Chap III Tenseur Déformation
Chap III Tenseur Déformation
Chap III Tenseur Déformation
Cette équation donne l'ensemble des trajectoires de tous les points matériels
Afin de distinguer deux points matériels, il faut donner un nom unique à chaque point. Généralement, on
donne comme nom `a chaque point matériel ses coordonnées initiales notées X . Ces coordonnées dites
matérielles sont constantes dans le temps, c’est donc une information intrinsèque de la particule. Par contre, les
coordonnées spatiales de la particule, x , évoluent dans le temps :
(3.2)
Sur le plan mathématique, la transformation est une bijection. Ainsi, on peut inverser la relation (2.2) et
écrire formellement :
(3.3)
Etant donnée la bijection qui existe entre les coordonnées spatiales et matérielles, on peut choisir comme
variable indépendantes pour décrire le mouvement soit le couple (x, t) dit variables d’Euler soit le couple
(X, t) dit variables de Lagrange. La connaissance de la transformation ou de son inverse définit alors
complètement le mouvement.
En général, la bijection est dérivable plusieurs fois. Il y a cependant des exceptions intéressantes :
– la transformation est discontinue à travers une fissure puisque celle-ci peut s’ouvrir;
– lorsque qu’un fluide glisse sur un autre fluide, la transformation est discontinue;
– dans les matériaux composites, la transformation est à dérivée discontinue à travers les interfaces entre
les différentes phases.
Exemple 3.1- Transformation uniforme Considérons un domaine bidimensionnel qui se déforme selon un
parallélogramme. Les configurations de référence et à l’instant t = 1 sont présentées sur la figure 2.1
La transformation s’écrit :
(3.5)
(3.6)
La dérivée temporelle intervenant dans les deux dernières équations s’effectue pour une particule X donnée.
C’est une dérivée en temps dite matérielle. On parle aussi de dérivée particulaire ou lagrangienne. Si on
assimile, un milieu continu à une portion d’autoroute et chaque point matériel de ce milieu à une voiture
circulant sur l’autoroute, les vitesses et accélérations définies en (3.5) et (3.6) sont les vitesses et accélérations
perçues par le conducteur de chaque voiture X .La dérivée particulaire est souvent également noté à l’aide
d’un point au dessus de la quantité à dériver. Ainsi, on peut réécrire (3.5) et(3.6) avec cette notation compacte:
(3.7)
(3.8)
Il existe un autre type de dérivée temporelle dite eulérienne qui ne s’effectue non pas pour une particule donnée
mais en un point de l’espace donné. En clair, c’est une dérivée temporelle en considérant x fixe et non plus X
fixe. Pour reprendre l’exemple de la portion d’autoroute, cette dérivée correspond à celle que perçoit le
gendarme posté sur le bord de la route : si une voiture roulant lentement passe devant le radar et qu’elle est
suivie par une voiture roulant à vive allure, pour le gendarme, le trafic accélère alors que pour les passagers
des deux véhicules, l’accélération est nulle (en supposant qu’ils roulent tous les deux à vitesse constante). Si
maintenant les automobilistes sont prudents et aperçoivent à temps le radar, celui-ci enregistrera une vitesse
constante alors que chaque automobiliste sera en décélération devant le radar.
. d.
Remarque La dérivée eulérienne est notée pour ne pas la confondre avec la dérivée matérielle . Les
t dt
dérivées eulérienne et lagrangienne sont reliées. En effet, on peut écrire :
2
dérivée lagrangienne (3.9)
(3.10)
(3.11)
dérivée terme
eulérienne d’advection
Le dernier terme est une dérivée dite convective. Afin d’illustrer le calcul des dérivées lagrangiennes et
eulériennes, on peut considérer l’extension d’une barre unidimensionnelle dont la température évolue avec le
temps.
Exemple 3.2- Dérivées temporelles eulérienne et lagrangienne Soit la transformation d’une barre de
longueur initiale 2, donnée par x (1 t)X , figure 3.2 Cette barre est soumise à une élévation de
température donnée par T Xt . La dérivée matérielle de la température est donnée par T 2Xt . Pour
calculer la dérivée temporelle eulérienne, on exprime la température en fonction des coordonnées
spatiales: T xt 2 / (1 t) ) et ensuite on dérive par rapport au temps, ce qui donne :
(3.12)
(3.13)
On note qu’en utilisant la dérivée eulérienne, l’accélération devient une fonction non linéaire de la vitesse par
la présence du terme d’advection.
