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UNIVERSITE SAAD DAHLEB DE BLIDA 1

INSTITUT D’ARCHITECTURE ET D’URBANISME

Memoire de Master 2

Option : ARCHITECTURE VILLE ET TERRITOIRE

Thème
Démarche Cognitive pour la Revitalisation du Quartier

Zgag El-Hedjadj du Ksar de Laghouat

Présenté par : - Mlle ZIREGUE Meriem

Encadré par : - Dr. Arch. SAIDI Mohamed

Année universitaire 2017/2018


Je remercie dieu le tout puissant qui nous a donné le
courage et la volonté de mener à bien notre travail.

Ma familles de nous avoir soutenu pendant notre cursus


universitaire.

Je tiens à remercier mon encadreur Dr SAIDI


Mohammed pour le suivi et l’encadrement qui m'a apporté.

Sans oublier de remercier mes chers enseignants de


l'université de Laghouat qui n'ont cessé de me aider et de
m'orienter, Mr Benarfa Kamel grand merci, Mm Bouchareb
Zahra, Mr Takhi Belkacem, Mr Korkaz Harzallah, Mr Hadj
Kadour.

A tout le groupe des enseignants et étudiants de l’option


Arviter classique.

A toutes personnes qui nous a aidés de près ou de loin.

ZIREGUE MERIEM
Je dédie ce modeste travaille :

A ma très chère mère


Affable, honorable, adorable : tu représentes pour moi le symbole de la bonté par
excellence, la source de tendresse et l’exemple du dévouement qui n’a pas cessé de
m’encourager et de prier pour moi.
Ta prière et ta bénédiction m’ont été d’un grand secours pour mener à bien mes
études.
Aucune dédicace ne saurait être assez éloquente pour exprimer ce que tu mérites
pour tous les sacrifices que tu n’as cessé de me donner depuis ma naissance, durant
mon enfance et même à l’âge de l’adolescence.
Tu as fait plus qu’une mère puisse faire pour que ses enfants suivent le bon chemin
dans leur vie et leurs études.
Je te dédie ce travail en témoignage de mon profond amour, puisse dieu, le tout
puissant, te préserver et t’accorder santé, longue vie et bonheur.
A mon père
Je te dédis ce travail qui est le fruit de tes sacrifices que tu as consentis pour
mon éducation et ma formation.
A ma très chère sœur HADJER ‘YAYA’ pour les énormes aides qu’elle m’a
portés, pour
A mes frères et sœurs MOHAMED, ses filles BELIKS et RITADJ, AEK, sa femme
IMANE et ses enfants MUSTAPHA, MALIKA et ANES, SOUMIA, son marie NACER et son
fils BRAHIM et le prochain YACINE, et ma grande sœur AICHA, son marie LAKHDAR
et ses fils IYADE et TAMIME et plus adorable JOUMANA qui me fait chaque fois
oublier ma fatigue avec ses sourires.
A mes grands-parents Mohamed et Zineb, que dieu les garde.
A mes oncles et tantes, cousins et cousines, à tous les membres de la famille
ZIREGUE et la famille CHETTIH, que dieu les protège.
A mes chers copine Kaddouri BAKI, Hadibi AMINA, Houari HADJER et Boukors
HIMNA.
A mes collègues de travail FADHILA et KAOUTHAR, pour leur soutien.

ZIREGUE MERIEM
Résumé

Résumé

Les ksour qu’ont formé cette ligne de relais et d’échanges commerciaux,


religieux et culturels entre l’Ouest et l’est, le nord et le sud africains, étaient
souvent un point de départ d’établissements urbains, alors il représentent
l’héritage anthropique des habitants de ces établissements. L’espace saharien
algérien par sa position centrale dans le continent noir a été une terre fertile
pour l’installation de ces établissements humains. Les mutations sociales et
spatiales qu’a subi l’Algérie à travers les différentes périodes passées, et
spécialement la période coloniale n’ont pas été sans conséquences. En plus
l’ignorance de la législation algérienne vient acheminer la caravane de
dépérissement des témoins de l’histoire du génie-anthropique ex-nihilo
autochtone. Une autre résultante de ces faits la naissance des villes
contemporaines loin des principes nés avec l’adaptation de l’homme avec son
contexte social, climatique et géographique.

Le ksar de Laghouat fait partie de cet héritage en voie de disparition et


soufre des problèmes auxquels sont confrontés presque tous les ksour en
Algérie : l’abandon de ces ksour par leurs habitants, la dégradation du cadre
bâti et des aménagements, les fléaux sociaux, l’envahissement par le béton et
les modifications du style architectural sans control ce qu’a engendré la baisse
du prix du foncier, en conséquence le changement de la couche sociale qui
habite ces ksour. Ce travail sous-tend une démarche de revitalisation d’un
quartier du ksar de Laghouat après une analyse typo-morphologique afin
d’étudier les faits depuis leurs création jusqu’à l’état actuel. Nous avons
proposé des actions de revitalisation qui touche les différents plans
architecturaux, urbains, économiques, sociaux et même écologique.
‫‪Résumé‬‬

‫ملخــــــــــــص‬

‫القصور التً شكلت خط التتابع هذا والعالقات التجارٌة والدٌنٌة والثقافٌة بٌن الغرب والشرق‪ ،‬شمال وجنوب‬
‫إفرٌقٌا‪ ،‬غالبا ما كانت نقطة انطالق للمستوطنات الحضرٌة‪ ،‬فهً تمثل تراث السكان األصلٌٌن لهذه المستوطنات‪.‬‬
‫الفضاء الصحراوي الجزائري من خالل موقعه المركزي فً القارة السوداء شكل أرضا ً خصبة إلنشاء هذه‬
‫المستوطنات البشرٌة‪ .‬التغٌرات االجتماعٌة والمكانٌة التً مرت بها الجزائر خالل الفترات المختلفة التً مرت ‪ ،‬ال‬
‫سٌما الفترة االستعمارٌة ‪ ،‬لم تكن بدون عواقب‪ .‬وٌأتً تجاهل التشرٌع الجزائري لخاصٌة هذه المناطق‪ ،‬لجر قافلة‬
‫إندثار شهود تارٌخ بداٌة السكان األصلٌٌن من أول حجر وضع‪ .‬نتٌجة أخرى لهذه الحقائق هً ظهور المدن المعاصرة‬
‫بعٌدا عن المبادئ التً ولدت مع تكٌف اإلنسان مع السٌاق االجتماعً والمناخً والجغرافً‪.‬‬

‫قصر األغواط هو جزء من هذا اإلرث الذي هو فً طرٌق اإلندثار وٌعانً من المشاكل التً تواجه القصور‬
‫كلها تقرٌبا فً الجزائر‪ :‬التخلً عن هذه القصور من طرف سكانها األصلٌٌن‪ ،‬وتدهور البٌئة والمرافق المبنٌة‪ ،‬اآلفات‬
‫أالجتماعٌة ودو منة الخرسانة‪ ،‬والتغٌرات فً النمط المعماري دون رقابة ما تسبب فً انخفاض أسعار األراضً‪،‬‬
‫وبالتالً تغٌٌر فً الطبقة االجتماعٌة التً تسكن هذه القصور‪ .‬ولقد قمنا فً عملنا هذا بطرح طرٌقة تدعم عملٌة تنشٌط‬
‫قصر األغواط بعد ما منا بدراسة مرفونمطٌة وذلك من أجل تحلٌل الحقائق منذ بداٌتها حتى وصولها للوضع الحالً‪.‬‬
‫لقد اقترحنا إجراءات تنشٌط تمس مختلف المٌادٌن المعمارٌة والعمرانٌة‪ ،‬االقتصادٌة‪ ،‬اإلجتماعٌة وحتى اإلٌكولوجٌة‪.‬‬
Table des matières

TABLE DES MATIETRES

Remerciement
Dédicace
Résumé
Table des matières
Liste des figures

Chapitre 1

1.1. INTRODUCTION 01
1.2 PRESENTATION DU CAS D’ETUDE KSAR DE LAGHOUAT 02
1.2.1. Introduction 02
1.2.2. Le vieux Ksar de Laghouat 02
1.3 PROBLEMATIQUE 05
1.4 METHODOLOGIE DE TRAVAIL 06
1.5 CONTENU DES CHAPITRES 2 ET 3 08
1.5.1 Chapitre 2 08
1.5.2 Chapitre 3 : Le cas d’étude 08

CHAPITRE 2

2.1. INTRODUCTION 09
2.2. ETAT DES LIEUX DES KSOUR EN ALGERIE 09
2.3. LES KSOUR DANS LA MEMOIRE ECRITE 12
2.4. LE KSAR 14
2.5. ORIGINE DES KSOUR 17
2.6. MORPHOLOGIE DU KSAR 18
2.7. TYPOLOGIE DES KSOUR 20
2.8. L’ARCHITECTURE KSOURIENNE 27
2.9. IMPLANTATION DU KSAR : CHOIX DU SITE 33
2.10. LES MODE D’ACCES A L’EAU 37
2.11 REFLEXION DE REVITALISATION 41
2.11.1. Définition du patrimoine 42
2.11.2 Définition de la sauvegarde 42

i
Table des matières
2.11.3 Les principaux objectifs du secteur sauvegardé 43
2.11.4 Perspective et justification politique de l’intervention dans les
tissus anciens 44
2.12. CONCLUSION 46

CHAPITRE 3

INTRODUCTION 47
3.1. PRESENTATION DE LA VILLE DE LAGHOUAT 47
3.1.1. Situation de la ville de Laghouat 47
3.1.2. Accessibilité de la ville de Laghouat 48
3.1.3. Limites de la ville de Laghouat 49
3.1.4. Le climat de la ville de Laghouat 50
3.1.4.1 La température de l’air 50
3.1.4.2 Les précipitations 51
3.1.4.3 L’humidité 51
3.1.4.4 Les vents 51
3.2. ANALYSE DE LA VILLE 52
3.2.1. Méthode d’analyse 52
3.2.2. Analyse diachronique de la ville de Laghouat 52
3.2.2.1. Toponymie Laghouat 52
3.2.2.2. Les origines de la fondation de la ville de Laghouat 53
3.2.2.3. Le cadre géographique du premier fondement de la ville sur
le territoire 55
3.2.2.4. Le processus historique de la ville de Laghouat 57
3.2.3. Analyse synchronique de la ville de Laghouat 67
3.2.3.1. La ville de la période précoloniale 67
3.2.3.2. La ville pendant la colonisation française 69
3.2.3.3. La ville post-coloniale 71
3.2.4. Synthèse de l’analyse de la ville 72
3.3. ANALYSE DE LA L’AIRE D’ETUDE QUARTIER ZGAG EL-HEDJADJ 73
3.3.1. Présentation de l’aire d’étude 73
3.3.2. Evolution chronologique du quartier 74
3.3.2.1. Le quartier avant 1852 74
3.3.2.2. Le quartier durant la période coloniale 74

ii
Table des matières
3.3.2.3. Le quartier après l’indépendance 75
3.3.3. Structure spatiale du tissu urbain du quartier 76
3.3.4. La structure des îlots 77
3.3.5. Les élément structurant du quartier 77
3.3.6. La structure Socio-Spatiale du quartier 79
3.3.7. Etude de la maison 80
3.3.8. Diagnostic et état des lieux du quartier 84
3.3.9. Problématiques soulevées 85
3.3.10. Stratégies de revitalisation 86
Conclusion 87
Bibliographie
Annexe 01

iii
LISTE DES FIGURES

LISTE DES FIGURES

CHAPITRE -I-

Figure Pg Titre Source


FIG 1 3 Situation de Laghouat sur la PPSMVSS Laghouat, 2014
carte géographique
FIG 2 4 Situation de Laghouat sur la Extrait de la carte représentant le
carte topographique 1/200 000 système géodésique Nord Sahara,
1959
Bibliothèque EPAU. Code : 700601
66
FIG 3 5 Carte présentant les quatre PPSMVSS Laghouat, 2014, décret
quartiers du vieux ksar de 11-141 du 28 mars 2011.
Laghouat
FIG 4 7 Nature typo-morphologique Cours structure urbaine, Dr
des organismes territoriaux Bougherira H.Q, université Blida,
Année univ 2017/2018

CHAPITRE -II-

Fig P Titre Source


FIG 10 Les sous régions Samira HAOUI BENSAADA, Contribution à la
sahariennes et leurs connaissance et à la préservation des
2.1
principales cités. architectures ksouriennes cas : le Touât
Gourara (Sud-Ouest de l’Algérie), Congrès
Mondial des Études sur le Moyen-Orient et
l'Afrique du Nord, le 19-24 Juillet 2010,
Barcelone, Espagne.
FIG 22 ksar de ouargla une Sous la direction de Marc Côte, La ville et
2.2 entité circulaire le désert ‘Le Bas-Sahara algérien’, IREMAM-
compacte KARTHALA, 2005, p151.
FIG 23 Ighzer, Oasis du Par : J. Bisson
2.3 Gourara -la kasbah https://journals.openedition.org/encycloped
surélevée qui domine ieberbere/1770
le ksar-
FIG 24 kasbah à l’intérieur Samira HAOUI BENSAADA, ibidem
2.4 du ksar
entourée des
maisons
FIG 34 La situation de l’un https://raseef22.com/life/2015/11/07/beni-
2.5 des ksour de mzab-a-civilisation-over-a-thousand-years-
Ghardaïa par rapport of-age/
à l’oued

FIG 35 Principales routes HAMMOUDI Abdelhalim, Le patrimoine


2.6 commerciales du ksourien mutation et devenir ‘le cas du Zab
VIIIe au XIVe siècle El-Gherbi Tolga’, mémoire de magister,
université de Biskra, 2014, p 28.
LISTE DES FIGURES

FIG 36 Structure du système KOUZMINE Yaël, dynamiques et mutations


2.7 oasien territoriales du Sahara algérien, thèse de
doctorat, université de Franche-Comté,
2007, p 46.
FIG 37 Le principe de Id., p 48.
2.8 fonctionnement d’une
foggara
FIG 38 Hiérarchisation d’un Id., p 50.
2.9 réseau de séguia
FIG 38 Une oasis à foggara, Id., p 49.
2.10 l’exemple de
Timimoun
FIG 40 L’oasis sur puits Id., p 52.
2.11 artésien de Chemora-
Cherguia
FIG 41 Ghouts du secteur de Id., p 53.
2.12 Bayadah

CHAPITRE -III-

Figure Pg Titre Source


FIG 3.1 48 Carte de situation Etablie par l’auteur sur ArcMap
administrative
de la ville de Laghouat
FIG 3.2 49 Accessibilité de la ville de Etablie par l’auteur
Laghouat
FIG 3.3 49 Limites naturels de la ville Etablie par l’auteur sur photo
de Laghouat satellitaire de Google earth
FIG 3.4 50 Variations des Etablie par l’auteur
températures de l’air en
‘°c’ de la ville de Laghouat
en 2017
FIG 3.5 51 répartition des Etablie par l’auteur
précipitations de la ville de
Laghouat en 2006 et 2017
FIG 3.6 56 Les bandes du Sahara et https://dronewarsuk.files.wordpress.c
du sahel om/2018/07/sahel2.jpg?w=700&h=3
78
FIG 3.7 56 le passage de l’itinéraire ‫ تجارة القىافل بين‬،‫بىسلين صالح‬. ‫د‬.‫ أ‬،‫أوزايد بالحاج‬
Alger-Afrique du sud par ‫الجسائر وإفريقيا جنىب الصحراء في العهد العثواني ودورها‬
Laghouat ‫ جاهعت‬/ ‫ هجلت روافد للبحىث و الدراساث‬،‫الحضاري‬
،7653-3673 ‫ ردهد‬،)‫م‬7108( ‫ العدد الثاني‬/ ‫غردايت‬
.073 ‫ص‬
FIG 3.8 57 Position de Laghouat sur le http://hg-odyssee.eklablog.com/tg5-
trafic caravanier au Sahara le-sahara-ressources-conflits-
a117557012
FIG 3.9 58 Les ksour satellites de GEORGES Hirtz, L’Algérie nomade et
Laghouat Ksourienne, P.TACUSSEL, 1989, p138.
FIG 3.10 59 Ben Bouta – El Arouat à la Id.
fin du XVIIIe siècle
FIG 3.11 60 L’oasis de Laghouat avant GEORGES Hirtz, in essai sur
1852 l'évolution politique et social de
Laghouat depuis 1830
LISTE DES FIGURES

FIG 3.12 60 La ville de Laghouat avant http://rouighibachir.over-


1852 blog.com/2017/01/cartes-et-plans-
de-la-ville-de-laghouat-d-apres-des-
sources-bibliographiques.html
FIG 3.13 61 Organisation du Ksar de BET Arabesques -TAKHI Belkacem -
Laghouat Laghouat
FIG 3.14 63 Structure territoriale DHW de Laghouat
précoloniale
FIG 3.15 63 Structure territoriale Id.
coloniale
FIG 3.16 65 Laghouat en 1950 GEORGES Hirtz, L’Algérie nomade et
Ksourienne, P.TACUSSEL, 1989, p139.
FIG 3.17 67 La ville de Laghouat a OTHMANI-MARABOUT Zahra,
l’époque postcoloniale Croissance Urbaine : processus et
formes d’urbanisation d’une oasis Cas
de Laghouat, Thèse de magister,
EPAU, 2000, p 159.
FIG 3.18 68 La ville à l’époque PPSMVSS Laghouat 20114
précoloniale –1e phase-
FIG 3.19 68 La ville à l’époque Id.
précoloniale –2e phase-
FIG 3.20 68 La ville à l’époque Id.
précoloniale –3e phase-
FIG 3.21 23 Imagination des remparts ‫ إعادة توظيف المعالم التاريخية (بناء‬،‫شتيح عزالدين‬
de Laghouat durant la ،‫وظيفة اليوم) حالة دراسية حصن بوسكارين األغواط‬/‫األمس‬
période coloniale .076 ‫ ص‬،7100 ،‫ جامعة قسنطينة‬،‫مذكرة ماجستير‬
FIG 3.22 69 Plan de la ville en 1867 KORKAZ Harz-allah, l’impact des
déplacements sur la forme de la ville
et leur place dans les outils de la
planification urbaine cas d’étude : la
ville de LAGHOUAT, thèse de
magister, EPAU, 2013, p 91.
FIG 3.23 70 Evolution de la ville durant Op.cit., OTHMANI- MARABOUT Zahra,
la période coloniale p 74.
FIG 3.24 71 Evolution de la ville durant URBATIA Unité de Laghouat
la période coloniale
FIG 3.25 73 Limites du quartier Zgag Etablie par l’auteur sur photo
El-Hedjadj satellitaire de Google earth
FIG 3.26 74 Zgag El-Hedjadj durant la KERROUM Nadir, Contribution à la
période précoloniale restauration des architectures de terre par
la durabilité de leurs enduits, thèse
magister, université de Laghouat, 2013,
p9.
FIG 3.27 75 Zgag El-Hedjadj durant la Id.
période coloniale
FIG 3.28 75 Zgag El-Hedjadj en 1998 Op.cit., OTHMANI- MARABOUT Zahra,
p 168.
FIG 3.29 75 Zgag El-Hedjadj Photo satellitaire de Google earth
actuellement (2017)
FIG 3.30 76 Hiérarchie des voies dans Etablie par l’auteur
le quartier Zgag El-Hedjadj
FIG 3.31 77 ensemble de maisons B.E.T Arabesque Laghouat
formant l’ilot échantillon
FIG 3.32 79 Monuments historiques du Etablie par l’auteur
quartier Zgag El-Hedjadj
FIG 3.33 80 Maisons type B.E.T Arabesque Laghouat
LISTE DES FIGURES

FIG 3.34 81 Maison sur rue B.E.T Arabesque Laghouat


commerçante
FIG 3.35 81 Escalier B.E.T Arabesque Laghouat
FIG 3.36 81 Association de maisons en B.E.T Arabesque Laghouat
plan
FIG 3.37 81 Association de maisons en B.E.T Arabesque Laghouat
coupe
FIG 3.38 81 Organisation des B.E.T Arabesque Laghouat
différentes pièces autours
du patio « Haouch »
FIG 3.39 82 organisation générale des Etablie par l’auteur
maisons
FIG 3.40 83 Techniques de construction Op.cit., KERROUM Nadir, p 18; 19; 20.
FIG 3.41 85 Etats de quelques Prises par l’auteur
constructions à Zgag El-
Hedjadj
CHAPITRE 1
Chapitre I

1.1. INTRODUCTION

Les groupements qu’a formé l’homme sur les points vitaux par la
présence de l’eau dans le désert, par un système d’autosubsistance superposé
au système de production marchand, s’étaient développés et subits des
transformations au cours des siècles pour répondre aux besoins de ses
habitants tout en s’adaptant au milieu saharien difficile, ont formé les ksour1.

Avec le temps la croissance de la population a mené à la saturation des


ksour et leurs débordements au-delà de ses murailles qui assuraient la
défense et la sécurité, et plus encore un strict contrôle social. L’expansion
coloniale, le boom d’urbanisation qu’a engendré la 2éme guerre mondiale,
tous ces facteurs ont drainé aux espaces Sahariens un rythme d’urbanisation
d’une ampleur inconnue jusque-là.

