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Cours Matrice

Ce document présente les opérations fondamentales sur les matrices, notamment l'addition, la multiplication par un scalaire, et la multiplication matricielle. Il définit également les notions de matrice carrée, triangulaire, diagonale et unité.

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Chapitre 1

Matrices

1.1 Opérations sur les matrices


1.1.1 Définitions
Soit p, n ∈ N? et K désigne R ou C. 1. On appelle matrice à n lignes et
p colonnes à coefficients dans K la donné d’une application
A : {1, . . . , n} × {1, . . . , n} −→ K
(i, j) 7−→ aij
qu’on peut représenter dans un tableau
 
a11 a12 . . . a1p
 a21 a22 . . . a2p 
A =  .. ..  = (aij ) 1≤i≤n
 
..
 . . .  1≤j≤p

an1 an2 . . . anp

i est l’indice de la ligne et j est l’indice de la colonne.


aij correspend au coéfficient qui se place à la ième ligne et jème colonne.
2. L’ensemble des matrices n lignes et p colonnes à coefficient dans K est
noté Mn,p (K).
Exemple :  
1 2 3
A= ∈ M2,3 (R).
−1 0 1
3. On appelle matrice carrée d’ordre n toute matrice ayant n lignes et n
colonnes. On note par Mn (K) = Mn,n (K) l’ensemble des matrices carrées.
Exemple :  
1 −1
∈ M2 (R).
0 7

1
4. Soit A = (ai,j )1≤i,j≤n ∈ Mn (K). Les coéfficients aii , pour 1 ≤ i ≤ n
s’appellent les coéfficients diagonaux de A.
1. (a11 , . . . , ann ) est dite diagonale de A.
2. Une matrice est dite diagonale si et seulement si
∀i 6= j, aij = 0. On note
 
λ1 0 ... 0
 0 λ2 ... 0
D = diag(λ1 , . . . , λn ) =  ..
 
.. .. .. 
. . . .
0 0 ... λn

3. La matrice A est dite triangulaire supérieure si et seulement si


∀i > j aij = 0 avec 1 ≤ i, j ≤ n.
 
? ... ... ?
 ... .. 
0 .
A = . . . .. 
 .. . .
0 ... 0 ?

4. A est dite triangulaire inférieure si et seulement si


∀i < j aij = 0 avec 1 ≤ i, j ≤ n.
 
? 0 ... 0
 .. . . . .. 
. .
A = . ... 
 .. 0
? ... ... ?

1.1.2 Addition des matrices


Soit A = (aij ) 1≤i≤n et B = (bij ) 1≤i≤n avec A, B ∈ Mn,p (K).
1≤j≤p 1≤j≤p
On appelle somme de A et B et on note A+B la matrice de Mn,p (K) donnée
par (aij + bij ) 1≤i≤n c.à.d
1≤j≤p

(aij ) 1≤i≤n + (bij ) 1≤i≤n = (aij + bij ) 1≤i≤n


1≤j≤p 1≤j≤p 1≤j≤p

Exemple : Pour
   
0 1 −3 1
A = 2 −1 et B =  5 1 ,
0 3 4 −2

2
on a
       
0 1 −3 1 0 + (−3) 1+1 −3 2
A + B = 2 −1 +  5 1 = 2+5 −1 + 1  =  7 0 .
0 3 4 −2 0+4 3 + (−2) 4 1

Proposition 1.1.1 (Mn,p (K), +) est un groupe abélien.

Preuve :
” + ” est une loi de composition interne.
” + ” est associative (A + B) + C = A + (B + C) = A + B + C.
” + ” est commutative A + B = B + A.
La matrice nulle (0) 1≤i≤n = 0 est l’élément neutre pour la loi ” + ”.
1≤j≤p
En effet
∀A ∈ Mn,p (K) A + 0 = 0 + A = A.
(−A) est le symétrique de A pour ” + ” où

−A = (−aij ) 1≤i≤n
1≤j≤p

puisque −A + A = 0.

1.1.3 Multiplication d’une matrice par un scalaire


Soit A ∈ Mn,p (K) et α ∈ K. On définit αA la matrice de Mn,p (K)
donnée par
αA = (α aij ) 1≤i≤n .
1≤j≤p

Exemple :    
1 −1 α −α
α =
2 0 2α 0

Proposition 1.1.2 (Mn,p (K), +, .) est un K espace vectoriel.

