Motivation Entrepreneuriale
Motivation Entrepreneuriale
Motivation Entrepreneuriale
Tous droits réservés © Presses de l’Université du Québec, 2012 Ce document est protégé par la loi sur le droit d’auteur. L’utilisation des
services d’Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique
d’utilisation que vous pouvez consulter en ligne.
https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/
MOTS CLÉS
Entrepreneuriat – Motivation – Logiques d’action – Innovation –
Valorisation – Reconnaissance – Projets
LES AUTEURS
RÉSUMÉ
L’objet de cette recherche est de faire émerger les ressorts de la motivation entre-
preneuriale et de repérer les logiques d’action des créateurs d’entreprise (projets)
associées à chaque dimension de cette attitude. Plus précisément, l’étude vise à
répondre aux deux questions suivantes : Quels sont les besoins et leur intensité à
l’origine de la création d’entreprise ? Et dans quelle mesure la motivation entrepre-
neuriale influence-t-elle les projets des entrepreneurs ?
À partir des questionnaires à l’attention de chefs d’entreprises nouvelle-
ment installés, nous recherchons les ressorts de la motivation entrepreneuriale
(besoins et intensité de ces derniers), ses antécédents et les logiquesd’action du
créateur (imitation, innovation-aventure, reproduction et innovation-valorisation).
Cette étude s’appuie sur un cadre théorique issu de recherches sur la m otivation
et l’entrepreneuriat. Une série de relations de causalité est retenue puis
testée. L’analyse permet de tirer un ensemble de conclusions sur la motivation
entrepreneuriale.
Les chemins de la motivation nous conduisent à des logiques d’action liées
à des projets innovants et éclairent le phénomène de reproduction (ou mimétisme)
que l’on observe parfois chez les créateurs d’entreprise. À l’origine, on relève des
objectifs de développement et d’indépendance. Dans le premier cas, le créateur
espère que son entreprise lui apportera des résultats tangibles sur les plans finan-
cier et matériel. Dans le second cas, l’entrepreneur est conscient que son projet lui
demandera de s’investir de façon autonome sur l’ensemble des dimensions de son
entreprise (gestion, commercialisation, etc.). Sur le chemin de la logique d’action de
valorisation, on retrouve la non-aversion pour le risque, l’exploitation d’un contexte
porteur conjuguée à une maîtrise des compétences et à un besoin de créativité.
Ces deux dimensions sont associées à un objectif d’indépendance. La logique de
reproduction est motivée par un sentiment de confiance en soi (locus of control,
LOC) et répond à un objectif de développement de l’entreprise.
ABSTRACT
The aim of this research was to analyse the impetus of entrepreneurial motivation, to
identify the reasons for action taken by entrepreneurs and to assess any contextual
factors. More specifically, the study answered the following question : do links exist
between entrepreneurial motivation, the reasons for action taken by entrepreneurs
and their perceptions in relation to their project goals ?
Based on questionnaires completed by newly established business leaders,
we evaluated the impetus of entrepreneurial motivation (including their needs and
strengths), identified the reasons for action taken by entrepreneurs and assessed
the contextual factors. This study builds on a theoretical framework derived from
research into motivation and entrepreneurship. We particularly drew our inspiration
from recent models that attempt to understand entrepreneurial motivation which
we supplemented with a typology of reasons for action taken by entrepreneurs. A
series of causal relationships were identified and tested. The analysis allowed us
to draw conclusions with regard to entrepreneurial motivation.
Research into motivation highlighted the reasons for action taken in relation to
innovative projects. Initially, we identified development and commitment objectives
among these reasons. In one case, the entrepreneur hoped his company would
bring him tangible financial and material results. In another, the entrepreneur was
aware that his project would require him to invest in routine management activi-
ties and difficult business practices. Research into the reasons for improvement
action taken highlighted the requirements for risk management and control. The
exploitation of an enabling environment satisfied the entrepreneur’s requirement
for control and was associated with a risk adverse entrepreneur. Projects described
as adventurous, with the starting objective of tangible rewards, were likely to meet
recognition requirements.
RESUMEN
ZUSAMMENFASSUNG
Introduction
La motivation apporte un double éclairage sur l’action humaine : d’une part,
elle est le résultat d’une construction psychologique débutée dans l’enfance
et qui continue tout au long de l’existence ; d’autre part, elle représente un
facteur explicatif profond de la mobilisation de l’individu autour de buts
plus ou moins explicites.
