Charte Justiciable 20121122 PDF
Charte Justiciable 20121122 PDF
Charte Justiciable 20121122 PDF
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Guide
à l’usage
du justiciable
Charte de la procédure devant la Cour de cassation
Nos engagements :
Chaque partie dans une procédure devant la Cour de cassation peut connaître les phases essentielles de
l’instruction et du jugement de l’affaire qui la concerne et qui sont décrites dans cette brochure : dépôt des mémoires, fin
de l’instruction et distribution à une chambre, désignation d’un conseiller rapporteur, désignation d’un avocat général,
date de l’audience de jugement et date du prononcé de l’arrêt. Chaque partie peut également être informée du contenu
du rapport et du sens de l’avis écrit de l’avocat général ainsi que de la décision rendue.
Article 1. Si vous êtes représenté dans la procédure par un avocat au Conseil d’Etat et à la Cour de cassation, comme
c’est obligatoire dans la plupart des contentieux en matière civile, et comme c’est possible en matière pénale, les
informations relatives à la procédure et au contenu du rapport vous sont communiquées par cet avocat.
Article 2. Un service d’accueil est, en outre, à votre disposition pour vous délivrer les informations relatives à la
procédure, soit à la Cour, soit par téléphone et sur Internet, en mode confidentiel de consultation. Si vous n’êtes pas
représenté, le contenu du rapport vous sera adressé sur demande.
Article 3. Les renseignements relatifs aux affaires instruites et jugées par les commissions juridictionnelles de la Cour
de cassation – Commission de révision des condamnations pénales, Commission de réexamen d’une décision pénale,
consécutif au prononcé d’un arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme, Commission de réparation des
détentions – sont accessibles dans les mêmes conditions.
L'audience Dans les affaires simples, l’examen du dossier est fixé à une audience, environ 6 semaines plus
tard. Dans les affaires complexes, l’examen du dossier est fixé à une audience qui se tient dans les 3 mois. L’instruction
étant écrite, les affaires ne donnent lieu qu’exceptionnellement à débat oral et à plaidoiries. Vous pouvez toutefois
assister à la partie publique de l’audience. Votre avocat au Conseil d’Etat et à la Cour de cassation vous donnera toutes
les informations et tous les conseils à ce sujet. Si vous n’êtes pas représenté, le service d’accueil vous donnera les
indications nécessaires. Si l’avis de l’avocat général est développé oralement à l’audience, il est possible d’y répliquer
par une note en délibéré.
L'arrêt Dans un délai compris entre 4 et 6 semaines en matière civile, l’arrêt est rendu. Il est immédiatement
disponible. Copie en est aussitôt délivrée aux parties. Vous pouvez en avoir connaissance par votre avocat. La solution
de la décision peut être communiquée par le service de l’accueil.
Article 5. En matière pénale En matière pénale, les informations sur les différentes phases de la procédure sont
disponibles dans les mêmes conditions, mais la durée de la procédure est généralement plus brève : elle varie en
fonction de la nature des contentieux. La décision est généralement prise à l’issue des débats et l’arrêt est disponible,
sauf exception, sous quinzaine.
Article 6. Si votre situation financière le justifie et si les critiques contre la décision que vous contestez sont sérieuses, il
vous est possible d’obtenir l’aide juridictionnelle. La demande en est faite en constituant un dossier délivré par le service
d’accueil de la Cour de cassation. Votre avocat à la Cour de cassation pourra présenter en votre nom la demande au
Bureau d’Aide Juridictionnelle qui vous enverra directement le dossier.
4. Application de la Charte
Pour toute demande ou observation portant sur les conditions d’application de cette Charte par laquelle la Cour
s’engage à vous permettre de suivre l’avancement de la procédure qui vous concerne, vous pouvez vous adresser :
- soit par écrit au secrétariat de la première présidence de la Cour de cassation, (5 Quai de l’Horloge 75055
Paris Cédex 01 TSA 79201),
- soit par téléphone au 01.44.32.95.95 ou 01.44.32.95.59
2.3 - Comment former un pourvoi, si vous contestez un jugement qui relève de la matière pénale ?
Pouvez-vous former un pourvoi en cassation ?
A quel moment former votre pourvoi ?
La procédure : la déclaration de pourvoi
La procédure : comment présenter vos arguments devant la Cour de cassation, et sous quel délai ?
La procédure : du dépôt des mémoires à l’audience
La procédure : de l’audience à l’arrêt
Quelle est la portée de la décision rendue ?
Annexes
Renseignements pratiques
Lexique
La Cour de cassation est la juridiction la plus élevée de l’ordre judiciaire français. Elle juge la décision qui a été
rendue dans le litige qui vous concerne et non votre litige lui-même. Elle vérifie que les règles de droit ont été
correctement appliquées. Elle comporte plusieurs formations appelées chambres, spécialisées dans différents
domaines du droit, civil, commercial, social et pénal. Il existe auprès de la Cour de cassation un parquet général dont
les membres donnent un avis sur les pourvois que les chambres examinent. Sauf en matière pénale et électorale, il est
obligatoire d’être représenté devant la Cour de cassation par des avocats spécialisés.
Il existe en France deux ordres de juridiction, l’ordre judiciaire et l’ordre administratif, avec chacun à leur tête une
juridiction suprême, la Cour de cassation et le Conseil d’Etat. La Cour de cassation est compétente en matière civile,
commerciale, sociale et pénale. Elle vérifie à l’occasion des pourvois formés devant elle la bonne application du droit
sans juger les litiges.
La Cour de cassation est la juridiction la plus élevée de l’ordre judiciaire, qui comporte :
les juridictions du premier degré : les tribunaux (tribunal d’instance et de grande instance, cour d’assises,
tribunaux de commerce, conseils de prud’hommes, juridictions de proximité, etc.) qui jugent les affaires civiles,
commerciales, sociales ou pénales, soit « en dernier ressort », c’est-à-dire sans appel possible, pour les litiges
de faible montant pécuniaire, soit, dans la grande majorité des cas, « en premier ressort ».
les juridictions de second degré : les «cours d’appel» et « cour d’assises d’appel», qui réexaminent les
affaires jugées en premier ressort, sous tous leurs aspects, en fait et en droit.
Enfin, la Cour de cassation qui examine en droit, mais non en fait, les décisions prononcées en dernier ressort
par les juridictions du premier degré ou par les cours d’appel, lorsque ces décisions font l’objet d’un recours,
que l’on appelle un pourvoi.
« La Cour de cassation statue sur les pourvois en cassation formés contre les arrêts et jugements
rendus en dernier ressort par les juridictions de l’ordre judiciaire.
La Cour de cassation ne connaît pas du fond des affaires, sauf disposition législative contraire. »
Article L 411-2 du code de l’organisation judiciaire.
La Cour de cassation ne constitue pas, après les tribunaux et les cours d’appel, un troisième degré de juridiction.
Son rôle n’est pas de rejuger les affaires. Il est de dire si les règles de droit ont été correctement appliquées, en fonction
des faits qui ont été constatés et appréciés par les tribunaux ou les cours d’appel et qu’il n’est plus possible de discuter
devant la Cour de cassation.