Preuve : (Mn,p (K), +) est un groupe abélien.


Soient A, B ∈ Mn,p (K) et α, β ∈ K, on a
1. α(A + B) = αA + αB.
2. (α + β)A = αA + βA.
3. α.(β.A) = (αβ).A.
4. 1.A = A.

3
Ce qui donne le résultat. 

On pose Eij la matrice dont tous les coéfficients sont nuls sauf celui de la i
ème ligne et de la j ème colonne qui prend la valeur 1.
 
0 ... 0 ... 0
 .. .. .. 
. . .
Eij = 0 . . . 1 . . . 0
 
. .. .. 
 .. . .
0 ... 0 ... 0

On a ∀A ∈ Mn,p (K)
 
a11 a12 . . . a1p
 a21 a22 . . . a2p  X
A =  .. = aij Eij .
 
.. .. 
 . . .  1≤i≤n
1≤j≤p
an1 an2 . . . app

Ainsi

B = {Eij ; 1 ≤ i ≤ n, 1 ≤ j ≤ p} est génératrice de Mn,p (K). (1)

Soient αij ∈ K tel que X


A= αij Eij = 0.
1≤i≤n
1≤j≤p

Alors    
α11 . . . α1p 0 ... 0
 α21 . . . α2p  0 . . . 0
..  =  .. ..  .
   
 ..
 . .  . .
αn1 . . . αpp 0 ... 0
Donc
αij = 0, ∀1 ≤ i ≤ n et ∀1 ≤ j ≤ p.
Ainsi B est libre. (2)
(1) et (2) donnent que B est une base de Mn,p (K). Elle est appeleé base
canonique de Mn,p (K). Par conséquent dim(Mn,p (K)) = Card(B) = np.

4
1.1.4 Multiplication des matrices ou multiplication ma-
tricielle
Soit A ∈ Mn,p (K) et B ∈ Mp,q (K), n, p et q ∈ N? . On définit le produit
de A et B par A.B = C ∈ Mn,q (K) tel que C = (cij ) 1≤i≤n avec
1≤j≤q

q
X
cij = aik bkj .
k=1

(Rq le coefficient ci,j est donné par le produit de la ième ligne de la 1ère
matrice par la jème colonne de la 2ème matrice.)
Exemple :
 
  0 −1 3  
1 2 −1  4 0 2
1. 2 1 0 =
0 1 0 2 1 0
0 1 1
 
 −1
2. 1 2 3  1  = (1).
0
       
−1  −1 −2 −3 1  −1 1 0
3.  1  1 2 3 =  1 2 3 , 2 −1 1 0 = −2 2 0 .
0 0 0 0 3 −3 3 0
 
  1 0
1 2 
4. AB = 3 4 n’existe pas car A ∈ M2,2 (R) et B ∈
−1 4
−1 5
M3,2 (R).

Proposition 1.1.3 La multiplication de deux matrices est associative :

(A.B).C = A.(B.C).

Le cas des matrices carrées :


On pose  
1 0 ... 0
.. .. 
0
 . .
In =  . ...  = diag(1, . . . , 1).
 .. 0
0 ... 0 1
In ∈ Mn (K). In est l élément neutre de la multiplication. In s’appelle matrice
unité d’ordre n.
Proposition 1.1.4 (Mn (K), +, .) est un anneau non commutatif.

5
Preuve :
1. (Mn (K), +) est un groupe abélien.
2. ”.” est associative
A(B.C) = (A.B).C
In est l’élément neutre pour .

In .A = A.In = A.

Exemple :
       
1 0 a b a b a b 1 0
= = .
0 1 c d c d c d 0 1

3. On a de plus
A.(B + C) = A.B + A.C
(B + C).A = B.A + C.A
4. ”.” est non commutative :
Contre exemple :
   
0 1 0 2
A= , B=
1 0 1 0
   
1 0 2 0
A.B = 6= B.A = .
0 2 0 1
(Mn (K), +, .) n’est pas intègre (A.B = 0 ; A = 0 ou B = 0.)
En effet, on a le contre exemple suivant :
   
0 1 0 2
A= 6= 0, B = 6 0
=
0 0 0 0

et     
0 1 0 2 0 0
A.B = = = 0.
0 0 0 0 0 0

Produit de matrices digonales

diag(λ1 , . . . , λn ).diag(α1 , . . . , αn ) = diag(λ1 α1 , . . . , λn αn ).

