L2017-014 Sur L'adoption
L2017-014 Sur L'adoption
L2017-014 Sur L'adoption
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Loi n°2017-014
relative à l’Adoption
L’adoption est une mesure de protection de l’enfant lorsqu’il ne peut pas grandir au
sein de sa famille d’origine ou s’il ne peut pas être confié à un membre de sa famille élargie
ou à une famille de substitution, comme la famille d’accueil.
La priorité doit être donnée à l’adoption nationale qui permet de maintenir l’enfant
dans son pays d’origine en offrant à ma grande majorité des enfants adoptables l’opportunité
de trouver une famille sans quitter leur pays.
L’adoption plénière nationale est ainsi ouverte aux personnes de nationalité malagasy
ainsi qu’au non-nationaux qui vivent à Madagascar depuis plusieurs années.
La mise ne œuvre de l’adoption nationale est simplifiée mais dans le respect d’une
procédure qui en facilite l’encadrement par l’Etat à travers l’ACAM, le juge des enfants et les
services sociaux en cas de défaillance des parents légitimes.
Par la même occasion, la loi réaffirme aussi l’impérativité du rôle de l’Etat dans la
protection de l’enfant privé de famille et/ou de soins parentaux.
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Cette réforme met en exergue la prééminence de l’Etat dans toute mesure de
protection de l’enfant privé de famille et/ou privé de soins parentaux.
Tel est le sens des différentes dispositions contenues dans cette loi. Son adoption
constituera une avance significative dans le respect des principes sociaux et juridiques
applicables à la protection et au bien-être des enfants et contribuera également à placer la
législation malagasy en matière d’adoption à l’avant-garde de celles des pays d’accueil.
La présente loi comprend trois (3) Titres et cent onze (111) articles :
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PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE
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Loi n°2017-014
relative a l’Adoption
L’Assemblée nationale et le Sénat ont adopté en leur séance plénière respective en date du
20 juin 2017 et du 30 juin 2017,
LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE,
Vu la Constitution ;
Vu la Décision n°18-HCC/D3 du 21 juillet 2017 de la
Haute Cour Constitutionnelle,
TITRE PREMIER
DISPOSITIONS GENERALES
Article premier. – La présente loi a pour objet de régir les deux formes d’adoption :
l’adoption simple
l’adoption plénière tant nationale qu’internationale.
L’adoption est une institution qui crée un lien juridique de filiation ou de parenté entre
deux personnes, l’adoptant et l’adopté.
L’adoption simple est un acte juridique destiné, soit à créer entre deux personnes
étrangères l’une à l’autre un lien de parenté fictive, soit à resserrer entre deux personnes
d’une même famille le lien de parenté ou d’alliance déjà existant.
L’adoption plénière est une institution juridique ayant pour objet de créer entre les
adoptants et l’adopté, un lien de filiation conférant à ce dernier la qualité d’enfant légitime.
Elle est prononcée par décision judiciaire.
L’adoption intrafamiliale est l’adoption d’un enfant ayant un lien de parenté avec
l’adoptant.
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CHAPITRE I
DE L’ENFANT
Article 2.- Un enfant s’entend de tout être humain âgé de moins de dix-huit ans.
Tout enfant bénéficie des mêmes droits sans distinction aucune, indépendamment de
toute considération fondée sur la race, la couleur, le sexe, la langue, la religion, l’opinion
politique ou autre de l’enfant ou de ses parents ou représentants légaux, l’origine nationale,
ethnique ou sociale, l’incapacité, la situation de fortune, la naissance ou toute autre situation.
Toutes les autorités doivent veiller à ce que, pour toute mesure le concernant, l’enfant
capable de discernement, eu égard à son âge et à son degré de maturité, soit informé et
consulté et ait le droit d’exprimer librement son opinion qui sera prise en considération.
CHAPTIRE II
DE LA FAMILLE
Article 3.- La famille d’origine est constituée par les parents légitimes de l’enfant.
Article 4.- La famille élargie est constituée par l’ensemble des parents et alliés,
proches ou lointains de l’enfant.