Elle n’a donc pas à se prononcer sur les litiges, mais sur les décisions qui concernent les litiges. Elle juge si les
juges ont bien appliqué les règles de droit, au regard de l’affaire qui leur était soumise et des questions qui leur étaient
posées. Elle assure ainsi l’unité du droit dans la République.
Si la Cour de cassation juge que la décision contestée résulte d’une bonne application de la loi, elle rejettera le
pourvoi. Dans le cas contraire, elle « cassera » cette décision et l’annulera en tout ou en partie. Dans la très grande
majorité des cas, elle ne rejugera pas elle-même l’affaire mais elle la renverra à une juridiction du fond.
Sous certaines conditions, la Cour de cassation peut émettre des avis en matière civile et en matière pénale, à
la demande des autres juridictions.
La Cour de cassation comporte des magistrats du siège – premier président, présidents de chambre, conseillers et
conseillers référendaires qui jugent les pourvois – et des magistrats du parquet qui composent le parquet général.
Sous l’autorité de son premier président, le siège de la Cour de cassation est composé de six chambres, chacune
étant sous l’autorité d’un président :
trois chambres civiles,
une chambre commerciale, financière et économique,
une chambre sociale,
une chambre criminelle.
Des magistrats du parquet général — premiers avocats généraux et avocats généraux — sont affectés auprès de
chaque chambre. Ils composent le ministère public, avec à sa tête le procureur général près la Cour de cassation. Ils
sont chargés d’émettre un avis sur le bien-fondé du pourvoi. Leur rôle est d’apporter un second regard sur la procédure
soumise à l’examen de la Cour de cassation. Ils l’exercent en déposant des conclusions écrites et le cas échéant en
prenant la parole à l’audience.
La Cour dispose également d’un service de documentation et d’études, qui contribue au traitement des pourvois en
effectuant de recherches juridiques et qui diffuse la jurisprudence de la Cour (voir Annexe Renseignements pratiques).
Comme toute juridiction, la Cour de cassation dispose d’un greffe, qui assure l'ensemble des services
administratifs, dont le service d’accueil de la Cour, qui se consacre à l’information des justiciables. Elle comprend
également un secrétariat autonome du parquet général.
Un bureau d’aide juridictionnelle est placé auprès de la Cour de cassation (voir encadré).
Le bureau d’aide juridictionnelle
Ce bureau se prononce sur les demandes de prise en charge des frais d'avocat, présentées par les justiciables à
l'occasion d'un pourvoi. Il assure ainsi à tous le libre accès à la Cour, quelle que soit la situation de fortune de chacun.
Son fonctionnement associe magistrats, avocats, agents de l'Etat et usagers. Son président est désigné par le Premier
président de la Cour de cassation. (Voir chapitre 3, L’aide juridictionnelle : une disposition pour faciliter votre pourvoi).
La représentation et la défense des justiciables devant la Cour de cassation est assurée par des avocats
spécialisés appartenant à l’Ordre des avocats au Conseil d’Etat et à la Cour de cassation, dits «avocats aux Conseils».
La mission des avocats aux Conseils est de conseiller et de représenter les parties afin de permettre à chacun
d’accéder, dans des conditions égales, à la Cour de cassation.
Leur mission première est celle de conseil : après avoir déterminé s’il existe une chance raisonnable d’obtenir la
cassation de la décision, ils éclairent les parties sur les procédures qu'elles envisagent de mener. Ils peuvent être
conduits à les dissuader de soutenir des pourvois voués à l'échec.
Leur deuxième mission, lorsque le justiciable décide de soutenir son pourvoi, est de le représenter devant la Cour
de cassation et de développer l’argumentation (les moyens) qu'il soumet au juge suprême.
Les avocats au Conseil d'Etat et à la Cour de cassation, qui sont aussi officiers ministériels, sont regroupés dans
un ordre professionnel dirigé par un président et un conseil de 11 membres, élus pour 3 ans. Actuellement, au nombre
de 93 répartis dans 60 cabinets, ils exercent soit en société civile professionnelle, soit à titre individuel.
Il est obligatoire d’avoir recours à un avocat aux Conseils pour former un pourvoi ou pour défendre à un pourvoi
devant la Cour de cassation. Il y a deux exceptions à cela : la matière pénale et les élections.
Les avocats aux Conseils interviennent dans toutes les procédures – procédures contentieuses, demandes d’avis
– ainsi que devant les juridictions et commissions adjointes à la Cour de cassation, comme la Commission de révision
des condamnations pénales, la Commission de réexamen ou la Commission nationale de réparation des détentions.
Le secrétariat général de l'Ordre des avocats au Conseil d'Etat et à la Cour de cassation répond aux questions que
peuvent poser les justiciables au sujet de la procédure qu'ils envisagent d'engager devant la juridiction suprême.
Les avocats aux Conseils sont également présents devant le conseil d’État et les différentes juridictions
administratives ou les institutions administratives indépendantes et interviennent devant les juridictions
internationales : la Cour de justice des communautés européennes et le Tribunal de première instance à
Luxembourg, ou encore la Cour européenne des droits de l'homme à Strasbourg. Cette mission de représentation
leur donne naturellement vocation à avoir une activité de conseil ou d'arbitre. Enfin, ils siègent dans les bureaux
d'aide juridictionnelle et représentent devant les juridictions les parties qui bénéficient de cette aide. L'Ordre des
avocats aux Conseils marque ainsi son souci d'assurer à chacun, dans des conditions de rigoureuse égalité, l'accès
à la juridiction suprême de l’ordre judiciaire.
La procédure du pourvoi en cassation est écrite et comporte différentes étapes, soumises à certains délais :
dépôt du pourvoi, instruction, audience. Lorsque la Cour rejette le pourvoi, il n’existe plus de recours à de très rares
exceptions près. Lorsqu’elle casse la décision que vous contestez, l’affaire est généralement renvoyée à une
juridiction, qui rejugera votre litige. Il existe une procédure simplifiée pour les décisions contre lesquelles aucune
critique sérieuse n’est faite ; dans cette hypothèse, le pourvoi n’est pas admis
02 Le pourvoi en cassation : une procédure au service du droit et des
justiciables
2.1 - Quelles sont les décisions que vous pouvez contester devant la Cour de cassation ?
2.2 - Comment former un pourvoi, si vous contestez un jugement qui relève de la matière civile ?
A quel moment ?
La procédure : la déclaration de pourvoi
La procédure : de la déclaration de pourvoi au dépôt des mémoires
La procédure : du dépôt des mémoires à l’audience
La procédure : de l’audience à l’arrêt
Quelle est la portée de la décision rendue ?
2.3 - Comment former un pourvoi, si vous contestez un jugement qui relève de la matière pénale ?