En particulier D2 = diag(λ21 , . . . , λ2n ) et Dp = diag(λp1 , . . . , λpn ).

6
Définition 1.1.5 Une matrice A ∈ Mn (K) est dite inversible s’il existe
B ∈ Mn (K) tel que :
A.B = B.A = In .
Dans ce cas B est notée A−1 .
On note :
GLn (K) = {A ∈ Mn (K); A inversible}
et on l’appelle groupe liéaire.

On montre que (GLn (K), .) est un groupe (non commutatif).


• In lélément neutre, A.In = In .A = A.
• (A.B).C = A.(B.C)
• A−1 l’élément symétrique de A appartient à GLn (K) puisque

A.A−1 = A−1 .A = In

Remarques : La multiplication des matrices n’est pas commutative en


général mais A commute avec P (A) :

P (A).A = A.P (A)

où P est un Polynôme.
Exemple : Soit A ∈ Mn (K). On a

(In − A + 2A2 ).A = A.(In − A + 2A2 ).

Proposition 1.1.6 A est inversible ⇐⇒ A est inversible à droite ou à


gauche.

Application Si on trouve B tel que A.B = In alors A.B = B.A = In et


B = A−1 .
Preuve : On a ∃ B tel que AB = In . Montrons que A est inversible et que
A−1 = B c.à.d montrons que BA = In . On considère

ϕ : Mn (K) −→ Mn (K)
X 7−→ X.A

On a ϕ est linéaire de Mn (K) dans lui même. En effet

ϕ(αX + Y ) = (αX + Y ).A


= αX.A + .A
= αϕ(X) + ϕ(Y ).

7
On a

X ∈ Ker(ϕ) ⇔ ϕ(X) = 0 ⇐⇒ X.A = 0


⇒ X.A.B = 0.B = 0
⇒ X.In = 0
⇒ X = 0.

D’où Ker(ϕ) = {0}. Ce qui implique que ϕ est injective. Comme dimMn (K) =
n2 (finie), alors ϕ est bijective. Par suite ϕ est surjective. D’autre part

In ∈ Mn (K) ⇒ ∃ B 0 ∈ Mn (K) tel que ϕ(B 0 ) = In .

C.à.d B 0 .A = In or A.B = In = B 0 .A.


Montrons que B = B 0 . On a

(B 0 .A).B = B 0 (A.B) =⇒ In .B = B 0 .In =⇒ B = B 0 .

Ce qui prouve le resultat cherché.

1.1.5 Transposée d’une matrice


Définition
Soit A ∈ Mn,p (K), A = (ai,j ) 1≤i≤n . On appelle transposée de A la matrice
1≤j≤p
de Mp,n (K) notée t A = (aji ) 1≤j≤p .
1≤i≤n
Exemples :
 
  1 2
1 3 4
1. t = 3 0 
2 0 2
4 2
 
x1
t  .. 
2. (x1 . . . xn ) =  . 
xn
 
1 0 ... 0
 ... .. 
0 .
3. t In =  . ...  = In
 .. 0
0 ... 0 1
   
1 4 7 1 2 3
4. t 2 5 8 = 4 5 6
3 6 9 7 8 9

8
Propriétés : Soient A ∈ Mn,p (K) et α ∈ K.
P1 ) t In = In , t 0 = 0.
P2 ) t ( t A) = A.
P3 ) t (αA + B) = t (αaij + bij ) = α(aij ) + (bij ) = α t A + t B.
=⇒ la transposée est linéaire de Mn,p dans Mn,p .
P4 ) t A = 0 ⇐⇒ A = 0. (Car A et t A ont les mêmes coéfficients mais leur
position est inversée).
P5 ) Si A ∈ Mn,q (K), B ∈ Mq,p (K) alors t (A.B) = t B. t A.
En effet,
p
X
AB = C = (cij ) 1≤i≤n , avec cij = aik bkj
1≤j≤p
k=1
t t t
Pp
donc (A.B) = (cji ) et B. A = (dij ), avec dij = k=1 bki ajk = cij .
P6 ) Si A ∈ GLn (K) alors t A ∈ GLn (K) et on a t (A−1 ) = ( t A)−1 .
t
A. t (A−1 ) = t (A−1 .A) = t In = In
=⇒ t A est inversible et ( t A)−1 = t (A−1 ).