Des transformations brusques, radicales et rapides subi par l’économie


traditionnelle ont bouleversé la société « ksourienne » par l’introduction des
nouvelles techniques de l’époque coloniale, la limitation de plus en plus des
terres agricoles a généré une migration masculine dans les autres ksour et
villes où l’industrie pétrolière s’est installée après l’indépendance. Toutes ces
mutations n’étaient pas sans conséquences, nous assistons dès lors au long
processus de désagrégation progressive de la société « ksourienne », une
accélération du processus de transformation et de modernisation des modes
de vie, contre un dépérissement du processus économique et social du Ksar.

Avec toutes ces évolutions et transformations le ksar ne répondait plus


aux besoins de sa population, et l’extension se faisait loin des principes du
ksar pour former les villes contemporaines résultant dans un apport aveugle
qui a engendré des organismes urbains sans identité héritée, qui ne répondent
ni aux besoins de la population, ni à ceux du climat et qu’a négligé le contexte
social, culturel et cultuel.

L’urbanisme est dirigé en Algérie par la loi 90-29 du 1 Décembre 1990


modifiée et complétée par la loi 04-05 du 14 Août 2004 relative à
l’aménagement et à l’urbanisme, qui dispose pour son application de quatre
décrets exécutifs :

1- « KSOUR » est le pluriel de « KSAR ».

1
Chapitre I

Décret exécutif 91-175 du 28 mai 1991 définissant les règles


générales d’aménagement, d’urbanisme et de construction ;
Décret exécutif 91-176 du 28 mai 1991 relatif aux actes
d’urbanisme ;
Décret exécutif 91-177 du 28 mai 1991 relatif aux PDAU ;
Décret exécutif 91-178 du 28 mai 1991 relatif aux POS.

Une carence dans la différenciation en matière d’aménagement et


d’urbanisme dans la législation algérienne, entre les régions des pays (nord,
sud, Sahara, espace ksourien, …) pourtant très différentes les unes par
rapport aux autres, sur presque tous les plans (climatique surtout,
morphologique, social, …). De plus les concepteurs des plans d’urbanisme
PDAU et POS dans les régions sahariennes (espace ksourien particulièrement)
ignorent, certes involontairement la prise en compte du contexte. L’absence
d’instruments de planification spatiale propres à ce genre d’établissements
humains et la modélisation des plans d’urbanisme a engendré une
urbanisation anarchique et une prolifération de constructions et des cités
anonymes sans caractère particulier « une greffe jamais réussie ».

De par tous cela, les villes Saharienne aujourd’hui passent par une crise
qui se traduit par la difficulté à trouver le type d’habitat, d’agrégat, de ville et
de territoire approprié à chaque localité, où le territoire des ksour ne présente
plus qu’une très petite part des superficies bâties emprisonnée dans un coin
comme partie handicapé pour ne pas dire « ville-morte ».

1.2 PRESENTATION DU CAS D’ETUDE KSAR DE LAGHOUAT

1.2.1. Introduction

Le ksar de Laghouat est un des réalisations spécifiques de l’architecture


traditionnelle. Un établissement humain fortifié sur l’une des berges de l’oued
au sein d’une vallée ou d’une oasis, depuis le pied de l’Atlas jusqu’aux portes
du désert.

1.2.2. Le vieux Ksar de Laghouat


Le vieux Ksar de Laghouat situé à l’est de la ville de Laghouat
agglomération chef-lieu de la wilaya de Laghouat.

2
Chapitre I

Sur le plan géographique :


La wilaya de LAGHOUAT est une subdivision administrative algérienne
ayant pour chef-lieu la ville du même nom. Cette agglomération de nature
mixte entre les hautes et les basses terres, constitue une liaison et une zone
tampon entre le nord et le sud du pays. La wilaya de Laghouat se trouve au
centre du pays à 410 Km de la capitale ALGER, elle s’étende sur une superficie
de 25 052 Km² pour une population estimée au 31/12/2008 à 483 26
habitants soit une densité de 19.29 habitants/km²

FIG 1. SITUATION DE LAGHOUAT SUR LA CARTE GEOGRAPHIQUE


Source : PPSMVSS Laghouat, 2014

Située à proximité de l’Oued M’Zi, l’Oued M’Saad et la seguia, qui


antérieurement la traversait de part en part après s’être détaché de l’Oued
M’Zi. Laghouat était une oasis convoitée qui s’étendait sur près de 3 Km.
Laghouat est placée entre 830m d’altitude à l’ouest et 790 m d’altitude au
nord séparée par une profonde échancrure. Elle a une latitude de 33°46° et
une longitude de 2°56°2.

2- Annuaire des statistiques de la wilaya de Laghouat 2008.

3
Chapitre I

Elle est reliée par la route nationale RN°01 allant jusqu'à l’extrême sud
du pays, et par la route nationale RN°23 du côté nord-ouest, elle contribue à
un flux d’échange socio-économique très important dans l’organisation de
l’espace et le développement de la région.

La RN23

La RN01

FIG 2. SITUATION DE LAGHOUAT SUR LA CARTE TOPOGRAPHIQUE 1/200 000


Source : Extrait de la carte représentant le système géodésique Nord Sahara, 1959

Le Ksar de Laghouat situé au centre-ville de Laghouat et qu’est le


premier noyau de la ville est composé de quatre quartiers :

- Quartier El-Gharbia
- Quartier El-Safeh
- Quartier Zgag El-Hedjadj (Quartier Ben Badis)
- Quartier El-Zarbia El-Khadra

4
Chapitre I

En plus du « Rocher Fromentin » qui est un patrimoine naturel national classé.

FIG 3. CARTE PRESENTANT LES QUATRE QUARTIERS DU VIEUX KSAR DE LAGHOUAT


Source : PPSMVSS Laghouat, 2014, décret 11-141 du 28 mars 2011.

1.3 PROBLEMATIQUE

Maisons abandonnées d’autres effondrés, ruelles encombrées par les


déchets et des ordures, les fléaux sociaux, telle est l’image qu’offre le quartier
Zgag El-Hedjadj du vieux Ksar de Laghouat. Il est presque abandonné par sa
population indigène. C’est le contact avec l’urbanisation moderne et la
séduction qu’elle exerce, qui a provoqué ce mouvement irréversible de
désaffection des ksour.

La population est consciente de la perte des valeurs inestimables


matérielles et immatérielles de leur mémoire, des inconvénients de cet
abandon dans la perte des rapports sociaux et communautaires, le confort
thermique dans un environnement aride, cependant elle continue ses
mouvements vers l’extérieur, dans un habitat en béton armé et un milieu
dépourvu d’une identité saharienne et de la vie communautaire des
populations arabo-musulmane.

5
Chapitre I

Cependant notre problématique spécifique se décline précisément à


travers ces deux questions :

- Pourquoi le Ksar aujourd’hui ne fonctionne pas ?


- Comment faire revivre le ksar et l’adapter au monde d’aujourd’hui tout
en conservant ses traditions et ses coutumes ?

1.4 METHODOLOGIE DE TRAVAIL

Pour mener à bien notre étude, cerner notre problématique et atteindre


nos objectifs, la méthode d’analyse typo-morphologique nous a été le mieux
approprié.

La morphogenèse des milieux bâtis est une discipline scientifique vouée


à l’étude des processus de genèse et de transformation des établissements
humains. Son cadre théorique est issu des recherches de l’école italienne de
typo morphologie architecturale et urbaine initiée avec les études de Saverio
Muratori, de Gianfranco Caniggia et autres au milieu du XXe siècle.

Il s’agit d’une discipline scientifique qui vise à décrire et à expliquer la


dynamique transformationnelle des structures anthropiques : édifices, tissus
urbains, formes urbaines et structures territoriales, en opérant une « lecture »
des milieux bâtis avec des critères morphologiques. La typo-morphologie
permet d’englober dans une vision unitaire l’ensemble des objets construits,
de comprendre les établissements humains de toutes les époques en tant que
produit de la culture matérielle des communautés.

La typo-morphologie appartient à la catégorie des théories descriptrices


et explicatrices. Elle est basée sur la reconstruction des processus de
formation transformation3.

Les étapes d’application de la méthode d’analyse typo-morphologique se


fait par étapes successives et complémentaires.

La collecte d’informations graphiques et écrites se fait dans un premier temps,


comme lors de toute analyse.

3- Cours de structure urbaine master 2, Dr Bougherira Hadji Quenza, université de Blida, année
universitaire 2017/2018.

6
Chapitre I

Le traitement de l’information collectée procède d’une lecture dialectique entre


les différentes échelles de l’habitat humain, partant du territoire au matériau
de construction.

Organisme

Edifice Agrégat Ville Territoire

Élément : Élément : Élément : Élément :


Brique, poteau, Ensemble de Ensemble Etbs humains
etc. parcelles et d’unités parcours,enviro
d’îlots urbaines nnement.

Structure Structure Structure Structure


d’éléments : d’éléments : d’éléments : d’éléments :
Structure Structure îlot Structure unités Struct. Territoire
édifice

Système de Système de Système de Système de


structures : structures : structures : structures :
Murs Îlots supermodules Régions
couverture .etc.

Organisme : Organisme : Organisme : Organisme :


Edifice fini Quartier Entité urbaine Entité
territoriale

FIG 4. NATURE TYPOMORPHOLOGIQUE DES ORGANISMES TERRITORIAUX


Source : Dr Bougherira H.Q, Cours structure urbaine.

Au niveau de la lecture, nous retrouvons les étapes successives de la


formation de l’habitat étudié, aussi bien au niveau territorial, qu’urbain, que
typologique au niveau des édifices.

Toute fois reconnaître et faire ressortir les relations entre les différentes
échelles du territoire à l’édifice, et ce, en respectant la chronologie des étapes
de formation d’abord, et de transformations par la suite.

Le sens général de la méthode de lecture typologique reprend la notion


d’organisme à chacune des échelles de lecture. Chaque élément est en fait un

7
Chapitre I

organisme autonome qui se compose à son tour d’éléments, de structure


d’éléments de système de structures.

Chaque état précédent est matrice du suivant qui le contient et le transforme,


et ce, jusqu’à la structure actuelle4.

1.5 CONTENU DES CHAPITRES 2 ET 3

1.5.1 Chapitre 2 : Etat des connaissances

Pour pouvoir arriver à un apport nouveau ce chapitre a pour objet de la


collecte et la compréhension des études et lectures précédentes nationales et
internationales sur l’espace ksourien (définitions, fondements,
typologies, logique d’implantation et de structuration, …).

1.5.2 Chapitre 3 : Le cas d’étude

Ce chapitre sera le moment de cristallisation de notre étude. Une


analyse typo-morphologique du "vieux ksar" de Laghouat sous ses différentes
échelles du territoire à l’édifice finalisée par ressortir les mécanismes sous-
jacents à l’évolution urbaine qui nous intéressent tant du point de vue de leur
explication de la genèse de la ville pour pouvoir comprendre les problèmes et
handicapes que affronte le vieux Ksar de Laghouat aujourd’hui. En outre une
stratégie sera proposée pour remettre en service et valoriser le quartier Zgag
El-Hedjadj du vieux ksar de Laghouat.

4- Ibid.

8
CHAPITRE 2
Chapitre II

2.1. INTRODUCTION

« L’essentiel d’une théorie réside dans le sens que l’on donne aux mots.
Quand on utilise le vocabulaire des autres, on entre dans leurs systèmes. Pour
résoudre les problèmes, il faut les décomposer en concepts, les nommer par
des mots et les recomposer. »5

A travers l‘histoire la sédentarisation de l‘homme a été soumis à des


critères, et marquée par des transformations majeurs tant dans le rythme que
dans les formes, des huttes à la ville actuelle.

Partant de cet intérêt porté aux ksour, nous essayons dans le présent
chapitre d‘élucider et traiter les notions et les concepts liés au Ksar. Les Ksour
dans leur importance font l‘objet d‘études de nombreux chercheurs de
multiples spécialités chacun les décompose est les exprime de par la baie de la
spécialité à laquelle il s‘adhère.

Pour ce faire un petit parcours sur le grand thème des ksour, il semble
indispensable un complément de détails qui puissent nous donner un
maximum d‘éclaircissements sur les notions et concepts du patrimoine
ksourien.

2.2. ETAT DES LIEUX DES KSOUR EN ALGERIE

La spécialiste des monuments et des sites historiques protégés, Samira


Haoui-Bensaada (2010), distingue quatre sous-régions sahariennes abritant la
majorité des ksour en Algérie : le bas Sahara, la dorsale centrale, l‘Ouest
saharien et le Grand Sud. Quant au ksar, objet de notre étude, il est situé
dans la dorsale centrale (Fig 2.1.).

5- DUPLAY C. et M., Méthode illustrée de création architecturale, Paris, Éditions du Moniteur,


1985.

9
Chapitre II

FIG 2.1. LES SOUS REGIONS SAHARIENNES ET LEURS PRINCIPALES CITES


Source : Samira HAOUI BENSAADA, Contribution à la connaissance et à la préservation des
architectures ksouriennes.

En établissant un état des lieux de la situation des ksour, la spécialiste


regrette que les actions d‘intégration et de modernisation de ces ensembles
d‘habitation se soient déroulées de manière rapide et approximative. Ces
démarches, inscrites dans des plans de développement communal et sectoriel,
ont négligé les caractéristiques spécifiques de l‘architecture locale de l‘habitat
et du substrat culturel des habitants. Cette situation est la résultante des
contraintes contextuelles imposant l‘accélération des réalisations des
infrastructures de manière à répondre aux attentes pressantes des
populations. Ces pratiques de développement local ont été aggravées par les
politiques nationales de développement basées sur des plans nationaux
considérant l‘Algérie comme étant un territoire unique et non des territoires
spécifiques. Les principes régissant ces politiques ont défavorisé les ksour
dans les programmes de développement. Tirant la sonnette d‘alarme sur leur
dégradation, Samira Haoui-Bensaada (2010) souligne que le ksar « se délite,
se paupérise. Il est abandonné ou subit une transformation incontrôlée : cette
attitude a été nuisible à sa préservation en rompant un équilibre socioculturel
et en mettant en péril l‘écosystème oasien ». Ainsi, cette situation fournit trois
formes marquées : 1) un ksar en ruine, isolé et totalement abandonné ‗le cas
du ksar de Taouiala‘ ; 2) un ksar totalement abandonné à proximité de village

10
Chapitre II

habité, comme le cas de Temacine ; et 3) un ksar partiellement habité,


formant une composante urbaine d‘une ville saharienne (par exemple les cas
de Laghouat, Ouargla, Timimoun, Adrar).

La dégradation des ksour est visible à travers plusieurs indicateurs


dévalorisants : exclusion des plans de développement local, changement
d‘usage en habitation et activités économiques, travaux de transformation et
de reconstruction non intégrés, espaces publics non entretenus, structures
communes délaissées, aménagements défigurant et abandon. Ces conditions
ont aggravé les différents facteurs de dégradation, participant ainsi à
l‘altération de l‘environnement et du cachet architectural ksourien.

Les architectes du patrimoine énumèrent plusieurs facteurs de


dégradation qui fragilisent la stabilité structurelle des sites et de leurs aspects
architecturaux. Les principaux facteurs cités sont : les facteurs techniques (liés
aux matières de construction) ; les facteurs naturels (liés au climat rude
surtout les grandes chaleurs, pluies et tempêtes) ; les facteurs humains (à
travers ses travaux de transformations) ; et les facteurs politiques (à travers
l‘exclusion du patrimoine des programmes communaux et sectoriels de
développement local). D‘ailleurs, à ce propos, Nadia Assam Baloul et Mohamed
Dhli (2015), dans leur diagnostic du patrimoine ksourien, estiment qu‘il « fait
face de nos jours à de sérieuses menaces liées de prime abord à des facteurs
techniques, socio-économiques et politiques non maîtrisés et à l‘absence
d‘approche patrimoniale globale »6.

Nos constats de visu, concernant la réalité du ksar le Laghouat, une


situation de perdition dans un site patrimonial ou dans son environnement
immédiat : absence de fréquentation touristique locale et étrangère,
disparition des activités artisanales, absence des pratiques du savoir-faire
local, rareté des produits de terroir, etc. Les lieux communautaires et les
composantes des ksour ayant souvent perdu leurs fonctions et leurs vocations
sont aussi abandonnés, tels que les mausolées, les mosquées, les souks, les
ateliers, les placettes, les murs de rempart, les tours, les forteresses, les
portes urbaines et les tours de guet.

6- Merah, Aissa et Bendebili, Ismail, Communiquer sur l‘authenticité d‘un patrimoine


architectural : le cas du grand ksar de Temacine dans le Sud-Est algérien », Communiquer [En
ligne], 16 | 2016, mis en ligne le 01 septembre 2016, consulté le 04 août 2017.

11
Chapitre II

2.3. LES KSOUR DANS LA MEMOIRE ECRITE

Les ksour sont remarquablement nombreux en Afrique du Nord,


s'étendant sur un axe presque parallèle au limes romain. Comme ils
présentent une ligne de démarcation entre les régions du sud où les dunes de
sable sont abondantes et entre les régions du nord avec ses terres agricoles
fertiles. Et semble ces Ksour à travers son prolongement et les distances de
convergence entre eux, comme si spécialement construits pour servir de
stations, où les caravanes commerciales ou autres peuvent se reposer et
accomplir leurs besoins, en plus d‘exposer les produits sur leurs marchés. Et
ces Ksour commence presque de « Homs », situé à 100 km à l'est de Tripoli
en Libye, passant au sud à l‘ouest du chemin de Djebel Nefoussa passant par
Gharyan puis Yefren, ensuite Jadou, arrivant à Kabaw et apès Nalout puis cap
vers le nord en passant par le sud de la Tunisie, où les Ksour de Tataouine et
Matmata, puis cap à l'ouest vers le sud de l'Algérie, où se trouve les Ksour de
la région de Oued Righ, et ceux de la région de Ouargla, pour se diriger à son
tour au Sud-Ouest sur le territoire de Touât7 et Tidikelt8 et Gourara9 et à
l'Ouest en direction de Bni M‘zab et la zone de Djebel Amour, et continue
ensuite son étendu à travers ‗Djebel Leksour‘, pour parvenir ensuite aux
extrémités du Maroc Al-Aqsa10. (Traduit de l‘arabe par l‘auteur)

Cette diversité et richesse dans les formes de ces installations avait un


impact sur les chercheurs, en particulier les orientalistes d'entre eux, dont elle
les a poussé à attacher une grande importance à ces Ksour depuis la fin du
19e siècle, comme, à leur avis, est une image de la créativité et du génie des
Berbères, et des modèles vivants de la géographie humaine et urbaine
Berbère11. Et une plus grande attention a été menée à ces dernier durant les
seventies par de la publication des études caractérisées par la précision et la
mise au point pour faire face aux divers aspects du Ksar, comme l'étude de

7- Le Touât : est une région de l'ouest du Sahara algérien, située au sud-ouest du Grand Erg
Occidental, dans la wilaya d'Adrar.
8- Tidikelt : Les oasis du Sahara algérien occidental ont la particularité d'être alignées selon un
étroit ruban de verdure qui s'étend sur 1 200 km du nord au sud depuis l'Atlas saharien à
Figuig, jusqu'à In Salah.
9- Le Gourara est une région d'Algérie formée d'un ensemble d'oasis. Cerné par le Grand Erg
Occidental, le Touat et la Saoura et le plateau de Tadmaït - immense étendue plate et pierreuse
qui la sépare du Tidikelt.
.40 ‫ص‬, ‫الجزائر‬, ‫المؤسسة الوطنية للفنون المطبعية وحدة الرغاية‬, ‫نماذج من قصور منطقة األغواط‬, ‫ الدكتور علي حمالوي‬-10
‫ المنظمة العربية للتربية والثقافة‬،‫ النقائش والكتابات القديمة في الوطن العربي‬،‫ القصر القديم‬:‫ من قصور الجنوب التونسي‬،)‫ أيوب (عبد الرحماان‬-11
.130 ‫ ص‬،1811 ‫ تونس‬،‫والعلوم‬

12
Chapitre II

son histoire depuis l'antiquité, la vie quotidienne qui prévalait, ou l'étude de


son côté urbain et architectural, ainsi que d'essayer de dater son histoire à
travers des textes d'étude typiques historiques ou comparatives. Cependant,
ce qui est noté dans ces études, c‘est qu‘elles incluaient un nombre réduit des
Ksour par rapport à ce contient l‘Afrique du Nord. Et beaucoup d'entre eux
sont restés, dans différents pays, attendre de cracher la poussière de temps
en temps, pour les revaloriser et qu‘ils prennent leur place entre les autres
monuments12. (Traduit de l‘arabe par l‘auteur)

Quelle mémoire possèdent les Ksour de Djebel Amour dans la mémoire


écrite?