La procédure du pourvoi en cassation est à la fois une protection pour les justiciables et un outil d’affinement des
règles de droit :
une protection car elle vous permet de contester une décision dont vous estimez qu’elle a été prise en violation
de textes légaux ou de normes de valeur supérieure, comme la Convention européenne de sauvegarde des
droits de l’homme et des libertés fondamentales ;
un outil d’affinement car elle conduit la Cour de cassation à préciser les modalités d’application de la loi.
2.1 - Quelles sont les décisions que vous pouvez contester devant la Cour de cassation ?
Vous pouvez former un pourvoi en cassation, c’est-à-dire un recours, à l’encontre de toutes les décisions de justice
rendues en dernier ressort, c’est-à-dire :
en matière civile
les décisions rendues en dernier ressort par une juridiction du premier degré (voir ch.1-1 page 10)
les arrêts rendus par une cour d’appel,
en matière pénale
les jugements du tribunal de police et de la juridiction de proximité rendus en dernier ressort,
les arrêts rendus par la chambre des appels correctionnels de la cour d’appel,
les arrêts rendus par la chambre de l’instruction de la cour d’appel,
les arrêts rendus par la cour d’assises siégeant en appel.
« Le pourvoi en cassation tend à faire censurer par la Cour de cassation la non-conformité du jugement
qu’il attaque aux règles de droit. »
Article 604 du Code de procédure civile.
Que coûte une procédure en cassation ?
En application de l’article 1635 Bis Q du code général des impôts, une contribution pour l’aide juridique de 35 € est
perçue pour toute instance en matière civile, commerciale, prud’homale, sociale ou rurale devant une juridiction
judiciaire ou administrative.
Cette contribution n’est toutefois pas due si vous êtes bénéficiaire de l'aide juridictionnelle, si votre pourvoi est
formé dans le cadre d’une procédure qui a été introduite devant la CIVI, le juge des enfants, le juge des libertés et de la
détention ou le juge des tutelles, ou s’il porte sur certaines matières (surendettement des particuliers, procédures
collectives, en application de l’article 515-9 du code civil, contentieux électoral politique de l’article L.34 du code
électoral). Il en va de même dans les procédures pour lesquelles une disposition législative prévoit expressément que la
demande est formée, instruite et jugée sans frais, ainsi que dans les procédures douanières.
Les autres frais à engager sont les honoraires de l’avocat aux Conseils, dans les cas où il est obligatoire d’être
représenté (voir ch.1-2 page15), et ce, que vous soyez le demandeur ou le défendeur.
Si vos ressources financières sont insuffisantes, le Code de procédure civile (articles 593 et suivants) vous donne
la possibilité de demander l’assistance financière de l’aide juridictionnelle (voir chapitre 3. L’aide juridictionnelle : une
disposition pour faciliter votre pourvoi).
A la fin de la procédure, la partie perdante peut être condamnée à rembourser tout ou partie des frais d’avocats de
son adversaire. En matière civile, elle peut aussi être condamnée par les juges à payer une amende, dans le cas où le
pourvoi était abusif
Pour être déclaré recevable, c’est-à-dire pour pouvoir être examiné, votre pourvoi doit être formé dans un délai
donné, en général dans les deux mois qui suivent la signification ou la notification de la décision attaquée. Le délai de
pourvoi en cassation est augmenté d’un mois pour les personnes qui demeurent dans un département ou dans un
territoire d’Outre-mer, et de deux mois pour celles qui demeurent à l’étranger. En matière électorale, il est de dix jours
(art. 996 et 999 du Code de procédure civile). Passés ces délais, votre pourvoi sera déclaré irrecevable.
Dans la quasi-totalité des cas, vous devez vous faire représenter par un avocat au Conseil d’Etat et à la Cour de
cassation, seul habilité à signer la déclaration de pourvoi qui sera déposée au greffe de la Cour de cassation.
S’il s’agit d’un litige relatif au contentieux électoral, le pourvoi est formé par déclaration orale ou écrite du
demandeur, ou de tout mandataire muni d’un pouvoir spécial, au greffe de la juridiction qui a rendu la décision attaquée
ou au greffe de la Cour de cassation (Art. 996 du Code de procédure civile).
Après le dépôt de votre déclaration de pourvoi, le greffe de la Cour de cassation adresse aussitôt au défendeur, par
lettre simple, un exemplaire de votre déclaration de pourvoi avec l’indication qu’il doit désigner un avocat au Conseil
d’Etat et à la Cour de cassation s’il entend se défendre. Si ce courrier est retourné sans que le défendeur en ait pris
connaissance, le greffe en informe votre avocat qui fera signifier la déclaration de pourvoi au défendeur.
À compter de l’enregistrement de votre pourvoi au greffe de la Cour de cassation, votre avocat disposera sauf
exception (voir encadré) d’un délai de quatre mois pour remettre au greffe un document écrit exposant vos moyens de
droit pour tenter d’obtenir la cassation de la décision rendue, et développant votre argumentation à l’appui de ces
moyens. Ce document est appelé “mémoire ampliatif”. Si le mémoire ampliatif n’est pas déposé dans les délais, votre
pourvoi ne sera pas examiné : il y aura déchéance du pourvoi.
Pour respecter l’égalité des parties, conformément au principe de la contradiction, ce mémoire sera porté à la
connaissance du défendeur, c’est-à-dire à son avocat aux Conseils, ou directement à lui-même, s’il n’a pas pris
d’avocat.
À compter de la signification du mémoire ampliatif au défendeur, ce dernier disposera d’un délai de deux mois pour
déposer un mémoire en défense sauf exception (voir encadré) et former, éventuellement, un pourvoi dit “incident”, ou un
pourvoi dit “provoqué” ou “éventuel”.
Accélération de la procédure
Le premier président de la Cour de cassation peut, à la demande d’une des parties ou de son propre chef, réduire les
délais prévus pour le dépôt des mémoires et des pièces. En matière de divorce par exemple, les délais sont fixés d’office
généralement à 3 mois en demande et 2 mois en défense
Après le dépôt des mémoires, le dossier est orienté en fonction de la nature des questions qu’il pose vers l’une des
cinq chambres civiles de la Cour de cassation. Son président désigne un conseiller rapporteur qui l’étudiera et rédigera
un rapport. À la fin de ce rapport, le conseiller rapporteur émet une proposition sur l’audiencement du dossier, soit en
formation d’admissibilité, (voir encadré p.22) soit en formation restreinte, soit en formation ordinaire, en fonction de la
difficulté juridique que présente l’affaire. Il indique le nombre de projets d’arrêt qu’il entend soumettre à l’appréciation de
la formation qui sera saisie et sur la base desquels les magistrats délibéreront. Le conseiller rapporteur rédige
également un “avis”, dans lequel il précise son opinion personnelle sur les questions posées par le pourvoi : ce
document est confidentiel et n’est communiqué qu’aux magistrats délibérant sur l’affaire.
Le dossier sera déposé en moyenne six semaines plus tard au greffe de la chambre, qui l’enregistrera. L’affaire
sera alors inscrite à une prochaine audience et communiquée, sans l’avis du rapporteur, au parquet général, au sein
duquel un avocat général sera désigné pour étudier le dossier à son tour, prendre connaissance du rapport du
conseiller rapporteur et émettre un avis.