Matrices symétriques-antisymétriques :
• Soit A ∈ Mn (K). A est dite symétrique si et seulement si t A = A.

Exemples :
1. t In = In ⇒ In est symétrique.

2. t 0 = 0 ⇒ 0 est symétrique.
3. D = diag(λ1 , . . . , λn )
 
λ1 0 . . . 0
 0 λ2 . . . 0 
D =  ..
 
.. . . .. 
. . . .
0 0 . . . λn
t
D = D ⇒ D est symétrique.
 
1 1 2
4. A = 1 −2 3
2 3 0
t
A = A ⇒ A est symétrique.
• Soit A ∈ Mn (K). A est dite antisymétrique si et seulement si t A = −A.

Exemples :

9
t
1. 0 = 0 = −0 ⇒ 0 est antisymétrique.
t
2. I = I 6= −In ⇒ In n’est pas antisymétrique.
 n n
1 2
3. n’est pas antisymétriques et n’est pas symétrique.
3 4
 
0 1 2
4. A = −1 0 3 est antisymétrique. En effet
−2 −3 0
 
0 −1 −2
t
A = 1 0 −3 = −A
2 3 0

Proposition 1.1.7 Si A est antisymétrique alors la diagonale de A est


nulle.
t
A = −A =⇒ aii = −aii , ∀ 1 ≤ i ≤ n
=⇒ aii = 0, ∀ 1 ≤ i ≤ n.

Trace d’une matrice :


Soit A ∈ Mn (K). On appelle trace l’application
tr : Mn (K) −→ K
n
X
A 7−→ tr(A) = aii
i=1

Exemples :
1. tr(In ) = n.
2. tr(0) = 0.

Proposition 1.1.8 tr est une forme linéaire.

Preuve : Soit A, B ∈ Mn (K), α ∈ K


n
X
tr(A + αB) = aii + αbii
i=1
Xn n
X
= aii + α bii
i=1 i=1
= tr(A) + α tr(B).
⇒ tr est une forme linéaire.

10
Proposition 1.1.9 Pour tous A ∈ Mn,p (K) et B ∈ Mp,n (K), on a

tr(AB) = tr(BA)

Preuve : Soit AB = (cij ), avec cij = pk=1 aik bkj . Donc


P

n
X X
tr(AB) = cii = aik bki .
i=1 1≤i≤n
1≤k≤p

Pn
De plus, BA = (dij ), avec dij = k=1 bik akj . Donc
p
n X
X X
tr(BA) = bik aki = aik bki = tr(AB).
i=1 k=1 1≤i≤n
1≤k≤p

Remarques :
• Ona : tr(A.B − B.A) = tr(A.B) − tr(B.A) = 0 et A.B 6= B.A.
• tr(A) = 0 ; A = 0.

11
Matrices : Partie 2

Auteur : Selma Negzaoui

1.2 Matrices d’une applictaion linéaire


1.2.1 Définitions :
Définition 1.2.1 Soit E un K e.v tel que dim(E) = n ∈ N? . Soit B =
(e1 , . . . , en ) une base de E,
n
X
x∈E⇒x= xi e i .
i=1

On définit la matrice colonne des composants de x dans B qu’on note M atB (x)
ou MB (x) par  
x1
 x2 
MB (x) =  ..  = X.
 
.
xn

Définition 1.2.2 Soit E un K e.v, dim(E) = n ∈ N? . soit B = (e1 , . . . , en )


une base de E. On considre v1 , . . . , vp des vecteurs de E,
n
X
∀ 1 ≤ k ≤ p, vk = αik ei .
i=1

On définit la matrice de la famille (v1 , . . . , vp ) relativemment à la basoe B et


on note  
α11 . . . α1p
MB (V1 , . . . , Vp ) =  ... .. 

. 
αn1 . . . αnp
Matrices : Partie 2 Selma Negzaoui

Remarque : Chaque colonne cj représente les cordonnées de Vj ordonnées


dans la base B.

Exemples :
 
1
3
1. x = (1, 2, 3) ∈ R , MB (x) = 2.

3
2. P1 = 1 − 2X + X 3 , P2 = 2 + X − 3X 2 .
 