Les ksour de la région de Djebel Amour font partie de ces établissements


ksourien qui n‘ont pris que le peu de telles études. Et tous ce qu‘a été publié
ne dépassent pas les études descriptives superficielles, ou plutôt ils
représentent que des témoignages, écrit par des voyageurs ou chefs militaires
étrangers pendant les premières périodes de la colonisation. L'été de ces
études, dispersés ici et là, submergé parfois par le cynisme et la moquerie, et
parfois écrit d'une manière d‘étonnement et intrigué par les différences entre
leurs communautés et les sociétés de ces Ksour. Et c‘est ce qu‘on constate
dans les sources des premiers voyageurs, on peut citer en premier le général
Daumas13, et le peintre Fromentin, qu‘a visité la région quelques mois de son
envahissement, dans son livre (Un été dans le Sahara), ainsi que Le premier
gouverneur de Laghouat le général Du Barail14. On peut noter également ce
qu‘a enregistré l'explorateur allemand (V.Maltasin) dans (trois ans en Nord
d‘Afrique) au cours de sa visite dans la seconde moitié du 18ème siècle, ou ce
qu‘a écrit le militaire E.Hurlaux15 durant son séjour de deux ans de 1886 à
1888. De plus, le but de ces études n'a jamais été de servir l'histoire de la
région et ses monuments antiques, comme elles ont été conçues pour dévoiler
les secrets et les mystères de ces communautés, pour que le colon puisse
pénétrer à l‘intérieur. Sinon, comment explique-t-on leur concentration sur
des aspects sans d‘autres? Excepte ce qu‘on a cité, peu de ceux qui traitaient
ces établissements de manière scientifique et sérieuse que ce soit des études

12- Op. cit., ‫الدكتور علي حمالوي‬, p 41.


13- Dans son ouvrage le Sahara Algérien, Etudes géographiques, statistiques et historiques.
14- Dans son ouvrage Mes souvenirs.
15- dans son ouvrage intitulé: Algérie, de Laghouat à Ouargla, Notes et Souvenirs.

13
Chapitre II

historiques, archéologique ou sociale. Dans ce contexte, on peut mentionner,


J.Mélia16, et E.Mangin17. Cette dernière étude est l‘une des documents
importants sur l'histoire de Laghouat et ses environs, où il a pu décrire
certains événements historiques basés sur des récits oraux qui déroulaient à
l'époque. Dans ce contexte, il convient de noter que la recherche qu‘a été
apportée par (Bellot) à propos de Ksar Taouiala, dont Despois a noté que c‘est
parmi les rares recherches riches en informations, sur le Ksar de Taouiala
spécialement. La recherche menée par (J.Despois), (E.Dermenghem),
(Derrien) et (Cauvet) sur Djebel Amour en général, l'une des premières
tentatives qu‘ont évoqué les Ksour de la région d‘une façon convenable, en
dépit d'être des études globale, pas limités à énumérer les Ksour existants,
mais il y a qui comprenait plusieurs aspects ethnique, géographiques et
historiques. On peut également mentionner l'étude universitaire menée par
(O.Petit) sur l'histoire sociale de Laghouat, une étude récente, qui a abordé les
différents aspects de cette origine sans d'autre. Ainsi que l'étude de G.Hirtz
sur Laghouat et l‘Arbaâ, une étude dominée par un aspect historique18.

Cependant, la région de Laghouat, est encore vierge et un terrain fertile


pour les chercheurs d'archéologies, ainsi la plupart du reste des zones
sahariennes, de ce qu‘elles contenaient de diversité dans ce domaine. Nous
croyons que peut-être la raison de la pénurie d'études, sur les Ksour de la
région de Djebel Amour et les Ksour sahariens en général, est due
principalement à leurs problèmes qu‘ils posent souvent un obstacle au
chercheur dans ce domaine, notamment:
1. Le problème historique, dont la rareté ou l‘absence des documents
historiques ;
2. Le coté urbanistique, où le problème de l‘absence des témoins des
étapes de genèse des ksour est majeur.
2.4. LE KSAR

Le mot Ksar signifie dans la langue littérature arabe : le Palais.

16- Dans son ouvrage intitulé « Laghouat ou Les maisons entourées de jardins ».
17- dans son article publié dans la revue africaine, « Notes sur l‘histoire de Laghouat».
18- Traduit par l‘auteur, ‫الدكتور علي حمالوي‬, ‫نماذج من قصور منطقة األغواط‬, ‫المؤسسة الوطنية للفنون المطبعية وحدة الرغاية‬,
‫الجزائر‬, ‫ ص‬40-46.

14
Chapitre II

Un ksar, ou ighrem (arabe : ‫[ قصر‬qasr], berbère : ⵉⵉⵉⵉⵉ [iɣrem]),


au pluriel respectivement ksour (‫[ قصور‬qoṣūr]), et igherman (ⵉⵉⵉⵉⵉⵉ
[iɣerman]), est un village fortifié nord-africain (architecture berbère) que l'on
trouve en Afrique du Nord. Forteresse, elle est toujours située dans un
emplacement spectaculaire, soit perchée sur un promontoire escarpé accroché
à une paroi rocheuse soit dressé au-dessus d'une oasis19.

Le k’sar (pluriel : K’sour), signifie étymologiquement palais. Les Ksour


sont ces ensembles fortifiés qui s‘étendent du sud marocain au sud tunisien et
qui, à l‘origine, étaient construits dans un souci défensif. De nos jours et avec
la disparition des préoccupations défensives, la Ksar désigne toute
agglomération saharienne anciennement construite et de tendance plutôt
rurale par opposition aux structures plus importantes que sont les médinas20.

Le mot se prononce « gsar ». C'est une altération phonique de la racine


arabe ‗qasr’ qui désigne ce qui est court, limité. C‘est à dire un espace limité,
auquel n‘a accès qu‘une certaine catégorie de groupes sociaux. C‘est un
espace confiné et réservé, limité à l‘usage de certains. Le ksar (pl. ksour) est
un grenier, mieux encore un ensemble de greniers bien ajustés21.

D‘après le commandant GODARD22, la différence entre le village et la


Médina23 (Ville), du point de vue des autochtones, contrairement au point de
vue européen, ne se réfère pas au nombre des habitants mais à d‘autres
critères qui sont en premier lieu : la fonction agricole qui caractérise le village
et plus encore que son aspect extérieur, c‘est la fonction économique et
sociale qui différencie la "Média" du "village".

Alors que le village est essentiellement agricole, la Médina est un centre


commercial avec ses marchés et souks : le village ici correspond au KSAR24.

19- Wikipédia.
20- Sous la direction de Marc Côte, La ville et le désert ‘Le Bas-Sahara algérien’, IREMAM-
KARTHALA, 2005, p123.
21- Voir MOUSAOUI.A, Logiques du sacré et modes d’organisation du sacré de l’espace dans le
sud-ouest algérien, thèse de doctorat, 1994, p 370.
22- Commandant GODARD, l’Oasis Moderne essai d’Urbanisme Saharien, la maison des livres
Alger, 1954.
23- Médina : (arb), Litt : ville.
24- CHABOU Meriem, Evolution des Ksour, thèse de magister, EPAU, 1994, p 23-24.

15
Chapitre II

Il est surprenant de voir naître le ksar au XIe siècle comme le


préconisent de nombreux historiens et géographes. En effet les
aménagements judicieux dont il dispose, la technique qui le fonde, sont trop
parfaits pour une institution qui vient de voir le jour. Les lectures de l'histoire
ont résolu l‘apparition du ksar par l'invasion hilalienne qui aurait contraint les
Berbères, après une longue résistance, à quitter la plaine et les oasis pour se
replier dans la montagne et les emplacements fortifiés. Là, sur des pitons
quasi-imprenables, et tenant solidement les voies de communication, ils se
seraient barricadés dans les villages fortifiés qu'ils auraient fait construire25.
Ibn Khaldoun (1332-1406) nous dit : « les premiers ksour datent
probablement des Ier et IIe siècle avant J.-C. Ils constituent sans doute
l‘extension progressive jusqu'à l‘Atlas saharien du phénomène de
26
sédentarisation des nomades berbères. » .

Chez IBN KHALDOUN, l‘existence des villes et des cités résulte des
usages de luxe et de bien-être qui sont postérieur à la simple satisfaction des
besoins essentiels. Autrement dit, la construction et la "planification" urbaine
sont des traits de la culture sédentaire apportée par le luxe et le bien-être.
C‘est ce qui vient après le Bédouinisme27. Pour IBN KHALDOUN28, on
commence par la nécessité de la simplicité, pour satisfaire ensuite les besoins
et les parfaire.

On construit donc des villes pour se loger et s‘abriter. Par conséquent, il


faut veiller à en éloigner tout ce qui peut être nuisible, à se protéger contre
toute attaque, à y introduire toutes les commodités. Pour qu‘une cité se trouve
à l‘abri des surprises, il faut que toutes ses maisons soient à l‘intérieur d‘une
enceinte. De plus, elle doit être située en un lieu inaccessible, sur une hauteur
abrupte, sur une ile ou sur un fleuve, que seul un pont peut franchir. Ainsi, il
sera difficile de la prendre et on en fera une vraie forteresse. Les Ksour du
désert sont, avec leurs murailles et leurs tours, de véritables forteresses.

25- ZAÏED A., Le Monde des ksour du Sud-est tunisien, Tunis, Beït al Hikma, 1992, p 32.
26- IBN KHALDOUN, Histoire des Berbères et des dynasties maghrébines, Berti édition, Alger,
p 178.
27- Bédouinisme : l‘organisation sociale de tribus arabes nomades chamelières.
28- IBN KHALDOUN, Histoire des Berbères et des Dynasties Musulmanes de l‘Afrique
Septentrionale, P.Geuthner, 1982.

16
Chapitre II

Le ksar est l‘expression la plus élevée de la vie sédentaire dans le


désert. Par ailleurs li est important de remarquer qu‘ils existaient des Ksour
plus grands que d‘autres tels que Fez ou Tombouctou.

Le ksar n‘est en réalité qu‘un caravansérail, un entrepôt et un atelier


dont les habitants vivent sous l‘étroite dépendance des éleveurs nomades29.

2.5. ORIGINE DES KSOUR

Parcourus par les tribus nomades d'un peuplement très anciens, du


Sud-ouest, on dénombre les ksour de Figuig et ceux de du Haut Atlas saharien
de l'Algérie. Les monts des ksour s'étendent de la frontière Algéro-Marocaine
(la région d'Aïn-Sefra) jusqu'au Djebel Amour à l'est. L‘origine des ksour
remonte à l'histoire des Berbères qui menaient la vie de pasteurs dans les
hautes plaines, dans quelques sites du centre de l'Atlas. Privilégiés par leurs
ressources en eau et la fertilité de terres. D'autres menaient la vie
d‘agriculteur sédentaire. Ces ksour datent environ du 1er au 2ème siècle avant
J.C, une extension progressive jusqu'à l'Atlas Saharien, et dans le nord du
Maghreb vers la fin du IIe siècle selon Ibn Khaldoun, en fait mention dans son
histoire des Berbères à propos de la poursuite du Sultan Abdalwadide de
Tlemcen par le Sultan Abdelaziz en 137030.

D‘après ECHALLIER J.C, la forme générale et les techniques de


construction qui ont subsisté dans le Touât et le Gourara jusqu‘à nos jours ont
très certainement une origine orientale. Furent-elles introduites lors des
premières immigrations arabe, ou bien sont-elles le résultat d‘apports plus
anciens, il est de plus en plus difficile de dire aujourd‘hui. Ibn Haucal qui visita
Sijilmassa au deuxième siècle la trouve semblable aux villes d‘argile de
l‘Orient.

Nous ne pouvons que constater que le Yémen et les régions voisines


possèdent une architecture très proche dont le type originel vient peut-être de
l‘Iran ou de l‘Afghanistan. Le fait que, sans parler d‘Idris premier, les Chorfas
du Tafilelt se reconnaissent pour ancêtre commun un Yéménite venu au Maroc

29- GEORGES Hirtz, L‘Algérie nomade et Ksourienne, P.TACUSSEL, 1818, p54.


30- Site d‘internet : Algérie, terre d‘Afrique, les Ksour du haut Atlas Saharien, 16/12/2011,
lien : http://algerieterredafrique.blogspot.com/2011/12/les-ksour-du-haut-atlas-saharien.html

17
Chapitre II

au treizième siècle, indique bien le rôle important, que jouèrent dans cette
partie de l‘Afrique, et cela depuis la haute antiquité, les influences orientales31.

Du point de vue archéologique, il semblerait que les enceintes


circulaires soient les plus anciennes et correspondent à un peuplement
berbère — ou judéo-berbère. Les Arabes, à leur arrivée postérieure au Xe
siècle,' construisirent des villages rectangulaires — comme en Orient, mais en
pierre ou en pierre mêlée à l'argile, alors que ce n'est qu'à partir du XVe siècle
que la technique de la brique crue serait arrivée du Sud marocain,
reproduisant la tradition orientale —ce qui, soit dit en passant, apparaît un peu
comme un postulat32.

Rien n‘a été cité dans les sources historiques sur l‘origine du Ksar de
Laghouat, mais il est plus probable d‘être les tribus Berbères qui se sont
installé dans cette région depuis la nuit des temps, qu‘ont construit dans son
endroit des bâtisses pour stocker ses produits et s‘abriter toute fois que
nécessaire, de ce qu‘il leur offre de confort, sécurité et vivacité33.

2.6. MORPHOLOGIE DU KSAR

Selon N. Marouf, les villes du Sahara se définissent à partir d‘un habitat


groupé (ksar) lié à la présence d'une palmeraie (cultures stratifiées ; palmiers,
arbres fruitiers, légumes) et un mode de distribution de l'eau (selon un typage
hydraulique singulier: Foggaras, seguias) (N. Marouf, 1980)34.

Les ksour sont généralement dressés sur sols rocheux et terrains élevés
dans un but d‘autodéfense, et aussi pour la préservation des ressources
hydriques et des sols fertiles. Ils ne présentent pas de caractéristiques
typologiques uniformes. (…..). Tandis que dans le sud-ouest, le ksar est
constitué par l‘adjonction d‘entités appelés Kasbet (pluriel de kasbah), entités
fortifiées, cette caractéristique ne se rencontre pas dans la vallée du Mzab ou

31- Op.cit., CHABOU Meriem, p 26.


32- Brasseur Gérard. Échallier, J.-C. Villages désertés et structures agraires anciennes du
Touat-Gourara (Sahara algérien). Dans :Journal de la Société des Africanistes, 1974, tome 44,
fascicule 2. pp. 205-206.
33- Op.cit., ‫الدكتور علي حمالوي‬, p 88.
34- CHAOUCHE-BENCHERIF Meriama, La Micro-urbanisation et la ville-oasis; une alternative à
l'équilibre des zones arides pour une ville saharienne durable cas du Bas-Sahara, mémoire de
doctorat, Université Mentouri, Constantine, 2006, p 92.

18
Chapitre II

dans les ksour du sud-est35. Ainsi dans les ksour de Djebel Amour dont le cas
de Ksar de Laghouat.

Selon les recherches menées par N. Si Amer36 sur les ksour du M‘zab, a
divisé l‘espace ksourien ou le territoire comme elle l‘a appelé en trois espaces
et le décrit comme suit :
1. Agherm : Espace habité,
2. Tindhelt : Espace des morts,
3. Tajemmi : Espace de subsistance et de fraîcheur.
En s‘appuyant sur des éléments naturels, la position de l‘Agherm est
déterminée par rapport à l‘ensemble. Elle se trouve avec un cimetière qui
constitue une limite avec l‘Agherm et vice versa. L‘espace se trouvant entre le
cimetière et l‘Agherm a la vocation de jouer le rôle d‘un volet qui articule entre
un intérieur et un extérieur. La palmeraie figure pour ainsi dire comme l‘autre
extrémité du territoire de l‘Agherm.
L‘implantation de l‘Agherm se fait sur une croupe qui offre la meilleure
protection contre les rigueurs climatiques. Ce mode d‘implantation permet
aussi la protection des terres cultivées, la réserve puis le dégagement des
terres cultivables, la mise hors d‘eau des habitations et des espaces d‘activités
urbaines ainsi que de répondre aux nécessités défensives et ce, dans le passé.
Bien qu‘elle ait été durant les siècles écoulés une donnée déterminante et
décisive de laquelle dépend l‘un des critères de choix du site de l‘Agherm,
l‘eau, restera toujours la source principale symbolisant l‘existence de la vie et
le garant sine qua non de la continuité de la vie dans le M‘Zab.

Alors que Mustapha Ameur Djeradi37 dans ses recherches sur l‘espace
de la mort et refondation des cités, distingue que le ksar est constitué de trois
entités : un espace habité (habitation d‘ici-bas), un terroir et un espace de la
mort (ou habitation de l‘au-delà). C‘est une occupation agglomérée spécifique,
caractérisée par une forme urbaine traditionnelle fortifiée.

Les constructions obéissent à la même architecture, il s‘agit d‘un ensemble de


maisons réparties sur un rez-de-chaussée ou rarement un étage autour d‘une

35- Op.cit., Sous la direction de Marc Côte, p123.


36- Voir : archives-ouvertes.fr, Nesrine Si Amer. Les villes kouriennes. 2015. <halshs-
01111345>.
37- Voir : Mustapha Ameur Djeradi, l‘architecture ksourienne (Algérie) entre signes et
signifiants, la revue en ligne L‘architecture Vernaculaire, tome 36-37 (2012-2013).

19
Chapitre II

cour intérieure. Le ksar se présente ainsi : c‘est une forme compacte, de


couleur terre, horizontale, directement en relation avec un espace vert, la
palmeraie, le terroir. La forme s'organise selon un principe où l'on distingue
différentes échelles d'appropriation de l'environnement :
- l'édifice : habitation ou édifice public ;
- l'unité urbaine : association de plusieurs édifices organisés le long d'un axe
(zkak) ou autour d'une place (rahba), définissant une unité autonome
appropriative par le groupe ;
- la cité (ksar) : l'ensemble des entités en articulations structurées,
hiérarchisées, faisant émerger un centre qui identifie l'échelle habitée par la
communauté ;
- le territoire : l'ensemble des ksour implantés (généralement) selon des
principes morphologiques communs, partageant une succession d'événements
signifiants (histoire), définissent, une fois en relation d'échange, un champ
d'appropriation pour la population de la région38.
Selon les recherches de Dr A. Hamlaoui sur les ksour de Djebel Amour,
dont le ksar objet de notre étude fait partie, ces ksour étaient entourée de
massifs remparts très bien fortifiés, implantés généralement sur des points
élevés pour des raisons défensives, entourés de jardins ou palmeraies aussi
entourés de remparts ce qui n‘existe pas dans les ksour du sud-est et même
du sud-ouest. D‘une forme rectangulaire et polygonale cas de Ksar de
Laghouat, ou par-circulaire cas du Ksar de Ain-Madhi. De larges places
derrières les remparts près des portes principales servants de souks (places
marchandes) pour les échanges commerciaux (comme la région étaient sur les
routes caravaniennes les plus importantes traversant le nord d‘Afrique), plus
l‘espace des morts ou le cimetière qui se trouve aussi à l‘entrée du ksar. Les
habitations juxtaposées pour former de denses masses, avec des rues
étroites, sinueuses et curvilignes (zkak), qui mènent généralement un espace
public (Rahba)39.
2.7. TYPOLOGIE DES KSOUR

Les ksour ne présentent pas de caractéristiques typologiques uniformes.


Les premières études conduites par des officiers militaires français (Martin,

38- Op.cit., MOUSAOUI. A, p. 67.


39- Op.cit., résumé et traduit par l‘auteur de : ‫الدكتور علي حمالوي‬, de p156 à p176.

20
Chapitre II

1908, Echallier, 1972) particulièrement dans le Sud-ouest, révèlent unité et


différence ; l‘unité paraît surtout dans la localisation, le processus
d‘implantation, et le modèle d‘organisation des rues. Les différences portent
essentiellement sur la morphologie de l‘unité fondamentale composant le
ksar40.

Les chercheurs classent les Ksour Sahariens à plusieurs types, sans


pour autont les inscrires dans une chronologie unifiée pour aider à référenciers
chaque type à une ère ou époque donnée. La différences dans les points de vu
des chercheurs a résulté une variation dans les facteurs de classement
typologique dont les plus importants :

La période historique dans laquelle s‘inscrit le ksar :

Exemple les études de A.G.P. Matin41 qu‘a classé les ksour en 3 types à
savoir leur période d‘aparition :
◊1. Ksour « Gétule » (avant J.C – 100 après J.C), en plus de la
dénomination (Aorir ou bien Taorirt), une situation en acropole et les
constructions en pierres, "pierres grosses ou moellons", ex : Taorirt de
Reggane, Aїzzen et Talebboї, ;
◊2. Ksour « Juif » (100 – 600 après J.C), composé d‘une enceinte à peu
près circulaire, maçonnèe en pierre plates disposées de champs, des
logements comprenant rez-de-chaussée et deux étages. Au centre se
dressait une sorte de donjon isolé, ex : Ksar Mekkid et Tazoult ;
◊3. Ksour de la période après le 7éme siècle.

La forme générale des ruines (forme des remparts) :

Dont le colonel Quenard a pris parmi ses critére de classement pour faire
ressortir les 3 types suivant :
◊1. Les forteresse rectangulaire construites sur les monts des
montagnes, entourées de forts en pierre, ex : Ksar Taourirt (Reggane) et
Charouine (Gourara) ;
◊2. Les ksour Circulaires de la période des ‗juifs‘, contenants des tours
de guet à l‘intérieur, et entourées d‘un haut mur mené par un fossé ;

40- Op.cit.; Sous la direction de Marc Côte, p123.