Votre avocat, ou vous-même s’il s’agit d’une procédure sans représentation obligatoire, êtes informés de la date de
dépôt du rapport. Vous pouvez prendre connaissance de ce document
soit par votre avocat si vous êtes représenté,
soit par le greffe, en vous adressant au service d’accueil de la Cour de cassation.
Suivant les mêmes modalités, vous êtes informé de l’avis écrit de l’avocat général et de la date d’audience, qui a
lieu en général six semaines après le dépôt du rapport.
Le conseiller rapporteur présente l’affaire, et les avocats des parties peuvent compléter oralement leurs explications
écrites, ce qui se produit très rarement compte tenu du caractère écrit de la procédure. L’avocat général qui a examiné
le dossier exprime son point de vue, ou indique qu’il s’en rapporte à son avis écrit. Vous pouvez assister à cette
première partie de l’audience, mais vous ne pourrez pas y prendre la parole, en raison du monopole des avocats aux
Conseils. Mais si l’avocat général fait des observations orales, il vous est possible d’y répliquer par une « note en
délibéré», adressée au président de la chambre.
La procédure de non-admission
Lorsque le rapporteur considère que le pourvoi apparaît irrecevable ou qu’il n’est pas fondé sur des moyens sérieux, il
établit un avis de non-admission du pourvoi. Le dossier est alors transmis au parquet général pour être étudié par un avocat
général, avant d’être examiné en audience d’admissibilité. Si la non-admission est retenue à l’audience, un arrêt de non-
admission est rendu. Il est dispensé de motivation
« Les arrêts de la Cour de cassation sont rendus soit par l’une des chambres, soit par une
chambre mixte, soit par l’assemblée plénière. »
Article L 421-3 du code de l’organisation judiciaire.
Après indication par le président de la chambre de la date à laquelle la décision sera rendue, les magistrats du siège
- président, conseillers et conseillers référendaires (ces derniers sur les seules affaires qu’ils rapportent) - délibèrent et
retiennent la solution qui réunit en sa faveur la majorité des avis des conseillers. Cette deuxième partie n’est pas
publique. Les arrêts sont rendus à la date indiquée le jour de l’audience, entre quatre et six semaines après l’audience.
Le sens des votes n’est pas mentionné dans les arrêts. Vous pouvez avoir connaissance de l’arrêt en vous adressant
soit à votre avocat, soit au greffe de la Cour de cassation, qui peut vous en délivrer une copie.
o Premier cas.
Votre pourvoi est rejeté. La décision que vous avez attaquée devient irrévocable. Il n'y a plus de recours possible, en
dehors de la procédure de révision qui est soumise à des conditions très strictes, énoncées par les articles 593 et
suivants du Code de procédure civile.
o Deuxième cas.
Une cassation totale ou partielle est prononcée, et la décision que vous avez attaquée est annulée, en totalité ou
dans certaines de ses dispositions. Désormais, le demandeur et le défendeur se retrouvent ramenés à la situation
précédant cette décision, c’est à dire le plus souvent en l’état du jugement frappé d’appel.
Dans la grande majorité des cas, l'arrêt de cassation renvoie l'affaire devant une autre juridiction de même degré
(voir p.10) que celle dont la décision a été cassée, ou devant la même juridiction autrement composée. La juridiction de
renvoi n'est alors pas tenue de se conformer à la solution retenue par l'arrêt de la Cour de cassation, sauf lorsqu'il a été
rendu par l'assemblée plénière.
Dans une minorité de cas, la Cour de cassation ne renvoie pas l'affaire. C'est ce qui se passe lorsque la cassation
n'implique pas qu'il soit de nouveau statué sur le fond, ou bien lorsque les faits, tels qu'ils ont été souverainement
constatés et appréciés par les juges du fond, permettent à la Cour de cassation d'appliquer la règle de droit appropriée.
2.3 - Comment former un pourvoi, si vous contestez un jugement qui relève de la matière
pénale
Pouvez-vous former un pourvoi en cassation?
Oui, si vous êtes une personne physique ou morale qui était partie à un procès et si vous estimez que la décision
rendue vous fait grief.
.
« Les arrêts de la chambre de l’instruction et les arrêts de jugements rendus en dernier ressort
en matière criminelle, correctionnelle et de police peuvent être annulés en cas de violation de
la loi sur pourvoi en cassation formé par le ministère public ou par la partie à laquelle il est
fait grief (…). Le recours est porté devant la chambre criminelle de la Cour de cassation. »
Article 567 du code de procédure pénale
Si vous appartenez à l’une des catégories ci-dessus, vous devez former votre pourvoi dans un délai qui est de cinq
jours francs à compter :
du prononcé de la décision attaquée, lorsque celle-ci a été rendue contradictoirement,
de la signification de la décision, généralement par huissier, lorsque le demandeur n’était pas présent à
l’audience à laquelle l’affaire a été évoquée ou la décision rendue. Par exception, le délai est réduit dans
certaines matières particulières : à 3 jours en matière de presse, et à 3 jours francs, en matière de mandat
d’arrêt européen.
Vous devez déclarer votre pourvoi au greffe de la juridiction qui a rendu la décision contestée, ou au greffe de
l’établissement pénitentiaire, dans le cas des demandeurs détenus. La déclaration peut être effectuée par un avoué ou
par une personne de votre choix munie d’un pouvoir spécial et signé, même s’il s’agit d’un avocat, sauf exceptions (voir
encadré). Le greffe délivre dans tous les cas un récépissé de la déclaration de pourvoi.
Comment présenter vos arguments devant la Cour de cassation, et sous quel délai ?
La procédure devant la Cour de cassation étant une procédure écrite, vous devez exposer vos arguments par écrit,
dans un document appelé « mémoire », qui expose les moyens de cassation, c’est-à-dire les éléments de droit propres
à justifier que la décision soit cassée.
ATTENTION. Si vous ne respectez pas ces délais, votre demande sera sanctionnée, selon le cas, par la déchéance ou
le rejet du pourvoi. De même, si le mémoire n’est pas rédigé en français ou s’il ne contient aucun moyen ou s’il n’est
pas signé par le demandeur, il sera déclaré irrecevable, ce qui entraînera le rejet du pourvoi. Les parties au procès qui
n’ont pas formé de pourvoi peuvent déposer un “mémoire en défense” pour répondre aux moyens de cassation
présentés par le demandeur. Le mémoire en défense doit obligatoirement être déposé par un avocat au Conseil et à la
Cour de cassation. Il n’y a pas de délai pour ce dépôt mais, dans l’intérêt du défendeur, il doit intervenir le plus
rapidement possible après qu’il a eu connaissance des moyens de cassation proposés par le demandeur au pourvoi.
Sinon, il risque d’arriver après que la Cour de cassation a déjà rendu sa décision.
Une fois le dossier enregistré au greffe de la Cour de cassation, le président de la chambre criminelle désigne un
magistrat de la chambre comme conseiller rapporteur pour étudier le dossier et rédiger un rapport.
