Car pour les prêtres noirs, la rédemption de l’homme
africain ne devait pas être totale si elle s’adressait à l’homme abstrait coupé de ses
se muerait en déception; la déception pourrait hélas devenir révolte pour les africains et
De ce fait, le sang des africains retomberait alors sur ces prêtres qui n’auraient
pas su leur présenter un message pur de toute compromission. Parce que, quelques-uns
s’en sont déjà allés, mortifiés et déçus par ce qui leur était apparu comme une religion au
Qu’il faudrait donc, leur semblait-il, procéder à une révision fondamentale des
liens qui unissent les cultures dites occidentales au christianisme historique,
pour que soit enfin levée l’équivoque essentielle, maintenue par tant de
complicités, qui monopolisent Jésus-Christ au profit de l’Occident tout en
prétendant de bouche qu’il est le bien commun de tous les peuples.
Evidemment, ces prêtres noirs attirent, réveillent l’église conciliaire sur la précarité de
moins simpliste par des jugements superficiels. Ensuite, les prêtres noirs, demandent une
chrétienne peut, non seulement nous exhorter à créer, mais aider l’Afrique à se
réhabiliter devant le monde, à s’affirmer sur le plan humain». En laissant les africains
s’exprimer librement sans les «museler par le moyen de censures de toutes sortes plus
ou moins impartiales...» Et son universalité de droit entrera dans les faits lorsqu’elle
46
«adoptera» elle-même l’apport africain à la «civilisation et à la culture». Parce que
l’Afrique chrétienne ne sera chez elle dans l’église de Dieu que lorsqu’elle cessera d’être
nécessaire de souligner que ces prêtres noirs qui furent silencieux et passifs pendant des
On a assez longtemps pensé nos problèmes pour nous, sans nous, et même
malgré nous. Le prêtre africain peut aussi dire ce qu’il pense de son église en
son pays pour faire avancer le royaume de Dieu... Sans vouloir faire du tapage.
Il nous a donc semblé bon de jeter aussi notre mot dans le débat ouvert depuis
longtemps sur l’Afrique (Des prêtres noirs s’interrogent 1956:16).
Selon mes analyses, ces prêtres noirs affirment comme les philosophes africains, la
intégration dans le christianisme. Et pendant le colloque, ces prêtres noirs ont abordé
aussi certains thèmes tels que: la nécessité de l’adaptation missionnaire chez les Bantu,
Aussi, ces prêtres ont osé prendre initiative d’interpréter le message du Christ à
la lumière des réalités propres à l’Afrique, comme ce fut le cas pendant le premier
congrès panafricain de 1900 qui avait eu lieu à Londres, où Du bois, Langston, Sylvester
Helas! Cette lutte de libération qui avait produit des fruits palpable, est presque oubliée
aujourd’hui par certains théologiens africains qui parfois s’alignent dans la logique des
méthode de domination erigée en défaveur des africains par des grandes puissances à
travers le néo-libéralisme.
47
Comme je l’ai démontré dans la première section de ce chapitre Cependant, je
vais aborder le deuxième moment fort du deuxième congrès des écrivains et artistes
congrès des écrivains et artistes noirs, était une initiative de la revue et la maison
d’édition Présence africaine fondée en 1947 et Alioune Diop qui s’est tenu à Paris en
1956. Ce premier congrès s’est déroulé dans un lieu chargé d’histoire, l'Amphithéâtre
Le premier congrès des écrivains et artistes noirs s’inscrit dans la lignée des
congrès panafricanistes organisés au début du XXé siècle à Londres, à New
York, à Bruxelles et à Manchester. Il sera suivi du Deuxième congrès
international des écrivains et artistes noirs à Rome (1959) et des Festivals
mondiaux des Arts nègres à Dakar (1966), du Festival d’Alger (1969) et de celui
de Lagos (1977).
W.E.B. Du Bois de sortie du territoire, mais aussi en exerçant une influence directe via
CIA engagée dans une lutte antimarxiste et inquiète de l’influence du parti communiste
en France et en Europe.
48
Lubo (2006:4) écrit que c’était au moment que s’engage la «guerre froide entre
les deux super-puissances nucléaires» engagées dans une lutte «économique» sans
merci, ainsi qu’en «France la guerre d’Algérie», les voix s’élèvent pour engager
la «négritude défendue par Sénghor», soutenue par les intellectuels francophones, contre
l’avis «pro-libéral des délégations noires américaines et anglaises, pourtant tous unis
contre le colonialisme».
A mon avis, rien ne peut saper la volonté et le plan de Dieu pour la libération de
son peuple de l’oppression. C’est-à-dire, malgré l’influence directe des américains via
CIA, la voie de la libération était déjà ouverte pour les africains. En effet, Kapeta
(2004:199) démontre brièvement les thèmes que les penseurs et artistes noirs de
La culture moderne et notre destin, l’Europe et nous, la révolte des prêtres noirs,
l’esprit de la civilisation ou les lois de la culture négro-africaine, culture peule,
le malgache du XXe siècle, racisme et culture, reflections comparative sur le
mouvement nationaliste ouest africain, l’ethnologie et les cultures noires, de
l’importance de la culture pour l’assimilation du message chrétien en Afrique
noire, culture et colonisation, les négro-spirituels et l’expansion de la culture
noire, survivances africaines et dynamisme de la culture noire outre-Atlantique,
le christianisme face aux aspirations culturelles des peuples noirs...
Congrès des Ecrivains et Artistes Noirs en Rome, entre 26 mars au 01 avril 1959, sur le
l’usage de la «langue des colonisateurs est l’un des plus sûrs ciments de l’unité des
peuples colonisés, qui ont appris à leur tour à maîtriser la langue des maîtres». Et Anta-
49
Diop apporte comme contributions: «apports et perspectives culturels de l’Afrique et
Alioune Diop, Aimé Césaire, Anta Diop, Rabemananjara, Rahaga, Mbiti, Richard
Wright, Hebga, Amadou Hampâté Bâ, James Baldwin, Joséphine Baker, Sekoto, Mveng,
Tchibamba, Andrade, Mulago, Lima, Blackman, Lamming, Tibério, Ekollo, Sengat Kuo,
Mamadou, Anta Diop, Bachir Touré, Abdoulaye Wade, Nicol, Wahal, Agblemagnon, etc
(Diop 2006:2).
saurait être, en aucun cas, ramener la réalité africaine aux schémas occidentaux». Et
en même temps de «dépasser toute position de repli sur soi et sur ses propres
traditions», c’est-à-dire rester ouvert à d’autres cultures. Mais elle insiste sur le fait de
partir de «son être africain pour juger de l’apport étranger». De plus, ces théologiens
africains qui étaient souvent aussi philosophes dans le sillage de Tempels, affirme
Bimwenyi (1981:227):
50
moyennant purification et transfiguration. Et ils furent stimulés dans cette
orientation par les diverses encycliques pontificales dont il a déjà été fait
mention plus haut. Le tout était sur la toile de fond de la négritude.
commission de théologie. C’est le même aussi, partout sous-jacent, qui articule et unifie
cette littérature de combat, même si elle a pour propos délibérée de faire la vérité dans
favorable pour l’Afrique, parce qu’elles ont poussé et stimulé les théologiens africains
d’aller de l’avant dans leur recherche et affirmation d’une théologie purement africaine.
Mbiti (1959:151) a lancé l'expression: «Un système théologique pour l'Afrique». Mbiti
entend par là un système théologique fondé et développé sur le sol africain, par les
insistant sur cette théologie «nous ne prétendons pas que ceux qui l'établiront devront
négliger l'apport considérable des Pères de l'église, des théologiens du Moyen Age, ni
même des théologiens modernes d'Amérique et d'Europe». C’est qui est important selon
moi, ce n'est pas le caractère original, emprunté ou importé que peut avoir la théologie
africaine; mais ce qui compte avant tout, c'est qu'elle soit contextualisée au mode de vie
dans le cadre des religions africaines traditionnelles». Toutefois, après mes analyses, je
pense que ce deuxième congrès des écrivains et artistes noirs a joué un grand rôle dans la
51
détermination problématique d’existence d’une théologie africaine. Il a aussi beaucoup
aidé les théologiens africains dans le débat sur la possibilité d’existence d’une théologie
véritablement africaine.
Toutefois, dans le contexte africain d’hier, je pense qu’il y avait encore beaucoup
de choses à faire dans cette théologie qui cherchait encore sa reconnaissance scientifique
illustré brièvement les deux moments forts de la possibilité de naissance d’une théologie
africaine en Afrique francophone, je m'en vais au troisième moment fort dans le point
qui suit, illustrer le débat qui a permit l’existence scientifique et une évolution positive
après le deuxième congrès des écrivains et artistes noirs, se situe, dans le domaine
africaine francophone de l’inculturation. Ce débat qui fait vibrer l’âme jusqu’à ce jour,
malgré sa modestie, posait pour la première fois en termes clairs et nets, le problème
africaine. Comme le souligne Ndjate (1984:70) «ce débat s'est tenu au sein de
Bimwenyi (1981:264):
52
Se tenait, à Bruxelles, la célèbre Table Ronde politique réunissant les autorités
coloniales et les principaux leaders politiques congolais (du 20 janvier au 19
février 1960) et au cours de laquelle fut fixée au 30 juin de la même année la
date de l’accession du Congo-Belge à la souveraineté nationale. Le discours
colonial était au déclin et le discours chrétien en situation coloniale s’efforçait
de changer son fusil d’épaule. Le vent tournait dans le sens de l’adaptation et de
l’africanisation dans tous les domaines.
C’est donc dans un contexte post-colonial que l’idée d’une théologie africaine a surgit au
en théologie face à leurs professeurs, les uns pensent que l’élaboration d’une théologie
africaine est une tâche normale, nécessaire et dépourvue de tout problème particulier.
méfiance et de réserve. C’est ainsi, Bimwenyi (1981:264) affirme que «deux positions
L’une, représentée par Tharcisse Tshibangu, du clergé diocésain, qui fut étudiant
africaine, d’un système et un cadre de pensée propre, original par certaines accentuations
contraire, soutenue par «A. Vanneste», qui fut «Doyen fondateur de la Faculté de
catéchise et de la pastorale – celle-ci étant, ainsi qu’on l’a souvent relevé et critiqué dans
la suite, nettement distinguée sinon séparée de la théologie au sens strict, car il faut bien
53
que le christianisme, en tant que religion universelle, présente partout sa doctrine divine
dans des formules valables pour les hommes de toutes cultures et de toutes races.
partisan décidé de ceux qui optent carrément pour une théologie qui veut à tout prix
retrouver la vérité révélée dans sa pureté originale, divine et donc universelle, pour la
contexte d’hier dépendait de trois conditions préalables, c’est-à-dire une libération des
esprits des africains par une recherche ouverte des bases «épistémologiques et
l’innovation. Puis une reprise des questions à la source. En d’autres termes une reprise
solution ne paraissent pas encore avec netteté et enfin la nécessité d’un travail purement
scientifique.
54
l’inculturation que j’estime vitale dans le contexte d’aujourd’hui, parce que l’Afrique
achemine dans le contexte actuel ensemble avec d’autres courants théologiques du tiers-
africaine nécessite de la part des théologiens et missiologues africains dans son contexte
Kinshasa, date probablement selon moi du débat entre Tshibangu et Vanneste. Parce que
dans l’ouvrage collectif resté célèbre «Des prêtres noirs s'interrogent», publié en 1956, il
n’y a pas d’indication claire sur la possibilité de la naissance d’une théologie africaine.
Cette préoccupation collective d’un groupe de prêtres et laïcs noirs visait d’abord la
noir sur le plan de son identité culturelle. En effet, il est important de noter que ces
L’expression théologie africaine n’a pu existé qu’a partir de 1955 et n’a été d’une
vaste acceptance qu’aux années 1960. La réalité qu’elle représente va, pourtant,
plus loin dans le passé. Parce que selon Young, l’expression de la théologie
africaine la plus récente fut de 1946 avec la publication de la philosophie
bantoue par Placide Tempel
55
En résumé, c’est en 1958, que Vanneste, ramène l’expression à sa forme abrégée
1958:225). Ses idées susciteront en janvier 1960 une discussion théologique sur la
possibilité d’une théologie africaine avec Tshibangu Tshishiku qui fut étudiant en
théologie et qui se basait sur «les caractéristiques culturelles propres de la vision totale
du monde à condition que l’on vise à les perfectionner par la critique» (Tshishiku
1960:333).
africaine» suffisait à lui faire reconnaître une «physionomie originale, des types de
pensée ou des manières distinctives de voir les choses». En s’inscrivant dans une
discuté dans les milieux qui prennent à coeur la mission de l’église africaine et ses
n’était pas facile, il y a eu deux paliers différents: des niveaux pratiques constituant une
théologie dite universelle. A l’opposé de cette position se trouve Vanneste qui pensait à
Dans cette optique, écrit Vanneste (1969:327-328) «la théologie africaine semble
être évacuée de son contenu, puisqu’elle est résorbée par la théologie universelle». Et
56
africaine, que Vanneste (1969:334-335) «avoue être toujours fort hésitant en raison de
A mon avis, Vanneste n’avait pas raison d’hésiter, parce que malgré le rejet
noire. Même si Studer (1961:112-113) observe que «Vanneste estimait que les apports
mystère chrétien, mais en tant que contribution à une vision universelle du monde».
supériorité vis-à-vis des africains, or dans la conception divine, Dieu voit tout le monde
C’est pour cette raison que Tshishiku (1960:343-344) persiste aussi contre la
conception de Vanneste en soulignant que «théoriquement, on peut donc dire que si l’on
admet dans la culture africaine un système et un cadre de pensée propre, original par
La vision théologique paraît liée à un état culturel donné, ainsi, dans l’état d’une
culture traditionnelle africaine plus ou moins pure, une théologie nettement
caractérisée pourrait s’élaborer sur la base des données de la révélation,
repensées dans le cadre de cette tradition.
Mais, en janvier 1980, Tshibangu Tshishiku est revenu à la charge dans sa préface à la
«nous considérons pour notre part, que ce travail, qui synthétise les éléments de la
57
problématique d’une théologie africaine, clôture le débat de principe sur la possibilité et
Pour Tshibangu, le moment était venu pour que les chercheurs et penseurs
par des actes d’engagement intellectuel et vital face à chacun des mystères constituant
Tshishiku (1960:345) reconnaissait aussi dans son discours théologique que le monde
estimait que cette «civilisation universelle ne s’édifiera pas sur le cimetière des
originalités particulières, elle sera le fruit d’apports divers». Le même auteur affirme
encore à ce sujet:
Tshishiku (1989:34) fait remarquer ensuite qu’il s’agit d’un «fait qui ne réclame rien» au
moment ou Mulago (1969:280) atteste que cette «réalité est d’un pluralisme
universelle qu’ils confondraient à la limite, la théologie avec le dogme, car le dogme est
58
un, mais il y a diverses théologies. De ce fait, je note qu’avec l’évolution théologique,
simplement la distance entre la «vision et la foi», ou, plus exactement, la «distance entre
l’Afrique francophone. C’est ainsi que Studer (1961:106-107) affirme que «tenant
compte sur le plan pratique, des conditions propres à l’Afrique noire, une théologie
Raison pour lquelle, je considère que depuis le débat théologique du 1960 entre
qu’elle avait des sources authentiquement africaines valides et incontestables qui lui
Evidemment, ces marques réelles de sympathie exprimées par Jean-Paul II, souligne
59
«théologie africaine, qui embrasée tout le propos théologique de l'église en Afrique». En
plus, dès l’existence de cette théologie africaine en l’Afrique francophone, elle s’est
fixée un objectif qui domine toutes ses démarches, affirme Matondo (1989:11):
l'évangile dans les cultures africaines sans les dénaturer. Ainsi, ces cultures restent
Kapeta (2004:29-30) le premier courant est représenté par «l’ancienne tradition» des
Le second courant pas toujours facile à saisir dans ses caractéristiques propres à
spirituelles authentiques répondant à des besoins vitaux concrets frappent davantage que
courants sont la «théologie noire et la théologie africaine». Ces deux qualificatifs noire
Le discours théologique au sein des églises aussi bien catholique que protestante
en Afrique est déterminé par l’approche et la problématique de la théologie
noire et de la théologie africaine, qui malgré leur différence et tensions
éventuelles, sont appelées à une complémentarité dynamique et féconde.
60
En fait, je pense que dans le contexte affricain actuel, qu’une théologie africaine ouverte
s’incarner efficacement dans la vie des peuples africains. J’estime également que les
par conséquent peut lutter actuellement contre toutes formes d’aliénations. Evidemment,
c’est dans ce sens que les missiologues africains peuvent s’engager aujourd’hui sur la
route de libération de leurs peuples. Je pense encore, qu’il est nécessaire que les
interdisciplinaire et avec comme base, la Bible, ainsi pense Mululendo (1989:64) «le
fond du christianisme peut être universel mais la manière de vivre ce fond peut varier
qui côtoie toutes les églises chrétiennes quels que soient leur forme et leur lieu
d’existence. Parce que, c’est l’incarnation de Jésus, son pardon, sa mort, sa résurrection,
son retour et le salut qui peuvent être au coeur de l’enseignement chrétien. Toutefois,
Lubo (2000:75) fait observer que cette théologie africaine en Afrique francophone a
61
(l’inculturation, la libération ou la reconstruction)» et le moment actuel d’une théologie
rigueur scientifique».
C’est ainsi que Danet (2000:201-202) souligne que «ces deux premiers
Les pionniers de la théologie africaine en Afrique francophone dont j’ai illustré plus-
théologique et d’avoir montré que chaque nouvelle génération, chaque peuple peut
mené sur plusieurs fronts par les adeptes des théologies missionnaires de l’époque.
francophone engagés et critiques, leur ont opposé des arguments et des faits solides
pouvant défendre une théologie africaine affirmée. L’ampleur des travaux scientifiques
déjà réalisés en ce domaine en font preuve. Et le rôle joué par la Faculté de Théologie
62
réflexion théologique africaine. Fort de ce double soutien, j’estime qu’actuellement les
subies par l’Afrique noire, les Malgaches et les Mauriciens au cours de l’histoire.
sa lutte pour une libération intégrale et organique. Je remarque qu’elle montrait ainsi sa
détermination à aller de l’avant, à ne pas reculer devant les difficultés et les obstacles,
mentale. Elle aide les Africains à mieux saisir les défis et les exigences de la mission
révélation de Dieu est reçue et transmise parfois dans la langue vernaculaire. Et c’est à
Raison pour laquelle, je soutiens que les théologiens et missiologues africains peuvent
valablement utiliser leur langue vernaculaire dans leurs théologies et surtout dans
63
l’éducation théologique pour faciliter la compréhension profonde de leurs enseignements
pense, ceci est pertinent pour l’Afrique, comme l’affirme Kekumba (1989:58) qu’il n’est
donc pas nécessaire lorsqu’on veut «communiquer avec Dieu» de lui parler en des
«langues d’emprunt, d’utiliser des rites qui n’ont aucun sens au sein de la société
africaine; de transmettre les doléances aux saints qui sont étrangers à la culture
églises d’Afrique, et de ce fait, elle est de droit la théologie de l’identité africaine. Parce
que cette identité est cherchée et à rechercher davantage dans les domaines spirituel,
une relation de cause à effet réciproque. Parce qu’il n’y a pas de théologie sans culture
qui la porte et, du point de vue de la théologie chrétienne en tout cas, une bonne
théologie est elle-même porteuse de conséquences culturelles. C’est pour cette raison, je
pense que la théologie africaine n’est pas statique, elle est devenue une réalité trop
complexe pour être contenue dans une définition simple. Evidemment, selon Dembo
(2005:6) cette théologie est «devenue un article d’exportation» et souvent, elle répond
africaine francophone. Parce que, malgré que les pionniers de cette théologie africaine
64
l’Afrique se retrouve encore dans le néo-colonialisme, de la faim, de la guerre, de
animée par quelques grands théologiens africains selectionnés tels que: Tshibangu
Hebga, Kä Mana, Kabasele, Ela, Eboussi Boulaga, Poucouta et Mbembe, voire même les
africains qui critiquent les occidentaux, aujourd’hui, au lieu d’appliquer l’amour de Dieu
et l’amour de leur frères et soeurs africains, ils agissent au contraire dans le mauvais sens
ci-haut cité, les uns s’occupaient de la scientificité de la théologie africaine, et les autres
menaient des débats serrés pour savoir si la théologie africaine en Afrique francophone
francophone prenne pour point de départ les cultures et les traditions ancestrales
africaines, tandis que les tenants de la libération voulaient prendre le contexte socio-
malgré des discours et plusieurs théories sur la libération, l’Afrique francophone est
65
encore dans la pauvreté et misère la plus noire comparativement aux autres pays du
africaine plus pratique que théorique, parce qu’il y a tellement des discours théoriques
non accompagné par des pratiques. Je pense qu’il est grand temps pour que les
proposent aux africains une autre voie succeptible de provoquer une véritable libération.
A mon avis, multiplier des théories ne pose pas du tout problème, mais il est nécessaire
Cependant, le temps est aux actions, quelles que soient leurs formes, mais qui
peuvent amener une réelle libération totale de l’homme africain. Evidemment ses actions
à-dire, l’africain qui pratique l’amour de Dieu et de son prochain dans toutes ses
entreprises, africain qui met son intelligence et sa spiritualité au service des autres. C’est
ça, je pense, la vraie théologie africaine du moment peut être et non se limiter qu’au
discours.
invitant les Africains à quitter le face à face entre la tradition et la modernité, pour se fier
66
Les tenants du débat sur l’inculturation, la libération et la reconstruction
semblent rester calme, même si d'aucun se définissent plus dans un courant que
dans un autre, leurs écrits révèlent qu’ils portent tous un souci missiologique:
rendre la foi chrétienne pertinente dans l’Afrique d’aujourd’hui.
Mais, à mon avis, le génocide au Rwanda en 1959 et 1994, les conflits et guerres au
terriblement secoué l’irénisme culturel des uns et l’utopie libérationniste des autres.
Mais, actuellement ces théologiens africains pensent tous que toute théologie africaine
traditions culturelles et religieuses africaines ainsi que la crise actuelle que traverse
globalisation.
libérer l’Afrique de ce joug et l’Afrique francophone qui a beaucoup fait pour que cette
théologie africaine puisse réellement exister peut continuer à la dôter des substances et
cesse de penser qu’en Afrique l’église peut devenir et être africaine dans tous les
aux théologiens latino-américains qui distinguent selon eux trois types de théologie: la
67
Cependant, pour le développement de la théologie africaine, faut-il avant tout
ou devrait-t-on faire plutôt cas de la théologie qui émerge des communautés ecclésiales,
du moment que la théologie est un discours, un logos, ou dans le contexte actuel, faut-il
s’en tenir au discours publié ou prêter également l’oreille au discours oral, qu’il soit
public ou privé, qui émane des serviteurs de Dieu ou du peuple. Ntekesha (1989:97)
souligne que:
La théologie africaine francophone est une réflexion de recherche menée par des
Africains et Africaines francophones, théologiens ou simples croyants sur le
données révélé et sur les manifestations d’acceptation par l’homme africain à
l’auteur de cette révélation ainsi qu’à son message, cela dans un contexte socio-
culturel ouvert à l’universel mais propre à l’Afrique.
l'évangile et d’alimenter par leur vie et leurs questions la réflexion des théologiens».
galaxie intellectuelle qui représentait cette tendance a été démantelée, les ténors se sont
tus, le bulletin de théologie africaine pourtant bien commencé, n’a plus paru depuis
68
En effet, je ne partage pas du tout la critique formulée contre la faiblesse
important de tenir compte des événements qui ont secoué l’Afrique francophone de
l’époque coloniale et l’Afrique francophone dans son contexte post-colonial, parce que
selon moi, la réflexion dans le temps de paix est différente de la réflexion au temps de la
guerre, et chaque époque de la vie humaine a son histoire et ses paradigmes. Tandis que
observe malheureusement «qu’il n’y est plus sorti depuis plus de dix ans une seule idée
novatrice ni un seul mouvement de pensée mobilisateur dans les débats de fond sur les
sociétés africaines».
Je pense que le jugement de Kä Mana est même d’une sévérité extrême lorsqu’il
parle d’une sorte de léthargie et d’immobilisme d’esprit qui frappe les débats
certaine élite africaine», mouvement dont «l’impasse» illustre les difficultés qu’il y
aurait à vouloir décider de «penser la foi chrétienne selon la logique des traditions
et fin, chaos et ordre, le contexte africain francophone actuel étant tout à fait différent du
69
l’inculturation en Afrique francophone est ainsi «lié à un manque de lucidité dans
Parce que le processus d’inculturation n’est pas une affaire seulement intellectuelle, mais
totalisante comme la culture est une totalité, mais une culture est un projet en devenir
donc l’échec ou le chaos font partie de cela, et il exige une réflexion continuelle qui
Toward an African Theology, écrit par Pobee, en 1979, qui insiste sur communication du
christianisme sous les vraies catégories africaines afin de donner plus de sens à la
théologie africaine.
l’infinité de l’expérience humaine et chrétienne ne peut être épuisée par aucune culture
peut en aucune façon être renfermée sur elle-même. Et pour son enrichissement elle doit
être ouverte aux échanges des points de vue méthodologiques et d’orientation doctrinale
70
théologie africaine francophone de l’inculturation a intérêt à s’informer des différents
Afrique anglophone. Elle peut suivre avec attention particulière les théologies qui se
développent au sein des églises d’Afrique. Chaque théologie a son fondement, par
chute économico-politique de l’URSS, c’est le silence, car le fondement n’a pas tenu.
dynamique.
Selon Messi-Metogo (1978:85-86) «il n’est pas pour une théologie africaine
qu’il y a diverses tendances dans la théologie africaine actuellement. Même s’il ne s’agit
que d’accents différents, même si l’inculturation peut être comprise dans un sens global
pour laquelle je présente comme toile de fond trois types de théologies missionnaires de
La théologie du salut des âmes fait état d’une préoccupation majeure concernant la
conversion des âmes au christianisme, c’est-à-dire avoir les soucis des âmes perdues, en
d’autres termes, sauver des âmes ou gagner des âmes pour Christ. Bimwenyi a donné
71
une vue panoramique intéressante sur la «théologie du salut des âmes» dont je pense que
certaines lignes de crête peuvent suffire à en fournir une saisie appropriée. En effet,
Cette vision, malgré quelques aspects négatifs a produit un bien réel au profit des
peuples noirs christianisés. On souligne l’état de détresse spirituelle des nations livrés
au pouvoir de Satan. Une course de vitesse s’engage pour arracher à celui-ci le plus
d’âmes possible. Evidemment, je partage l’avis de Bimwenyi, parce que cette théologie
missionnaire de Dieu. Parce que le but principal de l’évangile, c’est le salut éternel des
âmes. Et c’est pour cette raison que Christ veut que chaque maison et famille deviennent
son église.
des âmes qu’il faut arracher par tant de luttes et de sacrifices, à la gangue de leur
paganisme ancestral, à leur déchéance, à leur existence misérable pour amener par
chrétienne dans «l’Etat Indépendant du Congo à la fin du siècle dernier». Mais, Pongo
(2006:3) démontre qu’une «armée de missionnaires se lève, y lit-on, pour arracher les
pitoyables tribus indigènes à l’atroce esclavage des démons tout en les protégeant
72
théologie de pénurie, est claire: le missionnaire est le héros venu combattre et vaincre la
puissance du démon dans le but de moraliser les êtres noirs abrutis et de sauver ces
malheureux afin qu’ils échappent à l’enfer qui les attend après la mort.
En effet, cette théologie du salut des âmes présente quelques faiblesses telles que:
Enfin, la crédibilité du message chrétien a été noyée dans les intérêts des puissances
Qu’on ne sauve donc pas l’homme par une simple promesse du bonheur dans
l’au-delà. Face à une telle déformation qui, malheureusement, s’est vérifiée dans
le passé et qui constitue encore aujourd’hui une trahison du véritable
christianisme, la critique marxiste de la religion comme opium du peuple peut
être pleinement justifiée.
Evidemment, cette théologie a aussi un point favorable comme je l’ai souligné ci-haut, la
croix. De ce fait, le salut intégral de l’homme par la grâce du Christ commence dès
du salut des âmes, je m'en vais décortiquer la théologie de l'implantation de l’église dans
73
2.2.4.2 La théologie de l’implantation de l’église
en Afrique. Et, elle est la seconde théologie, connue à partir des années 1920 grâce à
d’édifier solidement l’église, sur la tabula rasa des nations païennes, comme l’Occident
l’a réalisée tant dans son personnel, ses oeuvres missionnaires que dans ses méthodes.
Affirme Gibellini (2004:532) «sont des formes modernes d’un discours judaïsant, qui
combattre et vaincre la puissance du démon ira s’estompant. Pour le Pape Pie XI, selon
Bimwenyi (1981:164) le but des missions exprimé dans «Rerum Ecclesiae (28 février
1926) est d’établir et fonder solidement l’église de Dieu, et cela par tous les mêmes
éléments dont elle fut constitués autrefois notamment les fidèles, le clergé, les religieux
et les religieuses de chaque nation». Tandis que Bujo (1990:290) remet en question la
christianisme, le marxisme, l’islam et autres mouvements ont été une «provocation qui a
74
interpellé le négro-africain à se remettre en question consciemment ou
inconsciemment».
l’Afrique dans l’église. Comme l’écrit Lubo (2000:92-93) pour le pape Pie XI, par
exemple, le bus des missions, exprimé dans «Rerum Ecclesiae (1926), est d’établir et de
fonder solidement l’église de Dieu, et cela par tous les mêmes éléments dont elle fut
constituée autrefois chez nous». En effet, il s’agit donc «d’ériger, d’implanter l’église
dans les territoires de mission, des dépendances des églises occidentales avec leurs
structures administratives, leur clergé, leur liturgie, leur morale, leur théologies, etc».
qu’elle constitue un progrès par rapport à la théologie du salut des âmes n’en demeure
pas moins une conception inapte à assumer une évangélisation en profondeur des
peuples d’Afrique dans le contexte d’aujourd’hui. Et elle fut une copie de modèle
occidental. Aussi, au lieu de planter la semence de la parole de Dieu chez les africains,
elle transplante en Afrique, un grand arbre déjà préfabriqué et formé en Europe avec ses
fleurs et ses fruits. C’est pour cette raison que Lufuluabo (1963:115-116) pensait déjà à
de J. Daniélou, intitulé: «Le mystère du salut des Nations» (Ndjate 1984:93). Cette
75
théologie, écrit Pirotte (1973:151) «rêvant d’une église à couleur africaine, ou mieux
cultures autres que l’occidentale». De plus, cette théologie résulte de la «théorie dite des
pierres d’attente», mais cette dernière théorie cherche et découvre chez le destinataire,
Le même Mutanda (1989:30) affirme que «le pape Pie XII a particulièrement
souligné la nécessité de respecter les coutumes et les usages des peuples». Dans sa
première «encyclique, Summi Pontificatus (1939)», il déclare que tout ce qui, dans ses
usages et coutumes, n’est pas indissolublement «lié à des erreurs religieuses sera
toujours examiné avec bienveillance et, quand ce sera possible, protégé et encouragé».
Tempels est critiquable. A mon avis, personne ne peut lui contester le mérite de soulever
76
un problème auquel les missionnaires occidentaux en Afrique francophone ne faisaient
la révélation chrétienne.
Même Mveng (1998:38-39) soutient «qu’on considère cela avec raison comme le
premier pas vers une théologie africaine: la parution de la philosophie bantue et les
réactions provoquées par cet ouvrage témoignent clairement que le débat de principe
sur la légitimité d’une théologie africaine est ouvert». Cependant, malgré le progrès
réalisé par la théologie d’adaptation, elle laisse insatisfait tout africain lucide et
authentique et provoque le cri d’alarme des prêtres noirs en 1956, comme l’affirme aussi
Tshishiku (1987:55) «avec le discours théologique des prêtres noirs qui s’interrogent
solennelle et officielle des évêques africains et malgaches qui, lors du Synode épiscopal
l’adaptation, lui préférant celle de l’incarnation, qui n’implique pas de modèle socio-
francophone, il est utile de noter que deux méthodes sont actuellement en utilisation,
Soit l’on considère qu’il s’agit de la rencontre de l'église, telle qu’elle a évolué
historiquement dans le contexte occidental, avec les peuples africains, et on
77
s’efforce d’adapter le mieux possible, les pratiques de cette église à la vie socio-
culturelle des peuples africain soit on estime qu’il s’agit des membres d’une
communauté africaine qui ont entendu et accepté le message du Christ, et qui
essaient sincèrement d’annoncer ce message, d’en vivre et d’en faire vivre, dans
leur propre vie socio-culturelle.
A mon avis, il est grand temps d’annoncer l’évangile du Christ, d’en vivre et d’en faire
vivre l’église et toute la société africaine selon le modèle du Christ parce que ce modèle
exige une théologie africaine qui tient compte, dans sa forme, de la réalité du milieu:
chrétien ou non chrétien et qui produit une foi évangélique selon la volonté de Dieu,
Cependant, après avoir analysé et démontré ces trois formes théologiques qui ont
important d’illustrer les sources majeures de cette théologie africaine dans la sous-
section suivante.
