Cours Route Chap 6-1
Cours Route Chap 6-1
Cours Route Chap 6-1
6 Matériaux routières
1. Généralités
1. Généralités
Dans les constructions routières, les granulats sont le constituant majoritaire des
couches de chaussée.
Pour les sols, les granulats font l’objet d’une classification basée sur un certain
nombre d’essais en laboratoire, qui concernent la dureté, la résistance à l’usure par
frottement et la résistance au polissage.
Les matériaux élaborés, par mélange ou traitement par un liant hydraulique ou
hydrocarboné, présentent des caractéristiques profondément différentes de celles
des granulats de base. Ces matériaux doivent répondre aux critères de résistance,
de confort, de traficabilité et de sécurité.
Il convient de distinguer les matériaux qui constituent le corps chaussée et les
matériaux utilisés dans les couches de surface.
2.1.4. La dureté
On entend généralement par dureté la résistance à la fragmentation par chocs
mesurée par l’essai Los Angeles et la résistance à l’attrition et à l’usure en se basant
sur l’essai micro-Deval en présence d’eau, on retient les seuils suivants en fonction
du nombre de poids lourds par jour et par voies :
PL/j/voie LA MDE
base fondation base fondation
< 25 < 30 < 40 < 25 < 35
25 à 150 < 25 < 30 < 20 < 25
>150 < 25 < 25 < 20 < 20
Tableau 3. Los Angeles et micro-Deval.
plus gros éléments pouvant être utilisées seulement pour les chaussées à faibles
trafic car ils ne comportent que des granulats roulés. Dès que le trafic devient plus
élevé, on a intérêt à faire subir au matériau un minimum d’élaboration par
criblage, concassage et recomposition.
Les produit les plus élaborés fabriqués suivant cette méthode est la GRH (grave
recomposée humidifiée) dont on maîtrise non seulement la granularité, grâce à une
recomposition, mais également la teneur en eau par un dispositif approprié
d’humidification. Le GRH est normalement destiné à une utilisation immédiate.
L’humidification a alors pour avantage de réduire la ségrégation et de permettre le
compactage dans des conditions optimales de teneur en eau.
2.1.6. Le comportement mécanique
Quelle que soit leur qualité, les graves non traitées ont l’inconvénient d’avoir un
module d’élasticité E faible, et d’ailleurs dépendant de celui du sol support. Elles
répartissent assez mal les charges sur le sol de fondation et ne peuvent convenir que
pour les chaussées à faible trafic ou pour certaines utilisations particulières.
Le module E peut être déterminé à partir de la valeur retenue pour le CBR :
E= 5 CBR (d’après le LCPC)
Trafic Spécification Couche de liaison Couche de roulement
A ≤ 30 ≤ 30
LA ≤ 30 ≤ 25
MD ≤ 25 ≤ 20
T4 E ≥ 0.45
CP
P ≤2 ≤2
A
ES ≥ 50 ≥ 50
A ≤ 30 ≤ 25
LA ≤ 25 ≤ 20
MD ≤ 20 ≤ 15
T3 E ≥ 0.50
CP
P ≤2 ≤2
A
ES ≥ 50 ≥ 50
A ≤ 25 ≤ 20
LA ≤ 25 ≤ 20
MD ≤ 20 ≤ 15
T2 E ≥ 0.50
CP
P ≤2 ≤2
A
ES ≥ 50 ≥ 50
A ≤ 20 ≤ 20
LA ≤ 25 ≤ 15
MD ≤ 20 ≤ 15
T1 E ≥ 0.50
CP
P ≤2 ≤2
A
ES ≥ 50 ≥ 50
Tableau 4. Spécifications des granulats pour la couche de roulement ou de liaison
On s’est orienté ensuite vers des fabrications en centrale permettant d’obtenir des
matériaux de qualité contrôlée et homogènes grâce à des dispositifs de pesage, de
dosage et de mélange de plus en plus élaborés.