1 2
−2 1 
MB (P1 , P2 ) =  
 0 −3
1 0
avec B = (1, X, X 2 , X 3 ) la base canonique de R3 [X].
Définition 1.2.3 Soient E et F deux K e.v. dim(E) = n, dim(F ) = p, où
n, p ∈ N? . Soient f ∈ L(E, F ), B = (e1 , . . . , en ) base de E. C = (v1 , . . . , vp )
base de F . On a p
X
∀ 1 ≤ j ≤ p, f (ej ) = αij vi
i=1
On définit la matrice de f relativement aux bases B et C et note MB,C (f ),
la matrice de Mp,n (K) donnée par
 
α11 . . . α1n
MB,C (f ) = MC (f (e1 ), . . . , f (ep )) =  ... .. 

. 
αp1 . . . αpn
Remarquons bien que
• p = dimE : nombres de colonnes.
n = dimF : nombres de lignes.
• Si E = F et B = C. On note MB (f ) = MB,B (f ).
Exemples :
1. Soit
f: R3 −→ R3
(x, y, z) 7−→ (2x − y + 4z, x − z, y − 3z)
Si B est la base canonique de R3 alors f (e1 ) = f (1, 0, 0) = (2, 1, 0),
f (e2 ) = f (0, 1, 0) = (−1, 0, 1) et f (e3 ) = f (0, 0, 1) = (4, −1, −3).
Donc  
2 −1 4
MB (f ) = 1 0 −1 .
0 1 −3

13
Matrices : Partie 2 Selma Negzaoui

2. Soit
IdE : E −→ E
x 7−→ x
avec dimE = n. Soit B une base quelconque de E.
 
1 0 ... 0
0 1 . . . 0
MB (IdE ) =  .. .. . . ..  = In .
 
. . . .
0 0 ... 1

3. Pour 0 : E −→ F on a MB (0) = 0.
x 7−→ 0F
4. Soit
f : R3 [X] −→ R3 [X]
P 7−→ P 0
B base de canonique de R3 [X].
 
0 1 0 0
0 0 2 0
MB (f ) = 
0

0 0 3
0 0 0 0

car f (1) = 0, f (X) = 1, f (X 2 ) = 2X, f (X 3 ) = 3X 2 .

Théorème 1.2.4 Soient E et F deux K e.v tels que dim(E) = n et dim(F ) =


p. Posons B = (e1 , . . . , ep ) base de E et C = (v1 , . . . , vn ) base de F . Consi-
p
X
dérons f ∈ L(E, F ). On a pour tout x ∈ E, x s’écrit x = xi ei . Posons
  i=1  
x1 n y1
 ..  X  .. 
X =  .  . Pour tout y ∈ F , y s’écrit y = yi vi . Posons Y =  . .
xp i=1 yn
Alors
f (x) = y ⇐⇒ AX = Y, avec A = MB,C (f ).

Exemple : Soit f ∈ L(R3 ) telle que


 
2 −1 4
MB (f ) = A = 1 0
 −1 sa matrice dans la base canonique.
0 1 −3

14
Matrices : Partie 2 Selma Negzaoui

Determiner f .  
x
Réponse : Soit (x, y, z) ∈ R3 . Posons X = y . On a
z
    
2 −1 4 x 2x − y + 2z
AX = 1 0 −1 y  =  x − z  .
0 1 −3 z y − 3z
Donc f (x, y, z) = (2x − y + 2z, x − z, y − 3z).
Remarque : On peut définir d’une façon analogue le noyau d’une matrice
A Ker(A) et l’image de A Im(A).
On a

 2x − y + 2z = 0
x ∈ Ker(f ) ⇔ f (x) = 0 ⇔ A.X = 0 ⇔ x−z =0 ⇔ X ∈ Ker(A)
y − 3z = 0

et
 
x1
 .. 
Y ∈ Im(A) ⇔ ∃ X =  .  tel que AX = Y
xp
⇔ ∃ x = (x1 e1 + ... + xp ep ) ∈ E tel que f (x) = y
⇔ y ∈ Im(A)

1.2.2 Matrice de la somme :


Soient f, g ∈ L(E, F ), α ∈ K, B une base de E et C une base de F .
Alors
MB,C (αf + g) = αMB,C (f ) + MB,C (g).
Proposition 1.2.5 B, C finies.
φ : L(E, F ) −→ Mn,p (K)
f 7−→ MB,c (f )
φ est linéaire et bijective =⇒ φ est un isomorphisme d’espaces vectoriels.