La théologie africaine tire ses aperçus théologiques de différentes sources. Je peux ainsi
sous les auspices de EATWOT à Accra, en 1979. Comme le souligne Mwepu (1997:49-
50):
Bien que la plupart des théologiens africains s’accordent au sujet de la validité de ces
sources pour faire une théologie africaine pertinente, il y a aussi quelques théologiens
78
africains tels que Pobee qui n’acceptent chacune d’elles comme valide source pour une
théologie digne de son nom. Pobee cité par Mwepu (1997:50) considère que «ces
L’étude des religions traditionnelles africaines est indispensable dans cette thèse afin
(1989:71-72) souligne:
Bien des choses sont encore vagues au sujet des religions africaines
traditionnelles. Il n’y a pas longtemps, l’existence de religions traditionnelles en
Afrique était encorne inconnue. On parlait plutôt de religions primitives, telles
qu’on croyait les trouver dans toutes les anciennes civilisations d’avant le siècle
des Lumières.
En effet, depuis la décolonisation politique des pays africains, depuis le concile Vatican
II, depuis que les africains participent à l’élaboration d’une réflexion sur le christianisme
conscience collective. Cependant, Pobee (1979:17-18,22) déclare que pour être pertinente
ne peut être d’une certaine pertinence pour l'africain. Son but peut être «d'interpréter
79
l’essence de la foi chrétienne» dans un langage africain authentique dans la situation de
«confusion de notre temps afin qu’il ait un dialogue authentique entre la foi chrétienne et
la culture africaine».
«l'africain entre en relation avec le sublime». D'où les chrétiens et les missionnaires
d'aujourd'hui cherchent des études intensives des «ingrédients de la pensée, des formes et
des pratiques religieuses indigènes afin d’assurer une véritable communication efficace
de l'évangile».
selon Mukendi (2005:6) «une théologie chrétienne peut se développer à partir des
aspects de la vision du monde qui expriment les sentiments religieux, pourvu qu’ils soient
(2006:37) écrit «un théologien africain peut être une personne qui prend part à la culture
pour la communauté africaine». Quant à moi, je pense que des théologiens africains
francophones peuvent partager le point de vue de Mbiti (1979:94) qui pense que:
Et Shorter (1977:27) ajoute que «pour être africanisée, la théologie chrétienne africaine
peut tirer ses nuances et concepts des systèmes des croyances religieuses basées sur la
80
culture d’Afrique». Parce que dans la théologie africaine selon Mbiti (1970a:36) «on
trouve qu’il y a continuité avec les religions traditionnelles africaines». Et il ajoute «les
religions traditionnelles africaines constituent, dans leur plus haut sommet, une
Ceci ressort très clairement, selon Mwepu (1997:52) que dans le chapitre final de
«African Religions and Philosophy (1969)», Mbiti essaie d’évaluer pour en fournir le
«vivre en relation avec le monde invisible». Cette relation affecte «la vie entière de
africaine se préoccupe tout à la fois des croyances et des rituels qui en sont des
Tout cela implique une relation directe ou indirecte entre l’homme africain et les
êtres supra-naturels tel que le préconise Dembo (2005:7) «la vie et la religion africaine
vont main dans la main. Il y a un transfert presque directe de ce monde vers le monde
«manière de vivre dans ce monde en relation avec le monde invisible». Evidemment, les
théologie africaine comme l’une des sources majeures comme je l’ai démontré ci-haut,
même si l’Afrique traditionnelle n’a pas écrit, parce que toute sa tradition était presque
81
orale. Cependant, dans les lignes qui suivent, je vais analyser et démontrer l’importance
de l’utilisation de la Bible dans la théologie africaine comme une autre source valable.
Le message biblique deviendrait la bonne nouvelle pour ceux qui le reçoivent dans la
mesure où il leur offre des moyens pour atteindre les objectifs primordiaux de leur
existence. Ceux-ci peuvent varier d’une culture à l’autre, comme le fait remarquer aussi
Bosch (1995:547):
Dans la Bible, il n’y a pas de dichotomie entre la parole dite et la parole rendue
visible dans la vie du peuple de Dieu. Les hommes observent tout en écoutant, et
ce qu’ils voient peut aller de pair avec ce qu’ils entendent. Parfois notre
communication se fera seulement par nos attitudes et notre action, parfois seule
la parole se fera entendre, mais nous devons repousser comme démoniaque la
tentation de tirer une ligne de démarcation entre évangélisation et préoccupation
sociale.
C’est pourquoi Kapeta (2004:38-39) affirme que dans cette perspective, ce sont
Et Fasholé-Luke (1976:141) ajoute «qu’il n’y a aucun théologien africain qui nie
le fait que la Bible est une source fondamentale de la pensée théologique (pour
82
affirme Appiah-Kubi & Torres (1979:192-193) «la Bible est la source fondamentale de la
«révélation divine en Jésus Christ». Evidemment, aucune théologie ne peut retenir son
africains. Raison pour laquelle Pobee (1979:20; 1987:220) reaffirme que la «théologie
africaine peut être basée sur la Bible, néamois, cette Bible peut être comprise et
Quant à moi, j’estime nécessaire de noter qu’il y a une insistance croissante que la
théologie africaine peut être basée sur l‘étude et l’interprétation africaine des saintes
Ecritures. Parce que, l'originalité de la théologie africaine dépendra de leur insistance sur
l’origine de la révélation et leur application de la Parole de Dieu en tant que clé à leurs
Evidemment, comme je l’ai souligné plus haut, la centralité des Saintes Ecritures est
83
De ma part, combinant et comparant les enseignements bibliques avec les
pertinent aux Africains. Si ceci est vrai, il est nécessaire d’être fléxible, parce qu’il est
important de comprendre que le message de l’évangile est unique. Mais étant donné que
la Bible est l’une des sources fondamentales de la théologie africaine, les missiologues et
théologiens africains peuvent utiliser une herméneutique spéciale pour produire une
théologie qui puisse parler au cœur des Africains. Mwepu (1997:58) affirme que «une
parce que tout passage biblique ne s’adresse pas nécessairement à chaque situation
A mon avis, l’anthropologie africaine est aussi l’une des sources valable de la théologie
africaine. Ceci devient une source importante de la théologie africaine étant donné qu’elle
Que pour les africains, il y a unité et continuité entre la destiné des personnes
humaines et la destiné du cosmos. L’anthropologie et la cosmologie africaines
sont optimistes. La victoire de la vie dans la personne humaine est aussi la
victoire de la vie dans le cosmos, le salut de l’univers. Dans le mystère de
l’incarnation Christ assume la totalité de l’humanité et la totalité du cosmos.
considération favorable des réalités du monde africain dans leurs théologies et eux-
mêmes africains pour pouvoir arriver à une théologie africaine pertinente. Parce que
84
toute l’humanité et tout le cosmos africains peuvent être considérés valablement comme
sur la théologie de mission, remarquable dans les «travaux de Parrinder (1961) et Taylor
(1963) et sur des théologiens africains tels que Mbiti». Quant à moi, je pense que ce
facteur culturel peut être «fondamental» parce qu’aucun changement valable ne peut se
produire dans le domaine religieux sans qu’il y ait une «atmosphère culture appropriée».
C’est pour cette raison que, Bimwenyi (1981:505-506) pense que c’est au niveau
du «sens fondamental ou niveau des fondements que se situent, selon les traditions
africaines, les grandes doctrines sur l’homme, sur Dieu, sur la société et sur l’univers».
udi muntu udiangata yeya kayenda, ne mudiyi unvua tshidiyi ne kudiyi mufuma, ne
histoire et de son rapport à la totalité}; compréhension qui, étant donné la structure «thé-
de foi ne peut survenir en tant que «thé-andrique que si le pôle humain, n’est pas
A ce sujet, je pense donc, qu’il est difficile de faire une théologie africaine authentique
sans tenir compte de l’homme africain, son expérience, sa culture, sa foi, bréf de
85
considérée comme une source pour une théologie africaine authentique. De ce fait, les
églises indépendantes africaines peuvent aussi valablement être prise en compte comme
Les églises indépendantes africaines constituent aussi une source importante pour la
théologie du peuple. Mugambi (1989:47) soutient que «en général, les églises
leur type de louange, organisation et vie communautaire, qui sont enracinées dans la
culture africaine et qui touchent la réalité de la vie quotidienne des gens». En effet, ces
Au fait, la plupart de ces églises ont été fondées pour satisfaire le besoin spirituel
de l'africain au travers les méthodes traditionnelles. Et ces églises indépendantes
africaines ont montré la voie pour l’adaptation de la louange chrétienne afin de
satisfaire la vision du monde africain.
malheureusement, ne sont pas du tout prêt à écrire leurs propres théologies, mais
donnent tout leur temps aux activités religieuses y compris le salut des âmes, guérison
des malades, et faire marcher des boiteux». Selon moi, l’expérience de ces églises
indépendantes africaines constitue une source précieuse pour une théologie africaine
86
Par l’acculturation, souligne Young (1993:2) «on comprend la force spontanée
européanise la foi. Et l’inculturation est un terme générique qui décrit les réalités
termes se rélièrent aux efforts de dévêtir le christianisme de ses costumes européens, afin
Tandis que Carr (1976:162) trouve selon lui que la théologie africaine devient
«vivante au travers la musique, le chant, les prières, les sacrements, la liturgie, les
structures de l’église et la vie communautaire des églises indépendantes». C’est ici où les
Africains peuvent se sentir capables de célébrer sans honte et de façon glorieuse la liberté
tant attendue de diverses formes d’esclavage qu’ils ont expérimentées grâce à leur
ainsi terrain liturgique bien préparé dans le style de louange de beaucoup d’églises
moyen par lequel une âme humaine trouve un lien avec l’esprit vivant qui est Dieu».
Toutefois, ce type de liturgie africaine définie par les théologiens africaines est une
87
Raison pour laquelle, Fasholé-Luke (1976:148) pense que «la doctrine et liturgie
l'africain commence à se sentir chez-lui dans un «contexte religieux seulement lors que la
liturgie, les cantiques, les rites éthiques, et doctrine chrétienne sont vraiment identifiable
Evidemment, ce dernier constitue, pour les initiateurs de ces églises et leurs adeptes, une
culture particulière par laquelle le message chrétien est reçu et interprété. Aussi, la foi
véritable compréhension selon les critères bibliques et selon des traditions des Saintes
Ecritures.
Africains. C’est ainsi que Sawyerr (1997:12-13) reconnaît aussi, «la contribution des
africaine ne demeure nullement pas dans leur orthodoxie théologique ou dans leur
sophistication, mais plutôt dans leur indigénisation spontanée de leur christianisme, non
88
affectée par le contrôle occidental direct, et par le fait que ces églises sont celles qui sont
points plus importants en ce qui concerne «les églises indépendantes parmi les Akans».
Jésus-Christ comme en tant qu’être Suprême à adorer, et Jésus-Christ est pour les
«Akans, le Sauveur, celui qui les baptises avec l’Esprit-Saint, le Roi qui vient bientôt et le
considérable vis-à-vis de l’église historique en Afrique, et sont par ce fait une source
importante de la théologie africaine. En resumé, ma position dans cette matière est que la
théologie africaine peut manquer son terrain authentique et l’équilibre spirituel si elle n’a
pas ces églises indépendantes africaines dans son sein. Parce qu’évidemment, ces églises
89
théologie. En plus, les réalités socio-culturelles africaines peuvent aussi être retenues
Ceux-ci sont encore à considérer comme une autre source importante pour le
Toutes les réalités socio-culturelles africaines telles que l’expérience des formes
culturelles de la vie et actes, la famille étendue, l’hospitalité et la vie communale,
sont l’expression des sentiments profonds d’amour et de soin pour les autres et
importantes pour la théologie africaine.
Raison pour laquelle Daneel (1974:311-312) souligne que les théologiens africains qui
africaine, parce qu’il permet à la théologie africaine d’avancer une théologie qui s’occupe
de sort des Africains et qui tient devant les Africains les langages du moment.
dans tous ses aspects – économique, social, politique, religieux et culturel, la théologie
mon avis, Ndjate essaie de conscientiser le chrétien Africain à ne pas abandonner l’étude
comme héritier et celui qui peut perpétuer ce passé. Mais selon moi, cet appel de Ndjate
de voir les chrétiens africains vivre selon leur culture et d’exprimer leur foi chrétienne
dans leur propre langue peut les amener à un danger de la répaganisation. Surtout si la
90
théologie africaine peut prendre en considération toutes les réalités africaines sans
discernement. Parce que comme je l’ai souligné dans la précédente section, l’évangile de
Jésus de la croix que le christianisme proclame peut éclairer toutes les cultures.
En effet, toutes les sources traitées plus haut constituent pour ma part des outils
importants et armes efficaces pour une théologie africaine authentique. Ceci pourra aider
pertinent pour les Africains, parce que la Bible seule ne suffisait pas pour développer une
réside dans le fait qu’elle remet en cause beaucoup des présupposées de la théologie
Dieu déclare de leur situation. C’est ainsi que Mwepu (1997:70) affirme que:
Parce que cela peut favorablement amener la libération de l’homme et femme africains
vis-à-vis de la théologie occidentale, qui fut considérée dans le passé comme absolue.
Evidemment, le fait de donner au christianisme une expression africaine est aussi une
force vitale pour la théologie africaine. Car, cela peut créer, selon Ukpong (1984:36) une
91
chrétienne dans les paroles nouvelles et dans les perspectives nouvelles». Aussi, la force
de la théologie africaine peut être vue comme l’intégration de la réalité selon laquelle
même le profane peut être considéré comme étant capable d'être inclus dans le
supernaturel comme tel qu’il ressort de la perspective qui assume un bien «fondamental
Quant à moi, la théologie africaine peut aider ses adeptes à voir et comprendre la
révélation divine selon leurs lunettes culturelles. Cette théologie tient compte de la
culture africaine, cherchant à incarner le message chrétien dans le contexte des Africains.
Cependant, les missiologues et théologiens africains peuvent comprendre que toutes les
cultures ont besoin d’être éclairées par les Saintes-Ecritures, et quelques aspects de la
culture qui sont en contradiction avec la Parole de Dieu peuvent être enterrés par le canal
De ce fait, cette théologie africaine est dans son ensemble vivante et dynamique
«la théologie africaine de l’inculturation est un grand acquis pour les théologiens
africains». Evidemment, il est nécessaire de noter que la théologie africaine n’a réussi à
s’imposer dans le monde théologique qu’après une réflexion très poussée sur les
théologie de second rang, et éprouvait beaucoup de peines à suivre ceux qui répètent à
occidentale».
92
depuis sa gestation jusqu’à son déploiement, elle concentre actuellement son intérêt sur
Toutefois, j’observe que ces trois tendances malgré leurs intérêts théologiques
purement africains, ne vont pas sans provoquer parfois un bras de fer épistémologique
d’autant plus que la préférence est parfois marquée pour telle ou telle tendance en
défaveur d’une autre, comme le démontre Kangudie (1989:199) «la préférence s’illustre
par une disjonction presque exclusive qui semble avoir droit de cité au sein même de la
théologie africaine».
J’estime qu’un autre acquis est que malgré telle ou telle tendance en défaveur
d’une autre, la théologie africaine souligne actuellement l’unité du réel, qu’il s’agisse de
famille dont la solidarité est une règle d’or dans les relations interpersonnelles, c’est-à-
dire l’esprit de Ubuntu. Bimwenyi (1981:404-405) soutient que «tous les Africains
tous, l’unité et la communion pouvant aller jusqu’au niveau cosmique», parce que toute
l’humanité est un «tout qui aboutit à un même Dieu, créateur de tous». Par conséquent,
93
Le prix attaché à la vie et aux valeurs humaines entraîne la nécessité de défendre
ces valeurs qui sont le support et la garantie culturels. C’est ce qui justifie la lutte pour
continuité est aussi voulue avec la foi chrétienne, c’est-à-dire l’attachement à la Bible
l’estime Idowu (1965:23-24) que «c’est grâce à la Bible que les africains ont acquis une
et de la reconstruction est appelé à se mondialiser dans ses méthodes et dans ses enjeux
l’avenir avec d’autres forces spirituelles de l’humanité. Il est appelé à s’offrir comme
modèle d’une religion qui est parvenue à articuler de manière féconde sa tradition dans
la totalité de sa mémoire vitale et les ordres d’une mondialisation intégrant la totalité des
richesses des peuples et des nations dans un nouveau projet de civilisation avec Christ.
Je pense que les faiblesses et défis de la théologie africaine sont multiples et variés. En
des but de la théologie africaine semblent être basés sur l’être humain et liés à la culture.
94
Le fait que toute culture est œuvre d’homme et contient quelques dangers propres en soi,
comme Kato (1975:17) l’a souligné «le christianisme ne peut incorporer une religion
faite par les humains». En plus, la réalité de la condition humaine, sa condition du perdu,
c’est-à-dire du pécheur semble être oubliée par la théologie africaine. Ceci peut, selon
Mwepu (1997:68-69):
Comme Kato (1975:3) l’affirme «la Parole absolue de Dieu peut demeurer la mesure de
toutes les situations variantes, éphémères de la vie». En effet, au lieu d’avoir une
théologie africaine basée sur les humains, sur leurs contextes et cultures, Mwepu
(1997:68-69) pense que l'Afrique a «besoin d’une théologie profondément basée sur
pensées et de vie qui ont servi l’Afrique pour exprimer son histoire».
Quant à moi, ma position est que les saintes Ecritures, c’est-à-dire la Parole écrite
et inspirée de Dieu ne peut être comparée aux éléments culturels africains, et elle ne peut
se mêler aux autres sources qui constituent la théologie africaine. Evidemment, cette
de Dieu avec autre chose» qui peut avoir comme tendance de «transformer le
peut être purement «indigène et sans vrai lien avec Christ» et qui utilise la culture
africaine afin de traduire dans des mots nouveaux les données bibliques. C’est-à-dire, ne
95
pas baser sa théologie sur bonnes fondations bibliques et oublier la «condition du perdu»,
africains.
anglophone, le nombre des musulmans est en augmentation constante. L’islam est sorti
semble souvent en net recul et en distraction profonde. En plus, les églises indépendantes
C’est pour cette raison que Kä Mana (2005c:36-37) pense que «des sectes et
mais surtout le défi de la «nouvelle évangélisation en Afrique» qui consiste à trouver une
Le défi «éthique», parce qu’une société sans éthique s’effondre du jour au jour. Le défi
équilibré des «richesses, de la meilleure vie pour tous», bref il s’agit des «défis de
Par capital spirituel nouveau, il faut entendre une orientation du travail d’évangélisation
en termes de mise en branle de toutes les potentialités, de toutes les capacités et de toutes
96
les possibilités créatives africaines dans tous les domaines et selon toutes les énergies
que la société africaine dans son ensemble ressuscite», c’est-à-dire passer à une nouvelle
vie. En d’autres termes, c’est dans la «force du peuple de Dieu organisé» que l’église
devra puiser de «nouvelles forces» pour donner à l’Afrique des chrétiens «engagés, dans
une sorte de théologie de laïcat créatif et inventif, capable de s’investir dans tous les
champs de la vie et d’y incarner l’énergie de l'évangile avec toute sa force motrice et
Quant à moi, les tâches de la théologie africaine ne sont pas moins nombreuses
celle qui peut mener le christianisme africain à sa vraie et pleine maturation» s'avère
indispensable.
Je pense également que pour faire face à certains défis, l’Afrique francophone et
anglophone dans son ensemble a besoin, dans le contexte actuel, d’une théologie
97
Je pense encore que les missiologues africains peuvent comprendre que la
concilier les exigences de leurs travaux théologiques avec une communion intense à la
Jésus-Christ peut être rencontré et reconnu par les africains». Ainsi, pour la théologie
En effet, il est nécessaire que l’Afrique utilise l’internet pour présenter Jésus-Christ
remarque Kä Mana (2005:396) «il ne lui sera pas facile d’assumer ses responsabilités de
Pour ma part, je soutiens qu’il est utile de créer des églises de type nouveau,
c’est un type d’esprit qui unit des hommes dans une même vision, celle de construire un
98
Quant à moi, le même internet est exploité par les satanistes et les non-chrétiens
éthique, pour plusieurs raisons. J’estime nécessaire que l’église d’Afrique l’utilise aussi
vérité selon la Parole de Dieu, aussi atteindre plusieurs personnes, parfois non atteintes
mais aussi sur la nouvelle ambition que les Africains devraient avoir, c’est-à-dire
s’inculturer à son tour dans la culture des autres en vue de changer l’actuelle perception
du monde sans Christ, qui est également un défi pour le christianisme africain.
De ce fait, je pense que les missiologues africains peuvent fournir des efforts
africaine, en abordant quelques sujets qui sont en souffrance, par exemple l’organisation
africains peuvent chercher dans leurs missiologies les éléments positifs qu’ils pourraient
99
intégrer dans la théologie africaine de manière consistante et organique, qui aidera
Parce qu’elle est dans l’obligation de lutter contre toutes formes de dépendance
important dans la théologie africaine comme seconde forme de lutte africaine, après la
l’église en Amérique latine. Ecrit Gibelline (2004:399) «une théologie non universitaire
que des missionnaires courageux avaient mise en oeuvre dès les débuts de la Conquista
prophétique, en faveur des indios contre les exploiteurs coloniaux». Et parmi ces
100
Mais, selon Kapeta (2004:12) «le concept de la théologie de libération africaine
existe en Afrique où il est entièrement pensé dans la ligne d’une recherche de l’identité
des valeurs africaines». Quant à moi, ce concept signifie pour les Africains, une
théologie qui les stimule à se détacher de l’Occident pour retrouver l’Afrique dans son
être, dans ses sources spirituelles et dans sa trajectoire historique, c’est-à-dire avec ses
et de la culture. Aussi qui aide les africains à se délier du néo-colonialisme favorisé par
certains leaders africains, qui travaillent sans intelligence sociale pour un développement
manière:
Qu’il existe aussi un concept de libération dont l’exigence est de rompre avec le
mythe d’une Afrique idyllique et vierge pour s’intégrer dans la seule logique
libératrice aujourd’hui: la rationalité philosophique et scientifique. Se libérer,
c’est quitter le monde de la sécurité mythique de l’Afrique traditionnelle pour
maîtriser les nouvelles armes de la construction du monde: la science, la
technologie et une pratique rationnelle de la politique et de la vie sociale.
comme lieu décisif de la libération des énergies profondes de la liberté. Je note pour ma
part que ce concept de libération qui rompt avec le primat de politique ou d’idéologie
101
les plus fondamentales». Mais, à mon avis, la meilleure théologie africaine de libération
peut en même temps engager de manière concertée, toutes les forces de la créativité
africaine.
peuple est l’un des plus malheureux, les plus misérables de la planète et les plus pauvres
écoles matériellement équipées. C’est pour cette raison que je partage l’avis de Kä Mana
Parce qu’un tel processus ne se déclenche pas par la seule force de la dénonciation, mais
selon des métabolismes complexes où la sensibilité africaine peut avant tout faire un
travail de lucidité réflexive et fournir aux africains un monde signifiant, qui évitera pour
son développemt adéquate toutes formes des blocages unitiles, afin de dynamiser une
actuellement un grand nombre de chrétiens sans doute les plus nombreux de la planète,
102
ajoute Kä Mana (1991a:34) offre au monde qu’une «spiritualité de danse et de
africaine».
une meilleure Afrique de moindre paradoxes. Parce que l'Afrique francophone contient
des paradoxes sociaux malgré son instinct de solidarité, son souci de sagesse et sa
Parce que, l’Afrique est enchantée par le vainqueur, par le maître, par le père. Ainsi du
Ceci est fort visible dans la logique du mimétisme qui, du petit peuple aux élites
l’Occident. C’est ainsi que l’Afrique est évidemment à la merci de la fascination que
103
En effet, la situation socio-politico-économique africaine qui grisaille et affecte
la vie actuelle des Africains francophones semble préoccupante, raison pour la laquelle
globales que de la culture au sens culturalistes du terme». Ela (1982a:20-21) ajoute que
exposant aux pires sévices et pouvant, à la limite, «coûter la vie à ceux qui la profèrent»
dans les circonstances tragiques où triomphe une sorte de «terrorisme officiel avec son
qui règne sans partage sur les coeurs et les esprits», dans une atmosphère où la
Evidemment, l'église d’Afrique francophone est en présence des hommes aux mains
nues... sans défense, opprimés et surexploités, mystifiés en permanence par les organes
vie et de la préserver contre tout ce qui porte atteinte à l’homme dans son statut
Quant à moi, je pense qu’il est grand temps que les missiologues africains
stimulent les peuples africains à prendre conscience et à lutter pour sa libération totale,
104
physiquement» sur base de la parole de Dieu. De plus, la libération de l’homme africain
cheminer ensemble dans la théologie africaine comme l’eau et le sang dans un être
humain.
une terre de paradoxes comme l’affirme aussi Ngambu (1980:473) «ceux qui contrôlent
nos estomacs contrôlent nos actes». C’est-à-dire, malgré quelques progrès sporadiques
C’est ainsi que les Belges et Français augmentent la côte de leur production
francophones sous la table des riches, avec comme objectif que le goût des produits
dépendance des Africains sera ancrée dans les ventres des Africains. Raison pour
Depuis l’époque coloniale en effet, la recherche portant sur les plantes vivrières a
pris un retard considérable par rapport aux cultures de rentabilité. La
détérioration du pouvoir d’achat dans les couches pauvres joue de plein fouet sur
les dépenses alimentaires. D’autant que les priorités sont souvent
psychologiquement perturbées. On préférera rogner sur la nourriture au profit de
l’habillement, de la locomotion, de l’audio-visuel.
matin pour le nescafé et le pain blanc. De plus, il laisse le riz-cargo complet pour le riz
glacé, plus blanc, mais moins nourrissant, grâce au matraquage publicitaire de certaines
105
transnationales, et les femmes africaines abandonnent l’allaitement des enfants de moins
priorité le problème alimentaire et celui des voies de communication par exemple, les
inimaginables dont les peuples s’étonnent naïvement que les productions reviennent plus
cher que les produits importés, et cela malgré le bon marché de la main d’oeuvre. C’est
ainsi Mugambi (1995:120) affirme que même les «programmes des institutions
Evidemment, c’est par l’objectivité positive et par lucidité sympathique que les
population, parce que, c’est cette rééducation des africains francophones qui peut
économico-politique. A mon avis, c'est à cette condition que l'Afrique francophone peut
la théologie de la libération. C’est ainsi je pense qu’une rééducation éthique et morale des
106
l’Afrique francophone de ces différents joungs. De ce fait, Mugambi (1995:120) souligne
aussi que les «africains peuvent apprendre à dépendre d’eux-mêmes dans un monde où le
prix de l’indépendance nationale par leurs ex-maîtres coloniaux était trop élevè…».
seconde section traiter les différentes formes théologiques de l’Afrique anglophone, entre
En effet, Wa Thiong'o (1986:2-3) souligne que «la nature des pays couverts par
l’Afrique anglophone à l’exception de l’Afrique du Sud qui était sous-apartheid, est aussi
diverse, mais certains éléments sont communs». Parfois, ils souffrent d’une part des
activités des sociétés multinationales qui achètent leurs productions et matières premières
à bas prix et qui leur vendent les mêmes produits après transformations en produits finis
ou marchandises à un prix élevé. En même temps ils doivent payer un intérêt sur des
montants énormes que leurs chefs d’état et gouvernements ont acceptés de la part des
banques et des gouvernements des pays riches comme aide ou prêt au développement.
107
Qu’au début des années 90, le paiement des intérêts et remboursement du capital
au taux du jour a rendu le développement de l’Afrique noire impossible. D’un
autre côté, la classe dirigeante de certains pays africains anglophones comme
francophones s’accorde des privilèges semblables ou parfois même plus que ceux
dont la classe dirigeante des pays riches jouissent. Parfois encore, certains
membres de cette classe dirigeante africaine ont pu utiliser une grande partie du
capital emprunté par le gouvernement national pour leurs intérêts propres ou
familiaux.
Evidemment, il est nécessaire de noter que, malgré les indépendances politiques de pays
aliénée culturelle, sous-dépendance et contrôle étrangère, son peuple est pauvre et sous-
l’histoire africaine coloniale et post-coloniale vécue par les africains noirs, celle-ci est
de libération.
d’inculturation qui était plus exploitée par les théologiens d’Afrique francophone telle
108
Afrique du Sud, la théologie africaine de libération prônée par les biblistes africains
prônées en Afrique anglophone sont nées à partir des années soixante après la théologie
Les théologiens africains anglophones tels que: John Mbiti, Jesse Mugambi,
Wambudta, Gerald West, Onwu, Shembe et autres essaient de faire le pont entre le
travers leurs différentes théologies africaines. Il est nécessaire de noter que les
théologiens africains anglophones mettent souvent l'emphase sur les passages bibliques
une certaine mesure, sur la Bible en tant que parole de Dieu, et la plupart des
théologiens africains sont prêts à reconnaître la place centrale des écritures pour la
théologie». Ceci est nécessaire pour que la théologie africaine puisse se développer sur un
niveau plus profond que le superficiel. C’est ainsi que Tutu (1985:24) abonde dans le
sens des exégètes bibliques quand il défend une cause africaine en affirmant:
Qu’on n’a pas besoin d’une connaissance très large de l’Ancien Testament pour
comprendre que l'événement ou l’action auquel il accorde le plus d’importance
est l’exode... L’expérience des Israélites de leur Dieu était d’abord du Dieu
gracieux de l’exode... Ils ont compris l’avenir aussi en termes de l’exode...
C’est-à-dire, l’exode, donc, avait une importance primordiale dans la conscience d’un
Israélite, même les Psaumes s’y réfèrent incessamment. En plus, en lisant les prophètes
109
renouvelant ses obligations dans l’alliance, et il «célébrait son Dieu en tant que le grand
Pour Tutu (1985:24) «l’exode et la foi fournit une clef herméneutique pour
peuvent et ne doivent pas tourner le dos aux problèmes qui nous touchent». Raison pour
laquelle, j’estime que la prise de conscience chez les africains est capitale pour une
Afrique peut privilégier dans sa transmission, des langues africaines, et peut servir
«la traite des noirs a conduit à la perte de la conscience de la race noire Africaine. Cela
fait que les noirs africains traînent avec eux un complexe d’auto-minimisation dans le
pastorale, Sangoma et Pasteur, culture et Ecritures, homme, société et église, fondée sur
la reconstruction de la conscience africaine. C’est ce que Jésus fait dans les évangiles et
théologiens sud africains. Toutefois, il est important de noter que la théologie noire de
James Cone exploitée en Afrique du Sud, ne s’est pas limitée de parler des noirs comme
le peuple qui a la peau noire, réduit à l’inhumanité à cause de cette peau, mais elle a fait
du noir le symbole de tous ceux qui sont opprimés. Comme en Amérique Latine, c’est
110
plutôt l’indien qui est placé à la place du noir. Si bien que le noir continue a souffrir. Cela
(1989:6):
Dans une société où les hommes sont opprimés parce qu’ils sont noirs, la
théologie chrétienne doit devenir une théologie noire, une théologie qui s’identifie
sans réserve avec les buts de la communauté opprimée et qui cherche à
interpréter le caractère divin de sa lutte pour la libération. La vérité est noire,
Dieu est noir, le Christ est noir.
Je précise que la noirceur dans sa théologie joue un rôle de métaphore. C’est-à-dire Jésus-
Christ, s’est identifié dans son incarnation et sa passion avec les pauvres, les esclaves, les
malades et les opprimés. La théologie noire/black theology de James Cone fait de Jésus-
Christ, le contenu des espoirs et des rêves du peuples noirs. Raison pour laquelle, Kä
nos blessures communes, nos histoires que nous pouvons libérer en nous l’ambition de
vivre et lutter ensemble pour une nouvelle et meilleure Afrique noire». C’est-à-dire, il est
nécessaiere que les africains recherchent également à mobiliser leurs «énergies» et des
l'occident».
Contrairement à Lubo (2006:8) qui se pose la question «si les pyramides ne sont
ils pas aussi une preuve historique paradoxale, c'est-à-dire qui montre d’une part
combien nous avons rayonné comme civilisation mais aussi étant africains combien nous
avons maltraité également les autres». A mon avis, le combat pour la libération intégrale
la cause». J’estime également, qu’il est souhaitable que les africains dans le contexte
111
actuel pensent aller au-delà de leur conscience nationale pour créer des alliances, partout
dans le monde, avec des hommes qui sont prêts à lutter pour la libération intégrale et la
Je note qu’au début des années nonante, pour mobiliser l’église africaine contre la
crise globale qui frappait la société africaine après trente ans des indépendances, le
théologique en Afrique noire, après les grandes quêtes de l’identité culturelle en Afrique
stratégies pour bâtir une Afrique meilleure, l’Afrique d’espoir, l’Afrique d’avenir».
Contrairement à Lubo (2006:13) qui souligne «au fait c’est le redevenir africain,
discours ou exégèses des écritures». Quant à moi, sans renier les préoccupations passées,
qui sont utiles à les intégrer dans la perspective de l’invention du futur, les enjeux de ce
domaines décisifs pour l’avenir du continent, même si Kä Mana (2001b:18) pense «la
essentiellement sur le socle de l’évangile». Ses pensées sont faibles des Ecritures, parce
112
que Amos (5:14-15) et les Evangiles parlent déjà de la «justice» sociale, l’inculturation,
bref de la «libération».
des mentalités et des attitudes, J’estime que Kä Mana (2005a:6) pense à «la désaliénation
francophone. C’est ainsi que Mugambi (1995:XV) soutient qu’il est important que la
effective. L’église est alors obligée de promouvoir les pas vers la justice sociale». Elle
peut aussi avoir à l’esprit la vision active de ce que la société peut devenir.