Les fuseaux granulométriques sont définis par le fascicule 25 du CCTG déjà cité
et dans les Directives de la Direction des Routes relatives aux assises traitées. La
dimension maximale spécifiée pour D est de 20 mm, ce qui facilite le malaxage et
réduit la ségrégation au transport et à la mise en œuvre.
LA MDE ES ≤ 40 ≤ 40
T3 < 25
et moins ≤ 35 ≤ 35
(< 500) ≥ 30 ≥ 30
IC ≥ 30 ≥ 30
25 à 150 LA ≤ 40 ≤ 30
T3 (500 à 3 000) MDE ≤ 35 ≤ 25
ES ≥ 30 ≥ 40
IC ≥ 30 ≥60
150 à 300 LA ≤ 40 ≤ 30
T2 (3 000 à 6 000) MDE ≤ 35 ≤ 25
ES ≥ 30 ≥ 40
IC ≥ 30 ≥100
> 300 LA ≤ 40 ≤ 30
T1 et T0 (> 6 000) MDE ≤ 35 ≤ 25
ES ≥ 30 ≥ 40
Sables-laitier Rt Sables-ciment Rt à
Classification mécanique
à 180 j (MPa) 90 j (MPa)
Emploi en couche de base ou
Rt < 0,15 fondation non envisagée Rt < 0,2
0,15 ≤ Rt < 0,25 Classe A 0,2 ≤ Rt < 0,35
0,25 ≤ Rt < 0,4 Classe B 0,35 ≤ Rt < 0,5
0,4 ≤ Rt < 0,65 Classe C 0,5 ≤ Rt < 0,75
Rt ≥ 0,65 Classe D Rt ≤ 0,75
On peut améliorer les sables dont le niveau de performances est faible par
des corrections granulométriques. On peut en particulier corriger des sables
pauvres en fines et instables par des sables de concassage riches en fines et
anguleux.
2.2.4. Fissuration des matériaux traités aux liants
hydrauliques
Un des inconvénients des matériaux traités aux liants hydrauliques est qu’ils se
fissurent transversalement à plus ou moins long terme. L’espacement de ces
(Poids lourds
journaliers, Renforcements Base de chaussée
charge souple Fondation de Fondation de
chaussée en béton chaussée souple
utile > 5 t)
< 150 < 30 < 30 < 40
150 à 600 < 25 < 30 < 40
> 600 < 25 < 25 < 40
Nota : leur propreté, définie par l’équivalent de sable, doit être conforme aux
seuils suivants, où f est la teneur en fines :
f < 12% ES > 45
12 ≤f < 15% ES > 40
f > 15% ES > 25
Liant
Les ordres de grandeur des teneurs en liants utilisées vont de 3,5 à 4,5 %, avec une
tendance à se rapprocher plus fréquemment de 4,5 %, les graves-bitume
correspondantes ayant simultanément une teneur en fines élevée.
2.3.2. Sables-bitume
On utilise des sables 0/2, 0/4 ou 0/6 mm. Lorsqu’il s’agit de sables naturels, il est
souvent nécessaire de procéder à des corrections granulométriques par apport de
fines (chaux, ciment, fines calcaires), ou par incorporation d’une certaine
proportion de sable broyé (10 à 15 %).
Le liant peut être un bitume 40/50 ou plutôt un bitume 20/30 qui contribue à
améliorer la stabilité. Son dosage est de 3 à 4 %. La teneur en fines doit être
inférieure à 3 % .
2.3.3. Graves-émulsion
Ce sont des matériaux dans lesquels le bitume est apporté sous forme d’une
émulsion à rupture lente. Le bitume se fixe sélectivement sur les éléments fins en
constituant un mastic qui enchasse les gros grains et les scelle entre eux et le reste
jusqu’à la fin du compactage. Le mélange sortant du malaxeur est très maniable.
Après mise en œuvre, les gros éléments ont entre eux des contacts directs et le
frottement interne est donc celui de la grave initiale.
La nature de la grave-émulsion est en fait un matériau de choix pour les
reprofilages car elle peut être mise en œuvre en faible épaisseur et même se
raccorder à zéro sur une chaussée déformée. On l’utilise également en
renforcement et en couche de base.