3
3.1.2 Gradient de la transformation
Une quantité clef dans la description de la déformation d’un corps est le gradient de la transformation not´e F .
Ce tenseur d’ordre deux permet de relier la position relative de deux particules voisines avant et après
déformation. C’est donc l’ingrédient de base pour définir la déformation d’un corps. Considérons deux points
matériels Q1 et Q 2 situés dans le voisinage d’un point matériel P à l’image de la figure 3.3. Les positions
relatives de Q1 et Q 2 par rapport à P sont données par les vecteurs élémentaires dX 1 et dX 2 :
(3.14)
(3.16)
(3.17)
(3.18)
Il est parfois également appelé matrice jacobienne car c’est la matrice du changement des variables X en
x .En effet, le tenseur F s'écrit aussi :
(3.19)
et est non symétrique en général. Le jacobien de la transformation est le déterminant de cette matrice.
En tenant compte du caractère infinitésimal des vecteurs dX 1 et dX 2 , on peut écrire le développement de
Taylor au premier ordre de (3.16) et (3.17) :
(3.20)
4
Le tenseur F transforme un vecteur de la configuration de référence dX en un vecteur dx de la configuration
actuelle. Comme dX est infinitésimal, il en sera de même pour dx . Ce type de tenseur est appelé un tenseur
deux-points.
Exemple 3.3—Transformation des vecteurs de base Pour illustrer le calcul du tenseur F reprenons la
transformation de l’exemple 3.1. Le gradient de la transformation se calcule par :
On note que pour cet exemple, F est uniforme, c’est-`a-dire qu’il ne dépend pas du point
(X 1 , X 2 ) considéré. En général, le tenseur F dépend à la fois du temps et du point considéré. Les vecteurs
placés initialement selon les axes e1 et e 2 sont transformés à l’instant t 1 en F .e1 et F .e 2 donnés par
l’application (3.20). En considérant l’instant t 1 , on a :
Dans notre exemple, le vecteur initialement parallèle à l’axe 1 reste donc parallèle à l’axe 1 et ne change
pas de taille. Par contre, le vecteur initialement parallèle à l’axe 2 tourne de 45° et voit sa taille multipliée
par 3 / 2 .
Si l’on considère deux vecteurs e1 et e 2 actuellement orientés parallèlement aux axes, on peut se demander
quelle était l’orientation de ces vecteurs dans la configuration initiale. Ces orientations sont données par :
Le tenseur R est un tenseur orthogonal c’est-`a-dire que sa transposée coïncide avec son inverse :
(3.22)
Il représente la rotation rigide du corps et le vecteur c représente la translation rigide. Le gradient d’une telle
transformation est clairement :
(3.23)
Autrement dit pour un mouvement de corps rigide, le tenseur F n’est pas nul et est égal au tenseur de rotation.
Clairement, le tenseur F n’est donc pas une bonne mesure de déformation puisqu’il est non nul pour des
transformations n’impliquant aucune déformation.
Pour arriver à la définition d’un tenseur de déformation, écrivons le changement de produit scalaire entre deux
vecteurs élémentaire dX 1 et dX 2 lorsqu’ils se transforment en dx 1 et dx 2 figure 3.3. Exprimons le produit
scalaire des vecteurs après déformation en fonction des vecteurs avant déformation :
(3.24)
5
T
Le tenseur C F . F est appelé tenseur des dilatations de Cauchy-Green droit. Il s’agit d’un tenseur
symétrique du deuxième ordre dit matériel car il opère sur des vecteurs matériels. Inversement, on peut
exprimer le produit scalaire des vecteurs élémentaires dans la configuration de référence à partir des vecteurs
dans la configuration actuelle :
(3.25)
où I est le tenseur identité. Le tenseur E est un tenseur symétrique matériel du deuxième ordre. Il se calcule
en terme de F par la relation suivante :
(3.28)
Le tenseur e est un tenseur spatial symétrique du deuxième ordre qui s’exprime en fonction de F par :
(3.30)
Les tenseurs de Green-Lagrange et d'Euler-Almansi sont de bonnes mesures de déformation car ils sont nuls
pour des transformations rigides. En effet, prenant en compte F R , pour une transformation rigide, il vient :
(3.31)
(3.32)
6
Après avoir décomposé les vecteurs dX et dx selon leurs normes et leurs orientations, on obtient:
(3.34)
On peut alors simplifier (3.33) en :
(3.35)
En considérant en particulier, un vecteur N selon l’axe e1 , le membre de droite de l’´equation ci-dessus est
simplement E 11 car :
(3.36)
Les éléments diagonaux du tenseur E donnent donc les changements relatifs de longueur, au sens du premier
membre de (3.35), de vecteurs élémentaires initialement dirigés selon les axes.