En effet, pour Mugambi (1995:6) il est tout à fait clair que Jésus, dans son
changer leurs attitudes vis-à-vis d’eux mêmes et du monde». En plus, le sermon sur la
montagne de Jésus-Christ, écrit en Matthieu (5:4-10) qui stipule: Heureux les affligés, car
ils seront consolés. Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés.
113
Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. Heureux ceux qui procurent
la paix, car ils seront appelés fils de Dieu. Heureux ceux qui sont persécutés pour la
justice, car le royaume des cieux est à eux, peut être considérer, selon Mugambi
et dans les situations de reconstruction, ruinées par les divisions internes et souffrance,
après des longues guerres, l’église est généralement solicitée pour prendre part à la
démocratisation, deux événements qui vont solliciter la «foi chrétienne dans sa dimension
sociale et politique», c’est pourqoui, ils devaient s’ensuivre une «praxis ecclésiale
d’engagement». Parce qu’il n’y a pas «acte théologique sans la mise en cause de soi:
mise en cause du destin spirituel des peuples auxquels on est lié, et de son propre destin».
En plus, Dembo (2005:29) démontre «qui ne serait pas pleinement engagé dans le
authentique». C’est ainsi, je pense que l’enjeu de la théologie chrétienne dans ce nouveau
contexte de l’histoire africaine peut être décisif, aussi passer de la critique du système de
114
l’Afrique coloniale et néo-coloniale à la tâche concrète de la reconstruction de l’Afrique
Ces mouvements positifs sont désormais pris en compte comme des signes
prise en compte a conduit à une théologie africaine où l’on souligne la portée sociale de
la foi. C’est ce qui habite presque tout le courant des théologiens africains qui insistent
L’Afrique anglophone n’a pas seulement une histoire socio-politique, mais elle a
aussi une histoire théologique et ses formes de théologie comme souligné à l’introduction
théologie de la libération, mais la plupart d'eux ont choisi d'aller sur leur propre voie,
parce que la forme d'oppression laquelle ils sentent vivement, n'est pas seulement une
prévisibles au Nigeria depuis 1890, avec la formation des des églises indépendantes,
surtout en 1891 à Lagos avec l'église indigène africaine unie formée comme un
115
mouvement de rupture de l'église Anglicane de Lagos, «depuis ce temps là, il y a eu une
préserver la saveur africaine, pour devenir plus «authentiquement africaine» que les
églises traditionnelles plantées par des missionnaires anglais, hollandais, belges, suédois,
français, etc. Pongo (2006:72) ajoute «qu'au Ghana, il est projeté que les nombres des
«avait considéré comme la catégorie centrale de la philosophie Bantu» est plus utilisé
concept plus empirique et une approche moins spéculative, bien qu'ils visent avec les
qu'il considère que les africains croient en l'existence de «force pénétrante de l'univers»,
anglophones et Kä Mana réside en partie dans le fait que les théologiens africains
116
anglophones ont plus appris de l'école Britannique d'anthropologie, laquelle est plus
empirique. Pendant que les théologiens africains francophones ont plus appris de l'école
catégories, sont venues sous augmentation de «feu venant des africains néo-Marxistes, et
venant des anthropologues de toutes les écoles, et dans leurs formulations originales sont
souligne que:
En effet, j’estime important de noter, que les sources de la théologie africaine prise en
compte dans le contexte actuel en Afrique anglophone, affirme Lubo (2004:31-32) sont
«la Bible, l'héritage chrétien, les religions traditionnelles, les églises indépendantes
africains anglophones tels que: Mugambi, Mbiti, Ushara, Tutu, Dickson, Buthelezi,
Appiah-Kubi, Boesak, Bediako, Maluluke, West, Biko, Shembe, Colonso et d'autres, ont
mais aussi contre toute sorte d'oppression. C’est ainsi Mugambi (1989:51) affirme que
«les Africains peuvent chercher des leaders qui leur pointe la voie de la libération
mort».
117
En effet, c'est dans cette perspective que Kä Mana, théologien africain
francophone se joint à eux pour affirmer que la théologie africaine peut être une théologie
qui tient compte des signes des temps. Une théologie qui élève la voix contre toutes
formes d'oppressions et toutes forces des ténèbres qui sont à l'oeuvre dans le monde
actuel et qui opèrent plus en Afrique. De ce fait, Fasholé-Luke (1996:131) soutient que la
«nature de la recherche» pour des théologies chrétiennes en Afrique est celle qui «traduit
africains». C'est-à-dire la tâche des théologiens africains est «d'interpréter la Bible dans
l'Afrique».
(1972:51; 1974:9) soutient que «cette théologie se développe en conformité avec les
traditions orales et culturelles du peuple africain». C’est ainsi que Kaunda (1996:132)
pense que:
seulement le remplacement des occidentaux par les Zambiens, mais que l'église
réfléchisse sur les valeurs zambiennes afin que son message puisse avoir un impact réel
sur les Zambiens. C’est ainsi que la lutte des chrétiens d'Afrique du Sud contre l'apartheid
s'appuie sur la théorie qui s'est formulée peu à peu. Une des expressions les plus
118
Cette théologie regroupe en général des théologiens africains anglophones
et de formations très diverses. Affirme Moore (1974:VIII) «chacun dans son chemin,
externe». A mon avis, j’accepte cette logique des choses, parce que pour les oppresseurs,
les noirs africains étaient un peuple barbare et qui vivait dans la superstition, inférieur
aux blancs, obligé de se faire convertir au christianisme que je considère pour ma part
comme du paganisme, parce que le vrai christianisme se pose sur l’amour de Dieu,
Selon Moore (1974:IX) la théologie noire sud-africaine est une «revolte contre
l’esclavage spirituelle du peuple noir et aussi contre la perte de leur sens, de leur dignité
humaine et de leur façon d’être». C’est une théologie qui est à la recherche d’un nouveau
«symbole» pour affirmir la dignité humaine de l’homme noir africain, une théologie faite
par l’oppressé contre l’oppresseur et surtout contre la discrimination raciale, que selon
moi, je qualifie diabolique et non acceptable par des vrais chrétiens, noirs comme blancs.
Même si Boesak (1977:10) pense que l’évangile, conformement à son intention originale,
«est une bonne nouvelle de pauvre». Moi, je pense que l’évangile de J.C est pour tout le
communauté de foi peuvent servir comme un point de réflexion pour toute théologie. Et le
119
humanitaire et révolutionnaire pendant l’époque d’appartheid. Boesak (1977:17) soutient
que le message central de la Bible par exemple est libération au sens large et «l’histoire
de Dieu avec Israël est une histoire de libération». De ce fait, Jésus-Christ pour les
chrétiens noirs, affirme Boesak (1977:42) peut être considéré comme le «Messiah noir».
Point de vue que je partage avec Boesak, parce que J.C est pour tout le monde et il
s’identifie avec les opprimés, les délaissés, les négligés de la société, les rejettés, bref, les
sans valeur.
C’est ainsi Mosala (1990:1) démontre que la théologie noire sud-africaine était
pour «conscientiser l’église chrétienne, discuter, justifier, que l’église était relativement
africains avec leur «théologie d’appartheid, ont aidé la reproduction fondamentale d’une
société d’appartheid». Par conséquent, les activistes noirs ont mis l’accent sur la lutte de
libération des noirs sud-africains contre cette discrimination raciale. Une position que
j’approuve sans complaisance, parce que le Dieu d’Israël est le même Dieu d’Afrique, le
libérateur.
En effet, Mosala (1990:2) souligne que les théologiens africains anglophones ont
considéré «la question de la culture dépendente, au milieu des autres blancs, d’être à la
base de l’oppression et l’exploitation des noirs». Ils se sont levés et pensent que «la tâche
culturelle du peuple noir». Même «l’hermeneutique biblique» peut suivre cette voie de
libération de l’homme noir sur toutes ses formes. Evidemment, c’est aussi ma position,
parce qu’aucune culture n’est supérieure à l’autre, et chaque culture a son côté positif et
négatif. Je pense qu’il est nécessaire de développer dans le contexte actuel du village
120
Comme Boesak (1984:149) illustre l’histoire écrite dans Genèse 4:1-16 de «Cain
qui avait tué son frère Abel», par manque d’amour du prochain, et Dembo (2005:7) qui
fait l’hermeneutique biblique traditionnel et systématise les sacrifices que «Steve Biko a
selon moi, c’est cet amour du prochain qui manque dans la théologie d’appartheid, dont
théologie qui se faisait sur le tas, dans la rue, en pleine bataille... et non dans des
bureaux... des bibliothèques. La théologie noire sud-africaine affirme ses attaches avec
théologie noire de James Cone. Bien que les théologiens africains anglophones soient
plus discrets sur ce point, il est évident qu'ils étaient influencés aussi par des théologiens
occidentaux tels que Tillich, Moltmann, Metz et Cone. Evidemment, je pense que la
théologie noire sud-africaine est une théologie qui pensait répondre aux problèmes précis
En effet, cette théologie se réfère souvent à la parole de Dieu écrit en Genèse (1:26)
«faisons l'homme à notre image...». Et cette théologie de l'homme créé à l'image de Dieu,
se fonde sur le refus de tout racisme et de toute structure oppressive. Goguel (1978:125)
affirme que les théologiens africains se sentent très à l'aise dans la «conception hébraïque
121
de l'homme et soulignent volontiers les affinités entre la Bible et les cultures africaines».
très librement «l'Ecriture pour cautionner des modèles de société regrettés (la société
africaine traditionnelle) ou espérés (un nouveau type de société)». C’est ce qui n'exclut
pas chez plusieurs de ces théologiens africains anglophones une connaissance des
du message chrétien, elle en met d'autres en veilleuse, quand elle ne les rejette pas
explicitement. Par exemple, «message sur le péché, sous la forme envahissante» qu'elle a
Romains (1-3). Les hommes des église des blancs l'utilisent pour convaincre le noir de
son infériorité et pour l'obliger à se soumettre au maître blanc, pour déprécier sa culture
ancestrale. Il est utile de noter que le problème racial dans la politique sud-africaine dans
le temps passé a été introduit primitivement pour des motifs économiques, tel que Biko
de la prise de conscience par les noirs». Cette théologie noire peut être considérée
valeur des noirs sud-africains, et tel qu'affirme Boesak (1978:228) la théologie noire sud-
122
Evidemment, cette théologie noire sud-africaine analyse les conditions de vie des
noirs de telle manière que la communauté noire puisse voir que le développement d'une
humanité noire est conforme à l'évangile. Et dans cette logique, Gibellini (2004:441)
affirme que la théologie noire en général est liée à «l’expérience inhumaine du racisme».
l’expérience du sexisme machiste», de même cette théologie noire en Afrique du Sud part
comme un «mouvement de pensée et d’action tout à la fois». Et elle est une «révision
C’est ainsi que Bosch (1974:7) affirme que dans cette théologie:
En fait, cette théologie noire/black theology est apparue en Afrique du Sud autour des
années septante, en provenance de l’Amérique du Nord, où elle fut lancée et valorisée par
Cone. Ainsi la théologie noire sud-africaine, souligne Mpunzi (1978:174) est pour les
«noirs sud-africains un puissant appel à la liberté et elle invite les noirs à briser les
chaînes psychologiques et les liens structurels qui les maintiennent dans une conformité
qui les poussent à se renier entre eux et dans l'esclavage envers les autres».
123
Baartman (1978:157) ajoute que «la théologie noire sud-africaine est un fait très
récent, mais elle est issue d'une expérience très ancienne». En d’autres termes, c'est une
théologie qui cherche à «interpréter l'action de Dieu à partir de l'expérience des noirs».
noire (Black Theology) n’est pas une théologie «purement africaine», elle fut la théologie
de ceux qui vivent dans un état de «ségrégation et dans des situations de marginalisation
dans une société raciste blanche». Elle fait partie de la culture noire et des églises noires
des Etats-Unis d’Amérique, avec une extension vers les Caraïbes et en Afrique du Sud.
théologie africaine. En plus, je pense aussi que Simon Kimbangu qui est africain
francophone, Congolais peut être aussi considéré comme l’un des initiateurs de la
les africains peuvent suivre leur leaders religieux noirs s’ils veulent être libres. Parce
Sous l’angle religieux, les Afrikaners Blancs qui sont en grande majorité des
chrétiens réformés (calvinistes) étaient regroupés en des églises réformées
blanches, politiquement pro-gouvernementales et ecclésiastiquement isolées, car
elles n’entretiennent aucun rapport avec le Conseil oecuménique des églises, ni
avec l'alliance réformée mondiale.
Elles ont même élaboré une espèce de théologie blanche de l’apartheid, qui en justifie la
théorie et la pratique par de multiples arguments, d’ordre biblique: on cite les textes
des Boers sur le monde héroïque et en l’interprétant par la catégorie de l’élection; d’ordre
124
divin providentiel. D’ordre missionnaire, en interprétant le messianisme chrétien en
termes de messianisme racial. En substance les Afrikaners, au nom de leur triple identité
civilisatrice en Afrique australe, qui les rend distincts, séparés et supérieurs aux noirs
l’apartheid dans sa XXIè assemblée générale à Ottawa en 1982, comme l'écrit Gibellini
parodie de l’évangile et le mépris persistant qu’il traduit pour la parole de Dieu est une
hérésie».
du Sud a déterminé dans la population noire, qui représente la très grande majorité de la
Movement), qui a des antécédents historiques dans les revendications et les mouvements
En fait, c’est dans le contexte de ce mouvement, des luttes et des répressions que les noirs
sud-africains subissaient, comme celle de Sharpeville (21 mars 1960), que la théologie
noire africaine va émerger. Cependant, cette théologie noire sud-africaine est caractérisée
125
par quelques orientations majeures qui sont: La négation, l’affirmation, la libération et les
théologie qu'elle qualifie de blanche, laquelle lui semble dominante dans le monde
chrétien tout entier». Cette théologie dénonce également les longues épousailles du
pouvoir civil et du pouvoir religieux dans le cadre de l'Afrique du sud et quelques églises
sont accusées d'avoir été le support de l'idéologie raciste, et la théologie existante avant la
théologie noire sud-africaine est dénoncée pour avoir servi les intérêts culturels et
politiques des oppresseurs et fermé les yeux sur les opprimés noirs.
C’est ainsi que Cone (1975:52) note qu’il est «théologiquement beaucoup plus
rassurant d’écrire des essays et des livres sur l’authenticité et la non-authenticité de tel
ou tel mot de Jésus que d’entendre sa parole de libération, appellant les humiliés à une
occidentale des Blancs, cependant, elle même s'est spécifiée dans la discrimination
A mon avis, cette théologie noire sud-africaine applique auprès des autres noirs
non sud-africains et Blancs presque les mêmes concepts qu'elle avait condamnés à
noir et d’autres formes de la nouvelle version d'apartheid en défaveur des autres noirs
africains. A mon avis, c’est bien une double négation de la théologie noire sud-africaine,
malgré que pour elle, affirme Ndjate (1984:101) la critique caustique qu’elle adressée à la
126
théologie occidentale implique une reconstruction de la foi chrétienne, une nouvelle
nécessaire de se méfier.
En effet, la théologie noire sud-africaine est aussi une théologie affirmative malgré sa
double négation parce qu'elle affirme l'existence noire, c’est-à-dire l'identité noire comme
personne physique et morale et comme peuple. Au bout d'une longue histoire qu'elle fait,
elle se base plus sur la communauté noire, et les religions traditionnelles africaines, ainsi,
elle a fait de la communauté noire, toute une église devant Dieu. A ce sujet, note
Kesteloot (1967:21):
En effet, il s’agit d’un peuple noir opprimé et considéré comme inexistent historiquement
et comme paganiste religieux, mais qui s'élève et affirme à la face du monde, écrit Ndjate
(1984:102) «nous existons; Dieu lui-même confirme notre existence», raison pour
laquelle la théologie noire sud-africaine est une théologie affirmative parce qu'elle
affirme avec courage et force l'existence d'un peuple déclassé mais dont Dieu des
théologique: l'identité noire est aussi religieuse, chrétienne; le noir existe parce que Dieu
127
soutient son existence, un Dieu qui est saisi comme présence immédiate aussi bien au
sein du culte qu'au coeur de l'action politique, comme l’indique encore Ndjate (1984:102)
«notre déclaration affirme... que la réflexion théologique noire prend place dans le
Ce culte se rapporte toujours à la liberté sous le règne de Dieu. Dès lors ce culte n'est pas
séparé de la vie: C'est dans la «lutte contre le racisme et l'oppression» que l'église noire
peut subir un aménagement profond, parce qu’elle était issue d’un contexte de lutte
contre l'apartheid, qui est tout à fait différent du contexte actuel, que le pouvoir politique
et plusieurs organes des décisions sont entre les mains des noirs sud-africains. Par
s’amender parce que l’actualisation théologique peut toujours tenir compte du contexte et
théologie est parfois défendue et soutenue par des théologiens noirs et blancs sud-
africains. En fait, elle est aussi une théologie de libération qui a lutté et peut continuer à
lutter pour la libération totale de l’homme africain, noir, métis, blanc... conformément à
L’Esprit de Dieu est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer une bonne
nouvelle aux pauvres; il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le coeur brisé, pour
proclamer aux captifs la délivrance, et aux aveugles le recouvrement de la vue,
pour renvoyer libres les opprimés, pour publier une année de grâce de Dieu.
128
Buthelezi (1978:203-204) la plupart des «chrétiens noirs sud-africains en tant que
évangélisation de l'Afrique du Sud, en dehors des gens de leur race». Ceci s'accorde mal
avec leur importance numérique. Au moment ou ils ne «peuvent pas être considérés
A mon avis, les noirs sud-africains constituent un facteur avec lequel les chrétiens
africains peuvent compter, malgré qu'ils ne se soient pas encore pris eux-mêmes au
sérieux. Cela explique, entre autres, le rôle réduit qu'ils ont joué dans l’évangélisation de
l'Afrique du Sud. Il est temps de les reconscientiser à annoncer l'évangile du Christ à tous
les peuples et à éviter la nouvelle forme d'apartheid entre eux-mêmes et entre eux et les
autres africains.
Selon Boesak (1978a:229) «la théologie noire sud-africaine est convaincue que la
libération n'est pas seulement une partie de l'évangile ou quelque chose qui s'accorde
avec l'évangile, c'est l'évangile de Jésus-Christ». Cette théologie qui est née pendant
l’une des différences les plus remarquables entre la théologie noire sud-africaine et celle
des Etats-Unis d'Amérique par exemple, réside dans la situation dans laquelle chacune se
développe.
Pour ma part, cette théologie noire sud-africaine dans le contexte actuel, n'a pas le
caractère satisfaisant et idéaliste d'une théologie africaine désincarnée. Parce qu’elle est
parfois comme un cri de souffrance des oppressés et parfois même comme un cri de
129
revanche pour un avenir meilleur. Et, elle présente aussi un discours théologique
pour la situation des noirs, affirme Boesak (1978a:256) «pour les noirs c'est la seule
manière légitime de faire une théologie, mais seulement dans le cadre de la théologie de
la libération». Cependant, cette théologie noire sud-africaine rejoint dans ses intentions et
Dieu dans le cadre du salut personnel, mais aussi dans le domaine de la délivrance
Dembo (2005:26-27) «parce que Dieu s'est fait connaître dans l'histoire d'Israël
parler de lui sans le voir engagé dans la libération contemporaine de tous les opprimés».
Je pense qu'il est nécessaire que la théologie africaine dans sa globalité soit un
discours confessant l'activité libératrice de Dieu Tout-Puissant aux côtés des opprimés,
c'est-à-dire, être chrétien africain, c'est s'identifier à la lutte des esclaves et des opprimés.
Cependant, une caractéristique lui est propre: elle fait de la race noire sud-
africaine une détermination décisive. Et elle souligne aussi des harmoniques qui lui sont
ecclésial de toute lutte libératrice. De ce fait, le peuple noir sud-africain lutte parfois
politiquement et à son tour politise la liturgie dominicale. C’est ainsi pour Ndjate
130
(1984:103) «il ne s'agit pas de deux domaines, mais d'une seule vie aspirée par Dieu
libérateur qui se déploie dans l'église comme elle se déploie dans la vie de tous les
jours».
de libération, cependant, quelques concepts peuvent être révisés compte tenu du contexte
apartheid qui ont profondémment changé par rapport au contexte passé d’appartheid.
Le peuple noir sud-africain est un peuple-signe, un peuple-témoin pour le reste des pays
africains. Sa parole, née d'une longue identification au «serviteur malheureux» (Es 53:4),
souvent sur les écrits de Lubo (2004:213) «si Dieu est réellement ce Jésus-Christ cloué
de liberté. Dieu, dans le Christ, est présent à toute libération humaine, aujourd'hui
comme hier». Mais, ce message ne peut être découvert et compris que du sein d'une
131
qui était et qui est Jésus-Christ quand nous rencontrons la brutalité de l'oppression dans
indépendantes peuvent avoir raison parce qu'il est difficile d'être chrétien ou d'être pour
Christ et de n'être pas du côté des esclaves et opprimés. De ce fait, la fidélité au Christ
les théologiens africains qui insistent beaucoup sur la race noire dans le cadre de la
diversités culturelles dans l'unité en marche des chrétiens africains mettent en jeu la
«l'église en effet, se meut dans l'histoire... Elle peut chercher comment exposer les vérités
de la foi à des époques et dans des cultures différentes, comment adapter son action aux
mutations qui s'opèrent dans le monde». Et non seulement distraire l’homme africain
cesse d’encourager les églises africaines indépendantes à aller de l’avant mais avec
(1989:34) pense que «la théologie blanche continue encore à dominer en Afrique, et dans
sont soit inconnues ou ignorées». Quant à moi, je pense qu’il est grand temps pour que
132
les missiologues et théologiens africains développent d’avantage la théologie africaine
dans toutes ses formes, mais, avec des sources authentiquement africaines et en évidence,
l’Afrique, mais comme mon approche est théologique, j'ai plus illustré la naissance et
Afrique francophone.
sub-saharienne ont été faits par les puissances occidentales dans une ignorance relative
aux réalités africaines et surtout dans le mépris le plus total des désirs et des intérêts des
peuples africains. En plus, durant plusieurs siècles, les profits tirés de la traite des noirs
africains vont s’accumuler dans les états européens pour donner naissance à une culture
capitaliste profonde. Qui disposera des moyens pour s’emparer davantage des pays
d’Afrique noire: les couper, les diviser et les partager entre eux.
l’exploitation des noirs africains, hier comme aujourd’hui, ne sont que des rêves de la
puissance occidentale fondée et alimentée par les multinationaux, c’est ce qui se fait
politiques africains.
133
La dépendance de l’Afrique francophone de l’extérieur semble très verrouillée,
grâce aux dispositifs de contrôle, faits pour décourager les faibles et même les moins
faibles. C’est pour cette raison que j’ai souligné que les missiologues africains peuvent à
travers l’église, chercher à atteindre les coins les plus reculés de l’Afrique avec la
Tshishiku, Mulago, Mveng, Hebga, Bimwenye-Kweshi, Bujo, Ela, etc. ont lutté
C’est la raison même d’être de cette théologie africaine qui a connu trois étapes
évangélisation d’Afrique soutenue par Kä Mana et défendue par moi-même, avec comme
africain. Evidemment, au choc des idées jaillit la lumière, la théologie africaine peut
134
En effet, j’ai souligné également que la théologie africaine francophone dans son
dans le champ missiologique africaine ne peuvent pas s’entrechoquer, mais peuvent par
ordinairement tirés du contexte africain, mais les plus importants étaient, l’inculturation
chrétienne pour faire avancer l’église africaine avec ses propres missionnaires.
comme le seul espoir pour l’Afrique anglophone, francophone et lusophone. Parce que,
malgré les indépendances politiques de la plupart de ces pays et ses richesses en sol et
sous-dépendance et contrôle étranger. Son peuple est pauvre et reste encore sous-
domination étrangère.
théologie en Afrique anglophone que cette partie d’Afrique n’a pas seulement une
histoire socio-politique, mais elle a aussi une histoire théologique avec ses différents
135
courants théologiques de libération qui sont nés à partir des années soixante après ceux de
anglophones, n’ont pas généralement embrassé la libération dans leurs théologies comme
chez les francophones, parce que la plupart d’entre eux ont choisi d’aller sur leur propre
voie. Cependant, ils adoptaient dans leurs théologies, le concept plus empirique et moins
approche spéculative, bien qu’ils visent avec les francophones le même but fondamental:
francophones réside en partie dans le fait que les théologiens africains anglophones ont
plus appris de l’école britannique d’anthropologie, laquelle est plus empirique pendant
que les théologiens africains francophones ont appris à l’école française l’anthropologie,
En effet, j’ai fait noter que la lutte des chrétiens d’Afrique du Sud contre
l’apartheid s’appuyait sur la théorie qui s’est formulé peu à peu. La théologie noire sud-
africaine affirme ses attaches avec d’autres écoles théologiques, surtout avec la théologie
africaine francophone et la théologie noire prônée par James Cone. Cette théologie noire
sud-africaine pensait répondre aux problèmes précis des chrétiens noirs sud-africains.
Evidemment, j’ai analysé et souligné aussi quelques faiblesses de cette théologie noire
théologie occidentale des Blancs, mais elle-même s’est spécifiée sur la discrimination
raciale. Cette théologie applique actuellement auprès des autres noirs non sud-africains et
136
En effet, j’ai démontré que Kä Mana qui est la principale personne dans la
présente thèse ne cesse d’encourager les églises africaines indépendantes d’aller plus loin
Dieu. J’ai aussi ajouté que la situation africaine actuelle requiert une nouvelle théologie
théologie africaine avant de faire une étude comparative entre ses apports et les apports
137
CHAPITRE 3:
3.1 Introduction
Comme je l'ai souligné dans les deux précédents chapitres, je vais décortiquer à travers ce
entre 1990-2006, suivant les grands thèmes qu’il a abordés dans ses discours
théologiques, et essayer de faire une étude comparative de ses oeuvres par rapport aux
En effet, ce troisième chapitre pivote autour des points ci-après: les oeuvres
champ théologique africain selon Kä Mana. En plus, les rôles des religions traditionnelles
que cette théologie peut stimuler les africains à renaître d’abord spirituelle avant de
138
Cependant, après cette brève introduction, je m’envais analyser et démontrer dans
ce point qui suit, les oeuvres théologiques de Kä Mana dans la théologie africaine avant
théologie morale.
Dans son premier texte publié dans la revue des Jésuites (catholiques) Zaïre Afrique, Kä
Mana (2005b:10) souligne qu’il a abrégé «Kangudie en Kä. Le tréma sur le ä signifiait
pour lui la miniaturisation, d’abord ensuite vint pour une signification plus profonde en
de sens» parce qu’il lui conférait une «identité historique prestigieuse et novatrice». De
ce fait, le nom Kä Mana est tout un programme du destin qu’il s’est fixé.
C'est dans ce cadre qu’il fit paraître en 1975, dans la revue jésuite Zaïre-Afrique
un article sur le chemin de la poésie, la joie et ce texte avait l'allure d'un manifeste
poésie. En effet, Kä Mana le définissait comme étant, un nouvel esprit de poésie conçu
par les jeunes écrivains de l'Université Nationale du Zaïre… Son essence de toute poésie
une peinture évocatrice, impressionniste, symbolique au plus haut point. Cet extrait
139
l'hyper-symbolisme s'inscrit à l'opposé du concrétisme de Masegabio Nzanzu et du
confinait un hermétisme si manifeste qu'il en faisait une sorte de poésie pour initiér, ce
Cette thèse a été publiée sous le titre: «L'expérience poétique de la transcendance: Dieu,
«L'ontologie musicale de mon plus bel arbre chanteur», ainsi qu'un essai de poétique
par Kä Mana entre 1975-1986 sur l'expérience poétique apparaît comme un jalon
et énergétique du sens» (1987), Kä Mana a systématiquement posé les bases de son projet
philosophique d'une ontologie globale qui dévoilerait les enjeux les plus profonds de la
destinée négro-africaine.
140
Evidemment, son implication dans le climat d'effervescence poétique, l'étudiant
en philosophie se fit surtout connaître par ses publications mensuelles entre 1977-1982,
dans la revue catholique: Zaïre-Afrique, avec différents articles alertes et audacieux sur
octroya une rubrique au titre significatif à partir de 1977 «Regard sur les temps actuels».
Ces Regards variaient les points de vue (religieux, politique, culturel, éthique) pour
A mon avis, les regards sur les temps actuels préparaient une élaboration d'une
oeuvre qui entend analyser des structures concrètes de l'homme africain pour en révéler le
sens, c'est-à-dire préparer le paradigme d'une oeuvre dont la méthode herméneutique peut
Evidemment, après les études de philosophie, le projet de vie de Kä Mana a connu une
spécification qui n'a pas été sans ouvrir sa pensée à de nouveaux paysages.
pasteur protestant et s'étale à son projet d'un christianisme africain de sorte qu'il ne soit
s'incarne dans la sphère publique comme moteur d'une transformation des structures
traditions (Bantu-Luba, catholique romaine, protestante, etc.) le fait passer d’une parole
141
intégratrice à une parole dogmatique ayant tendance à exclure» (Interview du 09 avril
2007).
Selon les analyses de Kä Mana dans ses oeuvres à partir de 1990, l'Afrique vit une
appropriées à ce monde global actuel. Les éléments de la société africaine les plus
stables, tels que la famille, la religion traditionnelle, la culture, les coutumes, les moeurs
et l'église sont ébranlés par les attaques du matérialisme, de l'aliénation mentale et des
du présent, l'homme africain est toujours victime des différentes circonstances, mais qu'il
peut baliser ou planer au-dessus d'elles, les transformer positivement ou les changer s'il
en prend conscience.
francophone est venu depuis 1990 avec une nouvelle école de pensée théologique en
aux théologies africaines absurdes. Kä Mana (2005:66) affirme que le but des
142
de s'arrêter à l'interprétation». En plus, Kä Mana pense encore que «l'homme africain
christianisme africain. A mon avis, Kä Mana peut avoir raison de s’occuper davantage de
l’homme africain que du christianisme africain, mais, je pense aussi que c’est le
christianisme africain qui peut bien changer et orienter l’homme africain, parce que la
partir de 1990 et qui prend l'évangile comme fondement tend à dépasser les logiques
antagonistes des communautés ecclésiales vivant en Afrique pour explorer les forces que
chaque forme de spiritualité représente afin de les intégrer dans le projet commun d'une
spiritualité (valeurs communes) dont «les africains ont besoin pour passer du principe de
(1993:204):
l'articulation de son projet d'un «christianisme africain de la vie» parce qu’il démontre
143
pour l’Afrique de demain». Et l’analyse des principes de structuration du discours
théologique négro-africain fait ressortir les «liens entre le christianisme et aire politico-
économico-sociale». En effet, en effectuant une reprise historique qui revoit les grands
moments du passé chrétien africain comme des points d'ancrage d'une théologie de
non seulement au-delà des antagonismes ecclésiaux mais aussi de l'antagonisme Afrique-
Occident» qui structure un grand pan de la pensée africaine de la libération telle qu'elle
théologique africain, de ma part, l'oeuvre de Kä Mana peut être considérée comme une
Jésus-Christ», est importante dans le contexte africain actuel, parce que l’éthique et la foi
chrétienne des africains ont un grand rôle à jouer pour la transformation positive de
d'Afrique: penser l'avenir» (1999). Ses oeuvres de l’année 2000 «La nouvelle
après le temps colonial et la période néo-coloniale où les chrétiens africains ont été
144
«confrontés à un christianisme de la catastrophe, complètement aliéné et entièrement
A mon avis, Kä Mana peut avoir raison de penser ainsi parce que le résultat sur le
dans le chef de beaucoup des chrétiens et leaders africains. Cette méthode a produit une
Afrique chaotique presque dans tous les domaines et incapable de se prendre totalement
en charge, aussi incapable de produire des chrétiens dignes et réellement convertis pour
Kä Mana (1999:32-33) pense que l'église du «passé a beaucoup mis l’accent sur
du désespoir. L'église a tendance à limiter le salut à la vie après la mort physique, ainsi
nie-t-elle l'espoir d'une meilleure vie et la vie en abondance sur cette terre». Mais
l'homme africain est appelé à agir dès à présent pour améliorer et transformer son avenir.