1.2.3 Matrice de la composée :


Considérons :
f g g◦f
E −→ F −→ G E −→ G
B C D B D

15
Matrices : Partie 2 Selma Negzaoui

Soient E, F, G trois K e.v, dim(E) = p, dim(F ) = p, dim(G) = m,


n, p, m ∈ N? . B base de E. C base de F . D base de G. Si f ∈ L(E, F ) et
g ∈ L(F, G) alors

MB,D (g ◦ f ) = MC,D (g)MB,C (f ).

Preuve : y = g ◦ f (x) ⇔ y = g(f (x)). Posons X = MB (x), A1 = MB,C (f )


et A2 = MC,D (g) alors

Y = MB,D (g ◦ f )X ⇔ Y = A2 A1 X.

Donc MB,D (g ◦ f ) = A2 A1 .

1.2.4 Matrice de l’inverse :


Proposition 1.2.6 Soient E et F deux K e.v, B une base de E et C une
base de F . Soit f ∈ L(E, F ) telle que f est inversible et dimE = dimF .
Alors A = MB,C (f ) est inversible et on a A−1 = MC,B (f −1 ).

Preuve : A = MB,C (f ). On sait que

f (x) = y ⇔ x = f −1 (y).

En terme de matrice on a

AX = Y ⇔ X = M atC,B (f −1 )Y.

Par suite A est inversible et A−1 = MC,B (f −1 ).

1.3 Changement de bases :


1.3.1 Sur un vecteur :
Soit E un K e.v, dim(E) = n ∈ N? . B = (e1 , . . . , en ) et C = (u1 , . . . , un )
deux bases de E. On a
n
X n
X
∀x ∈ E, x = xi e i = x0i ui .
i=1 i=1

On pose    
x1 x01
X =  ...  = MB (x) X 0 =  ...  = MB (x0 ).
   
xn x0n

16
Matrices : Partie 2 Selma Negzaoui

IdE
On a x = IdE (x). Le shéma E −→ E entraine que M atC (x) = MB,C (IdE )MB (x)
B C
0
c.à.d X = P X entraine que P = MB,C (Id). P s’appelle matrice de passage
de la base C à la base B

e1 ... en
u1
 
.
P = ..   = MB,C (IdE )
un
Comme IdE est inversible alors cette matrice est inversible. Donc ∃ P −1 ∈
GLn (K) tel que P P −1 = In . De plus on a

u1 ... un
e1
 
.
P −1 = MC,B (IdE ) = ..  .
en

Exemple : Soit B = (e1 , e2 , e3 ) et C = (v1 , v2 , v3 ) tel que



 v1 = e1 + e3
v2 = e2 + e3
v3 = e1 + e2

1. Montrer que C est une base de R3 .


2. Trouver P la matrice de passage de B à C ainsi que celle de C à B.
3. Soit x = 2e1 − e2 + e3 . Déterminer les cordonnées de x dans la base
C.
Réponse :
1. Soient α1 , α2 , α3 ∈ R tel que α1 v1 + α2 v2 + α3 + v3 = 0. Montrons que
α1 = α2 = α3 = 0. On a

α1 v1 + α2 v2 + α3 v3 = 0 ⇔ α1 e1 + α1 e3 + α3 e2 + α2 e1 + α3 e1 + α3 e2 = 0.

 α1 + α3 = 0 (1)
3
Comme B est une base de R alors α2 + α3 = 0 (2)
α1 + α2 = 0 (3)

(1) − (2) ⇒ α3 − α2 = 0. Donc α3 − α2 = α2 + α3 ⇒ α2 = 0.
(3) ⇒ α1 = 0 et (2) ⇒ α3 = 0.
D’où C est une famille libre R3 et comme Card(C) = 3 = dim R3 ,
alors C est une base de R3 .