Concernant l’interprétation du tenseur de Euler-Almansi, on obtient :
(3.37)
Les termes diagonaux du tenseur e sont donc les changements relatifs de longueur de vecteurs élémentaires
actuellement dirigés selon les axes.
Nous venons d’interpréter les termes diagonaux des tenseurs E et e comme la mesure des changements de
longueur des vecteurs élémentaires initialement ou actuellement dirigés selon les vecteurs de base. Quant aux
termes non diagonaux, ils peuvent s’interpréter comme des changements d’angle. Considérons deux vecteurs
dX 1 et dX 2 initialement orthogonaux. Après déformation, ces deux vecteurs ferons un angle où est la
2
réduction d’angle entre les deux vecteurs. En décomposant les vecteurs dX 1 et dX 2 selon leurs normes et
leurs directions :
(3.38)
(3.39)
Si les deux vecteurs N 1 et N 2 représentent les deux vecteurs de base: e 1 et e 2 on obtient :
(3.40)
7
La composante E 12 du tenseur E est donc liée au changement d’angle que vont subir deux vecteurs
élémentaires initialement placés selon les vecteurs de base e 1 et e 2 . Considérons maintenant deux vecteurs
élémentaires de 1 et de 2 actuellement orthogonaux. Avant déformation, ces deux vecteurs formaient un angle
que nous noterons ' . La relation (3.29) devient :
2
(3.41)
où on a utilisé la décomposition :
(3.42)
La composante e 12 du tenseur e est donc liée au changement d’angle qu’ont subi deux vecteurs élémentaires
actuellement dirigés selon les vecteurs de base e 1 et e 2 . La différence entre les angles et ' est illustrée
sur la figure 3.4. Finalement, notons bien que les deux tenseurs de déformation précédents ne sont pas
indépendants. Ils sont reliés l’un à l’autre par les relations :
(3.43)
Remarque_ Dans le cas particulier d’une transformation rigide, le tenseur R est le même pour tous les
points matériels du corps (rotation d’ensemble) et le tenseur U est l’identité. Donc (3.45) devient :
(3.46)
8
Pour obtenir les tenseurs R et U à partir du tenseur F , partons du tenseur droit de Cauchy-Green :
(3.47)
Le tenseur U est donc la racine carrée du tenseur C . Pour prendre la racine d’un tenseur, il faut l’écrire sous
une forme dire propre :
(3.48)
Les 2 et N sont respectivement les valeurs propres et vecteurs propres de C . Le tenseur U s’écrit alors
en prenant la racine carrée des valeurs propres (on choisit les racines carrées positives > 0) :
(3.49)
Finalement : (3.50)
Pour X [0 0] T et t 1 , le gradient de la transformation et le tenseur droit de Cauchy-Green s’écrivent :
Les extensions 1 et 2 sont les valeurs propres et vecteurs propres donnés par :
1
Finalement, en utilisant (3.59) et R F .U , le tenseur d’extension et de rotation sont donnés par :
(3.52)
L’application de U donne :
(3.53)
9
Les composantes de dX sont donc multipliées (étendues) par les coefficients . Si le vecteur dX coïncide
avec l’un des vecteurs de base, N , il préservera sa direction suite à l’application de U , pour devenir
N . Avec l’application de R , il tournera pour devenir un vecteur noté n sur la figure 3.5. Ceci
s’exprime mathématiquement comme suit :
(3.54)
Les vecteurs N et n , 1;2;3 , forment des trièdres propres matériels et spatiaux, respectivement. Le
tenseur U est un tenseur matériel et R , tout comme F , un tenseur deux-points. Notons qu’il est également
possible de décomposer F en terme du même tenseur de rotation suivi d’un tenseur d’extension dans la
configuration spatiale noté V
(3.55)
(3.56)
Etant donnés que les bases propres des tenseurs U et E sont identiques ainsi que les bases propres des
tenseurs V et e , on peut également écrire :
(3.57)
10
3.1.7 Changement de surface
Considérons un élément de surface dans la configuration initiale dA dAN qui, après déformation, devient
da dan -voir figure 3.3. Afin d’obtenir une relation entre ces deux vecteurs, considérons le vecteur matériel
dL qui après déformation devient d l . Les volumes initiaux et actuels sont :
(3.60)
Par (3.58) et le fait que d l FdL , nous pouvons écrire :
(3.61)
La relation (3.61) devant être vérifiée pour tout dL , il vient :
(3.62)
qui exprime la relation entre l’aire (et l’orientation) d’un petit élément de surface après et avant déformation
en fonction du gradient de la transformation F .