Granulats
Les exigences de dimension maximale sur D sont les mêmes que pour les graves-
bitume.
La teneur en fines doit en principe se tenir dans les fourchettes suivantes :
- couche de base : 4 à 8 % ;
- couche de fondation : 3 à 7 %.
Les seuils d’angularité sont les mêmes que pour les graves-bitume, de même que
les seuils de coefficient Los Angeles et les valeurs de la propreté.
Liant
Compte tenu du frottement interne élevé de la grave-émulsion, il n’est pas
nécessaire d’utiliser un bitume de base très dur.
On utilise le plus souvent les catégories suivantes :
• 80/100 pour les routes à trafic élevé ;
• 180/220 pour les routes à trafic moyen ou faible et pour les travaux de
reprofilage.
La teneur en bitume de l’émulsion est égale à 60 ou 65 %.
La rupture doit intervenir entre la sortie du malaxeur et le début du compactage.
L’émulsion doit donc être à rupture lente.
Formulation
Elle est déterminée par l’essai d’immersion-compression, les performances à
atteindre étant celles du tableau 12.
Seuils
Classe Flexion Fendage
Trafic
(MPa) (MPa)
T0 à T2 0 5,5 3,3
1 5 3
2 3,5 2,1
T3 à T5
3 < 3,5 < 2,1
Classe
de Hauteur au
revêtement Appréciation du Revêtement
sable HS
- Les enduits bicouches constitués par deux couches de liants et deux couches de
granulats alternés et de classes granulaires différentes. Ils s’utilisent pour une
classe de trafic T2 et au-dessus.
Granulats
Les granulats doivent être durs et résistants au polissage, car ils sont directement
au contact des pneumatiques. Ils doivent avoir une bonne forme pour ne pas se
coucher à plat et être suffisamment anguleux, car les arêtes vives contribuent à
l’adhérence.
La propreté est une qualité tout à fait essentielle des granulats pour enduits.
Compte tenu, en effet, des conditions de mise en œuvre, la présence de fines peut
gêner l’adhérence du liant sur les gravillons qui sont alors chassés par le trafic.
Cette propreté est évaluée par le pourcentage d’éléments inférieurs à 0,5 mm et
celui des éléments inférieurs à 5μm. Ce dernier doit impérativement être inférieur
à 0,05 % du poids total.
Il faut noter que les fines peuvent provenir, pour certaines roches, d’une altération
de la surface des gravillons pendant le stockage.
Si les conditions de propreté ne sont pas suffisantes, il faut procéder soit à un
dépoussiérage à sec, soit à un lavage, soit à un pré-enrobage des gravillons
(laquage). Le laquage consiste à recouvrir les gravillons d’une fine pellicule de
bitume dur 40/50 ou 60/70 au dosage de 0,5 à 0,8 %, cette opération pouvant être
réalisée à chaud ou à froid (émulsion à faible teneur en bitume).
Tableau 15 – Caractéristiques des granulats pour enduits
superficiels
Trafic (PL / j)
T3 et inférieur à T3 T2 T1 T0
Essais
< 25 25 à 150 150 à 300 300 à 750 > 750
LA............. ≤ 25 ≤ 20 ≤ 15 ≤ 15 ≤ 15
MDE ......... ≤20 ≤ 15 ≤ 10 ≤ 10 ≤ 10
A............... ≤ 25 ≤ 20 ≤ 20 ≤ 15 ≤ 10
P 1 ............ ≤ 2 ≤ 2 ≤ 1 ≤ 0,5 ≤ 0,5
CPA .......... ≥ 0,45 (1) ≥ 0,50 ≥ 0,50 ≥ 0,50 ≥ 0,55
RC ............ .................... ≥ 4 ≥ 4 ≥ 6 (2)
IC.............. 100
(1) On pourra admettre 0,40 comme minimum absolu lorsque la
vitesse est limitée à 60 km / h.
(2) Pas de matériaux alluvionnaires dans cette classe de trafic.
LA : essai Los Angeles.
MDE : essai Microdeval en présence d’eau.
A : coefficient d’aplatissement.
