Chapitre 1 Transformée de Fourier
Chapitre 1 Transformée de Fourier
Chapitre 1 Transformée de Fourier
Transformée de Fourier
Sommaire
1.1 Rappels sur les espaces Lp (R) et L∞ (R). . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1
1.2 Transformée de Fourier dans L (R) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2.1 Définition et premières propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2.2 Transformée de Fourier et dérivation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.2.3 Transformée de Fourier et convolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.2.4 Transformée de Fourier et son inverse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.3 Transformée de Fourier dans L2 (R) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.4 Application à la résolution des équations aux dérivées partielles
(EDP) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.5 Transformée de Fourier discrète . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
L’espace Lp (R) muni de cette norme kf kp est un espace vectoriel complet. En particulier :
• Pour p = 2, l’espace L2 (R) est espace de Hilbert car sa norme provient du produit scalaire
suivant : Z
< f, g >= f (x)g(x)d x
R
• Pour p = 1, l’espace L1 (R) est espace de Banach mais pas de Hilbert car sa norme ne provient
pas d’un produit scalaire.
5
6 Chapitre 1. Transformée de Fourier
Remarque 1.1 Les espaces vectoriels L1 (R) et L2 (R) qui vont nous intéresser sont de dimen-
sions infinies et il n y a pas de relation d’inclusion entre eux.
2
e−x 1
Soient par exemple f (x) = p et g(x) = √ , il est clair que f ∈ L1 (R) mais f ∈
/ L2 (R)
|x| 1 + x2
et que g ∈ L2 (R) mais g ∈
/ L1 (R).
x si x ∈ Q
Exemple 1.1 Soit f (x) = , f n’est pas bornée sur R mais f est essentiellement
1 sinon
bornée. En effet ;
Z Z
µ {|f (x)| > 1}) := χ{|f (x)|>1} dx = χ(Q∩]1, +∞[)∪(Q∩]−∞, −1[) dx
R R
= µ Q∩]1, +∞[ + µ Q∩] − ∞, −1[
Remarque 1.2 Si f est une fonction continue et bornée sur R alors f ∈ L∞ (R) et on a
kf kL∞ = kf k∞
Théorème 1.2 (Dérivation sous le signe intégrale) Soit V (λ0 ) un voisinage d’un point
λ0 ∈ J tel que :
i) pour presque tout x ∈ I, la fonction λ 7−→ g(x, λ) est dérivable sur V (λ0 ),
ii) il existe une fonction h positive dans L1 (R) telle que pour tout λ ∈ V (λ0 ) on a
∂g
(x, λ) ≤ h(x) p.p.x ∈ I.
∂λ
Z
∂g
alors la fonction λ 7−→ G(λ) est dérivable en λ0 et on a G′ (λ 0) = (x, λ0 )d x.
I ∂λ
Définition 1.2 Soit f une fonction de L1 (R). On appelle Co-transformée de Fourier de f (trans-
formée de Fourier conjuguée), la fonction notée fˇ définie sur R par :
Z +∞
∀λ ∈ R, fˇ(λ) = f (x) e+2iπ xλ dx (1.2)
−∞
On appelle Co-transformation de Fourrier, l’application notée F définie sur l’espace L1 (R) par
Z +∞
1
∀f ∈ L (R), F( f ) = fˇ ⇐⇒ ∀λ ∈ R, F(f )(λ) = fˇ(λ) = f (x) e+2iπ xλ dx
−∞
Puisque |f (x) e−2iπ xλ | = |f (x) e2iπ xλ | = |f (x)| et f ∈ L1 (R), alors les deux intégrales sont bien
définies. Nous verrons dans la suite que F est en général la transformée de Fourier inverse.
Remarque 1.3 L1 (R) définit un cadre naturel pour donner un sens à la transformée de Fourier,
ceci n’empêche pas de trouver d’autres fonctions qui ne sont pas dans cet espace mais elles
admettent des transformées de Fourier. Par exemple la fonction suivante : f (x) = x2x+1 qui est
dans L2 (R) mais pas dans L1 (R), sa transformée de Fourier est de la forme
Remarque 1.4 Il existe des variantes dans la définition de la transformée de Fourier. Comme
par exemples :
Z +∞ Z +∞
1
fb(ω) = f (x) e−iωx dx ou fb(ω) = √ f (x) e−iωx dx
−∞ 2π −∞
La notre consiste à choisir la fréquence λ (dans le cas où x est une variable temporelle) au lieu
de la pulsation ω comme variable de Fourier.
