30 - Centre Guide Materiaux
30 - Centre Guide Materiaux
30 - Centre Guide Materiaux
des matériaux
BTP
Juin 2007
Région Centre
Préambule
La production de granulats et de matériaux de construction en Région Centre constitue
une activité indispensable à la réalisation de logements et d’équipements publics ou
privés, l’aménagement d’infrastructures de transports.
Cette activité s’inscrit résolument au cœur du développement durable par ces aspects :
- environnementaux : économiser les gisements de ressources naturelles non re-
nouvelables, tout en réduisant les impacts liés à la production et aux transports des
matériaux nécessaires à l’approvisionnement des chantiers,
- économiques : satisfaire aux besoins de l’économie régionale,
- sociétaux : prendre en compte les attentes de nos concitoyens.
Près de 17 millions de tonnes de granulats ont été consommées et transportées en
2005.
Les effets liés à la consommation de carburants, l’usure des voiries ainsi qu’à toutes les
formes de nuisances frappant les populations sont importants, aussi est-il urgent de li-
miter ces flux de transports.
Dans ce contexte, au moment où la décentralisation des compétences s’amplifie, la FRTP
Centre, l’UNICEM Centre, la DRE Centre, avec l’appui de la CER BTP Centre et du CETE
de Blois ont fédéré leurs efforts pour réaliser un Guide Technique Régional des Matériaux
dont l’objectif est de développer une politique de gestion rationnelle et durable des res-
sources régionales.
Président de la Président de
Fédération régionale des l’UNICEM Centre 3
Travaux publics du Centre
ENVIRONNEMENT
Chapitre 1- Objectifs
consommation.
4 Choisir et utiliser les « justes » matériaux nécessaires tant en qualité qu’en quantité
(éviter la « surqualité »)
Enjeux environnementaux
1 Economiser les gisements de ressources naturelles non renouvelables
2 Faciliter la gestion des réserves en concertation avec l’ensemble des acteurs de la
filière grâce à l’élaboration d’indicateurs d’objectifs suivis dans le cadre d’un observa-
toire.
3 Développer l’utilisation de matériaux locaux en substitution aux alluvionnaires : ma-
tériaux de carrières «non nobles», matériaux de déconstruction.
4 Valoriser les excédents de chantiers et les sols naturels par la généralisation des trai-
tement en place ou sur sites dédiés des sols naturels.
5 Valoriser la réutilisation des excédents de chantiers et des sols naturels par la géné-
ralisation des traitements (en place ou sur sites dédiés) des sols naturels.
Enjeux sociétaux
1 Réduire les impacts liés à la production et aux transports des matériaux nécessaires à
l’approvisionnement des chantiers : limiter la consommation d’énergies, diminuer les
émissions de GES (gaz à effet de serre), limiter la dégradation des réseaux routiers,
réduire les risques d’accident
2 Optimiser l’exploitation des gisements en maitrisant notamment les nuisances envi-
ronnementales liées à la production de matériaux.
Les spécifications d’emploi des matériaux ploi souvent sévères (cf. chapitre 3) le
naturels pour les chaussées, béton et en- nombre de sites potentiels est relative-
rochements sont précisées par des normes ment restreint dans la région Centre.
et les matériaux réservés à ces usages Géologiquement, les matériaux pouvant
2.1 - Granulats pour chaussée -
béton et enrochements
peuvent faire l’objet d’une production en satisfaire les conditions d’emploi dans les
carrière. domaines cités sont : les roches cristal-
lines et plus particulièrement les roches
Compte-tenu de ces spécifications d’em- métamorphiques, les calcaires, les allu-
vions siliceuses, et les sables fins.
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1
Les roches métamorphiques sont des roches qui ont
été transformées (par l’action combinée de la tempé-
rature et de la pression)
Dans la région Centre, on rencontre deux Toutes ces formations prennent des noms
types de calcaires de genèse et d’âge très variables : calcaire de Touraine, de Beauce,
différents : de Morancez, …
des calcaires d’origine marine, datant Quelques caractéristiques des calcaires la-
2.1.2 - Calcaires
2.1.2 - Calcaires
Los Angeles 27 à 31 20 à 29 bétons » quand ils
peuvent répondre
Micro Deval en présence d’eau 22 à 39 12 à 23 aux exigences nor-
matives.