Article 5.- La famille de substitution est celle qui remplace les parents légitimes
dans l’accomplissement de leurs fonctions. Elle peut être soit une famille d’accueil soit une
famille adoptive.
Article 6.- Une famille d’accueil est une personne digne de confiance qui accueille
chez elle un enfant en difficulté qui lui a été confié par le Juge des enfants afin d’offrir à
l’enfant des conditions de vie favorisant une relation de type parental dans un contexte
familial.
CHAPITRE III
DES ORGANISMES ET DES ACTES SPECIFIQUES A L’ADOPTION
Article 7.- L’Autorité Centrale de l’Adoption Malagasy, dénommée sous le sigle ACAM,
est un organe désigné par l’État pour exécuter les obligations et les fonctions relatives à
l’adoption plénière nationale d’un enfant malagasy, celles visées par la Convention de La
Haye du 29 mai 1993 sur la protection des enfants et la coopération en matière d’adoption
internationale notamment celle d’un enfant malagasy ainsi que la mise en œuvre de la
politique de protection de l’enfant privé de soins parentaux ou risquant de l’être.
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Article 8.- Un centre à vocation sociale agréé par l’Etat est un organisme doté de la
personnalité morale titulaire d’une autorisation de l’Etat pour l’accueil et la prise en charge
des enfants en situation difficile, vulnérables ou orphelins.
Article 9.- Un centre agréé pour adoption est une institution titulaire de l’agrément cité
dans l’art 8 ci-dessus et qui de plus est autorisé par l’Etat à accueillir des enfants privés de
famille dont le projet de vie envisagé est l’adoption.
Article 10.- Les Organismes Autorisés pour l’Adoption (OAA) sont des organismes
habilités par l’Autorité Centrale qu’ils représentent pour exercer, après autorisation par l’Etat
Malagasy, l’activité en matière d’adoption entre l’ACAM et les futurs parents adoptifs dans la
conduite de la procédure d’adoption.
Article 11.- L’agrément pour adopter est le document qui établit l’aptitude des
candidats à l’adoption à accueillir un enfant. Il ne constitue en aucun cas un droit à un enfant.
Pour l’adoption nationale, cet acte est délivré par l’ACAM après évaluations sociale et
psychologique des candidats.
L’apparentement est décidé collégialement par une équipe d’experts multidisciplinaires sous
la direction du Coordonnateur de l’ACAM.
Dans tout apparentement d’un enfant adoptable, l’adoption nationale doit être
prioritaire.
CHAPITRE IV
DU PLACEMENT JUDICIAIRE DE L’ENFANT
SECTION I
DU PLACEMENT DANS LA FAMILLE ELARGIE
Toutefois, le placement provisoire peut être renouvelé ou devenir définitif par décision
motivée selon l’intérêt supérieur de l’enfant.
Article 15.- Si l’enfant a encore sa famille d’origine, la période fixée par le juge des
enfants est mise à profit par les services sociaux en vue d’une réintégration familiale tenant
compte de l’intérêt supérieur de l’enfant.
Article 16.- La réintégration familiale signifie le retour permanent d’un enfant dans sa
famille d’origine.
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SECTION II
DU PLACEMENT DANS UNE FAMILLE D’ACCUEIL
OU DANS UN CENTRE AGREE
Article 17.- A défaut de famille d’origine ou élargie, l’enfant est placé dans une famille
d’accueil ou dans un centre agréé par l’Etat.
Article 18.- Le placement d’un enfant dans une famille d’accueil agréée ou dans un
centre d’accueil agréé est une mesure provisoire décidée par le juge des enfants sur requête
des services sociaux et sur la base des rapports psychologique, médical et social de l’enfant
et de sa famille d’origine ou élargie, établi par les services sociaux ou en cas d’urgence par
la police judiciaire.
Il a pour but de :
Article 19.- Toute décision de placement d’un enfant doit faire l’objet d’une évaluation
périodique par le juge des enfants de toute circonstance ayant conduit à son placement.