17
Matrices : Partie 2 Selma Negzaoui

  
1 0 1  v1 = e1 + e3
2. MC,B (IdR3 ) = 0 1 1 = P . On a S = v2 = e2 + e3 alors
1 1 0 v3 = e1 + e2

v1 − v3 + v2 = e1 + e3 − (e1 + e2 ) + e2 + e3 ⇒ 2e3 = v1 − v3 + v2
v1 v3 v2
⇒ e3 = − +
2 2 2
et
−1 1 1
v3 − v1 = e2 − e3 ⇒ e2 = v1 + v2 + v3 .
2 2 2
D’où e1 = v3 + 2 v1 − 2 v2 − 2 v3 alors e1 = 2 v1 − 2 v2 + 12 v3 . Par suite
1 1 1 1 1

 1
− 12 12
  
1 −1 1
2 1
P −1 = MC,B (Id) = − 12 12 1 
2
= −1 1 1
1 1 1 2
2 2
−2 1 1 −1

3. Soit x = 2e1 − e2 + e3 . Déterminer les cordonnées de x dans la base


C.      0
2 x1 x1
Soit X = −1 ou x2 . Cherchons X 0 = x02 . On a
1 x3 x03

X 0 = MB,C (IdR3 ).X = P −1 X


  
1 −1 1 2
1
= −1 1 1   −1
2
1 1 −1 1
 
2
= −1 .
0

Ainsi on a x = 2v1 − v2 .

Changement de bases sur une applictaion linéaire :


Considérons le shéma
IdE f IdF
E −→ E −→ F −→ G qui représente f = IdF ◦ f ◦ IdE .
B0 B C C0

En terme de matrices, on a

MB 0 ,C 0 (f ) = MC,C 0 (IdF )MB,C (f )MB 0 ,B (IdE ).

18
Matrices : Partie 2 Selma Negzaoui

Si on note A = M atB,C (f ), A0 = M atB 0 ,C 0 (f ), P matrice de passage de B à


B 0 et Q matrice de passage de C à C 0 , alors on a

A0 = Q−1 AP.

On dit que A et A0 sont équivalentes. Remarquons qu’on peut aussi écrire

A = QA0 P −1 .

Cas particulier : Si f ∈ L(E) alors on a le shéma suivant :

IdE f IdE
E −→ E −→ E −→ E
B0 B B B0

Posons A = MB (f ) et A0 = MB 0 (f ). Soit P = MB 0 ,B (IdE ) la matrice de


passage de B à B 0 . Alors on a

A0 = P −1 AP et A = P A0 P −1 .

On dit que A et A0 sont semblables.


Remarque : Si A et A0 sont semblables alors

A2 = (P A0 P −1 )(P A0 P −1 )
= P A0 (P P −1 )A0 P −1
= P (A0 )2 P −1 .

Plus généralement, on a pour tout n ∈ N? ,

An = P (A0 )n P −1 .

Execice d’application : Exercice 10 de la série.

Enoncé : Soient B = (e1 , e2 , e3 ) la base canonique de R3 et f ∈ L(R3 ) de


matrice A  
1 −1 1
A = MB (f ) = −1 1 1
−1 1 1
1. Déterminer une base de Ker(f − Id), Ker(f − 2Id) et Ker(f ).
2. Donner une autre base B 0 de R3 . Déduire que

R3 = Ker(f − Id) ⊕ Ker(f − 2Id) ⊕ Ker(f ).

19
Matrices : Partie 2 Selma Negzaoui

3. Déterminer la matrice de f dans la base B 0 .


4. Déterminer la matrice de passage entre les bases B et B 0 .
5. Calculer An , n ∈ N? .
Réponse :
1. • Base de Ker(f − Id) :
 
0 −1 1
A − I3 = −1 0 1
−1 1 0
    
x 0  −y + z = 0
(A − I3 ) y  = 0 ⇔ −x + z = 0 ⇒ x = y = z.
z 0 −x + y = 0

Ker(f − Id) = {x(e1 + e2 + e3 ); x ∈ R} = V ect(e1 + e2 + e3 ).