41- Dans son ouvrage : A la frontière du Maroc –les Oasis Sahariennes (Gourara- Touât-
Tidikelt).

21
Chapitre II

◊3. Ce type contient les ksour construit en brique crue, comprenant des
marabouts surmentés de coupoles circulaire.
Comme était la forme générale aussi le critère de classement pour
Ayoub Abdel-Rahmane dans son ouvrage « Du ksour du sud tunisien » dont il
a dintingué 3 types :
◊1. Type rectangulaire (bérbére), ressemble au troglodytes, construit
sur terre ou sculpté dans la roche, ex : ksar Charef (Reggane), nalout
(lybie), Matmata (Tunisie) ;
◊2. Type carré (romain), ressemble dans sa conception aux forteresses
byzantines, ex : ksar Malouka (Adrar), l‘ancien ksar (Tunisie), Hassi Fkakir
(gourara) ;
◊3. Type circulaire (arabe), type plus développé que les autres à savoir
la surface de stockage et son organisation. Son apparition date d‘environ le
11éme siècle, ex : l‘ancien ksar de Méniâa.

FIG 2.2. KSAR D‘OUARGLA UNE ENTITE CIRCULAIRE COMPACTE


Source : Sous la direction de Marc Côte, La ville et le désert ‗Le Bas-Sahara
algérien‘, IREMAM-KARTHALA, 2005, p151.

A. Hamlaoui dans son ouvrage 'exemples des ksour de la région de


Laghouat', a défini deux types de ksour dans la région de Laghouat selon la
forme des remparts, dont l'origine de ces formes renvoi principalement sur la
situation géographique qu'occupaient ces ksour. Ces deux types sont :
◊1.Le type rectangulaire polygonal
Orienté nord-est sud-ouest, c'est l'une des caractéristiques des villes
islamiques situées dans les régions chaude, une orientation nordique qui
permette la réception des vents du nord qui diminuent les chaleurs. Une

22
Chapitre II

enceinte irrégulière vu la morphologie des terrains accidentées. Ex: ksar


Laghouat et Taouiala.
◊2. Le type circulaire ou para-circulaire : ex: ksar Aïn Madhi et Tadjmout.

L‘organisation ou la conception intérieur du Ksar :

Capot Rey42 a divisé les ksour en 2 types selon leur organisation à savoir :
◊1. Ksour à ruelles étroites et sinueuses, daté d‘environ le 11éme
siècle, ex : Ksar Sidi-Khaled (Biskra) ;
◊2. Ksour à rues larges et droites, daté du début du 16éme siècle, ex :
Ksar Doucen près de la région de Ouled Djellal daté de 1861.
La présence de ‗Kasbah‘ de son absence :

Dans son ouvrage ‗Le Gourara, étude de géographie humaine‘, Jean Bisson
a différencié 4 types de ksour :

◊1. Ksar avec Kasbah d‘une enceinte élevée qui domaine tout le ksar ;

La Kasbah

LE KSAR
FIG 2.3. IGHZER, OASIS DU GOURARA LA KASBAH SURELEVEE
QUI DOMINE LE KSAR
Source : Site d‘internet.

◊2. Ksar sans Kasbah, alors les espaces de stockage sont juxtaposés
aux maisons, et ces ksour sont d‘une taille réduite ;

42- Dans son ouvrage :‘‘ L‘Afrique blanche française, le Sahara français‘‘.

23
Chapitre II

◊3. Ksar d‘une seul ou


plusieurs Kasbah qui
contient une mosquée et
une école coranique sur un
point élevé et les maisons
s‘organisent autours d‘elle Kasbah
sur les plaines ;

FIG 2.4. KASBAH A L‘INTERIEUR DU KSAR


ENTOUREE DES MAISONS
Source : Samira HAOUI BENSAADA, Op. cit.

◊4. Ksar d‘un caractére religieux, qui n‘a pas besoin de moyens de
défense (rempart, fort, …etc), car c‘est son ‗Ouali43‘ qui le protége.

Classement selon la topologie44 :

◊1. Intra désertiques :


◊2. Au Piémont de Montagne
◊3. Sur Plaine

Tous ses critéres de classement et d‘autre, des documents historiques,


333 sites anciens (ksour) relevés sur photos aériennes et controlés sur le
terrain, ont fait la base de la typologie établie par Echallier J-C dans son
ouvrage ‗villages désertés et structures agraires anciennes du Touât-Gourara
(Sahara algérien). Son travail fondé sur l‘utilisation systématique de la
photographie aérienne comme seule méthode qui pouvait autoriser une
véritable prospection scientifique, représente la typologie la plus juste du point
de vue méthodologique.

Echallier dresse par la suite une critique scientifique du classement


typologique établi par l‘historien A.G.P Martin sus-cité, par raison de :‘‘Aucune
fouille n‘a été effectuée. Les témoins matériels découverts fortuitement, tels
l‘idole de Tamentit, sont attribués à priori à une époque puis servent alors à

43- Ouali, pluriel Oualya de l‘arabe : Awlya, ou qu‘une certaine littérature française appelle
marabout ou Saint personnage dont la conduite et la sainteté et la piété sont reconnues par la
communauté.
44- HAMMOUDI Abdelhalim, Le patrimoine ksourien mutation et devenir ‗le cas du Zab El-Gherbi
Tolga‘, mémoire de magister, université de Biskra, 2014, p 34.

24
Chapitre II

déterminer dans le temps et l‘espace la situation des établissements humains


voisins de la trouvaille‘‘.

L‘autre classement typologique sus-cité qu‘a été effectué par col.Quenard


qu‘a introduit, la forme générale des ruines observées comme critére
d‘analyse, et il est parti plus loin en attribuant les ruines de forme
rectangulaire à une période antérieure à celle à laquelle il attribut les ruines de
forme circulaire.

Le col. Quenard s‘est pasé sur des critéres d‘analyse empruntés à A.G.P Martin
et par conséquent reprend les méme erreurs typologiques. Les résultat sont
d‘après Echallier très peu fiable car il parait démontrable que le plan circulaire
est généralement plus ancien que le plan rectangulaire et fut remplacé par lui,
évidemment ceci ne constitue pas une raison applicable à tous les cas de
figure car il existe certaines anomalies qui pourraient démontrer le contraire.

Ces résultats vivement critiqués par Echallier ne renseignent en rien et


ne peuvent en tout cas prétendre à une véritable typologie des ksour. Ils ne se
fondent ni sur des dessins concrets ni sur une démonstration scientifique.

Le classement typologique fait par Echallier a permis de diviser les 333


ksour en six groupes ou types, chaque type étant lui méme presque toujours
subdivisé en deux sous-types. Nous avons essayé de récapituler ses types
Dans le tableau suivant :

25
26
Type Période Situation Forme Moyens défensifs Matériaux Autres
TABLEAU 2.1. TEBLEAU RESUMANT LES TYPOLOGIES D‘ECHALLIER (Auteur)

Historique morphologique générale construire


1 A Dificile à Sur éminence Circulaire ou Remparts en pirres Pierres -Généralment très ruinées
préciser rocheuse qui n‘est semi-circulaire grossières qui grosses ou -une grande placette au
pas retaillée épousent les contours moellons centre
B 10éme de l‘éminence liées à
siècle au -Généralment très ruinées
rocheuse l‘argile
plus tard -Ptit de taille
2 A Début du Sur une éminence Para-circulaire -Remparts solide Pierre Type B :Entourée de
10éme naturelle retouchée -rarement tours de petites constructions de
siècle par l‘homme guet pierre souvent très en
ruine
B Point haut naturel
3 13éme Point haut naturel Rectangulaire -Remparts, -un ou 2 Pierres -Les angles droits
siècle ou carré tours de guet, - liées à -Bonnes techniques de
souvent fossé l‘argile construction
4 Entre 13 et / Souvent Absence des ouvrages Blocs de La plupart ruinés
15éme rectangulaire, défensifs sel + argile
siècle parfois forme
complexe
5 A De la fin du Sur sol non quadrangulaire Rempart Petites -Echec du type 3
10 au rocheux pierres -maivaises techniques de
B 12éme Rempart + tours noyées construction
siècle d‘angles carrées ou dans
pyramidales l‘argile
Chapitre II

6 A 15éme / quadrangulaire Rempart Briques A l‘intérieur des galeries et


siècle d‘argile espaces de repos
B Rempart + tours crues
d‘angles
Chapitre II

2.8. L’ARCHITECTURE KSOURIENNE

L‘architecture Ksourienne est le produit d‘une culture de masse nourrie


de la quotidienneté, de l‘environnement et du génie local et non pas une
production d‘élite. Cet habitat exprime les contraintes environnementales et
les valeurs locales. Car, raisonner, exclusivement, en termes d‘écosystèmes et
de contraintes environnementales, c‘est succombé à la séduction du discours
rationnel qui sépare le corps et l‘esprit en deux entités distinctes. De la
disposition de la maison dépend le salut de ses occupants. Toutes les
civilisations ont eu recours à des stratégies d‘orientation, de formalisation de
l‘habitat pour se protéger des éventuelles agressions provenant de l‘autre
monde, invisible45.

La plupart des études menées sur les espaces ksourien, que ce soit
architecturales ou autre étaient ou sur le bas-sahara, ou sur l‘ouest saharien,
alors que le sahara central n‘a eu qu‘une maigre partie pour ne pas dire n‘a
rien eu de ces études.

Le docteur Ali Hamlaoui, à travers les notes des voyageurs et des


militaires français, documents archivés, flashs cités dans des ouvrages d‘ici et
là-bas, plus ce qui reste il a essayé de donner une image sur l‘architecture
des ksour de la région de Laghouat dont il a pris un échantillon de quatre
ksour les plus importants de cette zone (ksar Laghouat, Aїn Madhi, Taouiala et
Tadjmout). Dont il les a décrit comme suit :

Le climat et la nature entourant les ksour sahariens ont eu un impact


efficace sur la conception des habitations et l'utilisation de matériaux de
construction locaux. Ces conditions naturelles difficiles ont résulté une
organisation compacte, les habitations sont jointe une à l'autre, dos à dos ou
côte à côte, ce qui rend chaque paroi de la construction élément d'équilibre
pour le reste des parois.

Sur le modèle de ce type de bâtiments sont les habitations des quatre


ksour, et a également pris une conception ne diffère pas du reste des maisons
connu dans ces régions, tant en termes de forme globale, qui prend souvent la

45- Mustapha Ameur Djeradi, Les arcanes de la maison ksourienne entre signes et signifiants,
Communication présentée aux Ateliers Méditerranéens du Patrimoine, 21 et 22 Avril 2010 à
Bechar.

27
Chapitre II

forme d'un rectangle ou carré, et prend parfois une forme irrégulière sans
angles, ou en termes de matériaux de construction et les espaces qui les
constituent qui répondent aux conditions de vie et du climat, à savoir bit el-
khzine, le patio et les galeries. Ces maisons se caractérisent également par la
simplicité et la cohérence entre le bâti et son environnement, elles sont
dépourvues de tous les aspects du luxe ou de décoration, elles répondent alors
aux exigences de leur l'environnement.

Généralement Les maisons dans les ksour de la région de Laghouat,


sont composées d'un ou deux niveaux (rez-de-chaussée plus étage). Pour le
premier type, on l'observe dans les habitations publiques. Le deuxième type a
été dédié aux notables, comme on peut remarquer la présence de l'étage dans
des demeures publiques, mais d'une taille réduite. L'étage dans le premier
type ne reflète pas la couche sociale de son propriétaire, de qu'il reflète le
manque d'espace par rapport au nombre des membres de la famille.

Les maisons dans cette zone se compose de deux parties principales sont:

A. Le périmètre extérieur de la maison:

Les maisons étaient fermées de l'extérieur de murs aveugles, simple


dépourvu de tout élément décoratif, sauf quelques éléments symboliques au-
dessus des linteaux des portes. En outre, ils manquent d'ouvertures et de
fenêtres, à l'exception de la porte extérieure menant à l'intérieur et les trous
des gargouilles d'évacuation des eaux pluviales qui apparaissent de temps en
temps sur la partie supérieure des murs extérieurs. Les portes étaient souvent
ouvertes dans la position où elles peuvent recevoir les vents frais, ou les
ouvrir sur les ruelles couvertes pour atténuer les rayons du soleil.

B - Le périmètre intérieur de la maison:

L'influence des facteurs climatiques n'avaient pas impacte que sur la


forme générale des constructions, mais aussi sur l'organisation intérieure des
maisons, ce qu'a incité les habitants des ksour de chercher la protection de
ces facteurs. En conséquence, concevoir en introverti, tout comme les sociétés
islamiques, un phénomène qu'est devenu l‘un des caractéristiques les plus
importantes de l‘architecture islamique. La maison se compose à l'intérieur des
espaces suivants :

28
Chapitre II

a) L‘Entrée:

Les entrées dans les régions du sud étaient axiale, puis transformées en un
système en chicane jusqu'à ce qu'elle est devenu le caractère marquant des
habitations de ces régions, de ce qu‘elle offre d‘avantages conformément aux
principes de la religion islamique, qui appelle à préserver les secrets, l‘intimité,
et la liberté de ce qui existe à l‘intérieur. Ce type d‘entrée permet de laisser la
porte ouverte toute la journée afin de créer un courant d‘air avec la cours. Les
portes étaient souvent faites de troncs de palmier, et se caractérisent par une
faible hauteur, mais elles font entrer un âne chargé.

On doit noter que les portes ouvertes dans les rues ou les chemins ne se
disposent pas face à face pour préserver l‘intimité des maisons.

b) La Skifâ:

Les entrées donnent sur une Skifâ ou deux, sombre qui mènent au centre
de la maison Wast Dār et parfois seulement un muret qui empêche la vision de
l‘observateur au centre de la maison. La Skifâ est l'un des composantes de
base de la maison, elle conserve en premier lieu son caractère sacré l‘intimité
et ses secrets, comme c‘est le point de transition entre le monde extérieur et
le monde intérieur. De plus, la Skifâ joue un rôle important dans la famille, car
elle est considérée comme l‘un des endroits convenables pour effectuer
quelques travaux de la maison en raison de sa fraicheur en été. Dans la Skifâ
on met le moulin en pierre utilisé pour écraser des grains secs tels que le blé
et l'orge ou pour effectuer les travaux de tissage. Et dans la Skifâ, l‘étranger
attend jusqu‘à ce que le propriétaire de la maison l‘autorise à entrer.

c) El haouch ou Wast Dār:

Le patio appelé el haouch ou Wast Dār, est l'une des caractéristiques de


l'architecture islamique et l'un des éléments les plus importants de la Maison
islamique. C'est comme un contenant où l'air froid est stocké pendant les
chaudes nuits d'été et l'air chaud pendant les nuits froides d'hiver. Et aide à
éclairer et aérer les chambres, comme il aide à tempérer l'atmosphère à
l'intérieur lors des fortes chaleurs. Des expériences ont démontré que la
température d‘el haouch est inférieure de deux degrés à la température

29
Chapitre II

ambiante dans la région. La fonction de cet élément est non seulement limitée
à ce domaine, mais se traduit également par le rôle social et réglementaire.

d) La Tahdja

D‘une manière impressionnante de symétrie et harmonie, le patio est


entouré des deux côtés ou quatre côtés de larges ouvertures qui aident à
atténuer l‘atmosphère et à réduire les rayons du soleil, appelées dans la
région par Tahdja. Des études scientifiques confirment que plus les ouvertures
d‘où l'air pénètre sont large, et étroites d‘où il sort, plus la bâtisse est mieux
aérée, et si le contraire, la ventilation du bâtiment se réduit. Ce processus
s‘explique par l‘équation suivante:

Surface d'entrée + surface de sortie = ¾ 2700

Surface d'entrée + surface de sortie = ½ 2000

Surface d'entrée + surface de sortie = ¼ 1100

Sur cette base, l‘observateur des ksour sahariens rend compte que la plupart
de leurs ouvertures, représentées dans le patio, les galeries, les portes des
chambres et la sortie principale, leur taux est dans la plupart des cas entre ¾
et ½, ce qui permet l'exploitation d'un grand courant d'air et crée un
atmosphère frais. En plus de tout cela, les galeries ont un rôle architectural où
ils servent de support sur lequel le couloir et le plafond de l'étage sont
construits.

e) Les chambres ‗biout’ :

Les biout pluirel de biet, sont organisés autour de wast dār, elles se
caractérisent par la simplicité, l‘étroitesse et la forme en longueur,
habituellement ne dépassent pas le rapport ½ pour faciliter le travail du
plancher, et si nécessaire diviser la chambre en deux moitiés par une paroi
incomplète pour servir de support pour les troncs de bois, ce qui est
particulièrement perceptible dans les chambres de ksar Aїn Madhi. La
réalisation du plancher dépend souvent de moyens locaux, d'une longueur qui
ne dépasse pas les deux mètres et demi, comme les troncs de palmier ou les
genévriers, etc. Egalement, elles se caractérisent par l'absence des angles
droits et le manque de rectitude de leurs murs, phénomène connu dans les

30
Chapitre II

habitations du monde islamique anciennement. La raison de l'irrégularité des


pièces est dû à l‘irrégularité de la maison en général, alors que c‘est une
nécessité dictée par des conditions purement urbaines, telles que l'étroitesse
des rues, leurs sinuosité, parfois réfracté sous des angles non droits. Les
chambres sont dépourvues de toute ouverture, sauf la porte d'entrée, ce qui
leur permet de stocker l'air froid pendant une longue période de la journée. En
outre, elles contiennent des niches creusées aux murs à une certaine distance
du sol, qui a été spécialement conçu pour mettre les moyens l‘éclairage, ou
comme un entrepôt où est placés tout ce qui concerne les femmes, comme le
maquillage et autres.

Les maisons sont également équipées d'un espace privé connu biet el-
Khzine ou el-makhzen, une pièce qui n‘est pas large par rapport aux autres
chambres, et elle est loin des yeux des gens pour ne pas découvrir ce qu‘il y a
à l‘intérieur. Ces magasins sont constitués de hauts bassins au-dessus du
niveau du sol, divisés entre eux par des murs et surmonté d‘une sedâ, comme
dans les maisons de Tadjmout, ou sous une forme simple qui fournit des
équipements spéciaux à cet effet. C‘est dans el-makhzen qu‘on préserve tout
ce qui est nécessaire à la vie, des grains secs, des légumes, les huiles, le miel
et les dattes, etc.

f) La cuisine ‗cousina‘:

C'est une pièce généralement petite et située au rez-de-chaussée de la


maison. Les cuisines se distinguent des autres espaces par les cheminées qui
occupent l'un des coins, le cas des maisons islamiques, puis monte sous la
forme d‘un tube qui se termine en haut par un trou pour permettre
l‘évacuation de la fumée.

On doit noter aussi que les cheminées dans les ksour sahariens n'étaient pas
confinées aux cuisines, mais étaient également utilisées dans les chambres
pour le chauffage en hiver.

g) Annexes sanitaires :

Parmi les annexes sanitaires les plus importants dans les habitations
ksouriennes, citons les toilettes, ou ce qu'on appelle Kanif qui sont parfois
utilisées comme écuries d'animaux au même temps. Les toilettes sont

31
Chapitre II

généralement situées dans des endroits isolés des espaces de vie, cachées, de
sorte que l'individu peut faire ses besoins sans gêne. En termes de forme et de
design était très simple. Une salle surélevée par des escaliers, qui contient à
l'intérieur un trou ou des madriers de bois placé longitudinalement,
légèrement espacées en mesure de s'asseoir sur les et faire ses besoins sans
gêne. Les toilettes donnent souvent sur la rue, afin de ne pas déranger les
voisins, par une ouverture fermée qui se retire facilement lors du
déchargement. Ces fumiers sont des engrais utilisés dans l'agriculture.

h) la terrasse :

La terrasse on ce qu'on appelle Stah est accessible par des escaliers qui
reposent le plus souvent sur un mur plein vidé à l'intérieur, où une ouverture
de porte donne sur ce vide depuis le mur plein, qu'est utilisé comme un coin à
des fins diverses. Le stah est un vaste espace qui contient parfois une ou deux
chambres et une salle de stockage makhzen. Il est également utilisé dans les
petites maisons comme lieu de repos ou de sommeil la nuit en été, ou un lieu
de réception des invités femmes.

Matériaux de construction :

En ce qui concerne les matériaux de construction, les pierres de calcaire


d'une bonne qualité ont été utilisées dans les fondations des constructions, les
lieux de défense et les habitations des riches et et des chefs en particulier. Ce
qu'a été observé dans 'Dar El-Safh' à laghouat, ou ce qui est maintenant
observé dans la maison de 'Ben Trik' à Tadjmout, ou la maison de 'Tidjani' à
Ain Madhi, ainsi que les entrées et la muraille de Taouiala. Alors que
l'utilisation de briques de terre séchées au soleil dans la majorité des maisons
publiques. Ce qui a attiré l'attention des voyageurs étrangers, par exemple, ce
que le colonel Arnaud a dit sur les constructions de Laghouat "qu'elles sont
tous construites en briques de terre séchées et de couleur brune, qui a donné
à la ville un air de tristesse et de morosité. La plupart des habitations des
ksour se ressemblent dans l'utilisation du bois, des palmiers, des genévriers,
saules et l‘ajonc pour la toiture ou les portes, et qu'elles contiennent les
équipements nécessaires et s‘adaptent aux climat et mode de vie.