Ledit examen doit avoir lieu au moins tous les six mois sur la base d’un rapport établi
par la personne ou l’institution à qui l’enfant a été confié. Le rapport fera apparaître
l’évolution de la situation de l’enfant et de sa famille.
Article 20.- L’ordonnance de placement du juge des enfants doit être assortie de
mesures et d’obligations concrètes à l’égard de la famille légitime lui permettant de continuer
à exercer son autorité parentale et de manifester de manière effective son attachement à
l’enfant et sa volonté de mettre fin à la situation qui a conduit à son placement. Les
précisions relatives auxdites mesures et obligations seront fixées par voie réglementaire.
Article 21.- Le manquement répété des père et/ou mère aux mesures et obligations
ainsi expressément définies par le juge constitue un désintérêt manifeste vis-à-vis de l’enfant
qui caractérise le délaissement parental susceptible d’entraîner la déchéance de l’autorité
parentale.
Article 22.- Un enfant qui a fait l’objet d’un placement judiciaire n’est réputé adoptable
que dans les conditions prévues par les dispositions de la présente loi.
CHAPITRE V
DE LA DECLARATION JUDICIAIRE D’ABANDON D’UN ENFANT
Article 23.- Un enfant ne peut être déclaré judiciairement abandonné que s’il est de
père et mère inconnus.
Article 24.- La décision du juge qui déclare un enfant abandonné ne peut être rendue
que sur présentation :
d’un procès-verbal qui décrit les enquêtes et recherches effectuées par la police
judicaire pour retrouver sa famille légitime ;
d’une attestation de cessation des recherches ;
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d’un certificat de recherches infructueuses basé sur le rapport relatif auxdites
recherches effectuées, établi dans un délai de trois mois au moins à compter de la
saisine de l’officier de police judicaire.
Article 25.- Lorsque le juge des enfants déclare l’enfant abandonné, il le place dans un
centre agréé pour adoption qui relève de sa juridiction ou à défaut de la juridiction la plus
proche.
Article26 - Nul ne peut tirer des gains matériels et/ou financiers ou tout autre bénéfice
ou avantage indus en raison d’une intervention à l’occasion d’un placement dans une famille
d’accueil ou un centre agréé ou durant la procédure d’adoption sous peine de poursuites
pénales.
Si l’infraction a été commise par une personne physique, la peine encourue est celle
prévue par l’article 22 de la Loi n° 2014-040 du 20 janvier 2015 sur la lutte contre la traite
des êtres humains.
Si elle a été commise par une personne morale, la peine est celle prévue par l’article
30 de la Loi n° 2014-040 du 20 janvier 2015 sur la traite des êtres humains.
Tout fait commis en violation des règles relatives à l’adoption prévues par la présente
loi constitue des actes en vue d’une adoption illégale prévus et punis par l’article 23 de la Loi
n° 2014-040 du 20 janvier 2015 sur la lutte contre la traite des êtres humains
TITRE II
DE L’ADOPTION
Article 27. - L’adoption figure en dernier ressort parmi les mesures de protection
envisageables pour un enfant privé de soins parentaux, en vertu du principe de
subsidiarité.
CHAPITRE PREMIER
DE L’ADOPTION SIMPLE
SECTION I
DES CONDITIONS DE L’ADOPTION SIMPLE
Article 29.- L’adoption simple d’un enfant n’est ouverte qu’aux personnes de
nationalité malagasy, ayant leur résidence habituelle à Madagascar. L’adoption simple d’un
adulte peut être nationale ou internationale.
Article 30.- Si l’adopté est un enfant et lorsque sa filiation est établie à l’égard de son
père et de sa mère, ceux-ci doivent consentir l’un et l’autre à l’adoption.
Lorsque la filiation n’est établie qu’à l’égard de la mère, son consentement suffit.
Article 31.- Lorsque l’un des parents est décédé ou dans l’impossibilité de
manifester sa volonté, le consentement de l’autre suffit.
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S’ils sont tous deux décédés, ou dans l’impossibilité de manifester leur volonté,
le consentement de la personne qui, selon la loi, les coutumes ou les usages, exerce
l’autorité sur l’enfant suffit.