Dans ce cadre, la motivation entrepreneuriale doit se comprendre
comme l’expression d’une attitude particulière, résultat de la rencontre entre
l’image que se font les individus d’eux-mêmes et leurs besoins d’accomplis-
sement, d’autonomie, de créativité, de confiance en soi (locus of control,
LOC) et de prise de risques (Cromie, 2000). La motivation entrepreneuriale
s’explique par un parcours personnel au cours duquel les besoins tendent à
être satisfaits.
nous avons donc retenu pour notre étude les besoins les plus souvent testés
par les auteurs (Cromie, 2000) : accomplissement, autonomie, créativité,
contrôle et prise de risques.
Figure 1
Les logiques d’action du créateur
Intensité du changement
pour le créateur
IMITATION INNOVATION-AVENTURE
REPRODUCTION INNOVATION-VALORISATION
Intensité du changement
pour l’environnement
Figure 2
La motivation entrepreneuriale, les antécédents et les logiques d’action
Contrôle Reproduction
Perception
de la relation
entre les actions Risques Innovation-
prises par valorisation
l’entrepreneur
et les résultats Créativité
2. La méthode de recherche
En premier lieu, les mesures des variables retenues dans la recherche con-
cernent l’appréciation de la motivation, l’évaluation des éléments pouvant
influencer cette attitude et les logiques d’action des créateurs. En second
lieu, un large échantillon est nécessaire afin de réaliser l’ensemble des tests
de façon optimale. Enfin, la méthode statistique retenue permet de tester
les propriétés du questionnaire sur la motivation et d’apprécier l’ensemble
des relations entre les variables.
Notons que les auteurs ne cherchent pas à construire une échelle de mesure de
la motivation et que les analyses ne permettent pas d’apprécier les d
imensions
retenues.
S’appuyant sur l’ensemble des travaux précédemment cités, Caird
(2006) propose un questionnaire (GET2) qui recouvre cinq principales
dimensions de la motivation : l’accomplissement, l’autonomie, le contrôle,
le risque et la créativité. Les dimensions de tolérance à l’ambiguïté et
d’assurance ne sont pas retenues en raison de leur proximité trop grande
des autres facteurs. Nous avons retenu cet instrument dans notre étude de
la motivation entrepreneuriale.
C’est dans les années 1987–1988 que le premier test GET a été déve-
loppé, après une recherche théorique approfondie sur les caractéristiques
psychologiques des entrepreneurs (Caird, 1989). La validité et la fidélité de
la mesure furent établies à l’aide de tests auprès d’échantillons de popula-
tions appartenant à des professions très diverses (entrepreneurs, enseignants,
infirmiers, formateurs, cadres administratifs). Notons que les résultats des
enquêtes révèlent une absence de différence significative entre les professions
(caractéristiques psychologiques homogènes), montrant ainsi que les créa-
teurs d’entreprise n’ont pas le monopole de l’entrepreneuriat (Caird, 1991).
Le questionnaire a pour ambition de repérer les qualités entrepreneuriales
qui peuvent se cacher chez chacun d’entre nous.
rapidement votre affaire ; vous pensez pouvoir assumer vos emprunts sans
difficulté ; votre but d’entrepreneur est d’obtenir une certaine indépendance ;
votre entreprise est un moyen de mieux contrôler votre destin.
La perception de la relation entre les actions prises par l’entrepreneur
et les résultats est évaluée à l’aide de six items : passer du temps pour la vie
de l’entreprise est une source de satisfaction en elle-même ; entretenir le
contact avec les partenaires de l’entreprise (clients, fournisseurs, etc.) renforce
l’implication ; suivre régulièrement les résultats de l’entreprise est stimulant ;
s’engager dans les démarches commerciales est important pour le dévelop-
pement de l’entreprise ; entretenir une bonne relation avec les banques est
un bon moyen pour faciliter le passage de moments difficiles ; être rigoureux
dans la gestion permet une meilleure performance de l’entreprise.
La mesure des perceptions est réalisée à l’aide d’une échelle en cinq
points (tout à fait d’accord, moyennement d’accord, pas d’opinion, moyen-
nement en désaccord, tout à fait en désaccord).
2.2. L’échantillon
L’échantillon est constitué de créateurs d’entreprises rencontrés lors de leur
inscription au Registre du commerce et des sociétés à la Chambre de com-
merce et d’industrie de Bordeaux. Les questionnaires ont été administrés lors
des demandes d’information des porteurs de projets de création d’entreprise
auprès de la CCI de Bordeaux. Soulignons que dans le cadre juridique fran-
çais, l’inscription au Registre du commerce et des sociétés est une obligation
pour toute nouvelle entreprise (exception faite des entreprises artisanales
s’inscrivant au Registre des métiers).