32
Chapitre II

Ce sont les caractéristiques générales les plus importantes qui se


reflètent dans les maisons des ksour de la région de Laghouat et les éléments
les plus importants.

D‘après l‘approche architecturale de S. Mazouz dans "la ville et le


désert", sous la direction de M. côte, sur les ksour du Bas-Sahara (le Zab, le
Souf, l‘Oued Righ), l‘architecture de ces ksour ressembles beaucoup aux ksour
de notre aire d‘étude, dans l‘organisation centrale des espaces autour de Wast
Dār, les éléments constituant la maison comme l‘espace de stockage, et même
la nomination des espaces, comme makhzen.

2.9. IMPLANTATION DU KSAR : CHOIX DU SITE

Pour Ibn-Khaldoun (1934), établir une ville au Sahara sur un site donné,
obéit à certains critères "Pour se protéger de mauvaises conditions
atmosphériques, on veillera à choisir le lieu dans une région où l'air est bon et
pur" (Mouqadima). Aussi, la présence de points d'eau permet aux habitants de
se ravitailler et la proximité des jardins facilite l'exploitation des ressources.
Masqueray46 voit une autre cause dans la formation des cités maghrébines:
"Les ksour ont été bâties sur des collines ou à flancs de coteau, afin d'être
ensoleillés en hiver et protégés des vents, des crues d'oueds et des
agressions" (E. Masqueray, 1983) (fig 2.5). Alors que K. Mahrour note en
1994: "deux critères fondamentaux sont nécessaires pour la formation d'un
établissement humain, la présence de l'eau et l’accessibilité dont l'intensité et
la valeur changent au cours du temps"47.

En somme, le choix du site des villes sahariennes doit être défendu des
agressions, à l‘abri des crues d'oueds, proche des grandes routes du
commerce caravanier transsaharien au milieu des oasis, ainsi profiter des
avantages et douceur du microclimat oasien, mais, aussi, être près des points
d'eaux (seguias, oueds, puits, sources, nappes), pour son approvisionnement
en eau.

46- Emile Masqueray (1843-1894), Archéologue, historien, linguiste, surtout sociologue,


également écrivain français, le promoteur des études sur les sociétés du Maghreb.
47- Op.cit., CHAOUCHE-BENCHERIF Meriama, p 94.

33
Chapitre II

FIG 2.5. LA SITUATION DE L‘UN DES KSOUR DE GHARDAIA


PAR RAPPORT A L‘OUED
Source : Site d‘internet.

Comme a écrit S. Mazouz : "certaines variables comme le site


(topographie, relief), la manière de se procurer de l‘eau, la structure
géomorphologique du terrain ont joué un rôle non négligeable, non dans la
genèse du système écologique lui-même, composé du triptyque bâti-
palmeraie-eau, mais dans la topologie du noyau initial et de son évolution par
la suite48".

De diverses raisons ont été conjugués, au profit de l‘implantation des


ksour, dont les plus courants sont à l‘origine de :

La présence de l‘eau

Bien qu‘elle ait été durant les siècles écoulés une donnée déterminante
et décisive de laquelle dépend l‘un des critères de choix du site de l‘Agherm,
l‘eau, restera toujours la source principale symbolisant l‘existence de la vie et
le garant sine qua non de la continuité de la vie49.

Comme N. Marouf le confirme dans sa lecture de l‘espace oasien : « La


relation à l'agriculture est une relation à l'eau, à l'intersection des deux
s'implantent les habitations : c'est une donnée immuable50 ».

48- Op.cit., Sous la direction de Marc Côte, p 124.


49- Op.cit., Nesrine Si Amer.
50- MAROUF Nadir, Lecture de l‘espace Oasien, Sindbad, Paris, 1980, P 20.

34
Chapitre II

Une situation défensive

Le contexte d‘insécurité qu‘a duré jusqu‘au début du XXe siècle au Sahara,


a obligé les sédentaires de farfouiller dans les milieux désertiques, les sites les
plus sécurisants, sur les collines, les buttes et tout endroit surélevé, même si
incommode, pour se mettre à l‘abri des pillards.

Les ksour sont généralement dressés sur sols rocheux et terrains élevés
dans un but d‘autodéfense, et aussi pour la préservation des ressources
hydriques et des sols fertiles51.

La contiguïté des routes de commerce

Étapes sur les routes commerciales du VIIIe au XIVe siècle «route de l‘or»,
du Sahara au Sahel, «route de la soie» de la Chine aux rives de la
Méditerranée (Fig 2.6) , les oasis se sont développées dans des zones arides
mais à des endroits favorables au passage des caravanes et du commerce en
formant des routes stratégiques, il est ainsi généralement admis que c‘est la
vie relationnelle qui à l‘origine des créations d‘établissements humains dans
ces régions, l‘eau n‘étant qu‘un facteur de localisation (KOUZMINE Y,2007), de
maintien et de développement52.

FIG 2.6. PRINCIPALES ROUTES COMMERCIALES DU VIIIe AU XIVe SIECLE


Source : HAMMOUDI Abdelhalim, Le patrimoine ksourien mutation et devenir.

Marc Côte a renvoyé le fait urbain au Sahara à la transition commercial


« Cette urbanisation au Sahara a historiquement des racines profondes. Elle
est fille du grand commerce transsaharien, qui pendant près de dix siècles a

51- Op.cit., Sous la direction de Marc Côte, p 123.


52- Op.cit., HAMMOUDI Abdelhalim, p 27.

35
Chapitre II

animé ces vastes espaces entre rive Nord et rive Sud du Sahara. C‘est lui qui
explique leur genèse, comme centres commanditaires ou centres relais au sein
de cet espace relationnel. C‘est lui qui est responsable de la permanence du
fait urbain au Sahara53 ». Comme il a encore lié la recherche d‘eau à cet effet
« Hier, c‘était le besoin de traverser cet espace, alors désert humain en dehors
de ses marges, qui a poussé à y chercher l‘eau et à la mettre au service des
circuits caravaniers transsahariens qui ont fait de la présence de l‘eau un des
élément de fixation de leur relais : "Ce n‘est pas l‘eau qui a fait l‘oasis, c‘est la
vie relationnelle qui a suscité l‘oasis, laquelle a été créée là où l‘eau existait"
54
(M. Côte, 2001) ».

Attachement religieux

Nombreux sont les ksour doivent leur implantation à la présence d‘une


relation religieuse, ou par l‘existence d‘une zaouїa, école coranique ou mosolé,
la plupart de ces ksour n‘avaient pas de rempart ni de tours.

Y. Kouzmine à résumé les facteurs, ou comme il les a appelé conditions


d‘émergence d‘une oasis, dans la structure du systéme oasien qu‘a emprunté
à D. Dubost (1989) comme suit :

FIG 2.7. STRUCTURE DU SYSTEME OASIEN


Source : KOUZMINE Yaël, dynamiques et mutations territoriales du Sahara
algérien.

53- Ibid., p 5.
54- Id., p 97.

36
Chapitre II

2.10. LES MODE D’ACCES A L’EAU55

◊1. Les oasis à foggaras

Dans les régions à foggaras, le système d‘irrigation et d‘alimentation en


eau des ensembles oasiens se fondait sur l‘exploitation d‘un affleurement du
Continental Intercalaire le long d‘accidents topographiques (fig 2.8). La nappe
n‘étant pas captive, il fallut développer un réseau de galeries drainantes,
pénétrant la surface de la nappe phréatique (Bisson, 1957). Ces galeries
conduisaient par gravité l‘eau de la nappe phréatique vers les jardins à irriguer
en aval, en suivant une pente faible, variable selon les conditions locales, de
1% à 4-5% selon J. Bisson (1957), par un réseau hiérarchisé de séguias (fig
2.9).

FIG 2.8. LE PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT D‘UNE FOGGARA.


Source : KOUZMINE Yaël, Op. cit., p 48.

L‘organisation spatiale de l‘oasis dépendait alors directement des


contraintes topographiques et du sens d‘écoulement par gravité de la
ressource en eau. Sa localisation, expliquée par ces mêmes contraintes, se
faisait ainsi dans les dépressions ou au bas d‘une pente.

55- KOUZMINE Yaël, dynamiques et mutations territoriales du Sahara algérien, thèse de


doctorat, université de Franche-Comté, 2007, p 48 à p 54.

37
Chapitre II

FIG 2.9. HIERARCHISATION D‘UN RESEAU DE SEGUIA


Source : KOUZMINE Yaël, Op. cit., p 50.

Les avantages de ce type d‘irrigation résident dans la stabilité


approximative du débit, la possibilité de son accroissement et un arrosage des
jardins par gravité (Guillermou, 1993).

FIG 2.10. UNE OASIS A FOGGARA, L‘EXEMPLE DE TIMIMOUN.


Source : KOUZMINE Yaël, Op. cit., p 49.

38
Chapitre II

L‘organisation de l‘oasis de Timimoun étudiée par J. Bisson en 1957 (fig


2.10) constitue un exemple caractéristique des formes oasiennes à foggara.
Ainsi dans le cas de Timimoun, les foggaras sont organisées de manière
perpendiculaire à la palmeraie, le ksar surplombant cette dernière.Loin de
constituer un système figé, l‘organisation spatiale des oasis à foggara était
mue par des dynamiques liées en partie au rabattement des nappes. Le
prolongement et le creusement progressif de la foggara pour atteindre le toit
de la nappe aquifère, impliquait une descente des jardins, comme du ksar,
plus en aval afin de pouvoir continuer à profiter de l‘écoulement gravitaire.
Ainsi, un certain nombre d‘oasis à foggaras ont connu un glissement vers les
dépressions et les terres sebkha, phénomène dont témoignent les ruines et les
traces de jardins abandonnés, notamment dans le Gourara.

◊2. Les oasis sur puits artésiens

Selon A. Bernard (1939), La particularité du mode d‘irrigation des oasis


sur puits artésiens repose sur la possibilité d‘un accès à des eaux artésiennes
jaillissantes. L‘oasis de Chemora Cherguia (fig 2.11), analysée en détail par C.
Nesson (Rouvillois-Brigol et al., 1973), présente des spécificités
organisationnelles intimement liées au mode d‘irrigation, lui-même induit par
la présence d‘eaux artésiennes. L‘irrigation de la palmeraie se basait alors sur
différents puits, de part et d‘autre desquels une seguia principale conduisait
l‘eau parallèlement à la bordure de la dépression de l‘Oued-Righ.
Perpendiculairement à cette seguia existaient des seguias secondaires
redistribuant l‘eau au sein des jardins de la palmeraie. Chaque parcelle de
culture était délimitée par des drains (khandegs) permettant de réduire la
salinisation des sols en drainant par gravitation les eaux souillées vers les
terres situées en contrebas.La morphologie de la palmeraie créée est ici très
spécifique, chaque parcelle s‘étirait depuis la seguia principale vers l‘aval, à la
manière de bandes rectilignes, composant ainsi « un terroir dentelé»
(Rouvillois-Brigol et al., 1973). Chacune de ces parcelles s‘étendait sur une
distance d‘environ 350 m de la seguia principale vers les terres de sebkha.

39
Chapitre II

FIG 2.11. L‘OASIS SUR PUITS ARTESIENS DE CHEMORA-CHERGUIA


Source : KOUZMINE Yaël, Op. cit., p 52.
En matière de gestion de la répartition du débit en eau entre les
différents jardins, chaque parcelle recevait périodiquement la totalité du débit
pour un temps déterminé par le biais d‘une ou plusieurs seguias, en fonction
de l‘effort consentis dans les différents travaux relatifs au creusement des
puits et d‘entretien des seguias.

◊3. Les oasis sur nappes phréatiques

Les systèmes oasiens développés dans le Souf constituent un type


exceptionnel d‘oasis au Sahara algérien. La région du Souf, dont la ville centre
est El-Oued, est largement spécifiée par sa localisation dans un massif
dunaire, le Grand Erg Oriental, ce qui constitue un exemple rare, un cas
d‘école, au Sahara.

40
Chapitre II

Les oasis se sont développées sur les nappes phréatiques du Grand Erg
Oriental qui sont alimentées par des écoulements en provenance
essentiellement du sud du plateau Chaanba, du Tademaït et de la hamada de
Tinrhert. Selon M. Côte (2006), les puits pouvaient atteindre l‘eau entre 3 m
au nord du Souf et 40 m au sud.

FIG 2.12. GHOUTS DU SECTEUR DE BAYADAH


Source : KOUZMINE Yaël, Op. cit., p 53.

Les populations soufies développèrent une technique spécifique


d‘excavation permettant à la palmeraie d‘atteindre l‘eau des nappes les plus
proches. Il s‘agit donc d‘une culture ―en sec‖ (bour), sans irrigation apparente.

Compte tenu des contraintes liées aux caractéristiques des sols, rendant
impossible l‘excavation de l‘erg sur des superficies très vastes, la création des
ghouts fut opérée sur de petits espaces, entre 1/10e et 1/4 d‘hectare (Côte,
2006).

2.11 REFLEXION DE REVITALISATION :

Le ksar, système complexe où s‘encroisent une multitude d‘éléments


liés à son organisation, mérite d‘être aujourd‘hui revalorisé et réhabilité. C‘est
une des conditions incontournables et indispensable pour sa sauvegarde.

41
Chapitre II

Faire revivre le ksar signifie aussi l‘adapter au monde d‘aujourd‘hui tout


en conservant ses traditions et ses coutumes.

Faire revivre le ksar c‘est de substituer l‘octroi de programmes d‘habitat


sous toutes ses formes en des actions de restructurations, de rénovation et de
restauration de son tissu ancien.

Pour perpétuer l‘espace ksourien il y a lieu donc de saisir l‘opportunité


qui s‘offre à nous aujourd‘hui pour penser à son avenir ; à son maintien et
renforcement comme entité dans le système urbain ; à la prise en
considération de sa particularité et originalité et aussi le mode de vie des
populations, dans le cadre des études des plans d‘urbanisme et
d‘aménagement ; et d‘autres actions et réflexions qui assurèrent la durabilité
de fonctionnement de ces établissement humains.

Les actions d‘intervention sur les faits matériels et immatériels, dans les
tissus anciens ou centres historique, doivent faire l‘objet de sauvegarde de ce
patrimoine collectif.

2.11.1. Définition du patrimoine :

La notion de patrimoine recouvre en effet des réalités très diverses, qui


en font une notion particulièrement complexe. Dans sa conception moderne, il
apparaît comme « un bien reçu et à transmettre, dont la propriété n‘est pas
exclusive d‘une famille, mais intéresse tout le groupe social» (Dominique
Audrerie, 1887). Le patrimoine constitue donc l‘héritage commun que l‘on
souhaite transmettre aux générations futures, et il résulte de l‘intérêt porté à
un bien particulier, à un moment donné56.

2.11.2 Définition de la sauvegarde :

On entend par « sauvegarde », conformément à la recommandation de


Nairobi-UNESCO, 1976) "l‘identification, la protection, la conservation, la

56- BELOUADAH Naceur, Développement urbain et préservation du patrimoine architectural


dans les médinas Cas de la médina de Bou-Saada, mémoire de magister, Université de Biskra,
2014, p 64.

42
Chapitre II

restauration, la réhabilitation, l‘entretien et la revitalisation des ensembles


historiques ou traditionnels et de leur environnement"57.

2.11.3 Les principaux objectifs du secteur sauvegardé58 :

Préserver le patrimoine bâti et naturel et arrêter son processus de


dégradation ;
Instaurer un cadre de concertation et de coordination entre les acteurs
concernés, notamment avec les citoyens ;
Mettre en place un outil juridique permettant l‘application de la loi
relative au patrimoine culturel ;
Protéger les champs de vision du paysage ksourien selon la règle sky-
line ;
Définir un périmètre de protection et de visibilité des monuments et
sites historiques ;
Encourager l‘urbanisation en cité-jardin pour maintenir l‘écosystème
oasien ;
Définir les actions à entreprendre dans le périmètre (mesures
d‘urgence, préservation, restauration, réhabilitation, restructuration,
requalification, etc.) ;
Définir les zones de servitudes ;
Elaborer un inventaire des monuments et sites historiques ;
Mettre en place la signalisation des monuments et sites historiques ;
Elaborer un manuel de restauration ;
Encourager la production architecturale ksourienne et bioclimatique ;
Promouvoir le patrimoine immatériel (artisanat, gastronomie, fêtes
populaires) ;
Promouvoir le tourisme culturel pour un développement économique
durable ;

57- Recommandation concernant la sauvegarde des ensembles historiques ou traditionnels et


leur rôle dans la vie contemporaine, La Conférence générale de l'Organisation des Nations Unies
pour l'éducation, la science et la culture, réunie à Nairobi du 26 octobre au 30 novembre 1976
en sa dix-neuvième session.
58- Revitalisation urbaine pour la sauvegarde du patrimoine Cas de la Vallée du M‘zab M.
ZOUHIR BALLALOU Architecte des monuments historiques, Directeur de l‘OPVM,
http://openarchive.icomos.org/1401/9/zouhir%20ballalou.pdf

43
Chapitre II

2.11.4 Perspective et justification politique de l’intervention dans les


tissus anciens59 :

Le processus de réhabilitation peut être orienté et justifié politiquement


vers la résolution d‘une grande variété de problématiques, presque toujours
complémentaires :

- Dans une perspective sociale, avec pour objectif de lutter contre la


pauvreté, de développer la cohésion sociale, d‘éviter l‘exclusion sociale, de
freiner les processus de régression démographique ou de satisfaire les
nécessités sociales et culturelles des résidents et usagers.

- Dans une perspective urbanistique, avec pour objectif de revaloriser un


environnement dégradé ou en décadence, de revitaliser le tissu résidentiel et
d‘améliorer ses conditions d‘habitabilité, de requalifier l‘espace libre ou de
rénover et d‘améliorer les infrastructures existantes.

- Dans une perspective économique, avec pour objectif de dynamiser et de


diversifier les activités économiques ou d‘améliorer l‘attrait et l‘intégration de
la zone dans sa propre ville ou région.

- Dans une perspective environnementale, avec pour objectif d‘améliorer la


qualité environnementale de l‘ensemble (pollution, confort thermique et
lumineux, etc.), ou d‘optimiser la gestion des flux énergétiques et physiques
(gestion des déchets, cycle de l‘eau, etc.).

- Et, enfin, dans une perspective patrimoniale, avec pour objectif de


conserver et de mettre en valeur le patrimoine construit, de préserver et de
mettre en valeur le paysage culturel et naturel, ou de réhabiliter et d‘intégrer
de manière cohérente le patrimoine aux conditions d‘aujourd‘hui.

Comme S. Haoui Bensaada dans sa Contribution à la connaissance et à


la préservation des architectures ksouriennes, elle a défini le projet de
préservation par :

Un Programme de conservation sociale ;


Un Programme de conservation matérielle ;

59- Op. cit., BELOUADAH Naceur, pp 82-83.

44
Chapitre II

Un Programme de conservation cyclique.

1/Le programme de conservation sociale:

Le maintien des habitants dans le ksar et l‘amélioration du cadre de vie


doivent être considérés comme une condition et une garantie de sa protection.
Cet objectif majeur se fera à travers l‘intégration du ksar dans le contexte
socioéconomique de la ville, en lui confiant un rôle actif.

2/Le programme de conservation matérielle :

La Préservation des éléments morphologiques et urbains structurant le


ksar par :

 Conservation intégrée :

C‘est une intervention qui vise l‘amélioration du confort et l‘adaptation


de l‘habitat aux besoins actuels. Ces interventions doivent se faire dans
respect du paysage ksourien.

 conservation intégrale

C‘est une intervention qui vise une remise en état et en valeur des édifices
dont l‘importance historique est majeure (éléments à fort degré de
permanence).

3/Un Programme de conservation cyclique des architectures en terre

Pour garantir la durabilité de l‘état sanitaire positif du bien immobilier,


La conservation continue par un programme de gestion et d‘entretien. Ceci
n‘est que la réhabilitation d‘un cycle d‘entretien régulier rompu. Pour l‘habitat,
ce programme doit être présenté aux habitants par un travail de
sensibilisation et d‘information.

45
Chapitre II

2.12. CONCLUSION

Les établissements humains oasiens dans le Sahara représentent les


lieux de vie et d‘échanges, où les éléments qui les constituent forme un
mécanismes de relations d‘interdépendance dans un tout équilibré, adapté aux
différents milieux saharien dificile à travres l‘émergences des fonctionnements
particuliers.

Le ksar reste l‘interprétation parfaite d‘une symbiose entre l‘homme et


son environnement, une représentation des générations passée, d‘une
durabilité que la société d‘aujourd‘hui ne cesse de perturber par une
occupation irrationnelle de l‘espace ksourien fragile.

Ce patrimoine qui forme notre identité est encours de disparition parle


fait de plusieurs facteurs qui s‘interférent. Un abandon de leur habitants , suivi
par des transformations irrémédiables effaçant les traces de l‘histoire aux
valeurs incontestés, rendant la conservation difficile voir impossible. De faire
revivifier les ksour peut étre une approche convenable à condition de
l‘introduire dans une démarche globale, dans un souci d‘intégration et
durabilité.