Evidemment, pour Kä Mana, il peut y avoir des actions urgentes, des bouleversements
145
l’aliénation mentale ou culturelle comme ce contre quoi il faut se battre pour la libération
et la reconstruction de l’Afrique.
magie, je pense qu’il est aussi utile de christianiser la sorcellerie africaine, comme le
déclaré Jésus-Christ dans 1 Corinthiens (10:16-17): «buvez mon sang et manger mon
corps». Le fétichisme désigne ici selon Kä Mana (2005b:19) non seulement le système
visible des lieux où les gens vont consulter le monde invisible et invoquer les esprits,
mais aussi la «structure mentale globale qui croit que les solutions aux problèmes de
Pour ma part, actuellement l’Afrique tue l’Afrique, et il est important que des
maléfique de la vie dont les effets néfastes se font voir du jour au jour, dans les relations
entre africains, entre tribus ou entre pays. Cependant, Kä Mana (2005b:19) pense que:
Contrairement à Lubo (2004:149) qui souligne qu’il est nécessaire de «convertir cette
sorcellerie en sorcellerie du bien». Cependant, à mon avis, il est utile de lutter contre
«Dieu est plus un problème qu’une réponse, plus une question existentielle qu’une
146
grâce à Jésus-Christ que le «dialogue avec Dieu est devenue possible ainsi qu’une
aussi à certains lieux de quête de la foi africaine ancestrale vivante et à une dynamique
spirituelle africaine indépendante. Il s’y sent aussi à l’aise que dans ses autres
théorisations dogmatiques de la foi qu’aux liens de vie que la foi permet de tisser, liens à
idéologique. Il se situe à l’échelle des convergences des pratiques pour un seul et même
Pour Kä Mana (2005b:48) «Christ est la ligne directrice dans la mesure où il fait
brille». Tout chrétien devrait y trouver son «identité humaine» et se positionner comme
«énergie d’amour dans la société». L’identité plurielle est une réalité à laquelle il
l’être profond de Dieu». Kä Mana pense que tout baptiste qui pourrait, dans son fond
spirituel, être nourri par la sève «luthérienne, le limon catholique et le souffle méthodiste
147
serait plus riche qu’un baptiste tout simplement baptiste». Il estime que, l’expérience
Kä Mana (2005:7) pense que «la logique de Dieu est parfois complexe: il choisit
ce qu’il y a de plus faible dans le monde pour déstabiliser les forts; Dieu choisit parfois
ce qu’il y a de plus immoral pour faire réfléchir tous ceux qui se croient justes devant
Lui». Dans le domaine de la sexualité, l’écharde dans la chair peut être un code du même
un axe de réflexion intéressant, comme l'avait aussi pensé Milingo (1980:4) vers les
«Notre pays», s'enracinent dans la dynamique même de la vie qui va au-delà des
148
Mais, selon moi, cette quête peut devenir une utopie s'il n'y a pas d'abord la
intérieur avant d'être physique, du fait que le physique vient de spirituel. A mon avis, la
vraie reconstruction de l'Afrique ne peut être possible que si Christ chemine ensemble
avec l'homme africain, parce que là où Christ est, c'est le sens de la responsabilité,
(2005b:7) pense également que le jour viendra où les Africains seront de nouveau appelés
à «exhorter le monde avec l’évangile du Christ de telle manière que, sous son action, le
lourde mission critique et libératrice de responsabilité publique. Elle a aussi une position
Mais, cette église d’Afrique peut s’acquitter de sa tâche, nonobstant les contre-
évidemment de plusieurs façons: dans la défense de l’homme africain, qui ne peut être
absurdes, dans la mobilisation de cette force critique de l’amour sans intérêt qui est au
149
centre de la tradition chrétienne. C’est ainsi que Metz (1968:132) souligne aussi que «la
société».
missiologiques.
toute autre théologie de l’époque coloniale «semble passer l’épreuve du temps; elle ne
En effet, il n’est pas question de revenir dans cette thèse sur les débats de la
théologie africaine francophone de l’inculturation a pris le large laissant derrière elle ces
150
francophone de l’inculturation son élan contextuel marqué par le mouvement de la
négritude littéraire avec ses revendications identitaires, comme le pense aussi Nouwavi
(2006:1) «la place de l’invocation des ancêtres dans la liturgie, le débat sur les matières
Toutefois, le terme inculturation de l’évangile fut admise dans les milieux protestants et,
aujourd’hui, elle est l’un des concepts les plus largement employés dans le domaine de la
missiologie, parce que la foi chrétienne n’a jamais existé autrement que traduite dans
une culture donnée; raison pour laquelle Bosch (1995:605) démontre qu’en Afrique «une
telle évolution ne vint au jour qu’après la seconde guerre mondiale», avec l’apparution
d’un livre des prêtres africains intitulé: Des prêtres noirs s’interrogent, qui devait avoir
une grande «influence dans les milieux catholiques. Peu après, Tshibangu Tshishiku,
commença à mettre en question les idées de ses maîtres belges sur une théologie
universellement valables».
151
Mushete et Bimwenyi-Kweshi, furent les premiers pas effectués en vue de remédier à
une situation que Mbiti (1972:51) avait décrite en soulignant que «l’église d’Afrique est
le stimulis était fait pour un début résolu d’une théologie africaine de l’inculturation.
Bosch (1995:605-606) affirme que «les faits nouveaux qui viennent d’être esquissés ont
préparé le terrain à ce qu’on a désigné plus tard par le terme d’inculturation». Vanneste
a fini par admettre que la pluralité des cultures implique une pluralité de théologies, ce
qui signifie pour les églises d’Afrique un adieu à une démarche eurocentrique. De ce
fait, la foi chrétienne peut être repensée, reformulée et vécue sous une forme nouvelle
dans chaque culture africaine, parce que dans «tous les modèles antérieurs, c’était le
Ainsi l’inculturation ne se limite pas seulement au niveau local, elle peut aussi se
152
des défis du débuts mais, ce le débat interne à cette théologie, entre défenseurs d’une
90, qu’une autre tendance théologique, prônée par Kä Mana est officiellement née en
transformations nécessaires des mentalités, dans une reconnaissance tant des structures
de péché que des charismes propres au tissu culturel et social africain, et par la
sensibilité accrue à l’importance de l’histoire, de ses apports et de ses blessures pour une
l’Afrique. Parce que l’inculturation seule, fait remarquer Bosch (1995:609) «a aussi une
complètement, même s’il n’est ni possible ni avisé de les détacher l’une de l’autre».
actuel, les perspectives de la théologie africaine de l’inculturation prônée entre autres par
153
théologiens, ainsi que la vision de la reconstruction de l’Afrique de Kä Mana dans un
Soutient Bosch (1995:236) «les chrétiens sont appelés à dresser les signes au monde
par Kä Mana trouve son inspiration immédiate, affirme Mukendi (2005:11) «dans
Agossou et Efoé Penoukou». Ces théologiens avaient repris les discours de la théologie
d’Afrique Occidentale pour combattre l’inhumain quel que soit son origine, et ces
Toutefois, c’est Kä Mana qui est, dans le contexte actuel le principal initiateur et
devenu par le fait qu'il est le premier théologien africain francophone qui a systématisé
la problématique proprement dite de cette théologie, dans son livre intitulé «Théologie
Parce qu'il y a eu une situation de chaos presque général en Afrique francophone, surtout
En fait, à l’époque coloniale, Simon Kimbangu, Dona Béatrice Kimpa Vita, etc...
l’Afrique comme une réflexion théologique africaine qui mobilise les consciences et les
154
prône se veut un discours théologique qui souligne la «primauté de l’agir sur la rigueur
«conception nouvelle» qui devra faire d’elles des «dynamiques positives dans la
l’inculturation seule ne peut en aucun cas être un fait accompli, affirme Bosch
(1995:610):
prônée par Kä Mana, comme un véhicule missiologique et une voie possible pour sortir
de la crise profonde actuelle qui affecte terriblement certains pays africains tels que
(1993:116) analyse fondamentalement cette «crise multiforme en essayant d’en saisir les
Les apports de la restructuration des sociétés africaines qu’il propose auraient comme
155
Partageant l’avis de Kä Mana sur la situation catastrofique, surtout en Afrique
en action peut procurer la mesure de l’humain telle que préconisée par l’évangile de
structures sociales et de la mauvaise mentalité qui génèrent la crise. Tout cela serait fait
autres crises dans différentes sociétés et dans l’histoire de l’humanité, affirme Kä Mana
l’humanité, de la rupture à partir de laquelle rien ne peut être pensé sans que l’humain
reconstruite.
l’Afrique qui s’articule dans la théologie africaine comme une théorie valable
francophone ne s’opposent pas en réalité, parce qu’elles font partie de la même théologie
156
théologiquement peuvent écheminer ensemble. Ecrit Kä Mana (1993:199) «dans une
théologique africaine, il s’agit plutôt de les prendre comme une seule et même structure
Penser
Vouloir Faire
Kä Mana (1993:33) l’explicite lui-même en ces termes: «ces trois courants théologiques
africains sont des catégories dialectiques qui définissent l’africain en tant qu’africain ici
l’exégèse. Parce que dans la Bible, Esdras (3:8-13; 4:124; 6:13-22) et Néhémie (1:1-5; 3-
nations» selon la vision de «Dieu». D’après moi, Kä Mana n’appuie pas souvent sa
dans le même piège que les autres théologiens africains, parce qu’il ne donne pas à la
réside dans le fait que la reconstruction de l’Afrique que Kä Mana préconnise, affirme
Soédé (1996:66) «concernerait les sociétés africaines prises comme entités globales». A
mon avis, je note qu’il est important que l’Africain affirme d’abord son identité sociale,
157
c’est-à-dire s’affirme comme sujet social et s’auto-transforme pour pouvoir participer
est réellement suivie avec discernement par des missiologues africains et utilisée comme
39) apprécie le «travail accompli par les pionniers de cette théologie d’identité qui ont
158
d’inculturation ou contextualisation de l’évangile, mais dans une perspective
une forme de la mission chrétienne par d’autres cultures mais comme un programme
c’est l’homme qui se laisse atteindre par la force de l’évangile en tout ce qui le constitue
comme personnalité individuelle et sociale. C’est ainsi, Pivot (2004:3) pense que «cette
pour base déterminente l’homme africain avec tout ce qui le constitue historiquement,
dire l’homme africain pris dans ses paradigmes de péché, mais aussi invité à sa propre
pour une vraie reconstruction de l’Afrique. Parce qu’à mon avis, travailler
africain à la fatalité et c’est aussi contribuer à restaurer des capacités d’initiative sociale
et historique.
africains gardent toute leur valeur et les deux prises ensemble, peuvent aider les
159
Cependant, je considère que la mission et l’évangélisation ne sont pas synonymes, mais
La mission est plus large que l’évangélisation. L’évangélisation est une mission,
mais la mission ne se réduit pas à l’évangélisation. La mission désigne la tâche
globale que Dieu a ssignée à l’église pour le salut du monde, mais toujours reliée
à un contexte spécifique.
Toutefois, selon moi, un retour à l’inculturation de l’époque coloniale n’est pas utile, les
l’avenir d’Afrique avec une vision plus harmonieuse de l’existence humaine. Et une telle
paradigme théologique.
parce que tant d’africains attendent actuellement l’émergence d’une nouvelle humanité.
Je pense aussi que c’est l’un des buts de la vraie libération missiologique, estime Pongo
(2006:14) la missiologie peut aspirer à une «humanité qui considère tout humain comme
un être utile et qui soit prête à abandonner toute forme d’égoïsme pour favoriser le bien-
être de tous» et qui soit disposée à «abandonner le Mammon et à créer une économie de
suffisance» et qui tende à une «humanité intégrale par la prière, le travail et la vie
160
qu’elles ressortent des travaux de Cheick Anta Diop (Sénégal) et de Théophile Obienga
Egyptiens, parce que la missiologie a un double rôle à jouer dans la théologie africaine et
La missiologie est appelée à exercer une fonction critique dans le cadre des
disciplines théologiques, en incitant continuellement la théologie à être une
theologia viatorum; autrement dit, dans ses réflexions sur la foi, la théologie peut
accompagner l’évangile dans son parcours à travers les nations et à travers les
époques. Le rôle de la missiologie à cet égard est d’agir comme un taon dans la
demeure de la théologie, en y créant du trouble; elle peut résister à
l’autosatisfaction et s’opposer à toute tendance ecclésiastique au conservatisme.
A mon avis, le rôle de la missiologie en Afrique peut consister à suivre avec esprit
en Afrique a une importance vitale pour la mission chrétienne: elle est susceptible de
la perspective de la foi. Comme Bosch (1995:10) affirme le salut que les chrétiens
africains «ont vocation à célébrer, et dont ils peuvent témoigner en paroles et en actes,
contre toutes les formes du mal, que ce soit au plan personnel ou dans le domaine
social».
161
parce qu’il n’existe en aucun cas une missiologie avec un point final. La missiologie est
Afrique peut être comprise comme une «activité propre à transformer la réalité et
peut être aussi comprise comme «dimension constitutive du mystère de l’église». Parce
qu’une église qui ne cherche pas à avoir une «rélation privilégiée avec le pouvoir
politique mais qui peut chercher à dynamiser ses relations et action avec la société
civile dans la perspective d’une église pour les autres» fait la volonté de Dieu. Avec
arrière-plan, l’église qui apporte aux autres et qui sait ce qui est «bon pour les autres
religions et la société», peut entraîner l’échange favorable entre l’église et les autres
En fait, cette rélation d’échange se fait entre deux réalités dont chacune a sa
consistance propre, dans une autonomie rélative et chacune s’impose à l’autre, par son
existence propre, sa propre vision, son histoire, sa vitalité actuelle, ses orientations; ainsi,
l’autre. Toutefois, l’église est présente dans la société avec la relation singulière qu’elle a
avec le Royaume de Dieu, réalité eschatologique, et elle introduit dans le monde une
réalité par laquelle la société est contrainte de se laisser déterminer. Ainsi, cela permet
interactif qui appelle chacun des pôles de l’échange à s’approfondir dans sa ligne popre.
Parce que chaque chrétien est membre vivant à la fois du corps ecclésial et du corps
social.
Mukendi (2005:38) souligne que «dès que l’église essaie de concevoir sa vie de
162
son existence». C’est pour cette raison, je pense démontrer et analyser dans le point qui
Jésus de la croix ou son évangile, premier terrain d’adhésion au Christ, qui seul peut
C’est à cette condition, que Kä Mana pense que les chrétiens d’Afrique peuvent
inscrivant une marque de leur singularité. Et c’est dans ce sens que Bujo (1981:51-52)
la vénération des ancêtres et l’influence que ceux-ci exercent sur la vie des négro-
163
Afrique comme proto-ancêtre donnera la clé de voûte pour l’élaboration de
l’éthique concrètre où le chrétien négro-africain se sentira interpellé.
qui peut être considérée comme une «saine et juste réaction» des théologiens africains
la théologie de l’inculturartion que Nlandu (1989:287) pense que les «les théologiens
moralistes africains croient qu’une vraie théologie morale africaine peut commencer
avec ce que Dieu a fait connaître comme coutumes par nos ancêtres et que Jésus vient
d’identité abstraite coupée des défis réels de notre temps» en accordant une importance
discours qui «exalte une identité africaine culturelle qui serait éternellement valable»,
sans se soucier de libérer l’Afrique des forces «négatives qui l’aliènent tant au plan
164
Mais, selon Numbi (1993:180) l’inconvénient de la théologie africaine de
l’inculturation serait alors «d’aborder les questions africaines d’une façon simplement
l’inculturation, c’est son «recours abstrait au passé et à la tradition, qui, bien que
profondeur rien d’autre qu’une rêverie inoffensive et vaine», qui d’après moi, ne peut
évidemment pas aider l’africain à affronter les défis auxquels il peut faire face tous les
jours.
de vie misérable que connaissent les peuples Congolais... et à la préparation d’un avenir
Que certains théologiens africains pensent qu’elle est à dépasser parce qu’elle
est devenue une pratique unilateralement culturelle qui a fini par tronquer la foi
de sa dimension historique en faisant abstraction des problèmes socio-
economiques de l’Afrique.
cette logique, je pense qu’il est nécessaire de noter que la première tâche que les
théologiens africains moralistes peuvent faire est de scruter le monde des valeurs
165
morales africaines; et chercher à élaborer une morale chrétienne qui tient compte de
selon Nyeme (1975:12) de saisir l’homme africain et son monde parce qu’il y a «un lien
théologie des réalités de ce monde telles que les perçoivent les africains à la lumière de
leur tradition, parce que Kä Mana pense que c’est à cette condition que les africains
peuvent comprendre la morale. De ce fait, Kä Mana procède de la sorte parce qu’il pense
Tout cela pour qu’à partir de ces pensés, que les théologiens africains puissent bâtir une
morale chrétienne qui soit, selon Bimwenyi (1981:12) «la conversion de leur propre
peut édifier sa vision du monde et son éthique de la vie». En d’autres termes, selon Kä
Mana (1993:39) «il s’agit pour l’Afrique de recreer le Christ et pour le Christ de recréer
166
C’est de cette façon qu’à mon avis, Kä Mana pense initier et stimuler une
traditionnelle selon Nyindu (1979:93) «n’est pas seulement décrite, mais est intégrée à
un ensemble conceptuel plus vaste et permettant une réprise critique des données
je pense que cette théologie morale de Kä Mana peut jouer un grand rôle dans la
africaine peut adopter une attitude de service, elle ne peut pas se contenter de faire
les préceptes évangéliques». En fait, elle peut jeter un regard sur la société africaine et
sur l’homme africain «hic et nunc» et dans le procéssus «historique qui draine son
existence», démasquer dans ce procéssus historique et dans cette existence tout ce qui
Christ», selon moi, cette théologie morale africaine peut donc pointer du doigt le péché
promotrice de l’homme africain, qui est évidemment, l’enfant de Dieu et créé à son
image. C’est pour cette raison que Ntezimana (1986:26) pense qu’il est nécessaire
«qu’on cesse de privatiser la foi pour retrouver le lien qui l’unit à la vie sociale»,
167
africaines sont prises en compte dans l’élaboration du discours moral en
théologie.
seulement les individus dans leur singularité; il les réjoint dans leur culture et dans les
que les systèmes engendrent d’office le péché par leur propre fonctionnement» et ainsi
systèmes de mort, notamment en les ouvrant à l’esprit évangélique, qui agirait comme un
ferment qui pénètre la société pour lui donner une âme allant au-délà des possibilités
humaines pour tourner toutes les organisations vers un horizon toujours réalisé en
dépassant.
l’Afrique, selon moi, le discours de Kä Mana dans cette théologie morale africaine
cherche décidemment à préciser les principes éthiques qui devraient guider l’agir des
africains dans l’engagement reconstructeur de l’Afrique qui croupit dans la misère et qui
étrangères.
oriente l’agir chrétien en montrant comment l’homme africain peut rencontrer le Christ
168
Ntakarutimana (1989:43) c’est un discours qui cherche à «préciser l’apport propre de la
africaine.
éthique qui tient compte de l’existence actuelle des africains marquée par la pauvrété et
comportements.
encore produit beaucoup d’effets dans «la communauté croyante africaine». La preuve
comme d’ailleurs toute la théologie africaine reste en gros une occupation purement
académique, parfois elle est encore un discours spéculatif et à priori fait pour le plaisir
169
travail dans la communauté chrétienne qu’ils sont censés éclairer par leur réflexion
théologique, souvent leurs travaux et discours restent au sein du cercle des experts et
académiciens. Selon moi, l’academicien et expert, en se détournant des hommes qu’il est
cencé servir et guider et en restreignant son regard pour n’être plus préoccupé que par le
cercle des experts, fait de la théologie africaine une occupation purement académique et
A mon avis, Kä Mana (1991c:74) a raison quand il pense que «l’échec de l’identité
africaine à secréter un espace de créativité dans les domaines décisifs de la vie morale,
remet en cause tout le système de représentations dont nous nourrissons notre rélation
au passé». Je pense qu’il est grand temps que les missiologues africains produisent des
discours théologiques qui tienent compte de la réalité africaine, et proposent une éthique
chrétienne qui tient compte des impératifs de la société africaine dans son contexte
actuel, parce qu’une éthique sans pertinence est souvent désavouée par des générations
Sida/VIH.
Ceci ne signifie nullement qu’il faut rejeter à priori tous les fruits d’une
nécessaire d’avoir conscience de leur rélative, réfuser de se sentir lié par eux et savoir
170
Je pense que la théologie morale de Kä Mana (2005b:49) peut aider à éviter la
peut consentir à ce que la pratique au ras du sol, dont les animateurs, les prêtres, les
pasteurs, les catéchètes, les prédicateurs, les conseillers sont artisans, devienne la source
Pour cela, je pense que le missiologue africain peut avoir le souci de construire
pense, il devrait savoir que la vraie inculturation, libération et reconstruction se fait par
collaborent étroitement avec les responsables chrétiens (les pasteurs, prêtres ...) qui, par
en bas, assurent la vulgarisation de la foi et son témoins directs de la crise éthique que
incorporé, et rester attentif à ses préoccupations, ses interrogations, ses adhésions, ses
171
En d’autres mots, dans sa réflexion, le missiologue africain peut prendre comme
points de départ dans leur mission chrétienne, le milieu, les centres d’intérêt africain et
les défis actuels des sociétés africaines comme ceux que j’ai décrit ci-haut, et interroger
l’Ecriture Sainte en fonction d’eux. Parce qu’une des conséquences d’une misiologie
vivante en Afrique, c’est chercher à répondre, sur le plan scientifique, aux besoins
traditionnelles, notamment éthiques, pense Meester (1990:208) ne peut être «repris pour
l’heure en vrac sans retouche ni discrimination», afin de mettre en lumière les valeurs
tradition, comme telle, ne justifie pas une coutume, seulement sa conformité avec la
saine raison» la justifie. Ainsi, écrit Ntabona (1987:339) «au lieu d’être tourné
résolument vers le passé en vue de le conserver à tout prix, contre vents et marées, qu’il
patrimoine en devenir en «mutation, en essayant d’y décéler l’invariant qui subsiste aux
qu’il faut promouvoir est celui qui sans nier l’importance de tenir à son identité,
172
rappellera aux africains qu’ils peuvent se prendre en main en sachant «allier
d’acquiescer aveuglément aux verdicts des forces qui s’exercent sur eux»; et que celles-
pas d‘effet miracle pour résoudre les problèmes que connait l’homme africain dans le
contexte d’aujourd’hui; en plus d’elles, je pense qu’il est utile d’avoir d’autres ressorts
qui permettent à l’homme africain d’être créateur d’un monde plus humanisant, souligne
Le problème théologique de fond qui surgit ici [...] est celui du combat contre
l’inhumain sous toutes ses formes. C’est ce combat qui constitue le noeud de la
libération et le processus de l’avènement de l’humain selon la ligne de
l’évangile. Dans cette bataille, le principe d’action ne rélève pas de
l’antagonisme entre l’Afrique et l’Occident; il rélève de la volonté de mesurer
l’Afrique et l’Occident à l’aune de l’amour; ce lieu autre que le Christ manifeste
et incarne au coeur de l’histoire humaine.
anglophone tout en étant irremplaçable dans son apport ne tombérait pas dans le piège de
l’enfermement sur soi, car le discours théologique africain qu’il s’agit de promouvoir
serait structuré et organisé. Affirme Kä Mana (1993:44) en vue «d’une fraternité au-délà
substance qui engage l’être lui-même que l’action historique par laquelle «l’être se fait et
transforme la société».
173
En plus, cela n’empéchera pas que le discernement dont j’ai souligné plus haut
s’applique aussi aux moeurs qui viennent de l’occident, et selon Meester (1990:209)
«celles-ci ne peuvent pas être rejetées en bloc, [...] parce qu’elles représentent parfois
des innovations» de grand enrichissement; cependant, elles ne peuvent pas non plus être
admises sans distinction, dans un esprit naïf d’admiration pour tout ce qui est exotique.
viens de le suggèrer plus haut, afin de servir de ressort aux africains dans leur tâche de
création d’un monde plus humanisant et répondant mieux aux questions et crises
actuelles de l’Afrique façonnée par la rencontre des cultures peut, trouver réponse dans
une théologie morale africaine élaborée sous le registre d’une éthique où le paradigme
Cela permettra de rassembler des éléments d’une éthique qui est respéctueuse de
la personne humaine tant dans son appartenance sociale, politique et culturelle que dans
tient compte du fait que l’individu humain a besoin de son milieu socio-politique,
culturo-économique pour grandir, pour s’épanouir et pour murir éthiquement, mais aussi
que par son unicité et son initiative créatrice. De ce fait, il apporte du neuf à la
dans l’affirmation de celle-ci par des actes libres et responsables. Dans cette perspective,
174
créateur de l’Afrique, en vue d’aider l’homme negro-africain à sortir de la crise qui
son patrimoine culturel pour pouvoir prendre, selon Kä Mana (1993:23) «la mesure du
réflexion théologico-moral est «de mobiliser les forces de créativité des individus, des
patrimoine culturel de chaque société, tout en répensant, celui-ci suivant les défis, les
chercherait donc pas à naître à la terre des traditions, mais à leur esprit dans ce qu’il a
C’est pour cette raison que j’estime aussi important d’analyser le rôle
l’égyptologie africaine dans le champ théologique selon Kä Mana, parce que la mission
chrétienne ne peut se concevoir autrement que comme étant partie prenante de la vie
africain peut être appelé à être comme un symbole qui désigne à l’humanité son chemin
Pour bien comprendre les enjeux théologiques dans la recherche égyptologique africaine,
j’estime qu’il est utile d'avoir une ambition de fond qu'il faut pénétrer pour en saisir les
175
incidences sur les quêtes christologiques. C'est à partir de ce fond, que Kä Mana
(2001c:195,198) affirme:
Qu'il peut être possible de remonter vers les diverses orientations du champ
égyptologique africain dans ces problèmes spécifiques qu'elles posent à la
théologie africaine. Et qu'un courant de pensée socio-théologique est en train de
se constituer et de s'affirmer au coeur des recherches entreprises en égyptologie
par les historiens, les théologiens et les philosophes d'Afrique francophone. Et ce
courant socio-théologique africain travaille indépendamment des églises
africaines et de leurs dogmes.
Préoccupé par la volonté d'un engagement dans la reconstruction d'une nouvelle Afrique
hors des différentes chaînes d'aliénation qui la paralysent, à son avis, le christianisme
par le souffle et l'exigence d'un avenir de grandeur à bâtir pour l'Afrique noire».
dynamiques de fond qui compteront de plus en plus dans la production des pensées
auxquelles la foi chrétienne sera confrontée dans l'avenir. Il est utile qu'une attention
particulière y soit accordée de la part des missiologues africains et des églises d'Afrique
ainsi que toute personne africaine, sensible à l'impact de l'évangile sur toutes les sociétés
l'importance de l'étude égyptologique faite par Cheikh Anta Diop et Théophile Obenga,
176
africaine et le caractère d'une base pour un panafricanisme culturel et politique,
N’Krumah prône.
Parce que, la tournure spirituelle que l'égyptologie africaine a prise après les
indépendances politiques de 1960 ainsi que la dimension religieuse qu'elle s'est fixée à
africains, sont presque inconnues et devient un mythe du retour éternel. Je pense qu’il est
nécessaire que l'homme africain se réfère à l'histoire pour bien reconstruire l'Afrique,
parce qu'un peuple qui oublie son histoire s'oublie lui-même, soutient Kä Mana
(2001c:191):
Le même auteur ajoute que «la tâche d'identifier les problèmes de fond sur lesquels le
peut servir de limon et de ferment dans la théologie africaine» (Kä Mana 2001c:191-
192). Evidemment, en partageant son avis, j’estime qu’il est utile de chercher à partir de
théologie africaine un projet global d'humanisation des civilisations et des peuples selon
la mission chrétienne.
Parce que cette perspective fondamentale peut à mon avis conduire les
177
mystique dans la structuration socio-politique et culturo-économique de la puissance
champ egyptologique détermine aussi «toutes les analyses des mythes fondateurs de la
culture africaine et de leur impact sur la vie religieuse africaine et sur l'organisation
que les missiologues africains portent leurs regards sur ces perspectives de pensée et sur
178
Cependant, au lieu de présenter «l'égyptologie comme une simple discipline scientifique
qu'on peut étudier de façon purement académique» (Kä Mana 2001c:205), je pense que
véhiculer la reconstruction selon la vision de Dieu. Parce que selon moi, une
reconstruction sans base biblique est une reconstruction des insensés qui bâtissent sur
des sables.
«nouvelle fondation du destin de l'Afrique» est importante et que cette fondation peut se
faire par une «redécouverte, une relecture et une réinterprétation de toute l'histoire
lumière des «traditions et religions africaines», avec comme objectif de faire «émerger
l'humain selon le projet de Dieu». C’est dans cette perspective où il a une place de
première choix au coeur de la vision que l'Afrique actuelle devra léguer à sa génération
futur pour inventer un avenir africain meilleur. Toutefois, il est utile de noter que la
fantasmagorique d'une Afrique qui n'a rien à faire avec la foi chrétienne et n'a pas
179
Mais, ce qui est important pour la mission chrétienne en Afrique, parce que
renaître selon Kä Mana (2005:29) «c’est nous réinvestir dans le souffle pharaonique de
nous-mêmes, ou plus exactement dans une nouvel pharaonité par la libération de notre
mémoire. Une mémoire que nous devons réactiver de manière créative afin qu’elle ne
mythologie par notre passé pharaoique», mais qu’elle en fasse plutôt un esprit doté de
réféconder avec le mythe de l’Egypte comme source de leurs mentalités, comme les
(2005:30) affirme que «l’Afrique ne pourra renaître que si ce mythe nouveau pénètre
toutes les organisations éducatives ainsi que les lieux de réflexion sur le sens que les
Raison pour laquelle, je pense que la mission chrétienne des africains au travers
la foi chrétienne peut jouer un rôle indispensable dans ce contexte qui exige une
penser aussi que l’esprit pharaonique peut déboucher sur un christianisme africain
qui offre aux autres religions africaines, aux autres civilisations et aux autres cultures les
180
Même dans Osée (11:1-11) et Matthieu (2:13-23), je trouve cette volonté de
pense que la foi chrétienne africaine au travers la mission chrétienne, peut placer Jésus-
spiritualité sociale en quête de ses valeurs fondatrices. Evidemment, avoir une vision qui
mette Christ tel qu’il se révèle dans l’évangile face-à-face avec l’univers pharaonique
Il s’agit d’une action où Jésus de la croix serait à la fois l’enfant de l’Afrique profonde et
l’esprit qui transforme cette Afrique pour la réenfanter dans un nouveau projet de vie,
pour faire d’elle une source d’une réfondation spirituelle et d’une rénovation du monde
en tant que monde global aujourd’hui. Parce qu’on ne peut inscrire le christianisme en
selon l’esprit pharaonique. C’est-à-dire, sans le réenraciner dans les valeurs fondatrices
de la vie en Afrique, valeurs qu’il peut lui-même restructurer dans un nouveau pro-
donner une nouvelle mentalité spirituelle et reprendre l’initiative pour offrir au monde
de foi ce qu’elle a de plus profondément propre à elle, c’est-à-dire son génie créateur».
181
Parce que l’enjeu pour les théologies africaines et la missiologie en Afrique peut être,
affirme Kä Mana (2005:33-34) «la libération de ce génie dans toute l’ampleur de ses
possibilités, dans toute l’ardeur de sa fécondité, dans toute la vitalité de son énergie et
dans toute la profondeur des rêves qu’il suscite dans l’imagination africaine».
foi chrétienne, l’Afrique peut renaître avec une nouvelle conception et une nouvelle
vision du monde, ainsi elle deviendra une Afrique où l’esprit du Christ arraisonne le
génie créateur africain. C'est-à-dire les missiologues africains peuvent par leur
désorientations de l’Afrique noire qui nécessitent une régénération fondée sur la mission
chrétienne.
«même si tout pousse à ne pas miser sur les valeurs de la raison, du coeur et de l’esprit
pour construire un monde du bonheur partagé, il appartient à l’église de tout faire pour
que ce rêve du Christ prenne corps». C’est pour cette raison, je pense que la
Je note que la contribution de Kä Mana dans ce sujet est considérable car, il est
reconstruire réellement comme le pensait aussi Kä Mana, mais sous une base biblique.
missiologique comme monument christologique, parce que Jésus a eu la vie sauve grâce
à son intégration depuis l’enfance à l’Egypte, Moïse, Joseph, Israël... illustre aussi
182
l’importance de la compréhenssion et de l’intégration de l’egyptologie dans le champ
mission chrétienne. Parce qu’il est possible de récourir à la pensée egyptologique pour
J'estime aussi que les religions traditionnelles africaines, les traductions bibliques
La christologie vue par les Africains est abordée en ses rapports soit avec la tradition
à propos des liturgies mises en mouvement pour actualiser cette tropicalisation. Il est
Mudimbé (1982:69):
183
aux traditions africaines ouvrirait, en théorie aussi et de manière
complémentaire, des étendues différentes dans lesquelles la vérité de Dieu
pourrait être l’explosion de Jésus-Christ.
En effet, c’est lire dès lors les évangiles en une visibilité nouvelle, indépendante,
autonome des commentaires des pères de l’église, mais également indifférente aux
directives stratégiques de l’église latine. En même temps, l’on tiendrait compte des états
base qui pécède logiquement et conditionne toute autre réflexion». En d’autres mots,
Jésus de la croix est Seigneur, Sauveur, grand maître, vrai Dieu et vrai homme, affirme
Tshishiku (1987:68), «est vu comme chef, juge et roi, prêtre, frère aîné, saint homme de
africaine a comme sources principales, souligne Kapeta (2004:28) «la Bible avec comme
l’expérience vivante des églises d’Afrique». En fait, ces deux dernières sources sont
religieuses que les Africains essaient d’assimiler la révélation chrétienne, aux prises avec
les préoccupations existentielles qui se posent à eux. Dans le contexte actuel, Tshishiku
(1987:31) fait noter que «ces réflexions christologiques puisent abondamment dans
184
l’anthropologie et dans la sociologie africaines: les ancêtres, l’initiation, la vision
premier né, etc... ». Toutefois, dans le contexte de la foi chrétienne, Sanon (1990:45)
considère que:
Jésus-Christ est initiateur en tant qu’il inaugure ou initie par ses actes et ses
paroles les temps nouveaux du royaume de Dieu. Le moment initiatique
fondamental où il fait initier ses disciples, c’est sa mort et sa résurrection, mais
pour lui-même c'est le baptême et sa mort qui comptaient.