Exemple 1.2 Soit f (x) = χ[a, b] (x) la fonction caractéristique de l’intervalle [a, b] définie par
f (x) = 1 si a ≤ x ≤ b et f (x) = 0 ailleurs. On montre aisément que
b−a si λ = 0
fb(λ) =
sin π(b−a)λ −iπ(a+b)λ
πλ e sinon
2b si λ = 0
En particulier, si a = −b, alors fb(λ) =
sin 2πbλ
πλ sinon
f (x) fb(λ)
3 3
2 2
1 1
F
→
−2 −1 0 1 2 x −2 −1 0 1 2 λ
On constate que fb(λ) est une fonction continue, bornée sur R et qui s’annule à l’infini mais elle
n’est pas dans L1 (R) puisque la fonction fb(λ) = sin π(b−a)λ
πλ n’est pas intégrale.
kfbk∞ ≤ kf k1
Démonstration :
i) D’après le théorème de la continuité d’une fonction définie par intégrale, on montre que fb
est continue sur R. En effet, pour tout x ∈ R, la fonction λ → f (x) e−2iπ xλ est continue
sur R et ∀x ∈ Ret∀λ ∈ R, on a |f (x) e−2iπ xλ | ≤ |f (x)| qui est une fonction intégrable.
D’autre part, on a pour tout λ ∈ R,
Z +∞
|fb(λ)| ≤ | f (x) e2iπ xλ | dx = kf k1 < +∞ ( car f ∈ L1 (R)). (1.3)
−∞
Proposition 1.1 Soit f une fonction qui admet une transformée de Fourier. On a alors :
F 1 b
ga (x) = f (a x), a ∈ R∗ −→ gba (λ) = f (λ/a) (1.4)
|a|
Démonstration : Pour démontrer les fromules (1) et (2), il suffit d’effectuer un changement
de variable.
= g(y) fb(y) d y
R
Proposition 1.4
i ) Dérivation temporelle : Soit f ∈ C n (R). Si f ∈ L1 (R) ainsi ses toutes dérivées k−ème notées
f (k) , k = 1, . . . , n , on a alors :
fd
(k) (λ) = (2iπλ)k fb(λ). (1.7)
ii) Dérivation fréquentielle : Si pour k = 0, . . . , n , xk f (x) ∈ L1 (R), alors fb est n fois dérivable
et pour tout k = 0, . . . , n, on a
fb(k) (λ) = F (−2iπx)k f (x) (λ) (1.8)
Démonstration :
i) On montre d’abord la formule (1.7) pour n = 1, puis on utilise le raisonnement par
récurrence pour conclure.
ii) La fonction h : λ −→ f (x)e−2iπxλ est infiniment dérivable et sa dérivée k-ème hk (λ) =
(−2iπx)k f (x)e−2iπxλ . Or on a |hk (λ)| ≤ (2π)k |xk f (x)| qui est une fonction positive et
intégrable par hypothèse même. D’après le théorème
R
de dérivabilité d’une fonction définie
par intégrale , on peut dériver sous le signe pour tout k = 0, . . . , n
iii) Si f est une fonction a support compact, alors forcement la fonction xk f (x) l’est aussi
pour k ∈ N et d’après le résultat (ii), fb ∈ C k (R), ∀k ∈ R. Par suite fb ∈ C ∞ (R)
Corollaire 1.1 (de la dérivation temporelle) Sous les mêmes hypothèses de (i), on a l’in-
égalité suivante :
kf (k) k1
|fb(λ)| ≤ , k = 0, . . . , n
(2π)k |λ|k
Ceci se traduit par : plus f est dérivable avec des dérivées intégrables, plus fb tend vite vers 0
lorsque λ tend vers l’infini.
et on a
kf ∗ gk1 ≤ kf k1 kgk1 respectivementkf ∗ gk∞ ≤ kf k1 kgk∞ ).