3.1.8 Taux de déformation
Jusqu’ici nous avons introduit deux mesures de déformations dans les configurations initiale et actuelle. Il
nous reste à introduire la vitesse de ces déformations appelée taux de déformation. Le tenseur taux de
déformation (matériel) est la dérivée particulaire du tenseur de déformation de Green-Lagrange, soit E . Ce
tenseur donne, pour une particule donnée, le taux de variation de sa déformation au cours du temps. C’est
clairement une quantité lagrangienne.
De même, nous introduirons le tenseur taux de déformation spatial noté D . Celui-ci est relié à E par la même
relation (3.43) que reliait e à E :
(3.63)
Le tableau ci-dessous reprend les tenseurs de déformation et leur taux. Sur la base de la relation (3.63), on
peut dégager l’expression du tenseur taux de déformation spatial en terme des vitesses :
(3.64)
Il est à noter que cette relation est linéaire par rapport à la vitesse.
matériel (lagrangien) spatial (eulérien)
Tenseur de déformation E e
Tenseur taux de déformation D
E
Le gradient de la transformation F peut s’exprimer en fonction du gradient des déplacements en utilisant (3.4):
(3.66)
(3.68)
(3.69)
(3.70)
(3.71)
(3.72)
Pour passer de (3.70) à (3.71), nous nous servons du résultat (1 x ) 1 1 x pour x petit devant 1 .En
conclusion, dans l’hypothèse HPP , nous avons :
(3.73)
Exemple 3.7- Tenseur des déformations en petites perturbations Calculons les déformations de Green-
Lagrange, Euler-Almansi et celles des petites perturbations pour la transformation de l’exemple 3.1 et
montrons que ces trois tenseurs coïncident lorsque la déformation est petite. On a :
donc :
Concernant , la transformation x ( X, t ) conduit aux déplacements :
On vérifie bien que lorsque la déformation est faible, i.e. t 1 , les trois tenseurs E , e et coïncident.
12
Nous avions interprété les composantes du tenseur de Green-Lagrange dans la section 3.1.4 Reprenons cette
interprétation `a la lumière de l’hypothèse HPP.
Introduisons la notation qui représente l’allongement relatif du segment dL :
(3.73)
Utilisons maintenant l’hypothèse des petites perturbations : le terme en 2 peut être négligé devant et on
peut remplacer E par . On a :
(3.75)
Les composantes diagonales du tenseur des déformations en petites perturbations sont donc les allongements
relatifs des vecteurs élémentaires dirigés selon les axes. Il est intéressant de comparer (3.75) et (3.35). On note
que dl dL est le développement au premier ordre de dl dL puisqu'en effet :
2 2
dL dL2
(3.76)
(3.77)
On obtient :
(3.78)
(3.79)
Choisissons les deux vecteurs N 1 et N 2 comme deux vecteurs de base, par exemple le premier et le second
vecteur de base. Il vient alors :
(3.80)
Les termes hors-diagonaux du tenseur des déformations en petites perturbations sont donc directement la
moiti´e de la réduction d’angle entre les vecteurs de base.