Ces facteurs de dépérissement et autres, sont le cas de la plupart des


ksour du sud algérien, dont le ksar de Laghouat fait partie. Ce dernier sera
notre objet d‘étude dans le chapitre suivant.

46
CHAPITRE 3
Chapitre III

INTRODUCTION

Notre cas d’étude portera sur le vieux ksar de la ville de Laghouat, nous
allons dans ce chapitre analyser les formation-transformation de la ville de
Laghouat en essayant de retracer son processus des états successifs du
phénomène urbain dans le temps.

3.1. PRESENTATION DE LA VILLE DE LAGHOUAT

« La ville de Laghouat (...) Elle a été bâtie sur les rives de l’Oued M’zi, le
plus grand Oued du sud de l'Atlas saharien, limitée au sud par une large zone
pastorale qui s'étend jusqu'au Bordj de Tilghemt et s'étale sur une superficie
de 400 km². La ville forme deux amphithéâtres qui se font face, sur les flancs
de deux mamelons du Djebel Tisgarine allongés dans le sens Nord-Est au
Sud–Ouest, et dont les sommets sont distants l'un de l'autre d'environ 1800
mètres; c'est entre ces deux mamelons que les canaux d'irrigation, amènent
au moyen d'un barrage de 300 mètres de long sur 10 de large et 3 de
profondeur, les eaux de l'oued Mzi60 et alimentent l’ancien ksar de Laghouat
dans sa petite largeur.»61

3.1.1. Situation de la ville de Laghouat

Laghouat se situe en pied des contreforts de Djebel l’Amour qui fait


partie de l’Atlas saharien, à la limite de l’immense plateau désertique qui
descend en pente douce vers Berriane. La ville de Laghouat est située sur l’axe
de la route nationale RN 01 reliant le nord et le sud du pays, à 410 km d’Alger,
390 km d’Ouargla, 190 km de Ghardaïa et 110 km de Djelfa (voir fig 3.1).

La ville est limitée comme suit :

Au nord par la commune de Sidi Makhlouf ;


A l’est par la commune d’El Assafia ;
Au sud et sud-ouest par les communes de Bennacer Benchohra et El-
Khneg ;
A l’ouest par les communes de Tadjmout et El-Khneg.

60- Oued M’zi : nom que porte l’Oued Djedi dans cette partie de son cours.
61 -ABDELLAOUI Abdelkader et al, le réseau routier un indicateur de la dynamique urbaine, cas
de la ville de Laghouat, Annals of the University of Bucharest – Geography, 2006, p 83.

47
Chapitre III

Les wilayas limitrophes sont : Djelfa, Tiaret, El-Bayadh et Ghardaïa.

FIG 3.1. CARTE DE SITUATION ADMINISTRATIVE DE LA VILLE DE LAGHOUAT


Source : Etablie par l’auteur sur ArcMap

3.1.2. Accessibilité de la ville de Laghouat

La ville de Laghouat est principalement accessible par la veine vitale du


territoire algérien la Route Nationale n°1 reliant le nord avec le sud, cet axe la
divise en deux et est d’un débit de 797 UPV/h62. Comme elle représente le
point d’intersection de la RN n°23 venant du nord-ouest algérien et la RN n°1.
En outre la ville de Laghouat est pourvue d’un réseau de chemins de wilaya
CW 230 allant vers l’ouest de la wilaya commune de Tadjrouna, CW 120 la
reliant avec la commune d’El-Assafia et le CW 31 menant à la commune de
Ksar El-Hirane est de la wilaya.

De plus l’accessibilité terrestre la ville de Laghouat est dotée d’un Aéroport


situé au sud de la ville, distant de 14 km de la ville.

62- KORKAZ Harz-allah, l’impact des déplacements sur la forme de la ville et leur place dans les
outils de la planification urbaine cas d’étude : la ville de LAGHOUAT, thèse de magister, EPAU,
2013, p 101.

48
Chapitre III

RN23

RN23 RN1
RN47

RN1

FIG 3.2. ACCESSIBILITE DE LA VILLE DE LAGHOUAT


Source : Etablie par l’auteur

3.1.3. Limites de la ville de Laghouat

L’enceinte de la ville de Laghouat est enveloppée par des limites


naturelles, le plus important oued de la zone l’Oued M’zi la limite de l’est et du
nord-est, du côté ouest et nord-ouest les montagnes Djebel Ahmar et Djebel
Dakhla parmi les monts des Djebal Amour un des massifs de l’Atlas Saharien
occidental, alors que l’un des affluents de l’Oued M’zi : l’Oued Msaad la borde
de ses rives sud.

FIG 3.3. LIMITES NATURELS DE LA VILLE DE LAGHOUAT


Source : Etablie par l’auteur sur photo satellitaire de Google earth

49
Chapitre III

3.1.4. Le climat de la ville de Laghouat

Les caractéristiques climatiques de la région peuvent nous expliquer la


conception urbaine et architecturale, tel que la largeur des rues et leur
orientation, les formes des terrasses, la taille des ouvertures, comme ça
reflète la nature des activités exercés par la population de ces régions.

Le climat de Laghouat est de type Saharien, marqué par un été très


chaud et sec et un hiver froid63, l’aridité s’accentue au fur et à mesure que l’on
s’éloigne vers le sud.

3.1.4.1 La température de l’air :

Le climat à Laghouat est caractérisé par l’enregistrement d’importants


écarts de températures, les 40 °C sont souvent atteintes en été, et elle
descend jusqu’à 1°C en hiver.

La température moyenne enregistrée en 2017 était de 18,98 °C, avec un


maximum de 38,6 °C en août et un minimum de 1,7 °C au mois de janvier64.

45
40
35
30
25 T Moy
T Min
20
T Max
15
10
5
0
JAN FEV MAR AVR MAI JUN JUL AOU SEP OCT NOV DEC

FIG 3.4. VARIATIONS DES TEMPERATURES DE L’AIR EN ‘°C’ DE LA


VILLE DE LAGHOUAT EN 2017
Source : Etablie par l’auteur

63- Centre d’études et de réalisation en urbanisme URBATIA unité de Laghouat, rapport d’étude
du PDAU intercommunal de Laghouat-Khneg-Benacer Ben Chohra, juin 2007.
64- Station météorologique de Laghouat.

50
Chapitre III

3.1.4.2 Les précipitations :

Laghouat est caractérisé par une faible et irrégulière pluviométrie, et qui


ne cesse de s’affaiblir avec le temps. Les précipitations annuelles en 2017
étais d’une moyenne de 66,80 mm/an, dont le mois le plus arrosé était
septembre avec 20,2 mm, alors qu’elles étaient nuls aux mois de mars et
décembre65.

100

50
Précipitations 2017
0 Précipitations 2006
JAN FEV
MAR AVR
MAI JUN
JUL AOU
SEP OCT NOV
DEC

FIG 3.5. REPARTITION DES PRECIPITATIONS DE LA VILLE DE LAGHOUAT EN


2006 ET 2017
Source : Etablie par l’auteur

3.1.4.3 L’humidité :

L’humidité relative est variable de 56% au mois de Janvier à 17% au


mois de Juillet66.

Mois Jan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Août Sep Oct Nov Dec
Humidité 56 44 32 33 26 23 17 20 29 41 39 53
(%)

TABLEAU 3.1. VARIATION DU TAUX D’HMIDITE A LA VILLE


DE LAGHOUAT EN 2017
Source : Station Météorologique de Laghouat

3.1.4.4 Les vents :

Les vents dominants proviennent de deux directions67 :

Les vents du nord sont des vents froids qui soufflent en période froide,

65- Ibid.
66- Ibid, année 2017.
67- BENARFA Kamal, L’occupation de l’ilot en zone aride pour une protection contre le
rayonnement solaire direct cas de la ville de Laghouat, thèse de magister, université de
Laghouat, 2007, p 57.

51
Chapitre III

Les vents de l’ouest sont des vents chauds et secs surchargés de vents
de sable qui soufflent en été de 65 à 70 jours par an, ils sont fréquents
généralement en juillet.

En été le SIRICO venant du sud est souvent violent et sa vitesse varie de 15


30 m/s.

3.2. ANALYSE DE LA VILLE

3.2.1. Méthode d’analyse

La morphogenèse des milieux bâtis est une discipline scientifique vouée


à l’étude des processus de genèse et de transformation des établissements
humains. Son cadre théorique est issu des recherches de l’école italienne de
typo morphologie architecturale et urbaine initiée avec les études de Saverio
Muratori, de Gianfranco Caniggia et Gian Luigi Maffei au milieu du XXe siècle.

L’approche typo-morphologique a comme objet la connaissance-


reconnaissance des phénomènes architecturaux et urbains dans leur évolution,
c’est-à-dire la reconnaissance de leur forme matérielle à travers une section
temporelle donnée, en mettant en valeur l’aspect dynamique de leur
processus de transformation continu68.

3.2.2. Analyse diachronique de la ville de Laghouat

3.2.2.1. Toponymie Laghouat69

Dans la langue arabe on trouve deux mots leur pluriel est "Al-
Aghouat" :

1) Al-Ghat : signifie les larges terres basses70


2) Al-Ghouta : l’association de la végétation avec l’eau71

En réalité le relief et la couverture végétale de Laghouat ancienne et ses


alentours, figurent la signification des deux mots. La ville se caractérise par

68- Cours de structure urbaine master 2 architecture ville et territoire, Dr Bougherira Hadji
Quenza, université de Blida, année universitaire 2017/2018.
‫ ص‬،2010 ،‫ جامعة بوزريعة‬،‫ رسالة ماجستير‬،‫ دراسة حالة سقوف األغواط‬:‫ ترميم وصيانة السقوف التقليدية بالقصور الصحراوية‬،‫ التخي بلقاسم‬-69
. (traduit par l’auteur)23
.666 ‫ ص‬،1973 ،‫ دار المعارف بمصر‬،‫ مجمع اللغة العربية الجزء الثاني الطبعة الثانية‬،‫ المعجم الوسيط‬-70
71- Id.

52
Chapitre III

ses étendus de bas-vergers et jardins et c’est donc la signification du premier


sens ‘Al-Ghat’ ; alors que le deuxième sens ‘Al-Ghouta’ n’a pas besoin
d’explication si on observe les oasis nord, sud et les jardins qui s’étalaient
autours du ksar, tandis que l’Oued M’zi est lié par l’implantation de la ville,
cependant Laghouat était une véritable image du groupement de l’eau avec la
végétation.

Dans la Muqaddima d’Iben Khaldoun : « alors que Laghouat sont aussi


de Maghraoua, ils sont da la région du Sahara entre le Zab et Djebel
Rached »72 veut dire que Laghouat est un nom d’une tribu de Maghraoua la
plus grande branche ethnique des Zénata berbère. Cependant la définition
linguistique concernant le site et celle qui renvoie le nom de Laghouat à
l’origine de ses habitants qu’a cité Iben Khaldoun, ne s’opposent pas.

Laghouat est célèbre par sa riche couverture végétale et les eaux


abondantes de son oued, cet oued que supposaient les romains qu’était la
source du Nil73 de ses eaux abondantes, dans ces conditions il est certain que
les berbères ont connu la région et se sont installés sur les rives de l’oued.

L’auteur de "visite à Laghouat74" a revendiqué que Laghouat est un


terme berbère qui signifie ‘montagnes en dents de scie’, et c’est une
indication des montagnes sur lesquelles la ville a été construite, connu par
Djebel Tizgrarine ; ou des montagnes qui entourent la ville. On exclut cette
détermination car le mot Laghouat est d’origine arabe.

Ainsi que les auteurs et les officiers français qu’ont écrit sur Laghouat
ont mentionnés d’autres sens sauf qu’ils sont loin de la réalité, comme de dire
que Laghouat est un mot arabe qui désigne maison entourée de jardins75,
qu’est une signifiance qui n’existe pas dans les dictionnaires arabes.

3.2.2.2. Les origines de la fondation de la ville de Laghouat

Des preuves irréfutables démontrent que la région de LAGHOUAT


remonte très loin dans le temps ; En effet, l’existence de stations de gravures

،‫ الجزء السابع‬،‫ كتاب العبر وديوان المبتدأ والخبر في أيام الع رب والعجم والبربر ومن عاصرهم من ذوي السلطان األكبر‬،)‫ ابن خلدون (عبد الرحمان‬-72
.100 ‫ ص‬،1959 ‫ بيروت‬،‫مطبعة دار الكتاب اللبناني‬
73- MANGIN (E), notes sur l’histoire de Laghouat (1er chapitre), Revue Africaine, Ed. Adolphe
Jourdan, volume 37, 1893, p359.
74- voir : Durand (D), Visite à Laghouat, 1924.
75- Melia (J), Laghouat ou les maisons entourées de jardins, Paris, 1923, p 30.

53
Chapitre III

rupestres, d’outils préhistoriques, de tumulus de pierres sèches, d’abris sous


les roches avec amoncellement de cendres et os calcinés au milieu desquels
on retrouve des silex grossièrement taillés, prouvent la présence d’une
communauté humaine dans la région et ce, avant l’histoire.

Par ailleurs, beaucoup de vestiges et de sites historiques témoignent de la


présence d’une population de sédentaires autochtones qu’on appellera, plus
tard « Berbères », qui s’étaient concentrés au niveau des deux rives du plus
important Oued de la région, l’Oued M’zi76.

Comme Mangin77 a rendu l’occupation de la région Laghouat avant le Ve


siècle par des tribus berbères appartenant à la confédération
78
maghraouїenne . Et pour l’emplacement actuel de Laghouat il disait :

« Il est bien difficile d'indiquer l'époque à laquelle Laghouat fut fondée. Il


semble rationnel d'admettre qu'une très petite bourgade existait de longue
date sur cette partie du cours de l'Oùed-Djedi, où les Nomades trouvaient
toujours de l'eau. Cette bourgade fut souvent détruite et ses habitants
dispersés. Toutefois, elle se releva de ses ruines, et sa fondation définitive
semble dater des premières années de l'invasion hilalienne (vers 1045).
Quelques années après cette invasion, en effet, les Oùlad-Salem, chassés du
Gourara par des guerres intestines, émigrèrent et vinrent établir leurs tentes
sur l'Oued-Djedi, où ils rencontrèrent une fraction des Lar'ouates-ksel, les
Beddara, qui faisaient paître leurs troupeaux en cet endroit et avaient déjà
construit quelques abris.

Cette tribu des Lar'ouates-Ksel appartenait au groupe des Maghraouïa, et


occupait le Zab depuis de longues années, lorsque survint l'invasion hilalienne,
qui la refoula vers l'Ouest; ses diverses fractions vinrent occuper la région des
Hauts-Plateaux située à l'Est du Djebel-Amour, de Laghouat à Djelfa. Les
Oulad-Sekhal et les Oulad-Zid, chassés du Zab par l'invasion hilalienne,
vinrent s'installer auprès des précédentes fractions, et de concert avec elles
fondèrent un ksar qui prit le nom de Ben-Bouta.

76- Monographie de la wilaya de Laghouat, Edition 2017, p 4.


77- Op. Cit., MANGIN (E), p 369.
78- Ces tribus maghraouїennes formaient la plus grande branche de race Zénatienne, race très
ancienne qui datait de la fondation des berbères ; elles en étaient aussi la portion la plus brave
et la plus puissante.

54
Chapitre III

Bientôt des migrations de tous pays, attirées par la présence de l'eau, vinrent
s'établir à peu de distance de Ben-Bouta.

Les Oulad-bou-Ras, venant du Zab, fondèrent le village de Bou-Mendala; les


Oulad-bou-Zian, des Hamian-Gheraba, bâtirent Nedjal et Sidi-Mimoun; enfin,
diverses fractions des tribus du Zab construisirent Bedlah et Kasbah-ben-
Fetoh79.

C'est à cette réunion de villages et de maisons disséminés sur une étendue de


deux à trois kilomètres que Laghouat dut sa formation et de là qu'elle tira son
nom. Le mot "gaouth" est, en effet, employé pour désigner une maison
entourée d'un jardin et du pluriel auquel on ajouta l'article, on eut El-Aghouat,
dont nous avons fait, Laghouat. »80.

3.2.2.3. Le cadre géographique du premier fondement de la ville sur le


territoire

Durant la période précoloniale le territoire était structuré par deux axes


importants81 :

- L’axe Est-Ouest : le principal de la région, il représentait en fait une


piste chamelière, parcourant le couloir formé par les cours d’eau et les
chaines de l’Atlas (pour des raisons de subsistance et de sécurité), il
était utilisé en permanence par les commerçants et les pèlerins, il était
aussi un axe d’invasion.
- L’axe Nord-Sud : avec un degré moindre que le précédent, il présentait
une piste commerciale marquant la transition Nord-Sud.

« Laghouat s’inscrit dans un paysage grandiose et bénéficie d’une


position géographique et stratégique privilégiée : elle a été construite sur la
rive droite de l’oued M’zi qui descend du Djebel Amour, au carrefour de deux
itinéraires impériaux : Alger-Gao, Marrakech-Tozeur. L’axe nord-sud est une
route économique, l’axe est-ouest, une route d’invasions. »82.

79- Kasbah-ben-Fetoh finit par disparaitre vers 1666, et ne resta donc que quatre village
autour de Ben-Bouta, qui continuèrent de vivre en désaccord.
80- Op. Cit., E. MANGIN, p 371/373.
81- OTHMANI-MARABOUT Zahra, Croissance Urbaine : processus et formes d’urbanisation d’une
oasis Cas de Laghouat, Thèse de magister, EPAU, 2000, p 142.
82- GEORGES Hirtz, L’Algérie nomade et Ksourienne, P.TACUSSEL, 1989, p133.

55
Chapitre III

La situation de carrefour que dispose Laghouat, lui a permet un


développement important par rapport aux autres ksour de la région, vu le rôle
qu’elle a joué dans le commerce algérien et africain. L’axe Nord-Sud "La route
de l’or et des esclaves" (voir implantation du ksar), du Sahara au sahel (fig
3.6) l’une des route du commerce transsaharien qu’a pris son essor au début
du VIIIe siècle, Laghouat témoigne le passage de de cette route par la reine de
ses articles venant de l’Afrique noire dans ses marchés, dont l’a décrit le
commandant Margueritte dans les termes suivant : « … Notre action est
portée maintenant au véritable entrepôt du désert : la grandeur et la richesse
de Laghouat le prouvaient surabondamment avant l’assaut qui l’a ruinée… Le
commerce des esclaves noirs constituait l’essentiel de cette richesse. La
principale denrée du marché est l’esclave, le nègre. Autour de cet article, ou
sur l’échine de cet article, venaient se grouper les plumes d’autruche, …, un
peu de poudre d’or… »83.

FIG 3.6. LES BANDES DU SAHARA ET


DU SAHEL
Source : Site internet

FIG 3.7. LE PASSAGE DE L’ITINERAIRE ALGER-


AFRIQUE DU SUD PAR LAGHOUAT
Source :
‫ تجارة القىافل بين الجسائر وإفريقيا جنىب الصحراء‬،‫بىسليم صالح‬. ‫د‬.‫ أ‬،‫أوزايد بالحاج‬
.‫في العهد العثماني ودورها الحضاري‬

Laghouat avait une position clé aussi bien sur les routes commerciales
transsahariennes du territoire Algérien qu’africain par le rôle de relais qu’elle a
assumé sur ces grands axes caravaniers d’antan (fig 3.8).

83- Op.cit., GEORGES Hirtz, p 134.

56
Chapitre III

FIG 3.8. POSITION DE LAGHOUAT SUR LE TRAFIC CARAVANIER AU SAHARA


Source : Site internet

3.2.2.4. Le processus historique de la ville de Laghouat

Depuis la naissance de Laghouat par la réunion de Ksar Ben Bouta le


premier noyau du ksar de Laghouat, avec les cinq petits ksour satellites : Bou-
Mendala ; Nadjal ; Sidi-Mimoun ; Bedlah et Kasbah-ben-fetoh, que ces villages
continuèrent de vivre en désaccord. Et plus encore que Ben Bouta, ces ksour
sentinelles étaient razziés par les nomades.

A)-La ville précoloniale avant 1852

Vers 1698, vint s’établir au ksar Ben-Bouta le marabout Si-El-Hadj-


84
Aїssa , dont on voit encore le tombeau sur le mamelon ouest de Laghouat.

84- né à Tlemcen en 1668, mourut à Laghouat en 1737. Il appartenait à une des principales
familles de Tlemcen. Sa vocation pour la vie religieuse se déclara pendant un séjour qu'il fit
dans cette tribu. Il quitta Tlemcen vers 1694, passa à Oran, alla chez les Harrar où il resta
quelque temps, et de là vint à Ben-Bouta pour s'y installer définitivement.

57
Chapitre III

Au bout d'un certain temps,


il acquit, par ses
connaissances et sa piété,
une grande influence sur les
ksours des environs et les
Arabes nomades; il fit
respecter le ksar qu'il
habitait et lui donna une
prépondérance marquée,
qu'il possédait déjà en
partie, il est vrai, à cause du
plus grand nombre de ses
habitants et de sa forte
position au centre des
autres ksours.

FIG 3.9. LES KSOUR SATELLITES DE LAGHOUAT


Source : GEORGES Hirtz, L’Algérie nomade et
Ksourienne.