Les parties peuvent être informées du rapport par leur avocat si elles sont représentées, ou en demandant par écrit
une copie au service d’accueil de la Cour de cassation si elles ne le sont pas. A la fin de ce rapport, le conseiller
rapporteur émet un avis sur l’audiencement du dossier, soit en formation restreinte, soit en formation ordinaire, en
fonction de l’intérêt juridique que présente l’affaire. Il indique le nombre de projets d’arrêt qu’il entend soumettre à
l’appréciation de la formation qui sera saisie et sur la base desquels les magistrats délibéreront. Toutefois, s’il considère
que le pourvoi apparaît manifestement irrecevable ou non fondé sur un moyen de nature à permettre la cassation, il
peut déclencher une procédure de non-admission (voir encadré, page 22).
Enfin, le conseiller rapporteur rédige un “avis”, document dans lequel il précise son opinion personnelle sur les
questions posées par le pourvoi. Ce document est confidentiel et n’est communiqué qu’aux magistrats délibérant sur
l’affaire. Une fois ce travail préparatoire achevé, le conseiller rapporteur dépose le dossier au greffe de la chambre, qui
l’enregistre, à l’exception de l’avis. Le dossier est alors communiqué au procureur général qui désigne un avocat
général qui, à son tour, l’étudie de manière à pouvoir émettre un avis sur la pertinence des moyens proposés par les
parties et de la réponse à y apporter. Le sens de cet avis est communiqué par courrier aux parties. Une fois ce travail
effectué, l’avocat général organise l’audiencement du dossier à l’une des audiences de la chambre criminelle.
Le jour de l’audience, après que le conseiller rapporteur ait présenté succinctement l’affaire à ses collègues, qui
ont été destinataires de ses travaux préparatoires, les avocats des parties peuvent compléter oralement les arguments
qu’ils ont développés dans le mémoire ampliatif. Puis l’avocat général exprime son point de vue ou indique qu’il s’en
rapporte à son avis écrit. Vous pouvez assister à cette première partie de l’audience, mais vous ne pourrez pas y
prendre la parole, en raison du monopole des avocats aux Conseils. Mais si l’avocat général fait des observations
orales, il vous est possible d’y répliquer par une note en délibéré, adressée au président de la Chambre.
Après indication par le président de la chambre de la date à laquelle la décision sera rendue, les magistrats du
siège - président, conseillers, et conseillers référendaires (ces derniers sur les seules affaires qu’ils rapportent) –
délibèrent et retiennent la solution qui réunit en sa faveur la majorité des avis des conseillers. Cette délibération n’est
pas publique. Le sens des votes n’est pas mentionné dans les arrêts, qui sont rendus à la date indiquée le jour de
l’audience.
Quelle est la portée de la décision rendue ?
o Premier cas.
La Cour de cassation estime que la décision attaquée a été rendue à la suite d’une application correcte de la loi. Le
pourvoi est rejeté et la décision attaquée devient alors irrévocable. Elle peut désormais être exécutée, si elle avait été
suspendue. Il n’y a plus de recours possible, sauf les cas de révision ou de réexamen à la suite d’un arrêt de la Cour
européenne des droits de l’homme (voir Ch. 4. Les Commissions).
o Deuxième cas.
La Cour de cassation estime qu’il y a eu violation de la loi, et elle “casse” la décision, qui se trouve ainsi annulée
totalement ou partiellement. En principe, la décision ne concerne que le demandeur et le défendeur au pourvoi, mais la
Cour a la faculté d’étendre les effets de l’annulation à d’autres parties à la procédure, même si elles n’avaient pas formé
de pourvoi en cassation.
Le pourvoi en cassation étant une voie de recours exceptionnelle, la Cour de cassation ne va pas juger l’affaire à
nouveau. Le plus souvent, elle renvoie l’affaire pour être à nouveau jugée par une juridiction du même type que celle
qui avait rendu la décision annulée (par exemple une cour d’assises s’il s’agissait d’un arrêt rendu par une cour
d’assises). La plupart du temps, ce sera une juridiction autre que celle qui a rendu la décision annulée, mais située à
proximité géographique. Dans les départements et territoires d’Outre-mer, il pourra, par exception, s’agir de la même
juridiction, mais elle sera alors composée de magistrats autres que ceux qui ont rendu la décision initiale. Sauf lorsque
l’arrêt a été rendu par l’assemblée plénière, la juridiction de renvoi n’est pas tenue de se conformer à la solution de la
Cour de cassation.
Dans une minorité de cas, la Cour de cassation casse la décision attaquée sans renvoyer l’affaire devant une autre
juridiction. C’est ce qui se passe lorsque la cassation prononcée n’implique pas qu’il soit à nouveau statué sur le fond
de l’affaire, ou lorsque les faits, tels qu’ils ont été souverainement constatés et appréciés par les juges du fond, lui
permettent d’appliquer directement la règle de droit appropriée.
L’aide juridictionnelle prend en charge tout ou partie des frais du procès devant la Cour de cassation pour
permettre à chacun d’y avoir accès, quand les critiques de droit formulées contre la décision sont sérieuses. L’aide
juridictionnelle est soumise à des conditions de ressources. C’est le bureau d’aide juridictionnelle de la Cour de
cassation qui reçoit et traite les demandes et vous disposez d’un droit de recours en cas de refus.
03 L’aide juridictionnelle : un soutien financier pour faciliter votre
pourvoi
3.1 - L’aide juridictionnelle, pour qui, pourquoi, à quelles conditions ?
3.2 - Comment devez-vous former votre demande ?
3.3 - Quels sont les effets de votre demande sur la procédure ?
En matière civile
En matière pénale
3.4 - Quels sont vos recours en cas de refus de l’aide juridictionnelle ?
L’aide juridictionnelle est la prise en charge par l’Etat des frais du procès devant la Cour de cassation : honoraires
d’un avocat aux Conseils, frais d’huissier et de traduction, à l’exception du droit de plaidoirie (13€).
A titre exceptionnel, l’aide juridictionnelle peut être accordée aux personnes morales à but non lucratif.
Elle peut être demandée pour former le pourvoi, pour soutenir un pourvoi déjà formé ou pour se défendre à un
pourvoi formé par l’adversaire.
Elle s’applique à toute la procédure devant la Cour de cassation et aux actes ou mesures d’exécution de la
décision de la Cour de cassation.
L’aide juridictionnelle peut être accordée en totalité ou partiellement. En cas d’admission partielle, une partie des
frais reste à votre charge. Fixée par décret, cette partie est indiquée dans la décision d’aide juridictionnelle et elle est
inversement proportionnelle à vos ressources (voir encadré).