Article 32.- L’adoption simple fait l’objet d’une déclaration devant l’Officier d’état civil
de la résidence habituelle de l’adoptant conformément aux articles 3 et 36 de la Loi
n° 61-025 du 9 octobre 1961 relative aux actes d’état civil.
Article 33.- La déclaration est faite par l’adoptant en présence de l’adopté, de deux
témoins âgés d’au moins vingt-et-un ans choisis de préférence parmi les membres
de la famille de l’adopté, et de la personne dont le consentement est requis, à moins que
celle-ci ne l’ait donné par acte authentique ou authentifié.
SECTION II
DES EFFETS DE L’ADOPTION SIMPLE
Article 34. - L’adoption simple ne rompt pas les liens avec la famille d’origine.
L’adopté y conserve tous ses droits notamment ses droits héréditaires et reste tenu de toutes
ses obligations.
Toutefois, l’autorité parentale à laquelle il est soumis selon la loi, les coutumes
ou les usages peut être déléguée à l’adoptant par celui ou ceux qui la détiennent.
Article 37. - L’adoption simple ne peut être révoquée ou annulée que pour des motifs
graves dûment appréciés par l’autorité judiciaire compétente.
Article 38. - La nullité de l’adoption pour une inobservation des règles de fond ou de
forme peut être poursuivie suivant les règles de procédure de droit commun, par les parties
elles-mêmes, par toute personne qui y a intérêt et par le ministère public.
CHAPITRE II
DE L’ADOPTION PLENIERE
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Article 41.- La déclaration d’adoptabilité d’un enfant relève du ressort exclusif
de l’ACAM qui établit la liste des enfants adoptables sur tout le territoire malagasy.
Toute demande d’adoption près d’un tribunal d’un enfant ne figurant pas sur ladite liste
est irrecevable.
SECTION I
DU CONSENTEMENT A L’ADOPTION
Article 42.- Seul peut être adopté l’enfant dont les père et/ou mère ou la personne
qui exerce l’autorité parentale ont consenti à son adoption devant le juge des enfants.
Article 43.- Tout enfant capable de discernement apprécié par le juge des enfants doit
consentir personnellement à son adoption.
Article 44.- Les personnes qui consentent à l’adoption sont conseillées, informées
et préparées des conséquences de leur consentement.
Article 45.- Le juge des enfants s’assure que le consentement est libre et éclairé, qu’il
n’a pas été obtenu moyennant paiement ou contrepartie d’aucune sorte.
Article 46.- Lorsque la filiation de l’enfant est établie à l’égard de son père et de sa
mère, ceux-ci doivent consentir l’un et l’autre à l’adoption.
Article 47.- Lorsque la filiation n’est établie qu’à l’égard de la mère, son consentement
suffit.
Le consentement à l’adoption de la mère ne peut être donné qu’après la
naissance de l’enfant et ce devant le juge des enfants.
Article 48.- Si l’un des père ou mère est décédé ou dans l’impossibilité
de manifester sa volonté, le consentement de l’autre suffit.
Article 49.- S’ils sont tous deux décédés, ou dans l’impossibilité de manifester leur
volonté, le consentement est donné par la personne qui, selon la loi, les coutumes ou les
usages, exerce l’autorité parentale sur l’enfant.
Article 50.- Si l’enfant est abandonné, le consentement est donné par le centre
d’accueil agréé à qui le juge a délégué l’autorité parentale.
Article 52.- La personne dont le consentement est requis, peut se rétracter dans un
délai de trois mois à compter de la date de l’ordonnance visée à l’article précédent dans les
mêmes formes.
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Article53.- A l’issue de ce délai, s’il n’a pas fait l’objet de rétractation, le consentement
devient définitif. Le dossier de l’enfant est transmis à l’ACAM.
Article 54.- Dans le cas d’un enfant déclaré judiciairement abandonner dans les
conditions prévues par les Article 23 à 25 ci-dessus, le consentement à l’adoption donné par
le centre agréé pour l’adoption n’est pas soumis au délai de rétractation.
