Cartographie Processus Extraits PDF
Cartographie Processus Extraits PDF
Cartographie Processus Extraits PDF
Yvon MOUGIN
La cartographie
des processus
Maîtriser les interfaces
La méthode de la voix du client
Deuxième édition
La finalité d’une activité est toujours définie par celui pour qui elle est des-
tinée c’est-à-dire le client, le bénéficiaire. Toute la démarche d’organisation
par processus ne doit jamais l’oublier. Nous parlons souvent de la voix du
client qui doit guider notre travail et notre comportement. C’est une réalité
mais encore faut-il que cela se traduise par une organisation construite vrai-
ment sur l’écoute de cette voix. Entre nos fournisseurs (les données d’entrée)
et nos clients (les bénéficiaires de nos données de sortie), il y a toute une
chaîne de processus qui doit transmettre la voix du client sans la déformer
et en éliminant toute forme de parasitage. Si le flux de nos activités est des-
cendant, comme une rivière, il doit y avoir en permanence un fil qui trans-
met en remontant les besoins et les attentes de nos clients. Les interfaces
entre les processus sont les nœuds de la communication où les risques de
perte sont les plus critiques.
L’analyse d’un organisme par les processus n’est pas une approche
nouvelle. Par contre, tous ceux qui se sont trouvés confrontés à ce
problème et qui ont fait des tentatives d’analyses de processus se sont
souvent heurtés à la difficulté de représenter de façon simple et graphique
la mécanique d’un organisme. Une entreprise (une PME par exemple) est
déjà un organisme complexe. Sa représentation graphique n’est pas facile.
Mais si nous nous attaquons à une multinationale ou à une administration,
c’est quasiment mission impossible. Et nous trouvons en France de
nombreux cas intéressants, par exemple des entités complexes sur le plan
Client
communication sont avant tout
des problèmes humains. Pour
résoudre le problème des inter-
faces, il nous faut donc
résoudre le problème de la
communication et des relations humaines dans nos organismes. Ce n’est
pas une mince affaire ! Pour avancer en ce domaine, car nous ne pouvons
pas prétendre à des solutions magiques, nous devons restreindre le champ
de notre problème. Les relations entre les personnes sont multiples.
Aujourd’hui tout le monde communique avec tout le monde. Il y a donc des
interfaces partout et dans tous les sens, de tous les côtés. Il n’est pas
possible d’élaborer des règles de communication pour tous ces aspects.
Notre volonté n’est pas de trouver une solution magique à ce problème.
Pour trouver un embryon de piste permettant de réduire les dysfonctionne-
ments d’interfaces (donc de communication) entre les processus, il nous
faut nous rappeler la finalité de notre organisme et surtout de notre volonté
et de notre choix de fonctionner avec un système de management de la
qualité. Cette finalité est de satisfaire le client et pour cela nous avons
appris qu’il fallait l’écouter, le questionner, nous mettre d’accord sur des
exigences puis ensuite répondre à ces exigences de manière satisfaisante.
En conséquence, de tous les aspects complexes du problème général de la
communication, nous nous préoccupons surtout de la communication de la
voix du client. C’est un souci essentiel puisque c’est cette voix qui nous fait
travailler et gagner de l’argent.
La notion de qualité (encore un concept qu’il nous faut définir ou plutôt redé-
finir pour des besoins didactiques), est un état qui se manifeste lorsqu’il y a
transaction entre au moins deux parties. Une transaction c’est un échange
d’éléments matériels ou immatériels. C’est toujours un échange. Si nous
prêtons notre tondeuse à gazon à notre voisin, ce n’est pas une transaction
unilatérale. Nous lui faisons en quelque sorte un crédit de service. Nous
attendons, même inconsciemment, qu’il nous rende un peu plus tard le
service offert sous une forme ou une autre. Les échanges de type
« marchand » sont plus clairs. Nous fournissons des prestations et en retour
nous avons de l’argent. La qualité totale se manifeste par la satisfaction totale
Alliance des consultants industriels francophones - http://www.acifr.org
© Éditions d’Organisation
Mougin.book Page 74 Mercredi, 31. mars 2004 9:37 09
de toutes les parties concernées par une transaction. Ces parties sont : le rece-
veur (le client), le donneur (le fournisseur) et l’environnement c’est-à-dire
tous ceux que les paramètres de la transaction peuvent affecter même s’ils ne
sont pas partie prenante. Dans l’exemple précédent, cette dernière catégorie
sera composée des voisins qui ne seront pas contents si ma tondeuse à gazon
fait un bruit au dessus du supportable. Dans un autre exemple, ce sera le
passant qui voit un emballage plastique dans la nature et qui se désole alors
qu’il n’est ni fabricant ni consommateur de ce produit.