Plus précisément, chaque lundi matin et pendant trois mois, nous avons
assisté à la présentation du cadre juridique de la création d’entreprise faite
par les spécialistes de la Chambre de commerce aux entrepreneurs nou-
vellement inscrits au Registre du commerce. À l’issue de la présentation,
les participants étaient invités à remplir les questionnaires après qu’on
leur eut exposé le cadre de la recherche. Aucun créateur n’a refusé de se
soumettre à l’exercice.
L’échantillon réunit 235 observations et le questionnaire se compose
de trois parties : la mesure de la motivation (54 items), l’appréciation des
antécédents (11 items) et les logiques d’action (10 items).
Les principales caractéristiques des répondants peuvent être décrites
de la façon suivante. Plus de la moitié des entrepreneurs (55,7 %) ont moins
de 36 ans et 46 % sont célibataires. L’échantillon est constitué d’une majorité
d’hommes (58,7 %). On peut noter que 58,4 % des personnes interrogées ont
un niveau d’études supérieures au moins égal à un premier cycle universitaire.
Le commerce et les services sont représentés respectivement à hauteur de
50,6 % et de 37 %. Sur le plan national, les statistiques 2007 de l’INSEE1
indiquent 25,4 % de créations dans le commerce et 38,2 % dans les services.
Si ce dernier pourcentage se rapproche de celui calculé sur notre échantillon,
les niveaux différents relevés dans le commerce s’expliquent principalement
par le tissu économique aquitain relativement moins bien doté en industries.
Une partie importante des entrepreneurs interrogés (58,3 %) ont une expé-
rience limitée de la création d’entreprise (0 à 3 ans) ; en revanche, 88,5 % des
répondants ont plus de trois ans d’expérience professionnelle et 28,1 %, plus
de 15 ans. Près de 50 % des personnes consultées déclarent n’avoir aucun
enfant et 19,6 d’entre elles ont un enfant. Les porteurs de projets sont à 51,1 %
des salariés non cadres et à 24,3 % sont des cadres. Un tiers des créateurs
sont issus d’une famille d’entrepreneurs et 86,8 % sont d’origine française.
2.3. La méthodologie
Une analyse factorielle exploratoire (analyse en composantes principales ou
ACP) est réalisée sur chaque dimension de la motivation entrepreneuriale :
l’autonomie, l’accomplissement, la créativité, la prise de risques et le contrôle.
La validité de construit2 est établie (Fornell et Larcker 1981), puis l’échelle à
cinq dimensions est confirmée par un modèle d’équations structurelles sous
EQS (Bentler et Wu, 2002).
Une analyse factorielle est menée sur les logiques d’action et sur chaque
antécédent (perception de la relation entre les attentes de l’entrepreneur et
les résultats ; perception de la relation entre les actions prises par l’entrepre-
neur et les résultats extrinsèques et intrinsèques). Une rotation Promax est
également réalisée sur les logiques d’actions.
Le cadre d’analyse mettant en relation les antécédents de la motivation
entrepreneuriale et les logiques d’action (figure 3, page 153) est validé en
1. <http://www.statapprendre.education.fr/insee/entreprises/quand/quandcreations.
htm>, 6 mai 2009.
2. Pour valider le construit, il s’agit de vérifier la validité convergente, discriminante
et la fiabilité du construit. La validité convergente est vérifiée par la condition
suivante : chaque indicateur doit partager plus de variances avec son construit
qu’avec l’erreur. La validité discriminante a pour but de vérifier qu’une dimension
du construit ne définit pas un autre construit. Ainsi, la variance partagée entre
les variables théoriques doit être inférieure à celle partagée entre les variables
théoriques et leurs indicateurs. La cohérence interne ou fiabilité d’une mesure
est assurée quand tous les indicateurs mesurent bien la même variable théorique
et chacun doit avoir le même niveau de contribution.
utilisant une path analysis sous EQS (Bentler et Wu, 2002) en reprenant les
scores factoriels issus des précédentes analyses. Au regard de la taille d’échan-
tillon, une path analysis, mettant en relation des variables observables (une
généralisation de la régression multiple avec plusieurs variables à expliquer),
est utilisée pour que le nombre de paramètres à estimer n’excède pas les
nombres de variables à expliquer et de variables explicatives (fonction aussi
de la taille d’échantillon). L’objectif est de déterminer des cheminements à
travers la motivation entre les antécédents et les logiques d’action.
3. Analyses et résultats
L’étude est réalisée en deux étapes : l’analyse du questionnaire (motivation
entrepreneuriale, antécédents et logiques d’action) et la validation du cadre
d’analyse.