Par exemple, en cas d’aide juridictionnelle totale, l’Etat verse une indemnité à l’avocat fixée à 380 € H.T. ; en cas d’aide
juridictionnelle partielle à 25 %, l’État versera à l’avocat 95.50€ H.T. et vous aurez 284.50€ H.T. à votre charge.
o Première condition :
Pour 2012, la moyenne mensuelle des revenus perçus en 2011 doit être :
inférieure ou égale à 929 euros, pour l’aide juridictionnelle totale ;
Si vous êtes bénéficiaire de l’allocation supplémentaire du Fonds National de Solidarité ou du Revenu de Solidarité
Active, vous êtes dispensé de justifier de l’insuffisance de vos ressources : il vous suffit de fournir une attestation
récente du R.S.A. ou de l’allocation.
ATTENTION. Toute déclaration inexacte ou incomplète vous expose à des poursuites pénales et au retrait du bénéfice
de l’aide juridictionnelle ou à une demande de remboursement.
Vous pouvez accéder au formulaire de demande d’aide juridictionnelle accompagné de la notice explicative
o Deuxième condition
Il faut que vous ayez une chance sérieuse d’obtenir une cassation de la décision que vous attaquez, éventualité
qui sera examinée par le Bureau d’aide juridictionnelle.
Quand il existe un moyen sérieux de cassation. Vous n’obtiendrez pas de cassation en faisant état de faits
nouveaux, en discutant l’appréciation faite par les juges des preuves qui leur ont été soumises, en apportant de nouvelles
preuves, ou encore en contestant le montant des condamnations (dommages et intérêts, pension alimentaire, etc.).
Vous devez déposer, ou adresser par courrier, une demande au bureau d’aide juridictionnelle (5, quai de
l’Horloge – TSA 39206 - 75055 Paris RP). Vous pouvez également charger un mandataire de ces démarches.
La demande, établie sur papier libre ou sur un imprimé à retirer dans les juridictions, les mairies, organismes
sociaux ou maisons de justice, doit contenir :
o Etat-civil :
un justificatif d’état civil, en copie lisible (livret de famille ou carte nationale d’identité) ; et, s’il s’agit d’une
décision pénale, le certificat de présence pour les détenus,
s’agissant d’une personne morale à but non lucratif, ses dénominations, forme, objet, siège social et statuts.
o Justificatif de ressources :
une déclaration de ressources, faite impérativement sur l’imprimé prévu à cet effet et disponible aux lieux
indiqués ci-dessus,
votre dernier avis d’imposition ou de non-imposition délivré par l’administration fiscale,
o Pièces de procédure :
les pièces et documents sous couvert desquels elles sont autorisées à résider en France,
une justification du caractère habituel de cette résidence,
le cas échéant, la justification de la situation familiale, par la production, éventuellement, de toute pièce
reconnue par les lois du pays d’origine ou de résidence.
Si vous êtes défendeur à un pourvoi, vous êtes dispensé de fournir les quatre pièces de procédure, l’admission
à l’aide juridictionnelle n’étant prononcée que sous conditions de ressources. Dans cette même hypothèse, si
l’aide juridictionnelle a été accordée devant la dernière juridiction saisie, l’admission à l’aide juridictionnelle est
de droit : n’oubliez pas de produire la copie de la décision d’admission.
o Caducité
A défaut de fournir les pièces demandées par le Bureau d’aide juridictionnelle dans le délai imparti, la caducité de
la demande sera prononcée sans recours.
La demande d’aide juridictionnelle, et les éventuels recours, interrompent le délai pour former un pourvoi en
cassation ou pour déposer un mémoire, sans suspendre l’exécution de la décision critiquée, sauf si le pourvoi est
suspensif (divorce ou séparation de corps). Le délai recommencera à courir à compter du jour où vous aurez reçu la
notification de la décision du bureau, par lettre recommandée avec demande d’avis de réception. Si l’aide
juridictionnelle vous est accordée, et si vous n’avez pas encore un avocat aux Conseils, le président de l’Ordre des
avocats au Conseil d’Etat et à la Cour de cassation en désignera un, qui vous sera indiqué dans la notification de la
décision. Vous devrez alors vous mettre en rapport avec lui sans tarder, pour qu’il puisse déposer le pourvoi ou les
mémoires dans les délais légaux.
o en matière pénale
Si votre pourvoi concerne la matière pénale, il est important que vous preniez en compte le fait que la demande
d’aide juridictionnelle n’interrompt pas les délais édictés par le code de procédure pénale, délais brefs et impératifs :
un délai de cinq jours (trois jours en certaines matières : presse, mandat d’arrêt européen), à compter du
prononcé de la décision ou, dans certains cas, de sa signification, pour former le pourvoi. Le pourvoi doit donc
être déclaré sans attendre le bénéfice de l’aide.
un délai de 10 jours, à compter de la date du pourvoi, pour déposer un mémoire personnel au greffe de la
juridiction qui a rendu la décision, ou auprès du chef de l’établissement pénitentiaire,
un délai d’un mois pour le déposer au greffe de la chambre criminelle de la Cour de cassation à compter de la
même date ;
le même délai d’un mois pour la constitution d’un avocat aux Conseils, délai qui peut être prorogé
exceptionnellement par décision du président de la chambre criminelle
afin que l’avocat qui pourrait être désigné pour vous assister au titre de l’Aide juridictionnelle ait le temps de
préparer son mémoire, il conviendrait que vous déposiez votre demande d’aide juridictionnelle en même temps
que votre pourvoi.
En cas d’admission et si vous n’avez pas encore d’avocat aux Conseils, le président de l’Ordre des avocats au
Conseil d’Etat et à la Cour de cassation désignera un avocat qui vous sera indiqué dans la notification de la décision.
Vous devrez vous mettre en rapport avec lui sans tarder : c’est lui qui déposera les mémoires dans les délais légaux.
3.4 - Quels sont vos recours en cas de refus de l’aide juridictionnelle ?
Vous pouvez former un recours auprès du premier président de la Cour de cassation ou de son délégué :
soit lorsque votre demande a été rejetée parce que vos ressources étaient supérieures aux plafonds légaux, en
donnant des éléments nouveaux
soit parce qu’elle a été déclarée irrecevable ou rejetée parce qu’il n’existe pas de motif sérieux de cassation de
la décision attaquée, qu’invoquent les moyens de droit à l’appui du recours.
Dans tous ces cas, vous devez former cette demande dans le délai de quinze jours à compter de la notification de
la décision d’aide juridictionnelle, par lettre recommandée avec avis de réception.
ATTENTION.
En matière civile, si la procédure n’a pas été engagée dans l’année qui suit la notification de la décision d’admission à
l’aide juridictionnelle, l’admission à l’aide juridictionnelle est caduque et sans effet.
04 Les Commissions
Les commissions auprès de la Cour de cassation sont composées de membres de la Cour de cassation désignés
par leurs pairs. Les fonctions du ministère public auprès de ces Commissions sont exercées par le parquet général de
la Cour de cassation.
Le recours est formé par une déclaration au greffe de la cour d’appel, dans les dix jours à compter de la notification
de la décision prise par le premier président de la cour d’appel. Cette déclaration peut être faite par le demandeur, par
l’agent judiciaire du Trésor ou encore par le procureur général.
Lorsque l’instruction du dossier est achevée, une date d’audience est fixée et portée à la connaissance des parties.