Les habitants de ceux-ci, jaloux de ces résultats, et pleins de confiance


dans l'équité du marabout et dans le bon sens dont il avait toujours fait
preuve, se rassemblèrent et vinrent lui demander sa protection et ses conseils.
Il leur fit comprendre que le seul moyen de se mettre à l'abri des exactions
des Arabes était de se réunir et de ne former qu'un seul centre, capable par
suite d'offrir une plus grande: résistance. Gagnés, par son éloquence, ils
suivirent ses conseils prudents, et vinrent se grouper autour de Ben-Bouta
(1700).

C'est à cette époque que la grande tribu des Larbâa vint s'établir
définitivement dans les environs de Laghouat. Son nom lui venait de sa
division-en quatre fractions, les Maamra, les Hadjadj, les Oulad-Salah et les
Oulad-Zid85.

85- Op.cit., MANGIN (E), pp 376-377.

58
Chapitre III

Hirtz86 décrivait la
composition du ksar Ben-
Bouta : « Oulad Ahlaf, dans les
quartiers est et Oulad Serghin,
dans le district ouest, se
subdivisaient en plusieurs sous-
groupements et le troisième clan,
les Oulad Sidi El Hadj Aїssa,
s’était établi sur les lisières sud ». FIG 3.10. BEN BOUTA –
EL AROUAT A LA FIN
DU XVIIIe SIECLE
Source: GEORGES Hirtz, Op. Cit.

Vers 1708, le sultan du Maroc, Mouley-Abd-el-Malek, vint avec une


nombreuse armée établir son camp à l'Ouest de la ville et lui imposa un tribut.
A cette époque, Laghouat était déjà, comme aujourd'hui, bâtie en
amphithéâtre sur les flancs de deux mamelons qui courent du Nord-Ouest au
Sud-Est sur la rive droite de l'Oued-Mzi. Terminés vers le Sud par des pentes
raides et rocheuses, ces mamelons affectent au contraire vers le Nord des
pentes douces et en forme d'éventail. Une partie assez vaste de l'oasis
séparait la ville en deux quartiers, autour desquels s'étendaient les jardins. La
ville de l'Ouest était habitée par les Oulad-Serghin, celle de l'Est par les Oulad-
Hallaf.

Chaque quartier avait sa mosquée, son administration civile distincte, son


marché spécial. On comprend que des dissensions devaient agiter forcément
deux populations vivant aussi près l’une de l'autre, et n'ayant ni les mêmes
chefs ni les mêmes intérêts.

Une déviation de l’Oued-Mzi, appelée Oued-Lekhier (fig 3.10), qui sort de terre
au Nord de la ville, dans un endroit sablonneux, traverse d'abord les jardins
des Hallaf avant d'aller donner la fertilité à ceux des Serghin, et alimente toute
la ville. Le parti le plus habile, le plus actif ou le plus vigilant, se rendait maître
de ce ruisseau et pouvait alors dicter ses conditions à l'autre, qui privé d'eau,
se trouvait à sa merci87.

86- Op.cit., GEORGES Hirtz, p 134.


87- Op.cit. MANGIN (E), pp 381-382.

59
Chapitre III

Les événements s’alternent à Laghouat à savoir88 :

-En 1727, LAGHOUAT passe sous la domination des Ottomans.

-En 1741, le Bey du Titteri, à la tête d’une imposante armée, assiégea la ville.
Défait, il reprit la route de Médéa.

-En 1785, le bey d’Oran sur l’ordre du dey d’Alger, mena une expédition
punitive contre LAGHOUAT qui refusait toujours de payer l’impôt annuel de
700 réaux.

A cause de son éloignement, l'oasis paya fort irrégulièrement tribut aux Turcs
d'Alger. Elle se soumit sans coup férir au général MAREY-MONGE en 1844,
mais fit défection quelques années plus tard, donnant asile au chérif
Mohammed Ben Abdallah, ennemi de la France et agitateur redoutable.

FIG 3.12. VILLE DE LAGHOUAT AVANT 1852


Source : Site internet

FIG 3.11. L’OASIS DE LAGHOUAT AVANT 1852


Source : GEORGES Hirtz, in essai sur l'évolution
politique et social de Laghouat depuis 1830

 Structure et organisation spatiale

Comme dans toutes les villes musulmanes d’Afrique du Nord, le plan de


la ville était commandé par des portes pour des raisons de sécurité et qui
délimitaient les axes de circulation, ces derniers sont deux voies qui
traversaient la ville dans le sens Nord-Est au Sud-Ouest, à mi-côte à peu près

88- ROSSO Jean Claude, Pour la mémoire au présent, notre journal.info, INFO 362, 06 février
2014.

60
Chapitre III

de la colline, de manière à séparer la haute ville de a basse ville, en réunissant


les deux quartiers89.

El-Aghouat se développe, de l'est à l'ouest, sur trois collines, sorte


d'arête rocheuse, isolée, entre une plaine au nord et le désert sans limite au
sud. La pente nord de la ville est entièrement couverte de maisons; celle du
sud, plus escarpée, quelquefois à pic, n'est bâtie que de distance en distance
et présente, à l'une de ses extrémités, un revers caillouteux; à l'autre, une
longue dune de sable jaune. Les deux sommets extrêmes étaient, au moment
du siège, armés chacun d'une tour et de remparts. L'éminence intermédiaire
est couronnée par une vaste construction de maçonnerie solide, blanche, sans
aucune fenêtre extérieure, aujourd'hui l'hôpital, autrefois la demeure du kalifat
Ben-Salem, et nommée Dar-Sfah, maison du rocher, à cause de l'énorme
piédestal de rochers bruts sur lequel ce palais-forteresse est planté avec assez
d'audace. Le Dar-Sfah partage la ville en deux parties à peu près égales, et
sépare, ou plutôt commande à la fois deux quartiers jadis ennemis: à l'est, les
Hallaf; à l'ouest, les Ouled-Serrin90.

Des deux côtés, près des portes à l’extérieur de la ville se tenaient les
marchés, c’est le lieu d’échange entre les nomades et les habitants
sédentaires. Comme toutes les villes du sud, Laghouat est bâtie sur un simple
plan qui consiste à diminuer l’espace au profit de l’ombre, c’est un assemblage
de ruelles, d’impasses, de couloirs et de fondouks entourés d’arcades.

Autour des deux noyaux qui composaient le cœur de la ville, où


s’enchevêtraient les maisons, se développait la grande palmeraie ou oasis91.

FIG 3.13. ORGANISATION DU KSAR DE LAGHOUAT


Source : BET Arabesques

89- Op.cit., OTHMANI-MARABOUT Zahra, p 43.


90- FROMENTIN Eugène, Un été dans le Sahara, Laouadi, 2014, p 124.
91- Op.cit., OTHMANI-MARABOUT Zahra, p 45.

61
Chapitre III

La ville avait, en cas de siège, une enceinte rectangulaire, crénelée, percée de


meurtrières. Les remparts avaient quatre portes : Bab El-Guebli (porte d’El-
Qibla) ; Bab El-Bhair (porte des vergers) ; Bab El-Chergui (porte de l’Est) et
Bab El-Gherbi (porte de l’Ouest), comme avaient aussi huit forts dont deux
sont immenses d’une hauteur de 8 à 10m d’une forme coupée en pyramide :
le fort de l’Ouest et celui de l’Est connu par "Bordj Adb-Allah".

B)-Laghouat sous la domination française (1852-1962)

En 1852 Une armée forte de 6000 hommes et sous le commandement de


trois généraux –Pélissier-Yussuf et Bouscaren – assiège la ville de Laghouat.
La bataille s’engage le 21 novembre; le 4 décembre de la même année,
Laghouat est prise d’assaut.

Il semble qu’il y aurait un grand intérêt à occuper et organiser


fortement Laghouat, c’est en effet, pour :

-Pour en faire un centre d’action militaire, administratif, politique et


commercial ;
-Pour couper toute communication entre l’est et l’ouest d’Algérie ;
-Pour placer la partie la plus hostile de l’Algérie ;
-Pour l’avenir de leur domination dans le sud et comme poste de sécurité
avancé par rapport au Nord92.

C’est la phase charnière, ou le sens d’expansion territoriale des colonies


françaises avait un impact considérable sur la structure primaire. L’axe Nord-
Sud rivalisa l’axe Est-Ouest, une nouvelle structure se forma
perpendiculairement aux axes Nord-Est, Sud-Est, ont créé de nouvelles
artères93.

92- Cours HCA ‘habitat traditionnel’, MOUKHTARI Ferhat, université de Laghouat, 2008/2009.
93- Op.cit., OTHMANI-MARABOUT Zahra, p 42.

62
Chapitre III

FIG 3.14. STRUCTURE TERRITORIALE PRECOLONIALE


Source : DHW de Laghouat

FIG 3.15. STRUCTURE TERRITORIALE COLONIALE


Source : DHW de Laghouat
Les cicatrices de la colonisation ont été aussi foncées sur la ville que sur
le territoire, de par le souci de faire de Laghouat une base de départ et un
centre militaire pour pénétrer le sud.

Deux mois après la prise de Laghouat, le souci de transformer la ville en


ruine, commença à se faire sentir, à travers la décision du Maréchal Randon
de : vouloir en faire de la ville de Laghouat, un centre politique et commercial

63
Chapitre III

pour nouer des relations avec l’extrême sud de l’Algérie, de développer la


culture et le commerce et en fin, faire de Laghouat une belle et grande ville94.

Pour répondre aux instructions du Maréchal Randon, une réorganisation


administrative fut entamée, et en 1853 par décision ministérielle Laghouat fut
proclamée cercle composé des ksour de Laghouat, Ain Madhi, Tadjmut, El-
Houita et Ksar El-Hirane. En 1869 elle se transforma en commune mixte. C’est
le début d’une nouvelle ère95.

Donc près de deux décennies, Laghouat fut l’une des principales bases
militaires à la lisière du Sahara. Cette garnison ne cessa de grossir pendant
toute la période de conquête du Sahara. Elle se stabilisera après la guerre de
1914 à 1918 elle se dota de plusieurs unités qui ont participé à toutes les
opérations sahariennes…96

 Structure et organisation spatiale

En 1855 le commandant Marguerite, à qui revient l’honneur d’avoir fait


de Laghouat une ville importante, c’est à lui que revient, dans son ensemble,
le plan de la ville de Laghouat. Il se révéla comme l’urbaniste du lieu. Son
urbanisme s’affirmait par le tracé rectiligne des voies de circulation à
l’intérieur de l’enceinte fortifiée, qui traverse la trame confuse du réseau
traditionnel, ce qui permettra les mouvements rapides, par le percement d’une
croisée de rues et l’aménagement de places, d’une part et de tronçonner les
fractions rivales d’autre part97.

Les nouveaux quartiers se fondent avec l’ancienne cité, et ceci d’autant


plus qu’au fur et à mesure de la démolition des ilots vétustes du Laghouat
traditionnel, les quartiers se modernisent. La ville se construit suivant l’axe
Nord-Est, Sud-Ouest déjà tracé dans le plan du Capitaine du Barail. Les locaux
administratifs sont groupés autour de places dans les bâtiments existants et

94- LETOURNEAU (R.), Laghouat esquisse Historique de 1843 à 1864, Manuscrit sur Laghouat
30 pages, p 12.
95- Ibid, p 23.
96- TRUMELET (C.), Les Français dans le désert, journal d’une expédition aux limites du Sahara
Algérien, Paris, Garnier, 1885.
97- Id.

64
Chapitre III

qui sont aménagés ou complétés par des constructions neuves qui s’intègrent
harmonieusement dans le décor environnant98.

De belles artères, prolongements intérieurs des grandes voies d’accès à


la ville, dessinent le squelette de la nouvelle cité. Elles s’alignent parallèlement
à l’axe Nord-Est -- Sud-Ouest : ce sont les avenues Bessières, Camon et
surtout Margueritte, dont le percement est dû à l’opération de destruction
amorcée au moment de la conquête, autour de laquelle s’édifiera le quartier
bourgeois du centre de Laghouat.

Perpendiculairement à cet axe, et coupant la ville en deux, la rue Cassaigne,


longue d’un kilomètre, traverse l’Oasis Nord avant d’aller rejoindre la route de
Djelfa et Alger. Elle se prolonge dans l’oasis Sud par l’avenue du Sud qui longe
la grande séguia99.

FIG 3.16. LAGHOUAT EN 1950


Source: GEORGES Hirtz, Op. Cit.

98- ODETTE , Petit, Laghouat Essai d’histoire sociale, Paris Collège de France, 1976, p 43.
99- Id, pp 44 ; 45.

65
Chapitre III

c)-Laghouat après l’indépendance (après 1962)

La période entre 1962 et 1974 été caractérisée par la continuité de la


croissance de l’habitat spontané dans les oasis, et la création de nouvelle cité
dans la partie sud de la ville tel que « Hey Saddikia, Hey El-Makder, Hey
Chettit,…), suite au développement démographique galopant dû à l’exode
rurale et l’émigration des populations nomades vers le centre-ville, vue les
postes de travails qu’offre l’activité industrielle à Laghouat. L’extension
continuerait vers l’oasis Nord et Sud.

L’année 1975 constitue le début du vrai urbanisme à Laghouat, et jusqu’à


1984 a connu un développement dans la typologie du tissu urbain, matérialisé
par la réalisation d’équipement de tous les secteurs notamment l’éducation et
le secteur sanitaire, et des zones urbaine ZHUN1, et ZHUN2, et d’autres cité
urbaines. De ces faits la ville a connu un développement du périmètre urbain.

Entre 1985 et 2008 le tissu urbain de la ville a connu un croissement


démographique démesuré qu’a engendré une ville surpeuplée, et a consommé
la plus part des terres agricoles. Et afin de gérer cette situation ils ont créé des
lotissements dans le reste des zones d’extension. La création d’un nouveau
plan d’urbanisme intercommunale a été la solution afin de résorber le déficit
des terres urbanisable.

De 2009 à 2015 la ville s’est saturée, et l’extension de la ville a été orientée


en dehors de la ville sur le prolongement de la route nationale au sud100.

100- Révision du PDAU de Laghouat, Rapport de la 1er phase ‘Etat de fait’, 2016, pp 49 ; 50.

66
Chapitre III

Oasis
Extension à moyen terme
Extension à long terme
Axe structurant la ville
Axe de transit
FIG 3.17. LA VILLE DE LAGHOUAT A L’EPOQUE POST-COLONIALE
Source : OTHMANI-MARABOUT Zahra, Croissance Urbaine.

3.2.3. Analyse Synchronique de la ville de Laghouat

3.2.3.1. La ville de la période précoloniale

Cet effet de masse s’explique par le mode de croissance de la ville, les


maisons se sont regroupées progressivement autour d’un noyau, (puits,
source ou mosquée) puis l’extension s’est faite concentriquement, afin de
réduire au maximum la distance des habitations au pôle d’attraction et de
raccourcir le rempart101. Il existait trois groupements de maisons autour d’un

101- LA QUIERRE (Lt), Histoire de l’annexe de Laghouat 1884, manuscrit de 20P, p 9.

67
Chapitre III

noyau sur les trois mamelons du Djebel Tizigrarine qui par leur extension et
conurbation le ksar Ben Bouta a pris naissance.

Ce fait de groupement s’est déroulé en trois phase depuis les premiers


groupements de ksar Ben-Bouta jusqu’à qu’ils arrivèrent à la forme du ksar de
Laghouat lors de la prise de Laghouat en 1852.

FIG 3.18. LA VILLE A L’EPOQUE PRE-COLONIALE –1e PHASE-


Source : PPSMVSS Laghouat 20114

FIG 3.19. LA VILLE A L’EPOQUE PRE-COLONIALE –2e PHASE-


Source : PPSMVSS Laghouat 20114

FIG 3.20. LA VILLE A L’EPOQUE PRE-COLONIALE –3e PHASE-


Source : PPSMVSS Laghouat 20114

68
Chapitre III

3.2.3.2. La ville pendant la colonisation française

L’intervention française a connu deux phases de développement à savoir102 :


A - Première phase :
Extension mono axiale:

L’armée française avait entamé, dès son installation, plusieurs


démolitions dans les quartiers ouest de la ville avec la restructuration de
la voirie.
L’élargissement et l’alignement des voies de circulation.
La création et l’aménagement des places, exemple (place Rondon, place
d’étoile, place du Barail,).
La réalisation de deux forts (Morand 1856, Bouscarène 1857), caserne
Bessières 1881, Eglise 1900, mosquée Saffah 1874.

Extension bi-axiale :

Prolongement de la rue Cassaigne (1er novembre actuellement), la rue


de sud, et la création du grand axe : avenue de Sonis – marguerite.
Dédoublement de la ville parallèlement à l’axe de transit au nord de
l’oasis (rue Yusuf – RN°1 actuellement).

B - Deuxième phase : l’extension Extra-muros

C’était une occupation progressive des


deux palmeraies, cette occupation est un
développement «naturel » de la ville. Vu que
l’extension du coté Nord-Est est empêchée par
l’oued M’zi. Du coté sud-ouest la caserne avec
son vaste périmètre, bloque toute extension se

produisant à partir du centre géométrique et FIG 3.21. IMAGINATION DES


REMPART DE LAGHOUAT
urbain de l’agglomération, un nouveau parcours
DURANT LA PERIODE
large est implanté perpendiculairement à l’axe COLONIALE
Source :
1er Novembre séparant l’Oasis-Nord et le centre- .‫ إعادة توظيف المعالم التاريخية‬،‫شتيح عزالدين‬

ville, il se prolonge vers le sud-ouest (Boulevard de l’indépendance) qui

102- Op.cit., KORKAZ Harz-allah, pp 91; 92.

69
Chapitre III

devient un axe porteur de croissance ; de cet axe dérive des axes secondaires
suivant un module de 300 m.

Avenue Félix
Avenue Cassaigne
Trame coloniale

FIG 3.22. PLAN DE LA VILLE EN 1867


Source : KORKAZ Harz-allah, l’impact des déplacements sur la forme de la ville

FIG 3.23. EVOLUTION DE LA VILLE DURANT LA PERIODE COLONIALE


Source : OTHMANI-MARABOUT Zahra, Op. Cit.

70
Chapitre III

3.2.3.3. La ville post-coloniale

Comme la majorité des villes algériennes, Laghouat a vécu des grandes


mutations dans l’Algérie indépendante, et qui ont profondément modifié sa
physionomie, et la ville s’est grandie en raison de l’accroissement de la
population. Cette extension de la ville s’est déroulée en deux phases :

A- Première phase

Vu l’existence de la contrainte naturelle de l’Oued M’zi sur la limite Est


du centre de la ville, une seule possibilité d’extension s’offrait à la ville, vers
l’Ouest. Mais la présence de la caserne comme obstacle majeure devant cette
extension, donna ainsi la priorité d’un développement vers la partie Sud-
Ouest.

L’extension Nord quant à elle, a suivi le prolongement du boulevard


colonial. Cette forme de croissance s’inscrivait dans la forme du parcellaire
agraire préétabli par les colons français. Un autre phénomène avait alors
surgit, c’est l’occupation progressive et continues des deux oasis, Nord et Sud
par l’auto-construction.

B- Deuxième phase

Dans cette phase, la ville s’est développé par un dédoublement de sa


surface initiale suivant la direction Nord-Ouest, suivant l’axe structurant
(RN1), cette extension est limitée par Djebel Lahmar.

D’un autre côté, la présence de l’Oasis Nord et la zone militaire limitait


l’occupation des zones qui se trouvaient sur la rive Nord de la RN1.

Djebel
Lahmar

Oued
M’zi

FIG 3.24. PLAN DIRECTEUR D’AMENAGEMENT ET D’URBANISME DE


LAGHOUAT
Source : URBATIA Unité de Laghouat

71
Chapitre III

3.2.4. Synthèse

la position stratégique sur la structure du territoire, plus les potentialités


du site en ressources naturelles et la forme géographique qu’offre Laghouat lui
ont permis un développement économique, social et urbain importants, et une
attractivité rayonnante.

La période antérieur, débutant du premier établissement humain sur le


site, un urbanisme vernaculaire répandant à tous les besoin des Laghouati
règne dans la région, jusqu’à la prise de Laghouat et le siège de l’armée
française, qui a entrainé une nouvelle forme de l’appropriation de l’espace, un
développement extra-muros.

Le boom démographique postcolonial a déclenché le développement


démesuré de la ville, une structure concentrique, développement en tâche
d’huile non maitrisable, en rupture avec la période antérieur.

Au cours des différentes étapes de l’évolution de la ville, les axes de


transit devinrent à leur tour des axes structurants porteur de croissance, et les
éléments permanent du tissu urbain, entre naturels et artificiels, ont joué et
joueront un rôle générateur et ordonnateur de la structure et la forme urbaine.

Le tissu actuel constitue dans sa totalité un échec en matière


d’architecture et d’urbanisme, la discontinuité entre l’ancien tissu et
l’extension, la négligence de l’urbanisme vernaculaire du centre historique,
dans la planification urbaine contemporaine.