De plus f ∗ g = g ∗ f
f[
∗ g(λ) = fb(λ) · gb(λ)
fd
· g(λ) = fb(λ) ∗ gb(λ)
est une fonction bornée sur R et elle coïncide avec f presque partout :
F F(f ) (x) = f (x)
Corollaire 1.3 Soit f ∈ L1 (R) telle que fb ∈ L1 (R). Si f admet une limite à droite et à gauche
au point x0 , alors :
1
F F(f ) (x0 ) = f (x−
0 ) + f (x+
0 ) (1.11)
2
où f (x−
0)= lim f (x) et f (x+
0)= lim f (x)
x→x0 , x<x0 x→x0 , x>x0
En général, le théorème d’inversion de Fourier est souvent utilisé sous la version suivante :
Théorème 1.6 Soit f ∈ L1 (R) telle que fb ∈ L1 (R). Alors pour presque tout x ∈ R, on a :
c
F F(f ) (x) = f (−x) ⇐⇒ fb (•) = f (−•)
2a
On sait d’après le résultat de l’exercice (1.1) que la fonction λ 7−→ fb(λ) = est la
a2 + 4π 2 λ2
transformée de Fourier de la fonction f (x) = e−a|x| , donc l’intégrale Ia devient :
Z ∞
1
Ia (x) = cos(2πλ)fb(λ).
2a −∞
b
fb (x) = f (x), ∀ x ∈ R (car f est continue sur R).
Finalement on a
1 1 −a|x|
Ia (x) = ℜe(f (x)) = e , ∀ x ∈ R.
2a 2a
Théorème 1.7 Soit f ∈ L1 (R) telle que fb = 0, alors f = 0 presque partout x dans R. Par
conséquent l’application de Fourier est injective de L1 (R) dans L∞ (R).
1. Formule d’échange : Z +∞ Z +∞
f (x) gb(x) dx = fb(λ) g(λ) dλ.
−∞ −∞
2. Formule d’inversion :
c
fb (x) = f (−x) presque partout sur R.
3. Formule de Plancherel :
Z +∞ Z +∞
f (x) g(x) dx = fb(λ) gb(λ) dλ.
−∞ −∞
4. Formule de Parseval : Z +∞ Z +∞
|f (x)|2 dx = |fb(λ)|2 dλ.
−∞ −∞
Exercice 1.3 Calculer à l’aide de transformée de Fourier inverse dans L2 (R) l’intégrale sui-
vante : Z ∞
cos(2πλx) sin(2πaλ)
Ia (x) = dλ, a>0
−∞ λ
sin 2πaλ
On sait d’après l’exemple (1.2) que la fonction λ 7−→ fb(λ) = est la transformée de
πλ
Fourier de la fonction indicatrice f (x) = χ[−a, a] (x) pour λ 6= 0, donc l’intégrale Ia devient :
Z ∞
Ia (x) = π cos(2πλ)fb(λ).
−∞
Pour |x| =
6 a, on a alors
(
b π si x ∈] − a, a[
Ia (x) = π fb (x) = π f (−x) =
0 si x ∈] − ∞, −a[∪]a, +∞, [
∂2u ∂2u
− 2 =0 pour x ∈ R, t > 0, (1)
∂t2 ∂x
(P) u(x, 0) = f (x) pour x ∈ R (2)
∂u
(x, 0) = g(x) pour x ∈ R (3).
∂t
On suppose que les fonctions f , g et u suffisamment régulières pour qu’on puisse dériver sous le
signe somme. Pour un instant t donné on note u b(λ, t) la transformée de Fourier par rapport à
la variable x.
∂2ub
2
(λ, t) + 4π 2 λ2 u
b(λ, t) = 0, ∀ (λ, t) ∈ R × R∗+ (1.12)
∂t
u
b(λ, t) = A(λ) cos(2πλ t) + B(λ) sin(2πλ t) (1.13)
3. En tenant compte des conditions initiales montrer que A(λ) = fb(λ) et B(λ) = gb(λ)/(2πλ).
4. En remarquant que la fonction sin(2πλ t)/(2πλ) est la transformée d’une fonction à déter-
miner et en remplaçant la fonction cos x par sa formule de Moivre ((eix + eix )/2), montrer
que la solution du problème (P) est
Z x+t
1 1
u(x, t) = f (x − t) + f (x + t) + g(s)ds
2 2 x−t
N
X −1
SN (ν) := yk e−2iπνk , avec yk = f (k).
k=0
n
Si on remplace maintenantt ν par νn = N, alors la somme devient :
N
X −1
n
Yn = yk e−2iπk N , pour n = 0, · · · , N − 1.
k=0
Définition 1.4 Soit y0 , y1 , . . . yN −1 une suite de N nombres (yk = f (k)), on appelle transfor-
mée de Fourier discrète de cette suite est la suite Y0 , Y1 , . . . YN −1 de N nombres définie par :
N
X −1
2iπ
kn
Yn = yk ω N , ωN = e− N .
k=0
N −1
X
kn 1 NX
−1
−k n
Yn = yk ω N ⇐⇒ yn = Yk ωN (1.14)
k=0
N k=0