Ces calcaires, sauf ceux dits du Subdray,
sont sensibles à la gélifraction. L’emploi des calcaires en enrochement se
fait en dérogation aux règles courantes de
Pour tous ces calcaires, lacustres et ma- dimensionnement car ils sont souvent de
rins, les installations comprennent au mi- masse volumique inférieure aux critères
nimum 2 niveaux de concassage / criblage recherchés et leur forme est souvent ta-
(primaire et secondaire), après une ex- bulaire. Moyennant des précautions pour
traction par minage. Les carrières impor- tenir compte de leurs caractéristiques
tantes complètent leur production par des réelles, en imposant notamment un tri en
produits lavés. carrière pour prélever les blocs les plus
intéressants et en vérifiant l’absence de
L’utilisation de certains de ces calcaires se fissure ou de fractures importantes, leur
généralise à toute la structure de chaussée valorisation en enrochement peut s’envi-
à l’exception des couches de roulement. sager.
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type fluviatile.
Alluvions Alluvions Alluvions
de Loire du Loir du Cher
Les alluvions sont les Los Angeles 15 à 25 18 à 23 25 à 35
formations géologiques les Micro Deval en présence d’eau 5 à 15 4 à 12 15 à 25
plus récentes : elles se for-
ment par érosion et reprise
des sédiments et des formations plus an- Ces formations meubles peuvent être cri-
ciennes sous l’effet des courants fluvia- blées, lavées, et quelquefois concassées
tiles. Les matériaux repris sont ensuite selon l’emploi recherché.
déposés au gré des divagations des cours
d’eau, dans des chenaux ou selon la vi- Les alluvions sont à considérer comme une
tesse du courant, un tri granulométrique formation « rare » qu’il convient donc de
s’effectuera. Les horizons comprennent valoriser dans des domaines à large valeur
des sédiments très fins argileux corres- ajoutée. Elles sont de moins en moins uti-
pondant aux zones sans ou de faible cou- lisées pour les assises de chaussée, mais
rant (anciens bras morts, …) des horizons constituent par contre des matériaux de
sableux et des horizons graveleux dans les choix pour les bétons. Leur emploi en rem-
zones de plus fort courant. D’une manière blai est à éviter.
générale, les alluvions prennent une forme
émoussée et arrondie propre à l’usure et De manière plus anecdotique il existe
au mode de transport par l’eau. De même, un autre gisement de graves siliceuses
ce mode de transport élimine les éléments issues des argiles à silex. Le terme très
fracturés ou fragiles : ceci conduit souvent vague d’ »argile silex » regroupe un en-
à ce que les alluvions constituent des gise- semble très large de formations géolo-
ments de graves de bonne qualité. giques. Certaines dénommées plus pré-
La nature pétrographique des graves dé- cisément « bief à silex » et « argiles à
pend de la nature des terrains traversés : chailles » constituent des gisements de
il peut s’agir de silex, de calcaire, de ro- silex remaniés par des évènements tor-
ches magmatiques ou métamorphiques. rentiels boueux. Ces gisements de silex
sont donc enrobés d’une gangue argilo-sa-
14 Selon l’histoire du cours d’eau, on pourra bleuse plus ou moins importante, dans des
distinguer les alluvions actuelles déposées formations déposées en chenaux de taille
dans le lit majeur et les alluvions anciennes souvent imposante.
formant les terrasses (ou « falaises »).
Les formations les plus intéressantes Après criblage et concassage, les silex
se situent dans le Nord du Loiret (vers trouvent des emplois dans les bétons hy-
Montargis) et de l’Eure-et-Loir. drauliques, et dans les assises de chaus-
sées. Les chailles non concassées
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Il existe des formations géologiques com- contiennent également une quantité non
posées quasiment exclusivement de sa- négligeable de minéraux accessoires no-
bles, connues et exploitées pour leurs ca- cifs comme des micas. Peu exploités dans
ractéristiques. Il s’agit : le contexte local, ils possèdent néanmoins
2.1.4 - Sables naturels
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Ces formations sont par définition facile- Dans leur grande majorité ces sols sont
ment extractibles par des engins classi- classés A1, A2, A3, A4, B5, B6 au sens de
ques. Dans notre région, elles ont cepen- la norme NF P 11-300.