Plus modestement, nous
Fournisseur nous attacherons à satis-
Données
de sortie Exigences Client faire d’abord dans un
Fournisseur
premier temps le client
Client Exigences
Exigences
Fournisseur Données
de sortie
externe (le vrai) et le
Exigences
Données
de sortie
client interne (le vrai
Fournisseur aussi) qui a la lourde
Données
de sortie
L'exigence est la voix du client tâche de transmettre la
Client qui traverse l'entreprise de
processus en processus voix du premier. C’est
d’ailleurs l’objectif du
référentiel ISO 9001-2000. Par la suite, nous pourrons continuer sur notre
lancée et nous attaquer aux autres parties de notre relation client/fournisseur.
Nous devons continuel-
lement avoir à l’esprit
que la quasi-totalité des
Interface
Interface
Proverbes
Capitaines en grand nombre et le vaisseau sombre. Tunisien.
Quand il y a plusieurs cuisiniers, la soupe est salée. Italien.
L’âne de la communauté est le plus mal bâté. France.
La voix du client exprime ses attentes par rapport aux prestations qu’il achè-
te aujourd’hui mais aussi par rapport aux prestations qu’il souhaite pour de-
main. Il convient que tous les processus écoutent ce double besoin.
Yvon MOUGIN
La cartographie
des processus
Maîtriser les interfaces
La méthode de la voix du client
Deuxième édition
Le terme de processus a été utilisé dans les normes ISO de la série 9000
depuis leur adoption par la Communauté européenne en 1987. Il était, à
l’origine, utilisé pour désigner les activités de production. Dans la dernière
version, il concerne toutes les dispositions qui répondent aux exigences du
référentiel.
Planification
n
io
at
rm
Fo
re
tu
uc
Re
str
sp
fra
on
In
.
nn
sa
bi
ro
Responsabilité de la direction
lit
vi
En
éd
el
ad
APPEL
.
m
ire
G
D'OFFRES
se
es
ct
as
ti
io
on
Cl
PROPOSITION
Mesures, analyse et amélioration
Audit interne
.
Cl
tif
en
nt
Id
s
Mesure produit
MARCHÉ DES
TRAVAUX Mesure processus
es
A
ur
Non-conformité
ch
RÉCEPTION
es
at
M
s
DES TRAVAUX
Analyse de données
Le manuel qualité de l’organisme doit faire état (entre autres) des processus
et de leurs interactions. Il est donc utile d’y inclure la cartographie générale
qui répond à cette exigence.
La nouvelle version nous perturbe un peu car elle n’exige pas de procédure
documentée pour décrire nos bonnes pratiques de travail. Que devons-nous
Nous avons compris cela et l’écriture des méthodes sous forme de procé-
dures documentées n’est plus régie par les mêmes règles. La question que
nous devons nous poser est la suivante :
Si nous ne formalisons pas cette méthode, cette pratique, y a-t-il un risque
de mécontenter le client ? Autrement dit courons-nous le risque de voir
apparaître un dysfonctionnement préjudiciable pour nos prestations ?
À cette question, plusieurs éléments peuvent influer sur la réponse.
D’abord est-ce que la pratique est récente ? Si oui, peut-être devons-nous
écrire quelques règles fondamentales. Par contre, si la pratique est
ancienne, bien rodée, le risque d’une dérive est plus faible car les habitudes
l’ont bien ancrée dans le quotidien.
Ensuite, est-ce que la pratique est mise en œuvre par une seule personne ou
plusieurs ? Dans le premier cas, il est peut-être utile de formaliser cette
activité afin de pourvoir plus rapidement au remplacement de ce poste en
cas d’absence. Il faut cependant être prudent car nous savons que nous
pouvons rarement remplacer au pied levé une compétence ou un métier. Si
vous êtes outilleur, dépanneur, pâtissier ou chirurgien, ce n’est pas un texte
ou un logigramme qui permettra au premier venu d’effectuer cette tâche.
La solution à ce risque n’est pas toujours dans l’écriture de procédures.
Pour les entreprises désireuses d’obtenir une certification ISO, elles
devront se poser le problème de la démontrabilité de la méthode. Mais cela
ne change rien au métier d’auditeur d’aujourd’hui. L’existence d’une
procédure ne signifie pas qu’elle est appliquée de façon régulière et rigou-
reuse. Il convient en plus, par des entretiens avec les personnes concernées
ou par des observations sur le terrain, d’en vérifier la mise en œuvre.