Les débats ont lieu oralement, en audience publique, sauf opposition du requérant. Ce dernier peut demander à être
entendu personnellement ou par l’intermédiaire de son avocat. La commission statue par une décision motivée. Cette
décision n’est susceptible d’aucun recours.
L’indemnité éventuellement allouée est à la charge de l’Etat, sauf s’il se retourne contre le dénonciateur de
mauvaise foi ou le faux témoin dont la faute a pu provoquer la détention ou sa prolongation.
La demande de réexamen, qui ne peut concerner qu’une décision rendue en matière pénale, doit être adressée à
la commission dans un délai d’un an à compter de la décision de la Cour européenne des droits de l’homme. Si les
conditions de recevabilité de la demande sont respectées et si les conditions de fond sont remplies, la commission se
prononce à l’issue d’une audience publique au cours de laquelle sont recueillies les observations orales ou écrites du
requérant ou de son avocat, qui peut être un avocat aux Conseils ou un avocat inscrit au barreau, ainsi que celles des
parties civiles qui en font la demande.
La commission rend ensuite une décision non susceptible de recours. Si la commission estime que la demande est
justifiée, elle renvoie l’affaire pour réexamen :
soit devant une juridiction de même ordre et de même degré que celle qui a rendu la décision violant la
Convention européenne des droits de l’homme, si la décision pénale d’origine est celle des juges du fond,
soit devant l’assemblée plénière de la Cour de cassation, si c’est la chambre criminelle elle-même qui a commis
la violation constatée par la Cour européenne. Dans de très rares cas (décès, démence du demandeur,
amnistie), la commission décide du réexamen mais sans renvoi. La commission peut, à tout moment,
suspendre l’exécution de la condamnation du demandeur
La commission comprend cinq magistrats de la Cour de cassation désignés par l’assemblée générale des
magistrats du siège et du parquet de la Cour de cassation. L’un d’eux, choisi parmi les membres de la chambre
criminelle, en assure la présidence. Le parquet général de la Cour de cassation exerce les fonctions de ministère public.
Seules sont susceptibles de révision, les décisions intervenues en matière criminelle et correctionnelle, ayant
reconnu une personne coupable. Sont donc exclues les décisions d’acquittement ou de relaxe, toutes les décisions en
matière de police et les décisions de condamnation rendues par les cours d’assises ou les tribunaux correctionnels
susceptibles d’appel, d’opposition ou d’un pourvoi en cassation ou encore la condamnation d’une personne pour abus
de constitution de partie civile. Sont enfin exclus les arrêts de la chambre criminelle de la Cour de cassation.
La révision n’est ouverte que dans la mesure où il n’existe aucun autre moyen légal de faire disparaître l’erreur
judiciaire. Elle ne peut donc être demandée lorsque la condamnation n’est pas devenue définitive parce que le
condamné est décédé avant que son opposition au jugement par défaut ait été examinée.
Le pourvoi en révision ne peut être adressé à la chambre criminelle que par la commission de révision des
condamnations pénales : c’est à elle que les différents demandeurs (Ministre de la justice, condamné ou d’autres
personnes, en cas de décès du condamné) doivent adresser leur requête, sans aucune condition de délai.
La commission procède alors, ou fait procéder à une nouvelle instruction. Elle procède ainsi à toutes recherches,
auditions, confrontations ou vérifications utiles. Elle recueille les observations orales ou écrites du requérant ou de son
conseil, ainsi que celles du Ministère public. Elle peut, à tout moment, ordonner la suspension de l’exécution de la
condamnation attaquée.
À l’issue de ces investigations, elle rend une décision motivée, non susceptible de recours. En cas de demande du
requérant ou de son conseil, la décision est rendue en audience publique.
Lorsque la demande ne paraît pas pouvoir être admise, la commission classe l’affaire. Si la demande paraît
fondée, elle saisit la chambre criminelle qui statue comme cour de révision. Celle-ci peut alors, soit estimer la demande
mal fondée et la rejeter, soit annuler la condamnation prononcée. Dans ce cas, elle renvoie en principe l’affaire devant
une juridiction du même ordre et du même degré mais autre que celle qui avait rendu la décision annulée. Pour qu’il y
ait renvoi, il faut qu’il soit possible de procéder à de nouveaux débats contradictoires. Lorsque de tels débats sont
impossibles (amnistie, décès, démence, contumace ou défaut d’un ou plusieurs condamnés, irresponsabilité pénale ou
excusabilité, prescription de l’action ou de la peine), l’annulation a lieu sans renvoi et la chambre criminelle substitue
alors sa propre décision à la décision annulée.
Annexes
Renseignements pratiques
o Site internet
http://www.courdecassation.fr Ce site propose notamment une sélection d'arrêts et d'avis et reproduit l'intégralité des
bulletins périodiques d'information.
Le site Legifrance (http://www.legifrance.gouv.fr) donne accès gratuitement à une base de données en ligne, qui
contient toutes les décisions publiées au Bulletin civil depuis 1960 et au Bulletin criminel depuis 1963, ainsi que
l'intégralité des décisions, publiées ou non, postérieures à 1987
o Service d’accueil
o Commissions
Fax : 01.44.32.95.87
Tel : 01.44.32.64.09
Acte Texte qui constate une situation ou une opération juridique : une décision de justice donne lieu à un acte.
Arrêt Décision prise par une cour d’appel, la Cour de cassation ou le Conseil d’Etat.
Avis Document dans lequel le conseiller rapporteur ou l’avocat général expriment leur point de vue sur un
pourvoi. L’avis du conseiller rapporteur est couvert par le secret du délibéré et n’est donc pas communiqué. Le
sens de l’avis de l’avocat général est communiqué aux parties. Un avis n’a pas force de décision. Se distingue
de l’avis donné par la Cour de cassation aux juridictions qui peuvent la saisir sur des questions de droit
nouvelles, présentant une difficulté sérieuse et se posant dans de nombreux litiges.
Avocat aux Conseils Autre désignation des avocats au Conseil d’Etat et à la Cour de cassation, seuls habilités
à représenter les parties devant ces deux juridictions suprêmes.
Audience / Audiencement / Audiencer L’audience est la partie de la procédure où l’affaire est examinée et
discutée, et qui aboutit à la décision. Une affaire est « audiencée » lorsque l’on l’inscrit au rôle en vue d’une
prochaine audience. La fixation de la date de l’audience s’appelle « audiencement ».
• Chambre Formation particulière d’une juridiction. La Cour de cassation est composée de six chambres :
o cinq chambres civiles, dont : une chambres commerciale, financière et économique et une chambres
sociale,
o une chambres criminelle.
Civil Le droit civil s’applique aux conflits qui ne constituent pas une infraction pénale à la loi.
Civilement responsable Est « civilement responsable » toute personne qui, selon la loi, répond des
conséquences civiles d’une faute commise par une autre personne sur laquelle elle exerce une autorité (par
exemple, l’employeur vis-à-vis de son salarié ou les parents vis-à-vis de leur enfant mineur).