Par son esprit, comme démontré dans Hébreux (2:9-10; 12:1-2) «Jésus-Christ est
deuxième «abêtit les esprits, désoriente les consciences, brouille le sens des créativités
religieuse, d’après des modalités souterraines et des pondérations subtiles, dans un jeu
pour bâtir un christianisme d’avenir, celui qui transformerait l’Afrique dans le sens le
qui n’abolit pas le passé mais l’accomplit, les Africains peuvent trouver en lui une
manière fertile de prendre soin du passé, de sculpter l’héritage vital, d’habiter la tradition
185
africaine comme héritage et de le réinventer comme paysage de mémoire et patrimoine
précieux. Pour moi, prendre soin du passé (recours au passé) ne signifie pas se référer à
une substance figée, mais naître de nouveau dans un esprit qu’on peut redécouvrir avec
exigence de l’enrichir, d’en valoriser la vitalité, d’en maîtriser les enjeux pour résoudre
C’est une dynamique que l'évangile habite en renouvelant l’énergie du bonheur. Il n’y a
africains représentent grâce au regard que Dieu pose sur eux; réinvention d’eux-mêmes
dans ce que la parole de leurs ancêtres et parents font d’eux une fois cette dynamique de
l’évangile est habitée par Dieu. Mais pour avoir ignoré cette dimension anthropologique
évangélisé l’homme africain au milieu du gué sans savoir qui il était vraiment: il a ainsi,
superficiel s’est instauré dans beaucoup des pays africains francophones avec
chrétien en Afrique, selon moi c’est sémer Jésus de la croix et son message dans cette
inconscience collective pour faire naître de nouveaux affects. C’est cela, je pense,
186
ensemble et se rejoignent dans le même et unique enjeu d’évangélisation. Kä Mana
Cet enjeu a pour nom la vérité. Cette vérité dont Jésus-Christ a dit qu’elle rend
libre est destinée à mettre en lumière les mensonges de l’inconscient collectif et
d’en neutraliser ainsi les effets. Elle dit ce qui est, elle montre ce qui est vécu et
elle fait affleurer à la conscience ce qui est caché dans les sujets tabous et les
maux dont on ne parle pas, même si tout le monde les connaît et rythme sa vie
sur leurs injonctions silencieuses.
A mon avis, la prise de conscience de la réalité vécue naît la décision de vivre selon la
vérité du Christ, fondement d’une spiritualité d’ouverture à l’autre pour une vraie
cette pratique de la vérité qui libère. D'où, la nécessité de bien préparer et équiper les
missiologues et biblistes africains pour une dimension spirituelle supérieure qui peut
fondement biblique. Cependant, Kä Mana n'a pas inventé la roue, il n'a fait que re-
actualiser la pensée théologique de Simon Kimbangu qui peut être considérée comme le
père de l'inculturation et de la libération congolaise après Dona Béatrice Kimpa Vita qui
royaume Kongo, donc c'est un recours vers le passé qui apparaît nouveau.
africaines des seize dernières années sont repensées, réimaginées et réinventées autour
187
de leurs exigences majeures, en vue de nouvelles possibilités de vie que le christianisme
africain devra offrir aux communautés de foi dans la société africaine et dans le monde
entier. Selon moi, Kä Mana démontre et balise les défis auxquels les églises africaines
missionnaire africaine.
incarné dans les réalités africaines est un christianisme où les frontières entre l’être
francophone affirme que la christologie africaine est parfois érigée à partir de la vision
Eboussi-Boulaga (1981:67) a soutenu et qui reste l’une des références majeures pour
(2005:84-85):
D’abord, la conversion: c’est la reprise constante de soi sur ses désirs, ses
avoirs et ses oeuvres de manière à être ouvert à la nouveauté de Dieu. La
libération du dedans, des passions, va de pair avec le changement de mentalité
188
qui dévoile des possibilités enchaînées et refoulées, les impossibilités fabriquées
et imposées comme destin à la lâcheté et à la résignation des hommes.
Quant à moi, il s’agit d’une communauté ecclésiale de convertis et celle qui actualise ces
Elle a à produire au-dehors ce que Dieu réalise au-dedans d’elle: une vie à l’inverse des
lois qui assujettissent l’homme à des idoles. Enfin, c’est une société particulière qui est
ainsi travaillée du dedans par la communauté de ceux qui se convertissent. Le salut, c’est
sont les anciennes relations rebaptisées dans le feu de l’Esprit, de l’Esprit créateur,
société que la foi chrétienne africaine est appelée à s’actualiser dans une dynamique de
créativité pour des changements positifs, ceux-là mêmes qui sont l’enjeu théologique de
la renaissance africaine parce qu’elle est là pour proposer de nouvelles voies de vie, de
nouvelles pistes d’action, de nouveaux référentiels pour agir et de nouvelles routes pour
En effet, Kä Mana (2005:85) affirme que «un christianisme qui n’a pas cette
renaissance africaine. Il peut se conformer au monde tel qu’il est, mais il ne peut pas le
changer». Evidemment, il est important de noter qu’il est utile que le pathos du
selon Kä Mana (2005:83) une bonne façon de prouver la confiance de la «foi chrétienne
189
africaine n’a pas de sens si ceux et celles qui s’en réclament ne deviennent pas des
agents des changements sociaux positifs» dans le champ représentationnel de leur milieu
de vie.
A mon avis, la foi chrétienne a une dimension publique qui peut embrasser le
croix est une force d’action économique, politique, culturelle et sociale pour changer la
profond qu’il faut mettre en action comme principe d’une solidarité créative vitale et une
Pour ma part, l’Afrique est maintenant à l’ère de cette foi chrétienne d’action publique et
révèler dans le contexte actuel, comme une christologie du défi et de la méthode pour le
développement qui s’offre comme tel à toutes les forces vives et créatives auxquelles
elle peut proposer sa propre pertinence et sa propre fécondité. Parce que dans la
l'Afrique. Evidemment, le peuple de Dieu dans son ensemble en est l’enjeu et l’acteur de
190
Qu’il n’y aura pas de renaissance véritable si les spiritualités qui se développent
en Afrique s'accommodent d’un invisible destructeur, tissé de sorcellerie, de
magie et de toutes les forces du mal qui affaiblissent nos pays. Il est temps de
penser nos problèmes dans la perspective d’un vaste exorcisme comme processus
du retour dans l’humain.
En ce qui me concerne, il est utile qu’au travers la mission chrétienne profonde, que les
Africains rencontrent Jésus de la croix, qu’ils s’attachent à lui et qu’ils prennent comme
option fondamentale de leur vie, celle de ne jamais se séparer de lui, de demeurer fidèles
fondamentale, les missiologues africains peuvent faire des analyses et des discours
académiques mais ils ne sauront pas apporter une contribution décisive dans le
profondeur, une mission chrétienne profonde peut transformer les coeurs et les cultures
des Africains en vue d’envisager un avenir meilleur et une société africaine digne de ce
coloniale.
191
C’est à cette même époque que les systèmes politiques furent acculturés en Afrique
francophone tout comme anglophone, surtout dans sa partie centrale avec la bénédiction
colonial sur les indigènes africains équivaut à une désorientation, à un désarroi qui
dans sa condition de choc depuis sa rencontre avec l’Occident. Une situation de perte de
grands repères vitaux qui structurent l’existence d’un peuple et éclairent son destin.
bouleversement radical.
exactitude d’où elle venait et où elle allait , c'est-à-dire crise de mémoire et peur de faire
un recul audacieux pour se démarquer des autres. Kapeta (2004:72) a eu raison lorsqu'il
souligne «qu’oublier son histoire, oublier sa source c'est oublier son âme. L'Afrique n'a
plus de pierre angulaire donc de référence. Et l'Occident fait tout pour créer l'illusion
qu’elle reste seule pierre de référence et de secours pour les Africains». J'estime qu'il est
grand temps de briser ce mythe avec Christ comme modèle de leadership à travers la
théologie africaine.
En plus, il était aussi difficile que l’Afrique se pense comme une société
192
l’existence. Les séquelles et les traumatismes de cette désorientation sont encore dans le
C’est-à-dire, quand la perte de la liberté entraîne la perte de la raison, on entre dans l’aire
collective, il s’agit d’une sorte de déchéance qui paralyse les énergies et casse les
ressorts d’intelligence des personnes et des institutions. Plus encore, elle neutralise les
fonctions d’imagination collective dans la fécondité que leur rapporte la raison. Une
société qui a «souffert de cette maladie en garde profondément les séquelles et les
qui est visible dans certains domaines de la vie, et parfois, moins visible dans d’autres
domaines, est «affectée par cette pathologie qui nécessite dans le contexte actuel une
(1981:290) utilise, «la néantisation qui traduit la situation désespérante d’un peuple qui
est réduit à rien dans le sens le plus ample et les plus profond: plonger une population
193
délitent, se pulvérisent, tournent à vide. L’Afrique l’a vécu dans les profondeurs de son
en place des nouvelles stratégies et méthodes missiologiques qui peuvent aider l’Afrique
africaine avec Jésus-Christ. Parce qu’il va de soi que l’église africaine authentique des
nouvelles méthodes missiologiques peut jouer un rôle capital dans ce grand projet de la
(2005:105):
Aura ainsi un rôle décisif dans les orientations à donner à une nouvelle
africanité régénérée par ses sources pharaoniques, réconciliée avec l'occident et
ouverte à toutes les richesses spirituelles et matérielles du monde. Une africanité
qui deviendrait non seulement capable de proposer à l’humanité un
christianisme du souffle et de la raison, mais aussi de donner à la renaissance
africaine une puissance de créativité pour le bonheur. A notre sens, l’Afrique
peut porter ce rêve. Elle peut se nourrir de cette utopie et en fertiliser l’avenir.
A mon avis, il est grand temps que les missiologues africains motivent des nouveaux
principes de vie qu’ils trouvent dans l'évangile du Christ une fécondité créatrice
Dieu est amour et l’amour seul est une réalité qui compte comme lieu de communion et
la nouvelle Afrique et poser les bases de l’humanité authentique. C’est ça, je pense, la
mission passionnante de ceux qui croient en Dieu et veulent dans leur action devenir
Evidemment, sans le vrai amour des autres tel que recommendé par Dieu, rien ne
peut bien marcher en Afrique. Raison pour laquelle, j’estime nécessaire de vulgariser la
194
renaissance spirituelle et l’auto-transformation personnelle de l’homme africain qui peut
cultures nationales ne s’éteignent pas d’un seul coup, mais il n’y a plus aucune
régulation assurant la création, par synthèse de ces éléments d’origines diverses, qui
régionales, qui suscitent des tensions d’autant plus graves qu’elles sont insolubles.
Ces tensions proviennent d’une réalité dont la négation résolue empêche toute
analyse, toute négociation, tout compris, sous prétexte de réfuser une diversité
organique au nom d’une unité abstraite, c’est donc ici où l’unité concrète est mise en
cause. C’est pour cette raison que Mudimbé (1980:69) affirme les disparités
renforcer les frustrations des identités niées. Dès l’instant où celles-ci croient leur
défense». A mon avis, pour échapper à ses impasses, l’Afrique peut donc chercher
d’autres voies vers un développement réel, ce qui suppose qu’une priorité soit donnée à
195
la reconstruction et à l’épanouissement des identités collectives. Mudimbé (1980:69)
ajoute:
Qu’au lieu de répéter des discours idéologiques sur l'état créant la nation, ou sur
la nécessité de l'état-nation comme stade dans la marche au développement à
l’exemple de l’Europe, alors que l’histoire ne se répète pas et que cette vue du
passé européen n’est qu’un schéma éloigné du réel, il convient de poser quelques
principes réellement universels et de les adapter au cas de l’Afrique. l'état-nation
homogène culturellement et économiquement n’a jamais réellement existé, et son
idéologie elle-même correspond à une époque et à des conditions historiques
étrangères à l’Afrique actuelle.
En efft, les africains peuvent trouver les réfus, par idéologie centraliste, de la diversité
organique que l’africain trouve dans tous les états africains, aboutit simplement à
susciter des tensions et des désirs de séparatisme, l’hypocrisie, égoïsme et jalousie qui
pourraient être évités par un compromis clair entre les groupes en présence, respectant
leurs diversités et leurs intérêts réciproques, pour s’unir dans un projet commun d’un
A mon avis, l’Afrique a besoin d’unité concrète qui peut être provoquée par la vraie
communautés de base. Selon moi, l’Afrique dans son contexte actuel, a aussi besoin de
d’arriver à un développement réel, qui sera autant celui de son identité que celui de sa
physique en Afrique.
196
Par conséquent, le christianisme africain a une grande mission dans le contexte
devoir en tant que force éthique et spirituelle dans un ordre mondial qui a besoin
d’éthique et de spiritualité pour survivre comme ordre humain peu à peu se redynamiser
physique de l’Afrique.
tradition chrétienne a comme richesse qui peut être proposée au continent africain face à
missiologique qui puisse ouvrir la voie vers une compréhension fructueuse de ce que le
continent africain a droit d’attendre des églises africaines tant dans le domaine de la
spiritualité transversale à promouvoir que dans celui des grandes dynamiques éthiques,
que celle «des ossements desséchés qui reprennent vie sous le souffle de Dieu» est
197
Evidemment, depuis le temps des apôtres chaque époque a ses problèmes de fond et la
foi chrétienne s’est mesurée sans pourtant se départir. C’est ainsi que Kä Mana
(2005:68) affirme que la «foi chrétienne» s’est mesurée de plusieurs façons: soit en
avec ardeur une vaste puissante et très forte dynamique apologétique, une vivante et
l’église, soit en intégrant les rationalités humaines dans une rationalité plus vaste,
recours à ses propres sources en vue d’une «nouvelle relation avec le monde», comme au
temps de la Réforme de l’église, soit en organisant les champs du savoir et les «forces
sociales» en fonction d’un projet global de société, comme au temps des grandes
académiques, «éthiques et métaphysiques» sont assumées sans peur dans une «foi
Qu’il y a ainsi une christianité d’ouverture au monde que l’Afrique ne peut pas
ne pas intégrer à ses propres quêtes de renaissance aujourd’hui. Une christianité
de réflexion approfondie sur le monde et la société auxquels elle propose ses
propres richesses et sa propre tradition intellectuelle comme un ferment
permanent.
Cependant, il est grand temps de reconstruire une renaissance africaine sous une
fondation spirituelle très solide, que de reconstruire sur le sable de rêves socio-
198
économico-politiques des Africains brisés car selon moi, la renaissance spirituelle peut
bien réorienter les analyses sur la reconstruction de l’Afrique de telle sorte que
africains peuvent engager leurs énergies créatives dans une reconstruction socio-
ouvert la voie.
africaine peut avoir deux leviers: la raison éclairée par la foi et le souffle de Dieu qui
rayonne au coeur de l’Afrique». Parce que, sans le souffle de Dieu, la raison devient
folle et crée des institutions en folie comme c’est le cas actuel du marché capitaliste qui
gouverne sans état d’âme l’actuel ordre mondial. Et sans la puissance de la raison, le
nouveaux mouvements religieux qui brisent les ressorts de la créativité de pays africains
parce que si la mission chrétienne en Afrique n’a pas cette puissance du souffle pour
folklore qui se berce de ses propres illusions dans un jeu social devenu futile».
199
Cependant, il est utile d’inscrire au coeur du processus de la renaissance africaine
une éthique profonde de réconciliation des pays et des ethnies, parce que la clé de
C’est-à-dire, un processus qui est à la fois spirituel et politique qui engage aussi
bien les volontés individuelles que la volonté sociale dans son ensemble: une réelle
conversion, une réorientation radicale de l’ordre des choses dans les trames des
régionale en tant que telle. J’estime important de noter qu’il n’y aura pas de renaissance
africaine véritable sans la paix sociale à l’échelle régionale ou continentale. Une paix
fondée sur une véritable réconciliation et des choix fermes pour reconstruire une même
Une nouvelle génération d'africains et d'africaines devra décider, une fois pour
toutes, de se soustraire rigoureusement à toutes les pesanteurs et à tous les
atavismes qui nous condamnent à la décadence. Nous sommes cette génération
morale et spirituelle, et nous devons prendre nos responsabilités dès maintenant.
En contexte de renaissance, l'église ne peut pas vivre comme une église pour la
renaissance: la force d’un christianisme au-delà des ethnies et au-delà des divisions
contre lesquelles tous les chrétiens et toutes les chrétiennes devront se mobiliser
aujourd’hui. Dans les églises comme dans la société, une nouvelle militance est appelée
200
également utile de tenir compte de la tradition religieuse africaine, parce que le spirituel
Le mal n’habite pas seulement le coeur humain, mais aussi les structures
sociales. La situation de l’église inclut à la fois la proclamation de l’évangile et
sa mise en pratique. Nous devons donc évangéliser, répondre aux besoins
humains immédiats et soutenir les transformation sociales.
Cependant, cette transformation sociale est presque nulle sans une foi solide, parce que
«désastres que les Africains ont subis, dans le but d’y remédier à partir de l’action
que les missiologues Africains considèrent selon moi, la renaissance africaine comme
qu’énergie de liberté créatrice et la dé-vitalité des sociétés africaines dans leur manque
201
C’est-à-dire, l’Afrique des Pharaons savait qu’il était indispensable et nécessaire
d’avoir une forte économie pour créer de grandes civilisations et que cette force
économique dépendait d’un type d’esprit que l’Afrique francophone tout comme
anglophone actuelle a perdue aujourd’hui. Ainsi selon moi, les missiologues africains
politique qui nécessite une réorganisation, une mobilisation et une dynamisation afin de
bâtir une Afrique meilleure et de paix, capable de vaincre ses faiblesses internes, ses
divisions unitiles, ses mauvais plans et ses violences, en vue d’une véritable renaissance
africaine.
paisible à l’ensemble des communautés de foi» qui peut travailler dès à présent pour un
avenir meilleur de l’Afrique. Ainsi, Kä Mana (2005:14) affirme que «la renaissance
africaine engage ainsi les églises et les communautés de foi à renouer avec les sources
spirituelles de l’humain d’où qu’elles jaillissent, pour que ces sources les enrichissent
mutuellement et les transforment en ferment d’avenir». Elle leur fait découvrir, en même
temps, que la lutte contre la violence et la nécessité d’une nouvelle éducation pour les
pour une société fécondée par les valeurs spirituelles incarnées par nos grandes
202
renaissance du continent ni de la libération de ses énergies créatives. Le même auteur
souligne que:
africaine dans le contexte actuel, peut «guider les pas et éclairer le chemin des
Cependant, il est important que les églises d’Afrique dans le sphère de leurs
forces les plus clairvoyantes et les plus ouvertes de l’avenir, prennent conscience
qu’elles ne peuvent pas bien assumer leur vocation spirituelle et sociale si elles ne
africaine spirituelle. C’est pour cette raison que Kä Mana (2005:19) pense «qu’il nous
faut donc un regard global sur ce que nous avons été et sur ce que nous sommes pour
inventer ensemble ce que nous voulons être, ce que nous serons réellement». C’est là
Parce qu’il n’y aura pas une renaissance africaine viable sans une prise de
conscience de la réalité africaine banale et sans l’analyse des faiblesses, des failles,
évidemment des tares de système vital actuel. Je pense que l’Afrique est obligée de sortir
hypocrisie et jalousie sur elle-même pour entrer, dès à présent dans le nouveau
203
J’estime, qu’il est nécessaire que les missiologues africains évitent une
spiritualité sociale, l’intelligence sociale ainsi que le ferment vital dont il a besoin pour
que l’élan pris par Kä Mana ne retombe pas comme toujours. Parce que l’Afrique a
besoin d’une renaissance pensée par les Africains eux-mêmes et soutenue par la mission
chrétienne.
Cette renaissance africaine peut évidemment, être une grande vision d’une
l’affirme Kä Mana (2005:20) qu’au coeur de ce grand rêve de «renaissance qui embrase
l’Afrique, le christianisme peut jouer un rôle essentiel et qu’il le peut, sous peine de
perdre sa substance et de devenir futile et vide», l’Afrique ne peut demeurer une force
fermée sur elle même, elle devait plutôt se déployer comme une «instance de
société pour libérer des synergies inventives sans lesquelles il n’y aura pas de
Parce que la grandeur d’un peuple consiste à se bâtir une personnalité fondée sur
des valeurs de foi déterminée en soi-même et sur la volonté d’être reconnu et respecté
par d’autres peuples à partir de ce que l’on est et de ce que l’on fait. Et la force politique
d’une civilisation a pour base une solide organisation économique et une discipline
sociale qui se donnent comme atouts l’exploitation rationalisée des ressources intérieures
204
constitutive et auto-régulée». Du fait qu’elle avait sa propre religion, la civilisation
génie créateur africain. Cela signifie que l’imaginaire par lequel les missiologues
africains peuvent lutter contre les causes et les conséquences de leurs désorientations et
En effet, Kä Mana (2005:43) soutient que «même si tout pousse à ne pas miser sur les
partagé, il appartient à l’église de tout faire pour que ce rêve du Christ prenne corps».
A mon avis, l’Afrique ne peut avoir une renaissance viable sans Christ.
qui est le créateur et le maître de toutes choses et le restaurateur de nations, pour une
chrétienne peut fournir à la renaissance africaine est une énergie de foi qui peut
transformer les montagnes et tailler le chemin dans le roc grâce à la puissance de Dieu.
Grâce à une conviction que Dieu est avec l’Afrique dans sa renaissance. Et l’Afrique qui
peut renaître soit une Afrique à la mesure de Dieu, un continent de paix et d’amour du
205
fertile pour tous les pays. Et: Si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le
Royaume de Dieu, dit Jésus. Si l’Afrique ne naît de nouveau, devrions-nous
ajouter, elle ne peut pas construire concrètement son avenir de lumière.
travers l’église d’Afrique. C’est pour cette raison que Kä Mana ne cesse de soutenir
Dans l’ecclésiologie africaine, l’église en Afrique est présentée comme peuple de Dieu
et communauté des frères, encore mieux comme famille, toutefois distincte de la famille
l’urgence» pour les églises africaines ainsi que pour toutes les «communautés de foi en
Afrique». Le projet qui se profile ici est de faire de cette dynamique un réel tournant de
un tournant de «civilisation» qui vise l’avènement d’un monde «guidé par d’autres
206
canons de vie que ceux auxquels l’ordre mondial d’aujourd’hui condamne toute
l’humanité».
que Kä Mana (2005:8) pense que la mission chrétienne peut «élargir l’horizon» afin
d’affirmer clairement que le monde actuel, avec ses cultures, ses nations, ses langues et
ses civilisations, est composé d’une seule famille de Dieu. En effet, il est important que
humaine grâce à l’évangile revisité par le souffle de l’Afrique et proposé comme une
nouvelle utopie de civilisation pour l’ensemble des peuples». C’est ainsi, Bosch
cette ambition, impérativement». Une route dont il faudra sans doute baliser les «enjeux»
au cours des années qui viennent, à la suite du rassemblement d’Athènes, pour mieux
207
responsabilités évangéliques en mains, afin de transformer la vision actuelle du monde,
tous deux partie de notre devoir chrétien. Tous les deux sont l’expression nécessaire de
Jésus-Christ». C’est ainsi, je pense que les missiologues africains peuvent aussi faire le
nécessaire pour que la théologie africaine soit réellement un service en faveur de l’église
d’Afrique. Et cette théologie africaine peut selon moi, éviter de se transformer en une
occupation purement académique, parce que l’Afrique actuelle a besoin d’une théologie
pour une libération totale et une meilleure reconstruction africaine. Evidemment, cette
comme outil nouveau dans la théologie africaine peut prendre comme points de départ:
qui puise également dans les églises africaines indépendantes la vitalité et force qui s’y
208
3.6.1 Vitalité des églises africaines indépendantes
sans doute les forces les plus visiblement agissantes dans la famille chrétienne. En fait,
elles ne sont pas les seules forces religieuses à occuper l’espace social actuel, parce qu’il
existe aussi d’autres dynamiques qui fécondent l’imaginaire des peuples et structurent
leur perception spirituelle du destin des Africains. Ces dynamiques sont réellement
partie intégrante de la vie africaine. Il s’agit des églises africaines indépendantes et des
Elles apparaissent d’emblée comme des lieux qui tentent d’apporter des solutions
n’ont pas la possibilité de se référer à leurs anciens cadres où ils éprouvent en même
temps des difficultés de vivre et de se reproduire socialement dans les nouvelles sociétés
issues de la colonisation. C’est dans cette perspective qu’elles se présentent comme des
De ce fait, les églises protestantes, catholiques et les églises appelées, par erreur
209
des groupes dans ce domaine et par conséquent favorisent la prostitution spirituelle et
certain (par exemple Isaiah Shembe) se substitue carrément au Christ jusque dans la
un regard d’ensemble sur la situation actuelle des églises africaines indépendantes selon
qui se trouvent confrontées aux tâches de gérer la vie quotidienne dans des conflits
permanents et perdent de ce fait même leur souffle libérateur originel. Avec comme
réveilles dans un marché du religieux qui est loin d’être saturé. Le deuxième phénomène
210
catholicisme ou du protestantisme historique». Disparition qui a pour corollaire,
économique riche de nouvelles ambitions. C'est le cas précis de l'église Kimbaguiste qui
a des paroisses dans plusieurs pays d'Europe, des écoles, polycliniques et universités.
leurs seins le syndrome de la division. Elles se divisent presque chaque jour à cause des
enjeux internes de pouvoir et d’ambitions personnelles. Parfois paralysés par le goût des
intérêts égoïstes de ses responsables et par la course aux avantages matériels. A mon
indépendantes dans une spiritualité fortement ancrée dans les ministères des guérisons
miracles, du combat spirituel contre les mauvais esprits et contre les forces de la
Les nouveaux mouvements religieux, qui cachent souvent leur visage réel sous le
nom de charismatiques, sont dangereux, pour la plupart, dans leur diversité et
dans leur éclatement innommable. Ils donnent l’impression de ne recruter que
pour leurs propres besoins, sans se soucier des problèmes urgents et des intérêts
cruciaux du pays, particulièrement ceux de l’éducation politique et socio-
économique, de la lutte pour les droits humains et de l’engagement des chrétiens
dans la promotion humaine.
selon la vision de Dieu. En fait, je pense que la croissante naissance des sectes et des
que le véritable ennemi de la mission chrétienne n’est pas le groupe qui est désigné
211
comme église indépendante, secte ou nouveau mouvement ecclésial, mais le travail nocif
qui se réalise au sein de ses communautés spirituelles, et qui se traitent les unes les
autres comme sectes, en fonction d’un principe identitaire d’exclusion. Et ces églises
vision du monde contre la religiosité de la peur et ses séquelles dans les esprits, contre
les théories qui paralysent l’intelligence et qui brisent les ressorts de la raison en matière
favorable pour la mission chrétienne profonde, et celle-ci peut actuellement bien former
ses missionnaires car ce n’est pas possible de lutter et de vaincre les sectes et les
nouveaux mouvements spirituels s’il n’y a pas une force sociale d’hommes bien formés
peut développer sa capacité d’intervention rapide auprès des populations qui répondent
mieux aux besoins du moment. Kä Mana (2005b:13) affirme cependant qu’il est
pense qu’il est également important que les églises d’Afrique noire (catholique,
pour faire réculer l’action des sectes et des nouveaux mouvements religieux.
212
Ainsi, elles peuvent selon moi, mettre en lumière une contre-analyse que les
missiologues africains jugent indispensable pour mieux éclairer les Africains sur le
problème des rapports entre la véritable église de Jésus-Christ et les sectes. Au fond, il
s’agit d’étudier des stratégies et des méthodes utilisées par les sectes et les nouveaux
mouvements religieux qui peuvent conduire les pas des missiologues africains à
finalités chrétiennes.
Je suis de l’avis que, si les chrétiens africains sont bien informés et formés
comme véritable disciples du Christ, ils peuvent réellement représenter une grande force
spirituelle et physique de l’Afrique. Ainsi, estime Kä Mana (2005:431) «qu’il est grand
temps que les Africains déploient un christianisme de l’amour profond qui peut unir
toutes les confessions chrétiennes africaines dans une dynamique de l’église famille de
société africaine actuelle. A mon avis, ces trois chantiers obligent actuellement les
face aux exigences du futur de l’humanité. A cet effet, Kä Mana (2005:47) affirme que:
213
Si l’église africaine ne s’avise pas d’être aujourd’hui cet espace de créativité
qu’elle peut être pour notre continent et pour le monde entier, elle ne sera plus
bonne à rien d’autre qu’à être foulée aux pieds par de nouvelles forces de sens
qui prendront sa place sans états d’âmes. Pas pour le bonheur de l’Afrique, si
l’on en juge par le développement actuel des sectes et de tous les nouveaux
mouvements religieux.
Evidemment, l’église d’Afrique peut motiver les missiologues africains à vivre et à agir
sur la puissance créatrice que les Africains peuvent développer en eux-mêmes. A mon
avis, penser à la renaissance africaine dans sa dimension spirituelle et de son lien avec
les différentes forces religieuses africaines, renouveler l’esprit de pratiques sociales chez
les Africains comme si toute leur vie collective n’avait pour seul intérêt que la réussite
actuellement, délivrer l’Afrique de toutes formes des pensées négatives qui peuvent être
aux Africains que la mondialisation néo-libérale n’est pas la seule possibilité de bien
construire les relations nord-sud dans la lutte contre la paupérisation et la pauvreté des
sociale, solidaire et populaire qui s’appuie sur la coopération étroite, le partage équitable
établit les relations humaines sur la base du consensus et de l’agir du citoyen. Parce que
214
le progrès social et le développement socio-économique tant désirés au monde, et en
hommes nouveaux et des esprits créatifs auxquels pensait Mudimbé (1980:563): «il y a
nécessité, dans nos structures sociales, économiques et culturelles, de faire une place de
globale qui rendrait compte de ce que les Africains sont censés connaître sur la structure
mondialisation. Cette approche triviale réside dans la répétition quotidienne des poncifs
du discours commun et à les répandre partout au point qu’ils sont devenus des vérités de
la palisse que les Africains se contentent de ressasser à peu de frais quand on parle de la
globalisation. Une telle conception de la mondialisation peut être considérée par les
continent africain. Surtout avec la domination qui tisse de plus en plus les pauvres par
En effet, cette mondialisation est un produit fabriqué par des Occidentaux, et les
Africains et des Africaines une sorte «d’impuissance et d’infantilisation» qui fait d’eux
plus des produits d’un monde qui les domine que des acteurs d’une destinée dont les
215
«enjeux pour eux est de se bâtir une véritable carrure de sujets historiques créateurs».
seulement vers la «construction d’une nouvelle société au coeur des drames du continent
africain», mais aussi vers un projet mondial et une destinée spirituelle «évangélisatrice»
qui proposent en «profondeur la transformation du monde actuel sur base des valeurs
chrétienne, mais il est pour tous les Africains parce qu’il cherche à défier l’impératif de
une autre époque dont les contours ne sont pas encore clairement dessinés dans les
esprits africains. Même si l’Afrique en sent les souffles dans toutes les tensions de ses
Le rôle de l’Afrique et de ses églises dans un tel monde, c’est mettre au coeur de
la réflexion la recherche des conditions pour une lutte d’ensemble contre les
sédimentations mortelles des mentalités dans nos sociétés actuelles, contre
l’esprit de destruction des êtres et de désorganisation des collectivités, contre la
folie socio-économique qui s’est mondialisée à notre époque: la grande tragédie
d’un système global sourd et aveugle devant les exigences de l’avenir et les
quêtes profondes de l’humanité.
faibles. En fait, c’est le règne du néant et la course au mensonge que les missiologues
rôle «d’incarner et de diffuser les vérités évangéliques qui fondent l’homme et les
216
valeurs essentielles de la vie». Et l’église d’Afrique ne peut pas accepter cette
«mondialisation sauvage sans Christ» parce qu’elle appartient à une tradition culturelle
Elle a aussi au fond de son être l’évangile de Jésus-Christ qui l’engage à bâtir un
monde digne avec Dieu, une société fondée sur l’amour de Dieu l’amour du prochain et
humaine, et rien de ce qui est humain ne peut jamais être étranger à l’Afrique, d’où la
nécessité de réinventer la mondialisation qui intègre les Africains dans le destin global
que tous les peuples du monde devraient construire ensemble, selon une éthique et des
pour tous. Parce que la vie étant complexe, les gagnants d’aujourd’hui peuvent devenir
les perdants de demain et les perdants du hier devienent les gagnants d’aujourd’hui.
Cependant, en Afrique tous les espoirs sont permis avec Jésus de la croix, et
l'Afrique peut, si elle veut progresser positivement dans son contexte actuel, organiser
laisser faire par qui que ce soit. Mais, cela exige une nouvelle mentalité et une force
d’union et de solidarité africaine ayant pour objectif, le refus d’être perdants. De ce fait,
intégrer l’éthique chrétienne dans l’économie mondiale sous la forme d’un grand
217
quête du sens plénier de l’existence soit toujours ouverte à une transcendance
qui puisse accomplir l’humain.