P1 : % d’éléments inférieurs à 0,5 mm.
CPA : coefficient de polissage accéléré.
RC : rapport de concassage.
IC : indice de concassage.
Chap6 – Matériaux routières Page 19
IPSAS CRR- Constructions et Réhabilitation des routes
Liant
On peut utiliser une large catégorie de liants, dont le choix se fait en fonction du
niveau du trafic, de l’état du support, des périodes de mise en œuvre, des
disponibilités en liant et également de l’expérience propre de l’entreprise.
On distingue trois familles de liants hydrocarbonés :
- Les liants naturels, associés le plus souvent à des matières minérales. Il s’agit des
roches asphaltiques qui, après broyage, donnent la poudre du mélange bitumineux
ainsi que des bitumes naturels.
- Les goudrons, qui proviennent de la pyrogénation (à l’abri de l’air) de matières
d’origine végétale : houille, lignite, bois,… Les goudrons routiers sont
essentiellement tirés de la houille.
- Les bitumes, qui sont produits en raffinerie à partir de la distillation fractionnée
de certains pétroles bruts. Les bitumes sont employés en technique routière pour
leurs propriétés agglomérantes et d’étanchéité.
En règle générale, on choisit un liant d’autant plus visqueux que la circulation est
importante :
– les bitumes purs, spéciaux, modifiés ou naturels ;
– les bitumes industriels ou oxydés ;
– les bitumes fluidifiés ou fluxés obtenus par soufflage à l’air ;
– les bitumes en émulsion.
Formulation
Elle varie suivant les caractéristiques du support, un support poreux nécessitant
des dosages en liant plus importants. L’ajustement du dosage en liant peut
nécessiter la réalisation d’une planche d’essai.
La formulation doit être telle que la surface de la chaussée soit constituée d’une
mosaïque régulière et complète, sans apparition de liant en surface.
Le tableau 16 donne les dosages en liant et en granulat pour un monocouche et un
bicouche.
6à7
10 /14-4 /6 0,8 2,0 11 à 13
10 /14-6 /10 + 1,2
14 /20-6 /10 1,0 8à9
+ 1,3 2,3 13 à 15
(1) Doit correspondre au pouvoir couvrant réel des matériaux majoré de 3 à 5 %.
(2) Des essais préliminaires sont conseillés.
(3) Doit correspondre au pouvoir couvrant des granulats.
(4) Ces quantités peuvent être légèrement augmentées, notamment lors d’une
mise en œuvre par temps très chaud, afin d’éviter le collage aux
pneumatiques.
3.3. Enrobés hydrocarbonés à chaud
Ce sont des mélanges de granulats et de bitume pur ou modifié. Le mélange est
réalisé à chaud en centrale de fabrication. On distingue les techniques suivantes:
- bétons bitumineux semi-grenus destinés aux couches de roulement et de
liaison pour travaux de construction, renforcement et entretien sur support à
très faible déformabilité, réalisés en épaisseur de 6 à 9 cm ;
- bétons bitumineux cloutés destinés aux couches de roulement réalisés avec
les mêmes conditions de support en épaisseur d’environ 6 cm ;
- enrobés discontinus en couches minces (3 à 4 cm) ou très minces (2 à 3 cm)
pour couches de roulement ;
- bétons bitumineux cloutés en couche mince en épaisseur de 3 cm environ ;
- enrobés drainants pour couches de roulement, réalisés en épaisseur de 4cm
sur support en matériaux bitumineux ;
- enrobés souples pour chaussées déformables.
On voit donc que la variété des enrobés est très grande et s’accroît d’ailleurs
Essai Marshall :
— compacité :
couche de roulement ............ ≤ 97 % ≤ 97 %
couche de liaison...................
≤ 95 % ≤ 95 %
Essai à l’orniéreur LPC :
profondeur d’ornière à 30 000
cycles, à 60 oC avec le bitume du
chantier, estimée à la compacité
à la presse à cisaillement giratoire,
pour trafic T0 et T1 :
C60 ..........................................
C80 ..........................................
< 10 %
< 10 %