Conclusions A la Cour de cassation : les observations écrites de l’avocat général sur le bien fondé du pourvoi.
A la Cour d’appel : les écritures des parties.
Constituer avocat Désigner un avocat aux Conseils comme représentant dans une procédure de pourvoi.
Contradiction Le principe de la contradiction implique la réciprocité de l’information : que chaque partie sache
ce que les autres demandent à la justice et leur communique toutes les pièces et les éléments dont elle
dispose.
Déchéance Sanction qui fait suite au non-accomplissement des actes de procédure dans les délais. Le pourvoi
n’est alors pas examiné.
Décision Jugement, arrêt, ordonnance sont des décisions prises par les juges dans le procès qui leur est
soumis.
Demandeur / défendeur Le demandeur est celui qui saisit le juge pour qu’il prenne une décision. A la Cour de
cassation, le demandeur est celui qui forme le pourvoi Le défendeur est son adversaire.
Délibéré Moment où, en l’absence du public, les juges discutent de l’affaire et prennent leur décision.
Examen en droit / examen en fait Examiner en droit, c’est aborder une décision du point de vue de la validité
juridique, sans tenir compte des faits, de leur véracité ou de leur gravité. À l’inverse, on examine en fait lorsque
l’on analyse les faits pour rendre une décision, c’est le travail des juges « du fond », c’est-à-dire de première
instance et d’appel.
Faire grief Une décision de justice fait grief lorsqu’elle porte atteinte à des droits.
Formation plénière On parle de formation plénière lorsque l’ensemble des membres d’une chambre délibère
sur une affaire. La formation plénière intervient à la demande du président lorsque l’affaire touche à une
question difficile ou quela décision pourrait donner lieu à un revirement de jurisprudence. À ne pas confondre
avec l’assemblée plénière de la Cour.
Formation de section Formation d’au moins cinq juges ayant voix délibérative, c’est-à-dire pouvant voter lors
du délibéré.
Formation restreinte Formation de trois juges. Sont examinés en formation restreinte les pourvois qui sont
irrecevables ou qui ne sont pas fondés sur des moyens sérieux, ainsi que ceux qui concernent une affaire dont
la solution est évidente.
Greffe Le greffe d’une juridiction est un ensemble de services, composés de fonctionnaires de justice. Le greffe
assure notamment les services administratifs et l’accueil.
Instruction Période de la procédure où les parties présentent leurs prétentions, échangent leurs
argumentations, par écrit, et où le conseiller rapporteur et l’avocat général étudient le dossier.
Irrecevable Qui n’est pas présenté conformément aux règles de procédure. Par exemple, un pourvoi présenté
hors délais est irrecevable.
Jurisprudence Ensemble des décisions de justice qui interprètent ou précisent la loi dans son application
pratique. Lorsqu’un arrêt de la Cour de cassation va à l’encontre de la jurisprudence constituée, on dit qu’il y a
revirement de jurisprudence.
Mémoire Document écrit dans lequel le demandeur ou le défendeur développe une argumentation.
Mémoire ampliatif Document écrit qui développe l’argumentation du demandeur pour obtenir la cassation de la
décision qu’il conteste.
Motivation Fait de donner les raisons, les motifs, d’une décision. On parle alors de décision motivée. Certains
arrêts sont dispensés de motivation, comme la décision de non-admission.
Moyen de droit Les moyens de droit sont les critiques que vous présentez sur la manière dont a été appliquée
la règle de droit dans la décision que vous contestez.
Officier ministériel L’officier ministériel est le détenteur d’une charge, attribuée par le ministre de la Justice.
Les avocats aux Conseils sont officiers ministériels.
Note en délibéré Brèves observations écrites d’une partie communiquées immédiatement après l’audience et
qui ne peut avoir pour objet que de répondre à de nouveaux éléments apportés aux débats par l’avocat général
par rapport à la procédure écrite.
Notification / notifier Transmission à une partie d’un acte sans l’intermédiaire d’un huissier. La notification se
distingue de la signification.
Opposition Recours que peut faire le défendeur lorsqu’il n’était ni présent ni représenté à un procès et que
l’assignation à comparaître ne lui a pas été remise personnellement : « si le défendeur ne constitue pas avocat,
l’arrêt de la Cour de cassation qui interviendra ne pourra pas être frappé d’opposition. »
Parquet, parquet général Le parquet représente le Ministère public, c’est-à-dire la société, au nom de qui il
réclame l’application des lois. Se dit du service de la Cour de cassation ou d’une cour d'appel, dirigé par le
procureur général, ou du service d’un tribunal de grande instance, dirigé par le procureur de la République.
Parties Les demandeurs et les défendeurs en matière civile, et les personnes mises en examen, les
condamnés et les victimes, dans un procès pénal.
Pénal Le droit pénal concerne les actions et les comportements qui sont interdits et punis par la loi. Les
décisions pénales sont examinées à la Cour de cassation par la chambre criminelle.
Personne morale Entité qui a une existence juridique distincte de celle de ses membres. Les entreprises et les
associations sont des personnes morales, titulaires de droits et d’obligations.
Personne physique On donne le nom de personne physique aux individus pour les distinguer des personnes
morales.
Pourvoi incident Pourvoi d’un défendeur qui peut critiquer soit les mêmes dispositions de l’arrêt attaqué que
le pourvoi principal soit d’autres dispositions.
Pourvoi provoqué ou éventuel Pourvoi qui a pour but de contester une ou plusieurs dispositions de l’arrêt
attaqué, mais uniquement dans l’hypothèse où une cassation de celui-ci interviendrait en réponse au pourvoi
principal.
Rapport Document établi par le conseiller chargé de rapporter l’affaire (conseiller rapporteur) : il comporte le
rappel des faits et la procédure antérieure, expose les moyens formulés par les parties, dégage la (ou les)
question(s) juridique(s) et les analyse en précisant les références utiles (textes, jurisprudence, doctrine).
Recevable Conforme aux règles de procédure. Dans le cas contraire, si par exemple un pourvoi est présenté
hors délais, il est dit irrecevable.
Renvoi Lorsqu’elle casse la décision qu’elle examine, la Cour transfère la plupart du temps l’examen d’une
affaire à une autre juridiction : c’est le renvoi.
Révision Voie de recours par laquelle on peut faire retirer ou annuler une décision de justice en raison d’une
erreur.
Rôle Liste des affaires en attente de traitement à la Cour (rôle de la Cour) ou inscrites à une audience donnée
(rôle de l’audience).
Siège Le Siège désigne les magistrats de l’ordre judiciaire qui se prononcent sur les dossiers qui leur sont
soumis, c'est-à-dire qui les jugent (se distingue du Parquet). Ce sont les juges au sens strict du terme.
Signification / signifier Acte d’huissier de justice qui porte la décision à la connaissance de l’intéressé. La date
de signification est celle qui figure sur cet acte d’huissier. Elle sert de point de départ au calcul du délai. La
signification se différencie de la notification qui n’implique pas l’intervention d’un huissier.