C’est dans la perspective des valeurs et du sens que le christianisme africain peut jouer
un grand rôle de former des hommes intègres et capables d’allier au réalisme socio-
dans l’évangile de Jésus de la croix que ce souci est permanent. A mon avis, l’Afrique a
profonde, parce que le monde actuel qui a changé en profondeur la vision du temps en
liant celui-ci à la vitesse et à la rentabilité maximale peut être transformé par les
l’intelligence communautaire.
l’église comme l’a souligné plusieurs fois Kä Mana, et cette même église d’Afrique peut
proposé par Kä Mana, et qui peut être considéré comme une contribution très
La culture occidentale étant par nature une culture de répétition, elle fournit et impose
218
Elle participe aussi au sous-développement généralisé des pays africains, en participant à
développement culturel.
par Kä Mana au travers sa théologie. Cette mission chrétienne et africaine pour le monde
peut sembler actuellement sans grande originalité, mais elle est réelle, écrit Kä Mana
(2005:239):
foi. Les missiologues africains devraient être touchés par l'Esprit de Dieu dans leur
anglophone, des églises sont implantées partout, des liturgies sont célébrées, les
se déroulent partout, des prises de position courageuses sont diffusées par les grandes
instances de direction des églises: les synodes des églises protestantes, les conférences
épiscopales, les assemblées évangéliques, des églises indépendantes ainsi que les
219
Cependant, l’église d’Afrique n’a pas encore suffisamment accompli sa mission
prophétique, elle devrait repenser le sens de sa présence dans le monde actuel et répenser
sont encore les grands obstacles à la liberté et à la richesse créatrice du peuple africain.
champ de la foi chrétienne en Afrique «le jugement dernier. J’ai le sentiment écrit-il,
que personne ne croit vraiment que chaque homme a des comptes à rendre un jour au
Créateur de toutes choses. La vie que nous menons dans le monde actuel, c’est la vie
part intérieure de l’Afrique qui est reliée à Dieu: la conscience africaine, l’âme africaine,
l’esprit africain. Actuellement dans les églises d’Afrique, lorsque Jésus de la croix parle
pense que certains africains pensent aujourd’hui qu’il ne s’agit que d’une figure de style
A mon avis, le grand problème réside dans les effets et l’impact de ce qui a été
annoncé par l’église catholique et protestante d’Afrique, sur la réalité de ce qui se fait et
se vit dans les faisceaux des défis auxquels l’Afrique est confrontée: ses misères, ses
désespérances, ses catastrophes, ses mauvais coeurs, ses dérélictions, ses jalousies, ses
affirme que:
220
se dévoilent dans ces problèmes ni toute l’ampleur de nouvelles stratégies à
mettre sur pied pour être à la hauteur de la situation.
Cependant, aucun continent ne porte dans le monde actuel des forces religieuses en
mouvement comme l’Afrique qui est la terre d'accueil pour presque tous les courants
(2005:240-241) écrit «l’Afrique dont tout le monde dit qu’elle a la religion dans le sang
société dans les domaines essentiels où se construit une grande destinée». Avec toutes
Démocratique subit la loi de l’infécondité sociale et répond mal aux questions concrètes
Démocratique) vit ainsi hors d’une importante et décisive préoccupation de base pour
plusieurs pays d’Afrique laisse indifférentes les forces mêmes qu’elles auraient dû
interpeller au premier abord: les pouvoirs politiques qui dans beaucoup de pays africains
de disposer de ressorts et de leviers vitaux pour bien former les nouvelles forces du
nouvelle société africaine. La place est presque laissée à des religiosités et à des
221
matière d’éducation sociale là où c’est possible, soit de la soumission à l’esprit du temps
théologie africaine se déploie hors d’un enjeu fondamental, dans une admirable
exaltation spirituelle qui n’a d’égale que son infécondité pratique à large échelle,
affirme Kä Mana (2005:242) «il y a certes des exceptions, mais la situation générale
A mon avis, aucun peuple du monde ne peut prétendre maîtriser son destin s’il
n’a une bonne spiritualité sociale, une intelligence sociale communautaire, une bonne
est important d’incarner les relations entre la mission chrétienne, l’église et la société.
césser de rêver que l’église d’Afrique peut continuer à fonctionner selon le modèle
Evidemment, l’Afrique peut chercher dans son contexte actuel à bâtir en même
économique que la mission chrétienne peut amener dans le monde avec une fécondité et
monde entier vit dans le désordre et n’établit pas un lien entre sa foi chrétienne et ses
engagements dans le monde. J’estime aussi qu’il est urgent donc que l’Afrique soit
222
Qu’elle peut lutter contre la médiocrité spirituelle qui gouverne le monde actuel.
La nouvelle évangélisation de l’Afrique devra être aussi l’évangélisation du
monde par l’Afrique, avec perspective d’ouvrir une nouvelle ère pour l’humanité,
c’est-à-dire l’ère post-occidental et post-capitalisme sauvage.
De ce fait, l’église africaine a la mission de prendre une part active dans la nouvelle
christianisme africain se situe dans cette logique. C’est en fonction d’elle qu’une réforme
qu’il est grand temps que les chrétiens africains prennent conscience et évangélisent le
monde en profondeur parce que le monde actuel n’a ni âme ni esprit ni conscience,
Je pense qu’il est utile de vivre l’évangélisation selon des options concrètes pour
chaque membre de l’église d’Afrique. Avec une logique globale qui ferait des problèmes
réels d’Afrique, l’épreuve même de la foi. Parce que, c’est au centre des défis concrets
du monde que s’accomplit cette mission chrétienne qui exige que l’impact de l’église
d’Afrique sur les mentalités et les pratiques sociales soit profond et visible.
Congo-Démocratique fait selon moi, beaucoup prier ses membres, mais elle ne les fait
pas suffisamment réfléchir sur eux-mêmes ni suffisamment rêver à leur destinée en vue
conscience que les grands problèmes de l’humanité sont aussi les leurs et qu’elle peut
contribuer aussi à les résoudre à partir de leur génie créateur. Mondialisatrice dans les
223
sens où elle peut suggérer des horizons de vie nouvelle à toute l’humanité, dans tous les
Quant à moi, le vrai monde que je considère comme l’enjeu d’évangélisation de l’église
nécessaire que l’église d’Afrique envoie des missionnaires africains vers des terres de
vieille église pour sa réévangélisation. Et les chrétiens africains qui résident actuellement
en Europe et en Amérique par exemple, peuvent servir également de tête de pont pour la
christologique, parce que l’Europe, surtout la France est en train de renier sa source
Donc, pour ma part, l’église d’Afrique a cette lourde mission d’aller partout
conformement à l’ordre suprême de Jésus, pour faire des disciples du Christ comme le
pense aussi Kä Mana. Cependant, cette mission peut être possible selon moi, que si
224
3.6.4 L’église d’Afrique entre tradition et modernité
à contempler ou à capturer dans une analyse distante et sereine, mais c’est une force
Cette force place tout le passé africain dans la dynamique de la construction de l’identité
africaine à partir des défis actuels, ou, particulièrement du défi de l'Occident. Comme le
A mon avis, la modernité a eu une emprise profonde sur les cultures et les traditions
ayant un impact décisif sur l’univers religieux des peuples et des civilisations.
Cependant, la préoccupation majeure réside ici dans les rapports entre la religion, la
tradition et la modernité sous l’angle des enjeux fondamentaux pour l’église d’Afrique.
Conçalvès Toko de l’Angole, Samuel Bileou Oshoffa du Bénin, etc.) et à leur «théologie
des nouveaux commencements pour mettre en lumière les enjeux essentiels qui leur ont
servi d’articulation pour penser la relation entre tradition et modernité dans le domaine
spirituel».
225
En fait, il s’agissait de l'émergence d’un type nouveau du christianisme en
même ordre, présentées non seulement comme plus «morales-puisqu’à une méfiance
permanente du prochain, elles substituent l’amour, mais aussi plus efficaces, propres à
message du prophète Samuel Bileou Oshoffa, Mukalenga Ndala Ndiata préfèrent celle
Wa Bukola bonso), avec ce que cela exige de tournant de civilisation dans les mentalités.
Dans cette féminisation de Dieu, je pense que Mukalenga Ndala Ndiata était trop en
avance sur son temps pour être compris par la société. Mukalenga Ndala Ndiata le savait
lui-même parce qu’il fit de son mouvement un lieu initiatique d’essence ésotérique.
Cependant, Samuel Oshoffa, fut très en place avec les préoccupations spirituelles de la
masse populaire. Il en sentit les affects de fond et donna la réponse qui convenait: celle
traditionnelle. Il donna aux adeptes de son mouvement, une direction du combat spirituel
226
qui combinait la modernité religieuse du christianisme et les profondeurs de la vision
anglophones des principes pour une articulation fertile entre religion, tradition et
A mon avis, l’église d’Afrique a un grand rôle à jouer dans ces articulations
concrètes qui posent problème pour l’avenir du monde. Cependant, les missiologues
Africains peuvent à juste titre repenser une meilleure société africaine avec Christ. C’est-
anglophone a déjà posé les bases d’une articulation fertile entre religion, tradition et
modernité, surtout dans la sphère des confessions chrétiennes aux prises avec l’héritage
Qu’il est nécessaire que la tradition et modernité deviennent des défis féconds
pour la construction d’une humanité nouvelle, d’un nouveau destin planétaire
différent de la course vers le non-sens qui caractérise l’ordre mondial actuel. Et
l’église d’Afrique peut construire une alternative à l’échelle mondiale face à une
globalisation qui tue les traditions fondamentales des peuples et leur pensée
fondatrice au nom d’une homogénéisation économico-politique et socio-
culturelle placée sous le signe d’une vision unique de la modernité telle qu’elle
est imposée par la situation actuelle de mondialisation néo-libérale.
J’estime important de noter que l’église d’Afrique qui se trouve actuellement devant le
227
modernité dans la dynamique de l’esprit de Jésus de la croix en vue d’une nouvelle
société africaine. Appuie Kä Mana (2005:356-357), contribuer à mettre sur pied des
trouve actuellement «déchiré entre d’une part une tradition qu’il ne connaît pas
de son histoire, et d’autre part, «une modernité qu’il ne comprend pas bien, parce qu’elle
lui est importée sur la tête comme une machine de destruction et de déshumanisation».
concret au rêve d’une nouvelle société africaine, parce qu’elle serait à la fois débarrassée
des faiblesses de ses traditions culturelles et libérée des offres d’une modernité
occidentale qui n’a pas été à la hauteur des espérances africaines. En fait, en matière
n’a évidemment été qu’une montagne accouchant d’une souris, mais le repère qu’il
représente et le sillon qu’il a creusé restent tout de même une base utile pour le problème
ses civilisations actuellement. Cependant, ce capital n’a de sens qu’en fonction du grand
enjeu actuel qui est la relation entre l’Afrique et le monde occidental dans sa modernité.
Qu’il n’est pas bon que l’église d’Afrique recoure naïvement à une tradition
folklorisée et onirique au moment ou la modernité se joue à l’échelle mondiale,
sur le terrain de la maîtrise scientifique, politique, économique et militaire, dans
des rapports concrets actuels entre dominants et dominés, entre riches et
pauvres, entre maîtres et esclaves, dans un système mondial féroce, cruel, qui ne
souffre aucun onirisme béat.
228
Pour ma part, le grand enjeu pour l’église d’Afrique dans le contexte actuel, c’est
de se libérer de tout ce qui dans la modernité tout comme dans la tradition africaine,
réduit l’homme africain à rien et anéantit sa force de créativité, ainsi le livre pieds et
mains liés, aux structures monstrueuses des politiques africaines ou aux griffes
De ce fait, la théologie africaine que l’église d’Afrique peut réimaginer selon moi
dans le cas précis serait, une théologie de destinée qui dynamise avec Jésus de la croix la
rélation entre tradition élargie et modernité repensée. C’est cette théologie africaine qui
déterminera selon moi, la configuration nouvelle des rélation de l’église d’Afrique avec
la société africaine dans l’espace mondial. Evidemment, l’église d’Afrique peut s'inscrire
En fait, avec une mauvaise logique de domination déployée par une pensée unique dont
les résultats concrets sont les inégalités, l’injustice, la violence, les précarités, les
fractures sociales, les dérélictions mortelles pour les populations africaines avec les
pour l’avènement d’un monde nouveau si elle maîtrise sa mission chrétienne selon
229
elle peut aussi utiliser la dynamique de l’internet comme l’un des moyens susceptible
d’évangélisation du monde.
plus utilisée par le mondialiste capitaliste dans les années qui viennent. L’église qui est
devenue un instrument pour plusieurs institutions mondiales qui veulent avoir une
évangéliser facilement et proposer un bon projet de sauvetage avec Christ. C’est ainsi Kä
L’internet et ses logiques de mise en relation rapide des personnes, des peuples,
des nations et des cultures, avec ses forces du savoir, des connaissances et ses
atouts indispensables à l’enrichissement intellectuel, moral et spirituel de
l’humanité, avec, aussi, tout le potentiel d’abrutissement, d’abêtissement et de
décervelage par accoutumance à une civilisation où règnent l’esprit capitaliste
néo-libéral sans éthique.
large échelle des questions profondes sur les grandes valeurs de l’humain, voilà un outil
qui s’impose à l’église d’Afrique au regard des enjeux auxquels elle est actuellement
confrontée. Evidemment, l’avenir du message chrétien dans le monde actuel est lié à la
manière dont les communautés chrétiennes sauront maîtriser les outils les plus féconds
230
En effet, pour avoir une intelligence lucide de ce qu’il y a en jeu pour l’église
d’Afrique dans le nouveau phénomène de l’internet, estime Kä Mana (2005:402) «il est
utile de porter un regard sur le type d’esprit que cet outil de communication développe,
complète de cet instrument par l’église d’Afrique est très nécessaire. L’internet est
ou de pastorale sociale en Afrique. Ainsi, Kä Mana (2005:402) pense qu’il est aussi
nécessaire que l’église d’Afrique et les peuples africains se servent très intelligemment
devient de plus en plus un champ «d’éclairage sur les actions à mener pour construire
une nouvelle société, ou un champ des ténèbres où l’on apprend les actions
destructrices». Il est possible d’y apprendre les «modèles d’action terroriste comme les
231
En effet, l’avènement de l’homme mondial intègre l’Afrique dans le champ de
tous ces enjeux. L’église d’Afrique ne peut pas y voir l’exigence d’élargissement de sa
vocation dans le monde, dans une perspective positive. A mon avis, l’église qui maîtrise
aussi maîtriser l’ordre mondial actuel. En effet, l’Afrique actuelle peut devenir un
nouveau centre de gravité pour la mission chrétienne mondiale, et elle peut de plus en
Kä Mana (2005:406) soutient que «dans des villes comme Londres ou Paris, les
chrétiens africains animent des communautés d’une intensité spirituelle beaucoup plus
puissante que celle des églises traditionnelles européennes». De ce fait, ces chrétiens
socialement affaiblies». C’est-à-dire, ils refusent d’enfermer ses églises dans le rôle de
communautés nourries par les idées, les spiritualité et les finances venues d’ailleurs et ils
veulent reconstruire une nouvelle conscience chrétienne africaine qui puisse enrichir
social. Je note qu’il y a urgence que la mission chrétienne en Afrique puisse utiliser les
232
occuper une place de premier choix. Kä Mana (2005:406,413) estime que l’église
d’Afrique:
Evidemment, je partage le point de vue de Kä Mana et je pense que l’internet peut aussi
jouer un grand rôle dans la formation missiologique des Africains. Malheureusement les
africains francophones, surtout le Congolais en RDC utilisent encore trop peu l’internet à
dans le premier point, qu’il est important que l’Africain affirme toujours son identité et
Mana est très importante dans le contexte africain actuel, parce que si elle est réellement
233
Mana peut jouer un grand rôle dans la transformation positive de la mentalité africaine et
l’échelle du continent.
J’ai affirmé, qu’il est nécessaire que l’homme africain se réfère aussi à l’histoire
pour bien penser à reconstruire l’Afrique. Cette perspective fondamentale peut conduire
puissance d’une nouvelle société africaine. J’ai aussi affirmé que dans le contexte actuel
de la théologie africaine, il est important que les missiologues africains portent leurs
regards sur ces perspectives de pensée et sur leurs incidences christologiques africaines.
penser que l’esprit pharaonique peut déboucher sur un christianisme africain d’ouverture
africaines, aux autres civilisations et aux autres cultures les richesses de la fécondité
spirituelle vitale. C’est pour cette raison que j’ai considéré que la foi chrétienne africaine
peut placer Jésus de la croix au centre de ce processus, dans une sorte de pastorale
234
globale de la spiritualité sociale et de l’intelligence africaine en quête de ses valeurs
fondatrices.
En plus, les missiologues africains peuvent aussi avoir une vision missionnaire
qui mette Jésus de la croix tel qu’il se révèle dans l’évangile face-à-face avec l’univers
spirituel ou l’énergie christique assume et transforme les Africains dans leur relation
avec le passé. J’ai également affirmé dans la troisième sous-section que la contribution
africaine est très considérable dans le contexte actuel, parce qu’actuellement, les leaders
unes des autres et se combattent entre elles. De ce fait, il est utile de reconstruire dès à
présent une spiritualité africaine de la coopération religieuse, comme elle existait bien
Africains comme une exigence dans les autres dynamiques religieuses africaines.
soin dans le contexte actuel de leurs valeurs vitales qui sont porteuses d’avenir au centre
de leur héritage spirituel, de leur patrimoine éthique renouvelé par la puissance de Jésus
235
de la croix pour vivre ensemble dans un bonheur partagé soutenu par Kä Mana. C’est
pourquoi, j’ai pensée que la christologie africaine n’aura pas de sens si ceux et celles qui
s’en reclament ne deviennent pas des agents des changements sociaux positifs dans le
champ représentationnel de leur milieu de vie. Par contre, elle se révèle ainsi être une
toutes les forces vives et créatives auxquelles elle propose sa propre pertinence et sa
propre fécondité.
qu’il était utile d’inscrire au cœur du processus de la renaissance africaine actuelle, une
des pays et des ethnies, parce que la clé de l’avenir africain se trouve dans cette théologie
l’Afrique a dans son contexte actuel besoin d’une renaissance spirituelle et physique
repensée par les missiologues Africains et soutenue par la mission chrétienne. C’est-à-
dire, l’imaginaire par lequel ils peuvent lutter contre les causes et les conséquences de
leurs désorientations et désorganisations dans presque toutes les formes, nécessite une
mission chrétienne par l’internet, parce que l’internet est actuellement indispensable pour
sociale en Afrique. C’est ainsi, que l’église d’Afrique et les missiologues africains
236
transformer positivement l’Afrique. J’ai estimé que l’église et les théories missiologiques
qui maîtrisent l’évangélisation profonde dans le contexte actuel africain et qui maîtrisent
Kä Mana dans la théologie africaine entre 1990-2006. Cependant, dans mon prochain
chapitre, je vais faire une étude comparative de l’apport de Kä Mana dans la théologie
237
CHAPITRE 4:
4.1 Introduction
Après l’analyse théologique de l’apport de Kä Mana qui a été mise en exergue dans le
précédent chapitre, ce quatrième chapitre procède dans sa première section à une étude
rapport aux autres théologiens africains francophones sélectionnés tels que: Bimwenyi-
spirituelle, Ela avec son discours de libération populaire, Adoukounou avec sa théologie
également sélectionnés tels que: Bediako avec la crise de l’identité africaine, Mbiti avec
ses études sur les religions traditionnelles africaines et l’inculturation, Milingo qui traite
238
4.2 Kä Mana par rapport aux théologiens africains francophones sélectionnés
Dans cette section comme souligné dans l’introduction, je vais continuer ma réflexion
premier point qui suit avant d’aborder une étude comparative proprement-dite de Kä
Après mes investigations, je trouve que l’originalité de Kä Mana réside dans son esprit
africain Cheick Anta Diop et dans sa proposition d’une voie africaine pour
l’évangélisation de l’humanité.
francophone par rapport aux autres théologiens africains réside aussi dans sa théologie
239
une désarticulation complète des principes d’existence et une perte de points de repère
clairs, pour bien penser, vivre et agir correctement, affirme Malu-Nyimi (1994:18) «la
dominantes de l’Occident». De ce fait, la théologie africaine peut rejeter dès lors les
Afrique peut se déplacer de l’hagiographie d’hier vers une approche plus critique qui
démocratique».
d’abroger ces mythes hors de l’imaginaire social africain, mais de les transmuter en
de transformer les «mythes» qui font rêver en problèmes qui font réfléchir, convertir les
problèmes qui font réfléchir en «énergies» qui font «agir, changer les énergies» qui font
240
croire, fondamentalement». Pour ma part, Kä Mana thématise sa théologie africaine de
Ela.
Cependant, il est important de noter que la quête d'identité africaine est la base de
les moments dialectiques d’une même quête théologique africaine dans le contexte
En effet, dans cette reconstruction africaine globale, la science moderne qui fait partie de
économico-politique de l’Afrique avec intelligence sociale pour ne pas tomber dans les
241
technologique peuvent se faire dans le contexte actuel de l’Afrique avec un dosage
judicieux et critique qui peut discerner ce qui est utile à prendre et ce qui est à laisser».
Et Kungua (2002:97) affirme que dans cette perspective d’une «collaboration critique et
christianisme mondial de l’hémisphère nord vers le sud», l'église d’Afrique peut éviter
maintiennent dans la mendicité perpétuelle par rapport aux subsides miroités par les
d’Afrique comme des défis pour l’émergence d’un christianisme africain, définitivement
libérale qui constituent les principaux défis posés au christianisme africain à l’orée du
XXIè siècle. C’est cette crise qui est le principal lieu d’éclosion de la théologie africaine
242
de la reconstruction de l’Afrique prônée par Kä Mana. Cette théologie de la
De la manière dont Dieu gère les crises majeures de l’humanité dans Osée (1:4):
le péché d’Adam et Eve dans le jardin d’Eden, le déluge, la sortie des Hébreux et
de l’esclavage pharaonique en Egypte, l’exil, la mort et la résurrection de Jésus-
Christ... en vue de la création d’un nouvel imaginaire africain.
dans les coeurs des croyants. Kungua (2002:98) soutient que «l’Afrique est confiée par
traversée par la logique pascale de Jésus de la croix qui dénonce l’idolâtrie du pouvoir
C’est pour cette raison que Kä Mana (2001c:195) est «sensible aux enjeux
«d’une paralysie totale de l’homme africain» qui peut être remis débout par la «force de
243
africaines. De ce fait, Kä Mana (2005:11) n’hésite pas à stigmatiser le «silence complice
«Tshibangu Tshishiku» qui a collaboré pendant trente ans avec l’un des dictateurs
océan, qui vient de loin avant même l'indépendance et sa rupture avec la vision de
Mgr Tharcisse Tshibangu Tshishiku a toujours posé un problème à mes yeux par
le manque d’articulation entre son engagement pour la réflexion et son silence
sur les situations politiques sous le régime dictactorial de Joseph Désiré Mobutu
Sese Seko qu’il a longtemps servi comme recteur magnifique et comme
chancelier de l’Université.
des églises africaines», mais il propose des jalons pour une «nouvelle évangélisation de
l’Afrique par des africains». En plus, Kä Mana affirme aussi la nécessité et l’urgence de
«reconstruction» de l’Afrique peut se réaliser autour des valeurs de vie suggérées par
«l’évangile du Christ».
africaine, que je vais démontrer aussi la contribution des autres théologiens africains
244
théologie africaine élaborée à partir de ce contexte, comme l’ffirme Tshishiku
d’Afrique peuvent selon moi, mesurer combien la vie de l’homme est indissociable de
qui constitue le centre de la culture dans laquelle elles peuvent s’africaniser. Telle est
pauvreté, des maladies, etc». A mon avis, pour le contexte africain actuel, la
mission chrétienne en Afrique comme le pense aussi Kä Mana (2005:13) qu’il y a «trois
actuelle. Ces trois chantiers peuvent motiver actuellement les missiologues africains à
de la société africaine.
245
Pour Kä Mana (2005:13) «la renaissance africaine comme premier chantier,
créateur des Africains pour une nouvelle société». Deuxièmement, «la lutte contre la
violence sociale et ses volcans», comme l’esprit de destruction qui «anéantit les énergies
de vie» dans un contexte où l’inhumanité triomphe sous toutes ses formes dans beaucoup
de pays africains. Enfin, «l’éducation dont les Africains peuvent revoir les principes et
A mon avis, le contexte africain actuel peut stimuler l’église d’Afrique à jouer un
grand rôle dans cette phase de la renaissance africaine. Elle peut poser des bases
mobiliser toutes les forces vives des communautés chrétiennes dans la lutte contre les
séquelles et les traumatismes coloniaux et néo-coloniaux. Elle peut mettre en place des
plans, des projets et des programmes de renaissance qui consistent non seulement en la
libération des énergies créatives des Africains, mais aussi en la décision de ne pas faire
subir aux autres peuples du monde ce que les Africains eux-mêmes ont subi au cours de
leur histoire. Elle peut également faire de la renaissance africaine, une dimension
C’est pour cette raison, je pense que les missiologues africains et l’église
d’Afrique peuvent motiver dès à présent les Africains en général et les chrétiens en
reposait que sur soi-même et sur la puissance créatrice qu’ils peuvent développer en eux-
renaissance africaine dans sa «dimension spirituelle et de son lien avec les différentes
246
forces religieuses africaines, renouveler l’esprit de pratiques sociales chez les Africains
comme si toute leur vie collective n’avait pour seul intérêt que la réussite de la
actuellement, libérer l’Afrique de toutes formes des pensées «négatives, refonder toutes
les institutions socio-éducatives dans la seule ambition d’une Afrique qui peut renaître
l’avenir».
seule possibilité pour bien construire les relations nord-sud dans la lutte contre la
sociales au coeur desquelles se situe la nécessité d’une nouvelle économie sociale, une
politique, qui entraîne une nouvelle mentalité et qui établit les relations humaines sur
base du consensus et de l’agir citoyen, comme programmé par Jésus de la croix dans Luc
(4:18-19):
L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer une bonne
nouvelle aux pauvres; Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le coeur brisé;
Pour proclamer aux captifs la délivrance, et aux aveugles le recouvrement de la
vue; Pour renvoyer libres les opprimés; Pour publier une année de grâce du
Seigneur.
Je pense que l’heure est venue pour que les missiologues africains et l’église d’Afrique
247
l‘homme africain, souligne aussi Kä Mana (2005b:8) «réimaginent et réorientent»
Africa est celui d’un texte qui n’a pas encore été profondément lu en Afrique et qu’il est
nécessaire de lire et d’analyser maintenant, treize ans après sa publication, car c’est
maintenant que toutes les conditions sont réunies pour en comprendre le sens, en
mesurer les enjeux et en saisir la portée dans la situation africaine actuelle. En fait, Kä
d’Ecclesia in Africa, en passant par les travaux proprement dits des pères synodaux, les
synodes évangéliques et surtout l'Eglise du Christ au Congo, ont mis sous le boisseau les
enjeux les plus décisifs par lesquels le Synode aurait pu devenir réellement une affaire
l’oecuménisme dans les mentalités tout au long de la décennie 1990, depuis le sentiment
248
partout sensible d’un durcissement doctrinal du catholicisme romain jusqu’à la
publication de Dominus Jesus du Cardinal Joseph Ratzinger. Ce texte qui eut l’effet
d’une bombe dans la communauté croyante mondiale et consacra aux yeux de beaucoup
Cependant, rien n’avait été fait pour que cet enjeu fondamental d’Ecclesia in
Africa soit saisi du grand public, surtout du grand public non catholique. Même dans
possible qu’un document comme Ecclesia in Africa casse la glace des conservatismes.
Parce que son audience oecuménique ne pouvait être que faible et l’intérêt qu’il aurait pu
susciter auprès des communautés de foi non catholiques ne pouvait être que limité.
Pour cette raison, je considère que le contexte africain actuel peut être favorable
pour une compréhension oecuménique d’ Ecclesia in Africa, parce que ce texte vibre
matérialiser s’il n’est pas porté et conforté par un véritable esprit oecuménique de type
positives, qui peuvent amener toutes les communautés de foi d’Afrique à transcender
tout esprit de division mortelle et unitile grâce au partage de ce qui est fondamental: la
pour embrasser toutes les personnes quelles que soient leur origine éthique. En plus, elle
comprend les africains vivants et morts, elle s’étend à tout le clan et s’élargit par des
249
alliances et parfois même par le pacte de sang bien que celui-ci ne se pratique pas de la
même façon. Ainsi, le concept de famille en Afrique n’est pas à prendre dans le sens
occidental du terme qui se limite à la famille restreinte. Raison pour laquelle Kä Mana
dans l’humanité africaine et à tout ce que l’évangile fertilisé par les communautés
chrétiennes d’Afrique peut apporter à tous les peuples, différentes réponses aux
différentes préoccupations quotidiennes. Ces intuitions ont une force créatrice que les
partager entre elles et avec les autres religions sans aucune hésitation.
Evidemment, loin des brouillages et des méprises qui ont empêché les Africains
de saisir jusqu’à présent ce que l’Esprit de Dieu voulait enseigner à travers l’Ecclesia in
Africa. Kä Mana (2005:157) affirme que le temps est venu du «renouement spirituel
avec ce qui peut être le plus profond en nous», si l’Afrique pense vaincre la violence, il
est nécessaire que l’africain pense renouer avec le «limon de ses ancêtres, avec la
grande sève d’un Islam responsable et avec le souffle d’un Christianisme de l’esprit qui
nos énergies religieuses, voilà notre destin spirituel pour juguler la violence dans notre
250
société. Le temps est venu d’unir nos forces spirituelles d’action historique pour bâtir le
foi qu’elle ouvre, sont d’une richesse qui fascine Afrique par sa pertinence théorique et
sans doute les missiologues africains engagés dans la reconstruction d’une nouvelle
l’Afrique.
chrétiens africains peut servir de base à des «synergies inter-religieuses et sociales plus
néo-culture africaine déployée, dans le combat contre les orientations d’une civilisation
mondiale insensée». Bastion de toutes les violences, de toutes les tortures et de toutes les
violations des droits de l’homme. Ainsi, les églises d’Afrique et toutes les communautés
de foi religieuses pourraient ainsi servir «d’avant-garde pour mobiliser tous les croyants
dans une action à grande échelle, en vue d’engager toutes les communautés de foi au
transformation, une famille dont toutes les communautés de foi soient membres dans le
même souffle de Dieu et qui aurait pour mission principale, de rappeler à tous que Jésus-
Christ est Dieu et que son évangile est une bonne nouvelle pour toute l’humanité. Parce
251
que l’église est réellement et profondément une grande famille de Dieu dont tous les
ecclésiologie des liens vitaux qui permettent d’affronter les déserts enfin sortir de leurs
affres, et l’église famille de Dieu dont il s’agit ici c’est une église africaine à
redynamiser et repenser avec Christ et qui marchera selon l’Esprit de Dieu. L’église où
choix vitaux et des engagements profondes pour que l’Afrique devienne réellement une
pour laquelle je pense que le texte d’Ecclesia in Africa comme une voie du christianisme
Une mission chrétienne fondamentale qu’elle peut accomplir avec urgence. Cette
mission chrétienne est indissociable de la révolution spirituelle que les
communautés de foi africaines devront opérer afin de rendre l’Afrique fascinante
et créative, solide et solidaire dans son enracinement évangélique et féconde
dans sa foi en elle-même et en ses valeurs vitales.
toutes formes des violences qui déchirent l’Afrique, d’éduquer et conscientiser les
Africains afin qu’ils s’engagent sans complaisance dans la reconstruction d’une nouvelle
et meilleure société africaine avec Christ. Parce que l’implication missiologique qui
252
d’épanouissement mutuel, de la solidarité, de libération, d’interfécondation entre les
nouvelle société africaine meilleure, comme le pense aussi Kä Mana. En effet, Kä Mana
De ce fait, je pense qu’il est grand temps que l’homme africain s’auto-transforme
contexte africain actuel, et c’est cette préoccupation spirituelle qui fait défaut dans la
suit.
253
4.2.2 Oscar Bimwenyi-Kweshi
(1981:505-506) se distingue dans cette théologie de l'inculturation par rapport aux autres
Kweshi jette avec compétence et maîtrise les bases épistémologiques d’un discours
prières...
muntu a de lui-même, de son histoire et de son rapport à la totalité (...) devient une
imposé comme une source incontournable de la «théologie africaine». Ainsi à son sujet,
254
de pensée théologique spécifiquement africain qui se démarque de l’horizon de la
corps apparaît (...) comme une «manifestation du vivant, une épiphanie du muntu-muine
aux différents défis qui sapent l’avenir de l’Afrique. En plus sa théologie africaine
africains, consiste à rechercher dans leurs propres univers culturels des expressions
sa force d’évocation de son langage pour faire rejaillir cette réalité africaine. C’est ainsi
Le muntu éprouve son existence comme un voeu que rien ne peut évacuer, comme
une incurable espérance qui, quoi que sans cesse différée, se maintient toujours.
Un voeu immense, un désir véhément de vivre, pleinement, sans jamais cesser de
vivre (...), élan véritablement ontologique (...) propre à l’être, celui-ci n’ayant
rien de préfabriqué, de clos, d’achevé à jamais.