Il est intéressant de comparer (3.80) et (3.40). Que devient la décomposition polaire dans le cadre de
l’hypothèse HPP? Pour rappel, la décomposition polaire du gradient de la transformation revient à écrire :
(3.81)
ou (3.82)
(3.83)
Nous retrouvons le tenseur des déformations en HPP et nous définissons un tenseur . Ce tenseur est
antisymétrique et est appelé le tenseur de rotation en HPP. Vu les hypothèses HPP, on peut écrire :
(3.84)
13
En comparant avec (3.81) et (3.82), on voit qu’en HPP :
(3.85)
Voici l’expression générale d’une transformation rigide dans l’hypothèse des petites perturbations :
(3.86)
Où C(t) est le mode de translation rigide. La déformation associée est nulle :
(3.87)
puisque le tenseur de rotation est antisymétrique sous l’hypothèse des petites perturbations. Il est ici
important de comparer les modes rigides du cas général (3.21), et du cas HPP (3.86). La matrice R
caractérisant la rotation est orthogonale dans le cas général alors que, I n’est orthogonal qu’au premier
ordre. En effet, en se servant de l’antisymétrie de :
(3.88)
(3.91)
(3.92)
Une conséquence importante est que l’´ecriture des équations et des conditions aux limites peut s’effectuer
directement sur la configuration de référence. Dans le cadre des petites perturbations, les configurations
initiale et actuelle sont considérées confondues.
(3.93)
A tout champ de déplacement, on peut faire correspondre un champ de déformation HPP par (3.75). Par
contre, existe-t-il pour un champ de déformation quelconque, un champ de déplacement associé ? La réponse
est non en général. Pour que la réponse soit positive, il faut que les déformations vérifient des équations dites
de compatibilité, au nombre de six, en comptant les permutations :
(3.95)
14
3.4 Directions principales des déformations et cercle de Mohr
Le tenseur des déformations étant un tenseur symétrique d’ordre deux, nous savons, d’après la sous-section
2.4.3 (chapitre précédent), qu’il existe une base privilégiée dite base propre ou base principale dans laquelle
les composantes de ce tenseur forme une matrice diagonale. Cette base propre est orthonormée et sera notée
(e I , e II , e III ) :
(3.96)
Pour calculer l’allongement relatif du vecteur eI lors de la déformation, on se sert de la formule (3.75) :
(3.97)
Les valeurs propres I , II et III représentent donc les allongements relatifs de segments élémentaires
placés dans les trois directions de la base propre. Calculons maintenant la variation d’angle entre deux
vecteurs de la base propre lors de la déformation par la formule (3.79) :
(3.98)
Les vecteurs de base restent donc orthogonaux entre eux lors de la déformation. La base propre du tenseur des
déformations HPP est une base orthonormée qui reste orthogonale lors de la déformation mais pas
nécessairement orthonormée car les vecteurs de base peuvent s’allonger ou se rétrécir. Pour illustrer cette
propriété de la base propre des déformations, considérons un bloc en caoutchouc sur la surface duquel a été
gravé un réseau orthogonal. Si cette surface est libre d’effort lors de la déformation, on peut montrer que la
normale à cette surface est un des vecteurs propre que l’on notera e III . Si, lors de la déformation, le réseau
gravé reste orthogonal, cela indique que ce réseau ´était orienté selon les deux autres vecteurs propres e I et
e II . Si, par contre, le réseau perd son orthogonalité, le réseau n’était pas aligné selon la base propre. Etudions
ceci quantitativement. Donnons-nous un vecteur l sur la surface qui fait un angle avec le premier vecteur de
base propre e I à l’image de ce qu’indique la figure 3.6. Prenons un second vecteur t orthogonal à l et tel
que ( t , l , e III ) forme une base directe :
(3.99)
(3.100)
De même, la réduction d’angle entre les vecteurs n et t se calcule par :
(3.101)
( II ) ( II )
Le point l , / 2) parcourt un cercle de centre I ,0 et de rayon I . Lorsque l’angle varie
2 2
de 0 à , le point décrit complètement le cercle, comme indiqué sur la figure 3.7. Les directions angulaires
pour lesquelles les distorsions angulaires sont extrémales sont / 4 et 3 / 4 . Ces directions
correspondent aux bissectrices des directions principales.
15
Figure 3.7 – Cercle de Mohr
(3.102)
(3.103)
I II II
Pour résoudre ces trois équations à trois inconnues, on posera d et r I .
2 2
Pour la rosette à 45°, on a :
16
(3.104)
(3.105)
(3.106)
(3.107)
17