72
Chapitre III

3.3. ANALYSE DE LA L’AIRE D’ETUDE QUARTIER ZGAG EL-


HEDJADJ

3.3.1. Présentation de l’aire d’étude

Notre quartier fait partie de l’ancien ksar de Laghouat, l’un des deux
quartiers formateurs du tissu ancien du ksar. Le quartier des Ouled-Serghine
et celui des Ahllaf, le premier fut transformé pendant la période coloniale à
travers les empruntes architecturales qui persistent à nos jours, par contre le
seconde objet de notre étude a pu résister, malgré les maintes
transformations, et a conservé son aspect général antérieur.

Zgag El-Hedjadj ou quartier "Ben Badis", se situe au centre-ville de


Laghouat, délimité :

Quartier
Boulevard de Tapis Vert
l’Indépendance
Oasis
Nord

Kef
Tizgrarine
QUARTIER
ZGAG EL-
HEDJADJ

Quartier
Dalaâ

Quartier
Safah

FIG 3.25. LIMITES DU QUARTIER ZGAG EL-HEDJADJ


Source : Etablie par l’auteur sur photo satellitaire de Google earth

73
Chapitre III

Au Nord par le quartier Tpis Vert et Kef Tizgrarine ;


Au sud par le quartier Safah ;
A l’Est le quartier Dalaâ (ex Oasis Sud) ;
A l’Ouest par l’avenue de l’indépendance (ex avenue Félix).

3.3.2. Evolution chronologique du quartier

3.3.2.1. Le quartier avant 1852

Une rue marchande, la


seule où l’on ait ouvert des
boutiques : (Cafés, Mercerie,
Magasins d’Etoffe et de
tailleurs), c’est la rue de Zgzg
El Hedjadj103.

A cette époque le
quartier possédait une tour
sur le sommet extrême de la
colline limite est du quartier FIG 3.26. ZGAG EL-HEDJADJ DURANT LA
PERIODE PRECOLONIALE
"Bordj Ben Abd-Allah", de plus Source : KERROUM Nadir, Contribution à la
restauration des architectures de terre par la durabilité
la présence des remparts que de leurs enduits
possédaient de deux portes du côté de Zgag El-Hedjadj : Bab El-Chergui
(porte de l’est), Bab El-Bhair (porte des vergers). Constitué par un réseau
imbriqué de ruelles, de corridors et d’impasses, suivant un plan qui consiste à
diminuer l’espace au profit de l’ombre.

3.3.2.2. Le quartier durant la période coloniale :

Durant l'occupation française, et dès la nomination du général Dubarail, le


Quartier Ben Badis a connu des interventions de restructuration de
réhabilitation et d’extension, cette intervention qui porte son nom se résume
par les actions suivantes :

Fortification de la ville par des remparts, tours, et fort Morand édifié sur
la Tour Abdallah.

Elargissement et alignement des voies.

103- Op.cit., OTHMANI-MARABOU Zahra, p 43.

74
Chapitre III

La porte de l'est en terre


crue fut substituée par la
porte de l'Oued construite
en pierres taillées.

Implantation de quelques
équipements (église, école,
hôtel, bain maure)104.

La porte des vergers


devenue la Bab Nebka
FIG 3.27. ZGAG EL-HEDJADJ DURANT LA
(porte de sable). PERIODE COLONIALE
Source: KERROUM Nadir, Op. Cit.

3.3.2.3. Le quartier après l’indépendance

Durant la période qu’a suit directement l’indépendance le quartier Ben


Badis a connu une certaine stabilité sociale, en préservant une grande
autonomie vivrière en matière de nourriture (Jardins entourant le Ksar),
commerce et artisanat.

Mais un exode rural continuel dû aux mutations politico-économiques, et


l'inexistence d'instruments d'urbanisme qui réglementent les sites historiques,
ont conduit progressivement à une dégradation de ce site historique105.

FIG 3.28. ZGAG EL-HEDJADJ EN 1998 FIG 3.29. ZGAG EL-HEDJADJ


Source : OTHMANI- MARABOUT Zahra, Op. Cit. ACTUELLEMENT (2017)
Source : Photo satellitaire de Google earth

104- KERROUM, Nadir, Contribution à la restauration des architectures de terre par la durabilité
de leurs enduits, thèse magister, université de Laghouat, 2013, pp 9 ; 10.
105- Id.

75
Chapitre III

3.3.3. Structure spatiale du tissu urbain du quartier

Bâti sur un plan simple qui consiste à diminuer l’espace au profit de


l’ombre, le système de voirie est un composé de ruelles et d’impasses, il n’y a
pour vraie rue publique qu’une seule, traversant le quartier et reliant deux
places, c’est l’ancienne rue commerçante et artisanale.

L’étroitesse des ruelles, la rupture de continuité (impasse) ne sont que


l’expression d’exigence d’origine sociale et climatique (intimité, ombre), quant
aux maisons, elles se situent à l’écart de cette rue et si elles y existent, on a
maintenu l’intimité par la Skiffa, entrée en chicane, ou d’un escalier.
L’accessibilité se fait par un système de ruelles qui se trouvent de part et
d’autre de la grande rue.

Rue Commerçante
Ruelle

Impasse
FIG 3.30. HIERARCHIE DES VOIES DANS LE QUARTIERZGAG EL-HEDJADJ
Source : Etablie par l’auteur

76
Chapitre III

3.3.4. La structure des îlots

Chaque îlot est formé par un ensemble de maisons qui sont serrées les
unes contre les autres, fermées sur elles même, ne possédant qu’une cour ou
Haouch ouvert vers le ciel. La rue commerçante constitue le principal espace
public du quartier, d’une largeur de 3m et sans trottoir, la circulation
mécanique gène les piétons.

Notre vieux ksar conserve toujours son unité, il dispose d’équipements


culturels et cultuels tels que la mosquée et l’école coranique.

FIG 3.31. ENSEMBLE DE MAISONS FORMANT L’ILOT ECHANTILLON


Source : B.E.T Arabesque

3.3.5. Les élément structurant du quartier

Le quartier est parsemé de quelques édifices qui émergent dans le site


par leur architecture monumentale.

La mosquée de Sidi Abdelkader El-Djilali (Masdjid El-Kadiria):

Fondée en 1872 à l’époque coloniale, elle se caractérise par le style


d’architecture gothique par ses vitraux et arcs ogivaux et la finesse des
nervures. Sa grande terrasse sert elle-même de salle de prière en été.
Derrière la mosquée se trouve un puits que les habitant du ksar ainsi que les

77
Chapitre III

fidèles l’utilisent dans un passé proche. Cette mosquée se distingue par


l’absence de minaret qui caractérise les anciennes mosquées de Laghouat.

La mosquée d’El-Khalifa : D’origine ancienne, elle figure sur les plans


d’évolution de la ville de puis la première phase précoloniale, et qui fut
reconstruite en 1898 avec un style d’architecture Arabo-mauresque, elle est
bâtie sur un plan simple.

La mosquée Drawiche (chadoulia) : elle est plus petite que la précédente,


mais elle remonte à presque la même époque qu’elle. Elle occupe simplement
le 1e étage d’une petite zaouïa.

Le marabout de Sidi Abdelkader El-Djilali : situé sue la limite Est du


quartier, sous le fort Morand.

Les remparts : le quartier Zgag El-Hadjadj possède 60% des remparts


existants actuellement, et l’un des trois portes aussi qui existe à ce jours des
sept porte qu’avait le ksar de Laghouat, qu’est la Porte de l’Oued.

Le fort Morand : Porte le nom d’un commandant français abattu lors de


l’attaque de la ville en 1852, il a été construit sur les ruine de la tour de l’Est
‘Bordj Abd-Allah’ en 1856 connu aussi par ‘La Brèche’.

L’église (Musée Communal actuellement) : Elle fut construite en 1900 par


les pères blancs, avec une coupole céleste qui rappelle l’architecture Bizantine,
elle a été transformée après l’indépendance à une bibliothèque communale,
actuellement elle transformée en musée communal.

La place de l’étoile : Se trouve à l’entrée du quartier Zgag El-Hedjadj,


historiquement elle est située sur le cours de Oued El-Kheir. Elle est d’une
taille très réduite par rapport à la densité de la population.

78
Chapitre III

Bab El-Oued

Fort Morand

Mosquée Sidi AEK


Djilali

L’Eglise

Marabout
Sidi AEK

Mosquée
El-Khalifa
Mosquée
Drawiche
Rempart
Place de l’Etoile
FIG 3.32. MONUMENTS HISTORIQUES DU QUARTIER ZGAG EL-HEDJADJ
Source : Etablie par l’auteur

3.3.6. La structure Socio-Spatiale du quartier

Le quartier Zgag El-Hedjadj abrite des habitants de couche sociale


moyenne à pauvre, il accuse une densité des plus fortes. Une enquête que
nous avons établie lors de notre analyse de ce quartier (annexe 01), nous
renseigne que la majorité des habitants sont des locataires. Les propriétaires
ne sont que des héritiers qui ont abandonné le quartier pour s’installer dans
les nouveaux quartiers, et cela vers les années 1980. La vieille maison et ainsi
abandonnée à la dégradation ou déjà ruiné, habité par une ou plusieurs

79
Chapitre III

familles héritières. Dans le cas des familles non aisé, la maison est divisée par
un mur qui transforme l’ancienne organisation. Le peu de maisons habitées
par leurs propriétaires sont reconstruite en béton. L’envahissement du
quartier traditionnel de maisons en béton alors que le four à chaux se trouve à
côté, dont sa dernière braise s’est éteinte il y a quelques années.

3.3.7. Etude du tissu

3.3.7.1. Typologie de la maison

Au-delà des quelques petites variations qui peuvent exister entre les
différents types de maisons dans ce quartier, un certains nombres de
caractéristiques communes identifie ce qu’on peut appeler la maison
traditionnelle type.

Les maisons apparaissent sous l’aspect d’un cube ou d’un


parallélépipède creux, qui comprend une entrée en chicane pour préserver
l’intimité de la maison. La Skiffa matérialise le passage de l’espace public à
l’espace privé. La chambre des invité « Bit Eddiaf » constitue une pièce
indépendante de l’espace familial, les autres pièces sont regroupée autour du
patio « El-Haouch ».

Dans certaines maisons sur la rue commerçante le Rez-de-chaussée est


transformé en magazin, mais en générale elles n’en ont qu’un RDC et une
terrasse « Satha ».

FIG 3.33. MAISONS TYPE


Source : B.E.T Arabesque

80
Chapitre III

FIG 3.34. MAISON SUR RUE COMMERÇANTE FIG 3.35. ESCALIER


Source : B.E.T Arabesque Source : B.E.T Arabesque

3.3.7.2. Modes d’association et d’organisation des maisons

A) Agrégation des maisons

FIG 3.36. ASSOCIATION DES MAISON


EN PLAN
Source : B.E.T Arabesque

FIG 3.37. ASSOCIATION DES MAISONS EN COUPE


Source : B.E.T Arabesque
Organisation des maisons :

FIG 3.38. ORGANISATION DES DIFFERENTES PIECES AUTOURS DU PATIO « HAOUCH »


Source : B.E.T Arabesque

81
Chapitre III

FIG 3.39. ORGANISATION GENERALE DES MAISONS


Source : Etablie par l’auteur

3.3.7.3. Matériaux et techniques de construction

Les maisons indigènes sont bâties en mottes de terre argilo-sableuse,


que l'on délaye dans de l'eau et que l'on place dans des moules en bois. On
obtient ainsi des prismes rectangulaires que l'on fait sécher au soleil. On
dispose un premier lit de prismes bout à bout, suivant leur longueur, et on
place deux, trois, quatre rangées de prismes, selon l'épaisseur que l'on veut
donner à la muraille. Par-dessus, on étend une couche argileuse, gâchée avec
de l'eau, puis une deuxième assise de mottes dont les axes sont
perpendiculaires à ceux de la première, et l'on continue ainsi toute la muraille,
par doubles assises de mottes dont les axes sont respectivement
perpendiculaires; on recouvre enfin les deux parois du mur avec un enduit
formé de terre comme, le reste ; quelquefois on met un peu de paille hachée
dans les mottes pour leur donner plus de solidité. Les maisons n'ont
généralement qu'un rez-de-chaussée, et sont recouvertes en terrasses. On
emploie comme poutrelles des fragments de troncs de palmier, divisés en
plusieurs segments parallèlement à la longueur des arbres.
La rareté de combustible autour de Laghouat, rend la fabrication de la chaux
très chère, et force les indigènes à employer dans leurs constructions le
système que nous venons d'indiquer. Le Génie s'est vu, pour le même motif
dans l'obligation de ne pas repousser ce système d'une manière complète;

82
Chapitre III

mais, pour donner plus de solidité aux mottes de terre, il y fait intercaler
quelques assises en maçonnerie de pierre et de chaux106.
Vers 1938, cette technique n’avait pas beaucoup changé, à part les
quelques légères amélioration qui ont été apportées avec l’utilisation du
ciment, le fer à T, les enduits sur les murs intérieurs et l’aménagement de
fenêtres et de portes.

FIG 3.40. TECHNIQUES DE CONSTRUCTION


Source: KERROUM Nadir, Op. Cit.

106- Op.cit., Mangin (E), pp 361 ; 362.

83
Chapitre III

3.3.8. Canevas des éléments invariants

Les caractéristiques architecturales auxquelles nous nous sommes


parvenu se résument en :

Tissu compact, caractérisé par la mitoyenneté des maisons ;


Rapport entre espace privé et la rue, établie à travers l’entrée en
chicane « Skiffa » ;
Organisation intérieur des espaces autour d’une cours, patio ou
« Haouch » ;
Introversion vers El-Haouche ou patio ;
Habitat mono-familial ;
Système constructif à structure de mur porteur ;
Couverture en terrasse ;
Matériaux de construction : Tourbe, terre, chaux, troncs de palmiers,
roseaux, pierres et brique pleines.

Cette approche nous a permis d’élaborer le catalogue des éléments


invariants aussi bien urbain qu’architecturale, qui nous serviront de base dans
l’élaboration de notre programme de revitalisation.

3.3.8. Diagnostic et état des lieux du quartier

A travers les visites sur terrain et l’enquête réalisé auprès des occupants
nous avons élaboré les résultats suivants sur les 200 habitations de Zgag El-
Hedjadj:

60% seulement des maisons sont habitées ; 23 maisons sont


complétements effondrées et 30 sont menaçant ruine, 35 demeures
sont en très mauvais états.
Presque la moitié des maisons habitées sont occupées par des
locataires, et le reste sont des propriétaires 70% parmi eux sont des
héritiers.

Cet abandon du quartier par ses habitants renvoie en grande partie à la


détérioration du cadre de vie (viabilisation), et à l’absence des services et des
commodités, facteurs porteurs de décadence du prix du foncier, alors une
occupation par une couche sociale moyenne à pauvre. Cette structure sociale

84
Chapitre III

s’accompagne généralement avec les fléaux sociaux, et la destruction de


l’espace urbain, générateurs d’abandon.
L’arrivée à ce stade est due à un laisser-aller et à un abandon des
instruments urbanistiques de sauvegarde des anciens tissus bâtis.
La majorité des maisons sont globalement soumise à un processus de
dégradation qui prend les formes suivantes :
la détérioration des revêtements de protection : les enduits notamment;
l'introduction de formes architecturales en contraste avec l’existant, et
parfois l’adoption de nouveaux motifs de décoration inappropriés ;
l’utilisation du béton armé et des blocs de bétons (parpaing) ;
la prolifération de quelques commerces et la transformation des
habitations qui en résulte.
Bien que plusieurs facteurs soient réunis pour accélérer le processus de
dépérissement, les facteurs atmosphériques notamment, ainsi le manque
d’entretien et l’abandon de cette tradition sont aussi à l’origine de
l’aggravation des désordres.

FIG 3.41. ETATS DE QUELQUES CONSTRUCTIONS A ZGAG EL-HEDJADH


Source : Prises par l’auteur.

3.3.9. Problématiques soulevées

On est en présence d’une perte d’équilibre de l’espace global (urbanisme


vernaculaire) par la dévalorisation de l’image de cet espace historique.

L’inadaptation du cadre habité actuel du quartier aux conditions de


confort minimum ;

85
Chapitre III

L’accélération et défiguration du site par des actions inadaptées


engagées par anticipation et sans contrôle, notamment technique ;
La sous intégration de ce quartier historique dans la dynamique
économique et urbaine de la ville.

3.3.10. Stratégies de revitalisation

Notre stratégie d’intervention consiste à faire revivre le quartier Zgag


El-Hedjadj, en l’adaptant au monde d’aujourd’hui tout en conservant ses
traditions et ses coutumes. Lui introduire des viabilités et apporter des
moyens à ses occupants afin de les inciter à se maintenir sur place, et aux
propriétaires de revenir à leur place.

Substituer l’octroi de programmes d’habitat sous toutes ses formes en


des actions de restructurations, de rénovation et de restauration de son
ancien tissu ;
L’introduction d’infrastructures techniques pour une revitalisation
foncière ;
introduire ce quartier historique dans une stratégie économico-
touristique financé par l’état ;
renforcer les systèmes de contrôle en ce qui concerne les modifications;
valorisation de l’image du ksar par la sensibilisation en impliquant tous
les acteurs (associations, chercheurs, citoyens, les techniciens et les
pouvoirs publics et surtout les promoteurs).
Lancement de l’aide sous contrôle de l’état pour les maisons qu’ont une
typologie de cellule d’origine du ksar afin de mettre fin aux
transformation inadapté, et la stratégie de l’aide poussera chaque
habitant ou propriétaire de s’identifier dans sa parcelle et de prendre en
charge sa maison, et même créer ainsi une dynamique certaine quant à
l’auto-réhabilitation.
réintroduire les activités artisanales.

86
Chapitre III

Conclusion

Le quartier ancien comme modèle d’habitat adapté aux conditions


spécifiques de la région, représente un témoignage d’un passé plus ou moins
lointain et un patrimoine national et humanitaire à préserver.

En vue d’une meilleure prise en charge du quartier historique Zgag El-


Hedjadj, en tant que patrimoine nécessitant une sauvegarde, il serait
indispensable d’instruire un comité technique qui sera animé par des
spécialistes pluridisciplinaires pour la prise en charge des actions à mener, vue
la sensibilité de l’action.

La faisabilité des interventions à mener sur ce quartier qui doivent être


étudiées et confirmées sur tous les plans car c’est un cas complexe qui ne
supporte pas l’erreur.

Pour pouvoir réussir n’importe quelle opération de revitalisation dans ce


quartier habité où tout le foncier est privé, une stratégie économique rentable
est indispensable. Nous proposons dans ce cadre d’intégrer la dimension
touristique pour sauvegarder cet héritage et au même temps le rendre
rentable. Cette stratégie s’agit de convertir ce quartier en hôtels éclatés, sous
formes de chambres à louer par jours pour les touristes dans les maisons
individuelles habitées, cela est une forme de tourisme vif, qui témoigne le
patrimoine avec les expériences émotionnelles.

Pour matérialiser ce projet différentes procédures et étapes doivent être


prises, et l’état doit prendre l’initiative :

La première des choses sera de garantir la sécurité dans le quartier et


lutter contre les fléaux sociaux ;
Signaler le quartier comme un secteur sauvegardé pour stopper la
propagation des modifications incontrôlées et limiter la perte des
éléments témoins de ce patrimoine ;
Le réaménagement du quartier : revoir la viabilisation, résoudre les
problèmes de stagnation des eaux, la réhabilitation du pavage de la rue
commerçante tout en gardant le style ancien avec la même texture,
l’entretien des pierres des escaliers des ruelles desservants les
habitations, assurer l’éclairage nocturne, ….etc ;

87
Chapitre III

Classement des habitations de ce quartier en groupes selon leurs états


et l’importance du patrimoine qu’elles abritent, afin de tracer le
programme d’aide en tranches par priorité et pour mettre l’opération en
exercice le plus vite possible. La mise en service et la rentabilité des
premiers exemples formera un moyen de stimulation pour la réussite de
ce projet ;
Pendre des décisions concernant les maisons effondrées et celles en
ruines présentant un risque d’effondrement afin de les reconstruire.
L’état doit prendre en charge la réintégration des activités artisanales
qu’existaient antérieurement dans le ksar par l’ouverture de boutiques
pour la vente. En plus l’aménagement de petits ateliers pour les
activités artisanales pour les stagiaires des centres de formations
professionnel par exemple, sera une exception pour attirer les touristes
par la découverte des étapes de production de ces produits en vente. En
même temps ce geste participera à élargir les connaissances de la
population locale sur son patrimoine artisanale en voie de disparition, et
pourquoi pas à reprendre le travail de leur ancêtres ;

Ces conditions peuvent encourager les propriétaires à s’engager dans les


procédures de patrimonialisation de leur héritage.

L’état doit aussi sélectionner le groupe des maisons qui gardent encore
leur style ancien et qui sont en bon état et les restaurer tout en les équipant
pour recevoir les touristes locataires des pièces de ces habitations.

Cette initiation engendrera le début de la hausse du prix du foncier, et


alors le début du changement de la couche sociale de ce quartier qui
représente un catalyseur pour la revitalisation du ksar.

88
Bibliographie

Bibliographie

Les références incluses dans cette bibliographie n’ont pas


systématiquement fait l’objet d’appel dans le texte mais ont néanmoins
contribué à la réalisation de ce travail, présentés par types de document dans
un ordre alphabétique.

LES LIVRES

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ANNEXE 01

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