SECTION II
DES CONDITIONS RELATIVES AUX ADOPTANTS
SOUS-SECTION I
DES CONDITIONS COMMUNES
Article 55.- L’adoption plénière est ouverte aux couples de sexe différent mariés
civilement dont l’un des deux conjoints est âgé d’au moins trente ans et au plus cinquante-
cinq ans à la date du dépôt du dossier de demande d’adoption auprès de l’ACAM :
qui au jour de l’adoption, n’ont pas plus de trois enfants vivant à charge, quand bien
même l’un d’eux n’est que simplement conçu au sens de l’article 8 de la Loi 63-022
du 20 novembre 1963 sur la filiation, le rejet et la tutelle,
titulaires d’un agrément délivré par l’Autorité Centrale de leur pays de résidence.
SOUS-SECTION II
DES CONDITIONS SPECIFIQUES A L’ADOPTION NATIONALE
Article 56.- L’adoption nationale est ouverte aux couples de sexe différent mariés
civilement :
SOUS-SECTION III
DES CONDITIONS SPECIFIQUES A L’ADOPTION INTERNATIONALE
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de nationalité malagasy
ou dont l’un au moins est de nationalité étrangère
Article 58.- Si l’un des époux décède en cours d’instance, le conjoint survivant ne peut
plus continuer la procédure.
SECTION III
DES CONDITIONS RELATIVES A L’ADOPTE
Article 59. – Seuls peuvent faire l’objet d’une adoption plénière, à la condition
toutefois d’être âgés de moins de quinze ans, les enfants :
remis volontairement par les parents légitimes dans une institution agréée ou
abandonnés ou de père et mère inconnus ou décédés ;
ayant fait l’objet d’un placement judiciaire dans un centre d’accueil agréé pour
adoption ;
déclarés adoptables par l’ACAM et inscrits sur la liste des enfants adoptables.
SECTION IV
DE LA PROCEDURE ADMINISTRATIVE DE L’ADOPTION PLENIERE
Article 60.- La requête en adoption doit être faite conjointement par les deux époux.
Article 61.- Le dossier de demande d’adoption doit contenir les pièces requises fixées
par décret pris en Conseil de Gouvernement.
Article 64.- Après instruction et si la demande est déclarée recevable, il peut être
procédé à un apparentement en fonction des besoins spécifiques des enfants inscrits sur la
liste des enfants adoptables.
Article 65.- La proposition d’attribution est transmise pour avis au centre d’accueil
agréé pour adoption titulaire de la garde de l’enfant et à un organe consultatif interministériel
avant l’envoi pour acceptation à la famille candidate.
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SECTION V
DE LA PROCEDURE JUDICIAIRE DE L’ADOPTION PLENIERE
Article 68.- Dès la réception du dossier par le tribunal, l’affaire est enrôlée à la
première audience utile.
Article 69.- Le dossier d’adoption est communiqué au ministère public qui doit prendre
ses réquisitions dans un délai de trois jours à compter de la réception du dossier.
Article 74.- En cas de rétractation des adoptants, le juge prend la décision la plus
appropriée à l’intérêt supérieur de l’enfant concernant sa garde et toutes mesures
d’accompagnement que nécessitera sa prise en charge.
Article 76.- La notification doit être faite dans les cinq jours du prononcé du jugement.
Article 77.- Les voies de recours sont ouvertes aux parties à l’exception de
l’opposition.
Article78 - Une fois le jugement d’adoption devenu définitif, copie en est transmise
pour transcription dans le registre d’état civil de la commune de naissance de l’enfant.
Article 79.- Les frais et dépens sont à la charge des adoptants. La constitution de
conseil est facultative.
SECTION VI
DU REGIME PARTICULIER DE L’ADOPTION INTRAFAMILIALE
L’adoption intrafamiliale est soumise aux mêmes règles que l’adoption plénière sauf pour les
exceptions expressément et strictement prévues dans la présente loi.