dant aussi le désavantage d’être riches en
2.2.1 - Formations meubles
argile et donc d’être sensibles aux intem- A cette liste se rajoutent les formations ci-
péries (sécheresse, pluie, gel). Le recours tées dans le paragraphe précédant, et qui
à des traitements spécifiques permet de en plus de leur domaine de prédilection
s’affranchir le plus souvent des conditions peuvent également trouver des débouchés
extérieures selon les domaines d’emplois en Terrassement et en Assainissement, bien
auxquels ces sols sont destinés. qu’il conviendrait de réserver ces matériaux
pour des usages à forte valeur ajoutée:
Dans les formations les plus courantes on
citera : les roches métamorphiques et les cal-
caires,
Les limons et limons argileux les alluvions,
les sables argileux et argiles sableuses : les sables.
formations de Sologne et de l’Orléanais,
formations de la Brenne
les faluns
les argiles à silex comprenant : les
biefs à silex, les formations résiduelles
à silex, les argiles à Chailles
les argiles et marnes soit d’âge Tertiaire,
soit du Lias/Trias
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Les formations « rocheuses » sont dans Toutes ces formations peuvent trouver un
notre région représentées par : emploi en Terrassement – Couche de Forme
les calcaires, moyennant une adaptation du mode d’ex-
les roches cristallines métamorphiques traction et de réduction de la blocométrie :
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conduisent à l’élimination d’une certaine état hydrique ou de leur teneur en fines (te-
quantité de matériaux formant le vaste neur en argile).
ensemble des sous-produits de carrière.
Les techniques actuelles de traitement à
Au cours du processus, les sous-produits l’aide de liants hydrauliques (chaux, ci-
générés sont : ments, liants routiers, traitements mixtes
chaux-ciment ou chaux-liant routier) per-
les matériaux de découverte, mettent d’envisager des emplois en couche
les matériaux de pré-criblage, de forme traitée aux liants hydrauliques.
les excédents de production, Pour cela, l’élaboration des stocks de sous-
les fines de dépoussiérages, produits doit être conduit intelligemment,
les boues de décantation des eaux de en formant de nouveaux gisements homo-
lavage, gènes. Sous cette dernière condition, on
les chutes ou résidu de sciage… peut éventuellement envisager des emplois
en couche de fondation, dans la limite de
Ils n’ont pas tous la même importance ce que les guides en vigueur peuvent auto-
quantitative ou qualitative. Ces sous-pro- riser.
duits sont également extrêmement varia-
bles d’une carrière à une autre selon les
processus de fabrication retenus, selon la
géologie de la carrière et selon le contexte
économique local et les processus d’élabo-
ration des sous-produits.
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1 Le guide de traitement des sols (LCPC - SETRA), de 2000 se complète par les normes NFP 94 - 102 - 1 et 2
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déchets sont récupérés en sortie des fours cinération) et la teneur en métaux lourds,
des usines d’incinérations. La composition dont on doit vérifier la faible solubilité pour
des MIOM varie selon les techniques d’in- déclarer le matériau « Valorisable » au sens
cinération. des textes actuels. Dans ce cas, on a affaire
à des graves 0/20 mm ou 0/31,5 mm, se
Il convient de distinguer les MIOM, des caractérisant par des résistances mécani-
cendres issues du traitement des fumées ques faibles à modérées et une teneur en
(les REFIOM), qui constituent un déchet eau plus ou moins élevée selon le stade de
toxique à évacuer en décharge et ne pou- maturation.