Tableau 1
La validité du construit de la motivation entrepreneuriale
Accomplissement
rho de Joreskog
Prise de risques
convergente
Autonomie
Créativité
Contrôle
Validité
Accomplissement 0,85 0,51 1,0
Autonomie 0,88 0,67 0,01 1,0
Créativité 0,83 0,49 0,14 0,01 1,0
Prise de risques 0,82 0,47 0,07 0,00 0,05 1,0
Contrôle 0,87 0,56 0,11 0,01 0,03 0,16 1,0
Figure 3
La motivation entrepreneuriale, les antécédents et les logiques d’action
Prise de risque
0,41 0,23
Reproduction
Valorisation
0,72 – 0,22
Créativité 0,14
les critères de validité. Outre le cadre général qui indique des liens entre les
antécédents, la motivation et les logiques d’action, plusieurs ensembles de
relations peuvent être relevés.
L’objectif de développement d’un projet impacte le besoin de contrôle de
l’entrepreneur (0,43). La croissance d’une organisation suppose chez l’individu
un contrôle à la fois interne et externe (par exemple le développement d’une
entreprise demande une connaissance plus fine de son marché). Le besoin de
contrôle est lié à la logique d’action orientée vers la reproduction (0,29), qui
se définit par une intensité réduite des changements pour le créateur et une
intensité importante du changement dans l’environnement. Le contrôle a pour
ambition de mieux maîtriser l’instabilité externe. L’accomplissement à travers
le contrôle a également un impact sur la reproduction.
Les chemins de causalité ayant pour origine l’indépendance apportent
un éclairage sur les liens entre la motivation entrepreneuriale et le passage
à l’acte d’entreprendre. L’indépendance est liée positivement à la prise de
risques (0,41) et négativement à la créativité (– 0,22). La prise de risques
est liée positivement à la valorisation (0,29). L’accomplissement à travers la
créativité a un impact sur la valorisation.
4. Discussion
La discussion s’organise autour d’une réflexion sur les mesures des principales
variables retenues dans l’étude et des chemins de la motivation.
Figure 4
À l’origine de la reproduction
Accomplissement
– 0,25
0,43 0,23
Développement Locus of control Reproduction
Figure 5
L’indépendance, source d’innovation
Indépendance Valorisation
0,35
Accomplissement
Conclusion
Notre étude constitue un pas supplémentaire vers la validation d’une échelle
de mesure de la motivation entrepreneuriale. Les travaux de Caird (2006)
permettent de disposer d’un questionnaire qui a pour principale vocation
d’établir les besoins à l’origine de la création d’entreprise. Outre les analyses
menées par cet auteur, Cromie, Callaghan et Jansen (1992) utilisent le ques-
tionnaire GET afin d’apprécier les attitudes des cadres-entrepreneurs par
rapport aux cadres-gestionnaires (échantillon de 194 personnes). Par ailleurs,
Caird (2006) a tenté de valider le questionnaire comme un instrument mesu-
rant une attitude (la motivation entrepreneuriale) composée de multiples
dimensions (les besoins). Si notre analyse, menée à partir d’un échantillon
de porteurs de projets français, n’a pas conduit à confirmer l’existence de
cinq composantes, elle permet d’apporter un éclairage complémentaire sur
un instrument relativement solide statistiquement.
Les chemins de la motivation nous mènent à des logiques d’action liées
à des projets innovants et de reproduction. À l’origine, on relève des objectifs
d’indépendance et de développement. Dans le premier cas, le créateur espère
que son entreprise lui apportera des résultats tangibles sur les plans financier
et matériel. Dans le second cas, l’entrepreneur est conscient que son projet lui
demandera de s’investir dasn tous les aspects d’une entreprise (commercial,
de gestion, etc.). L’étude montre que les porteurs de projets innovants sont
lucides quant aux difficultés à venir et attendent un retour sur investisse-
ment très concret. On est relativement loin des images d’Épinal montrant
les entrepreneurs innovants comme des inventeurs éloignés de la réalité.
Sur le chemin de la logique d’action de valorisation (environnement
offrant des opportunités importantes pour des créateurs qui réunissent
les compétences clés), on retrouve la prise de risques et la créativité.
L’exploitation d’un contexte porteur suppose l’acceptation d’incertitudes et
le développement d’innovation (ici sur l’appréhension du marché plus que
sur l’offre).