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SOUS-SECTION I
DE L’ADOPTION INTRAFAMILIALE NATIONALE
Article 80.- L’adoption intrafamiliale nationale est ouverte aux couples de sexe
différent mariés civilement et aux personnes seules si l’adoptant est célibataire, veuf ou
divorcé.
Article 81.- Peut faire l’objet d’une procédure d’adoption intrafamiliale nationale, tout
enfant âgé de moins de dix-huit ans rattaché par un lien de parenté ou d’alliance à
l’adoptant, déclaré adoptable par l’ACAM :
de père et/ou de mère vivants mais dont l’incapacité d’honorer leurs obligations
parentales met l’enfant en danger ;
ou orphelin de père et/ou de mère.
Article 82.- Le recueil du consentement de l’enfant par le juge est régi par les
dispositions prévues aux Article43 à 45 ci-dessus.
Article 83.- L’adopté n’est pas soumis à l’obligation de placement dans un centre
agréé.
L’adoption de l’enfant du conjoint est ouverte aux couples de sexe différent mariés civilement
sans condition d’âge.
Article 85.- Le conjoint parent de l’enfant doit consentir à l’adoption de son enfant.
Son consentement est recueilli devant le juge des enfants.
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SOUS-SECTION II
DE L’ADOPTION INTRAFAMILIALE INTERNATIONALE
Article 89.- L’adoption intrafamiliale internationale est soumise aux mêmes règles qui
régissent l’adoption internationale sauf pour les exceptions expressément et strictement
prévues dans la présente loi.
Article 90 .- Le lien de parenté entre l’un des adoptants et l’adopté est limité au
troisième degré. La preuve du lien de parenté doit être rapportée par la production d’actes
d’état civil.
Article 91.– Les conditions relatives aux adoptants sont les mêmes que celles prévues
par l'Article57 ci-dessus.
Article 92.- En cas de décès de l’adoptant sans lien de parenté avec l’enfant, la
procédure peut se poursuivre dans les conditions prévues par voie règlementaire.
Article 93.- Les conditions relatives à l’adopté sont les mêmes que celles prévues à
l’Article 81ci-dessus.
SOUS-SECTION III
DE LA PROCEDURE DE L’ADOPTION INTRAFAMILIALE
Article 95.- La procédure judiciaire de l’adoption intrafamiliale est la même que celles
prévue par les dispositions des articles 68 et 69 et 75 à 79 ci-dessus.
Article 98.- Seul le conjoint adoptant dépose une requête en adoption plénière de
l’enfant de son conjoint auprès du Tribunal de Première Instance du lieu de résidence de
l’enfant.
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SECTION VII
DES EFFETS DE L’ADOPTION PLENIERE
Article 101.- L’adoption plénière n’est opposable aux tiers qu’au jour
de la transcription de la décision d’adoption dans le registre d’état civil du lieu de naissance
de l’enfant.
Article 102.- Les parents adoptifs sont tenus de toutes les obligations parentales vis-
à- vis de l’enfant adopté.
Les adoptants sont tenus d’envoyer à l’ACAM un rapport relatif à l’intégration de l’enfant
dans son nouvel environnement familial et social sauf dans le cas de l’adoption de l’enfant
du conjoint. Les modalités et fréquences sont définies par voie réglementaire.
TITRE III
DISPOSITIONS DIVERSES
CHAPITRE I
DE LA CONTRIBUTION FINANCIERE
Article 107.- Pour couvrir les frais et dépenses relatifs à la procédure d’adoption,
la contribution financière des adoptants sera déterminée par décret pris en Conseil
de Gouvernement.
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CHAPITRE II
DE LA BANQUE DE DONNEES
Article 108.- Une banque de données sur les informations concernant l’origine des
enfants est mise en place au niveau de l’ACAM. Ces informations sont confidentielles.
Seul l’intéressé et ses descendants peuvent y avoir accès sur demande auprès du
Tribunal de Première Instance concerné par le dossier, qui délivrera une Ordonnance
d’autorisation d’ouverture du dossier en question.
CHAPITRE III
DISPOSITIONS FINALES
Article 109.-Des textes réglementaires seront pris en tant que de besoin en application
de la présente loi.
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