vant en aucun cas être valorisé ni mé-
langé aux MIOM. MIOM
Los Angeles 35 à 50
Les M.I.O.M. sont généralement dirigés
vers des Installations de Maturation et Micro Deval en présence d’eau 15 à 45
d’Élaboration (IME), dans lesquelles
ils subissent différentes opérations visant Les textes administratifs actuels1 fixent les
à les débarrasser de certains éléments conditions d’utilisation des MIOM aux rem-
grossiers et/ou métalliques, et à amé- blais, couches de formes et de fondation, en
liorer leur homogénéité et leur stabilité. évitant les zones à proximité de ressources
Ces opérations comprennent le plus fré- en eau au sens large (zone de captage,
quemment différentes phases de criblage, rivières, zone humide…) et sous réserve
du déferraillage, quelquefois l’enlèvement des études de caractérisations techniques
des métaux non-ferreux (aluminium) puis d’usage. Le réemploi en remblai d’assainis-
une phase de maturation en stock à l’air sement est proscrit. Les MIOM traités aux
libre. A l’échelle d’une usine, la qualité des liants hydrauliques peuvent s’envisager
MIOM est relativement stable. On enre- sous réserve de vérifications prouvant l’ab-
gistre quelquefois des variations saison- sence de gonflement.
nières liées à la qualité des déchets col-
lectés.
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Dans la région Centre le seul sous-produit moule), quelquefois avec présence d’autres
industriel présent en quantité non négli- déchets selon le soin mis à gérer le sous-
geable est le sable issu du recyclage des produit.
moules utilisés en usines de fonderie.
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Les produits issus de l’entretien des chaus- comprend souvent une phase de lavage
sées par balayage correspondent à des sa- (avec ou sans agents d’extractions chimi-
bles peu grossiers, avec une fraction argi- ques), et des phases de criblage pour éli-
leuse peu importante. Ces sables peuvent miner les éléments grossiers indésirables
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On caractérise de façon différente les ma- guides techniques. L’objectif est d’obtenir
tériaux, avec les spécifications associées, des matériaux homogènes et dont les ca-
suivant leur destination : ractéristiques soient compatibles avec les
contraintes qu’ils auront à subir : ceci est
3.1 - Introduction
pour les matériaux utilisés en terrasse- traduit par des spécifications, variables en
ment et en couche de forme, les critères fonction de l’utilisation des matériaux (type
de classification et les conditions d’utili- de mélange, position dans la structure de
sation sont définis respectivement par la chaussée, trafic)
norme NF P 11-300 par des guides techni-
ques (GTR de 1992 : Guide technique pour
les terrassements et les couches de forme Pratiquement, le plus souvent :
– GTS de 2000 : guide technique pour le
traitement des sols à la chaux et/ou aux les matériaux pour terrassement et
liants hydrauliques – Guide de 1994 pour couche de forme sont des sols naturels et
le remblayage des tranchées et la réfec- on adapte les conditions d’utilisation à leurs
tion de chaussée). L’objectif est d’obtenir, caractéristiques,
avec une palette de matériaux la plus
large possible, une plate-forme support de les matériaux pour chaussées sont des
chaussée de bonne portance à court terme, granulats élaborés en carrière ou de recy-
pour construire dans de bonnes conditions clage et dont les caractéristiques condition-
la chaussée, et à long terme pour contri- nent les possibilités d’utilisation.
buer à sa durabilité.
D’autres matériaux disponibles localement
Pour les matériaux utilisés en enroche-
peuvent également être utilisés, sous ré-
ment, les normes NF EN 13383-1 et -2
serve de faisabilité technique (sols naturels
pour les matériaux utilisés en cou- pour assises de chaussée) et de respect de
ches de chaussée, on fait référence à des la réglementation environnementale (gra-
normes françaises et européennes, des nulats de source secondaire: sous-produits
notes d’information du CFTR (Comité fran- industriels, mâchefers d’incinération d’or-
çais pour les techniques routières) et de dures ménagères).
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De façon générale, tous les sols naturels L’utilisation rationnelle de ces matériaux
rencontrés en Région Centre, à quel- passe par des études de laboratoire pour
ques rares exceptions (sols gonflants par les identifier géotechniquement en s’ap-
exemple) sont utilisables en terrassement puyant sur le GTR et définir les conditions
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Plusieurs types de matériaux peuvent être NOTA : Les granulats font réglementai-
utilisés en tant que constituants pour la rement l’objet d’un marquage CE par le
fabrication des couches de chaussée : producteur pour pouvoir être mis sur le
marché.
3.3 - Matériaux pour chaussées
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