255
l’adaptation s’est basée sur le principe selon lequel «il y aurait des pierres d’attente dans
murailles afin qu’elles resservent à bâtir la société chrétienne en Afrique». Tandis que
par Mulago et négligée par Kä Mana parce qu’elle impose sur les cultures africaines un
culturelle présente dans le monde. D’une part le pôle théique est constitué par l’acte
D’autre part, le pôle andrique est essentiellement constitué par toutes les cultures qui ont
andrique qui justifie une pluralité de discours théologiques. De ce fait, cette consistance
théologie africaine en démontrent que les théologiens africains ne sont pas obligés de
peuvent se frayer leurs propres «chemins de réflexion théologique» pour vivre et faire
256
exprimer leur foi en Jésus de la croix. C’est ce que pense aussi Kä Mana (2005b:12) «les
C’est pour cette raison que Bimwenyi-Kweshi (1981:525) puise ses pensées
théologiques «dans les contes, les mythes, les proverbes, les chansons et les prières
manière spécifique d’être au monde du négro-africain n’a pas été totalement désintégrée
(phagocytée) par l’imposition colonial de l’Europe» mais, comme l'a aussi démontré
vie et des rapports avec le monde invisible (Dieu, les ancêtres, les esprits...) qui sont
continent africain». Evidemment, il pense qu’il est nécessaire que les Occidentaux
laissent aux Africains le temps et l’espace pour qu’ils s’approprient en toute «liberté
peut dès le départ tenir compte de la «foi chrétienne qui englobe toutes les dimensions de
257
la vie africaine. Il thématise l’urgence d’une mutation de l’imaginaire négro-africain
vérifie principalement dans la remise en question des idoles religieuses et sociales qui
répriment chaque jour davantage la vie humaine et qui rendent impossibles l’écoute
l’Afrique prônée par Kä Mana peut être considérée comme une suite logique de la
effective entre la personne vivante de Jésus-Christ et les cultures africaines qui sont
interpellées par le message de l’amour de Dieu qui se manifeste par la croix de Jésus.
Kweshi en démontrant qu’il est important que les «chrétiens africains opèrent pour eux-
258
différents défis africains», c’est-à-dire, culturels, religieux, socio-politico-économiques
posés par les Occidentaux. C’est ce que Kä Mana (2006:69) appele le «bosquet
cette théologie a une dimension initiatique qui peut aider les théologiens africains à
fondamentale qui stimule parfois une reprise de conscience humaine. Raison pour
laquelle, Kä Mana (2006:70-71) souligne que, c’est dans ce bosquet initiatique qu’il a
«vécu l’expérience d’une nouvelle naissance» et qu’il a compris «qu’on ne peut pas
vouloir sauver l’Afrique sans habiter le fond de l’être de l’Afrique, c’est-à-dire, ses
repères fondamentaux, ses valeurs de base, sa force de vie qui réside dans sa vision
profonde du monde». Aussi, ce bousquet initiatique peut également aider selon Kä Mana
dimension initiatique, tandis que Kä Mana base sa théologie sur la reconstruction socio-
Bimwenyi-Kweshi.
259
cadre de la théologie liturgique et sacramentaire. Cependant, je pense qu’une bonne
De ce fait, Kä Mana (1994:81-82) pense que, pour n’avoir pas pris réellement corps dans
ce qu’elle était censée traduire: l’incarnation populaire du Christ dans un projet global de
société dont le peuple de Dieu partagerait clairement l’élan, elle est restée une
expérience propre à une certaine élite religieuse. En plus, Kabasele (2001:245) thématise
africaine»
Evidemment, Kabasele (2001:267) souligne que «le christianisme peut être une
chance pour l’Afrique à condition de laisser les chrétiens africains vivre en toute liberté
et responsabilité leur rencontre avec Christ mort et ressuscité pour le salut universel de
«la tâche ardue de la reconstruction de l’Afrique par les chrétiens africains», et Ntumba
(2001:242) de son côté soutient que «la christologie africaine peut travailler par
file».
260
Kabasele base sa théologie sur l’inculturation, liturgie africaine qui est utile dans le
l’Afrique. Ces deux discours théologiques peuvent cheminer ensemble dans la théologie
chrétienne en Afrique.
Kabasele s’étale sur l’inculturation des rites chrétiens en Afrique. En plus, dans cette
mystère pascal dans les églises chrétiennes d’Afrique selon les diversités culturelles».
tandis que la contribution théologique de Kabasele dans cette même théologie porte
également dans leur conception culturelle. Kabasele réfléchit sur les conditions de
possibilité de l’utilisation des matières locales dans les célébrations liturgiques africaines
africains qui a travaillé aux côtés de feu le Cardinal Malula à Kinshasa pour
1988. Ainsi dans sa théologie africaine liturgique, Kabasele (1983:235-236) traite plus
261
sur l’iculturation des «voeux de pauvreté, de chasteté, d’obéissance, la description de
différentes manières de célébrer le mystère pascal dans les églises chrétiennes africaines
«recours abstrait au passé et à la tradition, qui, bien que soutenue par une puissante
qu’une rêverie inoffensive et vaine», et pense que l’inculturation seule ne peut changer la
vie en Afrique, qui d’après moi, ne peut évidemment pas aider l’africain à affronter les
discours qui oriente l’agir chrétien en montrant comment l’homme africain peut
misére. A mon avis, une vraie inculturation théologique ne peut exclusivement se limiter
concret des transformations nécessaires des mentalités, dans une reconnaissance tant des
structures de péché que des charismes propres au tissu culturel et social africain, et par la
sensibilité accrue à l’importance de l’histoire, de ses apports et de ses blessures pour une
262
4.2.4 Bénézet Bujo
africain peut avoir un impact socio-politique de grande envergure sur le continent noir.
Cela suppose qu’on y «travaille effectivement et que toute notre catéchèse en cette
matière soit orientée vers les réalités africaines qui souvent ont leur racine profonde
«libération intégrale et globale de l’homme africain humilié par des siècles d’esclavage
l’homme africain».
une «théologie éthique qui remet en valeur les traditions africaines: mystère de la vie,
C’est ainsi que Kungua (2002:48) affirme que «Bujo rappelle l’incompréhension
des colonisateurs: frontières sans référence aux ethnies, mépris des chefs traditionnels...
263
et des missionnaires occidentaux: rejet des danses rituelles, des tambours, de la
Une théologie des ancêtres comme point de départ d’une nouvelle christologie
africaine (Le Christ Proto-Ancêtre) et d’une ecclésiologie eucharistique. Il
s’intéresse aux dimensions socio-politiques de la christologie africaine en
s’appuyant sur les noms donnés à Jésus-Christ par quelques chrétiens africains
dans leur vie de foi. C’est parce que Jésus-Christ est perçu comme le Proto-
Ancêtre qu’il peut être associé étroitement aux luttes d’émancipation politique et
économique des chrétiens africains à l’aube du XXIème siècle.
En effet, Bujo soutient que Jésus peut être considéré par les Africains comme source
chrétienne en Afrique peut être le récit des noms successifs que les chrétiens africains
peuvent attribuer au Christ quand ils vivent leur foi dans les tribulations de la vie
quotidienne.
authentique ne peut être que christocentrique». L’église sera africaine dans la mesure où
contextuelles, capables de mobiliser les énergies des couches populaires des sociétés
africaines postcoloniales dans leurs efforts quotidiens pour sortir de la crise coloniale et
postcoloniale».
En effet, Kä Mana (2002a:11) rejoint Bujo quand il pense que dans «le contexte
264
de l’homme africain, du point de vue socio-éconmico-politique et culturelle occupe une
concrètes des actions qui pourraient aider les Africains à s’auto-défendre contre toutes
africaine francophone de la libération. Dans son discours théologique, Mveng pense que
le noir en Afrique est pauvre parce qu’il n’est pas et non parce qu’il n’a pas. En effet,
Mveng (1985:203) démontre que «le cri le plus fondamental et le plus douloureux» est
colonisation, ont été dépouillés de leur âme ou bien de leur identité: la pauvreté qu’on
vit en Afrique est d’abord et surtout anthropologique». Autrement dit, c’est la crise
d’identité qui est à la base de la souffrance africaine perpétuelle, dont il est nécessaire de
Avant de tomber lui-même, victime de ces forces qui l’ont lâchement assassiné,
Mveng les avait dénoncées avec une rare vigueur. Il était devenu une voix
prophétique au coeur de la recherche théologique africaine qu’il a menée à un
degré de conscience sociale et politique d’une extraordinaire fécondité. Dans
cette mesure, il est un véritable père de l’église: celui qui a donné naissance à
une dynamique dont nous sommes tous héritiers aujourd’hui.
265
Le souligne aussi Ela (1998:397) «la criminalisation ramparante de l’économie oblige à
reconsidérer les rapports entre le pétrole et la politique dans les régimes discrédités où,
comme au Cameroun, Biya, connu pour ses liens avec des groupes ésotériques», a
installé un système de terreur qui se traduit par les «assassinats politiques» poussant
l’horreur jusqu’à utiliser «les organes humains en vue de pratiquer des rites magiques
comme le rappelle la mort cruelle du Père Mveng inhumé sans son cerveau».
Il avait une vision cyclique de l'histoire et il pensait que l'aujourd'hui de l'Afrique est
perdu à cause de son passé récent, mais le demain lui appartient. En effet, Mveng fut
coloniales.
par Mveng, souligne Kungua (2002:57) concerne tous les pays africains francophones et
266
d’une «inculturation de la foi chrétienne dans les profondeurs de l’âme africaine. Son
période coloniale. Il pense donc que c’est l’Afrique qui est la matrice de la théologie de
la libération contrairement aux opinions qui affirment que c’est l’Amérique latine.
Même la législation en vigueur pendant les quatre siècles de la traite et l’esclavage des
Noirs atteint son paroxysme d’ignominie dans les articles du code noir. En guise
d’illustration, l’article 44 du code noir dans son intégralité et son atrocité, tel que cité par
dans l’expropriation d’une masse des paysans par les grands propriétaires terriens». En
Afrique, c’est «l’âme du négro-africain» qui a été atteinte par la «traite des noirs et la
colonisation occidentale».
impérialistes du nouvel ordre mondial est considérée par Mveng comme une situation de
paupérisation anthropologique dans laquelle vivent les chrétiens africains que Mveng
267
fait son diagnostic sans complaisance du paradigme du christianisme colonial et
postcoloniale».
économique et sociale. Pour qu’elle soit solide, cette reconstruction ne peut se réaliser
une nouvelle spiritualité chrétienne africaine peut servir de rempart et de bouclier contre
toutes forces négatives, comme Mveng (1985:70) écrit en susbstance «le christianisme,
en Afrique, n’est pas tant une question d’institution qu’une question d’hommes». Ce sont
leurs cultures, inventeront des rites à l’africaine pour l’adorer, et bâtiront son église
avec les pierres vives de nos peuples, sur le roc de nos antiques sagesses». Evidemment,
perspective qu’il a porté son analyse à l’occasion du Congrès sur la Bible et l’Afrique
268
A mon avis, dans la théologie de la reconstruction de l’Afrique prônée par Kä
la théologie africaine, parce que ce dernier a montré le bon chemin que les Africains
Comme Mveng, Eboussi-Boulaga est l’un des théologiens africains francophones, et une
théologie africaine avec ses réflexions théologiques sur «l’avenir des églises africaines
269
à regarder en face la défaite totale du Muntu lors de la rencontre violente entre
Eboussi-Boulaga (1977:221) pense que «l’authenticité africaine prônée par Mobutu peut
être une démarche et une culture d’auto-détermination (être par soi et pour soi) à
l’arbitraire». Il estime que l’homme africain peut «quitter son statut d’objet qui lui a été
Patrice Lumumba qui a été repris par Mobutu. C’est dans l’horizon de la construction de
catholique en Afrique. Et, il considère le synode africain qui a lieu à Rome en 1994
comme une assemblée consultative sans aucun pouvoir de décision qui a permis de faire
économique.
270
Le même Eboussi-Boulaga (1977:204) dénonce et condamne «la violence
«modèle christique» qui met en évidence le respect profond avec lequel Christ aborde
qu’aussi longtemps que les églises africaines accepteront passivement «les subsides de
l’Occident», elles ne pourront pas «être libres». Parce que des églises «mendiantes et
parlent que pour se conformer aux «attentes implicites ou explicites de ceux qui leur
viennent en aide. Elles ne s’adressent à eux que pour solliciter et remercier». C’est ainsi
Si telle est la mission, elle est infantilisante et corruptrice des bonnes intentions. je
comprend aussi qu’elle ne puisse prendre fin dans l’euphorie, sans arrachement ni
africaine capable de produire par le travail sur la nature ses propres conditions de vie et
de survie. Raison pour laquelle j’estime qu’il est grand temps que les églises africaines
271
brisent les structures infantilisantes qui produisent des personnes mendiantes et
qu’affirme Mukendi (2005:93) «l’église peut aider la société africaine à sortir des
impasses de l’indépendance en suscitant chez des hommes, au sein des groupes, une
africaine intellectuelle et spirituelle d’une conversion profonde des mentalités dans les
rapports entre les églises d’Europe et les églises d’Afrique, cette conversion mentale
théologiques.
spirituelle. En effet, Hebga (1976:9) réfléchit sur «les conditions de possibilité d’un
idéologique de l’Europe». Les moyens de cette indépendance recoupent tous les secteurs
272
libérateur des personnes possédées et tourmentées par les esprits impurs, démoniaques.
A mon avis, ce qui différencie Hebga de Kä Mana, c’est son investissement énergique
moment où Kä Mana se base sur l’irruption des pauvres qu’il considère comme un défi
majeur pour la foi chrétienne en Afrique, comme l’affirme Pongo (2006:19-20) Hebga
mystique... ».
occidental aux données culturelles africaines, mais il élabore toute une épistémologie
laquelle Hebga (1979:127) observe avec attention et vigilance critique «les phénomènes
vivante de Jésus».
273
De ma part, Hebga (1994:419) contribue avec courage et enthousiasme au
épistémologique que Senghor n'a pas pu résoudre et qui ne donne de valeur scientifique
théologie africaine contemporaine. Ainsi, Hebga pense qu’il est nécessaire d’instaurer un
dialogue fécond et critique entre les théologiens africains, les religions traditionnelles
africaines et les croyances populaires en vogue dans les centres urbains d’Afrique, dans
le sens d’une vraie inculturation de la foi chrétienne dans la vie quotidienne des
chrétiens africains.
pauvres sans négliger les souffrances spirituelles des personnes au nom d’une conception
parce que les pauvres constituent la grande majorité des populations africaines, et la
274
théologie africaine de Hebga et Milingo porte une attention soutenue à leur misère
base sur la christologie charismatique, parce que la grande pathologie africaine est
d’abord au niveau spirituel. Et à mon avis, l’homme africain a d’abord besoin d’une
A mon avis, Kä Mana n’a pas tellement fait une approche christologie
comme Hebga et Milingo. Sa base est plus l’homme africain physique et non spirituel.
Raison pour laquelle la contribution théologique de Hegba a une grande importance dans
dimenssion spirituelle, parce que la reconstruction de l’Afrique dans son contexte actuel
pauvres constitue une priorité théologique pour les théologiens africains de la libération.
C’est ainsi, Bosch (1995:585) affirme qu’«il découle que l’option préférentielle
pour les pauvres ne vaut pas seulement pour l’Amérique latine, comme on le pense
275
parfois. La pratique du racisme est une forme de pauvreté infligée aux gens». A cet
égard, ajoute Kritzinger (1988:172-173) «la théologie noire comme forme nord-
contextuelle de l’option préférentielle pour les pauvres». A mon amis, Ela, est l’un des
pauvres de la société africaine (paysans illettrés, enfants des rues, femmes, vieux,
constitue le lieu théologique principal qui mobilise sa réflexion. C’est pour cette raison
que Ela (1982a:114, 182) demande aux églises d’Afrique de ne pas être du côté de ceux
occidentales».
pour la mission». Mais, selon Castro (1985:32) «nous ne pouvons plus considérer notre
propre relation aux pauves comme une simple question d’éthique sociale, c’est une
question évangélique». Et Nicolas Berdyaev cité par Bosch (1995:586) rencherie que «si
le problème de mon pain quotidien est une question matérielle, le problème du pain de
mon prochain est une question spirituelle». Cela n’exclut pas l’amour de Dieu pour ceux
276
qui ne sont pas pauvres. A mon avis, la théologie de libération africaine de Jean-Marc
libération quand il pense que la «théologie africaine peut aider les parias de
économiques et socio-politiques qui les maintiennent dans une misère totale». De ce fait,
Ela (1984:34) ajoute que «les chrétiens africains peuvent beaucoup lire la parole de
Dieu et puiser les ressources spirituelles pour lutter contre les forces du mal qui
j’estime de ma part que dans le contexte africain actuel, il est important de relire
l'évangile de Jésus de la croix pour bien accomplir la mission chrétienne, pense Ela
(1984:33-34):
En plus, pour Ela (1977:61,69) «la théologie africaine n’a pas d’autres choix que
des masses paysannes africaines». Cependant, Ela (2003:23) rejoint Kä Mana dans la
«tâche de réappropriation du message» du Christ par les églises africaines encore sous
tutelle occidentale, qui passent par une «autonomie financière» et un travail pour
l’instauration d’une véritable culture démocratique en Afrique noire. Et Ela n’hésite pas
277
dans sa théologie africaine à critiquer vigoureusement «les rouages ecclésiastiques qui
Aussi dans sa pensée socio-théologique, Ela (2002:87) met également l’accent sur:
Cependant, la contribution théologique de Ela fait partie du cri de l’homme africain qui
d’une dépendance financière honteuse, face aux églises d’Europe et en oeuvrant pour
important de la libérer également des forces spirituelles, comme le pensait aussi Hebga
politiques, culturo-religieux, parce que écrit Kä Mana (2005:18) «il est nécessaire que la
A mon avis, l’Afrique est un continent d’avenir, mais les missiologues africains
278
mission-société pour briser le joug de l’impérialisme épistémologique imposé par des
En plus, les missiologues africains peuvent aussi cesser de rejeter souvent leurs malheurs
sur les africanistes et colonisateurs, parce que le problème de l'Afrique réside parfois
dans l'Africain lui même. Ecrit Ela (1998:417) «l’Afrique nous est apparue comme le
continent de l’avenir. Mais toutes les contraintes sont réunies pour qu’elle reste un
continent pour les autres. Dès lors, la réappropriation de l’Afrique par elle-même est le
dérober. Ce projet historique peut mobiliser toutes les puissances de l’imaginaire en vue
au moment ou Ela lutte pour la libération de l’homme africain. En effet, Ela (1980:15-
Dans les pays d’Afrique où les droits élémentaires de l’homme sont bafoués,
l’église ne peut se satisfaire de la liberté qui lui est donnée de construire les lieux
de culte et de prêcher. La nécessité d’enraciner le message chrétien dans les
réalités africaines impose à l’église le refus de toutes formes de compromission
et de complaisance avec les régimes en place.
279
A l’heure actuelle, l’église risque, le plus souvent, en dehors de quelques exceptions, de
s’adapter aux systèmes établis, pourvu que ceux-ci lui laissent une marge de liberté pour
enseigner le catéchisme aux enfants des écoles et distribuer des visas pour l’éternité.
Tandis que Kä Mana (2001b:13) lutte pour la «libération physique, mentale de l’homme
pense que «ce qui se passe en Afrique noire après les indépendances politiques
A mon avis, c’est dans cette perspective que les missiologues africains peuvent
circonstances qui les ont motivés et les simultudes dans la pensée lutherienne. J’y ai
retrouvé presqu’une même préoccupation: faire une approche critique des problèmes de
la foi chrétienne en Afrique à partir des situations africaines où interfèrent les domaines
Kongo), fondatrice de l’une des églises africaines indépendantes qui professait déjà un
Christ noir vers le début du XVIIIème siècle». Et Bosch (1974:2) la considère comme
«la première théologienne africaine noire». Cependant, Kä Mana (2001:13-18) n'a pas
pu saisir que «le XVIIIè et le XIXè siècles furent des étapes intermédiaires» entre
280
paradigme comme une voie de sortir de la crise multiforme qui détruit la société
africaine ainsi que l’église d’Afrique.
Dans sa théologie sous l’arbre (theology under the tree), Ela (1995:300) pense que «le
plan de Dieu le createur et sauveur est en danger et bloqué par l’échec de notre système
et l’impasse qui est venue à propos des différentes structures moderne qui ne cesse de
nous surchargés».
En effet, selon cette théologie, il est nécessaire de retourner sur l’arbre de la croix
pour refaire une bonne théologie africaine, commencant par toute la souffrance des
peuples noires en preservant leur monde pour qu’il retoune à son état de l’avant péché.
surtout comme un aventure spirituelle. De ce fait, la force exploisive des peuples et des
groupes des peuples africains dans les villages peuvent travailler dans le but d’obtenir
l’indépendance sur l’injustice sociale. C’est ainsi que la théologie peut prendra le réléve
Cependant, la différence qui réside entre Ela et les autres théologiens africains
qui travail pour les pauvres, se trouve dans sa préoccupation théologique de la masse
entrée en jeu à travers la théologie sous l’arbre (theology under the tree), une «option
281
préoccupe également de la situation socio-politique, culturo-économique de la
population africaine. En plus, Ela (1995:301) pense que la théologie contemporaine peut
être lue que par «l’acte de liberer les pauvres», et rêve une théologie sous l’arbre, où les
transformer leur condition de vie. Mais célà ne sera possible que s’ils abandonnent leur
discriminatoires entre les riches et les pauvres tels qu’ils existent actuellement dans la
société civile politique». En outre, c’est ce qui fait également la simultide théologique
africaine réside dans sa théologie de la charité universelle dans le Christ, parce que dans
282
«épistémologique entre le structuralisme de Lévi-Strauss et la phénoménologie
Dieu contenue dans les cultures africaines». De ce fait, toute rencontre entre deux
partenaire». Personne ne peut parler de nulle part ni du point de vue de l’absolu. Le pari
Consiste à poser les jalons d’une théologie de la différence africaine par rapport
à la culture occidentale, tout en laissant jouer la dialectique phénoménologique
et herméneutique entre le même (l’identité) et l’autre (la différence. Il démontre
aussi que la persistance des sacrifices humains dans le Vodou, est un obstacle
majeur à l’accueil de l’amour désarmé du Christ mourant sur la croix.
A mon avis, la reconversion du Vodou dans le christianisme est nécessaire, parce que le
Vodum sape parfois l'évolution positive de la prise de conscience africaine tandis que le
de ce que cet Evangile est appelé à féconder d’autres terres et d’autres espaces que les
nôtres, et qu’il est bonheur pour le monde. C’est ainsi qu’il est possible de situer les
phénoménologie française actuelle, qui est différent de la pensée de Kä Mana, parce que
283
la théologie de la charité dans le Christ implique une dynamique permanente de
«dénoncer les pathologies africaines» il propose des jalons pour une nouvelle
politiques des sociétés africaines sur base d’une «méthodologie africaine et non
occidentale qui est importante dans le contexte africain actuel pour une libération totale
de l'homme noir».
par Kä Mana peut être la meilleure dans le contexte africain actuel par rapport à la
théologie de Adoukounou qui se base sur la charité universelle dans le Christ et qui se
limite qu’aux effets culturels de l’un et l'autre. Parce que le cœur même de la mission
chrétienne, c’est l’annonce de l’Evangile qui s’adresse à des personnes dans l’intégralité
culturelle est importante, mais elle se situe dans des personnes enracinées dans une
profondeur des mentalités liées à une culture et à une société donnée. Raison pour
cultures interrogées par une bonne éthique, chemin d’humanisation des hommes et des
femmes africains.
284
4.2.10 Mèdéwalé-Jacob Agossou
qu’il fait de la «première évangélisation de l’Afrique noire par l’Occident qui s’est
l’Afrique par les colons occidentaux». Il essaye de ressaisir «la crise complexe de
frappe les églises et les pays africains», et propose une théologie africaine de la
«fraternité chrétienne au-delà des clivages ethniques qui minent les sociétés africaines
de l’intérieur». Il souligne que la «folie de la croix du Christ est source d’un message
des Occidentaux comme une non-religion. Et pense que «la théologie africaine peut être
d’un apport positif dans le contexte actuel de la désertion des paroisses par les jeunes
générations européennes parce qu’il y a crise dans les églises d’Europe matérialiste,
l’Europe qui a évangélisé l’Afrique» peut être perçu par les théologiens africains
comme une invitation au travail qui exige une élaboration d’un christianisme
285
«authentiquement africain, basé sur la théologie de la fraternité universelle et de la
innocent, «objet» tantôt fascinant et amusant, tantôt terrifiant et cannibale, prend de son
propre chef la «route de son destin pour le conduire désormais dans la liberté et la
Souvent la plupart des colons noirs incultes sont utilisés (manipulés) par des
puissants lobbies financiers et militaires aux méthodes d’exploitation très
sophistiquées. Raison pour laquelle, sa théologie africaine de la fraternité au-
delà de l’ethnie peut être l’antidote au mépris des colonisateurs.
africaine que les églises africaines pourront oeuvrer pour la paix, la justice et la
réconciliation de tous les peuples et les races dans le mystère pascal du Christ». Tandis
reconstruction prônée par Kä Mana manque selon moi, un crédit spirituel, parce qu’elle
286
africaine en Afrique francophone, et il est considéré comme le premier historien officiel
théologie africanisante de l’adaptation ou des pierres d’attente». En effet, c'est qui est
Nyindu-Mushete (1979:89) pense que les théologiens africains ont acquis une
pas le savoir».
287
En plus, la contribution théologique de Ngindu-Mushete, comme un bon
d’une «passion et d’une mise à mort qui est le passage de la vieille vie à la vie africaine
nouvelle».
qu’il porte aux «cultures africaines». Il retrace en effet avec justesse et précision les
grandes étapes qui ont ponctué l’évolution de la théologie africaine francophone depuis
théologique africain qui s’élabore dans un pluralisme de fait, calqué sur la diversité des
qui n’occulte pas les atrocités du passé colonial». La tâche de la théologie africaine
impérialiste».
églises africaines peuvent oeuvrer pour une nouvelle évangélisation de l’Afrique par les
288
Africains eux-mêmes». En resumé, comparativement à Kä Mana, Ngindu-Mushete a plus
Théologien africain francophone, il est l’un des théologiens africains francophones qui
du christianisme». En plus, il souligne que la culture africaine n’est pas une «essence
Cette culture africaine est sans cesse en mutation et connaît des métamorphoses
289
télématique qui diffusent à travers toute la planète des idées consuméristes,
nihilistes, athées et matérialistes.
africaine.
africaine peut prendre au sérieux la dépendance financière des églises africaines face à
occidentales.
En fait, il est nécessaire de noter que Tshibangu Tshishiku (1987:149) l’un des
290
Cependant, comparativement à la théologie de la reconstruction de Kä Mana, les
qu’il fait un concordisme thématique en collant sur la réalité africaine postcoloniale une
pense Mbembe de décrire la compréhension que les indigènes se font du fait chrétien. Le
postcolonial qui traverse la même crise de sens et de crédibilité que l’état postcolonial».
De ce fait, Mbembe (1988:29) pense que, faire état de la capacité historique des sociétés
«génie païen», c’est indiquer qu’elles ne restent pas passives face à la recherche
christianisme postcolonial».
291
Evidemment, la contribution critique de Mbembe porte brièvement sur la totalité
politiques des années 60 jusqu’à présent. Et Mbembe (2000:123) démontre que «la
l’église dans leur incapacité à redonner la dignité à l’homme africain après des siècles
Mbembe (1989:137) souligne encore dans sa contribution que «les indigènes ont
socio-économique».
aussi bien contre l’état postcolonial que contre les églises africaines». Ainsi, le même
Qu’il n’est pas, en effet, de doute que la plupart des mouvements religieux et
thérapeutiques qui prolifèrent en Afrique aujourd’hui constituent (sans qu’on
puisse les y réduire) des lieux de visibilité, ambigus il est vrai, où se négocient de
nouveaux systèmes normatifs, de nouveaux langages communs et la constitution
de nouvelles autorités.
292
En plus, Mbembe pense que dans la mesure où le pouvoir d’état développe une réflexion
et des pratiques qui plaident en faveur de l’inhumain et quelle que soit la justification
mise en avant pour légitimer une telle logique de pensée et d’action, il produit
théologique que les indigènes produisent à partir de leur propre réflexion sur la misère
A mon avis, Mbembe situe son oeuvre au centre de gravité du discours théologique
et le pouvoir religieux de l’église aussi bien pendant l’Afrique coloniale que dans
l’Afrique postcoloniale. J'estime que sa contribution théologique est utile dans le sens de
293
4.2.14 Paulin Poucouta
En effet, Poucouta est l’un des théologiens africains francophones qui consacre la quasi-
la Bible. En plus, dans son apport théologique, Poucouta, pratique une lecture
mais il peut s’engager dans les «combats» qui sapent la société dans laquelle il vit.
politique».
message reçu des missionnaires occidentaux passe nécessairement par une conversion
évangélique et éthique des chrétiens africains. Dans le contexte actuel, il revient aux
(2002:26) rejoint Kä Mana en soulignant que «c’est le principal défi lancé aux églises
africaines par la crise multiforme qui paralyse la quasi-totalité des pays d’Afrique
«des outils herméneutiques et théologiques pour déceler les pièges et les courants athées
responsabilité politique des chrétiens africains face aux dangers d’une nouvelle
294
recolonisation mentale et idéologique du continent par des réseaux occultes qui président
A mon avis, Poucouta motive les chrétiens africains à s’engager dans une
continent africain pour trouver des solutions appropriées. En plus, il pense à léglise des
Cette vigilance critique et prophétique qui peut être vécue par l’église africaine
est à comprendre dans le sens d’un processus de narration de l’histoire tragique
de l’Afrique. Et qu’il n’y a pas de libération théologique véritable en dehors de
la mémoire des vaincus et des morts qui sont exclus du progrès technique.
africains». Evidemment, je note pour clore la comparaison de Kä Mana par rapport aux
africaine populaire qui s’élabore et se vit au coeur de la crise multiforme qui paralyse
A mon avis, les missiologues africains au travers l’église d’Afrique peuvent faire
populaires africaines. En plus, les missiologues africains peuvent également être stimuler
à équiper l'église d'Afrique et les peuples africains surtout les chrétiens avec plusieurs
295
approches méthodologiques et stratégiques pourraient les aider à améliorer leurs
296
4.3 Kä Mana par rapport aux théologiens africains anglophones
selectionnés tel que: Bediako Kwame, John Mbiti, Emmanuel Milingo, JNK Mugambi et
L’un des grands théologiens africains anglophones, protestant d’origine ghanéenne qui
atteste aussi comme Kä Mana (1993:43) que la préoccupation la plus cruciale dans la
contextualisation est celle de «la crise d’identité». Et Sanneh (1984:40) considère «la
approprié pour l’identité d’un peuple». Evidemment, Dedji (2003:166) observe que dans
297
«l'ancêtre suprême des Noirs africains». Et les religions traditionnelles africaines pas
seulement comme «préparation pour l'évangile chrétien, mais comme un fil ou un indice
traditions africaines comme préparation pour l'évangile chrétien est un refus voilé pour
dans le «dévoilement apparent que devait avoir Jésus-Christ s’il devrait répondre aux
aspirations des Noirs africains». Evidemment, Bediako (1996:2-3) démontre que «Dieu
parle à l’Afrique telle qu’elle est et il s’adresse au contexte africain dans un langage
peut s'éveiller aussi pour l'édification de l'église universelle». J’estime que Bediako peut
être considéré comme l'un des grands théologiens africains et grand penseur de la
298
théologiques pour l'avenir de l'homme africain, de la même manière que Kä Mana en
Contrairement à Kä Mana que je considère pour ma part qu'il s'occupe plus de l'avenir de
intellectuellement satisfaisantes» pour la vie africaine qui parfois est incertaine de son
tradition africaine».
de Kä Mana dans cette matière sont beaucoup appréciables. A mon avis, les
viables pour qu'ils comprennent et défendent leurs valeurs identitaires qui sont
(1995:4) que «le christianisme de la tradition pré-chrétienne pouvait être vue comme
l'un des plus importants des achèvements de la théologie africaine». Cependant, suivant
chrétienne la plus recommandée aux chrétiens africains dans son contexte d’aujourd’hui.
299
En plus, Maluleke (1996:8) souligne que «l'africanisation» soutenue par Bediako
dans les formes africaines». Parce que l'indigénisation de la foi chrétienne avait déjà été
faite dans des églises indépendantes africaines, avec comme exemple: Dona Béatrice
Kimpa Vita, Simon Kimbangu, Isaiah Shembe, Matsoua, Simao Toko, Bileou Oshoffa...,
ce qui finalement n'est plus un problème religieux. Ecrit Bediako (1995:5) mais celui
d'utilisation des «outils chrétiens par les chrétiens et intellectuels africains selon la
la théologie africaine, selon moi, Bediako s'est beaucoup penché sur la réponse à donner
aux critiques des intellectuels africains qui pensent que le christianisme ne peut en aucun
cas devenir une figure adéquate de référence pour la pleine expression libre des idées
africaines sur la vie communautaire. De ce fait, Bediako (1995:14) soutient que dans des
différents problèmes ou défis qui peuvent se poser au christianisme africain, il est «utile
de les rencontrer et de les résoudre d'une façon juste dans la tradition de la première
église et surtout selon les recommandations bibliques, que de les débattre avec les
Evidemment, Bediako (1995:39) reconnaît «la valeur du travail fait par les
en défaveur des africains mais en accord avec leurs maisons mères, et leurs conceptions
300
culturelles, surtout dans l’acculturation de l’Afrique au nom de la civilisation
De ce fait et dans le contexte africain actuel, j’estime nécessaire que les chrétiens
peuvent focaliser leurs missions chrétiennes et leur conception du monde sur la vision de
Dieu pour l'Afrique d’abord dans l’affirmation identitaire africaine avec dynamisme
missiologique africaine, et dans la suite dans la vision de Dieu pour le monde. En plus,
qui est indispensable pour la vraie reconstruction de l’Afrique, tant souhaité par Kä
Mana.