L’interprétation des résultats de cette étude permet d’indiquer plusieurs
lacunes que des enquêtes futures viendront combler. D’abord, la présente
recherche utilise un questionnaire élaboré à l’aide de nombreux travaux
théoriques et empiriques, mais n’ayant fait l’objet que de validations par-
tielles. L’étude sur un échantillon d’entrepreneurs français ne permet pas
de confirmer la structure du GET2, mais elle suggère l’existence de quatre
dimensions au lieu des cinq à l’origine du questionnaire. Ensuite, l’échantillon
à la base de l’étude est uniquement constitué d’entrepreneurs en contact avec
la Chambre de commerce et d’industrie de Bordeaux (France). Soulignons
que tout créateur d’entreprise sur le sol français a l’obligation de s’inscrire
auprès du Registre du commerce et de l’industrie. L’échantillon choisi est
donc représentatif de la population du département de la Gironde. Afin
d’affiner les résultats, des études futures s’adresseront à des populations
d’entrepreneurs d’horizons géographiques divers. Enfin, une path analysis a
été réalisée pour valider les liens entre les antécédents et les conséquences
des dimensions de la motivation entrepreneuriale.
Les limites précédentes permettent de suggérer quelques pistes de
recherche complémentaires. D’abord, et afin d’améliorer la fiabilité et la
validité des construits, une deuxième collecte serait à réaliser dans les mêmes
conditions, respectant ainsi le paradigme de Churchill (Churchill et Peter,
1984). Puis, afin d’envisager des perspectives de généralisation de nos résul-
tats, des études similaires pourraient porter sur des échantillons issus de
zones géographiques différentes. Par ailleurs, une approche multiculturelle
pourrait mettre au jour des différences dans les dimensions à retenir au sein
de l’échelle de la motivation entrepreneuriale et faire émerger des chemins
nouveaux conduisant à des logiques d’action spécifiques.
Bibliographie
Ainslie, G. (1992), Picoeconomics : The Strategic Interaction of Successive Motiva-
tional States Within the Person, New York, Cambridge University Press.
Ajsen, I. (1991), « The theory of planned behaviour », Organizational Behavior and
Human Decision Process, vol. 50, p. 178-211.
Arocéna, J., Ph. Bernous, G. Minguet, M. Paul-Chevallier et P. Richard
(1983), « La création d’entreprise, un enjeu local », Notes et études documentaires,
Paris, La Documentation française, no 4709-4710, 136 p.
Atkinson, R.H. et D. Birch (1979), Introduction to Motivation, Princeton, N.J.,
Van Nostrand.
Bandura, A. (1977), « Self-efficacy : toward a unifying theory of behavioral change »,
Psychological Review, vol. 84, p. 191-215.
Bandura, A. (1997), Self-Efficacy : The Exercise of Control, New York, Freeman.
Baron, R.A. (2008), « The role of affect in the entrepreneurial process », Academy
of Management Review, vol. 33, no 2, p. 328-340.
Baron, R.A. et T.B. Ward (2004), « Expanding entrepreneurial cognition’s toolbox :
potential contributions from the field of cognitive science », Entrepreneurship
Theory et Practice, vol. 28, p. 553-573.
Bentler, P.M. et E.J.C. Wu (2002), EQS for Windows User’s Guide, Encino, CA,
Multivariate Software, Inc.
Birley, S. et P. Westhead (1994), « A taxonomy of business start-up reasons and
their impact on firm growth and size », Journal of Business Venturing, vol. 9,
p. 7-32.
Boyd, N.G. et G.S. Vozikis (1994), « The influence of self-efficacy on the develop-
ment of entrepreneurial intentions and actions », Entrepreneurship Theory and
Practice, vol. 18, p. 63-77.
Brandstätter, H. (1997), « Becoming an entrepreneur : a question of personality
structure ? », Journal of Economic Psychology, vol 18, p. 157-177.
Brockhaus, R.H. (1982), « The psychology of the entrepreneur », dans C. Kent,
D. Sexton et K.H. Vesper (dir.), Encyclopedia of Entrepreneurship, Englewood
Cliffs, N.J., Prentice Hall, p. 39-57.
Brockhaus, R.H. et P.S. Horwitz (1986), « The psychology of the entrepreneur »,
dans D.L. Sexton et R.W. Smilor (dir.), The Art and Science of Entrepreneurship,
Cambridge, M.A., Ballinger, p. 23-48.
Bruyat, C. (1993), Création d’entreprise : contributions épistémologiques et modéli-
sation, Thèse pour le doctorat de sciences de gestion, Grenoble.
Bruyat, C. et P.A. Julien (2001), « Defining the field or research in entrepre-
neurship », Journal of Business Venturing, vol. 16, p. 165-179.
Caird, S. (1989), « An initial approach to defining, teaching and assessing enterprise
competencies », Scottish Enterprise Foundation, Working Paper series No. 03/89.