B1 = {e1 + e2 + e3 } est base de Ker(f − Id).
• Base de Ker(f − 2Id) :
 
−1 −1 1
A − 2I3 = −1 −1 1 
−1 1 −1
    
x 0  −x − y + z = 0
(A − 2I3 ) y = 0 ⇔
    −x − y + z = 0 (1)
z 0 −x + y − z = 0 (2)

(1) + (2) = −2x = 0 ⇒ x = 0


(2) ⇒ y = z. D’où
Ker(f − 2Id) = {y(e2 + e3 ); y ∈ R} = V ect(e2 + e3 ).
B2 = {e2 + e3 } est une base de Ker(f − 2Id).
•  
−2 −1 1
A − 3I3 = −1 −2 1 
−1 1 −2
    
x 0  −2x − y + z = 0 (1)
(A − 3I3 ) y = 0 ⇔
    −x − 2y + z = 0 (2)
z 0 −x + y − 2z = 0 (3)

(1) + (2) + (3) ⇒ −4x − 2y = 0 ⇒ y = −2x


(1) ⇒ −2x − y + z = 0 ⇒ z = 0
(3) ⇒ y = x ⇒ −2x = x. D’où x = y = 0.
Ainsi Ker(f − 3Id) = {0} = V ect(0) c.à.d Ker(f − 3Id) n’a pas
de base.

20
Matrices : Partie 2 Selma Negzaoui

• Calculer Ker(f )  
1 −1 1
A = −1 1 1 .
−1 1 1
    
x 0  x−y+z =0 (1)
A y  = 0 ⇔ −x + y + z = 0 (2)
z 0 −x + y + z = 0

(1) + (2) ⇒ 2z = 0 ⇒ z = 0.
(1) ⇒ x = y.
D’où Ker(f ) = {xe1 + xe2 ; x ∈ R} = V ect(e1 + e2 ).
B3 = {e1 + e2 } est une base de Ker(f ).
2. Posons B 0 = B1 ∪ B2 ∪ B3 = {v1 , v2 , v3 }, avec v1 = e1 + e2 + e3 ,
v2 = e2 + e3 et v3 = e1 + e1 . Montrons que B 0 est libre.
Soit α1 , α2 , α3 ∈ R tel que α1 v1 + α2 v2 + α3 v3 = 0. Montrons que
α1 = α2 = α3 = 0. On a
(α1+ α2 )e1 + (α1 + α3 )e2 + (α1 + α2 + α3 )e3 = 0
 α1 + α2 = 0  α1 = α2
⇒ α1 + α3 = 0 ⇒ α1 = α3 ⇒ α1 = α2 = α3 = 0.
α1 + α2 + α3 = 0 3α1 = 0
 
D’où B est libre. comme Card(B 0 ) = 3 = dim(E) alors B 0 est une
0

base de E. Donc

R3 = Ker(f − Id) ⊕ Ker(f − 2Id) ⊕ Ker(f ).

3. B 0 = (v1 , v2 , v3 ).
v1 ∈ Ker(f − Id) ⇒ f (v1 ) − v1 = 0 ⇒ f (v1 ) = v1 .
v2 ∈ Ker(f − 2Id) ⇒ f (v2 ) − 2v2 = 0 ⇒ f (v2 ) = 2v2 .
v3 ∈ Ker(f ) ⇒ f (v3 ) = 0.
Donc
f (v1 ) f (v2 ) f (v3 )
 
v1 1 0 0
MB 0 (f ) = v2  0 2 0  = D.
v3 0 0 0
4. On a 
 v1 = e1 + e2 + e3
v2 = e1 + e3
v3 = e1 + e2

21
Matrices : Partie 2 Selma Negzaoui

La matrice de passage de B à B 0 est donnée par

v1 v2 v3
 
e1 1 1 1
P = MB 0 ,B (Id) = e2  1 0 1 .
e3 1 1 0

5. On a A = P DP −1 ⇒ An = P Dn P −1 , avec
 
1 0 0
Dn = 0 2n 0
0 0 0

Cherchons P −1
  
 v1 = e1 + e2 + e3  e2 = v1 − v2  e1 = −v1 + v2 + v3
v2 = e1 + e3 ⇒ e1 = v3 − e2 ⇒ e2 = v1 − v2
v3 = e1 + e2 e3 = v2 − 2e1 e3 = v1 − v3
  

D’où  
1 −1 1
P −1 = −1 1 0 .
0 1 −1
Par suite
   
1 0 1 1 0 0 1 −1 1
An = 1 1 1 0 2n 0 −1 1 0
1 1 0 0 0 0 0 1 −1
  
1 0 0 1 −1 1
n
= 1 2 0   −1 1 0
n
1 2 0 0 1 −1
 
1 −1 1
= 1 − 2 −1 + 2n
n
1 .
1 − 2n −1 + 2n 1

22

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