En effet, Milingo est l’un des théologiens africains anglophones qui passe pour le
(2006:35) «affronter le monde spirituel démoniaque par le nom de Jésus est un puissant
moyen d’atteindre les peuples qui sont encore sous le joug du diable». En effet, la
L’option spirituelle pour les opprimés, les pauvres et les défavorisés du progrès
scientifique et technologique africain n’est pas différente de tout autre type de
301
théologie de la libération qui par les souffrances des couches populaires
voulaient faire entendre leurs cris de protestation à leurs bourreaux.
comme un élément théologique «clé», parce que le rôle du «Saint-Esprit est primordial»
dans la vie des pauvres, et il définit sa théologie spirituelle de la libération comme une
Boulaga, Hebga, Bujo et Mbembe, ont attribué aux processus traumatiques hérités de la
Pour moi, la théologie africaine de guérison prônée par Milingo peut jouer un
renaissance africaine prônée par Kä Mana. En plus, j’estime utile de faire noter que
302
Milingo soutient sans faille sa théologie africaine de la libération spirituelle, comme
Milingo est convaincu que l’Afrique peut être reconnue comme un continent
ayant son identité spirituelle propre. Il croit aussi que les Africains savent
réellement communiquer avec un monde des esprits situé au-delà du monde
visible. Il est arrivé à ces conclusions non pas en se fondant sur des dogmes,
mais sur la base des expériences pastorales dans son pays. Ce sont ses
expériences qui l’ont amené à dépasser la théorie et à se livrer à un exercice
plutôt habituel, à savoir explorer la culture populaire.
africaine, par rapport à Kä Mana qui est l’initiateur officiel et defenseur de la théologie
sur l'aspect spirituel comme le fait Milingo, évidemment, c’est l’une des faiblesses de la
reconstruction physique.
l’Afrique peut réellement devenir libre et aller plus loin dans sa reconstruction
horizontale et vériticale.
303
4.3.3 John Mbiti
Mbiti est l’un des grands théologiens africains anglophones de l’inculturation. Il est l’un
des membres de la prestigieuse société pour les études du Nouveau Testament et l’un des
théologiens africains anglophones, affirme Gibellini (2004:535) «connu pour ses études
d’histoire comparée des religions africaines et pour les corrélations qu’il a établies
de Mbiti dans la théologie réside plus profondément dans le champ de «la religion
Mbiti (2000:229) démontre que «les normes et les méthodes des traditions théologiques
d’Europe n’étaient pas sûres de prouver leur utilité dans le contexte africain actuel du
contradiction en trouvant que les «perspicacités de l’héritage africain provient des idées
interprétatives de l’évangile et vice-versa». Il pense que les deux réalités sont intégrales à
304
Evidemment, je note comme Bediako (1999:332) qu’aucun autre théologien
africain anglophone majeur utilise l’expression «chrétien d’Afrique aussi librement que
Mbiti, parce qu'il soutient que l’héritage africain pré-chrétien en religion constituait une
moi, la contribution théologique de Mbiti est un outil herméneutique très importante dans
comme un ingrédient actif, et ne justifie pas une position passive dans le fait de
couronne toutes les histoires comparables partout dans le monde. A mon avis, il est
théologie africaine est considérable, appuie Ray (1976:15) «quoique son postulat de piété
(1968:206) essaye de poser une base pour une «théologie africaine distincte» en
(1999:333-334) affirme que «Mbiti pensait que la religion africaine réflete le témoin de
Dieu parmi les peuples de Dieu au travers des âges. L’évangile était venu pour accomplir
la religion africaine a été enseigné la base du vocabulaire religieux par les moyens
305
desquels nous devons bégayer, mais «nous néanmoins disons quelque chose derrière ce
qui est entrain de bégayer. L’évangile nous enseigne comment parler avec maturité et
Mbiti (1968:229) dans la théologie africaine réside dans «la religion traditionnelle et
que selon Mbiti (1972:57) «les deux réalités sont intégrales à celle de l'expérience
politique déplorable qui nécessite une reconstruction mentale et physique. Raison pour
sans une reconstruction spirituelle c’est absurde, parce que la vraie reconstruction
comme je l’ai souligné plus haut commence d’abord par le spirituel avant d’envisager le
matériel. De ce fait, le spirituel précède le physique; c’est pour cette raison que je
306
considère la théologie de Kä Mana plus favorable pour le contexte africain
Mugambi est l’un des théologiens africains anglophones qui base sa théologie africaine
sur la reconstruction oecuménique, affirme Dedji (2003:45-46) «Mugambi pense que les
théologiens africains sont des enseignants de la foi intérieure dans leurs églises
respectives, mais ils ont un devoir moral d’éduquer la communauté chrétienne africaine
Mugambi (1995:2) dans la théologie africaine réside dans son «engagement indubitable
être utilisée dans les religions africaines parce que toutes les «religions d’écriture» sont
fait, Mugambi désapprouve l’usage du mot «tribu» qui selon lui n’a pas d’équivalent
dans les langues africaines et montre sa préférence plutôt pour les mots
307
comportement des certains peuples africains sans maturité et provoque parfois des
«sens fort de l’identité africaine». Bien souvent, il s'inspire de Dona Béatrice Kimpa
(1985:38) souhaitait que les «Africains retournent vers les pionniers qui défendaient
l'identité africaine».
dans sa théologie profondément enraciné dans sa foi chrétienne et il est convaincu que
c’est Dieu qui bâtit dans l’oecuménisme. Evidemment, pour Mugambi (1995:182-183) il
est nécessaire que les théologiens africains et les leaders des églises africaines
contextuel des implications de l’évangile dans toutes les situations africaines». En plus,
la prière du Christ en Jean (17:17) pour «l’unité de son église» est très importante, parce
qu’elle renferme une profonde perspicacité théologique aussi bien qu’un défi
comme mission principale de gagner les âmes pour Christ, favoriser l’unité et
En effet, Mugambi (1991:33) pense que le «défi majeur» pour les chrétiens
308
expressions visibles «d’unité, de témoin chrétien, de communion et de service entre et
«l'oecuménisme» comme un aspect de mission chrétienne «ne peut être conduit dans une
autonomie et une isolation de la vie totale de l’église. Sinon, ça sera déficient pour son
qu’en:
Dans ce cas, l’approche littéraliste est dangeurese parce qu’il y a beaucoup de situations
aujourd’hui qui ne trouvent pas de parallèles dans la Bible. C’est ainsi, je pense que Kä
Mana peut tomber facilement dans ce piège faute d'exégèse biblique dans ses écrits. En
de souffrances et d’afflictions dans la Bible lesquelles qui ont des résonances dans les
Pour moi, Mugambi rejoint Kä Mana (1991a:15) dans son apport théologique qui
(2003:68-69) est focalisée sur «la réconciliation qui peut être limitée au pluralisme
309
Mugambi (1995:225) pense encore que «la chaire peut devenir un point essentiel
utilisaient la chaire afin de détruire les valeurs culturelles des peuples africains, dans le
contexte d’aujourd’hui, le même moyen peut être un instrument valable pour restauration
de la «confiance des gens, comme il fut utilisé pendant la Réformation en Europe. Les
transformation sociale».
création des associations des théologiens africains telles que «EATWOT» de l’Afrique
310
4.3.5 Tinyiko Sam Maluleke
anglophone sur la libération de l'homme africain avec comme base la théologie noire
sud-africaine.
Les Africains peuvent rejeter pour leur libération intégrale, la conception qui
voit la culture africaine comme une affaire éphémère d'attitudes, de
comportements et de valeurs parce qu'elle est autant une structure que
l'économie ou la politique. La culture est enracinée dans presque toutes les
institutions humaines telles que les familles, les écoles, les églises, les temples,
les mosquées et les industries de communication.
De ce fait, Maluleke (1995:3-4) pense que «la culture africaine peut être
monolithique. C’est pourquoi il pense que la culture africaine et celle de l'Occident sont
des concepts vastes et différents comme les réalités qu'elles couvrent. Evidemment,
africaine» peuvent être situées dans les «efforts pour chercher un équivalent opposé au
seulement une «généralisation il est aussi une réaction artificielle douteuse et incertaine
311
Par conséquent, il s’agit d’une approche au sein de deux gros morceaux
imaginaires qui sont construits dans l'ordre de servir une fonction, laquelle est souvent
souligne aussi que «le langage de la culture africaine contre la culture occidentale n'est
A mon avis, le contexte africain actuel peut mobiliser les missiologues africains à
démontrer et à défier la culture occidentale, parce qu'il n'y a aucune culture terrestre qui
peut être supérieure ou meilleure que l'autre, chaque culture ayant son côté positif et
plupart des intellectuels africains ont pour habiller la culture africaine». J'estime que
joué un rôle négatif sur la culture africaine». Parce que ce courant a beaucoup réveillé
les Africains bien que nostalgiques à l'époque à prendre conscience et à lutter contre la
312
noirs et blancs dans ce pays. C'est une histoire de pillage continuel de la terre et
du bétail par les envahisseurs européens, de destruction systématique de la
population, soumise ensuite à l'esclavage économique.
traités qui n'étaient rien d'autre que la légalisation cynique du pillage, de la politique du
diviser pour bien régner mener avec une astuce systématique pour dresser les groupes
parce que avant la libération nationale de la plupart des pays de l'Afrique, la négritude a
l'Afrique, le pays des nègres, possédait une culture originale, que ce n'était pas un
peut être fait dans le contexte actuel est de faire recours aux différentes valeurs de
La négritude, la conscience noire, est une attitude d'esprit, une manière de vivre,
Autrement dit, la conscience noire va plus loin que la simple prise de conscience
de soi-même car elle cherche à démontrer de façon positive et pratique cette
prise de conscience par des actions. La négritude comme le développement d'un
point de vue noir, elle recherche l'identité de l'homme noir.
Et, la conscience noire est aussi une prise de conscience par un groupe social particulier
noire sont toutes deux des instruments de construction. Ce qui donne une réelle valeur à
la négritude, souligne Pityana (1978:152) c'est qu'elle «fournit un point de référence, une
313
identité et une conscience». En effet, dans sa théologie de libération, Maluleke (1995:13-
14) souligne que la prédominance du thème de «résistance» dans les ouvrages des
continue jusqu'à présent en Afrique noire comme un poids lourd sur les épaules des
Africains. A mon avis, il est donc important que les missiologues Africains s’auto-
Mana.
(1995:14-15) c'est d’avoir une «maturité solide et un regard direct sur le passé et le
présent» pour mieux penser le «futur parce que le refus d’assumer le passé n'est pas
Ainsi, dans le contexte d’aujourd’hui, il peut être utile, souligne Maluleke (1995:17) que
«les Africains utilisent les langues africaines dans les cursus d’enseignement supérieur»
parce que l'un des plus grands «déficits de l'intellectualisme africain» est le fait que les
l'enseignement universistaire». Souvent, les langues africaines ne sont pas des «langues
universitaires».
314
Evidemment, pour la théologie et la religion traditionnelle en Afrique du Sud par
exemple, ajoute Maluleke (1995:17-18) «elles peuvent être enseignées en Zulu, Tswana,
Tsonga», etc. De ma part, je soutiens aussi que le Kikongo, Lingala, Tshiluba et Swahili
J’estime, qu’il est grand temps pour que les missiologues Africains renversent
vis-à-vis de l'homme blanc, repensent la reconstruction totale de l'Afrique sur une base
nouvelle comme le soutient Kä Mana (2005a:5) «évitent toute forme de crise et que la
VIH/Sida, et souligne que «l'heure est arrivée, la vérité est là, tels sont les mots du
Kairos Document qui peuvent s'appliquer à la pandémie du VIH/Sida qui a précipité les
Africains dans une crise» qui sécoue les fondements de leur être et dans laquelle il n'y a
«aucune possibilité de penser qu'elle en est encore à ses débuts». Parce que la pandémie
est en train de prendre d'autres proportions et elle peut devenir plus dangereuse dans les
années à venir. En plus, le VIH/Sida comme un projecteur expose la fragilité des aspects
de la vie commune et individuelle que les Africains ne peuvent pas regarder en face, il
force les êtres humains à se frotter à la mort et à s'intérroger sur le sens même de la vie.
315
quand les concepts en usage en Afrique traditionnelle au sujet de la virilité ne
sont pas pris en compte. La fidélité est perçue par des Africains comme
réductrice de la puissance (force vitale), l'abstinence comme une attaque de la
virilité, et l’utilisation du condom comme une manière de supprimer la
masculinité.
africains» soit perçu dans la perspective des «menaces perpétuelles» qui pèsent sur elle
et aboutissent à «l'impuissance» chaque fois que celle-ci est imposée par la «coutume
point de vue de Kä Mana, parce qu’il est important que les missiologues africains
J'estime aussi utile que les missiologues africains relisent davantage la Bible et
culture chrétienne africaine, parce que, écrit Maluleke (2001:125) «la pandémie du
VIH/Sida peut être vue comme un nouveau Kairos pour le monde en général et l'Afrique
Evidemment, pense Pongo (2006:11) qu’il ne serait pas faut de lui attribuer cette
«pandémie», mais aussi à cause des «implications pour notre réflexion sur notre foi en
Dieu le bon créateur, sur le don de la sexualité, sur Dieu et le mal, sur l'injustice
structurelle de la pauvreté». Pour sa part, West (2003:1-2) estime que «la pandémie du
316
VIH/Sida n'est certainement pas la seule crise en Afrique». En plus, il fait remarquer Les
Africains vivant avec le VIH/Sida peuvent «choisir d'aller à l'étude biblique qu'à
l'église, parce que beaucoup sont exclus des églises par leurs théologies perverses sur le
VIH/Sida». Une théologie dominante selon laquelle le «VIH/Sida est une malédiction
divine qui infligera (?) sur la théologie pratique des millions d'autres chrétiens vivant
avec le VIH/Sida».
VIH/Sida pour l'éducation théologique». Il fait allusion au fait que le monde chrétien fut
économique et l'ignorance culturelle» et Maluleke démontre que les Africains ont besoin
des théologies qui peuvent les aider sans complaisance à traiter du défit du «VIH/Sida».
africains ont été «lents» et parfois même «silencieux sur le problème du VIH/Sida, de
est grand temps que les missiologues africains développent une réflexion missiologique
bien articulée sur les conséquences à venir dans le cadre de la théologie contextuelle
africaine parce que la pandémie du VIH/Sida affecte tous les aspects de l'existence
théologique que Maluleke propose, il est aussi important d'y ajouter de discussion
publique que les églises d'Afrique peuvent organiser à travers leurs différents
un grand continent chrétien, sa population globale par contre, ne gardera pas le même
317
rythme démographique dans l’avenir, ceci à cause de lépidémie du VIH/Sida qui a de
graves conséquences malgré le fait que des produits pharmaceutiques contre VIH/Sida
seront disponobles.
l’avenir aura des conséquences catastrophique sur un continent qui a déjà son lot de
qu’actuellement. Donc, il est grand temps que les missiologues africains au travers la
sur la libération physique et l'avenir de l'homme africain. De ce fait, les deux théologiens
318
sélectionnés, la contribution théologique de Kä Mana par rapport aux autres théologiens
africains réside dans sa théologie de la reconstruction de l’Afrique que j’ai cru importante
pour la reconstruction de l’Afrique, surtout dans son contexte actuel, même si elle
l’analyse d’une crise multi-dimensionnelle qui paralyse l’Afrique, comme une pathologie
comme une crise du sens, une désorientation globale, une désarticulation complète des
principes d’existence, et une perte de points de repère clairs, pour bien penser, vivre et
agir correctement.
s’inspire de la manière dont Dieu gère les crises majeures de l’humanité dans la Bible, et
cette théologie préconisée par Kä Mana peut être traversée par la logique pascale de Jésus
socio-politiques africains.
319
théorie de l’auto-transformation personnelle de l’homme africain qui s’est résumé en
«Africain, transforme toi, toi-même» qui vont apporter une contribution significative au
j’ai considéré la théologie prônée par Kä Mana comme une suite logique de la théologie
Quant à Kabasele, il fournit avec clarté une réflexion sur les conditions de
possibilité de l’utilisation des matières locales dans les célébrations liturgiques africaines.
et la culture africaine tandis que Kä Mana, attelle sa réflexion sur la tâche ardue de la
reconstruction de l’Afrique par les chrétiens africains. J’ai estimé que la contribution
la théologie africaine. Parce que Kabasele base sa théologie sur la liturgie africaine qui
est également utile dans le contexte africain actuel et Kä Mana dans la reconstruction de
320
théologie africaine prônée par Kä Mana. J’ai estimé que la contribution théologique de
d’abord être une préoccupation africaine intellectuelle d’une conversion profonde des
mentalités dans les rapports entre les églises d’Europe et celles d’Afrique au moment où
spirituelle.
l’Afrique n’est pas seulement une préoccupation politique, économique et culturelle, mais
comme libérateur des personnes possédées et tourmentées par les esprits impurs,
321
sur l’irruption des pauvres qu’il considère comme un défi majeur pour la foi chrétienne
en Afrique.
masse populaire. Parce que cet auteur fait de la pauvreté socio-économique des couches
réappropriation du message du Christ par les églises africaines encore sous tutelle
occidentale, qui passe par une autonomie financière et un travail pour l’instauration d’une
universelle dans le Christ, qui malheureusement ne se limite qu’aux effets culture de l’un
et l’autre. L’apport d’Agossou se base sur la fraternité au-delà des clivages ethniques qui
minent les sociétés africaines de l’intérieur. En plus, j’ai affirmé que Ngindu-Mushete a
Metogo rejoint Kä Mana quant il déclare que la théologie africaine peut prendre au
322
sérieux le problème de la dépendance financière des églises africaines face à l’Occident
de Kä Mana est très significative dans le contexte africain actuel du point de vue
scolastique et populaire.
francophones par rapport à Kä Mana, en affirmant que presque tous ces théologiens de
cœur de la crise multiforme qui paralyse l’Afrique depuis l’époque coloniale. Du côté de
l’Afrique anglophone, dans la troisième section, j’ai fait une étude comparative de
Bediako qui atteste aussi comme Kä Mana que la préoccupation la plus cruciale dans la
de l’identité.
323
J’ai souligné que Bediako est l’un des grands penseurs de la théologie africaine en
l’homme africain, comme l’a fait aussi Kä Mana en Afrique francophone. Pour sa part,
comme base plus profonde dans le champ de la religion traditionnelle et l’héritage pré-
point de vue littéraire tandis que Kä Mana base sa contribution théologique dans la
et soutient également que la Bible peut être utilisée dans les religions africaines parce que
toutes les religions d’écriture sont soumises à cette ambivalence. Mugambi soutient la
traditionnelle en Afrique du Sud par exemple dans les milieux académiques peuvent être
l’homme africain et sa pensée de promouvoir les langues africaines dans les milieux
est grand temps pour que les missiologues africains utilisent la théologie de l’auto-
324
transformation personnelle de l’homme africain que j’ai proposé au travers de cette thèse
dans toutes les sciences qui étudient les missions chrétiennes. Parce qu’il est important
l’Afrique.
théologique de Kä Mana dans la théologie africaine par rapport aux autres théologiens
mon dernier chapitre, faire une conclusion générale qui close la présente thèse et qui
325
CHAPITRE 5: CONCLUSION GENERALE
On retiendra de cette étude la portée vaste qu'elle s'assigne de motiver les missiologues
commencé par une introduction générale de la thèse qui est à considérée comme premier
chapitre, suivie du deuxième chapitre qui donne une idée succincte de la théologie
326
questions de recherche, délimitation de l’étude, état actuel de la recherche et la base
que c’est à cause de multiples raisons théologiques et tenant compte du contexte africain
Kä Mana comme la personne principale de cette thèse par rapport aux autres théologiens
chez les africains. De ce fait, j’ai aussi démontré une brève biographie de Kä Mana, le but
la théologie africaine entre 1990-2006, et j’ai démontré que le sujet était vaste et il
théologie africaine, j’ai utilisé la théorie de changement des paradigmes de David Bosch
qui tient compte des systèmes, des expériences, de temps et d’espace. J’ai aussi souligné
que j’ai utilisé des livres, articles, enquêtes sur le terrain, conversations particulières
comme sources majeures que j’ai utilisées pour décrire la contribution théologique de Kä
327
Mana et d’autres théologiens africains francophones et anglophones sélectionnés.
Cependant, comme mon approche est théologique, j'ai plus illustré dans le
francophone, son développement, ses pertinences, acquis, faiblesses et erreurs, enfin j'ai
africaine qui est la deuxième forme théologique en Afrique anglophone après la théologie
l’exploitation des noirs africains, hier comme aujourd’hui, ne sont que des rêves de la
puissance occidentale fondée et alimentée par les multinationaux, c’est ce qui se fait
très verrouillée, grâce aux dispositifs de contrôle, faits pour décourager les faibles et
même les moins faibles. C’est pour cette raison que j’ai souligné que les missiologues
les coins les plus reculés de l’Afrique avec la nouvelle méthode d’évangélisation en
profondeur proposé par Kä Mana, pour une transformation positive et une libération
328
Evidemment, c’est à cause de la libération de l’oppression sociale, économique et
politique, mais aussi pour toute forme d’oppression et la reconstruction de l’Afrique que
Bediako, Maluleke, Mbiti, Mugambi, etc. ont lutté théologiquement et continuent à lutter
selon la vision de Dieu. En fait, c’est la raison même d’être de cette théologie africaine
C’est ainsi, que j’ai fait noter que la renaissance spirituelle africaine, l’auto-
africain actuel, demeurent peut être le seul espoir pour la vraie libération et une solide
indépendances politiques de la plupart des pays africains, ses richesses en sol et sous-sol,
avec comme répercution, son peuple est pauvre et reste encore sous-domination
étrangère.
d’encourager les églises africaines indépendantes d’aller plus loin en croissance, avec
laquelle j’ai souligné que la situation africaine actuelle requiert une nouvelle théologie de
329
l’auto-transformation personnelle de l’homme africain. C’est-à-dire, l’homme africain
n’intervient pas dans ce sens dans la vie communautaire de son environnement, elle
troisième chapitre qui a constitué l’ossature de cette thèse. Et selon moi, la contribution
la théologie africaine. Cependant, cette contribution réside dans son discours théologique,
commence par l’analyse d’une crise multi-dimensionnelle qui paralyse l’Afrique, comme
une pathologie de l’imaginaire depuis l’époque coloniale jusqu’à ce jour. Et cette crise
d’existence, et une perte de points de repère clairs, pour bien penser, vivre et agir
correctement.
330
stimule les théologiens africains de recourir à l’égyptologie dans le champ théologique
et l’ecclesiologie africaine.
changement de la mentalité de l’homme africain. Parce qu’il est important que l’Africain
manière dont Dieu gère les crises majeures de l’humanité dans la Bible, et cette théologie
préconisée par Kä Mana peut être traversée par la logique pascale de Jésus de la croix qui
africains
Kä Mana est très importante dans le contexte africain actuel, parce que si elle est
réellement suivie par les missiologues et les autres africains, en y ajoutant l’auto-
331
terrain d’adhésion au Christ, qui seul peut donner sens et plénitude à la vie humaine.
C’est à cette condition, que Kä Mana pense que les chrétiens d’Afrique peuvent se
En effet, la vénération des ancêtres et l’influence que ceux-ci exercent sur la vie
de l’homme africain, peut constituer un élément important qui structure une mentalité
négro-africaine. C’est pour cette raison qu’une morale fondamentale partant des
Jésus de la croix qui est considéré par Kä Mana comme proto-ancêtre d’Afrique,
donnera la clé de voûte d’une éthique chrétienne négro-africaine qui interpellera à tout
moment, les africains à respecter les normes moraux dans leur comportement quotidien,
africaine, pour ma part, réside dans la recherche et l’élaboration d’une éthique chrétienne
des ancêtres. Cependant, dans cette logique, je pense qu’il est nécessaire de comprendre
que la première tâche que les missiologues/théologiens africains moralistes peuvent faire
dans le contexte africain actuel, c’est scruter le monde des valeurs morales africaines et
chercher à élaborer une morale chrétienne qui tient compte de l’identité africaine en
passant par le détour anthropologique, parce qu’il y a lien familial entre la conception du
332
En fait, c’est de cette façon que Kä Mana pense, à mon avis, initier et stimuler
une nouvelle manière de faire la théologie morale en Afrique. C’est-à-dire, une théologie
africaine où la morale traditionnelle africaine n’est pas seulement décrite, mais intégrée
dans un ensemble conceptuel plus vaste et permettant une reprise critique des données
j’estime que cette théologie morale de Kä Mana peut jouer un grand rôle dans la
éclairer et initier une pratique reconstructive et promotrice de l’homme africain, qui est
Du point de vue de recours à l’égyptologie dans le champ théologique africain, selon moi,
une importance significative pour la transformation positive de l’Afrique. Parce qu’il est
nécessaire que les missiologues africains portent leurs regards sur ces perspectives de
333
Raison pour laquelle, j’ai estimé que, si Kä Mana et les missiologues africains en
particulier peuvent penser que l’esprit pharaonique peut déboucher sur un christianisme
de proposition, qui offre aux théologiens, missiologues, religieux africains, aux autres
C’est ainsi, j’ai pensé que la foi chrétienne africaine peut placer Jésus de la croix
africains peuvent aussi avoir une vision missionnaire qui mette Jésus de la croix tel qu’il
se révèle dans l’évangile face-à-face avec l’univers pharaonique du point de vue africain.
ou la force du Christ peut assumer et transformer les Africains dans leur relation avec le
juridiquement. C’est pourquoi, il est grand temps que les religions traditionnelles et la
334
développement possible ou une reconstruction réelle et durable si les religions
combattent entre elles. Et selon moi, je pense qu’il est utile de redynamiser et reconstruire
Africains comme une exigence dans les autres dynamiques religieuses africaines.
J’estime aussi nécessaire que les missiologues africains prennent soin dans le contexte
actuel de leurs valeurs vitales qui sont porteuses d’avenir au centre de leur héritage
pour vivre ensemble dans un bonheur partagé, soutenu par Kä Mana. Evidemment, cette
J’ai aussi affirmé que pour ma part, la théologie africaine tout comme la
christologie africaine n’aura pas un vrai sens si ceux et celles qui s’en réclament ne
deviennent pas des agents des changements sociaux positifs dans le champ
représentationnel de leur milieu de vie. Par contre, elle se révèle ainsi être une
toutes les forces vives et créatives auxquelles elle propose sa propre pertinence et sa
propre fécondité.
335
5.5 Kä Mana et la renaissance africaine
pensé, que dans le contexte actuel, il peut être important d’inscrire au cœur du processus
ethnies. A mon avis, la clé de l’avenir d’Afrique se trouve dans la théologie de l’auto-
mais soutenue par la mission chrétienne. C’est-à-dire, une nouvelle naissance spirituelle
profonde et une conception nouvelle de la vie par laquelle les missiologues africains
peuvent utiliser dans leur discours missiologiques pour lutter contre les causes et les
africaine, j’ai estimé que l’église d’Afrique qui maîtrise l’évangélisation profonde dans
maîtriser aussi l’ordre mondial actuel. C’est pourquoi, l’église d’Afrique et les
336
missiologues africains peuvent considérer l’internet dans le contexte actuel comme une
dans la théologie africaine, par rapport aux autres théologiens africains francophones et
théologie africaine entre 1990-2006, est positive et très importante pour la reconstruction
de l’Afrique, surtout dans son contexte actuel, même si elle manifeste quelques faiblesses
l’exégèse. Dans la Bible, Esdras (3:8-13; 4:124; 6:13-22) et Néhémie (1:1-5; 3-4) ont
selon la vision de «Dieu». Et selon moi, Kä Mana n’appuie pas souvent sa théologie de
la reconstruction de l’Afrique sur des bases bibliques que j’estime fondamentales pour
parce que Kä Mana développe plus sa théologie sur base des discours socio-économico-
337
politiques et tombe dans le même piège que les autres théologiens africains
basent généralement sur l’analyse des Ecritures. Et puis Kä Mana ne donne pas à la
culture africaine la place qu’il fallait dans la réflexion éthique. Aussi, je reproche la
l’Afrique que Kä Mana préconise, il prend les sociétés africaines prises comme entités
globales. A mon avis, je note qu’il est important que l'africain affirme d’abord son
Je pense aussi que c’est une utopie messianique de proposer une reconstruction
d’une civilisation du bonheur partagé et l’enrichissement mutuel entre les nations, les
peuples et les cultures africains que Kä Mana pense dans le contexte africain actuel, sans
savant africain, théologien, philosophe, éthicien, poète, congolais de naissance, n’est pas
un ange. C’est une personne humaine qui possède des qualités et des faiblesses, l’eau et
le sang comme tout homme créé par Dieu et à son image. Kä Mana est de nature du
syndrome qui ne justifie rien, c’est-à-dire il n’aime pas se justifier devant un problème
malheureux pour chercher une raison en sa faveur, même s’il peut avoir raison. Souvent il
évite des justifications spécieuses, et accepte les choses telles qu’elles sont: le réel tel
En plus, Kä Mana pense que le péché c’est le péché selon la théologie morale,
mais la grâce c’est aussi la grâce selon la christologie. Et il ajoute que Dieu est amour, et
là où l’amour entre un homme et une femme rayonne, l’esprit de Dieu répand sa grâce.
338
J’estime que l’amour que Dieu cherche pour répandre sa grâce, c’est là où l’amour de
Dieu et l’amour du prochain abondent dans le bon sens et non dans le sens contraire.
prie beaucoup pour que Dieu puisse lui accorder la sagesse de l’âge et l’intelligence de la
la bigoterie religieuse des Africains, aussi, il développe une foi ardente dans la capacité
En plus, Kä Mana écoute avec humour les autres lui reprocher et il y répond par
un sourire paisible et une analyse caustique de lui-même. C’est ainsi qu’il affirme sans
qu’on lui demande d’être ou de devenir une icône ou un guide pour les autres.
Evidemment, Kä Mana fréquente toutes les confessions religieuses et s’y sent à l’aise,
sans chercher à s’accrocher aux dogmes auxquels ces confessions s’identifient dans leur
guerre d’hégémonie face aux autres ou dans leur prétention à détenir, chacune contre les
339
5.8 Défis et perspectives d’avenir pour la théologie africaine
En effet, je pense que les défis de la théologie africaine après avoir considéré la
et de but de la théologie africaine semblent être basés sur l’être humain et liés à la
culture. Le fait que toute culture est œuvre d’homme et contient quelques dangers
pécheur, semble être oubliée par la théologie africaine. Par conséquant, cette théologie
aveugle parfois l’homme africain à la vraie foi chrétienne, vraie repentance, vraie
régénération et au vrai salut, et ceci peut facilement stimuler l’homme africain à vivre
dans syncrétisme. Aussi, le fait de prendre la culture africaine dans tous ses aspects et
africaine, peut motiver une pensée humaniste fallacieuse, qui pourrait toujours violer la
Parole de Dieu aussi, cela ne peut en aucun cas, favoriser une théologie authentique.
les pays africains de tradition chrétienne, le christianisme semble souvent en net recul et
partage équitable et équilibré des richesses, de la meilleure vie pour tous, bref il s’agit
340
des défis de l’humain, c’est-à-dire de promouvoir l’amour de Dieu, l’amour du prochain
dans la société africaine. Et, le défi d’un capital spirituel nouveau, par là, il faut entendre
potentialités, de toutes les capacités et de toutes les possibilités créatives africaines dans
tous les domaines et selon toutes les énergies des attentes d’accomplissement et du bien
être communautaire.
A mon avis, les tâches de la théologie africaine ne sont pas moins nombreuses
continuelle. Je pense également que pour faire face à certains défis, l’Afrique
francophone et anglophone dans son ensemble a besoin, dans le contexte actuel, d’une
est nécessaire.
africains, que la mission d’entrer en dialogue avec les religions non-chrétiennes et les
concilier les exigences de leurs travaux théologiques avec une communion intense à la
africaine constitue le lieu privilégié à partir duquel Jésus de la croix peut être rencontré
De ce fait, je pense que les missiologues africains peuvent fournir des efforts
africaine, en abordant quelques sujets qui sont en souffrance, par exemple l’organisation
341
systématique des communautés ecclésiales, la dimension politique (engagement) des
profondeur. De plus, j’estime également que les missiologues africains peuvent chercher
dans leurs missiologies les éléments positifs qu’ils pourraient intégrer dans la théologie
spirituellement et matériellement.
ses membres dans le champ missionnaire pour évangéliser les autres. En effet, il ne suffit
donc pas pour la théologie africaine, seulement d’affirmer avec les documents et des
jouir les peuples, mais surtout stimuler les applications sur le terrain. Il y a aussi
l’urgence de former les femmes africaines, agents de la mission chrétienne et créer des
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